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LICENCE EN DROIT 2ème année

Travaux dirigés de droit pénal général I

Chargé de cours : Dr COULIBALY Mamadou Kounvolo

FICHE 1 : LE PRINCIPE DE LA LEGALITE CRIMINELLE

BIBLIOGRAPHIE
- R.Merle et A.Vitu, Traité de Droit Criminel, Tome I, p.223 et suivants ;
- Montesquieu, de l’Esprit des lois, Liv. XI, Chap VI.
- Stephani, Levasseur et Bouloc, Droit Pénal Général 15è éd. Précis
DALLOZ, p.93 et S.
I. Discussion en séance

1- Que signifie le principe de la légalité criminelle ?


2- Présentez les corollaires de ce principe ?
3- Qu’est-ce qu’une infraction ?
4- Tout fait contraire à la loi est-il une infraction ?
5- Un Juge peut-il interpréter la loi par analogie ?

II. Commentaire d’article

Faites le commentaire de l’article 13 du code pénal.

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Chargé de cours : Dr COULIBALY Mamadou Kounvolo
FICHE 2 : L’APPLICATION DE LA LOI PENALE DANS LE TEMPS ET DANS
L’ESPACE

I- Contrôle de connaissances
1- Quels sont les corollaires du principe de légalité criminelle ? Citez puis
expliquez-les.
2- Que signifie le principe de la rétroactivité in mitius ? Quelles en sont les
conditions d’application ?
II- Cas pratique
1- L’affaire Kêlorgbê
Dans le cadre de la lutte contre le vol de récoltes sur pied devenu une pratique très courante
dans le pays, une loi est votée et publiée le 2 mars 2003 pour punir de 6 ans de prison ferme
pendant une période observatoire de 5ans à compter de son entrée en vigueur.
Le 5 février 2004 Kêlorgbê s’étant rendu coupable de ce forfait se cachait de la police. Celle-
ci réussit à l’arrêter le 15 aout 2009. Il fut rapidement jugé et condamné au maximum de la
peine malgré les protestations de son avocat. Ce dernier interjette tout de même appel de la
décision lorsqu’une loi vient supprimer la voie d’appel pour ne laisser subsister que celle de la
cassation. L’appel est donc rejeté. Désemparé l’avocat crie à l’injustice dans tous les journaux
quant à la condamnation de son client et au rejet de son appel.
L’indignation de l’avocat de Kêlorgbê est-elle fondée ? Justifiez votre réponse.
2- Affaires Paul Tron
 Paul Tron commet un vol le 01/06/2008, or une loi réprimant plus sévèrement le
vol entre en vigueur le 01/07/2008 ; Paul Tron est arrêté le 01/08/2008. Quelle loi
lui sera applicable ?
 Le 01/02/2008 Paul Tron reçoit des objets qu’il sait provenir d’un vol or une loi
réprimant plus sévèrement le recel entre en vigueur le 01/03/2008. Paul Tron est
arrêté le 03/05/2008 en possession des objets recelés. Quelle loi lui sera
appliquée ?
 Le 01/01/2008 Paul Tron qui n’est pas médecin établit un diagnostic médical et se
fait rémunérer, or une loi réprimant plus sévèrement l’exercice illégal de la
médecine entre en vigueur le 01/02/2008. Quelle loi sera applicable si Paul Tron
établit un nouveau diagnostic médical le 01/03/2008 ? Même question si le second
diagnostic est effectué le 25/01/2008 ?

3- L’affaire Koke diarra


Koke diarra s’est introduit dans l’ambassade du Nigéria en Côte d’Ivoire et a tenté de tuer un
membre de la mission diplomatique, un ivoirien attaché comme secrétaire au service de
l’ambassade ainsi qu’un togolais que le hasard avait conduit en ces lieux. Auparavant, Koke
diarra profitant du sommeil du conducteur d’une semi-remorque immatriculée en Côte d’

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Ivoire alors en stationnement à Mopti (Mali) s’était emparé d’une bâche faisant partie de
l’équipement du véhicule et l’a confié sur place à l’un de ses amis en échange de quelques
billets de banque.
Le conducteur du véhicule, un ivoirien d’une trentaine d’années a su par ses propres enquêtes
auprès de l’acquéreur de la bâche que le voleur n’était autre que Koke diarra retrouvé à
l’ambassade du Nigéria.
Ce dernier est poursuivi devant les juridictions ivoiriennes pour les infractions de tentative de
meurtre et de délit de vol, pourrait-il être puni ?

