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Chapitre 1 de Science économique :

Quels sont les sources et défis de la croissance économique ?

Objectifs d’apprentissage définis dans le programme officiel :

- Comprendre le processus de croissance économique et les sources de la croissance : accumulation des facteurs et accroissement de la
productivité globale des facteurs ; comprendre le lien entre le progrès technique et l’accroissement de la productivité globale des facteurs.

- Comprendre que le progrès technique est endogène et qu’il résulte en particulier de l’innovation.

- Comprendre comment les institutions (notamment les droits de propriété) influent sur la croissance en affectant l’incitation à investir et
innover ; savoir que l’innovation s’accompagne d'un processus de destruction créatrice.

- Comprendre comment le progrès technique peut engendrer des inégalités de revenus.

- Comprendre qu’une croissance économique soutenable se heurte à des limites écologiques (notamment l’épuisement des ressources, la
pollution et le réchauffement climatique) et que l’innovation peut aider à reculer ces limites.

Plan du chapitre

Sensibilisation : Qu’est-ce que la croissance économique et comment la mesure-t-on ?

I/ Quelles sont les sources de la croissance économique ?

A/ L’accumulation des facteurs travail et capital permet une croissance économique extensive
B/ L’amélioration de la productivité globale des facteurs (PGF) permise par le progrès technique assure une croissance
économique intensive
1) Une part de la croissance économique s’explique par l’amélioration de la productivité globale des facteurs de production
(PGF) liée au progrès technique
2) D’où provient le progrès technique qui améliore la PGF et alimente la croissance économique ?
C/ Les institutions, notamment les droits de propriété, contribuent à la croissance économique

II/ Quels sont les défis de la croissance économique ?

A/ Le progrès technique, source de la croissance économique, peut provoquer des inégalités de revenus
B/ La croissance économique se heurte à des limites écologiques : une croissance économique soutenable est-elle
possible ?
1) Les limites écologiques de la croissance économique
2) Comment les économistes envisagent-ils une croissance soutenable ?
Objectifs - A la fin de ce chapitre vous devrez être capable de :

Savoirs Acq AR Savoir-faire Acq AR


- Définir et utiliser les notions suivantes : Croissance économique, PIB (en valeur et
en volume), facteurs de production, facteur travail, facteur capital, productivité, Maîtriser les méthodes de
productivité globale des facteurs (PGF), gains de productivité, progrès technique, dissertation et d’épreuve
innovation, croissance endogène, institutions, droits de propriété, inégalités de composée.
revenus, soutenabilité de la croissance, bien commun, capital naturel.
Distinguer PIB en valeur et
- Expliquer et illustrer que l’accumulation des facteurs travail et capital favorise la PIB en volume
croissance économique
Lire et interpréter un taux de
- Expliquer et illustrer que l’amélioration de la productivité globale des facteurs croissance
(PGF) favorise la croissance économique
Lire et interpréter un taux de
- Expliquer que l’amélioration de la PGF est alimentée par le progrès technique croissance annuel moyen
(TCAM)
- Expliquer que le progrès technique est endogène, c’est-à-dire qu’il résulte de
décisions d’agents économiques qui investissent dans différentes formes de capital

-Expliquer et illustrer le rôle joué par les institutions dans la croissance économique
(incitation à investir et innover qui favorisent l’augmentation de la production)

- Savoir que l’innovation s’accompagne d'un processus de destruction créatrice

- Expliquer et illustrer comment le progrès technique peut engendrer des inégalités


de revenus

- Expliquer et illustrer les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance


économique

- Expliquer et illustrer comment la croissance économique peut être


soutenable (notamment comment les innovations peuvent repousser les limites
écologiques de la croissance)

Acq : Acquis AR : A retravailler ᴓ : Non évalué


NOM : _________________________ Prénom : ______________________
Sensibilisation : Qu’est-ce que la croissance économique et comment la mesure-t-on ?

Avant d’étudier les différentes sources de la croissance, intéressons-nous d’abord à la notion centrale du chapitre : la croissance
économique. Nous verrons dans cette sensibilisation, ce qu’est la croissance économique et comment la mesurer.

Document 1 : Le PIB est l’indicateur mesurant la croissance économique

Visionnage de la vidéo « Le PIB, c’est quoi ? » - INSEE en partenariat avec l’Académie de la Réunion (YouTube) – 2017 :
https://www.youtube.com/watch?v=zwyvFHomT_A

A partir de la vidéo, répondez aux questions suivantes :

1) Qu’est-ce que le PIB ?

2) Revenons sur l’exemple de l’entreprise produisant du sucre évoquée dans la vidéo. Cette entreprise réalise une production
d’une valeur de 1000€. La valeur de cette production est aussi appelée « chiffre d’affaires » et correspond au prix de vente
d’une unité produite multiplié par la quantité de produits vendus (exemple : si l’entreprise vend 1000kg de sucre à 1€ le kg,
son chiffre d’affaires est bien de 1000x1 = 1000€). Pour réaliser cette production dont le chiffre d’affaires est de 1000€,
l’entreprise utilise de la canne à sucre pour une valeur de 600€ et de l’électricité pour une valeur de 100€. En économie, la
canne à sucre et l’électricité sont appelés « consommations intermédiaires » puisqu’il s’agit de biens et services détruits ou
transformés pendant le processus de production pour réaliser le produit final.
Comment est calculée la valeur ajoutée créée chaque jour par cette entreprise produisant du sucre ?

3) Comment le PIB est-il calculé ?


4) Pour quelles raisons le PIB peut-il augmenter d’une année à l’autre ?
5) Qu’est-ce que la « croissance économique » ?
6) Qu’est-ce que le « taux de croissance économique » ?

Document / activité 2 : Pourquoi supprimer du PIB l’effet de variation des prix pour étudier la croissance économique ?

La plupart du temps, les économistes analysent la croissance en calculant le PIB « réel », appelé aussi « PIB en volume ». Voyons de quoi il
s’agit.

Partons d’un exemple : En 2021, une imprimerie produisait et vendait 3000 manuels de SES à 30€ le manuel, réalisant un chiffre d’affaires
de 90 000€ (Chiffre d’affaires = Prix unitaire X quantité vendue = 30 X 3000 = 90 000€). L’achat du papier d’impression, de l’encre et des
différents éléments qui sont transformés dans la fabrication représentait un coût de 5€/manuel, soit un coût total des consommations
intermédiaires de 15 000€ (5 X 3000 manuels produits et vendus). Ainsi, l’entreprise a créé 75 000€ de valeur ajoutée en 2021 (Valeur
ajoutée = Chiffre d’affaires – Consommations Intermédiaires = 90 000 – 15 000 = 75 000€).
En 2022, le prix de vente du manuel a augmenté de 5€, atteignant ainsi 35€ tandis que le coût des consommations intermédiaires n’a pas
varié. L’entreprise a aussi produit et vendu autant de manuels, soit 3000 unités.

1) Quelle est la valeur ajoutée créée par l’imprimerie en 2022? Interprétez votre résultat.
2) Calculez le taux de croissance en valeur de cette entreprise entre 2021 et 2022. Interprétez votre résultat.
3) Cette « croissance » au sein de l’entreprise est-elle due à une augmentation des quantités de manuels produits ? Autrement
dit, l’entreprise a-t-elle produit plus en volume (quantité) en 2022 par rapport à 2021 ?
4) Quel est le problème posé par la mesure de la valeur ajoutée (et donc du PIB par la suite) en valeur ?
5) Selon vous, que faudrait-il faire pour connaitre la variation réelle (en volume) du PIB d’une année à une autre ?
Ø Que faut-il retenir ?

En économie, la plupart des grandeurs (ou données) sont mesurées en unités monétaires (euros, dollars…) comme le PIB, le budget de
l’État, les revenus... Or, ces unités monétaires ne sont pas constantes, elles fluctuent selon un cours (la valeur de l’euro, par exemple, peut
changer dans le temps). Dans ces conditions, comment comparer le PIB d’un pays entre deux années si la valeur monétaire a été
modifiée entre temps ou si les prix ont tout simplement évolué ? Pour résoudre ce problème, les économistes se débarrassent de l’effet
de la variation de la valeur de la monnaie, en calculant des données en volume, et non plus en valeur.

L’INSEE comptabilise et additionne les valeurs ajoutées de l’ensemble des agents économiques résidents pour calculer le PIB. Ensuite,
l’INSEE peut calculer la croissance économique d’une année à une autre en calculant le taux de variation du PIB. Or, il est possible que le
PIB varie pour deux raisons :
- Soit les agents économiques ont réellement produit davantage/moins en volume (quantité)
- Soit le PIB a été tiré à la hausse/baisse par une augmentation/baisse des prix, et donc de la valeur des biens et services (en effet, la
valeur ajoutée est calculée à partir des prix de vente intégrés dans le calcul du chiffre d’affaires).

