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La Période Coloniale
Le premier explorateur à fouler le sol d'Aïr est Henrich Barth en 1853. Lors de son
"excursion à Agadez", il en décrira l'Emghedeshie, langue à base Songhaï intégrant
un vocable Tamasheq et Arabe, et précisera pour ce qui concerne la plaine de
l'Ighazer l'implantation des villages d'In Gall et de Tegidda (Barth 1863), qu'il
confond d’ailleurs avec la Takadda d'Ibn Battûta. En 1876, Erwin de Bary pénétra
aussi l'Aïr mais ne put jamais le traverser entièrement, il décédera à Ghât peu
avant une deuxième tentative. Plus tard en 1870, Nachtigal descendit de
Mourzouk pour se rendre au Tchad, en passant par Bilma et N’Guigmi. Enfin, plus
au sud de l’Ayar en 1891-1892, le Lieutenant-Colonel Monteil traversa le Niger à
Say, alla jusqu’à Bilma par Sokoto, Kano, N’Guigmi, rentrant ensuite en France par
Mourzouk et Tripoli (Commissariat de l’AOF 1922).
La première mission
d'envergure qui parcourue
l'Aïr fut celle de Foureau et
Lamy de 1898 à 1900. Si les
1000 chameaux de la mission
ne traverseront pas l'Ighazer
(seuls 2 arrivent sur Agadez !),
elle fit un séjour de 80 jours à
Agadez, près du puits de
Tansamane, pendant la
saison pluvieuse, obligée
d'user de menaces pour
acquérir les chameaux dont
elle avait besoin pour
poursuivre sa route, le Sultan ne se montrant guère coopératif vis à vis de
l'envahisseur qui ne disait pas encore son nom. Ce seront les Kel Owey qui
finalement vendront leurs chameaux à la mission Foureau - Lamy. La mission
notera que le Sultan ne jouit d'aucune autorité en son royaume, aux mains des
factions touaregs les plus fortes, Kel Owey et Kel Ferwan. Il est alors élu par des
Kel Gress, les 2 (!) Anastafidet et d'autres notables Kel Owey. Le départ de la
mission se fera le 10 août en direction de Irahyen au sud de la falaise de Tiguidit,
zone avec fort peu de puits, elle risquera ici le plus grand danger de son périple
par manque d'eau, très vraisemblablement à cause de leur guide qui a voulu les
égarer et finie donc par retourner tant bien que mal sur Agadez. Elle quittera la
ville en octobre, après avoir été complètement ravitaillée en chameaux et
nourritures à la suite de longues tergiversations des autorités locales, passant par
le puits d'Aballema au sud des falaises pour rejoindre Zinder. Les cartes produites
mentionneront une erreur manifeste qui arrondit les falaises de Tiguidit et l’oued
de l’Ighazer wan Agadez vers le sud-ouest alors qu'il fallait indiquer le nord-ouest
(Foureau 1902).
Si les explorateurs pénétrèrent l'Aïr par le Nord, les militaires français allaient
s'appuyer sur les territoires du sud du Niger pour mener leur colonisation, en
particulier par le Damergou au nord de Zinder, réserve céréalière des Touaregs
de l'Aïr, et par l'ouest à partir de Tahoua, alors ville étape de la voie de
ravitaillement de Zinder, l'Ader faisant partie de la Nigéria. Cette dernière région
sera finalement rattachée au Territoire du Niger en 1907. Le Damergou est alors
détenu par les Kel Imuzureg qui font payer un lourd tribut aux Kel Owey qui
organisent la Taghlamt de Sokoto à l'Aïr puis de l'Aïr vers les oasis de Bilma. En
1900, après une lourde défaite, les Kel Owey s'allient aux français pour vaincre les
Kel Imuzureg qui se réfugient à l'est dans le Koutous et l'Alakos. Ainsi, les Kel Owey
maîtrisent-ils la presque totalité du parcours de la grande caravane qui ravitaille
l'Aïr et pousseront les français à poursuivre leurs opérations de polices sur tout le
grand parcours de la Taghlamt pour décourager les rezzous des Touareg et
autres Toubou.