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FICHE 3 : L’INFRACTION CONSOMMEE, L’INFRACTION INACHEVÉE : LA
TENTATIVE
Faire les exercices suivants

I- Contrôle de connaissances
1- Quand dit-on qu’une infraction est consommée ?
2- Qu’est-ce qu’une infraction instantanée ? continue ? d’habitude ? complexe ?
formelle ? matérielle ?
3- L’échec dans l’entreprise criminelle : présentez et commentez les différents cas de
figure.
4- A quelles conditions la tentative est-elle punissable ? Quel en est le fondement légal ?
5- Quel est selon vous l’intérêt de réprimer une tentative d’infraction ?

II- Cas Pratique

Cas Pratique n°1 :

M. Bolou, un gentil homme reçoit chaque vacance ses trois (03) neveux, chez lui… Ils se
nomment respectivement Akindewa, Nana et Grocoeur. Ces derniers sont très liés à tel point
qu’ils décident selon leur dire d’exécuter « le coup du siècle ». D’un commun accord, ils
décident de cambrioler une banque le 12 janvier. Trois jours avant leur forfait, Nana, le plus
jeune se rend au « White Market » pour l’achat des armes à feu, de pieds de biches et des
barres de fer….

Le 12 janvier, après que leur oncle se soit endormi, ils sortirent de la maison aux environs de
minuit et se dirigèrent résolument vers la banque « Safroulaye » pour la cambrioler. A
quelques mètres de la banque, les frères constatent que le gardien est endormi. Ils se cachent
aussitôt derrière un buisson et entreprennent de le tuer. La tâche est confiée à Nana qui,
connut pour sa peur légendaire, tremblait à tel point que lorsqu’il visa et tira sur le gardien, la
balle alla se loger dans le mur de la banque, manquant ainsi sa cible. Effrayé par le coup de
feu, le gardien s’enfuit. L’entrée de la banque étant restée sans surveillance, les trois frères
décident de passer aux choses concrètes. Akindewa se munit d’un pied de biche en vue de
forcer la serrure. Il commence quand soudain, ce dernier se ravisa sans aucune explication et
rebroussa chemin. Grocoeur entreprit de continuer à forcer la porte, celle-ci céda déclenchant
ainsi l’alarme de la banque. Une patrouille de police qui faisait sa ronde, alertée par l’alarme
arriva rapidement sur les lieux et vit le délinquant prendre la fuite. La police se mit
immédiatement à ses trousses… Nana, qui s’était quelque peu éloigné pour inspecter les
contours de la banque, fut surpris à son retour de ne trouver aucun de ses frères. Il entra dans
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la banque et fit céder le coffre-fort, qui à son grand dam ne contenait aucun sou. La banque
ayant effectué la veille, un transfert des fonds à son siège. Dégagez les problèmes juridiques
soulevés par le cas et résolvez-les.

Cas Pratique n°2 :

‘’ Un jeune délinquant dénommé ISMO SAYA est réputé dans le vol de biens dans les
véhicules de transport commun. Un jour, il eut l’idée d’emprunter le Bus n°49 dans l’intention
de voler des téléphones portables et autres objets de valeur appartenant aux usagers du bus qui
sont en général des étudiants en partance pour l’université de Cocody. Une fois dans le Bus, il
aperçut un étudiant dont la poche du pantalon par sa rondeur donnait l’impression de contenir
un téléphone portable. Malheureusement pour lui, il s’agissait d’un gris-gris. Lorsqu’il mit
lentement la main et se saisit de l’objet, l’étudiant poussa un cri, se saisit aussitôt de sa main
et lui demanda: ‘’espèce de voleur, que cherche ta main dans ma poche ? Ah, tu voles aussi
les porte-bonheur ?’’ Surpris, il n’a eu pour motifs que de dire ’’non dès, je n’ai pas voulu
voler ton gris-gris. Je voulais plutôt voler ton portable’’. Et les étudiants saisirent la balle au
rebond.’’ Donc c’est toi qui voles nos portables dans le bus? Allons, on va régler ça au
campus’’. En chemin, ISMO préparait un coup pour échapper à la punition des étudiants. A
quelques mètres du quai du Bus, il fit semblant d’être évanoui. Au moment où les étudiant
affolés s’activaient à le ramener à la vie, il se leva brusquement, bouscula trois d’entre eux
pour se frayer un chemin, se saisit du téléphone portable de l’un d’entre eux et s’échappa
aussitôt à pas de course. Arrêté quelques instants après par la police, ISMO déclare qu’il n’a
rien volé dans le Bus mais qu’il reconnaît avoir volé un portable au quai du bus. A-t-il
vraiment raison ? Justifiez votre position.’’

