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Au Cœur de l'Atlas
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DU MEME A,lJTEUR ..
Au Cœur
de l'Atlas
MISSION AU MAROC
PRÉFACES
de M. EuGÈNE ÉTIENNE. Vice-président de la Chambre des députés
et du Général LYAUTEY. Commandant la division d'Oran
PARIS
ÉMILE LAROSE, LIBRAIRE-ÉDITEUR
1 1, Rue Victor-Cousin, 1 1
MISSION DE SEGONZAC
Comité du Maroc.
Société de géographie de Paris.
Société de ,qéographie commerciale (Paris).
Société de géographie def Afrique du Nord (Alger).
Société normande de géographie (Rouen).
La mission se composait de :
M. LE MARQUis DR SEGONZAc, officier de cavalerie, chef de la mission;
(i) Les résultats des observations de M. Louis Gentil ont été publiés en plusieurs
notes et ouvrages dont on trouvera la liste à la page 77f.
(!) Les travaux de M. de Flotte-Roquevaire ont été publiés sous. le titre : Cinq
mois de Triangulation au Maroc. Jourdan. Alger, f909.
(3) Les études linguistiques de Si Sald Boulifa ont paru sous le titre : Textes
Bèrbèrea, en dialecte de l'Allas 'marocain. Ernest Leroux. Paris, i909.
PRÉFACES
EuG. ETIENNE,
Vice-président de la Chambre des députés
MoN CHER AMI,
d'll'uvre, et •tui ont h·op eonnu Les jour!' •l'ant\·oisse d dt• doute,
n'ont plus lt> droit 1le désesp•'•r•~1· 1ll' l'œun•p dont vous M.Ps un
des plus vaillants ouvrit•rs.
••
Notre programme d'action découlait logiquement de mes
précédents voyagès (1) :
J'avais visité, en 1899, le Sud-Ouest du Maroc (2) (Sous et
Tazeroualt); en 1900, le Nord (Rif et Djebala) ; en 1901, l'Est
(Braber). Il me restait, pour « boucler n mes itinéraires, à
explorer le Sud et le Sud-Est du Maroc. Ce fut le but de nos
travaux.
La région que nous nous proposions d'étudier s'étend sur
5 degrés en longitude, et~ degrés en latitude. Elle fut partagée
en trois secteurs :
M. de Flotte-Roquevaire fut chargé de couvrir d'un réseau
de triangulation expédiée la zône Mogador-Demnat-Safi,
appuyée, d'un côté à l'Océan, de l'autre à la chaine du Haut-
Atlas;
M. Louis Gentil, au centre, parcourait le Haut-Atlas, en
s'efforçant d'en pénétrer les parties encore inconnues, notam-
ment l'extrémité occidentale et le versant méridional ;
Je me réservais l'exploration de l'extrémité orientale du
Haut-Atlas, du bassin de l'Oued Dra et de l'Anti-Atlas.
MM. Boulifa et Zenagui m'accompagneraient pendant une partie
du voyage pour recueillir sur place les éléments nécessaires à
leurs travaux d'ethnologie et de linguistique.
..
*
DE l!OGADOR A DEM:"'AT
24 décembre
J'ouvre mon journal de route au matin de notre départ de
Mogador. Mes collaborateurs m'ont deYancé : Gentil a pris la
route du Sud; de Flotte celle du Nord. Je Yais me diriger droit
dans l'Est, vers Merrakech.
Il a plu toute la nuit; sur la montagne il a neigé, et la chaine
de l'Atlas se dresse toute blanche dans sa majestueuse splen-
deur. La mise en route de notre caravane est pénible. Les tentes
mouillées alourdissent les charges, les pistPs sont glissantes ;
notre camp a pris racines pendant ces quelques semaines de Yic
sédentaire. A neuf heures, enfin, notre convoi s'ébranle, et
nous voici, pour bien des mois, devenus nomades ...
D'une crête chauve j'aperc;ois, par delà les dunes qui lui font
une ceinture de désolation, Mogador, la ville blanche, coquet-
tement entassée dans ses remparts crénelés, et la mer, la mer
que nous ne reverrons -s'il plait à Dieu! -qu'après un très
long et très lointain voyage ...
Une courte halte ; un dernier adieu aux amis qui nous accom-
pagnent; un dernier souvenir à tout ce que nous laissons en
arrière, et ... en route! En route pour cette belle existence d'ex-
ploration, si pleine d'émotions intenses et splendides, toujours
tendue ve~s un but, animée par une lutte, enchantée par un
rêve ...
6 At; CŒt:R DE L'ATLAS
( 1) Voit· : Rensei,qnements.
l'a::o• li his l'lano·l11• 1
-~··
Fig. ':?. -\'ali,;,. do· I'Onl'd Tt•nsill. - l'!t al'ganit•t·. - Tt•t•t·itoil'l' de 1\unt·irnat
1 page 7J.
DE MOGADOR A DEMNAT 7
'15 décembre
Trois heures d'étape seulement dans un pays tout pareil à
celui que nous parcourûmes hier. Les champs cultivés alternent
avec les bois d'arganiers, la terre rouge avec les dalles calcai-
res. Après le territoire des Ou/ad Saïd nous traversons celui de
Kourimat. Des maisons fortifiées, portant tourelles et créneaull.,
commandent les vallées. Ce luxe d'ouvrages défensifs dit assez
que le pays n'est pas sûr. La forêt de Gueclltoula, que nous lon-
geons un instant, est un repaire de brigands, dont les caravanes
se garent soigneusement. Nous campons à côté de la maison
d'el-Hadj Regragui, ami de nos deux cheurfa.
Cette journée de route m'a permis de faire plus ample con-
naissance avec ces pieux personnages qui vont devenir nos com-
pagnons et nos guides. Tous deux sont issus de la tribu saha-
rienne des Ou/ad Beç-Çbaâ. Le plus jeune, l\Iouley el-Hassen,
parait 35 ans. Il a bien le type du Saharien, souple, un peu
'i6 décembre
Un matin radieux succède à la nuit pluvieuse. La buée monte
calme et légère et s'évapore dans la lumière. L'air est si limpide
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HE MOG.\OOR A lliŒNAT 9
"17 décembre
Des Ou/ad Beç Çban au pays de Ahmar (t1la rouf<' se déroule
uniforme, monotone, au milieu d'une région désolée que p<'u-
plent dP loin en loin quelques huissons de cedra, quelques
touffes d'armoise et <l'asphodèle, de h<'lles iris mauves et des
colchiques.
En Ahmar le pays devient plus accidPnté. Les collines rondes
10 AU CŒUR DE L ATLAS
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DE MOGADOR A DEtiNAT 11
'i9 décembre
:\'ous sonmu's réveillt'~s ee matin par le vacarme d'une vio-
lente diseussion. Xotre cuisinier marocain et l'un de nos Draoua
se sont pris de querelle : l'un s'est armé de sa koumia, son
poignard reeourhé. l'autre du merkhtaf, cette terrible faucille
emuanchée d'un bàton court dont les gens de l'Oued Dra se ser-
wnt p •ur l'élagage de leurs palmiers et le règlement de leurs
comptes. On les sépare, non sans peine·. mais notre cuisinier,
peu rassuré déjà par nos projets de voyage dans 1'.-t.tlas. me
déclare qu'il me <{Uittera en arrivant à Merrakech. C'est la pre-
mière défection.
L{'s débuts d'un voyag·<' sont toujours pénibles : nous avons
dPux hommes malades <'t cinq mules blessées.
La plaine change d'aspect au voisinage de l'Oued Nefis.
D'aride elle devient fertile : elle se couvre de fermes, d'azibs,
( 1) Voir : Renseignement.~.
12 At: CŒt:R DE L ' ATL.lS
3() déo:mbn•
31 décembre
:\ous campons sur un tPrh·P, pri~s dP l'mw des portes de
.llerrak,ch. Hah Armai, ii côté du sanctuaire dP Sirli loussefben
Ali. l'un de!' sept patrons dP la ville, ces sebatou rigel sur qui se
font lPs serments, et dont le pèlerinage constitue le prologue
indispPnsablP de tout voyage vers l'intérieur.
Cinq années sont passées depuis mon dernier séjour à Uerra-
J.:,·ch. Alors, le Sultan habitait son Aguedal; le Dar el-Maghzen
était bruyant comme une ruche, peuplé comme une fourmil-
lière. Le fameux grand-vizir Ba Hamed, le Richelieu marocain,
PI'ésidait aux destinées du .:\Iaroc ; les murs de la Jema el-Fna
étaient copieusement ornés de tètes coupées; le pays était calme
et soumis du Rif au Sous, du Tafile't à l'Océan, et les tribus
payaiPnt lïmpot.
Le décor n'a pas changé. La grêle silhouette de la Koutoubia,
cette sœur marocaine de la Giralda sévillane, domine tou-
jours la campagne, les palmeraies, la ceinture des remparts
crénelés, les terrasses des maisons roses et la forêt des jardins
d'où émf'rgent les peupliers et les ifs. Mais la situation politique
s'est profondément modifiée; la ruche est aux trois quarts
vide ; les vastes places du Dar el-Maghzen sont désertes; la cour
est à Fez; le Sultan n'a plus de prestige, son khalifa, ~louley
el-Hafid, ·n'a plus ni troupes, ni argent. :\'ous l'avons aperçu
assis sous une porte de son palais, causant avec un soldat,
et regardant mélancoliquement tomber la pluie.
Ba Hamed est mort; la forteresse qu'il venait d'achever,
suprême expression de son orgueil et de sa terreur, est
murée. Murée aussi la jolie maison de l'ex-ministre de la
Guerre, le jeune et si séduisant Sid el-~lahdi el-Menebhi, banni
à Tanger. Le maghzen cupide a fouillé la demeure du mort et
celle du proscrit; il a vendu tout ce qui avait une valeur mar-
chande : femmes, esclaves, .chevaux, mules, mohilier et maté-
rif'!. Sa vengeance s'acharrw Pncore contre les jardins. Derrière
les hauts inurs de pisé on aperçoit, des terrasses voisines, les
u AU CŒUR DE L ' ATLAS
3 janvier
~ous continuons à nous élever dans l'Est, en montant vers
l'extrémité de la plaine de!tlerrakech, à travers les territoires de
Me.<ifioua, de Zemran. de Douggana, et nous voici, ce soir, en
pays Chleuh, campés au pied de la zaouia de Sidi-Reha/.
L'Atlas nous est caché par les collines rouges qui bordent sa
chaine. La plaine est admirablement défrichée, irriguée et cul- •
tivée. Les oliviers de Sidi-Reha/masquent une grosse bourgade,
bien campée au flanc d'un coteau, à l'issue des gorges par où
f Ol,ed Rdat sort de la montagne. La maison du qald, toute blan-
che sous son suaire de chaux, surplombe l'amas des maisons grises
ébréchées et croulantes. Plus haut, la zaouia encadre une qoubha
carrée, surmontée d'un toit de tuiles vertes, et une tour blanche, .,
-escorte demain ! ,
4 jauvier
5 janvier
De Taglaoua à Demnat on met 5 heures, en marchant douce-
meut. L'étape est moil}s monotone que les précédentes. Du seuil
de la zaouia on aperçoit les belles olivettes de Tidili et les
i
18 AU CŒUR DE L A l'LAS
/Jemnat est une ville forte. Ses remparts sont très dt'•mantPll•s,
mais lt>urs débris attt>stt>nt encort> lïmportancP dP cette plaee
extrème de l'Empire chérifien, à 'Iui incombe la hurdc mission
de gouvernPr les tribus montagnardes de l'Atlas central. :\'ous
l'avons traversée de part en part. Elle est accidentée. Le mellah
forme un quartier spécial, il occupe la partie hasst>, il est
dos par une porte solidP donnant sm· une large rue où flanc
tout un peuple de mendiants et d'oisifs que notre vue éhahit.
Le couuuerce parait actif; les boutiques sont bien approvision-
nées et achalandées de eliPnts h1wards t{Ui causent ct boivent
du thé à l'ombre de leurs auvents de hois. On nous avertit
qu'il existe 4 établissements de bains: 1 it la Qaçha, 1 à lfcttan,
2 à Rhib ...
La place publique étant trop petite pour notre camp, nous
nous installons au 1lehors, près d~ la porte Bab Ifettan. Les
trois autres portes de la ville sont : Bab Taht es-Souq, par où
nous sommes entrés, Bab Igadaïn et B<ih el-Id.
Le qaid, auquel nous avons annoncé notre arrivée, uous fait
souhaiter la bienvenue. Il nous envoie la mouna et une garde,
en nous recommandant de nous métier au moins autant de nos
gardiens que des voleurs ...
CHAPITBE Il
6 janvier
Demnat n'échappe pas à la loi commune ; comme toutes les
villes du Maroc elle n'est qu'un anias de décombres. De sa
splendeur passée, de son importance stratégique et commerciale
il ne reste que le souvenir, encore s'efface-t-il au point IJUC nul
parmi nos informateurs n'a pu nous dire IJUancl et par qui la
ville fut fondée ...
Au temps de Mouley el-Hasscn elle était encore riche ct puis·
sante. Telle la vit de Foucauld en 188-i. La crise de folie fratri·
ci de et de vandalisme qui bouleversa ~e l\lar·oc à la mort du vieux
Sultan sévit à Demnat comme partout ailleurs. Les tribus se
ruèrent à l'assaut de la fortcressP du 11ard cl-Hadj .Jilali
ed-Demnati. Le malheureux était en prière; un coup de baron·
nette le cloua contre terre dans sa pieuse pr·osternation. Ensuite
on détruisit sa maison. Les Srahw pillèrent les souqs, massa- J
crèrent les juifs, torturèrent les riches pour leur arracher le
secret de leurs cachettes ct de leurs silos. On jeta bas des mai- J
1
sons, des pans du rempart, et jusqu'à des mosquées. Puis l'ordre'
se rétablit, tout naturellement, par lassitude. On se reprit à euh
tiver les champs, à irriguer les jardins. Quand la prospérité fui
revenue, un nouveau qaïd prit possession de la qaçha ; il se
garda discrètement de toute allusion au passé ; on laissa dor-
mir en paix les coupables et les morts. Seuls les juifs tirèrent
une morale pratique de cette lec;on. Ils construisirent un mellah
solide, ceint d'tm rempart spécial où ne s'ouvre qu'une seule
porte.
Pal"" :!0 his Planf'he \ï
7 janvier
Il fallut, ce matin, avant le départ, faire au qaïd de Demnat
une visite de digestion. Lui-même nous en avait prié, s'excu-
sant de n'avoir pu se rendre sous nos tentes la veille, son fils
ainé étant décédé le matin même.
L'accueil fut cordial. Le qaïd el-Hadj Mohammed Abd Allah
ALellakh el-Kcrouli est un Berbère des Aït-Keroul, il a cin-
quante ans environ, l'air actif et décidé. Son histoire témoigne
de son esprit d'initiative.
Il se trouvait à Demnat le jour où son prédécesseur fut assas-
siné. Aussitôt il réunit les gens de sa fraction épars dans la
ville, fit fermer les portes et occupa la qaçba du maghzen. Puis
petit à petit, à mesure que la sécurité renaissait, il fit acte
d'autorité, tant et si bien que sa situation était acquise <{Uand
l'ordre fut revenu. Le sultan ratifia son intronisation, reçut son
houm1age, et fit Lon accueil à ses présents qui pourtant paru-
rent assez maigres.
Eu homme a';isé le qaïd n'a rien modifié à l'apparence de sa
forteresse. De l'extérieur elle semble une ruine; l'intérieur, au
contraire, en est spacieux, solide et richement aménagé. Les
appartements ouvrent sur un beau jardin qui forme cour inté-
rieure. Pendant qu'on nous sert du thé ct des ~fenj~, sorte de
pains ronds, spongieux, imbibés de Leurre rance fondu et de
miel, on entend les rires des hommes de garde, le cliquetis de
leurs armes, et la rumeur monotone d'une petite école où les
enfants de notre hôte apprennent le CoraiL
Le qaïd a connu à Rabat le cheikh Ma-1-Aïnin, le pseudo-père
de notre chérif; il s'enquiert longuement de nos projets, et
2:2
( 1) Voit : Renseignements.
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1
!
DE DEM~AT A L'OUED MLOl!Y A 23
8 janvier
Il n'est pas facile de s'arracher à l'hospitalité des Chleuhs ...
Quand le ciel leur envoie un hôte d'élection ils le traitent, sinon
avec magnificence, du moins avec une abondance excessive. Ce
fut hier soir un défilé ininterrompu de keskous effroyablement
rustiques, de bouillie de blé arrosée de beurre rance ct de
miel. Tous les gens de la Zaouia vinrent, selon l'usage, parta-
ger avec nous les plats qu'ils apportaient. Les douze élèves de
la médersa nous furent amenés par leurs deux maîtres dont l'un
enseigne le droit selon Ibn' Acem l'autre la jurisprudence d'a près
Sidi Khlil, et la grammaire dan~ l'Alfia d'Ibn Malek. Cet ensei-
güentent donné en arabe est accompagné de commentaires en
langue tamazirt.
C.e matin le défilé culinaire a repris dès huit heures, aussi peu
varté q u 'h·ter ma1s
· plus abondant encore, et nous n ,avons pu
leve~ notre camp qu'après le troisième déjeuner, vers midi et
dem1 ! Ibn Khaldonn déclare que les Berbères mangent sale- \
me~t... Les usages n'ont guère changé depuis son temps ; ilfaut J
avotr un bel appétit et un estomac robuste pour pouvoir pren-
dt·e part à l'abominable tri tu rage qui constitue un repas de fête ...
24
(::::.'
">,~, )J jan vil'l· _<· , ..
Départ à midi après de trop copieuses a~:-I!Î_~::
;., ~~i~n: de
notables nous accompagnent jusqu'à la limite de leur territoire;
un seul cavalier nous escorte au-delà. Nous rencontrons à mi-
t'tape le courrier qui est allé prévenir les Aït Taguella que
nous camperons ce soir ('hez eux ù Tamchegdan. Les nouvelles
qu'il rapporte sont peu rassurautes : les Aït Messat se battent:
Entij'a (1) s'est insurg(• eontre son qaïd Ould si Abd Allah
ez-Zenagui (2) qui s'est sauvé et en a élu un autre, nommè
Aberràh, que ,le maghzen a pu faire arrêter.
Cette intervention du maghzen dans les affaires intérieures
des tribus du Bled es-Siba nous fait toueher du doigt la sou-
plesse et le machiavélisme du gouvernement chérifien, dont
l'action s'étend hien au-delà des limites oit ses fonctionnaires
peuvent atteindre. Cette action n'est le plus souvent qu'une
action désorganisatrice, elle se borne à entretenir ou à fomen-
ter.des querelles, à précipiter le fort contre le faible puis à unir
et a armer les vaincus contre le vainqueur ...
La plaine d'Entif'a, oÙ nous cheminons en nous rapprochant
de!'i collines qui la bordent à l'Ouest, est très afl'ouillée par les
eaux. Les sources y abondent, les ruisseaux sillonnent les val-
. ·· l' un d' eux l'otœd Ta'aïnit, nait sur notre route au pmts
lét>s ·
d -4rhalo Il 1'azruut, 1'1 separe
· ' ·
(,pftzoua d'E'.. ntz·;·a. L' u t'l'
1 Isat'wn d e
•
(~) ~o~r: Renseignemmt.~.
( ) \ou· :l)ocuments.
26 AU CŒLR DE L ATLAS
ses naux est la cam;e des discordes <{Ui divisent constamment ecs
deux tribus.
L 'extrc'•mitl~ orientale de la plaine d'Entifa est ti·ès unie,
assPz peupll·e <•t bien cultivée. Les sommets des !'ollines sont
couverts de d16nes (hellout), et les terres en friche de pal-
miers-nains auxquels on m?t 1<' feu <{Uand on veut labourer.
Labourage hien insuffisant où le soc de fer, guidù par des
hommes insouciants, et même parfois par· des enfants, ècorche
à peine le sol; où l'attelage; toujours disparate, ànes, mules,
chevaux, bœufs, vaches, et <{Uelquefois esda vcs ou fe .limes,
contourne les moindres toufl'es, s'arrête à la plus petite résis-
tance, et trace, d'une allure indolente, son imperceptible et
capricieux sillon. Derrière vient le semeur pat·cimonieux, dont
le geste étriqué mesure à la terre la semence mèlt'~e d'ivraie ...
Et pourtant la moisson sera belle, les (~pis clairs-s<"més set·out
hauts jusqu'à frôler le genou des cavaliers, dit le proverh<', et
si lourds qu'un moissonneur coupera dans sa jom·né<' de quoi
remplir sa huche pour l'année entière !
Un autre laheur, plus rude eelui-lù, qui exige dt' la force, ct
demeure l'apanage de l'homme, est l'Magagc dPs jujubiers
dont les branches formeront les haies des maisons et des douars.
L'abattage se fait à l'aide d'une sorte dl:' faucille euuuauch(•c
au hout d'un long hàton, ct d'une 'hachette à fe1· étroit. Un ,
transporte ces broussailles sur de grosses fourches, on les
entasse sur des animaux, et quelquefois sur le dos des hommPs.
Rien n'est plus singulier que la vue de ces immenses buissons
marchants dans lesquels le p01·tem·, àne ou homme, disparait
complètement.
Le jujubier, s'il est précieux pour le sédentaire, est une plaie
pour les voyageurs. Ses branches déchirent, arrachent tout ce 4
qui les frôle, tapis, chouaris, vêtements; ses épines demeurent 1
indéfiniment incrustées dans les étoffes et dans les chairs ...
La vallée de Tamcltegdân, où nous plantons noh·e camp,
abrite plusieurs tirremts en terre battue l'ouge. L'accueil qui
nous est fait est nu premier abord assez peu cordial. Les hommes
sont presque tous absents. On s'est disputé au marchi, du jeudi
de la semninc passt'~e, ou s'est lllèllll' hattu à coups de pierres;
Fig. H>. - Cavaliers Aït ;llessal (pagt> 27).
i'
•
i
•
DE DEMNAT A L'OUED MLOVYA 27
10 janl'ier
~ous marchons de midi à i heures à travers une suite de
cuvettes bordées de collines. Les eaux se sont frayé des routes
profondes dans ces calcaires rouges ou gris.
Les collines d'Enti(a prennent le nom de collines des Aït Ali
ou Meghrad puis des Aït bou Zid; elles vont croissant jusqu'au
Dj:helloukhnein dont on aper~;oit le sommet dans le lointain et
qUI surplombe, nous dit-on, le bourg de Ouaouizert et le
confluent de l'oued Ahancal et de l'oued el-Abid.
l'ious pénétrons dans 1~ forêt d'Afraoun sur le territoire des
A" u
ll Jrussat. Les chênes hellout, les arrars, les lentisques y sont
grêles et très espacés. L'abondance des sangliers, des panthères
et surtout des brigands vaut à cette forêt un fâcheux renom.
Les Ait Me:;sat tiennent aujourd'hui un grand conciliabule
auprès des tirremts des A ït lkldeft dont la Zaouia est le but de
notre étape. Les cavaliers et les piétons sont vêtus du kheidous
sombre, sorte dP burnous tissé de laine brune ou noire, qui,
l'l'lev'e sur 1a longue chemisf' de coton blanc, !Pur donne un a1r
·
martial et tragique .
. L'un des traits saillants du caractère hcrbèrf' est la crédulité.
Ln vieillard à harbf' df' nf'Îgf', à l'œil vif est wnu demander
au ch. if'
er une amulette pour avoir un fils. Mouley el-Hassen a
conf~ctionné de sa 11\ain six petits papiers, sorte d'abraxas
lllagtques,auxquels j'ai dù joindre six pilules quelconques. « Tu
28
11 jrm vin
Les Aiï Me~sat, nos hôtes, sont PH g·uPt'l'P avee leurs voisins
du eôté de l'Est, les A ït M hamd et lPs A ït lçalt : et, se lon
l'usage invariable, ils nous fout de leurs ennemis un portrait
terrifiant, pour nous détourner de passer sur leur territoire. Si
accoutumés que nous soyious à ces pt•ocèdés, nous suivons sage-
meut leur conseil qui pourtant nous (•cal'te de noh·c dirPetiou ,i
générale, et nous entrailw vet•s le .\'m·d-:\ot·1l-Est, ehez lPs .\ït ·
bou Zid.
Les chefs de la Zaouia J'Ai't lkhll'jnous aeeompagnent, ils
nous font traverser la forêt de el1ènes d' I(ekluien où les arhres
sont plus denses Pt plus beaux llUC 1lans la forèt J A(raottlt.
Les brigands n'y sont ni moins nombreux ni moins hardis. " Tu
n'as rien à craindre 1l'cux- nous dit en souriant notrP Fui1lP-
puisqu'ils te font l.'scorte ! »
On rencontre dans cette région plusieurs sol·tes de maisons.
La tirremt d'abord, cette forteresse tantôt cubique et trapue
qu'un toit plat ct débordant ferme comme un couvercle, tantôt
élégante, ajourée dans sa partie sup{~ricure, ct·éneléc, avec
embrasures eu forme de trèfle, ct cofl't·es flan11Uauts surploru-
bant les abords ct battant le pied des remparts. Autour de ees
châteaux les villages groupent leurs maisons basses, surmon-
tées d'un hangar soutenu par des piliers de hois, semblables
aux maisons kabyles. Enfin, dans les bois, ou 1lans les régions
désertes, on rencontre des maisons isolées ou groupt:•es par
deux ou trois, d'une forme particulière.
L'une des faces, celle où s'ou ne le portail, est constituée
par un mur en pierres sèches de deux mètres de hauteur envi'
rou. Tout le reste de la maison est enterré. Le toit, fait 1te
branchages recouverts d'argile, se confond avec le sol. La cour
intérieure, sur laquelle ouvrent les pièces IJUi servent ll'hahi-
tation, -est en contrP-has, ct à ciel-ouvert. Ces demeures misé'
Fi" 1-1 .
,... • - lnf!tiPl"l. - :ll:nson du <J<tïd lladdotJ n"Ail ft-lw hon (pagt' 2!J).
IlE DEMNAT A r.'om:n 'ILOUYA 29
12 janvier
Cc n'est pas chose facile que de cheminer dans !;Atlas. Les
habitants ignorent les routes, ou, s'ils les connaissent, refusent
de s'y aventurer; le pays est épuisé et difficile; on se Lat par-
, out. Les tribus de cette région sont groupées en deux partis, en
deux iel/s, de foree à peu près égale. La moindre querelle se
propage comme une traînée de poudre. Dès qu'un coup de fen
éveille les échos sonores de la montagne chacun saisit son fusil, 1
jette sa cartouchière ou sa poudrière en sautoir·, et court à la l
rescousse ou à l'assaut.
Nous, qui voulons passer du territoii·e des Aït hou Zid sur
celui des Ai"t Atta, nous ne pouvons trouver, à aucun prix, un,
zettat qui consente à nous faire franchir la jruntière de poudre.·
On nous assure pourtant qu'une fraetion voisine du ~OlHf el-
Jema entretient encore quelques relations a vee les A tt A ua, et
nous partons pour y chercher un guide.
Rude étape, encore que très courte. On descend d'abord, par
des ravins difficiles, dans la vallée de l'oued el-Abid. Ce ne sontl
autour de nous què pentes escarpées, que falaises abruptes, que
gorges au fond desquelles se tordent de capricieux ruisseaux :j
l'oued Assemdil, plus loin l'oued Ahançal, encaissé, rapide et,
clair, larg·e de ao mètres, qui se jette devant nous dans l'oued
el-Abid, plus large et coulant plus sagement sur son lit de
vase. La cuvette, au fond de laquelle les deux rivières cou-
Fig. 1\) - l:oued El-.\hid, Hll ··ontlncnt de rnned .\han•:al (page :10)
Fig. 22. - L<'s .\ïl bon Zid nous fon! cs•·ot·lr (pa;:r :l~).
DE DJ<:~INAT A L'OUED MLOlJYA 35
14 janvier
Tous les hommes valides de la fraction .des Art lçah, tribu
des A ft Mess at (1) sont assis en demi cercle sm· les gradim;
rocheux du ravin de Tijarioul où les Aït Jssoumour cachent
leurs tirremts. La scène est étrange ; le coup d'œil est magnifi-
que. On a étendu un haïk à terre, les nobbles l'entourent,
et chacun des guerriers vient, à tour de role, y jeter son obole
en criant : Slah en-Nebi ! Salut au prophète ! Le produit de
chette
c ..
collecte constitue la ziara, l'offratulc des A ït Jçah à notre
erif, et cette cérémonie propitiatoire a pour but d'invoquer
:otre intercession pour obtenir de Dieu la victoire dans le com-
at qui va se livrer.
.P:ndant que ce rite s'accomplit avec la majestueuse sim-
PllCtt'e dont les musulmans. accompagnent toutes les pratiques
d
e leur culte, nous avons le loisir d'ohscrvm• nos hùtes.
t .Le type n'est pas beau; les Aït lçah ont la tête ronde, le
tetnt foncé, h1 face large, les lèvres épaisses ct presque complè-
Clfient rasées, la barbe rare. A part <[Uclques exceptions ils
di brun
Sont , s; Je . n .m. vu que quatre bl on d s, ct JC
. n ,at. compte. que
:x. negres.
.Inutile de dir~ que tous les hommes sont armés. Le fusil à
P
rn,terre de f a b rtca
. t'wn m
. d'tgène d onune
. ; Je . pourtant que 1-
. vms
.....es fu 8ils gras.
Je llle SUis · efforcé de prendre quelques photographies des
If) Vo· . .
tr · Rntsetgnements.
1
36 AU CŒUl\ liE L ,\TLAS
~... ·>.t
,. ~ · - l"n passage dirtkill'.- Hoult• d'_\ïl Boulnwn il Tanondli (pagl' H).
,;
DE lH:MNAT A L'omm :VLOUYA 37
c
"'
>
1
DE DEMNAT A L'OUED l!LOUYA 39
•
(i) Hosseïn.
DE DEHNAT A L'OUED ~ILOl!YA .tt
On Msigne cette Zaouia du nom oP Zaouia fouqia. Zaouia sep-
• t .
en riOnale, par opposition ii l'autre Zaouia, située à la sortie du
col, sur le versant méridional de l'Atlas.
Le fondateur (le ces Zaouias fut Sidi S'id, disciple de Sidi
)fhammed
l . ou Ça !ah patron d' A.~fi (Safi).
. Sa mémoire prodigieus<'
Ul valut de son maitre le surnom de Haccal, substantif arabe
d'intensité qui signifie qui apprend vite e; .retient hir>n. Ha~çal
devtnt en langup chellha Aha(,~c;àL puis Ahan~àl.
,Un jour, pendant son pèlerinage ii la Mecque, Sidi S'id visi-
tait, avec son maitre, la bibliothèque du Prophète. Il voulut
~rendre un liYre; le gardien l'en empêcha. Mais le maitre
Intervint, prit le livre, et le lut à son disciple. C'était le Dimiati,
l'énumération des 99 noms de Dieu. Sidi S'id le retint, ct, le soir
m.ême, le récita ii Sidi l\lhammed ou Çalah. Depuis lors le
0
•miati est le dikr des affiliés de la Zaouia d' Ahançal, qui le
r' .
ecltent chaque jour.
Ce matin Sid H'saien el-Ahaw:ali est entré sous notre qoubha
a;~c un air soucieux. Il précédait des serviteurs chargés de pro-
VISions de toutes sortes ; deux hommes portaient un mouton fraî-
chement égorgé.
-cc Je me faisais une joie de vous recevoir et de vous héber-
~r. nous dit-il, et j'avais, vous le voyez, préparé une mouna
digne de vous et de moi. ~lais on me raconte que le pays s'émeut
de votr e presence,
· ·
que vos bagages exc1tent 1es convoi't'1ses, quf'
des brigands se concertent pour vous attaquer ... Le mieux serait
que vous devanciez leurs emhùches en partant de suite. »
Nous n'avons aucune objection à faire à ce discours; notre
hôte parait sincère ; l'important pour nous est d'avoir des
~ettats sùrs, et, puisque le chérif nous a déclaré la veille qut>
a. traversée de sa clientèle f'st si dangereuse qu 'ù peine ose-
rait-il s'y risquer lui-même, ·la seule garantie de sécurité que
nous puissions solliciter est la présence du chérif d'Ahançal en ~~
r.rsonne. Cette demande, appuyée du présent d'une montre,
~Isse le chérif un instant rêveur. Il médite, eu tournant et
retournant la montre, parle à voix hasse avec ses gens, indécis
: préoccupé, puis soudain il prend un parti définitif, et, se
urnant vers nous :
42 AU CŒUR LIE L'ATLAS
17 janvier
Les Ait Bou/man ont fêté notre présence par un heidouz lfUi
s'est prolongé très avant dans la nuit. Les danses et le1 chants
d'ici sont identiques à ceux des Brabn du Moyen-Atlas . .flommes
et femmes, formés en cercle, épaules contre épaules, rythment
leur chanson aux battements d'un grand tobbal. Le chanteur.
récite ou improvise; le chœur répète une sorte rle refrain. Tous ~
les exécutants se balancent sur place, d'avant en arrière, d'une
4
fa•:on fort lascive ; les femmes surtout mettent dans lf'UI' mimi-
que une impurleur provoquante. De grands feux, que les specta-
teurs entretiennent, éclairent cette fête. Quand la provision rle
bois est épuisée les chants se. taisent, le public se disperse, et les
chanteurs s'en vont par deux... ·
LPs enfants sont à peine vMus. Les gar<:ons sont nus sous le
kheidouz écru, les filles n'ont qu "unP chcmisP dP coton sous
leurs lwndiras de lainP frangées de floches multicolores.
l'lous soHunes rl~veillés ce matin par une hruyantP discussion.
~os hùtes SP querellent pour une question dïntér~t: ils sou-
mettent leur litig·c au chérif d'Ahançal avec un luxe Monnant
d'imprécations, de gestes, de menaces. Les hahitantsdes tirremts
voisines suivent la discussion du haut dt' leurs terrasses. On se
hêle d'une tirremt à l'autre, avec les interjedions prolongées
familièrPs aux montag·nards Pt aux SahariPns : " l~h ! .\louha
ou Mimoun, euh ! " Eh ! l\fouha fils de l\limoun ~
Vers fi heures apparait enfin la classique lwrira, potage il la
SPmoule dans lequPl nagent des petits ntrrés dP viande de mou-
ton. LP déjeuner est servi à 11 heures seulement. Il se com-
pose, invariablement, d'un keskous surmontè d'mw moi til~ de
mouton. Nos hôtes assistent à notre repas mais n'y prPiment
pas part. Ils sont trop nombreux, nous dit-on, et la coutume
n'autorise l'hôte à s'asseoir ù la table de ses eon vives <[Ue lors-
qu'il est seul à les recevoir.
Ici l'hospitalitt~ nous est ofl'erte par la tribu : le Mtail en
est réglé par les coutumes locales : le cheikh en répartit la
charge entre ceux des habitants que dési~ne lP rôle dl's imposi-
tions. Chacun d'eux apporte son plat, Pll fait les honneurs d,
quand. mait res l't serviteurs sont repus, s ïl en reste quelque
chose il l'achève en compagnie d.e ses amis.
Le repas terminé on abat les tentes, on forme les dwrt-!·I'S,
on hâte les mules. Toutes ces op<'•rations se font aYec lïndolt>JH'e
la plus noblP: le temps ne eompt~' pas: se hâter serait un gra,·e
manquement aux usages : " Dieu a donné au cheval quatre
jambes et la vitesse: ù l'homme il a donn{~ deux jamhes et la
majesté. n
Nous nous sommes mis en route, vers midi, dans la direc-
tion de l'Est, sans but précis, évitant seulement la vallée de
l'oued el-A bidet ses dangereux riverains. La forêt de chênes est
peu dense. Avec ses dessous de bois de calcaire gris, rouge ou
brun, de micas, d'argiles violacées ou safran{•es, elle prolonge
ce paysage tourmenté où nous vivons depuis quelques jours.
1-'ig. ::!!l. - LP •'ÏI"•!III' "'' TasPrart (.\1"1 .\hdi) (pagr W).
18 janvier
Il a plu et neigé toute la nuit. Yers 7 heures le temps s'est levé,
le vent a tourné, les nuages se sont déchirés, et le soleil est
apparu. Les bergers ont !•ventrè les haies de branchages qui gar-
dent leurs troupeaux des volem·s, des lions, des panthères et des
hyènes, et nous avons continué l'ascension du Djebel Tingarta
(Tinguert), ce gros dôme qui, depuis deux jours, Larre notre
horizon du coté du Sud-Est.
L'ascension se fait dans la neige. Les chênes deviennent plus
rares lllais plus gros; ils font plaee ensuite à de beaux thuyas,
analogues à ceux des forêts des Beni Mguitd: le sommet de la
~lontagne est chauve et roehcux, il disparait aujourd'hui sous
a neige.
?n aperçoit du Tinguert toute la partie du .J1oyen-Atlas com-
prise entre la vallée de la Mlouya et le Djebel Joukhne'in. L'os-
sature en est constituée par deux arêtes : la plus septentrionale
;st escarpée et continue comme une falaise; l'autre, qui forme
éa herge nord de la vallée de l'oued P.l-Abid est moins haute,
dchancrée de plusieurs brèches, et se prolonge à perte de vue
l'ans l'Est où se protile la silhouette d'une grosse montagne iso-
ee, le Djebel Toujjit. C'est de ce Djebel Toujjit que sortent,'
~:~sés par leurs s~nnn~ts. les ou~ds Mlouya et e~-~bid d~nt)
coule vers le :\ord-Est et se Jette dans la ~led1terranee,
Ali CŒUR m: L ATLAS
1
pendant que l'autre coule vet·s l'Ouest et pol'tc ses eaux à
l'Atlantique.
Nous voici doue, enfin, cu vue de cc hut <JUC nous avons si
labot·ieuscment poursuivi. Pour la pt·cmièrc fois j'obtiens la·
confil'Ination <Le l'hypothèse sur qui reposait mon itinéraire : que
. le Ll'lu.'jen-Atla:; et le Haut-Atla:; sont silparés par une vallée,
( orientée SUivant la bissectrice de ranglP formé par les deUX
1
chaînes, ct dont la dit·cction prolong·e la haute vallée de la
1VIouya. Cette ntlléc ounc, entre Jferrakeclt et le Sud algérien,
la voie de communication que nous cherchions.
Nous sonnnes trop rapprochés du Haut-Atlas pour en voir
autre chose que' les avants-monts dontle Tinguert fait partie. Rien
ne saurait exprimer la tristesse de ces solitudes désolées. Les
assises rocheuses affleurent sous la neige dont elles strient la
hlancheur, et, sous ce suaire hivernal, les éboulis de hlocs cal-
caires semblent former un infranchissable chaos.
Ce col de Tingue1·t porte le nom de Col du vent : Aguerd
n'Ouarllwu. Il conduit à la vallée de Taseraft dans laquelle nous
descendons par des escaliers et des lacets où mules et gens, peu
accoutumés à marcher dans la neige, cherrùnent avec beaucoup
de peine. On nous montre deux ruines et un cimetière perdus
dans ces déserts, vestiges d'une fraction que la discorde divisa
en deux tirremts qui se détruisirent.
Quelques troupeaux errent, épars sur ces pentes neigeuses,
en <JUête d'une pâture problématique. Le froid est si vif que le
gave que nous suivons est g·elé. Un affluent égal à lui le gros-
sit avant l'entrée de la clairière de Taserajt où s'élève une
bourgade de 150 feux des Aït-Abdi (1 ). Ce sera notre glte. Les
habitants SOilt doux et accueillants. Us cultivent toutes les ter-
. res accessibles à leurs charrues, et paraissent riches. Mais l'hi-
~ ver les bloque hermétiquement dans leur. ravin ; la neige s'y
amoncelle jusqu'aux toits des maisons et justifie le nom berbère
de ce cirque : Taserajt, la trappe.
19 janvier .•
Le <"iel se couvre, le vent tourne à. l'Ouest, il faut sortir au '
ç
Dt: IJEMNAT A L OUt:D :\IJ,UUYA 47
20 janvier
A(l'rda (ou 1'fljerda) est un villag·e : ses ha hitants portent le
nom d'A tt ou A(erd. On n'y n>it ni tirremts, ni appareil guer-
rier. Les maisons meublent l'hi·micycle de collines, en tapissent
le fond, en <'scaladent les parois, s'y superposent, sans ordre,
sa us. précautions défensives. Cc sont des maisonnettes basses, à
toit plat, construites en dalles calcaires ou en pisé, se confon-
dant presque avec le sol dont elles émergent peu. Presque tou-:
tes sont précédées d'un auvent, support(· par des poutrelles de
hois, ee qui leur donne un air de légèreté gracieuse.
l"n marché s'y tient le mardi (et-~. ~ous y faisons séjour
et nos hôtes ne nous caehent pas que notre caravane de 23 hoJil-
mes et U animaux constitue poW' leur pauvreté une très lourde
charge. Mais vraiment nous ne pouvons pas continuer notre
route sans un jour de repos: nos hellera n'ont plus de semel-
les, nos mules plus de fers, nos chouaris plus de fonds ; noUS
sommes dans un état de saleté lamentable ... Aferda est tran- ~
quille, bien abrité, elle possède un savetier, un forgeron, son ·
ruisseau est propice à notre lessive, nous y séjournerons donc, ~
quittes à rendre légère autant que nous le pourrons, et à rému- ~
nérer largement l'hospitalité dont nous sollicitons la prolonga'
tion.
Un des notables est venu nous inviter à prendre une collation
chez lui. Sa maison est campée en espalier, à mi-côte, adossée
à la colline, exposée au soleil; c'est l'une des mieux situées,.~
l'une des mieux construites d' A(erda. Ses murailles sont robUS' ~
tes, épaisses de plus d'un mètre, faites de larges dalles cimentéeS:
avec de l'argile, sans fenêtres ni meurtrières. Une cour inté'
rieure précède le seuil, encadrée de hangards qui servent d'écU'.
rie et d'étable. Les animaux sont aux champs; les mules et leS
vaches labourent, car .on laboure encore en cette saison avan'
cée: lf's troupeaux so11f au pat·a~·p dans la mollt:I!-!'IH'. l:11e fr&s
YieillP mule ;.:·rist', tjllf'l<!llf'S poulf's, tlPIIx chit>IIS llf'lt'•s t(UÏ dor-
lllent paisihlPIIIPIIt. so11t lf's st>tds hùtf's dt> cP 1ieu.
Les ff'llllllf'S dt> notJ·p hùte arcom·ent. di•s lf' poi·chP, pom· nous
baiser les mai11s, nous souhaitPr la hiPIIY<'IIll<' d 11ous im·iter
à fr•a11chir lf' sPuil. La porte df' chènf', massi\·f' Pt r·usti<jue,
tourrw en griw;ant autour rl'UIH' simplP foun·he df' hois, Pt se
ferme par un lotfli<'t tpÜ mortl tlans le chamhranlP.
La Inaison <'OIIIPI't>nd tlPux pii•cps: la pl'f'lllièrl' a 10 mi•trPs dP
long·, sur i dt> la rg·p, pt :J dP ha ut : la spcondP. plus pPtite, sur-
élevée d'un mi-fr<', est st'•parè<' dP l'autr·e par mt mur has, <JUi
ne Inonte pas justlu'au toit. On y accèdP par un<' hrèchl' prati-
<{Uée dans le mur. La !.!TanÔP salle sPrt de cuisillP, de salon de
réception et de chamiH~<' des hôtes; la 1wtite tloit t\h·e la eham-
hre à eoucher du maih•p, et so11 :.:Tellier.
On t'prouve, Cil entrant dans evette df'meure. llllt' imprPssion
de fraîcheur Pt tle ealme. L'obscurité de cette pièee sombre,
dépourvue de fenètres, contraste an•c Ltn•udantP lumière
d'un radieux midi de Janvier. Le jour ne pé11i:h.P que par la
~rte : C{Wllld elle est dose, tjtiChjues rais lumineux filtrent
a travers les hra11dwges de la toitm·p éclair·a11t lt•s volutes
de fum(~c hleue d'tm joli feu de bois t{Ui hrùlP diser·ètement
dans lt> coin le plus noir. Trois femmes, accroupies autour d'un
• gt'and plat de bois, prépare11t le herkoukes que l'on nt nous
· servir.
La scène est d'u11e simplicité patriarcale. Les hommes sont
assis en demi-cercle, sur le sol recouvert de deux grands tapis
de laine écrue très épais et sans aucune teinture. Au centre
~t placé l'ancêtre, un vieil homme glabre, hideusement ridé.
i otre hôte est son petit-fils, les autres personnages so11t des
Fig 13 .
" · - \ allét• dt' l'Oued Ouirin (llault• Y<lllt'•e dt• l'utlt'd p]-.\bid) (page :i2).
,.. Fig. :IL - liat lit• 1aJiét' dt• 1'1 '""" 'IJo•n·a (rÎYl' !!au.-ltl').
·•lli!Jtt•lltt•ttl 11P 'J' aoupnza.- J'·ort•l
. 1Jt' 1· Jlt'lles'
. '1 t•s. ,..11 .'"\.Issa
•. ''tl)
( pagt• ~, •.
hE DEMl'iAT A L'OUEII ~ILOUYA 51
P<>lldaHt tout lP fPmps 11'1~' duet• 11oh·p t'Ppas, les voisins, les
pae<>nts, lPs amis, Pnh•pnf, sol'iPHt, s'assoiPtt!, pt·t>nnPnt pal't à
la <'OilYcrsation, simplemPnt, sans forutalitt'•~». LPs fPmmes ont
liht•e aecès; cll<>s app01·teut lem·,.; Pnfants pmu· lt>s fait'!' bénit·,
sollieitc11t des amulette,.; ou des l'l'llltJdl't>.
Au llloment oü nous allions uous len•t• pour sortir, noh·e hùtc
a fait Ve"IJit· devant le chérif sPs deux del'llières femme,.; ct, tout
llalvement, lui a con,M !{U'ellPs se disputaient sans l'!'SSll et l'a
pri(• dn les t•éconcilier. La plut> iigi•e s'est pt•osteru{~e en sup-
pliante, le front conh·e tel'l'e, les mains ct•oisées det•t•iilt·e la
nuque. L'autre, une petite fcnuuP toute jeune, au type kal-
ntouk, pommettes saillantes, teint bistre ct yeux hridt'·s, est
d.emeurée roide ct immobile avec un air de dNi IJUi ne promet
rten de hon pom· la félicité do notre pauvre hôte. Il nous a
c~nfié '{UP sa première femme, la doyenne, remplissait, comme
c est l'usage, les fondious d'intendante, de maih·t>sse de mai-
son : la deuxième est la veuve de son frère qu ïl a {·pousél', sui-
vant l'usa ge encore, pour reeuc1·11·n· ses t roHi · nen•ux en lJas <tge;
'
la troisièmp est la favorite, elle sait son empire sm· le maitre, et
se ~lait à pt'OVO!{UCI' insolemment la jalousie des deux autres.
:\otr·e soiri•c s'est ~tdH'\ï·~e dans tlll(' oisi,·eté J'Pposantc. Per-
sol.nnei et nwtèt•iPl sont dans un Mat ~»ati~»faisant : le moral seul
atss"" •l: l 1I'Sll'et•.
· · .
L1•s extg·enePs .
dP noft·p escol'lc dcnennent
tyt·an · ·
tuques. :\os lwuuncs t•(•dameut it tout pt·opos, ct hors de
propos. L'antagonisme entre mes seniteurs et ceux de10 che urfa
tran~t; les sujets ordinaires de leurs 1fUerelles sont les gardes
nUit, l'altct·nance del-l période~> de marche ct de montag·e des
mulets · Il Ill .arrtv('. !-louvent 1l' ètre !-leu l le
l toute ma cat•avane a.
~larcher à pied ... ~louley el-H:u;t>eu t;'etl't-aill tlc cette liÏtuation,
1 préy 01't 1 , 1
lU e le im s 'ag·gTa \·a ut à mesu1·e 1fUC uous nous ra ppro-
c~erou., du l:-;ud, de la patt·ic de uoloi hommes, ct que lui ct les
Siens Set'OJ 1t Illassact'cloi
to ' d an~t l' vued Dra. C'c qm. l"Iri'tte
. par d essus
·. ut, c 'e..,t d · · ·
" e \·ou• mon autorite ct·oitrc en raison wverse · · de la
lllen.ne La f t . . . 1 . . . . . . .
}[ · au e n en est m a m m a mot, mats a sou cousm
l ouley ahd-AUah, cc vieux reitrc, toujours le premier levé et
~dernie1· eouché, inlasti,ahle en route, insatiable à tahle, qui
tend comutander noh·e pct·smmcl comme un négt·ier sa cara-
.\U CŒUR llE L ATLAS
'i1 j am: wr
.\ous jouissons d'un hivet· exceptioHnPllemcnt doux, Pt sans
neige. La cr(~dulitè publique attribue le méritP de cette fawur
aux vertus de notre chérif <JUÎ passe pour un grand thauma-
turg·e. On cite dèjit d'étonnants miracl<'s à notre actif: l'autre
semaine une fraetion des A 1'1 Sou!.lmwu avait, parait-il, résolu
de nous attiHJU<'l' petHlant la nuit, pour piller nos hag;ag·es et
nous t'~g·orget•. La nuit Mait radi!'use, ·un splendide da ir d.e lune
t'~elairait la forêt. (juand les pillards voulm·ent sc mcttt·e cil
t•outc pour comnwttt•c leur f01·fait, d'l~paisses ti•n<'~br!'s les 1'11\<~
loppèrent, rendant !Pur marelw impossible. l'm· h·ois fois ils ten-
tèrent de repi'mHlrc l' ex(~ctttion de leur projet, et, cha<JUe fois,
l'obscurité les arrêta. Ce matin trois d'entre eux sont venus se
prosterner aux pieds du cht'·rif, avouant puhli<JUement leur
faute, confessant lem·s crimes passés, implorant le pardon et la
ht'·uédiction de Mouley el-Hassen ... C'est la première fois <Juïl
m'est donné d'assister à cette sorte df' confession publique que
ni les usag-es ni les traditions islami<JUes ne comportent.
Nous sommes partis d'assez bonne heure, talonnt'•s par des
menaces de pluie. ~ous nous dirigeons sm· ce Djebel Toujjit
que l'on nous a désigné l'autre jour comme étant la source d'où
sortent la Mlouya et l'oued el-Ahid. Le chérif Amhaouch y pos-
sède une zaouia : Sidi Yaltia ou Jousse{. Chemin faisant nous
eoupons plusieurs affluents de l'oued el-Ahid, puis l'oued el'
Abid lui-même. Il porte ici le nom rl'oued-Ouirin, coule sage-
=
= 0
--:: ~'
..
--=
lllent sm· un lit <If' ~·alPts. (•Jttl'P dPs collinPs hoist'•ps, Pt n'a 1-!'Ui•re
plus d(' ;) nH\!rPs <j<' lat·geur ..\u h•!Hps des nPil-!·es il tlevient un
tonent infranchissable, ainsi que l'attestPnt les tll•hris, les
roches roul{~('S, lf'S t!'oncs tl'arhrf' flott(•s lfUi s'eucilf'Vt\trent SUr
ses rives.
Lne surpris!' nous attf'wlait au sommet <le sa ))('rge mh·idio-
nale : la plaine! .\u sortir df' Cf' ehaos montagneux où nous
marchions f'll aveu~des, sans rien voir I{Uf' lf' dos des eollines sur
qui moutonnent lf's.._ bois de arrars Pt 1IP ciH\nf's. les falaisf's qui
bordent lf's plateaux, et les ct'l\tps neit:'etJses des hautes monta-
g~es, nous dt:•couvrons, à l'improviste. un horizon plat, le pre-
mter depuis lftH' nous avons quitt(~ la plaine de :tterrakeclz. A
vrai dire ce plateau n ·a guère que 5 kilomdres de largeur (~ord
Sud), tandis ({Uf' ,.f'rs l'Est. un sPuil 1IP collinf's le ferme à une
demi étapf' de nous.
