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Maroc/ Mauritanie Les Deux M du Maghreb vont-ils commencer à

s'aimer?
8 juin 2014, 10:53
Alors qu’avec l’avènement du Jeune Sultan Moulay Abdelaziz, en 1894 on assiste progressivement au
déclin du grand Empire Chérifien, C’est dans les derniers jours de l’année 1902 que commence
l’occupation du pays maure.
Depuis 1899, on ne cessait dans les bureaux parisiens du Ministère des Colonies, d’élaborer des projets
pour leur annexion aux autres possessions françaises de l’Afriqueoccidentale. Xavier Coppolani en est
l’initiateur :
"En pays musulman, le mot religion remplace le mot patrie. L'Islam est un. Toutes les fois qu'on y
touche sur un point quelconque du territoire où il est implanté, les effets se font ressentit partout où il
y a des croyants".

Avec Copollani va s'effectuer la première phase d'implantation française dans les régions situées sur la rive
septentrionale du fleuve Sénégal avec l’implantation au Trarza en 1903. Au Brakna en 1904 Au Tagant en
1905.
La France arrive dans une Région extrêmement troublée, les deux Emirats du Brakna et du Trarza surtout,
ne cessant de se confronter. Ils se livrent une guerre sans merci créant une situation d’instabilité politique.
Une série d’assassinats et d’agitation agite le bas Sénégal, les Trarza n’ayant jamais cessé de nourrir de
vieilles ambitions expansionnistes à l’endroit des Brakna . Par impossibilité de s’entendre ils vont se jeter
dans les bras du Français Coppolani l’initiateur de la fameuse politique Maure en France. Celui ci
s'opposera en Mauritanie contre ses trois principaux marabouts :

 Cheikh Sidiya Baba, son autorité était très forte sur le Trarza, Brakna et le Tagant ;
 Cheikh Saad Bouh, son pouvoir s'étendait jusqu'au Tagant et au Sénégal
 Cheick Ma el Aynin, demi-frère de Cheikh Saad Bouh, chef de l'Adrar et du Nord ainsi que du Sahara
espagnol et du sud du Maroc..

Cheikh Ma al Aynin essayera de contrer les deux autres marabouts ainsi que l'expansion coloniale
française. Comme le Général Faidherbe l'avait suggéré cinquante ans plus tôt, la clé de la pacification de la
Mauritanie se trouvait dans l'Adrar. Or le Cheikh Ma al Aynin a compris et visualisé l'ampleur des visées
Française. Il reconnaissait la souveraineté du Roi du Maroc sur la Mauritanie et fort de ce droit et de ce
soutien ne voulait pas négocier avec des envahisseurs!

C’est en décembre 1899 que la France décide unilatéralement de regrouper sous le nom de Mauritanie,
toutes les régions Maures qu’elle compte conquérir comprises entre le Fleuve Sénégal au Sud, de
Tombouctou à l’Est, jusquà l’Oued Noun au nord (Goulimine).

Le Maroc très affaibli par la Bataille d’Isly mené contre la France pour protéger Abdelkader le leader
Algérien, ne peut que protester. Le ministre français des colonies, Felix Faure plus tard Président de la
République Française, crée la « Mauritanie occidentale ». L’Espagne mécontente, obtient que la frontière
Nord de la Mauritanie soit limitée à Oued Dahhab où sont déjà stationnées quelques troupes.
En 1900 une convention Franco Espagnole est signée fixant la frontière entre la Mauritanie et le
Protectorat Espagnol au Sahara Marocain.
Que s’est-il passé en 1899, année où la situation diplomatique du Maroc change du tout au tout.

L'année 1899 survient l’incident de Fachoda au Soudan sud. Incident à partir duquel la France et


l’Angleterre ont failli se précipiter dans la guerre à propos de leurs rivalités en Afrique. Or l’Angleterre et
la France ont déjà connu dans le passé une guerre meurtrière de cent ans…Puis une guerre féroce en
Amérique, la France se bat aux côtés des Américains contre l’Angleterre. Ces guerres, elles en ont le
souvenir cuisant et ne veulent pas les recommencer!
Cependant à Fachoda, c’est un choc frontal de gueules ouvertes et de canines aiguisées, pile poil au
moment du repas des fauves, lors de la grande prédation coloniale. La France vient d’être exclue en
Egypte... Elle plante son drapeau à Fachoda au Soudan!
Les Anglais ne l’entendent pas de cette oreille. L’Italie pendant ce temps annexe l’Ethiopie ! Il faut aller
très vite, partout les grandes puissances avancent rapidement leurs pions sur le globe terrestre.

Lord Kirchner exige que le drapeau Français soit enlevé de Fachoda. Les opinions publiques des deux pays
se déchainent. Les Anglais ont toute une troupe sur Fachoda, les Français la mission Marchant. Le ton
monte, La presse, les gouvernements s’excitent…on est à un cheveu de la guerre.
Le déséquilibre des forces est important en défaveur de la France! Celle-ci, recule !
En échange de la promesse française de ne pas gêner les intérêts Anglais en Egypte et au Soudan, Londres
allié du Maroc souvent aux termes d’accords secrets, laisse brutalement à Paris, tout loisir d’établir
un protectorat sur le Maroc !La France a désormais les mains libres pour sa conquète du Maroc.
Cette concession est ouvertement dirigée contre l’Allemagne qui ne cache pas ses ambitions dans ce pays.
Lors des révoltes Marocaines le soutien de Londres à la France ne fera jamais défaut.
La France échange donc un territoire qui ne lui appartient pas, le Soudan et surtout son Or qui fait rêver les
Européens, contre une possession stratégique, contrôlant l’entrée de la Méditerranée face à Gibraltar
Le Royaume-Uni, de son côté, se libère de vingt années de dissensions sur la question africaine et donne un
gage de confiance à un futur allié.

