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CHAPITRE V

LA PRODUCTION

Introduction

Point de départ du circuit, la production joue dans l’économie un rôle de tout premier
plan. Ses contours sont malgré tout complexes. La production n’est cependant pas la mesure
la plus appropriée de la richesse créée, ainsi est-il préférable, pour évaluer l’apport de chaque
unité de production à la richesse globale, de retenir le concept de valeur ajoutée.

I- LA NOTION DE PRODUCTION

1- Définition de la production :
La production désigne l’activité de création de biens et de services propres à satisfaire
les besoins individuels ou collectifs. Tous les biens et une partie des services (par exemple :
Les services bancaires ou la publicité) peuvent être vendus sur un marché contre un prix, on
les dits alors marchands. Les autres services, fournis gratuitement (ou presque), sont qualifiés
de services non marchands (comme l’enseignement public des ISETs)

2- Production marchande et production non marchande :


La production est marchande lorsqu’elle s’échange ou est susceptible de s’échanger sur un
marché à un prix tel que l’on puisse considérer qu’il vise au moins à couvrir les coûts de
production.
La production non marchande, quant à elle, satisfait des besoins en dehors du marché
(besoins de sécurité, d’enseignement, de culture, de recherche, …) grâce à l’intervention des
administrations (publiques ou privées).

Alors que la production marchande satisfait des besoins individuels, la production non
marchande répond à des besoins collectifs.

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Production marchande Production non marchande
Les acteurs Tous les secteurs institutionnels, à Les administrations fournissent
l’exception des administrations, ou à la collectivité des services non
une activité de production marchands.
marchande.
Les champs Tous les biens sont, par La production non marchande
convention, considérés comme regroupe l’ensemble des
marchands. Les services services fournis à titre gratuit ou
marchands sont ceux qui font quasi gratuit.
l’objet de transactions.
Les évaluations La production marchande est La production non marchande
évaluée au prix du marché. est conventionnellement
mesurée par l’ensemble des
coûts de production.

3- Mesure de la richesse par la valeur ajoutée :


Mesurer la production d’un pays est un exercice annuel qui permet de calculer son taux de
croissance. Une analyse approfondie de cette production consiste à s’intéresser aux différentes
branches d’activité et à mesurer leur apport à la création nationale de valeur ajoutée.

Le produit intérieur brut (PIB) est une mesure de la richesse créée pendant une année sur le
territoire national par les agents résidents.

Le PIB tunisien s’élève en 2013 à 74983.8 MDT : la somme des activités


marchandes s’élève à 57885.4 MDT alors que la production non marchande est égale à 13369
MDT.

Son estimation est la valeur ajoutée :


Valeur Ajoutée  Pr oduction  Consommation Intermédiaire
VAj  P  CI

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Il y’a 2 types de PIB :
- PIB à prix courant (ou en valeur ou nominal) = quantité produite * prix courants
- PIB à prix constant (ou en volume ou réel )= quantité produite * prix de l’année de
base
= (PIB à prix courant /Déflateur du PIB)* 100
Déflateur du PIB = (PIB nominal/PIB réel) * 100
Le PIB à prix constant est calculé par rapport à une année de base choisie.

4- Les limites de la mesure de la richesse par les agrégats :


La mesure de la production et plus généralement la comptabilité nationale elle-même, est
victime d’un certain nombre de lacunes qui en réduisent la pertinence. La mauvaise
évaluation des agrégats économiques résulte de facteurs qui ne sont pas pris en compte :
 le travail domestique : bricolage, jardinage, soins aux enfants au sein des ménages…
 l’économie souterraine : travail au noir, pourboires non déclarés …
 les nuisances : effets de bruit ou de pollution atmosphérique sur la santé des
individus…
De plus, le calcul du PIB est global et il ne tient pas compte de la manière dont les
richesses crées sont distribuées. Il ne tient compte que de données quantitatives et
néglige les aspects qualitatifs de la vie.

II- LES FACTEURS DE PRODUCTION :


1- Le travail :
Le travail est un facteur essentiel de production puisqu’il s’agit du facteur humain. Sa quantité
et sa qualité contribuent, à l’efficacité de production. La quantité de travail se mesure par la
population active (ce sont les personnes en âge de travailler et désirant travailler). Son
évolution dépendde la démographie, la législation et la conjoncture économique.
S’il est important de considérer la quantité de facteur travail disponible, il est également
important d’en considérer la qualité. Plus un individu est qualifié et expérimenté, plus sa
contribution à la production sera importante
2- Le capital :

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La notion même du capital recouvre plusieurs aspects. Le capital peut être matériel (les biens
d’équipement) ou financier (monnaie et titre de créances). Deux points sont communs à ces
différentes formes. Le capital est toujours intégré à l’appareil productif et le capital nécessite
aussi une dépense préalable, un investissement dont on attend un retour futur (la rentabilité).
Le capital financier est constitué des apports des propriétaires d’une société (le capital social)
et des emprunts réalisés auprès des prêteurs (institutions de crédit). Au cours du
développement de l’entreprise il peut être procédé à des augmentations de capital.
Le capital financier servira à acquérir un capital physique constitué des équipements de
l’entreprise mais également de ses bâtiments.
On distingue aussi le capital circulant qui est détruit ou utilisé dans l’acte de production
(énergie, matières premières…) du capital fixe qui est composé des machines et bâtiments
destinés à durer dans le temps.
La rémunération du capital est le profit.

3- Les coûts de production :


L’acte de production génère un coût que l’entreprise doit évaluer afin de connaître sa
rentabilité et d’envisager les moyens de l’améliorer. La production supporte deux types de
coûts : les coûts indirects qui sont indépendants des volumes de production (ex : le loyer payé
par une entreprise) et les coûts directs qui dépendent de la quantité produite (ex : la matière
première). La comptabilité analytique des entreprises a pour objectif d’évaluer ces coûts de
production et d’en donner avec précision leur origine.

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