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UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DE DROIT

DEPARTEMENT DE DROIT PÉNAL ET CRIMINOLOGIE

L’OPPORTUNITÉ DE RÉPRESSION DE LA TENTATIVE DE


MEURTRE D’UN CADAVRE EN DROIT PÉNAL CONGOLAIS
Par

LUKIA MANGONDO JÉRÉMIE

Gradué en Droit

Travail de fin d’étude présenté en vue de l’obtention


du titre de licencié en Droit.

Option : Droit privé et judiciaire

Directrice : Angélique SITA Muila


Professeure ordinaire

Rapporteur: Déborah LEKIARI Ngaa


Assistante

Année universitaire 2022- 2023


UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DE DROIT

DEPARTEMENT DE DROIT PÉNAL ET CRIMINOLOGIE

L’OPPORTUNITÉ DE RÉPRESSION DE LA TENTATIVE DE


MEURTRE D’UN CADAVRE EN DROIT PÉNAL CONGOLAIS
Par

LUKIA MANGONDO JÉRÉMIE

Gradué en Droit

Travail de fin d’étude présenté en vue de l’obtention


du titre de licencié en Droit.

Option : Droit privé et judiciaire

Directrice : Angélique SITA Muila


Professeure ordinaire

Rapporteur: Déborah LEKIARI Ngaa


Assistante

Année universitaire 2022- 2023


EPIGRAPHE
« Quoi que les lois ne punissent pas l’intention, il n’en demeure pas moins, qu’un acte qui est
le commencement d'un délit et qui manifeste la volonté de l’achèvement mérite une punition,
moindre sans doute que si le délit avait réellement été commis. »
Cesaré Bonesana Marquis de Beccaria
DÉDICACES

À notre mère, Liliane Lukia Ewoko ;


À notre sœur Christelle Nsapo Bakane ;
À tous ceux qui aspirent à la toge noire ;
Nous dédions ce travail.
REMERCIEMENTS
« Nous pensons tous sur les pensées des autres », a déclaré Paul Valéry, tant il
est vrai que peu de ce que nous avons écrit nous appartiennent en propre, et que les meilleurs
de nos idées proviennent des autres. Nous ne pouvons passer sous silence la contribution de
personnes qui ont rendu possible la réalisation de ce travail grâce à leur intervention et leurs
conseils.

Nous pensons particulièrement à Liliane Ewoko, qui sans elle nos études
seraient un rêve irréalisable ;

Nous remercions également notre directrice, la professeure Angélique Sita


Muila qui malgré ses multiples occupations a accepté de diriger ce travail ;

À tous nos camarades qui nous ont assistés dans de durs moments de solitude,
d’amertume, qu’ils trouvent ici l’expression de notre gratitude.
INTRODUCTION

« Si on ne peut consommer l'impossible, à l'évidence, on peut le tenter. »


disait Prothais 1 faisant référence à la question de l’infraction impossible qui a donné lieu
à de nombreuses controverses doctrinales et à une riche analyse prétorienne.

Dans le cadre de notre travail de fin d’étude, nous nous focalisons sur la
répression de la tentative du meurtre d’un cadavre en droit comparé Français, et Suisse; mais
aussi et surtout sur l’opportunité de la répression de celle-ci en droit pénal Congolais.

Une étude qui exige pour mieux l’aborder, de situer la position du problème
et sa question de départ (I), d’indiquer son hypothèse (II), de formuler son intérêt (III),
d'énoncer les différentes méthodes et techniques (IV), d’énoncer son champ d’étude (V),
et d’élaborer un plan sommaire (VI).

I. POSITION DU PROBLEME ET QUESTION DE DEPART

Nous avons constaté que la qualification des infractions impossibles


notamment celle de la tentative de meurtre d’un cadavre constitue souvent un dilemme devant
le juge pénal en ce sens que lorsque celle-ci est commise, quoique les actes perpétrés par
l’auteur pour atteindre son dessein démontrent son caractère socialement dangereux;
toutefois le juge a le tri, soit de les laisser impunis en vertu du principe de légalité des délits
et des peines prévu par la Constitution congolaise en son article 17, disposant que : « Nul ne
peut être poursuivi, arrêté, détenu ou condamné qu'en vertu de la loi et dans les formes qu'elle
prescrit. »2, également prévu à l’article 1 du code pénal congolais, libellé comme suit : « Nulle
infraction ne peut être punie des peines qui n'étaient pas portées par la loi avant que
l'infraction fut commise.»3ainsi que son corollaire, le principe de l’interprétation stricte, qui
permet d'éviter que , le juge n'ajoute à la loi en créant une incrimination nouvelle ou en
condamnant à une peine qui n'était pas prévue pour un comportement donné;
puisqu’interpréter un texte c'est en dégager le sens véritable pour en déterminer le champ

1 A. Prothais, Tentative et attentat, Paris, 1985, n°144, page 103


2 Article 17 de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006 telle que modifiée
par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011, in journal officiel de la RDC.
3 Article 1 du décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais tel que modifié et complété en ce jour par
la loi n°06/018 du 20 juillet 2006, n° spéciale, 47ième édition, 2006, page 6
d'application.4

En effet, la notion de l’infraction impossible bien qu’elle a déjà été mise en


avant au début du dix-neuvième siècle par le théoricien allemand, Feurbach, cette notion
n’était pas envisagée auparavant par le droit romain ou l’ancien droit5.

