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LAMOURI Mohamed
Docteur en droit

Diplômé d'études Supérieures


de la faculté de droit de Nancy

LE CONTENTIEUX RELATIF
AUX FRONTIERES TERRESTRES
DU MAROC
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A LA MEMOIRE DE MA
TANTE KHADIJA
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INDEX DES ABREVATIONS UTILISEES

A/ : Document de l'Assemblée générale.


A/AC.SR. : Comptes rendus analytiques des séances du Comité
des Vingt Quatre.
A/C.1. : 1ère Commission.
A/C.4. : 4ème Commission.
A/C.4/SR. : Comptes rendus analytiques des séances de la qua-
trième Commission.
A.F.D.I. : Annuaire français de droit International.
C.I.J. : Cour Internationale de Justice.
C.P.A. : Cour Permanente d'Arbitrage.
C.P.J.I : Cour Permanente de Justice Internationale.
C.R. : Comptes rendus des interventions à la Cour Inter-
nationale de Justice.
L.G.D.J. : Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence.
O.U.A. : Organisation de l'Unité africaine.
O.N.U. : Organisation des Nations-Unies.
R.C.A.D.I. : Recueil des cours de l'Académie de Droit Interna-
tional.
R.G.D.I.P. : Revue Générale de Droit International Public.
R.J.P.U.P. : Revue Juridique et Politique de l'Union française.
R.F.S.P. : Revue française de Sciences Politiques
C. S. : Conseil de Sécurité.
S.D.N. : Société des Nations.
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AVANT - PROPOS

Au moment de la parution de cet ouvrage trois faits impor-


tants ont de nouveau mis en exergue le problème saharien.
Il s'agit des dernières recommandations du sommet de
MONROVIA du 20 Juillet 1979, de l' « accord » signé à Alger le
5 Août 1979 entre le Polisario et la République Islamique de
Mauritanie, et l'inclusion de TIRIS EL GHARBIA ou WADI-EDAHAB
au Maroc.
Nous n'avons pas pu analyser ses développements d'une ma-
nière exhaustive étant donné que le présent ouvrage était sous
presse.
Il fallait tenir compte des exigences imposées par l'édition.
Cependant nous avons synthétisé les principaux événements
pour donner une vue générale des derniers développements dans
cette partie du nord ouest africain.

Premièrement la quinzième conférence du sommet de l'O.U.A.


réunie à KHARTOUM en Juillet 1978 avait décidé de créer une
commission ad hoc afin d'examiner toutes les données de la ques-
tion du Sahara occidental.
Cette commission, devenue Comité des Sages regroupait des
chefs d'Etat du Soudan, du Nigéria, du Mali, de la Guinée, de la
Tanzanie et de la Côte d'Ivoire. Cette dernière n'a pas participé
aux réunions du Comité.
A la suite d'une enquête chez les parties intéressées,. le Co-
mité a établi un rapport recommandant un cessez le feu général
et l'exercice pour le Sahara occidental de son droit à l'autodéter-
mination à travers un référendum général et libre qui lui permet-
tra de choisir soit entre l'indépendance totale ou le maintien du
statu-quo.
Ce rapport a été adopté dans des conditions discutables par
la conférence des chefs d'Etats africains lors du sommet de
MONROVIA le 20 Juillet 1979.
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Deuxièmement : deux semaines après ce sommet le Polisario


signe un simulacre « accord » avec la Mauritanie le 5 Août 1979.
Cet « accord » découle des entretiens engagés à Tripoli en Avril
1979 entre la Libye et la Mauritanie qui prévoyaient la restitution
de TIRIS-EL-GHARBIA au Polisario.
L' « accord » du 5 Août 1979 stipule que la Mauritanie n'aura
plus de revendications territoriales au Sahara occidental.
Cet « accord » soulève quelques remarques :
On peut tout d'abord se demander quelle est sa consistance
juridique. On peut objecter que la partie signataire en l'occurence
le Polisario n'a aucune capacité à agir ; qui plus est, il n'est re-
connu ni par l'O.U.A., ni par l'O.N.U. Cette reconnaissance lui per-
mettrait l'octroi d'une personnalité internationale capable de lui
conférer une capacité fonctionnelle.
Ensuite, la conclusion de cet « accord » par la Mauritanie
contrevient à une règle élémentaire de droit international.
En effet un Etat ne peut se délier unilatéralment d'un engagement
international. De ce fait, cet « accord » viole le traité conclu entre
le Maroc et la Mauritanie le 14 Avril 1976 et portant délimitation
de leurs frontières communes.

