Vous êtes sur la page 1sur 9

PREMIERE PARTIE : Science économique

Chapitre 1 : Quels sont les sources et les défis de la croissance économique ?

Objectifs d’apprentissage et notions soulignées:

-Comprendre le processus de croissance économique et les sources de la croissance : accumulation des facteurs de production
et accroissement de la productivité globale des facteurs ; comprendre le lien entre le progrès technique et l’accroissement de la
productivité globale des facteurs.
- Comprendre que le progrès technique est endogène et qu’il résulte en particulier de l’innovation.
- Comprendre comment les institutions (notamment les droits de propriété) influent sur la croissance en affectant l’incitation à
investir et innover ; savoir que l’innovation s’accompagne d'un processus de destruction créatrice.
- Comprendre comment le progrès technique peut engendrer des inégalités de revenus.
- Comprendre qu’une croissance économique soutenable se heurte à des limites écologiques (notamment l’épuisement des
ressources, la pollution et le réchauffement climatique) et que l’innovation peut aider à reculer ces limites.

I Comment expliquer la croissance ?


La croissance s’explique par l’augmentation des facteurs de production et de leur productivité. Elle dépend
également de la dynamique des innovations et de la qualité des institutions.

A) Le rôle des facteurs de production


1/ Rappel
a) Croissance (doc p 16 Bordas) et facteurs de production
- La croissance économique est une augmentation pendant une longue période de la production. C’est
produire plus.
La croissance se mesure par la hausse du PIB en volume qui est l’indicateur de la richesse produite pendant un an
dans un pays. Mesuré par l’INSEE il se calcule en additionnant toutes les valeurs ajoutées.
! PIB en volume ou PIB réel en prix constants // PIB en valeur ou PIB nominal en prix courants.
! Ne pas confondre avec l’expansion qui est une augmentation à moyen ou court terme.

Nuances : . Une augmentation même régulière à long terme n’empêche pas qu’il y ait des phases d’accélération et
de ralentissement.
Ex : France (doc 1 p 16 Bordas) taux de croissance annuel moyen de 5,4 % entre 1950-1970 ; 3,6 % entre 1971-
1980 ; 2,5% 1980-1990 ; 2,1% 1990-2000 ; 2011-2014 : 0,8% ; 2015-2018 : 1,5%.
Ces périodes de faible croissance qui dénotent des objectifs non atteints entraînent la sinistrose, le défaitisme et
renforcent l’idéologie du déclin.
. augmentation différente selon les secteurs dans lesquels les personnes travaillent
- Les facteurs de production : Ce sont les 2 éléments utilisés dans le processus de production pour permettre
la création d’un bien : la main et l’outil.
-Facteur travail : main d’œuvre : employés, ouvriers, cadres, professions intermédiaires, cadres, PDG
c’est à dire toutes les personnes qui offrent leurs heures de travail pour vivre. (PCS)
Salariés à 90% + indépendants (professions libérales, artisans, commerçants, chefs d’entreprises, agriculteurs
exploitants) ; rémunérations différentes facteur travail hétérogène
- Facteur capital : capital technique qui se décompose en 2 :
. capital fixe : ensemble des moyens de production, de biens d’équipements (machines , bâtiments,
terrains, véhicules..) dont dispose l’entreprise.
. capital circulant (ou consommations intermédiaires): capital qui sera détruit ou transformé au cours
du processus de production : matières premières, produits semi finis, énergie….

b) Quel est leur poids dans la croissance ? doc 3 p 21 Belin


Les études menées dès les années 60 (travaux de Carré, Dubois et Malinvaud) montrent que la hausse des volumes
des facteurs de production n’explique que la moitié de la croissance française.
Le reste de la croissance, le résidu, et expliquée par la « productivité globale ou totale des facteurs » qui est
assimilé au progrès technique. Le résidu est le PT. Croissance = W + K + r
Pour mesurer la contribution des facteurs de production et du progrès technique dans la croissance on utilise des
fonctions de production (Cobb Douglass) qui sont des équations mathématiques modélisant les liens entre
production et facteurs de production.
Y = f (K,L) où Y = production ; K = capital ; L = travail ; f= PT ou PGFP ou état de la technologie
Les premières fonctions de production ne retenaient que les 2 facteurs de production ( K et W) ; aujourd’hui on en
retient 3 ( K +W+PT)

