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LE RÉGIME JURIDIQUE
DE L’ARBITRAGE
COMMERCIAL
INTERNATIONAL

MÉMOIRE DE RECHERCHE

Présenté par : OKEILI Othmane


Sous l’encadrement de : Mr. Le professeur AMAHMOUL Jawad

UNIVERSITÉ MY ISMAIL

FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES

Année universitaire : 2016/2017


REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
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REMERCIEMENTS

En préambule, je veux adresser tous mes remerciements aux personnes avec


lesquelles j’ai pu échanger et qui m’ont aidé pour la rédaction de ce mémoire.

En commençant par remercier tout d’abord Monsieur J.AMAHMOUL directeur de


recherche de ce mémoire, pour son aide précieuse et pour le temps qu’il m’a consacré. 

Merci à Monsieur ZRIOUEL, Chef de département du Droit en langue française.

Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à ma famille : Mes parents, et tous mes
proches et amis pour leur soutien.

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


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Table des matières

Introduction…………………………..…………………………………………...p.6

Partie I : L’Arbitrage commercial international : entre plateforme juridique et


institutionnelle………………………… ………...……………………………….. p 11

Chapitre Ier : L’assise juridique……………………..…………………………..p 12

Section I : Les normes à vocation universelle…………………….……………..p 13

Paragraphe 1 : L’ACI à travers les conventions internationales ratifiées par le


Maroc……………………………………………………………..…………………p 13

Paragraphe 2 : Les normes de la CNUDCI : La Loi Type sur L’arbitrage commercial
international …………………………………………………………..…………….p 14

Section II : Les normes à vocation régionale………………………..……….……. p 17

Paragraphe 1 : L’arbitrage européen……………………………..……….………..p 17

Paragraphe 2 : L’arbitrage Arabe…………………………………..……………...p 20

Chapitre II : L’assise institutionnelle……………………………….…..…………p 21

Section I : Les Institutions internationales d’arbitrage…………………………….p 22

Paragraphe 1 : La Cour Internationale d’Arbitrage de la CCI…............................. p 22

Paragraphe 2 : La Cour d’arbitrage international de Londres ………….…….…p 24

Section II : Les institutions régionales d’arbitrage……………………..…………p 25

Paragraphe 1 : La Cour européenne d’arbitrage……………………..………..p 25

Paragraphe 2 : Le Centre Regional de Caire pour l’Arbitrage Commercial


International……………………………………………………………….……….p 27

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


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Partie II : L’arbitrage commercial international : Outil de règlement de litiges
pratiquement limité……………………………………………………………………..
…………p 29

Chapitre Ier : Avantages de l’arbitrage commercial international.…….……….p 30

Section I : Le succès de l’ACI…………………………………………………..p 31

Section II : Les limites d’une justice publique sont des avantages de
l’arbitrage………………………………………………………………..…………..p 32

Paragraphe 1 : Célérité ……………………………………….…….…………….p 32

Paragraphe 3 : Spécialisation …………………………….………….…………p 32

Paragraphe 2 : Confidentialité ………………………….…………….………….p 33

Chapitre II : Limites et carences de l’arbitrage commercial


international………………………………………………….……….…………..p 34

Section I : Les limites relatives à la nature et la procédure de l’arbitrage commercial


international……………………………………………………….….…………..p 35

Paragraphe 1 : La requête en annulation et la requête en homologation


…………………………………………………………………..…………………p 35

Paragraphe 2 : L’ACI : une justice privée de Luxe ……………………...…….p 36

Section 2 : L’arbitrage, victime de son propre succès ?…………………………p 37

Conclusion ………………………………………………………………….……p 38

Jurisprudence ………………………………………….…………………………p 39

Bibliographie ……………………………………….……………………………p 42

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


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Liste des abréviations et des sigles

- AAHJF : L’Association Africaine des Hautes Juridictions


Francophones
- ACI : Arbitrage Commercial International
- ACIMA : Centre pour l'Arbitrage Maritime d'Alexandrie
- ADR : Arbitrage Dispute Resolution
- CAIL : Cour d’Arbitrage Internationale de Londres
- CCI : Chambre de Commerce Internationale
- CEA : Centre Européen d’Arbitrage
- CEE : Commission Économique pour l’Europe de l’ONU
- CIA : Cour Internationale d’Arbitrage
- CIRDI : Centre International pour le Règlement de
Différends relatifs aux Investissements
- CNUDCI : Commission des Nations Unis pour le Droit
Commercial International
- CRCICA : Cairo Regional Centre for International
Commercial Arbitration
- LCIA : London Court of International Arbitration
- UE : Union Européenne

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


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INTRODUCTION

Arbitrage, ce mot évoque au premier abord, l’arbitre sportif sifflant pleins


poumons et brandissant un carton rouge lors d’une rencontre entre deux
équipes. Or, l’arbitrage d’un point de vue juridique est bien loin de cette
image : il s’agit d’un mode alternatif de résolution de conflit.
« Mondialisation ou pas, le droit applicable aux contrats commerciaux
internationaux reste avant tout un droit national. Il n’existe pas, en effet, de
consensus autour de règles juridiques internationales. En conséquence, à la
signature d’un contrat, l’entreprise doit choisir, à la fois, un droit national
applicable et un tribunal qui traitera les litiges éventuels. Ce choix est crucial
en cas de contentieux et il s’avère souvent épineux tant il est difficile de
trouver un terrain neutre entre des parties de nationalité différente. C’est dans
ce contexte que s’est développé l’arbitrage commercial international, qui offre
une solution efficace là où la justice publique ne peut répondre aux besoins des
entreprises » énoncent Mathias COLLOT et Laurent DEBEAUD1.
Il s’agit d’un mode de résolution de litige dans lequel, généralement deux
parties de nationalités différentes s’en remettent à une justice dite privé. Cette
dernière rend une sentence qui s’impose aux parties, laquelle est dite
1
() Arbitrage international Matthias COLLOT et Laurent DEBEAUD
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exécutoire, parce que chacune d’elle peut faire appel à la puissance publique
pour la faire appliquer. La caractéristique fondamentale de l’arbitrage réside
dans la soustraction aux tribunaux étatiques des litiges qui relèvent
normalement de leur compétence.
Le recours à ce mode de résolution résulte nécessairement du
consentement exprès des deux parties. Ce consentement peut s’exprimer soit
sous forme d’une clause du contrat, appelée clause compromissoire, soit par la
signature d’un compromis suite à l’apparition du litige.
Notons également qu’on distingue différents types d’arbitrage. Tout
d’abord, l’arbitrage international s’oppose à l’arbitrage interne, à caractère
strictement national, qui est généralementrégi par des lois différentes. On
distingue aussi l’arbitrage ad hoc, entièrement organisé par les parties du litige,
de l’arbitrage institutionnel, dans lequel les parties font appel à une institution
d’arbitrage. Celle-ci offre la sécurité d’un règlement standard et d’une aide en
cas de blocage de la procédure, mais rend l’arbitrage plus coûteux. Avant tout,
il est indispensable de décortiquer cette particularité d’être à la fois commercial
(I) et international (II). Ces deux caractéristiques nécessitent des clarifications.