Troisièmement, le chef de l'Etat marocain a maintes fois réité-


ré son refus de voir s'ériger un Etat tiers entre le Maroc et la
Mauritanie.
L' « accord » du 5 Août 1979 a eu pour conséquence l'inclusion
de OUED EDDAHAB au Royaume du Maroc. Les représentants des
populations sahraouies de l'ex Rio de Oro ont exprimé leur adhé-
sion à la décision royale par le truchement de la Baïa ou acte
d'allégeance et ceci conformément au droit coutumier marocain.
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INTRODUCTION
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Les conflits frontaliers restent une des préoccupations ma-


jeures des pays du tiers-monde. Ces différends naissent des espa-
ces mal délimités.
Le Conseil de la Société des Nations, dans l'affaire des li-
mites de l'Albanie fait ressortir l'importance de la délimitation
des frontières entre les Etats limitrophes. Il déclare que « le
Conseil est d'avis que des incidents constituant un danger pour
les bonnes relations entre pays voisins restent probables tant
que les frontières entre ces pays ne seront pas déterminées et
que la seule solution radicale de ces difficultés est d'établir des
frontières bien définies, acceptées et respectées par tous » (1).
Cette décision du Conseil de la S.D.N. illustre l'objet de
notre étude.
La délimitation partielle des frontières terrestres de l'Empire
chérifien, leur imprécison, leur contestation expliquent les re-
vendications territoriales marocaines et la recherche de solution
et d'une délimitation définitive acceptée par tous les pays limi-
trophes.
Le contentieux relatif aux frontières terrestres du Maroc
frappe par son ampleur et sa durée.
Il porte sur les enclaves septentrionales ou « présides » (2),
sur les confins algéro-marocains, c'est-à-dire d'une zone s'éten-
dant de Guir à la Hammada du Draa, et sur les territoires au sud
du Draa regroupant le Sahara occidental et la Mauritanie.
Ce contentieux remonte à l'année 1956 et ses effets restent
encore vivaces de nos jours, d'où son importance et son actualité.
Les frontières du Maroc ont fait l'objet de nombreux écrits,
mais il n'existe pas d'étude globale qui rend compte de toutes
les implications du sujet.
On dispose d'études partielles qui restent liées à des étapes
importantes de l'histoire du Maroc.
Les premières thèses datent d'avant 1914. Certaines traitent
de l'établissement francais au Maroc et touchent indirectement
aux questions de frontières (3).
D'autres portent directement sur la frontière orientale du
Maroc mais restent marquées par leur caractère approximatif.
Les frontières sont déduites des cartes plutôt que d'une inves-
tigation sur le terrain (4).
Une deuxième série d'écrits sur les frontières du Maroc fait
suite à l'indépendance du Maroc. Certaines constituent une ré-

(1) Journal officiel de la S.D.N., octobre 1924, p. 1378.


(2) Présides ou présidios. signifie prisons. Ces lieux ont servi à l'Espagne
de colonies pénitentiaires, d'où leur nom.
(3) Paul CHASTAND : « Les conditions d'établissement du protectorat fran-
çais au Maroc », Thèse Paris, 1913.
(4) Maurice FAUJAS : « La frontière algéro-marocaine », Thèse Grenoble, 1906.
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ponse aux revendications du parti de l'istiqlal et sont l oeuvre


des partisans de l' « Algérie française » (5). Ces oeuvres écrites
entre 1958 et 1960 sont cependant prématurées pour la connais-
sance de la position officielle du gouvernement marocain.
D'autres ouvrages, plus récents, envisagent la question des
frontières sahariennes du Maroc sur le plan historique (6) ou étu-
dient le contentieux territorial entre l'Espagne et le Maroc (7).
Dans le présent travail, nous nous proposons de faire une
étude globale et une synthèse de tous les problèmes concernant
le contentieux que posent les frontières terrestres du Maroc.
En raison de l'importance des questions traitées, nous avons
limité notre étude aux frontières terrestres et nous avons écarté
J'examen du contentieux relatif aux frontières maritimes et aérien-
nes.
L'établissement des frontières et des limites de l'Empire ché-
rifien est lié en partie à la présence française en Algérie et ré-
sulte de dispositions conventionnelles ou de simples situations
de fait, ou bien de traités conclus entre la France et l'Espagne,
sans la participation du Maroc. L'origine des frontières marocaines
provient de situations coloniales. L'ntrusion étrangère dans la for-
mation des frontières marocaines illustre l'opposition entre la con-
ception de la frontière en occident et celle du maghzen (8), et
rend complexe la solution du contentieux.