2/ Facteurs de production et croissance extensive


La croissance extensive est la croissance due à l’augmentation de la quantité (volume) des facteurs travail et
capital.

a) Hausse de la quantité de travail


Hausse quantitative de la population active par embauche supplémentaire ou augmentation de la durée de travail.
Une hausse de la population active agit à la fois sur l’offre et sur la demande.
. offre de travail abondante : les entreprises disposent d’un volume de main d’œuvre important elles peuvent
produire plus et éviter les hausses de salaire qui feraient baisser leur rentabilité.
. demande de consommation de biens et services plus forte pousse les entreprises à investir pour produire plus
en vue de satisfaire la demande.
Une hausse de la population active favorise donc la croissance.

b) Hausse de la quantité de capital physique (ou productif ou technique)


Hausse quantitative du capital par l’investissement de capacité
L’investissement de capacité (achat de machines supplémentaires) permet d’augmenter la production.
, de rupture
Cette croissance extensive a des limites : elle se heurte à la loi des rendements décroissants énoncée par les
économistes classiques (David Ricardo) . En employant plus de facteurs de production (ex : embauche de nouveaux
travailleurs, nouvelles terres cultivées, nouveaux gisements de pétrole…) la productivité marginale ( productivité
retirée de l’utilisation d’une unité supplémentaire) de ce facteur aura tendance à décroître. Autrement dit
l’accumulation du capital ou travail conduirait à un accroissement de plus en plus faible des quantités produites…
La croissance extensive, basée uniquement sur l’augmentation quantitative des facteurs n’est pas durable : elle ne
pourra pas faire progresser le niveau de vie est impossible. L’économie ira vers un état stationnaire.

L’accumulation des facteurs de production contribue à la croissance économique mais n’explique pas la totalité de
la croissance.
Schéma à compléter p 17 Bordas

B) Le rôle du progrès technique


1/ Progrès technique et croissance intensive
La croissance intensive s’explique par une hausse de la qualité des facteurs.

a) Les innovations à l’origine du progrès technique doc 1 p 22 Belin


Le progrès technique est l’ensemble des innovations qui permettent d’améliorer l’efficacité du système productif.
Le progrès technique avec ses innovations (application à l’économie d’une invention) impose un rythme cyclique à
la croissance selon un processus de destruction et de création. Schumpeter utilise l’expression « destruction
créatrice ». Ainsi le capitalisme est un système en déséquilibre permanent : il y a sans arrêt un mouvement de
secteurs en déclin et d’autres en essor.
Pour Schumpeter les innovations expliquent les cycles économiques qui avaient déjà été mis en évidence par
Kondratieff. (cycles longs d’environ 50 ans).
L’innovation est donc un phénomène ambivalent : à la fois facteur de croissance et facteur de crise.
Les innovations ont un aspect créateur : facteur de croissance éco
. Elles donnent naissance à de nouvelles activités : émergence de nouveaux entrepreneurs ; nouveaux
métiers....
. Des créations d’emplois en découlent, souvent plus qualifiés.
doc 2 p 20 Hachette : schéma + tableaux à compléter

doc 3 p 27 Belin : Ces innovations qui apparaissent en grappes (innovation majeure, de rupture qui entraîne
d’autres innovations incrémentales) tirent la croissance et permettent à l’entrepreneur de réaliser de substantiels
profits car il bénéficie de sa rente de situation (produit unique, procédé unique) en étant en situation de monopole.
Mais cette domination du marché n’est que temporaire d’autres entreprises vont l’imiter, diffuser l’innovation et la
banaliser.
C’est la fin des prix de monopole (price maker) et des profits élevés jusqu’à la prochaine innovation...
Les innovations ont aussi un aspect destructeur : des objets, des secteurs , des emplois voire des modes de vie
disparaissent.
Schéma Activité p 27 Bordas : cycles, innovations et destruction créatrice

