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SEMESTRE 3
SUPPORT DU COURS N° 3
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II- Croissance, crises et métamorphoses du capitalisme
1) Définitions :
On appelle fluctuations économiques l’ensemble des mouvements de ralentissement ou
d’accélération du rythme de la croissance économique. Le repérage des fluctuations s’opère
grâce à des séries statistiques (annuelles, trimestrielles, mensuelles) qui portent sur le volume
de la production, les prix, le chômage….
La croissance correspond à une augmentation durable et à long terme du volume de la
production. Le trend de croissance correspond à la pente ou à la tendance à long terme de la
croissance.
- La croissance du PIB varie à court terme de façon plus ou moins cyclique avec des phases :
expansion, ralentissement, récession, dépression.
Expansion : phase du cycle caractérisée par une accélération du rythme de la croissance qui
se traduit par une hausse du taux de croissance. La production augmente de plus en plus vite
(exemple : + 4,5% en 1961, + 6,9% en 1962) et dépasse le sentier de croissance (trend).
Ralentissement : le rythme de croissance décélère et le taux de croissance diminue. La
production continue d’augmenter mais de moins en moins vite (exemple : + 4% en 1978, +
3,2% en 1979, + 1,8% en 1980 en France). Il y a une baisse de la croissance mais pas de la
production.
Récession : qui se définit par une contraction de la production d'un pays pendant au moins
deux trimestres consécutifs. Le taux de croissance est négatif et la production recule. La
dépression suppose une chute de la production forte et durable (la crise de 1929 par exemple)
qui s’accompagne d’une déflation (baisse des prix et des salaires).
La croissance est instable : à des périodes de croissance soutenue (expansion), succèdent des
périodes de forts ralentissements, voire de recul de l’activité productive pendant une période
plus ou moins longue (récession ou dépression).
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Taux de croissance du PIB français en volume (en %)
Au sens large, il désigne l’ensemble de la période au cours de laquelle l’activité est déprimée,
le chômage élevé, etc. La crise se termine alors grâce à la « reprise ».
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2) Causes des variations du rythme de la croissance
-Exemple de choc de demande : quel est l’impact de la croissance des pays émergents
sur la hausse des exportations des pays développés ? Quel est l’impact de la hausse des
prix du pétrole sur la demande globale ?...
- Exemple de choc d’offre: quels sont les effets des innovations sur la hausse ou la
baisse de la croissance? Quel est l’effet d’une hausse des coûts énergétiques sur la
croissance ?
CHOC D’OFFRE : Un choc d’offre est une perturbation imprévue de l’activité économique
liée à une variation brutale de la situation économique des offreurs, notamment de leurs coûts
de production ou de leur niveau de productivité. Les chocs d’offre peuvent être négatifs ou
positifs.
Les chocs sont positifs lorsqu’ils se traduisent par une accélération de la croissance à court ou
long terme. Ils peuvent être négatifs lorsqu’ils provoquent un ralentissement de la croissance
voire une récession.
• Ex: hausse du coût des matières premières (les chocs pétroliers de 1973-1975 et de
1979-1981), par des augmentations de salaires supérieures aux gains de productivité
(milieu des années 1970) ou par un alourdissement de la fiscalité des entreprises.
Un choc d’offre négatif se traduit par une augmentation des coûts de production des
entreprises, ce qui conduit, à l’élimination des entreprises marginales (celles dont le coût de
production est supérieur au prix du marché), à une baisse de la rentabilité des autres
entreprises qui vont moins investir ce qui va provoquer une diminution de la production et de
l’emploi (montée du chômage).
Un choc d’offre négatif amène à CT une hausse des prix et une baisse de la production et de
l’emploi, c’est la stagflation (1er choc 1973-75 et 2ème choc pétrolier 1979-81).
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vont augmenter leur compétitivité vis-à-vis de leurs concurrents et accroître leurs parts de
marché. Enfin, la baisse des prix devrait entraîner une hausse de la demande.
Dans tous les cas, la croissance va s’accélérer.
Les chocs de demande risquent d’avoir un impact important sur l’activité économique, du fait
des mécanismes cumulatifs qu’ils peuvent entraîner.
Lorsque la demande ralentit, la production peut s’effondrer car les entreprises préfèreront
entamer leurs stocks plutôt que de produire afin de prévenir un ralentissement plus marqué,
voire une baisse de la demande. La hausse du chômage, la baisse du nombre d’heures
travaillées en général risquent alors de contribuer à ce ralentissement.
Inversement, lorsque la hausse de la demande s’accélère, les entreprises produiront d’autant
plus qu’elles devront reconstituer leurs stocks et que nombre d’entre-elles engageront des
investissements pour étendre leurs capacités de production. La baisse du chômage et
l’augmentation du nombre d’heures travaillées peuvent alors contribuer à entretenir
l’augmentation de la demande.
Les chocs de demande positifs, conduisent à une phase d’expansion. Ces chocs de demande
peuvent concerner : la demande interne (de consommation et/ou d’investissement) et/ou la
demande externe (exportations – importations).
• Exemple: - augmentation de la consommation des ménages due à une forte
hausse du pouvoir d’achat ou à une baisse des taux d’intérêt qui les incite à recourir au
crédit.