I. - LA PLACE DE L'EMPIRE CHERIFIEN DANS LES RELATIONS


INTERNATIONALES AVANT L'AVENEMENT DU PROTECTORAT
FRANÇAIS AU MAROC.
Le Maroc entretient depuis le XVIIIè siècle, des rapports avec
les Etats européens. Il conclut avec ces derniers plusieurs traités
bilatéraux dans le domaine de la navigation et du commerce. Les
relations avec les Etats étrangers se limitent aux seules villes
côtières.
Cependant, dès 1880, le Maroc est au centre des préoccupa-
tions internationales. Sa position géographique, ses richesses
potentielles, expliquent l'intérêt qu'il suscite auprès des chancel-
leries étrangères.
Nous constaterons que c'est l'intervention directe des Etats
européens, notamment la France et l'Espagne dans l'Empire ché-
rifien, qui pose pour la première fois le problème des frontières
au Maroc. Cette intervention est précédée de plusieurs phases.

(5) Philippe HUSSON : « Les frontières t e r r e s t r e s du Maroc - Paris, 1960. —


Marc-Robert THOMAS : « Sahara et Communauté », P.U.F., 1960.
(6) Frank E. TROUT : « Marocco's Saharan frontiers », Genève, 1969.
(7) Lazrak RACHID : - Le contentieux territorial entre le Maroc e t l'Espa-
gne », Dar el Kitab, Casablanca, 1974.
(8) Pouvoir central.
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La conférence de Madrid, du 3 juillet 1880, à laquelle parti-


cipent les Etats-Unis et onze Etats européens,, marque le début
de l'internationalisation de la « question marocaine ».
Cette convention confirme le régime du droit de protection,
codifie celui des capitulations et généralise la clause de la nation
la plus favorisée (9).
Le système de protection constitue une première brèche dans
l'indépendance de l'Etat marocain. '
Les défaites militaires successives du Maroc, par la France
en août 1844 et par l'Espagne en octobre 1859, font dépendre ce-
lui-ci, pour tout ce qui concerne le réarmement et la réorgani-
sation de son armée, des Etats européens.
Les contacts multiples avec l'Europe, les besoins d'une trans-
formation interne de l'Empire chérifien, nécessitent de nouvelles
ressources financières. Le Maroc fait de plus en plus appel aux
emprunts des banques étrangères. Ces appels trouvent un écho
favorable auprès des puissances européennes qui multiplient leurs
intérêts au Maroc.
Les Etats européens estiment être intéressés au Maroc à
des degrés divers.
La France contigüe à l'Empire chérifien en raison de ses
possessions algériennes, espère parachever son emprise sur les
territoires de l'Afrique du Nord.
L'Espagne, occupant des « présides » au nord du Maroc depuis
le XVIème siècle, manifeste son intention d'acquérir l'arrière pays.
L'Angleterre, contrôle le détroit de Gibraltar qui commande
la méditerranée, convoite Tanger ou du moins, oeuvre pour sa
neutralisation.
L'Allemagne, est préoccupée par les richesses minières du
nord et du sud du pays.
L'Italie, influente en Tripolitaine, est attentive à tout ce qui
touche la méditerranée.
La conciliation de ces différents intérêts résulte de la politi-
que française au début du siècle,, qui consiste à faire prédominer
le rôle de la France au Maroc, moyennant des compensations
territoriales et des accords internationaux avec les Etats euro-
péens intéressés au sort de l'Empire chérifien.
Cependant, tous ces traités conclus avec ces Etats insistent
sur l'intégrité territoriale du Maroc, menacé de démembrement.
C'est pour éviter une telle dislocation de l'Empire que les sultans

(9j Lucien FELIX : « Le statut international du Maroc d'après les traités -,


Pédone, 1928. Le système de protection permet à certains ressortissants
marocains de s e déclarer protégés d'un Etat signataire de la convention
de Madrid et de ce fait, d'échapper à la juridiction locale e t de béné-
ficier d'une immunité fiscale.
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successifs furent amenés à conclure des traités qui délimitent


une partie du territoire chérifien.
De ces traités et des accords entre la France et l'Espagne
avec le Maroc ressort le triomphe de la conception occidentale
de la frontière sur la conception maghzénienne de la limite.