I. La commercialité de l’arbitrage

La commercialité de l'arbitrage est tributaire de la commercialité des


différends sur lesquels il porte, celle-ci étant elle-même dépendante de la
nature commerciale de la relation ayant engendré les différends 2. Ainsi, un
arbitrage est commercial lorsqu'il porte sur des différends commerciaux, les
différends commerciaux étant ceux qui naissent d'une relation elle-même
commerciale.

2
() Pierre MEYER, OHADA, Droit de l’arbitrage, Bruxelles, 2002, p. 35, n°64
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
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Lors de la rédaction de la Loi type sur l’arbitrage commercial
international de la CNUDCI3, les rédacteurs ont dressé une liste, restant
ouverte, des questions de toute relation à caractère ou de nature commerciale.

On aurait pu se reporter, au niveau interne, aux définitions énumérées par


le Code de Commerce marocain aux différents types d’actes de commerce
(principaux ou accessoires), liés notamment à l’exercice des activités par un
commerçant ou d’autres opérateurs économiques, mais les rédacteurs de la Loi
type ont avancé qu’une relation qualifiée de commerciale ne dépendait pas
seulement de la nature ou la qualité des parties.

Par contre, ne sont en principe pas visés par ce mode alternatif de


règlement des litiges, par exemple les différends liés au travail ou à l’emploi,
les actions intentées par des simples particuliers ès-qualité de consommateurs,
malgré leur lien avec une activité économique. Ainsi le caractère commercial
d’une transaction ne signifie pas que tous les litiges qui en découlent peuvent
nécessairement être réglés par l’arbitrage4.

3
() Voir sur cette question p. 13
4
() Sur la non arbitrabilité des différents cf. articles 34 et 36 de la Loi-type de la CNUDCI et sur le domaine de
l’arbitrage interne.
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II. L’internationalité de l’arbitrage

L'internationalité de l'arbitrage fait appel à une définition économique


selon laquelle il suffit que le litige soumis à l'arbitre porte sur une opération qui
ne se dénoue pas économiquement dans un seul Etat 5, et ce, indépendamment
de la qualité ou de la nationalité des parties, de la loi applicable au fond ou à
l'arbitrage, ou encore du siège du tribunal arbitral.

D'une manière classique, l'expression "INTERNATIONAL" est utilisée


de façon courante pour noter la différence entre un arbitrage national qui est
purement interne à un Etat et un arbitrage qui dépasse les frontières nationales.
Ceci étant, techniquement la définition du terme "INTERNATIONAL" en
matière d'arbitrage répond ordinairement à deux grands critères.

Le premier est objectif et vise la nature du litige, de sorte qu'un arbitrage


est considéré comme international s'il "MET EN JEU LES INTÉRÊTS DU
COMMERCE INTERNATIONAL" 6. Le second est subjectif et s'en tient soit
aux parties, c'est-à-dire leur nationalité, domicile ou siège social, soit au lieu de
l'arbitrage dans ce cas c'est le siège du tribunal arbitral qui est pris en compte,
soit aux modalités du contrat c'est-à-dire le lieu de sa conclusion ou de son
exécution.

5
() Définition donnée par un arrêt de la Cour de Cass en France, qui est un arrêt de principe ( Civ. 1, 26 janvier 2011,
pourvoi n° 09-10.198)

6
() C'est la conception matérielle du droit français qui répond à ce critère purement économique de l'internationalité
(cf. Art.1492 NCPC).

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


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 Synthèse

L’arbitrage commercial international est devenu aujourd'hui dans le


monde entier un des éléments essentiels du dispositif juridique des grands
projets d'investissement et de développement, la place qu’occupe ce
mécanisme de règlement des différends au niveau mondial n’est pas le fruit du
hasard. il est le fruit de l'empirisme et de la nécessité. Cela nécessite l’examen
des avantages procurés aux parties et les limites s’opposant à ces derniers
(IIème Partie) mais avant, il faudra tout d’abord s’appuyer sur son assise
juridique et institutionnelle (Ière Partie).

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PARTIE I

L’ARBITRAGE COMMERCIAL INTERNATIONAL :


ENTRE PLATE FORME JURIDIQUE ET
INSTITUTIONNELLE

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


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CHAPITRE I

L'ASSISE JURIDIQUE

L'existence de conventions internationales favorisent le développement


de l'arbitrage et illustrent davantage l'importance de cette voie de règlement des
litiges au plan « transnational». Ces conventions ont soit précédé et favorisé la
promulgation par les États de lois libérales sur l'arbitrage 7, soit sont venues en
réponse pour renforcer la portéedeslégislation internes. Ainsi, elle sont soit
d’ordre international (section I) soit régional (section II).

7
() Tel que la loi-type de la CNUDCI
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 Section I : Les normes à vocation universelle

Les tribunaux marocains ont été confrontés à de nombreuses difficultés8,


consistant par exemple à connaître la situation juridique de l’arbitrage
commercial international, ses règles, ses bases quand il est international, le
critère à utiliser pour décider qu’une sentence est nationale ou internationale,
ce qui les a pousser à recourir aux conventions internationales, bilatérales ou
multilatérales (Paragraphe 1), quant à la législation marocaine, on aura
l’occasion de se pencher sur la loi-type de la CNUDCI qui a pu, malgré son
caractère facultatif, faciliter l’élaboration d’une législation marocaine en la
matière (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : L’ACI à travers les conventions internationales ratifiées


par le Maroc :

Le Maroc a ratifié plusieurs conventions en matière d’arbitrage, il s’agit


en l’occurrence de :

La convention de New York du 10 juin 1958 sur la reconnaissance et


l’exécution des sentences arbitrales étrangère. Cette convention a été ratifiée
par le Dahir N° 59-1-266 en date du 19 janvier 1960. Elle est considérée

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comme la plus importante des conventions multilatérales sur l’arbitrage
international.9

La convention de La Hayes du 01 mars 1954, concernant la procédure


civile le Maroc a adhéré à cette convention par le Dahir N°67-645 en date du
05 juillet 197010.

La convention de Washington B.I.R.O qui est entrée en vigueur le 14


octobre 1960. Le Maroc l’a ratifiée par le décret du 31 octobre 1966, le Maroc
est devenu un pays contractant à partir du 10 juin 1967.

La convention pour le règlement des différends relatifs aux


investissements entre Etat et ressortissants d’autres Etats, signée le 18 mars
1965 et entrée en vigueur le 14 octobre 1966. Citée convention du CIRDI, elle
a été ratifiée par Décret royal n°564-65 du 31 octobre 1966. Le Maroc y est
devenu partie contractante le 10 juin 196711.

La convention du Koweït relative à la création de l’Institut arabe pour la


garantie de l’investissement en date du 27 mai 1971 dont le 1er protocole
prévoit la procédure de médiation et d’arbitrage12.