b) Progrès technique et gains de productivité doc 4 p 21 Hatier


En améliorant l’efficacité du processus productif le progrès technique permet une baisse des coûts unitaires de
production. Il génère donc des gains de productivité favorables à la croissance.
Il est nécessaire dans nos économies car le progrès technique et l’innovation qui va avec permet d’échapper à la loi
des rendements décroissants du capital et d’assurer une hausse de la productivité du travail.
Le PT se manifeste par l’accroissement de la productivité : il rend les facteurs de production plus efficaces.. A
quantité de facteurs de production inchangée il accroît le niveau de la production. Or ces gains de productivité sont
le moteur essentiel de la croissance par le biais de leur répartition.
- ils peuvent permettre une hausse des salaires, qui peut se répercuter sur la demande que les ménages adressent
aux entreprises
- ils peuvent permettre d’abaisser les coûts de production : baisse des prix (on dit que le PT est désinflationniste)
qui peut stimuler la demande interne mais aussi externe (exportations) en améliorant la compétitivité prix des
produits français
- ils peuvent permettre de réduire le temps de travail et favoriser la croissance si l’allongement du temps libre
permet une consommation accrue
- ils peuvent permettre une hausse des profits ce qui peut encourager la production et l’investissement

Schéma à compléter p 19 Bordas


2/ Un progrès technique endogène qui favorise le caractère cumulatif de la
croissance
a) Un progrès technique endogène
Un débat a opposé les économistes sur l’apparition du progrès technique. Pour l’économiste Robert Solow ( prix
Nobel d’économie en 1987) le progrès technique n’a pas d’explications humaines ou économiques : c’est un résidu
« tombé du ciel » qui apparaît « par miracle ». Le PT, la croissance sont des phénomènes naturels qui ne
s’expliquent pas par l’action des agents économiques. On parle de progrès technique exogène.
Au cours des années 80 de nouvelles analyses sont apparues : la croissance endogène de Paul Romer et de Robert
Lucas.
Le PT explique et s’explique par la croissance :
Le PT est source de croissance et en même temps un processus auto-entretenu par la croissance.
La croissance est auto-entretenue, les investissements permettent le progrès technique, source de croissance, elle-
même à l’origine des futurs investissements.
Pour ces théoriciens nous ne sommes pas condamnés à attendre la croissance comme un bienfait du ciel : elle se
provoque, se construit par les agents économiques (principalement les entrepreneurs et Etat) essentiellement par
des choix d’investissement appropriés.
Exemple : l’industrialisation des pays n’a pas été spontanée mais guidée, favorisée par les pouvoirs publics (USA,
Japon, Allemagne… Chine aujourd’hui)
Le PT comme la croissance sont endogènes puisqu’ils sont le résultat du comportement et des décisions des agents
économiques : amélioration des connaissances (capital humain), efforts de recherche qui favorisent les inventions
et innovations …
Cette thèse réhabilite le rôle fondamental de l’Etat pour stimuler la recherche, financer la santé, l’éducation, les
infrastructures…..
Toutes ces interventions sont sources d’externalités positives pour la croissance et l’entretiennent.
Schéma p 21 Bordas

b) Le progrès technique : conséquence des investissements doc 3 p 19


Magnard
Schéma p 23 Bordas

Schéma : On peut décomposer arithmétiquement le taux de croissance :


Facteurs traditionnels Facteur PT
Taux de croissance taux de croissance de la quantité + taux de croissance de la quantité + taux de croissance
Du PIB = de facteur travail de facteur capital de la
productivité
globale (PT)
croissance extensive croissance
intensive
repose sur la croissance des facteurs traditionnels
repose sur la croissance
de la PGF
Schéma croissance extensive /intensive

C) Le rôle des institutions


Que sont les institutions ? doc 1 p 24 Bordas
Plusieurs définitions possibles :
. Institutions = pour Douglass North ce sont les règles formelles et informelles qui garantissent le respect des droits
de propriété et l’exécution des contrats. Elles sont nécessaires à la croissance.
. Institutions = ensemble des règles et des organismes (Etats, organisations internationales, autorités de régulation
….chargés d’appliquer ces règles) qui concourent à l’existence, au maintien et au développement des échanges
marchands : règles juridiques, codes et tribunaux, système bancaire, Etat de droit, Sécurité sociale, la Bourse, la
monnaie….
. Institution = environnement politique et légal d’une société.
Exemples d’institutions favorisant la croissance :
- Droits de propriété (brevet) : incitation à l’investissement, l’innovation…
- Systèmes scolaire & santé : hausse du capital humain, hausse de la productivité
- Système judiciaire : garantie des droits de propriété
- Système bancaire : permet le crédit et hausse des investissements et consommation
- Etat de droit : baisse de corruption et confiance des investisseurs

L’Etat et les institutions fixent un cadre politique et juridique favorable à la confiance, les échanges et la
croissance .

