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i

EPIGRAPHE
<<Quoi que les lois ne punissent pas l’ intention, il n’en demeure pas moins, qu’un acte qui
est le commencement d'un délit et qui manifeste la volonté de l’ achèvement mérite une
punition, moindre sans doute que si le délit avait réellement été commis.>>
)Cesaré Bonesana Marquis de Beccaria (
ii

DÉDICACES
À notre mère, Liliane Lukia Ewoko ;
À notre sœur Christelle Nsapo Bakane ;
À tous ceux qui aspirent à la toge noire ;
Nous dédions ce travail.
iii

REMERCIEMENTS
« Nous pensons tous sur les pensées des autres », a déclaré Paul Valéry, tant il
est vrai que peu de ce que nous avons écrit nous appartiennent en propre, et que les meilleurs
de nos idées proviennent des autres. Nous ne pouvons passer sous silence la contribution de
personnes qui ont rendu possible la réalisation de ce travail grâce à leur intervention et leurs
conseils.
Nous pensons particulièrement à Liliane Ewoko, qui sans elle nos études
seraient un rêve irréalisable ;
Nous remercions également notre directrice, la professeure Angélique Sita
Muila qui malgré ses multiples occupations a accepté de diriger ce travail ;
À tous nos camarades qui nous ont assistés dans de durs moments de solitude,
d’amertume, qu’ils trouvent ici l’expression de notre gratitude.
1

INTRODUCTION
Monsieur Prothais disait1 : « Si on ne peut consommer l'impossible, à
l'évidence, on peut le tenter ». Il vient ici faire référence à la question de l’infraction
impossible qui a donné lieu à de nombreuses controverses doctrinales et à une riche
analyse prétorienne.
Dans le cadre de notre travail de fin de cycle, nous nous focalisons sur la
réalité ou le mythe de meurtre d'un cadavre en droit pénal congolais. Une question qui
exige pour mieux la répondre, de situer la position du problème et sa question de départ
(I), d’indiquer son hypothèse (II), de formuler son intérêt (III), d'énoncer les différentes
méthodes et techniques (IV), d’énoncer son champ d’étude (V), et d’élaborer un plan
sommaire (VI).

I. POSITION DU PROBLEME ET QUESTION DE DEPART


Nous avons constaté que la qualification des infractions impossibles
constitue souvent un dilemme devant le juge pénal en ce sens que lorsque des actes
relevant d'un caractère socialement dangereux ont été commis , ce dernier a le tri, soit de
les laisser impunis en vertu du principe de légalité des délits et des peines c’est-à-dire ne
pas en faire un crime car comme le dit le Alvaro Pires dans son ouvrage histoire de
savoirs sur le crime et la peine : « le mot crime ne désigne pas directement une action, un
acte ou un comportement particulier, mais plutôt l'acte de juger un comportement dans le
cadre d’un processus institutionnel de type judiciaire »2 en ce sens que le crime en soi
n’existe mais plutôt le fait d’étiqueter un acte par le biais de loi ; soit à l’inverse, sacrifier
de principes fondamentaux du droit pénal, garant de valeurs essentielles de la société.

En effet, la notion de l’infraction impossible a été mise en avant au début


du dix-neuvième siècle par le théoricien allemand, Feuerbach 3 ,cette notion n’était pas
envisagée auparavant par le droit romain ou l’ancien droit.

L’infraction impossible est une situation où l’auteur de l’infraction n’a pas


réussi à atteindre son objectif, l’infraction n’a pas pu être consommée mais cela ne tient
pas à l’auteur des faits voulus, elle est matériellement irréalisable en raison d’une ou des
circonstances ignorées par l’auteur de l’infraction 4
1
A. Prothais, Tentative et attentat, Paris, 1985, n°144, page 103
2
A. Pires, Histoire de savoirs sur le crime et la peine, tom i, montréal, ottawa, bruxelles, première edition, les presses de
l’université de montréal, les presses de l’universités de l’ottawa, debock université, 1995, page 17
3
J.Pradel, Droit pénal général, édition Dalloz, 2012, page 332
4
C.Copain, Droit pénal général, cours(fiche pédagogique virtuelle), université de Lyon 3, faculté de droit, première licence
2

Elle est une notion incluse dans la tentative punissable qui, elle, n’est pas
définie par la loi, et c’est la jurisprudence qui a ouvrée en ce sens en se basant sur
l’article 4 du code pénal congolais 5, il existerait ainsi deux types de tentative punissable :
D’une part celle qui a été suspendue par des circonstances indépendantes de la volonté de
l’auteur, En fait, il faut qu’il y ait le désistement involontaire pour en parler ; et d’autre
part celle infructueuse où l’auteur va jusqu’au bout avec son action mais n’obtient pas le
résultat attendu.

En principe l’infraction impossible est punissable lorsqu’elle est relative ,


dans l’optique de l’article 4 du code pénal congolais 6 , selon laquelle il y a eu en premier
lieu ; un commencement d’exécution, qui doit avoir pour conséquence directe et
immédiate, de consommer le crime ; et en second lieu, il faut en outre pour que
l’infraction impossible soit tentative punissable, qu’elle ait été suspendue ou ait manquée
son effet en raison de circonstances indépendantes de la volonté de son auteur, concept
qu’on appel en droit « désistement volontaire ».

En ce qui concerne la mutilation de cadavre rapportée à l’article 61 du code


pénal congolais7 qui est, tout mal commis sur un cadavre en dehors de rites funéraires, la
condition préalable pour l’existence et la réalisation de cette infraction est la
connaissance préalable de l’état de la victime c’est-à-dire que l’auteur doit d’ores et déjà
savoir que cette dernière est morte.

Ainsi dans l’acheminement des idées rapportées ci-haut, le fait de tenter de


tuer un cadavre, ne peut constituer une infraction en droit pénal congolais en vertu du
principe de légalité des délits et des peines, mais en droit pénal français cela peut l’être
car en se basant sur l’évolution de la jurisprudence Française sur la matière de
l’infraction impossible qui s’est faite en trois étapes 8 : La première celle de l’impunité du
délit impossible au 17 ième siècle ; la deuxième celle de la distinction entre l’impossibilité
absolue et l’impossibilité relative d’Ortolan 9 ; et la dernière celle de l’arrêt de principe de
1928 qui s’est engagé dans la voie de la répression généralisée, mais également grâce à
une succession d’arrêts sur la tentative de meurtre sur un cadavre dont le dernier, intitulé
« Arrêt Perdereau » énonce le principe que lors d’une infraction impossible, il y a bien
5
Article 4 du décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais tel que modifié et complété en ce jour par la loi
n°06/018 du 20 juillet 2006, n° spéciale, 47ième édition, 2006, page 6
6
Article 4 du code pénal congolais
7
Article 61 du code pénal congolais
8
J.Pradel, op.cit, page 333
9
J.Ortolan, Éléments de droit pénal :pénalité, juridiction, procédure,, paris, page 351 et suivante, cité par J.Pradel
3

commencement d’exécution cependant, l’infraction n’est pas consommée. Car, toujours


dans l’acte commis sur un cadavre il n’y a pas meurtre. Or ce qui empêche le meurtre, ce
n'est pas un désistement volontaire de l’auteur mais une circonstance indépendante de sa
volonté. Tous les éléments sont donc réunis pour procéder à la répression de la tentative.
Outre le droit pénal français, il y a le droit pénal suisse qui aborde la question relative à
la répression de l’infraction impossible dans son code pénal version 2000 ; en droit pénal
congolais par contre il est constaté l’impunité du meurtre commis sur un cadavre.

C’est ainsi que pour répondre d'une manière plus accomplie aux astreintes
scientifiques, nous avons convenu qu'il est également bon de nous poser la question de
savoir s’il est opportun de réprimer un tel acte eu égard à son caractère socialement
dangereux.

II. HYPOTHESE DE LA RECHERCHE


Comme le disait Matthieu Telemono : « L’hypothèse est une réponse
provisoire que l'on donne aux questions posées à la problématique… »10

Le droit pénal a toujours et déjà été le droit de la réaction sociale en ce que


lorsqu’un acte qui peut s’avérer être dangereux pour la société a été commis, le droit
pénal se fait obligation d’intervenir pour rétablir l’équilibre brisé ; puisqu’il en est ainsi,
nous pensons que le droit pénal congolais peut intervenir pour deux raisons
prépondérantes.
Premièrement, le droit pénal congolais doit sanction le meutre sur un cadavre pour la
protection d’une valeur essentielle de la société, la vie, car si l’auteur du meurtre d’un
cadavre ne peut être sanctionné étant donné le défaut d’éléments légal et matériel
indispensable à la répression, il se pourrait que la prochaine fois une autre de ses victimes
soit vivante.
Secondement, en raison de l’extériorisation de l’état dangereux de l’auteur.
Pour ce faire nous estimons que le droit pénal congolais peut prendre comme modèle le
droit comparé notamment le droit pénal français dans sa solution prétorienne, mais aussi
et surtout le droit pénal suisse dans sa solution légale afin que soit rétablie l’équilibre
brisé.

10
M. Telemono, Initiation à la recherche scientifique, cours, université de Kinshasa, Droit, deuxième graduat, 2018-2019,
page 11, Inédit
4

III. INTÉRÊTS DU SUJET


Autant qu’il est de coutume que toute recherche scientifique doit comporter un
double intérêt, C’est ainsi que ce travail comporte : L’intérêt théorique d’une part ; et d’autre
part l’intérêt pratique.
- Intérêt théorique : Est celui ayant un lieu par rapport à la science 11 ; elle permet non
seulement à nous, chercheur, mais également à ceux qui lirons, de s’instruire sur la
matière faisant l’objet d’étude
- Intérêt pratique : Il établit un rapport avec la société 12; elle nous permet de proposer
une étude rigoureuse autour d’un plan désormais classique impliquant ainsi la défense
de la société.
IV. MÉTHODOLOGIE ET TECHNIQUE (S)
A. Méthodes
Elle est une démarche intellectuelle et rationnelle en vue d’aboutir à un
résultat13, c’est justement un moyen et non une fin car comme le dit un auteur : « Le
propre de la méthode, est d’aider le chercheur à saisir au sens le plus large, non les
résultats de la tâche ou recherche scientifique, mais le processus lui-même de la
recherche, elle réside au niveau de la conception »
Puisqu’il en est ainsi, nous avons jugé bon, étant chercheur, de
sélectionner, et d'expliciter pour le bon déroulement de ce travail, les méthodes y
appliquées. Nous utilisons, la méthode d’interprétation téléologique et la méthode
comparative.
- Méthode d’interprétation téléologique
Venant de deux mots grec, « Telos » qui signifie, fin, but ; et de « Logos »
comme, science. La méthode d’interprétation téléologique est donc celle qui établit la
finalité ou le but d'une règle de droit 14, c’est le pourquoi du comment d'une disposition
juridique.
Dans la faisabilité de ce travail, elle nous donne liberté de positionner le
soubassement juridique de la tentative de meurtre sur un cadavre.