Ainsi, pour savoir plus précisément si les agents économiques ont produit davantage ou moins en quantités (volume), les économistes
préfèrent calculer la croissance à partir du PIB réel, c’est-à-dire un PIB calculé en supprimant l’effet de variation des prix. On parle alors
de PIB déflaté (= dont on a enlevé l’effet de l’inflation) ou de PIB réel, ou encore de PIB en volume. Ainsi, ce PIB est exprimé en euros
constants c’est-à-dire qui gardent la même valeur d’une année à une autre, une année étant choisie comme référence (par exemple, le
PIB de 2022 exprimé en « euros constants de 2015 », sera exempté de toute variation de prix depuis 2015).

Pour obtenir le PIB réel (ou en volume), les économistes partent du PIB en valeur, c’est-à-dire calculé à partir des prix et de la valeur de la
monnaie du moment, et qui peut s’appeler également PIB nominal. Ce PIB en valeur (ou nominal) est alors exprimé en euros courants,
c’est-à-dire en euros actuels qui évoluent selon le cours de la monnaie du moment (et donc selon l’inflation et d’autres mécanismes). Pour
obtenir le PIB réel (en volume), les économistes déflatent le PIB nominal (en valeur), c’est-à-dire qu’ils suppriment l’effet de variation
des prix. Cette opération se fait grâce à un Indice des Prix à la Consommation (IPC) mesuré par l’INSEE qui rend compte de la variation des
prix au cours d’une année.

Mathématiquement, pour passer du PIB nominal (en valeur) au PIB réel (ou en volume) cela s’effectue ainsi :

!"# %& '()%*+ ((--%)é (*//0 !"# &120&())


PIB réel = X 100 ß Opération de déflation (suppression de « l’effet prix »)
"&405% 4%/ -+06 4% )( -é+014%

Par exemple, si le PIB nominal (en valeur) est de 2200 milliards d’euros en 2020 et que les prix ont augmenté de 2% par rapport à 2019 le
PIB réel sera de :

!!""
PIB réel 2020 (en euros constants de 2019) = X100
#"!
= 2156.86 milliards d’euros (euros constants de 2019).

Ainsi, le PIB réel nous montre le montant réel du PIB sans tenir compte de la variation des prix entre 2019 et 2020.

Calculer la croissance économique à partir du PIB réel nous permet alors de savoir plus précisément la variation de la production en
volume, et non une variation des richesses due au simple effet de variation des prix.
Ø Pour résumer et pour simplifier :

La monnaie et les prix sont susceptibles de changer de valeur d’une année à une autre. Pour pouvoir comparer les PIB entre
plusieurs années et savoir si les agents économiques ont réellement produit plus ou moins en quantité (en volume), les
économistes utilisent le PIB réel qui est déflaté, c’est-à-dire dont on a supprimé l’effet de variation des prix (l’inflation). Ainsi, le
PIB réel (en volume) nous permet d’exprimer un taux de croissance économique réel, qui nous renseigne sur l’évolution des
richesses produites en quantités de biens et service produits.

Point vocabulaire pour les synonymes :

n PIB réel = PIB en volume = PIB déflatéà exprimé en euros constants d’une année de référence
n PIB nominal = PIB en valeur à exprimé en euros courants

Pour réviser et mieux retenir, visionner la vidéo « Dessine-moi l’éco : Qu’est-ce que le Produit Intérieur Brut » ?
(YouTube) : https://www.youtube.com/watch?v=ROpFSrUMs-A

Document 3 : Les grandes tendances de la croissance depuis le milieu du XXe siècle

Source : Comptes nationaux, séries longues, INSEE


Dans « Manuel de Sciences Économiques et Sociales, édition Bordas, 2020.

NB : Le TCAM (Taux de Croissance Annuel Moyen) est un indicateur qui permet de mesurer la croissance moyenne annuelle du PIB au cours
d’une période. C’est le taux de variation annuel qui, appliqué pendant n année, accroit le PIB de sa valeur de l’année initiale à l’année n. Le
TCAM permet alors de rendre compte de la tendance de la croissance pour une période donnée.
1) Faites une phrase pour interpréter les données entourées.
2) Faites une phrase pour interpréter le taux de croissance annuel moyen pour la période 1950-1970.
3) Comment a évolué la croissance depuis 1950 ?
Conclusion de la sensibilisation :

Complétez la synthèse à trous à l’aide des propositions suivantes : Taux de variation, niveau de vie, richesses, volume, production,
réel, résident, valeurs ajoutées, déflaté.

1) Le PIB est un indicateur permettant de mesurer la croissance économique

Le Produit Intérieur Brut (PIB) est l’indicateur qui permet de mesurer l’ensemble des ……………………………………………. créées par les
organisations productives qui ……………………………………………. dans un pays. Il se calcule en faisant la somme des
……………………………………………. marchandes et non-marchandes des organisations productives résidant sur le territoire. La croissance
économique, elle, représente l’augmentation pendant une ou plusieurs périodes longues de la ……………………………………………. dans un pays.
Autrement dit, la croissance économique est mesurée par le …………………………………………….du PIB d’une année sur une autre.

Taux de croissance = Taux de variation du PIB au cours d’une période

Ce taux de croissance permet alors de savoir si au cours d’une période (souvent une année ou un trimestre) les organisations productives
résidentes ont produit plus ou moins de richesses.
Comme les prix et la valeur de la monnaie sont susceptibles d’évoluer dans le temps, les économistes préfèrent étudier la croissance
économique à partir du PIB ……………………………………………. (appelé également PIB en volume), qui est le PIB dont on a supprimé l’effet de
variation des prix (on parle alors de PIB …………………………………………….). Ainsi, la croissance économique évaluée à partir du PIB réel permet
de savoir si les organisations productives du pays ont produit plus ou moins en ……………………………………………. de production (quantités de
biens et services produits), plutôt que d’avoir une croissance tirée artificiellement vers le haut ou le bas par une augmentation ou une
diminution des prix.

2) Le PIB et la mesure de la croissance permettent de comparer les situations économiques dans le temps et
entre les pays

Grâce à l’étude de la variation du PIB, on peut alors mesurer la croissance économique. La croissance économique est importante à étudier
car elle permet de rendre compte de la capacité ou non d’un pays à produire plus de richesses. Une croissance économique en hausse est
signe d’une bonne santé de l’activité économique et permet des effets bénéfiques comme la réduction du chômage et l’augmentation des
niveaux de vie. Les indicateurs comme le PIB ou les taux de croissance permettent alors d’analyser l’évolution de l’activité économique d’un
pays dans le temps, mais aussi de comparer les activités économiques de différents pays.
La comparaison des PIB par habitant au sein des pays permet également de jauger la richesse disponible pour chaque habitant dans un pays
et d’évaluer ainsi le …………………………………………….de ces habitants.

3) Le PIB est un indicateur qui présente toutefois des limites (pour information)

Si l’évaluation du PIB présente beaucoup d’intérêts, cet indicateur se confronte à différentes limites.
- En effet, le PIB évalue mal certaines activités qui peuvent pourtant être sources de richesses comme les activités illégales, non
déclarées ou les activités domestiques.
- Le PIB est également imparfait car il ne mesure pas le bien-être de la population. En effet, le PIB mesure la croissance mais ne donne
aucune indication sur les dégradations environnementales, sur le bonheur de la population, sur la qualité de la vie (accès à l’éducation
et à la santé, équilibre entre la vie familiale et professionnelle, épanouissement personnel…).
- Le PIB ne rend pas compte des inégalités de revenus au sein de la population. Il indique simplement les richesses créées et non la
manière dont ces richesses sont réparties. Ainsi, un pays présentant un PIB important peut aussi être un pays où une petite partie de la
population accapare la majeure partie des richesses.
I/ Quelles sont les sources de la croissance économique ?
Comme nous l’avons vu, la croissance économique représente l’augmentation pendant une ou plusieurs périodes longues de la
production. Elle se traduit alors par une augmentation des richesses produites par les agents économiques au sein d’un pays.

Cette richesse créée est ensuite répartie :

- Sous forme de salaires perçus par les travailleurs ayant contribué à la production
- Sous forme de prélèvements obligatoires (impôts, taxes) perçus par les Administrations Publiques et permettant de réaliser
diverses dépenses (protection sociale, infrastructures, services non-marchands…)
- Sous forme de rémunération perçue par ceux qui ont financé la production (actionnaires et prêteurs percevant respectivement
des intérêts et dividendes). Une partie de cette valeur ajoutée sert par la suite à réaliser divers investissements pour pouvoir
produire plus efficacement.