La chaine du "lfoyen-Atlas h· horde au Xord: ses sommets
les plus élevés ne semblent pas atteindre 2.500 mètres. Lm;
Aft Seri, les Aït lhand, lf's .lït !chclleqqm·en, lf's .lU Isluîq,
la peuplent ct lf'urs territoires touchent la plaine du Tadla (1).
La chaine du Haut-Atlas la horde au Sud, f'llc est toute
blanche, eomplexc, mystérieuse, traversée à noh·c hauteur par
un col lfUi md .l(erda en relations avee le Tlwdi·a.
Après 2 heures de marche nous attci~·nons. en remontant lP f
lit d'un torrf'nt, lf' village <le Tiregden~~ perché sm· une colline
~~cheuse, escarpée. Tout autom· lf's champs sont dMricht'•s,
.en. cultivés, délimités par des enclos de hranchat:·es. ~ous
1
22 janvier
Al'hala, comme toutes les cités marocaines, perd à être vue
de près. De loin c'était unP ville, enclwss{~e dans un cadre som-
hre de montagnes Pt dP forêts. Ville sacrée, inviolée, que sa
merveilleuse et tragicpw li·g-enclc~ faisait prc'•sas-cr intt'•ressante et
curieuse. En réalité elle n'est qu'une agglomération de maisons
massives, cubiques, construites en pisé rouge, recouvertes de
toits plats, groupées autour de deux ou trois grandes tirremts, et
rien dans les mœurs des habitants, dans leur caractère, ne parait
justifier leur terrible l'Pnom.
Mais, si AI'!Jala dt'~c;oit nos cm·iosités, son chérif, Sid Ali
.::
ô
=
.-
k
DE llE~I:\'AT A 1:0Cf:ll 'II.Ot:Y.\
~.1 janvier
A 10 heures 30 nous étions en route. Sid ~\li nous accompa-
n ' il n ous f era l PS honneurs cl e son terrlfotrl'
gn<' . . .Jusqu
. "a cc qui'
ous ayons franchi lr>s tribus dang·erPuses 1lcs Aït Ahrli ct fh~s
58 AU Cllt:l:R DE t'ATLAS
.J/ig. ~0. -
'-..;;:.
Habitants rlu 'l'.'ill' ,r.\zet·zout· (.\ïl lhanrl) (l'age li2).
DE DEMNAT A L'OUED MLOUYA 59
2-1 janviPr
Les A ïl A 1'ssa ch Pz <[Ui Si<l Ali a refusé de camper hier soir
sont V<'IIUS ce matin, en suppliants, égorger des moutons devant
la tentP du chôrif, et lP prier d'acceptPr llwspitalité de leurs
douars. LPur a hstention d'hif'r fut toute fortuite Pt naturelle : on
avait omis d'avertir les <leux tiers de la fraction. Sid Ali cède à
leurs instancPs, et nous levons notre camp pour revenir le plan-
ter millP mètrPs plus ù l'Ouest. Pendant cc court trajet les
A 'il Al'ssa nous donnent unP fMe (•<[Uf'stre, un lah el-klliel dans
lequel une trentaine de cavaliPrs, armés du ~lartini-HPrll'y ou du
Remington, galopent, (•voluent, autour d'une poignée de pii~
tons arm{•s de ~·rands fusils marocains.
J'ai, par ailleurs (1), longuement décrit ces jeux guerriers.
CPux des Aït Aïssa ne nous apprennent rien de nom·pau. J'ai pu
constater seulf'ment que les cavaliers de la vallée de la M/ouya
méritent cncorp leur hon renom.
Quand la fète fut fprmin(•e Sid .Ali en rt'~tmit autour dP lui tous
les acteurs, et, de sa voix clai ronnantP, s '(•cria :
- " Fahri<{Uez dl' la poudrP. PnfrainPz vos chf'vaux, la .fJUPr1'e
sainte Pst prochP ! »
'25 JGIWÎer
~g. 42.-
\"nllée de l"llncd :\llunya. -Cne palrouillt• d•·s .\"il Yailia (paf!t' li:!).
bE UEM~~T ~ ~UUEU MLOUYA tH
26 janvier
Ce matin, PH <JUittant Azerzour, nous nwttons le cap fr·anche-
nwnt au Sud. Avec cl'ttP orientation nouvPllP commellce la deu-
xième partie de notre voyage, qui <·onsistP à travcrsPr le Haut-
Atlas et à gag·ner l'oued Dra en étudiant lPs bassins sahariens de
l'oued Ziz, de l'oued Reris, dP l'oueq Thodra-Ferk/a ct le Djebel
Sa>tro.
Le froid Pst ,-if, nos thPrmomètres mai'<JUCnt - 9°, mais le ciel
est d'une admir·ahlP purctè. Les AU I~tand 11ous font attendre
jusqu'à onze IH•UJ'PS le dôjeuncr <ruïls tiennPnt il nous oflrir,
puis ils pr{•cipitent notrP d(•pat•t Pt nous font travPt'SPr, aussi
vite que nos mules le peuvent faire, la plaine dP la Mlouya. La
raison de cette hùte est que notrP itinéraire doit (~corner le terri-
toire des Beni Mguild, avec lesquels ils so11t en guerre. Ln fort
part~ de cavaliers battant l'estrade a été signalé dans la direc-
tion que nous devons suivre.
Le col de Tounfit ouvre devant nous une échancrure étroite
entre les deux énormPs massifs du Dje!Jel Maasker d du Djebel
Aïaclti. L'Atlas est spkndide; la neige a glissé sur ses pentes
rapides dessinant des arètes vives ct des faces planes <l'une mer-
veilleuse régularité <JUi en font un titanique entassement de
dièdres ct de trièdres. La Mlouya, au gué où nous la traversons,
n'est <Ju'un gros ruisseau clair, assez mpidc, à demi gelé. Elle
n'a nulle part encore plus de 5 mètres de largeur et de 50 centi-
mètres de profondeur.
l'lawl~t• .\.\11
Fi""'' ''>
·>•J, -
,
La111peuu•nl dans un;douat·. - \"allél' dl' la ~l louyal(pag-l' Ii-i) .
.... H
:,. ' - r n douat• do• JliiSil'lll'S. - "L'jlllllllil .\ïl .\li 011 fl!'altilll (J>H.~\' fi.i).
lJF: L nn:n liLOt:L\ .\ t'nUEil lillA ti3
1
LI tou Brahim.
64 A IJ CCJt:l,l\ BE L ATLAS
'i7 janvier
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liE L OlEil liLO(;YA A L'OUED DIU 65
29 janvier
30 janvier
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dt>UX fa laist•s. llt•ux Yillag·f's sP so11t ('OIIslr·uils Il' long· dt> cf'
gave, ct Pli utilisent les caux : Tahrijjat. f't, d<>ux kiloml-tres
plus has, Taribant où nous campons.
.'11 janvier
Nuit agitée. Nous a vous Mt'· r{~v<'ilU·s· en sursaut par des coups
de feu ... Nos houurws <le garde sn sont crus attaqu{~s, ils ont vu
des gens s'approcher de nos f<'ntes et ont simultan{•ment cri(~ <'t
tiré. J'eussp dont(• df' cette histoirf' si, unf' hf'Ur(• plus tard, une
grêle de pierr<'S 11'avait t'tt~ lancée contl'e nos tentes. Il a donc
fallu faire df's rond<'s Pt S<' tPnir sur la dùfensiw. Cet incident
fâcheux m'est une preuve nouvelle rle l'absence de sang-froid de
nos hommes . .Jp n'aipasplnsde confia11ce Pnleur courage qu'en
leur dévouetllf'Jtt. Puissions-nous 11'avoir pas ù les i>prouver ...
La matint'f' s'<'st ressentie de cet incident. On nous a traités
non pas en hùt<'s mais en ennemis. Ce n'est plus un droit de pas-
sage que l'on exige de nous, c'est une rarH;on. Il a fallu payer
5 pesetas par hètf'! Les AU Hadiddou répondent à nos récrimina-
tions que les Al't I::Aeg coupent les routes, et qu'il nous faut au
moins 30 hommes d'Pscorte pour pouvoir tenter le passage. La
composition de cf'tte escorte montre assez la faussctl' de leur
prétexte: on nous fait accompagner par des Pnfants porteurs
d'un arsenal de dt',risoires fusils hors d'usage ou de bâtons. L'on
se met en route, pourtant, avec un lux<' puéril de démonstrations
et de clameurs guf'rrières, qui attesteut une hien piètre estime de
la hravoure des A7tlzdeg ou une hien haute opinion de notre
naïveté. Par honheur les Aït Jzrleg sont occupt''s ailleurs, et l'ex-
hibition de nos arm<'s contiPnt notre escortf' dans son role. La
route se dl'roule sans incidents. La hrèclH' d<' Taqqa Ouane(res,
entrevue hier, oü nous franchissons la troisièmf' chaine, est une
de ces hellcs gorgf's de l'Atlas que nous aYons plusieurs fois
décrites. Le lit du torrent y sert df' chemin, les lauriers-rose
l'encombrent, deux murailles rocheuses de 300 à 100 mètres
de hauteur l'encadrent ct l'cnsPrrPnt. Puis ee couloir géant s'épa-
nouit en une large Yallée oü l'oued se partage en cinq ou six
ruissPanx qni ,·ont, diminuant cil' largeur ct d'allure, jusqu'à
IlE J:OCF.D ~ILf\l:Y.\ .\ I:U{jEfl llRA
1"'' lévrier
Les gens d'ici sont très ditf{>r<'nts de CC'UX dC' la montagne. Ils
sont plus civilis{•s, miPUX vêtus, mi<'ux armb;, plus riclws aussi
et plus lPttrt'~s. L'Al'nh<' C'st partout compris, et dPs rdations com-
1ll<'rcialC's suivi<'s sont PntrdPnu<>s av<>c le Tafilelt <[Ui est 1<' cen-
trp d'attraetion de ee nrsant ori<'ntal du Halll-.·\tlos. LPs t'PilllllPS
sont presque graeiPUS<'S. sinon joliPs. LPlir eoifl'urP lnissP voir
ln IIU<fUP : PllPs sont vê>htPs dP toile hleuP <rui siC'd à l<'tn' tPint
hronzé, l<'urs l~endiras ù fond rouge r<>mplacent agTéablcmPIÜ
les !wndiras noires rayéPs dP blanc dPs Aït ljarliddou. LPs mai-
sons aussi rl>vèlent un !'nu ci <l'<'-10:.:-a neP dont nous l>tions di•sha-
bitués. Les tourelles cr{•nPlt'·Ps, p~rtant aux angl<'s dPs pot<>ri<'s
rondPs, surmontent lC's muraill<'s dP pisé gris, p<>rc{•ps dC' m<'ur-
trières en trèfles, <'t <lt\corèes d<' croisillons.
Un peu avant la fin <lPs g·org·ps nous passons entrP deux vil-
lages qu<' sépare mw palmcraiP : it gauche Meifran, à droite
1':!-ùfer: puis nous dôhouchons Pli plaine. Un gros bourg g·ard<'
ltssue de la vallée, c'est Semgat (1), oü nous campons.
2 février
uotrn point dP d«'•pal't, IJllf' uoh•p 1-!"llidf', <'m·prs <fUi nous uous
coufondious Pli I'l'lllPrciPmPIIts. uous fit compt•etHlre <pw s ïl
nous avait odin«'· <lP la foulP <[Ui nous assit'·geait e(•tait anc
l'nspoit• <[lW nous saurions lui Pn t:'•moignet• g·én{•reuscment
notre gratitude.
La route comuwtH~e par suivre la valU~e de l'oued Tal'ia le
long dU< fUel se presse ut lPs <p;our d~s A ït Mhamd, dPs A 'it /J6a
hzem, dP iJfelouân, tous construits en pis{~ gris et sur le même
modblf'. ~ons nous dirig·eons ensuite vers lPs hauteurs <JUi fer-
mPnt notre horizon, Pt <pte l'on désigne sous le nom d'.lri el-
KMa (A ri ou Khla) ct nous les franchissons au col d'Amsed, plus
large et moins sauvage <[Ue les préci~dPnts. La rivière prend ici
le nom d'oued Reris; p)lp rP~•oit, iL la sortif' (lu col, lP tribut
d'une hPlle source oml11·ag·èp par un bouqud dP pnhniPr: la
lég·pndc veut quP ~[oulPy el-Hassf'n s'y soit dt'~saltèr<~. On cnh'P
alors rlans la palmeraiP d'.lm.~ed, gTos hourg· d'mw cPntainP dP
, maisons, assez fièremPnt campi· sur un soclP rochPux ; puis,
laissant la rivièrP fairP llll croclu:-t dans rEst. nous coupons ù
travers la passe <le Taqqat A ïs.~a ou Ra(wu pour gagner ks
trois q<;our dP Tadù~on~l (1"i ct d'.lgoudir Pntrp lPS<fUPls nous
plantons notrP camp.
3 février
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Tout y rPspirP ln prospérit<' : l<'s hommes portPnt le burnous 1l<'
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L?~-
DE L'oUED MLUlYA A L OUED DiU 77
dt·ap hlPu <iPs eitadins pt lP lon;.:· pantalon dP toile hlPUP dPs mon-
tag·nards; ils sont arm(•s'dc fusils ~Tas ou <li' moukhalas inerusti~es
dïvoirP Pt th•ti•Ps dl' h;;:,:·ups <'Il ;~r:,:·pnt cis<>l<'•. LPs fPllllllPS sont
plus iol<'~;.:·a nt cs aussi, 1;lus jolies ~t plus <'O<{UPttPs <{UP eelles
dP nos prèci•dentcs étapPs.
La plaine <le Hadeb oü nous p<'·ui·trons PH suite <>st atl'rpuse.
Le sol Pn est dur et joneh<' de piPrres roulantes. Y ers l'Est rien
n'en rompt la monotoniP : ellP est limitée par un hourrelet de
hauteurs rondes <jUÏ sont lPs eollinPs de l'oued Re teh, <lcr-
rière lesquelles coulP l'oued Ziz. L'oued Reris tourne à angle
droit dans cette plaine ct se diri~·p, lui aussi. wrs l'Est, vers
l'oued Ziz. .
Devant nous, au Sud, SP <lressP une nou,·elle chaine <fUi barre
tout l'horizon : c' Pst lP Djebel Ça~'ro prolmtgemeut de l'Anti-
Atlas. A ses pieds coule l'oued Ferkla.
Avant que nous quittions l'oued Reris on nous monh·e un
ancien aqueduc <rui fut construit du temps de :\(ouley el-Hassen
pour irrig·uer les jardins des <p:our de Arrarad ct de llfeggamen, :r 'lu Y·~
puis nos g-uides nous font presser follement l'allure dans la tra-
versée de la triste plaine d 'Hadeb (la hossue) à qui les monts
roses de l'Atlas et les collinPs bleues du Çah·o font un cadre
d'une émouvantP bcaut(~.
La vallée de l'oued Fe1'kla est de tous points i<lentÏ<jue ù. la
vallée de l'oued Zi:;, à la vall<'·e de l'oued Reris, ct certainement
aussi à celles du Dadès et du Dra. Ces longs ruhans de verdure,
avec leurs chapelets de q<:onr, endorment le topographe qui
peut les dessiner d'un trait, et lassent le statisticien auquel cha-
que informateur donne des noms nouveaux, des détails supplé-
mentaires. Xous abordons la palmeraie de l'oued Ferkla à la
zaouia de Sidi el-Haouari, l'un des centres les plus vén(~rès des
Derqaoua, où résida Sidi cl-Haouari, fils et successeur du
grand marabout Sid el-.\rhi.
Très humblement nous sollicitons l'honneur de planter nos
tentes à l'intérieur de la zaouia. On nous accorde généreuse-
~ent cette faveur. Mais, surabondance de grâce tout à fait
Imprévue, la cour intérieure est un fumier! ...
78 '
AU CŒUH DE L ATLAS
.5 (ém·ier
Fig. i'i7.- L'~ lite<! Tm·ia (Ourrl Ht•ri~).- ~ :ltltut'l'S p( j<trdins rks .\ït :\lcrrad (\'H!-!C H).
Fig. :J8.- \'allée rlr l'tl~trr! Ta da. - La zaouia dl' Sirli :\lohammt•rl Olt lousst•l
(page H).
ï!l
Det·qaoua ont prit'~. hurlé, rùlt', elwnt(• ... Y ers minuit, un 1·hreur
de fPIIIBH's s'Pst mis à entoniH'I' ù l'unisson lP « La ilia ila
.\llah ~ "
Faut-il admirPr ou dùplorPr l{UP le mystieismp puisse attein-
dre de tds Pxcès? C'est sPlon lPs résultats auxquels il conduit. ..
Cf's rt•sultats, pour nos hùtPs, sout lïutolh·auce Pt, surtout,
l'abrutisst>nwnt. ~lais j c dois ù la Yéritè d'ajouter lJUP la pm·e \
doctrine du cheikh dPrqaoui. afrt•auehie des Pxagérations ct dPs \
supPrstitions de sps disciplPs, n'l'IISPif!liP lJUC l'almégation, le j
détachenwnt des biens de ce moudc. Elle prone une mcrveil- 1
leuse fusion de l'êh·p humain l'Il Dieu, de la créature eu son \
créateur, et donne ;\ t·eux dt> ses f~ !JUi parviennent au \ f.,, . . ~ ... ·
degré supérieur d<:' la eonfrériP ~ nYPC l Ïnsoucianee des joies ct des i
.--
....;
Si
Fig. fil.- Vallée rie I'Ouerl Heris. -Col el sout·ee rL\Illserl (pagl' 71)).
Fig. fi::?. - f :ot·ges dl' I'Otl!'d Ta ria (Ou cri H••t·is) (page 71 ).
DE L'OUED MLOUYA A L OUED DHA
6 février
Fi;:-. fi:3. - \"allh dt• I"Oucrl Ht•r"Îti. - .\quetlrw tl".\ r-r-a r-at! 'pa;!t' ÏÏ).
tH: 1:o(jEh liLol'Y.\ .\ L'orrn Ill\.\
i (écrir'r
8 lévrier
du Djehd 8irli .ili ben JfrJ;tça. ai'I'osP nPuf <p:our des Aït Alfa
qui portent le nom coll<'etif dP <[\'OUI' r•l-!laçaïa ( L) ct sont·
réputl~s pour leurs jm·<lins plant\•s <lf' tamat•is et <le palmiers;
l'oued trnYcrsc ensuite les collint•s de SPrerlra pour allPr sc
perdrp dans le rl<'sert d 'el-Maï:der <[ui s 'étf'tlll au Sud-Ouest du
Tafilelt.
Plus loin, nouvdl.e plaine, plus nue Pncore, car l'aridité va
s'aggravant à mesure que l'on approche du Sahara. Un chott
argileux, que com-rc par places une mince toison de joncs,
forme le centre de cette dépression. L'oued Tazzârin (2) vient
se perdre dan!) sa rive occi<lentale, il re,;,;ol't de la rive orien-
tale sous le nom d'oued Ajmou. Ces deux vallées peupll•es de
qçour importants encadrent dans le ruban de verdure de leurs
beaux tamaris cette plaine de Tifrit n' Fraoun qui est l'un des
centres les plus importants des Aït Atta.
La nuit nous surprend au milieu des dunes de sable blond
qui précèdent la vallée de l'oued A.jmou, ct nous errons long-
temps à l'aventure, à la recherche du qçar de Tarbalt où nos
zettats ont des amis.
Notre arrivée met le qçar en (~moi. De toutes les maisons
sortent des gens curieux ou inquiets, portant à la main des tor-
ches en djerid dont les lueurs donnent à notre campement une
apparence fantasti(IUe . .Après une heure de pourparlers on nous
assigne un coin de la place publique où sont creusés de grands
trous qui servent à jeter les ordures, puis les torches s'étei-
gnent, les portes se referment, ct l'on nous abandonne sans
Vouloir mème nous fournir une cruche d'eau ...
10 février
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H9
11 février
Fi ..
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1 • - ~lassir dn t":arru.- Tigne! na. Tuntbt•au dt• Huuda .\bsa tpag" Xli).
DE L'OUED MLOUYA A L'OUED DRA 91
12 février
l
sent des orges, des fèves, <les navets, des carottes. Des seguias
boueuses serpentent à travers les cultures. Elles sont les artères
de la palmeraie ; chaque groupe de qçour a la sienne. El-
.Mguerha, Tamgrout, zaouia Sùl en-Nas ct Tazrout sont alimen-
tés par la seguia <le Tassergat. Chacun de ces centres a droit
à quatre journées consi~cutiv<>s <l'irrigation. La distribution des
ea~x est l'objet de toutes les sollicitudes, et la cause de presque
tous les litiges. Cette anni•e l'oued Dra coule à pleins h 'rds, la
paix règne <'JÜr<> ses riverains. Elle n'est troublée que par les
agressions des lmaziren, ces suzerains insatiables dont de
Foucauld a si exactement <l<'•crit les coutumes. Les q<:our vivent
da~ une perpétuelle inquiétud<> ; une garde de dix homm<>s veille
en permanence à la porte de el-Mguerba; les fusils de ce poste
sont rangés le long dn rempart, formant, avec <les poires à pou-
dre et des sacs à halles, une panoplie suggestive.
C'est aujourd'hui sanH'<li. jour <lu marché de Tamgrout. Sidi
Mohamm<>d hen Naeer, fondateur de la eit<', a choisi ce jour du
Sa hhat pour emp<'cher toutf's rf'lations rommercia l<>s Pntre ses
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DE r:oum 01\A _\ L_\ Z.\OlïA m: Sllll 1!1JH_UDIED Uli IA(.!OrB 9;)
~ous sommes ici r>n pays noir; tous les Draoua, Baratin,
Qehala, Cheurfa, aYN~ dr>s nuancl's difficil<>mr>Ilt pPrceptihlr>s,
sont du noir le plus franc. Yoici comHwnt ils t'xplif{Uent leurs
diflërcnees etlmographii[UPS d lP\II'S orig·inPs.
La caste supérieure Pst coHstitui·e pat• les Aln·ar; l'inféricurt'
par les Haratin (sing. Hartani). LPs premiers sc disent autocto-
nes et seraient des berbères noirs islamisés ; les seconds pro-
viennent du Soudan. Cn mur social sépare ces deux races :
l'infériorité du llartani est affirmi•c par lïntt'rdiction d'épouser
Une ft'mmt' Alu·ar .•\ Ycrti par cette t'xplication je me suis efl'orcé
de discerner les indiYidus que j'ai pu observer. Sans doute on
retrouyc le type berbère ct le type nègre dans toute leur pureté
chez quelques sujets; le nombre en est limité. Dans la plupart
des cas la difl'érenciation est difficile tant les croisements entre
hommes libres ct fenmws esclaves ont mêlé lf's races. Le Draoui
libre, comme tous les ~Iarocains, comme le plus grand nom-
bre des Iimsulmar;s du ~or1l de l'Afrique, a un penchant très
Yif pour les nég-resses. « Elles ont, nous confiait un de nos
hôtes, une ard;ur Pt une docilité qui font UH contraste très
appréciable an•e lïndifl'érPncc de tempérament et l'aigreur de
caractère de nos femmes. ,
Le (Jchli (pluriPl (Jchala. Sig·uitie : homme du Sud) est un
Dra oui, et ordinairement un hartani. Cette di•signation est inusi-
tée dans la Yallée de l'oued lJra, et n'est en usage <JUe dans le bas-
sin du Tafilelt ou dans l'Anti-Atlas. Elle estdcYenue synonyme de
serf,car le Draoui hors de son pays est le plus souYent un esclave.
Parmi ces différentes races il existe plusieurs castes. La
Population se divise en : Braher, Cheurfa et Draoua.
Le Berhri est un huazircn nomade ou sédentaire ; tels les
Aït Atta, ct les Aït Yahia. Dans Ltnti-Atlas il prend le nom de
Chleuh, pour des raisons qui me sont mal connues, et dont la
Plus frt~11uemment fournie est qu'il parle un langage informe ,
connue s'il avait la langue tordue (chellha) ... Le Berhri es("·
lllattre et seigneur de la plaine et de la montagne. Les oasis,
les palmeraies avec leurs qçour, leurs villes, leurs vergers et
leurs jardins sont dos enclaves sur lesquelles il prétend avoir
des droits.
96
Y dorment à l'ah ri <le nos tentes ct n'en sortent guère que lors-
que nous levons le camp.
Les zaouia du /Jra sont innombrables, elles sont en général
assez paunes. Les Braher exigent d'elles la dehiha, et ne se font
aucun scrupule de les piller <Iuand l'occasion s'en présente.
Cette pléthore d'institutions et de personnages religieux n'est
pas l'indice d'une piété très vive. Les Draoua sont croyants et
pratiquants, mais sans fanatisme. Les Braber sont plus tièdes
encore, mais plus intolérants; le voisinag·e de l'Algérie exas-
père lem• haine du Chrétien.
1;] lévrier
Fig. 7:-i.- Ynllée d1• I'On,•d lll'a.- L<' s••ïd <1'.\l'lanndl'al' (J><If!l' 107).
11 FVJ·ier
Ce sont ef'UX de :
1) Si di .\hd :\lia h hen Pl-HossPïn Pl-(lehhùh, prt'~eut·scur des
1\aeiria;
2) Sidi l\lhaHunPd IH'n Xaecr, le pr<'micr des Xaeiria;
3) Sidi Ahmcd ))('n :\"accr, surnommé el-Khalifa, son fils ;
4) Sidi Ahmcd on Brahim 1'1-:\w;<lri, surnommé Ahoul
Ahhas, I{Ui construisit la gTa ndc mosqu(•c dP Tamgrout ;
5) 1\IPÏlnouna, mèrl' fL\boul Ahhas;
6) Hof1;a. mère d'el-Khalifa;
7) Amina, épouse d'el-Khalifa, descendante fL\bou Bekr
ec-Çaddi•I ;
8) ÇMia, autre épouse d'cl-Khalifa ;
9) Sidi l\lhammed c1;-Çarir, patron de la zaouïa! el-Baraka
•tui pst encore dirigée par sa descendance ;
10) Si di Youssef, fils dP Si di :\lohammed ou ~lhanuncd
inhumé dans la zaouia dP Tamslwurt (Zaïan).
11) Sidi Ali ou Youssef, fils du prl~eédt'nt, surnommé Ahi
Hassen;
12) Sidi Jaafer ben ~toussa, frère de Sidi l\lohanuned
el-l\lekki ben Moussa hen l\lohammed ben .:\lhammed hen
Nacer, auteur d'un ouvrage très populaire dans le Dra, intitulé:
Perles serties ou Histoire des lwmmes célèbres du Dra. On
trouvP, entre autres clwscs, dans cc livre, la légende d'après
laquelle lP Prophète aurait mangé des dattes Bou Sckri venant
des palmeraies de l'oued Dra ;
13) Ahou Bekr, grand'père de Sid el-Hanafi mort en 1281
de l'hégire (186t) ;
14) Sidi Mohammed ben Abou Bekr, père de Sid el-Hanafi,
détenteur aetuel de la Baraka.
Un lustre de cristal pend au-dessus du eatafal•tue; les voùtes
des rhapl'lles suppol'tPnt des lampadnit•cs de ft>r. Le pl<ltre des
Fi;:._, 77 • -\'·Il. l l' f l uc•1 l l>l'A.-
tl ee~~~ · · l'tns.- l'·a•·en''''lt. 1en 1a 1e ( page gg·)
'l' arngt'Oili,.Jill'l
DE L 'ou:n mu A LA ZAOIL\ m; SI Dl )IOILUDI Ell 01) L\QOIJII 1(){
(t) Ces ounages m'ont été volf;S Im·s de l'agt·ession dont j'ai été victime.
Ils sont maintenant entre les mains des cheïkhs ben l'abia, ·it .\nzolll". Crs
ouvrages sont :
Retour du vieillard à la jeunesse; nvec notes manuscl'ites; édition 1lu
Caire. -Manuscrit de la main d'un chérif Xnciri. relatant les biographies
de ses ancêtres. - La perle du plongeur. de Hat·iri: l-dition <le Constanli·
nople. - El Jfeqqarî: tomes 1 et IV; édition du Caire avec annotations
manusf~t·ites. - Qué.~tion.~ po.qfp,ç à ,<,'idi Jfolmmmed et répon.çes. manus-
1112
15 février
- « Aïd mahrouk » ! Donne fête !
C'est un de mes sl'rviteurs qui soulève la porte' de ma tPnte
~·
·'
. )
...
IlE L'ot;Eil DR,\ .\ L.\ Z\illï.\ IlE >Hill JIII!IUDIW or 1\QOI;B J():J
,.
dans nl)tre eour furen.t des petites filles, la tête à demi rasée et
\
tot
hlwissl•f> par· plal'f'S dP toufi'Ps ('l'è)IUPS, aYN' dP ~·r·os colliPrS de
houles de \'erre ou d'ambre pendus au cou, et des ~rands
anneaux d'ar·~-;·prlf aux IH'as et aux orPillPs.
Après les petites fillPs vinrPnt les vieillPs femmPs, 1lrapées
dans leurs pagrws de Klwunt hlPu, lamentahles, ~ei~nardes,
dolentes. Elles entrèrent effrontément sous nos tPntes, s'accrou-
pirent sans fa1;on sm· nos tapis, et se rüirent à nous conter leurs
pitoyables histoires, et à nous prodiguer leurs Y<llUX. Puis, lasses
de nous voir immobiles et comme insensibles à la vue de
leurs misi•rPs, aux récits de leurs maux, elles s'en furent toutes,
sauf une, IJOh'l' voisine, qui, trouvant sa responsahilitl~ engag(•e
par CP voisinagl', s'institua notre gardienne, en nous recom-
mandant cll' Ill' pas nous effaroucher des incliscrMions cles bara-
tines ...
Et de fait Piles le furent, indiscrMPs! La première qui pénétra
sous ma teute poussa un cri d'étonnement. Etonnement par-
faitement joué, car j'entendais depuis un instant le complot
d'une demi-douzaine de commères que mon outaq intriguait.
Derrière cl'tte audacieuse les autres entrèrent, effrontées,
minaudièrPs. Deux minutes plus tard j'avais, autour de moi, un
cercle d'une douzaine de jeunes personnes, guère farouches ni
réservées, qui se mirent en devoir de passer de mes bagages ct
de moi-même une inspection dMailli•e.
Et c'étaient dl's pPtits cris d'Monnement, des soupirs d'adrni-
ration, des poufl'ements de rire, un caquetage de perruches, des
hardiesses de guenons ...
Les femmes de qualité se reconnaissaient des autres à la
riehesse de le'urs vêtements et de leurs parures : étoffes blan-
ches transp.-rentes, gazes et mousselines, gros bijoux d'argent,
colliers énormes, turbans de soie verte ou diadème de cauris et
de perles de couleur.
Toutes, riches ou pauvres, s'enveloppent dans une pièce
d'étoffe voyarrtc qui entourP la croupe et se noue sur le ventre.
Cette sorte de ceinture avantag-e la gracilité des jeunes mais
désohlig:e l'opulence des matrones. Rien n'est comique comme
la démarclw d'une grosse négre!<se bien sanglée dans un pagne
clair.
DE L'ouw DRA .\ LA ZAOUI.\ DE SIDI l!OHUDIED OU IAQOUB 105
16 février
o.
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-~
:..
DE L'OUED DRA A I.A. ZAOUIA DE SIDI )IOHDDIED OU IA.QOUR 107
monotonP. Notrf' guide nous f'll indiqnP nu pnssn8'f' lf's noms f'f
les propriùtairf's : Ta:,routi, Aït "l.~sa 011 Hrahim, aux .r1.ït Alla;
Timetig. ù df's rliPud'a Filala; la qouhha <lf' ~loulcy Pl-'Arhi;
Arlaoudrar, ct son sPI!l supportt; par l{uatr<> pilastr<>s df' pist\ oit
le snnton, juch!~ hors <if' ·la porh'•p 1lPs chacals, aehi)Vf' dP SP
dPcompospr en paix; Sel'f'l, Asrir. Pt f'Hfin Am:,rou, aux AU Atta.
l~ plus important 1lc tous ces f{l:our. situ{· au piP1l df' la colline
dA ta{ oü g:it un trésor meneillPux, " but uniqm• tlPs tenta ti-
ves de pt'•n(•tration 1lcs Fraw:ais df' Figuig ... "
Tous CPS f{l_'our sont parf'illPmf'nt h<ltis Pli briquf's cruf's, ceints
de murs en pisé, flauqul•s df' tom·s plus ou moins eroulantPs. Ils
sont situ(~s pour la plupart sur le rf'hord du plateau durci
dans lequPl l'oued Dra a creus(~ sa valll~f'. La rive gauche seule
est fertile, encot·e s'v h·ouvP-t-il de longs espaef's désPrts que
l • • L
17 février
18j'évrier
'.
,
19 février
20 février
11
C Si tu veux ,·oyager, apprends la résignatiou "• disent les
hleuh · Le consm'l est JU
. d'ICieux
. ; l es gens d e ,. . s .enten-
vmeu·a
dent·\' n ous en f;ure
. souvenir.
.
V~ic~ où en sont les négociations ; le cheikh de Mlwruuq a
Pose l ulfnna t um sm>t-ant
· : R cshtutwn
· · · 1e de nos
pure ct s1mp
8
1U AU CŒlJH liE !.'ATLAS
~ '
Il.{.~ r 1
~ · - a lPe de l"Uned Zgnid. -Le ebeikh Haunuad (de .\lbarolllJ) (page tt i).
DE L'OUED DRA A LA ZAOriA DE SIDJ )IOHAJiliED OU IAQOUB l 15
'if j'ëvrier
)
Dt:•L.OUED DHA A LA ZAOLIA BE Sllll ~1011.\.\DIED OU IAQOtll 117
'23 /tfvrier
Fi" 'J~ 1 v .. 1
,... · - · - .a rt'IJa - .\nc·irn •p:;u· ,rJssigliPI"Il. -- .\ l"hnrizn11, c· lljPhPI Bani
(pag1' H9).
•
••
DF. L OŒD DRA A L.\ ZAOUIA IlE Sllll )IOH.UI\1 Ell Ol' 1.\QOl"B 1 l ~~
24 février
25 février
"}{j février
.... . ...
·~.: ~·-!i
llir est tm <(<;ar <'Il pis(· roux farci dl' gTossPs <lallPs. LPs m<H-
sons sont <'spacl•es ct de pauvr<' apparence,lPs jardins sont ferti-
les ct di•liei<'ux ù. ccttP l•po<pte où l<'s amandiers sont flem·is, On
compt<> 2i)0 f<'ux, autant dP fusils. et la jemnn de 12 memhres
ne paye aucun<' dchiha. Cdtc i111U~pendancc s'expliqu<'; Jlir est
le march(~ des tribus arahes Pt chleuh : Ou/ad J,•llal, Zenaga,
Ounzin, Ireddio '-la, ete... Elle Pst, par nl•cessitè, un tPrrain
neutrP, une plnc<' d<' coumH'I'C<'. De lit sa s(•curitl· Pt sa pros-
périt~•.
On Yient de reconstruit·c en parti<' la p;rande mos<ruée. La
jemaa est précéd(•e de 6 chamlll'es d'ahlutions; chacune tl' elles
porte un<' inscription indiquant .la dien tète à <[Ui elle est rt;ser-
vée. Il y en a 1 pour les tolha, 2 pour les arabes, 2 pour les
chleuh, 1 pour les baratin.
Ces rac('s et ces cast('s difl'(Jrcntes vivent en assez mauvaise
intelligence, mais le dang('r commun les associe et souvent de
fa<;on anormal('. En ce moment, pnr ('Xemple, deux fractions de
la trihu arnhe d('s Ou/ad Je/lill sont en guerre, elles ont chacune
pris pour allièP tlll(' trihu ehellah : l'une a pour elle Ounzin,
l'nuh·<' Zr·naga.
~ous aYons dti s{~jourtu•r hi<'r il llir; nous mourrions d(' faim
Planche .\LI_\
<'t · sous prétexte <jU<' la villP hospitalisP Pll <'<' momPnt plus de
70 IHitPs, on nous a fom·ni lill<' poig·néP dP );,psksou Pt unP hras-
:sép de paillP.
\ous avons ~'l'and 1winc à troUV<'l' un z!'ttat. l'n dwikh des
environs. ~lohPnd hen Tahia, est n•nu nous rPCOlllllHllHiPr de rw
nous fipr ù p<'rsonne pour la travPrséP fl'Ilir à Tagmout. Il con-
sent à nous «:>scorter avPc mu· <lizainP <l'lwmmes jusqu'à la
grande zaouia de Sidi Jfoltamml'd ou Iaqoub qui n'pst qu'à trois
lwures d'ici. \ous y s{•journProns <'Il toute sécurité, puisque la
zaouia est un horm. un asile inviolahlP. Le cheikh viendra nous
chercher dans la nuit. Pt nous gag·nerons Tagmout de très bonne
h<'ure.
Ainsi fut fait. \ous arrivo11s donc ù 9 hPun•s 30 du matin à
la zaouia, après avoir trawrsé la plaine d'Azarar fmi n'Ta-
fen où S<'rpeBte l'oued Sùli Jlohammed ou laqoub. La zaouia est
située dans un col étroit d 'oü la rivière sort pour pénétrer dans
la plaine. Elle comprend trois a~rglomérations que 1«:> ravin
sépare. Le tomhPau du grand saint, patron de la zaouia, est au
fond du ravin, c'est une haouita à ciPl ouvert. Trois fois les
fidèlPs S<' réunirPnt pour érlifiPr unP <(ouhha, Pt chaque fois
la Voùte s'écroula. Les nHu:ons n'admirPnt pas que leur talent
pùt ètre mis <'n eause, pt conclurent que Sidi ~Iohammed ou
laqouh avait Youlu, par ct' miraele. donner un témoignag·e pos-
thume de cettp humilité <fUi fut sa YPrtu favorite ...
La zaouia est l'une des plus riches du Sud marocain. Tandis
que les grandes zaouias des DPrqaoua, dt>s \aciria, confréries
politi<jUes autant <JUe reli/o(·ieuses, s 'épuis<>nt «:>n quer«:>lles intesti-
nes où leur patrimoine s 'émit>ttc, oü lt>ur prestigP somhre, les
zaouias secondaires, localPs, tPlles t{UP Jfrimima, .....ïdi Jlrri,
Sidi Aïssa ou Brahim, florissPnt. au~ment«:>ut lPm· clientèle et
conservent jalouscm<'nt lPur cohésion. Si forte Pst leur vitalité
q.u: ellps continuent à Yi ne <'t it prospèrer mème après la dispa-
l'lhon de la descendance dP lPur créateur, commP e 'pn est 1<' cas
à Sidi .Hssa ou Brahim dont lP chef est un simple nègr<'.
Sidi .Mohammed ou laqouh, chérif idrissite de la branche des
Ait Amrar, fondateur de notre zaouia, fut le contemporain et
l'ami de Sidi Ahmed ou l\loussn, patron rlu Tazeroualt. Ses étu-
t26 '
,\\; t:ŒUI\ BE L ATLAS
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IlE L 0\;t:IJ IHU .\ LA ZAOI:IA m: ~lill )IOII.UDIEh 01 IAQOuB 1~Ï
zaouia (lllPlqtw dP~e<>ndant dP:,; Aït (luttas dont lPs ancNrt>s mas-
saerèrPnt .MoulPv .\li eht'·rif: d<> IIH;nu• ellPs r('•w;lPI'iiÏPnt iufail-
lihlt>nwnt par l;urs honds la prt'•st>ueP d'un iutîdèlP ! ...
La zaouia PntretiPnt <lPux m(•(lPrsas où l'PIISPip:ncmPnt col'a-
niciue Pst donn(~ à 150 dùn•s, VPnus (ll' pal'tout, (lont l'Pntrc-
tit>n Pst g:ratuit. Lt>s pi'oft>ssPurs sont 1 fokras <IUi font apprcndrt>
le Qoran ù leurs dùvt>s, en le leur expliquant pt PU lP comnwn-
taut Pu tamazirt, ear pPrsonnP à pt>u près nP comprciHll' Ara lw.
Les élèns dP la médt>rsa ct lt>urs maitrcs sont venus, suivant
l'usag·e, nous apportpr une planclwttc sur ln<Iuellc une sourate
était calligraphiée. Ils nous ont récit(• dt>s wrst>ts du Qoran. Pas
un seul d 'cntrt> PliX n'a pu nous répondre en Ara he.
La zaouia nP s'occupe pas de politique; elle s'abstient éga-
lclllent de tout particularisme religieux, ct n'est servante
d'aueune confrérie : elle ne s'occupe que de pif>t!• et de charité.
Sn charité s't>xerce sur tous ceux qui lui demandent l'au-
Dlùne : à tous elle donne le vivre et le couvert dans un asile
près duquel nous campons. l'lous avons eu la visite des pauvres
de cet asile, ils sont wnus nous présenter le plat de tâm que la
zaouia leur octroie e 'est une f<u·on de solliciter notre généro-
sité. l'lous avons planté un beau, douro neuf dans cette pâte de
k~skous d'orge mêlée de paille hachée, ce qui nous a valu
d Interminables bénédictions.
CHAPITHE Y
Jer mars
r<'ndr•e nws 1h{'ll{'rns <'t ma dj<' lla ha ri faitH' ..J<' pus Ill<' ~.dissl'r
jusqu'à mps compa;.nwns et l{'lll' fair<' nws <Hlil'ux. Tons plPu-
raient ... ~lohend )){'n Tahia m'a ,!l'•dar{' d<'puis <pw ,jamais il Ill'
s'Hait tant a mus{• ...
pour lui mon kh<'idous noir. Quand la nuit vint on fit une courte
halte et l'on flt'~lih{~r". Trois hommes bifurquèrent vers 1/ir; on
ouvrit une de nos eantines, l'on y prit au hasard quelques objets
flu'on leur donna. Le serment fait sur le Qoran ne pesait guère!
Quant à moi, l'on discuta sur mon sort, mais la discussion eut
lieu en Tamazirt et je ne compris pas. Seulement Ben Tahia
s'approcha de moi et me dit : «Agenouille-toi ! »
Je crus que c'était l'instant suprême, que l'on ne m'avait
entraîné jusque-là que pour se débarrasser de moi discrètement.
On m'attacha les mains derrière le dos et l'on m'enleva mes
helleras. Un coup de pied de Moulid me jeta la face contre
terre, un chleuh qui dès le début m'avait paru pitoyable et
humain, Sa1d, me releva, ct l'on se remit en marche. Ces mesu-
res de précaution n'étaient destinées qu'à m'empêcher de fuir.
La marche dura encore trois heures. J'étais si endolori, si exté-
nué, j'avais tant de peine à marcher ainsi, piecls nus, les bras
attachés derrière le dos, dans ces sentiers rocheux, que je toUl-
bais sans cesse. Sa1d eut pitié de moi, il passa son hras sous l'un
des miens et me dit tout bas : « Courage ! >>
Gne de nos mules, épuisée de fatigue, s'abattit; il fallut la
débâter pour la relever. On me délia et je fus chargé de la faire
marcher. La malheureuse bête fit encore deux cents mètres
environ, puis s'affaissa lourdement; aucun effort ne put la rele- _
ver. On me fit asseoir près d'elle, de nouveau on m'attacha les .
bras, ct l'on nous laissa là tous les deux, en m'annonçant qu'on •
reviendrait nous chercher le lendemain. Nous devions faire un
hien pitoyable couple, ma pauvre mule et moi, affalés côte à
côte, dans cette nuit glaciale ...
J'étais là depuis longtemps, grelottant, sans pensée, presque
sans conscience, quand j'entendis des voix; c'était Sa1d qui reve-
nait avec deux hommes, un peu de·paille et une guerba d'eaU·
11 me fit délier, on abreuva la mule, on lui fit manger un peU
de paille et l'on se remit en chemin.
Nous avions atteint le sommet du col, notre route descendait
maintenant en suivant le lit d'un oued desséché. On fit halte
devant un rempart bas où s'ouvrit une porte étroite, nous étions
rendus au qçar d'Assaka.
Page i34 bis Planrhc LIT
n'ASSAKA A ANZOUR
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DE LA ZAOUI.\ SIOI liOHA~!\IED OU IAQOUB A ANZOUR 139
prt'~c<;di~rPnt dans <'P pays Pl dont ils prètPJtdPnt llll\llH' c\fl•p les
descendants: on !Pur domw quPlquPfois lP sm·nom dP Tassount
n'Roum.
~ons somnu•s ar·rin;s à .1 n.::;our \ï'rs il h<>urPs. ~[oh end hen
Ta hia nous avait <ruitt<; à mi-rout<' pour retour1wr à Ilir . .J'ai eu
it peinP lP temps d'PntrPvoir la moudaa cl'.:inzour, Pt lP hordj
dPs hPn Tahia crui la dominP. Sitùt arrivé on m'a mPn<'• ch<'z lf'
clwikh :\lohanun<'cl hPn Tahia .dont le fils va ètre mon elient.
{:n cercle cl<' g-ens somnolents, accroupis autour d'une tld·ière,
devisai<'nt en m'attPndant et, dès le seuil, le maitre de maison
mc déclara d'une fa<;on fort courtois<' que jï·tais 1<' tri•s bien
venu. Il ajouta, sans aucune ironie :
-Tu <'S mécl('(·in, tu S<'ras notre hôte jusqu'à ce <JUP tu nous
aiPs tons guéris.
Ainsi suis-j<' Pntr<~, l<' 3 mars, clans la famille dPs Onlacl hen
Tahin.
_(1) Peu après mon passage Abd cr-Rahman ben 'l'abia fut égorgé par ses
freres Mohend, -'lohammed et Ali.
ne la meuble, le sol est dM'oJtct·~. lt>s mur·s sont dt~aèpis, les
nattes sont mist\rahlPs; tout y t•t'•vde le dt;sordi'P, la salctè,
1Ïusoucia11ce du maitrP.
La <Jouhha d'Ahd cr-Hahma11 eomporte deux corps dP logis
sans étage. Dans l'uu vivPnt les fpmwcs ct les Pnfants, dans
l'autre sont les appartements dP rt'~ccption, c'est-à-dire deux
salles hassPs, tme ;;Tandc pour lP rommun, uuc petite, blanchie
à la chaux ct tendue de tapis, pour les hût<>s de man1uc.
Tout cela est singulièrement primitif Pt fruste ; les seuls
luxes de ces chleuh sont leurs armes ct les parures de leurs
femmes ; encore les unes et les autres sont-elles hien primi-
tives.
Pour achever de brosser cc dt;cor, oü va désormais sc dérou-
ler mon existenec, je n'ai plus qu 'ù mentionner la source à qui
Anzour doit sa vic ct la lH'ospét·itt; de ses jardins. Elle sourd
fraiche ct limpide au pied du bordj, daus u11e miuuscule grotte
artificiPllc que <pwtrc pPrsonnes suffiraient à rempli.·. Son débit
n'excède en aucun t<>mps 30 litr<>s ù la mi11ute, <>Ile baisse nota-
blement en été. L'eau <JUi s' éeoul<> <>mplit en 12 heures unbas-
sin vaseux que l'on déhond<> matin et soir pour irriguer l'oasis.
Les esclaves, la houe en main, veillent à sa répartition. Elle
court d'abord dans les jardins, à travers lPs carrés de navets
ct de fèws, puis clic dégringoh•, une à uJte, e11 cascatelles
hruissantes, les marches CJUi dese<>ndent au ravin, et nt s'Maler
ct sc perdre dans les champs d'orge. Ct>tte source est ma
retraite favorite, quelques beaux peupliers lui font un dôme de
verdure, et, dans cette oasis d'ombre et de fraîcheur, je puis
oublier un instant la méchanceté des gens et la laideur des
choses.
nt laiss{~ lt• t·hoeolat. Tous les matins, j'<'ll don11ais aux p('tits ben
Ta hia <'lll<·m· J'<•eollumuHlallt hiP11le seerPt qu'ils H'avai('llt garde
tlP tJ·ahi1·. J)p la t·omplieih'~ ù la eamm·adPt'i<' il 11·y a qu'un pas!
16 mar~
Ct' plat est St'ITÏ sm· UIH' cinia, sort1• de tahlP hass!', <{UÏ porte
ég:alement des pains. Ct's pains sont dt> plusiPurs sortes : tautùt
c'Pst du tounnirt, pain !l'OI'!.!"P, plat et tr~~~s cuit; tantùt c'Pst du
loukhrijl, pain 1le blé plat t>t spon~.:-ienx; ou encor!' dn khoub.s,
pain d 'org·e cuit en 1>normes B·alettes ; ou enfiu CP sont des
nèpPs de farÏIH•, analog-ues ù celles tiUe l'on fait !'Il Bt·ctag·tu•.
L'officiant, devant qui ou dépose la tahlP, rompt le pain ct en
répartit les morceaux sur la cinia, eH face de chaque com·ive ; il
retire la viande et la pose provisoirement dt>vant lui pour la
distribut>r plus tard, puis il dit: << Bismillah ! n Au nom de Dieu!
Et chacuu plonge son pain ct ses doigts dans le plat. Il est juste
de reconnaltre qui' l'on passe une aiguière avant et après les
repas, et que chacun s'y lave les mains ... mais si peu! En revan-
che il est de hon ton de se rincer furieusement la bouche après
le repas, da us un bassin qu'un serviteur vous présente, en se
·servant de sou index comme d'une brosse à dents ...
Vers a ou 4 heures, après la prière de l'asser, on sert encore
du thé, ensuite on mange des dattes arrosées de lait aigre.
Ces dattes viennent de la Feija ou de Zguid. .Les chleuh, qui
sont pannes, n'achètent pas de bonnes dattes, elles vont au
Sous, on les voit passer hit•n empaquetées dans des peaux de
chèYres ; les mauvaises seules restent dans la montagne. On
les vend en conglomérat informe de noyaux, de poussière, de
poils de chèvres et de chameaux. Le maitre de céans apporte
un morceau de cette pàtée, les hôtes piochent à pleine main.
On met les noyaux de côté pour les mules.
Enfin le soir, à 7 heures, après la prière de l'acha, on boit
encore du thé, et l'ondine. Ce repas varie beaucoup suivant le
nombre et la qualité des conviYes. ()uand nous sommes seuls,
les femmes se reposent, on sert un peu de beurre rance fondu
ayec du pain. S'il v a des hôtes sans importance on fait un tâm,
un keskous sans ~iande ; si l'on régale des hôtes de marque
on fait un seksou à la viande, et une tagoulla. La tag·oulla,
dont j'ai déjà donné la recette, est un turban de bouillie de mals.
C'est le plat national, il faut être chleuh pour savoir le bien
lllanger. On a ménagé au centre du plat un trou qui est rempli
de heurre ranc.e fondu. Chacun attaque le turban en face de lui,
AL CUEUll IlE L ATLAS
fi mars
rassi' d<' la lllOS!IUi•<'. <'t l<'s /-!'<'IlS pi<'IIX l'i•eoHtent. assis<'n el'rele
HHtom· tl!• lui. att<'ntifs. mais ahs<'nts par la JH•ns«~P. rar ils Il!'
compt'PllnPnt pas mw parolP.
Ce feqih hahitt' le villag<' d'Aiï 1/amed, ù un IIUart tlïwur<'
d'ici. On le fait venir quawl on a IH•soin tle ses services, quand
on rer:oit une lettre ou que l'on YNlt en écrire une. Il est tailleur
aussi, eomm<' presque tous les tolhas. Il m'a eonfir' <[tH' son
aig·uille l'enrichissait plus que sa plume. Il est aussi chari-!·'~ de
l'éducation religieuse des enfants. Chaque fois liU ïl vient. il les
réunit tlans la mosquée et leur fait ànonn<'r leurs planchettes.
