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#Mali 

/ #Anderamboukan: 9 Mai 1916 - 9 Mai 2017 : 101 anniversaire du désastre de


Adarnboukar (Anderamboukan).

I. Arrière plan Historique.

En 1892, le capitaine Horst entre contact avec l'Amenokal des Iwillimiden (confédération des
Kal-Tamachaq de l'actuel Mali) Madidou Ag Annaber. Il signe avec lui un traité de paix au
nom de la France. Dans l'esprit de l'Amenokal, ce traité était l'équivalent d'un pacte de non
agression alors que la France impérialiste le considérait comme une autorisation à son
avancée vers le nord. En 1894, deux colonnes françaises prennent la direction de
Tombouctou, l'une par le fleuve sous le commandement d'Eugène Bonnier, l'autre par la route
sous le commandement de Joffre. Dans la nuit du 14 au 15 janvier 1894, la colonne Bonnier
se fait surprendre par les Touareg au bouvouac de Takimbawt(Takoubao ou Tinbella). Sur les
95 hommes qui constituent la colonne, il y aura un seul survivant. Joffre qui était à Goundam
sème la terreur sur son parcours jusqu'à Tombouctou. Les français, pour asseoir leur
hégémonie, sur le pays combinent deux stratégies :

1. La politique de la terre brûlée: tous les troupeaux des campements qui n'auront pas fait
allégeance seront razziés.

2. Diviser pour régner. Les français s'appuieront sur les Kountas auxquels ils livreront 600
armes de guerre. Ensuite, ils obligeront les Songhoy à ne plus accepter le cheptel des Touareg
dans les bourgoutières et à ne plus leur fournir de vivres. Ceux des Songhoy qui refuseront
d'appliquer cette consigne des colons seront sévèrement punis: cas de Hamadi, chef du village
de Ha, de Zeini, chef de village de Ouani, de Arouboncana chef de Forgo et de son fils Dalo
déportés en Guinée ou ils vont mourir, cas du village de Gargouna auquel une amende lourde
avait été imposé en 1899 pour avoir hébergé en cachette les troupeaux des Touareg, cas de
Mohamed le cadi de Kokorom, cas de Douma Kira Mahaman de Tanal dont la tête a été
coupée et exposée à Gao au motif qu'il a fait traverser le fleuve aux Touareg...

Quand Madidou meurt en novembre 1899, Lawey lui succède. Âgé et riche, Lawey n'aspirait
qu'à vivre en paix. Il sera détrôné par la confédération en 1902 au profit de Fihroun. Ce
dernier renouvelle à Afoud (Ansongo) sa soumission au français juste pour gagner du temps.
De ce jour jusqu'en 1914, Fihroun et les français joueront un jeu de cache-cache où tantôt, il
fait allégeance, tantôt il se dérobe. En 1910, une situation se produit qui va permettre à
Fihroun d'avoir la liberté de mouvement pour sillonner tout le Sahel et prêcher la guerre
contre les français. En 1910, les Kountas, lassés d'être utilisés sans contrepartie par les
français quittent massivement le Soudan pour s'installer dans la zone de Tahoua. Les
administrateurs du Soudan et du Niger mettront quatre ans pour faire revenir les Kountas.
Quand ce chapitre sera clos en 1914, Fihroun et ses hommes étaient en conclave à Tanekart
pour les préparatifs du soulèvement général contre les français. Il sera arrêté et conduit à Gao
en compagnie de ses huit lieutenants. Ils seront jugés et condamné à la prison et à la
déportation. Le 13 Février 1916, le Kounta Hamadi père de Almeymoun avertit secrètement
Fihroun que les français voulaient le déporter lui et ses compagnons en Côte D'Ivoire. Fihroun
et ses compagnons décident de fuirent dans la nuit. Le lendemain, les français arrêtent le Gao
Alkaido et tous les notables de la ville parce que durant toute la captivité de Fihroun, ils
avaient pourvu à tous ces besoins.
II. La guerre. Fihroun déclare la guerre sainte contre les français. Les Touareg du Soudan en
général et ceux de l'Oudalan (actuel Burkina Faso) et les Peulh du Gabero y prendront part.
Dans l'Oudalan, les Touaregs sont battus une première fois à Tinabalak puis à Yomboli.

Les autres groupes : Tinjerejadach, Kal-Gossi...sont battus le long du Gourma. À Gaara, les
Peulhs du Gabero sont massacrés. Fihroun bloque toute communication entre Gao et Menaka.
Le 13 Mars, il il fait main basse sur tous les animaux appartenant au poste militaire français
de Menaka. Le 28 Mars, il attaque le poste lui-même, mais devant la supériorité de
l'armement, il se remplit sur Filingue pour repousser les renforts venant de Niamey et de
Tahoua. Il se présente à Filingue le 9 Avril. Les français le repoussent et il se replie sur
Adarnboukar.

III. Le désastre. Le 9 Mai 1916, les troupes françaises venues de Niamey et Tahoua, du
Hoggar et de Kidal, de Gao Menaka prennent en tenaille les Touareg à Anderamboukane, et
attaquent avec toute la puissance de leur feu. C'est le grand massacre. Fihroun réussira à
s'extraire de la souricière, mais la majorité des hommes valide périra. Les forces françaises
s'empareront de tout le cheptel. Ils déporteront à marche forcée les femmes, les vieillards et
les enfants dont cinq cents mourront en cours de route. La confédération sera disloquée.
Chaque tribu sera érigée en entité autonome.

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