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: LE CONTRAT INTERNATIONAL
1
Section V : Contrat de commerce électronique international
Est international un contrat présentant des points de contact avec plusieurs ordres
juridiques. Ainsi, l’étude de la notion du contrat international avec la définition du critère
d’internationalité constitue la première démarche à entreprendre (Chapitre I). Aussi, la
rédaction d’un contrat international est une part intégrante de la stratégie commerciale car en
fonction des clauses insérées, il imposera au partenaire commercial des obligations définies
auxquelles celui-ci ne pourra pas déroger c’est dans ce cadre que l’on s’intéressera à
l’élaboration du contrat international (Chapitre II) puis la détermination du droit applicable au
contrat international (Chapitre III) qui constitue un point capital à étudier.
Le caractère international d'un contrat est important à définir à l’occasion d'un litige.
C’est dans ce cadre que l’on étudiera successivement le contrat international (Sous-section I)
puis la définition de l’internationalité du contrat (Sous-section II).
2
Sous-section II: l’internationalité du contrat
Par contre, l’on peut recourir aux dispositions législatives marocaines concernant
l’arbitrage international afin de donner une définition de l’internationalité dans ce contexte
selon la conception économique et surtout que l’arbitrage international constitue le mode, par
excellence, de résolution des litiges découlant des relations juridiques internationales
d’affaires. Ainsi, l’arbitrage international aux termes de l’article 72 de la loi n° 95-17 est celui
« qui met en cause des intérêts du commerce international, et dont l'une des parties au moins
a son domicile ou son siège à l'étranger». En droit français, la définition de l’internationalité
selon le critère économique mettant en jeu les intérêts du commerce international est
initialement apparue dans les arrêts Mardelé en 1930 qui remontent aux premiers arrêts
fondateurs du droit français de l’arbitrage international3.
1
V. Samia LOUADI, « Contrat international : qualification juridique et conflits de lois », in La Gazette des
tribunaux du Maroc, n°146, juin 2015, p. 36.
2
J-M. JACQUET, P. DELABECQUE et S. CORNELOUP, Droit du commerce international, Dalloz, Paris,
2007, p. 13.
3
Jean François POUDRET, « L’originalité du droit français de l’arbitrage au regard du droit comparé, Bulletin
d’information n° 589 du 15/12/2003 de la Cour de cassation française, disponible sur le site de la Cour de
cassation : [http://www.courdecassation.fr/publications_26/bulletin_information_cour_cassation_27/
bulletins_information_2003_1615/n_589_1737/] (Consulté 2 octobre 2018).
3
Section II : L’élaboration du contrat international
Dans ce contexte, une négociation d’un contrat international peut se faire en passant par
les étapes suivantes :
- Le pacte de préférence qui est une convention par laquelle une personne s’engage
envers le bénéficiaire du pacte de préférence à toute autre personne de ne pas conclure le
contrat avec une tierce personne.
- La promesse du contrat qui constitue un engagement de contracter dans lequel les
éléments essentiels du contrat définitifs sont déterminés. Cette promesse peut être unilatérale
ou synallagmatique.
- Le contrat préliminaire qui est un contrat dans lequel les parties s’engagent à
conclure un autre contrat ayant le même objet.
- L’accord à compléter ou à parfaire qui constitue un accord qui doit être complété
par accord préalable ou postérieur pour constituer ensemble un contrat. Il s’agit surtout du
contrat cadre ou de base.
- La lettre d’intention qui intervient dans le cadre de certaines transactions en
commerce international qui sont précédées par la signature de ce document. C’est le cas
notamment lorsque les parties s’engagent dans une longue négociation, et qu’elles désirent
faire connaître leur intérêt pour une transaction commerciale et en décrire les grandes lignes.
Il s’agit d’un document dans lequel le rédacteur manifeste une intention quelconque,
qu’il s’agisse d’une offre, d’une proposition ou d’un engagement.
4
A ce niveau, il importe de mettre l’accent sur le problème du conflit de qualifications
dans la phase de négociation. En droit français et italien, la responsabilité précontractuelle en
l’absence d’accords précontractuels est délictuelle 4. Par contre, en droit allemand, la
responsabilité précontractuelle est considérée contractuelle.
Un autre exemple peut également illustrer le conflit de qualifications. Il s’agit des gifts
ou la donation et les trusts5 qui sont considéré comme des contrats. Par ailleurs, ils ne le sont
pas dans les pays de la common law.
4
R. MONZER, La négociation des contrats internationaux, Bruylant- L.G.D.J.-DELTA, Bruxelles-Paris-
Beyrouth, 2008, p. 6.
5
Trust désigne l’ensemble des relations juridiques créées dans le droit d’un État autre que la Maroc, par une
personne qui a la qualité de constituant, par acte entre vifs ou à cause de mort, en vue d’y placer des biens ou
des droits, sous le contrôle d’un administrateur, dans l’intérêt d’un ou plusieurs bénéficiaires ou pour la
réalisation d’un objectif déterminé. Au vu de sa souplesse, le trust est un outil idéal en matière de planification
successorale et d’optimisation fiscale.
5
La clause limitative de responsabilité produit ses effets en raison de l’autonomie de la
volonté, cependant la liberté contractuelle ne peut tout permettre deux séries de limites à la
liberté de restreindre, l’obligation doivent être envisagé.
