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GUIDE POUR LA

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RCA)

Vue sur la capitale, Bangui. L'Oubangui,  près de  Bangui.

L'enclavement du pays, qui a permis de préserver ses incroyables richesses naturelles, limite le
nombre de touristes : seuls quelques centaines se hasardent, chaque année, à la découverte des
gorilles et des multiples cascades. Par conséquent, les infrastructures touristiques, notamment les
hôtels, sont presque inexistantes hors de Bangui, la ville capitale.

Le tourisme reste anecdotique, autant du fait de la faiblesse des infrastructures d'accueil et de


transport que de la forte insécurité qui règne dans le pays. Il n'existe pas vraiment de circuit
prédéfini ou balisé. Aucun site touristique n'est durablement entretenu et les arnaques et les vols
sont monnaie courante. On y va donc au hasard mais les aventuriers, dotés d'un bon sens de la
débrouille et d'une patience à toute épreuve, seront pleinement satisfaits.

Allons à la rencontre de ce beau pays exotique et luxuriant sans itinéraire prédéfini!

ADMINISTRATION
Forme de l'État : Régime présidentiel

Il y a un Président et un Premier
ministre

Parlement : Assemblée nationale

Langues officielles : Français et Sango

Capitale : Bangui
La République centrafricaine est connue aussi comme la Centrafrique ou RCA. Le nom du pays
vient de sa position géographique au centre du continent. C’est un pays de l’Afrique en
développement. La population est d’environ 4 millions et demi d’habitants habitant dans une
superficie d'environ 623 000 km2. Sur la carte on peut voir qu’il est entouré par le Cameroun,
le Tchad, le Soudan, le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo et la République du
Congo.

GÉOGRAPHIE
La RCA est un pays sans accès à la mer. Il est composé de savanes et de forêts dans un climat
tropical et dispose de nombreuses ressources naturelles, notamment l'uranium, l'or, les diamants et
le pétrole. L'essentiel de la frontière au sud du pays suit le cours du fleuve Oubangui et de son
affluent le Mbomou. La partie nord du pays constitue le haut bassin du fleuve Chari. Le mont
Ngaoui avec ses 1 420 m est le sommet le plus élevé du pays.

Le climat tropical domine l'essentiel du pays avec une saison humide de mai à octobre et une
saison sèche de novembre à avril. La moyenne annuelle des températures avoisine 26 °C. À
Bangui, les maxima sont de l'ordre de 38°C et les minima de 15°C. Le pluviomètre indique en
moyenne : pour la saison pluvieuse 226 mm (juillet), et pour la saison sèche 5 mm (décembre).
HISTOIRE
La République centrafricaine a été une colonie de la France, appelée l'Oubangui-Chari, qui a fait
partie de l'Afrique-Équatoriale française de 1910 à 1960. Après l'indépendance, le 13 août 1960, le
pays a vécu différents régimes autoritaires, notamment celui de Jean-Bedel Bokassa, président,
puis empereur autoproclamé.

La France continue d'y jouer un rôle important. Les premières élections libres avec multipartisme
ont lieu en 1993. Elles portent au pouvoir Ange-Félix Patassé, renversé en 2003 par François
Bozizé. Celui-ci, réélu en 2005 et 2010, est à son tour renversé en 2013 par la Seleka, une alliance
de milices dirigée par Michel Am-Nondokro Djotodia, pendant la deuxième guerre civile
centrafricaine. En 2016, Faustin-Archange Touadéra est élu Président de la République.

AVANT LA COLONIE
Une civilisation mégalithique qui perdure jusqu’au siècle 1ER de notre ère se développe à l’Ouest.
C’est l’apparition de la métallurgie du fer qui semble avoir mis fin à la civilisation des mégalithes. La
métallurgie du fer se répand de l’ouest à l’est et s’accompagne d’une expansion de la population
dont on considère qu’elle atteignit 6 millions d’habitants sur l’ensemble du territoire centrafricain
au XVIIIE siècle.

