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Amal Boufady
Fadoua Laghmam
Amin Rouway
Année universitaire :2021-2022
2
Liste des abréviations :
ABR : Accord de Bangui révisé
sein de l’OMPI
Section 2 : les avantages du recours à l'arbitrage pour les différends relatifs à
la propriété intellectuelle
Chapitre 2 : le centre d'Arbitrage de l'OMPI :
Section 1 : la procédure ordinaire devant le centre d'Arbitrage de l'OMPI :
Conclusion 6
Bibliographie
Webographie
Introduction :
La genèse de l’OMPI remonte au 19ème siècle dont deux importantes conventions ont
été adoptés à savoir la convention de Paris de 1883 et celle de Berne de 1886. La
première visait la protection de la propriété industrielle ; à ce moment-là ; la nécessité
d’une protection internationale de la propriété intellectuelle est devenue manifeste
lorsqu’en 1873, à Vienne, des exposants étrangers ont refusé de participer au Salon
international des inventions par crainte que leurs idées soient dérobées et exploitées
sur le plan commercial dans d’autres pays 3. La Convention de Paris porte sur les
brevets d’invention, les marques et les dessins et modèles industriels. D’autre part,
1
Qu'entend-on par droits de propriété intellectuelle : https://www.wto.org/ consulté le 24/03/2022 à 17h :03min
2
Article 3 de la convention de Stockholm du 14 Juillet 1967
3
Bref historique de l'OMPI https://www.wipo.int/about-wipo/fr/history consulté le 24/03/2022 à 17h :15 min
suite au mouvement mené par l’écrivain français Victor Hugo et l’association littéraire
et artistique internationale, la convention de Berne a été adoptée et avait pour but la
protection des œuvres littéraires et artistiques. L’année 1891 a vécu l’adoption de
l’arrangement de Madrid comme étant le premier service international pour le dépôt de
demandes de titres de propriété intellectuelle. Les deux conventions de Paris et de
Berne furent administrées par les bureaux internationaux réunis pour la protection de
la propriété intellectuelle « BIRPI » de 1893 à 1969. Une année plus tard ; ces bureaux
8
deviendront l’OMPI ; organisation intergouvernementale, jusqu’à ce que l’ONU
décide de l’admettre parmi ses institutions spécialisées en 1974.
Ce thème est vaste et complexe dans son entendement. On ne saurait le traiter sans le
limiter ; de ce fait, notre étude va se concentrer sur l’analyse de la composition de
l’OMPI afin de comprendre son fonctionnement, son rôle et sa procédure de règlement
des différends internationaux de la propriété intellectuelle.
Nos recherches s'articuleront donc autour d'une préoccupation centrale : Quel est le
cadre juridique et institutionnel de l’OMPI ? et dans quelle mesure le système arbitral
de l’OMPI est efficace pour le règlement des différends de la propriété intellectuelle ?
Afin d’y répondre, un plan bipartite sera mis en place, dont la première partie
s’articulera autour de l’organisation institutionnelle de l’OMPI, alors que la deuxième
partie s’entendra à la procédure de règlement des litiges au sein du centre d’arbitrage
de l’OMPI
Partie I : Le fondement de l’OMPI :
L'adhésion à l'OMPI s'effectue au moyen du dépôt d'un instrument d'adhésion à la
convention auprès du Directeur général de l'OMPI. En outre, tout Etat peut être
membre de cette organisation à condition qu’il accomplit certaines conditions 4; qu’il
soit membre de l'Organisation des Nations Unies, de l'une des institutions spécialisées
9
reliées à l'Organisation des Nations Unies ou de l'Agence internationale de l'énergie
atomique ou bien qu’il soit partie au Statut de la Cour internationale de justice ; ou
invité par l'Assemblée générale à devenir partie à la convention. Il est notoire que la
qualité de membre de l'OMPI n'entraîne aucune obligation en ce qui concerne d'autres
traités administrés par l'Organisation. De ce fait et afin d’harmoniser entre les objectifs
des Etats membres et l’objectif ultime de l’Organisation, cette dernière dispose d’une
structure qui est apte pour faire face aux enjeux actuels de la propriété intellectuelle.
