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MASTER ETUDES INTERNATIONALES ET DROIT INTERNATIONAL

Exposé sous le Thème :

MINURSO : OMP SAHARA MAROCAIN

Préparé par : Soumis à l’appréciation de :

Imane Elhalhouli Pr. AL RAISI LARA

Amal Boufady

Année universitaire :2021-2022
Introduction :
La souveraineté du Maroc sur son Sahara est celle d’une vérité historique, d’une légitimité
juridique et d’une volonté sociale pleinement 2 vécue et honorée par le Maroc dans toutes ses
composantes humaine, sociale, politique, culturelle, économique et cultuelle1.
Le Sahara marocain est une bande désertique qui s'étend sur plus de 260 000 kilomètres carrés
au nord-ouest de l'Afrique, entre le sud du Maroc et le nord de la Mauritanie. Création
coloniale de l'Espagne, qui y établit son protectorat en 1884, elle bénéficie d'une large façade
maritime aux eaux poissonneuses et de sols riches en phosphate.

Le conflit au Sahara marocain est l'un des plus vieux d'Afrique. Un interminable bras de fer
entre le Maroc, le Front Polisario, mais aussi l'Algérie, dont l'ONU peine à y mettre un terme.

1
Youssef Amrani Ambassadeur De Sa Majesté le Roi en Afrique Du Sud
I. Les origines du conflit
Le Sahara marocain est, depuis plus de quarante-cinq ans, l’objet d’un différend voulu et
entretenu par le voisinage immédiat. Pourtant, le respect de l’intégrité territoriale du Royaume
avait été exigé par le Maroc au moment de recouvrer sa souveraineté le 2 mars 1956,
conformément au droit et aux réalités historiques et sociologiques, immuables.

Dans la foulée, la puissance administrante du Sahara, l’Espagne, a cru devoir restituer les
enclaves de Sidi Ifni et Tarfaya, sans en manifester l’intention en ce qui concerne le sud
marocain, ces deux faits majeurs, historiquement archivés, constituaient le dénouement de ce
différend artificiel : la Marche Verte du 6 novembre 1975 et l’Accord tripartite de Madrid
(Maroc, Mauritanie et Espagne) du 14 novembre 1975 qui a abouti au retrait de la puissance
administrante (Espagne) du Sahara en 19762.

C’est en ce moment que le front polisario, un mouvement estudiantin au départ (créé en


1973), est instrumentalisé par l’Algérie. En 1976, ce mouvement, prônant désormais un
séparatisme indépendantiste, crée à Tindouf (Algérie) une pseudo-entité appelée république
arabe sahraouie démocratique (RASD), sans contenu et attributs juridiques, et entre en guerre
contre les forces marocaines et mauritaniennes.
La Mauritanie signe rapidement un accord de paix avec la RASD en 1979. En réaction, le Maroc
annexe la partie mauritanienne du Sahara occidental.
Rabat érige alors une barrière de séparation de 2 720 km du nord au sud du Sahara occidental, le "mur
des Sables", achevé en 1987 et gardé militairement par 100 000 soldats marocains, selon Arte.
Désormais, le Maroc contrôle 80 % du pays.
Le mouvement séparatiste n’a pour territoire qu'une seule bande désertique d'une centaine de
kilomètres de largeur, à l'Est du mur

L’Union du Maghreb Arabe (UMA) et l’Union Africaine (ex-OUA), dont le certificat de vie
originelle a été convenu à Casablanca, n’ayant pu solutionner ce différend, seul le Conseil de
sécurité de l’ONU est en mesure de dire le droit en tenant compte de l’histoire des peuples du
Grand Maroc, des règles de droit international et des aspirations légitimes du peuple
marocain.

2
Sahara Marocain Comprendre et cerner le différend régional. Ambassade du Royaume du Maroc en Afrique
du Sud
L’initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara, qui
s’avère être le référentiel immuable d’une dynamique irénologique engagée par le Royaume,
dénote de l’engagement du Maroc en faveur d’une solution politique définitive et
mutuellement acceptable3.