Entre les débuts archéologiques et la période qui précède immédiatement la colonisation, soit
environ 1 700 ans, les données concernant l’histoire du territoire occupé par la République
centrafricaine sont rares ou peu accessibles au grand public. Il est probable qu’à l’instar de
beaucoup de peuples établis dans la zone équatoriale de l’Afrique, les populations de la région
n’ont pas éprouvé le besoin de s’organiser autour de structures étatiques mais ont plutôt conservé
un système de chefferies locales.
Expansion des royaumes zandé
Le phénomène historique le plus spectaculaire qu’ait connu la région durant cette période concerne
les Zandé. Aux alentours du XVE siècle, cette aristocratie de seigneurs va peu à peu s’imposer aux
populations locales tout en adoptant sa culture. Une douzaine de royaumes Zandé se forment ainsi.
L’organisation du pouvoir mis en place par les souverains Zandé fait une certaine impression sur
les premiers voyageurs Européens.

Sur l’ensemble du territoire centrafricain actuel, on considère que les habitants vivaient en petits
villages dispersés et cultivant au nord le sorgho et au sud la banane plantain. Le niveau
d’organisation politique était faible et les sociétés locales souvent troublées par des querelles.

Esclavagisme à partir de 1750


La fin du XVIIIE siècle marque le début d’une importante régression démographique, due en premier
lieu à la traite des esclaves qui s’installe dans la région. Ndélé, ville située en République
centrafricaine actuelle, est un important centre esclavagiste dépendant du sultan du Baguirmi.

Au nord-ouest de la RCA, une alliance esclavagiste entre les Peuls et la confédération


Mbum contribue aussi à la dépopulation du pays. Globalement, il semble que ce sont les razzias
d’esclaves à destination des pays arabes qui soient la cause du plus grand prélèvement de
populations sur le territoire appelé à devenir la République centrafricaine. Un des moyens
d’échapper à l’esclavage étant la conversion à la religion musulmane.

Le dernier évènement notable de la période précoloniale est l’installation sous l’impulsion d’un
soudanais, Rabah, d’un État esclavagiste à cheval sur la République centrafricaine et le Tchad.
Période coloniale (1889—1960)
Les premiers colons européens apparaissent en 1884. Les Français installent des postes le long
des cours d’eau, les Belges le long du M’Bomou près des zeriba de Bangassou, Rafaï et Sémio. En
1889 Bangui est construit. Le territoire devient une colonie française en 1905 sous le nom
d'Oubangui-Chari. Le territoire devient partie intégrante de l’Afrique-Équatoriale française (AEF) en
1910.

Les colons Français combattent l’anthropophagie et l’esclavage, les missions religieuses prônent le
mariage monogamique et l’État encourage l’arrivée des colons pour la mise en valeur du pays. Des
entreprises commencent à exploiter les ressources du pays en ayant recours de façon importante
au travail forcé. La fuite en brousse de la population constitue alors une des formes de résistance,
la plus marquante étant la guerre du Kongo-Wara et fait l’objet de répressions. La colonisation
française en Oubangui-Chari est considérée comme la plus brutale de l'Empire colonial français.

Premières années d'indépendance (1960—1965)


Le pays devient la République centrafricaine le 1ER décembre 1958 et proclame son indépendance
le 13 août 1960. Depuis, le pays a conservé le français comme langue officielle, utilisée dans les
documents administratifs, alors que le sango, langue véhiculaire, agit comme unificateur du pays,
permettant à chacun de se comprendre, même sans éducation scolaire avancée.

Le premier chef de l'État, Barthélemy Boganda, est considéré comme le père de la nation


centrafricaine. Parlementaire à Paris, il prônait depuis longtemps l'indépendance des colonies et
avait proposé la création d'un État d'Afrique centrale unique, regroupant Gabon, Congo, Cameroun
et République centrafricaine. Il y voyait la seule solution permettant d'éviter l'éclatement de la
région en territoires trop petits, non viables, et sans rôle à jouer sur la scène internationale. Il meurt
le 29 mars 1959, peu après son élection, dans un accident d'avion dont les causes n'ont jamais été
élucidées.