Ce sont les organes qui prennent les décisions au sein de l'organisation. Ils se
réunissent généralement chaque année en une session ordinaire ou extraordinaire. Ce
sont au nombre de trois, à savoir ;
- L'assemblée générale : Elle se compose des Etats membres de l’OMPI qui sont
aussi membres de l’une au moins des unions de Pris ou de Berne, le gouvernement de
4
Résumé de la Convention instituant l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) (Convention
OMPI) (1967) https://www.wipo.int/treaties/fr/convention/summary_wipo_convention.html consulté le
25/03/2022 à 17h :21 min
chaque Etat membre est représenté par un délégué, qui peut être assisté de suppléants,
de conseillers et d’experts. Elle a essentiellement pour mission ; d’examiner et
d’approuver les rapports du Directeur général et les rapports et les activités du Comité
de coordination, nommer le Directeur général sur présentation de ce dernier, d’adopter
le budget biennal des dépenses communes aux unions et d’adopter le règlement
financier de l’organisation.
- Le comité de coordination : Il se compose des membres qui sont élus parmi les 10
membres du Comité exécutif de l'Union de Paris et du Comité exécutif de l'Union de
Berne ou de l’un et l’autre de ces deux Comités exécutifs. Le gouvernement de chaque
Etat membre du Comité de coordination est représenté par un délégué, qui peut être
assisté de suppléants, de conseillers et d’experts. Il a essentiellement pour mission de
donner des avis aux organes des Unions, à l’Assemblée générale, à la Conférence et au
Directeur général sur toutes les questions administratives et financières et sur toutes
autres questions d’intérêt commun soit à deux ou plusieurs Unions, soit à une ou
plusieurs Unions et à l’Organisation, et notamment sur le budget des dépenses
communes aux Unions. Il prépare le projet d'ordre du jour de l'Assemblée générale
ainsi que le projet d'ordre du jour de la Conférence. Le cas échéant, il est aussi chargé
de proposer le nom d'un candidat au poste de Directeur général par l'Assemblée
générale. Le Comité de coordination se réunit une fois par an en session ordinaire sur
convocation du Directeur général. Il se réunit en principe au siège de l’Organisation.
Le Comité de coordination se réunit en session extraordinaire, sur convocation
adressée par le Directeur général, soit à l’initiative de celui-ci, soit à la demande de son
président ou d’un quart de ses membres
- La conférence de l'OMPI : Elle est composée des États parties à la Convention
instituant l'OMPI. Elle est, notamment, l'organe compétent pour adopter les
modifications de la convention. Elle discute également des questions d’intérêt général
dans le domaine de la propriété intellectuelle et peut adopter des recommandations
relativement à ces questions, tout en respectant la compétence de l’autonomie des
Unions. La conférence adopte le budget biennal de la compétence et établit dans les
limites de ce budget, le programme biennal d’assistance technico-juridique. Chaque
Etat membre dispose d’une voix à la Conférence, Le tiers des Etats membres constitue
le quorum. La Conférence prend ses décisions à la majorité des deux tiers des votes
exprimés. Le montant des contributions des Etats qui ne sont pas membres de l’une
des Unions est fixé par un vote auquel seuls les délégués de ces Etats ont le droit de
participer. L’abstention n’est pas considérée comme un vote et un délégué ne peut
représenter qu’un seul Etat et ne peut voter qu’au nom de celui-ci. La Conférence se
réunit en session ordinaire sur convocation du Directeur général pendant la même
11
période et au même lieu que l’Assemblée générale, ou en session extraordinaire sur
convocation du Directeur général à la demande de la majorité des Etats membres et
elle établit son règlement intérieur.
Les différents organes de décision peuvent créer des comités en fonction des besoins
de chaque circonstance. Il existe des comités de :
- Droit des brevets (SCP)9 : Ce comité constitue une instance de débat qui vise à
faciliter la coordination face aux enjeux du développement progressif du droit
international des brevets, avec pour objectif principal l’harmonisation du droit
des brevets.