Ceci étant dit, il est à noter que certaines obligations font partie de l’essence même du contrat
lui donnant tout son sens, toute restriction empêcherait le contrat d’atteindre sa raison d’être
ainsi dans le cas où le vendeur accepterait que l’acheteur ne paie pas le prix. Ainsi, à travers
les obligations impératives, le législateur intervient pour faire fasse à ces clauses qui peuvent
se révéler dangereuses.
B- Clause pénale
La clause pénale constitue une stipulation par laquelle les parties à un contrat évaluent
forfaitairement et à l’avance l’indemnité à laquelle donnera lieu l’inexécution de l’obligation
contractée (Cass. 1re Civ, 10 oct 1995, n° 93-16869, Bull. civ. I, n°347: D. 1996, p. 486). Il
est à noter que les opérations concernées par cette clause sont :
- Les contrats d’entreprise, elle permet de sanctionner le retard dans l’exécution des
obligations du maître de l’ouvrage.
- Les contrats de vente: elle permet de sanctionner le retard dans la livraison des
marchandises achetées.
- Dans les contrats de crédit-bail: elle impose au crédit locataire n’ayant pas payé ses
loyers, en marge de résiliation de plein droit, de s’acquitter d’une fractions de ceux-ci.
L’on peut donner l’exemple d’une clause pénale contenue dans un contrat de
maintenance pourrait être rédigée de la sorte:
6
MESTRE J. et RODA J-Ch, Les principales clauses des contrats d’affaires, Lextenso éditions, Paris, 2011, p.
780.
6
La clause de hardship ou d’imprévision permet d’appréhender un événement venant
modifier l’équilibre d’un contrat en cours permettant aux cocontractants d'exiger une
renégociation du contrat lors de la survenance d'un évènement imprévu de nature économique
ou technologique, bouleverse gravement l'équilibre des prestations. Dans ce cadre, il faut
noter que les principes Unidroit prévoit un mécanisme de révision judiciaire du contrat en cas
d’échec de la négociation aux termes de l’article 6.2.3 des Principes Unidroit 2016 relatif aux
effets de Hardship7.
A- Le formalisme
En pratique, il arrive que les parties négligent d’élaborer un contrat en bonne et due
forme; elles se font confiance et veulent agir rapidement. Toutefois, des obligations vont
naître de leurs relations et devront être satisfaites. Le contrat n’obéit, en principe, à aucune
condition de forme et la rédaction d’un écrit n’est donc pas nécessaire (Le principe de
consensualisme).
A ce niveau, il est nécessaire de mettre l’accent sur les modes de preuve en matière
contractuelle. A ce titre, l’article 443 du D.O.C. dispose que « Les conventions et autres faits
juridiques ayant pour but de créer, de transférer, de modifier ou d'éteindre des obligations ou
des droits, et excédant la somme ou la valeur de dix mille dirhams ne peuvent être prouvés
par témoins. Il doit en être passé acte authentique ou sous seing privé, éventuellement établi
sous forme électronique ou transmis par voie électronique ».
7
] https://www.unidroit.org/fr/instruments/contrats-du-commerce/principes-d-unidroit-2016] (Consulté le
2/11/2019).
8
MESTRE J. et RODA J-Ch, op. cit., p. 480.
7
B- Les droits nationaux :
• En droit français, tout contrat dont l’objet a une valeur de 1500 Euros ou plus doit
être constaté par écrit. Il existe deux atténuations à ce principe concernant la preuve du
contrat, en droit civil, quand il n’a pas été possible d’établir un écrit ou lorsqu’il a été perdu
(C. civ., art. 1348). En droit commercial, la preuve est libre9.
• En droit espagnol, la rédaction d’un acte notarié (documento publico) est exigée pour
les actes et contrats ayant pour objet la création, la transmission, la modification ou
l’extinction de droits réels immobiliers et les contrats de bail d’une durée de plus de six
années lorsqu'ils peuvent porter préjudice à un tiers (Art. 1280 del código civil)10.
• En droit anglais, de nombreuses lois (Statute law) exigent la rédaction d’un écrit, soit
comme condition de validité du contrat soit comme mode de preuve. Elle n’est pas exigée
pour la vente immobilière (Sale of land) mais en absence d’écrit (deed) le contrat ne peut être
prouvé et son exécution ne peut être poursuivie en justice11.
• En droit américain: il n’est pas nécessaire que le contrat soit rédigé. Un ou plusieurs
documents peuvent servir de preuve de son existence. Par contre, de nombreux Etats prévoit
l’exigence d’un écrit pour le contrat de vente de marchandises d’un montant supérieur à un
certain prix (Statute of Frauds en 1677)12 .
C- Droit international
L’article 1.2. des PUD « Ces Principes n’imposent pas que le contrat, la déclaration ou
tout autre acte soit conclu ou constaté sous une forme particulière. Il peut être prouvé par
tous moyens, y compris par témoins »13.
Dans un autre niveau, il est à noter que la Convention des Nations Unies sur les contrats
de vente internationale de marchandises14 précise dans son article 11 que le contrat de vente
n’a pas à être conclu ni constaté par écrit et n’est soumis à aucune autre condition de forme. Il
9
CHATILLON S., Le droit des affaires internationales, Vuibert, Paris, 2011, p. 201.