La croissance permet donc l’enrichissement des agents économiques, l’amélioration de leurs niveaux de vie et provoque des
phénomènes économiques bénéfiques tels que la réduction du chômage. Il est alors important de connaitre les sources de la
croissance économique, c’est-à-dire les déterminants qui permettent de produire davantage de richesses.

A/ L’accumulation des facteurs travail et capital permet une croissance économique


extensive

Les facteurs de production sont les éléments qui concourent à la réalisation de la production. Deux facteurs permettent ainsi la
réalisation de la production :
- Le facteur travail : qui représente l’ensemble de la force de travail disponible pour réaliser la production (nombre de
travailleurs, heures de travail)
- Le facteur capital : qui représente l’ensemble des éléments durables (durée de vie supérieure à un an) qui sont utilisés
pendant le processus de production : machines, locaux, terrains, véhicules, logiciels…

L’association de ces deux facteurs de production est appelée la combinaison productive.

Remarque : Les consommations intermédiaires sont du capital circulant, mais ne sont pas comptées dans le calcul du PIB (rappel du
calcul de la valeur ajoutée). Pour l’analyse de la croissance (et donc du PIB), on ne considèrera que le capital fixe (machines,
logiciels…) ayant une durée de vie supérieure à un an comme faisant partie du facteur capital.

Document 4 : Les facteurs de production qui contribuent à la croissance économique

Visionnage de la vidéo sur la production du Peugeot 5008 (Usine PSA de la Janais à Rennes) – YouTube – Reportage France 3 (2017) :
https://www.youtube.com/watch?v=UAPXUrq3mKQ

1) A partir de la vidéo et de vos connaissances, relevez les différents éléments des facteurs travail et capital utilisés au sein de l’usine
PSA pour produire le Peugeot 5008.

Facteur travail Facteur capital

2) Combien d’opérateurs sont nécessaires pour produire une seule voiture ?


3) Combien de machines sont nécessaires à la production d’un Peugeot 5008 ?
4) Quelle est la productivité horaire de l’usine PSA de Janais (Renne) ?
5) Augmenter les quantités de facteur travail et capital permettrait-il de produire davantage ?
6) Dans le secteur automobile, quel a été selon vous le déterminant important de l’augmentation de la production, hormis
l’augmentation de la quantité de facteurs travail et capital utilisés ?
Conclusion :

Pour réaliser la production d’un bien ou d’un service, les organisations productives doivent combiner deux facteurs de production : le facteur
travail (L) et le facteur capital (K). Ces facteurs de production sont les éléments qui concourent ainsi à la réalisation de la production.

Le facteur travail représente l’ensemble de la force de travail disponible et mobilisée pour réaliser la production. La quantité de facteur
travail mobilisé peut être augmentée en embauchant davantage de travailleurs ou en augmentant la durée du travail des travailleurs déjà
installés.

Le facteur capital représente les biens durables (dont la durée de vie est supérieure à un an) qui sont utilisés pendant plusieurs cycles de
production (machines, logiciels, véhicules, terrains, locaux…). Il est possible d’augmenter la quantité de facteur capital utilisé en investissant
dans l’acquisition de machines, véhicules, locaux supplémentaires.

Les économistes ont mis en évidence une fonction de production, qui est l’expression mathématique permettant de décrire et mesurer la
relation entre les quantités produites et les quantités de facteurs travail et capital utilisés.

La fonction de production s’écrit ainsi comme suit :

Y=F(K,L)

Y : volume de production (quantités produites)


K : Facteur capital
L : Facteur travail

De manière littéraire, la fonction peut se lire comme suit : « La quantité de biens et services produits dépend des quantités de facteur capital
et des quantités de facteur travail incorporées dans le processus de production ».
Grâce à cette fonction de production, il est possible de déterminer l’augmentation de production que l’on obtiendra si on augmente les
quantités de facteurs utilisés :

ΔY = F ( ΔK , ΔL )

Peut se lire comme suit : « La variation des quantités produites dépend de la variation des quantités de facteurs capital et travail utilisés ».

Lorsque la croissance est engendrée par une augmentation des quantités de facteurs utilisés, on parle alors de « croissance extensive ».

Si l’on part de cette fonction de production, on peut imaginer que la simple augmentation continuelle des quantités de facteurs travail et
capital suffirait à l’augmentation des quantités produites et mènerait donc à une croissance infinie. Or, les travaux de l’économiste David
Ricardo ont montré que l’augmentation de la production ne pouvait pas se faire indéfiniment grâce à l’augmentation des quantités de
facteurs de production utilisés (loi des rendements décroissants : à approfondir avec des recherches si cela vous intéresse).
Or, depuis deux siècles, la croissance économique ne s’est pas éteinte et a même connu des périodes exceptionnelles comme pendant les
Trente Glorieuses (1945 – 1975). L’accumulation des facteurs de production n’est donc pas la seule source de la croissance économique.
B/ L’amélioration de la productivité globale des facteurs (PGF) permise par le progrès
technique assure une croissance économique intensive

1) Une part de la croissance économique s’explique par l’amélioration de la productivité globale des
facteurs de production (PGF) liée au progrès technique
Document 5 : L’augmentation des quantités de facteurs travail et capital n’est pas le seul moteur d’une croissance économique sur
longue période

La croissance économique est l’augmentation de la production qui, entièrement distribuée sous forme de revenus, permettra
d’améliorer le niveau de vie des habitants d’un pays. A court terme (de quelques mois à quelques années), la croissance économique
peut être influencée par les politiques conjoncturelles de régulation. Mais à long terme (au-delà de quelques années), la croissance
apparaît peu dépendante de la politique conjoncturelle. Les éléments qui influencent la croissance sur le long terme peuvent être
donnés en décrivant la fonction de production d’une entreprise : Production = F (travail, capital). Cette équation signifie que la
production d’une entreprise est obtenue en combinant du travail (les salariés) et du capital (les machines, les matières premières…)
dans une proportion donnée par l’état de la technologie. Une entreprise peut donc augmenter sa production en embauchant
davantage de salariés, en achetant davantage de machines ou de matières premières, ou en faisant appel à des technologies plus
élaborées. Cette même fonction de production s’applique à l’échelle du pays. L’ampleur des augmentations de production (c’est-à-dire
le niveau de la croissance économique) dépendra alors :

- du rythme d’augmentation de la population active et du volume de travail de chacun. Le premier est surtout fonction du dynamisme
démographique mais aussi des taux d’activité, de la durée des études, de l’âge de cessation d’activité et des flux migratoires; le second
des dispositions et incitations relatives au temps de travail.

- du rythme d’augmentation du stock de capital, qui dépend à son tour de la disponibilité des moyens de financement. Ceux-ci sont
fonction de l’accumulation d’une épargne par les agents économiques du pays et de la mise à disposition par les étrangers de leur
propre épargne.

- du degré d’innovation de l’économie, qui a pour nom le progrès technique1. Ce dernier permet une amélioration de l’efficacité
générale de l’économie, mesurée par la productivité globale des facteurs2 (efficacité combinée du travail et du capital).

Ainsi il y a trois sources de croissance sur longue période : la croissance démographique, l’accumulation d’épargne et le progrès
technique. Des études montrent que ce dernier élément explique à lui seul plus de 50% de la croissance économique des pays
développés à long terme. C’est par ces trois mêmes facteurs que l’extraordinaire croissance des pays du Sud-Est asiatique ces trente
dernières années a été expliquée: explosion démographique, forte propension à épargner des ménages, arrivée massive de capitaux
extérieurs et capacité à valoriser les innovations industrielles des autres pays.

1
Le progrès technique représente l’ensemble des innovations entrainant une amélioration qualitative des facteurs de production mais
aussi des méthodes de production, de l’organisation du travail ou des marchés. Le progrès technique permet alors l’augmentation de la
production, à quantité de facteurs inchangée (il permet donc des gains de productivité). Dans tous les cas, le progrès technique améliore
la productivité globale des facteurs.

2
La Productivité Globale des Facteurs (PGF) représente l’efficacité de la combinaison productive. Autrement dit, la PGF mesure le
rapport entre la production et le volume total de facteurs utilisés (L et K). Pour les néoclassiques, la PGF est un résidu, c’est-à-dire la part
de la croissance économique qui ne s’explique pas par l’augmentation des quantités de facteurs de production. Il peut alors s’agir d’une
mesure du progrès technique.

Pascal Monier, Economie générale, 5ème édition, lextensoéditions, 2009

1) Peut-on dire que l’augmentation des quantités de facteurs travail et capital suffise pour avoir une croissance économique de
long terme ?
2) Relevez alors les trois grands moteurs de la croissance économique dont il est question dans le texte
3) Relevez les moyens permettant d’augmenter les quantités de facteur travail / capital et de stimuler le progrès technique.