1/ Les institutions incitent à investir doc 3 p 19 Magnard


De façon directe : investissements des états et de façon indirecte : elles favorisent les investissements privés.
a) Les investissements publics en capital public, humain et
technologique
Les investissements publics sont source d’externalités positives
Les investissements publics : le capital public, le capital humain, le capital technologique
- les investissements en capital public :
.Ils concernent les investissements dans les infrastructures économiques : de transports et de communication ; un
bon réseau routier, autoroutier ferroviaire ; portier ; aérien….
- les investissements en capital humain :
Dépenses pour améliorer le niveau de santé et d’éducation qui en améliorant le capital humain permettent
d’augmenter la productivité.
Investissements dans les infrastructures sociales : éducation, formation, système de santé de qualité, culture,
logement
- les investissements en capital technologique : dépenses publiques en R&D

Des externalités positives :


- Le capital public :
Les réseaux publics sont indispensables à l’activité des entreprises, équipements publics améliore le cadre de la vie
éco.
- Le capital technologique :
son effort de recherche et de développement du pays : 1/3 universités ou laboratoires privés CNRS recherche
fondamentale améliore le capital technologique
- Le capital humain :
Cette théorie prend en compte l’aspect qualitatif du facteur humain.
Pour qu’il y ait croissance il ne suffit pas que la pop active augmente, il faut qu’elle ait les capacités intellectuelles
(éducation) et physiques (santé) pour produire efficacement.
Cette analyse développée par l’économiste américain Gary Becker montre que chaque individu dispose d’un stock
de capacités, compétences humaines : savoirs (connaissances, diplômes..), savoir faire (savoir utiliser ses
connaissances, expérience, qualification) savoir être ( empathie, discipline, relationnel, esprit d’initiative,
ponctualité, créativité..)
L’augmentation de l’éducation et formation des individus les rend plus productifs, est facteur d’employabilité.
Cette augmentation peut être interprétée comme un investissement. Il sera rentabilisé à la fois par l’individu
(salaires + élevés), par l’entreprise (hausse de la productivité et donc capacité de production), par l’Etat (croissance
plus forte).
Le capital humain permet aussi pour l’économiste indien Amartya Sen de développer les capabilités, autrement dit
ses capacités à choisir, sa liberté.
Schéma p 23 Hatier

b) Les institutions favorisent les investissements privés doc 2 p 24


Bordas, Vidéo effets de l’innovation sur croissance
Les entreprises investissent lorsque le contexte est favorable. Le cadre institutionnel qu’il soit formel ( lois, système
juridique, monnaie normes commerciales, système de formation....) ou informel ( réseau d’entreprises, confiance,
culture de l’innovation..) est nécessaire pour inciter les acteurs économiques à investir.
Droits de propriété : respect de la propriété privée qui évite l’arbitraire et réglemente les abus : un pays où les
droits de propriété ne seraient pas bien définis, clairs et défendus décourageraient les investisseurs qui ne seraient
pas surs de pouvoir tirer profit de leur activité
Etat de droit permet la stabilité politique avec un régime accepté par les citoyens et luttant contre la corruption. Ili
fait respecter la loi par une police et justice efficace. Maintien de l’ordre public et la sécurité.
Ainsi nombre de pays africains, d’Amérique latine ou anciens pays socialistes se caractérisent par la faiblesse de
leurs institutions.
Pour le PNUD la démocratie favorise le développement.

2/ Les institutions incitent à innover


Les droits de propriété individuelle (brevets) qui favorise l’innovation et la recherche (compromis entre logique
collective qui voudrait que les innovations soient mises gratuitement à la disposition du plus grand nombre et
logique individuelle qui veut laisser l’inventeur profiter de son invention)
Propriété intellectuelle est de 2 types : propriété intellectuelle industrielle (brevets, marques, logos, appellation
d’origine…) et propriété intellectuelle littéraire et artistique (droits d’auteurs).