10
Idem, p. 201.
11
Ibid., p. 202.
12
Ibid., p. 202.
13
[https://www.unidroit.org/french/principles/contracts/principles2016/principles2016-f.pdf] (Consulté le
16/10/2018).
14
La Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises (Vienne du 11 Avril
1980) disponible sur le lien suivant :
[ https://www.uncitral.org/pdf/french/texts/sales/cisg/V1056998-CISG-f.pdf] (Consulté le 20 octobre 2019).
8
peut être prouvé par tous moyens, y compris par témoins. Le même principe s’applique à sa
modification ou sa résiliation (Art. 29 de la CVIM).
« Toute relation juridique appelle son juge. Que celui-ci ne soit pas sollicité
d’intervenir systématiquement n’empêche pas son intervention est au moins potentielle et
qu’il appartient aux parties à un contrat international de s’en préoccuper dès le moment de
la conclusion du contrat. Ce juge peut être une juridiction étatique ou une juridiction
arbitrale »16. Ainsi, les règles de désignation du droit applicable ne sont pas les mêmes devant
le juge étatique et devant l’arbitre international. L’on étudiera successivement la désignation
expresse du droit applicable par les parties (Sous-section I), le contrat sans loi (Sous-section
II), la désignation expresse de la lex mercatoria (Sous-section III), le droit applicable à défaut
de désignation expresse (Sous-section IV) et finalement le droit applicable devant l’arbitre
(Sous-section V).
Devant le juge étatique, la loi applicable au contrat international se fait selon le choix
des parties comme le prévoit le premier alinéa de l’article 13 du Dahir sur la condition civile
15
CHATILLON S., op. cit., p. 188.
J.M. JACQUET, Le contrat international, Dalloz, Paris, 1992, p. 15
16
9
des étrangers au Maroc qui dispose que « Les conditions de fond et les effets des contrats sont
déterminés par la loi à laquelle les parties ont eu l'intention expresse ou tacite de se référer».
Dans un autre niveau, les parties peuvent choisir le droit de leur contrat parmi les
différents régimes juridiques qui s’offrent à elles. Le choix d’une convention internationale
par exemple la convention de Vienne sur la vente internationale des marchandises. Ainsi, le
choix de la loi applicable dans les contrats soumis à l’arbitrage de la Cour internationale
d’arbitrage de la CCI, s’est réparti jusqu’à 2010 entre la Convention sur les contrats de vente
internationale de marchandise, les Incoterms et l’amiable composition à hauteur de 1% et les
99% restant du choix d’une loi étatique qui représente.
Le contrat sans loi constitue une liberté accordée aux parties de ne pas désigner un droit
applicable. Le contrat se suffit à lui-même, il n’est soumis à aucune règle qui lui est
supérieure. En cas de litige, il revient aux stipulations contractuelles des parties de constituer
la source de résolution du litige.
La rédaction d’une clause de libre régulation dans le cadre du contrat sans loi peut se
faire comme suit « Attendu que, s’agissant d’une opération de financement de caractère
international librement conclue, la présente convention doit être interprétée et réputée
comme telle en donnant le plus large d’effets possibles à l’intention des parties tels que
manifestés par les clauses et conditions du contrat et appliquant au contrat, à titre supplétif,
le droit du pays de l’acheteur en vigueur à la date de la signature du contrat»17.
Les parties peuvent formellement désigner comme droit applicable à leur contrat ce
que, dans le langage juridique des contrats internationaux la lex mercatoria.
10
le deuxième alinéa de l’article 13 du Dahir sur la condition civile des étrangers au Maroc qui
dispose que « Si la détermination de la loi applicable, dans le silence des parties, ne ressort
ni de la nature de leur contrat ni de leur condition relative, ni de la situation des biens, le
juge aura égard à la loi de leur domicile commun, à défaut du domicile commun, à leur loi
nationale commune, et, si elles n'ont ni domicile dans le même pays, ni nationalité commune,
à la loi du lieu du contrat ».
Le libre choix des parties au contrat international du droit qui lui est applicable est
bien évidemment consacré devant l’arbitre international aux termes de l’article 75, al. 3 de la
loi 95-17 dispose que « La convention d'arbitrage détermine librement les règles de droit
que le tribunal arbitral devra appliquer au fond du litige. A défaut de choix par les parties
des règles de droit applicables, le tribunal arbitral tranche le litige conformément à celles
qu'il estime appropriées.. ». Le même article consacre dans son quatrième alinéa l’application
de la lex mercatoria et des stipulations contractuelles en précisant que « Dans tous les cas, le
tribunal arbitral tient compte des dispositions du contrat qui lie les parties et des coutumes et
usages pertinents du commerce ».
Finalement, il est à noter que l’ordre public en tant que mécanisme intervenant après le
jeu de la règle de conflit afin d’écarter une loi étrangère dont l’application produirait un
résultat choquant au regard des conceptions du for intervient pour limiter cette autonomie de
la volonté. Il constitue une notion interprétative: Aucune liste préétablie de cas d’intervention
n’est concevable, une analyse propre à chaque situation étant nécessaire. Il est sauvegardé par
les lois d’application immédiate ou ce qu’on appelle les lois de police.