II. L’opération de maintien de paix MINURSO

A/Présentation de la MINURSO :
Suite à l’acceptation des propositions de règlement par le Maroc et le Front POLISARIO, le
30 août 1988, l'ONU parvient à obtenir un accord de cessez-le-feu entre les deux parties, En
avril 1991. Le plan prévoyait la tenue d'un référendum au cours duquel le peuple sahraoui
déciderait s'il voulait être indépendant ou marocain, et le conseil de Sécurité a créé la
MINURSO « Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental »
Cette mission se compose de 450 personnes, dont des civils, des experts en mission, des
polices, et des militaires4. Elle est mandatée pour réaliser des missions assignées par l’ONU,
dont on cite ; surveiller le cessez-le-feu, surveiller le confinement des troupes marocaines et
du Front POLISARIO dans des lieux désignés , prendre des mesures avec les parties pour
assurer la libération de tous les prisonniers ou détenus politiques sahraouis, superviser
l'échange de prisonniers de guerre, qui sera mis en œuvre par le Comité international de la
Croix-Rouge (CICR) , également, rapatrier les réfugiés du Sahara Marocain, une tâche qui
incombe au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), identifier et
enregistrer les électeurs habilités à voter ainsi qu’organiser et assurer un référendum libre et
équitable et proclamer les résultats, et enfin réduire la menace des munitions non explosées et
des mines.

La mission principale de cette Opération de maintien de paix est comme son nom l’indique,
l’organisation d’un référendum, Certes elle a pu abaisser les tensions entre les parties, mais
aucun référendum n’a été tenu jusqu’à nos jours. En outre le conseil de Sécurité a renouvelé
son mandat pour un an encore par la résolution 2602 qui date du 29 octobre 2021.

3
Alphonse Zozime Tamekamta ; Le Sahara marocain : contours polémologiques et perspectives irénologiques,
p 45
4
Statistiques sur le personnel de la mission consulté sur https://peacekeeping.un.org/fr/mission/minurso
B/Les obstacles à la résolution du conflit inhérents à l’opération onusienne :

Le contexte régional n’explique pas à lui seul les échecs successifs de la mission ; des facteurs
inhérents à l’opération Minurso, elle-même, contribuent à l’enlisement du conflit sahraoui. Il
s’agit en particulier de questions liées aux modalités du référendum envisagé, au mandat du
personnel onusien et, plus globalement, de la pertinence du processus de règlement pacifique
des différends pour la résolution de conflits tels que celui qui nous occupe.
Pour comprendre les difficultés liées à l’organisation d’un référendum au Sahara occidental
tel que le prévoit la résolution 690 du Conseil de sécurité de l’Onu, il est nécessaire de revenir
au fondement même de ce plan. En effet, depuis que la question sahraouie a été soulevée
devant les instances onusiennes, celles-ci ont décidé de s’appuyer sur le principe
d’autodétermination des peuples, ou « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », afin de
trouver une solution au conflit. Si ce fondement conceptuel semble à première vue pertinent
compte tenu de l’époque et de la nature du différend, un examen plus détaillé de l’approche
onusienne met en évidence une difficulté insoupçonnée. En se basant sur la seule résolution
1514 de l’Assemblée générale des Nations unies comme référentiel du principe
d’autodétermination, les instances onusiennes semblent avoir restreint celui-ci au droit
d’accession à l’indépendance. Or, une seconde résolution (la résolution 1541) « admettait
clairement que l’application du droit à l’autodétermination à un territoire colonial pouvait
aboutir soit à l’indépendance, soit à la libre association, soit à l’intégration à un autre État5 ».
En d’autres termes, la prise en compte des résolutions 1514 et 1541 aboutit à une conception
du principe d’autodétermination dont il ne découle pas nécessairement la mise en place d’un
référendum dont la question est de savoir si le peuple sahraoui souhaite, ou non, devenir un
État indépendant. La définition donnée par la résolution 1541 peut en réalité sonner comme
un avertissement pour les peuples réclamant l’indépendance. En émettant l’éventualité d’une
association ou d’une intégration à un autre État, cette résolution pose la question primordiale
de la capacité d’un peuple à se former en État : un peuple uni, derrière une culture, des
valeurs, des aspirations communes ; autant d’éléments qui donnent corps à la notion idéal-
typique d’État-nation. En effet, comme le souligne Mohsen-Finan Khadija, depuis que le
conflit s’enlise dans un jeu diplomatique à l’échelle régionale, de nombreux Sahraouis ont fui
vers la Mauritanie. Ainsi, « Les Sahraouis qui optent pour la Mauritanie font preuve de la
même volonté d’affirmation identitaire que ceux qui restent à Tindouf, non pas quant à
l’indépendance qui leur parait irréalisable, mais dans leur identité : en s’installant en