Il est hi<'n difficile tl 'apprécier le deg·ré d<' reli!l-·iosité d<' ces
chleuh. Ils sont très pratiquants, mais si faux ! Ils jurent et se
parjurent avec la mPm<' insouciance ; les invocations alt<'rnent
avec les imprhations. On les voit tout le jour i~gréner leur
chapelet ; ils ohservl'nt très rigoureusement le jeùne du Rama-
dan. Ils mentent avec une incroyable effronterie et, le plus
souvent, sans hut, pour le plaisir d<' tromper. Le sPul homme
d'Auzour qui ait quelque f>iété t'st un pam-re vieux ma(,'on, à
demi perclu, qu'on nomme feqih Ali. C'est lui qui a réparé
le bordj et hàti la qouhha ; il remplit hénévol<'ment les fonc-
tions de moudden, il appelle lt's fidèles à la prit'-re ; il fait
chauffer <lP l'eau <lans la salle d'ahlutions qui précèd<' la mos-
quée, et apporte les plats que l'on sl'rt aux mendiants <le pas-
sage. Il passe toutes ses soirèes à épeler un vi<'ux Qoran cras-
seux qu ïl déchiffre à l'ai tl<' d'un<' <~norme paire d<' lnnt'ttt's à
monture de cuivre. Ce doux vieillat·d a reYt'Iuliqtu' pat• avane<' la
faveur de m'égorger ... <'t je ne r<'~mrde jamais sans un peu d'émo-
tion l<'s p:rosst's mains tremhlantt's rle <'<' pam-re vi<'ux caro-
chyme.
La zaouia de Sidi bou .Hssa ou Brallim est toutP proehe :
c'est un lieu de pèlerinage fréquenté. Tout passant s'y arrête.
tout montagnard y porte son offrande. Le moqaddem de cette
zaouia est un vieux nègre monumental, à harbe hlanche, qui
est de mes clients: j'ai rarement vu plus belle dilatation n'es-
tomac! Il m'a confirmé que la postérité de Sidi bou Aïssa était
éteinte depuis longtemps, et que lui-même n'était que le des-
CI'ndant de l'un de st's <'sclaves.
150 AU CŒ!;R DE 1, ' ATLAS
18 ma1's
l'atfait·c il l'amiable; non que l'on songe à exig-er une forte t'<lll-
~on: ces chleuh n'ont encore aucune idée de cc genre d'opéra-
tion, mais ils ont conseil'IH'l' d"avoir commis un méfait grave, et
rcdoutcnt \les rcprés:tilles. Tant \fliC je SPrai leur prisonnici' ils
11 'out ril'u à craindre. mais du jour où jP serais rendu à la lilwrtù
..
On pr,~parc unP expédition contrl' Q,mzùt. Les gens de cette
trihu out t>nlen\ le troupeau d'une moudaa voisine, et la dje-
maa se réunit ce soir, à .-1n:;our, pour décider l'opération que
l'on entreprendra. L'encomhrement du bordj est tel que j'ai
dû me t·éfugicr dans la salle où se tiennent les serviteurs et
les esclaves.
Chacun dPs cheikhs a un ou deux serviteurs chleuh et des
esclaws noi1·s. Ils ont en tout t n,'..grPs, 6 uégrcsscs de 20 à 45
ans, et unP <!Pmi-douzaine \lP IH\gTillons. Un bel esclave nu\le
vaut 300 pesetas, nue jeune négresse vaut un peu moins, sauf
si elle est jolie, auquel cas sou prix n'a de limite que le caprice
des acheteurs. Le Suurlan ne fournissant plus d'esclaves, ce
précieux personnel ne sc renouvelle que par reproduction. On
vend aussi des prisonniers de guel're. La condition de ces mal-
heureux dépend du caractère de leur maitl'e. En principe il a
sur eux tous les (lroits, mais son intérêt lui commande de ména-
ger son serviteur et, sauf de très rares exceptions, les chleuh
sont humains pour leurs esclaves.
19 mars
21 mars
:...
:...
()E LA ZAUUA SWI ~IOH.UI'ltm Ol: IAI,!IIl:ll A ANZOU\ 137
hilitt; I(UP t·iell IIP 1lèconc!'l'h'. ()ua111l PllP \ïlit <(lll'. ,U•eidèment,
ji' Ill' la l'ompt'<'tHls pas. ell<' a rl'rout•s ù la mimique la plus pit-
tot·es<(UP: PllP ~·<'sticule,l'l'il'. sautP. <'lllll't, d finit, <'Il dès<>spoir de
l'HU SI'. par lllP hm·ler dans l'orPillP dïm·otHprdtPIIsihl<>s paroles.
La sei~tw la plus eomi<(U<' eut pour pr1;h•.\tl' ma boite de cou-
leurs. une p<>titl' boit<> <l<' tourist<> <'Il mètal. Depuis <(Uel<rucs
jours Fathma la [.mig-nait. Elle s'était mis du roug·e aux doig-ts
en touchant un pinceau, et lïdôe lui trottait <'Il tête de se
maquiller. ~\rmée du miroir de ma boussole, l'un des objets de sa
plus constante enYie, elle comme111:a par se harhouillPI' de Yert
et de violet. Enchantée 1le cc premier rt~sultat. l'lle courut se
montrer it sps sœurs et it ses cousines. Dix minutes plus tard
j'avais autour de moi tout<' la hand<' 1les pl'tites hen Tahia,
Aicha, Khedaïja, Z<>ïwt, ljja, lsouka, ~[ahjouba, ~lhnrka, etc ...
Pour sam·er mn boite à couleurs d'un 1lésastre complet je dus
opérer moi-même le maquillag-e d<> ces dt>nwise Iles. Ce fut d'un
comique irrésistible. Les colorations les plus absurdes étaient
les plus goùtées. Si j'obtenais une teinte nouwlle, toutes en You-
laient avoir. Fathma, plus efl'ronh~e que les autres, finit par se
peindre la poitrine et les jambes. La pud<>m· parait inconnue aux
filles d'Anzour!
Cette orgie de peinture eut une fin désastreuse. Abd er-
Rahman, en découvrant, sur le visa~œ de ses filles. que j'aYais des
couleurs, votüut me faire exécuter des fresques pour orner toute
la qouhha. J'eus beau protester <pte ma hoit<> ne suffirnit pas
même à peindre la porie, il fallut, puisque je N'fusais d'opérer
Inoi-même, remettre ma boite à un mallem, un artiste, qui se
fit fort de décorer tout Anzou1'.
Le costume des femmes est peu ditl'èrent 1le celui que portent
toutes les marocaines. Les dessous. pantalon <>t chemise, sont en
khount, en toile de guinée bleue. LP khouut, I(Ui yenait autrefois
du Soudan, était une excellente étofl'e, soign<>usement tissée et
hien teinte. Il aYait le défaut 1l'ètre cher, aussi a-t-il été détrùn!l
par une contrefal..'on anglaise économique et détestable. Son
moindre inconvénient est de déteindrl' afl'l'eusement, et cette
coloration bleue aggrave fàeheust'ment l'apiJarence de saleté
des femmes.
1i)8 Al CŒI'R m: L ATLAS
':l'! mars
Tout Mait art·ang·é; j'allais partir awe Lunrat• HPLla qui s'est
monh•t'l ' en cette. eirconstanc<>
- '
hrio·and
r"
dt• ho11 eonst'il
.
et lovai;
...
qwu11l un re<{qas est arrivé, portant h·ois leth·ps: uni' dPs Omuana
de Mogador, UIIP du hacha de Taroudaut Haïda ould Ouuuucis, la
troisième du <jaïd Pl-Hadj Driss cl-Yahiaoui. Toutes disent la
même chose : Avez-vous tué le chrétien, si vous ne l'avez pas
tw', <fUCllc ran<;on Pli voulez-vous'?
Cette triple intervention fait de moi un personnage impor-
tant. Les heu Tallin savent maintenant l[UÏls ont fait un mauvais
coup, ct une honnc afl'aire. Il s'agit <l'éluder les conséquences
de l'un, et de tirer tout le parti possihlc de l'autre. Et d'abord
on d<~clarc it. l'amrar BPlla que je suis trop précieux pour qu'on
me laisse partir sans dP grandes prtlcautions. On m'enverra: ·
sous une forte cscortP, ù l'un dPs puissants protecteurs qUI
sïnt1~ressent à moi ...
L'amrar est parti, me recommatHlant la défiance.
Il s'est passè cc soir unP scène d'un haut comique, mais dont
les consilqucnces pourraient ètrP fàcheuscs. Le cheikh Ahd er-
Hahman m'a fait venir dans la <jouhha, pour causer ct prendre
du tlu~ av<>c lui. Il mc parla d'abord, et longuement, de mille
dwscs indifl'érentes, comme un homme <[Ui tourne autour d'ut\e
<[Ucstion grave ; puis il d1'nomhra ses domainPs, ses alliances :
Sa fille ainée a épousé le cheikh <lP Qaçbat el-Joua; la cadette,
le cheikh <le Zagmouzen ; la troisième, le cheikh de Hohha11
qui administre lP Djebel Siro1ta. Il en reste trois, Fatbota
est cu àgc de se IIHI!'iet·. Et, pt·euaut sa rt~solutiou, il me dit,
tout cl 'un trait :
IlE LA Z.\OUJ.\ SIDI )IOHAMliED Ot; UQOrB A A~ZOl:R 161
'}3 mars
Le reqqas s'en est allé emportant nos lettres; les mienne~ ont
~our objet de rassurer ma famille dont je ne devine que trop
1 angoisse, et de prescrire à Zenagui de venir attendre à Tm·ou-
dant l'issue de ma captivité ; car j'ai bien l'intention de conti-
nuer, sitôt libre, la réalisation de mon programme. Les lettres
d_es Ben Tabia répondent à leurs correspondants que leur solli-
Citude peut être en repos ; je suis leur hôte et leur anu.
H
162 AlJ CŒUR DE L'ATLAS
Fig. 11:3.- .\nzour.- Le <'heval des heu Tabia, IIHHII(• pa1· El-lla~scin
hen Ahd er-Hahman (page !6:2).
Fi){. tU.
- .\11znur.- Le •·alli J'des. OuiHd .ll'IIHI. - Fatluua heu TahiH (Imge 156).
!JE LA Z.\OlU SIIJI liOHAlLUED OU L\I,!OlD A A~ZOll\ 163
amants y vont PB h·oup<' ct, dans l'ombre pro pic<', les romans
sp dl•nnuent awe une patriarcale simplieitl> ...
'li mars
25 mars
26 mars
"27 mars
28 mars
29 mars
~··'}•,
k"r~ "
os. ;<,.
~,'~- .
Fi~. fUt- .\nzolll'.- Al'l'hée du cheikh llanmwu amrar de~ Zenal"a (page 165).
DF. LA ZAOrt.\ SIDJ MORAlUŒD Ot: JAQOt:B A A:'I"ZOt:R 171
30 mars
' .
Le chérif rle Tameslo!tt vient rl'envover à An.tollr le moqad-
dem de sa Zaouia de Sidi Brahim, porteur du voile sacré qui
recouvre le tomheau du santon. Le moqaddl'm est ù une étape
d'ici, son courrier fait demander aux ben Tahia le chiffre de la
ran~on qu'ils exigent, promettant d'apporter la somme dans
cinq jours, en argent ou en or, quelle qu'elle soit. Et le reqqas
aurait ajouté verbalement :
-Le chérif donnerait 150.000 rials (750.000 pesetas) pour
délivrer son ami le Chrétien!... .
Telle est la nouvelll' que me conte un .Jellali de mes amis .
•'JI mars
Jrr avril
.Je vois, non sans inquiétude, sc dessiner entre Moulcy Ahmed,
l'envoyé de de Flotte, ct cl-Hadj ~lohanuned, l'envoyé de Pepe
Ratto, un fi\ cheux antagonisme. Quant aux ben Ta hia ils affectent
•l'entourer lem· ami le cheikh el-~ltag·ui, ct délaissent un peu
le f[adi et lem· gendre.
~louley .\hmed veut cng·ag·er les pourparlers après le repas
de cc matin ...
sc l'éunir tlans la f[ouhba. Quand ils ont été présents tous les
1
llHth·e. il a récité la Fatiha. puis il leur a exposé, avec une
g1·aude clartl~ ct beaucoup de fermeté, le but de sa visite :
m'emmener ;n·cc mes bag·ag·es.
Les heu Tabia a\·aient certainement prépart~ lem· rt'~ponse, car
Ahd e1·~Hahman a parlé sans hésitation, ct je suis fo1·cé de recon-
naître que sa défense est adroite. Il dit en suhstancf' ceci: ~ous
sonuucs tout disposés à rendre la liberté à ben ~ljalul, mais nous
devons le remettre officiellement au maghzen, puisque le magh-
zen nous l'a réclamé par ses oumana, par les qaïds du Sous.
Puis, le qaïd du Glaoui nous a envoyé le cheikh des Zenaga, et
nous a\·ons donné notre parole au qaïd du Glaoui. ~ous atten-
drons donc sa réponse, à moins que vous n'ayiez une lettre du
sultan vous autorisant à enuucner ben-~lcjahd '? ••.
L'entretien, que je résume ici, a duré deux heures. Promesses
0 fi. . '
l'es, menaces à mots couverts, rien n'a modifié l'attitude des
ben Tahia. On attendra donc la réponse du qaïd du Glaoui, et
~louley Ahmed ira s'installer avec ses hommes chez le chcik11
174
2 avril
Cc matin, de très bonne heure, le cheikh l\Itagui a égorgé un
mouton devant le portail du hordj. Cc sacrifice propitiatoire a
stupéfié les hcn Tahia. Quelle requête peut vouloir leur adresser
cet ami puissant, riche, à eux pauvres montagnards qui n'ont
ni autoriU~, ni fortune"? ... Tel est le rt)cit que me fait Mohend.
Je l'écoute de l'air le plus dMacht~ <JUe je peux . .Mohend devient
plus précis: il me demande si je connais le cheikh, si mes amis
ont des accointances avec lui, si je sais <JUcl<JUe cho;;e de ses pro-
jets? ...
- Non : je ne sais rien du :\Itagui, son nom même m'était
inconnu avant <jlte je vinsse ici ...
.1 avril.
J'assiste, avec l'émotion <JUe l'on devine, aux nég·ociations du
cheikh l\ltagui. Sa méthode contraste avec celle de 1\louley.
Âhmed, de son <ptdi et de ses acolytes. Le cheikh est un petit
homme calme, réfléchi. Il parle peu et lentement; il écoute
beaucoup, et som·it longuement avant cle r{~pondre. Souvent
n.tême son sourire énigmati<JUe tient lieu de rt'lponse. ll est arrivé
ici sa~1s tapag·e, sans but apparent, en ami. Les heu Tahia sont
venus souvent s'installer chez lui pendant des mois entiers, ils
sont ses obligés, il leur a rendu des services de toutes sortes, des,
services d'argent surtout. Le fameux cheval vient de chez lui, et:
n'est pas payé ... El-Hadj Taïeh rend simplement à ses amis~~:
visite dont on le prie depuis quinze au s ...
Fig. li9.- .\zdeif. - Types.•le Zenaga (page HJ3).
-1 avril
;J avril
Fi;:. ttl.- .\;:onl111in.- 1. 1• Yilla,:l' )H'r•·lu; snr 1111 pilon nwlu•nx (pa;:o• 19::!'.
6 avril
7 avril
,... t-J·•
Fi" -·•·-. \ z, 1.. .
cil.- La plauw •
dt·~ Zenaga. lill'.]
..\gadu·
. 11
·Shha
.. (l'ai-!" i!.ll).
Fiu.
· J-l4
- · - - \z.1 1t'l.,.. - 1.. a p] aH z ,
· tl) 11e~ . . t'na~< t , ,.,1 t'• 11t ·~· ,.,.1,.\'I'll<'s.· •l•· 'l',·11·, ..z,·1 (J•··l-,"<'
~ ·1 1._,'"-~).
DF. LA ZAOtiA SIDI )IOIIAlDIED 01: L\QOt:n A A~ZOtR 181
son fusil est PnfPrnu~ à clef dans la sallP dÏlOnUNU' flp la I(OUhha!
Impossible dP partir sans armes ... un Berbère n'abandonne
jamais son fusil... ~lon projet d'évasion est anéanti! ...
Il ne me reste qu'à retourner chercher mon hallot, ct ù le
rentrer sans ètre vu. C'est une délicate affaire. Les chiens, que
ce mouwment insolite émeut, aboient furieusement. ll est
minuit. Le moindre bruit prend une importance singulière
.dans l'admirable silence de ces nuits africaines !
On a fermé la porte ; il faut la rouvrir, avec quels efforts,
avec quel tapage! Je descends par le sentier qui mène à la
source. En passant devant la maison qui sert de mosquée je
remarque que la porte en est restée ouverte. Le sable crie sous
mes helleras: je les ote et je m'écorche les pieds aux roches
aiguiis. lJu dernier espoir mc soutient : si mon guide pouvait
être survenu !...
Personne !. . . La source bruit doucement avec un clapotis
monotone. Dans l'étable les chevreaux geignent avec des vt;Ïx
d'enfants. Je charge mon ballot, et je remonte le sentier pier-
:eux : j'arrive au portail. La nuit est splendide et admira-
hlement claire bien qu'il n'y ait pas de lune.
Le portail est fermé ! ...
Que vais-je devenir"? Il ne faut pas songer à appeler ; com-
ment expliquer ma sortie, mon hallot ? Si je fais du bruit les
esclaves de garde me fusilleront...
Il faut vraiment que les gens d'Auzour aient un sommeil de
plomb p mr ne pas s'éveiller au vacarme que font les chiens! ...
Je mc souviens tout à coup d'une lucarne qui donne dans l'éta-
ble, et dont il m'a semblé possible de démolir le chambranle.
J'escalade le toit qui la commande, ct je commence à déblayer
les pier1•es qui aveuglent l'ouverture. Une voie crie de l'in-
térieur :
- '' Achkoun? n Qui va là ?
t82 AU CŒUR DE L'ATLAS
••
J'ai pu causer un peu avec mon chleuh dl' cette nuit, l'en-
voyé du qadi ; il m'a promis d'être plus brave ce soir. J'ap-
prends que le cheikh Mohend ne rentrera que demain, dans la .•
journée ; la nuit prochaine nous offrira donc encore une occa-
sion propice.
A midi, après le repas pris chez le cheikh Mohammed, ct le
pansement de mon malade, je m'enquiers de mon f.~·uide que
je ne trouve plus dans la qouhha. Il vient de partir ...
Je cours jusqu'à la colline, d'oit l'on domine la vallée
d'Anzour, et j'aperçois mon chleuh, poltron et l1lchc, <fUÏ fuit en
courant vers Zagmouzen ...
Encore un projet avorté ! J'ai comme un épuiscm!'nt de cette
faculté d'espérance si indispensable à ma détresse ...
A Ji. heures on vient m'annoncer que le cheikh Hammou,
l'lawho• 1.\111
Fi~. 1:?:;.- .\zdo·ir.- Lt ral<~i~ 1 • de Tar.. za: hahilalioon~ do·~ lrn~lndyl•·~ (pa~·· 1!1:1).
Fi~. l:!ti.- .\zdt·il".- La Ldai~·· dt• Ta r,·za.- 1:nwrttt'' 1'1 o·oon~l nwl inn~ dt·~ 1rn:..rlndYit''
(pa~·· 1!1:3). . ,
DE H ZAOUIA SJOI ~IOHUDlED OU IAQOUB A A'\ZOUR 183
8 avril
9 avril
Fig.127.- La plaine tics Zcnaga.- Vnc prise de Tafcza, vrt·s le Sntl. An fond," dl'OiiP ..\zdPif;
an pt·emier plan, il dt·oilt>. grolles des ll'Ogodylt>s tir Tafpza (page 1!)2).
f
1
Fig. 128.- La plaine tics Zpnag<L- Vue prise de Tafcza, vers le Sud.- An J'ont!, le Djclwl Agninan cl Ir plateau tl'Amtri (page 190).
186 ..\U CŒUR DE L'ATLAS
ner ne lui plait pas. Et puis, il n ·a pas de sellP ! ... Qur le qaïd
lui 1lomw une selle, avec une houssr en drap eramoisi hrodl•e
et ft'aiJg·,>e de soif' ! ...
Fi;:. 1::!!1. - .\zdPil". -- La mai~on dt' l"illllt'lll'llanuunn (p<tgP 1!10).
10 a l'ri!
Fil(. 1:12.- . .. . . . .
.\zdP!I.- ].,. his Hill<' d1• 1 anJI'al' IJaiiJIIIOII di•vnnl sa lllnison (page -1!15).
D'A'iZOUR A TAZERT 189
11 am·il
12 avril
Fig. 1:H. -- Tizi.- 'la isou du 'iadi :\hd t•t·-Hnlllllall (pai-!t' l\•iJ.
o'A;sZOUH A TAZEHT Hll
On s'cil'ot·cc de mc dire cu tamazirt de fort aimables et intl~t·cs
santes ehoses r1ue je ne comprends pas. Je mets la main sur
mon cœur avec un sourire ct un salut, et nous sommes r1uittes
et enchantés les uns des autres.
Pom avoir un(' idt\c !l(' la topographie rlu pays, j'ai fait
l'ascension de la falaise noire et luisante contre laquelle A::.deif
est accotée ; les fils du cheikh Hammou faisaient l'office de
ciceroni, et j'ai pu (~crire sous leur tlictèe les noms des moindres
hourg·ades t~parses dans l'immense plaine 11ui s'étale ù nos
pieds, et des montagnes 11ui l'encadrent.
Le roc, d'où j'observe ce paysage, porte UliC ruine informe,
éhoulis de gt·osscs pict't'cs assemblées sans ciment ; on la
nomme Agadir n'Sfilta.
Le Djebel Siroua sc dresse à une ving-taine de kilomètres au
Xord. Derrière lui court l'immense chaine du Haut-Atlas.
13 avril
H avril
15 avril
16 avril
Nous nous mettons en route vers midi, non sans peine, car
notre escorte est nombreuse ct encombrante. De toutes les mai-
l'age HJH biN
Fig. 1:m. - Ti~lit. - l"n ··ayalit•t· d•· Taz<'n;ildli _\ïl llllzanil") p:t;.:<' 1\17).
sons, de tous les villnges que nous trnversons, les gens accou-
rent saluer leur amrar. Notre marche est lente ; la plaine f'st
monotone, et le dt~cor montagneuHjUÏ l'enserre est d'une beauté
8
'~n're. Nous traYf'rsons deux zaouia : la première, Sidi el-
Hossein, possède un<' jolie (jouhha hien peinte ct élégamment
ornt\e ; l'autrf' est toute hlancllf', elle ahritc le tomhcau 1lc
Sidi tlhd .1//alz ou Mhend, et jalonne la frontière entre Zenaga
et Aït Amer.
Un peu plus loin nous atteignons le district de Timjijt dont
les tirrcmts bordent un ruisseau : l'Assif Timjijt. Ce district
dépenrl du cheikh de Tazenakltt avec ({UÏ le cheikh des Zenaga
e~t en assez mauvais termes. Nous allons 1lemander l'hospita-
h_té à deux amis, lf' qadi Abd cr-Rahman et son frère le feqih
Std ~lohammed, au bourg de Tizi.
17 avril
18 avril
1!J avril
21 avril
23 avril
•
204 At; f.ŒUR OF: L'ATLAS
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D'A:"iZOI;H A TAZERT 205
Fig. t50
· - Telouet.- La porte ùc la qaç-ba. Le feqih t\nqaï•l, servit ems (page 202)
n'ANZOUR A TAZERT 207
':H mm
Fi",.,. i'ï
a · - ..lmHeildat·t. -Col dn Waoui. -La uulisnn d11 'tnïd (pngr
.
207).
':25 mai
Une heure après j'ai apert;u dPs uoirs qui traînaient les misé-
rables voleurs d'enfants, toujours t~vanouis et pantelants, jus-
qu'au cachot, où le forgeron les attendait pour river leur
chaine.
~Fiu.
· 1'"
"':"·- Suppli•'e inletTompn.'pat· l'l-vanouissemenl de la.vidimr.
tn esrlaw lui verst' dt~ l'eau froide sut· la lêh• (page 20fl).
CHAPITRE VIl
ÉPILOGUE
~·i .. 1'' .
.,. o.>ü.- Tazer\.- Cour intérieure; vrison, in1eruewcu1 tfun suvplicié (page 210).
ÜILOloU:
5-
'-
.Je transcris i<"i les pages du journal de route qui rt'late mrs
entretiens av('(· MoulPy PI-Hafid Pt son ~TarHl vizir le qaïd du
Glaoui.
28 novemhre 1907
2.9 nrwembrf'.
"'....
;~~t:.:
1
. ~(,
_që~~
-------- ---
ÉPILU\JLE 221
30 llorerr,bre.
Fig. 162. - Le camp de ~louley el·Hafid à Zaouia ben Sassi (page 224).
-,-;
Fig. 163
· - Le voyageur Ahrned ben l\lejâd, sur un cheval du Houz (l\lerrakech).
Don de Mouley el-Hafid (1905).
ÉPILOGUE 223
5 decembre
6 décembre
lutte "? On nous doit la vét·ité, ("ar il est évidPnt !JUP notr<' cam-
pagne s'orientera suivaut voh•c r<·~pousc: ct ccci n'Pst pas une
menace, mais l'expression d'une fatalité dont vous ètes les
arbitres, ct qui sera pour uous iuéluetahle. ~ous sommes encore
à quelques Mapcs de noh·c ]mt, ct, de même <JU<' vous ;n·ez
douté de nos fon·es, de notre aetiou, vous doutez encore de
notre campagnP, ct vous attf'ndrcz la cPrtitude de la dPrnière
heure pour répondre à nos objurgations. :\"ous ne saurions nous
en offenser; lïgnorancP sf'ule est cause dl' votl'e silcuct>. )lais,
quand je serui devant Mazagan, il importera <JUC j'aie un eutr<'-
tien avec le consul fran<:ais, <JUe j'éelumge, av<'c un plénipoten-
tiaire fran<;ais quelconqu<', la promesse de n Ïn<juiMer eu rien les
Européens contre la promessf' de la neutralité de la France.
» Je ne suppose pas que le faeile dlll>ar(jUement des troupes
de Mouley Abd el-Aziz, appuyé pal' la présence de vos frégates,
vous fasse illusion quant aux sentiments des populations de
Mazagan. J'ai occupé ~lazagan sans soldats, fjUatHl il m'a plu.
On la reprend de force: e'est hien ! Mais la venue de ma har~a
pourrait modifier· les choses. Cc n'est pas, en efl'et, avec cette pOl-
guée de soldats que vous avez débarqués que la ville me résis-
tera. Donc, ou mon frère viendra la défcndl'e, ct Allah jugera
entre nous deux ; ou bien Mazagan nous reviendra par un
brusque revirement dont notre prévoyance et notre sollicitude
voudraient épargnet• le <langer aux Européens <JUi habitent
la ville. ))
A ce moment de notre cntrcticu, un moghazni s'appt•ochc du
ministre de la guerre et lui remet une missive urgcute. Le sultan
la prend, la décachète fébrilement, taudis que le soldat bauss~
sa lanterne pour faeiliter la h•eture. Moulev el-Hafid lit ,-ite. a
voix haute, et emphatiquement. Cette lettt·c émane du chef
d'une mahalla <lui opin•e eu avant de la eolouuc, coutre les
Seg·hnrna; <:>Ile rewl compt<' d'un cng·agenwnt qui <:>ut lieu hier
Ü'ILOGtE
Pt r1ui dura plusiPurs heures. L"<>nnPmi a été " rompu '' ~tqum·
St?~ou) aYee <lPs pPI'tPs sèJ'ÎPUSPS. Le qa'id, en ;muow.;aut sa vic-
ton·~, ajoute rfuÏl Pst l<~g-èr<~nwnt hless{~ au hras. ~louley r~l
Hahd <>xu}tp ê\Y<'<" un sourii'P <lP tJ·iomplH•.
- '' Eu J'(;sum(•, eontinue lP sultan, tu pars rlPnwin, tu nous
as ~us, tu nous as entendus, tu uous as compris. Puisses-tu con-
Yam:re tes eoncitoyens que nous ne sommes pas les fanatiques
!;tupules qu"on lPm· représente ! ~ous lW demandons ni con-
eours comprom<'ttant ni secours dispendieux. ~ous rôclamons
seulement lP <h·oit fl'cn a ppelcr, entre mon frère et moi, au jug-e-
ment dP HiPn. "
••
:\lais ce n'est pas pour le vam plaisir d'étudier l'évolution
psychologique de Mouley el-Hafid que j<• 11w suis attardé au
t•écit de nos relations. Je voulais en tirer cette conclusion que
nos généreux projets de pénétration pacifique, de collaboration
avec le Sultan ct son maghzen ne sont que d'irréalisables chi-
mères. Elles nous ont coûté beaucoup de temps, beaucoup
d'argent. .. trop de sang ! Les conseils, les menaces ne sont que
des mots ...
" Les mots - disent les Berbères - ne séduisent que les
femmes, et n'effraient que les bêtes! >>
Eux, n'entendent que deux arguments: l'argent et la poudre.
Et je ne sais pas de meilleure leçon de diplomatie marocaine
<JUe le geste du vieux cheikh des Zenaga, tendant aux brigands
d'Anzour, d'une main ma rançon, de l'autre sa poudrière, et
leur criant :
-Choisissez !
Janvier 1910.
CHAPITRE VIIl
MOGADOR. TAROUDANT
noun, c'était son nom, était si p:tle, ou l'etH dit à rn 0unie; ses
yeux apeurés si clignotants, Pt ses memhres si tremblants, qu'il
Ul'eùt pt·ohahlement refusé toute explication si je lui en eusse
demandé. ll me pria <le m'éloigner de sa boutique ct j'ohéis
sans rien dire .
. Sa bouti<IUe sc trouve dans ce grand bazar où tous les négo-
Ciants de marque font leur trafic. Il n'a qu'une porte et c'était
là que plusieurs centaines d'individus attendaient la sortie du
'' chrétien )) . ·
Les négociants, efl'ra yés par le nombre de cette foule crois-
sant de plus en plus, fermèrent tous leurs boutiques et obli-
gèrent le juif à livrer son roumi.
~uand je fus à la porte <lu bazar tout le monde se law;a sur
mot, tels les vautours affamés lorsqu'ils dèeouHent leur proie.
Harcelé, tiraillé comme peut l'ètre utH' halle dans les mains
de joueurs habiles, je pus rester en viP gràce à la convoitise de
files
. agres sem·s,
· · · qm· PXCl't a1't Pn eux une espece
convodtse · de
Jalousie ég·oïste, car chacun voulait avoir tout mon or pour lui
seul · ·~lo n or, s •·nnagnuuent-1
· · ·1 s, revemu't d e <l rot't a· qm· me tmn't .
Les. naïfs croten · pur f'ana t.tsme ; qu ·Pn se <l'tspu t au t
· t que c ·étatt
l~ meurtre <l'un chrétiPII, les fanati<IUPS s'en disputaient la
recontpensp céleste. Cela, je 11'y crois pas. car de tous temps
e~ partout, les actes de brigandage conunis au nom de la reli-
gto~ ont toujours pour mobile lïntérèt matùrid.
St Mbarek d'Abda, vous qui m'avez sauvé la vie, je revois en
c~ moment avec une précision singulière l'imag·e de votre brun
VIsage !
Et vous, Ahmed Kabba, <Illi avez pris une grande part à ce
sauvetage, qui m'avez cnlev<l aux grifl'es de la mort en m'enfer-
~ant dans la qaçba dont \·ous êtes sans conteste le vrai chef,
Je ne vous oubl'1era1. Jamats.
. . '
Le premier me conduil'it, au milieu de la foule, chez le qadi
?e la ville. Il était le dernier à fernwr sa h:mtii{Ue <tui se trouve
a la porte du bazar.
:- Seigneur! lui dis-je. ces g·ens-là me croient chrétien, et je
Q ' pour tant, un fprvcut musu
suts u 1ma11. J e sms
. d e Htemou·e
. . le
oran puissa.nt qui est la parole de Dieu même, et je possède,
238 .\ U ctJ<:Ull IlE 1:.\1'LAS
11
Les notables de la ville s'adressant au chef des Oulad Yahia:
Si tu es· venu manger le chrétwn,· 1m· d'1sent -1·1 s, ce l m-
· 1'a n ' en
est pas un. C'est un vrai musulman, et, d'ailleurs, tu peux t'en
~e~~e compte par toi-même, car rien n'est plus facile. n Ils
atsatent allusion à la circoncisiou.
801
~it ! firent les Oulad Yahia. Mais il faut que ses biens lui
ent rendus par nous-mèmes, et suivaut les règles d'usage.
Le qa di , ses secrétaires et quelques notables al'lwent · au
16
242 Ali CŒlill IlE L'ATLAS
Renseignements
Politi
ques, E<.onomiques, Statistiques, Sociologiques, Religieux.
dev(t) ~ous tenons à rendre hommage une fois de plus à notre éminent
dem~~~1 e v·Icomte Ch. de Foucauld dont la Reconnmssance . au ~Maroc
N:ure le modèle de !"exploration marocaine.
du Cous .v?ulons remercier aussi M. Robert Boulle, 'représentant à Mogador
bres ~Ile du Maroc, pour le précieux concours qu'il a donné à tous les mem-
nous t notre mission, et pour Je soin qu'il a pris de nous cherchet' et de
Rire venir des informateurs sérieux.
CH.\PITHE PREMIER
SiTUATIO".· · •
·' ECONO:\IIQUE DU llAROC ~lÉRIDIONAL, ET POSSIBILITES
Qu'•:LLE CO"PORTE
Trois· p rovmces
· : le Sous, le Tazeroualt, l ·oued N
1 oun,
b at-
·
gtlent dans l'Atlantique. Leurs côtes sont assez bien connues ;
une mis. h'
Sion tspano-marocaine les étudia en 1883 (1). Le sul-
f.'o~it~apport n~anuscrit de
l'ingénieur José-Manuel Alonzo, Bulletin du
·de fA{r1quP fram;aise.
1
246 AU CŒIJR DE L ATLAS
*
••
Le Haut-Atlas forme une cloison naturelle entre·la plaine de
Merrakech et la région qui nous occupe. Des cols suffisamment
(:1) Le qaïd Enflous fut notre plus fidèle allié et le dernier soutien dans le
Snd de la Pans!' du Snl1an l\foule.v Ahd 1'1-Aziz (1910).
SITUATIO~ ~:f.ONIHIIQUE DU ~IAROC li~:RIDIONAL 249
l'oued Dra; de Mrimima, sur l'oued Zguid; de Sidi Mrri (1), sur
l'oued Tlit ; de Si di Mohammed ou Iaqoub (2), près d'Ilir; de•
Sidi Arssa ou Brahim (3), près d'Anzour.
Tous ces établissements religieux sont besogneux, et le pro-
verbe berbère dit : « Il n'est sanctuaire (fliC n'ouvre une clé
d'or. »
Notre itinéraire passe pàr toutes ces zaouias, sauf celle de
.Mrimima, que le vicomte de Foucauld a longuement visitée. Je
connais particulièrement les chefs des trois dernières. Hien ne
serait plus simple que d'entrer en relations avec eux.
Il nous est facile d'atteindre directement cette limite méridio..
nale du .Maroc. Les Doui Meuia en connaissent bien la route. Us "'
la parcourent chaque année pour venir piller les mad er de l'oued
Dra et razzier les troupeaux des tribus nomades du Sahel atlan-
tique.
Nos Sahariens ont prouvé (4) qu ïl nous serait facile de faire
la police du Sahara marocain en prenant pour base nos postes
du Sud-Oranais.
(i) Quelques
la.ni . ·
semrunes · · tM . Copo-
après notre retour les Maures assassmaien
du ' PUis, plus tard, le lieutenant Fabre. Mais, depuis lors, la belle campagne
co1onel Go ·
Ma l-AI . . uraud V1909) a chassé vers le Nord les bandes pillardes de
(~) Snin qUI est, en ce moment même, réfugié à Tiznit dans le Sous (1910).
ur ce D?cteur Bolzmann, voir Première partie, pages ~12 à 21-i.
Le marabout de Uou el-Jljad est, dans ce même centre d1
Maroc, le chef religiPux lt• plus vt'~tH~t·t'~. Il réside dans le Tadla
mais sa protection s'étend au loin. Elle fut utile à de Foucauld
on nous assure fju'elle nous est eucorc toute acquise, ct que l'
marabout mettrait ses nombreux fils au service de notre cause
Enfin Sid el-Mahdi cl-.Menehhi, proscrit et exilé à Tanger
conserve l'affection et le dévouement de tous les chefs du Sud. L'
qaid du Glaoui est son cousin germain, le chérif de Tamesloh
est son ami. Dans les tribus les plus reculées, j'ai entendu vante
son courage et souhaiter son retour. Lui-même, avec une obli
geance que je n'ai pas sollicitée, m'a offert ses services quand j 1
suis parti pour le Sud. Comme je l'en remerciais à mon retour, i
mc chargea de dèelarer qu'il serait toujours heureux d'être util1
aux Français (1).
(t) Nous n'avons l'ien changé à cet apet·çu publié dans le Bulletin fi
Comité de l'Afrique française de juin t906. On sait comment les événement
ont réalisé nos pré,·isions. Le khalifa ~Iouley el-Hafid s'est déclaré indépen
dant. Il a pris pom ministre tle la guerre (alla() le qaïd du Glaoui dont il '
épousé la fille. ~lerrakcch l'a proclamé Sultan en août t907, Fez l'a reconnl
en janvier 1908. :\Iouley abd cl-Aziz, détrùné, s'est réfugié. à Tanger (juille
-1909. Le marabout de Bou el-lljad est venu à Casablanca, pendant les opé
rations du Général Drutlc, attester son bon vouloir ct offrir de mettre sot
influence au service de notre cnuse. Le chérif de Tamcsloht est mot·t en HJ08
CHAPITRE II
ORGANISA.'fiO:'< POUTII~l:E
..
L'aire que nous étudions (Safi, Djebel Aïachi, oued Dra) 4
peuplée par les représentants de quatre races qui sont, dans l'oi
dre chronologique de leur apparition au Maroc : les Berbères
les Nègres, les Juifs, les Arabes.
Nous uc tenterons pas de résoudre ici les difficiles prf'lè
mes de l'ethnologie marocaine. L'insuffisance des document
recueillis, la difficulté des observations rendent toute hypothès
aléatoire et toute conclusion prématurée.
•
Bornons-nous à constater que les populations du centr
sont en majorité berbères. On sait que les invasions arabes oll
d'abord refoulé les Berbères dans leurs montagnes, puis, u
reflux naturel a ramené les Berbères dans les plaines, et repouss
les Arabes aux confins du Sahara. Enfin dans l'intérieur mêiil
du pays l'élément arabe s'est résorbé peu à peu dans la popU
lation berbère, si bien qu ïl n'est .guère possible, aujourd 'hu
de démêler dans quelles proportions le sang asiatique se mêl
au sang africain pour constituer cette population marocainE
• dont les types, singulièrement disparates, varient du Rifai
• blond au Hartani noir.
Dans le Sud marocain les Berbères sont désignés sous dE
noms différents : ils se donnent entre eux le nom d'Jmaziren
on appelle Braber ceux du Moyen-Atlas, du Haut-Atlas et d
ORGA.NlSA TION POLITIQUE
... ~tl)aD
Nous
b'h
supposons connus les renseignements que de Foucauld a donnés
e 1 a. ~econnaissance au Maroc, p. 130.
u . . .·
· (j) .
au MLes renseignements et les appréciations de de Foucauld sur les JUifs
aroc son,\ !!_op exacts pour que nous croyions devoir y rien ajouter.
2ü0 .\ü CŒUR DE J.'.\TLAS
(:1) Dans les énumérations on attribue au << fo,Yer >> deux valeurs différen-
tes : le foyer est de trois personnes, un homme, une femme et un enfant, ou
de dix personnes, suivant que l'on dénombre en Yue d'une statistique ou en
YUI' de l'étahlissemenl des impùls.
01\G.\NISATIO'i l'OLITII~IE 2ô1
ORGANISATION l\ELIGlEUSE
le (f) Nous n ' avons entendu parler tl'aucun sc h"1sme ana1oguc à ce 1u1· que
te savant professeur l\loulieras a décome1·t chez les Zenata, ct dont l'exis-
df'n~c nous avait été signalée en 190f, lors de notre pns!\agc chez les Riata
•llf'l1hm
• • nn (r·
,·oyagP.• au :Jfarod.
266 AU CŒUR DE L'ATLAS
('_}.~es deux confréries les plus importantes du Maroc méridional sont les
~llClrlm dont le berceau est Tamgrout (voir Première Partie, page 93) et
es Derqaoua (voir Première Partie, page 79 J. Les Uerqaoua du Sous reçoi-
vent lem· mot d'ordre de Sidi Saïd résidant à Derar()'a dans la qb!la de Mes-
;eguina, et de Sidi el-Hassen ou Toumoudist, résidant à el-~fader (Ida ou
emlal), Ils reconnaissent pour chefs les chioukh Derqaoua du Tafilelt. Voir
Pre nu'è re .Partie, plJ8e 80.
268
·,
..
CHAPITRE IV
•
ORGANISATIO'i SOCIALE
ti
Le mariage .
<Ju'cllcs sont nubiles, parfois mèlll<' avant. Dans les tribus tout
à fait harlmrcs, chez ]('s Aït Soukhman, par ('Xempl(', c'est la
fille qui choisit son époux. Chez les Aït Atta d(' l'Atlas, la jeune
filleS(' prostitue sans pudem· ; J'homme n'attache aucune impor-
tunee ù la virginité d(' l'épouse, mais il a le devoir <l'épouser
immédiatement la fille ou la veuve qu'il a rendue mère, et le
chérif d'Ahan (Jal ajoutait qu(' ee correctif suffisait à rendre les
hommes plus prudents si les filles Maient plus entreprenantes,
ct que le niveau moral de cette tribu, en dépit de cette éton-
nante tolérance, n'Mait guère inférieur à la moyenne.
Disons tout de suite ~ue, d'une façon générale, les popula-
tions du Sud marocain sont d'une immoralité et d'une impudeur
qui dépasse tout ce que l'on peut concevoir. Les chansons ber-
bères que nous rapportons édifieront le lecteur à ce sujet.
Sauf les exceptions que nous signalons, la demande en
mariage est faite par le p~ ou par la mère du futur. Elle est
précédée !j'enquêtes discrètes, menées par les femmes des deUX
familles, de façon à éviter l'affront d'un refus. Le prétendant •
connaît toujouR> celle qu'il <lP.mande, car dans la montagne les
femmes ne se voilent guère, et partout elles jouissent d'une
liberté d'action indispensable à l'accomplissement de leurs mul-
tiples jonctions. Le BP.rhère, en effet, se décharge sur ses fern-
nies, ses filles ct ses esclaves de tous les soueis de l'existence.
Son rôle à lui sc horne à boire, manger, dormir, faire l'amour et
la guerre.
Le symbole des fiançailles est, en beaucoup d'endroits, un bra-
celet d'argent que les négociateurs passent au bras de la fiancée
dès que le pacte est conclu. Les formes dans lesquels le con-
trat est discuté et passé varient beaucoup. Tantôt, comme dan•
le Sous, les deux pères délibèrent devant deux adoûl, pronon-
cent la formule de la Souna au-dessus d'un plat de semoule
sur lequel repose le bracelet ; tantôt, comme dans le Dadès, on
signe un acte devant le qadi ou son naïh ; tantôt enfin, coJilllle
chez les Aït Haddidou, le fiancé négocie directement avec son
futur beau-père.
Tout mariage, dans le Sud marocain, implique le paiement
d'une dot par le fiancé. Le montant est variable. Chez les An
.
Oll.GANISATION SOCIALE 271
La Répudiation
La Naissance
ACCOMPLISSEliENT DU MARIAGE
son épouse. Tout doit être neuf. Après lui avoir fait subir des
fUmigations de résine odorante et l'avoir habillé, tous les gar-
ço~s d'honneur descendent avec lui, portant chacun dans sa
mam droite une bougie. Ils le conduisent jusqu'à la chambre
nuptiale où se trouve la mariée. Les femmes poussent des you-
you.
Le marié ouvre la porte de la chambre et y pénètre. Le na'ieb
referme. du dehors la porte devant laquelle s'installent les
28i .\1 CIIITH HE L ATLAS
g·a•·c:ons cL'honJH'IIr crui s«' mc>ttc>nt it jollfw c>ntre mlX avf'c deux
drrboukas Pt un goumbri.
Ln mari!~ SC' U•vc> pour pric>r. La jeun l' fille l'a y a nt laissé s~
prostPrner, ln frappP aYN~ un morce;nJ de sel. Il pousse un crt
dP roll~rP. il sc> lèvP, la saisit, lui c>nli~ve les effets qu'elle por-
tait. pffets qui avaic>nt <-tl~ soumis aux fumigations de benjoin
Pt dP tMP de camr'léon. lllPs di•pose it la tête du lit, et il ne lui
la issp qu'une rlwmisP de ha ptistP hlanche. S'Hant, lui aussi,
d(•shahillt'•, et n'ayant COUSPI'\'«' C{liC Sa ehemise, il saisit la jeune
fille, c.herclw it lni !Pver les jamhl's : commP l'Ile se refuse. il
lui tord les mains: aussitM elle SI' prôcipite sur lui et le mord
au doigt. Après avoir rec:u pour cela une gifle, elle le laisse se
plac·pr sur ellf'. Il la dc'•florc; elle, l'Il perdant du sang, se met à
CI'if't' : « 0 ! mùre, jt> meurs! >> Lt> mari SP lèvt>, frappe à la
porte que le nait'h lui ouvre. Il sort ct jcttP aux jeunes gens des
dattes qu'ils sp disputent et uumg·cnt. Alors le mari revient à la
..
chambre, s'y assied pour se chauffer près d'un fourneau, ct
il passe toute la nuit sans se coucher. Pendant ce temps les .
fp,mmes poussPnt des you-you de joie et les parents se réjouis-
sPnt. Les jemws gens s'c>tant tus ct ayant cess{~ de jouer, s'endor-
mPnt ch•hors, dev;mt la portP de la chamhre nuptiale. Le len-
dPiwtin, dès l'apparition de l'i•toile du matin, ils RC lèvent et
appf'llent le mari qui arrive et c1ui leur jette la ehemis.e ensan-
glantl'~e de la jeune filiP. Puis il R'hahillc et se coifl'e d'un tur~
han hlaue. Les jPunes gens l'emmiment au hain ct le lavent, lul
font faire les yeux avec du l.:o!t'eul, rougir les lèvres avec de
ncorce de noyer. Cette toilette terminée ils sortent du bain et
accompagnent le mari jusqu'à la maison où ils s'installent a~
premier étage dans une ehamhre. Les femmes leur montent a
déjeuner de la bouillie arrosée de beurre et de miel. Ayant
mangé, ils l'entraînent aux jeux de distraction, et y restent jus-
qu'au soir.
Au moment du coucher du soleil, les jeunes gens le ramènent
en tirant des coups de fusil. Aprùs avoir fait parler la poudre
devant la maiRon, ils montent et rentrent dans la chambre du
premier ôtage avec le mnri. Les femmes arrivent et ferment la
porte sur eux. Aprt's avoir fait de la lumière, ils se mettent à sc
MŒUHS t:T Cüt;TU llt;S Bt:HBÈHB:-i 285
Naissance
lets, qu'elle coupe eu deux: puis elle Ycrse sur eux dt· l't•an
pure en y mettant du ging·embt•t>. Elle les laisse sm· le feu jus-
qu'à ce qu'ils soient cuits; puis Pile les sort du feu ct les met de
côté. Aussitùt elle proct'ldc à la mise en pains dP sa pâte, pains
qu'elle fait cuire avec de l'huile pom· empêcher cc pain tl'adhé-
rcr au plat dans lm1uel elle le fait I'Uirc. Ayant fini de tout faire
cuire, elle prend un petit plat en bois dans ler1ucl elle coupe le
pain; elle y met du poulet' ct de la sauce non (~picéc. Elle porte
de l'eau à sa fille, qui SP lave la main droite, puis elle lui sert .._
le plat plein. Ccllc-ei après en avoir mangé un poulet ct trois
pains dit à sa mère : << Reprends le plat, j'en ai assez ! n La
mère enlève le plat et le sert aux autres femmes. Cellcs-ei se
lavent les mains ct s'installent autour du plat. Lorsqu'elles ont
mangé à leur faim, la mère du jeune homme al'rive et mange "i;
le reste. •:
Le lendemain ou fait de même; ce jour-là la marraine de
l'enfant arrive, prend les ciseaux ct lui coupe le cordon. Elle
lui noue autour de la tète une tresse de laine, l'emmaillote
dans une étofl'c tle laine. Après six jours, le père égorge un
mouton, et le lendemain il donne un nom à son fils. Ce jour-là,
l'accouchée se lèn' et dit à son mari : << Nous voudrions aller
au bain'? '' - " Volontiers, lui réplique-t-il, ta mère ct les ~
autres femmes peuvent t'y conduire. n Elle lui dit : << Alors,
va le retenir, ct aussitôt après souper nous nous y rendrons; .,
nous laisserons l'enfant à la marraine. Quant à toi, après nous
y avoir conduites, tu reviendras à la maison où tu nous atten-
dras en compagnie de la marraine jusqu'à notre retour. n
Après souper, le mari sc lève ct les conduit au bain où elles
entrent et se lavent. Après s'être hien lavées, elles s'habillent
et restent au bain où elles se reposent jusqu'au lendemain. Dès
le point du jour, elles en sortent ct rentrent chez elles. Arri-
vées à la maison, elles frappent à la porte ; le mari arrive et
leur ouvre. Elles entrent, ct vont s'installer au milieu de la
chambre en poussant des you-you. Aussitôt le père se lève et
va au marché leur acheter des pàtes avec du beurre fondu. Sa
femme prend ces pàtes, les trempe dans de l'eau, y met du
sel, du lait ct du piment pilé dans un mortier. Lorsque ces pâtes
)IŒLRS KI' t:Ot:TUMES BERilÈl\ES
sont cuites, elle les prend et les sert à celles qui l'ont lavée, puis,
elle appelle la marraine qui vient et qu'elle fait asseoir à côté
d'elle. Elles commencent à manger. La maîtresse de maison
pt·end un peu de pàtes dans un hol qu'elle donne à son mari
qui maug·e à part. Lorsqu'il a fini de manger il se lève et leur
dit : « Je vous en remercie! >> - « A votre santé, frère ; que
IJieu bénisse ton fils, et que vos désirs en lui sc réalisent. »
Elles disent également à la mère : « Nous te laissons avec la
paix, sœur. » Elle leur répond : « Que Dieu vous conserve ! »,
puis elles s'en vont, laissant la mère allaiter son enfant. Lors-
qu'un IllOis et dix jours se sont écoulés, le père va au marché et
achète un mouton. Aussitôt la femme se lève, s'habille, et fait
des fumig·ations de résine, de h'ermel et de tête de caméléon. C11\
prend l'enfant, on lui met deux petites gandouras blanches, on
1
?i entoure la tête avec une tresse de laine, puis les parents
l emmènent chez le marabout du pays ; la mère porte son enfant
sur son dos. Ils vont jusqu'à la demeure du saint, frappent à la
porte que le marabout lui-même vient leur ouvrir. Ils entrent
et le saluent tous deux., La femme pénètre chez les maraboutes,
a~enant avec elle le mouton acheté par le mari. Quant à celui-
~1• le tnarabout l'envoie sur la terrasse, lui étend une natte en
Jonc, ct l'y fait asseoir avec quatre autres marabouts qui sont
ses parents. Puis, le maitre de la maison descend et se rend
auprès des femmes; il s'empare du mouton qu'il égorge dans la
cour, le dépèce, enlève la peau et le découpe entièrement.
l' Ensuite il le donne aux femmes ~je font revenir dans de
~au et de l'huile avec du piment pM dans le mol,jtier. Elles y
aJoutent un peu de sel; l'estomac, découpé par elles, y est mis
,~hnélangé dans la marmite avec d'autre viande. Elles allument
de feu. Quand la marmite entre en ébullition, elles prennent
u couscous de blé qu'elles mettent, après l'avoir légèrement
a~~ergé d'eau tiède, dans le couscoussier. Quand il est bien rem-
1
p de couscous, elles le prennent et l'ajustent sur l'oritîce de la
:tarmite dont elles ferment les interstices au moyen d'une cor-
f elette pour empêcher que les vapeurs ne s'en échappent.- La
enlnte du ntara bout se met a· ·armr · 1e foyet' d e b o1s
· Jusqu
· ·a· cc
0
que le cousc~us at·t su 0 1· tr01s
· cmssons
· successives. 1aque fots
· Cl ·
-1!)