On imagine combien dans tout l’Empire Chérifien ces informations alarmantes sont suivies malgré le
manque de communication… la radio ne sera introduite que dans les années 30. Le bouche à oreille
fonctionne parfaitement.
Dans le courant du mois de janvier 1901, des informations signalent que le Maroc cherche à créer
une coalition contre la présence Française. Et c’est cette situation qui menace sérieusement l’influence
française dans cette partie de l’ouest africain qui va hâter la pénétration, et l’occupation militaire du pays
maure.
En 1903 le « Protectorat des pays maures du bas-Sénégal » est décrété par la France.
Peu de temps après, en octobre 1904, la Mauritanie devient un « territoire civil » ayant à sa tête un
commissaire général du gouvernement, fonction créée sur mesure pour Xavier Coppolani.

En janvier 1920, la Mauritanie devient une « colonie autonome » rattaché à l’AOF. Elle gardera ce statut
jusqu’en 1946.
En 1946, la Mauritanie entre alors dans le cadre des territoires d’Outre-Mer. Elle est rattachée à la
Fédération de territoires qui constituent l’Afrique occidentale française avec le Sénégal, le Soudan, le
Niger, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Dahomey et la Haute-Volta.
En 1957, un changement des institutions est prévue par la Loi-Cadre de 1956.
La principale innovation résidait en la création d’un conseil de gouvernement élu par l’assemblée
territoriale, mais dont les membres qui portaient le titre de ministre n’étaient pas responsables devant cette
assemblée.
Le gouverneur Français présidait de droit ce Conseil, assisté d’un vice-président.
Le poste de vice-président échut en mai 1957 à un jeune avocat, ancien interprète de l’administration,
Moktar Ould Daddah.
Celui-ci dans l’euphorie de la période des Indépendances va travailler à l’indépendance de ces territoires
réunis par la France et sur lesquels elle compte bien garder une main mise politique et économique.

De son côté, depuis l'irruption des grandes puissances, le Maroc a toujours revendiqué sa
Souveraineté sur ces territoires Mauritaniens!

Depuis l'épopée de Youssef Ibn Tachfin qui fonde la dynastie berbère des Almoravides sunnites, c'est elle
qui régnera sur le Maroc jusqu’en 1147 et fixera le pôle aimanté du pays vers le désert.
Issus d’un peuple nomade saharien, les Almoravides furent convertis à l’Islam et entraînés au maniement
des armes. Ils formèrent très vite une importante confrérie de guerriers, prête à conquérir un Empire sous le
commandement de leur Souverain.
Ils étendront quelques années plus tard leur domination sur le Ghana, sur les circuits commerciaux
sahariens et sur l'Espagne musulmane.
Youssef ibn Tachfin exercera ainsi son pouvoir sur l’Andalousie et le Maghreb.

De concert avec son allié naturel, le Mali puisque l’Empire Chérifien s’étendait jusqu’à Tombouctou
où la prière était dite au nom du Sultan du Maroc, de 1960 à1963, le Maroc fera tout pour contrer
l’indépendance de la Mauritanie.
Il est également soutenu par le Ghana et le Sénégal. Horma Ould Bahana député représentant la Mauritanie
à l’Assemblée Nationale française mais affilié à la Tijaniya sera un puissant acteur du rapprochement
Marocco/Mauritanien.

Sitôt indépendant, le 15 Octobre 1956, le Maroc affirme sa souveraineté sur Ifni, la Mauritanie et le
Rio de Oro.
Le 12 Novembre 1958 une commission des affaires frontalières et saharienne est créée au Ministère de
l’intérieur.
Quelques jours plus tard a lieu la première émission, « la Voix du Sahara Marocain », chronique de la
Radio Nationale Marocaine, en direction de la Mauritanie.

Le 25 Février 1958 dans un discours qu’il prononce dans l’extrême sud Marocain à M’Hamid, le
Souverain Mohammed V pose officiellement la question des revendications Marocaines après avoir
exalté la fidélité des tribus Sahariennes « et la joie qu’il ressent à les entendre réaffirmer leur fidélité
au trône Alaouite et leur attachement à la Nation Marocaine, unie et indivisible.
Il s’exprime en ces termes : "Nous poursuivons Notre action pour le retour de Notre Sahara dans le cadre
du respect de Nos droits historiques et conformément à la volonté de ses habitants »

Le 27 Mars 1958, après le discours de M’Hamid, l'émir du Trarza, Mohammed Fadel Ould Oumer,
et deux ministres très importants du gouverneur mauritanien, Dey Ould Sidi Baba et Mohammed el-
Mokhtar Ould Bah, arrivèrent au Maroc et font allégeance à Mohammed V, exprimant :"le désir de
tout le peuple mauritanien de voir la Mauritanie retourner au sein de la mère patrie".
Les Thèses Marocaines sont moins fondées sur le droit Occidental devenu International et qui n’est pas leur
droit d’origine, que sur la conception musulmane du territoire qui est la leur. Selon la doctrine islamique le
territoire n’est pas lié à l’Etat…le territoire musulman, le Dar el Islam opposé au dar El Arb, est formé sur
le jus religionnis. Le Maroc depuis 788 en est le modèle par excellence.
La prière en Mauritanie était faite au nom du Sultan du Maroc.