II Les limites du progrès technique


Le progrès technique peut avoir des conséquences négatives au plan social.

A) Les effets négatifs du progrès technique


1/ Un progrès technique destructeur doc 2 p 24 Hachette
Les innovations ont un aspect destructeur : facteur de crise, de difficultés économiques et sociales
.Avec l’innovation les entreprises créant des objets périmés ou utilisant des méthodes obsolètes sont
condamnées à disparaître ou à se reconvertir. Elles laissent la place aux nouvelles.
. Cela entraîne des destructions d’emploi et du chômage technologique : couteux et douloureux pour
les travailleurs.
Les avancées technologiques permettent d’automatiser un nombre croissant de tâches de production, ce
qui réduit la demande de main-d’œuvre peu qualifiée : les caissières par des automates, les vigiles par des
caméras de surveillance, les chauffeurs par des robots... Les scanners accélèrent le travail de saisie, les machines
trient le courrier ou les chèques .....
Mais le PT par l’intermédiaire de l’informatisation supprime aussi des emplois intermédiaires comme ceux de
secrétaires ou de dessinateurs industriels.
L’intelligence artificielle peut également, dans le futur, menacer des emplois qualifiés : lecture de radios qui
menace les radiologues.
. Changements structurels de l’économie : déclin des secteurs primaire et secondaire, tertiarisation
des emplois et de l’économie.
.Il dévalorise le travail humain de certains individus : certains savoirs, certaines qualifications
perdent leur valeur : petits emplois peu encadrés (ubérisation) au détriment d’emplois réglementés (salariés),
secteurs primaire et secondaire en déclin
. Des modes de vie se trouvent bouleversés : ex les progrès de l’agriculture ont provoqué l’exode rural
et agricole, l’urbanisation s’accroît ...
La révolution technologique bouleverse les systèmes de production, les rapports sociaux, nos modèles culturels…
. Le PT est responsable de la progression heurtée du capitalisme (cycles) à travers de grandes crises
périodiques.

2/ Un progrès technique insuffisant et mal orienté doc 5 p 29 Belin


Le PT actuel génère de moins en moins de productivité (paradoxe de Solow : « On voit des ordinateurs partout
sauf dans les statistiques de la productivité »). La révolution technologique actuelle favorise moins la croissance
que les révolutions précédentes.
Explications :
- Innovations actuelles proviennent d’entreprises puissantes « superstars » ( ex : GAFAM Google, Amazon,
Facebook, Apple , Microsoft )et NATU Netflix, AirBnb, Telsa, Uber) : elles profitent surtout à elles qui
bénéficient d’un monopole temporaire qui devient permanent.
- Les états fragilisés ont moins de moyens pour favoriser er orienter les innovations vers le bien être collectif.
- Risque : un progrès technique insuffisant axé sur le court terme (profit immédiat) et ne profitant pas à la
majorité des états et individus.
Schéma p 29 Belin ( doc)