~9() .\l CŒIJH m: L ATLAS
Ils lui J'(~pondent : " .\ous vous adt·essons tous uos vu~ux de
hon hom· )) . puis ils partent ehacun df' son cùt(·. L(~ harhier se
li~Yf' et C'IIIJ>Ol'ie avPe lni ln bout du prt'·pnce coup(• qu'il va
enterrer dans le' cinwtiôeP, puis il sn rntit'C' lui aussi. La mar-
raine, avec l'enfant sm· son dos, ('ourt C't entre chez les femmes
à CJUi elle dit: «Allons saluez le prophMc ; c'est assez ! l'enfant
est circoncis! n Aussitôt les· femmes se taisent ct cessent de
jouer. La mère sort du plat et sc met à rire. On la débarrasse
de son bandeau. Dès qu'elle voit son fils, elle sc réjouit de le
rëvoir vivant, elle le prend et l'embrasse entre les yeux. Toutes
les femmes se dirigent vers elle et lui disent : « Tous nos com-
pliments, madame une telle. » - « Que Dieu vous conserve,
chères sœurs, leur répond-elle. n Aussitôt celles-ci se lèvent,
prennent leur pierre et s'en vont chacune de son côté.
Divorce
ger, j'ai lP désir d1· partir en voyage vers tel pays. '' -
<< Volontiers ,, , lui répond-Plie ; f't anssitM elle sc li-ve, prenà
de la farine df' hl~·~ 'lu"dlP n·rsc dans le gran1l plat; puis elle
fait chaufl'cr de l'<•an tii•de ; Plle prend deux morceaux de sel
qu"Plie fait fondre clans ecttP farine puis dlP la trempe avec de
l'eau tiMP. Elle la pètrit dans le plat. LorsquP la pâte est prête,
elle Y Illet du cumin pil1~ clans le mortier et autecs épices. Puis
elle la partagP en morceaux pour PIL faire du pain ; elle met le
Plat· en terre sur· le feu et commence ù faire des pains sur un pla-
teau en palmier nain. Chaque pain fait est mis par elle sur le
plat pour y cuire pendant qu'elle en pr1\pare un autre. Chaque
pain cuit est pris du plat et mis dans le plateau, couvert d'un
linge afin que le pain reste chaud. Elle prend un autre pain
~'elle met clans le plat ct elle continue aimi à faire elu pain
J~squ'à ce qu'elle ait fini de préparer le pain destiné aux provi-
Sions de route pour l'homme. Alors elle ramasse ce pain ; elle
prend le sae de voyage, l"ouHe et l'en remplit. Puis elle appelle
son mari ù. qui elle dit : « Voici de quoi manger en route, si tu
pars. »L'homme lui dit : «C'est hien ! ''· - Il se lève, amène
s~n âne, lui met le hàt, et, prenant ses provisions de voyage, il
dit à sa femme : « Que Dieu tc donne la paix. , - « Bon voyage,
lui répond-elle, quand tu revienflras, apporte-moi un peu de
koh'eul pour les yeux ... » Il s'engage sur le chemin et il s'en va;
arrivé à mi-chemin, jetant un regard devant lui de toute la puis-
sance de sa vue, il aperf:oit trois hommes armés de leurs fusils
et assis au-dessus du chemin. Dès qu'il les aperçoit, il les tient
pour des coupeurs de route. La peur le preiHL il fait demi-tour,
~t ~evient en courant jusqu'à chez lui oü il arrive à minuit. Arrivé
al entrée de sa demeure, il entend la voix d'un homme qui doit
se trouver avec sa ff'mme dans la chambre. Il s'arrête sur le
seuil de la maison, tout en teemhlant de peur ù. cause de la pré-
sence de cet homme qui est auprès de sa femme. Assis, il se
Illet à écouter les deux amants qui se livrent à leurs ébats, pen-
dant que son fils dort dans une autre chambre, l'enfant est
encore jeune ; sa mère l'a endormi et a fermé ensuite la porte
sur lui, pour revenir dans l'autre pièce où se trouve son amant.
Là ils donnent libre carrière li leur amour toute la nuit. Au
298
répond-il. '' Il leur fait part de tout cc que sa femme lui a fait.
Quand il a fini de parl<~r, les elercs lui <lisent : '' Répudie-la ;
quant à ton fils, tu le garderas, tu veilleras sur lui, tu le remet-
tras à sa marraine q~i l'élèvera jusqu'à ce qu'il soit grand ;
quant à la mère, tu lui feras sig·nifier la lettre de divorce ; tu
lui donneras tous ses effets et tu la renverras sans que personne
l'accompagne. ,, Ils lui rédig-ent aussittit mw lettre de répudia-
tion la plus formelle.
L'homme prend la lettre ct paye les rl<~rcs de leurs peines.
Puis, accompagné d'un ami du <Jfulhi, il revient chez lui. Arri-
Vés à la maison, l'cnvoyè du qàdhi frappe à la porte. La femme
arrive et ouvre : << Voici ta lettre, lui dit-il ! )) , pendant que le
~ari l'interpelle et lui dit : << Va-t-en <l'ici aujourd'hui même,
Je ne te connais ni tu ne me connais. ,, Ln~ femme s'en retourne,
rentre dans la chambre, ramasse ses effets les plus heaux, prend
la lettre et quitte le domicile de son mari. Elle s'en va seule,
où hon lui semble. Quant à l'enfant, il reste auprès du père et
de la marraine qui le soignent ct l'élèvent jusqu'à ce qu'il
devienne un homme.
Maladie
DE TRAITER UN MALADE
plalt à Dieu, il n'aura plus flp mal. '' Elle lui donna une obole
pour le dédommager de sa pPÏIH' : " (hw la paix et le calme lui
reviennent ", dit-il en partant. La mln-e prit l'assiette dont
elle pffac;a l't'~critUI'C avec dP l'eaU tiètle, I'OIIIIlW [c lui avait
recommandé le taleb. Après avoir· fait faire des fumig·ations à
son fils, Pile lui fit boire l'eau. CcttP boisson prise, il sc coucha
et continua à sc plaindre jus.<1u'ù minuit. Lorsque sa femme
entra ct alla le trouver, cliP lui dit : « .Je voudrais <jue tu vives
pour moi et ne meures pas. n - " Pour l'amour de Dieu, nous
devons nous pardonner nos torts, lui dit-il. ,, - " Pourquoi me
dis-tu cela'?, lui demanda-t-ellP. -«Le mal <JUi est en moi, lui
répondit-il, est gran', jP le sais. , - " Que ta vie soit longue,
cher fils, lui dit sa mère, désires-tu quelque chose à manger? >>
Il lui répond : " Je ne veux, mère, qu'un peu de beurre frais et
du pnin chaud. » Sa femme sc leva aussit<it pour lui prt'parer ce
qu'il demandait. Elle le lui porta et le lui servit en tlisant : « Le
voici. n - « Je n'en veux pas, lui dit-il. " - « Que désires-tu 'ln
- « Je ne veux que du poisson, devrais-ji' Pnsuite en mourir."
Le lendemain, la mèr<' s'en alla eneore trouv<'r des israélites;
chaque juif à qui elle de ma nd ait : " As-tu du poisson cuit'? »,lui
répondait :<<Non, je n'ai rien. "Fatiguée d'errer Pllc revint à la
maison, rentra dans la chambre oir sc trouvait son fils ; elle lui
dit : " Fils, je ne t'ai rien trouvé en fait de poi!lson ! » Il jeta
un regard sur sa mère et dit : « (.)ue Dieu nous ouvre de meil-
leures voie!! " ; et !la femme ajouta : « Lui est notre Seigneur et
Maître. )) Il tourna la tète vers sa. femme et lui dit : « Donne~
moi le pot dans lequel j'urine'? >> Elle se leva ct le lui apporta;
elle lui plaça le pot sous ses efl'cts ct alla le soutenir par les
épaules. Lorsqu'il eut fini d'uriner, elle prit le pot qu'elle alla
vider dans les cabinets.
L'homme rappeln sa femme qui lui répondit et se rendit
auprès de lui, en lui disant : « Oui ! me voici, que veux-tu? "
- Frotte-moi un peu le dos ? » Elle s'assit et prit la tête du
malade, qu'elle posa sur ses genoux et se mit à lui frotter le
dos jusqu'à ce que le malade s'endormit; elle-même, le soro~
meil commença à la gagner. Pendant qu'ils sommeillaient ainsi,
la belle-mère s'en alla à la fontaine dès le point du jour puiser
MUEUllS ET LUUT\.iMES BERilf:RES 303
de l'eau à boire. En arrivant à la fontaine elle y entendit des
cris et vit une affluence de personnes. Pt·enant rang, elle atten-
dit son tour <Iui lÙtrriva qu'au soit• au déclin du soleil près de
l'heure du Mar"reh. Elle remplit sa cruche et revint à la mai-
son. Elle y entra, déposa sa cruche qu'elle vida dans la jarre.
En entrant dans la chambre du malade, elle trouva son fils qui
reposait sur les g·enoux de sa femme, tandis que celle-ci som-
nteillait aussi. Aussitôt la vieille l'interpella et lui dit: « Lève-toi,
prépare le souper, <1ue Dieu te couHe de fiente liquide et qu'il
te mette le feu sous toi. 0! la maudite. Mon fils serait-il en train
de mourir, que tu ne lui accorderais pas un moment de répit,
ô ! la plus vile des chiennes ! En tout tu n'es pour nous qu'une
femme de malheur ! Depuis llUe je t'ai amenée et fait#1na belle-
fille, nous ne faisons mon fils et moi que décliner, décroître, ô
figure sans pudeur ! )) La jeune femme g·arda le silence et se
mit sans répondre à préparer le souper. Quand il fut prêt, elle
donna un peu d'aliments à son mari qui ne voulut rien manger,
n'en pouvant plus. Alors elles mirent le plat de côté; quand
elles eurent fini de manger elles-mêmes, elles firent de la
lu~ière et s'assirent près du malade qu'elles veillèrent toute la
nutt. Aussitùt <ju'il fit jour, la belle-mère se leva, prit la farine
pour préparer la bouillie du déjeuner. Dès qu'elle fut cuite, elle
prit cette bouillie, ct la servit toute chaude, toute bouillante. A
son fils, elle en donna de la froide ; <juant à sa belle-fille, elle
lui en servit de la bouillante. La belle-fille vint, s'assit pour en
nt~nger; à peine en avait-elle hu une gorgôe que la bouillie
lu 1 brùla la bouche. Elle se leva, elle ::;e mit à gesticuler, à se
frapper sur les cuisses, à s'égratigner le visage et à ne parler
qu'en faisant des gestes avec les doigts. Lorsque la bouillie fut
descendue et avalée, la femme commença à respirer. Elle
resta là, étendue par terre, jusqu'au soir; alors elle se leva
pour préparer le souper. Quand il fut cuit, elle mangea du
couscous sec qu'elle faisait passer en buvant de l'eau. Puis elle
~:rvit le, souper à ~on n~ari dans une jolie assiette ; quant à sa
He-mere, elle lm serv1t dans un plat son souper dans lequel
elle mit beaucoup de sel et de piment en poudre. Ainsi préparé,
elle le lui ~onna à manger, en ayant soin de lui cacher la
_u; UV Il HE L ATLAS
dit : " Voici, ta femme m'a·fait telle et telle choses. '' Il appela
aussitôt sa femme ct lui dit : .c< Où êtes-vous, madame'! ''
- '' JIP voi('i, lui répond-eUP : qu'y a-t-il·? ,, Il lui dit :
<< Uu 'avez-vous fait à ma mère pour qu'elle pleure de la sorte'!''
Guerre
Ln tour pour l'Pau est dahli nntr<' l<>s lmazir'eu Pt les Ara-
bes. - Un .i.oui·, les lnwzir'cu, nnllant irriguer leurs champs
pendant la nuit, s 'apcr<;urent que les Arabes leur avaient volé
l'eau. Aussitùt ils dédarèr<:'nt aux Ambes : « Il y a désaceord
entre vous nt nous; demain c'est la guerre ! " - « C'est
1!1ij·TBS ET COL Tl )1 ES IJEIIBÜ\E~ 305
supérieure de la tomllf'.
Alors les t' olha sc turf' nt ct les gens de la !.:' bîla donnèrent
chacun son obole aux t'olha en l'honneur du mort. On remit le
montant de cette quête à un d{'s t'olim pour en faire la distribu-
tion à ses camarades; eelui-ei donna à ehacun sa part sans que
personne eut plus ou moins I(UC les autres. Les t'olba, ayant
ainsi reçu leur oholc, dirent aux habitants de la k'bila: «Allons!
récitez pour lui une Fatih' a '? '' On tH une Fatih' a en disant :
« Que Dieu le bénisse, et rôpandc ses os dans le Paradis ! »
De là, les gens s'en retourn!~rPnt. Arrivés à la demeure du
défunt, les t'olim ct les gens de la k'hîla s'arrêtèrent et appelè-
rent la mère et la femme <tu défunt. LorS<{Ue celles-ci furent sor-
ties, les tolba proposèrent une nouvelle Fati!t'a en disant :
« Faisons une Fatih'a pour le tléfunt, que Dieu le re(,'oive au
sein de Son paradis, qu'Il lui pardonne ses péchés et qu'Il
rt'•palllle sa bénédiction sm· ses enfants jusqu'ù. ce qu'ils dPvien-
nent hommes ct reprennent la place tle leur p!we, ct que DieU
mette de la consolation dans le cœur dA tous ! » La Fatih'a
~!flEURS ET COUTLniES HERnf:RES 311
f.OMPLAI~TE
•
Un tel n'a pas laissé de pareil :
Il était homme de grand f'oura~re
Il Mait hravc ct jamais craintif:
S'il avait Mé làehe conm}(' un Juif, on ne serait pas allé le
chercher.
Pieux, il priait; agriculteur, il plantait ;
Charitable, il faisait l'aumône en argent ou en pain.
Labourait-il, il en tirait une récolte suffisante pour lui;
S'il faisait moudre, un produit ahondant en était le résultat. i/J
Se mettant <'Il sPlle sur son cheval, il prit son fusil,
:l13
" Ils ne seront g·rands qu<' lors<{Ue j'aurai rejoint leur père. ))
Elles lui répondirent : << La vie appartient à Dieu,
Et l'être humain IW fait qu'en usPr ! >)
Telle est l'histoire d'un homme nwrt. tut'· par la poutlre chez
les hnazir'en ; cc récit est tcrmiw'• avec l'airl<> dP IJi('u.
Ah'idous
Haïes.
Il n'est ni absent, ni en pderinage, ni en ces lieux-ci.
Le chacal passe sur des sentiers escarpés, tandis lfUe le chien
se maintient sur le chemin.
Le fils du mouflon suivaHt un sentier, ses traces disparais-
sent.
La source est fermée exprès. pour toi qui es altéré.
F.
Vivre, s'unir avec celle fJU'ou n'aime pas, la mort est pl'éfé-
rahle.
Lorsque tu tl'ouvcs quel<ru'un sPul, au guet sut· un chemin,
Sache que c'est une compagnn <JUÏ lui manque.
Désigne-mt.i, allons, qui poul'rat-Je fl'équeutcr '? et ne me
jalouse plus.
F.
L'envie est chez le rocher snul <fUÎ retient l'cau.
/ Dieu t'a amené pour <[tW nous puissions faire échange d'idées.
L'amou!' est pénible : c'est exprès pour toi, ù cœur, <fu'il est
créé.
n nous a affligés de la pot'~sie ct fait négliger le ma'is qui sc
dessèche.
0 ami, dès que je m'éloigne dn toi je pleure et tu gémis.
Je n'ai pu tc pardonner ni m'excuser, n'ayant pas eu d'en-
tretien.
H.
F.
Où pourra-t-il te rencontrer celui qui veut, ô vénérable,
Te faire une visite ct s'en retourner aussi vite que le vent?
Moi, j'ai particulièrement en tète une chose :
. Lorsque j'ai donné ma promesse à un ami, je ne le quitterai
Jamais ,
Dussè-,je par là, être découpée en morceaux de la grosseur
de o"'rat·ns d',org·c ;
Ali t.:ŒUll HE L ATLAS
IL
F.
Allons ! Courage ! tu inspires assez de respect ct de crainte
Rejette le pan de ton burnous et n'aie aucune peur
De toutes les craintes il n'y a que celle de Dieu ; de celle-ci
nous en répondons.
Jamais je ne serai làche puisque j'ai rencontré
Un poisson qui quitte l'eau et, à travers le rivage, regagne le
chemin.
0 ami ! je te le jure, par Dieu le Rédempteur!
Car une chose dans laquelle nos deux mains n'ont pas trempé
. Pour attestel' devant Dieu, n'('st-elle pas, ô frère, une chose
tllicitP '?
H..
Je sais, que Dieu te le rende, que tu ne me veux que du
hien·,
La bonté est Pn toi ; elle est dans ta bouche.
Mes par~nts, <{Ui mc refusent celle que j'aime,
21
Al; CIIHJI\IlJ·: LATL.\S
IL
C'est une belle vierge rrui n'a pas d'eufants.
Si tu es intelligente, tu dois nous dire
Et nous expliquer ce que c'est r1u'un livre ricrit avec une épine'/
Si tu me le dis, je te saluerai Pi mc soumettrai à toi.
F.
Passe-moi une glace et 1111 piiwPau, jet: dirai le reste.
Si tu es intelligent et enfant.·~ par un tel,
Explique-moi : l7n ani111ui q•i a t!e longues df'nt:s
Très ~ait/antes au ventre r1t qur· soulèvr la main 't
H.
C'est le pPigne à tisser je le sais, mais je dois te le dire.
Si tu es intelligente, dis-moi ...
En m'expliquant, ce rrue c'est f[U'un animal qui n'a pns de
moelle ni de cervelle ?
Si tu me le dis, je te saluerai et me soumettrai.
)HEURS ET Cl> UT ni ES Bf.RBÈRES :J23
F.
C'est la marmite; <ru'cllc noircisse tes vêtements !
Si tu cs inte Hi gent et enfanté par un tel,
Dis-moi cc tpie c'est qu'une mer qui n'a pas de marins,'!
Si tu me l'expliques, je tc saluerai et me soumettrai.
R.
C'est l'œil, que Dieu crève le tien!
Si tu es intelligente, tu dois mc dire
Et m'expliquer: Un animal qui ne po~sède qu'un seul pied?
Si tu me le dis, je tc saluerai ct mc soumettrai.
F.
C'est un fusil, qu'il t'éclate dans les mains
Si tu cs intelligent ct enfanté par un tel,
Tu dois mc dire : Un animal qui a une calotte ·?
Si tu me l'expliques, ,je tc saluerai et me soumettrai.
H.
C.est le ... , que Dieu déchire h, tien
Dont les cotés sont enflés connue urw marmite et <IUt Ill'
connait qu<> lP mal !
Si tu es intelligente, tu me diras
Et expliqueras : Un anima! dont l'os P.1t défendu
Et la moelle permise et que toul le nwnde mange ?
Si tu me l'expliq~s, je tc saluerai Pt 1\IC soumettrai.
F.
C'est une grenade, je dois te l~ dirP. <'>! mauvais esprit !
Si tu es intelligent, dis-moi,
Et explique-moi : Ils sont cent, arrivP un qui les expulse?
Si tu me l'expliques, je tc saluerai ct me soumettrai.
IL
C'est le Chapelet ; je dois te le dire, car je le sais.
Explique-moi : Un animal qu'on égorge et qui n'en meurt
pas?
Si tu mc lt> dis, je tc saluf't•ai, ù la plus belli' des fcnUIH'S
F.
H.
F.
C'est le chat, qu'il te morde et s'enfuie loin de toi!
Si tu cs intelligent ct cnt'imté pat· un tel,
Explique-moi: Un animal qui fait perdre la rais un à l' IJOmnw ·?
Si tu mc le dis, jP tl' saluct·ai Pt me soumettrai.
H.
c·est la hyhw' <fll<l contre toi elle sorte sm· lill chemin !
Si tu cs intcllig·cutc, tu nous diras
Et expliqueras : Cn animal de couleur bigal'l'ée '?
Si tu mc le dis, je tc salUPt·ai pt mc soumettrai.
F.
C'est une panthère, <tu'ellP arral'he le foie de ta mère !
Si tu es intellig·eut ct cnfautè pat• uu tel,
Explique-moi : Un champ ensemencé sans laboureur.,
Jfoissonné dam la journée qui l'f'jJOUsse l'! soir ')
IL
C'est le cù:l et lr!s éto·iles, s'il faut le dit·e, ear je le sais!
Si tu es int!'llig·entc, tu dois nous dü·e
Et nous expliljUer : t:n a11imal t:xl dr· la .'JI'osseur d'w1r1 jar1·e,
Qui se meut f't qui est tout1w: c'est dan~ une forêt que je l'ai
rencontré'?
F.
C'est une ogrr•sse, 1pù•llc fcnlèw toute ta progùniture !
Si tu cs intelligent et. cnfanft~ par un tel,
Dis-moi cc que c'est lfli·un mouton qtti est sans cornes,
Qui est expressément défendu pour le sacrifice et qui na '
jamais été tondu '?
H.
C'est. un chien ; 1111 ïl arrache les poumons de ta mt'n•p
Si tu cs intellig·entc, tu IIH' diras
Et expliqueras: Fn animal de j'orme ronde et qui est défendu
Il a au dos une rigole pourvue au centre d'une petite bouche?
F.
C'est le ... , I{IIP Di Pu déchir<' le tien !
Si tu cs intclligPnt ct enfant<\ par un td
Explique-moi: Un animal qui n'a pas df' main
Et qui marc/u• sur fe l'f'ntre en criant'?.
IL
C'est la viph·e, I{U'cllP sorte confJ·p ta nu1rc !
Si tu cs intellig<'rlfc tu mc diras
Et <'xpliqueras : Un animal roulé en spirale
Avf'c la muitié du corps relr•vé; il ne fait que rampa ?
Si tn lllP lP dis je fp saluerai ct mP sounwttrai.
F.
C't·st lP .Yaja, I(UÏl tP pmmmiYP au milieu de la nuit !
Cessons de nous injurier, e 'est hien prM'(~ra hlc pom· nous,
Pour <[u 'en fri~rcs, llO IlS puissions unir nos efforts dans notre
ddicatc situation
0 Dieu, :\laitre dl' toutPs les dds, viens à notre secours !
Ri Dieu 1w nous oHvrP les portPs. nous uous mettrons en
..
P<~nih·n<'c
326 1
AU COI<;UH OE L ATLAS
n.
Belle, aujourd'hui c'est jeudi, je n'écris pour personne
Car on nous a dit que cc serait un grand péché, aussi je ne
le ferai pas .
.Maintenant, Belli', demain je vous ferai un !t' orz de protec-
tion contre l'amour,
Et je vous en écrirai également un autre contre la tristesse.
F.
Je ne tc crois pas, ta bouclH' ne débite que des mo<Jncries.
Jure-moi sur le Livre ; alors je te croirai !
Je saurai par là, si tu ps d<'cidé ii m'écrire un h'orz de pro-
tection.
Avec ton sourire aux lèvres, tu ne fais que te jouer des âmes.
R.
Pour Dieu, source douce, donne-moi un peu d'cau,
Que je la hoivc, sœm· chérie, la soif est en moi très intense.
F.
La source est sacrée, je n'y laisserai boire personne.
Cent mille pics, ct cent pioches
Ont été brisées sans que l'cau jaillisse,
Et tu désires, toi, raïes, avoir de l'eau !
R.
.
C'est d'une vieille source que j'attends de l'eau ;
Quant aux petites sources si elles ne sont pas remuées elles
finissent pur se dessécher.
Lorsqu'une source descend jusqu'à lu vallée, elle devient tête
de t•ivière.
Alors quand tout le monde aura hu, je hoirai moi aussi.
Par Dieu! je voudrais te fail"e prPndre
Et te crucifier sur mw mura ille.
F.
Donne à ton fusil toute la force de sa portée ;
Ne le charge pas trop de peur qu'il ne t'éclate sur le ventre !
Que Dieu t'inflige trois calamités sur le ventre :
Une, qu'elle soit la gale, te grattPr jusqu"ù l"an prochain ;
Une, qu'elle soit de la poudre à laquelle je mettrai un tison ;
Une, qu'elle soit la mort pour te priver de tes jours.
R.
Plaise à Dieu que ce que tu me désires t'atteigne ;
Que cela soit en bien ou en mal, emporte tout.
Que Dieu te donne, ce que l'ànon donne à sa mère :
Une morsure sur le cou et des coups de pieds sur le derrière.
Que Dieu t'afflige de chagrins qui feraient pleurer ta mère,
Ou la phtisie, ou un mois d"une maladie qui puisse te tenir le
plus longtemps !
Que Dieu te prive de la vue ct que tes jours te soient des jours
de peine!
Que sur toi se répandent des mouches en tas, ô femme mal
propre !
F.
0 homme vil, bien malheureuse celle qui t'épouserait !
C'est contre nature ; et la mort ne veut pas t'enlever !
Lorsque ta femme te demande une paire de babouches,
Tu lui montre tes orteils sans chaussures.
Que Dieu te donne la variole de la grosseur d'une figue,
Et que tu sois de bonne heure sur mi tas de fumier avant le
Jour!
R.
C'est le pa ys de A' bda que je te soub ai te, ô Juiv~,
Où tu porterais sur la peau de ton dos des outres sans eau ;
Qu'ul} Arabe poilu se serve de !oi pour dépiquer le grain ;
828
F.
C'est pour toi que les g·rillades d'épis de mars ct les figues
tardives sont finies !
Toi qui as fait la (~our it une .Juive : quelle peine mérites-tu
selon la Loi !
H.
F.
H.
C'est lP matin de bonn<' he url' que toutes les Psclaves se
vendent.
Quant à l'après-midi, il n1• reste IJU<' ]cs non-valcurs.
() marmite fêlée, tu nous agaces !
Toi qui cs habituée à ne manger que les boyaux des marchés.
F.
.
Frapp<>z 11' ehiPn de mouli11, il est hahitw~ il lécher la pous-
sière dl' fa1•ine.
.\IIMTRS ET Ct1UlT \tt:S IIEIIIIÈlli':S 329
H.
C'Pst toi <tui Ps chiennP, l>Prg·<\rp !
Tu es nwri{•p au plus vil dPs chiPns, un mari <[Ui h• prostitue ;
Lors<{lW <tul'l<ttùm ] u i <lomw <[ltdqups <lPn iPrs
Il fp saisit par l<>s elwveux pt tf' t'onduit vprs lui.
Si tu avais du cœur, jamais tu n'oserais PntrPr dans l'Ah'idous,
Ni te mèh•r aux fillPs noblPs et honnêtPs.
F.
C'Pst toi <tui est le prox<~nt'>te, fils d'un inconnu .
. C'est ta mère <fui est herp·ùrP ct qui n'a pas laissé de prop;é-
ntture ;
Que Bourkab t'atteigne de la tête aux pieds,
Et que, pris aux jarrds, tu puisses avoir un mois de maladie.
J'ai rencontré ton ptirP qui traînait une grenouille par la patte
. Et disait : « 0 ma joie ! Cne auhainc pour laquelle je n'ai
rten dépensé ! ,,
J'ai vu ton père guettant ct attendant en face du Mellah',
Plein d'envi<' de la houilli<' de fève ct du pain des .Juives.
IL
C'est sous le hàt d'un Juif que ta mère est venue au monde ;
Ton père est associé avec Y a' qouh pour sa boutique ;
J'ai trouvé ton père coucht'~ sur ta mèrP ; loin de se déplacer
Lui ayant dérobé sa ehcmise, il me tourna le dos .
.J'ai vu aussi ton père faisant le comi<ruc, ta mt\re mendiPr et
faire la quête
Près des musulmans Pt des Juifs <plÎ donnaient un I'OOU dmcun.
F.
Tes yeux rpsscmhlent ù ceux de Semh'a Jlella!J'
011 à et'.nx rl'nn sin~<' ![IIi fuit e'n rPmonhmt YPrs }p col.
330
IL
F.
R.
Plaise à Dieu qu'un chameau tc .... pour que tu mettes au
monde une hyène
Et que tu sois imprégnée de l'odeur du chameau, telle qu'elle
est en lui.
Que Dieu veuille te mettre dans l'anus du lion et qu'il le
referme sur toi !
Tu verrais des excréments de l'être humain dans ses entrail-
les.
C'est sous le nid d'un corbeau que j'ai vu ta mère
-~:ec Yak'oub, mang·eant du pain de Juives.
J tmplore ce qu'implorent les étoiles et l'eau,
Tous les saints du pays 1\m après l'autre.
Que tu perdes la parole et le j cu de l'Ah 'idous !
Que tu ne puisses plus exprimer une seule parole de poésie:
J'espère ce qu'espère l'ennemi en temps de guerre
(Qu'il abatte ta mère au moment où elle se trouverait sur le
chemin
. Et que raide morte elle tombe connue un poteau.
Qu'ilia dépouille de tons les effets qu'elle aurait sur elle).
Je te souhaite, ô chienne ! que des coupeurs de route
Te saisissent et ne te relâchent qu'après avoir passé sur toi à
tour de rôle.
Tu verrais ce dont sont capables les hommes,
Et qu'ils n'acceptent pas de chienne comme toi ...
1 1.
int~ ' &ilence complet au•si bien du côt.\ des hommes que des femmes. Les deux
ressés seuls continuent à s'interpeller.
F.
Je me soumets à Dieu ! pardon si je t'ai fait de la peine !
Cher ami, je me soumets, je ne dirai plus rien.
C'est fini, je ne dirai plus de vilaines choses !
~~ne pardonnerai pas au chant d'avoir amené la parole jus-
. qu a ce point.
Viens, frère, ne crois pas que je sois une rapporteuse.
332 Al' COtTJI IlE L'_\TJ,AS
Le .Juif setii, bien (ru'Mant 1111 (\tJ·e humain, médit sur tout ce
qu'il voit:
Le mouchard Pt l'PnviPux nf' doivPnt Nr·c trait(;S que de la
manii~rc suivante :
Il faudrait }pur administrPr unP fiole d'arsenic ou cinq onces
de poison .
.Je tc mettrai, mon raïes,. dans ma robe qui n'est point fanée!
Viens, partons chez toi : si tu rw veux pas, moi je t'emmène.
Dans mon sommeil, un angP t'a pr<~scntl' ii moi ;
Il m'a rl~véM et ta silhouette et ta voix.
H.
~laudissez le Diahlc, c'est lui qui présente le portrait
D'un homme pour que les femmes en rl\vent.
Le pire de tout pour un voleur e'est d'ôtre dl~couvert et pris.
~·ayant pas sur lui d'armf' pour se dHPndre, il est arrêté
Et frappl· par tous }ps ~·pns du villagP, y compris les femmes.
Si c'cst un Nran~œr·, on le tue et on lP jettP ii la rivière,
Ou s'il est du pays, 011 lui coupe la main,
Pour que toutes les fois (pt'il aura l'i(l(;c df' voler, il regarde
son motg·non,
Voilà rf' ({Ui JllP fait pC'ur ct Ill<' donll<' ù rétl<'~ehir !
Pour toi .ïafl'rontf'r·ai la haine df' nos PllllPTHis. je luttPrai pour
te dM('(ldrP.
S'ille faut, je t'Pmm<\nprai dans u11 iwtr·e pays (qoig·ni· d'ici.
Où, maigri~ leurs rccherehcs, ils ne nous dèeouvriront pas.
Quand nous serons dans ce pays oü nous nous réfugierons,
~ons ferons un sacrifice aux habitants qui ensuite seront
contents ne nous.
F.
Cher ami ! Me trouves-tu donc livr(•p it tes (Lésirs ~
Penses-tu, ô rivière ! que je veuille être plaine !
Prends garde de t'en aller sans que j'en sois inform{~e ?
Allons trouver un marahout. qui recevra notrf' serment ;
Par nous deux un engagPment réciproque est nécessaire,
frère,
Po11r qu'il n'y ait pa~ de trahison de ton roU• ni du mien.
333
H.
Je ne suis pas, mot, uu traitt·c. t'Il ([IIi iJ li<' faut pas avoir
confiance ;
Je femntènerai au su ct au nt de tout le monde ; te tromper,
ce serait pour moi commettre un péché.
Je te munirai de tout pour t'embellir :
Des plaques en argent, (les mt.'•claillous en or,
Un cafetan, cPlui fJUi est hrodù Pn fil d'or,
Des bracelets tout en m·gent pur,
Un diadème forml'~ de ·perles cnfil!~cs.
Des mousselines et une paire d'anneaux de pieds,
Des foulards appelt•!-> : Tasebnit, lek'tib ct ta·brou!.:',
En pure soie des Indes, le tout pour toi.
F.
Dieu, ù frère ('héri ! tu t'es emparé Lle mon àme !
Quand c ·est mon pèrP f1Ui m ïnterpellP, j'arriYP à lui ré-
pondre.
Mais si ma mil re mP parle, je me mets it pleur(~l'.
Alors elle me dit : ,, 0 rebut de la l'bila! "sans at·rivcr pour
cela a· me corrtg-Pr.
.
Le soir, ayant scrYi le diner je pense à toi, je me mets à
pleurer;
Le déjeuner prèt, je mc rctrouYc dans le même Mat.
1{.
C' est moi qui ai lecœur plein de noir, ù sœur !
Ce sont tes larmes qui sont cause de mon amour pour toi.
Les aliments m'étant dcw'IIUS tllners, je ne Yis tiUC d'cau.
Toujours en larmes, jP me tiens i·nillt.'~ cu buvant de l'cau,
A cause de l'amour ct de la grande amitit.'~ tfUC j'ai pom· toi.
Sije te racontais tout ('P (jUü j'ai enduré,
l' Tu verrais que je ne subirais pas de dn\timents plus forts à
Interrogatoire.
Quand je soupire, la moitié de mon ètre s'effondre vers
le sol.
334
De toutes les peines que j'ai eiHlui·.~es, celles causées par toi
sont d'un <jUintal,
Du poids d'un bordj, d'une montagnf', ou de l'étendue d'une
plaine.
Si Dieu t'avait remise un peu à la raison, tu t'en irais sim-
plement;
Quant à mon âme, elle va vers toi, elle est eu toi !
Ma vie n'est faite que Je peines; pour toi je ne fais que
pleurer.
Depuis le lever du jour jusqu'à la n~it, je ne fais que souffrir.
Retiens dans ton cœur que nous nous pardonnons tout
Puisque Dieu veut <fUC je t'épouse.
Lorsqu 'on v Put termiiu:•r l'Ah 'idous, les femmes et les com-
pagnons du raïes sc taisPnt en cessant de chanter. Le raïes seul
continuant à faire résomH'I' so11 tambourin ct s'adressant aux
femmes dit:
Par Dieu, allons ! que pouvons-nous pour toi
Qui occupes l'intérieur de notre cœur !
En vous, nous mettons toute notre foi, ù Saints!
. • 1
Et, av<mgles, à vous tous nous demandons votre protectwn ·
Il faut que l'amoureux verse d,es larmes,
Et sc désole, si l'objet de son amour n'est pas près de lui.
Puis le raïes fait tournoyer son tambourin sur le pouce de la
main gauche, le pouce engagé dans le trou pratiqué sur le cer-
cle. A ce signal ses compagnons sc remettent à jouer fortement
du tambourin. Pendant ce temps, les ff'mmcs se relèvent et
viennent se mettre debout, l'une à cùtl~ de l'autre, devant le
raïes et ses compagnons ; elles battent des mains, alors que
des femmes chantant en chœur disent : « 0 abeilles '', les fem-
mes répondent : « Où est la fleur de Mars '? "
Hommes et femmes, placés en face les uns des autres, conti-
nuent ainsi à chanter en balaw;ant ll•gèrement leur corps, et
les hommes en avaw;ant doucement vers les femmes qui recu-
lent de même. Lorsqu'elles sont arrêtées par le mur de la mai-
son, les hommes reculent tandis que les femmes leur faisant
face les suivent. Ils continuent ainsi jusqu'au lever du jour ;
alors chacun se retire de son côté.
11ŒliRS ~:T COUTt:~n:s DERRt:RES
L - Le Aïd Sr'ir.
a:\t)
C L'Ah'idous est la danse nationale des lrnazir'en du eentre de l'Atlas.
te danse appelée Ah'ouac!t pat· les Chclh'as de l'Ouest, est toujours
lllucomp""n'
-o ee d e ch anis. Elle se pratique à 1' oeeaston· de toutes 1es r é..JOUis-
·
Pa ces. pratt" ques ou prtvées
· Dans cc jeu, t"\ y a t OUJOUrs
· d eux ac t eurs prmet-
· ·
Pe~l.' ce sont le raïes et la taraïest, un homme, directem· du jeu qui inter-
CJueel:t une femme c1ui répond. En fait d'instruments de musique, il n'y a
.L.· lamhont·in fJUe les hommes manient; quant aux femmes, elles ne
""'"ent que hattre des mains.
33ti At: CŒUR liE L ATLAS
dents. Après avoir remis !"assiette ;!,la mère, la jeune fille redes-
cend et se met <le cùté. La mèt·e de l'enfant appelle alors une
autre fille qui vient et grimpe n•rs elle ; après avoir fait ce qu'a
fait la première elle redescend et sc met de côté, à côté de la
précédente. Pendant que les filles à tour de rôle continuent à
agit· ainsi, les femmes ne cessent pas de pousser des you-you.
Quand les jeunes filles sont toutes passées, elles dansent une
ronde en chantant :
petite tak'e::,damout. Puis voilà <iu'unc des filles, celle qui !fit
jouer <>t <lanset·it la mani<'t'P dPs~·ensde H'ah'a, s'empare de la
la.'Jeu::.a qu'elle met dans la main ;.:·auche; une autrP prend l'ag-
goual, mwautt·P, la tak'ezrlamout. nnP autre les tou:;alin qu'elle
tient avec la main ~omuehc ct prPtHL dans la main droite lP petit
hàtonnct. - Alors PllPs sc mPttcnt toutes en rang ; eellcs qui
jouent des mains nmt SI' plitcer dPvant celles qui sont munies des
instruments dont nous venons <ln parlm· ; les joueuses de mains
sont plus nomhreusns. - Sc tPHant devant elles, la Tarraïest
(chef) enscig·nc ct dirige la <lause ct lP jeu de mains. Elle com-
mence à faire résonner la tagenza qu'elle sait manier, tandis que
celle qui tient l'aggoual la suit à contre mesure pendant que
l'autre alterne avec sa takPz<lamout tout en jouant aussi à con-
tre mesure avec celle qui a les touzalin. Celle qui s'est munie
des touzalin, les tient Cil engageant le pouce dans l'œil dP l'une
des lames ct l'index qui vi<'Ht après le pouce dans l'autre œil.
Choquant les doigts dP la mai11 g<llH'hP l'un contre l'autre, les
ciseaux produisent un lég·et• son, que la jeu11c fille accompagne
par cPlui qu'elle tire en frappant avec le hàtonnet de la main
droite; les joueuses de mains, en cadence. suivent le rythme.
Alors la joueuse de la tag·PHZa s'adressant it sps compagnes qui
se règ-lent sur plJe pour jow'r lP jeu dPs H'ah'a, dit:
Dieu, jP HP dP\ï'ais IJLI<' plt'lli'Pr car mon cœur tw ,·eut sc
calmer !
Je vais certes vous ;uh·esspr dPs pat·oles sens{~es,
Solides commP les murailles U(' maisons renfer.nant des
richesses :
Bou-H'alou (1) ne te fr<'quentant pas. nous ne te connaissons
aucun défaut ;
0 Timzit notre maitressP, tu as été créée par des Qaids ;
Quant à toi, Taourirt, une seule touft'e de ronce suffirait pour
tc réduire PU cendre.
(1) Tons ces noms fH'OfH'Ps dl-signpnl lPs fanbout·gs el les qnartiet•s de
Demnal, ville sit11t;e sur la rive gauchi' de l'ouPd Amh'açir. un des affluents
de I'ont~tl Tassaout. DPmnal t•slrPnommt~e pom·ses huiles Pt ses polet•ics. -
La spt;cialité de chaque qHnt•licr on fauholll'g nous est donnée pat• la chan·
tcuse; elle u'a dl' louangPs t(UC pout· le quarlim· de la k'asba où réside ~
lf' Qnïrl.
"Y ous les Art Erras qui perchez sur la falaise comme des
ramiers,
Votre hospitalité ne nous a ë:t·atifit;s qn•· d'uw• poirméc d'olive
dans un vase,
Nous logeant dans une maison commune, vous nous avez
exposés au froid ct à la faim.
De toi, Bour'rart, je ne sollicite ni pot, ni vase !
De vous, Aït Oumr'ar, on dit que le grenadier est votre seule
fortune.
0! Aït Ir'erian, vous n'avez de rcmar•1uahle que votre ravin,
Et la source tlc Tala n Ouazar. A Ir'oundra on ne trouve que
du gibier.
Vous, les Art Ter'crmin. nms 1w san~z faire •rue des lampes,
Des assiettes vernies ct des plu ts,
Aussi bien des eouscoussicrs, des encriers et des cruchons.
~hez les Art Fechtan, il n'y a que des prostituées.
l' \ous, les Art :\lùradh, vous vivez comme le sanglier dans de
eau bourheww.
A vous, Art Ouh'crhi 11ui ètes au guet de ce 11ui se dit.
. Je souhaite que vous soyez réduits à payer l'orge cinq ouaq
~sous) le g·rain.
C'est commettre un péché IJlte de fouler leurs terres, lô ~ jon-
gleurs!
Vous, A~t Loqsabi les clwrfa IJUÏ ètes eu haut,
Parun· vous sc trouve un 1·wn c ·est 1Ut· IJlll· vous a p 1aces
· ou·
vous êtes.
ll n'y a de Dieu que Dieu! 0 vie <JUi n'cs formf>c <JUC de décep-
tions!
Tu es vile comme le lion qui <lèvore sa prop:<~niturc !
ll y avait une fille er<'~éc par lP Seignem·, hPllc comme un
dinar;
Sa renommée, par des écrits, s'dait r<'~panduc à travers wonts
et vallées,
Et dans toutes les plaines. Fille d'un pèt•c J'une grande for-
tune,
Elle fut épousée par 1111 homme qui g·arnit de richesses la cour
de sa demeure.
Par Dieu, je vais maintenant distribuer l'eau du barrage.
Une j:;elui qui se dit notre ami soit là pour en recevoir le pre-
mier à la tête du canal. '
Qu'il sache que l'eau sacrée d'une source est impropre à la '
purification !
L'amour étant entre l'atmosphère ct le vide,
Que dois-je faire, ô ami, à la passion qui m'olJsôdc "?
Dois-je m'élever vers les cieux ou dois-je descendre à terre?
Et toi, ami, par qm·lle voie es-tu venu?
Sois le bienvenu, toi <JUÏ cs le meilleur ct le plus intelligent
des hommes!
Je t'adresse, dusses-tu lPs dédaig·ncr, eent vœux!
Un ami, ô mon Dieu, est comme s'il étnit de mon sang.
(Juant à celui qui mc dirait : « Une telle a été à moi; 'je l'aÏ
rêvé ))'
Je l'abandonne et le laisse pour celle qui le prend pour une
rareté.
Si tu es ainsi traitrc, je ne te eroirni plus,
Dusses-tu, pour te disculper, mc jurer sur le Boukltari.
Où est donc cc serment sacré que tu m'as fait avec nos doigts
enlacés?
Seul le souvenir de ce serment m'est pénible; quant auJ .
autres promesses, tout passe hélas !
llllELI\S ET ClllT[;~JES BIŒBf:HES
ment les hommes rlans les maisons ct prennent les clefs qu'elles
~~adwnt dans les trous PXtt'~riPurs dn la muraille ; puis nlles se
munissent de vases en t<>I'I'C roug·c, fJU.<'lles portent ù la main
et dies se dirigent vers le t•uisseau. D<~s f{u'elles sont arrivées,
l'urw d'elles prend son vasP avee lc<juel dle va puiser de l'eau
du ruisseau. Elle va vidf'r ee I'<'~eipient bien plein sur une de ses
eompagnes ; une autre tenant elle aussi son vase par une atta-
che, le plonge dans le ruisseau, et lorsqu'il est bien rempli
d'eau, elle le soulève et court dans la <lirection de celle sur
laqudle on a déjà répandu de l'eau, mais celle-ci s'étant enfuie,
elle vide son vase Sut' une autre femme. Alors toutes les
femmes sc mettent à pousser des cris et à rire. - Alors deux
fernm~r'Tattrapcnt et se mettent à sc jeter de l'eau, toutes
nues, telles que leur mère les a mises au monde. Toutes les
autres femmes agissent de la même manière que les précéden-
tes. Lorsqu'elles ont hris<~ tous les cruchons apporU·s, elles
commencent à sc pousser l'une l'autre vers le ruisseau et conti-
nuent à jouer jusqu'aux approches de la nuit. Alors elles se
J'etirent chacune de son eôtr'~. A leur retour, elles reprennent
les clefs de la porte ext<~riem·p, des trous où elles les avaient
déposées ; elles ouvrent leurs maisons, elles entrent l't retrou-
vent leurs maris qui viennent de faire une bonne sieste au point
de n'avoir plus som11wil, elles sortent leurs vêtements neufs ;
elles quittent le h'aïk de laine tout mouillô qu'elles mettent de
côté, pour sc vêtir de leurs hcaux habits neufs; elles chaussent
des babouches qui sont <;gaiement neuves. Puis avec le tube de
ko'heul, elles sc font les yeux. Lorsqu'elles ont fini de s'appli-
quer du ~olt' eu!, elles prmmcnt un petit flocon de laine qu'elles
enduisent fortement de savon; elles prennent de la poussière
de fève moulue qu'cllPs mettent sur un plateau placé à côté
d'elles; elles apportent u11 vas<~ d'eau chaude qui est également
déposé à côté d'elles. Avce le flocon de laine, elles puisent de
l'un ct de l'autre. Cc flocon est tout d'abord trempé dans cette
cau chaude jusqu'à cc qu'il soit imbibé; elles le retirent et
elles le massent entre leurs mains jusqu'ù cc que l'écume soit
formée, alors elles sc frottent le visage avec le savon et la
poudre de fève, ensuite elles le rincent avec de l'cau claire;
)!liEURS F.T COt:TU)IES IIF.RB~:HES
1
( ) Grenarle amère, acirlult;e,
:uw .\17 CIJITH IlE 1,'.\.TLAS
lllÏtt'• Cil faisa11t t··~·aleme11t faee aux joueurs des mains. Deux
hommes sorh•11t <h~ hout du ra nu; ct si' ,nwttent à tlans<'r avec l<>s
deux femmes: d<>ux autres ho~nmes se f.midant <lans la danst>
sur ce que font l<>s deux préeéd<>ntes qui sont à l'autre bout,
dansent avee les deux ;mh·es femmes. LPs joueurs de mains, se
lllettant par rl<>ux, f'Xt\cutent <'P que font les pri~r-t~d<>nts ; - pen-
dant que les instrumentist<>s jotwnt en acct~lt'·rant le mouvc-
~lent ; tandis que les autres femmes assises ù proximitt'~ des
Joueurs et da11seurs ne font <{liP pousser des you-you. On
pr~cède ainsi toute la nuit jusqu'au jom·. puis chaque femme se
rehr<> de son <·ôt{•. Les ra'ies ct !Purs aides sc retirent aussi ame-
nant avec eux les quatre femmes, celles <[tH' les ra'l·es ont anw-
nées pour danser et jouer l'araçal.
:\insi se termine le 1'eu tl<' l'm·acal de l'Achoura, tel <rue l'ont
transmis les anciens. ' "
l. . â'id Lmouloud
clwz soi. Uc lem· eùU•, l1~s fPlllllH'S cnvoil'nt, dès !{UC le diner
est prM, un<' vieillP <'Il lui disa11t: "Y a rltPrehcr· le raïes un tel
ct ses rmupa~·Hons. » La vil'iJlP IPtll' r1;pond : " Yolontiers »et
s'en va appeler ln ra.ïPs ct ses aid<'s. Elle revient avec eux et,
arl'iv{H~ ù la maison, <'Ile t'rapp~' iL la port<' !(U<' l<'s femmes
lui ouvrent. Elle fait. <'nh·<'r dans lill<' pil~ec le raies Pt ses aides;
elle leur doUill:' de reau pour S<' laver ct dtJS !JUÏ}s SC sont net-
toyé les mains, elle l<'lll' passe une serviette propre en coton-
nade avec laquelle ils sc les essuient.- Elle prend et leur sert
dans la ehambrc où ils sont assis un grand plat de couscous,
de grosse semoule délayée et. cuite, bien arrosée de beurre;
elle leur y porte aussi de l'eau it boire qu'elle dépose à côté
d'eux. Le raies ct s<'s aides assis, s'installent autour du plat et
ils sc mettent à manger ; tandis !JUC la vieille sc rend chez les
voisin<'s !fU' elle invite à venir assister au jeu. Celles-ci se
lèvent, ct toutes cn toill'ttc e Iles sc réunissent et arrivent avec la
vieille ({tÜ les amène .•\rrivées ù l'cnh·èe de la maison, elleS
frappent à la porte qu'une des femmes leur ouvre. Elles entrent
et vont s'installer dans cette maismt. Le raïcs rappelle la vieille
qui sc rend auprès de lui: "Avez-vous allumé le foyer, lui dit-
il '? » - "~ous l'avons allum{•, lui r,··poml-Plle. , -Aussitôt le
raïes sc lè,·c et sort accompa~·u,·~ dP ses aid('s; ils eutrent tons
dans la cuisine oü ils SP mettcut ù r·l·ehanifcr leurs tambourins.
LorsquP ceux-ci ont {•t,; l1ien r·t'·chaufl'!;S, lP raies Pl ses compa-
~·nons sortent de la cuisiuP Pi sp rPtHit>ut au milieu de la cour
où ils conmwncent ù faire l'PSOilll<'I' leurs tambourins. Les felll-
mes viennent s'asseoir en li~·nc devant eux. Alors le raie~
chante ct débite l'4h'idous quP tout<'s les femmes ècoutent. Cecl
dure ainsi toute la nuit jusqu'au point du jour; alors chaque
femme se lève et s'('ll va ehez <'llc, alors le raies ct ses compa-
gnons sc retirent à l<'ur tour de l('ur côtt;.
Les femmes eontinuent ainsi ù faire jouer l'Ah'idous pour
chaque groupe !le ciw1 familles. C'est ainsi que le lendemain,
il y a un autre Ah'idous dans d'autres maisons et le jeu se con-
tin~e de la sorte, jour par jour, jusqu'au septième jour de la
fête du .Mouloud. - Alors les femmes finissent le jeu et la
danse de l'Ah'ù!fJUS de la t'Pte 1lu !tlouloud. (;'est lit une con-
~IŒlJRS ET I)IUTUIES BERBERE~
tu~1e chez les Imazir'en, <jui date des temps les plus reculés et
qut est transmise par ll's Anci!'ns <JUi sont morts; que Dieu les
bénisse.
De la laine.
i lle alterne ainsi ses mains a près le fil ; le fuseau tourne dans
sens de la g·auche, jusqu'ù cc qu'il soit complètement dévidé.
lle dégage ses mains du fil Je trame et elle attache l'écheveau
~u:elle vient de former. Elle le prend et va, chez les femmes qui
e~lÙent dès le d<'~but, chercher aussi les écheveaux fil<'s par
e:'l, les rapporte ct les serre dans un ling·c.
ln jour, alors <fUC le tilag·c est tcrmin<'~, les femmes sc lèvent
et a '
Pportent du soufre ct un ise!.: ni, panier haut ct large en brins
l la .
le
Urt<w ros<~ entrelacés et attachés avec <les cordelettes de
palIllier 1hllll.