La convention d’Amman (Jordanie) relative à l’arbitrage commercial


international faite le 26 novembre 1980, elle a été ratifiée plus tard par Dahir n°
1-85-150 du 14 novembre 1986, et entrée en vigueur le 7 septembre 1981 ; tous
les pays arabes y sont membres.

Les conventions bilatérales avec plusieurs pays arabes dont l’Egypte le 22


mars 1989, le Liban le 03 juillet 1997, le Koweit le 16 février 1999, le Bahreïn
le 07 avril 2000.

Il reste que la plus importante des conventions est le partenariat entre le


Maroc et l’Union Européenne depuis 1996 13.

9
() Cf.BO. n°2473 du 21-1-1960.
10
() Cf.BO. n°3011 du 5-7-1970.
11
() Cf.BO. du 16-11-1966
12
() Le Maroc a y adhéré le 15-11-1975
13
() Voir plus ahjucaf.com Ass. A.A.H.J.F.
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
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Paragraphe 2 : les normes de la CNUDCI : la loi-type sur l’ACI

Il s’agit de normes établies et adoptées par un organe spécialisé des


Nations Unies, à savoir la Commission des Nations Unies pour le Droit
Commercial International (CNUDCI) et non par les Etats membres de cette
organisation internationale.

C'est par une résolution de l'Assemblée Générale des Nations-Unies n°


40-72 du 11 décembre 1985 qu'il a été recommandé à tous les Etats procédant à
des réformes de s'inspirer de la Loi type de la CNUDCI de 1985.
La Loi-type vise à aider les États à réformer et à moderniser leurs lois sur la
procédure arbitrale afin de tenir compte des exigences et besoins particuliers de
l'arbitrage commercial international14. Elle porte sur toutes les étapes du
processus arbitral, de la convention d’arbitrage jusqu'à la reconnaissance et
l’exécution de la sentence. Même si elle est prévue pour s'appliquer en principe
à l'arbitrage commercial international, rien n'empêche qu'elle soit adaptée à
toute forme d'arbitrage comme l'a fait l'Allemagne. Il faut certes noter qu'elle
est incorporée dans la législation d'un grand nombre d'Etats développés ou en
développement.

14
() Arbitrage commercial international et conciliation, note explicative CNUDCI, uncitral.org
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 15
Au Maroc, ce n’est qu’au 30 novembre 2007 que le Dahir n° 1-07-169
portant promulgation de la loi n° 08-05 est venu abroger et remplacer le
chapitre VIII du titre V du Code de procédure civile relatif à l’arbitrage, une
réforme qui s’inspire de la loi-type CNUDCI et du droit français - innovante
sur de nombreux points - était devenue urgente15.

L’apport de la loi susvisée concerne particulièrement, l’adaptation de la


procédure d’arbitrage à l’évolution de l’organisation judiciaire du Maroc, ainsi
que le développement des procédures et organes d’arbitrage en adéquation avec
les besoins nouveaux des opérateurséconomiquesconfrontés à la lenteur des
procédures judiciaires16.

De même la loi n°08-05 a réorganisé l’arbitrage interne, mis en en place


un dispositif régissant pour la première fois l’arbitrage international tout
conférantà la médiation une place particulière comme mode alternatif de
résolution des conflits.

Ainsi, cette loi a accordé un grand intérêtà la consolidation des droits des
parties dans les procédures arbitrales en prévoyant des sanctions en cas de
violation des droits de la défense, en permettant aux parties de récuser les
arbitres, en obligeant lesdits arbitres à motiver leurs décisions et en les
astreignant au secret des délibérations.

15
() Larevue, squire pattonboggs, Dr Khalid ZAHER
16
() Dr Abdellah KHIAL, in «  L’arbitrage en droit marocain »
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 16
 Section II : Les normes à vocation régionale

Deux catégories de normes régionales en matière de règlement de


différends peuvent être particulièrement examinées. D’abord au niveau
européen (Paragraphe 1), vu que le Maroc est un pays d’Afrique du Nord, et
qui cherchent essentiellement à faire partie intégrante à la fois de l’Union
Européenne et de l’espace euro-méditerranéen notamment dans le domaine des
affaires commerciales, économiques et financières. Puis, au niveau arabe
(Paragraphe 2) avec d’autres pays dits frères, que réunissent la religion, la
langue et certains affinités culturelles17.

Paragraphe 1 : L’arbitrage européen

Il existe une pluralité d’instruments régionaux européens relatifs au


règlement non judiciaire des litiges, qui sont l’œuvre de la Commission
Économique des Nations Unies pour l’Europe (I), et du Conseil d’Europe (II).

I. La convention européenne sur l’arbitrage commercial


international

C’est d’abord sous les appuis de la Commission Économique des Nations


Unies pour l’Europe qu’ont été élaborés et adoptés, la convention européenne
sur l’arbitrage commercial international et un règlement d’arbitrage.
17
() Abdellah BOUDAHRAIN, in « L’arbitrage commercial interne et international au regard du Maroc ». P.310
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
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La première étant une convention inter-étatique régionale, signée à
Genève - le 21 avril 1961, et entrée en vigueur le 7 janvier 1964 18 - par les 16
pays de l’Est et de l’Ouest de l’Europe19.

Dans l'esprit d'un très grand nombre de ceux qui ont participé aux travaux
de Genève en matière d'arbitrage, les difficultés qu'il s'agissait de régler dans la
Convention avaient surtout trait aux rapports entre l'Est et l'Ouest de l'Europe.
En réalité, si certaines questions dont s'occupe la Convention européenne sur
l'arbitrage commercial international, visent en effet en première ligne les
problèmes du commerce entre pays à structures économiquesdifférentes, la
plupart des dispositions de la Convention s'appliquent indifféremment à toutes
les relations en matière d'arbitrage entre les pays de l'Europe, quels que soient
le régime politique, la situation
géographique ou la structure économique de ces pays.

Toutefois, la prise en compte des intérêts étatiques est assez claire dans
plusieurs dispositions de la Convention relatives à la détermination de la
capacité des personnes morales de droit public à se soumettre à l’arbitrage
(article II) et au rôle attribué aux autorités judiciaires en matière d’organisation
et de procédure d’arbitrage (article IV et VI)20.

18
() C. Nations Unies, recueil des Traités, vol. 484, p.365, n°7041 (1963-1964)
19
() L'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, la France, la Hongrie, l'Italie, la Pologne, l’Allemagne, l’ex
République socialiste soviétique de Biélorussie, l’ex République socialiste soviétique d'Ukraine, la Roumanie, la
Tchécoslovaquie, la Turquie, l'ex URSS, l’ex Yougoslavie. L'Espagne a signé la Convention le 14 décembre 1961 et la
Finlande le 21 décembre 1961, en portant ainsi le nombre de pays signataires à dix-huit.
20
() Ces dispositions rappellent celles analogues de la Convention de New York de 1958.
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
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Ainsi, dans les arbitrages soumis dans le cadre de cet instrument, les
étrangers peuvent être désignés comme arbitre (article III).