II. — LA CONCEPTION MAGHZENIENNE DE LA LIMITE

Le territoire représente généralement la sphère où s'exerce


la souveraineté de l'Etat. Il doit présenter des limites précises ;
ces limites résultent d'une opération de délimitation de la fron-
tière entre les Etats voisins. Cette conception occidentale, rigide
et fonctionnelle de la frontière, se heurte à la notion de limite
conçue par le maghzen.
Cette dernière est intimement liée à la configuration géo-
graphique du territoire marocain et à la nature du pouvoir ché-
rifien.
Les zones périphériques orientales et septentrionales de
l'Empire chérifien se caractérisent par leur aspect désertique et
rendent difficile le tracé d'une frontière rigide.
Cependant, le territoire marocain trouve sa limite dans la
reconnaissance des populations de ces zones, de leur apparte-
nance à l'Empire chérifien. De ce fait, ce territoire n'est pas ex-
tensible.
Les protestations successives des différents sultans à l'égard
des interventions étrangères dans les confins orientaux et méri-
dionaux, donnent des indications sur les limites de leur Empire.
L'originalité de l'Etat marocain explique, en partie, la conception
maghzénienne des limites.
La souveraineté du sultan résulte de la beïa ou acte d'allé-
geance des populations des différentes régions du Maroc. Le con-
sentement de la Communa'uté était nécessaire pour l'intronisa-
tion du sultan. Une fois exprimé, l'accord est irrévocable.
L'adhésion des populations à la souveraineté du sultan à
travers l'acte l'allégeance détermine la configuration géographique
du territoire.
Cette méconnaissance de la structure interne de l'Empire
chérifien montre les délimitations artificielles opérées par l'Es-
pagne et la France sur le territoire marocain et fait que le Maroc
n'a pas participé à la formation de ses frontières.
L'établissement de ces frontières et limites, est le fruit de
circonstances conjoncturelles, historiques, géographiques et po-
litiques.
Les limites des « présides » résultent d'une situation de fait,
provenant de leur conquête par l'Espagne depuis le XVIè siècle.
La frontière orientale du Maroc est délimitée partiellement
par le maghzen et la France, en Mars 1845, puis résulte des li-
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mites administratives unilatérales effectuées par la France de


1900 à 1934.
Quant à la frontière méridionale, elle est le produit d'une
entente directe entre la France et l'Espagne, opérée après des
tractions diplomatiques de 1900 à 1912. Ces différentes délimi-
tations dans le temps, et à l'insu du Maroc rendent compte de
la complexité du contentieux au moment de l'indépendance du
royaume chérifien et de ses difficultés de règlement.

III. — LES CARACTERISTIQUES DU REGLEMENT


DU CONTENTIEUX
L'occupation successive des différentes parties du territoire
marocain, a engendré un statut juridique divers : zone interna-
tionale, colonie, protectrat.
L'unité de l'Empire chérifien constitue pour le mouvement
nationaliste et le gouvernement marocain, une importance vitale
et traduit l'importance des revendications territoriales marocai-
nes et des difficultés du règlement du contentieux, qui s'oriente
autour de deux idées : la reconnaissance par le Maroc de nou-
velles situations et l'échelonnement dans les modalités du règle-
ment du contentieux.

A. - LA RECONNAISSANCE PAR LE MAROC DE NOUVELLES


SITUATIONS
Les revendications marocaines à l'égard des territoires des
confins algéro-marocains et de la Mauritanie doivent s'apprécier
en fonction du nouveau contexte international.
Ces revendications, qui autrefois étaient adressées à la Fron-
ce, concernent des Etats nouvellement indépendants : la Mauri-
tanie et l'Algérie.
Nous montrerons comment les règles juridiques, dégagées par
des organisations internationales (organisation de l'unité africai-
ne et organisation des Nations-Unies), l'adhésion de la quasi-
totalité des Etats africains au principe de l'intangibilité des fron-
tières et la proclamation solennelle de ce principe par l'O.U.A. ont
contribué à consolider les Etats mauritanien et algérien, et à afbi-
blir les t h è s e s revendicatives marocaines.
La Mauritanie devient membre de la Communauté française
le 5 octobre 1958 et de l'O.N.U. le 31 octobre 1961.
Le particularisme maure, le renforcement de la position de
l'Etat mauritanien à l'intérieur et à l'extérieur, incitent le gouver-
nement marocain à reconnaître la république islamique de Mau-
ritanie.
L'accession de l'Algérie à l'indépendance le 3 juillet 1962,
crée une situation nouvelle. Ses frontières de l'ouest et du sud-
ouest résultent des traités conclus entre la France et le Maroc,
et des limites administratives tracées par la France pour séparer
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les compétences des autorités de l'Algérie et celles de la rési-


dence française au Maroc.
Le référendum qui sanctionne l'indépendance de l'Algérie
s'est déroulé à l'intérieur de ce nouveau cadre.
Nous essayerons de voir comment l'Algérie justifie sa suc-
cession à ces nouvelles délimitations et comment le Maroc est
amené à accepter ses nouvelles frontières.