"Ni le Roi ni le peuple martèle Allal el Fassi n’ont le pouvoir d’autoriser aucun des territoires
marocains à opter pour une indépendance autre que l’Indépendance Marocaine. Pas plus que Fes ou
Rabat, la Mauritanie n’a le droit de se séparer du reste du Maroc ! Le Roi et le Peuple auraient le
devoir de contraindre la Mauritanie à sauvegarder l’Unité de la Patrie ! »

En 1956 Horma Ould Babana ancien député de Mauritanie à l’assemblée Nationale Française s’installe à
Rabat ainsi qu’un descendant des Ma El Ainine désigné par le Roi Mohammed V comme représentant du
Sahara à l’assemblée Nationale Marocaine.

Ce dernier est l’Héritier du grand chef spirituel Ma el Aïnine : Le grand Cheick Mohammed al-
Fadhil du Hodh.

Ma El Aïnine se partageait avec ses deux frères, Sa’ad buh et Cheikh al Hadrami, la direction spirituelle
des populations Mauritaniennes s’étendant entre l’Adrar et l’oued Noun. Son influence était immense dans
le Saghuiet el Hamra. Il était l’aimé et le très estimé des Sultans, Moulay Abderrahmane et surtout du
Grand Moulay Hassan. Le Sultan Moulay Abdelaziz à son tour, le fit recevoir dans une pompe jusqu’alors
inconnue à Marrakech où le ban et l’arrière ban de la ville sortirent pour l’acclamer.

Sa Majesté Mohammed V qui possède à ce moment là la carte spirituelle de l’Empire dans ses gènes,
inaugure une vaste campagne diplomatique pour empêcher la création de la Mauritanie sur les
décombres de l’Empire de ses aïeux.
Sa tournée internationale est composée de tous les mauritaniens qui reconnaissent le caractère Marocain de
la Mauritanie. L’aboutissement de cette spectaculaire campagne écrit le Président Mauritanien, Ould
Daddah fut la décision connue sous le nom de Chtaurah au Liban où le Comité politique de la ligue
arabe résolut : « de soutenir le Maroc dans sa décision de récupérer la Mauritanie en tant que partie
intégrante de son territoire National et d’appuyer la démarche Marocaine aux Nations Unies."

Mokhtar ould Daddah précise : « Je dois à la vérité historique de rappeler la position modérée, et même
compréhensive à notre égard, du Prince héritier, alors vice Président du Gouvernement, Moulay Hassan II.
Position écrit-il, en décalage net avec celle de son père. Il cite : le Prince déclarait-il dans le Journal Le
Monde daté du 9 Juin 1960 :
« Ce n’est pas dans notre intérêt que les Caïds Marocains administrent la Mauritanie . Ce que nous
souhaitons, c’est une sorte d’association d’Etat à Etat. »

Hassan Le visionnaire, avait déjà à l’esprit une reconstruction spirituelle et temporelle pour le Bien
des peuples du bassin d’influence de l’Empire Chérifien. Il pense à l’ensemble de ce Chinguet dont la
trame sociale est tissée depuis la nuit des temps, de rivalités et de conflits entre groupes de tribus,
tribus et même fractions de tribus…
Celles ci n’ont pu trouver un semblant d’homogénéité que sous la bannière de l’Islam malékite !
Le 19 juin suivant, Mokhtar Ould Dadah dans une déclaration à l’AFP lui répond en écho : « Pour la
première fois, une Haute personnalité Marocaine parle de la Mauritanie en tant qu’Etat.. »

Ayons à l’esprit pour bien comprendre la situation, quelques perspectives historiques : Le Maroc est
redevenu Souverain le 2 Mars 1956.
La Mauritanie déclare son indépendance à la hâte le 28 Novembre 1960 dans un hangar de fortune.
Suite à la pression des Etats Arabes qui soutiennent la position du Maroc, l’Union Soviétique elle-même,
mettra son veto à la Reconnaissance internationale de la Mauritanie.

Sa majesté Mohammed V ne pouvait voir sans souffrir cette terre si intrinsèquement liée à l’Empire de ses
aïeux, se constituer sous l’égide de la France, en Etat indépendant…
Le destin le lui épargnera. Il ne verra pas la reconnaissance de la Mauritanie par l’Organisation des Nations
Unies.
Il devait disparaître brutalement le 26 Février 1961, (des suites d’une anesthésie générale pour une
déviation de la cloison nasale).

C’est seulement le 27 Octobre 1961, huit mois après sa disparition, que la Communauté Internationale via
l’ONU, reconnaît la Mauritanie comme Etat Indépendant.
Pour mémoire, l’Algérie pour laquelle lui et ses ancêtres s’étaient tant battus pour la protéger de la
prédation Française, ne sera elle même indépendante que le 5 Juillet 1962 soit seize mois après sa
disparition.