La situation commerciale
Aux dires du Lieutenant Jean, la voie quasi unique du commerce
transsaharien au début du XXè siècle est celle qui relie Tripoli à Kano (Jean
Lt 1909). Les produits qui y circulent sont essentiellement italiens et anglais, et
bien entendu les colonisateurs français imaginent inverser cette état de fait. Les
villes intermédiaires entre Agadez et Tripoli sont Ghât et Mourzouq, et dans une
moindre mesure Ghadamès. Par le sud, la liaison à Kano se fait en ligne droite à
travers Damergou et Damagaram pour atteindre la cité Hausa désormais
nigériane.
Une autre liaison active est celle qui relie le Kawar à l’Aïr puis au Damagaram, c’est
la Taghlamt, la caravane commerciale historique qui va chercher les dattes et le
sel pour les échanger avec les céréales, les tissus et autres pacotilles du sud. Elle
est évidemment d’une importance capitale pour les Touareg de l’Aïr, qui ramènent
ainsi dans les montagnes les céréales nécessaires à leur alimentation. Au delà de
l’échange commercial, c’est bien la fonction de transport qui est la plus
rémunératrice, à tel point que les Touareg restent dans le sud lors des récoltes
pour aider les paysans à accomplir toutes les tâches de la récolte de mil.
Les lignes commerciales vers le Touat sont encore actives mais peu fréquentées.
On se rappelle qu’elle fonctionnaient surtout pour relier le lac Tchad quelques
siècles auparavant. De même les voies commerciales vers la boucle du Niger
semblent des plus moribondes, celles-ci aussi fonctionnaient surtout pour la
liaison d’avec l’Égypte. En somme, depuis quelques siècles le commerce s’est
fortement infléchi sur un axe nord-sud au détriment des voies est-ouest. Enfin, on
notera la relation commerciale importante qui existe entre l'Ighazer et le Gober,
relation historique qui se renforce notamment avec les Kel Gress qui assurent
aussi le commerce du sel de Tegidda n’Tesemt (Fonferrier 1923), tout en profitant
de faire leur cure salée. Cette relation est évidemment bien plus ancienne,
compte tenu que les populations de l’Ader et du Gober sont en partie originaires
de l’Ayar, depuis au moins la fin du premier millénaire de notre ère.
- 1904
L’objectif principal des français et d’obtenir les soumissions de toutes les tribus
qui sont sensée être sous le jougs du Sultan de l’Aïr et de l’Anastafidet des Kel
Owey. Ainsi, l’escorte de la Taghlamt qui entra à Agadez prévoyait également de
passer par In Gall pour y rencontrer la section montée de Tahoua, dans le but
d’en imposer aux Kel Fadey et Tamesgidda qui défient l'autorité du Sultan et des
français. Les français veulent mettre leurs chefs Oanagoda et Inat sous l'autorité
du Sultan pour ne plus mettre d'entrave à l'exploitation du sel d'In Gall. Une fois
encore, tout comme dans le Damergou, le soucis des français est de libérer les
entraves au commerce local en proie aux rezzous (Jean Lt. 1909).
Oanagoda et Hammaté, chefs Kel Fadey, Meyloukou pour les Kel Tédalé avaient
ainsi le don de terroriser l’Aïr par leur simple apparence. Ces maîtres de la flibuste
saharienne avaient à leur actif tant de coups heureux, que leur nom seul effrayait
tout le monde. Le Sultan avait perdu tout crédit auprès des populations d‘In Gall
et de Tegidda n’Tesemt qui depuis longtemps n’attendaient plus rien de ce côté.