Enfin, les parties intéressées peuvent soit soumettre leurs litiges à une
institution permanente d’arbitrage, en se conformant à son règlement, soit
soumettre leurs litiges à une procédure arbitrale ad hoc, auquel cas elles
peuvent utiliser le règlement établi par la Commission Économique pour
l’Europe de l’ONU21.

II. Règlement de la Commission économique pour l’Europe de


l’ONU
Ce règlement rappelle, dans une grande dimension, celui adopté
postérieurement par la CNUDCI, car il date déjà de 1970 22. On trouve
notamment dans son annexe la liste des chambres de commerce et d’autres
institutions pouvant être appelées à jouer le rôle d’ « autorité compétente ».

De ce fait, il peut servir pour un arbitrage institutionnel dirigé par des


centres d’arbitrage. Ces organismes sont non seulement des ressortissants des
Etats parties à la Convention Européenne de 1961, mais aussi des ressortissants
de pays qui n’ont pas adhéré ou ratifié cet instrument. Toutefois, comme la
plupart des institutions permanentes d’arbitrage qui possèdent leur propre
règlement, on peut déduire que le règlement de la Commission économique
pour l’Europe de l’ONU se destine essentiellement à un arbitrage ad hoc23.

21
() Ce qu’on va notamment traité ci-après.
22
() On peut estimer que le règlement pour la CEE de l’ONU (1970) avait influencé celui de la CNUDCI, puisqu’il a
été adopté six ans plus tard (1976).
23
() Il y a trois formes d'arbitrage international : l'arbitrage ad hoc, l'arbitrage institutionnel et l'arbitrage assisté.
La clause d'arbitrage ad hoc est rédigée par les parties au contrat. S'il y a un litige, les parties appliquent elles-mêmes
la clause, choisissent l'arbitre et gèrent le processus d'arbitrage. Dans le cas d’un arbitrage institutionnel, la clause
d'arbitrage charge une institution de choisir l'arbitre et de gérer l'arbitrage de A à Z selon son règlement. Pour ce qui
est de l’arbitrage assisté, c’est un compromis entre les deux premiers.
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 19
En définitive, le règlement établi par la CEE de l’ONU constituent des
normes supplétives destinées à favoriser le développement de l’arbitrage
commercial international. C’est aussi le cas des normes du Conseil de
l’Europe, qui visent plus particulièrement à encourager l’uniformisation des
lois nationales européennes en la matière.

Paragraphe 2 : L’arbitrage arabe (Convention Arabe d’Amman)

La Convention Arabe d’Amman (Jordanie) sur l’arbitrage commercial est


le seul instrument particulier dans ce domaine au niveau arabe. C’est d’ailleurs
compte tenu des insuffisances de la Convention de Riyad que quatorze Etats
arabes, membres de la Ligue Arabe24, ont adopté le 14 avril 1987, la
Convention d’Amman (Jordanie).

Comparable à la Convention européenne sur l’arbitrage commercial


International de 196125, la Convention d’Amman souligne dans son préambule,
l’importance d’unifier le système arabe en la matière, en vue d’assurer une
certaine équité dans le règlement des différends commerciaux internationaux,
et inter-arabes en particulier.

Ces différents sont ceux qui naissent entre des personnes physiques ou
morales de droit privé, quelle que soit leur nationalité, ayant des rapports
juridiques commerciaux avec l’un des Etats contractants ou l’une de ses
composantes ou dans le siège principal qui se trouve dans leur territoire.

L'évolution de ce mode de règlement de litiges au niveau arabe était


tardive. Les raisons sont dues essentiellement à ce que les systèmes
internationaux existant, n'ayant pas pris en considération les réalités
économiques et les usages juridiques des pays en voie de développement, en
général, et les pays arabes, en Particulier. Ceux-ci ont éprouvé une méfiance,
24
() Jordanie, Tunisie, Algérie, Djibouti, Soudan, Syrie, Irak, Liban, Libye, Maroc, Mauritanie, Yemen du Nord,
Yemen du Sud, Palestine.
25
() On rappellera cependant que la commission chargée de l’élaboration de la Convention d’Amman, avait indiqué
dans son rapport, qu’elle s’est inspirée des règles de la loi uniforme de la CNUDCI.
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 20
voir une hostilité, à l'arbitrage international, surtout après une expérience
négative dans quelques affaires26.

Cette expérience a engendré deux attitudes différentes : certains pays ont


privilégié leurs institutions nationales d'arbitrage (l’Algérie), d'autres l'ont
interdit expressément (l'Arabie Saoudite)27.

26
() Affaires Sheikh Abu Dhabi, 18 Aout 1951, I.C.L.Q, 1952, p. 247; Affaire Texaco Calasiatic, J.D.I, 1977, p. 350 et
R.A, 1980, p. 3.

27
() Adel Bsili « VERS UN SYSTÈME ARABE UNIFIÉ D'ARBITRAGE COMMERCIAL » .MEM
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 21
CHAPITRE II 

L’ASSISE INSTITUTIONNELLE

En plus du nombre et des tendances, de plus en plus libérales, des


différentes Conventions intergouvernementales qu’on a eu l’occasion de voir
depuis le protocole de Genève de 1924, le développement de l’arbitrage
commercial International exige l’existence d’un support institutionnel,
susceptible d’offrir aux parties intéressées un cadre pour le déroulement des
procédures arbitrales de la manière aussi efficace et impartiale que possible.

Le rôle que jouent ces institutions et leurs règlements reste fondamental


pour le bon déroulement et la régularité des procédures auxquels peuvent
recourir les parties en cas de difficultés. Il y a lieu de distinguer les institutions
à vocation internationale (Section I) et celles à vocation régionale (Section II).

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 22
 Section I : Les Institutions internationales d’arbitrage
Compte tenu de la pluralité des centres d’arbitrage, on optera pour ceux
ayant une audience internationale, voire mondiale, et qui sont assez
représentatifs quant aux systèmes juridiques. Il est utile de rappeler que les
règles de ces institutions sont anationales28.

On se penchera dans cette partie sur l’une des plus importantes


institutions spécialisées dans ce domaine, d’autant plus qu’elle est représentée
au Maroc par un comité national pourvu d’arbitres marocains, il s’agit en
l’occurrence de : la Chambre de Commerce Internationale CCI (Paragraphe
1), ensuite une organisation similaire mais représentative de la sphère juridico-
culturelle anglo-saxonne qui est la Cour d’Arbitrage International de Londres
ou « London Court of International Arbitration » (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La Cour Internationale d’Arbitrage de la CCI


Il y a lieu de rappeler d’abord que la Chambre de Commerce
Internationale, fondée en 1919, ne s’occupe pas seulement de l’arbitrage, mais
de d’autres fonctions non négligeables. Elle se destine plutôt à :

- Représenter les milieux d’affaires internationaux ;


- Promouvoir le commerce et l’investissement mondial ;

- Harmoniser les pratiques commerciales et formuler une terminologie et


des directives destinées aux importateurs et exportateurs …
28
(22) C’est-à-dire non élaborées par des Etats ou des organisations inter-étatiques. Abdellah BOUDAHRAIN,
L’arbitrage Commercial Interne et International au regard du Maroc.
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 23
Ses membres se composent, dans plus de cents pays, de dizaines de
milliers d’organisation professionnels et d’entreprises participants à l’économie
internationale.

