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CHAPITRE III: L’INFLATION

Plan:

1. Définition
2. Les causes de l’inflation
3. Les conséquences de l’inflation
3.1 Les effets bénéfiques de l’inflation
3.2 Les effets néfastes de l’inflation
4. La mesure de l’inflation
5. Inflation et chômage
6. Les politiques de lutte contre l’inflation
1. Définition

L'inflation est une hausse généralisée et durable des prix des biens et
services. Elle se traduit par une dépréciation de la monnaie qui a cours
dans le pays, puisqu’un même montant permet de se procurer moins
de biens et services qu'auparavant.

C’est un phénomène macro-économiques mettant en jeu


l'interdépendance entre toutes les parties et tous les mécanismes de
l'économie
Des termes associés:
• La désinflation: représente un ralentissement de l'inflation, qui demeure toutefois
positive, signifiant simplement que le rythme d'augmentation des prix diminue.

• La déflation: correspond à une baisse des prix pendant une période prolongée.

• La stagflation: désigne la situation dans laquelle se trouve une économie frappée à la


fois par une stagnation de sa croissance, une période d'inflation et un taux de
chômage élevé.

• Hyperinflation: une inflation extrêmement élevée échappant à tout contrôle. C’est


l’explosion de la quantité de monnaie dans une économie
• L'inflation sous-jacente est une sous-série de l'indice général (IPCN) qui
permet de dégager une tendance de fond de l'évolution des prix (par
l’exclusion notamment les produits à prix volatils (prix pétroliers))

• L’inflation rampante lorsque le taux de la hausse des prix est faible mais
continu.

• Inflation galopante : quand le taux de la hausse des prix comporte deux


chiffres
2. Principales causes de l’inflation
• Inflation par les coûts (approche classique et néoclassique)
Cette forme d’inflation intervient quand le producteur répercute sur son prix de
vente l’augmentation du coût des biens et services nécessaires à la production.
Dans cette même catégorie, on retrouve également l'inflation importée,
caractérisée par une hausse des prix intérieurs résultant du renchérissement des
prix des importations pour diverses raisons
✓Le coût du facteur travail:
En raison de la pression syndicale, hausse des salaires qui est répercutée sur le prix des
produits.
✓Le coût capital:
Le coût est déterminé par le rythme d’amortissement des investissements. Il dépend
donc des vagues de progrès techniques et des interventions de l’Etat
✓Le coût des matières premières:
Les prix des matières premières pèsent sur le niveau des coûts de production selon le
degré de dépendance des économies. On parle d’inflation importée
✓Le coût des interventions publiques:
L’Etat influence les coûts par le biais de la fiscalité ou encore de sa politique tarifaire
• Inflation par la demande (approche keynésienne)
Elle résulte d'un déséquilibre entre une demande trop forte par rapport
à une offre à un prix donné. Pour rétablir l'équilibre entre offre et
demande, les prix augmentent (tirant la demande à la baisse car la
hausse des prix décourage la consommation).
Inflation par la demande

Excès de demande Insuffisance de l’offre

Etat: Les Entreprises: Environnem Etat:


Politique de entreprises: Les ménages: *Capacités ent: *Manque
soutien à Accroissement de Des facteurs d’infrastructure
non Hausse de la production accidentels s*Formation
l’activité
autofinancé de consommation insuffisantes (guerres...) insuffisante de
économique peuvent
leur *Techniques la main d’œuvre
financé par le de provoquer
investissement
déficit production des
budgétaire trop rigides pénuries
temporaires
• Inflation par la monnaie (approche monétariste)
Elle se caractérise généralement par un accroissement de la quantité de
monnaie en circulation, souvent consécutive à l'octroi en masse de crédits
aux agents économiques. Les crédits ainsi octroyés permettent aux
ménages de consommer davantage de biens et de services. Si l’offre de ces
biens et services ne suit pas, cela occasionne une hausse généralisée des
prix
• Inflation par les structures
Les rapports de force sur les marchés ne permettent pas toujours une libre
fixation du prix d’équilibre. C’est le cas quand une entreprise est en
situation de monopole ou que le pouvoir des syndicats est trop fort.
3. Les conséquences de l’inflation
3.1 Les effets bénéfiques de l’inflation:

❖ L’inflation contribue à alléger les dettes des agents économiques.

❖Elle améliore la rentabilité financière des entreprises. En période d’inflation, les


entreprises sont d’autant plus incitées à recourir au financement externe que leurs
taux de profit internes sont supérieurs au taux d’intérêt des capitaux empruntés.
Les entreprises se trouvent stimulées par les perspectives de gains et incitées à
investir. L’inflation, moteur de l’investissement, induit ici une croissance de la
production et de l’emploi.
❖ L’inflation favorise les détenteurs d’actifs (exemple: cas des biens immobiliers)

❖ L’inflation en soit n’est pas mauvaise car elle est signe de croissance
économique. Toutefois, cette inflation doit être modérée et ne pas dépasser le
taux de croissance du PIB.

Le taux de croissance réel d’un pays se calcul de la manière suivante :

taux de croissance du PIB – Taux de croissance de l’inflation

Si le taux d’inflation est supérieur au taux de croissance du PIB, alors l’économie


réelle est en récession.
3.2 Les effets néfastes de l’inflation
• Elle perturbe la répartition macroéconomique des revenus. Tous les agents
économiques ne peuvent pas faire évoluer leurs revenus à la même vitesse
que l’inflation. Celle-ci est favorable aux emprunteurs et aux titulaires de
revenus flexibles, mais elle pénalise les épargnants, les créanciers et les
titulaires de revenus indexables.