D’ailleurs, c’étaient bien ces derniers qui prélevaient les impôts. Les sauniers d'In
Gall, sans plainte possible étaient tenus en captivité par les Kel Fadey, qui faisaient
des rezzous jusqu’aux portes de Tahoua, mais peu en Aïr eu égards aux Kel
Ferwan, Kel Hoggar et Kel Rharous également rapines aux dires du Lieutenant
Jean. Si les tribus proches du Sultan et de l’Anastafidet faisaient leur soumission
dont les Kel Ferwan, qui joueront quand même un peu double jeu, le tam-tam de
guerre sonne pour les Kel Fadey, Kel Hoggar, Kel Rharous, Kel Tédalé et Ifadeyen
qui restent insoumis.
Le 16 septembre les Kel Rharous faisaient leur soumission et Oanagoda des Kel
Fadey faisait dire de ne pas compter sur lui pour se soumettre, tout comme les
Tamesgidda. Le Capitaine Delestre atteint Tegidda n’Tesemt le 18 septembre
1904 et envoi un courrier à Agadez pour le Lieutenant Jean, mais ce dernier est en
route vers le sud contre des Tamesgidda hostiles. Avec le concours des autorités
coutumières, les français organisent deux colonnes pour convaincre les
récalcitrants.
S'en suivent des opérations de police auprès des tribus soumises et non
soumises, dont un contre-rezzou organisé par Yato, Anastafidet des Kel Owey, sur
les Kel Fadey, dont le chef était Oanagoda, les Kel Rharous et Kel Hoggar,
rapportant les impôts de soumission le 28 septembre. Le lieutenant Jean se porte
sur In Gall pour faire la jonction avec la section méhariste de Tahoua. Il atteint la
petite ville le 23 septembre à minuit, rejoint le lendemain matin par le Capitaine
Delestre. Ils y installeront un petit poste militaire statique. Avec 300 partisans Kel
Dinnik et leur chef Ismaghil, le Capitaine Delestre souhaite mettre à la raison
Rezzi, réfugié chez les Kel Fadey, ne reconnaissant pas le nouvel Aménokal. Cette
jonction est aussi faite pour en imposer aux Kel Fadey et Tamesgidda qui défient
l'autorité du Sultan et des français dont Oanagoda et Inat leurs chefs (Jean Lt
1909).
Jamais Oanagoda ne viendrait à Agadez et tous les Kel Fadey partageaient ses
intentions. Ils comprenaient qu’ils seraient poursuivis, car ils entendaient ne rien
changer à leurs habitudes, ils étaient décidés à se laisser tuer plutôt que de se
rendre à qui que ce soit. Cette tribu commandait souverainement à toute une
région voisine d’Agadez, celle d’In Gall Tegidda n’Tesemt, où tous les Touareg du
sud-est avaient des intérêts. Les sauniers de Tegidda, sans plainte ni fuite
possible, étaient tenus par elle en captivité. Le pays en entier était troublé car les
nombreux malfaiteurs qui vivaient de pillages et trouvaient donc refuge et
encouragements chez les Kel Fadey où ils se croyaient inattaquables.
En décembre toujours, à la suite des attaques des Ouled Siman sur les Kel Aïr à
Fachi, Agadez dû se préparer à une opération de police en territoire non conquit
et décida de rappeler les tirailleurs en poste à In Gall. Les chefs d'In Gall et
Tegidda n’Tesemt supplieront qu'on ne les leur enlèvent pas, ayant trop peur des
représailles des Kel Fadey, le chef de Tegidda n’Tesemt était prévenu qu'il aurait la
tête tranchée. Statuant sur le cas des Kel Fadey, le Commandant du Territoire leur
donnait un mois pour acquitter leur amende, sinon ils seraient déclarés rebelles.
En attendant les opérations de polices se poursuivaient dans tout l’Aïr et
recevaient un accueil pacifique, revenant avec les impôts de soumission,
généralement du bétail.