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FICHE 4 : LA PARTICIPATION A L’INFRACTION, LE DEGRE DE PARTICIPATION
I- Répondre aux questions suivantes
1) Quels sont les intérêts de la distinction entre coauteur et complice d’une infraction ?
2) L’acte du coauteur doit-il pour être punissable constituer une infraction pénale ?
Justifiez.

II- Commentaire de texte


Commentez l’ancien article 30 du Code pénal ivoirien : « tout coauteur ou complice d’un
crime, d’un délit ou d’une tentative punissable encourt les mêmes peines et les mêmes
mesures de sureté que l’auteur même de ce crime, de ce délit ou de la tentative punissable ».

III- Dissertation juridique

Sujet : Les degrés de participation à l’infraction

IV- Cas pratique


SANDRA DOUTIA est liée par un premier mariage à SEKA. Elle décide de contracter un
second mariage. Pour atteindre son but, elle obtient de ALI, stagiaire à la mairie, une copie
neutre de son acte de naissance qui lui permet de tenir inconnu son précédent mariage et de
constituer ainsi le dossier du second mariage avec son amant BOGARD, riche commerçant.

A la veille du mariage, elle reçoit de LYDIE sa cousine qui s’est échappé trois jours plus tôt
de la maison de santé mentale des bijoux qu’elle a soustraits dans un magasin sur
recommandations de SANDRA. Le jour fixé, le mariage est célébré par l’officier d’état civil.

SEKA, ayant découvert plus tard la duperie, décide de laver cet affront par une punition
méritée de BOGARD, qui dit-il lui a volé son épouse.

Il s’associe, pour ce faire à BOUKARY, un caïd bien connu du milieu du crime d’Abobo
devant-rails, pour monter son plan d’attaque du magasin de « prêt à porter » de BOGARD.
BOUKARY lui donne toutes les instructions nécessaires et leur procure deux pistolets
automatiques, un pied-de-biche et un poignard.

Le jour suivant, SEKA et son neveu KOBA attaquent le magasin de BOGARD qu’ils laissent
mort, égorgé sur les lieux et s’enfuient avec des articles du magasin.

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Arrêté par la police pour non-respect des feux tricolores au rouge et défaut de maîtrise de son
véhicule, BOUKARY se perd dans ses explications et déclare avoir fourni des instructions et
armes à SEKA et KOBA pour voler chez BOGARD et non le tuer.

Poursuivant ses recherches, la police arrête un mois après SEKA et son neveu KOBA.

Quelles sont les différentes infractions commises ? En quelle qualité chaque acteur pourrait-
il être poursuivi ?

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FICHE 5 : EXERCICES RECAPITULATIFS DU DROIT PENAL GENERAL I

I- REPONDEZ AUX QUESTIONS SUIVANTES :