Augmenter les
quantités de
facteur travail
grâce à :
Augmentation des
quantités de
facteur capital
grâce à :
Augmenter le
degré de progrès
technique :

4) D’après les études économiques qui ont été menées, quelle est la part de la croissance due au progrès technique ?

Document 6 : Qu’est-ce que le progrès technique ?

Comme vu précédemment, le progrès technique représente l’ensemble des innovations entrainant une amélioration qualitative des
facteurs de production mais aussi des méthodes de production, de l’organisation du travail ou des marchés. Le progrès technique permet
alors l’augmentation de la production, à quantité de facteurs inchangée (il permet donc des gains de productivité). Dans tous les cas, le
progrès technique améliore la productivité globale des facteurs.
Le progrès technique est donc le produit d’innovations, mais qu’entend-t-on par « innovations » ?

Document 6.a : De l’invention au progrès technique :

Source : Manuel de SES - Terminale Enseignement de spécialité – Edition Hachette (2020)

Remarque : Une invention/découverte devient une innovation lorsque cette invention ou découverte est appliquée au domaine industriel
est commercial. Par exemple, lorsque Léonard de Vinci dessinait des « prototypes » d’avions, d’hélicoptères, de tanks comme illustré ci-
dessous, il s’agissait d’inventions :
A partir du moment où ces inventions ont fait l’objet d’une application industrielle et commerciale, c’est-à-dire qu’elles ont été produites
et mises en vente sur le marché, on a pu parler d’innovations.
Lorsque les innovations se multiplient, on parle de progrès technique qui regroupe alors l’ensemble des innovations permettant d’élever la
productivité, c’est-à-dire l’efficacité de la production.

Document 6.b : L’innovation prend de multiples formes


Visionnage de la vidéo « Les Zinnovants : Différentes manières d’innover » - YouTube (2017) :
https://www.youtube.com/watch?v=j75p9iZJ6n8

Pour compléter cette vidéo : un mot sur les innovations et le progrès technique vus par l’économiste Joseph Schumpeter
(1883-1950)

Pour Joseph Schumpeter, le progrès technique entendu comme l’ensemble des innovations permettant d’améliorer la
productivité, est l’essence d’une croissance économique de long terme. Pour lui, les innovations peuvent porter sur :
- La fabrication de nouveaux produits ou d’une qualité nouvelle de produits (innovations de produit)
- De nouvelles méthodes de production ou d’organisation (innovations de procédé/innovations organisationnelles)
- La conquête de nouvelles matières premières (innovation de matières premières)
- De nouveaux marchés (innovation de débouchés)

Selon J. Schumpeter, les innovations apparaissent en « grappes », c’est-à-dire qu’une innovation en appelle d’autres. En
effet, les entrepreneurs, attirés par les profits réalisés par l’innovation d’un autre entrepreneur, vont être incités à s’inspirer
de cette innovation pour innover à leur tour (exemple de l’apparition d’internet qui a suscité d’autres innovations comme
les sites de commerce en ligne, les messageries instantanées, l’information en ligne…).

Enfin, Schumpeter explique que les innovations suivent un processus de destruction créatrice, c’est-à-dire que les
entreprises, produits et secteurs obsolètes disparaissent et laissent la place aux nouvelles entreprises, nouveaux produits et
secteurs innovants (exemple : les supports audio physiques (cassettes, CDs) qui ont disparu et laissé place aux supports
audio numériques (mp3) )

Document 6.c : Le progrès technique permet de réaliser des gains de productivité

Visionnage de la vidéo extraite d’un journal télévisé de France 2 sur les 100 ans du Fordisme – YouTube - 2013 :
https://www.youtube.com/watch?v=v4-HyUeLrSw

1) Relevez les caractéristiques du « travail à la chaine » inspiré par Henry Ford en 1913.
2) « Si vous économisez 10 pas par jour à chacun des 12 000 employés, à la fin de l’année, vous économiserez 75 kilomètres de
mouvements gaspillés et d’énergie inutile ». – Henry Ford
En analysant cette citation d’Henry Ford, expliquez l’intérêt d’économiser les gestes des employés ?
3) Selon vous, pourquoi répéter les mêmes tâches permet de rendre les employés plus efficaces ?

4) Complétez le tableau suivant :


Temps d’assemblage d’une Ford T :

Avant le travail à la chaine Grâce au travail à la chaine


Temps d’assemblage d’une Ford
T

5) Calculez le gain de temps permis par le travail à la chaine. Interprétez votre résultat.
6) Selon vous, pourquoi cette nouvelle organisation de la production a-t-elle permis de réduire les coûts de production de la Ford
T ? Quelle conséquence cela peut-il avoir sur le prix des produits ?
7) Peut-on alors dire que le progrès technique est une source de la croissance économique ?
Document 7 : Une part de la croissance économique s’explique bien par l’amélioration de la productivité globale des facteurs

Manuel de SES – Terminale Enseignement de Spécialité– Edition Bordas (2020)

1) Faites une phrase avec les données entourées.


2) Montrez, à l’aide du graphique, qu’il existe bien une part de la croissance économique qui ne s’explique pas par la seule
accumulation des facteurs travail et capital.
Conclusion :

Les économistes ont travaillé pour déterminer quelles étaient les sources de la croissance économique. Leurs travaux ont ainsi démontré que
l’augmentation des quantités de facteurs de production (travail et capital) contribuait à l’augmentation de la production et favorisait donc la
croissance. Grâce à la fonction de production qui établit la relation entre quantités produites et quantités de facteurs de production utilisés (
Y = F (K, L) ), on pourrait penser qu’il suffirait de doubler les quantités de facteurs travail et de facteur capital pour doubler la production.
Robert Solow (économiste américain né en 1924) a ainsi précisé qu’en augmentant les quantités de facteur capital grâce à l’investissement,
les pays pouvaient dynamiser leur croissance. Toutefois, il a fait le constat qu’une simple augmentation des quantités de facteurs de
production ne suffirait pas à stimuler la croissance à long terme.
Ainsi, en analysant la croissance au cours des années 1950, Robert Solow a remarqué qu’une part de la croissance économique ne
s’expliquait pas par l’augmentation des quantités de facteurs travail et capital. Cette part de la croissance non expliquée par
l’augmentation des quantités de facteurs de production est alors appelée « résidu » de la croissance par Robert Solow. Ce résidu correspond,
selon lui, à la Productivité Globale des Facteurs (PGF), qui mesure l’efficacité globale de la combinaison productive. Robert Solow explique
que cette productivité globale des facteurs provient essentiellement du progrès technique entendu comme l’ensemble des améliorations et
innovations qui entrainent une meilleure productivité des facteurs, à savoir donc leur efficacité (meilleure organisation du travail,
amélioration des techniques de production, innovations diverses entrainant l’utilisation de machines plus performantes, innovations de
produits …). Certains économistes considèrent alors que la PGF est une mesure du progrès technique.
Ainsi, dans le modèle de Solow, le progrès technique est une source indéniable de la croissance économique car il permet d’améliorer
l’efficacité des facteurs de production (PGF). Lorsque la PGF augmente, on parle de gains de productivité (=augmentation de l’efficacité de
l’appareil productif). Or, plus les facteurs de production sont efficaces, plus il est possible de produire davantage à croissance économique.

Les études économiques ont démontré qu’environ 50% de la croissance économique des pays développés provenait de la PGF alimentée
par le progrès technique.
Lorsque la croissance économique est essentiellement stimulée par l’efficacité des facteurs de production, on parlera de croissance
intensive.

Augmentation de la
Progrès technique Amélioration de la PGF Gains de productivité production (= croissance
économique)

Si Solow explique l’importance du progrès technique comme source de la croissance économique, il n’explique pas sa provenance. En effet,
pour lui, le progrès technique est exogène, c’est-à-dire qu’il ne dépend pas directement de variables économiques, comme le comportement
des agents ou l’investissement dans la recherche ou le développement par exemple. Solow dit alors que le progrès technique est une
« manne tombée du ciel ».