L’Héritier très aimé par son peuple de tout l’Empire Chérifien, né sous cet Empire, venait de mourir dans
un nouveau Pays en route pour la modernité et répondant au vocable de Maroc.
Le Maroc s’était battu pour l’Algérie la protégeant de toute sa puissance contre la France !
Le Maroc se battait contre la France pour ne pas être tronçonné de sa partie Africaine : la Mauritanie.

Le Roi Hassan II, le visionnaire, va devoir se battre pour arracher à la prédation coloniale Espagnole, les
lambeaux du Grand Maroc!
Il va s'attacher à transmettre à son Fils, sa Majesté Mohammed VI, sa Vision d’une région pacifiée,
emprunte de Spiritualité douce, et d’échanges culturels et commerciaux sur toutes les rives où
s’étendait le Grand bassin civilisationnel de l’Empire Chérifien !

Pour l’heure, comme le reconnaît dans ses mémoires le Président Ould Daddah: « Au fur et à mesure
qu’approchait la date du 28 Novembre 1960 fixée pour annoncer l’indépendance du pays, les
administrateurs Français étaient de plus en plus mal à l’aise… dans ce domaine de l’administration
et tant d’autres, nous manquions cruellement de cadres. Pour ce qui est seulement du Commandant
territorial, il suffit de rappeler qu’au moment de l’entrée en vigueur de la Loi Cadre en 1957, il n’y
avait dans cette administration d’autorité qu’un seul Mauritanien !
Ely Ould Sidi El Mehdi remplissait les fonctions de Chef de la subdivision nomade des Agueylatt,
subdivision dont l’existence ajoute t-il était plus théorique que réelle… »

Toujours est-il que le 11 Octobre 1960, à un mois de la déclaration d’Indépendance par la Mauritanie, le
Prince Hassan II venu à New York pour plaider la position Marocaine sur ces territoires, dévoilait les
prémices de sa gigantesque vision, celle d’une Entente sacrée entre les Anciennes Régions de l’Aire
d’influence de l’Empire Chérifien et son rêve d’unir tout le Maghreb :
« Nous ne nous opposerons jamais à l’indépendance de la Mauritanie en tant que concept, qu’idée,
mais nous nous opposerons à ceux qui veulent diviser pour régner et créer des Etats artificiels »…
Le regard était dirigé vers tous ceux qui avaient charcutés les frontières au gré de leurs intérêts… Des
attentats par des Mauritaniens pro Marocains avaient d’ailleurs été perpétrés sur des Officiers Français.

A cette heure, l’administration Française est omnipotente, elle étouffe la Mauritanie. Le Président Ould
Daddah a beaucoup de mal à se désengager de son emprise surtout qu’il est seul ! L’exploitation des
richesses minières Mauritaniennes cause de graves divergences. Les accords de coopération sont
épidermiques surtout lorsque le Président s’oppose aux appétits.
Voici écrit-il, ce que l’on entend invariablement :
« Comment la Mauritanie, qui n’existe que par la volonté de la France, qui la porte à bout de bras
dans tous les domaines, militaires, diplomatique, financier, socio culturel…comment se montre-t-elle
si ingrate et ose t-elle s’adresser de la sorte à la France ? Le précédent qu’elle créée ainsi est pire que
celui de la Guinée ! Au moins la Guinée ne bénéficie plus d’aucune aide Française, alors que la
Mauritanie, qui fait la forte tête, n’est en rien abandonnée à elle-même par la France » Affirmation
conclut-il, en soi, exacte !...
Il poursuit « Au fond comme je crois l’avoir écrit, ce n’était pas uniquement pour nos beaux yeux que la
France soutenait notre indépendance, si donc la France nous soutenait contre le Maroc, c’était, avant tout à
cause de l’intérêt stratégique et politique que présentait notre pays dans la région du Nord Ouest Africain,
sans parler de nos grandes potentialités économiques. La France qui a tant d’intérêts au Nord comme au
sud du Sahara, ne pouvait –et ne peut toujours pas- négliger cette réalité. » On ne saurait mieux dire !

Le 2 Avril 1961 soit un mois seulement après la tragédie que fut la disparition brutale de Sa Majesté
Mohammed V pour tout un peuple, eurent lieu à Dakar les cérémonies de l’Indépendance du Sénégal.
Le Président Senghor joue les bons offices: Il y a urgence à aider le Maroc à ne pas laisser la
Mauritanie partir à la dérive et tout faire pour la rattacher à son prolongement historique.
La génération des Senghor est née avec l’Histoire : La Vraie ! Pas la Fable coloniale ! Pas l’Histoire
effacée, morcelée, réécrite par les plumes occidentales pour servir leurs intérêts.
Le Sage Senghor sait qu’il serait dangereux de mépriser l’histoire et lui tourner le dos. Il connaît le pays de
Chenguett et toute sa problématique.
Pourquoi la Mauritanie ne s’appelle pas le pays de Chenguett qui est son appellation historique ?
Question façon Quizz posée par le Président Nasser...C’est le Président Ould Daddah qui répond lui-même
à la question posée par le leader Egyptien s’étonnant qu’on est pu changer un nom connu de tous : « Nous
avons maintenu le nom colonial du pays par réaction aux revendications Marocaines liées au mot Chenguitt
» répond sans frémir le Président Ould Daddah……Cruel aveu!