Pour l’accomplissement de ses diverses missions, la CCI s’est dotée de


plusieurs institutions, dont la Cour Internationale d’Arbitrage (CIA), le Bureau
maritime international, le Bureau d’enquête sur la contrefaçon, le Bureau
contre le crime commercial,… et d’autres structures contribuant à l’élaboration
d’une politique portant sur les aspects généraux et techniques du commerce
international et de l’investissement tel que la Commission de l’arbitrage
international.

Fondée en 1923, la Cour Internationale d’Arbitrage a une vocation


réellement internationale. Ainsi, les différents mécanismes proposés par la CCI
ont été spécialement conçus pour résoudre les différends commerciaux
internationaux. Cela a permis à sa Cour d'administrer plus de 12 000 arbitrages
internationaux impliquant des parties et des arbitres de plus de 170 pays et
territoires29.
La mission de la Cour est de veiller à l'application de ses divers Règlements,
soit : le Règlement d'arbitrage de la CCI, le Règlement ADR de la CCI, le
Règlement d'expertise de la CCI, ainsi que le Règlement d'expertise pour la
résolution des différends en matière d'instruments documentaires (DOCDEX).
Ses membres ne tranchent pas eux-mêmes les différends soumis à l'arbitrage -
tâche qui incombe aux arbitres nommés conformément au Règlement. La Cour
supervise le processus d'arbitrage de la CCI et est responsable, entre autres, de :
nommer des arbitres ou de confirmer ceux désignés par les parties, de statuer
sur les demandes de récusation, d'examiner et d'approuver toutes les sentences
arbitrales et de fixer les honoraires des arbitres.

Paragraphe 2 : La Cour d’arbitrage international de Londres


29
() Ces informations sont indiqués par la CCI elle-même en annexe dans « intracen.org »
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 24
Dénommé en anglais « London Court of International Arbitration »
(LCIA), est un organisme qui date de 1892 30, soit bien avant la Cour
Internationale d’Arbitrage de la CCI. Toutefois, contrairement à celle-ci, la
CAIL agit à but non lucratif, et s’est particulièrement limitée à sa vocation
initiale à savoir l’arbitrage. Elle fournit un service complet de résolution de
conflits internationaux, à la fois suivant ses propres Règles d'arbitrage et de
médiation et celles de la CNUDCI.

Les sujets des contrats litigieux soumis à la CAIL comprennent tous les
aspects du commerce international, incluant en particulier :
télécommunications, assurance, pétrole et gaz, exploration, construction,
transport, aviation, produits pharmaceutiques, commerce international, finance,
et services bancaires. La Cour de la CAIL contrôle l'opération et l'application
efficace des Règles de la CAIL, le déroulement des procédures, et tout aspect
lié à la désignation des arbitres.

Les parties intéressées par ce mode de règlement des différends dirigé par
la CAIL, sont appelés à opter pour une clause-type libellé comme suit : « Tout
différend de ce contrat, ou en relation avec lui, y compris toute question
concernant son existence, sa validité ou son expiration, sera soumis à, et
définitivement trancher par, arbitrage suivant le règlement de la Cour
d’arbitrage international de Londres qui sera considéré comme partie intégrante
de la présente clause » .

Il est également recommandé aux parties de mentionner dans leur contrat


le droit applicable au fond du litige, préciser le nombre des arbitres, le lieu et la
30
( ) Ceci n’est pas surprenant dans la mesure où l’arbitrage est né en Angleterre, inventé par les marchands.
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 25
langue d’arbitrage, afin d’éviter les difficultés et leur épargner des frais
inconsidérés.

 Section II : Les institutions régionales d’arbitrage

Comme c’est le cas des Conventions, ces institutions régionales peuvent être
traitées selon deux niveaux de région, au niveau européen (Paragraphe 1)
avec la Cour européenne d’arbitrage, puis au niveau arabe (Paragraphe 2)
représenté par Le Centre régional de Caire pour l’arbitrage commercial
international « CairoRegional Centre for International Commercial
Arbitration » (CRCICA)

Paragraphe 1 : La Cour Européenne d’arbitrage

La Cour européenne d’arbitrage, dénommée également « Cour


Arbitrale », est une émanation sans personnalité morale propre du Centre
Européen d’Arbitrage (CEA), dont le siège est à Strasbourg.

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 26
La Cour d'Arbitrage Européenne est dotée de délégations nationales dans
18 pays d'Europe, de la Méditerranée et du Moyen Orient 31, de Chambres
permanentes spécialisées tels que "Droit de la Construction","Mergers&
Acquisitions", "Franchise & Partenariat" ainsi que des services de médiation
nationale et/ou internationale.

Ces délégations détiennent leurs pouvoirs du Centre Européen


d’Arbitrage, et sont appelés à gérer des arbitrages, ou d’autres procédures de
règlement non judiciaire de litiges, en particulier la médiation.

L’objectif principal de cet organisme est la résolution de litiges de toutes


natures grâce à des procédures simples et rapides, ainsi qu’il procure au parties
intéressées plusieurs avantages qui peuvent se manifester dans le choix et la
nomination des arbitres, dans les délais, le déroulement de la procédure
(interrogatoire, actes d’instructions,…) mais aussi, le plus important, c’est
l’existence d’un éventuel deuxième degré d’instance arbitrale.

La Cour peut être saisie sur la base d’une convention d’arbitrage (clause
compromissoire ou compromis d’arbitrage). Pour ce qui est de l’arbitrage
interne les demandes sont à adresser au secrétariat de la délégation nationale
compétente selon la procédure nationale spécifique.

En revanche, en matière d’arbitrage international les demandes sont à


adresser à l’un des deux greffes internationaux dont dispose la Cour (l’un à
Strasbourg et l’autre en Italie à Milan).Pour chaque litige dont elle est saisie la
31
() Auparavant (1996) ces délégations étaient de trois situées à Karlsruhe (Allemagne), Milan (Italie) et Strasbourg
(France).
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 27
Cour organise la constitution d’un Tribunal arbitral et veille au bon
déroulement de la procédure.

Paragraphe 2 : Le Centre Régional de Caire pour l’Arbitrage


Commercial International

Le Centre régional d'arbitrage commercial international du Caire est une


organisation internationale opérant en Égypte depuis 1979, en vertu d'un
accord international signé par le gouvernement égyptien et l'organisation
consultative juridique Asie-Afrique (AALCO).

Depuis sa création, le Centre a administré des cas d'arbitrage interne


comme des cas internationaux - sur la base du règlement d'arbitrage de la
CNUDCI (adapté institutionnellement et légèrement amendé), concernant des
parties du monde entier. Une branche du Centre est exclusivement consacrée
aux cas maritimes : le Centre pour l'arbitrage maritime d'Alexandrie (ACIMA).