L’OMPI mène à bien une grande variété de tâches relatives à la protection des droits 13
de propriété intellectuelle, pour y faire, un cadre juridique est mis en place par les
traités internationaux qu’administre l’organisation d’une part (Section 1), et comment
elle protège la propriété intellectuelle (Section 2)
Les fonctions, le financement et les procédures de l'OMPI sont régis par la convention
instituant l’OMPI. En plus de cette dernière, l'Organisation administre 25 autres traités
relatifs à la propriété intellectuelle, qui se distingue en trois catégories13
12
Comité des normes de l’OMPI (CWS) : https://www.wipo.int/cws/fr/ consulté le 24/03/2022 à 18h :58 min
13
Traités administrés par l'OMPI : https://www.wipo.int/treaties/fr/ consulté le 25/03/2022 à 20h :34 min
*La deuxième catégorie regroupe des instruments connus sous le nom de traités
relatifs au système mondial de protection, qui permettent qu'un seul et même
enregistrement ou dépôt international produise ses effets dans plusieurs ou l'ensemble
des États parties à l'instrument pertinent. Les services assurés par l'OMPI en vertu de
ces instruments simplifient la procédure et réduisent les frais pour le déposant, en lui
évitant d'avoir à faire un dépôt ou une demande dans chacun des pays où il veut
obtenir la protection d'un droit de propriété intellectuelle donné. C’est le cas du Traité
14
de coopération en matière de brevets (PCT) qui permet de demander la protection d'un
brevet pour une invention simultanément dans un grand nombre de pays en déposant
une demande "internationale" de brevet. Une telle demande peut être déposée par toute
personne qui a la nationalité d'un État contractant du PCT ou est domiciliée dans un tel
État. Elle peut en général être déposée auprès de l'office national des brevets de l'État
contractant dont le déposant a la nationalité ou dans lequel il est domicilié ou, si le
déposant le préfère, auprès du Bureau international de l'OMPI à Genève.
14
Déposer votre demande internationale – Synthèse https://www.wipo.int/madrid/fr/how_to/file/ consulté le
24/03/2022 à 21h :03 min
Prenons l’exemple du dépôt de marque international, la 1ère étape consiste à déposer
la marque auprès d’un office d’enregistrement national. Au Maroc, l’office compètent
est l’office marocain de la propriété industrielle et commercial national ; l’OMPIC
Il n’est pas nécessaire que la marque soit enregistrée pour effectuer la demande
d’enregistrement international, il suffit que la marque soit déposée15. Dès qu’un
individu est titulaire d’une marque enregistrée, il peut effectuer une demande
d’enregistrement de la marque internationale auprès du même office d’enregistrement
15
initial. Une fois la demande d’enregistrement effectuée, l’office d’enregistrement
national va transmettre la demande à l’OMPI. Cette dernière va prendre en compte la
demande d’enregistrement de la marque dans les pays que le créateur avait choisi puis
elle va vérifier que toutes les conditions formelles d’un dépôt de marque internationale
sont réunies. Enfin, la demande sera transmise à chacun des offices nationaux
compétents au sein des Etats concernés.
Chaque office d’enregistrement national compétent au sein d’un Etat que le titulaire de
l’œuvre a sélectionné va analyser le dépôt de marque, selon son propre droit des
marques national. Puis, une recherche d’antériorité dans chaque Etat sera effectuée
Pour chaque Etat sélectionné dans la demande d’enregistrement de marque
internationale, le déposant doit vérifier qu’il n’existe pas de marques antérieures, ou
d’autres signes distinctifs antérieurs qui peuvent faire échec à l’utilisation du signe
sollicité dans le pays concerné.
Le délai de la demande au sein d’un Etat peut être plus ou moins long mais ne peut,
d’après le système de Madrid, excédé 18 mois en principe.