Sénégal/Mauritanie/Maroc , l’Axe sacré, la voie naturelle, la filière Znaga à travers l’Histoire ! Celle
des grandes épopées et de Youssef Ibn Tachfin et de tous les Sultans, idrissides, Almoravides,
Saadiens, Almohades, Alaouites, les yeux tournés vers les grandes étendues Sahariennes…là où rien
n’arrête le regard et donc rien n’arrête la pensée !

Profitant de la présence d’une délégation Marocaine à Dakar dirigée par Si Boucetta alors ministre de la
Justice, un rendez vous est organisé. Si Boucetta sur ordre exprés de Sa Majesté Hassan II accepte avec
gratitude la proposition de conciliation du Président Senghor. Il propose que le Président Ould Daddah se
déplace dans son lieu de résidence. Ce dernier refuse le déplacement... or Boucetta était porteur d’un
message et représentait Sa Majesté Le Roi… La rencontre est donc annulée. Toujours à l’initiative du
Sénégal qui se fait pressant, une entrevue va être organisée à Gorée dans une Résidence gouvernementale
entre Si Kacem Zhri, ambassadeur du Maroc à Dakar et le Président Ould Daddah…elle ne fera guère
avancer les choses.

La position du Maroc est celle-ci : Le désir puissant de former avec la Mauritanie une Fédération, une
Confédération, une union ou simplement la manifestation d’une allégeance religieuse.
Pour le Maroc, c’est perpétuer les liens millénaires entre les ex provinces sahariennes et cet Etat créé
par la volonté de la France.

Pour la Mauritanie, c’est le rappel trop brutal d’un passé millénaire d’allégeance fluctuante des
tribus au gré de l’Histoire !

Ce que Ould Daddah souhaite, c’est une reconnaissance pure et simple, pleine et entière sans condition en
amont de toutes tractations. La Mauritanie est prête à une coopération bilatérale très étroite au profit naturel
des deux peuples, relate le Président dans ses mémoires, mais le préalable est une reconnaissance par le
Maroc sans conditions!

Le 20 Octobre 1961, le Ghana, membre fondateur du groupe de Casablanca (Pays qui a entretenu


pendant des millénaires de fort lien avec l’Empire Chérifien) par l’intermédiaire du Président N’Krumah
un des leaders les plus en vu des indépendances révolutionnaires, transmettait au Président Mauritanien
un message lui demandant de le rencontrer de toute urgence pour lui transmettre un important message du
Roi Hassan II.

Lorsque le président Ould Daddah se rendit à l’invitation du président N’Krumah, celui ci insista sur le
désir du Roi Hassan II de former une Fédération même lâche ou une Confédération ou une Union
d’Etats indépendants…
Dans l’esprit du Souverain, ce sud tant aimé, ce Sud éternel dans l’Histoire de l’Empire, ce Sud tissé si
étroit dans l’histoire du Maroc avec ses grandes heures, ne pouvait être ainsi détaché purement et
simplement sans que des liens forts ne soient régénérés au moment de la naissance de ce jeune Etat.
Il fallait une Refondation officielle des liens Maroco/Mauritanien pour porter la Mauritanie sur les
fronts baptismaux !

Ould Daddah ne céda pas…

En Mai 1962, le Général de Gaulle pénétré du passé historique de la Région et au fait de toutes les
manipulations coloniales de la France en Terre d’Afrique... lors de la réception officielle du Président Ould
Daddah à Paris, insista à nouveau très fermement sur la proposition du Roi Hassan II.
Il le lui dit en ces termes (Ref La Mauritanie contre vents et marées par Mokhtar ould Daddah) .
Général de Gaulle:
« La France serait gênée d’avoir à combattre le Maroc si celui-ci décidait d’envahir la Mauritanie.
Eventualité d’autant plus envisageable que le Maroc récupérera sûrement Tindouf après la fin toute
proche de la guerre d’Algérie. D’une part, parce que historiquement cette ville et sa région sont
Marocaines et n’en ont été détachées pour être intégrées à l’Algérie que par la France, qui trouverait
normal leur retour au Royaume Chérifien. D’autres parts il existe un accord entre le Maroc et le
GPRA prévoyant une rectification des frontières entre les deux pays après l’indépendance de
l’Algérie. Une telle rectification inclura probablement Tindouf dans le territoire du Maroc. Il n’y
aura donc plus de verrou entre le Maroc et la Mauritanie. D’où l’intérêt que vous avez à régler votre
contentieux avec le Maroc et vous débarrasser de cette épée de Damoclès »

Le président ould Daddah susceptible comme le pouvait être le Président d’un jeune et très fragile Etat, ne
comprit pas tout ce que la proposition du représentant d’une vieille Nation de plus de mille ans, auquel
étaient reliés les territoires du Sud par tant de liens, proposition relayée par l’illustre représentant d’un non
moins vieil Etat Nation, la France, pouvait avoir de Noblesse et de perspectives immenses sur le plan du
Développement humain et civilisationnel entre le Nord et le Sud. L’heure était encore à la méfiance, on
sortait avec difficulté de la prédation coloniale.