La vente est une opération juridique universelle réglementée dans tous les pays
possédant des systèmes juridiques qui démontrent ses effets. Notons que la rencontre de ces
systèmes juridiques nécessite une réglementation efficace instaurant une sécurité juridique
pour le vendeur et l’acheteur. Dans cet esprit, la CNUDCI a admis que l’adoption d’un droit
uniforme à travers la mise en vigueur de « la Convention de Vienne sur la vente
internationale des marchandises du 11 Avril 1980 s’est révélée comme un moteur très
efficace dans la promotion de l’uniformisation du droit». Ainsi, La Convention régit le cœur
du droit des obligations au niveau de la formation du contrat par la rencontre de l’offre et
l’acceptation. Elle aide uniquement à la détermination des conditions de formation du contrat
de vente internationale, de ses effets, de ses clauses et de tous les éléments qui le concernent.
La convention de Vienne ne prétend « pas prévoir toutes les règles applicables aux
catégories contractuelles qu’elles régissent.
Dans la mesure où la règle de conflit unilatérale désigne l’ordre juridique du for dans
sa totalité, les lacunes du droit uniforme devraient alors être comblées par d’autres
dispositions du droit de cet Etat ».
Il importe de souligner que le Règlement de « Rome I » sur la loi applicable aux
obligations contractuelles a apporté une solution identique à cette question en cas de défaut de
choix de la loi applicable.
12
Nous pouvons parler d’un lien indirect entre la Convention de Vienne et les règles de
conflits. Selon l’article 1er de la Convention, celle-ci est aussi applicable « lorsque les règles
du droit international privé mènent à l’application de la loi d’un Etat contractant ».
« Si tel est le cas, la Convention s’appliquera en tant que droit d’un Etat contractant
désigné par les règles de conflits de lois d’Etat du for, toutes les fois que les parties ou l’une
d’entre elles n’ont pas d’établissement dans les Etats contractants. L’Etat dont relève la
juridiction saisie peut être lui-même un Etat contractant. L’Etat dont relève la juridiction
saisie peut être lui-même un Etat contractant, les règles de conflits de lois désignant la loi de
cet Etat ».
13
Sous-section I : Les contrats internationaux de représentation
La première situation ne soulève pas de difficulté trop grande parce qu’il n’y a pas
interférence des règles du droit de travail. C’est pourquoi, il est admis que le contrat de
représentation non salarié est régi par la loi d’autonomie. En cas de silence des parties sur le
droit applicable, la doctrine propose d’appliquer la « loi du siège de l’entreprise».
Dans un autre niveau, il importe de mettre l’accent sur le contrat d’agence commerciale.
Ainsi, il convient de souligner que l’agent commercial est un personnage complexe. Les
contrats qu’il conclut, d’un côté avec son commettant, dénommé par l’autre « le principal », et
de l’autre, avec ses clients, font naître des relations triangulaires dont le contenu est varié et
souvent complexe.
14
matière, l’article 5 dispose que la loi d’autonomie constitue la règle adoptée. L’article 6
apporte d’autres réponses en cas d’absence du choix des parties selon les dispositions
suivantes : « Dans la mesure où elle n’a pas été choisie dans les conditions prévues à l’article
5, la loi applicable est la loi interne de l’Etat dans lequel, au moment de la formation du
rapport de représentation, l’intermédiaire a son établissement professionnel ou, à défaut, sa
résidence habituelle.
Toutefois, la loi interne de l’Etat dans lequel l’intermédiaire doit exercer à titre
principal son activité est applicable, si le représenté a son établissement professionnel ou, à
défaut, sa résidence habituelle dans cet Etat.
Il appartient aux parties elles-mêmes de déterminer la loi qui régira leurs rapports. Le
principe d’autonomie règne à ce niveau. Le choix de la loi peut être implicite ou exprès. Si le
choix résulte avec une certitude raisonnable des stipulations du contrat et des circonstances de
la cause, nous pouvons parler dans ce cas de choix implicite.
* La loi applicable aux relations entre représentant et tiers et entre tiers et représenté
L’article 5 de la dite Convention dispose que : « La loi interne choisie par les parties
régit le rapport de représentation entre le représenté et l’intermédiaire. Le choix de cette loi
doit être exprès ou résulter avec une certitude raisonnable des dispositions du contrat et des
circonstances de la cause ».
15
Les contrats internationaux de production recouvrent un vaste domaine des contrats
conclus par des industriels. Ils constituent des contrats nécessaires à la réalisation de grandes
coopérations industrielles en passant par les contrats de transfert de technologie, aux contrats
de joint-venture, les contrats de consortium, les contrats de sous-traitance industrielle, etc…
L’on s’attachera à étudier successivement les contrats relevant des droits de propriété
industrielle (Sous-section I) puis les contrats portant sur la coopération industrielle (Sous-
section II).
16
collectif en droit marocain et français ainsi que les partnerships en droit des pays de la
Common Law.
Pour les contrats de joint-venture traduits par « entreprise commune », ceux-ci sont
souvent conclus dans un ensemble contractuel, il est donc recommandé de choisir le même
droit applicable à l’ensemble pour préserver une certaine cohérence dans les règles
applicables et les décisions pouvant en découler.
