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CORRECTION FICHE TD N°1

EXERCICE 1

1) Le tableau suivant donne l’indice des prix à la consommation (IPC) pour la France de 2000 à
2006, base 100 en 2000 (données INSEE). Calculez le taux d’inflation annuel.

Pour calculer le taux d’inflation d’une année t, la formule suivante est appliquée :

= 100 , où P représente le niveau des prix.

Dans le cadre de cet exercice, l’IPC sert à mesurer ce niveau des prix. Le tableau suivant
présente le taux d’inflation pour chaque année.

2) Un chômage nul est-il un objectif souhaitable pour un gouvernement ?

A priori, un chômage nul semble être l’objectif « ultime » que tout gouvernement devrait se
fixer. Pour autant, est-il souhaitable, au-delà d’être ou non réalisable ? Avoir un chômage nul
sous-entend que l’une des trois conditions suivantes doit être remplie, chacune apportant de
sérieux problèmes économiques :

i. Si le chômage est nul, c’est que l’ensemble de la population active a un emploi. En cas de
hausse de la demande, les entreprises ne disposent plus de main-d’œuvre en réserve. En
conséquence, toute hausse de la demande s’accompagne d’une hausse des prix pour la juguler.
Un chômage nul engendre donc soit une absence de croissance (pour que la production et la
demande soient au même niveau), soit, si croissance il y a, une forte inflation. Le gouvernement
peut faire face à cette hausse de la demande en autorisant le recours à de la main-d’œuvre
étrangère, avec le risque que cela engendre de probables problèmes d’intégration et des
coûts supplémentaires.

ii. Un chômage nul peut être le fruit d’une absence de couverture chômage, de
l’obligation d’accepter des emplois qui ne correspondent pas aux qualifications ni à la situation
géographique d’une personne. Par ailleurs, des aides dérisoires perçues par les chômeurs,
afin de les pousser à accepter n’importe quel travail, ont pour corollaire des salaires très
bas, eux aussi. Un pays avec un chômage nul ne sous-entend pas forcément un pays avec des
gens heureux au travail ; il peut s’agir d’un pays avec une majorité de travailleurs pauvres.

iii. Pour obtenir un chômage nul, le gouvernement peut « trouver/créer » un travail pour tous
ceux qui n’en ont pas. Cette solution, qui rappelle l’économie de plan de certains pays
communistes, débouche assez rapidement sur des emplois fictifs, qui ne répondent pas à une
réelle demande.
3) D’après vous, quelle est la politique la plus adaptée à chaque type de chômage ?

En général, les économistes estiment qu’il faut attaquer un problème à sa source plutôt
qu’en gérer les symptômes. Autrement dit, si le chômage est causé par une demande atone et
insuffisante, alors il faut faire en sorte de la stimuler. Cependant, les économistes ont des
opinions divergentes sur la méthode de gestion de la demande : faut-il la gérer à court
terme (en modulant les impôts et les dépenses de l’État), ou à long terme, ce qui sous-entend
une refonte de l’environnement économique pour le rendre moins sujet à des récessions.

Si le chômage est provoqué par des changements structurels ou technologiques, alors la


meilleure chose à faire est de faciliter l’adaptation de l’économie à ces changements. Le
gouvernement utilise alors des politiques dites d’« offre », visant à redynamiser le tissu
économique et productif, à favoriser la migration des travailleurs d’une activité à une autre,
notamment en simplifiant leur déplacement géographique.

4) L’inflation est-elle un handicap pour tous les groupes d’individus ?

Non, certains peuvent tirer un bénéfice de l’inflation :

- Ceux qui détiennent des actifs dont la valeur s’accroît plus rapidement que l’inflation.
- Les personnes endettées, si le taux d’intérêt de leur dette est inférieur au taux d’inflation.
- Les entreprises, qui peuvent se servir de leur pouvoir de marché pour justifier une
hausse des prix supérieure à l’inflation.
- Les syndicats et les travailleurs syndiqués qui peuvent se servir de leur pouvoir de
négociations pour obtenir une revalorisation des salaires supérieure à l’inflation.
- Les experts de la finance qui proposent des produits pour « lutter » contre l’inflation.
- Plus généralement, si l’inflation est le résultat d’une hausse de la demande, elle
devrait également conduire à une hausse des embauches et donc une diminution du
chômage.