5
A. El Ouali, Autonomie au Sahara : prélude au Maghreb des régions, Stacey International, 2008. p. 74-127
Mauritanie, ils renoncent à leur militantisme pour l’indépendance de la RASD [République
arabe sahraouie démocratique], mais ils demeurent des Delimi, des Tekna, des Ahl Ma El
Aïni, ou des membres de tout autre tribu »6. Si l’on accepte une telle analyse, l’on est conduit
à s’interroger sur la prégnance réelle de l’identité nationale sahraouie au regard des identités
tribales séculaires. Dans la foulée, cette conception pose la question du sens d’un référendum
indépendantiste, si chacun des peuples cherche d’abord le respect de son identité première,
avant même la construction d’une identité commune. Enfin, au-delà même de la pertinence de
la proposition référendaire, cet élément – relevant l’identité plurale du peuple sahraoui – pose
la question des critères de référence pour tracer les contours du corps électoral. Il ne faut pas
chercher beaucoup plus loin les raisons des échecs répétés des plans successifs de
recensement de la population sahraouie. La longue durée d’une mission de l’Onu génère ses
propres difficultés. Des problèmes qui n’existaient pas au moment du déploiement se
développent au fur et à mesure que le temps s’écoule, rendant ainsi le mandat inadapté. Dans
le cas de la Minurso, ce sont les questions humanitaires, le respect des droits de l’homme au
Sahara marocain ainsi que les conditions de vie et la sécurité dans les camps de réfugiés situés
dans la région algérienne de Tindouf qui prennent une dimension croissante alors que le
mandat initial de la Mission ne couvre pas ces aspects. Depuis quelque temps, ces
thématiques s’invitent au débat du Conseil de sécurité à l’occasion de la prolongation du
mandat de la mission, chaque année au mois d’avril.

_ Evaluation générale de la situation :

L’étude de la Minurso invite à s’interroger plus fondamentalement sur les principes même des
opérations de maintien de la paix. Leur finalité est-elle de parvenir à un retour à la paix ou
s’agit-il seulement de maintenir une situation de statu quo ? Si l’on s’en tient à une définition
classique des opérations de paix telles que celle d’Adam Roberts – « une opération établie par
les Nations unies, avec le consentement des parties, pour aider au contrôle et à la résolution
des conflits entre elles, sous le commandement des Nations unies, avec le financement et le
personnel des États-membres ».