La croissance provient donc de l’accumulation des facteurs travail et capital, mais aussi de l’amélioration de leur productivité (PGF) permise
par le progrès technique :
Ce qu’il faut alors retenir du modèle de Solow (version synthétique) :

• L’intégralité de la croissance économique ne peut s’expliquer par la seule augmentation des quantités de facteurs
travail et capital.
• Il existe alors une part de la croissance inexpliquée par l’augmentation des quantités de FDP à il s’agit de la
productivité globale des facteurs (PGF), appelée « résidu » de la croissance économique.
• Cette PGF mesure l’efficacité globale des facteurs et proviendrait essentiellement du progrès technique.
• Sans progrès technique et une simple augmentation des quantités de facteurs de production, la croissance
économique tendrait vers une situation de blocage.
• Le progrès technique permet l’amélioration de la PGF (efficacité des facteurs) car il génère des gains de productivité
(produire plus ou autant en moins de temps ou en utilisant moins de FDP)

è Le progrès technique est alors une source importante de la croissance économique durable, en plus de la
contribution des facteurs de production.
è La PGF, assimilée au progrès technique, est à l’origine d’environ la moitié de la croissance économique dans les
pays développés.
è Solow n’explique pas la provenance du progrès technique qui est, selon lui, exogène et « tombe du ciel ».

Entrainement à l’argumentation – Méthode AEI :

Rappel : Argumenter c’est défendre une idée et convaincre son auditeur/son lecteur. Pour bien argumenter, il faut d’abord exposer son
argument (affirmation). Il faut ensuite expliciter son affirmation et l’illustrer.
Vous complèterez le tableau suivant avec les éléments essentiels pour construire un paragraphe argumenté défendant l’argument suivant :
« Le progrès technique est une source de la croissance économique »

Affirmer l’argument qui sera défendu « Le progrès technique est une source de la croissance économique

Expliciter (exposer les éléments permettant de


mieux comprendre l’affirmation et de
justifier/prouver la pertinence de cette
affirmation)

Illustrer (utiliser un exemple, à partir des docs ou


de ses connaissances, pour aider à la
compréhension de l’argument et pour rendre
l’explicitation plus concrète)
2) D’où provient le progrès technique qui améliore la PGF et alimente la croissance économique ?

Le modèle de Solow montre bien que le progrès technique est un élément important permettant d’expliquer la croissance
économique. Toutefois, le modèle de Solow ne permet pas d’expliquer l’origine du progrès technique qui est alors qualifié
d’exogène. Ce modèle a été remis en question dans les années 1980 par les théories de la croissance endogène élaborées
notamment par les économistes Paul Romer, Robert Barro et Robert Lucas. La croissance endogène représente une croissance
qui s’auto-entretiendrait par l’accumulation de différents capitaux (physique, technologique, humain et public) qui
permettent la diffusion du progrès technique dans l’économie qui stimulera à son tour la croissance.
Nous allons étudier ce modèle de croissance endogène pour mieux le comprendre.

Document 8 : La croissance endogène, un mécanisme de croissance autro-entretenue

La croissance endogène est un modèle théorique de croissance économique auto-entretenue.


Pour les théoriciens de la croissance endogène, la productivité globale n'est pas un « résidu » lié à un miracle technologique exogène,
mais doit être expliquée par les comportements des agents économiques qui accumulent différentes sortes de capitaux qui, de plus,
profitent à tous (externalités positives) favorisant l'émergence de rendements croissants ; dès lors la croissance peut s'entretenir
indéfiniment.

Ces différentes sortes de capitaux sont tout d'abord le capital technique/ou physique (les machines et les divers biens de production)
mais aussi le capital public (les infrastructures durables que l’État finance : routes, hôpitaux, éclairage public etc), ensuite le capital
technologique (issu de recherche et des innovations) et enfin le capital humain (stock de connaissances, santé) : elles permettent toutes
des externalités positives :

- Pour le capital physique/technique il peut s'agir de l’amélioration des équipement utilisés par les uns qui profitent à tous par des
travaux d'ingénierie ou par la diffusion des qualifications ou méthodes de travail efficaces par rapport aux machines.

- Pour le capital public : L’économiste Robert Barro a démontré que le niveau de dépenses publiques est une source de croissance
endogène puisque les investissements publics entrainent des externalités positives. Par exemple, lorsque l'État développe des
infrastructures (routes, communications, éclairage public), elles bénéficient à tous et permettent une amélioration de la
productivité, et donc de la croissance par la suite.

- Pour le capital technologique : L’économiste Paul Romer a démontré que la croissance reposait sur le caractère endogène du
progrès technique qui est généré par les investissements dans la recherche et le développement. Pour lui, les découvertes réalisées
grâce à la recherche améliorent les technologies et peuvent bénéficier à tous par l'accumulation des connaissances dont chacun
peut tirer profit. L'accès de tous aux inventions et innovations est source d'externalités et de croissance supplémentaire.

- Pour le capital humain : L’économiste Robert Lucas a mis en évidence l’importance des investissements en capital humain qui se
traduit par un stock de connaissances et de savoir-faire qui déterminent la productivité d'un individu. Ce capital se constitue par la
voie de la formation et par la voie de l'expérience professionnelle. Le stock de capital humain peut également s’apprécier par l’accès
à la santé. Ainsi, une population qui se soigne bien (par exemple dans un pays en développement) accroît les capacités de
production. De même un individu qui investit du temps dans une formation en sera bénéficiaire par des revenus probablement plus
élevés mais l'économie aussi dans son ensemble par les plus grandes capacités productives du travailleur.

Face à ce supplément de croissance et donc de revenus, chaque agent pourra avoir les moyens financiers d'investir pour lui … et donc
pour les autres. Ces investissements contribueront de nouveau à accumuler les différents capitaux (physique, public, technologique,
humain) qui permettront de stimuler l’innovation et provoqueront une augmentation de la productivité, et donc une augmentation de la
croissance qui entrainera elle-même une hausse des revenus qui stimulera l’investissement pour accumuler divers capitaux et ainsi de
suite. Se crée alors un cercle vertueux de croissance auto-entretenue grâce à l’accumulation de ces différents capitaux. On parlera
alors de croissance endogène dans la mesure où l’augmentation de la productivité globale s’explique par des variables économiques et
notamment par des décisions prises en connaissance de cause par les agents économiques.
Tableau récapitulatif :

1) Quels sont les quatre capitaux qu’il est possible d’accumuler pour stimuler la croissance économique selon les théories de la
croissance endogène ?
2) Pourquoi peut-on qualifier la croissance endogène de « croissance auto-entretenue » ?
3) Pour chaque type de capital, faites un schéma illustrant le caractère endogène (auto-entretenu) de la croissance économique
en vous inspirants du modèle suivant :

Croissance économique à augmentation des revenus à augmentation de l’épargne (capacités d’investissement) à augmentation des
investissements en capital humain (allongement de la scolarité par exemple) à population mieux formée à augmentation de la
capacité des agents à innover à innovations permettant d’augmenter la productivité (exemple : les bras articulés pour construire des
voitures) à augmentation de la production à croissance économique.

NB : dans le cadre de ce chapitre, ne retenir que les deux premiers exemples sera suffisant, votre objectif étant de montrer que le
progrès technique est bien endogène, c’est-à-dire qu’il provient de la décision d’agents économiques qui ont décidé de provoquer le
progrès technique en investissant dans différents capitaux.
Conclusion :

Les théories de la croissance endogène ont été développées par les économistes américains Paul Romer, Robert Barro et Robert Lucas à
partir des années 1980. Le succès de ces théories vient du fait qu’elles répondent à une question : comment expliquer qu’un taux de
croissance positif puisse être maintenu indéfiniment ? Pour les théoriciens de la croissance endogène, le progrès technique ne tombe
pas du ciel mais il est bien le résultat de la décision d’agents économiques qui choisissent d’investir dans différents capitaux
permettant de stimuler les innovations et la croissance économique : on dit alors que le progrès technique est endogène.
Ainsi, selon les théoriciens de la croissance endogène, le progrès technique est stimulé par l’accumulation de différents capitaux et
permet de stimuler la croissance. Cette accumulation de capitaux ne concernerait pas que le capital physique (machines, outils…) mais
aussi d’autres formes de capitaux tout aussi décisifs, notamment le capital technologique (stock des connaissances et technologies
relatives à la production), le capital humain (niveau de qualification de la main-d’œuvre) et le capital public (les infrastructures de
transport et télécommunication par exemple). En investissant pour accumuler ces 4 différents capitaux, les agents économiques
stimulent l’innovation (et donc le progrès technique) et permettent une croissance autoentretenue (= croissance endogène).
Il est donc nécessaire que l’investissement ne se limite pas aux machines mais aussi à l’éducation et à la formation de la main-d’œuvre
ainsi qu’à la construction et l’entretien des réseaux performants de communication.

Ainsi, selon les théories de la croissance endogène, une croissance économique soutenue et durable n’est alors pas dépendante d’un
miracle technologique exogène comme dans le modèle de Solow, mais repose sur les décisions d’agents économiques cherchant à
maximiser leurs profits ou l’intérêt général (d’où son caractère endogène), via l’accumulation de divers capitaux.