B) Un progrès technique qui engendre des inégalités de revenus


1/Entre catégories sociales
Il y a des gagnants et des perdants du PT .
Deux explications principales :
- Un PT biaisé en faveur :
. des hautes qualifications :
Le PT crée de nouvelles tâches de production complexes: la main-d’œuvre qualifiée présente un avantage
comparatif dans ces nouvelles fonctions complexes.
De plus les machines tendent à être plutôt complémentaires avec le travail qualifié, mais substituables avec le
travail peu qualifié (elles le détruisent). Comme la rémunération d'un facteur est censée être d'autant plus forte qu'il
est demandé, les travailleurs peu qualifiés voient leurs salaires stagner, voire diminuer, tandis que les travailleurs
qualifiés voient leurs salaires augmenter.
schéma doc 1 p 24 Magnard
. des tâches non routinières, non répétitives doc 3 et 4 p 25 Magnard
Tâche routinière : tâche répétitive qui se réalise toujours de la même façon et qui peut s’automatiser.
Le PT favorise les emplois non routiniers ; les emplois très qualifiés et bien rémunérés mais aussi des emplois mal
rémunérés. Par exemple les emplois de services à la personne, la construction , la livraison : on parle d’ubérisation
de la société permise par le PT qui crée des petits boulots mal protégés et payés ( livreurs, chauffeurs de VTC..)
A l’inverse, il fait disparaître les emplois à tâches routinières qui sont essentiellement des emplois avec des salaires
intermédiaires ( secrétaires, opérateurs sur machines, ouvriers...) ,
Le PT contribue donc à la polarisation des emplois et favorise les inégalités de revenu.
. du talent : l’effet superstar qui concerne des personnes très compétentes ou très populaires en particulier dans
les domaines du spectacle (sports, télévision, cinéma, chanson...) ou des nouvelles technologies.
doc 2 p 24 Magnard, doc stars du foot, doc stars du numérique
Ces superstars captent la très grande partie de la demande mondiale et deviennent rapidement millionnaires voire
milliardaires.
Foot : Lionel Messi, Cristiano Ronaldo
Numérique : Jeff Bezos ( Amazon), Bill Gates (Microsoft), Mark Zuckerberg ( Facebook), Steve Jobs + ( Apple) ,
Larry Page ( Google).
doc : texte à trous un PT biaisé
- Un partage de richesses plus favorable au capital doc 2 p 36 Nathan doc 3 p 37 Nathan
Le PT permet de substituer du capital au travail : la baisse du prix des biens d’investissement, liée aux technologies
d’information et de communication, poussent les entreprises à délaisser le travail pour le remplacer par du capital.
La combinaison productive change: le partage de la valeur ajoutée entre capital et travail évolue en faveur du
capital ( rémunération du capital augmente alors que celle du travail stagne ou diminue) qui est généralement
détenu par les personnes les plus riches.

2/ Entre territoires : inégalités spatiales


Des zones géographiques regroupent et concentrent les entreprises des nouvelles technologies exemple type : la
Silicon Valley.
Synergie (coordination) entre les entreprises innovantes et leur environnement propice : centres de recherche,
universités qui sont des lieux de production de « matière grise » qui favorise la création et l’innovation.
+ : attirer main d’œuvre qualifiée, réseau d’entreprises, infrastructures adaptées, culture de l’innovation
Les métropoles concentrent les richesses alors que les zones rurales sont délaissées par les entreprises innovantes
et les pouvoirs publics : malaise de la « périphérie » en France .
Cf ouvrage : « La France périphérique » du géographe Christophe Guilluy.
Doc régions compétitives

III Les défis de la croissance


La croissance remet en cause les équilibres écologiques et un développement durable dans le temps.

A) Les limites écologiques de la croissance


La croissance est source d’externalités négatives.

1/ Epuisement des ressources naturelles doc 4 p 35 Belin


Toutes les ressources naturelles sont impactées négativement : les ressources non renouvelables et les ressources
renouvelables.
- Consommation et épuisement des ressources et énergies non renouvelables :
Les ressources fossiles se raréfient (estimations : réserves de pétrole épuisées en 2050, gaz en 2070) ce qui entraîne
une hausse de leurs prix et peut donc être source de difficultés économiques mais aussi de tensions politiques.
Au cours des 10 dernières années : prix de l’énergie X 3, métaux et matières premières X 2, nourriture X 2
L’histoire économique rappelle que les périodes de forte croissance reposaient souvent sur des ressources naturelles
bon marché.
-Les ressources naturelles renouvelables sont également en danger :
ex : . la surface des forêts qui diminuent pour satisfaire la demande de bois ou d’huile de palme.
. diminution de la faune (gibiers, stock de poissons, espèces animales) et de la flore (espèces végétales)
La déforestation croissante menace la biodiversité, extinction de certaines espèces animales (disparition des 2/3 de
la faune sauvage), diminution de la capacité d’absorption du carbone, érosion des sols..
Vidéo disparition de la faune sauvage
. eau : croissance éco et démo demandent beaucoup d’eau avec le risque de pénurie d’eau douce : produire un
kg de viande de bœuf nécessite 15 000 l d’eau, 1000 l pour un kg d’alu, 17 000 l pour un kg de chocolat !
Doc les aliments gourmands en eau