11
M. Telemono,op.cit., page 11
12
M. Telomono,oc.cit.
13
M. Telemono, op.cit., page 12
14
M. Telomono, idem
5

- Méthode comparative
Elle est celle qui permet de comparer plusieurs systèmes juridiques
différents pour améliorer son propre système juridique à partir de l’expérience des
autres15. Cette comparaison se fait de deux façons facultatives : Verticale, et horizontale
où par exemple on peut comparer les droits de deux pays.
Quant à la comparaison verticale, il s'agit plutôt de comparer un ancien avec un nouveau
droit, elle repose sur les temps.
Pour ce qui est de notre cas, nous nous sommes focalisés sur la méthode
comparative dans son approche horizontale où nous faisons certainement une étude
comparative entre les droit pénaux congolais, français, et suisse sur le meurtre d’un
cadavre humain, pourquoi pas une confrontation, car comme l'a dit un auteur « C'est de la
confrontation des idées que jaillisse impétueusement la lumière ».
B. Technique
Elle est la manipulation, la pratique ; si la méthode réside au niveau de la
conception, la technique, elle, repose sur la pratique. 16 Elle aide le chercheur que nous
sommes, a collecté des données indispensables pour notre apprentissage. Pour cet effet,
nous optons pour une seule et unique technique, la technique documentaire.
- Technique documentaire
Elle consiste à palper les documents pour les consulter. Elle met en relation
le chercheur avec les documents, supposés avoir en son sein des renseignements
nécessaires et recherchés 17. Pour dire peu, elle nous aide à nous ancrer dans l’esprit de
notre recherche.

V. DELIMITATION DU TRAVAIL
On ne délimite pas le sujet, mais l’étude car le sujet est déjà délimité de par
son intitulé18. Il s’agit en effet de délimiter le champ d’étude ou de recherche. Pour ce
faire, trois critères sont mis en exergue :
 Délimitation temporelle ;
 Délimitation spatiale ;
 Délimitation matérielle ;

15
M. Telomono. Ibidem
16
M. Telomono, oc.cit.
17
M. Telemono op.cit. page 12
18
M. Telomono, oc.cit.
6

Délimitation temporelle

Cette recherche est comprise entre le début du 19 ième siècle puisque c’est de
ce temps-là qu’a été mise en avant la notion de l’infraction impossible par le théoricien
Allemand, Feuerbach 19 et le siècle présent

Délimitation spatiale

Ce travail étant une comparaison, une confrontation des systèmes


juridiques de trois pays ; elle couvre ainsi l’étendu de la République démocratique du
Congo, celle de la République Française, et celle de République Suissesse

Délimitation matérielle

Il est effectivement question, dans cette étude, de donner la position du


droit pénal congolais, français et suisse par rapport à l’infraction impossible de tentative
de meurtre sur un cadavre, et par ce point-ci de proposer une opportunité de répression
pour le droit pénal congolais.

VI. PLAN SOMMAIRE


Hormis son introduction et sa conclusion, le présent travail comporte, deux
chapitres, dont le premier porte sur le droit pénal congolais et la tentative de meurtre sur un
cadavre, et le second sur l’étude comparative des droits pénaux français et suisse sur la
répression du meutre sur un cadavre

19
J.Pradel, op.cit. ,page 333
7

CHAPITRE I : LE DROIT PENAL CONGOLAIS ET LA TENTATIVE


DE MEURTRE SUR UN CADAVRE
Dans ce présent chapitre, nous nous proposons de décrire la nature de la
tentative de meurtre sur un cadavre en droit pénal congolais (Section I), et de situer la
position du droit pénal congolais quant à cette dernière (Section II).

Section I : la nature de la tentative de meurtre sur un cadavre

Le code pénal Congolais dans son article 4 nous donne les conditions de la
tentative punissable de la manière suivante : « Il y a tentative punissable lorsque la résolution
de commettre l'infraction a été manifestée par des actes extérieurs, qui forment un
commencement d'exécution de cette infraction et qui n'ont été suspendus ou qui ont manqué
leur effet que par des circonstances indépendantes de la volonté de l'auteur ».20

La tentative est punie de la même peine que l'infraction consommée.

Paragraphe I : Les conditions de la tentative

De l’analyse de cet article, il ressort deux conditions essentielles pour


l’existence de la tentative en droit pénal congolais :

 Les actes matériels constituant le commencement ;


 L’absence du désistement volontaire
A) Des actes extérieurs formant commencement d'exécution : L'intention criminelle qui reste
cachée ne relève que de la justice divine 21, elle prend donc place dans le concept de la
tentative que pour autant qu’elle soit extériorisée par des actes matériels qui doivent à leur
tour être des actes d’exécution

a) Les actes extérieurs doivent être des actes matériels


En effet, la pensée criminelle, la simple intention de commettre une infraction,
ne sont pas punissables, même au titre de la tentative 22. C’est ainsi qu’ils doivent être des
actes dont on peut facilement palper à la vue du regard, ils doivent également être ceux qui
tendent à l’exécution d’un dessein, d’un but prohibé par la loi.

20
Article 4 du code pénal congolais
21
C. Kakule Kakwahali, Droit pénal générale, cours, deuxième graduat, droit, U.P.G.L, 2008-2009, page 29
22
A. Sita Muila, Droit pénal générale, cours, deuxième graduat, droit, 2019-2020, page 141, Inédit
8

b) Ces actes matériels doivent être des actes d'exécution

C'est ainsi que l''on distingue les actes de commencement d'exécution des actes
préparatoires.

1. Les actes préparatoires


Les actes préparatoires sont des actes destinés simplement à préparer ou rendre
possible une infraction, notamment en se procurant les moyens ou en créant les conditions de
son accomplissement. Ils ne sont pas punissables23.

Néanmoins, ils le deviennent lorsque :

- Ils constituent en soi une infraction prévue par la loi ;

- Ils sont expressément érigés en infraction spéciale par la loi, à cause de leur gravité
ou du danger général qu'ils représentent.

Les actes préparatoires ne sont pas punissables sur le plan de la tentative car le
délinquant peut encore renoncer à son entreprise criminelle sans avoir causé de dommage et
parce que la preuve de l'intention criminelle est délicate (un individu achète une arme à feu,
est-ce pour commettre une infraction ? Pour se suicider ? Pour sa collection ? Pour s'exercer à
tirer ?). Mais le port illégal d'arme est sanctionné. 24

2. Les actes de commencement d'exécution

Les actes de commencement d'exécution sont des actes tendant directement à


la consommation de l'infraction est accomplie avec cette intention, mais qui opèrent une
réalisation partielle de cette infraction. Ils constituent un élément nécessaire de la tentative
punissable.
Deux tendances s’opposent pour définir le mieux le commencement
d’exécution :
 Les tenants de la tendance objective considèrent le commencement d’exécution d’un
point de vue purement matériel en ce sens qu’il révèle par lui- même le délit 25. Il est soit

23
A.Sita,op.cit.,page 141
24
A. Sita, Manuel de droit pénal général congolais , Paris, l’Harmattan, 2020, page 198
25
M. Merle, Droit pénal générale complémentaire, page 152-153
9

un élément constitutif, soit une circonstance aggravante. Exemple : le fait de poser la


main sur l'objet que l'on veut voler ; le fait d'entrer dans un lieu par effraction pour voler.
Une autre opinion, toujours dans la tendance objective considère que l’on voit le
commencement d’exécution lorsque les actes relèvent indiscutablement que la volonté
criminelle de l’agent est devenue irrévocable26.
 Excepté la tendance objective, il y a celle dite subjective qui envisage le commencement
d’exécution d’un point de vue psychologique du fait que l’acte préparatoire est équivoque
qui laisse sans réponse la question de savoir si l’agent est animé d’une résolution
criminelle et quelle infraction, il veut commettre, tandis que le commencement
d’exécution est acte déterminé, de franchir le Rubicon du crime 27. Exemple : Mettre du
poison dans la nourriture de quelqu'un.

Vidal et Magnol estiment qu’il y a commencent d’exécution quand l’agent


décide de courir le risque de l’entreprise, quand il a en quelque sorte, couper les ponts derrière
lui28.

Le commencement d’exécution est donc l’extériorisation de la résolution


criminelle car comme l’estime DONNE de Vabres : « Le commencement d’exécution est
constitué quand les actes accomplis par l’agent lors de son arrestation atteste chez lui une
volonté criminelle irrévocable, quand il existe entre le mal qu’il a commis et le but qu’il se
proposait, est presque certainement franchie »29

La tentative punissable est réalisée lorsque soit les actes d'exécution ont été
suspendus, soit ils ont été menés jusqu'au bout mais sans atteindre le résultat criminel
escompté.

B) Les actes matériels ont été suspendus ou ont manqué leurs effets : Cette condition
envisage deux situations possibles. La première est celle de la tentative interrompue, la
seconde, celle de la tentative infructueuse30.