- anticipations positives des entrepreneurs sur la croissance de la
demande peuvent les conduire à augmenter leurs investissements.
- la forte croissance des pays émergents peut provoquer une hausse
rapide des exportations en direction de ces pays.
Enfin, chocs d’offre et chocs de demande peuvent être liés et s’enchainer car un certain
nombre d’éléments agissent à la fois sur l’offre et sur la demande. C’est le cas de
l’investissement qui représente à la fois une hausse des capacités de production (offre) et des
achats de biens d’équipement durables (demande). C’est le cas des prix pétroliers qui agissent
sur les coûts de production (offre) et sur le pouvoir d’achat des agents économiques
(demande).
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Choc d’offre positif Choc d’offre négatif Choc de demande Choc de demande
positif négatif
Une baisse du prix de Une hausse des taux Une baisse du taux Une hausse des taux
l’électricité pour les d’intérêt (hausse des coûts d’épargne des ménages ; d’intérêt
entreprises ; financiers) ; Une hausse des exportations (baisse des crédits) ;
De nouveaux ordinateurs Une hausse du prix de vers les pays émergents ; Un ralentissement des
plus performants ; l’énergie et des matières Une politique de relance salaires dû à la montée du
Un ralentissement des premières (hausse des coûts budgétaire ; chômage (ralentissement du
salaires dû à la montée du de production) ; Un crédit bancaire plus facile pouvoir d’achat) ;
chômage (baisse du coût ; Une hausse du prix de
salarial unitaire) ; Le lancement de grands l’énergie et des matières
Une baisse des cotisations travaux d’infrastructures (le premières (baisse du pouvoir
sociales ; multiplicateur) ; d’achat) ;
Le lancement de grands Une hausse importante des Une hausse des impôts
travaux d’infrastructures prestations sociales ; (baisse du pouvoir d’achat) ;
(gains de productivité) Une forte récession chez nos
clients étrangers ;
b) Le rôle des cycles du crédit dans une économie qui s’est largement financiarisée.
L’expansion du crédit bancaire et des liquidités est-elle favorable à la croissance ? Un
rationnement du crédit ne conduit-il pas à une baisse excessive de la production qui engendre
chômage, baisse des salaires réels et déflation ?
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La croissance a suscité une surproduction latente (baisse des prix agricoles) et une
spéculation due à la hausse des profits des entreprises (forte spéculation boursière).
On assite à une répartition inégalitaire des revenus : la hausse des salaires (13%) est largement
dépassée par celle profits (45%).
Avec la possibilité d’acheter des actions à crédit ; cette spéculation conduit à la hausse des
cours des actions qui doublent entre 1926 et 1929, ce qui incite à spéculer davantage : la
hausse nourrit la hausse.
Cette forte augmentation des cotations boursières a des effets pervers: la hausse des cours nuit
à la profitabilité de l’action et les dividendes sont faibles par rapport au prix de l’action.
Été 1929 : la hausse s’accélère, la banque d’Angleterre relève son taux d’intérêt.
Jeudi 29 octobre: mouvement de panique, face à la baisse des cours les spéculateurs vendent,
ce qui nourrit la baisse, les actions perdent la moitié de leur valeur.
Les spéculateurs ne peuvent rembourser les banques qui font faillite (1352 en 1930).
La crise de la sphère monétaire va provoquer une crise de la sphère réelle (effet
dépressif sur la demande): la baisse des actifs financiers des entreprises provoque une baisse
de l’investissement et des actifs financiers des ménages, et des moyens de paiement.
• Baisse de la demande et insuffisance des débouchés
• La surproduction s’installe, les prix baissent, les entreprises réduisent leurs capacités
de production en licenciant
• La spirale récessioniste s’installe : la baisse de la production provoque l’augmentation
du chômage, la baisse des revenus, qui provoquent à leur tour la baisse de la demande
et donc de la production et ainsi de suite.
Exemple de la crise de 2007: les subprimes (crédits immobiliers à taux variables) ont été
octroyés aux Etats unis à de nombreux ménages (pratiques de bas taux d’intérêts).
• La titrisation de ces créances va se multiplier.
• Lorsque les ménages ne pouvant plus faire face aux taux d’intérêts variables n’ont pas
pu rembourser leurs crédits c’est tout le système qui s’est effondré provoquant la chute
des titres.
Les ménages les plus fragiles financièrement, ayant emprunté pour acheter des biens
immobiliers sont incapables de faire face aux remboursements, ils sont expulsés de leurs
maisons et celles-ci sont mises en vente. Ce qui entraîne un effondrement des prix, et qui ne
permet pas aux banques de se rembourser.
Cette crise a eu des conséquences sur le marché immobilier et bancaire et sur l’économie
mondiale.
• Cette crise de l’immobilier entraîne pour les banques la nécessité de faire appel au
marché monétaire pour obtenir des liquidités, ce qui fait augmenter les taux d’intérêt
interbancaires. Par ailleurs de nombreuses banques sont en grandes difficultés, car
endettées.
• En octobre 2008 on a un krach boursier, avec une baisse moyenne des bourses
mondiales de 40%.