. . - l'll l l
'. es tournent son ouverture vers e so , poscn .
t
ce p ·
anter dans un cndr·oit spacieux et allument du feu sur le
sol à r· , .
lnterteur du cercle. Elles prennent un morceau <le plat
cassé (réel - tau ù) , ct 1cp1accnt sur l c feU JUsqu
· ''a cc qu '"l
1 d cviCnnc
·
rouge. ·l
' u or~ elles apportent les pelotes de fil de chaille et les
24
1
:-!70 .\.U CŒliR DE L ATLAS
Les Olives.
et
d' ne se. casse
. pas quan d ons ' en servira
. pour f'aire J ·t
. une coiHtUl e
. ~~u. Alors le forgeron remet la pioche au propriétaire qui la
fsaisit
. .en l' exanunant
· de haut en b as. Comme 1·1 1a trouve b"ten
atte, Ü dit avec satisfaction au forgeron : « Que Dieu te donne
la santé ~je t'en félicite !). ,, Puis il prend sa pioche et il s'en
378 AU CŒUR DE L'ATLAS
dans lequel les femmes vont chercher du feu ; elle entre chez
une des voisines qui lui en donne. Elle l'apporte, revient chez
elle où elle trouve son mari couché au soleil dans la cour et en
train de ronfler. -Elle le laisse ainsi endormi au soltül, rentre
da~s la cuisine, ct, prenant du bois, elle fait un bon feu qu'elle
achve avec un soufflet. Le feu allumô, elle prend un plat en terre
qu'elle place sur les pierres (trépied) au-dessus du foyer. Lors-
que le plat est chaud, elle y verse l'org-e qu'elle se met à remuer
avec un petit halai pour empêcher que les g-rains n'éclatent ct
ne se fendillent; quand l'orge est cuite ct devenue hien hlanchà-
trc, elle la sort, et elle la porte toute chaude ù son mari, la
dépose devant lui en lui disant : « Lève-toi donc, la g-rillade
d'o:gc est prête ! >> Il se relève et précipitamment il allonge sa
Inam. Tout endormi encore, il prend de la grillade qu'il met vite
dans la bouche. Aussitôt cette orge sc colle après sa langue:
~lors il se lève et, après avoir craché l'orge, il se met à crier et
a se tortiller jusqu'au point d'en perdre la vie ; - puis il court à
un cruchon d'eau ille saisit le soulève de toutes ses forces et le
' '
penchant sur sa houche il se met à boire alors que la moitié de
l' '
eau se déverse et se répand sur sa poitrine. Puis le cruchon à
lamain ' I'l se''lance vers sa femme et, arrive · ' pres
· d'Il e e, 1'11'eve l c
cruchon ct le lui lance sur la tête. Celle-ci tombe étendue par
terre n e fa1sant
. entendre m. une, m. d eux paro l es, qu 'un cer t am .
ro~flement. Lorsque l'homme l'a vue ainsi, il s'approche d'elle
et Il essaie de la réveiller ct de la faire se lever, mais elle ne
.revient llas a. e ll c ct ne se lève pas du so1 ou. e Il e s ,es t. evanomc
, . :
Il la secoue et l'appelle, il ne peut ni la faire parler ni la faire se
relever
. · - J et ant un coup d ,œ1'l , 1'l aperçOI't que d e l' urme . cou-
1
.1aJt sous les pieds de la femme : -alors il lui re lève l('s effets Pt
1 l .
UJ découvre (1)
p . . . . . . .....
Uis, pour s'enlever le moindre doute à cc sujet, il se met
estlt~ _Pas~a9e obscène que je renonce à tJ·aduit·e. Son maintien dans le texte
qu'onecessJte par la partie lexicologique qu'il importe de développer le plus
risant8pourra. - Ceci ne pouvant donc être intéressant que pour les Berbè-
~·aise ' la suppression de quelques passages obscènes dans la partie fran-
' ne P;ut nuire it l'ensemble du chapitt·e (:'Ilote rie Si Said Boulifa).
380 AU CŒUR IlE J;ATLAS
Ils restent ainsi sépar«~s; et, quand les olives sont mùres,
l'homme s'en va au milieu de la ruP où il s'arrête Pt dit de toutes
ses forces: « 0 fcmlllCS ! que <fUiconquc a une fille ou un garçon,
Ille l'envoie ù la maison ! n .\ussitôt des filles ct des gar«:ons
accourent auprès de lui: ct chacun «l'eux, gar«;on ou fille s'est
muni de son couffin: tous, ils se I'ClHlPnt ù la maison de l'ho.:Jme
'lUi les a dcmawlés. Cclui-ei SP lè,·p f't lPs conduit vPrs la pro-
priétt~ où il entre le premier, passa11t dPva11t eux, suivi pal'
~cs jeunes ramasseurs. (luand ils sont arriY<\s au premier olivier
tl leur dit: ,, Allons! ramassez les olives de cet arbre. » -Alors
ils se mettent ù l'œuvre et cha<1ue tàcheron ramasse de son coté,
tandis que le propridaire les suit et surveille par derrière. Lors-
qu'ils ont fini de ramasser les olives de cet arbre, ils passent
aussitôt à un autre olivier. Ils continuent ainsi, toujours suivis
du maitre jusqu'ù ee que le soleil se trouve bien haut; alors
eha<}Ue tâcheron se trouvc avoir formé un tas (d'olives) à part,
~ar tout ce que les tâcherons ont ramassé est versé en un lieu
llldiqué pur le propriétaire. YPI'S le soir, fJUUn<l ils ont fini de
ramasser, le maitre prend une mesure avec laquelle il va ll:esu-
rer. toutes les olives qu'ils ont ramassées. Il commence l'opé-
r~hon par les garçons, et lorsque leurs tas d'olives sont mesurés,
e que chacun des tâcherons a reconnu le nombre de mesures
contenues dans son tas, le maitre passe aux tas des filles, pour
lesquelles il va aussi mesurer les olives ramassèes. (luand cette
op· .
erahon est terminée pour tout le monde, il leur 1lit: « Allons!
'!Ue chaque tâcheron prenne son panier; nous allons partir ; à
la maison je vous paierai ce qui vous est dû. n -On se lève, et
le maitre en tête, suivi de tous les ramasseurs, revient à la mai-
son. En y arrivant il frappe fortement la porte que sa femme
accourt lui ouvrir. Il v entre, suivi des tâcherons qu'il conduit
v l .
ers a trappe. Il leur découvre l'ouverture de la trappe ct dJa-
r·un d' eux y verse les ohvcs · rapportl~cs. 1~ors<IU ··1 · 1·
1 s ont tous VH n
1curs ll ·
amers, 1c maitre entre dans la chamhrc, prcw 1 un sac< 1c
1110
· et se mc t en 11cvon·
llnaie d e 11ronzc: 1'l s ·ass01t · <1c l cs payer,
co .
nnnençan t par le premier il lui dit : « Comhien t 'ai-j c mesuré '? ))
; ~' Tant ... n lui r!~pond-il. ,\ celui (}Ui a beaucoup ramassé
ohves , il d onne 11caucoup ù' argent; cc l m. qm. cu a peu ramasse.
382 AU COI.:UR OE L'ATLAS
de son côté à faire tomber les olives. Lorsqu'ils ont fini d'abattre
toutes les olives du premier arbre, ils en descendent pour grim-
per aussitôt sur un autre.
v01..1
C que quinze ramasseurs arrivent ct se mettent à ramasser
les olive s d es ar b res qm· ont ete · · secoues.
· Il s con t'muen t a· smvre ·
les batteurs en cueillant des olives, qu'ils vont déposer au même
endroit, en plusieurs tas séparés et formés par chacun d'eux.
Vers midi, la femme du propriétaire arrive apportant le déjeu-
ner pour les hattèurs ; celui-ci consiste CIL un grand plat de
couscou
l s· (l' orge, de navets conserves · ct arrose· l L'llUl'l e. QuantL
es batteurs ont fini d'abattre toutes les olives, ils descendent des
at·br ·
~s, 11s déposent leurs gaules et se lavent les mains dans le
hasslll d' · 1·1 s s ' assoten
· t en
.. eau qm· se trouve dans le champ ; pms
s Installant autour du r)lat et ils se mettent à manger. Lorsqu'ils
ont fi 01·
l' de prendre leur déjeuner, le pr·opriétaire sort clc
argent de sa sacoche ct compte au chef les cinq réaux conve-
nus avec eux. - Le chef avant touché l'argent, pl'ix de leur
peine se t' . . •
' re trc must que ses compagnons.
t Alors le propriCtmre · · · rev1eu· t vers l' en d r01't ou' son t d'eposes ' l es
as d'olives, il y tt·ouve tous les ramasseurs qui, la cueillette ter-
AU CŒUR m: L ATLAS
·~
386 AL CŒCR DE r.'ATLAS
d ravers t d'
' an ts que le patron prend le bois de la vts . qu '"l 1 tourne
ans le se ns, d e l a d rmte
. ct 1a presse commence a. s ' a b atsser .
vers 1 11
r a P e de scourtins; dès qu'elle est descendue sm· le scour-
ln supérieur, l'huile sc met alors à couler sur la maie d'où, par
388 Al; COt<:t:R DE L'ATLAS
AÏT AÏÇI
G. u •
·)
RENSEIGNEMENTS
GEOGRAPHIQUES ET STA'I'ISTlQUES
(l) En 1904.
(2) Le qaïd Enflous assure la sécurité des cat·avanes en multipliant les
postes de surveillance, les nt:ala; mais ces nzala pet·çoivent des dt·~s de
passage si élevés qu'elles enh·avent le transit.
H AH A :199
Fractions de H'ah'a.
~EKNAFA
Aït TagTagra,
Lemehra,
Ait Zerar,
Ait lrerman.
Mt Jegderj,
Aït Taourirt,
Aït Taouriafalt.
Nekuafa (lniknafcnJ Ait Baba,
\ qaïd Enflous). Aït Joujguel,
Ait Shaq,
Ida ou Khoulf,
Ait Mhend,
Id ou Min.
Statistique. - 500 chevaux, 2.000 fusils, 3.500 feux.
Zrwuia. - Sidi Mohammed ou Sliman El-Jazouli ; Sl'di
,\fohammed; lmin el-Haù.
Eaux. - Sources en quantité.
Sol. - Pays accidenté et boisé.
Produits. - Céréales, vergers, amandiers, oliviers.
Débouché.- Mogador.
Voie de communication. - Traversée par la route de Merra-
keeh à Taraudant.
Limite~.- Nord : Chiadma. -Est : Aït Ouadil, Aït Zelten,
Ida ou lçarn.- Sud : Ida ou Bouzia, lrng·rad. - Ouest : Ida 00
l<:arn ct Ida ou Gorcf.
AïT ÛUADIJ,
IDA Ol tiORll'
Organisation :
Tarzout,
Ida ou lçarn Ida ou Koungui,
(Ouissarcn).
( Qaïd Enflous)
(Chikh Bibi ou '1 Ida ou lazza (voisins d'Ida ou Guclloul),
; Aït Bcrda(à l'Est d'Aït lazza),
Arhalou (voisins <l'Ida ou Cio rd, littoral),
Aomar n'Ida ou
Guendel).
l Tahoulaouant (littoral, pol't de pèche),
· Tarouahaïa(litt. voisins d'Ida ou Guclloul).
lmerdito >>
hiGRAD
~a 1·ché.
- Es-Sebt à Imcznitcn.
rganisation :
Al- COEUI\ IJE L ATLAS
l
Ida ou Tt·oumnHt
Ida ou ~l<'llil, l"l.tikh Chqu<'rn ou Boudrar.
1qaïd el (;w·l-
Ida ou lssimout·, ehikh Si Bou Chta.
loul i 1.
hwzmitPn, ehikh Si Bou Chta.
Statistique. - 60 du•vaux, 1.000 fusils, 2.000 feux.
Zaouias. - Sidi Ahmcd ou ~JbarPk: Sidi .\hmcd ou l\lraJ'.
Hau.r. - Puits et citPt'IIPS.
Sul. - Plaine lég-i~rc·mcllt hois•"·e.
Cultm·f'. - Ct~réalcs.
lh!buuc!té. - ~lo~·adot·.
l"oiPs de communication. - Tt·aYPrsée par la route de ~lo 0'a
dot· au Sous.
Limites. - .:\or·d : Ida ou It;arn. - Est : Ida ou (;uclloul et
Ida ou Kazzou. - Stul Ida ou Tauan. -Ouest : Aït .\meur ct
Oc!mu.
IDA ou lüzzou
AIT Am:n
(qard el-mt>
1
(' il onhî.
1
1
.\ït Shaq, elukh ben Satd.
Aït Ouiouf, ehikh (jt>rhid.
· A~t Ouaourik: chi~b Mazouz,à .T~mena_g-ht.
Ait Iouss, clukh Saïd ould Qsm .
.\rt Khemis, <·hikh Saïd oul<l Qsiri.
S . . \ ;\ït Oukaqaou, cbikh Imiahi .
. . tatzsttque. - 100 chenwx, 2.~00 fusils, 4.000 feux.
d Zaouias· - Sidi l\lohend Ouchen, à Tasqa Oudraren (moqad-
em
E hou 1\dd') t ;
S'd' A
1 1 · hdcrrahman.
.
au.r. - Puits et citernes.
Sot. - .\lonta~ncux au Sud, plain<" ailleurs.
Cult
E ure · - 1ro.crea
• •
1cs, <l athcrs,
. etc.
let•age. - Chanwaux uomhrPux.
f)éhouc 1 ; 'l
. fi(· - ·' og-ador.
.\ïT ZnTE:S
IDA ou BouziA
Aïr Aïçi
IDA ou ZEMZE~I
IDA OU TANAN
A roi/l'SI.- L'Oet'~aJI.
Leffs.- L<>s lfsfasseu u'o11t auemw alliant:<'; les deux autt·es
ft·ar·.tions sont allit!es ù (.)sima d ù ~Houga. Le IJaï<l Enflons a
~ur eux mw eertaitw autoritt;. LP qaïd f'l-(iuellouli eommand<'
a Tante~:-hart (lfsfassen).
Zaouias. ___:. La g·rande zaouia de Sidi .\li on Brahim eompt<>
environ 100 fPux. Ses merahtin sont les descendants <ln santon
~-d.
1 1 0
Tt~KF.RT (A ÏT ~'IÜRT)
lfsfasscn ~ Abel
Akssri,
Aouri ou Fclla,
Assif Jeg.
Statistique. - 1.200 feux.
Eaux. - Sources nombreuses.
Sol. -Montagneux.
Produits. - Comme Art Tinkert.
Voie de communication. -Traversée par la route du Sous à
Mogador.
Débouchés. - Mogador et Agadir.
Limites. - Nord : Aït Tinkert. - Est : Ait ou Azzoun. -
Sud: Ahel oued Sous. -Ouest : l'Océan Atlantique.
AïT ou AzzouN
Notable. - Chikh Aghghez.
Marché.- El-Khemis.
Villages. - Maisons éparses.
Organisation :
Ait Aoughrir,
Tidili,
Alt ou Azzoun Tamarout,
Tiskezzi,
Temkti.
Statistique. - 700 feux.
Eaux. -Sources nombreuses.
Sol. - Montagneux.
Produits.- Comme Ait Tinkert.
Débouché. - Mogador.
Voie de communication. - Trlversée par la route de Mer'
i
rakech à Taroudant.
Limites. - Nord: Ida ou Kazzou. - Est: Art Atçi. -Sud:
lfsfasscn. - Ouest : Art Tinkert.
CHAPITRE VIII
AGADIR N'IGHIR
niet·s mon <~ollahot·ateur Louis t:enlil <'Il a ,:1,: l'hassé malgt·é la lettre du
Sultan qui commandait de lui faire hon acem•il. En conséquence dt• ccs_p~
11
cédés inadmissibles, le Gouvet•nemcnt ft·ançais vient. d'cxiget·, ct d'obtentr
Sultan, <Jlle le Khalifa d'.\grulit· fut destitué el •·rmplacé (Mars Hl JO).
CIIAPITHE IX
CHIADMA ET REGRAGA
Les femmes ont un renom <lP heautè; et les maris une réputa-
tion de jalousie.
Un dicton prMcnd qtH' le Chiàd'mi est redoutt~ de ses amis et
nH~pi'isé de ses emwmis :
(i) Les récents événements ont modifié ces alliam:es traditionnelles. ToU~
Chiadma a pris parti pour Mouley ei-Hafirl et s'est allié ave~ les Aït GueJIOll•
ct l\'llouga pour combalii'e le qaïd Enftous (Neknafa) et la garnison de l\(oga
dor Uanvier 1908).
CHIADMA ET HEGRAGA il5
radja), de leurs vingt-l{lllttrc zaouias, et de leur::; innomhrahlcs
sanctuaires.
Les f:hiàd'ma prMenùent que ces marabouts sont une fakhda,
une famille, descendant des Arabes conquèrants. Voici, au con-
trai:c, la légende, telle que les Hegraga la content :
Nous sommes des Ansar (disciples) de Jésus, fils de Marie.
Nous avons em1gre · 1mppcr aux persecu
· · · pour cc ' t"wns qm· ensan-
glantèrent les premières amu'es de l'ère chrétienne. Quand le
prophète ~[ohammed eut révdt'~ le (îoran, les Regraga désignè-
~ent sept d'entre eux pour aller recueillir la parole divine et
a ~-a~porter en Occident. Ces sept envoyés furent :
Sidl Ouasmin ·
Si Ali El-Kra~i ·
Sidi Hassaïn ; . '
Sidi Saïd Sabek ·
Sidi Aïssa Moul el-Outed ·
Si Ali Saïah · '
S1"d·1 , '
Bou l ~\lam.
, En route Sidi Saïd tomba maladP et ses compagnons durent
la bandonner aux soins d'un de }purs hôtes. Il s parvmren
· t au
hut de leur voyag·e et se prosternèrent aux pieds du Prophète.
Combien êtes-vous? interrogea l'envoyé de Dieu.
- Nous étions sept, répondirent-ils, l'un de nous est tombé
ntalade ...
Le Prophète ouvrant son burnous découvrit Sidi Saïd auquel
ce ·
nuracle valut le surnom de Sabek, le -précurseur.
l Quand l'instruction dPs sept Hegrèl t;a fut achevée, Mohammed
e~r ordonna de retourner dans leur pays et de convertir leurs
freres àl a re l'tg-IOn · u.qe 1e..ttre a'S"d"O
· nouvelle. Il remit ·
1. 1 1 uasnun,en
\lJ. recommandant de ne la lire qu'au D}ebel Hadid. En arrivant
dans
H . l e Pays de Ahmar, à quelques etapes · seulcnwnt tu i u·Je b <' l
l ~dld, Sidi Ouasmin ouvrit la lettre <lu Prophète et la lut. Elle
Ui conf,crmt . 1e titre de roi des HPgraga, S oltan R egraga, que 1a
Postérit
n'· ' 1 · conservé. Mais l'cln·oyé, crmgnant
. e UUt · que ce tt e f aveur
à ~sptràt quelque jalousie à ses compagnons, enterra la lettre
Qndroit où il l'avait prématurément ouverte.
Uelques jours plus tard, on arrivait au terme fixé par le Pro-
H6 AIJ CŒllll DE L'ATLAS
ilEGRAGA
t .On Vénère
. encore ' à coté de la zaouia, une g·rande bassine de
einturier (khabia) qui servit à la perpétration de ce pieux sub-
terfuge.
f ~a zaouia contient 130 tolba environ, elle est dirigée par le
eqth Si Abdallah hel-Hafid Talmisti.
7
/ " Sidi .tii'ssa Moul el-Outed, on dit aussi Moul el-Oulid
( ho.mme au piquet); zaouia sise sm le territoire de Naïrat ;
• 'd'1chon
placee sou s l a JUri . d u qaï d e l - K rmn.
. .
1 .ce surnom vint à Sidi Aïssa des efforts qu'il fit pour attirer à
lUt, ,Pour évangélisPr pf pottr pacifier les tribus hPrhèrcs rebel-
es a la prédication des Hegraga. Tandis que set> eompngnonl!l
-120 AL: C:Œt:H DE L'ATLAS
Tt> lia.
Oulatl .\ïssa,
Oulad l'l-llndj EI-:\Ienaeet·,
(Qaïd Hamcd cl-Hadji) Oulad el-Hil<lj.
i>aO chevaux, Toua hel.
6.000 fusils. Zaouia Akermourl.
Zaouia El'lana.
Zaouia bon Trilet"h .
.\ht•l cl-Koul'Ïmat,
( Oulad hou .\jima.
:\(l't\Jlll'I',
Kourirna \ El-Harth,
(Qaïd Si :\Iohammed bPI Hadj .\joum,
llamed hel Aïachi el-1\omimi)./ El-:\Il\halif,
Chiarlma.
1.500 chevaux. Zaouia Kourath,
R.OOO fusils. Zaouia Aït B;\azzi.
Zaouia Hon l'.\lam,
Zaouia Amzilet.
Ahd :\lcskala,
Loummadtl.
El-Assaka.
Mcskala Drà,
(Qaïd cl-Hadj el-Hassen bel Hadj Hanchan.
Mbarek Khonhban el-:\It•sli:ali). Hassan,
1.200 chevaux, Qsima,
8 000 fusils. Zaouia Taout·il'l,
Zaouia Talmest.
Zaonin Sld;ll.
ABOA
.• CARTE
\ 7JJrMe.w!t •• •• politique et relig1euse
•• / de la tribu de
··:·ME TOU GA A MA
-. CHIAD'
GRANDES ZAOUÏAS PETITES ZAOUIAS
1 Sidi Ouasmin. 13 SzdiAbdAJ!alJ ou Said
2 S1di Ali Jil-/{ratf 14 Szdi Abd en- Naiin.
3 Talmest. 15 Ali! Taktent.
4 Bou llitec!J. 16 Sidi Aissa .Bou /(]]abia.
5 SidJJ!assain Mou! el-.Bab. 17 Sidl Aissa Moul Jil-Outed
6 Akermoud. 18 Alzi Taberla.
7 S!a3t. 19 Szdi Abd Allah Ouasmin.
8 AmZilat. 20 .Moula,y_ .Bou Zerktoun.
9 Meramer. 21 Szdi llou Brabim.
10 S1di Bou 1-Afam 22 SJdi Said Bou Gbemoour.
1i Agl11ssi. 23 SJdi Bou Yaqoub
i2 S1di Sairi Sabek 24 Szdi Yala.
ClllADliA ET REGRAI>A
Oulaù el-Ha.(lj 0
Oulad Aïssa 0
Qaïd cl-Hadji
) Tella,
El-Mnâcer.
Leh'laf. \ Meramcr,
Qaïd ~\gourrtîm Pl-~kramri El-.\ledaraâ,
( Ahl Haret.
~ En-~ejoum,
Qaïd Gheridou el-Màroûri ; Et-Tho~àbet,
.
( Mckhàlif.
1 ) El-Krimàt,
Qaïd si Mohammed
Oulad bou Njima,
1~E::H:rir,h
1 Khoubbàn el-Meskali M- kanl c an,
es a a,
\ El-Assa'assa.
UuLAD AïssA
l'ELLA
1
1:1-~il'Ol~ll .
Tella hz-Zrahl,
Imzourar,
Chicht.
K Zaouias. - Moulcv Bou Z<'rktoun Haddada ; cl-)laachad cl-
Dhegouha (Zaouia de •Sidi ;\li:\faachou); Zaouia ech-Cherif (Dar
emana, Ouezzau).
\'Eaux. - Citernes ; puits le long de la mer; sourees Oum-cl-
. foun ; Moule-y Bou Zerktoun.
Sol. - Mamelons pierreux et broussailleux.
(Q Culture. - Cérèales. Trois fermes: Azih Si Allal Akenour
·.t ebbat à la.. donan<' d<' Mogador•') : .\zih Ahr11 ham Kouriat (l~n·at\-
11 (') • \ ') • ;
' · Zl ' )1. Rrtchman (Anglais).
D'b
e ouché. - ~{og·ador.·
V~ic de communication. - RoutP de Mogador à Safi.
0 Ltmites. - Nord : Oulad Aissn. - Est : Oulnd Aïssa, Dra. -
.,ud. H h
· a n · - Orwst : la nwr.
1
j
.Organisation. -Les hahitants logent sous des nounïls !-!Tou-
pc~ autom· d<'s maisons cles chioukh ou des seïds de la fat,~on
sun·ante
MEDARAA
AHL HARTH
EL-KRiMAT (KouRIMA)
l
Aountiri.
(Chikh el-Hadj Hosseina.) Nzala moqaddem Messaoud,
Tafettecht.
Mestemmou. ~ .Aïn Oumest (Source),
(Chtkh Ould ldder.) ( Forêt de Mtohzan.
(
C Leghiba. ~ Scïd Si di Mohammed ben Brahimi
htkh siAomar (filsduqaïd) ( Souq el-Jcmàa.
Bir el-Fid.
Chlkh Ould bel Lebzar.
~aouias. - Tilioua. Zaouia de mauvais renom dirigée ~ar l~
kh Ould el-Hafid. Bou Tritech (près d'Aquermoud), feqth el"-
Bo~tritichi. Sidi bou l'Alam. Chikh Si Tahar. Aghissi cheurftt
Drtssiin. Chikh Ould l\fouley hou Fach. Bou Brahim. Sidi
Salah.
~aux. -Oued Tafcttcch ct puits de 10 brasses.
Sol.- Plaine mamelonnée.
· . 1es <}ue l ques verg·ers.
Culture · - Ccrea
Do '
e ouché. - Mogador.
V:ie de communication. _ Route de Mogador à Merrakech.
Lunites. - Nord : Naïrat et Oulad Bou Nedjima. - Est :
Ohulad Beç-Çbaà. - Sud : Assaassa ; Meskala. - Ouest : Han-
c an.
Oulad Mimoun
Dra
- EI-Hoggara .
•
- El-l\Iseïm (Chlkh llaoudan) . · · ·
d' Qaddo"'
l\letraza. Chlkh Si l\Ioltammed Ould el Ha ~
Erahat id.
~ CMah id. ·
Oulad el-Hadj , Zmanat. Chikh Annour. ·
(Chtkh Abd ei-Qader i A" H . ~ Chlkh Aomar Ahellouch. f
hel Lebaz) J ID e1- a.1er ~ Chlkh 8rnain. . G errouj·
r
Zaouia Sidi Yahia. Chikh Si Ham1da e1· u
l\louley Anza (metraza). )
Sidi Ali ber Rahmoun (Seïd, medersa. qoubba •
' Ait Allal. Chikh Ould ei-Guetra.
Hhaïa. ~ Soualha-medersa de Si Bihrouk-feqi~ hO
1 Ribrt Aïat. Chikh Mohammed Ould .l.l,ann '
CIIU.llliA ET llEGRAIJ.\ .\29
'Dar' s· Al
oc~ lai, Jernàa, Souq el-Had, Diour el-Had.
feiJ.ih Ould bou Oun, taleb el-l\ladani.
Tahia. pmts de 3 mètres de profondeur.
\
~~:~~· ~edersa ; seïd Rjel-bir 8edra.
Aït 1 ehfa chikh 1\lbarek ei-Ftah.
Jen Hamed
Ei-0leila ·
Qzar ~1-fqih Si hou Jemùa.
1 ·aoma
Za . Kt1 'fa h ar~a.
.
• OUia Aït el·Qaïd, seïd Sidi bou Lanouar.
Ou lad Kerkour.
Aït bou Zeid.
\ Dar· Amara.
, Forêt d'el Betja.
Oulad Aïssam.. El Falati.
Aït el-Hadj Regragui.
Dar 1\lharek.
1 Serita (plaine).
Dar el-Hadj Tahat·.
\ Dar Chlkh el-Haoudan (des Boggat·a ou Mseïm).
ErR .. ~. Aït el-Hadj Abdallah.
mellat . . . . El-Hadj en-Hajmi hou Ljem.
~
Art . El-Hadj Ali bell\lat~
Zao~l~Bachtr; Chlkh El-Hadj Hamida Ould ITak~ellouk:
Ouid 81.Nd.gou1a. Chtkh Si Qanoun ; moqddem S1 el-Arln.
1 Haïda. Chtkh Si Abhou.
\ ~f:.dihr el Gouneïn.
J Do e alla.
1
ua.
·, Tseira.
Dar Amer
1 El Braou
. za.
Z·aou1a D
·
ar Demana.
430
NA'iRAT
Douar·s et maisons.
Zaouia.- Sidi Bou l'Alam (voircl-Krirnat).
Eaux: - Puits de 6 à 7 hrart~&e~>.
Sol. - Plaine. •
Culture. -Céréales.
Voie de communicati~n. - Route de MalTakech par MraJll~:
Limites.- Nord: Medaraà.- Est: Oulad Beç-Çbaâ. _su ·
Oulad Bou Njima; el-Krimat. - Ouest: Ilanchan, Mekblllif,
• IIANCHAN
sEaux.-
01
Puits d e 5 a. 8 b, I'IUHiPs ; source
. . Tlat a.
a
·-Plaine
Culturp C ·.
De'b ouch -· - érealm; ct vergers, vignew.
·
'Vo. e. - Mogador.
le de r'01n . .
L · . - mumcatzorL - Hou tc de Merrakecb.
zmues. - 1N , ,
Dra
. -o Uest : ord : 1\lekhabf. -Est: Naïrat, Meskala.- Sud:
Ou lad Aïs sa.
MESKALA
Notables .
Khouhb · - Qaïd el-Hadj el-Hassen ben el-Hadj ~1harek
Ould s· an el-:\leskali; Qadi Si Hamed; Mohammed el-Keziz ;
1
h Ahmed Ben 1\lharek.
<rJarch ·
Or ~- - El-Khemis el-Khtarat ; et-Tnin Loummarid,
ganzsation . •
El-Khtarat. Dar el-qaïd; souqel-Khemis;
A.hl Meskala Stfid Sidi Abdallah ou Seïd (medel'ia,
) feqih el-Jerari) ; plaine de Ta'tnint ;
mellah.
1
AL t:ŒUR DE L ATLAS
E'\-.\.Jüt;~I
ET-ToUABET
MEKIIALIF
•
CHAPITRE X
OULAD BEÇ-ÇBAA
Er.-llA.L\.1 1ll.\ll.JADJ 1
Üt;LAD BRAHBI
Üt;LAD AMIIAN
\
Ir
\ TE KNA\
-
...
'
,). __ ....
.-, , .... \.
,....., \ ME DJAT
"'~
,.. . \
AH MAR +
1 ~ ",
+ c:.:> \
1
r ~ \
+: ~· \ \ MEZOUDA
•
b-- _L_ Ir
vers MerrakiC!JF
1 MTOUGA
~roquis schématique des OU LAD BEç-ç:BÂA
G.Hure.
CHAPITRE XI
DOUKKALA
(t) Merrakec!t. Premier fascicüle, pages 126 à 278. Dans cette étude M. Ed.
Doulté étudie. d'une façon tt·ès complète, les mœurs et les coutumes des Douk-
kala. :""ous laisset·ons donc de cùté toute cette pal'lie épuisée pal' )"éminent
professeur, et nous nous bornerons à parlet· de l'organisation de la tribu.
(2) Les Doukkala ont prudemment évité de prendre parti dans les événe-
ments t•écents. Ils n'ont opté ni pour Monle,v Abel rl-Aziz ni pou1· Mouley el-
llaficl. Ils aspirent à vivre indépendants, administrés par leurs :erou{at
(conseils), sans payer d'impôt it personne (Jamirr 1908).
DOUKKALA
1 Oulad Hamicl,
Metran.
\ Oulad Saïd,
On lad Amr an (1/3 de Khoms) , Oulad Bou Bekr.
1 Onlad Ralah. .
DOUKKALA
ÜULAD llHALEM
H.üAÏANA
Marché. - Es-Seht.
Zaouia. - 'loulaY Abdallah Ben .\hein, à Saïss.
_Puits. - Profondeur 20 brasses .
.'')ol. - PlainP de honni' qualité Pi fJUelques mamelons pier-
reux.
Culture. - Cl•t·l~ales, cactus.
Débouclté. - 'Iazagan.
Voie de communication. - Route de '[azagan à Safi par
Gharbia.
Limites. - :\'ord : Harakta. - Est : Oulad Ben lkhlcf. -
Sud: Oulacl HPhia. - OuPst : Oulad Ghalern.
JI.\.RAKTA
Douars.
Zaouia.
p·
Ulis.- ProfondPnr 6 ù Hl hrasiiws.
Culture. - CPréalcs.
D'b
e ouché. - 'lazag-au.
V~ie de comnwnic~tion. - Boute de .'\lazagnn ù Safi.
H Llmites. - ~ord : Oula1l Donih. -Est: Ben Ikhlef.- SIHl
aïaïlla · - Oulad .\ïssa.
Mm·cl1é.- El-llad.
nouars.
1
442 AF Clll<:lJR DE L ATLAS
OuLAD DouÏB
Marché. - Es-Sebt.
Puits. - Profondeur de 25 brasses.
Sol ..- Quelques mamelons pierreux ct surtout plaine.
Culture. -Céréales.
Débouché. - Mazagan.
Voie de communication.- Route de Mazagan à Safi et,de
Mazagan à Merrakech.
Limites. - Nord : Oulad Hassin. - Est : Harakta. - Sud :
Oulad Zalim. - Ouest : la mer.
OuLAD HASSIN
Grands douars.
Zaouia. - Mouley Abdallah ben Mcghar, à Têt.
Puits. -Profondeur 12 à 15 brasses.
Sol. - Mamelons pierreux.
Culture. - Céréales, potagers, vergers.
Débouché. -Mazagan.
Voie de communication. - Houte de Mazagan à Safi. Route
de Mazagan à Merrakech.
Limites.- Nord: Mazagan et El-Houzia.- Est: El-Houzia,
Maharza et Beni Helai. -Sud : Oulad Douïb. - Ouest : la mer.
OuLAD REBIA
ilt •
DOUKKALA 443
OuLAD ZALIM
Douars.
Puits.- Profonds 3 à 5 brasses.
Sol. - Mamelons pierreux.
Culture.- Céréales.
Débouché. - Mazagan.
Voie de communication. -Route de Mazagan à Safi.
Limites. -Nord: Oulad Douïb. - Est: Oulad Douïb.
Sud: Oulad Aïssa. -Ouest: la mer.
HouziA
Marché. - El-Arha.
Douars et ville d' Azemmour.
Zaouia.- Moulay Bou Chaïh d'Azemmour.
Eaux.- Puits de 5 à 7 brasses. Oued Oum er-Rebia.
Sol. -Mamelons pierreux et plaine.
Culture.- Céréales.
Débouché.- ~lazagan.
Voie de communication. - Route de :\lazagan à Merrakech
et de Mazagan à Casablanca.
Limites.- Nord: Rivière d'Oum er-Rebia, Azcmmour (ville).
-Est: Oulad Feredj. - Sud: , Beni Helai. - Ouest: Oulad
Hassm.
et Mazagan.
CHTOUKA
Marché. - Et-Tnin.
Douars et Ville d'Azemmour.
Zaouia.- Sidi Bou Bekr.
Eaux. -Puits de 12 brasses, rivière d'Oum er-Rebia.
Sol. - Mamelons pierreux ct plaine.
Cultur~. -Céréales, potagers ct vergers.
44-i A lJ C<J<:l;l\ liE L'A TI.AS
CHIADMA
ZEMA.DRA.
(iHENADRA
Notable. -Ben Allal.
Marché.- El-Khemis (entre Ghenadt•a et Zemamra).
Douars.
Puits. -Profond. 25 brasses.
Sot.- Plaine.
Culture. - Céréales.
Débouché. -Mazagan et Safi.
Z Limites.- ~ord : Ben Ikhlcf. -Est : Oulad H.ahal.- Sud:
enlantra.- Ouest: Oulad Rehia.
BEN IKHI.E•'
Notable.- Ben Oumer.
Marché. - El-Arba.
Douars.
Puits. -Profondeur 15 à 25 brasses.
Sol. - Plaine.
Culture. -Céréales et potagers.
Débouché. -Mazagan ct Ylerrakech.
Voie de communication. - Boute de Merrakech à Mazagan.
Limites. - Nord : Beni Helai. - Est : Beni Medassen. -
Sud : Ghenadra. Oulad Hebia. - Ouest : Haïaïna et Herakta.
. BENI MEDASSEN
BENI HELAL
•
Notable. -Hadj Abd el-()adder El-Helali.
Marché.- Jemaà.
Douars.
Puits.- Profond. 20 à 25 brasses.
Sol. - Plaine.
Culture. -Céréales, vergers.
Débouché. -Mazagan.
Voie de communication. - Route de .Merrakech à Safi.
Limites. - Nord : Oulad F eredj. - Est : Oulad Ahmed. -
Sud : Oulad Meslem, Beni Medassen et Ben Ikhlef. - Ouest :
Oulad Doulh, Oulad Hassin.
ÛULAD AHMED
OuLAD MESLEM
FETNASSA
ÜULAD DJABER
Douars.
Puits. - Profond. 25 à 30 brasses.
Sot.- Plaine.
Culture. -Céréales et vergers.
Débouché. - Mazagan.
Voie de communication. - Route de Mazagan à Merrakech.
.i48 .\U COE{jR IlE 1.'.\TLAS
ÜI;LAD TALEII
ÜULAIJ lhHAL
Notable. - llen Uriss.
Douars.
Puits. - Profo11d. de 2:; à 30 brasses.
,','ol. - Plaines.
CultuN~. - C{~réales et ver 0·er·s.
DéboucluL- Mazagan. •
Limites. - l'lord : Beni ~ledassen. - Est : Oulad Bou Bekr·
- Sud : Zemamra. - Ouest : Ghenadra.
EL-~lEHARZA
ÜI;LAD AMAHA
Douars.
Eau.c. -Puits de 15 brasses, rivière d'Oum e1·-lh•hia.
Sol. - Plaines.
Culture. - Céréales, verget·s.
Débouché.- Mazagan.
Limites.- "ord: Chaouïa.- Est: Oulad Sidi Messaoud. -
Sud : Oulad l\lhammed. -Ouest : Chiadma.
DOLKKALA
Marché. - El-Had.
Douars.
Puit.\. - Profond. 1~ ù 211 hrassPS.
Sol. - Plaiul's.
Culture. -Céréales et n•rg·ers.
Débouché.- .Mazagan. .
Limites. - Nord : Chaouia. - Est : Oulad Taleb. - Sud :
B .
ent Helai. - Ouest : Oulad )lhammcd et Ou lad Amara.
Ut:LAD YouçEF
0ULAD ll.UIID
Douars.
Zaouia.- Sidi Tounsi.
Puits. -Profond. 5 à 10 brasses.
Sol. -Mamelons et le Djebel Lakhdar.
Culture. - Céréales et vergers.
Limites.- Nord: Metran. Oulad Youçcf.- Est : Rehamna.
- Sud : Rehamna.- Ouest : Fetnassa.
Douars.
Puits. - Profond. de 15 à 20 brasses.
Sul.- Plaine et mamelons.
Culture. - Céréales et vergers.
Débouché. - Ma7agan et Merrakcch.
Limites.- Nord : Chaouia.- Est: Oulad Youçef. - Sud:
Oulad Hamid. -Ouest: Oulad Djaher, Oulad Taleb.
ÛULAD SAïD
ABDA ET OUALIDIA
fait reduutPI' il :;'pst fait aillli'J'. 1ln l'a hiPll Hl. quand, il y a 1flla-
ft•p ans, ]p sultan :\loulPy .\hd Pl-.\ziz. jaloux. d inquiet dl' son
prestige, lP fit al'J'êtPI'; tout }p llouz faillit sP soulP\ï'l'. Il fallut.
précipitPIJliiiPllt, l'PlùehPl' }p IJHÏ<I pt }p COIII!JlPl' dl' fa\ï'Urs.
Cettp f>pr1mvp a g-randi son infltH'Jl('P morah•. On 1wut dire qu ïl
est le IllaitrP Ile l'Ou Pst marocain, commP lP qaïd du Glaoui Pst
~e maitre du Sud. Sa fortunP eonsi(lt'•rable Pst le produit dP ses
Illlmensps domainPs, Pt non }p fruit dP soli administration. Il a
sous Sl's ordi'I's un noyau llP2.0UO cavalii'I's dwisis parmi SPs pro-
ches, et armés de fusils à tir· rapide. Cne dientèlP cousid{•rn hle
~ncomhre sa maison. Il nourrit ehaquP jour plus dP 2. 000 luites.
Sa passion pour la ehasse Pt sa simplieitl· sont lôgC'ndairPs. SPs
ennemis, 1pti sont Pneorc nomhrPux, lui rPproclwnt unP sl·,·(·ritl>
1
lui, à les C'Il croire, va jusqu'à la cruaut{• (1).
Les gens d'Ahda ne vivC'nt pas dans des villages. LPs riches
possèdent des maisons, leurs servitcurs C't lf'ltrs tPnanciPrs se
groupPnt autour d'eux dans dPs huttPs, des nollala.
Comme toutC's les trihus du l\laghzen, Ahda est divis<'~ en cir-
c~nsrriptions administratives nomm{~es Khoms (pl. Khmas),
c est-à-dir<> cinquième. Ahda ClHnprC'ncl trois khoms suhdivist'•s
en îd, c· 'pst-à-dir<> Pli mains.
Le groupPment politiljtte, lt> lejf, dont .\hda fait partiP se cmn-
}lose dPs tri hus cl' .\hmar, dP Chaouïa, d 'unP moiti<'~ de Chiâd 'ma,
d'une moiti{~ 1l<' li' ah 'a.
Le lpfl' cmwmi comprend : IJoukkala, Oulad B<>1·-Chaà,
Mtou"''l
ec. l' au t l'<' tnoihe
· · · d e ('l · l' uta, unP -frac t'1011 1l <' ..\h
~ nà1 .. mar
habitant lP t<>rritoire dl' Cheehaoua.
Le typp de l'Ahdi est commun; il est d'assez gTand<> taill<>,
q.uoique plus pctit que l<> Doukkali: il passc pour hrav1•. ~a sp{·-
Cialité est 1(·lC'Ya!r<' : ses bœufs sont forts ; la lainP dl' ses mou-
tons est réputée'; ses chPvaux sont, avec CI'UX de l\Itouga, l<'s
nl<>illeurs du R'arh. LP sultan possède, dans la presqu'il<' com-
1•.lllSUt'l'('<>('
(t) Si Aïssa heu Omat• 11 pt·is parti pout· .\lou ley ei-Jiafid rlès le 1lélmt de
\ j 'f . • , J 1 ) . . "t .
1 . . ' ton. c a stupe ac!ton genet·a e ec gt'iliH •(aï• , qm pm·mssm st
,~~;hs~e,_ ~ p01·té, 1~ pre mie~· c~u~1 et le pins ù_ange,t·eux ~u pomoit• de ~lou.ley
1 el Aztz. Il a ete nomme mtntsh·e des alfaH'Cs etranget•es du nouveau Sni-
fln. Ses fils ont 1;1,; nommc\s h1wha Pt onmnnn dr. Sali.
.....
..,.
~
CAR TE POLITIQUE
DE LA
-·;•-·-·-·-·-·-
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00
OULAD OLIM
AH MAR
G.llu.~.
AllDA ~:T UUALIDIA
1
Oulad Zeïd,
Zaâ.
Behatra (1 Khoms)
1 Djehouch,
1 Temra,
Loulad,
Derbala,
Oulad Selman,
1 Aleghiat.
Alameur (1Khoms)
~{:~~:::~·
El-Behirat,
1 Mouissat.
\ El-ldalaA,
Rebia (1 Khoms)
l Chehali,
I Sehim,
Bekhati.
ÜULAD ZEïD
LouLAn
Th:nB.\L\
1
Voie de communication.- Houte de Safi à Merrakech (par et-
Tlèta) à Sidi Mohammed Tidji ct Zima.
Limites. -:Nord : Tmma. -Est: Sehim, Djeramna. -Sud:
Oulad Selman.- Ouest: Safi (territoire).
Le territoire de SAFI se trouve enclavé dans cette fraction qui
s'étend le long de la mer, depuis le cap Safi jusqu'au Djorf El~
Yahoudi, sur une bande de 4 ou 5 kilomètres de largeur.
Limites de Safi.- Nord: Oulad Zeïd.- Est: Derbala. -Sud:
Oulad Selman et Alleghiat (Abel Ghiat).- Ouest : la mer.
OuLAD SELMAN
DJERAM~A
BEHIRAT
MomssAT
SEHDI
BEKHATI
0UALIDIA ( 1)
AH MAR
EL-KnAR~IA
ÜULAD SAlll
0CLAJ) BRAUD!
Il n.\ll heu
FERJAN
ÜULAD MAACIIOU
JF.NADGHA
NouAcr<:R (ZAOIJIA)
HEDIL (ZAOUIA)
RIAÏNA
•
CH.\PITHE XIV
REHAMNA
Hehâmna
r Brabich,
Oulàd Slama.
Selam El-Gherraba,
'
) Selam El-Arah,
Oulàd Bou Bker.
Les limites de la trihu sont :
Au Nord: IJoukkala, Beni ~Ieskin. - A l'Est : Sraghna, Zeut·
ran. - Au Sud : Mesfioua : lll'rhih. - A l'Ouest : J[enabha;
Oulad Delim : Haomu·a.
to Brabich
El-.\nakir,
El-Kht·arha.
Brahirh El-~hotwtwm.
1 Be nt-Hassan.
llulad ZPhir.
Les limitPs (lu kho111S sont :
Au Nord : Srag-hna. - A l'Est : ZPmran. - Au Sud : Oulàd
Slama ; Pl-Glwraha. - A l'Ou Pst : Oulàd Bou Bker.
Nous donnons ei-dPssous lPs rPTH<Pi~·npments que nous poss{•-
d .
ons sur rPs fractions :
TLOH
ÛULAD .\BDAUAH
EL-ALAKA
OuLAD BRAHIM
ME HUlL
EL-ANAKIR
EL-KHRARBA
EL-GHOUANEM
2° Oulad Slama
LP 1\holll~ dPs Ou lad ~lallla SI' di,·isl' l'li Yin~o.d l't·adions :
Oulad Bela~·uid,
Oulad Talha,
Oulad Bou Aïssoum,
Ait Tlil,
:\1 l' khalif,
Oulad :\lansoul'.
Oulad TalPh,
Skoura,
Douar Ahmed ~ah,
Oulad Slama ~ Ahel Sidi Ali,
.\hel Hadjoub,
Aït lbourk.
~\ït Tah'h,
El-Arahat,
.\hel :\[ohammed Chaoui,
Ahel el-Hezzaoui,
Schikat,
El-B<'ghoula,
Mta~wil.
Limites de Khoms. - 1\'ord : Berahich. -Est: l\lcsfioua. -
Sud : Merrakech ; Herhil. -Ouest : l\lenahha : Selam El-Gbe-
raba.
OuLAD BELAGt;ID
ÛULAD TALHA
.\ïT Tw.
Notable.- Si Pl-Hallwmi hel-Hadj.
Douars.
Sol. - Djehilet.
Eaux. - Puits dP 8 ù 15 lwasses.
Voie de communication. - Route de Mcrrakech à Mazag·au.
Limites. - ~ol'd : Aït ~lonssi. -Est: Oulad Bou Aïssoum. -
Sud: Oulad Bou .\ïssoum: )(enahha. -Ouest : El-Groun.
MEKIIALIF
Ol~LAn ~fANsOrR
Marché. - El-JPmaà.
Zaouia. - Ben Sassi.
Sol. - Plaine.
Eaux. - Canaux d'irrigation.
Voie de communication. -Honte de El-Qelaù.
Limites. -Nord: l\lekhalif ; Ghoualem. -Est: Oulad Taleb.
- Sud : .Mcrrakech .. - Ouest : Herbil.
OuLAD TALEB
3° Salam el-Gheraba
StmiQAT
'
.J
REHAMNA.
AIT Moussi
EL-GRINA.T
EL-GROUN
OtrJ.A[J ~IDAREK
(Il li y a désaf·•·ord enlt·•' ll's infol"llmnls; les nns •lh·isenllP khOlll!l en ~cpt
fr·:wtions seulrmrnt. 1111 :mlr'P ~·ajon tl' lrs onzP det•nii•t'l'!l.
IŒH.Ul~A
( h;L.\11 Jh:LL.\
1,(t) La majorité des informants borne la division du klwms aux six pre mie-
es fractions.
478 At; CŒIJR DE L'ATLAS
SRAGHNA (Srar'na)
J Atamna.
f Uulad Yaqoub.
Oulad Tahla,
Uulad Uu~;-gad,
13ou llaoula Fetnasa,
Oulad Khira.
Ham mad na.
Uulad Khellouf,
Senhadja,
Entifa,
Djebhala 1
· Ah el Bezou,
J A.~t Mcssat,
r Att Ayat,
Aït Atah.
Les limites de Sraghna sont :
;\ord :Beni l\leskin: Tadla. -Est: Demnat; Glaoua.- Sud;
Zmurau: Hehamna. - Ouest : Hehanma.
1o Ahel el-Ghaba
EL-.\.RARCIIA
OuLAD HAMliOU
Ot:LAD ZEIIRAD
2° Ahel el-Oued
Le khoms d'Abel cl-Oued SI' diYis<' l'Il eÎIHJ fra etions; il~ pour
limitPs: Nord: ll<'ni l\l<'skin.- Est: Djehbala. -Sud· Zaouia.
-Ouest : Ah Pl d-Ghaha.
ÜULAD CnER\.!1
Ocun BomiRil'i
Culture. - Cér{•alPs.
Eaux. -Canal d puits cl<> 2G lmtssc>s.
Voie de communication. - HoutP ci'El-(Jel<îa aux Beni
Meskin.
Limites. - ~orel : Beni Amer. - Est : Ounasda. - Sud:
Üulad Y<H{ouh. - UuPst : 1lnlad Hammou.
BENI A)IEH
ÛULAD AH~IED
ÛUNASDA
sOrganisation.-
ol. - Plaine.
Villag·c d'El-Qc;ar.
'
Culture. -Céréales.
Eaux. - Canal.
O Limites. - Nord : Beni Amer. - Est: Oulad "\hmecl. -Sud:
ulad Yac.1oub.- Ouest: Oulad Bougrin.
i84 AL LŒlJH lJE L'.\TL\S
3" Zaouia
Fn.üTA
Dzot:z
Üt'LAD YAQOI'B •
lluLA n Onaan
.Yotah/e. -Si d-Arhi lwn Ali.
Or(lani.~ntlon. - Douars.
486 ,
Al' Ot:UR DE L ATLAS
.
Zaouia. - Sidi Tounsi.
Sol. - Plaine.
Culture. - Cér(~alPs.
Eau.r. - Rivièr«'.
Voie de communication. - Hou tc de MeiTakech.
Limites. -Nord: FPtnassa. - Est : Glaoua. - Sud : Oulad
Tahla. - Ouest : Atwua.
FETNASA
OutAD KnmA
H.u!MADNA
:;o Djebbala
Le khoms des Djehbala pst ,ti,·ist·· Pll st•pt ft·adions ; mais les
~ractions tnonta.~·nat•dps dP cP khoms sont pt·esque toujours
tusoumises. Xous en <tonnons ici l'org<lnisation d'après nos infor-
I~lateur·s 1lu Bled d-jla,!.dtzl~n: on ,-et•ra plus loin l'organisa-
t~on partienliiwe de ePI'tainPs dl' ePs t'radions telle que nous
lavons recueillie sur place.
Les limites des Djehbala sont :
Nord: Tadla. - Est : D1•mnat : Glaoua. - Sud : Bouhaoula.
- Ouest : Zaouia.
OuLAD KHELLOUF
SE~HADJA
E~TIF A CN tafa)
.\ïT :\h:ssAT
Jfarclu1, - El-.\rha.
,r;.,·ol. - \lolltag-nPs.