26
J. Pradel, op.cit., page 334
27
Bouzat et J. Pradel, Traité de droit pénal et de criminologie, tome I, paris, édition Dalloz, 1963 et 1970
28
Vidal et Magnol, Droit criminelle et science pénitentiaire, cours, 9ème edition, volume 2, paris, Roussa, 1949, page 140
29
D. de Vabres, Traité élémentaire de droit pénal et de législation pénal comparé, 3ème édition, paris, Sirey, 1987, n°231
30
A. Sita, op.cit., page 142
10

Paragraphe II : Sortes de tentative

a) La tentative interrompue

C'est l'hypothèse de l'article 4 du Code pénal Congolais : « Il y a tentative


punissable lorsque la résolution de commettre l'infraction a été manifestée par des actes
extérieurs, qui forment un commencement d'exécution de cette infraction et qui n'ont été
suspendus que par des circonstances indépendantes de la volonté de l'auteur. »31

Pour qu'il y ait tentative, l'auteur des faits doit s'être désisté de son action. Pour
que la tentative soit punissable, ce désistement doit être involontaire. En effet, si l'agent
renonce librement et spontanément à son dessein criminel sans intervention d'une cause
extérieure, peu importe le mobile, il ne pourra pas être poursuivi 32. Un arrêt de la Cour
Suprême de Justice a décidé qu'il y avait contradiction entre les motifs et le dispositif d'une
décision sur une tentative d'arrestation arbitraire et violation de l'article 4 du Code Pénal
Congolais qui avait acquitté un prévenu en admettant à la fois par ses motivations qu'il y avait
eu à la fois désistement spontané et intervention d'un tiers pour empêcher la réalisation d'une
arrestation arbitraire projetée.33

Cependant, le désistement, pour être efficient, il doit comporter deux caractères


indispensables, notamment :34

• Caractère volontaire, ceci signifie que le désistement doit provenir de l’auteur lui-
même ;
• Antérieur à la consommation de l’infraction, dans l’hypothèse d’une infraction
formelle

L'agent doit avoir renoncé à son entreprise sous l'unique pression d'un
événement extérieur (interruption involontaire). Ex. arrivée de la police ; les appels au
secours de la victime.

31
Article 4 du code pénal congolais
32
A. Sita Muila, op.cit., page 142-143
33
Katula Lumbala, Arrêtsde principe et autres principales décisions de la cour suprême de justice, édition/ Batena Ntambwa,
Kinshasa, 2009, page 309 cité par A. Sita
34
J. Walther, Droit Pénal générale, cours, L2, droit, université de Lyon, 2016-2017, page 122
11

Le moment de ce désistement diffère selon que l'on se trouve face à une


infraction matérielle ou face à une infraction formelle. S'agissant des infractions matérielles
c'est-à- dire celles qui ne se produisent que lorsque le résultat est atteint (le meurtre n'est
consommé que par la mort de la victime), le désistement peut intervenir tant que le résultat
n'est pas réalisé. Quant aux infractions formelles qui sont consommées quel que soit le
résultat, le désistement doit intervenir suffisamment tôt (la corruption est consommée même
si l'agent n'a pas rendu le service demandé).35

Le désistement est donc à différencier du repentir actif puisque dans ce dernier


acte l’auteur ayant déjà commis l’acte, il essaye cependant d’en réparer les conséquences, par
exemple, en restituant la chose volée, en conduisant la personne empoisonnée à l’hôpital, ou
en lui administrant un antidote, etc. La ligne de démarcation est ainsi la consommation de
l’infraction.

De l’analyse de l’article 4 du Code pénal Congolais il ressort qu’il y a tentative


interrompue lorsque l’exécution des actes matériels consommant l’infraction est suspendue ou
interrompue par suite de circonstances indépendantes de la volonté de l’auteur. Pour ce motif,
nous pensons que la tentative de meurtre sur un cadavre ne peut donc pas constituer une
tentative interrompue étant donné que dans cette dernière l’agent doit être interrompu dans
son dessein alors que tel n’est pas le cas pour la tentative de meurtre sur un cadavre où
l’auteur est allé jusqu’au de de son dessein mais n’a pas obtenu gain de cause suite à une
malchance ou maladresse.

Il ne faut toutefois pas perdre de vue qu’il en reste une seconde situation, une
hypothèse différente que l'on appelle communément la tentative infructueuse.

b) La tentative infructueuse

Selon l'article 4 du Code pénal Congolais, « Il y a tentative punissable lorsque


la résolution de commettre l'infraction a été manifestée par des actes extérieurs, qui forment
un commencement d'exécution de cette infraction et qui n'ont manqué leur effet que par des
circonstances indépendantes de la volonté de l'auteur. »36

Contrairement à la tentative interrompue où les actes extérieurs ont été


suspendus, dans cette hypothèse, l'agent a effectué tous les actes d'exécution, sans parvenir

35
A. Sita Muila, oc.cit.
36
Article 4 du code pénal congolais
12

cependant au résultat visé. A cet égard, deux situations sont possibles, soit l'action criminelle
n'a pas été suffisamment efficace pour atteindre le résultat, soit l'action criminelle a échoué en
raison d'une impossibilité matérielle dont l'agent ignorait l'existence. Les infractions
commises sont appelées respectivement infraction manquée et infraction impossible.

1. Infraction manquée

L'action s'est déroulée dans sa totalité mais le résultat recherché par l'agent n'a
pu être atteint, du fait par exemple de sa maladresse, étourderie ou malchance le cas par
exemple, en matière d'homicide, l'agent a raté sa cible ou la victime atteinte a survécu à ses
blessures.

L’hypothèse de l’error personnae ne constitue pas un délit manqué, cette


hypothèse de l’abertio ictus se réalise lorsque le mal que l’on avait l’intention de faire à une
personne déterminée est tombé sur une autre personne que l’agent n’avait pas en vue.37

2. Infraction impossible

On peut donc définir l’infraction impossible comme étant celle dont le résultat
recherché par l’auteur n’a pas pu être atteint soit par manque d’objet, soit par inefficacité des
moyens utilisés.38

Elle peut être subdiviser en deux :39

 D’une part il y a l’impossibilité absolue et celle dite relative ;


 Et d’autre part l’impossibilité de fait et celle de droit.
a. Impossibilité absolue et relative
Elle se présente lorsque la cause de la non-consommation est plutôt
accidentelle, fonction du hasard40. Elle vise les situations où l'absence d'objet est
surmontable,41 le cas par exemple de l'absence d’objets dans un véhicule pour une vole à la
roulette, tirer des coups de feu dans une pièce dont la victime s'est momentanément et par
extraordinaire déplacée, etc. Tandis que celle dite absolue existe lorsque l'absence de l'objet

37
Haus, Principes généraux du droit pénal belge, 3ème édition, tome II, Bruxelles, Gand, 1979, n°33
38
Nyabirungu mwene Songa, Traité de droit pénal générale congolais, deuxième, éditions universités africaines
39
J. Ortolan, op.cit.,page 351 cité par J. Pradel
40
Idem, cité par J. Walther
41
A. Sita Muila, Manuel de droit pénal congolais, page 201
13

visé est insurmontable42 « d'après les lois mêmes de la nature », se rencontre soit lorsque
l’objet de l’infraction n’existe pas, le cas de coup de feu tiré sur un cadavre. Soit lorsque les
moyens utilisés sont totalement insusceptibles de provoquer le résultat recherché 43. Exemple :
Faire avorter une femme non enceinte

b. Impossibilité de fait et celle de droit


Antoine Roux et R. Garroud estiment qu’il y a impossibilité de droit lorsqu’il y
a impossibilité de qualification, C’est-à-dire les conditions légales n’existent pas. Tandis que
la seconde laisse au contraire place à la répression, l’absence de résultat découlant d’une
circonstance indépendante de la volonté de l’agent, le cas par exemple d’un pickpocket qui a
la désagréable surprise de trouver une poche vide, et qui est donc répréhensible. 44

Par cette analyse de la deuxième figure de la tentative en droit pénal congolais,


qui n’est d’autre que la tentative interrompue avec ses méandres qui sont notamment
l’infraction manquée, et l’infraction impossible, nous pouvons de ce fait affirmer que la
tentative de meurtre sur un cadavre est une tentative interrompue, et plus particulièrement
celle de l’infraction impossible dans l’hypothèse d’une impossibilité absolue en ce sens que
même si l’auteur de l’homicide volontaire sur un cadavre est allé jusqu’au bout sans être
interrompu ou suspendu dans son dessein, mais aussi il a quand-même visé un objet
insurmontable d’après les lois mêmes de la nature, même si ce dernier l’était à son insu au
moment même de la perpétration de l’acte.

En vue de clore ce chapitre, nous devons à présent situer la position du droit


pénal congolais quant à la tentative impossible plus particulièrement celle de meurtre sur un
cadavre

Section II: La position du droit pénal congolais sur la tentative impossible


de meurtre sur un cadavre

Pour cette section, nous prendrons comme cheval de bataille la doctrine et la


jurisprudence pour mieux indiquer la position du droit pénal congolais.

En effet la question du délit impossible ou de tentative impossible a toujours divisé la


doctrine et la jurisprudence 45

42
Idem
43
J. Walther, op.cit., page 124
44
A. Roux et R.Garroud, Traité de droit pénal
45
Nyabirungu mwene Songa, op.cit.,page 219
14

I. Paragraphe : Position de la doctrine

La question qui se pose est celle de savoir si la tentative est punissable. À ce sujet plusieurs
théories s’affrontent depuis le 19ième siècle 46notamment : la théorie objective, subjective, et
celle dite intermédiaire, mais également le délit putatif et absurde

A. Théorie objective

Cette théorie préconise l’impunissabilité de l’infraction impossible, quelle que soit la nature
ou la cause de l’impossibilité, qu’elle tienne à l’objet ou aux moyens utilisés.47

Elle se base sur deux arguments 48:

 La tentative punissable suppose un commencement d’exécution. Or, l’infraction est


impossible, comment peut-on commencer à exécuter ce qui est inexecutable?
 Le trouble social est inexistant ou en tout cas moins grave que dans l’hypothèse de
l’infraction consommée ou tentée.