Concernant cette question, « le choix certain de la loi résulte du fait que les parties
prévoient dans le contrat d'application une clause de jonction permettant de maintenir les
contrats d'application dans la dépendance du contrat de joint-venture. Il est de même lorsque
le contrat d'application est annexé au contrat de joint-venture ou qu’il lui manifeste son
allégeance».
Les contrats de coopération industrielle posent une difficulté supérieure quant au choix
du droit applicable en raison de la complexité des opérations qu’ils organisent en matière de
recherche ou de fabrication.
Les contrats d’entreprise constituent des contrats dans lesquels la prestation principale
est tantôt matérielle, tantôt intellectuelle. Ils concernent les artisans, les artistes, les
professions libérales, etc... La liste étant sans doute infinie.
En faisant quelque chose à autrui, on loue ses bras ou son esprit pour en tirer profit. Le
contrat d’entreprise ne pose pas de difficultés juridiques particulières au regard des règles de
droit commun des contrats internationaux : le contrat international d’entreprise obéit aux
principes de droit international privé commun à savoir l’application principalement de la loi
d’autonomie en matière de conflits de lois relatifs aux contrats internationaux.
On peut également citer les contrats B.O.T : build, operate et transfer ; en français :
CET, construction, exploitation et transmission dans lesquels l’opérateur apporteur de
techniques et parfois des capitaux, construit, exploite puis transmet, tout en se rémunérant sur
la production.
17
industriels, l’intervention de la loi d’Etat du maître d’ouvrage impose souvent le choix de la
sa propre loi.
Il est fait état dans l’article 723 du D.O.C. qui dispose que «le louage d’ouvrage est
celui par lequel une personne s’engage à exécuter un ouvrage déterminé, moyennant un prix
18
que l’autre partie s’engage à lui payer». Aussi, l’article 724 dispose que : « La loi considère
comme louage d’industrie les services que les personnes exerçant une profession ou un art
libéral rendent à leurs clients, ainsi que ceux des professeurs et maîtres de sciences, arts et
métiers».
A ce niveau, il convient de mettre l’accent un extrait d’une sentence arbitrale rendue par
la cour internationale d’arbitrage de la CCI qui donne une solution intéressante à la question
de droit applicable aux contrats internationaux de sous-traitance qui sont conclus dans un
ensemble contractuel. Ainsi, « Deux contrats différents liés à une même opération
économique : un contrat entre une entreprise hollandaise et des chantiers navals français
relatif à la construction d’un navire porte-conteneurs ; un contrat de sous-traitance entre les
chantiers navals français et une entreprise anglaise concernant la construction des turbines.
Des retards de livraison puis le fonctionnement défectueux du navire, avaient donné lieu à
une demande d’arbitrage de la partie hollandaise contrat la partie française, qui appelé le
sous-traitant en garantie. Dans le premier contrat, il était prévu que l’exécution et
l’interprétation se feraient conformément au droit français (et ce malgré la rédaction du
contrat en langue anglaise et la soumission aux usages maritime anglais). Le second contrat
ne comprenait pas de clause de droit applicable. La société sous-traitante, appelée en
garantie, invoquait l’application du droit anglais (du fait de la rédaction du contrat en
anglais, de l’introduction dans ce contrat de clauses exagératrices d’usage en droit anglais,
d’un paiement effectué en monnaie britannique, et de la livraison FOB port anglais d’un
matériel de fabrication britannique). Malgré le lien entre les deux contrats, les arbitres
estiment qu’il convient de procéder à la localisation du contrat, qui a pour objet d’incorporer
certains éléments à un navire en construction en navire en construction en France, et
concluent à l’application incontestable du droit français … solution contestable, mais
opportune, afin que le contrat principal et le contrat de sous-traitance soient soumis à la
même loi »19.
19
Sentence du CCI n° 2119 (1978), Recueil des sentences arbitrales de la CCI- 1974-1985, Paris, CCI, 1990, pp.
997 ss relative à Laurence RAVILLON, « la recherche de la sécurité juridique : la stipulation quasi systématique
d’une clause de choix de la loi applicable », in S. CORNELOUP et N. JOUBERT (dir.), op. cit., n° 71, p. 87.
19
Les contrats de distribution ont pour fonction d’assurer la distribution des produits et
services d’un fournisseur auprès d’utilisateurs, professionnelles ou consommateurs. Il est
important de savoir que malgré la spécificité de chaque contrat, il n’en demeure pas moins
qu’il y ait une politique contractuelle globale menée. Cette politique s’étend aux clauses
d’arbitrages qui constituent la technique la plus souvent idoine pour régler les litiges
découlant de ces contrats.
Les principales figures de contrats que regroupent le contrat de distribution sont les
« Contrat de dépôt-vente », les « contrats de concession », les « contrats de fourniture
exclusive », les « contrats d’approvisionnement exclusif », les « contrats de franchise » ainsi
que les « contrats de distribution sélective agréée » etc..
Ce contrat vise « à définir les principales règles auxquelles seront soumis les accords à
traiter, rapidement, dans le futur, « contrats d’application ou d’exécution », auxquels de
simples bons de commande ou ordres de service fourniront leur support ». « Comme la loi, il
constitue le cadre des comportements contractuels. En cela, il est une sorte de droit commun
ad hoc des contrats véritables que sont les contrats d’exécution»20.