Mécanisme à retenir : La croissance endogène est alors un mécanisme de croissance auto-entretenue car « la croissance engendre la
croissance ». En effet, la croissance économique génère des revenus (salaires, impôts, dividendes…) qui permettent aux agents
économiques d’accroitre leur épargne et donc leurs capacités d’investissement. Les agents économiques choisissent alors d’investir dans
divers capitaux (public, technologique, humain, physique) et, grâce à l’accumulation de ces différents capitaux, s’en suivent des
externalités positives permettant des gains de productivité (par l’innovation (progrès technique) notamment). A terme, ces gains de
productivité permettent l’augmentation de la production, et donc la croissance économique. S’en suit alors un cercle vertueux de
croissance économique auto-entretenue.
C/ Les institutions, notamment les droits de propriété, contribuent à la croissance
économique

Rappel de première : Les échanges marchands reposent sur la protection des droits de propriété (droit qui permet au détenteur
d’un bien de l’utiliser, le détruire, le céder ou d’en tirer des revenus : usus, abusus, fructus). Sans droits de propriété garantis, les
échanges marchands ne pourraient pas exister car la définition même de l’échange est le transfert de propriété. Or, sans échanges, il
serait difficile d’envisager une quelconque croissance économique.
Il faut alors que des institutions efficaces existent pour protéger les droits de propriété, mais aussi pour encadrer les échanges et
encourager l’innovation afin de permettre la croissance économique.
Rappel : les institutions sont des ensembles de règles, pratiques et contraintes formelles et informelles qui encadrent les
interactions humaines et les transactions.

Document 9: Une bonne santé économique repose sur l’existence d’institutions

Visionnage de la vidéo « Pas d’économie sans confiance » - Dessine-moi l’éco – YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=AO6171YCx-Q

.
1) Pour quelles raisons l’existence d’institutions est-elle nécessaire pour le fonctionnement de l’économie.
2) Donnez des exemples d’institutions et expliquez leur rôle.

Document 10 : L’importance des institutions et de la protection des droits de propriété


Certaines institutions contribuent à la croissance économique, celles notamment qui sont « créatrices de marché » puisqu’en leur absence les
marchés n’existent pas ou fonctionnent très mal. Elles favorisent alors le développement économique de long terme en stimulant
l’investissement et l’esprit d’entreprise. Un cadre réglementaire et un système judiciaire qui permettent le respect des droits de propriété et
offrent un avantage aux inventeurs – par exemple via le brevet – assurent aux entrepreneurs efficaces qu’ils conserveront leur profit et les
incitent à innover. Cependant, cette protection est également susceptible de freiner la diffusion des innovations.
A l’opposé, certains environnements institutionnels sont défavorables à la croissance économique. Dans les pays en guerre, instables
politiquement, ou encore fortement gangrénés par la corruption, le cadre institutionnel devient un frein au développement économique.
C’est le cas aussi de pays où l’activité économique est monopolisée par une minorité au pouvoir qui détourne les richesses à son profit et qui
empêche l’existence d’un marché concurrentiel.

Selon D. Rodrik et A. Subramanian, il faut aussi mettre en place trois autres types d’institutions pour à la fois soutenir la dynamique de
croissance, renforcer la capacité de résistance aux chocs, faciliter une répartition des charges socialement acceptable en cas de chocs.
Il s’agit :
• Des institutions de réglementation des marchés, qui s’occupent des effets externes et des informations imparfaites (ce sont, par exemple,
les organismes de réglementation de de la concurrence, des télécommunications, des transports et des services financiers).
• Des institutions de stabilisation des marchés, qui garantissent une inflation faible, réduisent au minimum l’instabilité macroéconomique et
évitent les crises financières (ce sont, par exemple, les banques centrales, les régimes de change et les règles budgétaires).
• Des institutions de légitimation des marchés, qui fournissent une protection et une assurance sociales, organisent la redistribution et
gèrent les conflits (ce sont, par exemple, les systèmes de retraite, les dispositifs d’assurance chômage et autres fonds sociaux.).
Source : www.eduscol.fr
1) Pourquoi peut-on dire que certaines institutions sont créatrices de marché ? Donnez des exemples.
2) Pourquoi peut-on dire que les institutions sont favorables à la dynamique de croissance économique ?
3) Pourquoi, selon les économistes D.Rodrik et A.Subramanian, l’existence d’institutions de réglementation des marchés, de
stabilisation des marchés et de légitimation des marchés serait essentielle pour soutenir la croissance économique ?
Conclusion :
Une partie de la croissance économique est liée à l’action positive des institutions sur l’activité économique. Les institutions sont en effet des
règles et contraintes encadrant les interactions humaines et les transactions comme les lois, les organisations en charge de la régulation
(autorité de la concurrence…) ou la stabilisation de l’économie (banques centrales…). Ces institutions assurent notamment la protection des
droits de propriété et encadrent aussi la bonne exécution des contrats et l’application égale des lois. Par exemple, le cadre juridique qui
protège la propriété intellectuelle à travers le brevet permet d’encourager les innovations et l’esprit d’entreprise en permettant aux agents
économiques de protéger leurs innovations et de pouvoir en retirer des profits. En encourageant les innovations, l’économie bénéficiera
d’un fort degré de progrès technique permettant des gains de productivité et une croissance économique. Ensuite, en encadrant la
réalisation des contrats, les institutions injectent de la confiance dans les transactions économiques, ce qui favorise les échanges et donc la
croissance.
Il existe également des institutions de réglementation, de stabilisation et de légitimation des marchés qui permettent d’offrir une stabilité
économique et un climat de confiance propice à la croissance.
Les travaux économiques ont ainsi montré que les sociétés dotées de bonnes institutions qui encouragent l’investissement dans l’équipement,
le capital humain et les technologies performantes et qui garantissent la stabilité politique sont prospères d’un point de vue économique. A
l’inverse, les sociétés dans lesquelles les institutions font défaut (par exemple en ne garantissant pas la protection des droits de propriété, en
ne sanctionnant pas la corruption, en n’encourageant pas l’innovation) sont des pays dans lesquels la croissance économique peut être
freinée.
II/ Quels sont les défis de la croissance économique ?

Si la croissance économique permet l’enrichissement des nations et l’élévation des niveaux de vie, elle est toutefois confrontée à des
défis. En effet, le progrès technique, moteur de la croissance économique, peut être à l’origine d’inégalités de revenus. Par ailleurs,
les limites écologiques posées par l’activité de production soulèvent des interrogations et inquiétudes quant à la préservation de
l’environnement et la possibilité pour les générations futures de continuer à répondre à leurs besoins.

A/ Le progrès technique, source de la croissance économique, peut provoquer des


inégalités de revenus

Document 11 : Les effets du progrès technique sur les emplois et les salaires

Source : Manuel de SES – Spécialité Terminale – Edition Magnard (2020)

1) Quels sont les emplois qui sont en déclin à cause du progrès technique ? Comment évolue la rémunération de ces emplois ?
2) Quels sont les emplois qui connaissent un essor grâce au progrès technique et comment évolue la rémunération de ces
emplois ?
3) Quels sont les emplois peu impactés par le progrès technique ? Comment évolue la rémunération de ces emplois ?
4) Peut-on dire que le progrès technique creuse les inégalités de revenus ?
NB : On parle d’inégalités de revenus lorsque les individus, en raison de leurs différences (de qualifications, de sexe),
n’accèdent pas de manière équivalente aux revenus (revenus du travail tels que les salaires, ou revenus du patrimoine comme
les loyers/dividendes/intérêts, ou encore les revenus mixtes qui mêlent revenus du travail et revenus du patrimoine).
Conclusion :

On parle d’inégalités de revenus lorsque les individus, en raison de leurs différences (de qualifications, de sexe), n’accèdent pas de
manière équivalente aux revenus (revenus du travail tels que les salaires, ou revenus du patrimoine comme les
loyers/dividendes/intérêts, ou encore les revenus mixtes qui mêlent revenus du travail et revenus du patrimoine).

Le progrès technique, moteur important de la croissance économique, peut être à l’origine d’inégalités de revenus :

Ø D’une part, le progrès technique creuse les écarts de salaires entre les travailleurs peu qualifiés exécutant des tâches répétitives et
remplaçables par du capital technologique et les travailleurs qualifiés exécutant des tâches intellectuelles accompagnant le progrès
technologique. Complétez le schéma suivant avec les mots « hausse » et « baisse » :

Ø D’autre part, le processus de destruction créatrice qui accompagne le progrès technique entraine certes l’apparition de nouveaux
produits/secteurs/entreprises, mais entraine aussi la disparition de produits/secteurs/entreprises. Les individus occupant des emplois
en liens avec ces produits/secteurs/entreprises disparus peuvent être touchés par un « chômage technologique » si leurs
qualifications ne leur permettent pas d’occuper les emplois créés dans les secteurs innovants. Le progrès technique peut alors
accentuer les inégalités de revenus entre les travailleurs selon la flexibilité de leurs qualifications et leur capacité à se former pour
s’adapter au changement de la structure et de la nature des emplois lié au processus de destruction créatrice.