5) Si tous les revenus augmentent exactement au même rythme que l’inflation, le fait d’avoir une
inflation de 100 %, voire de 1 000 % par an ou pas d’inflation du tout a-t-il de l’influence ?

Si les revenus de tous les ménages augmentent exactement au même rythme que l’inflation, une
grande partie des embarras liés à celle-ci est éliminée. Cependant, d’une part, il reste des coûts
supplémentaires, comme les coûts de menu (voir section 3.1 de ce chapitre) et, d’autre part,
l’inflation est une source d’incertitude et de spéculation qui peut paralyser les investissements et, à
terme, ralentir l’économie.

6) De quelles informations avez-vous besoin pour savoir si l’inflation d’une période déterminée
provient de la demande globale ou de l’offre globale ?

En pratique, déterminer l’origine de l’inflation est une chose difficile car historiquement les périodes
d’inflation sont caractérisées par plusieurs causes qui se renforcent mutuellement. Néanmoins,
parfois, des facteurs peuvent être clairement identifiés : lorsque la demande augmente
brusquement (par exemple, si le gouvernement réduit drastiquement les taxes et les impôts ou
augmente fortement les dépenses publiques), l’inflation est alors causée par la demande. En
revanche, un choc pétrolier, une hausse des matières premières ou une catastrophe naturelle
correspondent à des situations où l’inflation est créée par les coûts.

Mais, il faut insister sur ce point, dans la majorité des cas, ces deux formes d’inflation coexistent et se
renforcent.
Ainsi, une hausse du prix des matières premières crée de l’inflation poussée par les coûts
face à laquelle les ménages vont demander une hausse des salaires, afin de conserver leur
pouvoir d’achat. Si cette hausse compense la perte de pouvoir d’achat, les entreprises la
répercuteront sur le prix de vente et donc augmenteront à nouveau le prix de vente des biens et des
services, ce qui créera à nouveau de l’inflation. Si la hausse des salaires fait plus que compenser la
perte de pouvoir d’achat, et donc l’augmente, la demande globale s’accroît d’où, cette fois, une
inflation tirée par la demande.

EXERCICE 2 : Questions ouvertes

a) Le taux de croissance annuel (G) de chaque pays est calculé par la formule suivante :

La représentation graphique est analogue à la figure 1, réalisée sur le même principe, mais avec
des séries de données plus longues.
Il y a, sur la période, une tendance nette : toutes les courbes sont décroissantes à partir de 2007.
Attention, le fait qu’une courbe soit décroissante ne signifie pas que l’économie ne connaît pas de
croissance. C’est uniquement lorsque la courbe passe dans la zone négative que l’économie
connaît une absence de croissance (une décroissance en l’occurrence).

2) Une augmentation des retraites entraîne-t-elle :

(a) une augmentation du revenu national, (b) une diminution du revenu national, (c) aucune
modification du revenu national ?

a) Une augmentation des retraites, qui n’est pas financée par une hausse des taxes et des impôts
(T) ou par une diminution des dépenses publiques (G), correspond à une diminution des fuites : les
revenus que les ménages perçoivent de l’État sont comptabilisés comme une taxe négative, on
parle alors de « transferts ». La hausse des retraites permet alors aux ménages concernés de
consommer davantage ce qui va augmenter le revenu national.

b) Le revenu national diminue si la hausse des retraites est financée par une hausse plus
importante des taxes et des impôts ou par une diminution plus importante des dépenses de l’État. Ce
peut être le cas aussi si les retraités se servent de ce revenu supplémentaire pour acheter des biens
importés plutôt que des biens nationaux.

c) Le revenu national n’est pas touché si la variation des fuites est compensée par une variation
similaire des injections (ou des fuites). C’est-à-dire si la hausse des retraites est financée exactement
du même montant soit par une hausse des taxes et des impôts, soit par une diminution des dépenses
de l’État.

3) Pour quelles raisons, le PIB serait-il un mauvais indicateur : (a) du niveau de développement d’un
pays, (b) du taux de développement économique d’un pays ?