- 1905
Début 1905, le Lieutenant Jean effectue des opérations de police auprès des Kel
Fadez et Kel Rharous dans la Région d'In Gall, leur infligeant de lourdes pertes et
récupérant du bétail. Refoulés d’un puits à l’autre, poursuivis, les Kel Fadey
perdirent presque tous leurs troupeaux. Ils eurent des morts à Anyokan où ils
essayèrent la résistance, à Tchimouménène, à Marandet. A Azelik, la bagarre fut
plus rude, ils faillirent mettre la main sur quinze fusils en se jetant par trois à
quatre cents sur un Européen et quinze tirailleurs exténués, mais finalement ils
durent se mettre en fuite en laissant des cadavres nombreux. La Région était
purgée, une partie des Kel Fadey émigrant au Damergou, Oanagoda était en fuite.
Malgré ces opérations de police, qui font régner l'ordre le temps de leur passage,
les Kel Fadey partisans de Rezzi s'attaquent aux Kel Dinnik partisans d'Ismaghil. Le
ministre des colonies fait évacué le poste d'Agadez, vraisemblablement sans trop
comprendre les enjeux de protection de l'économie locale et des prétentions
ottomanes sur le Nord Niger. L'évacuation sera faite le 31 mai 1905 sans que la
zone ne soit véritablement soumise, mais les français exercent néanmoins une
sécurité pour les caravaniers. Cette première incursion des français en Ighazer et
Aïr ne fut pas du goût de plusieurs tribus qui effectuèrent des représailles vis à vis
de ceux, soumis ou près à se soumettre. Ainsi, le 1er juin 1905, la ville d'In Gall fut
mise à sac par un
rezzou, qui
poursuivit le 3 juin
jusqu’à Tegidda
n'Tesemt, faisant
nombre de victime.
L’occupation de la
région est
intermittente. Le
chef de bataillon
Gadel va chercher le
géologue Chudeau à
Iférouane en
septembre 1905,
enclenchant les
prémices de la
recherche
géologique
saharienne qui
cherche les voix de
la prospérité
économique des
terres sahariennes
françaises. En
octobre, le Chef de
Bataillon Gadel
remettait en place la
Sansani pour garder
quelques relations
avec les tribus nomades. Cette réunion des chefs traditionnels servait autrefois à
la préparation de la Taghlamt.
Les années 1906 à 1908 seront marquées par de multiples accrochages entre les
tribus non soumises et les français, mais aussi nombre de rezzous sur les
caravanes trop peu protégées.
- 1906
Mais les passages de plus en plus fréquents des unités méharistes dans l'Ighazer
ne réfrénés que peu les ardeurs des razzieurs. Le 8 décembre, un fort Rezzou des
Kel Fadey sous les ordres d'Albakka, neveu d'Oanagoda pillé la tribu des
Dagamena. Un contre-rezzou mené par Toulman, un notable de Tahoua, recoupé
les razzieurs au nord de Tegidda n'Tesemt, où Toulman perdra la vie.
- 1907
Au 1er janvier 1907, les unités méharistes sont désormais officielles, ce grand
changement est budgétaire puisqu'au lieu de supporter le fonctionnement de ces
unités sur les budgets locaux, ce sera le budget militaire qui y sera consacré. De
plus, cela est la reconnaissance que ces unités sont essentielles pour assurer la
pacification des territoires occupés. Une unité est détachée à Agadez, la Section
Méhariste de la 2è compagnie de Zinder, composée d'un officier, de 2 sous-
officiers et de 57 tirailleurs, avec 2 chameaux de selle par personne et 60 autres
de bâts pour le transport des ravitaillements. Avec l'occupation de Bilma, la
section méhariste d'Agadez allait être appelée dans cette zone pour ses
manœuvres, tandis que celle de Tahoua décalée sa zone d'activité sur l'Ighazer et
l'Aïr, la France tendant de contrôler le Nord Niger de l'Aïr jusqu'au Tibesti.
- 1908 - 1914
Cette année là, la Cure salée est surveillée par la section méhariste de Tahoua,
Lieutenant Peignot et Sergent Desmettre, 59 tirailleurs, 2 autres sergents
indigènes et 190 chameaux sont présents. Du 12 au 16 août, ils sont à In Gall puis
remontent le 19 à Tegidda n'Tagait et sont à partir du 25 à Tegidda n'Tesemt. En
octobre, la section sera sur Agadez pour la Sansani et retournera ensuite à la
surveillance de la Cure salée. Lors de cette Sansani, sera prononcée l’intronisation
du nouveau Sultan d'Agadez, Tagama, par le lieutenant Colonel Mouret.