B. - UN CONTENTIEUX ECHELONNE DANS SES MODALITES


DE REGLEMENT
Le réglement du contentieux territorial hispano-marocain, est
marqué par différentes étapes liées à des considérations écono-
miques, militaires et conjoncturelles. L'importance du conten-
tieux explique la place de la diplomatie et le recours à la négo-
ciation pour régler les différends entre l'Espaqne et le Maroc,
au sujet de Tarfaya, Ifni, et le sahara occidental.
La rétrocession de Tarfaya a trait à des événements militai-
res. L'armée de libération marocaine libère Ifni, Tarfaya et la quasi
totalité du sahra occidental. Cette situation oblige l'Espagne à
restituer Tarfaya au Maroc le 1er Avril 1958. Les attaques de l'ar-
mée de libération ont pour conséquence le refroidissement des
relations hispano-marocaines.
A partir de 1962, les deux pays inaugurent une nouvelle ère
de coopération et décident de régler par la n-aqociation tous les
problèmes se rapportant au contentieux territorial qui les oppose
au sujet des deux territoires sahariens : Ifni et Sahara occidental.
Mais la découverte de nouvelles richesses au Sahara occi-
dental, en 1963, incite l'Espagne à retarder toute solution de règle-
ment du sort de ce territoire. La décolonisation des deux territoi-
res intervient à des moments divers.
Depuis la rétrocession de Tarfaya, en 1958, Ifni représente
une véritable enclave dans le territoire marocain. Nous verrons
comment cette situation et le peu d'importance économique d'Ifni
influeront sur une décolonisation pacifique.
Quant au Sahara occidental, il représente une situation com-
plexe où s'affrontent des revendications territoriales contradic-
toires et des intérêts divers.
Le Maroc et la Mauritanie revendiquent le territoire en rai-
son des titres juridiques et ethniques.
L'Algérie s'intéresse au devenir du territoire pour des con-
sidérations géo-politiques.
L'Espagne s'oriente vers une politique consistant à accorder,
dans une premier temps, l'autonomie puis l'indépendance du ter-
ritoire.
Cependant, malgré ces positions divergentes, tous ces Etats
s'accordent sur un point : l'autodétermination des populations
sahraouies.
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Nous nous attacherons à expliquer comment ces Etats con-


çoivent l'autodétermination en insistant sur la position de la
puissance administrante.
Nous montrerons comment les événements survenus au Sa-
hara occidental, dans les années 1974-1975, ont orienté et influen-
cé le réglement tripartite de la question sahraouie. Celui-ci s'est
effectué en tenant compte de considérations géographiques histo-
riques, juridiques et ethniques propres à la région.
Pour appréhender l'ensemble de ces questions soulevées,
nous proposons de retracer dans une première partie, les don-
nées de base du contentieux territorial.
Dans une seconde partie, nous nous attacherons à étudier
les modalités du réglement de ce- contentieux.
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PREMIERE PARTIE
LES DONNEES DE BASE
DU CONTENTIEUX TERRITORIAL
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Le tracé des frontières terrestres du Maroc est intimement


lié au phénomène colonial. Ce tracé, complété par l'établisse-
ment des limites administratives entre les autorités d'Alger et
celles de la résidence française au Maroc, a suivi les aléas de
la conquête qu'on présentait sous forme de pacification.
Le Maroc, en raison des considérations physiques, géogra-
phiques, historiques, ignorait la conception rigide et fonctionnelle
de la frontière telle qu'on la présentait en Occident. Le caractère
nomade des tribus sahariennes, cantonnées dans les confins mé-
ridionaux et orientaux du Maroc, posait un problème sérieux à
la France et à l'Espagne quant à la délimitation des frontières. :
CHAPITRE 1.

Cette délimitation arbitraire, basée sur la force, rencontra


une vive opposition de la population et du gouvernement chéri-
fien, malgré les justifications juridiques avancées par les deux
puissances coloniales. : CHAPITRE II.
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CHAPITRE I

LE PROCESSUS DE FORMATION DES FRONTIERES


DE L'EMPIRE CHERIFIEN

L'établissement des frontières terrestres du Maroc est né des


vicissitudes et des contingences historiques.
Les enclaves septentrionales ont été le fait d'une longue con-
quête qui remontre à la fin du XVème et au début du XVIèrne
siècles. La frontière orientale, incomplètement délimitée par le
traité de Lalla. Marnia du 18 mars 1845 et par les protocoles du
20 juillet 1901 et du 20 avril 1902, a été prolongée par le tracé
des limites administratives qui ont suivi !a progression de la pa-
cification française au Maroc et qui répondaient au souci de sé-
parer les compétences administratives des autorités françaises
en Algérie et au Maroc.
Quant à la frontière méridionale, elle résulte de longues trac-
tations diplomatiques entre les puissances coloniales et princi-
palement la France et l'Espagne.