Comme relève le professeur Emmanuel Lamy, la théorie de l’impunissabilité est dangereuse


pour l’ordre public car, si elle était retenue, elle conduirait à l’impunité de toutes les
infractions manquées. Dans ce cas en effet, “ Il y a objet vain aux moyens inadéquats alors
que l’immoralité du délinquant reste un scandale public. Tel, par exemple de celui qui tire
sur une personne et vise mal, n’a donc pas pû, à aucun moment commettre un crime, le
meurtre est impossible tout autant sur si l’arme n’avait pas été chargée.” 49

B. Théorie subjective

Cette théorie préconise la répression systématique de l’infraction impossible. 50

Elle est née dans la mouvance positiviste, elle se justifie sur deux arguments51 :

 Elle justifie la solution qu’elle propose par le fait que l’infraction révèle une volonté
dangereuse. Cette dernièr est mêmement condamnée dans le cas d’une infraction
possible que dans celui une tentative infructueuse.52
46
Merle et Vitu, Traité de droit criminel, Cujas, Paris, 1967-1997
47
Nyabirungu mwene Songa, idem
48
J.Pradel, op.cit. , page 332
49
E. Lamy, Droit Pénal général, cours, université nationale du Zaïre, 1971-1972, cité par Nyabirungu mwene Songa
50
E. Lamy, idem
51
Nyabirungu mwene Songa, ibidem
52
E.Lamy, ibidem
15

E. Garcon appartient à cette tendance53. De même le mouvement de défense


sociale s’en réclame “L’auteur d’une Infraction impossible, deliquant criminologique, ne doit
pas être exclu, pour des motifs de pure technique, du champ d’application de la défense
sociale perfectionnelle moderne.”54 disaient les partisans de ce mouvement;

 En opposition avec la théorie objective, les tenants de la théorie subjective estiment


que l'argument objectiviste que l’on ne peut commencer à exécuter ce qui inexecutable
est raisonnement spécieux, qui ne tient pas compte de l’intérêt social que vise la
législation sur la tentative. Et la même critique vaut contre l’argument fondé sur
l’absence de trouble social en cas d’infraction impossible en ce sens que lorsqu'une loi
incrimine une tentative ou un délit manqué, elle se place du point de vue subjectif ;
elle ne punit pas parce qu’il y a eu un préjudice social matériel, mais parce que
l’intention de l’agent manifestée par des actes extérieurs prouve à suffisance sa
culpabilité ou sa nature dangereuse.55

Le procureur général Leclerc (Belgique) défend cette théorie pour trois56 raisons :

 En cas d’infraction impossible, il y a une extériorisation suffisante de la volonté de


nuire ou de troubler l'ordre social ;
 Le code pénal ne fait aucune distinction entre l’infraction possible et impossible ;
 Le crime poursuivi par l’auteur est « en soi≫ possible.

Dans un arrêt remarqué de la cour de cassation française, celle-ci a porté un coup


de plus à la théorie objective en adoptant une solution qui tient davantage compte de
l’intention criminelle et partant , de l’état dangereux de l’auteur de l’acte lui-même. La cour a
jugé, en effet que pour que soit caractérisé la tentative de meurtre, du moment que l’accusé
croyant sa victime encore en vie, a exercé sur elle des violences dans l’intention de lui donner
la mort, il importe peu que la victime soit décédée, cette circonstance étant indépendante de la
volonté de l’auteur et des violences caractérisent un commencement d’exécution au sens du
code pénal.57

53
E.Garcon, Code pénal annoté, article 2 et 3, n°144
54
Merle et Vitu, op cit., page 215
55
E. Garcon, op.cit.,n°144
56
E. Lamy, op.cit.,page 335
57
Crim., 16 janvier 1986, avec note contraire de D.Mayer, et C.Gaeounaud, et note conforme de J. Pradel, cité dans la
chronique semestrielle, décembre 1986-92
16

C. Théories intermédiaires

Des auteurs ont proposé des théories de compromis , dont les plus célèbres sont58:

 Celle qui distingue l’impossibilité absolue et celle dite relative;


 Celle qui dinstigue l’impossibilité de fait et de droit.
1. Impossibilité absolue et celle dite relative

Cette théorie veut que seule l’impossibilité relative relève du droit pénal. Sa
paternité revient à Mitthermaier, Elle a été partagée par le pénaliste belge Haus.

L’impossibilité proviendra soit de l’objet de l’infraction, soit du moyen utilisé


pour la commettre 59car comme l’affirme Haus , L’impossibilité sera absolue lorsque l’objet
≪n’existe point où qu’il n’a pas la qualité essentielle pour l’existence du delit≫ ou encore
lorsque les moyens employés ≪ sont radicalement impuissants à produire le crime que
l’agent a en vue.≫ 60

2. Impossibilité de fait et de droit

La distinction de l’impossibilité de l’impossibilité de fait et celle de droit


revient à Garraurd 61
Dans les autres cas on parlera d’impossibilité de fait ≪Dès que la
volonté du criminel se manifeste dans des conditions telles que légalement la réalisation qu’il
poursuivait est possible, il est punissable, quand bien même les circonstances matérielles qui
lui sont étrangers l’ont empêché d'achever son projet≫62 affirmant E. Lamy .

Ainsi, sera puni, l’individu qui, voulant assassiné son ennemi, se pose en vain à
l’endroit où sa victime passe habituellement63.

Les solutions extrêmes auxquelles conduisent la théorie objective et la théorie


subjective, les difficultés et la complexité des distinctions des théories intermédiaires ont
amenés la jurisprudence à apprécier restrictivement les cas d’exonération, et à ne plus
exonérer pratiquement que le délit absurde et délit putatif.64

58
Nyabirungu mwene Songa, op.cit.,page 212
59
Nyabirungu mwene Songa, op.cit., page 212
60
Haus, op.cit., n°461
61
Bouzat et Pinatel, op.cit.,page515
62
Emmanuel Lamy, op.cit.,page 257
63
Merle et Vitu, op.cit.,n°308
64
Nyabirungu mwene Songa, op.cit., page 221
17

D. Délit absurde

Il y a délit absurde lorsque le moyen mis en œuvre est chimérique et ne


présente ainsi aucun rapport de convenance, d’après l’expérience de la vie, avec le résultat
recherché.65 La doctrine et la jurisprudence traditionnelle considèrent que l’infraction
absurde, dite aussi surnaturelle ne saurait constituer une tentative punissable ; elles citent
notamment comme exemple le fait pour un paysan de faire un pèlerinage afin de tuer son
ennemi, ou encore d’utiliser une prière ou une formule magique pour obtenir le même
résultat.66Tel fut le point de vue de la cour d’appel de Kinshasa qui, dans l’affaire dite du chat
noir, a puni le délit absurde67, les faits étaient les suivants:

A, chef de service à la douane vient d’être muté et laisse sur place deux
collaborateurs, B et C, D, qui l’a remplacé, constate des irrégularités financières. Alerté par B
et C et sentant le danger, A decide l’élimination physique de D par des moyens magiques
disons maléfiques. Il soumet son projet criminel à ses anciens collaborateurs B et C, ces
derniers contactent en effet E, un puissant féticheur, qui marque son accord moyennant
paiement.

Le féticheur tenter de tuer D au moyen d’un chat noir fourni par B et B , et sur
lequel il pratique des incantations, mais malheureusement sans succès, il contacte un autre
féticheur qu’il croit plus puissant, toujours en vain. Finalement, il se résout à procéder
autrement et tue D d’un coup de fusil.

La cour d’appel de Kinshasa, saisie de cette affaire, retient contre le féticheur,


deux préventions, à savoir : L’assassinat de D au moyen de coup de fusil et la tentative
d’assassinat par des moyens magiques.

E. Délit putatif

Il y a délit putatif lorsque l’illégalité des faits tels que l’agent les a commis
n’existe que dans son imagination. 68 L’article 167 du code pénal congolais qui punit l’attentat
69
à la pudeur sans violence sur un enfant mineur fixe cette minorité à moins de quartorze ans ,
65
Idem
66
Ibidem
67
Arrêt de la cour d’appel de Kinshasa,4ième feuillet, le 8 Janvier 1970, cité par Bayona-ba-Meya, Discours à l’audience
solennelle delà rentrée judiciaire du 16 octobre 1976, in Bulletin des arrêts de la cour suprême de justice, 1977
68
Nyabirungu mwene Songa, op.cit., page 213
69
Article 167 du code pénal congolais page 45
18

serait auteur d’un délit putatif celui qui commettrait des actes impudiques sur une personne
âgée de quinze ans, convaincu de violer cet article, parce que, à tort , il croit que la loi fixe la
minorité à moins de dix-huit ans.

Un autre exemple peut nous être fourni par celui qui vend du diamant, croyant
commettre une infraction parce qu’il ignore les dernières dispositions qui en liberalisent
l’exploitation, la détention, et la vente70

Même si l’attitude des agents dans les exemples illustrés ci-haut étaient contre
les bonnes mœurs, le principe de légalité s’opposerait diamétralement à la répression, même à
titre de tentative. En effet de par l’analyse du délit putatif, nous constatons que ce dernier peut
parfois prêter confusion avec le délit impossible, ainsi nous prenons à notre compte cette
explication de Daskalakis pour mieux éclairer notre religion ≪ Lorsque l’auteur croit
faussement qu’il réalisé l’élément matériel d’une infraction, au sens que si l'objet de sa
représentation correspondait à la réalité, l’infraction aurait été produite (cas constituant le
revers de l’erreur de faits), on se trouve devant un délit objectivement impossible mais
punissable quand-même ; au contraire , lorsque l’auteur croit faussement que son acte
remplis l’élément légal d’une infraction (ce qui constitue le revers d’une erreur de droit), on
se trouve devant un délit putatif , qui reste impunissable.≫ 71

II. Paragraphe : Position de la jurisprudence congolaise

L’examen de jurisprudence congolaise montre que la tendance dominante est à


la distinction entre l’impossibilité absolue et l’impossibilité relative 72 . C’est ainsi que le
prévenu a été acquitté dans l’espece suivante :

Le nommé Katalale gisait à terre, victime d’un coup de fusil dont la charge
faisant balle l’avait traversé de part en part. Le prévenu Kansele vint lui porter un coup de
couteau dans la région du cou. Le tribunal déclara la prévention d’homicide non établi au
motif que le fait ≪fait de frappe un cadavre ne peut pas constituer une tentative de meurtre,
parce que toute tentative suppose la possibilité d’accomplir l’infraction que l’agent veut
commettre, ce principe implique toutefois que l’impossibilité d’accomplir l’infraction soit une

70
Voir l’ordonnance-loi n°82/039 1082 modifiant et complétant l’ordonnance-loi n°81/013 du 2 Avril 1981 portant
législation générale sur les mines et les hydrocarbures
71
E.Daskalkis, Réflexions sur la responsabilité pénale, P.u.f.,Paris, 1975, page 30; voir aussi Trousse Nouvelles, Droit pénal,
tome1, volume 1, Larcier, bruxelles, 1956,n°2330.
72
Nyabirungu mwene Songa,op.cit., page 225.
19

impossibilité absolue, qui existe soit dans l’objet, soit dans les moyens, et qui soit
insurmontable d’après les lois même de la nature≫ 73

Dans cette espèce, il apparaît que le juge a acquitté l’agent parce que
l’infraction lui a paru absolument impossible étant donné que la tentative devrait supposer une
certaine possibilité d’accomplir l’infraction alors que ce n’est pas le cas dans cette affaire.