20
Cass. 1reciv., 22 juillet 1986 (Rev. Crit. DIP, 1988, p. p. 56, note Batiffol) et Cass. 1 reciv., 15 mars 1988 (Bull.
civ., I, n° 83).
20
* Les particularités du contrat de franchise internationale
Le choix exprès de loi applicable exprimé dans la plupart des accords internationaux
de franchise, accorde aux parties un certain degré de certitude dans l’interprétation de leur
accord, mais il soulève également un certain nombre de problèmes.
Cependant, il est nécessaire de développer les deux hypothèses traditionnelles que peut
rencontrer la loi applicable au contrat de franchise internationale.
Premièrement, les parties choisissent la loi applicable dans leurs contrats. En pratique,
le choix de la loi est en règle générale celui du pays d’origine du franchiseur si cette la loi est
en mesure de réguler la situation. A défaut, c’est la loi du franchisé qui s’appliquera.
Les parties peuvent choisir la loi d’un pays tiers. Cette solution est admise par le
règlement de « Rome I» et les accords de Mexico.
Cette précision est faite dans le contrat modèle qui annonce que : «L’objectif est
d’assurer une application uniforme quels que soient le pays du franchiseur et des franchisés
sans offrir à l’une des parties l’avantage de l’application d’une loi nationale et faire subir à
l’autre le désavantage corrélatif. Il en résulte une plus grande sécurité juridique pour les
deux parties aux contrats».
21
SOUS-SECTION I : Les contrats internationaux de transport maritime
Concernant la règle du conflit de lois, les conventions relatives au transport sont, pour
l’essentiel, des conventions de droit matériel et ont, de surcroît, pour la plupart, un caractère
impératif.
La résolution des litiges que génèrent les contrats de transport international des
marchandises par mer connait plusieurs obstacles juridiques qui n’épargnent pas le choix de la
loi applicable à ce type de contrat. En vue de réduire ou de supprimer ces obstacles juridiques,
il existe trois types de Règles pouvant réglementer le transport international maritime à savoir
celles de La Haye-Visby, de Hambourg, et finalement celles de Rotterdam.
Il faut dire que ces trois conventions internationales de droit uniforme en matière de
transport maritime de marchandises méritent un examen exhaustif quant à la résolution des
conflits de lois21.
21
« En plus du conflit des conventions et en dépit des règles matérielles relatives au transport maritime
international de marchandises, des disharmonies subsistent. Ces disharmonies s’expliquent de deux manières:
soit certaines situations comportent des éléments d’extranéité non compris dans les champs d’application
matérielle et spatiale soit il y a absence de ratification des conventions par certains Etats. Par conséquent, ces
disharmonies sont les causes des lacunes du droit qui peuvent également provoquer un conflit de lois » in Frank
Nectali MIRANDA GUERRA, Le conflit de lois en droit des transports de marchandises par mer, [en ligne],
Université de Bourgogne, 2013, p. 13, disponible sur le lien
suivant :[http://www.peacepalacelibrary.nl/ebooks/files/372552803.pdf].
22
Les règles de La Haye représentent la première tentative menée par la communauté
internationale pour s’entendre sur des règles uniformes afin de résoudre la question de la
responsabilité des armateurs en cas de perte ou de vol de la marchandise. Elles définissent la
responsabilité minimale obligatoire des transporteurs à laquelle il leur est impossible de se
soustraire. Selon ces règles, c’est le chargeur qui supporte le coût des marchandises perdues
ou endommagées s’il n’est pas en mesure de prouver que le navire n’était pas apte à la
navigation, était mal géré ou incapable d’assurer le transport de la marchandise dans les
bonnes conditions.
Ces dispositions ont souvent donné matière à débat entre armateurs et chargeurs sur la
question de la juste répartition des responsabilités. Les règles de La Haye constituent la base
des législations nationales dans pratiquement toutes les grandes nations commerçantes du
monde et s’appliquent sans doute à plus de 90 % du commerce mondial. Elles ont été
actualisées par deux protocoles qui n’ont pas modifié leurs dispositions fondamentales en
matière de responsabilité, dont celui de Bruxelles en 1968 (amendement de Visby).
Les clauses de Paramount dans la résolution des conflits de lois des contrats de
transport maritime international.
23
assez ancienne mais n’est pas systématique même si des Conventions internationales (par
exemple la CMR) ou des législations nationales (par exemple au Canada, la section 4 de la
COGSA ou au Royaume- Uni (COGSA section 3)) prévoient que tout connaissement doit
contenir une clause Paramount ».
22
MIRANDA GUERRA Frank Nectali, Le conflit de lois en droit des transports de marchandises par mer, [en
ligne], Université de Bourgogne, 2013, p. 10, disponible sur le lien suivant :
[http://www.peacepalacelibrary.nl/ebooks/files/372552803.pdf] (Consulté 05/11/2018).
24
L’article 49 de la Convention de Montréal énonce expressément que « les clauses de
choix de loi en droit international privé, il pose une règle substantielle de nullité d’une clause
de choix de la loi d’un Etat non contractant, une telle clause conduisant à éviter l’application
des dispositions issues de la Convention de Montréal ».