2/ La pollution et le réchauffement climatique


- Nombreuses nuisances crées par l’activité économique : doc 1 p 26 Magnard
. pollutions diverses : de l’air (particules fines , émisssion de CO2), de l’eau ( marée noires, pollution des
nappes phréatiques algues vertes en Bretagne) et des sols ( engrais azotés et produits phytosanitaires)
. les nombreux accidents industriels : Seveso en 1976 (dioxine) usine de Bhopal 1984 en Inde (usine de
pesticides), risque nucléaire : Tchernobyl en 1986, explosion usine AZF à Toulouse en 2001 Fukushima en
2011, usine Lubrizol à Rouen en septembre2019, explosions au port de Beyrouth en août 2020..

- Le réchauffement climatique : doc 3 p 27 Magnard


Croissance basée sur l’utilisation des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz.) qui sont par nature non
renouvelables et polluantes. Plus de 80% de la consommation d’énergie : 33% pétrole, 27 % charbon , 24 % gaz.
Le reste : 4,5% pour le nucléaire et 11 % pour les renouvelables. Leur combustion émet des gaz à effet de serre
source de pollution qui entraîne un réchauffement de la planète.
Le climat est modifiée et peut entraîner des changements néfastes : fonte des glaces, de la banquise polaire,
progression des zones arides, catastrophes climatiques. D’ici l’an 2100 hausse de la température de 2% à 5%.
Ces externalités pèsent sur la santé des populations et pénalisent la croissance future.
Schéma limites écologiques de la croissance

B) La croissance est-elle soutenable ?


Deux points préalables à aborder et à définir avant d’évoquer ce sujet débat.
- Quels sont les capitaux à l’origine du bien être et de la croissance ? doc 3 p 145 Bordas
-> Le capital physique : ensemble des moyens de production fabriqués par l’homme. Il est nécessaire à la
production et donc consommation des biens matériels.
En accroissant la productivité du travail il contribue au bien être puisque cette hausse permet une amélioration des
conditions matérielles d’existence par :
.une réduction du temps de travail
.une hausse du pouvoir d’achat (hausse des revenus et/ou baisse des prix)
.ou une amélioration quantitative et qualitative des biens et services
-> Le capital humain : richesse de l’individu constituée de savoirs (connaissances), savoir-faire (
capacités) et savoir-être ( attitudes) . Ce sont toutes les compétences acquises tout au long de la vie grâce à la
formation initiale et continue mais aussi à travers les expériences sociales et professionnelles.
Il contribue aussi au bien être individuel et collectif : il procure des avantages individuels ( individu plus
performant) et est source d’externalités positives.
-> Le capital social et institutionnel : ensemble de réseaux sociaux, normes, valeurs et institutions qui
accroissent la confiance et la coopération entre les membres d’une société.
Il est source de bien être :
.l’homme est un être social : les relations sociales favorisent l’épanouissement individuel
. l’homme vit en société :il régule les comportements et permet de maintenir le lien social
indispensable à la paix sociale mais aussi au progrès économique
-> Le capital naturel : ensemble des ressources naturelles comprenant les écosystèmes et la biodiversité.
Certaines ressources sont renouvelables.
Il est source de bien être :
. support de la vie humaine
. leur exploitation à des fins productives fournit des ressources nécessaires à leur bien être
Vidéo : analyse du DD et soutenabilité.

-Qu’est ce que la soutenabilité et le développement durable?


Ce concept provient de la prise de conscience vers le début des années 70, en pleine période des 30 Glorieuses, des
effets néfastes de la croissance sur l’environnement : publication sous l’égide du Club de Rome du rapport
Meadows en 1972 :« Halte à la croissance » (The limits to growth )
Conclusions de ce rapport : en raison des limites physiques (ressources limitées) la croissance finira par provoquer
une chute de l’activité économique et de la population au cours du siècle suivant.
Le concept de développement durable (ou soutenable) (rapport Brundtland) apparaît pour la première fois en 1987.
Cette expression est la traduction de « Sustainable development ».
La croissance économique durable est donc une croissance qui répond aux besoins des générations présentes sans
compromettre ceux des générations futures. Pour cela le développement durable entend concilier 3 objectifs :
permettre la croissance (objectif économique), réduire les inégalités sociales (objectif social) et protéger
l’environnement (objectif environnemental), les 3 P ( Profit, People, Planet).

