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I. La géographie
(1) Hespéris, T. XI, 1er et 2« fascicules, Rabat, 1930 : Congrès pour la mise an point
des connaissances sur le Sahara, pp. 110 et suiv.
MAROC ET SAHARA 639
(5) E. F. Gautier : Le passé de l'Afrique du Nord, Paris, Payot, 1952, pp. 314-315.
642 HENRY MARCHAT
Cette date, 1660, que nous connaissons par une autre chroniqu
arabe, Tedziret el Nizian (7), coïncide avec celle de la chute des
Sultans Sââdiens, et l'avènement actuel de la dynastie, toujours
régnante, des Alaouites du Tafilalet, dont le fondateur, Moulay
el Rechid, s'est fait proclamer Sultan à Sijilmassa en 1640, a
chassé- les Turcs d'Oudjda, et s'est définitivement établi à Fez en
1667. L'allégeance chérifienne sur le Niger ne survit donc pas à
la dynastie de la conquête. Les Alaouites qui, pour les mêmes
raisons que leurs prédécesseurs, sont enclins à la poursuite de
leur politique saharienne, ne peuvent que ralentir occasionnelle-
ment les progrès de ce que F. de la Chapelle qualifie de renais-
sance des Sanhaj a, en puissance depuis la seconde moitié du xvih"
siècle, et qui se développe tout au long du xix€. Les tentatives saha-
riennes des Alaouites restent sporadiques et éphémères. En 1670,
III. La pénétration f
(8) Ministère des affaires étrangères. Documents diplomatiques relatifs aux origines
de la guerre de 1914, l*e série, T. VIII, p. 191.
646 HENRY MARCHAT
Cette terre vide, nous l'abordons par les deux bases de départ
dont nous disposons : le Niger et le Tchad, les territoires sud-
algériens. Nous arrivons ainsi, de proche en proche, à explorer
le désert, mais notre progression ne peut être que lente, souvent
jalonnée d'insuccès, en raison, d'une part, des effectifs réduits
dont nous disposons et de l'unique moyen de locomotion que
restera longtemps le chameau, d'autre part, des conditions géné-
ralement défavorables dans lesquelles sont menées ces expédi-
tions et des risques, plus d'une fois mortels, qu'elles comportent :
difficulté d'identifier et de retrouver des points de repère, géné-
ralement de simples points d'eau désignés sous des vocables diffé-
rents, parfois disparus d'un passage à un autre, obligation de s'en
remettre à des guides audacieux, la plupart du temps plus dévoués
que bien informés, réduits bien des fois à s'en remettre à leur
mémoire ou à leur flair. Découvertes successives qui éclairent
d'un jour nouveau les explorations individuelles, et décriées à tort,
d'un René Caillé, ou d'un Camille Douls, qui portent à admirer
la perspicacité de certains guides, l'audace des chefs, et qui font
écrire au lieutenant Pigeot, dans le rapport qu'il présente au
Congrès de Rabat en 1930, que « nos officiers méharistes, aidés
des nomades Chambââ, ont véritablement découvert le Sahara
occidental ».
V. Faisons le point
Henry Marchat.