SECTION 1
LES ENCLAVES SEPTENTRIONALES

L'Espagne possède sur la côte marocaine de la méditerranée


« cinq présides J) ou places de souveraineté. Deux « présides »
majeurs : Ceuta et Melilla, et trois « présides J) mineurs : Le
Penon de Velez de la Gomera, le Penon d'Haihucemas et les îles
Chaffarines (10).
En raison de la situation insulaire des trois « présides J) mi-
neurs dont nous parlerons succintement. nous nous bornerons à
étudier avec plus de détails, Ceuta et Melilla, qui sont enclavées
à l'intérieur du territoire marocain..
Pour mieux comprendre le différend entre le Maroc et l'Es-
pagne au sujet des « présides », il convient de tracer l'origine
historique et les titres juridiques dont l'Espagne se prévaut et
qui résultent des traités concernant la délimitation.

(10) Voir pour plus détails : Guy HERAUD : « Aperçu sur l'organisation des
territoires espagnols d'Outre-Mer -, Revue Juridique Politique de l'Union
française, 1954, pp. 303-304.
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§ 1. — L'ORIGINE HISTORIQUE DES « PRESIDES »


L'année 1492 marque la chute de Grenade et la fin de la do-
mination maure en Espagne. La politique espagnole fut alors orien-
tée vers li'dée de revanche et de conquête du Maroc.
En 1494, une bulle pontificale accordait à l'Espagne un droit
sur les royaumes barbaresques d e l'Afrique. Dès lors, l'Espagne
invoqua pour justifier toute intervention au Maroc, ces « droits
historiques » nés des bulles pontificales et du testament d'Isa-
belle la catholique (11).
En 1496, Pedro Estopignon s'empara de Melilla qui fut occu-
pée par l'Espagne en 1556.
Le roi Jean 1er du Portugal s'empara de Ceuta en 1415 qui
devint espagnole quand Philippe Il annexa le Portugal en 1580.
Le Penon de Velez fut acquis en 1508 par Ferdinand V.
Le Penon d'Alhucemas fut cédé en 1673 par le roi saâdien
el Ghalih Billah au roi Charles II afin d'empêcher les turcs de
s'installer sur la côte méditerranéenne du Maroc.
Les îles Chaffarines, au nombre de trois, furent occupées le
6 janvier 1848 sous le règne d'Isabelle Il pour servir de défense
à Melilla.
Les « présides » sans importance économique et à faible
densité humaine, furent jusqu'au XIXème siècle des lieux de dé-
portation.
Les sultans successifs et surtout les tribus du Rif s'acco-
modèrent difficilement de la présence espagnole aux « présides »
qui firent l'objet de nombreux harcèlements et d'attaques.
Pour préserver les « présides » les deux Etats décidèrent de
les délimiter.

§ II. - LA DELIMITATION DES « PRESIDES »


Au XVIIIème et au XIXème siècles, furent conclues de mul-
tiples conventions entre l'Espagne et le Maroc, consécutives aux
sièges et aux attaques des « présides ».
La première convention en date, est celle du traité de paix
et de commerce, du 26 mai 1767 (12). L'Espagne demandait une
révision des limites territoriales qui résultaient d'une simple si-
tuation de fait, acquise sur le terrain depuis la conquête, mais
se heurta au refus du sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah.

(11) Voir sur cette période : Marcel DONNADIEU : « Les relations diplo-
matiques de l'Espagne e t du Maroc », Thèse Montpellier 1931, pp. 26 à
28.
(12) Pour le texte de la convention, voir Ph. HUSSON : « La question des
frontières t e r e s t r e s du Maroc, Paris 1960, p. 99.
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On renouvela cependant, les limites antérieures au moyen


de pyramides de pierres.
Un deuxième traité fut conclu à Méquinez (Meknès) le 1er
mars 1799 (13).
Les limites territoriales des places de souveraineté ne su-
bissaient aucune modification, cependant le maghzen promettait
de respecter les limites de Ceuta et veillait à la tranquillité de
Melilla du Penon de Velez et d'Athucemas, menacés par les tribus
marocaines voisines.
Mais les attaques répétées des tribus du Rif et l'interven-
tion énergique des espagnols, entraînèrent la rupture du statu-
quo et nécessitèrent des délimitations plus précises.