CulturP. - .Jardins ct c-ér{~al<'s.
Eaux. - SourcPs.
Limites. - ~ord : Aït Azat. -Est 0Pmnat. - Sud: Ait
Atah. - Ûlwst : Tnrlla.
AïT AYAT
Marcfu:.- El-KhPmis.
Sol. - ~lontag·nes.
(;u/turP. - .f;l!'dins. d•r(•al(~S.
Eaux.- Oued Pl-Ahid : eanaux.
Limites. - Nord: Aït Messat. - Est: Dcmnat. - Sud:
Entifa.- Ouest : Abd BPzou.
CIL\PITHE XVI
TRIBUS DU HAUT-ATLAS
A.ït M~amd,
Ait ou Lf'oum.
lrhih-,1
Ait Meghrad .\ït Amer ou Mançour,
.\ït Issa hon lzzem,
Aït Ayyoub,
Aït Amer on Gahi.
LPs qçour des Aït Meg·hrad s'(~ehelonnPnt dans les vallées.
La nomPnclatm·p suivant<' mentionne seulement les qçour
situl•s ln long de l'oued Tai·ia et <l<' l'oued Reris.
Amougger ~ Taeheg·gacht,
(ConfltH•nt dPs deux hrauches , .\ït ben Sid,
dont Pst formé l'oued Taha). ( El-Mrabten.
Adzeddi.
TRIBUS Dll tJ.ACT ·ATLAS
4H1
Atsaoudeddit.
Ouimiden.
Dcher el-Kebir,
Aït Sleman,
Sc mg-at ;\ït Cheou,
200
( habitants, pasdcjuifs). Ait IJcmmi,
Ait .\yyoub,
Aït Wll lzzem.
Melouan.
An Std ou Ali.
Amellak.
Thahnouth.
Lahron
Th~~e1~dounth.
El-QI,"ar el-Kebir.
lgran (el-Fdaden).
Ait Brahim
Time~guit. -
Asefla.
( l.Iemmou
Aourir,
Dcher ech-chérif,
Taditoust El-Werth,
Zenba,
Thazgateth,
Th \ El-Borj.
, aleth Thafraout.
L oued T aria •· prend ensuite le nom d ' one d R. <'l'IS
· (('l · ) et
J" 1er1s
arrose l' . . .
D oas1s du même nom, formô des qçour smvants :
cherJdid.
Megga men ( bâti par le mag-hzen Î.
~tl •
l)rrlr ~~ya ou Otman.
L
Aït Guetto
lzerrar. .
El-I.Ierrath.
Goul~ima.
AU CŒU~1 IlE L'.HLA~
.\ït \lo<•h.
Thakntlwr·th.
Boutlwufith.
Gaouz.
Ech-Chorfa .
.\ïtOmm ou lahya .
.\ït laa<pmh.
Khlil.
Aït Sidi Anuw.
Tounfit (.t q<;nm·1.
AIT ATTA
Les Aït Att a sont des lmaziren. L<~m· fpt·ritoire, limiti· ù fEst
par le Tafilelt, au Norrl par les Aït lahya. les Zenaga, et les ,\lt
~feghrad. à l'Ouf'st par· lPs tribus chleuhs cle Zguid et M ln Feija,
est sans limite précise du côté du ~ud. Ils vivent PB q1;nur le long
des vallées ptfont paltre li' urs trmqwaux dn ns L\nti-Atlas f'f dans
le Sahara. Tribu puissaute. r·iclw. cavalière, ils sont redoutés de
leurs voisins. Ils sc consi1lèr·cnt eomm<' un<' caste supt'•rieurc,
une at·istof'ratie. Ils méprisf'nt les Berbèrf's dl' la montagne, alll~
quels ils donnent le surnom de cldeu!t, parcf' IJUI', dis('nt-ils, leur
fa1:on oP parler fait CJ'oire qu ïls ont la lan~·ue tordue, c!tell/ltl·
Les baratin Pt lf's nè~·r·es sont leurs eselan~s ; ils Pxploiteut Ie,s
juifs, et n'ont de resppc•t que pom· l'antoritt> rPli~·iPHSI' du chértf
dl' Ta nu•sloht.
( Ait Ounir.
2.:j00 fusils.
·~ .\ït Ouall<ll.
't () ll<t,, J1 l Lill.
'\ 1 .
\ . \ït Il a ssOII, f :J.OOO fusils.
\\
. ït . tt a.
1 .\ït.
.\:it ou. ~l'hg~~i, 1.~0? fusils .
~lcrzoui .
1
.\ït lsfoHl. 1.• )0() tusrls.
l' .\ït lazza. ~ Aït f'l-Fersi, '
~ 1.500 fusil!-1·.
1 .\ït Issn :\lezz{•. \
L11 stntistiqul' dl's 'JI:ourrll's Aït .\tt11 Pst PSSPnti~llPment ,·aria~
TlllllLS UL H.\UT-ATLAS
t'égions·-. ' .
hle. Des gltet·t·es eoutilluelles moditieut la eat·tp puliticptl' de ees
~i:.~:routeha,
1
.\.tllara
Çtv\1:.\>... MellalJ,
)
Outouri.l~ l 0 ulto•u-..·~)
Maggaman,
Aït lahya ou Otman,
. I'rerrer,
. Tj~uanin,
1 IZerraren,
A.ït Guetto,
Onlmima,
lkhel'l'azen,
Ait l\loch,
Takaterth,
Herrouir,
Re ris Bouthenfith,
lyt;aouz,
Aït llammou ou Lhasen,
Aït laaqouh,
Akhlil,
~id i l\loussa ou Issa,
' Tsourza.
Aït ou Nebghi,
Zaouia de Mekis,
,\ït lahya ou Gnyyour,
Jramna,
Oulad Issa,
.\lt Chach,
Tiguedrin,
El-Gara,
Er-Hcteh Aït Amira (2 qçolll'),
Takhiamth,
Er-Rbit,
El-Blarma,
Zaouiaou Yensou,
Zaouia Tazouggarth,
El-Marka,
Tamarkith,
Tabdt a hith.
Tafilelt l\lezp;ui!la (Aït ou Nehg·hi).
( Aït lchchou,
' Aït Hossaïn,
Fzou
) Aït Jaoui,
{ Aït ou Mnaçf.
Abd el-Aziz,
Ri y
~ Alennif.
TllllllS lll· 11.\LT-ATLAS
Pl-llazhan,
Tazp~.;·zaouth,
Aït Haddou,
El-Ha<;ana
llwndar,
El-Faeht.
Amda.
Tichcmmuumin,
Mejran,
Aaddan,
Tifekhsit,
Tiqecheha,
Ajnwu ou Tarhalt Za!-j·our,
Tharoulit,
Tharenho~th,
.\ït Hamnu,
1
BelJerou,
' .\ït lzzo.
1 Houhri,
.\ït Chih,
Ithouthaouen,
Tazzarin
1
, lzakbcuniouen,
Thassakbth H'll.:henniouen,
Aït Ada,.
1lgouthern,
.\ït lwn Merdi .
.\ït Abhou,
~Hal
Aït Daoua,
~ Iattachen.
Aït Lahsin,
.\ït Ouzzin,
Aït Boulman,
.\ït Al<man,
Aït Sloullou,
Boulman .
\ Aït Ouzzin.
En-Neqoub . Aït Mesaoud,
( Tnoumrith,
4!Jü
' .\h,li,
Tamsahlet.
( .\ït Ouaazin.
Ile mc han,
Ben Dlala
Aït lahya ou )luussa .
.\mzr·ou (400 fusils, autrefois au 'la~·hz,•n).
Ez-Zet•ouan (Aït Ounirl.
Bou Dnih (2 q<,;otil'J.
1 Talektaout,
,
. r l'!'e~ll n'.\~it 1sfou.
Ti~·uit .\ït Kht•J·,h,
.\ït lzzo,
1 Er-H.iabi .
.- Bounou u' .\ït Alouan,
\ Er-Hcha,
El-.Mham id
) Ti1·af,
( .\ït Issa ou Brahim.
CHAPITRE XVII
QAIDAT DU GLAOUI
AïT ABDI
~ Aït er-Robaa,
~ 1er leff
Aït Ahdi ~ Aït ou Aferd (Taferda).
En-Dm
Enumération des tribus du Dir (versant septentrional) du Moyen-
znas, des sources de l'Oued Oum er-Rehia à la Qa(;ba des Beni
~~:1 (Renseignements fo~rn~s par Sid Ali Amhaouch) (1). . .
y lhand (le centre prmc1pal en est le Marabout de S1d1
oussef).
Aït Abd el-Krim,
Aït Mechchàn (centre principal El-Qbab
Leqbab).
Aïtlchcheqqeren Aït bou Yaqoùb ou Issa,
Aït Ahmed ou Issa,
Aït bou Brahim,
Aït lçhaq,
\ Aït bou Melal.
(!) Voi~ Première partie, page 59.
32
i98 AU CŒUR DE L ATLAS
1
FTOUAKA
G.Hu ·
Aïr SouKHMAN
AïT ATTA
AïT ATAB
Tribu d'Imaziren indépendants. Elle fit, comme· sa voisine
d'Aït .Messat, acte de soumission vis-à-vis de 1\louley el-Hasse~·
Elle lui fit hommage de 500 mules lors du passage de l'expédi-
tion du Tafilelt, en 1894.
Depuis ce temps son chef, le Qaïd Haddou ben HossaïeD
el-Bouzidi, qui réside à Inguert, continue d'administrer la tribU,
et entretient avec le .Maghzen des relations épistolaires (1)· Il 3
pour Khalifa son frère Addi.
Les Aït Atab font partie du même leif qua les Aït Mess at de
la plaine, que les Guettioua et les A.ït TaO'uella contre le leif
d'E · _tl_ '
nhfa ct des Ait Mes sa t de la mou tag·ne ( 1).
\ AH Bou Zid,
Ait Atah ' Ahel el-Oued,
( Iqadoucen.
L:s Aït Bou Zid forment la fraction la plus puissante ; ils ont
vennron
. . 1· 200 1eux.
J' Ils sont en ec moment eu guerre avec 1eurs
Oisms les Aït Atta.
AïT MESSAT
At·abe
t établ'I d ans ces regwns.
· · Cette c l1re't.1eune, nommee
' 1)'.!ec l1-
ellou, était la fille d'un seigneur chrétien du nom de Ad. Elle
eut Une sœur, nommée Todi·a, dont descendent les gens de
Todra .
. Or Un soir le grand saint Sidi Sid Ahançal, patron du pays,·
VInt · · ' ·
l VIsiter la tribu d'Aït Messat. Nul ne voulut l'héberger. Seul
e lllari de la chrétienne lui fit accueil.
se Il était pauvre, ct n'avait pour tout hien qu:un troupeau de
8
pt chèvres ; chaque jour il en égorgeait une pour le repas de
n~ll hote · Le septième jour, son fils, qui depuis longtemps était
~ladc, expira. Au souper Si(li Sid Ahan(,'al, Monné de ne plus
Votr l' f ' .
t en ant, s'enquit de son état, et, 1'.\rahe, pour ne pomt
rouhler l c repas de son hôte, repon
· I quI··1 chut
d't · · m· d'Isposc.'
- Çheyyeh (2), il se porte bien, répliqua le saint.
(1) v011.
(i) ' Documents.
Çhe,ryeh, diminutif de Çahih, <[Ui signifie : étant en bonne sauté.
502 AU CŒUR DE L'ATLAS
~
rut ou Tferkel,
ter leff
Aït ou Goudid,
Aït Messat
2e leff ~ Aït Mhand,
? Ait lçha.
lhararen,
Aït ou Tferkel. Aït Aballa (Abd Allah),
Aït Arfa,
!
, Aït Khlift (lkhleft).
Aït Ouàzzodh,
Aït Aït ldzir,
Azroumli Aït Sid,
Aït
Iqejjàm,
ou Goudid
Aït Aït Berka,
ou Fezza 1
Aït en-Neçf,
l
Aït Issa.
~ ) Ali Mhand.
Aït Mhamed ou Sid,
Aït Issa,
lamoumen,
\ Art lçha.
Aït Mejjout,
Aït Hsi,
Aït lzerouàl.
TAOUDA~OUST (Outaoudanoust).
Dt:MNAT (2)
GuETTIOUA ( 1).
KEROUEL . (2)
FKTOUAKA
Marché. -Et-Tnin.
Voie de communication. - Houte de Demnat à Merrakech.
Limites. - Nord : Sraghna. -Est : Ahel Taoudanoust, Dem-
nat, Kerouel. - Sud : Aït Chitachen. - Ouest : Glaoua.
TouGANA
0URIKA.
HERAïA ( GuEGHAïA)
MESFlOUA
TOUGANA
0 uR 1KA OH•'IJ•'
'.1'"'
l
&ou. hi!
G Hur
CHAPITRE XVIII
TAMESLOHT
CHERARDA
t.
Cherarda
La
lons.
. l
Tekna,
Oulad Delim.
tribu des Aït Ahmar sépare Tekua des deux autres frac-
DoUI BLAL
LV~iemues.
l
de communication.- Route de Safi à M~rrakech.
.
- Nord: Oulad Delim. - Est : Menabha. - Sud :
Herbil· 0
' udaïa. - Ouest : Ahmar.
_
L~te de communication. -Route de Mogador.
un·
Ues. -Nord: Ahmar. -Est : Frouga. - Sud: Medjat.
0
Uest : Üulad Beç-Çbàa ; Chichaoua ; Ahmar.
(t) La ré ·
Le ché . giOn dont Merrakech est le centre est appelée el-Houz-Merrakech.
région rif de Tamesloht nous dit qu"une très ancienne répartition divise cette
qout: ~hdeux letr : Aït Zouqqout et Aït Fademt. Font partie des Aït Zouq-
Soukta amna, Seraghna, Zemran, Mesfioua, Goundafa, Gheghaïa, 't/2
(Azrarta,1 etc ... ; Font partie des Aït Fademt : Oulad Beç Çbaa, Sbouiat
' _1t Souk tana, etc ...
;)12
OrJ anzsatwn.
· · - Douars.
Sol. -Plaine.
Eaux. -Oued Tcnsift ; citernes : puits dP 10 ln·asses.
Voie de communication. - Route de :\Iazag,an à Safi.
Limites. - Nord et Est : Hhamna. - Sud : MerrakPch. -
Ouest : Oudaïa ; Uoui Blal : ( lulad Delim.
QAIDAT DU GOUNDAFI
GouNDAFI
' Aghhar
Mouldighet 20 )}
1 Tagoundaft
Tassafet
40
iO
)}
)}
1
1
Targ-a ou Fella 60 )}
'
(1) Voir l'étude de M. Edmond Doutté. LPs Grands qaïds.
QAIIHT OL GIIL~HH'l 01iJ
Taferhoust 40 feux
Arghen ))20
Talaten Yaqoub ))150
Alla )) 50
Taghhart )) 60
Agoundiz 100
))
Takherri )) 4
Ihennaïn ))10
~
Imeghraoun ))1''i)
Targa lzdar ))10
lguer n'Kouris )) 8
Goundafi
Tong er-Khih ))
15
Tlaïalin (zaouia) )) 5
Talat en-Nous )) 10
Aït Hassaïn ))60
Imidel ))10
lmegdal ))20
Asguin ))40
Tagadirt cl-llour ))40
Ouargan 200 »
Agdour n'Qik iO >>
Qik 60 ))
Marche. - Et- Tnin à Taguendaft.
Zaouia
E · - zaomet· r·taïa1m.
.
Saux.- Sources, oued Nefis.
ol.- •~Io n t agnes.
·Culture
~ . · - C'erea
, l es; aman d'wrs ; noyers.
L ~ze_ de communication. - Route de Merrakech au Dra.
Au mutes. - Xord : Glaoui. - Est : Tifnout. - Sud : Ounaïn ;
So Zoulet ; Ida ou Msatoug; Guedmia.- Ouest : Aguergour;
nktana ; Gheghaïa ; Ourika.
~enseignements topographiques.- De Fezdada à Aghbar, 2 h.
De Fezdada à ~louldighet, 1 h. ·
Te Mouldighet à Tagmout, 3/.i h.
Dagoundaft est en face de Tassaft, à 1/2 h.
De Tagoundaft à Tagmout, 1 h.
e Tagoundaft à Targa ou Fella, 1/2 h.
516
Aouwvz
Tribu indPpeuclante.
Notables. - Chikh l\lohanuned ould El-Hadj, El-Hachmi,
Aloukas.- Chikh Brahim El-Bedaà.- Si Lahcen de Tamda.
Villages. - Dar ou Mansour, 10 feux: ~\glou, 20 feux ; lferd.
15
d' feux : El-)louih ' 30 feux·, Tamda . 25 feux; l\leneizla (marché
El-Had, 70 f<'ux : Ida ou ~loumen. 80 feux.
Nature "'' sol. - Col de Bihaoun.
Eaux. - SourcPs d citernes.
Culture. - c,•réales, amandes, henné, oliviers.
Voie de communication. - Route du Sousse à .Mogador.
Limites. -Nord et Ouest : Ida ou Ziki. - Est : Ida ou Mou-
men. - Sud : Houara.
De Dar ou Manso ur it A~dou, t j 2 h.
D'Aglou à lferd 1/2 h. '--'
D'I ferda· El-Momh
'. 1 h.
D'E · '
1-:\fomh à Meneizla, 2 h. (route de Taroudant).
D'El-Mouih à Tamda, 2h. (ro~tte de Tiznit).
De Meneizla ù Ida ou Moumen, 1 h.
SouKTA:'lA
Cultm·e.
r . -Céréales, oÙvettes,. VPrg-ers.
c
GuEDMIOUA
MzounA
.
Notables.- Qaïd el-Hadj Omar el-Mzoudi ; Chikh HammoU;
Biinik ; Chikh Omar Azaou.
Organisation. - Aït Hassaïn ; Tihouna ou Mzil ; douar el-
qaïd; Sidi Soultan ; Zaouiet Si di Ahmed ou Ali.
QA!Il.\ T Ill' I;OP:\'Il.\FI :i 1!l
SEKSAOUA
DouJRAN
TALEKJOUNT
AïT hnwun
Notablt:s. - ()aïd l'l-,\I>J,j : Qaïd Bassou : ()aïtl Saïd; Chérif
~(ouley .\1 i.
Organisation. - Douars et maisons.
Marché. - Es-~Pht dP Dar .Jdida.
Sol. - PlainP.
f'ultm·r:. - Cèrt'•ales : VPrgcrs : olivcUPs.
Emu:. - Canal de TamPsp;alt ; rivièrPs: canalisation ; puits.
Voie de communication. -Route de Mogador.
Limites.- Nord: Oudaïa. -Est: Mcrrakech; Tamesloht.-
Sud : Ou lad .\Ha.. - Ouest : Frouga.
Mrm.TAT (.\'[Pjjat)
.i\'otables. - Oulad <Jaïd Ahmed : famillP dPs Beni Aicha.
Organüation. -Maisons et douars.
Marché.- El-Had.
Zaouia. - Sidi bou Daoud hen Rekha : Si di Saïd Amhin;
Sidi Ahmed ou Moussa.
Eaux. - Scguia d'Assif el"-Mcl: puits de 7 à 20 brasses.
Voie de communication. - Route de Mogador et route du
Sous.
Limites. -Nord: Tekna. - Est: Frouga. -Sud: Gued'
mi oua : 1\lzouda. - Ouest : Oulad Rc~-Çhâa.
FROU GA
ÛULAD .\fTA
QAIDAT DE MTOUGA
l\boUGA
INTEMLIN
IDA ou MERZOUG
ALASSEN
IDA ou TALILT
RAHALA
L~~
1 .
Id es. -Nord : Oulad Beç-Çbâa. -Est : lntemlm. - Sud :
a ou Talilt. - Ouest : Alasseil.
NEF IFA
Demsira
(1.000 feux).
Taskemt. - Chikh Aomar ou Bihi.
Afellaïs, Chikh Aomar ou Chiad. •(f
Ait Bekheur (indépPndants, refusPnt tout inrpôi)·
Ikhouhalen, Chikh Ahdallnh n':\"tt Ali ou MeS-
saoud.
Asseratou, Chik h .\luut>d ou Jâa.
1 .\ït Daoud, Chikh Ahmed lgouzalcn.
Zauuias.- Mzlla el-.\rima: arghi; Ben Xacf'r (Taskaout); Tizi;
Tamarount.
V~ie.de com"!unica~io~. -.Route du So?s. ud·
Llmlles.- :\ord: :\ehfa : S{'ksaoua.- Est: Ida ou )[ahn•~ki.
- Swl : Ida ou Mahmoud : 1dn ou Zal. - Ouest : Ida ou 'Il '
:\ltoug·a.
1DA ou ZJKI
qal:
Trihu chleuh très lu•lliqueusP. diYisM jadis en six ou huit
dats, placf><~ aujourd'hui par le Sultan Mouley Abd el-Aziz so1J
l'autoritl~ dn qaïfl de Mtou~::a. Ellf' est divisée en quatre
<fPSllll\ :
t.!AILlAT llt: .wruna
~
Aït l\lnussi, dlikh. d-~lahjo~lJ ~)~mroueh.
lda ouZiki. lmeg·uenoun, ehikll 1'1-Ha(l,] lltlu.
El-Halef, ehikh d-:\lahjouh.
Aït ~aïd.
Marché. - Souq el-.h'nula "\ït .\loussi.
Zaouia. -Si .Messaoud (Che urfa '1 dans le DjPhel Tatrirt.
Produits. -Huile, amandiers, forèts, panthères ct moufflons.
CHAPITRE XXI
LE SOUS
(fi•n-IO jours
11'
après le l)remier moue'"'"ar de Si di Ahmed ou Moussa
~vr ), mouggar d'Asrir (Zouafit), durée 3 jours;
tl
8
~ours après, El-Q~.:abi (Aït Lahcen).
8 Jours
. apr·,es, (•.
L~l
El- Gl wz1. (.G-, ou l'mun
. ).
8
L;~urs «près, deuxième mouggar d'Asrir (Zouafit).
.s mouggar <l{' Chtouka sont :
8
S1'di• Jours
1 après le premier - IIIOll ee o·o·ar de Si di Amed ou Moussa
·der (.\ït Amr)
:~ours après, Si~i Saïd ou l\Iessaoud (.Aït Milk).
J.ours après, Aoukhrib (Art hou Lefàa).
8
~ours après, Allal (Aït Amira).
8
~ours après, l\ledPrsa (Art lzza ).
8
J.ours après, Si di Bi hi (Art .\mira).
8
8
~ours après, Sidi Abdallah ou Brahim. (Aït Oued Rinn).
S•d•
.J~urs après. Sidi Bou Shah \Ida ou Gouaran).
Mezar·a trOis
. nwugg·ars :
Le pr .
M emter a lieu 8 jours avant celui de Sidi Ahmed ou
. oLussa, le deuxième lundi de mars.
Shah.e deu XIen1e
··' · 8 jours après le mouggar <l e S'd'
a heu 1 1
b ou
Le troi ·· · . . .
de S'd' steme a heu en automne, tl coïnctde avec le mougg·ar
l'es~ ?ou Abdclli (Aït Brahim); ce sont les deux ~ernièrcsfoi
1
8.e 1année .
tn.o Jours après le deuxième mougg·ar de Sidi Mezar a lieu le
Ugg~r de Sidi Mohammed Chcchaoui (Art B~kkou).
.\li Ctt:liH DE L ATL.\S
(h;ED Sors
TIF~OUT
Tassoult,
;\ssai'P{-l' 1mdl ah 1,
.\m•mid,
TnlamitPI't.
:a
530
l'irwksif.
Taouarsout,
Zaouia Agdz (Igourram).
lchakoukPn,
Ider~o;<m,
Assoul,
~\lk ('l'a k'
Taàrat,
Aït Ajarlan
lcr~"l.;·natcn,
Ta hia, chikh l\Ioulcy Aomar, chérif
d'Ait Brahim,
Tazelin,
Agdz Ait Himmi,
Tagadirt Aït Hamed ou Hammou,
Assaoun,
lounzioun Aoufour.
'foug cl-Kbit·,
Questan,
lhiehichnn,
Assl-!·oun,
Tinmckoul,
Almid,
Aït Hmid Tasst>drent, chikh llamerl d'Id el~
Qaïcl.
Souari,
Aguerd,
Tarzout,
Imi n'Tamgout,
Aoulouz.
L'oued Tifnout re11oit de nombreux affluents dont les pluS
importants sont l'oued lzgum· ct l'ouc1l lgrcns1laten qui se jet--
tent un peu avant le confluent 1lc l'oued Zagmouzen.
Oued lzguer. - Sort elu DjPheL\ntar et arrose :
Antar.
Ouaouzouggert.
Anammer,
Taouielt, zaouia ef"toptbeau de Sidi Ali ou Mhend.
Timitel' (1 ).
Inmeghzen.
Id ou Amghar.
lgourzan.
Tagadirt n'.Aït el-Haz.
Amazzer.
Mensour.
Tiski.
lgourdan.
Talmoudat.
Tisgui n'Aït Mouqqer.
Tamezzerst, zaouia et mellah.
BouT"lZl.·
Anrouz.
Id el-Hassen ou Ali.
Assaka.
Ara ben.
Tagriuualt.
Igoumran.
Aït Ouzaqar.
AïtTebeda.
Tagherhant
~r
A'it Ifeo-hd
1:) ,
Chikh Si Mohammed Abdallah.
" Ial. Oued Achakchki tl'averse Zgounder chez les Ai:t Ifri où
set '
rouve une grotte célèbre (2).
A0 Ul1ouz chtkh lhobhan mellah.
Oued lgremsdaten. _ P;end sa source à .\gaouz et arrose :
Agaouz.
hni n'Tineskis.
Tirezza. .
Agadir nlgremsdaten.
Agouni.
d Tamanert, tombeau du rabbin Rebbi Israël enterré avec sept
. disciPl es, pe. l ermage
e ses
TIghirt.
. ce,l,e Jwe.
Ou~Eï:\
RHALA (lrhal).
Les Rhala sont divisés cu six seds.
HNotahle.ç.-
. Qaïd El-Arbi Derdouri. - Chîkh Mohammed ou
assm. - Chikb Hommad n'aït lehon. Chikh abd er-Rahman
d'Aït El-Kias.- ~Iouley Bihman n'Aït ou Berri.
Medjcrdin 30 feux.
Aït Salah 60
Tinzl'rt Imnach 40
Douterga 30
Aït MPrrach 40
1 Douat• Cheurfa 30
Aït Bou MPssaoud (mellah 1lf' 15mai-
sons) 40 feux.
Aït Yahia 50 -
Douar ouM Haha
Ida ou Zaouict Sidi Ali ou .\lansour (march{~
Kaïs (1) cl'El-Jcmaâ) {zaouia dl's Oulad BPn
~acPr) 60
TakPrzmi 30
Aït ou Lahrech 10
.\ït Chelloud 15
TachPdirt 10
Ali cot:Uil m: 1. ATLAS
Tazouknit 20 feUX·
A.ït El-Hadj 15
Talat 30
Tamzaguet 40
El-Aïn
Zaouiet Si di Ahmed ou Yaqoub 15
Tiniguet 40
Aït Boulidjour .10
Aït Ouachou 40
Taghezrit 15 felll·
Tameldou 20
Azazi 20
Taghlaniet
Aït Ali 40
Tagadirt 20
Stara 15
Tagadirt n'Oudiz 15 feUX·
Bourogh (qoubba ·de Sidi Bourezg) 30
Ida Outift (marché d'Et-Tnin) 40
Aït Salah 30
Ameghli (mellah de 30 maisons) 40 -
Amari
Tahala Taourirt (marché d'el-Arba et de El-
Rad
Aït Ben Saadi (demeure du Mezouar
des Cheurfa, Mouley Ismaël ben
Nacer) 20
Aourir 20 -
lmin Temgout 30 -
Ida ou Goummad 40 fe~·-
Aït Hammou 50 -
Tigm Agadir n'Tafoukt 30 -
n'Talaght Taguenza 16 -
Tirghet 15 -
Aoumeslaghet 30 -
sant sud dn H~ut Atlas ; elle dépend du qaïd Ahida ould Oummeis; la prin·
ci pale localité en est Tigouga (chikh Abd er-Rahman ben el-Hassen); 8~:
marché est El-Jemàa Tagouzni ; sa zaouia de Mouley ldt·iss est située sur
Djebel Tlidis auprès d'une mine cie fet' réputée.
r.E sor~ 535
SENDAL.\ (lssendalPn)
Notahlt1s. - Akhillou; .\heoud; Si El-Hanafi ; Si Abd-el Ilal
MarchP. - El-Kh~mis zaouiet Sidi Salah.
Villages. - El-Feida ; Asdass; Aourir ; Adar ou Alll~n;
[ssil; lminl~od1zPr ; ,\mchtout ; .\mseg-t; dar Aheout; Tidzt.
Zaouia. - Sidi Salah.
Eau.T. - BPaucoup de sourc<'s.
Natm'f! du sol. - Montagn<'s.
Cult ltl'f'. - V crg·crs ct ct'~réal<'s. U
Limites. -Nord: Houara. -Est: Guettioua. -Sud: 1 a'
lt'TI. - Otwst: Titlsi.
i.E SOUS :>37
Reuseignements topoyl'flphiques :
D'El-Ff'ida ù Sidi Salah, 1;2. h.
D'El-Ff'ida à Amsegt, 1/2 h.
D'El-Ff'ida à .\sdass, 2 h.
D'El-Feida à Adar ou Aman. 1 h. 3jt.
D'El-FPidaà lssil,1 h. 1j2.
' D'El-Feida ù lmin I~·hzcr, 1 h.
D'El-Fcida à Amchtout, 3/4 h.
D'Asdass à Taroudant, 3 h.
lrAsdass ù Aourir, 1/2 h.
D'Asdass à Adar ou ~\man, 1 h.
De Aourir à Taroudant, 2 h. 1j2.
De lssil à Adar ou Aman, 1/2 h.
De lssil à Imin Ig·hzen, 3/4 h.
D'Amchtout à Amsegt, 1 h.
D'Amchtout à Dar Abeout, 1 h. 1j4.
De Dar Ahout à lm in lghzer, 1 h. 1/4.
/
CHAPITRE XXII •
QAIDAT DE MENABHA (Ras cl-Oued)
MENABHA
,
Le qaïd Ahida Ould Oummeis, qaïd des Menabha, cororoan~e
sur une partie de la vallôc supérieure de l'oued Sous depUJS
le confluent des Oueds Tifuout ct Zagmouzenjusqu'à Taroudant.
IJ habite chez les Oulad Ber-Rehim (Oulad Abba). Cette régio~
porte le nom de Ras el-Oued. Les tribus actuellement soutnl'
ses au qaïd des Mcnabha sont :
Menahha,
Aït lggas,
Rhala,
Haouara (en cc moment révolU~s, janvier 1905),
Aghren,
Mentaga,
Aït Semmeg,
lndaouzal.
La tribu des Menabha est divisée en six Seds (sixièrocs) .. té
Elle est administrée par le qaïd A.hida Ould Oummeis assiS
de son fils et kalifa El-Hadj Hammed. d
6
NotaiJles. - Chikh Ould Bari (Aït Jomit); Chikh MohaJillll
cl-Hadj Saïd (Oulad Abdallah), Moulzirek (Oulad Ziad.
Aït Ben Nehar 30 feu$·
MenaLha
Oulad
Ait El-Flis
Djaafra
25 -
60
20
--
Abdallah Oulad Mohammed
Oulad Ziad
.Aït En-Nafoukh (mellah
100 -
QAIDAT DE MENABHA 539
de 20 maisons) (mar-
ché d'Et-Tnin) 30 feux.
Oulad Aïssa 60
Aït Azerloual 20
Oulad 40
Aït Dahman
Abdallah 50
Oulad Malek
Zaouict ben Abbou 30
Agouidir Abbou 20
Zaouiet Sidi Bou Bker 60
Agadir Remel 30 feux.
10
~ El-Heri
Agadir El-Amr 100
El-Mckhatir 60
1
Hezaguena 50
lgli 30
Assakra
Fouzara 30
Oulad Aouidat 50
Menabha Zaouict Nedjouâ 30
Zaouiet El-Khorta 20
Chama 60 feux.
1 Ait Mellouk
Dir
40
50
Dir , Oulad Amar hen Ali 30
t Agadir Bou Chhab 15
Zaouia 20
\ Agdal 30
( Douar Lahcen ou Bour-
him 20 feux.
Ah el ed-Draâ (mellah de
30 maisons) 30
Tamazt Douar El-Qoudia 40
El-Kraker 30
Ahcl Zaouiet Sidi Ayad 40
\ Aït Youb 70
Aïn Achaâoui 20
510 Al Cot:t;ll IlE L ATJ,A!-0
.\YT ZoL:LIT
AïT IGGAS
llAOUARA
( irantle tri hu tlivist'Je e11 deux pat•ties st,parèes par l'oued SoUS::
Oulad Saïd. au ~ord: ~aaïm au Sud.
Bouria ao feUS
Boudhar (marehé d'El-.\rha) 50
1 Uulad Sg·hir· 60
Amres 15
Zaouiet El-Baat·ir 20
Uula(lSaïd Bou llsira 15
Douar Aïssa 20
~ouadji 60
Oulad Bmhim
El-Uouida
Kchachda
60
30
25
--
IJAIDAT IlE ME:\AllHA 3.15
ARGHEN
AïT SElUIEG
INDOUZAL
Zaouiet el-Amnn.
AkPchtim Tahtani 60
15
--
---
Tazioukt
A k<>ehtim Che hi ka 30 );
qaïd Aluncd Akcchtim Fouqani 30
'i;·~
ould MalPk
--
lmaoun 20 '
lgoudar n'Tatlet 60 -~
.;
TachPrifPt · 70 :J!
.~
,·~
·~~
IJAIDAT 'm: 11E~AHHA
.\~·adit· ZPIIa~<l 10
I~·hit· Tahtani 15
I.~·hit· Fou<pllli 20
Akechtim
TafPllount 50
<(a"iù AhmPd
:\(aout 15
ould ~lalek
Ta t'raout 40
TanH'l'"'Otdt
1':1 • 10
15
Tam~TPt ech-Cheurfa
Tasso um t 20
Tirg·uet 100
! lhchach 30
1
( lguendaz 20
10
Tirguet ' Zaouiet Sidi Saïti
Qaid Sa·1·d fre. re Aït El-Hadj 15
du qaïd Ah- / lgui u'El-Feïd
30
25
Dled ould .:\la- \ Douar Cheurfa
lek 1 Aït ~1ohammed
Zaouict Sidi Abdallah ou el-
15
Hassen 20
\ Imi n'El-Had 5
· Tidnas 30
E
C aux · - C'tl ernes, sources ct oued Sous.
. ·'· - C,erea
V:ulture·· , 1es, o1tners,
. . vergers, aman d'ters.
r ozes de comnntnication. - Route de Tatta à Merrakech et
oute de Taroudant à Drà.
CH.\PITRE XXIII
•• OULAD YAHIA
(t) Ces 1litl'ércutcs localités sont gi·oupées par l'un 1le nos informateurs
de la façon suivantr :
Tlèta Oulad Hallouf, . . bell
Oulad Messaoud (Chikh El-Hadj Ah
Ho mad, Zaouia Si di Aï ad, 80 feux),
Oulad EI-IIallouf Agadir Tolba, . 'Ail
Zidania, chllih F.l-Radj F.I-Arbi 11
Taouni,
Taguedrant.
1 Aït Jsbeïr (voisins 1l'Arazan),
Rgada,
Oulad Yahia
Oulad Jafei'.
700 chevaux,
Oulad Aai·I'a Aourlad, ut
i.OOO fusils
Serahna, ehikh Tabar n '.\ït !\!oqu~d~~~
Seïd Sid el-Hadj ben Yah1a, S1di
lli'ahim, d)
Timedouin (maison de l'ex-qafd Saf •
r Aïl Afaïr,
~ Oulad Mehad, 0
ui ·
:\lon t ag nards. El-Bhm·a, Seïd Sirli Ahmed El-Bhai'll ' .
Tanzart,
? Oularl (ou Aït) Amrr. ·
•
OCLA!J YAIH.'I.
•
554 AU COEIJR DE L'ATLAS '
MESGUINA
TRIBUS DE L'ANTI-ATLAS
_ l
L
lrgh,
Tirkatin,
Aït Mig·hat (.\leraït).
. e patron
sal1lte loc 1 des Halen est Sidi Ya<Iouh. On y vénère aussi une
.
a e nommee Tafeqert.
TAZALAKHT
SocKTANA (Sektana)
EuLa tribu de Souktana est sous l'autorité du qa:td de Goundâti.
e a ~our ennemis les Zenaga, Ounzin, les .A:it.Hemid.
5n8 At; COEUR DE L ATLAS
Annam er 10
Agounnifad 4,0
Taguenafa 20
Tidnas 1;)
Makhfan 25 '
.va/ure du sol. - Plnine et monta~-;·ul'.
Eaux. - Som·cp Pt l'ivièrP de Souk ta ua.
Culture. - OliviN·s, dattiers, lègumcs, et)rl~all's. ..
Déboudé. - Taroudaut. file!Î
Voie de r:omrnunù:ation. - Route de Taroudant au Ta . •
Limites. - Nord : Iouzioun. - Est : Ounzin. - Sud . <~
'·"'1
Hem id. - Ouest : Zenaga.
TRIIILjS DE I:ANTI-ATL.\S 559
llenseignenu•nfs topo_qraphiques :
Be Taourirt El-llad ù Et-Tl<\ta, 1 h.
IJe Taourirt El-Had ù Amaïn. 2 h.
De Taouri1·t El-Had ù Tidnas, 1 h.
D'Et-Tl&ta ù Amaïn, l h.
D'Et- TlPta à Timp;uilet, 1/2 h.
D'A.ït Tel ha ù Timg·uilet, 1 h.
D'.\ït Telha <L Ti<h~as, 2 h. 1;2.
D'Aït Telha à hn;.:·oun, 1 h.
D'Aouzet ù Img·oun, 1 h.
D'.\ouzet à Taguergoust, :~ h.
De Tabia n'Boro à Tat:'UPI'g·oust, 1/4 h.
De Tabia n'Boro ù Tazoult, 1/i h.
De lg·riz ù Tazoult, 1 j 4 h. .
De lg·riz à l~llil No~·ho, 1 j 1 h.
De Tag·uf'jdid ù I~dlil ~o.g·ho, 1/2 h.
De Tagw•jdid ù IhoukarPn, 2 h. lj2.
De :\Iakhfamau ù Iboukar<•n, 1/4 h.
De )[akhfaman ù Imgoun, 1 h.
De Aït Yahia à .\maïn, 1 h. 1j2.
De Aït Yahia ù hng·oun, 5 h.
De Ait Ya hia it lnt<:oun, ;) h.
De Aït Yahia ù .\nnamel', 8 h.
D'Imgoun ù lntaoun, 1/i h. '
D' lntn·o
e un a· "\ nnamer, 'l• l1.
De Tagu!'nafa ù Agounnifad, 1/1 h.
De Taguenafa à Tidnas, 1 h.
AïT HEMID
Les .\ït Hemid payent la dehiha aux Oulad JelLtl et aux Ida ou
Blal. Ils ont pour ennemis Ounzin et Souktana. .
Notable~· · - 1\l
;, o h amnte(l n ·.-H
\ .. t (')
... 11·kh (.de Ti rit) Si Ouakrm1
~Uld Abdallah ou Mhammed (à !min ou Assit'). Chikh Abd er-
•lahntan h T .
en aina
~~~: ' '
lniks sources.
15
El-.Mdinct sou l'ces.
:JO
Adrouli 10 puits.
Talnter~-a 10 puits.
lhlouclwn 15 puits.
Tinmaliz 30 sources.
Anzour (Dar hen Tabia). 10 som·ces.
L: n doum· des Oulad Jellal, les Ou lad el-llassen, caJDP'
aup1·ès d'Anzour.
Tisferouin 30 feux, puits .
.\.zmr 30 puits.
lzerzcr 15 sources. ·d
Zaouia. - Sidi hou .\.ïssa ou Sliman (houl(•s d'or). ~
Mohammed ~u Brahim: Sidi B.1:a~üm ou Ali I,Derqaoua), Dl~\~
dem d-Had,J ou hel Khed. S1dJ Mohammed ou Otman
AïT :\h:LLOUJ,
hu OU .\' WIF
Et-IJI,:OUJI
e t, de Tindouf à l\Icrrakech.
ftellsein ·
l) nements lopograpluques :
J
De Re kou à lligh, 1 h.
De Tissenassamin ù llig·h, 1 h.
lle Tissenassamin à ,\(jqH lg·hen, 2 h.
])e Serg·hina ii. Aqqn lren, 1/2 h.
De Serghina <'t Targ<mt, 1/1.
He Ida Oulstau à Ta1·g·ant, 1 h.
De Ida ·oulstan ù Tissekmoudin, 1/4 h.
He Aqqa lg-uiren à El-Qa~;het El-Djoua, 1 h.
De A(tqa lg·uiren à El-Kheneg·, 2 h.
De Tissekmoudin à (Ja«:hct El-Djoua, 2 h.
He Tghit ù El-Klwneg, 2 h.
De Tghit à .\qqan'A.ït Sidi, 1 h.
( De Tansida à Isscngaren, 1 h.
Oued Tlit ) D"Issengaren ù Zaouia de Sidi )lrri,
(Tansida) J. 2h.1j2.
\r hni n'Tlit.
De Tansida à A.qqa n' Aït Sidi, 1 h.
D'Agadir à ,\qqa n';\ït Sidi, 1 h.
D' A.g·adir à Aqqa Aït Ouiran, 1 /4 h.
De Zaouia Tassint à Aït Ouiran, 1/2 h.
De Zaouia Tassint à Taznout, 1 / 1 h.
De Beni .Moussi à Taznout, 1/2 h.
De Beni l\loussi à ~h·imima, 2 h. 1/2.
T.lNZIDA
CHTOUKA
QSIMA (Gsima)
........
................
569
IDA ou ~h.HAMMED
lDA OU l\hN:.OU
IDA ou (iol'ARAI'
.•
De Tag·adirt ù Tin IIPnllliOU, 1Î2·h.
J)p Tag-adirt ù lu Onaf'htonk, 1;2 ~t.
()p Tiu IIPntmou it ln Ou;;(·.hJouk,. 1/ i h.
He Tongm·an ù .\douar El-IJ<:ar, 3/4~1.
(1 .
-·.
Ile .\douar El-IJ<:at· ;/Tin El-Baz. 112 h. • 1 • !
.\ïT AmRA
I~ECHADEN
.\ïT IAZZA
InA oc BouziA
•\ïT BEKKO(j
AïT MtLEK
.\ïT h.Ol!t;AN
IKOU:\'K.\
AïT :\IoussA
IDA OU LTIT
l
Ida ou lAit Ida ou Ba kil.
Ida ou Gnersmoukt.
Elle a pour alliés les Aït Ammeln (A. Immel), et pour enne-
ntis les Aït Braïm, les Aït Rekka, les lmejjat.
InA ou Sn1LA.L
.' ....
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'
IMEJJ
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Igherm J
_:., .... ......... -'-- . ...
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HEMMÎN .f,YU' ' ,,
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AIT BOU IFFOULE
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Souqel·Tièt.'! /
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1
'•-·: AIT BOU IASSIN 1
'
lddrazel :
AÏT ABDALLAH\, f&del-Mdttm'L-'
···-·-;r·-·-·-·-~\,
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. .~ AIT BRAHIM '· }
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AiT HAMED
(J:tii.kmd,OacdHOllll} 1---·-·-,_!~!1-~JJJCHT '
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ûnzert
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AITMouss; ••• -•-t;, /
r:!~Ll ~·-·-··îiJ'A OU LOUGG;N'··-·-·-·-·····
Hur
TAZERO{jAL T
InA ou GmmsMOUKT
IDA ou BAKIL
AïT BARA
T
l~znit-(;oulimin (Ou('d ~oun), .\.ssaka (Dra).
l .
Zntt-.\g·lou Inter).
Localités. - La ville de Tiznit est habitée par les fractions
suivantes:
et ti) lzan·tu
· stgm · cour t'1~ane td e 1a raeme
· .,.te en ·1·atHazu·t · h e'b raHJne
" « zoua, »
at·ube ·. . . .
•" IZlli, " lorni<JIIet').
,
;)92 .\L CliELI\ liE L ATLAS
Tiznit
AG LOU 1
Et-KIIENADIB
•\ïT AGI.OU
MASSA
Renseignements topographiques :
De Arbalou à Bouïhat n 'Aït Bou Taïeh, 3 h.
De .\rhalou à la Mer, 1/2 h.
De APhalou ;1 Tarzout n '.\It Bou LPfàa, t h.
De Arhalou il Ida ou Mont, 1/2 h. .
De Tassila (situé en face d'Ida ou ~fout) à la mer, 1 h. 1/4.
De lfentar à Ida ou l\lout, 1 h.
De lfentar il ~\fensou, 1 /2 h.
De JouaLer à Tassila, 1/2 h.
De Aït Lias à Jouaher, 3/4 h.
De Aït Lias à Touhouzar, 2 h.
De Aït Liasà Aouizem, 2 h. 1/2.
De Tass<'nnoumet à Afcnsou, 1/2 h.
De Tassenmounet à Aït ou Mribet, 2 h.
De Touhouzar à Aït ou Mrihet, 1/2 h.
De Touhouzar à Adouar Sidi Ali, 1 h.
De El-Gareh à Igouika. 1/2 h.
De El-Gareh à Aït ou Mribet, 1/2 h.
De El-Garf'h à Adouar Sidi Ali, 1 h.
De Anouiz<'m ù .\Hou l\lrihet, 1 h. 1/2.
LAKHSAS
AiT JERRAR
( 1) Les tri hus d'Aït llemman et d'Art Braiim se sont définitivement séparéeS
de J.nkhsas on nous en donne l'organisation suivante :
, Aïl fmi Owjni,
\ Tagounza .
.\ït Bt·aiim ( Talat n'Zeqqi,
.,. Bou Naaman,
Issil n'Demhalla,
Ail Bou Scksou,
(.ianvier 1908),
At; Loi; ti9!1
AIT BA AMRAN
.\H .\lousakna.
\ .\ït lssÎIIHllll',
Aït Ba Amrnu ~ \··t . 1
,. o_u 1•·
1
1
.\ït .\lt,
' Smahra.
EU<' Pst ft'<ldinnn(•p l'Il di'HX lPH' (lont l"nn pm·tn l<' nom d'AH
El-Khoms.
~\hel
SahPl,
Shouia,
.\ït Inzza,
Art Abd Allah,
Ait El-Khoms Aït ~[ousakna.
Aït lssimour,
Aït Youh,
\ .\ït .\li,
Smahra.
\ Aït Bou Bk er,
l Mesti,
\ lda ou Souggem.
d La confédération d' Aït Ba Am mn s'étend sur deux jomnées
e marche du l'lord au Sud (d'.\glou à Assaka). di'UX jours de
marche du ~ord-Otwst au Sud-Est (.\g-lou à (~oulimin), ct
Une demi-journée à une journée de l'Est à l'Ouest.
O Elle est, en majorité, composée d'adeptes de la confrérie des
uled ben Naceur (~aciriin). Les deux représentants les plus
V' '
~ne~és de cette confrt'•ri<' sont : Sidi Haml'd ou :\lejjoud dans
d' qhtla d'Aït Sahel, l't Sidi Mohammed Abaragh dans la qbila
li Au Bou Bker. Le produit des ziara est porté à Sidi El-
achmi heu Pl-Hadj Hnsscn, à Timeggilcht (Otwd Dra) .
.\ïT SAHI<.:I.
Ida ou lgedel.
lbidaden.
1
, Ouled Driss (Arabes).
Notables.- Cheïkh Haïssoun hen Aomar.
Statistique. - 600 feux, 20 chevaux.
M:aouias. - MedPrsa ~le Sid,i ?~~('l'Zë' et medersa de Sidi
hanuued ben Daoud; foqm :\acH'Hn.
SBOLIA (lshouia:l
AïT fAZZA
InA ou SouGGEAI
AïT ;\lovssA.K:"iA
SMAHRA
"\ïT JssUIOUll
. .
L tmtles.- .\. u "'01'<
'" 1. •\ ï t •\1 J< l •\Il a 11: a· l'E's.·t, _.\·t·t -.\h<l Allah
e t La kl IS<IS ; ali .--,111 1• •\"{t ,. Oll 1l : a l'f 1li<'S t .'lt•s·t'r
...: .l <'t .\'it )lotiJ
sakna.
Nature du sol. - Pa~·s de l'ollincs.
AÏT IL\. .UllU:\
.\ïT .\LI
. \ïT Youu
. ..
~
CIL\PITHE XXIX
OUED NOUN ,
1 1 1 1 . i !id .
Kounti Seddiq Brahim Ei-Kheitll\1°~
lllloulid Hnmmed El-Hachir Abd .\llah Abd El Qadcr EDiâdl -
(prisonnier à Mogador) 3
•
El-Habib fut le complice du major Spiclsbui'J clans l'alfail·~· cil' la 'fonrn
li nP. L1• qaïcl arfnp) cost llahman ; son lils lui suec·èclcra.
Hl3
.\ït Hiran,
\ Aït Bou Adi,
Aït Ahmcd < Aït Bou el-Arouab,
1 El-Herahir,
' lgherbiin.
El-Khenous,
Azouafit ~ Aït .Mahammo,
(Asrir,tj2Tirmert, Ahel Hin, .
· 1/2 Ouaroun) Amouazigh,
Alt Bella
Aït Ahmadou Ali·
Bel-Houilat El-Haratin,
(l/2 Ouaroun) El-Biod.
Aït ~Icssaoud Oulad Daoud.
(1/2 Tirmert),
Aït lassin,
(Ferket),
·(Guir)
Aït bou El-Achra.
CFOlfUiS des
OÇOUR DE L'OUED NOU
OI.JW NOUX
Tiliouin.
Chouit·al.
OutuitiJo;.
~laalJOuda.
Lchif'r (l'oued Dra).
Tiderguit (miel ; mine de sel).
Timatnous (Oued Dra).
El-Khencb Aït hou Meggout à 1/2 étape de Lehicr.
Zaouia.- El-Qçabi; Seïd Sidi Amer ou Amt•an.
Marché. - Mouggar d'El-Qçabi.
Limites. - Nord : Sbouia. - Est : Oued ~oun. - Sud :
Oued Dra (Hammada). -Ouest: La m<'r.
IMEJJAT (Merljat)
•\l'r AuliED
ÀZOUAFIT (Zouafit).
AiT MESSAOUD
.\ïT IASSIN
IFRAN (Ofran)
.
··;.
r...
ou
MAROCAIN
.
,
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.1
j
..\ l
.; ~
,; 1
1
1
t·
F
! ;.
OUED NOUN 619
I
Tankert (3.000 feux).
Timesguida ; El-Jemâa (500 feux) ; notable
l\Iohamrnerl ou Ali.
J La longueur de ce territoire est de 2 heures de marche. Les
Luifs sont nombreux, on les emplo~e même à faire la guerre.
aes Haratin y
forment une population ouvrière de plus de
·000 hommes.
lfran a pour ennemi traditionnel Imejjat.
CHAPITHE XXX
ÇMARA (1)
~
f.uil· (puits Pt ()c,'lll'),
Bani (q~m·).
1
c;aada.
f;andn,
ÇMARA 621
Selth :\t•;:uecl,
El-llemirliat.
BelianaL
Seguicl cl-llamra.
Route du Sahel Route du dé~ert
Meramit Zouilila.
Jrifia, ' ~laadra,
Krtb (sans cau), Aonkat·at.
El-Bir. ~lzimiza.
Ledjot~ad (dans I'Admr Sonltouf). Bou Ht·e~o:n••lt.
Oum ed-Doniat (mm·e qucl<llll'fois Laonrdj fsL•hldta l't salines •I'Idjil;
. sèche), point ll't'IIIÏnus de la eolonne de
Ttznig, .\lanritanie).
Lassak Bou Dridja.