La révolte de Kaocen
Après cette période trouble, faite
d'exactions des deux camps où les
français ne mirent jamais l'Aïr et
l'Ighazer sous leur domination
complète, vint la première guerre
mondiale qui incita les Touaregs au
soulèvement contre les français
dans toute la région sahélienne. En
1916, cette révolte est plus un
ensemble de soulèvements isolés de
factions Touareg, recherchant leur
mode de vie passé que la présence
des français contrariée. Elle durera
près de 2 années et fut réprimée
parfois violemment.
Le soulèvement Touareg qui s’en suivi se manifesta au Nord du Niger par le siège
d'Agadez, durant 81 jours au début de l'année 1917, mené par Kaocen et ses
troupes au nom de la Senoussia, avant l'arrivée de Zinder d'une colonne française
forte en nombre et en arme, coupable d'exactions sanguinaires, menées par le
Lieutenant Colonel Mourin qui fait assassiner l'ensemble des marabouts d'Agadez,
pourtant désireux de coopération avec les français, eux-même trahis par le Sultan
Tagama. Son entrée dans la ville eu lieu le 3 mars 1917, après quelques
accrochages aux abords de la ville, elle fut vite désertée par les rebelles
permettant l'occupation rigide des colons. La colonne Mourin sera rejointe par la
colonne du Commandant Berger venue de Tahoua par In Gall. Si la ville est
libérée, les révoltés se retranchent dans les montagnes de l’Aïr qui les protègent.
Le 5 février 1917, le Chef de Bataillon Berger reçoit l'ordre de se porter sur In Gall
pour empêcher le reflux des rebelles vers l'ouest. La colonne Berger arrive le 5
mars à In Gall, à la vue de la palmeraie elle tire deux coups de canon sur le village,
pour effrayer les éventuels révoltés. Les Illabakan nomadisant alors en compagnie
des Kel Eghlal, Isherifen, Ikadamaten, Iberogan, prirent peur et tous détalèrent au
son de ce bruit alors inconnu (Bernus 1974). La colonne refoula vers le sud les
Touareg de I'Azawagh avec leur bétail pour les isoler de Kaocen et leur fait
regagner leurs pâturages de saison sèche. Arrivée à Tchimouménène, une
escarmouche tuait quelques rebelles, puis arrivant sur In Gall, la colonne
bombardait la ville au 80 mm pendant une heure et y entrait sans résistance. In
Gall était alors considérée comme un repaire des rebelles, et la colonne Berger
s'engagea également dans des exactions sur les habitants de cette ville, destinées
à nettoyer toutes nouvelles velléités de rébellion en Ighazer. Le groupe méhariste
stationna alors à Tchimouménène. Du 5 au 16 mars, il fit des reconnaissances
dans la région jusqu'à Tegidda n'Tesemt. Il rentra à Agadez le 18 mars 1917. Après
quelques opérations communes avec la colonne Mourin en Aïr, les méharistes
reviennent sur In Gall le 6 mai pour assurait la pacification de la zone. Le 21 mai,
quelques escarmouches sont à signaler sur un bivouac méhariste. le 1er juin
Berger marche sur Sekiret où il inflige de sérieuse pertes à des groupes rebelles.
Les Kel Dinnik, Kounta et Almoussakaré se rallient à la France. La colonne Berger
quitte In Gall le 21 juin 1917 en laissant le Capitaine Cadence construire le fort
d'In Gall sur un promontoire à l'entrée de la ville. La section méhariste est
commandée par le Sous-Lieutenant Nédelec.
Durant cette période, les français installèrent leur empreinte dans les villes en
construisant notamment école et centre de santé. L'arrivée du Franc français a
conduit les agriculteurs à chercher du travail en ville et la France a rapidement
contrôlé tous les marchés. L'agriculture intensive a également perturbé
l'écosystème ouvrant de nouveaux espaces désertifiés.