15
Déposer votre demande internationale – Conditions de base à remplir
https://www.wipo.int/madrid/fr/how_to/file/requirements.html consulté le 24/03/2022 à 21h :21 min
Partie II : L'arbitrage en droit de la propriété intellectuelle au sein de l'OMPI
En général, l’arbitrage peut être défini comme une procédure dans le cadre de laquelle
le différend est soumis, par convention entre les parties, à un ou plusieurs arbitres qui
rendent une décision contraignante. En décidant de recourir à l'arbitrage, les parties
optent pour une procédure de règlement des différends privée, en lieu et place d'une 16
procédure judiciaire. La propriété intellectuelle pour être protégée, nécessite souvent
des dépôts de demandes d'enregistrement dans les offices de propriété intellectuelle.
Certaines législations comme celle des Etats Unis subordonnent même la protection de
la propriété littéraire et artistique à un dépôt. Une fois protégée, la propriété
intellectuelle est régie par le principe de la territorialité.
16
Par exemple ; le développement de nouveaux produits, est-il permis ?
17
Souvent dans le contexte de rachat d’entreprises
18
W. PARK, « The Arbitrability Dicta in First Options v. Kaplan », Arbitration International (12), p. 137.
Reprinted in 11 International Arbitration Report 1, October 1996; v. également J. R. SEVER, « The relaxation of
inarbility and Public Policy Checks on US and Foreign Arbitration: Arbitration out of Control? », Tulane Law
Review, 1991, p. 1661.
Selon M. Boucher, le terme d'arbitrabilité désigne « l'aptitude d'une cause à constituer
l'objet d'un arbitrage »19.
Pour savoir si un tribunal arbitral peut-il décider si un brevet, une marque ou un design
enregistré dans un registre officiel est valable ou pas, s’il peut ordonner le transfert
d'un droit de propriété intellectuelle…Ces questions non exhaustives, répondent à la 17
Ainsi, les questions relatives au transfert des droits conférés par les brevets d'invention
peuvent apparaître dans le cadre de procédures arbitrales, par exemple en relation avec
des opérations de fusions et acquisitions, celles découlant de contrats de recherche et
développement ou de distribution. Les prétentions visant à obtenir le transfert de ces
droits sont arbitrables. De même, les prétentions portant sur la violation de droits de
19
A. Boucher, Le nouvel arbitrage international en Suisse, Ed Helbing & Lichtenhahn, Bâle et Francfort-sur-le-
Main, Théorie et pratique du droit, 1988. p. 37.
20
C'est le cas de l’article L. 615-17 du Code de la Propriété Intellectuelle français.
propriété intellectuelle qui peuvent tendre à obtenir des mesures d'interdiction, des
dommages et intérêts et/ou la remise du gain résultant de la violation de ces droits.
Contrairement au cas en matière de validité des droits, l'arbitrabilité des prétentions
liées à la violation de ces droits est largement reconnue en droit comparé.
21
Philippe de Bournonville, Droit judiciaire, l'arbitrage, éd. Larcier, 2000, n°129, p. 129.
22
Article 43/Chapitre VII de la Loi n° 2-00 relative aux droits d'auteur et droits voisins telle que modifiée et
complétée par la loi n° 34-05
23
L'article L. 121-1 du Code de la propriété intellectuelle
24
Maxence Rivoire, L’arbitrabilité du droit d’auteur : le cas du droit français, p.13 ; 2017-2018 4 Revue de
règlement des différends de McGill 43, 2017 CanLIIDocs 129, <https://canlii.ca/t/846>, consulté le 2022-04-01
Section 2 : les avantages du recours à l'arbitrage pour les différends relatifs à la
propriété intellectuelle
L’arbitrage offre des avantages que les tribunaux judiciaires, de par leur nature, ne
seront jamais en mesure d’offrir. Ces avantages sont nombreux et ils varient en
fonction des situations auxquelles les arbitres et les parties ont à faire face 25.Ils
dépendent également du régime choisi ainsi que de plusieurs autres facteurs et
considérations propres à chaque situation. L’arbitrage est perçu comme un mécanisme 19
qui offre un service plus rapide, moins coûteux, moins formaliste, plus discret, ainsi
qu’une gamme plus étendue de possibilités que la justice étatique26.