F '
AOU~Jonl (<Ja~·ha et f'OI), .\lehiritat.
MOUdt (fO puib). Bou Alai!a f01·lc étape,
• ehaguin (qaçba). EI-Dhai'(Dhat·: dos; pm· opposition it.
Char (qaçba). la plaine situl-e au Not·d •[n'on
~tar, 35 k. de Fonm Joni, nomnu• L•l-Bathl•u: le venin•,)
-Dhar plateau, Chenguitti.
Chenguitti. (Co nt t·ait·enlt'ut à ecsreuseigtll'IIIenls,
le •·ol01wl (;onmud nous a appt·is
qu'il y avait 12 ,qapes sans eau de
Zcrnmour à ldjil).
Itinéraire de Tarfaia à Cmara :
Tarfaia (rade el boηdJ),
El-Haggoumia (bon puits), tO heures de mat•ehe.
Rassen (redirs, puits médioct·cs), t2 heures.
Çmara, 12 heures.
622 At; COt:UR lit: L'ATLAS
1
1
J
on donne le Hom <l'Arzarir, ct dont le chef actuel est Sidi
Mohammed El-Kounti, <JUi r<'si<lP à Ouadan.
Nous avons longtemps <Hlmis que cette clientèle du Chikh
n'avait aucune valeur militail'e. La brillante campagne du
colonel Gourau nous a prouvé <JUe les talamid de Ma 1-Arnin
étaient singulièrement braves et actifs. Le rezi par lequel ils ont
tenté· de couper la retraitP de notre colonne de .Mauritanie, sur-
prenant et tuant le eapitaine Bahelon, tournant le colonel
Gourau, et venant, jusqu'au Sud de Chenguitti, attaquer en plu-
sieurs points les chameaux de nos convois, est une opération
dont la hardiesse a fait l'admil'ation de leur vainqueur.
On peut affirmer' que sans l'intPrvention des talamid de Ma
1-Ainin l'Adrar ne nous aurait offert presqu'aucune résistance.
Le vieux Chikh tl pour lieutenants ses fils dont les plus connus
sont:
~aâma, futur détenteur de la Baraka, chargé des intérêts
spirituels dn la Zaouia; Ahmed el-Herba, chargé des rapports
~Vec le Sultan, <pti fut re<:u à Fez en grande pompe lors de
léchec de la dernière ambassade espagnole ; Chikh Hassan, qui
dirigea lPs op<'~rations <le l'Adrar en 1908; il y fut remplacé, en
1909, par son frère El-Oueli, àgé de 25 ans, le plus jeune des
fils de Ma 1-Arnin ; Lakhdaf a la g·estion des biens temporels, et
en particuliers des troupeaux.
On cite encore pm mi les amis du Cbikh : Ould el-Khadem,
Chikh d'Aouinet; Ould Hamed ou Salem, chef des Ait Iassin;
0 uld Bel Ard Cham, Dahman Ould Beirouk et ses neveux.
Le Chikh trouve encore appui chez les Rcgueihat et chez les
Oulad Delim, dont le chef est El-Hamoïm .
. Lors de mon derniPr voyage au Maroc le Chikh Ma .1-Arnin
avait de nombreux ennemis dans l'Oued Noun, le Sous et le
l'azeroualt. Le Tckna qui détenait l'hégémonie religieuse et
Pülitique se déclarait ouvertement hostile à son influence.
La situation s'Pst modifiée ; nos victoires dans l'Adrar ont
effrayé le vieux Chlkh qui s'est mis en route vers le Nord, vers
le Maroc, emmenant avec lui ses tentes et ses troupeaux. Aux
dernière; nouvelles il était à Tiznit, ville située au Nord du
l'azeroualt et qui fut le point terminus de mon itinéraire, en
624 .\U t:tt:t;R DE L ATLAS
·.- .._:--?··
-~
'-~.
CHAPITHE XXXI
et la dl me et de pousser tes sujets ù s'en aequitler 1(1 plus tt!t possible afin
que la souillure des p('•ch(~s soit (\t'•tach{w (IP il'urs livn•ts.
Que Dwu vous sanctili(• ~ Qu'Il soit satisfait de vous; qu'Il bénisse vos
récoltes et les prmluits de vos bestiaux !
Salut.
Le 7 Habi' II de l'année 1:1ll~ (Hégire).
L'enveloppe du document n" -1 porte l'adresse suivante :
Le qaïd Haddou ben Hossâien el-Houzidi.
DOCLl\IEi\T n• 4 (Traduction)
DOCUl\IENT n° 5 (Traduction).
d'Aït Bouzid et d' Aït Messat ; à vous tous le salut et la. miséricorde
divine.
Ensuite : ce que nous désirons de vous (que DiPu vous en récom-
pense!) c'est que vous veniez en aide à nos frères d'Aït Taguella et d' Aït
en-Neçf.
Tandis que nous croyions former avec vous un tout homogène, puisque
nous sommes du même Jeff, voici que nous apprenons maintenant que
nos frères d'Ait Taguella viennent d'être réduits par les Guettioua et que
Zenagui est en prison chez les Aït l\lhamed.
Quant à nous, nous ne leur avons encore rien dit. Nous nous explique-
rons avec eux lorsqu'ils dirigeront leurs regards vers nos demeures.
Cependant nous voudrions que tu fusses la cause du bien de tous, en
faisant ton possible pour rétablir la paix ; si non, tu nous donneras ton
avis sur l'issue de l'affaire.
Salut.
Çalah Aourâr
et l'assemblée d' Ahl (gens) de la Djem· a
(Dieu les rassure !)
DOCUMENT no 6 (Traduction).
BOCPMENT no 8 (Traduction)
mier rang et ne veulent point rester en arrière. Ils ne font cela que dans
un but : rt>mplir leur maison de gens, psalmodier bruyamment, offrir
à manger, se rendre populaire, recevoir des éloges, acqut'•rit· une supé-
riorité et s'emparer de ce qui se trouve entre IPs mains des gens, se
souciant peu de Dieu.
" Certes! nous appartenons à Dieu et c'est à Lui que nous revien-
drons. Jl
Du reste, la célébrité dans cette vie n'est qu'une disgrâce et l'âme l'Il
est cependaJtt entachée, tandis que la vie obscure est un bonheur et l'âme
ne la désire pas.
On dit aussi dans le mème sens : cc l'obscurité est une faveur qu'on
ne sollicite point, et la célébrité un malheur dont l'ame est satisfaite ,;
Et je loue, pom toi. Dieu en dehors de Qui il n'y a point de divinité,
d'avoir fait que tu n'aies pas étl• à la tète d'Aït Hdiddou en général et
surtout de Houssin Icheqqer d Ali Krou et de Tah~is. Car (Dieu merci)
avant que le raisin soit mùr, ils en ont fait du raisin sec. Mais ils n'~n }'\•
ont rien obtenu. De mème Qarfoùn, S'id de Taddart et leurs semblabl~s.
Ils n'ont trouvé aucune aide pour leur entreprise et ne cessent d'être
enchalnés comme nous par les liens des passions et ils ne sont occupés
que de leurs propres intérêts. Ils n'ont à faire qu'aux enfants et aux
femmes et se détournent des hommes vertueux.
Parler encore d'eux serait trop long. ,
Prends courage, rejette loin de toi leurs paroles et (( laisse-les se ·,~
divertit· dans leurs divagations ». Dis : Allah ! et tu découvriras le mer·
1,
veilleux qui te sépare de Dieu et de ton Cheikh. Répète ce nom
d'Allah jusqu'à ce que tu atteignes, par la Puissance de Dieu, ton but .. l
N'aie d'égards que pour le Cheikh, dans toute entreprise et en toutes cir· ·
constances. Si par son intermédiaire tu as obtenu quelque grâce, attri-.
bue-la à Dieu.
Eux, au contraire, demandent à leur Cheikh des faveurs et s'ils
obtiennent quelque chose ils oublient d'en louer Dieu.
Salut.
Ecrit rapidement, au milieu de l'agitation où se trouve mon esprit, 3
cause des nombreux troubles qui se sont abattus sur ce pays, épreuves
infligées par Dieu à ses serviteurs.
A la date de 18 Safar de l'année t3t 9.
Votre petit chien.
Ali ben el-Mekki (Que Dieu arrange son affaire et la facilite!)
Fac-similé du document no 11
1 ~,
.,
.-.-
DOCli)IENTS 631
DOCt:l\IENT n° H ('l'radur.tion)
DOCŒIENT no 10 (Traduction)
DOCUMENT no t 1 (Traduction)
Louange à Dieu!
De la part d'Ould Cheikh Hamou Zenagui à Asdeif, au voyageur
Ahmed ben .Amjahd.
Après les salutations d'usage,
Je vous serais obligé de nous faire la faveur de répondre à nos trois
lettres qui sont demeurées absolument sans réponse. Faites-nous savoir
ce qui est résulté au sujet des quatre fusils à cartouches dont vous aviez
parlé chez le qaïd l\ladani à Tellouat. Ecrivez-nous par l'intermédiaire
du Consul français de Saffi où nous sommes, pour tout ce que vow;
jugerez bon de nous envoyer quP CP soient des fusils ou de l'argent. Le
Consul nous remettra cela. Quant aux affaires que vous avez laissées che:~.
Oulad ben Tabia à Anzour, si vous le désirez, je pourrai les racheter à
ses gens, car ben Tabia est mort et il ne reste que ses frères. Ceux-ci
m'ont dit : « Si tu désires tes objets, il faut nous donner cent réaux.
Ecrivez ce que vous jugerez convenable, mais faites-nous le plaisir de
répondre à notre amabilité vis à-vis de vous par l'envoi de ce que vous
nous avez promis.
Salut 8 redjeb 1:~24.
Signé: Oulad Cheikh Hamou Zenagui d'Asdeifà Saffi.
Louanges à Dieu.
Au chrétien Ahmed ben Amjahd, Barez (Paris). Après le Salut.
Au re<:u de la présente ne concevez aucun doute et ne nous négligez
Point car nous vous avons envové trois lettres avant celle-ci, de la ville
de Djedida par le ronsul Brido: Aucune réponse n'y a été faite. Nous
som nies en ee moment à Saffi attendant un mot de vous.
fi34
Ensuite, cher ami, nous désirons les deux fusils Chassepot que vous
nous avez promis. Si vous le pouvez envoyez-les, sinon prévenez-nous ou
envoyez-nous ce qui vous plaira, en fait d'argent pour que nous rentrions
dans notre pays du Sous. Vous savez que nous avions un pacte; nous
avions convenu de fuir avec vous dans notre pays, mais nous n'avons pas
exécuté la promesse. Nous avons appris que vous aviez décidé de partir
de chez ben 'l'abia à .Anzour. Nous vous avons conduit chez nous à Azdeif
et vous avez séjourné dans nos demeures tant que Dieu a voulu; puis
nous vous avons accompagné à Tellouat, chez le qaïd qui vous a installé
à la Koubba. Yous m'avez dit : « Tu recevras ces fusils par l'intermé~
dia ire du qaid >> • .Je n'ai rien reçu. Vous m'avez dit : ((.Je te les enverrai
chez toi>> . .Je vous en remercie. Si vous m'envoyez quelque chose, faites-le
passer par les mains du Consul à Safti. Nous désirerions une bouteille
pleine de « poison » car la bouteille que vous nous avez donnée n'en
contenait pas Salut de la part de votr~ ami Cheikh Hamou et son fils
Cheikh Abderrahrnan et tous leurs enfants grands et petits . .Je suis à
Saffi où j'attends votre réponse. Si vous avez envoyé quelque chose par le
Consul Brido dites-le moi.
Si VOU8 désirez « les affaires qui vous restent » et qui se trouvent entre
les mains de Ben Tabia, envoyez de l'argPnt pour les retirer, sinon elles
resteront là. Salut.
Ge documetJt a été é~ril et sigtJé par Si Ali Ambaoucb
DOCUMENT no 13 (traduction) lui mtlme. JI explique I'orogra11bie de la région d'Arbala
(Voir: Premiére partie, page 591 ,
La rivière, dite Oued Oum ar-Habî' (Oum er-Hebia), coule vers J'Ouest, dans le sens de cette flèche.
~ J
En amont de cette l'ivière se trouve la ville de Kayt .\hmad ou .\ït .\hnlild, dc•ux orthograplws !\gaiement corredes du
même nom. A Kayt Ahmad (ou Aït Ahmad) se trouve le mausolée du saint ve1·tueux Sidi Yot'tsouf, c'est une ,·ille remplie du
mérite de la lecture du 'ilrn (sciences) et du Qoran
Plus loin, se trouve la ville de Chaqran. C'est lit que se trouve le m;wsolt\!~ de ~idi .\li Amahoach; et aussi sa post(·rité.
Au delà de Chaqran, on rencontre Aït lçlu\q. C:'est lit que se trouve la Zaouia de la confrérie de Bekriya, ainsi que le~
Ouleds Sidi Sa'td et Sidi Ya'qoùb, l'un des trois chérifs, qui sont frères. 1::'
0
Au delit de Aït lçhi\q, se trouve :\ït Oum Fakht. ~
~
l:\1:
Au delà de Aït Ayrà se trouve Aït S;dd. :"l
'-"!
>-!
'fJ
L'Oued l\llouya coule vers l'Est; c'est le plus rapproché cles Oueds du cùlé cie la montagne. JI coule dans œ sens :
e ~
L'Oued Al-lbttd (EI-.\bîd) coule vers J'Ouest, dans le sens de la flèc:he c~i-dc::;sous, jusqu'iL cc cp1'il se renwnti·e avec l'Oued
Uum-ar·Habf.
~ ~
--------------------------------- -------------------------------
Louan,qe à Allah.
Dcseriplion cl'une partie de la rt'•gion rll' lljl'bel .\ilam. 0)
Approuvé pa1·: ~
c.r.
(Signature de Si .\li Amhrouch.)
TROISIEME PARTIE
CHAPITHE PHE)IIEH
OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES
~OTE
))
,,
+ 3 ;;
- 0 ti
5 ))
+ 2a .\lharouq 21 ' -- 0 3
Tamchegdan . Taourirt 22
9 + 20 ))
+2 9
Art llihleft. 10 ))
+ 12 Timgui~sint 2a )} -06
Mejmoua :W Agmour 24 -2 4
)) + 2 ;;
Tounfit. .
T . . -z7 -65 Aqqa lren . 25 )) - l 9
s:U'hant . . 30 ))
+14 IJir 27 )) -50
tdi Mohammed 31 +12
;\logador.
l'" "
17 )) (2
20 )) (:!
")) )) 1
)) ) ! ))
1.0
3.4
))
))
+680
+" 61
du W déc. au 20 dé!'. )) 4,4 )) +oH
Menakeeh ~ 30 !léc. (1 série ) ~ +3-"
1,7 ))
.· ter janv. (2 » )
~ 12 )) (2 )) ) 1 )) 1.1 + t87
13 )) (2 )) ) )
Tamgrout. 0
21 )) (2 » ~~ )) 2,9 »
sisli) Les coordonnées données pour l\logador ont élè modifiées duns lu con·
ance des Temps de t909 :
~ Latitude Longitude
ê~:ador · . .[C. T. 1905[31 "30'30"NI12°3' 440j0h.i8mU•91 Lieut.Arlett.
s~latanglais c T.t909 31 3015 N 12 6440 0.18 26 9 Lieut.Al'lett.Dyé,09
41
642 AU CŒUR IlE L'ATLAS
Ces valeurs sont un peu plus fortes que celles trouvées pré~
cédenunent par les dMPrminations de la marche dans les loca~
l 1't'es ou· l' on a sc.JOUI'IW
'· ' t na
' ; l' ecar. ' rtcn
· d' anorma l c.t l' on peut
admettre que la marche du chronomètre n° 98 a été constante.
Nous adopterons pour calculer les long-itudes des localités où
l'état du chronomètre a été détPrminé, la valeur de la marche
déduite des diffèl'ences de longitude Mogador-Tamgrout en fai--
sant ainsi portPr la différeuce sur le plus grand espace du tempS·
Les r(•sultats sont consig-nés dans un tableau ci-annexé dans
lequel les longitudes sont rapportées au méridien de Paris.
La v;[leur de la mal'chc diui'IIe du chronomètre sur laquelle
reposent eps longitudes a ·~tè adoptée sans aucun souci de
chercher it ohtenir une concordance avec les travaux cartogra~
phîques antérieurs. On s'est guidé uniquement sur les considé:
rations exposées ci-dessus qui paraissent peu critiquables. Aussl ·
l' ensPmhlf' des résultats constitue-t-il un document original
ORSERYATIONS ASTRONO)!JQUES ti43
qu '1
1
sera impossihlP <If' n(~ti1i;.:m· dans lf's tm vaux ult1~I·icurs sm·
la réo·l·(
e >Il pan·out'Uf'.
Certes l'on pPtd I'f'!-!'l'f'tt(•J' qtH' les chronoml>tJ·es aiPnt Pli 1111
ari·èt -' -"\dl lallllla, <JlW l' <'Xp l Ol'idPIII' Il ·ait
. . «" l<'l · Jlll l'CCOII}lf'l' Une
fois: ''tU IIHlinS
. . "1 . . ] 1.
SOli tJ·aJPt, IJU 1 Il ad Jlll 0 JSPI'\1'1' 1 illlh'PS 0{;1.'11 -
l
tahons afin de multipliPr les nitéJ·iuni d'Pxaetitude (le l'PBSPmhlP
, re' ·~~ult n t s; HlillS
des · l' on ne saur;ut · assez ms1s
· · t er sur cc f';ut · IJUC
l occultation ohsPrVI~C à Aït Ikhleft comporte une correction
presque CP !'taine de 5 minutes ~Tüce à laquP llP on obtient une
Vérifi · ..
cahon excellente.
On ne peut doue avancer <JUf' lPs lougitudes pr(~sentées l'l~sul-
tent d' .
une hypothèse sans controle. Pour en contester les nom-
~res il faudrait pouvoir prouver fJUe lPs coordonnées admises
JUsqu'à ce jour pour divers points dP l'itinéraire proviennent de
tdonnée s P1us certanws, · · 1es e'l emen
et, sur ce p01nt, · t s d e d'1scusswn
·
~nt .défaut. Il y a lieu plu tot de s'étonner qu'un observateur
.redutt a·· se cacher soigneusement 1orsqu ··1 · 't usage (l e ses
1 f msm
Ain el-Hadjar.
Le ~7 novembrf' !904.
B = 750 mm. a=+ 130 E=+ .'15"
Chronomètre n• 98 Hauteurs de « Orion (à l'Est)
i0h.~1 m.59s.O 77o 7' 0"
!6 ..1 ~ 79 4 30
3t ~ • Si i~ 10
38 6 4 83 37 50
Correction du chronomètre=- t2 m. 50 11. !.
Le 30 novembre 1904.
B == 753 mm . .i Il=+ 1f0 E =+55''
Le 3 décemb1•e 1904 .
•B = 757mm. 0 = + !3° TIH:orlolite Ladert•ièrr
646 Al; i'ŒOR n: L ATLAS
DÉCLINAISON MAGNÉTIQUE
Le 4 décembre 1904.
B = 758mm. 0= + 150 E =+55''
El-Adhamma
(Dai' Babba).
Le 10 decembre 1904.
n= 753mm. e= + 16° E = 0"
Chronomètre n• 98 Hauteurs de a Cocher (à l'Est)
7h.26m. 25s. 2 70°51'10"
31 48 4 72 42 40
39 54 6 75 27 40
44 52 2 77 10 45 j.
COtTcclion du chronomètre = - 12 m. 3i s.
ORSEfiVATIONS .\~TRO:>~OmQI:ES fi fi
Le 14 decembre t904.
Le 15 decembre 1904.
Mogador
(Terrasse de l'hôtel Jacquety).
Le 16 décembre 1904.
Le 17 décembre 1904
Le 20 décembre 1904.
Chronomètre n• 98
14h}\2m.52s.(i .
Lon~ihule = 0 h. 48 m. 26 s. 0 = 12° 6' 30'' Ouest.
Chronomètre n' 98 Hauteurs de E gd• Ourse (à l'Est)
15h. 3m.55s.O 89048'20"
6 3 0 90 22 10
8 14 2 90 59 40
9 ::J2 3 91 19 40
12 21 0 92 6 20
14 23 2 92 38 30
Correction du c:hronomèh·c =+
8 m. i3 s. 0.
650 AU Cct:UR HE J./ATLAS
Marrakech
(Bab Rmat)
Le 30 décembre 1904.
Sidi Rehal
Le 3 Janvier 1905.
B=704mm. 0=+6· E=+5"
Chronomètre n• 98 Hauteurs de Sirius (à l'Est)
9h.54m.50s.4 92"49'10"
58 42 4 94 12 25
10 1 1 6 95 5 10
3 12 0 95 53 40
6 8 0 96 56 30
Correction •lu clu·onomètre = + 18 m . .Us. 3.
Chronomètre n• 98 Hauteurs de i Andromède (à l'Ouest)
10h.23m. 8s.6 92°17'30"
33 34 2 88 59 20
41 0 2 86 13 10
44 33 0 84 54 10
47 38 4 83 45 20
Correction du chronomètre = + t8 m. 40 s. 9.
Chronomètre no 98 Hauteurs de la polaire
10h.5:hn.23s. 6409' 30"
56 58 64 6 50
Latitude =
3t• 38. 29".
Demnat
Le 5 Janvier 1905.
B::: 690 mm. 5 6=+6o E = + 1'40''
Chronomètre n• 98 Hauteurs de Régulus (à l'Est)
Hh.47m.25s.2 90•48'20"
56 49 0 94 37 40
12 2 0 2 96 47 15
5 f6 2 98 2 10
7 21 4 98 56 25
Correction du chronomètre=+ 20 m. 47 s. 4.
Le 7 janviel' 1905.
B = 704 mm. () =+ 7• t: =+t' 30''
Chronomètre n• 98 Hauteurs de la polaire
9h.39m.17s.6 6a 0 3' o··
49 55 8 64 56 0
53· 53 2 64 53 50
Latitude= 31° 50. 5'' ·
Le 8 Janvier 1905.
B = 680mm. 6 = + 4° E = +f' 0"
Chronomètre n• 98 Hauteurs de ~ Andromède (à J'Ouest)
9h.24m.51 s . .2 83"57'50~
29 43 2 82 3 30
33 H 2 80 40 40
36 47 8 79 14 30
40 7 4 77 54.30
COITection rlu chronoi:nèh·e = +
21 m. 32 s. O.
Tamchegdan
Le 9 janvier -1905.
B = 675 mm. 5 e= + 4• E = + 30''
Chronomètre no 98 Hauteurs de Procyon (à l'Est)
8h.22m.49s.8 66°55' 10''
26 9 8 68 15 50
34 27 0 71 40 0
38 29 " 73 1.7 10
u 23 " 74 20 10
Cot·rection du cht·onornètre =+ 21 m. 57 s. 9.
Le H janvier 1905.
Axt Boulman
Le 18 janvie1· 1905.
Aferda
(Aïl Abdi)
Le 19 Janvie1· 1905.
Arbala
Le 22 janvier 190ti.
Taouenza
(Aït Aïssa)
Le 23 janvier 1905.
Mejmoua
Le 26 janvie1· 1905.
Tounfit
Le 27 janvier 1907.
116811
Chronomètre n• 98 Hauteurs de "' Andromède (à 1'0
6h.3Sm.40s.4 go• o·5o"
7 10 24 0 76 51 20
13 24 4 75 35 0
16 1 6 74 31 20
17 ;)9 6 73 43 20
21 40 0 72 14 0 9
5
Corrcclion du chronomètre=+ 29 m. 27 • •
Tagoudit
Le 28 janvier 1905.
Aït Hattab
Le 29 janvier 1905.
Taribant
Le 30 janvier 1900.
Le 31 janvier 1905.
Semgat
(Aï! Merrad)
Tadirouat
Le 2 février 1905.
B = 674 mm.;) 6 =+go E = + 30''
Chronomètre n• !!8 Hauteurs de la polaire
8h. 9m.38s.2 64°47' 10''
13 55 8 .u 50
19 58 0 41 30
Latitude= 3t• .18' 29' .
Zaouia el-Haouari
Le 3 février 1905.
,,
B = 683 mm. 8 = + 1f0 E= 0
El-Khorbet el-Khd1m
Le 5 février 1905.
Le 6 février 1905.
Tiguelma
Le 7 février 1905.
Tarbelt
Le 9 février 1905.
B = 696mm. E = + 40"
Chronomètre n• 98 Hauteurs de Régulus (à J'Est)
!Oh.15m.26s.2 113"36'30"
18 45 6 114 53 50
22 12 8 H6 11 20t
24 31 8 117 5 0 0
Correction du chronomètre = +
30 m. 4 s. ·
Mguerba
Le 11 février 1905.
B :::: 70~ mm. E = + 10''
Chronomètre n• 98 Hauteurs de la polaire
1 h.56m.5!s.6 t.~so22· o··
~ f ':!7 0 ~010
4 'i4 2 19 40
L11tiludP =
3Qo U' ;;o··.
Chronomt'ltre n• 98 Hauteurs de Procyon
':!h.Hm.46s.O -U 0 56' 40"
15 46 8 43 u 0
20 13 4 41 2{ 50
Correction du chronomètre = + 29 m. 9 s.
Tamgrout
(Zaouïa ben Naçer).
Le t2 (év1•ier 190!'j,
B:::::: 702 mm. 5 0 = + {40 E = + 40"
Chronomètre n• 98 Hauteurs de la polaire
7h.f4m.40s.8 6fo50' 0"
20 12 2 61 48 10
24 39 0 61 45 20
Latitude = 30" Hi' 23".
Chronomètre n• 98 Hauteurs de ~ Andromède (à l'Ouest)
7h.37 m. 28s. 2 67046'!0"
41 38 4 66 6 20
45 25 0 64 38 20
49 7 4 63 u 30
52 20 6 61 55 20
Cort·ection du chronomètre =+
29 m. 5 s. 9.
Le 13 février 1905.
Chronomètre n• 98
9h.7m.N7s.2
Longitude= 0 h. 32 m. 26 s. 1 = s• 6' 31" Ouest.
Chronomètre n• 98 Hauteurs de la polaire
9h.19jm. 45s. 2 60•33' 5"
2-1 u " 31 30
30 49 6 26 56 ..
Latitude = 30° 15' tJ '
Chronomètre n• 98
7h. 9m.52s.2 t
Longitude = 0 h. 32 m. 22 s. 0 = go 5' 30" oues '
Chronomètre n• 98 Hauteurs de la polaire
7h.28m.38s . .2 610 39' 0"
31 25 0 36 40
33 19 8 34. 40 ..
Latitude =
30• US' 3 '
OBSERVATIO~S ASTRONOMJQn;s 6tl7
Hassi N'Sfer
Le 17 février 1905.
.llrf.harouq
Le 18 (évrie1· 1905 .
Le 21 février 1905.
B = 695mm. 0 = + 16° E = + 40"
Chronomdre n• 98 Hauteurs de Procyon (à. l'Est)
6h.23m. 47s. 2 89°28' 0"
26 4f 8 90 36 40
29 40 0 91 46 55
32 4t 6 92 57 5
3i") 19 6 94 27 tO
Co1·rection du chronomètre = + 24 m. 57 8• 9•
Chronomètre n• 911 Hauteurs de la polaire
6h.44m. 1s.O 61034'30"
49 35 0 32 5
54 49 2 '17 40 "
Latitude =
30° 7' ~ '
Taourirt el-.Mdelna
(Oued l'lit)
Le 23 flvrier 1905.
B = li73 ITIIII. (j = + 70 F. = + 20''
OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES 669
Le %3 février 1905.
B ::::: 683 mm. 6 = + 12° E = + 30'"
Hauteurs de la polaire
Chronomètre n• 98
61°29'30''
6h.57m.43s.8
21 20
7 9 28 2
16 10
18 33 6
Latitude = 300 g· 47".
Hauteurs de Régulus (à l'Est)
Chronomètre no 98
(}4025'to"
7h.28m. 7s.2
66 19 0
33 24 {)
68 25 50
37 12 2
69 43 iO
·iO 23 8
70 39 t5
42 31 6
Con·ection du cl\t'onomètrc =+
2:.: m. 50 s. f.
Agmour
Le 24 février 1905.
Aqqa-Iren
Le 25 février 1905.
Ilir
Le 27 février 1905.
B = 666 mm. 6 = + 12° E = 0"
Chronomètre n• 98 Hauteurs de " Bélier (à l'Ouest)
7h.26m. 7s.2 67° 4'50"
30 19 4 65 17 10
37 25 8 62 {4 50
42 22 8 60 9 30
Correction du chronomètre =+
21 m. 20 s. 5.
Chronomètre n• 98 Hauteurt1 de Régulus (à l'Est)
7 h.47 m. 49s.2 78038' 40"
52 7 0 80 !8 30
58 16 4 83 7 40
8 0 57 8 S4 {6 0
Correction du chronomètre = +
21 m. Hi s. 5.
Chronornèh·e n• 98 Hauteurs de la polaire
8h. 6m.27s.6 600f4' 40"
·H 50 4 H tîO
{6 i4 2 4 50
Latitude = 29° 57' 30".
Lam· ·
Correction du chronomètre = + 21 rn, 2 s. 4.
Blîive0 t ISsJon ~st attaquée ; les chronomètres sont volés; les obsenations qui
• sont l'~tites à l'aide du chl'onograpbe.
672 AU CŒUR DE L'ATLAS
Tizi
Le f6 avril HJ05.
Tislit
Le 17 avril 1905.
13 = 640 mm. !J =+{50 E = + f' 40"
Chronogmphe Hauteurs de la polaire
8h.20m.33s.2 59°48' 0"
24 7 0 45 20
27 20 4 43 50 '~1''·
Latitude = 30° 39
Tikirt
Le 18 avril 1905.
COMPAI
-
Les comparaisqns ont toujours ''lé l'ait es par l\1. ÙP Sl'gonzac par rapport au
CmiPARAISONS
LOCALITÉS DATES -~
(
Chronorn.-.tre Chronomètre
n• 98 n• 97
1904
--------
b. m. b. m. s.
Novembre 27 10 1 10 12 48 0
l) 28 9 55 10 ti 43 0
)) 29 9 52 10 3 37 0
)) 30 8 11 8 22 29 6
Aïn el-Hadjar. • Décembt·c 1 \10 911220
1
)) 2 9 46 9 ;;7 f2 8
)) :l 9 44 \1 5~; 2 ;;
)) i 8 ;;3 !) 3 57 ~
)) 5 . 9 u !1 ;;.t 50 6 Cl
)) tid7 le~ montres ont étP l'('mon!ées mais non
El-Adhamna .,Dè.ce.mhre R 8 9 8 19 21 2
Mogador. . lll'Cl'lltbt·e H Il 1);{ 12 :l 12 4
Décembre JO 7 () 7 1ô 9 2
i )) 10 !1 42 !1 52 9 2
El-Adhamna .
l ''
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12
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:\Iogador ' ")) IR
!\) !l 44 9 43 40 6
)) ::W !1 1J 9 !0 :32 2
)) 20 Hi 10 1i> !1 27 6
, DéePmhrl' 21 10 43 10 42 22 2
El-.\dhamna .~ )) 22 !1 (j 9 5 13 2
~ )) 2:1 7-H 7W 28
Sidi .\hdallah Ouasruin . Dl'et'lllht·e 24 1o 34 w 33 :a s
Bot·d,i Pl-Hadj Hcgragui . Dl'cPmhrP 25 7 10 7 8 41 4
Dat· Si11i Salait el-tiouaïal. D1•n~rnlwe 2() 98 9ü29-'
Z1J011ïat Ilùil Dél·eJllbl·t· 27 6 i8 6 46 19 2
i'\zalel el-Hammadi D1:cembrc 2R 71.f. 7129~
Na ei-Ihoutli Décembre 29 7 28 7 25 58;)
Le tahleau des comparaioons dea chronomètres, entre le 2\l déct·Illhre et le 1-' féYri"•
OBSERYATIO;\'S A~TRONOmQŒS 6ii)
CIIRONOM~:TRES
e'eat ce .
meme ehrnnornèlrc ,111 i a st•ni pour h•s obst•rvalions as\rononlÏ•pH•s.
~
DIFFÉRENCES
~---------------~------~---- OBSEHVATIO:\'S
Chrono mètres Chronomètre<
9S.!J9 9\1-Vi
----_, _________ - - - - - -------- -----1-------------11
+50
s. m. s.
+ 20 .H 6 s.
m.
- :12 20 2
s.
..
+ 11 64
60 + 20 :18 2 + .{(j .{4 - 32 21 (j
7 4 + 20 4:i 0 -:32 :w 0 i 6
7 6 + 20 -i8 8
5 8 - ;{2 18 {
;) 0 1 (j !}!) 11'011 bi é
9 2 + 20 51 8 - :12 1:1 8 - 2 0
to a + 21 ;{ 0 11 2 - :!2 t;'i 8
+ 15
!") t) + 21 11 8 8 8
i 0
- :12 u :l + 1 ::i
fi 4 + ::!1 t;'i 8 7 4
- ;{2 Il! 8 - 1 0
21 ~
+ 21 23 2 - 22 t:l 8
12 • +88 + 21 :J:I 4
+ +lOt
- 31 5-i (j
- 1 6
Il
Il
~
~
3 2
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31 ;)() 0 + 0 4
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1~ so+ 21 n 2 0 4
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-
-
31 ;'j(j 4
16 ;)2 0
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,31!4 48 +:W::i:32 '!
9
4 à 6 beures. + 31 rH '•
16-lttbe - 21 ;)5 0
IO ~ -t- - 0 56
2•
6 2
78-084
-- 0 10 8
+ 24 .i0 - 0 1 8
-t- 3 8
3 8
13 2 7 6 - 0 4 4 + 0 2 0 ti 4
18 66 - 0 32
1 2 + 0 R 4 ;) 0
19 • 76 - 0 1 6
1 (j
1 {
+ 0 13 4 6 2
!78 84-002 + 0 1\) 61 ti ti
~· +
1 8
~8
46+
54+
016
0 28
1 2 +
0
0
2ti 2
29 (j
3 4
4 0
38 90 +Oi2
1 4 + 0 :l:l 6 7 0
~~ 10 4 +0 (j 2
2 0 + 0 iO ti (j8
1 8 6~ Ho +098
:l 6 + on 4 8
10 4 + 0 l.j 0
l 2 +
+
o :a 2
(i
i 8
~6 12 0 + 0 19 (j
;.) ti 0 ;,!) 8 (j2
llo 8 10 2 + 0 2;) i
oi 8 + 1 :i 2 5 8
1 fi 9 8 + 0 29 8
4 4 + 1 H 0 ï 4
5 10 9 + 0 32 2
2 .{ + 1 18 .{ 5 3
-r- 0 37 8
::i (j
+ 1 23 7
~
~ion.
-
ti76 AU CŒUR DE L'ATLAS
COMPARAISONS
-~
LOCALITÉS DATES
Chronomètre Chronomètre
n• 97
.. -
n• 98
~
h. m. h. m.
Semgal (AH ~Iermd) .. Févrie.r 1 7 fi ü 55 M:!
Tadirousl. . · . . . . . )) 2 10 28 10 17 39 4
)) :l 9 23 9 12 29 8
Zaouïa el-Baouari. ·) )) 4 7 8 6 57 18 6
El-Khm·bet el-Khdim .. )) 5 9 3 8 ;)2 7 4
Agadir Aït el·Fcrsi )) 6 851 8 39 53 8
8 24 41 4
Tiguelna. :1 ))
))
7
8
8 36
9 30 9 18 27 4
Tarbell. . .! 9 33 12 6
1 )) 9 9 45
8 20 1 2
-~
)) 10 8 32
l\lguerba. )) 10 14 32 u 19 55 2
)) H 8 15 8 2 43 2
)) 12 8 57 8 44 30 0
)) 13 7 46 7 33 17 2
Tamgroul 13 9 12 8 59 u 8
·)
))
)) i4 7U 7 1 3 0
)) 15 7 7 653480
Rous n'tlèt (Aït Atta) . )) 16 8 32 8 i8 34 4
Hassi Sefra (cl-Fcija) . .1 )) 17 10 13 9 59 2t 2
7 34 8 6
)) 18 7 48
)) 19 7 29 7 u 59 2
Mh,.·ouq (Oued Zguid). ·) )) 20 8 16 8 1 47 6
)) 21 7 39 7 24 35 4
22 7 8 65a248
Taourirt . s
"1
))
)) 22 16 36 16 21 17 2
Timguissinl. )) 23 8 27 s· t2 H 4
Agmour. )) 24 8 47 8 31 57 8
AwJa lrcn :1 ))
))
25
26
6 53
9 32
(i 37 47 8
9 16 39 ~
Ilir .
·î
Zaouïa Si l\loh·t ou YaqouLI
•
))
27
28
8 37
8 12
8 21 27 6
756142
- -
DIFFi'~RENCES
OBSERVATIONS
-- -
~èlres Chronomi>tres
A Chronomètres A
A 99 !li
98-99
Î •.
lis s. m. s. . +
m. s.
;-; 2
!'-i~
+
s.
1~ 6 i 13 6
1
+U 8 + + 6 8 8 0
+ 4 20 4 + 6 02 5 0
14t ~- ~
9 () 46
+ 6 ;) 2
13~ 6
H2 + 4 2;) 0 :! 2 () 14 2
9 0
1t 2 + 4 27 2 1. 4 + 6 24 0
9 8
62 13 6 + 4 28 6 7 0 + 6 30 6
() ()
ts 6 12 4 + 4 35 6 4 0 + 6 39 0
8 4
3!6 uo + 4 ;{9 6 5 8 + 6 47 2
8 2
47 4 us + 4 45 4 6 4 + 6 55 6
8 4
1S8 8 H4 + 4 51 8 6 4 + 7 0 6
5 0
' 48
~ t6 8
60 + 4 58 2 2 6 + 7 40
3 4
12 0 + 5 0 8 3 6 + 8 4
1~ 30 0 13 2 + 5 4 4 6 8 + 7 12 4
7 18 8
6 4
42 12 8 + 5 11 2 + 8 0
145 8 4 8 7 26 8
+ 5 16 0 +
!ll7 ~ H 8
24 0 8 1 6
+ 5 16 8 + 7 28 4 8 0
: t~ 0 3 8 7 36 4
HiO + 5 20 6 8 4 + 7 43 0
6 6
: 7:1 6
138 g 13 6 + 5 29 0 5 8 + 7 50 8
7 8
:lit 4 13 2 + 5 34 8 () 4 + 7 57 ()
6 8
12 () + 5 41 2 6 4 + 8 3 8
6 2
08
~ t~ ~
94 + 5 47 6 3 2 + 8100
6 2
·~6
11 6 + 5 rJO 8 5 0 + 8 ·16 6
6 6
·3.'1 12 2 + 5 55 8 2 0 + 8 26 8
iO 2
4~ ~ 10 6 + 5 57 8 4 2 + 8 33 2
6 4
76 + 6 2 0 + () 4
'48:
' 2~
58
13 6
+
+
6
6
3
52
2
1 2
2 0 +
+
8 39 6
8 43 4
3
7
8
8
1
t2 ~ 5 8 8 51 2
'!0
10 0 + 6 1{ 0
2 4 + 8 58 8
7 6
'3! ~ 82 + 6 n 4 3 2 + 5 0
12 0 + 6 16 6 + 9 3 8 7 4
-15: t3 4 + 6 2t 2
4 6
46 + 9 11 2 8 8
+ 6 25 8 + 9 20 0
Al' CŒTJR ll~; L' ATLAl'l
1
E'L\T ADO l'TÉ
---
DATES ET HEURES
LOCALIT~;s du
dos observations
\ chronumèi re n• g:
1904 h. m. s.
El-.\rlharnma. 14 Mc ü lX 7 + x8 39 5
30 88
Mogador 18 dée. it 1 5 + 1.6 33 1
:\lerrakech . 31 déc. à 13 3 +
1901:)
Sidi Rahal :~ janvier il 1.0 3 + 20
18
llernnat a janvier· il 12 0 + 21 1
Zaouïa Aït :Mhcnd. 7 jauvicr it 10 2 + 21
Zaouïa Bou Antar. 8 janvier à 9 \1 + 2i
Tamchegdan 9 janvier à x 9 +
Zaouïa Aït Tikhlill 10 janvier à 9 ::; + 22
Inguert 11 janvier à 10 a + 25
23
Aïl Boulman W janvier it 9 a + 26 1
TaseraJt ·18 janvier it 7 6 + 26
Al'enla. 19 janvier à 12 0,. + ·:n
AdJala. 22 janyier ir 10 ,)
+ 27
Taonenza. 23 janvier· i1 7 8 + 29 1
:\lejmoua. 't(i janvier :'1 (i 4 + 29
Tounfit. 27 janvier i1 6 6 + 29
Tagoudil 28 janvier i1 8 !l + 29
Aïl llallah 29 janvier :'1 (i 6 +
T:u·ibanl. 30 janviPr il 7 1 + 30 1
Zaouïa Sidi :\lohammed :H jan vier· i1 'j !) + 30
Scrngat 1er ftlvripr ù (i ::; + :10 t
Tadiroust 2 ft;nier it 9 1 + 31 i
Zaouïa cl-Houari :3,. février il 8 2 + :H
El-1\hor·brt el-1\hdîm ,) ft;n·ipr il 7 4 + 31 1
.\gadir Aït cl-Fcrsi 6 ft;vrirr· ü 10 5 + 30
30
1
Tigne! na. 7 féYrier à 7 9 + 30
Tarhelt. 9 f,;\Ticr à 10 5 + 2fl
l\Igucr·ba. 11 féHiCI' à H 2 +
Tamgrout .. 1;{ février· it 21 0 + 29
Hassi N'Sefra. I7 ft;ITier à !) 8 + 26
:\lharou<t . . 1!l f'hTiPI' it 20 0 + 24
Taourirl el-~ltlclna 22 f't;Hier à j(j 0 + 24
Tirnguissinl. 23 f'hTiCl' it 7 7 + 23
.\gmour 2i fénicr
_,)
ù x2 + 22
A<[qa Ircn 9" ft\vricr h 8 0 + 22 t
llir 27 féiTier à 7 7 + 21
Zaouïa Sitli :\lohamrned .
:1 28 l't;n·ier il 10 t + 21
llolllètre n • 98
et calcul des longitudes.
~
l~Afl.~HE ,=~=~=""'"T======j""======~•
ealeulee TE\IP~
correspondant LO:'IGtTl:DE
.._____
~+.s. 827 pour la ùate
,-, !\to"ador
ou à Tu~ngrout
en t~mps
OBSERVATIONS
m. s h. m. s.
+ 8 Il. 4 0 48 0 9
48 26 0
+ 9 35 4 0 41 28 3
+ 9 4!1 a 0 39 32 7
+ 9 :19 3 o 37 :n 9
+ 10 ~ti 0 37 22 5
+ 10 t:~ 3 0 37 6 2
+ 10 18 0 o:{ü471
+ 10 22 9 0 36 6 1
+ 10 27 9 0 35 50 4
+ 10 51 \1 0 31. u 4
+ Il 1 2 0 :i3 15 0
+ Il li 9 0 33 ü 5
+ 11 21 1 0 32 27 0
+ H 2:î 3 0 32 6 3 douteux.
+ H 3!1 ü 0 30 49 0
+ 11 u 4 0 30 45 8
+ Il 1.9 7 0 30 20 7
+H:HO 0 30 40 3
+ 28 1 0 0 30 15 5
+ 28 (i 0 0 30 16 3
+ 28 10 (j 0 29 42 9
+ ':!R 1~; 9 0 29 23 0
+ 28 20 (j 0 29 34 0
+ 28 30 1 0 29 51 5
+ 28 35 5 0 30 44 9
douteux.
+ 28 39 8 0 30 48 8
+28:>00 0 31 10 0
+ 29 0;; 0 32 15 5
32 24 0
+ 29 28 5 0 35 50 0
+29402 0 37 12 6
+ 2\1 ;)3 9 0
0
38 8 9
+ 29 :>7 0
0
38 30 6
0
+ 30 2 0 39 34
+ 30 (j 8 0 40 4 4
0 41 2~ 4
+ :{0 16 4
+ 30 21 7 0 41 43 3
-
RÉSULTATS DES OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES
LONGITUDES
LOCALITES LATI- OBSERYATIONS
TUDES
en temps en arcs
h. m. s.
---------
Aïn el-Hadjat·. 31 39 31 )) ))
ltsht. . . . . . . 30 39 47 )) •
Tikirt. 30 58 47 )) ))
POSITIONS
:"!OMS ALTITVDES
GEOGRAPHIQUES
~
A~Ir> (KOUDIAT
1
5
EL·'· Le sommet
e a colline du Nord . . . . . 31 39 59 1 10 21 47 5 500 r.o 500 50
6
A~HEG [DH:BEL
ommet . . . .
(ou SIG)]. Le
. . 31 15 51 7 9 56 28 7 3.597 60 3.597 60
7
A~HAMNA !EL-l. La terrasse
lanche de la mai;:on appelée : •
0 ar Babba . . . . . . 31 29 09 4 12 01 .U 5 128 10 122 10
8
A~HAM:-<A (EL·). Le sommet de
a tour . . . . . . . 31 29 OS 0 U 01 U 3 130 40 122 40
(2) Les
(1) \' . llOill s '1es stahons
· · J'1qu é s en •·a1·ar teres
sont Ill< · gras.
L~Ir la. planche de croquis des signaux. . . .
131 d s al.htudes du ;:ol, déduites de mesures de la difference de mvean entre le
Point
nées e•. m.Ire et le sol, sont préci>llées d'un astüisquc ; les autres ne sont don-
qua 1estime.
flR2
-
.\l" CŒ!:R DE L'ATLAS
POSIT!Oi'iS
NOMS ALTITUDES
G (WG RAPHIQ UES
~
IlES POINTS TI,TfiONO~iÉTRIQUE~ ~
10
el désignation des ~ignaux
AGOUHZI(D.JEB~:L)
Latitude Longitude du point
N
31•23'25"5
'V dt) mire
------
9•37'47"7 3.143•" 3.143• '
12 AIT lHEN (Sommet A chez les .. ) :l1 1:l 04 4 10 07 46 2 3 227 fiO 3.~7 90
80
13 AIT lREN !Sommet B chez les .. ) 31 1:l O:l 2 10 07 51 4 :J.ll15 80 3.!!15
-
OB~ EH VATIONS AI'TRO:"I I~IIIJUES
POSITIO:-IS
l'IO~IS
ALTITUDES
1; (.;()<; RAPHIQ UES
DESPOI':\T,;TRIGO:-<OMÉTRJQUES ~- ~--
Latitude Longitude du point du ~ol
e~ désignation de< signaux
N 'V de mire
29
ARDHOU,; (KOliDIAT) :1. Jtu35';:!V''~ 10' :;o· 3~··7 H8'"90 U!lm90
31
Azm (Mai~on couvert<> en tuile~
vel'tes, dans un az;h à l'Est et
prè~ ~"S mur~ dl' :\lerrilkor·h l. èi45 50
3~ 29 4 10 18 16 'i 551 50
La pomte du toit . . . . . . . 31
B
a2 B ase (Terme Nord de la).
Angle S.-E. de la pouril·ièrl1 l'lli
née de la plage de Mogador, au 1 •
~ucl de lmb SPhah. . . . . . . ~1 30 :l2 1 1:? 06 21 0
33 B
as~ <Terme Sud de la). PieHe
~~n~te en rougf\ dan' la ma<;on·
erJe flpc;:. rninP.'-' cie rant•]('11
aquedue cle ~1ogarler . . . . . :H ::!\J :!6 2 12 06 18 1 2 90 2 90
34 B
f,L ABRÈS (Sror). Dans "'" eol·
'?P-< rlu Guili'. près MerrakPI'h.
L anglo Sud-Est du bàtiment . 31 38 45 2 10 22 43 8 549 80 5-i2 80
35
B~~ Q 'ss~:-.1 (Smr).?- rEst de Z•
. n Rassi P-t au pwd Sud des
Djebilet. Le sommet de la
qoubba. . . . . . . . . . . 31 40 07 4 10 04 t:i 8 5 .. 6 20 51,1 20
36 B
RNr N AnUEH ISror). Le som- 520 80
met de la qoubha. . . . 3:! llO 2i 0 H n Ill :>
37 B ER RE:\IRA"' (DJEBEL) 1 31 4t 13 9 10 23 0~ Ï 5G .. iO 56'• 70
POSITIONS
NOMS ALTITUDES
G(WGRAPHIQUES
~~
DES POINTS TRIGONOMÉTRIQUES ~~
Latitude Longitude du point du sol
----- -----
et désignation des signaux
N W Je mire
-------
4:i BIT ALLAH (LALLA) (ou Si Abd
Allah Skial ?). Tour ronde. Le
sommet.. . 31•46'44"3 11•35'47'"8
r.
52 CHERBADI (Zaouïa). Sommet de 366 20
la (:oumaa . . 31 -i~ 42 ti 10 3!1 47 ü 378 20
n
56 DFMNAT. Sommet dP la tour <le 2 40
la qasba du qaïd . 31 43 29 7 9 21 tt 5 1.017 40 1.00
31 42 03 ti 10 26 04 7 558 80
558 so
58 l>J~:BILET 2.
741 10
31 51 13 4 10 30 17 4 741 10
59 D.JEHILET 3.
80P
,
60 D.TIŒILET 4. 31 52 :!6 2 10 30 49 3 800 ))
POSITIONS
NOMS ALTITUDES
Gf:OGRAPHIQUES
DESPOI:-<TSTRIGO:-lOMËTRlQUES ~ ~
Latitude Longitude du point du sol
et désignation des signaux N W de mire
-
62 D.JEBILET 6.
63
DJ ElliLI<:T 7. 31 52 16 0 10 26 56 4 839 90 839 90
6 1. D.JEmu:T s.. . 31 49 1~ 8 10 2~ 00 0 i08 70 708 70
7! DJEBILET 1!l.
31 52 51 4 10 15 08 7 851 80 851 80
73 DJEBILET 20. 31 50 23 1 10 15 18 8 803 » 803 »
74 D.JEBILET 23. 31 48 42 7 10 13 50 4 780 90 780 90
75 DJEBILÉT 24. • 31 54 :!!6 7 10 iO 00 2 896 " 896 •
76 DJEBILET 25. 3i 55 15 3 lO 08 03 5 1.000 40 1.000 40
11
DJEBILET 26 (v. djebel Tekzim t}. • ' •
--
et désignation des signaux Latitude Longitude du point du sol
N W de mire
---
84 D.JEBILET 3~. 310 46' 52"6 1Û 0
Q;)' 4.}',7 8:JOm30 830•30
883 t
85 DJERILET .16. :n 46 H 9 10 05 08 0 883 »
F
96 FATHMA TOUROUHIA (LALLA).
Le sommet de la qoubba 32 08 32 7 11 08 56 0 481 20 476 !0
H
101 H11cen (Sidi el-). Dans le Maïda.
(Le bàtiment Sud . 31 58 20 2 11 1(j 0:! ï 621 60 •61S 50
'
ORS ER V.\Tl ONS ASTHONOmQFES
- NOMS
POSITIONS
t;J;:OGRAPHIQUES
ALTITUDES
DESPOI~TS TRIGO:<!O!t[I;;TRNUES /~
Latitude Longitude du point du sul
et désignation de:--: sign·aux W de mire
N
104 H Allllll!DDOUCH(QA:-;BA).Lesom-
met dda tour Sud-Oue>;t . . . 31'J~J' li 0 11•41'03"~ 34m~O :!5m20
105 Herb'l
1 Est (Djebel). Le point
cu.minant . . . . . . . . . . 31 51 38 i 10 ::!4 :;::! 1 964 50 964 50
l
107 I GDAD (ou ÜUGDAD). Le point
culmmant. 30 57 57 2 10 n 3:! 1 3.1i28 60 3.628 60
tus loud'
.1 (Jerf el·). Sommet de la
pomte Sud . . . . . . . 32 10 41 5 H 36 0~ t 83 40 83 40
109 lroud !Djebel). L'arbre du som·
met du Nord . . 31 52 40 2 t 1 12 50 1 t>04 llO 600 20
K
tto K ourat (Djebel). Lt> point cul-
n811nant au Nord-Est de la Z• de
' Ali el-Kourati . . . . . . . 31 49 25 6 11 42 54 7 503 70 503 70
L
HiL allouz 1Azib
. 32 09 53 7 tt 26 :!8 !l Iii 60 *163 70
Israël).