L’infraction impossible est une notion incluse dans la tentative punissable qui,
n’est pas définie par la loi, et c’est la jurisprudence qui a ouvrée en ce sens qu’en se basant sur
l’article 4 du code pénal congolais6, il existerait ainsi deux types de tentative punissable :

D’une part celle qui a été suspendue par des circonstances indépendantes de la
volonté de l’auteur ; en fait, il faut qu’il y ait le désistement involontaire pour en parler; et
d’autre part, celle dite infructueuse où l’auteur va jusqu’au bout avec son action mais
n’obtient gain de cause.

En principe l’infraction impossible est punissable lorsqu’elle est relative, dans


l’optique de l’article 4 du code pénal congolais, selon laquelle il y a eu en premier lieu, un
commencement d’execution qui doit avoir pour conséquence directe et immédiate, de
consommer le crime; et en second lieu, il faut en outre pour que l’infraction impossible soit
tentative punissable, qu’elle ait manqué son effet en raison soit, du manque d’objet
notamment lorsque la cause de la non-consommation est plutôt accidentelle, fonction du
hasard, tel que l’absence d’ojet est surmontable7; le cas par exemple du fait pour une personne
de tirer des coups de feu dans une pièce dont la victime s’est momentanément déplacée.

En opposition à l’infraction impossible relative, celle dite absolue est


envisageable, soit lorsque les moyens utilisés sont totalement insusceptibles de provoquer le
résultat recherché8; par exemple, le fait de tenter de faire avorter une femme non enceinte;
Soit encore, lorsque l’absence de l’objet visé est insurmontable 9<< d’après les lois mêmes de
la nature>> nonobstant le fait qu’il y a eu un commencement d’exécution qui tend
directement à la consommation de l’infraction comme dans l’impossibilité relative, celle-ci
n’est punissable en droit pénal congolais; tel dans le cas sous espèce, le fait de tenter de tuer
un cadavre.

4 B. Bernard, Droit pénal général, Précis Dalloz, 21e édition, 2009, p. 31


5 J.Pradel, Droit pénal général, édition Dalloz, 2012, page 332
6 Article 4 du code pénale
7 A. Sita Muila, Manuel de droit pénal congolais, page 201
8 J. Walther, Droit Pénal générale, cours, L2, droit, université de Lyon, 2016-2017, page 122
9 A. Sita Muila, Idem
Cependant, il est à constater que, le fait tel que perpétré par l’auteur d’une
infraction impossible relative ou même d’une infraction impossible absolue, l’auteur
démontre une volonté dangereuse de franchir le Rubicon du crime en ce que son intention
manifestée par des actes extérieurs prouve à suffisance sa culpabilité ou sa nature dangereuse;
c’est ainsi que sous d’autres cieux, à l’instar de la France, le fait de tenter de tuer un cadavre
peut constituer une infraction, car en se basant sur l’évolution de la jurisprudence Française
sur la matière de l’infraction impossible qui s’est faite en trois étapes 10 :

La première celle de l’impunité du délit impossible au 17ième siècle ; la


deuxième celle de la distinction entre l’impossibilité absolue et l’impossibilité relative
d’Ortolan11 .

La dernière celle de l’arrêt de principe de 1928 qui s’est engagé dans la voie de
la répression généralisée, mais également grâce à une succession d’arrêts sur la tentative de
meurtre sur un cadavre dont le dernier, intitulé « Arrêt Perdereau »12 énonce le principe que
lors d’une infraction impossible, il y a bien commencement d’exécution cependant,
l’infraction n’est pas consommée; Car, toujours dans l’acte commis sur un cadavre il n’y a
pas meurtre. Or ce qui empêche le meurtre, ce n'est pas un désistement volontaire de
l’auteur mais une circonstance indépendante de sa volonté; de ce fait, nous estimons que
tous les éléments sont donc réunis pour procéder à la répression de la tentative.

Outre le droit pénal français, il y a le droit pénal suisse qui aborde la


13
question relative à la répression de l’infraction impossible dans son code pénal ; en
droit pénal congolais par contre il est constaté l’impunité du meurtre commis sur un
cadavre.

Puisqu’il en est ainsi il serait préférable, pour répondre d'une manière plus
accomplie aux astreintes scientifiques, de nous poser la question de savoir s’il est opportun
pour le droit pénal congolais de réprimer un tel acte eu égard à son caractère socialement
dangereux.