A. - LA DELIMITATION DE MELILLA
Une convention fut signée à Tétouan, le 24 août 1859, rela-
tive à la sécurité des « présides », et à l'étendue des limites de
juridictions de Melilla (14).
Le maghzen consentait à l'Espagne, selon l'article 1er de la
convention, la possession et la pleine souveraineté du territoire
rapproché de la place espagnole de Melilla, jusqu'aux points les
plus proches à la défense et à la tranquillité de ce « préside ».
L'article 3, prévoit une délimitation nouvelle allant de la côte mé-
diterranéenne au sud des possessions espagnoles, qui limitera
le territoire et la juridiction de Melilla.
Un terrain neutre sera fixé entre la juridiction espagnole et
marocaine ; le maghzen placera un caïd sur les limites de Melilla
et dans le voisinage du Penon de Velez et d'Alhucemas pour dé-
courager toute attaque des tribus voisines.
Une commission mixte de délimitation prévue par l'article 2,
consigna ses travaux dans la convention du 26 juin 1862. Le nou-
veau territoire incorporé à Melilla pour assurer sa défense fut
d'une longueur de la portée d'un coup de canon de calibre 24 en
mètre ancien, c'est-à-dire, 2900 mètres.
La commission traça une ligne allant du sud de Melilla vers
l'ouest, et de l'ouest vers l'est, pour se terminer sur la côte escar-
pée au nord de la mer (15).

B. - LA DELIMITATION DE CEUTA
En 1859, les tribus des Anjera détruisirent une redoute es-
pagnole à la limite du territoire de Ceuta. A la suite de cet inci-
dent, l'Espagne déclara la guerre au Maroc, occupa la. ville de

(13) Voir Ph. HUSSON. p. cit., p. 100


(14) DONNADIEU, op. cit., pp. 64-65.
(15) Voir annexe p. 200-201 ...1
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Tétouan et, sur les médiations de l'Angleterre un traité de paix


et d'amitié fut signé à Tétouan, le 26 avril 1860.
L'article 3 de ce traité prévoit une extension du territoire
de Ceuta pour dissuader toute attaque des tribus voisines, depuis
la mer en suivant les hauteurs de Sierra Bullones jusqu'au ravin
d'Anghera (16).
Une commission mixte est prévue pour marquer les limites
convenues, de même un caïd ou gouverneur est placé à la limite
d'une zone neutre pour prévenir toute attaque.
Ces deux traités relatifs à Melilla et Ceuta sont à plus d'un
égard similaires, car ils aboutissent à des annexions territoriales,
en raison des considérations stratégiques, à la création d'une
zone neutre autour des « présides », et à l'installation d'une garde
marocaine pour préserver la paix des places de souveraineté. A
la veille du protectorat français au Maroc, l'Espagne viola ma-
nifestement les traités du 24 août 1859 et du 26 avril 1860, en
occupant les terrains neutres qui restèrent marocains en se fon-
dant sur la déclaration franco-anglaise du 8 avril 1904 qui énonce :
« Les deux gouvernements conviennent qu'une certaine quantité
de territoire marocain adjacente à Melilla, Ceuta et autres
« présides -, doit, le jour où le sultan cesserait d'exercer sur
elles son autorité, tomber dans la sphère d'influence espa-
gnole -(17).
L'occuppation des territoires adjacents aux « présides - fut
réalisée en février et mars 1908, malgré les protestations de
la France (18).
En conclusion, les frontières de Ceuta et Melilla enclavées
en territoire marocain, résultent d'une conquête militaire et sont
fixées respectivement par les conventions du 24 août 1859 et du
26 juin 1862, et par le traité du 26 avril 1860 et l'acte de délimi-
tation du 17 novembre 1860.

§ III. - LES JUSTIFICATIONS ESPAGNOLES DE L'OCCUPATION


DES « PRESIDES ».
L'ancienneté de la conquête fait des « présides » des colo-
nies de peuplement et rend difficile la solution du contentieux
hispano-marocain. Cette situation paradoxale d'un territoire co-
lonisé avec une population sujette de !a puissance administrante,
se retrouve dans des termes identiques dans le cas de Gibraltar
et pose le délicat problème des modalités de décolonisation des
petits territoires.

(16) Voir annexe p. 198


(17) C.A. COLLIARD et A. MANIN : « Droit international et histoire diplo-
matique, documents choisis », Tome 2, édition Montchrestien, 1970 p. 54.
(18) On pourra consulter, pour cette période la t h è s e de Lazrak RACHID :
« Le contentieux territorial entre le Maroc e t l'Espagne ." Dar el Kitab,
Casablanca 1974, pp. 203 à 205.
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A. - L'ANCIENNETE DE LA CONQUETE

La conquête des « présides » date du XVème et XVIème


siècles. Le Général Franco, répondant à une question d'un jour-
naliste, déclarait à propos du sort de Ceuta et Melilla :
« Définitivement, dans le cas de nos places de souveraineté
d'Afrique du Nord, il n'y a eu le moindre doute : une présence
espagnole séculaire et ininterrompue fait notre droit incontes-
table - (19).

Ainsi, le Général Franco justifie le titre juridique de la pré-


sence espagnole aux « présides » par une possession ininterrom-
pue en invoquant la prescription acquisitive.