(a) et (b) : La question (a) fait plus particulièrement référence au PIB comme mesure absolue (le
niveau de développement atteint, quand on compare pays riches et pays pauvres) ; la question (b)
fait plutôt référence à la variation du PIB (taux de développement). Les deux questions permettent
de distinguer le PIB comme mesure économique de la richesse (sans prendre en compte la
répartition de cette richesse) d’une mesure qui incorporerait les notions de bien-être (parler un peu
des IDH).

4) Le taux de croissance effectif a-t-il une influence sur le potentiel de croissance ?

Oui, si les entreprises réagissent à une hausse du taux de croissance en investissant dans de
nouveaux équipements, machines et usines, la capacité de production de l’économie va augmenter,
c’est-à-dire le potentiel de croissance. Ainsi, une croissance effective plus forte peut conduire à une
hausse du potentiel de croissance.

À l’inverse, si l’économie entre dans une période de récession, le taux de croissance effectif
va décliner, les entreprises peuvent réagir en réduisant leur investissement ou en désinvestissant
(revente de machines, fermeture d’usines), dans ce cas le potentiel de croissance de l’économie va
diminuer.

5) Pour quelles raisons, un pays aurait-il continuellement un taux de croissance supérieur à un


autre ?
Toutes les raisons suivantes peuvent expliquer qu’un pays ait un taux de croissance durablement
supérieur à un autre (elles n’ont pas besoin d’être toutes satisfaites simultanément. Cependant,
en général, les économies développées les cumulent) [voir chapitre 19] :

- des taux d’épargne et d’investissement plus élevés ;


- des investissements plus importants en éducation et en formation ;
- un taux de croissance de la productivité plus élevé
- une économie plus stable ;
- un environnement économique plus propice aux entreprises (taxes et charges réduites,
bureaucratie administrative réduite, etc.) ;
- une meilleure infrastructure de transports et de communications ;
- un accès privilégié à des matières premières, une indépendance énergétique ;
- une paix sociale (accords entre patronat et syndicats) ;
- un marché du travail et un marché des capitaux performants

6) On peut calculer le PIB selon trois méthodes. Pour un gouvernement, l’une de ces méthodes de
calcul est-elle plus simple à mettre en œuvre ?

En France, toutes les entreprises ont obligation de déclarer leur TVA. De ce fait, la méthode
des produits, qui consiste à faire la somme des valeurs ajoutées, semble la plus simple à mettre en
œuvre. Néanmoins, toutes les entreprises ne déclarent peut-être pas correctement leur TVA, un
système de contrôle efficace doit donc être mis en place par l’État.

7) Les investissements influencent-ils le potentiel de croissance d’un pays à court terme et à long
terme ?

Une différence de magnitude des effets à court et à long terme a-t-elle un impact sur l’économie ?

Les investissements sont une injection dans le circuit économique. De ce fait, quand ils augmentent,
cela entraîne une hausse de la demande globale et engendre une croissance effective à court terme
de la production. Mais cela développe également le potentiel de croissance d’une économie à long
terme.

Si la variation de la croissance effective est plus importante que la variation de la croissance


potentielle (ce qui est probablement le cas à court terme), le différentiel entre production effective
et production potentielle se réduit, les entreprises vont embaucher (avant d’investir dans de
l’équipement lourd) et donc réduire le chômage.

À l’inverse, si la variation du potentiel de croissance est la plus forte et que la demande


reste faible, alors les entreprises vont licencier et créer du chômage.

8) Expliquer comment l’équilibre est obtenu dans le circuit économique à la suite d’une
diminution des investissements ?

Les investissements font partis de la demande globale (AD = C + I + G +X – M). La diminution des
investissements dans le circuit économique peut avoir deux conséquences :

i) soit un autre élément de la demande globale augmente, la demande globale reste alors constante
(par les dépenses de l’État, G augmente d’un montant équivalent à la baisse des investissements) ;

ii) ii) soit la demande globale diminue suite à une diminution des investissements, alors
la fuite correspondant à cette injection, c’est-à-dire l’épargne, est impactée., En conséquence, le
taux d’intérêt sur les marchés va diminuer.

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