Le Président Ould Daddah répond au général de Gaulle : « Il ne saurait être question pour la République
Islamique de Mauritanie d’acheter sa reconnaissance par le Maroc ! »

Les choses en restent là. Le Maroc ne reconnaît toujours pas la Mauritanie et chacun campe sur ses
positions…
Lorsque Si Tayeb Benhima en marge du sommet de l’OUA à Addis Abbebba remet une invitation du Roi
du Maroc au président Ould Daddah pour le Sommet Islamique de Rabat. A cette date, le Maroc n’a
toujours pas reconnu officiellement la Mauritanie. Contre l’avis de la majorité de ses conseillers, le
président Ould Daddah accepte et se rend à Rabat !

Là se produit un choc émotionnel qu’il raconte dans ses mémoires. « Au bas de l’Illiouchine 18 qui
noustransporte, se trouve Sa Majesté Hassan II entouré d’un Comité d’accueil. Je lève les yeux : Un
magnifique drapeau Mauritanien claque au vent côte à côte avec le drapeau Marocain, au milieu de
la quarantaine de drapeau de tous les Pays musulmans du Monde… »
L’hymne Mauritanien qui s’élève alors dans les airs, admirablement joué par la Fanfare Marocaine
remplit le président Mauritanien d’une émotion et d’un sentiment de fierté immense pour sa jeune
nation.
Le président Mauritanien est alors invité à passer en revue aux côtés du Roi un détachement des
Forces Armées Royales.
Sa Majesté pour la durée de son séjour lui a assigné un accompagnateur illustre, Si Abdeladi Boutaleb, son
précepteur et Président de la Chambre des députés…

Le Président Boumedienne pendant ce sommet, driblé par la générosité Marocaine, va jouer les bons
offices. Le Roi reçoit ses hôtes c’est un pléonasme, de façon ultra royale.
Le Président Boumedienne dira : « L’Algérie n’a aucune revendication sur le Sahara espagnol…Tout
ce que l’Algérie souhaite, c’est que les deux pays frères- Maroc et République Islamique de
Mauritanie aboutissent à un accord permettant la décolonisation de ce territoire. Dans ce but, elle se
met à leur disposition pour dégager une solution acceptable pour tous. »

Par la suite, sa Majesté recevra le Président Ould Daddah plusieurs fois en séjour privé avec sa famille et
tisse avec lui des relations de confiance. Les années se succédent, les liens se font plus étroits. Le Souverain
est affectueux avec les enfants du Président Mauritanien. Fait peu connu, il va mettre le Président
Mauritanien un des premiers dans la confidence de la Marche Verte! Il lui suggére d’organiser lui aussi
Une Marche Verte à partir de la Mauritanie et faire jonction pour chasser l’envahisseur
espagnol...Proposition magnifique sur le plan de l'épopée... que ce dernier déclinera.

Ce n’est qu’après le succés de la Marche Verte que Boumedienne étalera sa stratégie au grand jour.
Il menacera Mokhtar Ould Dadah en ces termes :
« Je te demande de retirer ton pays des discussions de Madrid sur l’accord de partition du Sahara
avec le Maroc sinon les conséquences seraient graves et pour ton pays et pour toi-même. Du reste,
ayant à choisir entre le Maroc féodal et expansionniste et l’Algérie révolutionnaire, tu ne peux choisir
le premier ! »
Je l’interromps pour lui dire que ses propos menaçants sont déplacés et qu’ils ne m’impressionnent pas !
écrit Mokhtar Ould Daddah, l’intérêt de la Mauritanie coïncide avec celui du Maroc !
-Méfie toi Mokhtar ! La Mauritanie est un pays fragile. Elle a des problèmes intérieurs graves et
plusieurs milliers de kilomètres de frontières qu’elle ne peut défendre seule »…
Les menaces se succèdent…

Au début de 1976 poursuit le Président Ould Daddah dans ses mémoires, après l’installation de notre
armée et notre administration dans le Tiriss El Gharbia, le Président Khadafi cette fois, revient à la
charge pour me demander avec beaucoup d’insistance, d’évacuer Dakhla pour permettre au Polisario
d’y proclamer Sa République… Ould Daddah évidemment fait front !
La guerre est déclarée avec le Polisario qui n'est que le bras armé des deux derniers !

Dés lors l'Algérie va chercher à broyer le jeune etat. La Mauritanie est attaquée. Elle résiste avec beaucoup
de difficultés face à une Algérie et une Lybie riches de leurs pétro dollars !

Voici ce que le Président Mauritanien dit de la position Royale dans ce conflit :


« Je dois à la vérité de dire que durant cette période cruciale pour nos deux pays, la position de Sa
Majesté le Roi fut irréprochable. Bien sur nous sommes des alliés mais dont l’un est faible, menacé
dans son existence même…il comprenait parfaitement ma grande gène d’être sur le plan militaire
toujours en position de demandeur. Durant cette période, combien pénible pour nous, le Roi ne cessa
de faire preuve de finesse et de délicatesse psychologique. Il me disait en vous aidant à défendre
Zouérate ou Nouadhibou, c’est Rabat, Agadir et Marrakech que je protège… »

De mille manières le Roi du Maroc essaya de protéger la personne du président Oul Daddah y compris en
lui proposant de s’assurer, par ses services très performants, de sa sécurité personnelle : Refus.
Y compris en lui demandant de trier des gens fidèles et de le lui envoyer à Rabat pour être performants en
matière de sécurité : Refus.
Y compris en lui présentant Alexandre de Marenches patron du SDECE, les Services spéciaux Français, ce
dernier lui fait part de sa disponibilté pour coopérer en toute discrétion : refus.