Il semble possible de soutenir qu’une opération de longue durée constitue un succès


remarquable puisqu’elle parvient à prévenir toute reprise des hostilités sur le terrain, alors
même que le processus d’établissement de la paix – qui ne relève pas de la responsabilité des
casques bleus– est enlisé.
6
M.-F. Khadjia, « Le règlement du conflit du Sahara marocain, à l’épreuve de la nouvelle donne régionale »,
Politique africaine, 1999/4, n° 78, p. 95-105
La Minurso doit cependant être replacée dans son contexte historique. Elle voit le jour en
1991, en plein renouveau des opérations de paix des Nations unies. La guerre froide est
terminée. Le Conseil de sécurité, libéré de l’usage intempestif du véto, connaît un regain
d’activité impressionnant.
L’Onu entend prendre en charge les différentes dimensions du retour à la paix : déminage,
désarmement, processus électoraux, etc. Ces opérations dites de deuxième génération sont
multidimensionnelles. La Mission des Nations unies au Sahara marocain s’inscrit dans cette
évolution puisqu’elle prévoit un volet militaire et un volet civil, y compris la préparation du
référendum. C’est précisément ce niveau élevé d’ambition qui rend difficile le soutien de la
thèse selon laquelle la longue durée de la présence signalerait à elle seule le succès de la
Minurso; l’absence de règlement étant alors à imputer aux parties elles-mêmes et à leurs
soutiens. Il convient donc de ne pas s’enfermer dans une logique dichotomique, succès ou
échec. Il semble plus raisonnable de considérer que l’évaluation d’une mission de longue
durée doit envisager différents niveaux d’analyse. Que cherche-t-on à évaluer ? La
performance opérationnelle de la mission elle-même requiert des critères d’évaluation
managériaux (organisation, administration, finances, ressources humaines). La conduite des
sessions de négociations successives par les représentants du secrétaire général devra quant à
elle être jugée à l’aune des standards de la médiation des situations de conflit. L’engagement
politique des principaux États-membres du Conseil de sécurité fera l’objet d’autres formes
d’évaluations.

On le voit, la nuance est de mise car chaque composante de l’action onusienne est évaluée de
façon distincte et donne donc lieu à des résultats contrastés. Une fois cet exercice mené à son
terme, l’on se gardera de tirer des conclusions hâtives sous la forme de relations causales : ce
n’est pas nécessairement parce qu’une composante se révèle peu performante qu’elle est la
cause de l’échec du processus de paix et donc responsable de la longue durée du déploiement.
En définitive, quel que soit le jugement que l’on peut porter sur de telles missions, il convient
en tout cas de garder à l’esprit que l’Onu est la seule organisation capable de maintenir une
présence sur le terrain pendant plus d’un demi-siècle.

Conclusion :
Le Sahara marocain est considéré par le Maroc une cause nationale raison pour laquelle il a
enraciné dans le plan d’autonomie du Sahara l’importance et la consolidation de la marocanité
du Sahara en la considérant une région autonome avec des compétences législatives,
exécutive et judicaires propres. Cela se traduit par la mise en place d’un pouvoir exécutif qui
représentera la populations Sahraouis mais qui sera toujours lié au Centre. De même, les
juridictions locales vont se prononcer au nom du Roi, également ; le drapeau Marocain,
l’hymne nationale et la monnaie ne vont pas changer

Bibliographie :

 Ouvrages :
- Mustapha El Khalfi ; MAROCANITÉ DU SAHARA Réalités et contrevérités sur le
conflit Guide pour un plaidoyer efficace. Septembre 2019
- Charles Saint-Prot , Christophe Boutin , Jean-Yves de Cara ; Sahara Marocain : le
dossier d’un conflit artificiel, avril 2016
- Hubert Seillan ; LE SAHARA MAROCAIN. L’ESPACE ET LE TEMPS
- Alphonse Zozime Tamekamta ; Le Sahara marocain : contours polémologiques et
perspectives irénologiques, Octobre 2021, Éditions Afrédit (Yaoundé)

 Revues :
- SAHARA MAROCAIN, Le conflit du Sahara : Origines et réalités d'un différend
régional. Ambassade du Royaume du Maroc au Japon
- Sahara Marocain Comprendre et cerner le différend régional. Ambassade du Royaume
du Maroc en Afrique du Sud.

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