Mais dans l’affaire ci-dessous puisque la tentative était relativement impossible le juge l’a
donc érigé en tentative punissable :

Dans le village WAMAZA, le nommé Aniasi pénétra pendant la nuit dans la


cuisine de Meza en vu d’y voler des vivres, mais malheureusement, il n’y trouva rien. Traduit
en justice, il fut condamné au motif que ≪L’absence de vivres dans la cuisine n’est qu’un fait
accidentel qui n’enlève pas le caractère punissable aux faits commis par le prévenu en raison
du fait que le moyen était en lui-même suffisant pour effectuer le vol. ≫ 74

Dans une troisième espèce, les faits étaient les suivants :

M versa dans un plat de riz et de manioc une petite quantité d’acide sulfurique
aux fins de faire mourir K , celui-ci ayant mis un peu de nourriture dans la bouche , la cracha
immédiatement, et ne subit aucun mal. D’après les experts consultés l’acide sulfurique était en
concentration de 33%, mais aussi impossible à manger , et cette impossibilité ne pouvait pas
causer la mort car elle a été neutralisée par le contact avec les aliments. En outre, le plat était
bselon les experts pharmaciens, non seulement impropre, mais aussi impossible à manger. Et
cette impossibilité était absolue puisque le mangeur avait rejetté le plat à cause de son goût et
de la sensation de brûlure que devrait ressentir la langue et les gencives dès le premier
contact. Le tribunal acquitta le prévenu au motif que ≪Constitue une tentative absolument
impossible et, dès lors non infractionnelle, le fait de présentée à celui dont on veut la mort ,
une très faible dose de poison, mélangée à des aliments, lorsque la préparation en fut
tellement grossière que le mélange se trouve être immangeable tant à cause de son goût que
de la sensation de brûlure que devraient ressentir la langue et les gencives au prémier
contact≫ 75

Toutefois, la tendance subjective a parfois retenu l’attention de nos cours et


tribunaux, comme l’affirme le tribunal de la première instance de Stanley Ville : ≪ La notion
73
Boma, 25 septembre 1908, Jur. Congo. II, 267.
74
District Maniema, 25 septembre 1941, R.J.C.B.,1942, 193.
75
1ière instance de Stanley Ville(appel),16 avril 1957, R J C.B.,1958,167.
20

de tentative impossible est battue en brèche par la doctrine et la jurisprudence modernes ; est
punissable la tentative d’infraction qui ne pouvait atteindre son but en raison de
circonstances de fait relatives à l’objet ou aux moyens mis en œuvre.≫ 76

Après avoir examiné méticuleusement c’est-à-dire n’avoir laissé un endroit où


la pensée passe et repasse, en débutant par la description de la nature de la tentative de
meurtre sur un cadavre en droit pénal congolais où nous avons constaté que le meurtre d’un
cadavre est une tentative infructueuse d’une infraction impossible dont l’impossibilité absolue
est liée à l’objet ; mais aussi en acheminant la fin de ce chapitre pour situer la position du
droit pénal congolais vis-à-vis de cette dernière où nous avons remarqué d’après l’analyse de
la doctrine et la jurisprudence, que comme le rapporte le professeur Nyabirungu dans son
Traité de droit pénal général congolais ≪ La tendance dominante est à la distinction de
l’impossibilité absolue et de l’impossibilité relative≫ 77
en ce sens qu’en ce qui s’agit de la
répression d’une tentative infructueuse d’une infraction impossible en général et celle de
meurtre sur un cadavre en particulier , le juge pénal Congolais avant de qualifier cette
dernière, même relevant d’un caractère socialement dangereux, établit en premier lieu le
distinguo entre l’impossibilité absolue et l’impossibilité relative par rapport à l’acte
proprement dit, puis, étant un obsédé textuel, il examine ou vérifie si les conditions
nécessaires à la répression sont établies eu égard à la loi, qui est dans ce cas d’espèce, le code
pénal congolais, les conditions telles que :

 le commencement d’exécution et l’absence de désistement volontaire ;


 la tentative implique comme dans le motif du jugement de l’affaire Katalie 78
une
possibilité d’accomplir l’infraction que l’agent veut commettre c’est-à-dire qu’il y ait
une qualité qui soit essentielle, en l’occurence des éléments matériels indispensables
pour l'existence de l’infraction tentée, dans le cas d’espèce s’agissant du meurtre, il
faut, relativement à l’article 43 du code pénal congolais livre deuxième 79, qu’il y ait
d’abord, un acte d’homicide qui est n’importe quel acte ayant une nature à donner la
mort sauf l’administration de substances mortelles et le feu dans l’incendie; et enfin, la

76
1ière instance de Stanley Ville (appel), 23 septembre 1952, R J.C.B.,page 136.
77
Nyabirungu mwene Songa, op.cit., page 223
78
Boma, oc.cit.
79
Article 43 du code pénal congolais
21

personnalité humaine de la victime qui suppose qu’elle soit une personne humaine et
vivante, distincte de l’agent 80

Et enfin après l’existence de ces deux conditions, le juge pénal Congolais


pourra enfin réprimer l’acte, mais dans le cas sous examen, ni la première, ni la seconde
condition n’a été remplie, et le juge pénal congolais ténu en laisse par le principe des délits et
des peines garantie par l’article 17 de la Constitution congolaise : ≪ Nul ne peut être
poursuivi, arrêté, détenu ou condamné qu’en vertu de la loi et dans les formes qu’elle
prescit≫ 81
et par l’article 1bis du code pénal congolais livre premier: ≪ Nulle infraction ne
peut etre punie des peines qui n'etaient pas portées par la loi avant que l’infraction füt
commise≫ 82 , ténu également en laisse par son corollaire, le principe d’interprétation stricte ,
et pour ces motifs, ce dernier ne peut donc réprimer la tentative de meurtre sur un cadavre.
Nous bouclons alors la boucle en affirmant que le meurtre sur un cadavre n’est pas punissable
en droit pénal congolais.

Après avoir indiqué la considération du droit pénal congolais pour ce qui est du
meurtre sur un cadavre, nous nous proposonss d’en faire une comparaison d'avec les droits
pénaux et suisse.

80
R. Manasi, notes de cours, Droit pénal spécial, cours, troisième graduat, droit, université de Kinshasa, 2020-2021, inédit
81
Article 17 de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006 telle que
modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011, in journal officiel de la RDC.
82
Article 1 bis du code pénal congolais
22

CHAPITRE II : ÉTUDE COMPARATIVE DES DROITS PÉNAUX


FRANÇAIS ET SUISSE SUR LA RÉPRESSION DU MEURTRE SUR UN
CADAVRE

Un nouveau chapitre n’a de sens que s’il exprime et traite une situation
83
inédite, et si en même temps il est cohérent avec ce qui précède , raison pour laquelle dans
les préludes de nos propos nous avions fait nôtre la pensée d’un auteur qui considère que,
c’est de la confrontation des idées que jaillisse la lumière , c’est dans la même optique que
dans ce présent chapitre, nous allons situer la position du droit pénal français ( SectionI), et
du droit pénal suisse ( SectionII) , et dans la même perspective de donner des arguments qui
peuvent inciter le droit pénal congolais à réprimer cette tentative ( Section III ) .

Section I: Position du droit pénal français

L’infraction impossible, plus délicate est l’hypothèse dans laquelle le résultat


était, au contraire insusceptible de se produire par suite d’une impossibilité matérielle ignorée
de l’agent, et quelle que soit la diligence de celui-ci. C’est le cas de l’individu qui voulant tuer
une personne alors que cette dernière était déjà cadavre à l’insu de son bourreau, l’auteur
croit commettre un délit mais ne peut en réalité en commettre aucun.

Quoique non immédiatement dangereuse pour la société, l’infraction


impossible peut cependant le devenir puisqu’elle traduit une résolution criminelle
irrévocable.84 Mais est-elle répréhensible en droit pénal français ?

Pour mieux indiquer la position du droit pénal français, il nous faut passer par
deux étapes comme cela a été le cas antérieurement avec le droit pénal congolais, notamment
celui de la doctrine et celui de la jurisprudence.

Paragraphe I : Les positions doctrinales sur l’infraction impossible

En droit pénal français, le problème du délit impossible en général et sa


répression en particulier ont donnés naissance à deux thèses nettement opposées et à des
thèses transactionnelles 85

83
A. Garapon et D. Salas, La Justice et le mal, édition Odile Jacob, Paris, 1997,page 23.
84
J. Pradel, op.cit., page 334
85
J. Pradel, idem
23

1) La thèse de l’impunité absolue

Développée au début du siècle dernier , notamment par Feurbach en Allemagne


86
, la thèse de l’impunité générale du délit impossible se fonde sur deux séries d’arguments
On fait d’abord appel aux articles 2 et 301 du code pénal français de 1810 sur base de l’article
2 87 le syllogisme suivant a été proposée : ce texte exige un commencement d’exécution, or en
cas d’infraction impossible plus particulièrement celle de meurtre d’un cadavre, il n’y a pas
un commencement d’exécution concevable, donc l’infraction impossible n’est pas
punissable88.

Ce raisonnement est évidemment spécieux car c’est le résultat, non le


commencement d’exécution qui est impossible or le fait que le résultat n’ait pas été atteint
n’empêche pas la répression.89On ajoute, dans une conception objective de la tentative que le
90
délit impossible n’entraîne aucun trouble social , mais il certain que cette absence de trouble
social soit loin d’être definitive, comme ne manquent pas de le faire remarquer les auteurs
favorables à une répression systématique.