Le Centre régional d'arbitrage commercial international du Caire


administre à la fois des cas d'arbitrage interne et d'arbitrage international. Afin

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 28
de promouvoir l'arbitrage et les autres procédures d'ADR, le Centre a
développé depuis le début des années 1980 des programmes continus de
formation.

Outres ces diverses fonctions, le CRCACI est d’abord une institution


permanente d’arbitrage, ce qui fait qu’il tient à jour une liste des juristes et
arbitres internationaux, dont parmi eux des avocats, des ingénieurs, des
diplomates des pays d’Afrique et d’Asie, et ce à côté d’autres spécialistes des
Etats-Unis, de l’Europe et d’autres pays32.

Contrairement à la Cour européenne d’arbitrage, le CRCACI n’a pas


recommandé aux parties intéressées, par ses procédures, une clause-type, et son
règlement renvoi délibérément au règlement de la CNUDCI.

32
() Voir sur cette question, Arbitration law « JurisLegal Information ».
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 29
PARTIE II

L’ARBITRAGE COMMERCIAL INTERNATIONAL :


OUTIL DE RÈGLEMENTS DE LITIGE
PRATIQUEMENT LIMITÉ

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 30
CHAPITRE I

LES AVANTAGES DE L’ARBITRAGE COMMERCIAL


INTERNATIONAL

L'arbitrage présente des avantages considérables par rapport à une


procédure portée devant les juridictions d'un Etat. Ces avantages s’explique par
son succès dans le monde des affaires (Section I), ainsi que toute autre limite
relative à la justice dite publique constitue, pour ce mode alternatif de
règlement de litige, un point fort. (Section II).

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 31
 Section I : Le succès de l’arbitrage commercial international

Les raisons du succès de l’arbitrage international sont multiples. Il est


tout d’abord d’une efficacité juridique remarquable, car une entreprise
obtiendra souvent plus facilement l’exécution d’une sentence arbitrale dans un
pays étranger que celle d’un jugement d’un tribunal étatique. Elle bénéficie
alors de la convention de New York33, signée par 121 pays qui s’engagent à
faire appliquer, après examen de certains principes (respect de l’ordre public,
du contradictoire...), les sentences arbitrales rendues, soit dans tous les pays du
monde, soit dans les seuls pays signataires de la convention, ce choix étant
laissé aux pays lors de la signature.
L’arbitrage offre aussi plus de souplesse dans son déroulement que la
procédure d’un tribunal étatique. Le litige peut être jugé tout d’abord suivant
un droit national mais aussi suivant des principes généraux du commerce
international, appeléslexmercatoria, ce que ne permet pas un tribunal étatique.
Il élimine les conflits de compétence entre tribunaux, en particulier en
matière internationale, ainsi que généralement les problèmes de conflits de lois.
Il offre donc une très grande sécurité par rapport au recours aux tribunaux.
D’autre part, les parties ont la liberté de choisir le lieu de l’arbitrage et les
arbitres nominativement. Elles peuvent alors trouver plus facilement un terrain
d’entente en choisissant des arbitres neutres et indépendants et faire traiter des
litiges par des arbitres qu’elles auront choisis pour leurs compétences
techniques ou juridiques et pour leur disponibilité : les arbitres sont, en effet,
payés par les parties et même bien payés pour résoudre un unique litige. Ils

33
() voir sur cette question, les Conventions ratifié par le Maroc en matière d’ACI ; () Cf.BO. n°2473 du 21-1-1960.
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 32
peuvent donc consacrer plus de temps à un dossier qu’un magistrat et les
parties sont en droit d’attendre un travail plus soigné.

 Section II : Les limites d’une justice publique sont des


avantages de l’arbitrage

Célérité (Paragraphe 1), confidentialité (Paragraphe 2), Spécialisation


(paragraphe 3) ce sont les avantages procurés par ce mode alternatif de
règlement de litige et qui constituent des limites d’une justice publique.

Paragraphe 1 : Célérité

L'arbitrage a pour principal avantage notamment de régler rapidement les


conflits. Il constitue un moyen de passer outre aux règles de procédure
prescrites en matière de litiges. De plus, les parties établissent l'échéancier de
l'arbitrage, et fixent la date des audiences eux-mêmes, ce qui leur permet
d'éviter les délais inhérents à un procès.

L’avantage majeur réside dans la certitude que les parties vont voir leur
litige se résout définitivement au terme de la procédure arbitrale. En effet, les
sentences arbitrales sont finales et sans appel. Dans bien des cas, il résultera de
cette absence de droit d'appel qu'une décision finale pourra être rendue en
dernier ressort, même dans le contexte d'un litige complexe et aux enjeux
importants, en beaucoup moins de temps que si la voie traditionnelle des
tribunaux judiciaires avait été suivie.

Paragraphe 2 : Confidentialité

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 33
L’arbitrage est confidentiel, à la différence des jugements de tribunaux
d’Etat, la procédure est confidentielle lors de son déclenchement. En effet, le
débat arbitral n’est pas public cela a pour objective garder les secrets des
affaires. Aucune personne ne peut accéder aux audiences sans le consentement
des parties. La confidentialité de la procédure arbitrale est la règle d’or pour les
opérateurs de commerce et les investisseurs. 

Le secret de délibéré et de la sentence renforce le principe, en effet,


aucune personne ne peut assister au délibéré arbitral. De même les arbitres ne
doivent pas divulguer le contenu des délibérations. Toute cette démarche de
confidentialité est couronnée par le secret de la sentence elle-même. Cette
dernière ne peut être publiée que par le consentement des parties.

Paragraphe 3 : Spécialisation

La spécialité des magistrats siégeant au sein des tribunaux judiciaires est


le droit positif. Il va sans dire que leurs connaissances juridiques leur sont
parfois d'un secours mitigé lorsqu'ils sont appelés à trancher des litiges
soulevant des questions hautement techniques, scientifiques ou relevant de
spécialités autres que celle de la science juridique.

Le recours à l'arbitrage permet aux parties de confier le soin de résoudre


leurs différends à des arbitres versés dans le domaine de spécialisation dont
relève véritablement leur litige. À titre d'exemple, un litige en matière de
construction pourrait être soumis à des ingénieurs ou architectes; un litige en
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 34
matière de louage commercial pourrait être résolu par une formation composée
d'évaluateurs agréés; un litige entre actionnaires pourrait être tranché par des
comptables et fiscalistes; etc.

CHAPITRE II

LIMITES ET CARENCES DE L’ARBITRAGE


COMMERCIAL INTERNATIONAL

Les avantages évoqués ci-haut peuvent toutefois être atténués ou


carrément disparaitre par divers événements et circonstances que les parties ne
peuvent pas toujours prévoir à l'avance.
Ces inconvénients sont soit lié à la nature de ce mode de règlement de
litige, soit à la procédure qui peut être touchée par certaines atténuations.
(Section I)

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 35
Ainsi pour certains, l’arbitrage commercial international est vu comme la
victime de son propre succès (Section II).