Et pourtant à lire le Président Mauritanien, le mérite de l’évolution favorable des relations personnelles
entre eux, revient principalement au Roi :
« C’est en effet grâce à ses efforts et surtout à ses concessions que la confiance est née entre nous écrit
le Président. Pendant cette période que nous affrontions ensemble, il n’a jamais cherché à tirer profit
de sa position de force, à se montrer arrogant donc à nous humilier, il a été en un mot, un allié loyal
et respectueux de ses engagements.
Respectueux aussi à l’égard de son partenaire plus faible que lui.
Il conclut en disant : Un comportement digne d’éloges.
Que Dieu ait son âme et l’enveloppe de Sa miséricorde"...

Au printemps 78, Sa Majesté Hassan II est averti in extremis par un de ses officiers né en Mauritanie et
dont le frère est resté militaire en pays Maure, qu'un complot contre le Président Ould Daddah se prépare.
Le principal conjuré Mustapha Ould Salek est à la solde de l'Algérie.
Le plan est simple: Se débarrasser d'Ould Daddah dont les sentiments d'amitié et de confiance empreinte de
respect pour le Roi du Maroc risquent de reconstruire symboliquement à terme l'Empire Chérifien.
Il est prévu dés lors qu'ils s'empareront du pouvoir, de renoncer à leurs droits sur le Rio de Oro territoire
que la Communauté internationale avait attribué à la Mauritanie suite à la Marche Verte en 76.
(Au passage, vous connaissez vous un Etat sûr de son bon droit qui renonce à un territoire octroyé par
l’Organisation des Nations Unies?)
En réalité ces conjurés étaient le faux nez Algérien qui sous le pseudonyme "polisario" aurait géré ses
intérêts et sa sortie sur l'Atlantique!

Immédiatement Sa Majesté comprend le danger et prévient le Président Mauritanien en Décembre 1977 à


Marrakech après lui avoir envoyé son meilleur émissaire pour le convaincre et entendre qu'il y a imminence
d’un coup d’état et péril en la demeure...
Celui ci va méconnaître gravement l'imminence du danger...Son argument (sic) : « Ce sont les Affaires
intérieures de l’Etat Mauritanien, on ne doit pas y mêler des étrangers...fut-il à la fois un ami et un
allié illustre… »
En réalité le Président gérait son Etat avec le réflexe des gestion de querelles de Grandes Tentes...

En Février 78 à Bruxelles, le Président Mobutu du Zaïre lui dévoile que des renseignement glanés dans
les milieux de l’opposition Zaïroise en Belgique, signalent l’imminence d’un coup d’état. « Le frère de ton
Ambassadeur en Belgique est cité parmi les comploteurs. »…
Le Président Ould Dadah n'a t-il déjà plus barre sur son armée... L'histoire dit qu'il s'en réfère à la Foi...et
selon ses termes « en son âme et conscience de laisser faire… Je préfère écrira t-il me sacrifier moi-
même, plutôt que provoquer des heurts meurtriers et des divisions irréparables…"

Déjà gravement déstabilisée par l'Algérie corruptrice, Ould Daddah doit combattre la corruption jusque
dans son pays!
Juste avant le coup d’état, il déclare :
« Je ne peux plus accepter certains agissements. Tandis que le pays lutte pour sa survie, les affaires
sont florissantes, l’inconscience et le trafic d’influence, règnent.
Il est temps de se ressaisir, de lutter contre la corruption, la course aux privilèges, l’enrichissement
abusif des militaires comme des civils. Je dénonce les mauvais payeurs parmi les Officiers supérieurs
nommément désignés avec le montant d’impôt en retard du par eux… »

Le sort d’Ould Daddah est scellé… Un certain nombre d'Officiers Mauritaniens, bien soudoyés, ont déjà
rejoint les rangs du Polisario body buildé à coup de millions de dollars.
Le Maroc désormais se bat seul contre de nombreux ennemis et soutient militairement et financièrement la
Mauritanie.
Les leaders arabes nés des Indépendances veulent tous balayer cette Monarchie millénaire qu’ils jalousent.
Ils ont beau tous singer à coup de protocole l’organisation du Makhzen, ils n’en sont que le reflet de
carton…
On ne remplace pas 1300 ans d’histoire ! On n’arrache pas le cœur et l’âme d’un berceau de
civilisation !

L'Algérie a compris qu'il faut étouffer la Mauritanie qui flanc garde le Maroc, pour mieux atteindre sa
cible.
En 1978, 60 % du budget Mauritanien est consacré à l'armée, le pays est au bord de la cessation de
paiements.