Ø Par ailleurs, l’apparition du progrès technique offre des opportunités d’enrichissement pour une minorité d’entrepreneurs,
visionnaires ou opportunistes, qui sont à l’origine de l’innovation ou bien qui savent en tirer profit pour créer des activités hautement
lucratives comme l’illustre la montée en puissance des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) dans l’industrie
numérique et leurs patrons multimilliardaires. Mais leur enrichissement démesuré contraste avec les poches importantes de pauvreté
qui subsistent dans nos sociétés développées, et souvent composées des « exclus du progrès ». Ainsi, si l’on dénombre un peu plus de
2000 milliardaires dans le monde en 2019, près de 46% de la population mondiale vit avec moins de 5.50 dollars par jour selon une
étude de la Banque Mondiale parue en 2015.

Ø Enfin, le progrès technique peut être à l’origine d’inégalités de revenus selon les territoires. En effet, certaines zones géographiques
(Silicon Valley aux Etats-Unis, Ile-de-France…) sont devenues des bassins d’innovations regroupant les centres de Recherche et
Développement (R&D) des plus grandes entreprises innovantes au monde. Ces zones géographiques, dynamiques, attirent et
concentrent les individus les plus qualifiés, dont les salaires sont élevés. Les opportunités d’emploi et les rémunérations dans ces
zones géographiques contrastent avec celles que l’on pourrait observer dans des régions peu animées par le progrès technique.
Creusement des inégalités
de revenus entre
travailleurs peu qualifiés et
travailleurs qualifiés

Enrichissement
Le progrès technique peut spectaculaire des
être à l'origine d'inégalités multimilliardaires qui
de revenus contraste avec le reste de la
population

Creusement des inégalités


de revenus en fonction des
territoires

Les défis à la relever sont alors de :

- Permettre aux travailleurs d’adapter leurs qualifications en investissant dans du capital humain, ce qui permettrait aux travailleurs
d’élever leur productivité et leurs salaires, mais aussi de s’adapter aux nouveaux emplois créés par le progrès technique et de ne pas
subir de « chômage technologique ».
- Corriger les inégalités de revenus provoquées par le progrès technique à travers des mécanismes de protection sociale et de
redistribution (prélever des impôts/cotisations pour financer des prestations sociales).
- Assurer un développement économique plus homogène au niveau des territoires

B/ La croissance économique se heurte à des limites écologiques : une croissance


économique soutenable est-elle possible ?

L’activité économique et le système capitaliste en lui-même sont de plus en plus pris pour responsables du changement climatique.
En effet, les activités productives sont pointées du doigt car elles contribuent à l’épuisement des ressources naturelles, au
réchauffement climatique, à la disparition d’espèces et à l’augmentation des catastrophes naturelles. Face à ces externalités
négatives, de nombreux mouvements sociaux se tiennent depuis plusieurs années pour réclamer un changement du système
économique et de l’activité productive de manière à inverser le processus et à préserver l’environnement. Ces mouvements se sont
d’ailleurs intensifiés depuis 2018 et particulièrement depuis le début de l’année 2019 avec l’organisation de plusieurs marches pour
le climat dans plusieurs pays. Se pose alors la question suivante : la croissance économique est-elle compatible avec la préservation
de l’environnement ? Pour répondre à cette question nous verrons d’abord quelles sont les limites écologiques auxquelles se heurte
la croissance économique, puis nous verrons comme l’analyse économique conçoit une croissance soutenable.
1) Les limites écologiques de la croissance économique

Document 12 : La tragédie des biens communs

Rappel de première : Les biens communs sont des biens présentant deux caractéristiques :
- Ils sont rivaux : la consommation de ces biens par un individu empêchera ou réduira la capacité de tout autre individu à
consommer ce bien (si un individu pêche un poisson dans la mer, ce même poisson ne pourra pas être pêché et consommé par
un autre individu).
- Ils sont non-exclusifs (ou non excluables) : un individu n’ayant payé aucun prix ne peut pas être exclu de la consommation de ce
bien (il est possible de pêcher un poisson dans la mer comme il est possible de respirer de l’air pur sans en payer quoi que ce
soit).

Visionnez la vidéo « Quand la surpêche, le poisson coule » - DATAGUEULE #27 – Février 2015 : https://www.youtube.com/watch?v=_-
bSD3AHgsQ

Visionnez la vidéo « Le chant des scies règne » - DATAGUEULE n°53 – Janvier 2016 :
https://www.youtube.com/watch?v=9LC0IyZg2nk

Réserves de ressources fossiles

Selon une étude de la revue statistique sur les énergies mondiales parue en
2011, si les ressources fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon) sont
consommées au même rythme que pendant l’année 2010, à partir de 2011
on assistera à un épuisement :

- Du pétrole dans ….. ans


- De gaz naturel dans…………… ans
- De charbon dans ………………… ans
- De l’ensemble des énergies fossiles dans ………………… ans

1) Quels sont les biens communs évoqués dans les vidéos et dans le graphique ci-dessus ? Vous expliquerez pourquoi ces biens
sont des biens communs.
2) Quel est le constat global que l’on peut faire en observant ces deux vidéos et le graphique ci-dessus ?
1) Donnez d’autres exemples de biens communs que ceux vus précédemment.
2) Pourquoi peut-on parler d’une « tragédie des biens communs » ?

Document 13 : Émissions de gaz à effet de serre et réchauffement climatique

Visionnage de la vidéo « Comprendre le réchauffement climatique en 4 minutes » - Le Monde – Avril 2015 (YouTube)
https://www.youtube.com/watch?v=T4LVXCCmIKA

1) Quelle est la cause du réchauffement climatique ?


2) Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique ?

Document 14 : Évolution des émissions totales de CO2 depuis 1960.

1) Classez les plus gros pays/zones


émetteurs de CO2 partant du
plus polluant au moins
polluant :

2) Que peut-on dire de la situation


de la Chine ?

Source : « Quels pays émettent le plus de CO2 ? », Futura Sciences, – 2022


Conclusion :

Ø La croissance économique contribue à l’épuisement des ressources naturelles :

La croissance économique se traduit par une augmentation pendant une ou plusieurs périodes longues de la production. Pour pouvoir
accroitre cette production au niveau mondial, les organisations productives exploitent de plus en plus les ressources naturelles (bois, énergies
fossiles, réserves halieutiques…). Cette surexploitation conduit à l’épuisement de ces ressources naturelles mais nuit également à la
biodiversité, c’est-à-dire à la diversité des espèces animales et végétales.
La majorité des scientifiques estiment que l’épuisement des ressources et la menace des espèces animales et végétales sont directement
liées à l’activité humaine. Ainsi, la croissance économique présente bien un impact sur l’environnement et provoque des limites et dégâts
écologiques.
En 1968, l’écologue Garrett Hardin évoque la « Tragédie des biens communs ». Il étudie l’épuisement des biens communs, à savoir
l’ensemble des biens non excluables (que tout le monde peut consommer sans en payer un prix) et rivaux (la consommation de ces biens
par un individu prive les autres individus de leur consommation). Parmi ces biens communs on retrouve alors les terres, les forêts, l’air, les
énergies naturelles… Le fait est que la non excluabilité des biens communs permet à tous de consommer la quantité souhaitée de ces
ressources sans en payer le prix, ce qui encourage leur surexploitation. Parallèlement, chaque quantité d’un bien commun consommé par un
individu prive les autres de leur exploitation. Ainsi, la surexploitation des biens communs mène, à terme, à leur épuisement voire à leur
disparition.
Garrett Hardin propose d’établir des droits de propriété pour rendre ces biens excluables, mais comment privatiser la propriété de l’air par
exemple ? Aussi, on pourrait proposer un prix pour disposer de ces biens, mais comment faire payer l’utilisation de l’air et comment faire si
un agent économique s’octroie la propriété exclusive d’un bien commun comme l’air ? De plus, accorder des droits de propriété ou fixer un
prix pour exploiter les biens communs ne résoudrait par leur caractère rival : si un individu consomme l’intégralité d’un bien commun, il prive
le reste de l’humanité de ce bien.