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 36
 Section I : Les limites relatives à la nature et la procédure de
l’arbitrage commercial international

L’arbitrage peut être confronté à des limites selon sa nature et le déroulement


de sa procédure.

Paragraphe 1 : La requête en annulation et la requête en homologation

La partie insatisfaite d’une sentence arbitrale peut saisir un tribunal judiciaire


par une requête d’annulation (I) ; Or l’exécution forcée d’une sentence n’est
susceptible qu’après avoir été homologuée (II) ;

I. Requête en annulation
Entre autres, il n'est pas exclu que l'une des parties, insatisfaite de la
sentence arbitrale, saisisse le tribunal judiciaire compétent d'une demande
d'annulation de cette sentence12. Un tel recours peut seulement être exercé si la
convention d'arbitrage est invalide, si l'une ou l'autre des parties n'avait pas la
capacité pour conclure la convention, si la convention ou la sentence est
contraire à l'ordre public, si les règles de justice naturelle n'ont pas été
respectées, si la procédure applicable n'a pas été suivie, si le mode de
nomination des arbitres n'a pas été observé, ou si les arbitres ont excédé la
compétence qui leur a été attribuée par les parties aux termes de la convention
d'arbitrage13.

Il faut toutefois noter que même si le recours en annulation est


éventuellement rejeté, le dépôt de la sentence arbitrale au dossier de la
juridiction lui aura fait perdre son caractère confidentiel, à moins qu'une
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 37
ordonnance de confidentialité ne soit rendue d'entrée de jeu, à la demande
d'une partie.

II. Requête en homologation


Par ailleurs, contrairement aux décisions des tribunaux judiciaires, les
sentences arbitrales ne sont susceptibles d'exécution forcée qu'après avoir été
homologuées14. C'est donc dire que si la partie ayant perdu sa cause devant les
arbitres refuse de se conformer volontairement à la sentence rendue, la partie
victorieuse n'aura d'autre alternative que d'en demander l'homologation par le
tribunal compétent.

Or, de la même manière que la requête en annulation de la sentence


arbitrale, la requête en homologation n'est pas non plus confidentielle.

Paragraphe II : Les coûts de la procédure d’arbitrage

L'un des éléments qui distingue la procédure judiciaire de l'arbitrage est le


fait que dans ce dernier cas, ce sont les parties elles-mêmes qui assument la
rémunération des décideurs appelés à trancher leur litige. Les parties devront
aussi payer pour la prise en sténographie des témoignages et représentations, de
même que les coûts de nature logistique (location de salles pour les audiences,
vidéoconférence, etc.)

On a tendance à oublier, en effet, que la contribution pécuniaire des


justiciables à un litige mû devant une Cour de justice représente une partie
infime des coûts réels de ce litige. Quelques expériences indiquent par ailleurs
que les parties ont souvent tendance à sous-estimer les coûts liés à un arbitrage.
Parmi ces coûts, il faut évidemment envisager les honoraires du ou des arbitres,
mais aussi ceux que chaque partie doit assumer pour son ou ses procureurs. En
outre, chaque partie voudra parfois mandater un ou plusieurs experts, pour
l'aider à présenter et expliquer les aspects techniques de sa cause sous un jour
qui lui est favorable. Il n'est pas exagéré de dire qu'en bout de piste, le taux
horaire combiné des arbitres, procureurs et experts se chiffrera souvent en
milliers de dollars.

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 38
Paragraphe III : L’ACI : une justice privée de Luxe

Force est de constater que le professionnels constatent un manque


d’intérêt porté par les Petites et Moyennes Entreprises à ces modes de
règlement des conflits/litiges.

En général, les PME considèrent l’arbitrage comme une justice privée de


luxe qui n’est ouverte qu’aux grandes entreprises. Les PME n’osent pas s’y
aventurer. Elles sont en quelque sorte intimidées par le coût et elles ne
connaissent pas ce procédé. Or, cette catégorie d’entreprises constitue une
niche importante à conquérir pour l’arbitrage.

Les pouvoirs publics, les organisations professionnelles ainsi que les


professionnels de droit doivent conjuguer leurs efforts pour sensibiliser les
opérateurséconomiques sur les bienfaits de l’arbitrage.

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 39
 Section II : L’arbitrage, victime de son propre succès ?

L’arbitrage est sans doute le mode de règlement de litiges qui répond le


mieux au besoin de sécurité juridique des entreprises commerçant à
l’international : en effet, cette procédureprivée est adaptée aux litiges
importants et complexes, tel que la médiation et la conciliation et même,
souvent que les tribunaux étatiques. Ceci explique le fort développement de
l’arbitrage ainsi que ses perspectives prometteuses, car il devrait bénéficier du
développement des échanges internationaux tout autant qu’il les favorise, ainsi
que de l’ouverture à de nouveaux pays.

Si, parfois, l’arbitrage international attire les critiques de ses usagers - qui
rêvaient d’une procédure amiable rapide et qui dénoncent une dérive vers une
mode de règlement de litiges coûteux, long et procédurier - c’est sans doute
qu’il est, en quelque sorte, victime de son succès.

C’est ainsi qu’après avoir prouvé son efficacité et ses qualités, l’arbitrage
s’est généralisé pour le traitement des litiges complexes et à fort enjeu et, dans
ce contexte, il n’est pas étonnant que les parties utilisent toutes les armes
juridiques et procédurières pour gagner le litige. Ceci ne remet toutefois pas en
cause le fait que l’arbitrage reste la solution la mieux adaptée dans de
nombreux cas.

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 40
CONCLUSION

Si l'on réunit toutes les constatations que permet l'examen des tendances
de l'arbitrage commercial international, on doit constater que cette activité
revêt une importance croissante à la fois dans le domaine du droit et pour le
développement des affaires, mais aussi qu'elle pose des problèmes toujours
plus compliqués et divers, c'est-à-dire qu'elle exige une gestion soigneuse,
permettant de franchir en toute impartialité les obstacles des nationalités, des
cultures et des rivalités politiques.