~~~ LIK OUMT 1D.JEBEL' 3t 07 18 0 tO 12 49 7 3.881 60 3.881 60
M
H3 •~I AACHAT (Z•) Le grand Minaret. 32 27 51 0 H 26 05 4 126 40 118 40
lt4M A~MOUD ii DA OU). Pic de
Tmerget (Djebel lfguig ?) . 30 48 50 1 il 10 30 0 3,:;45 50 3.5Hi 50
it5 M
• RAIH1HI IZ• RL-l. Sommet du
mur à l'an~le NorJ-Est du Sid. 3:! 00 03 2 11 22 05 1 '>12 60 407 60
116 M rargn. lel ). (''ollinc au-dc~sus
de la Z•) . . . . . . . . . . . 32 oo 49 2 11 22 :n 6 519 , 519 ,
H7 •uAI>iO!\S BLA~CH~:s près de Si di
H
POSITIONS
NOMS ALTITUDES
Gf:OGRAPHI!..lUES
DEi; POINT;; TRIG0)-10:\ii~TRIQUES ~
~
Latitude Longitude du point du sol
et désignation des signaux
N W de mire
1---
119 Marrakech. (La terra:sse supé·
rieure de ma maison à) . . . 31•3113"5 10•::!0' 19"6 496m90 •488•60
-
OBSERVATIONS ASTRO~O~IIQUES
POSITIONS
NOMS ALTITUDES
GÉOGRAPHIQUES
POINTS TRIGONOM~:TRIQUE s~
~
DE~
Latitude Longilud e du point du sol
et désignation des signaux w
,_ N de mire
---
f37 M~AMER (ARBRE DANS LE). A
1 Est et Près de Lalla Aali a . • 31•43' 33"0 t1·3l' 13''8 632•10 6:il8•10
N
H2 Nadour (Bordj en-) ou tour
i63 80 t57 80
carree du cap Safi. Le sommet. 32:i!OH4 H 37 10 4
0
143 ÜGDIMT (DJEBEL) '/ . ... . . 31 00 05 0 10 46 43 2 3.323 20 3.3!3 :i!O
f44 Otf.l•NINA (QASBA RUINÉE DE).
798 50 790 50
a tour du Sud. . . . . . . . 3i :28 49 l iO 04 2i 6
))
ÜYGJ>A.D (D.IEBEL) ou lgdad. (V.
gad) . . . . . . . . . . . . • ))
• •
H5 0 yiRZ~N ~(DJEBEL) ou dj. Tala- 3 349 60 3.349 60
ou rn (dJ. Erdouz 'l). . . • . . at oa 35 a iO 43 34 4
fi6 001 RZAN B (D.JEBEL) ou dj. Ta-
3.585 30 3.585 30
mezmlalt . . . • . . . . . . . 31 Oll 5:il i iO 45 19 9
H7 0 ~RZAN c (DJEBEL). Falaise du 3.404 80 3.404 80
aroussa . . . • . . . . . . • 31 04 39 3 10 45 30 3
148
o'URZAN D (DJEBEL). Falaise du 3.2i3 90 3.243 90
aroussa . . . . • . . . . . . 31 05 43 9 iO 45 i3 5
149
O~rlKA(CHEZ LES AIT 0UMAST) 3.069 iO 3.069 10
anc de la vallée de J'Oued. . 31 H 50 7 9 57 51 1
H
150
Rfhma (Lalla). Le sommet de 441 50 •a5 50
a qoubba . . . . . . . • . • . 3:il 07 08 8 H 15 iO 7
15t . 31 3:il 5:2 2 li H 35 i 496 30 496 30
RAIAT 1 (KOUDIAT ER-) .
152 RaXat2. Colline du milieu. Arbre
498 iO 498 10
Ouest au bord de J'escarpement. 3 l 33 ii 8 H H 29 5
1sa RAIAT 3. 494 80 494 80
. . .. .. 3i 33 05 6 11 li 35 7
AU COEUR DE L'.\.TUS
POSITIONS
NOMS ALTITUDES
(i[;;OGRAPHIQUES
DES POI~TS TRIGONmr~:TIUQUES ....---...----------. ~
s
i03 70 9170
159 SAFI (SIDI BOU ZID, près de) . 32 i9 25 9 H 35 46 4
160 SAFI(JAMA KEBIRA).Le somme t 7550
du minaret . . . . . . . . . . 32 18 04 6 11 34 52 7 85 50
. . 32 15 48 58 »
162 SAFI (ZAOUIA Sr OuAssAL) 7 11 35 08 9 65 •
72 iO 64 {0
163 SAFI. La tour Nord-Est de la qasba . 32 17 55 9 11 34 38 7
164 Safi (La terrasse la plus élevée {0! 60
de la villa André, près de). 32 19 10 2 11 34 33 7 112 60
POSITIONS
ALTITUDES
NOMS GÇ:OGRAPHIQUES
DESPOINTSTRIGONOMETRIQUES ~ ~
et désignation des signaux: Latitude Longitude du point du sol
_ N W de1uire
----
175 so MMET D (bordure sud de la
vallee de l'Oued Ourika 1• • • • 31•09'18''8 10•01' 41"3 :t900•!0 3.900m20
176 so MM~T NOIR 1 dans la haute
vallee de l'Oued Ourika • . . • 31 08 511 3 10 08 39 7 3.9!8 70 3.9!8 70
i77 so MMET NOIR 2 dans la haute
vallée de l'Oued Ourika . . . . 31 08 U 3 10 08 43 5 3. 936 60 3. 936 60
f78 So MMET dans le plateau de "rès
rouge en avant de l'Atlas " 31 20 01 8 10 00 24 9 2.620 » 2.620 »
179 s
Oultan (Koudiat es- ... ) .
.
. 31 35 15 1 H 34 30 5 489 90 •89 90
T
~h .
BGOURT (DJEBELi. • . . . . 30 ~9 !0 7 H 07 H 8 3.186 90 3.186 90
181 T ACliDIRT (Pic au-dessus de) .• 31 10 57 9 10 11 30 9 3.605 40 3.60!S 40
18'>
-
T~Cl:IE BLANCHE (Aftleurement
e gypse dans les Djebilet 1 • . 31 51 t4 2 10 19 15 7 709 70 709 70
183 TAGOURAMT (TIZI N) . • • . • • 31 07 49 1 10 29 52 2 2.567 40 2.567 40
f84 TALl!!ZA (DJEBEL). Front OttMt. 3t 05 46 3 H 35 32 9 t.6il 30 t.621l 30
185 T
~LMEST (ZAOUIA). La terrasse
S!lpérlettre du bâtiment prin-
Cipal . • • . . . . • • . . . . 31 -i9 56 8 H 40 34 8 207 50 199 50
186 T axnerzagt (Djebel) . . . , . . 31 24 23 8 11 53 05 3 4H 80 4U 80
187 T AMERZOCHT 2 (DJEBEL). . . • 31 24 36 6 ii 52 26 7 548 70 548 70
188 T
~fe~loht (la terrasse la plus
evee de la maison de Si
Moulai el-Hadj). . . . . . . 31 ~9 34 0 10 26 54 4 602 30 587 30
189 TAMJOUTT(DJEBEL) ou Tirkourt. 31 01 24 3 10 18 33 6 3.860 » 3.860 »
190 TASSERRIMOUT. Latour du Nord. 31 25 53 9 10 02 21 8 1.204 50 1.196 50
191 TASSERIUMOUT. La tour du Sud. 31 25 46 0 10 02 ii 5 1.209 30 1.201 30
POSITIONS
NOMS ALTITUDES
GÉOGRAPHIQUES
DES POINTS TRIGONOMÉTRIQUES ~ ~
Latitude Lon~o:itude du point
-
et désignation des signaux du sol
N w de mire
---
197 Tilda (Djebel). L'angle N.·E.
du mur en ruines au som-
met . . ... . 31• 33' 40"9 H•06'06"5 489m80 489-stl
z
202 ZERGTOUN (SIDI MOULAI Bou). g50
Le sommet de la qoubba . . . 3t 38 52 8 12 01 04 0 15 50
....
f
~- ....... ....
CROQUIS DES SJGIWI!t
DE LA RÉGION
'.01 .. ..
.
:\.
MOGADOR, DEMNAT. SAFI
Ec.hell•: 1/l.ooo.ooo 0
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CHAPITRE II
~fes r 1
· ee lerclH's, au cours de la Mission, ont porté sur deux
Parties 1· t ·
, · c Is mctes dn Mag-hreb.
!
p ai d'abord exploré la partie du Maroc septentrional corn-
l'Ise entre Tanger, Tétouan et le djebel Kelti (mont Anna des
cartes .
Atlas. l~larm~s), puis j'a~ porté tous m.es eff~rts sur le Haut-
. Illctrocam ou du moms sur sa partle occidentale, touchant
~~;1ement par son revers méridional à la naissance de l'Anti-
as.
Je sépa · d . .
nesqui , rerai, ans ce qm va smvre, deux régions marocai-
n ont aucun rapport commun.
1. -MAROC SEPTENTRIONAL
d Mes· ifmeraii•ps
· · ~
dans le lharoc septen t rwna
· l se d PVf'
· loppent
. a f rwam
ans le ,.a' s·t c promoqtmre . . qm. s 'avance vers l'E spagnc et
Paratt
G'} av otr · son symetrique
· · d e l' au t re c ôt e· d u d e· t rm't ue
J
l lraltar.
,!f. cPttP partiP 1ln Ma~·hrPh Pt j'ai recuPilli, 1l'auh·e part, quel
ffliPS doCIIIILCllfS g·ùolo~Ô!fUPS Îllfi~I'f'SStllltS fJUÏ jettent Ull joU
nouvPau sm· la structurf' du Hif, sur l'ouvPrturf' du détroit, E
d'une manière plus gi~JJèrale, sm· l'histoirP dP la ]\[{~diterrané
occidentale.
Au point de vue orographique on peut se fairP une idée trè
simple de cette partie du Continent africain.
Gibraltar•
DANS LE
Echelle= 1:1.500.000
LESPINASSE, e ·
rr
ntentje n'ai pu retrouver les calcaires noirs à Spirifer, signalés
mon devancier à Djaritz (Iarrïts). Il n'y a, en ce point, que
es schistes avec hancs de quartzites recouverts par des calcai-
res 1·1as1ques.
·
a dô,ji~ {~t{~ <t(lmis par E(l. Sucss (1) et par la Commission dfl ~
Carte g·{~ologique internationale de l'Europe (2). Mes ohsefV4'
tions ne font que le confirmer ; elles nte permettent en ~n~t~
de signaler, iuterstratitiùes dans ce terrain ferrugineux, dC:I
roehes volcaniques a ndésitiques ou diahasiques qu' qn peul
Mudier plus à loisir dans le Haut-Atlas.
Des veines de charbon ont été signalées plus tard dans ce~
grès rouges, par l'exploratpur Oskar Lenz, qui ont fait croir~ 1
l'existence d'un terrain carhonifère ancien, sinon du Houiller·
Mes recherches m'ont permis do retrouver des tracel' dE
plante~ 11ui sont représentées par des aiguilles de Conifères ~~
semblent 1levoir· confirmer l'ùg·e perrno-triasique que j'attribUI
à cette form<ttion ; mais do toute fa(,'on il ne peut être questiot
de végaaux de la houille. .
Sur les schistes siluriens ou les couches rouges permo-tria.~l'
f[lHlS reposent en 1liseor1lance qes c<tlcaires massifs, zoogèp~f:
dùlmtant th!I{Uemlllellt p<tr· un conglomérat de hase ct q!lejo c()W
sidère comme appartenant ù la s1~rie liasique. Au-dessus se super~
posent des rnarno-ealeaircs dont une partie appartient vraiseJJl:
hlahlement encore au Lias, puis des alternanees de lits calcairei1
de hancs dolomitiques, avec marnes et argiles bariolées sunnolt~
tl~ cs de dolomies massives et de calcaires à silex qui prennent P~
it la strueture du djebel Dorsq, yui domine la ville de TùtoU~~·
Coquand synchronise les calcaires hlancs de la base de cette pqli'
(au Pt>e . Fig. 167.- Ln vnllt;P dP l'OuPd ()uilan dans ]p Lias Pl ],. Pt•nui,•n
Inter plnn. lnpiHz dmts IPs 1'11 knit•Ps 1iasi'llll'S. :Ill rond Tél U\lilll :Ill pi Pd dll lljPl)(' lllmsa).
l\EUIERCHES in: Gf:OLOGIE ET DE GÉOGRAPHIE PHY~IQliE 7()Ï
1'
a Une des plus remarquables conclusions des travaux de ln
Mission française d'Andalousie ( 1). Elle semhlait coufinu(•e par
la_ prétendue <lécouverte, par le paléontolog·iste Th. Fuehs, du
~hocène moyen à Tùtouan, <l'après les matériaux rappm·t<'~s
par Oskar Lcuz. On pouvait admettre, en efl'et, <jll 'un hras de
la Iller ù u <1cuxwme
·' e't ag·e me<· l't ·
1 erraneen aurm't pu passer par
~a vallée de l'ouad Bou Sfiha ct recouper la chaine Je L\11<ljcra
~usqu'à l'Ueéan atlantique. Mes observations moutreut qu'il faut
ecarter cette hypothèse puisqu'on ne trouve à TMouan que les
Vestiges d'tm ancien golfe pliocène.
Depuis l'année 1905 mes missions successives m'ont permis,
en outre, de réunir un certain nombre d'observations <JUi éelai-
rent d'un jour nouveau cette question de l'ouverture du détroit
de Gibraltar et confirment, notamment, l'idée nettement expri-
~ée par .Munier-Chalmas, d'après les observations et les maté-
l'taux de .:\1. llera:oron qu'elle remonte au début du Pliocène.
u '
J'ai étudié sur de nombreux points les côtes marocaines
]~aignées par l'Atlantique, depuis les Grottes d'IIerwle (cap
Spartel) jus<ju'au Sous. Partout j'ai constaté une bande plus ou
Inoins large d'un Plaisancien qui rappelle celui de Tétouan ou
offre le Jllus souvent notamment à Arzila, dans les Chaouia,
' '
a Safi, à 1\Iogador, un faciès à Pectinides où se montrent sou-
Vent associés :
Pecten plano-medius Sacco P. lleghintSis Segu.,
p '
· henedictus L., Lissochlamys perstriatula S.
P. hollenensis Font., Ostrea edulis L.,
P. scabrellus, Lmk., etc., etc.
P. Jacobeus L.,
Il est frappant de voir que les côtes d'Espagne, dans la région
de Cadix montrent, d'après Mac-Pherson, des couches avec des
faunes tout à fait analogues ct que le Pliocène de la région
de Lisbonne est caractérisé par les mèmes associations it Pecten
plano-medius, Lissoch!amys perst'!iatula, Venus gigas Lmk etc.,
que l'on rencontre dans les gisements marocains.
Nous sommes donc amenés, sans perdre de vue l'absence de
M(t) Paris, lmpt·. Nat. 1889. ~lémoires de Mll. Bet·lrund et Kilian, de
'• M. ~ichel-Lévy et Bet•geron.
70H AU CŒUR DE L'ATLAS
ITINÉRAIRES ~
Ji .
DANS LA CHAINE DU HAUT
Eche/!e~000- 000
(!) Gerhat'd Rohlfs. Reise durch JI.arokko nach Tripoli. Bremen, 1868.
G (~) J. D. Hooker and J. Bali. Journal of a Tour in Marocco and tite
b r~at Atlas with an Appendix including a Sketch of the Geology of Maroœo
y •eorge Maw. Lonclon, 1879.
7H AU CIH:n Dl': J.'ATLAS
hercynienne.
Av a nt la fin du siècle dernier, les étwles g-éologiques -von~ ·'
prendre dP plus ell plus la forme prècise inaugurée par ThoJJl~
son dunt le continuateur, Theohalfl Fischer, apporte sur la
région situèe au nord de L\tlas des observations du plus hllUÏ
intérèt (4).
Les premiers yoyagcs de Segonzac (1901-1903) ont uns. ~
~ ~
(1) Prof. llod. K. von Fl'ilsl:h. Reisebilder aus Jlarocro . .\litt. d. v.~·
Et·dlumdc, 1HH8.
0 11
(:2) Doelcur Oskar Lenz. Timlmuctou. Voyaye au Maroc, au Sahara et
5,'oudan, h·ad. dl• J'allemand. Paris, I88H.
(3) Vieomle Ch. dP Foucauld. Reconnaissance au Jfaroc. Paris, {888. ·2
(4) Theobald Fischer. l'vïssenschaftliclte Ergebnisse einer Reise im A tl~ F
Vorlande l'fJII Jfarokko. P<>l. )1 ill. Gotha, 1900. -.fteine drille Forsc/ttl~ :·7~:
reise im atlas Vorlande ron Marok!.:o . .\lill. d. Geogt·. <:es. in Hamb ' ,··~·r.:
1!)0:2. . .· ·~
\o: ~
·.·..
' :~/
nE<::IiEI\CIIES IlE GEOI.Ot;H; ET m; r.f:I)I;RAPIJJE I'IIY~IQn; 7t:)
STRATIGRAPHIE
Fl'(l) ( A. Brives. Les terrains crétacés dans le JIa roc occidental. B. S. Géo1.
tn · 4•) V, p. 81-96. - Contribution à l'étude géologique de l'A tlas
aroeain. B. S. t;éol. Fr. (.ie) V, p. 379-398.
ol'f! ~!!) Pan[ Le moine. JJ/ission dans le ,JIa roc occidental. B. Afr. ft·., llen-
t,gn, Colon. n. 2 bis, p. 65-9i, n. 4. p. 31-63, 1905.
1
716 AU CŒUR IlE L ATLAS
~
RECHERCHES DE GÉOLOGIE ET DE GÉOGRAPHIE PHYSIUUB 717
Exli·. ttc l.oub 1;entil. .lli.,.xioll~ lill .t/arvr. Ma~~~~n d Cie t'tl.
Fig. 1ü9. - J)ylies volt'anitptes dans le 111assif du Sit·ona.
RECIIEHCIIES tH: lit:OLOGŒ tt DE tdWGIUPlliE l'li YS! (.IlE Ï j ()
débris
. 01' . . '
samscs . 1
; J<' es rangerm. pronson'<'lll<'n
. . t c1ans l e n1'\·o-
'
lllen avec ler1ud ils ofl'r<'nt le plus d'affinitl~.
Leur •~fPndu~ Pst consid,;rahlP. Depuis Tikirt ils approcht~nt
~u massif du Siroua et paraissent couvrir dP ~.::rand{'s étPtHlues
ans l'Anti-Atlns. Ils offrent partout, sous un climat d{~sPrfit{Ue,
11
~ sol aride parfois complètement di~pounu dP toutP trace de
Vegétation.
Carbonifère. - Le hotaniste Balansa a, en 1868, apport(~ la
prelllièrc }H'cttvc de l'existence du CarhonifèrP au )faroc. Les
elllpreinte~-; végétales des schistes de la vallée de lrer 'aïa <JU ïl
a recueillies ont donné l)lus tard, à Pomel, les indices d'une flore
d u Culm.
les Aït lgucrnan, les "\ït :\Ier'ran, etc: Ils se poursuivent trèsl~in
vers l'est ct je ne serais pas surpris qu'ils soient en continUité
avec ceux de la région d'occupation frança~e de Colontb-
Béchar, ainsi que dans la partie septentrionale de la zone fron·
tière, dans la vallée de l'ouad Isly où j'ai recueilli plus réceiil·
ment une faune viséenne plus riche avec Glyphioceras truncatrJ111
Phil., Giyphiocems ( Goniatites) striatum Sow., Posidoniel/8
vetusta (Sow.) Koss., Spirifer trigonalis .Mart. ,Sp. striatus Ma.r1·'
Athyris Roissyi Ross., Retzia ulothrix K., Productus pustulosttl
Phil., Pr. costatus Sow., Pr. corrigatus N'Coy., noDlbreuJ
Crinoïdes et Tétracoralliaires.
Les schistes de .Moulaï Brahim apparaissent dans les avant--
monts de la chaine de l'Atlas, au bord de la plaine du HaouJ·
Ils forment un massif profondément entaillé par la vallée de
l'ouad Ifcr'aïa et s'étendent au nord de la Zaouïa de Moulai
Brahim. La rivière traverse, darl~ des gorges aux parois abrtlP"
tes des schistes argileux, noirs, ardoisiers, d'une puissance d'ali
moins 500 mètres.
J'ai trouvé à la partie tout à fait supérieure de ces schisteS
des empreintes de plantes malheuredsement indéterDlinableS·
C'est sans doute à ce niveau que Balansa a' recueilli les éléDlenW
d'une flore du Culm. Non-seulement les débris indéterDlinableS
de plantes que j'ai trouvés 's,emble:g_t le montrel', mais la décoll•
verte que j'ai faite d'une belle faune,\ un niveau stratigraphiqlle
moins élevé de ces schïstes le confirme nettement.
J'ai trouvé, en efl'et, Orthothetes crenistria Phil. sp., Chont1~
papilionacea Phil., Spirifer sp., Fenestella sp., articles d'Encfl"
nes, etc. l
Je ne doute pas que les mèmes schistes carbonifères aiell
une grande extension dans le Haut-Atlas et qu'ils soient dév~lo~
pés notamment dans les vallées de l'ouad Nfis, de 1°11
Ourika, dans la région du Glaoua. '
Permien et Trias. - Von Fritsch a décrit, sous le nom de Grè'
de JVansero, des grès rouges qui affleurent dans les valléeS de
l'ouad H'er'aïa et de l'ouad Nfis. t}J
Plus tard Ed. Suess, dans son admirable synthèse, La Face
•
RECHERCHES DE GÉOLOGIE ET DE GÉOGRAPHIE PHYSitjUE 721
. , Ilcuse
la Terre IJUCces gTes, correspoiHlen t au Jl crn11cn
. (1. ,). Bn-
.
Ves sw·nal
L a e d es sc lus · · e t d es porp l1yres pernuens.
· t es nncaces · Pau 1
enlOine classe dans le Permien des schistes micacés ct poudin-
S'Ues avec intercalations de porphyres et de diorites.
Le Trias gypseux est signalé par Brives (2), il est ég-alement
r~connu par Lemoine (3), par analogie avec le Trias lagunaire
d Algérie.
Le Permien et le Trias sont représentés, dans le Haut-Atlas
~ccidental, par une suecession très importante, continentale ct
agunaire.
Cette formation débute généralement par un conglomérat,
surmonté d e gres ' arg1'lo-s1'l'1eeux et d' arg1'l es greseuses,
' e ·
par101s
:~argés de petites lamelles de mica blanc et complètement
epourvus de calcaire. Ces couches sont encore caractérisées
t r la présence constante de l'hématite qui leur donne une cou-
eu.r rouge, parfois eramoisie.
l Les poudingues indiquent un conglomérat de base ; les argi-
es gréseuses rouges ou bariolées de eouleurs verte, lie-de-vin,
sont parfois sehisteuses.
. Cette s~cccssion, d'origine vraisemblablement continentale, est
~llséparable des dépôts franchement lagunaires qui les surmon-
en~ et également formée de grès et d'argiles gréseuses bariolés
Illats où la présence du gypse et de sel gemme est constante. Ces
couches salifères se montrent, vers l'est, entremêlées de calcaires
lllag · ·
T . nestens et de cargnculcs et rappellent alors fidèlement le
~as lagunaire de l'Algérie et de la Tunisie.
,foute la succession qui précède forme, en certains points, des
accutnulations de plusieurs centaines de mètres, malheureuse-
dlllent dem curees
· JUsqu
· · comp1e· t emeu.t d'epourvues
··ICI· a· peu pres
e fossiles. Aucun débris organisé n'y a été signalé avant mes
::X.plorations, et je n'ai pas été beaucoup plus heureux que mes
v ~v~nciers puisque mes trouvailles se bornent à des traces de
egetaux dans les grès permiens. Ce sont de petits fragments de
lllent. C'est dans c:ette l't'gion que von Fritseh a donné le nom
d~ grès de JVam·ero aux couclws rou~·cs principalement pcr-
llltennes.
Les vallées de l'ouad es Seratou et de l'otwcl Aït .Moussi
. -- . ~ ~ . - -- - . ---- -----·--- .. ,,
(1) Louis Gentil et Paul Lemoine. Sur le Jurassique du Maroc occidenlaJ.
--- - -... ~ ,.
-= ..
·-
RECHERCHES DE GÉOLOGIE ET DE 4iÉOGRAPHIE PHYSIQUE 72;)
l' e du Lias qui est à rechercher aussi bien dans cette partie de
.Atlas qu'à l'extrémité occidentale de la chaine, dans la zone
!Ittorale .
. Un fait semble néanmoins assez net, c'est que lesformations
~Urassiques, d'abord néritiques, deviennent de plus en plus
athyales à mesure qu'on s'élève dans cette série secondaire.
8
Terrains crètacès. - L'existence du Crétacé dans le Maroc
PUd-occidental a été signalée pour la première fois en 1870 par
0
ll1el, d'a_[lrès des buitres rapportées de la côte de Mogador.
cél~homson a eu le grand mérite de montrer, au retour de sa
d ehre mission, la grande extension des terrains secondaires
~ont il a donné la première carte géologique publiée sur le
0h
aroc. Theobald Fischer et von Pfeil ont signalé d'intéressantes
ser t'
va Ions sur le Crétacé du versant septentrional de l'Atlas
011
de la région qui s'étend au nord de cette chaine. Brives a,
726 AU COEUR DE L'A HAS
des Leopoldia :
Leopoldia Kiliani v. Kœn. sp., II. (Acanthodiscus) gr. de rfl"
L. Jnostranzewi Karak. sp., diatus Brug. sp.,
L. biassalensis Kar. sp., H. cf. campylotoxus Ubl.,. ·
L. Douannensis llaumb., Parahoplites int<'rmédiatrel
Hoplites Rollieri Baumb., entre Par. ( Thurrnanttia)
pat,
(1) Ces espèces, comme les pi'écé<lentes, ont été tléterminées
M. W. Kilian.
RECH!!:RCHES DE GÉOLOGIE ET DE GÉOGRAPHIE PHYSIQUE 733
CARTOGRAPHIE GÉOLOGIQUE
TECTONIQUE
caine très marquée etlcs mesures que j'ai faites entre Dcmnat et
la plaine de Haskoura, notamment chez les Aït l\ldioual, s'accor-
dent à donner à la chaine carbonifère de cette partie de l'Atlas
une direction voisine duN. W.-S. E.
Dans une région intermédiaire, dans les Aït ZaYneh, un peu à
l'ouest de Tikirt, -les plis primaires ont une direction voisine de
la méridienne, de sorte que les difl'érentes branches de la
chaîne hercynienne semblent hien converger vers un point de
rebroussement occupant approximativement la région inexplorée
du djebel Bou 0u1'ioul et du djebel Tidili, situés à l'ouest de
l'clouet.
Quoique non explorée, cette région semble très métamorphi-
sée à en juger par les nombreux cailloux roulés descendus des
hauteurs dans toutes les vallées des deux flancs de la chaine et
que je mc suis attaché à étudier ; de plus, le prolongmuent
môr·idional de cette pal'tie de l'Atlas, dans les Aït Tamassin, les
Aït Touaïa, etc., est complùtement métamorphique. Aussi ne
peut-on s'empêcher de rapprocher ce métamorphisme intense
du fait de la convergence des plis de la chuinc armoricaine-
varisquc.
Il semhlc hien (1u'on ait là un point faible de l'écorce terres_
tre, qui l'est demeuré encore plus tard ainsi qu'il semble résul-
ter des manifestations volcaniques très importantes à l'époque
du Permien et du Trias puis, à l'époque tertiaire, l'édification
du grand volcan du Siroua semble également en relation avec
la convergence des plis hercyniens du djebel Bou Ourioul ainsi
<1ue nous le verrons plus loin.
Enfin il me parait intéressant de faire remarquer que les plis
de la chaine hercynienne sont, en général, déversés vers le sud,
c'est.:à-dire vers le sud-est de la branche varisque ct vers le
sud-ouest sur la branche armoricaine de la chaine carbonifère.
Ce déverscruent s'observe· nettement surtout sur le flanc
méridional du Haut-Atlas, entre le col des Bibaoun ct El Had
Mneizla ; puis au sud du Tizi n Test, enfin dans les Ait Amelli,
situés au sud.du col des Aït Mdioual.
Après la surrection de la chaine hercynienne les érosions,
déjà commencées dès le début de sa formation, ont peu à peU
RF:CIIEUCIJES DE GÉOLOGIE ET DE GÉOGRAPHIE PHYSIQUF: 71.}f
Cne coupe relevée enh·e 1)l'lill lat f't la plain l' <lt• Haskoura,
suinwt une direetion ii peu près nll;ridiPnne. montre successive~
ment :
1o L'anticlinal dP- /)emnat 1lont la voùte jura ssif[IH' et crt~tacée
est <\ventrée depuis DPmnat jns<pt'au delà dP l'ouad H'dnt vers
l'ouest, pour laisser apparaih·<' lPs gTI~s permo-triasi<rues avec
intercalations de roches volcaniqucs. On eonstate <rue ces cou-
ehPs rouges ont ù. peu près la mèmP diJ•Pction 1le plissement
que le Secondaire qui les reeouvrP. LP flanc sf'ptentrional de ce
pli est heaucouv plus redressé qnP le fl;me méridional.
2° L'anticlinal d'lr'il An!:or, s<~part~ du premier par le pla-
tl'au synelinal d'lfiri et qui monh'l' lf' .Jurassi<IUI' recouvert par le
Crétacé inféri<'ur. La valh~c d 'lrïl A n<;or montre, suivant l'axe de
ce pli, le Permien avec roehes volcaniques.
3° Anticlinal dP- Tù·ili. La vallt~e de l'ouad Til'ili met à nu
les schistes siluriens et les pouding·uf's ct grt's lH'rmiens dans
le noyau d'un pli it flancs jurassi<ru<>s. li m'a sf'mhlè fJUe le
Pf'rmo-trias n'avait pas Mé all'ectt'~ par mi plissement autre que
celui traet\ dans le Jurassitpw, tandis <Jlte l<>s srhistf's ù Gra~
tolithes ont une direction très dift't~r·entP. Le flanc sPptentrional
de cc pli est plus rPdrf'ssé <{li<' son flanc nu1ridional d il est
séparé d<> l'antielinal dïrïl A111;or par un pli-faill<> qui laisse
percel' les mnrn<>s hariolt'~es l't le p;ypsP salift\J'p du TI'iaS ·
lagunail'e.
1° Zone antic!ina/P de.,· Ait Mrlioual. "\u delà de l'ouad Tirili
et jus<ru'ù l11 demière el'ètf' de 1'.\tlas dominant la .plaine de
Haskoura, lP .J urassit{Ue fol'me un vaste homhemant anticlinal
dont le flanc sept<>ntrional se montre à la sortie des gorges de
la vallèf' sUlH~J'iPuJ'P dP l'ouad Tir·i 1i, liane très rNiressé,
dén•I'sè d sépart'~ par un pli-faillt~ df' l'anticlinal de Tirili. Cette
zow• anticlinal!' montre plusieurs plis du Jurassi<piC.
Un caractère commun à tous les plis parallèles à la direction
général<' de l'Atlas f{Ue nous '''llolls de passer en revue, c'est
le rNh•essmnent de l<>ul' flanc septentrional par rapport aU
flanc oppos(~ ct une imlwication de ces plis témoignant d'une
po uss{w générale vers le nor<l, ù. l' épüiJUe tertiaire. .
Entre le col de TelouPt d le col de Bibaom1 lm; terr·ains prl~
llECHERCHES BE liÉOLO(OIE ET lH: (;~:ola\AI'Hll\ PHYSIQUE 7[}i)
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1\ECHEllCHES DE GÉOLOGIE ET DE Gt;OGl\Al'HIE PHYSII,!U~; ÏÜ.~
CONSIDÉRATIONS OROGRAPHIQUES
(1) .\. Bt·ives. Les terrains crtltacis dans le JI arue occidental (B. S. Géol.
de Ft·. (4.") r, 1905, p. 82.
(2) Ann. (iéogr. nO 80. xve (t90U), p. 142-t.t!.
7()1} AU COEUR DE L'.HJ,AS
.•
LISTE DES PUBLICATIONS DE M. LOUIS GENTIL .
• .. •
•
•
•
...
.,
••
•
INDEX GEOGRAPHIQUE (1)
(1.) Cette énumération ne contient que les noms ottés dans le Journal de route
(p. 3 à 230), les Renseignements (p. 2•3 à 276, et 397 à 685) et le Résultat des
observations astronomiques (p. 680). Les noms des tribus et fractions de tribus
sont seuls indiqués. Les sous-fractions ne sont pas mentionnées.
Les noms propres ont été transcrits phonétiquement, d'après les indications
des informateurs. Beaucoup de noms nous ont été donnés avec des variantes,
sans qu'il nous soit pos~ible - tant il est délicat d'interroger les Marocains - de
préciser la prononciation exacte. Le présent Index relate ces différentes versions
que nous avons acceptées sans interprétation. ·
Pour les noms consacrés par l'usage nous avons conservé l'orthographe usuelle,
de même nous avons écrit selon les conventions )labituelles les noms qui nous
ont été donnés par écrit ; ils sont une infime minorité, et nous tenons à nous
?xcuser vis-à-vis des arabisants et des berbérisants pour toutes les fautes que notr&
· Jnsuffi sante connaissance des langues Arabe et Tamazirt ~ous a fait commettre.
776 INOKX ca;or.T\.H'HIQUE
.\ïl Ali on :\legltrad. 27. '\ Aït Had•lidou (lldiddou). 39, !i9, 71,
Ali on .\rohemd. :H, 37. 72, 75, 251' 270, 630.
Ali ou Ousson, 79. llamrd, 139, 149.
Alouan, 108. Hamid (IIernid), 162, 167, t79,
Amer (Chtouka), 566, 576, 577. 530, 559-562.
Amer (Haha), 399, 405. Hassan, !}04.
Amer (ZenRga), 191, 197. Hassin (Hessin), 611,613.
Amer ou Gahi;490. Hattab, 70, 680.
Amer ou Mançour, 490. Houdi, 498.
Amira, 527, 566, 573, 574. lahia ou Ottman, 49L
Amr, 526. Iassin (voir A. Yassin).
Assan, 81. Iazza (A. Atta), 492.
Atab (Sraghna et A. Atta), 480, Iazza (lzza) (A. Ba Amran), 527,
488, 489, 500, 501' 502. 600, 606, 607.
Atta (Haut-Atlas), 30, 32, 33, 71, Iazza (Chtouka), 566, 574, 575.
251, 263, 270, 272, 273, 499, Içha, 28, 3~-38, 251, 502, 503.
500. Içhaq, 53, 58, 251, 635.
Atta (Sahara), 57, 83, 84, 87, 88, Ichcheqqeren (Chaqran), 53, 55,
89, 94. &5, 106, !07, H7, t64, 58,251, 26:!, 271.274,497.
253, 261,492-496. Ichchou, 627, 629.
Ayat, 480, 488. Ifri, 53L
Ayyoub, 490. . Iggas, 543.
Ba Amran (Bou Amranl, 247, Ihand. (Ihernd), 53, 58, 60-63,
600,610. 251.
Baha (Chtouka), 566, 569, 581, lhoudi, 58, 251.
582. lhrir, 499.
Baha (Ida ou Ltit), 590, 591. Ikhfelt (Tikhlift), 27, 502, 680.
Bekkou, 527, 566, 577, 578. Ikhlet, 527.
Bella, 6H, 614. Ilougan, 566, 580
B'ker, 248. Irnejjat (Mejjat), 520, 6H, 6{3.
Blal, 22. Immour, 249, 520.
Bou .\.chra, 618. Iouaridhen, 504.
Bou Amran (voir Ba Amran). louça, 264.
Bou Bker, 527, 600, 603, 604. Ioussi, 63.
Bou Izzem, 76. lafoul, 492.
Bou Leffàa, 527, 566, 578, 579. Issa, 56.
Boulman, 42, 680. Issa bou Izzem, 490.
Bon Ouli, 24. 250. Issimour, 601, 608, 609.
Bon Taïeb, 566, 578. Issoummour, 35.
Bou Zid, 27, 30, 31, 33, 34, 2t!O, Izdeg, 7t, 72, 73, 75, ':!5L
251, 272. Jemel (ljmel), 611, 6t3.
Brahim (A. Meghrad), 491. Jerrar (voir A. Djerar).
Brahim (Sous), 527. Keroul, 23.
Cheddekh, 248. Kleft, t39,
Chitachen, 504. 506. Lahcen (EI-Hacen), 6tt, 613.
Djerar (Jerra1·), 5~7, 598, 599. Machten, 22.
Fademt, 511. Meghrad (Merrad), 71, 73, 7.&,
ei-FPrsi, 84, 680. 82. 83,105,251,490.
INDEX G};OGRAPHIQUE 777
Aït ){(']]oui, 562. Aït ZOUIJqOIIl' 511.
~lessat, 25, 27, 28. &'J, 480, 488. Ajmou, 88.
501-503, 505. Alaka (El-), 468, 470.
Messaoud, 6H. 6f7. Alassen, 522, 523.
Mhamd, 76, 490. Aleghiat (Abel Ghiat), 455, 458, 459.
~lhanù, 502, 503. Alehcin (Ahel Hecin), 455, 459.
Milek (~lilk), 527, 566, 579. 580. Ameskout, 248.
Moussa, 567, 582. Amizmiz (Amzmiz), 249.
Moussa on Ali, 6:1.1, 613. Amjri, 11.4.
Moussa ou Daowl, 499. Ammar, 85, 86.
Moussakna, 527, 60t. 608. Amougger, 71.
~loussi, 474, 475. Amsecl, 76.
Nebghi (Ou-), 492. Amzrou, 106, 107.
Nefç (En-), 505, 628. Anakir (El-), 468, 471.
Omras, 504. Anari, 190.
Ouadigh, 399, 400. Anti-Atlas, 77, 89, 91, 95,.106, H3,
Ou Aferd, 48. 117, HS, H9, 120, 122, 133, 166,
Ouafka, 589, 590. 169, 188, 189. 204, 249, 250, 259.
Ouahlem, 492 .. Anzour, t24, 138, U0-18-1, t~, 193,
Ouallal, 492, 500. 204, 254, 633.
Ouamoumen, 529. Aoulouz, 249, 518.
Ouaoudanous, 22. Aqout, 88.
Ou Azzoun, 4f0. Aqqa, 90, 163.
Oued Rinn, 527. lguiren, 122, t28, 130.
Ougli, 499. Iren, 120, !45, 680.
Ou Goudld, 502. 503. mta Tonronst, 88.
Ouidir, 55. n'Ouaouna n'fmirler, 74.
Ouirra, 58, 251, 498. Arareha (El-), 479, 481.
Ou Mribet, 16~. Arbala (voir Zaouia).
Ounir, 492, 500. Arbalou (port), 24-7.
Ouzanif, 197. (Mesfioua), 207.
Saïd ou lehon, 37. Tazrout, 25.
Semmeg, 194, 249, n48-550. Ardouz, 67.
Seri (Sri), 39, 63, 58, 25t. A1·gana, 248.
Sid ou Ali, 491. A1·ghen, 547.
Soukhman. 37, 38, 39, 52, 56. Ari (voir Djebel).
251,262,270. 27~. 498.499. Arib Oulad Raho, 474, 475.
Tacldart, 81, 630-631. Arlaoudrar, 107.
Tagnella, 25, 5C2, 504. 505. Arraracl, 77.
Tameldou, 528, a29. Arzarir, 623.
Tferkel, 502, 50:1. Arzen n'Aonggag, 47.
Tlil, 472, 473. Asamer n'Herman, 70.
Yahia, 59, 60,63-67,95, -107.251. :\sfi (voii· Safi).
262. Asrir (0. Dra), 107.
Yassin (lassin). !Hf, 614. ti17. - (0. Reris), 82.
Youb, 601, 609, 6to. - (Zouafit), 527.
Zn il (Tiznit), 59L 592. ,')93. Assa'assa (El-), -132.
Zoulit, ;,.u. .\ssaka (0 ..\zi!"nrnH•rzi). -I!J7.
778 INDEX GÉOGRAPHIQUE
Assaka (Qçar), 134, 135, 138, 139, Chenguitti (Chenguit), H6, 255, 620-
144, 613. 623.
Assif (voir Oued). Cherarda, 511, 512.
Ataf, 107. Chiadma, 7, 9, 397, 413-433.
Atamna, 480, 485, 504. (Doukkala), 438, 439, 444,
Atsaoudedd!t, 491. 451, 452, 453.
Azarar Imi n'Tafen, n5. Chtouka (Doukkala), 4:18, 439, 443,
Azarara, 399. 527.
Azdeif, tU, 158, 159, 190, 191, {95, Chtouka (Sous), 566-582.
196, 633.
Azerzour, 6f , 62. D
Azouafit (voir Zouafit).
Dadès (voir Oued).
D Dadès (A. Atta), 495.
Bab Armat, 13. Dahra, 63.
Ba Houddou, 85. Dar Salam, 621.
Barda, 17. Demnat, 16, t8-24, 27. 38, 202, 249,
Béchar, 252. 250, 504, 505, 637, 680.
Behirat, 454, 459. Demsira, 524.
Bekhati, 454, 46{. Derarga, 267.
Ben Dlala, 496. Der hala, 454, 457.
- Ikhlef, 438, 439, 445. Dir (Menabha), 539.
Beni Amer, 480, 483. - (Ed-), 497.
Hellal, 438, 439. 446. Djebala, 80, 264. ,.
Medassen, 438, 439. 446. Djebbala (Sraghna), 480, 487.
Mguild. 45, 58, 62, 63,, 64. Djebel Abbadin, 36.
Ouararn, 63, 120. Aberdouz (Ari), 69, 70, 7f.
Sir Ciris, 438, 439, .U9. Adrar n'Deren, 29.
Zeroual, 80. Aggoni (Ari), 67.
Biahsa (El-), 463. Aguinan, 189, 190. .
Bibaoun, 248. Aïachi (Ari Aïach), 58, 62, 63,
Bou Berih, 80. 67, 70, 258.
- Denib, 252. Art Bou Ouli, 24.
- el-Djab (Bou 1-Jad), 256. Ait Izdeg, 71.
Guerfa, 527. Anremer, 24.
Halifa, 124. Antar, 530.
Haoula. 480, 485. Aqdar (Ari), 70.
Tizen, 122. Arguioun, 71.
Bosra, 438, 439, 450. Bani, 89, 109, 117, H9, 122,
Brabich, 468. 189, 191, 204.
Bou Guemmez, 29, 58.
"
Çarro (voir Djebel).
Bou lblan, 63.
Bou Ourioul, 24.
- (A. Atta), 493. Bou Zeroual, 88, 98.
Casablanca, 256. Çarro, 62, 77, 84, 85, 88, f99,
Chaouïa, 16, 452. 204.
Chechaoua (Chirhaoua), tf, 453. Haran (Ari), 1':18.
Chehali, W, 460~ Iguigui, 139.
INDEX GÉOGRAPHIQUE 779
Djebel Ioukhnein, 27, 37, 45. Fès (Fez), 13, 55, 205.
Irguel (Ari), 7:1. I<'etnassa (Doukkala), 440, 447.
Khla (Ari el-), 76. 0 (Sraghna), 480, 486.
Maasker, 62, 67, 70. Fetouaka, 504, 506 0
Haut-Atlas, 9, 18, 24, 29, 46, 53, 58, Il a la (Ilalen), 556, 557.
59, 62, 63, 69, 70, 75, 88, fl4-, 172, Ilir, 120, 124. 133. 140.145, 246, 2!U.
185, 1~7. 191, 198, 24-f'), 250, 258, 680.
259. lmaonn lfraten, 124.
Hebban, 194. Imgrad, 399, 403.
Hedi! (voir Zaouia) lmider, 75.
Het·bil, 513. Imi n'Tanout, !48.
Hobban, 160. lmi n'l'lit, H7.
Hodh (El-), 6~1. Inguert, 29, 680.
Houz, 407, 453, 5H. lndonzal, 550, 551.
Houzia, 438, 439, 443. Intemlin, 522, 523.
Intifen (voir En tifa).
I lounzioun, 529, 530.
Ida on Baki!, 589. louriren, 107.
ou Bouzia (Chtouka), 566, 575, lreddioua, 124, 139, 166, 167.
576. lrels, 198.
ou Bouzia (Haha), 399, 406. Il'iRial.
ou Gord (Gnerd), 6, 39R, 399, Iril, 59.
401. Iril Habbari, 67, 70.
ou Gouaran, 566, 57·1, !i72, 573. Irrem Ironmin, 69.
ou Guelloul, 399, 402. Isseg, 527.
ou Guersmoukt, 587. 588, 589. Isserhin, 122.
on lçarn (lçaren), 398, 399, 401, Issignern; 119.
402. Izazen. 139
ou Kaïs, 533, 534.
on Kazzou, 399. 40·1.
on LtiL 533-!'i93.
Jzergan. 86.
Zaouia Sidi Bou YatJ hou, 402. Sidi Ya hia 011 Ioussef, 52, 55,
Sidi Brahim, t71. 59.
Si di Hamza, 59. Si di Yal a, 420.
Sidi el-Haouari, 77-81, 680. Sldat, 4:18.
Sidi Hassaïn Mou! el-Bab, Taglaoua, 17, ts.
.us Talmest, 4{ 7 .
Sidi el-Hos!lein, 197. Targant, -1!!, {!3.
Sidi Mohammed ou Iaqoub, Zemamra, 4:J8, 439, 445.
1::!5, 150, 177, 254,274,680. Zemmour, llO.
Sidi Mohammed ou Ioussef Zerm·an, Hi, 16, 17, 207, ~08.
73, 74,680. Zenaga, 102, :107, 114, H8, H9, i!.l,
Sidi El Mokhtar, 9. 145, HiS, 159. :162, 163, t66, t73,
Sidi Mrri, i06,il0, til, H7, 177, 183, t88-f97, 200, 204, tf)(),
HS, t25, ~M. !53, 261.
Sid en-N as, 92, 97, 98 Zenata, 265.
Sidi Ouasmin, 417. Zerkten, 204, 207.
Sidi Rehal (Rahal), Hl, ~49, Zguid (voir Oued).
680. Zima, 41.6.
Sidi Saïd bou GhembourUO . Zouafit (voir Azouafit).
••
..
, ·~
' .
(
..
Figures Pages
f. - i\Ierrakech. - La Koutoubia . 6 bis
~. - Vallée de l'Oued Tensift.- Un arganier.- Territoire de
Kourimat . ))
l<'igures Pages
..
3a. - La zaouia tl'Arbala. - Résidence du Chérif Si Ali ben el-
l\iekki Amhaouch. 52 bis
36. - La Haute vallée de l'Oued Mlouya.- Au fond le Haut-
Atlas ))
W7. - Anzour.- Le col d'Anzour (vers le Sud) : les ruines. 142 bis
108. - Anzour. - La source et le bassin réservoir. ))
113. - Anzour. -Le cheval des ben Tabia, monté par El.Has-
sein ben Abd er-Rahman . 162 bis
114. - Anzour. - Le camp des Oulad Jellal. - Fathma ben
Tabia . ))
Figures Pages
Documents Pages
Lettre du Frère Charles rie Jésus (Vicomte Ch. de Foucauld). 62.1
i. - Lettre du Sultan Abd el-Aziz aux Aït hou Zirl pour leur
enjoindre de payer l'impùt. 625
2. - Lettre du Sultan Moule,y el-Hassen ordonnant aux Ait bou
Zid de fournir un contingent de cavaliers à sa harka. 626
3. - Lettre de recommandation du Chérif l\louley Ali ben Abdes-
salam d'Ouazzan. 626
4. - Lettre du Chérif El-Hanafi ben Mohammed ben Abi Bekr
enjoignant à ses fidèles de lui remettre leur ziara 627
5. Lettre dnqaïd des Aït Ichchou pl'Ïant les Aït bou Zid et les Aït
Messat ses alliés de yenir en aide aux Aït Taguella et aux
Aït en-Neçf qui font partie de leur Jeff • · 627
6. - Lettre du qaïd des Hentifa (Entifa) au qaïd des Aït bou Zid,
pour le prier de s'entremettre entre les Hentifa et les Aït
Taguella . 6i8
7. Leth·e du qafd des Hentifa au qaïd des Aït Irhchou pour le
renseigner sm· la situation de la région • 629
8. - Lettre d'Ali ben el-Mekki, cheikh des Derqaoua, à Mouley
IbrAhim, qard des Aït Hdiddou (Haddidou) • 629
9. Lettre du cheikh des Derqaoua, El-Arbi ben Abdallah el-
Houâri, à une femme, Roqayya, moqaddama des Der-
qaoua chez les Art Taddart. 631
10. - Lettre du cheikh des Derqaoua à son moqaddem de Tadi-
roust pour le remercier de lui avoir fait parvenir la ziara
de ses fidèles. 632
H. Lcth·e de l'un •les fils du cheikh Hamou, ann•at· ries Zenaga,
au rhrétien Ahme•l hen Amjah. à Barez (Paris !) • 631
·12. Du même, au même 633
13. Schéma dessiné ct déerit par le Chét·if Sidi Ali ben el-Mekki
Amhaouch pour expliquer l'orographie •le la t•tlgion d'Ar-
baia 634
14. Hé but Il' un poème berbère. composé au xu• siècle rle l'Islam
par Bou Bekr, granrl'oncle du rhét•if Amhaonch, prophéti-
sant la campagne de Mouley cl-Hassen ronh·e Arbala. Ce
rlorument est écrit ct annoté •le la mnin même de Si•li Ali
ben rl-Mrkki Amhaouch . 636
TABLE DES CARTES (1)
Pages
Pages
PRÉFACE DE M. EuGÈNE ETIENNE, député d'Oran, Vice-Président de la
Chambre des c!éputés .
PRÉFACE DU GÉNÉRAL LYAUTEY, commandant la division d'Oran v
PREMIÈRE PARTIE
AVANT-PROPOS . t
CHAPITRE PREMIER. - De Mogador à Demnat 5
CHAPITRE II. - De Demnat à J'Oued Mlonya . 20
CHAPITRE III. - De l'Oued Mlouya à J'Oued Dra . . 62
\CHAPITRE IV. - De l'Oued Dra à la zaouia de Sidi Mohammed ou
laqonb. • . . . . . . . • • . . • 92
CHAPITRE V. - De la zaouia de Sidi Mohammed ou laqoub à Anzour. t!S
Agression et Captivité .
CHAPITRE VII. - D'Anzour à Tazert {87
CHAPITRE VII. - Epilogue. iH
CHAPITRE VIII. - Journal de route de Abd el-Aziz Zenagui. Mogador,
Taroudant 23t
DEUXIÈME PARTIE
TlWISIÈME PARTIE
1
•.4 .EMIER. - Observations astronomi<jUCs 637
·~ l\ll\1. E. Hasse et Ch. de Villcdcnil, ealculalelll's •lu sel'Viee
,i·-.
b raphilfUe de l'Armée. 638
Tab Hu des observations astt·onomiqnes. 643
Cortparaisons des chronomètres . 674
lé tmé des états adoptés pour le chronomètre n• 98 et calcul
' . <ks longitudes . 678
.d.i ltat des observations astronomiques . 680
t {
\ géogt·aphique 775
TABLES
;ravures. 787
)ocuments . 793
·- ·· .:artes . 794
•If' c ; matières. 795
•
I.AVAJ.. - IMI'nn!ERIE J.. JMR~I::OUII ET C'•.
,
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