Au niveau international, il a l’avantage d’offrir des lois applicables au fond du litige et
des procédures mixtes choisies par les parties, une place neutre ainsi que la nomination
d’un ou plusieurs arbitres. En matière de propriété intellectuelle, les différends
nécessitent souvent une connaissance approfondie et une compréhension profonde des
questions techniques qui sont soulevées. Les avantages qui en découlent dépendent du
domaine de droit en question.
25
BERNSTEIN (Ronald) et al., Handbook of Arbitration Practice, 3e éd. (Londres : Sweet & Maxwell, 1998), p. 4
[Bernstein].
26
BÉGUIN (Jacques), L’arbitrage commercial international (Montréal : Centre de recherche en droit privé et
comparé du Québec, 1987), p. 9 [Béguin].
27
7. HAIGH (David R.) et al., « International Commercial Arbitration and the Canadian Experience » (1995), 34
Alberta Law Review 137.
différend. Elles pourront choisir un arbitre qui répond aux critères qu’elles auront
soigneusement pris soin d’établir au préalable avec l’aide d’un tiers spécialiste en la
matière.
- L’efficacité de la sentence arbitrale : les parties peuvent avoir la quasi-certitude
que la décision sera rapidement exécutée puisqu’elle ne sera pas soumise à la décision
d’un second tribunal. En conséquence, les délais d’audition et de décision sont
généralement plus courts que ceux associés au processus judiciaire et les parties savent
20
rapidement quel sort leur est réservé.
Le Centre d'arbitrage et de médiation de l'OMPI a été créé en 1994 sur une base non
lucrative, pour favoriser le règlement rapide et économique par voie extrajudiciaire des
différends relatifs à la propriété intellectuelle et apparentés. Il est reconnu comme une
instance internationale et indépendante particulièrement adaptée aux litiges
transfrontaliers et multiculturels, et il administre les procédures en vertu des
règlements d'arbitrage, d'arbitrage accéléré, de médiation et de procédure d'expertise
de l'OMPI.
Les procédures d'arbitrage et de médiation de l'OMPI ont été utilisées dans des
différends portant sur des domaines divers, notamment atteintes aux brevets, licences,
transactions en matière de nouvelles technologies, télécommunications, accords de
distribution de produits pharmaceutiques, questions de droit d'auteur, contrats de
recherche-développement, transfert de savoirs, accords de coexistence de marques,
accords relatifs au marché de l'art, accords de coentreprise, différends en matière
d'ingénierie, de biologie, de sport, de divertissement, de noms de domaine et différends
découlant de la mise en œuvre d'accords en règlement de procédures judiciaires
antérieures en matière de propriété intellectuelle intentées dans plusieurs pays 28.
28
www.wipo.int/amc/fr/arbitration/ consulté le 01 avril 2022 à 19h :25min
L'arbitrage ordinaire de l'OMPI est généralement utilisé dans des affaires complexes
comme les litiges relatifs à des brevets, qui durent généralement de 12 à 18 mois. Dans
le système de l'OMPI, le Centre joue un rôle capital, puisqu’il s'engage à faire en sorte
que les procédures de l'OMPI soient appliquées de manière aussi efficace que possible
sans en compromettre ni la légalité, ni l'équité. Lorsqu'il administre des procédures
d'arbitrage, le Centre s'inspire des principes suivants : cadre procédural souple,
efficacité, compétence, intégrité et administration dynamique des litiges29.
21
Plus généralement, pour faciliter le règlement des différends de propriété intellectuelle,
le Centre d'arbitrage et de médiation de l'OMPI aide les parties à soumettre les
différends existants aux procédures de l'OMPI lorsqu'elles n'ont pas convenu au
préalable de clause compromissoire de l'OMPI.
Il est intéressant de remarquer que les règles d'arbitrage de l'OMPI prévoient que le
tribunal arbitral peut suggérer aux parties d'envisager une transaction chaque fois qu'il
l'estime approprié. Si les parties en expriment le souhait, le tribunal arbitral peut leur
donner une opinion préalable sur l'affaire afin de faciliter la discussion vers le
29
Chaque litige est administré de manière dynamique par un juriste du Centre, qui veille au respect des délais,
s'assure que la communication est optimale et fournit des informations sur la procédure ainsi qu'une aide
administrative aux parties et au tribunal.
règlement amiable. Selon les règlements d'arbitrage de l'OMPI, le tribunal a le pouvoir
de rendre toute ordonnance provisoire ou prendre toute mesure provisoire qu'il juge
nécessaire, à la demande d'une partie 30. L'article 62.a) du règlement d'arbitrage de
l'OMPI dispose que le tribunal peut rendre des sentences préliminaires, provisoires,
interlocutoires, partielles31ou définitives.
