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Il s’agit ici d’évoquer dans une première sous partie, la spécificité, l’originalité du tribunal
CRDI tout en précisant sa particularité par rapport aux autres moyen de règlement de
différend (A) enfin dans une seconde sous partie nous mettrons l’accent sur l’étendue de la
compétence des tribunaux du CRDI (B).
Ainsi l’arbitrage au sein des tribunaux de CRDI sont connus par leur souplesse
et leur rapidité pour la constitution et les règlements des différends, ce qui
explique les nombres considérables des saisines de celui-ci par les investisseur.
Il faut d’abord préciser que la particularité du CRDI est due exclusivement par
sa spécialisation en matière d’investissement, on l’occurrence sa compétence
concerne les litiges opposant un investisseur à un Etat.
Concernant la question du droit applicable au fond du litige, celui-ci est régi par
l'article 42 de la Convention CIRDI. Il faut distinguer l'arbitrage fondé sur un
contrat et l'arbitrage fondé sur un traité. Dans le premier, le droit applicable est
déterminé par la volonté contractuelle, et à défaut par le droit national du pays
hôte, la Convention CIRDI met en œuvre le principe de proximité, selon lequel
une situation est régie par le droit avec lequel elle présente les liens les plus
étroits.
Les décisions et sentences arbitrales rendues par des tribunaux arbitraux CIRDI
doivent être exécutées, la question de l’immunité de juridiction ne se posant
pas, et la Convention de Washington de 1965 constituant une renonciation à
l’immunité d’exécution dont peuvent normalement se prévaloir les États. Cette
Convention impose donc aux États Parties de reconnaître dans leur ordre
juridique force de chose jugée aux sentences et décisions des tribunaux
arbitraux CIRDI et de leur donner exécution sans procédure préalable
d’exéquatur.
Afin qu’un tribunal arbitral statuant sous l’égide du CIRDI soit compétent
rationae personae, l’article 25(1) de la Convention de Washington de 1965
prévoit que « la compétence du Centre s’étend aux différends d’ordre juridique
entre un État contractant et le ressortissant d’un autre État contractant ».
D’une part, en ce qui concerne l’État, celui-ci doit être non seulement Partie à
la Convention de Washington de 1965, mais il doit également avoir ratifié le TBI
dont la violation est alléguée par l’investisseur. Toutefois, une telle ratification
n’est pas obligatoire si l’investisseur se prévaut de la violation d’une loi
nationale d’investissement, par laquelle l’État a consenti à l’arbitrage CIRDI, ou
si l’État et l’investisseur ont conclu une clause d’arbitrage prévoyant le recours
à l’arbitrage CIRDI.
Ainsi, bien que la compétence des tribunaux arbitraux CIRDI ne soit a priori pas
facile à démontrer, trois affaires impliquant le Royaume du Maroc ont été
soumises à l’arbitrage de tribunaux statuant sous l’égide du CIRDI.
2) La nature du différend
4) La question de la compétence :
Il considère que, d’un point de vue structurel, la société ADM est « une entité
contrôlée et dirigée par l’État marocain, à travers le Ministre de l’Équipement et
divers organismes publics », et que, d’un point de vue fonctionnel, ADM «
poursuit la réalisation de tâches de nature étatique ». De ce fait, il conclut que
la société ADM étant « une entité que seul son statut juridique distingue de
l’État »,
Les sociétés italiennes, quant à elles, qualifient l’opération d’investissement au
sens du TBI et soutiennent l’application concurrente de la Convention de
Washington et la qualification d’investissement du marché concerné au regard
de ladite Convention.
Sur ce point, le tribunal arbitral est d’avis que « sa compétence dépend de
l’existence d’un investissement tant au sens de l’Accord bilatéral [ou TBI] que de
celui de la Convention [de Washington],