2) La thèse de la répression systématique

Une bonne partie de la doctrine, se montre en effet favorable à la répression de


l’infraction impossible, car aucune différence ne peut être faite entre l’auteur d’une tentative
interrompue et l’auteur d’une tentative infructueuse. Dans ce dernier cas on peut même dire
que l’intention coupable et les actes d’exécution sont encore plus évidents. La défense de la
société implique donc la punition de l’auteur d’un délit impossible , qui présente un état
dangereux certain. Cette these, soutenue chez certains pénaliste de la seconde moitié du siècle
91
dernier , a été accueillie avec faveur par les positivistes italiens , avec fougue par Saleiles 92,

86
J. Pradel, op.cit, page 335.
87
Article 2 et 301 code pénal français de 1810 voir aussi l’article 2 du nouveau code
88
J.Pradel, op.cit., page 336
89
J.Pradel, idem
90
A. Chauveau et Faustin-Helie, Théorie du code pénal, 5ième édition,1872, I.253, note Edmond Villey sous Crim.,12 Avril
1877,I.329.
91
Garofalo, criminologie, 1ière édition, Paris, page 138
92
R. Saleiles, Essai sur la tentative et plus particulièrement sur la tentative irréalisable :étude de droit pénal comparé, Rev.
Penit.,1839, page 337
24

93
et plus précisément par l’école de la défense sociale nouvelle . Mais cette conception
repressive, séduisante pour l’esprit, est-elle pour autant satisfaisante ? 94

3) Les thèses transactionnelles

Entre ces deux thèses extrêmes , la doctrine a cherché des voies moyennes 95.
96
La première, développée par Ortolan distingue entre l’impossibilité absolue et
l’impossibilité relative. L’impossibilité est absolue lorsque l’objet de l’infraction il pas
comme dans le cas sous espèce ou lorsque les moyens utilisés sont nécessairement inefficaces
comme dans le cas d’un empoissonnement à l’aide de substances non toxiques dans tous les
deux cas la répression est inconcevable. Au contraire , l’impossibilité est relative lorsque
l’objet est momentanément impossible d’être atteint tel le cas d’un vol dans un tronc d’église
97
vide ou lorsque les moyens , efficaces en eux-mêmes , ne l’ont pas été par suite de leur
utilisation maladroite 98dans cette dernière c’est-à-dire dans l’impossibilité relative l’infraction
ressemble alors à l’infraction manquée et doit être punie dans les mêmes conditions qu’elle 99 .
Comme l’estime Jean Pradel dans sont ouvrrage intitulé droit pénal général , cette distinction
est artificielle 100 . Garroud 101 et Roux 102ont proposé une autre voie fondée sur la distinction de
l’impossibilité de fait et de droit. La première , réalisée par exemple dans le cas de la poche
vide momentanément, n’exclut pas la répression. En revanche, la seconde, impliquant
l’absence d’un élément de l’infraction, comme l’emploi de substances non toxiques ou
comme dans le cas sous examen, le décès antérieur de la victime, entraîne l’impunité le
principe de légalité s’oppose en effet à la répression .

Après l’analyse de la situation doctrinale du droit pénal français pour ce qui est
de l’infraction impossible en général et de celle de meurtre d’un cadavre en particulier, il
apparaît sans équivoque que les doctrines sont les mêmes seulement avec une différence

93
M. Ancel, la défense sociale, 3ième édition, 1981, page 210
94
J. Pradel, op.cit., page 336
95
J. Pradel, op.cit.,page 334
96
Ortolan, oc. cit.
97
J. Pradel, idem
98
Jean Pradel, ibidem
99
Crim.,4 novembre 1876, note Lefort, Tentative de vol dans un tronc d’église momentanément vide
100
J. Pradel, op.cit.,page 335
101
R. Garroud, op.cit.,n°242
102
A. Roux, op.cit.,page 117
25

concernant les terminologies, en effet, la théorie objective doctrinale du droit pénal congolais
n’est rien d’autre que la thèse de l’impunité absolue parce que toutes deux prônent
l’impunissabilité générale de l’infraction impossible, ; la thèse de répression systématique de
la doctrine du droit pénal français opté pour pour une favorable répression de l’infraction
impossible, équivaut à la théorie subjective du droit pénal congolais qui en fait de même ; et il
y a les théories intermédiaires en droit pénal français et les thèses transactionnelles en droit
pénal français qui ont énoncé une distinction entre l’impossibilité absolue et relative d’une
part, et celle de fait et de droit d’une autre part pour leur punissabilité ou impunissabilité.

La position doctrinale du droit pénal français ayant été passée au crible,


venons-en maintenant à sa considération jurisprudentielle .

Paragraphe II : Position jurisprudentielle

Selon la jurisprudence française, l’exception est la non répression des


infractions putatives et celles réalisées par sortilège, et la répression systèmatique de certaines
infractions impossibles est vue comme un principe absolue103 .

Pour notre part , nous nous focaliserons que sur le dernier cas étant donné que la tentative
sous examen c’est-à-dire le meurtre d’un cadavre ne relève guère du délit putatif, et encore
moins de celui réalisé par sortilège

1. La répression de l’infraction impossible comme principe


absolue

Une certitude doit tout d’abord être rappelée : l’infraction impossible étant
poursuivie sous la qualification d’infraction tentée, elle n’est évidemment répréhensible que
lorsque la tentative elle-même est puinissable et que lorsque sont réunis en l’espèce les
éléments de la tentative entre autres , le commencement d’exécution et l’absence du
désistement volontaire 104. Cela étant, la jurisprudence, s’oriente très nettement en faveur de la
105
répression du délit impossible, mais la tendance est relativement récente . On peut
distinguer, en effet , trois stades dans l’évolution jurisprudentielle :

103
A.Prothais, oc.cit.
104
Pas de répression possible par conséquent en cas d’homicide involontaire si la victime est déjà morte, Crim.,12 décembre
1972, G.P.,1973.I.285, R.S.C.,1973.409, observations G.Levasseur,; Paris, 9 novembre 1951, G.P.,1952.I.236. Même
solution pour le défaut d’assistance à personne en péril, Crim.,1 février 1955, J.C.P., 1955.I.8582,note P.A.,Pageaud;
add.,D.Mayer,J C.P.,1977.I.2851, n°09. Dans ces deux délits en effet, la tentative n’est pas prévue
105
J. Pradel, op.cit.,page 336
26

 Quelques arrêts très anciens assuraient l’impunité du délit impossible au motif que ≪
Là où se rencontre une impossibilité matérielle à la préparation du crime même, il se
rencontre une impossibilité de même nature pour l’existence en fait et la qualification
en droit de la tentative≫ 106

 Par la suite , la cour de cassation parut s’en tenir à la distinction doctrinale


107
d’ORTOLAN entre l’impossibilité absolue et l’impossibilité simplement relative,
c’est ainsi qu’ont été considérés comme de cas d’impossibilité simplement relative le
108
fait d’essayer de voler dans un tronc d’église vide ou de tirer des coups de feu dans
une pièce momentanément abandonnée par la victime 109.
 Enfin, dans troisième stade, la cour suprême, en 1928, s’est engagée dans la voie de la
110
répression généralisée . À partir de l’arrêt de principe en 1928 ,” la jurisprudence
ne varie plus et les applications du rejet de la théorie de l’infraction impossible sont
multiples.”

Il y a tentative de vol lorsque l’agent visite une voiture et n’en retire rien 111

Ou s’il pénètre par effraction dans une maison et en ressort les mains vides 112.

Il y a tentative d’escroquerie dans le fait de déclarer à une compagnie d’assurance un


sinistre fictif aux fins de percevoir une indemnité alors que les clauses du contrat
d’assurance faisaient obstacle à toute indemnisation 113 .

Il y a tentative de viol si l’agent , après d’inspensables préliminaires, renonce à son


action en raison d’une déficience physique momentanée 114 .

Mais un cas particulier se présente et a pû susciter l’hésitation : il s’agit de


l’infraction qui suppose à titre de condition préalable, la vie de la victime, le cas d’homicide

106
Crim.,6 janvier 1859,S.,1859.I.362, Pratiques abortives faites sur femme non enceinte ; Montpellier 26 février
1852,S.,1852.,18
107
Ortolan, op.cit., n°34
108
Crim.,4 novembre 1876,S.,1877.I.48
109
Crim.,12 avril 1877,S.,1877.I.329; 4 janvier 1895,D.,1896.I..21, note R.Garroud
110
Crim.,9 novembre 1928, Fleury,D.,1929.I.97, note M.Henry, Tentative d’avortement commise par des procédés impropres
111
Crim., 14 juin 1961, B.C., n°299 ; 23 juillet 1969, Joao, D.,1970.361,note G.Roujou de Boubée, J.C.P., 1970.II.16507 bis,
note M.J.Littman ; J. Pradel et A. Varinard, n°32
112
Crim.,15 mars 1994, Droit pénal, 1994, comm.153
113
Crim.,7 janvier 1980, B.C., n°8,D.,1980, I.R.,521,note M.Puech
114
Crim.,10 janvier 1996, B.C.,n°14, droit pénal, 1996,comm.97
27

volontaire d’un cadavre. L’agent poursuivi pour tentative d’homicide volontaire d’un cadavre
peut-il opposer qu’en réalité sa victime était déjà décédée au moment où il a opéré ? Peut-il ,
en d’autres , invoquer la théorie de l’infraction impossible ? On a vu que Garroud et Roux
115
l'admettaient , mais la jurisprudence s’y refuse : ≪ La chambre d’accusation a renvoyé en
cour d’assises un individu qui avait fait feu sur une victime tuée immédiatement auparavant
par un autre , mais maintenue debout par l’élan de sa course≫. 116.

Par après, ≪ La cour suprême approuve la décision cour d’assises d’avoir


condamné pour meurtre, deux individus qui avaient agi de concert et dont l’un
nécessairement avait frappé la victime alors qu’elle était déjà morte≫ 117.

Enfin dans un arrêt encore plus net , ≪ la cour de cassation a approuvé un


verdict d’une condamnation porté contre un accusé poursuivi pour tentative de meurtre et qui
, en réalité , avait tué un mort : en effet , le fait que la victime fut déjà décédée est une
circonstance indépendante de la volonté de son auteur≫ 118 .

À la suite de cette confrontation , il ressort que comme rapporter ci-haut les


différentes doctrines ont les mêmes portées, seules les terminologies diffèrent , mais en ce qui
s’agit de la considération jurisprudentielle, cette dernière a connu une évolution à travers le
temps par opposition au droit pénal congolais qui est resté stagnant sur l’affaire.

La jurisprudence française a évolué dans trois stades, dont le dernier, celui de


l’arrêt de principe en 1928 s’est engagé dans la répression généralisée des infractions
impossibles, mais là encore un cas particulier a pû susciter hésitation, puisque l’infraction
tentée requiert une condition préalable, la vie de la victime, alors que ce n’est pas le cas , c’est
ainsi qu’il y a eu des arrêts susmentionnés qui ont tablés sur la matière .

Partant de cette analyse, il n’est pas douteux de constater que la punité


d’infractions impossibles en général et celle de meurtre sur un cadavre en particulier droit
pénal français ne soit que prétorienne.

115
Garroud et Roux, oc.cit.
116
Paris, 9 avril 1946, R.S.C.,1948.147, Observations Gulphe
117
Crim., 5 octobre 1972, G.P.,1973.I.25, R.S.C.,1973.880, observations J.Larguier

118
Crim.,16 janvier 1986, D.,1986.265, note D.Mayer et C.Gazzounaud, note Jean Pradel J.C.P., 1987.II.20774; note
G.Roujou de Boubée, R.S.C.,1986.839, observations A Vitu, et 839, observations G.Levasseur
28

Puisqu’il en est ainsi nous nous proposons à présent de situer la position du


droit pénal suisse.