Quelle valeur juridique accorde-t-on à cette institution dans


le cadre de l'acquisition de territoire ?
Selon le Professeur ROUSSEAU, la jurisprudence admet la
prescription « s'il y a silence du souverain initial et possession
paisible, c'est-à-dire, exercice effectif, continu et sans lacunes
de la souveraineté territoriale - (20).

Or, aucun élément de la définition ne prévaut dans la situa-


tion des « présides » ; depuis leur occupation jusqu'à la fin du
XIXème siècle, ils sont soumis à des attaques successives du
maghzen et des tribus voisines.

C'est ainsi que le sultan Moulay Ismaël assiégea Melilla et


son fils Ceuta, pendant une durée de 27 ans, à la fin du XVIème
siècle. En 1771, le sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah attaqua
Melilla et en 1780, le sultan Moulay Yazid assiegea Ceuta.

Les attaques des « présides » par les tribus du Rif se suc-


cédèrent et aboutirent à la guerre hispano-marocaine de 1859 (21).
Qui plus est, le gouvernement espagnol faillit abandonner les
« présides ». En 1767, les espagnols décidèrent de renoncer aux
« présides » mineurs en les cédant au maghzen : Projet repris
en 1791, 1801, 1811, 1802, 1821.

En 1822, l'Espagne dépêcha à Tanger un négociateur pour


l'abandon de Melilla (22).

En conclusion, il n'y a pas de possession ininterrompue et


paisible des espagnols aux « présides ».

(19) Figaro, Juillet 1958.


(20) Charleis ROUSSEAU : « Droit international public », Précis Dalloz,
1970, p. 151.
(21) Pour les attaques et les sièges des « présides », on pourra consulter
Jean ALENGRY : « Les relations franco-espagnoles et l'affaire du
Maroc », Thèse, Paris 1920, p. 68 et 69.
(22) Voir Maghreb, juillet-août 1965, p. 5.
La base juridique du titre espagnol résulte d'une conquête
pérennisée par une présence coloniale de quatre siècles, sanction-
née par des traités inégaux.
En outre, le temps n'est pas un facteur de stabilisation de
situations illégales et comme l'affirme Hefter : « un siècle de
possession injuste ne suffit pas à enlever à celle-ci le vice de
son origine » (23).
En résumé, tous les traités procédant d'une conquête d'un
territoire étranger ne peuvent se prolonger indéfiniment.
Les traités, pour se maintenir, doivent se conformer au droit
international contemporain, en raison des règles du droit inter-
temporel (24). Or, le droit international contemporain, répudie
toute situation coloniale en vertu des principes du droit de la
décolonisation.

B. - LA PLACE DES « PRESIDES » DANS LE CADRE DE LA


DECOLONISATION
Les revendications marocaines sur les « présides » remon-
tent en mars 1956, dès la proclamation de l'indépendance, et sont
inspirées par le parti de l'Istiqlal, en la personne de son leader,
Allal el Fassi.
Les revendications officielles datent de l'année 1960 où le
Maroc qualifie les « présides » de « territoire non autonome »
et demande, à cet effet, des négociations avec l'Espagne (25).
Mais, devant l'intransigeance espagnole et l'ampleur des reven-
dications territoriales marocaines à l'égard de l'Algérie et de la
Mauritanie, le Maroc tait ses revendications sur les « présides »
pour privilégier celles sur le Sahara occidental et Ifni.
Ainsi, il semblerait que lors de la rencontre de Barajas. entre
le Roi du Maroc et le Général Franco, le 6 juillet 1963, le Maroc
ait consenti au statu-quo sur les « présides », en vertu de quoi,
l'Espagne accepterait de régler avec le Maroc la question d'Ifni
et du Sahara occidental (26).

(23) Cité par FAUCHILLE : « Traité de droit international public », 1925,


p. 759.
(24) Le droit intertemporel permet de déterminer entre plusieurs règles de
droit qui s e sont s u c c é d é e s dans le temps, celle qui doit être appliquée
à un cas donné.
(25) Voir Françoise de la SERRE et Octave MARAIS : « Les présides » au
Maroc et Ifni », Revue française de sciences politiques, 1968, p. 347.
(26) Le Monde, 6 juillet 1963. La rencontre de Barajas fut précédée d e négo-
ciations diplomatiques entre les deux Etats. La décision du Maroc de
dissocier l'ensemble de s e s revendications territoriales, en isolant le
problème des « présides » se résume dans la déclaration d'Allal el Fassi,
ministre d'Etat : « L'Espagne cherche avec un esprit plus libéral, des
solutions possibles au problème des territoires sahariens, les seuls
qui intéressent le Maroc pour le moment ». Le Monde, 23 novembre
1962.

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