1- Qu’est-ce que le droit pénal ? Pensez-vous que c’est un droit utile pour la société ?
Pourquoi ?
2- Qu’est-ce que l’infraction ? Citez les trois catégories d’infractions qui existent.
3- Pour certains auteurs, on naît délinquant. Pour d’autres, c’est la société qui nous
pousse à devenir un délinquant à travers les circonstances que nous rencontrons.
Pour d’autres encore, on apprend tout simplement et volontairement à devenir
délinquant. Dans ce dernier cas, on est seul responsable du fait qu’on soit devenir
délinquant. A votre avis, quelle est la bonne théorie qui explique l’origine de la
délinquance ? Justifiez votre réponse.
4- Pour chacun des principes suivants, dites en quoi il vous semble important : le
principe de la présomption d’innocence, le principe de la non-rétroactivité, le
principe de la légalité des délits et des peines.
5- Un jeune entre dans une cuisine dans le but de voler une bouteille de gaz. Il a été
surpris alors qu’il s’apprêtait à sortir de la cuisine avec la bouteille. Un autre s’est
rendu dans un supermarché dans le but de voler certains biens. Mais la honte et la
peur l’ont amenée à changer d’avis et de rentrer chez lui sans rien emporté. Un
troisième a pu voler un sac de riz dans une boutique mauritanienne. Il a été poursuivi
et appréhendé par la police. Dites, qui est responsable d’infraction consommée,
d’infraction tentée ou de désistement volontaire non-sanctionné par la loi. Pensez-
vous que la prise en compte de l’intention par le droit pénal serait une bonne chose ?
Pourquoi ?
6- Quatre délinquants ont décidé de commettre ensemble un crime. Ils veulent
assassiner un ancien compagnon qui, après avoir détourné un butin de cinq millions,
dit avoir donné sa vie Dieu. Il ne veut plus commettre de vol, ni de crime. Alors, ces
trois anciens compagnons planifièrent sa mort. Le premier devrait l’inviter à
échanger sur la religion. S’il arrive à le convaincre, il donnerait aussi sa vie à Dieu.
Cela donnera le temps au deuxième de veiller au fait que personne ne les surprenne
pendant la commission du crime. Le troisième devrait en toute sécurité venir de
l’arrière lui passer une corde au cou et l’étrangler lentement afin qu’il sente la
douleur de la mort. Le quatrième devrait lui tenir les mains bloquées contre les
jambes pour ne pas qu’il se défende au moment où on l’étrangle.
A votre avis, le projet criminel se réalise comme tel, qui est auteur, co-auteur ou
complice ?

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A la date indiquée, les quatre délinquants vont au rendez-vous. Les trois autres se
cachèrent tandis que celui qui veut se faire convaincre au nom de Dieu se présenta.
Les deux individus échangèrent jusqu’à ce que l’incrédule fasse semblant d’avoir été
convaincu. Pendant ce temps, celui qui devrait surveiller se positionna devant
l’entrée du lieu choisi pour le crime. Il s’adossa contre la porte alors que celle-ci était
maintenue par un crochet. Au moment où l’exécuteur passa la corde et que l’autre se
précipita pour lui bloquer les pieds et les mains en vue de l’immobiliser, le crochet de
la porte céda et tomba avec force. Celui qui était adossé à la porte a ainsi perdu
l’équilibre et l’étala de tout son long contre le sol. Les deux autres qui devraient tuer
le jeune croyant paniquèrent et se mirent à fuir. Des cris de celui qui vient
d’échapper à la mort attira le voisinage s’occupa des quatre quidams bien battus,
ligotés et conduis au commissariat de police le plus proche. A votre avis, ont-ils
finalement consommé ou tenté leur infraction ? Peut-on les punir pour ce qu’ils ont
pu réaliser ? Justifiez votre réponse.

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FICHE 6 : La sanction pénale

I- Répondez aux questions suivantes :


1- Qu’est-ce que la sanction pénale ? Citez les différents types de sanctions pénales que
vous connaissez.
2- Quelle est la finalité de la sanction pénale ?
3- Pensez-vous que la peine de mort est une sanction que l’on doit appliquer aux
criminels compte tenu de la gravité des crimes qu’ils ont commis ? Pourquoi ?

II- Commentaire de texte :


Commentez l’article 5 du code pénal nouveau, « l'infraction est sanctionnée par des peines et,
éventuellement, par des mesures de sûreté. La peine a pour but la répression de l'infraction
commise et doit tendre à l'amendement de son auteur ou qu'elle sanctionne soit dans sa
personne, soit dans ses biens soit dans ses droits ou son honneur. La mesure de sûreté se
propose de prévenir par des moyens appropriés toute infraction de la part d'une personne qui
présente un danger certain pour la société en raison de sa tendance à la délinquance ».