Ø La croissance économique contribue à la pollution et au réchauffement climatique :


L’activité économique permettant la croissance économique pose un autre problème majeur d’un point de vue écologique : les émissions de
gaz à effet de serre qui ne cessent d’augmenter au fil des années. Ces gaz, émis essentiellement par les plus grandes puissances économiques
(Chine, Etats-Unis, pays d’Europe…), ont des effets polluants et sont la cause du réchauffement climatique qui, dans un effet boule de neige,
va avoir plusieurs conséquences sur la préservation de l’environnement et le bien-être des individus : montée des températures, élévation du
niveau des mers, disparition d’espèces, acidification des océans, sécheresses, diminution des capacités productives d’électricité…
Le réchauffement climatique, couplé à l’épuisement des ressources vu précédemment, sont des phénomènes directement causés par
l’activité de l’homme, et notamment par son activité économique. Ainsi, il faut trouver des solutions pour continuer à produire pour répondre
aux besoins humains, tout en préservant l’environnement. Nous verrons alors comment les économistes analysent cette cohabitation entre
croissance économique et préservation de l’environnement.
2) Comment les économistes envisagent-ils une croissance soutenable ?
Face aux limites écologiques de la croissance, les économistes se posent plusieurs questions :

è Comment continuer à produire pour répondre à nos besoins sans compromettre les capacités des générations futures à
répondre à leurs besoins ?
è Peut-on assurer une croissance respectueuse de l’environnement ?

Ces questionnements s’articulent autour d’un enjeu majeur pour les nations : le développement économique.
Le développement est généralement défini comme un ensemble de changements économiques, sociaux et politiques qui
permettent de satisfaire les besoins jugés essentiels dans une société donnée. En d’autres termes, le développement permet
d’accroitre le bien-être. Si la croissance économique a permis de nombreux changements économiques et sociaux (enrichissement
des nations, satisfaction de besoins de plus en plus nombreux, insertion par le travail…), la prise de conscience des limites
écologiques auxquelles se heurte la croissance a changé la perception des perspectives du développement humain. Ainsi, dès les
années 1970, l’analyse économique s’est penchée sur la capacité de notre système à pérenniser une croissance économique
devenue dangereuse pour la satisfaction de nos besoins et de ceux des générations à venir. C’est ainsi que la notion de
développement durable est apparue à l’occasion du rapport Brundtland de 1987. Depuis, les débats économiques s’animent autour
de la bonne stratégie à adopter pour mêler croissance économique et préservation de l’environnement
Le rapport de Brundtland définit le développement durable comme le développement qui permet de satisfaire les besoins du
présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures de satisfaire les leurs. Le développement durable est évoqué
dans les termes de « sustainable development », traduit en français par le « développement soutenable », synonyme donc du
développement durable.

Document 15 : Soutenabilité faible ou forte ?

Source : Manuel de SES – Terminale Spécialité – Edition Hachette (2020)

NB : Le capital naturel représente l’ensemble des ressources naturelles pouvant être utilisées pour la production de biens et services
comme les énergies, la terre, la faune et la flore.
Le capital construit est ici entendu comme l’ensemble des capitaux alimentés par les Hommes comme :
- Le capital physique : stock de biens durables servant à produire des biens et services permettant de répondre aux besoins de la
population et d’améliorer le bien-être.
- Le capital humain : ensemble des savoirs et savoir-faire permettant l’amélioration de la productivité, des techniques de santé et
d’hygiène favorisant le bien-être
- Le capital institutionnel : ensemble des normes et les institutions permettant d’accroitre la confiance et la coopération entre les
acteurs, ce qui favorise le bien-être
L’analyse économique considère que le capital naturel, le capital physique, le capital humain et le capital institutionnel sont nécessaires
pour assurer le développement économique des pays.

1) Quels sont généralement les effets de la croissance sur le capital naturel ?


2) A quelle condition parle-t-on de soutenabilité/durabilité forte de la croissance ?
3) A quelle condition parle-t-on de soutenabilité faible de la croissance ?
4) Le progrès technique permettrait-il de repousser les limites écologiques de la croissance ?
Entrainement à l’argumentation

A partir des réponses aux questions précédentes et des documents suivants, trouvez les éléments pour défendre les arguments
figurant dans le tableau :

Doc 1 : Visionnage de la vidéo « Dessine-moi l'éco : la décroissance, une solution à la crise ? » (2014) :
https://www.youtube.com/watch?v=TJymoeijdDs

Doc 2 : Les innovations au secours de l’environnement :

Source : Manuel de SES – Terminale spécialité – Edition Bordas (2020)

Argument 1 : La soutenabilité faible de la croissance permettra Argument 2 : La soutenabilité forte de la croissance permettra
aux générations futures de continuer à satisfaire leurs besoins, aux générations futures de continuer à satisfaire leurs besoins
notamment grâce au progrès technique
Conclusion :

Ø Le développement durable : un enjeu d’ampleur

Le développement représente l’ensemble des changements économiques, sociaux et politiques qui permettent de satisfaire les besoins
jugés essentiels dans une société donnée. En d’autres termes, le développement permet d’accroitre le bien-être.
Au cours des dernières décennies, la croissance économique a permis l’élévation des niveaux de vie et a contribué au développement, grâce à
la satisfaction de nombreux besoins permise par l’accroissement de la production. Toutefois, une prise de conscience des limites écologiques
de la croissance a conduit à l’émergence d’un nouveau concept économique : le développement durable.

Il résulte également de l’analyse économique, le fait que l’interaction entre 4 types de capitaux favorise la croissance et le développement,
et donc le bien-être des individus : Le capital naturel, le capital physique, le capital institutionnel, le capital humain

Le développement durable représente le développement permettant de répondre aux besoins des générations actuelles sans
compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs.

Ø Comment les économistes envisagent-ils une croissance soutenable ?

Le soutenabilité de la croissance renvoie à l’idée d’une croissance durable, soit une croissance qui préserve les possibilités de
développement futur.

• Certains économistes considèrent que la soutenabilité faible permettra d’assurer un développement durable,
notamment grâce au progrès technique :

Pour assurer une croissance et un développement soutenables, les partisans de la soutenabilité faible estiment qu’il est acceptable que « la
génération présente consomme du capital naturel et, en contrepartie, lègue aux générations futures davantage de capacités de production
sous formes de stocks d’équipement, de connaissance et compétences. » F-D. Vivien, 2010.
Ainsi, dans le cadre de la soutenabilité faible, le plus important est de permettre aux générations futures de répondre à leurs besoins en
leur transmettant un volume de capital global au moins équivalent, peu importe la composition de ce capital global (c’est-à-dire s’il est
constitué d’un stock moindre de capital naturel par exemple). On considère les capitaux comme étant substituables.

Illustration :

On voit sur ce schéma que le capital global transmis d’une année à l’autre reste identique. Toutefois, c’est sa composition qui change : le
capital naturel a été réduit (du fait de l’épuisement des ressources naturelles), mais a été compensé par une augmentation du capital
physique permise par le progrès technique. Ainsi, les générations futures peuvent répondre à leurs besoins grâce aux nouvelles ressources de
capital physique (nouvelles machines, nouveaux produits moins gourmands en ressources naturelles…), même si elles bénéficient d’un capital
naturel plus pauvre.
Prenons un exemple concret : si les sols s’appauvrissent et sont pollués (dégradation du capital naturel), on peut maintenir la capacité des
générations futures à répondre à leur besoin de se nourrir en augmentant le capital physique par de nouvelles techniques d’agriculture
comme les cultures hors-sols. Le capital naturel a donc été remplacé par du capital physique (alimenté grâce au progrès technique) et la
nouvelle génération a donc hérité d’un stock de capital global équivalent à celui de la génération précédente, bien que ce capital global soit
composé différemment (moins de capital naturel et plus de capital physique). Les nouvelles générations peuvent donc connaitre un
développement durable en répondant à leurs besoins durablement.
• Les économistes partisans de la soutenabilité forte considèrent qu’un développement durable n’est possible que si
l’on préserve le capital naturel :

Le capital naturel n'est pas substituable


La croissance et le développement
et les capitaux sont en ce sens
Soutenabilité forte soutenables passent par une
complémentaires pour assurer un
préservation du capital naturel
développement durable

Le progrès technique ou l'amélioration


des connaissances ne pourront pas
Il faut transmettre aux générations
Les dommages causés sur repousser les limites écologiques de la
futures un stock intact de capital naturel
l'environnement et l'épuisement des croissance et ne pourront pas
pour leur permettre de répondre à leurs
ressources naturelles sont irréversibles compenser la diminution du capital
besoins et d'assurer leur bien-être
naturel pour assurer les besoins des
générations futures

Comment?

La croissance actuelle est insoutenable, il - Amorcer une décroissance: réduire la


faut changer nos modes de production et production et la consommation
de développement
- Relocaliser la production: privilégier les
circuits courts

Pour synthétiser :

Source : Manuel de SES – Spécialité Terminale – Edition Bordas (2020)

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