Cette année là, Ibrahim Ed Dassouquy, Sultan d'Agadez à la suite de Tagama, est
révoqué, c'est son fils Oumarou Ibrahim qui est mis en place. Le recensement de
1920 confirmera que le cercle d'Agadez a 5000 habitants de moins qu'en 1913,
du à la guerre mais aussi et surtout aux famines et exodes qui en découlèrent.
Le 1er janvier 1921 marque pour le Niger la constitution de son territoire actuel
qui deviendra une colonie française en 1922. En 1922, la politique des Français
s'inverse et la population est encouragée à rentrer en Aïr, mais on est enclin à se
demander s'il n'est pas déjà trop tard (Rodd 1926). La section méhariste d'In Gall
disparaît, mais le poste perdure et le fort est occupé. C'est l'année de la
reconnaissance des goumiers qui disposent désormais d'un statut et en 1926
feront partie intégrante des pelotons méharistes. En juin, l'Adjudant Mary
accompagne le Capitaine Fonferrier, nouveau Commandant de Cercle d'Agadez,
puis retourne à son poste grenier d'In Gall avant de surveiller la Cure salée à
partir d'août.
Le Lieutenant Bourgès revient au Niger en réserve à partir du 25 décembre 1921.
Il se retirera de l'armée pour vivre à In Gall et Agadez, commerçant éleveur, il finira
ses jours à Agadez en passionné du monde Touareg.
Le Niger, d'abord Territoire militaire de Zinder puis territoire civil, a acquis son
autonomie administrative et financière par le décret du 13 octobre 1922. La
colonie du Niger est divisée en 11 cercles civils dont Tahoua et 3 militaires dont
Agadez, Bilma et N'Guigmi. Dans les cercles d'Agadez, Zinder et Dosso existent
encore des sultans ou chefs de province sous l'autorité desquels se trouvent
placés les chefs des cantons (Gouvernement de l’AOF 1933).
1927 marque l'année du dernier rezzou au Niger, le poste d'In Gall est dissout et
le Commandant de Cercle d'Agadez, le Capitaine Rayat, qui avait arrêté Tagama au
Tibesti en 1919, valide le tracé de l'itinéraire automobile de Tamanrasset à Agadez
en passant par In Guezzam et In Gall. C'est une année de bonnes pluies, le
Lieutenant Witte surveille la Cure salée à Tegidda n'Tesemt, il décédera l'année
suivante et sera remplacé par le Lieutenant Bedo.
En 1936, la conférence organisée à Agadez décide que les Kel Ahaggar, les Taitoq
et les Kel Ghela qui nomadisent au Niger, au Nord de l'Ighazer, seront rattachés
administrativement à Tamanrasset. Il faudra attendre 1945 pour qu'ils soient
rattachés au Niger.
Vers 1945, les Attawari sont retirés au 2è groupe pour former le 8è groupe. Les
ineslemen Kel Eghlal, constitués en groupe autonome dès 1918, sont jugés trop
néfastes. Il convient, dit le gouverneur Toby, de les combattre de l'intérieur en
favorisant le développement de chefferies autonomes (Bernus 1976).
Vers l'indépendance
En 1946, la colonie devient territoire d'outre-mer. En 1947, un administrateur civil
est à la tête du cercle d'Agadez, Monsieur Brouin. Robert Marcorelles est le
commandant du goum d'Agadez jusqu'en 1953. En mai 1946, les chameaux du
groupe nomade dépannent la voiture du Chef de Bataillon Chapelle près de
Tchimouménène. Le 10 juin 1947, le groupe nomade est à In Abangarit. Le 5 avril,
il est sur Fagoshia avec le Lieutenant Brault. Le 30 mai 1947, le Peloton Méhariste
de Tahoua est à In Gall, attendu par le Sergent Thévenin juste arrivé au Niger, le 2
juillet il est à In Kakan, puis Tamaznak pour la Cure salée.
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