III- Commentaire d’arrêt

Arrêt n° 2523 du 2 novembre 2017 (17-80.833) - Cour de cassation - Chambre criminelle


- ECLI:FR:CCASS:2017:CR02523

Demandeur : M. le procureur général près la cour d’appel de LYON

Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation des articles 132-4 et 132-23-1 du
code pénal, de l’article 3, § 3, de la décision-cadre 2008/675/JAI du Conseil du 24 juillet
2008 relative à la prise en compte des décisions de condamnation entre les Etats membres
de l’Union européenne à l’occasion d’une nouvelle procédure pénale, et de l’article 591 du
code de procédure pénale ;

Attendu qu’il résulte de l’arrêt attaqué et des pièces de procédure qu’à l’occasion de
l’exécution en France d’une peine de dix ans d’emprisonnement prononcée contre lui par la
cour d’appel de Lyon le 11 juin 2013 pour des faits commis en 2002 et 2003, M. X... a saisi
ladite cour d’appel d’une requête tendant à voir ordonner la confusion de cette peine avec
deux peines de trois ans, neuf mois, un jour et de vingt et un mois d’emprisonnement,
prononcées par l’Audience Provinciale de Malaga le 10 décembre 2009, et exécutées en
Espagne du 9 mai 2007, date des faits, au 24 octobre 2012 ;

Attendu que, pour dire cette requête recevable, l’arrêt attaqué se fonde sur l’article 132-23-1
du code pénal en retenant que la confusion demandée ne peut plus influer sur les conditions
d’exécution des deux peines prononcées et purgées en totalité en Espagne ;

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Attendu qu’en prononçant ainsi, la cour d’appel n’a méconnu aucun des textes visés au
moyen ;

Qu’en effet, l’article 132-23-1 du code pénal, interprété à la lumière de l’article 3 de la


décision-cadre 2008/675/JAI du Conseil du 24 juillet 2008 et de l’arrêt de la Cour de justice
de l’Union européenne en date du 21 septembre 2017 (C-171/16), permet d’ordonner la
confusion d’une peine prononcée par une juridiction française et d’une peine prononcée par
une juridiction d’un Etat membre de l’Union européenne dès lors que la seconde a été
intégralement exécutée au jour où il est statué sur la requête en confusion ;

D’où il suit que le moyen doit être écarté ;

Et attendu que l’arrêt est régulier en la forme ;

REJETTE le pourvoi ;

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FICHE 7: La responsabilité pénale

I- Répondez aux questions suivantes :


1- Qu’est-ce que la responsabilité pénale ? En quoi se distingue-t-elle de la responsabilité
civile ?
2- Enumérez tout en définissant les éléments suivants : faits justificatifs, circonstances
aggravantes, circonstances atténuantes, causes exonératoires de responsabilité.
3- Pensez-vous que ce serait une faiblesse du droit pénal le fait que le mineur de 10 ans
soit considéré pénalement irresponsable ? Pourquoi ?

II- Discussion en séance :


Article 96 du nouveau code pénal ivoirien : « les personnes morales, à l'exclusion de l'Etat et
de ses démembrements, sont pénalement responsables des infractions commises pour leur
compte par leurs organes ou représentants. Lorsque la responsabilité pénale de la personne
morale est retenue, seule la peine d'amende est prononcée, au titre des peines principales.
Celle-ci peut être portée à un montant maximal cinq fois supérieur à celui encouru pour la
même infraction par une personne physique. La responsabilité pénale des personnes morales
n'exclut pas celle des personnes physiques auteurs ou complices des mêmes faits ». Comment
comprenez-vous cet article 96 du pénal ivoirien ? Qu’en pensez-vous ?
III- Commentaire de texte :
Commentez les articles 94 et 95 du code pénal ivoirien :
Article 94 du nouveau code pénal : « la personne physique responsable de ses actes est seule
soumise à une sanction pénale. Est responsable de ses actes celui qui est apte à comprendre et
à vouloir ».
Article 95 du nouveau code pénal : « l’ignorance de la loi pénale, le mobile, l’erreur sur la
personne de la victime ou sur l’objet de l’infraction et le pardon de la victime sont sans
conséquence sur l’existence de la responsabilité pénale ».

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FICHE 8 : Les obstacles à la responsabilité pénale : les faits justificatifs (1)

I- Discussion en séance

1) Présentez les différents faits justificatifs d’une infraction en droit


ivoirien ; faites en la classification.
2) La contrainte est-elle un fait justificatif de l’infraction en territoire
ivoirien ?
3) Quel est l’intérêt selon vous pour le législateur d’avoir institué les faits
justificatifs ?