Est-il possible de concilier croissance économique et protection de l’environnement ?


Il y a un débat et deux approches qui s’opposent pour savoir si la croissance actuelle préserve ou pas
l’environnement.
Question centrale : l’accumulation de capital physique, de capital humain et de capital institutionnel suffit-elle
pour compenser la destruction du capital naturel ?
doc 3 p 29 Hachette

1/ Oui pour les tenants de la soutenabilité faible


Dans cette approche la croissance est soutenable si les différents types de capitaux sont substituables : la
destruction du capital naturel peut être compensée par une augmentation de la quantité des autres capitaux (par
exemple grâce au progrès technique). Les contraintes environnementales qui pèsent sur la croissance sont faibles, il
s’agit de transmettre aux générations futures un volume global de capital au moins identique.
Les partisans de la soutenabilité faible considèrent que la nature est un capital productif comme les autres. Vision
utilitariste : la nature est réduite à être une ressource utile à la production, un K qui n’a pas de valeur propre mais
une seule valeur économique .Par conséquent on peut le remplacer par le capital physique ou humain ou
institutionnel (capital construit par les hommes). On peut donc exploiter sans limites les ressources naturelles quitte
à les épuiser.
Ce qui importe c’est le volume global de capital que lèguent les générations actuelles aux générations futures.
Le niveau de capital total (naturel et construit) doit être maintenu ou progressé. Pour que la croissance soit
durable il suffit que le niveau de capital à la période n+1 soit au moins égal au niveau qu’il avait à la période n.
Arguments :
. Les théoriciens de la soutenabilité faible font confiance au progrès technique et à la croissance pour résoudre
les problèmes environnementaux. Pari sur le génie humain et la croissance illimitée. (On joue l’avenir de la planète
et de l’humanité à pile ou face).
C’est le progrès technique qui permet d’accroître le capital physique et compense la perte du capital naturel.
La croissance et le progrès technique sont un moyen de contrebalancer la dégradation de l’environnement : même
si les ressources s’épuisent et les espèces disparaissent ce n’est pas si grave puisque l’homme en créera de
nouvelles. (exemple : pétrole remplacé par d’autres sources d’énergie, abeilles remplacées par des robots drones
pollinisateurs).
De plus l’innovation verte permettra d’introduire dans l’économie des produits, des procédés qui réduisent l’impact
négatif de l’activité économique sur l’environnement.
La courbe de Kuznets (voir doc) environnementale » en U inversé va encore plus loin dans cette analyse : la
croissance ne détruit pas l’environnement mais est une condition de sa préservation
. Autre argument avancé : l’intervention de l’Etat peut favoriser l’innovation verte en mettant en place une
réglementation écologique (exemple : normes de réglementation thermiques pour les nouveaux bâtiments) et une
fiscalité environnementale ( taxation des pollueurs et subventions vertes).

2/ Non pour les tenants de la soutenabilité forte


Dans cette approche, au contraire, aucune substitution n’est possible : les contraintes écologiques qui pèsent sur la
croissance sont très fortes : aucune autre forme de capital ne viendra remplacer le capital naturel.
Les capitaux sont complémentaires et il est nécessaire de maintenir le capital naturel qui est irremplaçable.
Le capital naturel est un capital spécifique qui se distingue fortement des autres capitaux puisque c’est le cadre de
la vie humaine et l’existence de l’humanité en dépend. C’est un bien commun, un patrimoine qui ne nous appartient
pas, nous ne sommes que des usufruitiers et nous n’avons pas le droit de le détruire. Il doit être transmis
intégralement aux générations futures.
La nature est irremplaçable et il faut donc la préserver en appliquant le principe de précaution.
Pour que la croissance soit durable il faut que le stock de capital naturel soit au moins maintenu.
Il faut léguer aux générations futures un environnement préservé quitte à restreindre le taux de croissance.
La croissance soutenable passe donc par un changement des modes de production et de consommation voire la
remise en cause de la société de consommation et du système capitaliste qui a tendance à tout transformer en
capital pouvant retirer des revenus, intérêts ou avantages.
Tableau p 35 Bordas

Vous aimerez peut-être aussi