Sur la base de la Convention de Montréal, il serait possible de définir soit une règle de
conflit bilatérale ne permettant de désigner que la loi d’un Etat contractant, soit une loi
d’application nécessaire, excluant ainsi tout choix de loi, soit une règle de conflit unilatérale.
Ces trois possibilités du moment qu’elles excluent le choix de la loi d’un Etat non
contractant, répondront aux exigences de l’article 49. Cette disposition interdit toute
intervention de la loi choisie par les parties. Toutefois, cette interprétation paraît excessive,
car l’article 49 se contente d’interdire de se dérober de l’application de la Convention.
L’Etat marocain a une obligation internationale d’intégrer les dispositions de droit
uniforme concernant la CMR et la Convention de Montréal dans son droit interne, chose qui
est consacrée par le préambule de la L’article 49 Al. 1 er prévoit que : « sont nulles et de nul
effet toutes clauses du contrat de transport et toutes conventions particulières antérieures au
dommage par lesquelles les parties dérogeraient aux règles de la présente Convention soit
par une détermination de la loi applicable, soit par une modification des règles de
compétence».
L’article 29 de la C.M.R. prévoit explicitement que « le transporteur n’a pas le droit
de se prévaloir des dispositions du présent chapitre qui excluent ou limitent sa responsabilité
ou qui renversent le fardeau de la preuve, si le dommage provient de son dol ou d’une faute
25
qui lui est imputable et qui, d’après la loi de la juridiction saisie, est considérée comme
équivalente au dol ».
Les critères de rattachement ne pourront désigner la loi applicable que s’il s’agit de la
loi d’un Etat contractant de la Convention.
L’article 1er de la Convention exige que ses dispositions s’appliquent « à tout contrat
de transport de marchandises par route à titre onéreux au moyen de véhicules, lorsque le lieu
de la prise en charge de la marchandise et le lieu prévu pour la livraison, tels qu’ils sont
indiqués au contrat, sont situés dans deux pays différents dont l’un au moins est un pays
contractant ... ».
La Convention ne couvre pas la totalité des situations qui peuvent être qualifiées
d’internationales. Ainsi, la qualification de l’internationalité de la situation peut se faire à
l’aide d’autres éléments que la définition donnée par la Convention de droit uniforme.
Un « contrat de transport routier entre deux villes françaises, mais passé par une
société établie en Allemagne avec un transporteur établi en France. Les dispositions de la
CMR ne s’appliqueront pas, cependant, la situation pourrait être qualifiée d’internationale
en raison de l’établissement des parties dans deux Etats différents et requérir en conséquence
l’application des règles de droit international privé, qui seront les règles de droit
international privé de droit commun»23.
La règle de conflit dans le cadre de la CMR pourra s’énoncer comme suit : « Si le
juge est saisi d’un contrat de transport pris en charge et livré dans deux Etats différents dont
l’un au moins est un Etat contractant, la loi applicable est celle de l’Etat contractant de prise
en charge ; à défaut la loi applicable est la loi de l’Etat contractant de livraison». Il s’agit
23
V. ESPINASSOUS, L’uniformisation du droit substantiel et le conflit de lois, L.G.D.J., Paris, 2010, p. 295.
26
des règles de rattachements alternatifs qui pourront être appliquées aux contrats
internationaux de transport routier.
Une décision anglaise du 1er décembre 1981 de Queen’s Brench division déclare que
« le contrat de transport peut contenir une clause attribuant compétence à un tribunal
arbitral à condition que cette clause prévoie que le tribunal arbitral appliquera la
Convention ». Cette décision renvoie aux dispositions de l’article 33 de la CMR.
A l’heure actuelle, il n’existe pas de règles propres à la résolution des conflits de lois
propres au commerce électronique. L’on voit appliquer donc les règles de conflit régissant les
contrats en général. De plus, qu’à côté de son caractère international, le contrat électronique
revêt les caractéristiques d’un contrat entre absents ou, en d’autres termes, un contrat conclu à
distance avec la seule et grande différence due au support numérique sur lequel transite le
contrat. La communication entre deux personnes, d’un côté à l’autre de leur ordinateur
respectif, afin de compléter une relation d’affaires, présente deux types de matérialisation :
elle peut être transférée par le biais de réseau de communication, elle peut ensuite, tout en
utilisant la fonctionnalité informatique, transiter par une relation directe. Ainsi, le cyberespace
correspond donc dans une acceptation stricte à ce que l’appelle communément Internet,
inforoute, etc.
Le contrat électronique a connu lui aussi la naissance d’un outil normatif semblable à
la lex mercatoria. Il s’agit de la lex electronica ou les usages électroniques. Celle-ci « inclut
aussi bien des principes que des règles et des usages » qui constitue « des prescriptions au
27
même titre que les règles supplétives en droit interne » qui complète l’encadrement du contrat
international électronique.
« Un autre type de consentement est possible également. On le constate dans le cas
des contrats où les clauses sur la loi applicable et la compétence juridictionnelle se trouvent
dans les conditions d’utilisation d’un site web, où normalement on indique qu’en utilisant le
site web, on est réputé consentir aux conditions qui y apparaissent.