Période Bokassa et empire centrafricain (1965—1979)


En 1965, lors du « coup d'État de la Saint-Sylvestre », Jean-Bedel Bokassa renverse son cousin
David Dacko et prend le pouvoir. Le 4 décembre 1976, il s'auto-proclame empereur Bokassa IER. Il
met alors en place une politique très répressive dans tout le pays.

En septembre 1979, « l'opération Barracuda », organisée par la France, renverse Bokassa et remet
au pouvoir David Dacko. En effet, depuis quelque temps Bokassa se rapproche de plus en plus
de Mouammar Kadhafi (dirigeant de la Lybie) dont la politique au Tchad est en contradiction
complète avec les intérêts français.

Après-Bokassa
David Dacko lui succède encore brièvement. Il sera chassé du pouvoir par un coup
d'État le 1ER septembre 1981 par le général André Kolingba, qui établit un régime militaire. André
Kolingba restera au pouvoir jusqu'en 1993, année où, suivant le courant de démocratisation lancé
par le sommet de La Baule, les premières élections multipartites ont lieu et Ange-Félix Patassé est
élu président de la République.

À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes, investies dans plus de 8 000


propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'état de projet, multiplient les
contrats avec des pays africains parmi lesquels la RCA, où elles ont cependant du mal à se faire
une place, la Colombe Mines, possédant les principaux sites diamantifères.

Régime Bozizé et guerre civile (2003—2013)


En 2001, une tentative de coup d'État provoque de violents affrontements dans la capitale, Bangui.
Après une nouvelle série de troubles et malgré l'intervention de la communauté internationale
(MINURCA), le 15 mars 2003, le général François Bozizé réussit, avec l'aide de militaires français.
Le général Bozizé chasse alors les rebelles congolais, auteurs de méfaits et crimes innombrables,
notamment dans et autour de Bangui.

État fantôme (2013 à aujourd'hui)


Le 10 janvier 2014, le président de la transition centrafricaine Michel Djotodia et son premier
ministre Nicolas Tiangaye annoncent leur démission lors d'un sommet extraordinaire de la
Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Le pays est divisé en régions
contrôlées par des milices, « sur lesquelles ni l’État ni la mission de l’ONU n’ont prise ».

En décembre 2020, des mercenaires russes du groupe Wagner s'engagent aux côtés de l'armée
centrafricaine, des forces de la MINUSCA et des forces rwandaises contre les rebelles de
la Coalition des patriotes pour le changement qui veulent prendre Bangui et empêcher la tenue des
élections présidentielle et législatives. En avril 2022, une "opération" militaire menée par l'Etat
centrafricain et des paramilitaires russes cause la mort de dizaines de civils dans les villages de
Gordil et Ndah, au Nord-Est de la capitale. Suite à ce massacre, l'ONU indique ouvrir une enquête.
Famille centrafricaine. À la mode centrafricaine

CULTURE
La culture centrafricaine est diversifiée entre les peuples et ethnies. La plupart des
Centrafricains (80 %) parlent des langues du groupe Adamaoua-Oubanguien de la famille
nigéro-congolaise. Au nord du pays vivent des populations parlant des langues nilo-
sahariennes (les Sara par exemple). Dans les régions de savane de la RCA sont dispersées
différentes communautés de Peuls nomades les Mbororo. L'immense majorité des Centrafricains
n'est donc pas de culture « Bantou ». Certaines ethnies minoritaires, vivant au sud-ouest du pays,
sont cependant des Bantous, peuples communs au Congo et au Cameroun.