Une sentence définitive règle toutes les questions qui sont soumises à l'arbitrage,
entraînant la fin de la compétence du tribunal sur le litige, sauf pour corriger des
22
erreurs ou compléter la sentence dans un délai limité . La sentence prend effet et
32
devient obligatoire pour les parties à compter de la date à laquelle elle est
communiquée par le Centre. Les sentences d'arbitrage internationales sont exécutées
par les tribunaux nationaux conformément à la Convention de New York 33 .
30
La disposition mentionne expressément les « injonctions et [...] les mesures conservatoires pour les
marchandises, sans limiter la compétence du tribunal à ces mesures.
31
Les sentences préliminaires, provisoires, interlocutoires ou partielles tranchent une ou plusieurs questions
qui peuvent être réglées au cours de la procédure sans qu'il soit complètement et définitivement statué sur le
litige. Elles règlent des questions particulières et permettent au tribunal et aux parties de centrer leur attention
sur le reste du litige. Ces décisions peuvent porter notamment sur : la compétence du tribunal et la validité de
la clause compromissoire, si elle est contestée par une partie ; les mesures de protection provisoires ; une
garantie pour la demande et les frais d'arbitrage ; la responsabilité, avant que le montant des dommages soit
établi ; une ordonnance d'exécution en nature, sans préjudice de l'octroi de dommages-intérêts en cas de non-
exécution.
32
Article 66 du règlement d'arbitrage de l'OMPI.
33
Article 66 du règlement d'arbitrage de l'OMPI.
La procédure accélérée demeure suffisamment souple pour que les différends
complexes puissent être instruits de manière exhaustive.
34
https://www.wipo.int/amc/fr/arbitration/online/index.html consulté le 01 avril 2022 à 20h :03 min
Conclusion :
Bibliographie :
Ouvrages :
Maxence Rivoire, L’arbitrabilité du droit d’auteur : le cas du droit
français. McGill Journal of Dispute Resolution, Vol. 4, 2017-2018, 43, 23
Pages
Jean-Luc Piotraut, Droit de la propriété intellectuelle - 3e édition, Edition
Ellipses 2016, 456 pages
Josiane Brault, « L’arbitrage des différends en matière de propriété
intellectuelle : un débat qu’il faut clarifier », (2011), 24 pages
ZOLLINGER Alexandre, Le droit des propriétés intellectuelles en cartes
mentales. Edition Ellipses 2021, 160 pages
35
Examen de la gestion et de l’administration de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI)
JIU/REP/2014/2
Rapports :
Examen de la gestion et de l’administration de l’Organisation Mondiale
de la Propriété Intellectuelle (OMPI) 2014
Programme de travail et budget pour 2022-2023
Rapport sur le Comité intergouvernemental de la propriété intellectuelle
relative aux ressources génétiques, aux savoirs traditionnels et au folklore 25
Thèses :
Webographie :
https://www.wto.org/
https://www.wipo.int/about-wipo/fr/history
https://www.wipo.int/treaties/fr/convention/summary_wipo_convention.html
https://www.wipo.int/policy/fr/pbc/
https://www.wipo.int/policy/fr/cdip/
https://www.wipo.int/tk/fr/igc/
https://www.wipo.int/enforcement/fr/ace/
https://www.wipo.int/policy/fr/scp/
https://www.wipo.int/policy/fr/sct/
https://www.wipo.int/policy/fr/sccr/
https://www.wipo.int/cws/fr/
https://www.wipo.int/treaties/fr/
https://www.wipo.int/madrid/fr/how_to/file/
https://www.wipo.int/madrid/fr/how_to/file/requirements.html 26