II- Cas pratique


YAPI est un chauffeur-livreur au service de la société « Soft Golden »
d’Adzopé. Il est sans reproche dans l’exercice de sa profession. Le 11
Décembre 2012, il est chargé de livrer des bijoux en diamant à une
représentation de « Soft Golden » à Abidjan située non loin du célèbre
« Black market », un endroit où les attaques à main armée sont très
fréquentes. Craignant d’être agressé par des bandits, il choisit de garer son
véhicule à un endroit sécurisé, mais où le stationnement est interdit, sous
peine d’une amende de 2000FCFA.

La police l’interpelle mais il prend la fuite. Il se retrouve à N’Dotré dans une


buvette, pour dit-il se calmer les nerfs, d’où il ressort ivre.

Au corridor d’Anyama, un gendarme alerté de sa fuite d’il y a quelques


heures, essaie de lui barrer le passage. Sans hésiter, YAPI l’écrase avec son
véhicule et va vivre caché à Boudépé chez son frère aîné N’CHO.

Tard dans la nuit, il est réveillé par des bruits suspects. Il décide d’aller voir
ce qui se passe. Au moment de sortir de la chambre, son frère lui apporte sa
carabine et insiste pour qu’il l’emporte avec lui par précaution. Il sort
prudemment avec la carabine et surprend GABA, un récidiviste notoire,
plusieurs fois condamné pour vol à main armée, en train de fouiller dans le
salon. Il lui intime l’ordre d’avancer vers le couloir de sortie les mains en
l’air. Pendant le court trajet, il fait part au malfaiteur de son intention de le

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conduire à la gendarmerie. Il appelle alors son frère, à qui il demande de les
rejoindre avec les clés du véhicule. A ce moment, GABA baisse les bras et se
retourne vers YAPI qui tenait la carabine pointée vers lui et lui dit : « vous
n’oseriez pas tirer Monsieur car je connais mes droits ». Ensuite, il se saisit
de l’extrémité du canon de la carabine et tente de désarmer YAPI. Il s’ensuit
une violente scène qui prend fin lorsque YAPI tire un coup de feu qui blesse
GABA à la main gauche. N’CHO, étant revenu et ayant ouvert la porte,
GABA en profite pour s’enfuir. YAPI tire alors cinq coups de feu dans sa
direction sans viser et l’atteint à la hanche provoquant une paralysie totale
des deux membres inférieurs. La visite des lieux permet de comprendre que
les vitres de l’une des fenêtres du salon ont brisées de l’extérieur et les grilles
antivol coupées au chalumeau par GABA.

Les faits tels que présentés peuvent-ils être poursuivis ?

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FICHE 9 : Les obstacles à la responsabilité pénale : les faits justificatifs (2)

I- Répondez aux questions suivantes :


1- Définissez les expressions suivantes tout en donnant un exemple pour chaque cas : la
légitime défense, l’état de nécessité, l’ordre de la loi et le commandement de l’autorité
légitime.
2- Définissez et comparez les expressions suivantes : l’amnistie, l’immunité, la grâce
présidentielle.
3- Qu’est-ce qui fait la particularité des circonstances aggravantes ?
4- Qu’est-ce que la récidive et quelles sont les conditions de son application ?
5- Qu’est-ce qu’un cumul réel d’infraction ? Cette notion se distingue-t-elle de celle de
cumul de peines ?

II- Commentaire d’arrêt :


Arrêt n° 74 du 17 février 2015 (13-88.129) - Cour de cassation - Chambre criminelle -
ECLI:FR:CCASS:2015:CR00074
Presse ; Prescription
Cassation
Demandeur(s) : M. Gaspard X...
Vu le mémoire personnel produit ;
Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation des articles 7 et 8 du code de procédure
pénale, 65 de la loi du 29 juillet 1881 ensemble l’article 593 du code de procédure pénale ;
Vu les articles 8 du code de procédure pénale et 65 de la loi du 29 juillet 1881 ;
Attendu qu’il résulte de ces textes que si l’action publique résultant d’une infraction prévue
par la loi du 29 juillet 1881 se prescrit après trois mois révolus à compter du jour où
l’infraction a été commise, ou du jour du dernier acte d’instruction ou de poursuite s’il en a
été fait, la prescription est interrompue par l’audience à laquelle ont lieu les débats, et
suspendue pendant la durée du délibéré, les parties poursuivantes étant alors dans
l’impossibilité d’accomplir un tel acte de procédure avant le prononcé du jugement ;
Attendu qu’il résulte de l’arrêt attaqué et des pièces de la procédure que M. X... et
l’association Z..., dont il est le président, ont fait citer M. Y..., maire de la commune de [...],
devant le tribunal correctionnel des chefs d’injures et diffamation publiques envers un
particulier en raison de propos tenus par celui-ci lors d’un conseil municipal ; que l’audience
des débats a eu lieu le 1er mars 2013 ; que par jugement du 8 avril 2013, le tribunal
correctionnel, après avoir procédé d’office à la requalification des faits poursuivis, a déclaré
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M. Y... coupable d’injures et diffamation publiques commises envers un fonctionnaire ou un
dépositaire de l’autorité publique ; que le prévenu et le procureur de la République ont
interjeté appel de cette décision;