• Elle contribue à rendre l’avenir plus incertain. L’inflation complique les


prévisions économiques et rend la croissance économique plus chaotique
▪ L’inflation décourage les exportations et encourage les importations

▪ l’inflation rend la croissance économique déséquilibrée et provoque la


stagflation, situation où coexistent à la fois l’inflation et le chômage

▪ abaisse la compétitivité des entreprises en augmentant les prix des


produits

▪ Perte de pouvoir d’achat : perte de valeur de la monnaie


4. La mesure de l’inflation

L'indice des prix à la consommation (IPC) est l'instrument de mesure de


l'inflation. Il permet d'estimer, entre deux périodes données, la variation du
niveau général des prix des biens et des services consommés par les ménages
sur le territoire. C'est une mesure synthétique des évolutions de prix à qualité
constante.

L'IPC couvre tous les biens et services consommés sur l’ensemble du territoire,
par les ménages résidents et non-résidents (comme les touristes).
L’IPC est calculé en utilisant la formule statistique de Laspeyres suivante:

∑(𝑃𝑡∗𝑄𝑏𝑎𝑠𝑒)
IPC = ∗ 100
∑(𝑃𝑏𝑎𝑠𝑒∗𝑄𝑏𝑎𝑠𝑒)

Cette formule se base sur un panier constant de biens de consommation


uniquement. Un taux d’inflation, calculé, à partir de l’IPC constitue donc le
bon indicateur pour refléter l’évolution du coût de la vie (chez le
consommateur).
Pour refléter l’évolution du niveau général des prix (pour les biens et
services de consommation et de production), on utilise généralement
de déflateur du PIB.

∑(𝑃𝑡∗𝑄𝑡)
Déflateur PIB = ∗ 100
∑(𝑃𝑏𝑎𝑠𝑒∗𝑄𝑏𝑎𝑠𝑒)
5. Inflation et chômage

En 1958,A.W. PHILLIPS publie une étude portant sur la relation entre le taux de
chômage et le taux de variation du salaire nominal en Grande-Bretagne (1861-
1957). Il fait apparaître une relation décroissante entre ces deux variable.

Les hausses du salaire nominal, non compensées par des gains de productivité,
se répercutent sur les prix, ainsi la relation de PHILLIPS devient une courbe
«inflation-chômage» ou «COURBE DE PHILLIPS», la hausse des salaires
nominaux, dès que le marché est tendu, crée de l’inflation.
La relation découverte par A.W.PHILIPS peut s’expliquer par le fonctionnement du marché du
travail: les variations du taux de salaire nominal résultent d’un déséquilibre entre l’offre et la
demande de travail qui implique un certain taux de chômage . Une demande excédentaire de
travail des entrepreneurs entraine une pression à la hausse des salaires nominaux et une
diminution du taux de chômage, notamment car la puissance contractuelle des salariés est
renforcée. Inversement, une croissance du taux de chômage implique le ralentissement de la
croissance des salaires nominaux, alors que le pouvoir de négociation des travailleurs diminue.
Si l’on suppose un lien stable entre la croissance des salaires nominaux et l’inflation,
en raison du comportement de marge des firmes, et une proportionnalité entre la variation du
salaire réel moyen et la productivité du travail, on peut en déduire une relation inverse entre le
taux d’inflation et le taux de chômage
La courbe de PHILLIPS:
Taux
d’inflation

Taux de
chômage
Puisque les salaires sont composantes principales du coût de
production, les entreprises répercutent la hausse des salaires sur les
prix. C’est pourquoi les keynésiens P . A. Samuelson et R. M. Solow ont
modifié la formulation de la loi de Phillips, en liant directement le taux
d’inflation au taux de chômage : plus on a du chômage moins on a de
l’inflation, et inversement un taux d’inflation important va avec un
chômage faible.
Les responsables politiques ont alors été confrontés à un choix difficile:

❑ en luttant contre le chômage par l’augmentation de la demande


globale(politique keynésienne), on accroît l’inflation.

❑en luttant contre l’inflation par des politiques restrictives, on accroît le


chômage.
6. Les politiques de lutte contre l’inflation
• Il faut adopter une politique monétaire pour faire face à une inflation
d’origine monétaire: il s’agit particulièrement de restreindre la masse
monétaire en circulation par la banque centrale en adoptant une
politique d’encadrement du crédit (limitation du volume de crédits
distribués par accroissement des taux d’intérêt). Cette politique peut
provoquer un état de récession (investissements et consommation à
crédits plus chers).
• Il faut adopter une politique budgétaire face à une inflation due à un excès
de la demande: le gouvernement fais baisser les revenus distribués par
l’État ou augmente les recettes publiques (impôts, taxes...). L’objectif est de
réduire le revenu disponible à la consommation et donc de rétablir
l’équilibre offre/demande.
• Il faut adopter une politique des revenus face à une inflation due aux coûts
de la production: Le gouvernement peut surveiller ou même bloquer
certains revenus pendant une durée déterminée

• Les politiques structurelles de lutte contre l’inflation à plus long terme. Ces
politiques visent à accroitre la compétitivité des entreprises et favoriser un
environnement de concurrence entre eux en les incitant à mieux maîtriser
leurs coûts de production et à diminuer leurs marges bénéficiaires pour
conserver leurs parts de marché.

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