Section II: Position du droit pénal suisse

Par opposition au droit pénal congolais qui n’incrimine pas l’acte commis sur
un cadavre avec l’intention de lui la mort sans connaissance préalable de l’état de ce dernier
pour défaillance de l’élément légal de la tentative de meurtre sur un cadavre, et celle de
l’élément matériel de l’infraction tentée à l’instar de la mort de la victime.

Et par comparaison au droit pénal français où il y a bien évidemment,


répression, mais ne relèvant que du prétoire.

Le droit pénal suisse quant à lui incrimine expressis verbis les infractions impossibles à
l’article 23 de son code pénal version 2000 qui dit : ≪le juge pourra atténuer librement la
peine la peine à l’égard de celui qui aura tenté de commettre un délit par moyen ou contre un
objet de nature telle que la perpétration de l’infraction était absolument impossible≫. 119

C’est ainsi que dans ce même ordre d’idées nous proposons au droit pénal
congolais de arguments qui peuvent l’inciter à faire pareil.

Section III: L’opportunité de répression

La société et le droit; le droit et la société, deux termes liés perpétuellement


depuis la nuit de temps tel deux faces d’une pièce de monnaie en ce sens que, comme le dit
l’adage, “Ubi societas ibi jus” , là où il y a la société, il y a le droit, en général et plus
particulièrement le droit pénal qui est le droit de la réaction sociale raison pour laquelle
lorsqu’un acte relevant d’un caractère dangereux pour la société a été perpétré l’ordre public
se voit être troublé et par conséquent le droit pénal intervient pour rétablir l’équilibre brisé ;
puisqu’il en ainsi cette opportunité sera étudiée, en premier lieu du point de vue du droit pénal
congolais, et second lieu, de celui de la société.

119
Article 23 du code pénal suisse version 2000
29

Paragraphe I : L’opportunité de répression du meurtre d’un cadavre pour


le droit pénal congolais

Dans cette section, nous nous posons un grand nombre de questions, que nous
résumons en deux grandes questions, entre autres : Pourquoi le droit pénal congolais doit-il
réprimer cet acte? Comment peut-il le réprimer ?

a. Le pourquoi

Il est incontestable que le droit pénal congolais au-delà d’être le protecteur des
valeurs essentielles d’une société, le droit pénal protège également le cadavre, dépouille
mortelle de l’homme120, mais il ne faut toutefois pas en déduire qu’il doit sanctionner l’auteur
juste parce qu’il a commis des actes avec l’intention de tuer un cadavre, cela serait un
raisonnement spécieux, nous estimons que la raison prépondérante pour laquelle il devrait en
sanctionner l’auteur serait de toute évidence, pour rétablir l’ordre étant donné que l’agent a
manifesté son état dangereux vis-à-vis de la société par l’extériorisation de son intention
criminelle ,et même si ces derniers ne lui ont donné gain de cause puisque la personne était
déjà macchabée, il se pourrait si l’acte devrait rester impuni, que l’auteur puisse retenter le
coup sur une autre personne qui pourrait cette-fois là, être vivante; c’est pourquoi l’auteur doit
être sanctionné non pas seulement parce que le droit pénal congolais protège le cadavre, mais
aussi et surtout , parce que l’auteur de ce délit présente un état dangereux pour la société, pour
ce faire le droit pénal congolais mettra en exergue sa fonction repressive où elle exprime un
caractère reéributif et expiatoire de la sanction qui fait que l’individu, auteur de l’infraction
doit être blâmé pour son geste (caractère infamant) , en payant le prix( caractère rétributif ou
121
rétribution) , mais aussi sa fonction utilitaire dans une prévention spéciale qui permettea
d’en dissuader l’agent de commettre une nouvelle infraction122.

Point ne suffit de décrire le pourquoi, il faut encore en déterminer le processus, le comment.

b. Le comment

Il paraît évident que réprimer d’emblée un tel acte serai une violation du
principe de légalité des délits et des peines , mais ce même principe, lorsqu’il vise une
incrimination d’un acte ne placerait-il pas du point de vue subjectif en punissant l’auteur

120
R. Diarkens, Les droits sur le corps et le cadavre de l’homme, édition Masson et cie ,1996, page 27
121
A . Sita, Op.cit.,page 4-5
122
A . Sita, idem, page 4-5
30

parce que ce dernier a extériorisé son intention criminelle par des actes formant
commencement d’exécution prouvant sa culpabilité ou sa nature dangereuse,
123
concomitamment avec l’article 4 du code pénal congolais ? Nous y répondons par
l’affirmatif, et nous proposons au législateur congolais d’en faire pareil afin de garantir
l’intérêt social pour cette tentative dont l’extériorité de l'intention criminelle est un secret de
Polichinelle.

En effet , nous estimons que l’auteur d’une tentative impossible de meurtre sur
un cadavre ne devrait pas faire l’objet de la même peine que celui d’une tentative punissable
prévu à l’article 4 du code péna congolais livre premier 124, puisque dans le dernier cas
l’infraction proprement dite pourrait ou aurait pû être atteint alors que tel n’est le cas dans
celui de l’infraction impossible d'homicide volontaire sur un cadavre où au-delà de son
intention et des ses actes, l’agent ne pourrait au grand jamais atteindre le résultat recherché à
l’instar du meurtre ; à cet effet, comme vu précédemment sous d’autres cieux, à l’instar du
législateur suisse, qui donne compétence au juge d’atténuer la peine pour celui qui aura tenté
une infraction impossible, c’est dans cette même ordre d’idée nous estimons que le code pénal
congolais devra alors comprendre un article 4 bis en ces termes : ≪Dans le cas d’une
tentative absolument impossible le juge pourrait librement atténuer la peine eu égard aux
actes posés par celui qui aurait tenté une infraction quelle que fût sa nature insurmontable de
par les lois mêmes de la nature≫ .

Les différentes questions que nous nous étions posées étant résolues, il nous
reste de voir l’intérêt de la société dans la répression d’un homicide volontaire sur un cadavre.

Paragraphe II : L’opportunité du point de vue de la société

La société est pour le droit un support sur lequel le droit doit s’exercer pour
faire vivifier, pour rendre plus humaine et meilleure la société.

Désignant un ensemble de personnes qui partagent des comportements de


125
normes et de valeurs , la société requiert un ordre public équilibré pour sa sécurité c’est-à-
dire, un ordre social basé sur le respect des biens et des personnes

123
Article 4 du code pénal congolais.
124
Article 4 du code pénal congolais
125
http://wiktionary.org
31

La criminalité est cette chose qu’aucune société ne souhaiterait avoir en son


sein, et lorsqu’un citoyen commet une série d’actes avec vive volonté de tuer un autre sans
connaissance préalable de la mort antérieure de ce dernier, même s’il n’obtient pas le résultat
recherché mais c’est plutôt le caractère dangereux des actes commis qui trouble la quiétude de
paisibles citoyens, en conséquence le droit pénal particulièrement congolais devrait intervinir
pour rétablir cette quiétude.

L’opportunité pour la société serait alors d’établir l’équilibre brisé en banissant


des actes relevant d’un caractère dangereux.
32

CONCLUSION

La présente étude procede d’une préoccupation et d’une ambition.

La préoccupation a été en premier lieu de décrire la nature de la tentative de meurtre sur un


cadavre en droit pénal congolais où nous avons constaté qu’elle est une tentative infructueuse
dans l’optique d’une impossibilité absolue de part l’insurmontabilité de son objet d’après les
lois mêmes de la nature; et en dernier lieu , elle a été d’en étudier la considération du droit
pénal congolais où nous sommes partis de la pensée de professeur Nyabirungu sur les
infractions impossibles , qui dit : ≪La tendance dominante est à la distinction est à la
distinction de l’impossibilité absolue et de l’impossibilité relative≫ 126 qui signifie que le juge
pénal congolais devant une infraction tentée, examine d’abord la nature de cette dernière, en
vérifiant si les conditions indispensables à la répression par rapport à la loi sont remplies
notamment :

 Le commencement d’exécution , et l’absence du désistement involontaire ;


 Mais aussi l'existence des éléments matériels de l’infraction tentée.

Après ces péripéties, il pourra enfin ériger en infraction l’acte, mais entendu
que la tentative de meurtre sur un cadavre ne porte ni les conditions d’une tentative
punissable, puisqu’on ne peut tenter ce qui n’existe pas, étant donné que l’inexistence de
l’élément matériel sine qua non du meurtre, qui est la personnalité de la victime c’est-à-dire
que la victime doit être une personne vivante , et eu égard aux principes de légalité des délits
et des peines , et de celui de l’interprétation stricte de la loi pénale dont le juge pénal est ténu
à s’y soumettre, de toutes ces considérations, il ressort qu’il est indubitablement vrai que le
meurtre d’un cadavre est un mythe en droit pénal congolais.

Quant à l’ambition, elle a été premièrement de faire une confrontation d’avec


deux droits, notamment :

Le droit pénal français en premier lieu où nous avons observé que les doctrines
du Droit pénal congolais et français n’étaient différentes que de par leurs terminologies et
rien de plus, et en ce qui s’agit de la jurisprudence française contraire à celle du droit pénal
congolais qui n’a pas évoluée sur le sujet, celle du droit pénal français s’est transformée
progressivement dans les temps, en trois stades, dont le dernier, celui de l’arrêt de principes
en 1928 qui a opté pour une répression généralisée des infractions impossibles mais il sied

126
Nyabirungu mwene Songa, op. cit. page 225
33

toutefois de préciser qu’il y a eu une certaine hésitation quant à la tentative d’homicide sur un
cadavre, mais les par les arrêts cités ci-haut dont le tout dernier, arrêt perdereau qui énonca le
principe selon lequel que lors de l' infraction impossible de meurtre sur un cadavre, il y a bien
commencement d'exécution cependant, l'infraction n'est pas consommée. Car, toujours dans
l'acte commis sur un cadavre il n'y a pas meurtre. Or ce qui empêche le meurtre, ce n'est pas
un désistement volontaire de l’auteur mais une circonstance indépendante de sa volonté. Tous
les éléments sont donc réunis pour procéder à la répression de la tentative. De tous ces
cheminements d’éléments, nous nous sommes alors rendus à l’évidence que le meurtre sur un
cadavre est une réalité prétorienne en droit français.

