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Dr Nawal ZBIR
FSJES-Ait Melloul
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Objectifs du cours
✓ Décrire certaines manifestations des problèmes économiques
affectant le développement de l'économie de marché.
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Croissance économique
1. Définitions
2. La mesure de la croissance
3. Quelques précisions
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1. Qu’est ce que la croissance
économique?
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Selon François Perroux (1961), la croissance peut être définie comme
une « augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes
longues d’un indicateur de dimension : pour une nation, le produit
intérieur net en termes réels ».
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Une définition générale
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2. La mesure de la croissance
• La croissance est généralement mesurée par l’évolution d’un indicateur de
l’activité économique reflétant la production d’une économie, d’un secteur
d’activité, ou d’une zone géographique.
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Le PIB est un indicateur économique qui permet de mesurer la production
économique intérieure réalisée par un pays.
Le PIB a pour objet de quantifier la production de richesse réalisée sur un Etat
sur une période donnée, généralement un an ou un trimestre, grâce aux agents
économiques résidant dans le pays concerné.
La variation du PIB d'une année sur l'autre permet de mesurer le taux de
croissance économique d'un pays.
PIB marchand = ∑ des valeurs ajoutées des entreprises qui résident sur le territoire
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PIB en valeur / en volume
La croissance du PIB peut être due à :
- l’augmentation du volume, c’est-à-dire la quantité produite. C’est la
croissance réelle ou à prix constants (PIB en volume).
- l’augmentation du prix, c’est-à-dire l’inflation. C’est la croissance
nominale ou à prix courants (PIB en valeur).
- Le calcul de la croissance peut être fortement surestimé si on
considère les deux variables, le volume et le prix. Pour connaître
l’augmentation de la croissance en quantité produite, il faut
supprimer l’inflation, c’est-à-dire déflater.
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Variation des
prix
Évolution
du PIB en Évolution du PIB en volume
valeur =
croissance
Il faut connaitre l’indice des prix et son évolution par rapport à une année de
base.
PIB en volume est exprimé au prix d’une année de référence
𝑷𝑰𝑩 𝒆𝒏 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓
PIB en volume = * 100
𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒙 12
Pour mesurer le niveau de vie dans un pays, on rapporte souvent le PIB au
nombre d’habitants. C’est le PIB/habitant ou PIB par tête.
Outre le fait que la mesure du PIB ne suffit pas à dire si la population profite
effectivement de l’augmentation des richesses, celle-ci ne prend pas en compte
la production relevant de l’économie informelle. L’économie informelle, qui
s’oppose à l’économie officielle, celle prise en compte par la comptabilité
nationale, comporte en réalité trois dimensions :
• l’économie domestique : ce sont les biens et services produits par les
ménages tels que la cuisine, le bricolage, le jardinage, la garde d’enfant, etc;
• l’économie conviviale : ce sont les biens et services rendus bénévolement par
les associations ;
• l’économie souterraine : ce sont les biens et services licites mais non déclarés
comme le travail au noir ou encore les biens et services illicites tels que les
vols ou le trafic de drogue.
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La mise en place de l’IDH
• Quand l’augmentation de richesses enregistrée par le PIB est de courte durée, les
économistes préfèrent parler d’expansion (phase d’un cycle).
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Deux types de croissances économiques sont distingués:
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• Le taux de croissance s’exprime en pourcentage. Pour constater un écart d’une
année sur l’autre, on l’exprime en point (Par exemple, si le taux de croissance
est de 1,4% en 2018 et de 1,6% en 2019, alors le taux de croissance a
augmenté de à 0,2 points de 2018 à 2019).
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Il paraît important de distinguer la croissance des autres concepts qui lui sont
proches :
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• Le progrès peut s’analyser sous trois aspects :
- Le progrès technique correspond aux inventions dont l’application
permet l’évolution économique ;
- Le progrès social traduit une répartition plus égalitaire des fruits de la
croissance ;
- Le progrès économique consiste à produire plus à un moindre coût.
Normalement, croissance et développement économiques doivent
conduire au progrès économique.
• L’expansion représente l’augmentation de la production à court
terme. C’est un phénomène conjoncturel, dont le retournement peut
aboutir à la récession.
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4. D’où vient la croissance économique?
représente une activité humaine qui conduit
à la production des biens et services
Le travail
Combinaison
productive
• Représente l’ensemble des biens de Q=f(L,K)
production qui sont utilisés d’une manière
Le capital durable dans l’activité productive
ou encore
la productivité par travailleur = Quantité produite/Nombre de travailleurs
Le progrès
technique
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Le progrès technique consiste en un ensemble d’innovations dans le
processus de production, qui permettent d’en améliorer la
productivité.
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Joseph Schumpeter (1883-1950): distingue cinq types d’innovations:
✓de produit: inventer un nouveau produit ou améliorer celui existant
✓de procédé: application industrielle d’une nouvelle méthode de fabrication
✓Organisationnelle: consiste en une meilleure organisation du travail
✓De débouchés: nouveaux partenaires commerciaux
✓De matières premières: nouvelles ressources ou nouvelles utilisations de
connaissances préexistantes.
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Atouts de la croissance économique
• Amélioration du niveau de vie de la population
• Évolution du mode de vie
• Augmentation du pouvoir d’achat
• Réduction des inégalités
• Augmentation de l’espérance de vie
• Stabilisation politique
• etc
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Les coûts de la croissance économique
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• Dégradation de l’environnement (pollution, affectation de la faune et
de la flore, déforestation)
• Épuisement des ressources naturelles renouvelables et non
renouvelables
• Coûts sociaux (relâchement des relations sociales et familiales,
stress…)
• Inégalités;
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5. Les théories de la croissance
Les théories classiques
Les théories classiques de la croissance sont plutôt pessimistes. Ricardo, Malthus ou encore Mill
estiment qu’à long terme l’économie va atteindre un état stationnaire : la croissance va ralentir, pour
finalement atteindre zéro. A cet état stationnaire, la production n’augmente plus.