Le 10 Juillet 1978 date symbolique, jour anniversaire du Roi du Maroc et à 7 ans d'écart de la tuerie
de Skhirat, un coup d'Etat renverse définitivement Mokhtar Ould Daddah le Pére Fondateur de la
Mauritanie!

Arrêté à 4 heures du matin, il est mis en résidence surveillée, séparé de sa famille, déporté à Oualata puis
sur Kiffa, finalement exilé en France et définitivement écarté de cette Mauritanie née grande
prématurée et qu’il voulut avec hauteur, débarrasser de la tutelle de l’histoire

Mustapha Ould Salek monte au pouvoir sous le titre ronflant de Président du Comité Militaire de salut
national de la république islamique de Mauritanie. ...Quelques mois plus tard comme prévu, il déclare
que la Mauritanie se retire du Rio de Oro...

Dans l'heure qui suit cette annonce Sa Majesté Hassan II réagit et mobilise toute son Armée. Un pont
aérien relie Rabat à Dakhla. Les Nomades du Rio de Oro première cible des tueurs du polisario, sont
rassemblés sur la presqu’île de Dakhla pour être mis sous la protection de l'Armée Marocaine. Une
route de l'Unité, la route du Courage à travers le désert va être construite à marche forcée.

Le 14 Août 1979, Jour mémorable dans l’Histoire du pays, une délégation de notables sahraouis de la
province de Oued Eddahab (Rio de Oro), conduite par feu Khatri Ould Al Joummani, vient en
grandes pompes prêter allégeance à Sa Majesté Hassan II à Rabat.
« Les habitants de l'Oued Eddahab ont résolu à l'unanimité de renouveler au roi Hassan II, commandeur des
croyants, l'allégeance que leurs ancêtres ont toujours prêtée aux sultans.»

Dans la grande cour du palais de Rabat, lecture est donnée du serment d’allégeance par le caïd de Dakhla,
au nom des trois cent-soixante notables représentant les seize tribus de l'ancienne Tiris El Gharbia,
territoire abandonné par Nouakchott en vertu d'accords signés à Alger avec le Front Polisario….
Ce 14 Aout 1979 Jour d’émotion extraordinaire, les anciens qui l’ont vécu et me l’ont raconté, en
pleurent encore….
Le Roi Hassan II procède à la distribution d’armes aux représentants des tribus, leur indiquant sans appel
que le combat pour la défense de l’intégrité territoriale continue.
En tête à tête il offrira un pistolet de collection à chacun des éminents personnages qu’il reçoit ! Le
message est clair :"Ils ne reculeront devant rien! Armons-nous de courage et de détermination!"
Enlèvements, tortures, exactions, le Polisario soutenu par tout ce que la planète compte à l’époque comme
racailles internationales qui aujourd’hui ont découvert leur vrai visage, pérore à coups de millions de
dollars après avoir assassiné son leader historique, l’étudiant en médecine idéaliste, Mustafa El Ouali.

En Mauritanie, en fait de Salut National, aprés l’installation au pouvoir du lieutenant Colonel


Muustafa ould Mohamed Salek, vont se succéder rapidement une série de Coups d’états, assassinats,
complots, enlèvements, déstabilisations à un rythme effréné pendant Trente ans! Trente ans!Le pays
reste toujours aussi peu infrastructuré malgré la richesse de ses mines et de son poisson. Il donne au reste
du monde, l’image d’un pays totalement illisible. Le sentiment Nationaliste renforcé par la longue lutte
pour exister seul, est certes exacerbé dans les discours et les paroles mais les actes pour l’intérêt
général y sont indigents.
La Mauritanie reste un pays très pauvre où les habitants sont riches, faute d’une vraie pratique
ancestrale de l’Etat.
Elle continue de louvoyer entre l’Algérie et le Maroc au gré d'intérêts immédiats.

Côté Maroc, les Soldats Marocains dans la glace des nuits et l’enfer des jours, se battant contre la
faim, la soif, les scorpions et les serpents, vont construire un formidable mur pour protéger tout le
pays.
Le peuple Marocain grâce à leur courage et leur sacrifice, va vivre totalement à l’abri du cataclysme
qui se prépare : La septicémie Algérienne !
Celle-ci embrase brutalement le pays : 150.000 morts, la pluparts égorgés, des milliers de disparus, un
million de personnes déplacées, des dizaines de milliers d’exilés et plus de 20 Milliards de dégâts pour le
pays qui se permettait de donner des leçons de fraternité révolutionnaire au monde entier!

Mauritanie/ Maroc, par intransigeance d’un des deux, ces deux Etats auront raté leur rendez vous avec
l’Histoire…et pourtant il n’est pas trop tard pour partir à la découverte de la civilisation du désert.
Elle a à offrir au Maroc un trésor capital : ce grand vent de spiritualité resté vivant dans un monde
halluciné par le matérialisme !

Le Maroc qui nourrit entièrement la Mauritanie grâce au labeur de ses fellahs comme dans les siècles
passés, peut lui apporter les clefs d’un développement crédible au regard de la Communauté Internationale.
Dans un monde interdépendant, à l’heure du village mondialisé, plus que jamais cette alliance sacrée, vieux
rêve de Sa Majesté Hassan II, est de circonstance :
Sans impatience mais sans défaillance, Nous devons tous y travailler puisque nous œuvrons dans le
sens de l’Histoire !

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