Attendu que, pour dire l’action publique prescrite, après avoir annulé le jugement prononcé le
8 avril 2013, l’arrêt retient qu’en l’état de cette annulation, la prescription a couru du
précédent jugement, en date du 7 janvier 2013, par lequel le tribunal avait fixé la consignation
à verser par les parties civiles, que le mandement de citation du procureur général, seul acte
interruptif de prescription, est intervenu le 11 juin 2013 et qu’un délai de plus de trois mois
s’est donc écoulé entre ces deux actes ;
Mais attendu qu’en prononçant ainsi, alors que la prescription de l’action publique a été
interrompue par l’audience des débats du 1er mars 2013, dont le déroulement est attesté par
les notes d’audience tenues par le greffier et signées par le président, conformément à l’article
453 du code de procédure pénale, puis suspendue pendant la durée du délibéré du tribunal
correctionnel, peu important que le jugement prononcé ait été ultérieurement annulé, la cour
d’appel a méconnu les textes susvisés et le principe ci-dessus rappelé ;
D’où il suit que la cassation est encourue ;
Par ces motifs :
CASSE et ANNULE, en toutes ses dispositions, l’arrêt susvisé de la cour d’appel d’Aix-en-
Provence, en date du 28 octobre 2013, et pour qu’il soit à nouveau jugé, conformément à la
loi,
RENVOIE la cause et les parties devant la cour d’appel de Nîmes, à ce désignée par
délibération spéciale prise en chambre du conseil ;
ORDONNE l’impression du présent arrêt, sa transcription sur les registres du greffe de la cour
d’appel d’Aix-en-Provence et sa mention en marge ou à la suite de l’arrêt annulé.

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FICHE 10 : Exercices récapitulatifs de droit pénal général II

I- Répondez par VRA ou FAUX aux affirmations suivantes, en justifiant votre


réponse :
1- L’infraction est toute faute de l’homme qui cause un dommage à son prochain.
2- L’acte du coauteur doit pour être punissable constituer une infraction pénale.
3- Pour les crimes, l’octroi du sursis suppose que le délinquant ait bénéficié, pour
la première infraction, de circonstances atténuantes.
4- La minorité est une circonstance atténuante.
5- Les infractions continues ne sont pas distinctes des infractions permanentes.
6- La qualité de fonctionnaire est une circonstance aggravante seulement attachée
à l’infraction de violences envers les personnes commises par un fonctionnaire
de police sans motifs légitimes ; infraction prévue à l’article 238 du code pénal.
7- En droit ivoirien, le principe de l’irresponsabilité des personnes morales est
absolu.
8- Les circonstances aggravantes sont un élément constitutif de l’infraction, sans
lequel l’infraction n’existe pas.
9- Un délinquant est en état de récidive lorsque, après avoir été condamné par une
décision de la chambre correctionnelle de la cour d’appel, il en commet une ou
plusieurs autres dans des conditions définies par la loi.
10-Le principe de la territorialité de la loi pénale est d’application absolue dans le
droit ivoirien.
11-Le principe légal d’assimilation du complice à l’auteur de l’infraction est total
en droit ivoirien.
12-Le mobile n’est pas un élément constitutif de l’infraction.
13-L’altération des facultés mentales a toujours été une cause d’irresponsabilité
pénale.
14-La grâce présidentielle bénéficie à tout délinquant, peu importe le type
d’infraction commise.
15-Le juge ne peut condamner une personne ayant commis une infraction sous
l’emprise de l’alcool ou de la drogue.

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