Cette fois, il se peut que l’internaute n’ait pas pris connaissance de ces conditions
d’utilisation. Dans ces cas-là, et à plusieurs reprises, la tendance américaine a été de rejeter
la validité de ces clauses si elles n’étaient pas suffisamment visibles dans les conditions
d’utilisation pour que l’utilisateur puisse les lire.
Dans l’affaire Mendoza v. AOL, des clauses désignant loi applicable à la loi de l’État de
Virginie et désignant les tribunaux de cet état comme compétents ont été considérées par le
juge comme non valides »24.
La jurisprudence penche pour la théorie de l’émission (le contrat est réputé conclu au
lieu d’expédition de l’acceptation, lieu qui déterminera la loi applicable). En cas d’absence de
dispositions sur la juridiction compétente ou la loi applicable.
24
M. URNSTEIN, note 11, 33. L’auteur fait observer que les Restatements et la United States Supreme Court
acceptent les clauses désignant une loi applicable quand ce choix est « reasonnable and not oppresive ». in R.
DUASO CALÉS, « La détermination du cadre juridictionnel et législatif applicable aux contrats de
cyberconsommation », 2002, p. 16, [http://www.lex-electronica.org/docs/articles_128.pdf]. Cité par Samia
LOUADI, « Contrat international électronique : Le conflit de lois dans le contexte de l’arbitrage
international », Revue AL MANARA, n°9, mars 2015, pp. 73 et s.
28
Dans les rapports entre un pays de l’union européenne et un pays tiers, la loi
applicable serait celle du consommateur.
Le paysage législatif actuel n’offre aucune spécificité. Ainsi, la solution classique est
prévue pour la résolution de ces problèmes de conflits de lois se trouvant dans l’article 13 de
la loi sur la condition des étrangers au Maroc consacrant le principe de l’autonomie de la
volonté, chose qui peut paraitre assez insensée pour un contrat aussi révolutionnaire et
moderne comme le contrat international électronique. Ainsi, il est clair que ce contrat mérite
un encadrement juridique plus adapté dépassant les règles classiques de rattachements telles
qu’édictées par cet article en fonction de la particularité de sa formation.
Cette opération est avant tout un moyen de paiement de l’exportateur dans les ventes
internationales (et non de crédit). La différence avec le 1er c’est que cette opération comporte
une garantie de paiement au bénéfice de l’exportateur. L’acheteur qui veut être sûr de recevoir
les marchandises n’accepte de payer bien souvent qu’à la réception de celles-ci. Quant au
vendeur, il ne veut pas courir le risque de ne pas être payé ou de l’être avec retard. D’où une
convention conclue entre le vendeur et son banquier en vertu de laquelle le paiement est
assuré par le banquier dès que le vendeur lui présente un certain nombre de documents (liasse
documentaire) alors même que l’acheteur n’a peut-être pas encore reçu les marchandises.
L’acheteur donnera ensuite l’ordre au banquier de payer contre la remise de ces documents.
29
Cette opération est souvent analysée comme une délégation puisque l’acheteur
considéré comme le déléguant (le donneur d’ordre)va donner l’ordre au banquier (délégué) de
payer le vendeur (délégataire). Cette opération est tellement importante qu’elle a été codifiée
par la CCI : « règles et usages relatives au crédit documentaire » (usages lex mercatoria).
Elle est souvent stipulée dans le contrat de vente (nature, durée, montant) mais cette
opération recouvre en réalité la conclusion d’une convention entre l’acheteur et la banque
émettrice du crédit, l’acheteur s’engageant à payer au banquier toutes les avances consenties
par celui-ci au vendeur. Cette opération est très sécurisante pour le vendeur.
Le choix du matériel se fait par le preneur qui convient avec son fournisseur des
caractéristiques techniques, de la date de livraison et du prix de l'équipement.
Par conséquent, le rôle du bailleur est purement d'ordre financier. Cette technique est
très utilisée en matière de biens d’équipement qui ont une grande valeur (ex : avion).
Notons que le crédit-bail concerne généralement des contrats assez importants tels que les :
- équipements pétroliers.
25
La Convention d’'Unidroit sur le sur le crédit-bail international a été signée par le Maroc en
date du 04/07/1988.
30
- matériels de chantiers utilisés par des entreprises de travaux publics.
a) le fournisseur peut ou doit céder au cessionnaire des créances nées de contrats de vente de
marchandises conclus entre le fournisseur et ses clients (débiteurs), à l’exclusion de ceux qui
portent sur des marchandises achetées à titre principal pour leur usage personnel, familial
ou domestique;
- l’encaissement de créances;
26
La convention d’'UNIDROIT sur l’affacturage international (OTTAWA, 28 MAI 1988) signée par le Maroc
en date du 04/07/1988.
31
- la protection contre la défaillance des débiteurs;
a) ces Etats ainsi que l’État où le cessionnaire a son établissement sont des Etats
contractants; ou b) que le contrat de vente de marchandises et le contrat d’affacturage sont
régis par la loi d’un Etat contractant.
2. L’établissement auquel il est fait référence dans la présente Convention désigne, si l’une
des parties a plus d’un établissement, l’établissement qui a la relation la plus étroite avec le
contrat en question et son exécution eu égard aux circonstances connues des parties ou
envisagées par elles à un moment quelconque avant la conclusion ou lors de la conclusion de
ce contrat».
32
33