Et en second lieu , il y a le droit pénal suisse, qui par opposition au droit pénal
congolais, puni les infractions impossibles en général et celle du meurtre sur un cadavre en
particulier ; et par comparaison au droit pénal français où la répression n’est que l’œuvre de la
jurisprudence, le droit pénal suisse a incriminé cet acte dans son code pénal en son article
23127

Eu égard à ce qui précède, nous avons jugé qu’il est opportun pour le droit
pénal congolais d’opter pour la punissabilité de cette tentative pour raison d’intérêt social,
pour rétablir la balance sociétale qui a été rompue par les actes perpétrés par l’agent, et pour
ce faire le droit pénal congolais devrait accomplir certains procédés, entre autres, choisir la
doctrine subjective qui préconise la répression généralisée, mais cette répression ne doit être
équivoque à celle de l’article 4 du code congolais 128 pour que plus loin que l’extériorité de
l’intention criminelle de l’agent, il y a le caractère insurmontable, irréalisable de l’objet de par
les lois de la nature c’est pourquoi nous avons estimé qu’il serait loisible pour le législateur
congolais d’incriminer les infractions impossibles et par ricochet celle de meurtre d’un
cadavre, par modèle du code pénal suisse, car comme l’affirme un auteur : ≪L’auteur d’une
infraction impossible , le délinquant criminologique, ne doit pas être exclu pour des motifs de
pure technique juridique, du champ d’application de la défense sociale perfectionnelle
moderne≫.

127
Code pénal suisse version 2000
128
Article 4 du code pénal congolais
34

BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES OFFICIELS

A. TEXTES ETRANGERS

1.Code pénal français de 1810, décrété le 17 février 1810

2. Code pénal suisse version 2000

B. TEXTES NATIONAUX

1. Constitution de la République démocratique du Congo du 18 février 2006 telle que


modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011, in journal officiel de la RDC ;

2. Décret du 30 janvier 1940 tel que modifié à ce jour, relatif au Code pénal Congolais ;

3. L’ordonnance-loi n°82/039 1082 modifiant et complétant l’ordonnance-loi n°81/013 du 2


Avril 1981 portant législation générale sur les mines et les hydrocarbures.

II. JURISPRUDENCES

1. Arrêt de la cour d’appel de Kinshasa, du 8 Janvier 1970 ;

2. 1ière instance de Stanley Ville(appel), du 16 avril 1957 ;

3. 1ière instance de Stanley Ville (appel), du 23 septembre 1952 ;

4. Boma, 25 septembre 1908, Jur. Congo. II,267 ;

5. District Maniema, 25 septembre 1941,R.J.C.B., 1942, 193 ;

6. Crim.,6 janvier 1859,S.,1859.I.362, Pratiques abortives faites sur femme non enceinte ;
Montpellier 26 février 1852,S.,1852.,18 ;

7. Crim.,4 novembre 1876, note Lefort, Tentative de vol dans un tronc d’église
momentanément vide ;

8. Crim.,12 avril 1877,S.,1877.I.329 ; 4 janvier 1895,D.,1896.I..21, note Garroud ;

9. Crim.,9 novembre 1928, Fleury,D.,1929.I.97, note Henry, Tentative d’avortement commise


par des procédés impropres ;

10. Crim., 14 juin 1961, B.C., n°299 ; 23 juillet 1969, Joao, D.,1970.361,note Roujou de
Boubée, J.C.P., 1970.II.16507 bis, note Littman ; Jean Pradel et André Varinard ;
35

11. Crim., 5 octobre 1972, G.P.,1973.I.25, R.S.C.,1973.880, Observations Larguier ;

12. Crim.,7 janvier 1980, B.C., n°8,D.,1980, I.R.,521,note Puech ;

13. Crim., 16 janvier 1986, avec note contraire de .Mayer, et Gaeounaud, et note conforme de
Jean Pradel, cité dans la chronique semestrielle, décembre 1986-92 ;

14. Crim.,15 mars 1994, Droit pénal, 1994 ;

15. Crim.,10 janvier 1996, B.C.,n°14,Droit pénal, 1996,comm.97 ;

16. Paris, 9 avril 1946, R.S.C.,1948.147, Observations Gulphe

III. OUVRAGES

1. Ancel M, La défense sociale, 3ième édition, 1981 ;


2. Bouzat et Pradel J. , Traité de droit pénal et de criminologie, tome I, paris, édition
Dalloz, 1963 et 1970 ;
3. Diarkens R., Les droits sur le corps et le cadavre de l’homme, édition Masson et
Cie ,1996 ;
4. Daskalkis E., Réflexions sur la responsabilité pénale, P.u.f.,paris, 1975 ;
5.Garapon A. et Salas D., La justice et le mal, édition Odile Jacob, paris, 1997 ;
6. Garofalo, Criminologie ;
7. Haus, Principes généraux du droit pénal belge, 3ème édition, tome II, bruxelles,
Gand, 1979 ;
8. Katula Lumbala, Arrêts de principe et autres principales décisions de la cour
suprême de justice, Edition/ batena ntambwa, Kinshasa, 2009 ;
9. Merle et Vitu, Traité de droit criminel, Cujas, Paris, 1967-1997 ;
10. Nyabirungu mwene Songa, Traité de droit pénal générale congolais, deuxième,
éditions universités africaines, Kinshasa, 2007 ;
11. Ortolan, Éléments de droit pénal :pénalité, juridiction, procédure, H. Plon Paris
2012;
12. Pires A., Histoire de savoirs sur le crime et la peine, tom I, Montréal, Ottawa,
Bruxelles, 1ière édition, les presses de l’université de Montréal, les presses de
l’universités de l’Ottawa, debock université, 1995 ;
13. Pradel J., Droit pénal général, édition Dalloz,Paris 2012 ;
14. Prothais A., Tentative et attentat, librairie générale de droit et de jurisprudece
Paris, 1985 ;
36

15. Roux A. et Garroud , Traité de droit pénal, librairie de la société du recueil général
des lois et des arrêts et du journal du palais Paris, 1898
16. Saleils R., Essai sur la tentative et plus particulièrement sur la tentative
irréalisable : étude de droit pénal comparé, revue penitentiaire., Paris,1839 ;
17. Sita Muila A., Manuel de droit pénal général congolais, l'Harmattan, 2020 ;
18. Donne de Vabres, Traité élémentaire de droit pénal et de législation pénal
comparé, 3ème édition, Sirey, Paris, 1987

IV . NOTES DE COURS
a. Copain C., Droit pénal général, cours (fiche pédagogique
virtuelle), université de Lyon 3, faculté de droit, première
licence,2007-2008 ;
b. Kakule Kakwahali Charles, Droit pénal générale, cours, deuxième
graduat, droit,, 2008-2009 ;
c. Lamy E., Droit pénal général, cours, université nationale du Zaïre,
1971-1972 ;
d. Manasi R., notes de cours, Droit pénal spécial, cours, troisième
graduat, droit, Université de Kinshasa, 2020-2021, inédit ;
e. Sita Muila A., Droit pénal générale, cours, deuxième graduat,
droit, inédit ;
f. Telemono M., Initiation à la recherche scientifique, cours,
Université de Kinshasa, droit, deuxième graduat, 2018-2019,
inédit ;
g. Vidal et Magnol, Droit criminelle et science pénitentiaire, cours,
9ème édition, volume 2, Roussa, Paris, 1949 ;
h. Walther J., Droit pénal générale, cours, L2, droit, université de
Lyon, 2016-2017.
V. WEBOGRAPHIE
1. http://wiktionary.org

VI. AUTRES DOCUMENTS


1. Chauveau et Faustin-Helie, Théorie du code pénal, 5ième édition,1872,I.253,note Villey E.
sous Crim.,12 Avril 1877,I.329 .
37

TABLE DES MATIERES


EPIGRAPHE........................................................................................................................i

DÉDICACES...................................................................................................................... ii

REMERCIEMENTS.......................................................................................................... iii

INTRODUCTION............................................................................................................. 1

II. HYPOTHESE DE LA RECHERCHE......................................................................3

III. INTÉRÊTS DU SUJET.........................................................................................4

IV. MÉTHODOLOGIE ET TECHNIQUE (S).................................................................4


A. Méthodes................................................................................................................4
B. Technique.................................................................................................................. 5
V. DELIMITATION DU TRAVAIL..............................................................................5

VI. PLAN SOMMAIRE..................................................................................................6


CHAPITRE I : LE DROIT PENAL CONGOLAIS ET LA TENTATIVE DE MEURTRE
SUR UN CADAVRE..........................................................................................................7

Section I : la nature de la tentative de meurtre sur un cadavre............................................7

Paragraphe I : Les conditions de la tentative.........................................................................7


b) Ces actes matériels doivent être des actes d'exécution....................................................8

1. Les actes préparatoires................................................................................................8

2. Les actes de commencement d'exécution....................................................................8

Paragraphe II : Sortes de tentative.......................................................................................10


b) La tentative infructueuse.................................................................................................11
1. Infraction manquée...................................................................................................12

2. Infraction impossible................................................................................................12

Section II: La position du droit pénal congolais sur la tentative impossible de meurtre sur
un cadavre......................................................................................................................... 13

I. Paragraphe : Position de la doctrine.............................................................................14


A. Théorie objective......................................................................................................14
B. Théorie subjective.................................................................................................... 14
C. Théories intermédiaires............................................................................................ 16
38

D. Délit absurde.............................................................................................................17
E. Délit putatif...............................................................................................................18
II. Paragraphe : Position de la jurisprudence congolaise...............................................18
CHAPITRE II : ÉTUDE COMPARATIVE DES DROITS PÉNAUX FRANÇAIS ET
SUISSE SUR LA RÉPRESSION DU MEURTRE SUR UN CADAVRE........................22

Section I: Position du droit pénal français.........................................................................22

Paragraphe I : Les positions doctrinales sur l’infraction impossible....................................22


Paragraphe II : Position jurisprudentielle............................................................................25
Section II: Position du droit pénal suisse...........................................................................28

Section III: L’opportunité de répression............................................................................28

Paragraphe I : L’opportunité de répression du meurtre d’un cadavre pour le droit pénal


congolais............................................................................................................................. 29
a. Le pourquoi.............................................................................................................. 29
b. Le comment..............................................................................................................29
Paragraphe II : L’opportunité du point de vue de la société................................................30
CONCLUSION.................................................................................................................32

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