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❖Thomas Robert Malthus (1766-1834)
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Karl Marx (1818-1883)
Karl Marx explique la croissance par l'accumulation du capital qui permet à ce dernier de
se substituer au travail. L'augmentation du chômage et la baisse des salaires qui en
découlent, provoquent une baisse de la consommation et du taux de profit et par
conséquent de la croissance.
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Schumpeter (1911) et l’innovation
Joseph Schumpeter a développé la première théorie de la croissance sur une
longue période. Pour lui, les méthodes de production et les pratiques de
consommation routinières et adaptatives conduisent à l'état stationnaire.
Cette routine est brisée, selon Schumpeter, par l'entrepreneur et ses
innovations. L’analyse schumpetérienne repose d’une part sur le progrès
industriel comme clé du changement et d’autre part sur le rôle de
l’entrepreneur qui prend le risque de lancer un nouveau produit ou une
nouvelle façon de produire , et une structure (la concurrence monopolistique)
qui assure à celui qui a réussi son pari d’en percevoir une rétribution
financière.
En plus, il souligne que l'innovation est à la fois source de croissance et crise.
C'est ce phénomène qu'il désigne par le concept de «destruction créatrice»
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La croissance instable des post keynésiens Domar et Harrod
Les économistes Harrod et Domar, influencés par Keynes, vont chercher à
comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être
durable. Ainsi, ils développent un modèle qui permet de faire ressortir le caractère
instable de tout processus d'expansion. En introduisant les anticipations de
croissance dans la détermination de l’investissement, Domar arrive à la conclusion
que la relation déterminant le taux de croissance par le rapport du taux d’épargne
au coefficient de capital (taux de croissance garanti) est fondamentalement
instable. Ainsi pour les deux économistes, la croissance est par nature instable.
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Le modèle néoclassique : l’approche de Solow
Le modèle de Solow se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le travail (main
d’œuvre) et le capital (moyens de production). Sous l'hypothèse que les facteurs de production
connaissent des rendements décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une
certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. En
posant que la population connait un taux de croissance que Solow qualifié de « naturel » (non
influencé par l'économie), le modèle déduit trois prédications :
1. Augmenter la quantité de capital augmente la croissance : avec un capital plus important, la main
d’oeuvre augmente sa productivité .
2. Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet
accumulé moins de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus faibles.
3. En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre
un point ou toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la
production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note toutefois que les économies
n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroit la productivité des facteurs.
Pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technologique. Toutefois, ce progrès
technologique est exogène au modèle, c-a-d qu'il ne l'explique pas mais le considère comme donné
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Les nouvelles théories de la croissance : les théories de la croissance
endogène (Romer, Lucas, Barro, Greenwood, Jovanovic)
Elles trouvent leur origine dans les critiques de la théorie de Solow. La critique
essentielle concerne le progrès technique : ce n'est pas u facteur de croissance
exogène mais endogène car il est le fruit des investissements des agents.
Puisque les facteurs de croissance sont endogènes, l'Etat peut jouer un rôle
dans le processus de croissance en incitant les agents à investir davantage dans
le progrès technique.
Contrairement à Solow, la théorie de la croissance endogène suppose que la
productivité marginale du capital ne décroit pas.
Les facteurs de la croissance sont l'accumulation de capital physique (Romer), la
recherche développement (Romer), l'accumulation de capital humain (Lucas),
les infrastructures publiques (Barro).
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Une mise en perspective historique de la
croissance économique mondiale
Jusqu'au 18e siècle, les niveaux de vie dans le monde entier étaient à
peu près équivalents. Les travaux d'Angus Maddison proposent la
périodisation suivante:
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• 1870-1913 : la 2e révolution industrielle: C'est une période d'accélération de la
croissance et de la croissance démographique à l'échelle mondiale. Comme la
croissance de la production est supérieure à la croissance de la population, il
s'ensuit une hausse de la croissance du produit par habitant. Pour autant, des
disparités subsistent et les écarts continuent de se creuser, notamment avec
l'Afrique. La seconde révolution industrielle repose sur l'électricité et les
nouveaux secteurs moteurs : automobile, mécanique, chimie et aéronautique. La
croissance s'appuie alors davantage sur des gains de productivité (croissance
intensive).
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• 1913-1950 : guerres mondiales et grande dépression : C'est une période
marquée par la guerre, la crise économique et les politiques protectionnistes.
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Quelques faits stylisés de la croissance et du développement (Jones, 2000):
Fait 1: Les pays les plus pauvres ont un revenu par tête qui ne représente que 5% de celui
des pays les plus riches;
Fait 2: Les taux de croissance varient énormément selon les pays;
Fait 3: Les taux de croissance ne sont pas nécessairement constants dans le temps;
Fait 4: La position d’un pays dans le classement mondial des revenus par tête n’est pas
immobile. Certains pays «pauvres» deviennent «riches» et réciproquement.
Fait 5 : Le processus de convergence : le Japon et l’Europe ont convergé vers les USA au
cours de la seconde moitié du 20ème siècle,
Fait 6 : le décollage économique de certains pays «émergents » d’Asie du Sud-est, de la
Chine, de l’Inde, et du Brésil;
Fait 7 : d’autres pays stagnent, voire régressent en termes relatifs (Afrique)
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