Où va l’arbitrage ?
L’évolution de l’arbitrage international, depuis une trentaine d’années,
incite l’optimisme. Il est devenu, de l’avis général, la méthode normale de
règlement de différends du commerce international. Et il devrait le rester, pour
une raison simple ; il n’existe pas, dans l’avenir prévisible de véritable
alternative à l’arbitrage qui serait universellement praticable. En l’absence de
juridiction internationale de droit privé la circulation internationale des
jugements rendus dans chaque Etat reste difficile. La justice Etatique elle-
même, lorsqu’elle est accessible, ne semble pas suffisamment neutre aux yeux
de la partie étrangère, et elle n’est pas toujours bien adaptée aux besoins
propres du commerce international34

34
() Philippe FOUCHARD, « Où va l’arbitrage ? » conférence Université McGill Montréal 17nov 1988
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 41
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 42
JURISPRUDENCE

 Litige opposant une entreprise Britannique à une entreprise


marocaine :
Une entreprise marocaine spécialisée dans le commerce de produits de
base semi finis avait signé un contrat commercial avec un fournisseur de
Grande Bretagne contenant une clause compromissoire qui donne attribution
de compétence à un Centre d’Arbitrage Londonien spécialisé dans les litiges
relatifs au commerce des produits de base. Les parties avaient convenu que
c’est le droit anglais qui était applicable en cas de litige. Pour des raisons
économiques et financières, l’entreprise marocaine s’est rétractée au cours de
la phase d’exécution du contrat juste avant la date de livraison de la
marchandise. Devant l’impossibilité de l’entreprise marocaine d’honorer ses
engagements, le fournisseur anglais a eu recours à l’arbitrage institutionnel de
la cour londonienne conformément à la clause compromissoire. La cour
d’arbitrage a procédé à la convocation régulière de la partie marocaine qui a
refusé de se constituer en qualité de défendeur avançant que le contrat dont se
prévalait le demandeur anglais n’a jamais été accepté ni signé par elle-même et
que de ce fait, le tribunal ne pouvait statuer sur un contrat sans cause ni objet et
donc en l’absence de clause compromissoire établie devant consacrer
l’incompétence dudit tribunal arbitral. Le tribunal londonien a rendu en défaut
de représentation de la partie marocaine trois sentences aux termes desquelles
il a décidé ce qui suit : 7 1- La reconnaissance de l’existence de relations
commerciales et de la validité du contrat commercial qui stipule une clause
compromissoire donnant compétence au tribunal arbitral ; 2- Le calcul et le
paiement des indemnisations et du manque à gagner dues à la partie anglaise ;
et 3- Le paiement des frais de la procédure d’arbitrage par la partie marocaine.
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 43
Au vu de cette décision, la partie britannique a demandé l’exéquatur de la
sentence arbitrale en produisant l’original desdites sentences dûment traduites
en langue arabe et de l’ensemble des documents authentiques requis pour
autoriser le tribunal marocain à statuer sur la demande. La partie marocaine a
maintenu les moyens sur lesquels elle a construit sa défense pendant la
procédure d’arbitrage et au cours de la procédure d’exéquatur arguant
l’absence d’un contrat écrit et de ce fait l’absence d’une clause compromissoire
; ce qui écarterait l’application de la convention de New York du 10 juin 1958
qui ne peut s’appliquer que pour des sentences arbitrales étrangères
valablement rendues et conformes aux règles de droit public marocain. Le
tribunal de Commerce de Casablanca a rendu en début de l’année 2012, un
jugement d’exequatur des trois sentences arbitrales étrangères précitées sur les
motifs de la validité du contrat commercial qui a connu un début d’exécution
comme les correspondances entre les parties l’ont démontré. Le tribunal a
motivé sa décision par l’application des dispositions de l’article 327-44 du
code de procédures civile et des dispositions de la convention de New York de
1958. 3)
 Litige opposant une entreprise française à une entreprise marocaine

En juillet 2008, la société YnnaAsment filiale de la holding Ynna


Holding a signé avec un prestataire français, la société française Fives FCB
(société d'ingénierie basée à Paris) un contrat portant sur la réalisation d’une
unité de production de ciment d’une capacité de production d’environ 2
millions de tonnes par an à livrer clés en main dans la région de Settat. Le
montant total de l’investissement s’élève à 1,75 milliard de DH (environ 162
millions d’Euros). Une partie de ce financement devait être réglée en devises
au profit du prestataire français, soit 132 millions d’Euros. Il a été convenu que
l’exécution du contrat se déroulera en deux étapes. Une première phase dite de
«préparation» qui s’étale jusqu’à l’entrée en vigueur du contrat, qualifiée de
REGIME JURIDIQUE DE L’ACI
Page 44
«principale» et une 2e phase de l’engagement qui porte plutôt sur la réalisation
du projet. La filiale d’Ynna Holding versera un acompte de 10% sur la part en
Euros du contrat Le projet a finalement été abandonné en 2009. La société
Fives FCB reproche à la société YnnaAsment d’avoir retiré sans préavis un
cautionnement de plus de 13 millions d'euros qu'Ynna Holding a refusé de
payer. Usant de la clause compromissoire, la société Fives FCB se sentant
lésée, demande réparation au tribunal arbitral à Genève (Suisse) compétent en
la matière qui a prononcé une sentence arbitrale en faveur de la société Fives
FCB. La sentence rendue à Genève a donné raison à la demanderesse et a
condamné la société YnnaAsment à payer solidairement avec la société mère la
holding Ynna Holding la somme de 19,5 millions d’Euros avec intérêt de 5% à
compter de fin juillet 2009 et «jusqu’au paiement complet». Le tribunal
commercial de Casablanca, saisi pour l’exéquatur de la sentence arbitrale, a
reconnu par Ordonnance n°3921 du 28 décembre 2012, dossier n°2426/1/2011)
le bienfondé de la sentence arbitrale mais en ne déclarant pas la solidarité entre
la société YnnaAsment et sa société mère Ynna Holding comme l’avait jugé le
tribunal arbitral helvétique. La Cour d’appel commerciale de Casablanca saisie
par l’appel de la société YnnaAsment ordonne par arrêt du 15 janvier 2015,
dossier n°2013/8224/2669 l’exéquatur et la reconnaissance de la sentence
arbitrable telle qu’elle a été prononcée par le tribunal arbitral de Genève qui
avait déclaré la solidarité de la société YnnaAsment avec sa maison mère Ynna
Holding. 8 Le groupe Fives, a obtenu du Tribunal de commerce de Casablanca
le 25 février 2015 la saisie conservatoire de 65% des actions de la Société
nationale d'électrolyse et de pétrochimie marocaine (SNEP) et le 6 mars 2015
la saisie-exécution des 3 499 912 actions détenues par Ynna Holding dans le
capital de la chaîne de supermarchés AswakAssalam( les deux sociétés sont
des filiales de Ynna Holding).

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 45
BIBLIOGRAPHIE
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international au regard du Maroc » Sté d’édition et de diffusion AL
MADARISS 12 AV Hassan II – Casablanca

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COMMERCIAL » .MEM

- Khalid ZAHER – Revue de l’arbitrage, 2009 N°1 – « Le nouveau Droit


Marocain de l’arbitrage interne et international »

- Franck N. YOUGONE ,« Arbitrage commercial international et


développement » Thèse Doctoratuniv MONTESQUIEU- Bordeaux IV

- Mathias COLLOT et Laurent DEBEAUD, « L’arbitrage


International »

- Ph .FOUCHARD, E.GAILLARD et B.GOLDMAN, « Traité de


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- Pierre MEYER, OHADA, « Droit de l’arbitrage, Bruxelles », 2002, p.


35, n°64

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


Page 46
- Thomas E. CARBONNEAU, « Etude historique et comparée de
l’arbitrage : vers un droit matériel de l’arbitrage commercial
international » RIDC. 4-1984 

REGIME JURIDIQUE DE L’ACI


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