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Regards croisés I – Travail, emploi et chômage

1.1 – Comment s’articulent marché du travail et


Acquis de première : salaire, marché, productivité, offre organisation dans la gestion de l’emploi ?
et demande, prix et quantité d’équilibre
Notions : Taux de salaire réel, coût salarial unitaire,
salaire minimum,
Fiche 212– Le modèle néo-classique, un modèle
éloigné de la réalité économique

Fiche 2121– Le marché du travail n’est pas un marché comme les autres
L'analyse keynésienne

Une critique de la conception néoclassique

➢ L’organisation du marché du travail est différent des autres marchés

• Sur le marché du travail néo-classique, chaque agent participe à la détermination des conditions de l’échange ; celui-
ci résulte alors d’une discussion entre tous les agents, non pas d’une décision unilatérale de certains agents. A
condition de se porter offreur ou demandeur, tout agent peut remettre en cause les termes de l’échange. Offreurs et
demandeurs ont donc le même poids
• Keynes montre que le niveau d’emploi ne dépend que des décisions des entrepreneurs, qui se trouvent en position
d’imposer aux salariés leurs préférences (la maximisation du profit anticipé) . La rupture de Keynes avec les néo-
classiques vient du fait que Keynes met en évidence les relations hiérarchisées de pouvoir inégalement réparties
entre chefs d’entreprise et salariés.

➢ La détermination de l’offre de travail

• Pour l’analyse néo-classique : l’offre de travail est une fonction croissante du taux de salaire réel
• Keynes développe deux critiques :
o l’offre de travail n’est pas une fonction croissante du taux de salaire réel , car les individus sont victimes d’illusion
monétaire : ils raisonnement en termes nominaux et non réels
o Les salariés ne peuvent fixer librement la durée du travail qui est fixée par la loi : une baisse du taux de salaire
réel ne se traduit donc pas par une diminution de la durée du travail. En outre, les salariés ont besoin pour vivre
de leur salaire et ne peuvent donc cesser de travailler même en cas de réduction de leur rémunération

➢ La détermination de la demande de travail

• Selon l’analyse néo-classique , les variations du taux de salaire réel n’influencent pas la courbe de demande de biens
( les débouchés des entreprises ) et les variations de la demande de biens n’influencent pas la demande de travail .
• Pour Keynes, une chute du taux de salaire réel va entraîner une réduction de la demande de biens des salariés qui
diminuera la demande de travail. La loi de Say n’assure pas automatiquement une demande suffisante selon
Keynes : c’est la demande de biens qui influence l’offre de biens.

➢ La détermination de l’équilibre

• Les néo-classiques considèrent, que grâce aux variations du taux de salaire réel (flexibilité du salaire), on tend toujours
vers l’équilibre.
• Keynes développe deux critiques :
o le taux de salaire réel n’étant pas connu lors des négociations salariales (on discute du salaire nominal) , rien n’assure
qu’a posteriori, on obtienne un taux de salaire réel d’équilibre . La flexibilité des salaires réels n’a donc plus la
capacité de ramener le marché du travail à l’équilibre, les agents économiques pouvant être victimes d’illusion
monétaire
o comme la demande de travail des entreprises est fonction de l’évolution des débouchés qu’elles connaissent , il peut
exister un chômage involontaire qui est le produit , non de l’attitude des salariés mais du système économique lui-
même .En effet , comme l’indique P.Delfaud , « en l’absence de toute rigidité des salaires à la baisse , il peut
subsister , du seul fait que l’emploi offert est déterminé tout à fait indépendamment de la population active par le seul
niveau de la demande effective » du chômage involontaire .

Tous ces éléments permettent de conclure qu’il n’existe selon Keynes aucun mécanisme dans le marché du travail assurant avec
certitude le retour à l’équilibre ; l’autorégulation du marché n’est donc qu’un mythe. Au contraire selon Keynes la flexibilité des
salaires peut générer un cercle vicieux qui accroîtra le chômage.

L’analyse de Keynes

➢ Les déterminants de l’offre de travail

Keynes considère qu’à court terme, les conditions techniques et les ressources en main-d’œuvre sont données :
• l’offre de travail est indépendante du taux de salaire réel car les effets de substitution et de revenu se compensent
• l’offre de travail dépend de variables socio-économiques (la fécondité l’évolution du travail féminin, le solde migratoire , .. )
qui n’évoluent que lentement.
• L’offre de travail est donc constante à court terme.

➢ Les déterminants de la demande de travail

La demande de travail est endogène : elle est fonction de l’évolution de la demande effective, c’est-à-dire de la demande solvable
anticipée par les entreprises. La demande effective n’est qu’une prévision qui dépend de 2 variables :
• D1 :le montant que l’on s’attend à voir la communauté dépenser pour la consommation . Selon Keynes , la
consommation est une fonction croissante du revenu ( ce n’est pas vrai chez les néo-classiques ) : plus le revenu
augmente , plus le niveau de consommation sera élevé . Ainsi , si à court terme , les ménages bénéficient d’une
augmentation de revenu , ils vont accroître leur niveau de consommation sans pour autant diminuer leur niveau
d’épargne ( il augmentera aussi ) .
• D2 , : le montant qu’on s’attend à voir la communauté consacrer à l’investissement nouveau

➢ Un équilibre absolument pas automatique : les variables qui influencent l’offre et la demande de travail sont
donc différentes : l’égalité entre offre et demande de travail n’est donc pas automatique, ce qui rend
nécessaire des politiques de relance.

Récapitulatif : Comparaison des analyses néo-classique et keynésie

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