La population centrafricaine est subdivisée en une myriade de populations. Ainsi, chaque


« grande » ville a son peuple, sa langue et une histoire récente liée aux personnalités politiques et
hommes de pouvoir qui en sont issus. Les Pygmées sont un peuple visiblement différent, de par
leur gabarit, et leur culture de peuple de la forêt.

Longtemps et massivement considérés comme des humains de seconde zone, ils ont préservé
leurs habitudes, et se maintiennent dans leur environnement, sans accès aux «  progrès sociaux »
minimaux qu'a vus le pays. Enfin, avec des frontières arbitraires et poreuses, on retrouve tous les
groupes des pays voisins. Ainsi, une part grandissante de la population, en particulier sur
l'axe nord-sud allant du Tchad à la capitale, appartient à la culture musulmane.

L’Église évangélique baptiste en République centrafricaine est fondée en 1925. En 2016, elle


compte 250 églises et 65,000 membres. L’Église catholique est officiellement fondée en RCA en
1909. L'archidiocèse de Bangui est l'unique archidiocèse catholique en RCA. Son siège est à
la cathédrale Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception de Bangui. En 2012 les Catholiques
comptent 487.000 fidèles.
Cathédrale Saint Pierre Claver, à Bangassou

Timbre répresentant la Cathédrale Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception de Bangui  (1964)

ARTS
Le public centrafricain est en manque de culture : il n'est pas éduqué à sa propre culture et il
souffre du manque de contact avec ses artistes. Les occasions de rencontre avec la culture
africaine environnante sont très limitées, tout comme celles avec l'internationale.
Musique
Depuis longtemps, les pygmées Aka établis dans le sud-ouest de la République centrafricaine
ont élaboré une tradition musicale vocale particulière : une forme complexe de polyphonie
contrapuntique à quatre voix, maîtrisée par l’ensemble des membres de la communauté.

Les chants polyphoniques des pygmées Aka de Centrafrique

Sur le plan de la musique moderne, après l’indépendance, le groupe musical Zokela a eu du


succès dans les années 1980. Depuis les années 2000, Losseba est un des musiciens les plus
écoutés par les Centrafricains pour ses sons et paroles en faveur d'un retour de la paix. L’artiste
musicien Ozaguin contribuera lui aussi à la réconciliation des peuples centrafricains à travers ses
nombreux concerts dans les différentes villes du pays. En plus de ces deux musiciens reconnus,
plusieurs chanteurs contribuent à la valorisation de la culture centrafricaine à travers la musique
centrafricaine.

Littérature
- La Centrafrique est le seul pays d'Afrique à être le cadre de deux romans récompensés par un
prix Goncourt : Batouala (1921) de René Maran et L'État sauvage (1964) de Georges Conchon.
- Le silence de la forêt d'Étienne Goyémidé (1984), adapté au cinéma en 2003 par Didier Florent
Ouénangaré et Bassek Ba Kobhio, raconte l'histoire d'un fonctionnaire centrafricain qui abandonne
tout pour faire un voyage en forêt et rencontre des pygmées Babinga.
- Une partie du roman Le Vol des cigognes de Jean-Christophe Grangé (1994) se déroule en
Centrafrique.
- Le roman Les mots étrangers de Vassilis Alexakis (2002), qui narre l'apprentissage par ce dernier
de la langue sango, se déroule en partie à Bangui.
- Didier Kassaï, Tempête sur Bangui est une bande dessinée qui décrit le début des troubles en
2012.
CUISINE
Les spécialités centrafricaines sont diverses manioc, feuilles de manioc et koko, qui comptent parmi
les aliments préférés des Centrafricains. La population locale prise le ngoudja accompagné de gozo
(manioc) ou mangbere (bâtons de manioc), beignets de bananes, kanda, de capitaine braisé au feu
de bois, ngou ti kassa, koko à la viande, chouia (viande de bœuf, de poulet ou de chèvre braisé).
Les kindagozo (criquets) et les makongo (chenilles fraîches ou séchées) font également partie des
spécialités locales.

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