II. HYPOTHESE DE LA RECHERCHE


10J.Pradel, op.cit, page 333
11J.Ortolan, Éléments de droit pénal :pénalité, juridiction, procédure,, paris, page 351 et suivante, cité par
J.Pradel
12Crim., 16 janvier 1986, avec note contraire de .Mayer, et Gaeounaud, et note conforme de Jean Pradel, cité
dans la chronique semestrielle, décembre 1986-92 ;
13Code pénal Suisse version 2000
Comme le disait Matthieu Telemono : « L’hypothèse est une réponse
provisoire que l'on donne aux questions posées à la problématique… »14

Le droit pénal a toujours et déjà été le droit de la réaction sociale en ce que


lorsqu’un acte qui peut s’avérer dangereux pour la société a été commis, le droit pénal se
fait obligation d’intervenir pour rétablir l’équilibre brisé.

Cependant, remarquons que dans le cas de tentative de meurtre d’un cadavre le


trouble social est inexistant ou, certainement moins grave que dans l’hypothèse de l’infraction
consommée; pourtant lorsque la loi incrimine une tentative, elle se place du point de vue
subjectif, en ce qu’elle ne punit pas parce qu’il y a eu un préjudice social matériel mais parce
que l’auteur par ses actes a fait montre de sa nature dangereuse.

Puisqu’il en est ainsi, nous pensons que le droit pénal congolais peut
intervenir pour deux raisons prépondérantes:

Premièrement, le droit pénal congolais devrait sanctionner la tentative de meutre


sur un cadavre pour la prévention, mais aussi surtout pour la protection d’une valeur
essentielle de la société, la vie, car si l’auteur du meurtre d’un cadavre ne peut être
sanctionné étant donné le défaut d’éléments légal et matériel indispensable à la
répression, il se pourrait que la prochaine fois une autre de ses victimes soit vivante.

Secondement, en raison de l’extériorisation de l’état dangereux de l’auteur.

Pour ce faire nous estimons que le droit pénal congolais peut prendre comme modèle le
droit comparé notamment le droit pénal français dans sa solution prétorienne, mais aussi
et surtout le droit pénal suisse dans sa solution légale.

III. INTÉRÊTS DU SUJET

Autant qu’il est de coutume que toute recherche scientifique doit comporter un
double intérêt, c’est ainsi que celui-ci comporte :d’une part un intérêt théorique ; et d’autre
part un intérêt pratique

l Intérêt théorique : Est celui ayant un lieu par rapport à la science 15 ; il permet non

14 M. Telemono, Initiation à la recherche scientifique, cours, université de Kinshasa, Droit, deuxième graduat,
2018-2019, page 11, Inédit
15 M. Telemono, op.cit., page 12
seulement à nous, chercheur, mais également à ceux qui nous lirons, de s’instruire sur
la matière faisant l’objet d’étude
l Intérêt pratique : Il établit un rapport avec la société 16; il nous permet de proposer
une étude rigoureuse autour d’un plan désormais classique impliquant ainsi la défense
de la société.
MÉTHODOLOGIE ET TECHNIQUE (S)
A. Méthodes

Elle est une démarche intellectuelle et rationnelle en vue d’aboutir à un


résultat17, c’est justement un moyen et non une fin car comme le dit un auteur : « Le propre
de la méthode, est d’aider le chercheur à saisir au sens le plus large, non les résultats de la
tâche ou recherche scientifique, mais le processus lui-même de la recherche, elle réside au
niveau de la conception »

Puisqu’il en est ainsi, nous avons jugé bon, étant chercheur, de


sélectionner, et d'expliciter pour le bon déroulement de ce travail, les méthodes y
appliquées.

Nous utilisons, la méthode d’interprétation exégétique et la méthode comparative.

Ø Méthode d’interprétation exégétique

Elle consiste à l’interprétation des textes des lois auxquelles nous ferons
recours pour mieux procéder à l’élaboration de notre travail; in casus specie, le code pénal
congolais en son article 4, l’article 2 du code pénal français de 1810 et le code pénal suisse
version 2000.

Ø Méthode comparative

Elle est celle qui permet de comparer plusieurs systèmes juridiques


différents pour améliorer son propre système juridique à partir de l’expérience des
autres18.

Cette comparaison se fait de deux façons facultatives : Verticale; et


horizontale où par exemple on peut comparer les droits de deux pays.
16 M. Telomono,Idem
17 M. Telemono, op.cit., page 13
18 M. Telomono. Ibidem
Quant à la comparaison verticale, il s'agit plutôt de comparer un ancien avec un nouveau
droit, elle repose sur les temps.

Pour ce qui est de notre cas, nous nous sommes focalisés sur la méthode
comparative dans son approche horizontale où nous faisons certainement une étude
comparative entre les droits pénaux Congolais, Français, Suisse ainsi que tant d’autres
sur la tentative de meurtre sur un cadavre humain, pourquoi pas une confrontation, car
comme l'a dit un auteur « C'est de la confrontation des idées que jaillisse
impétueusement la lumière ».

B. Technique

Elle est la manipulation, la pratique ; si la méthode réside au niveau de la


conception, la technique, elle, repose sur la pratique. 19

Elle aide le chercheur que nous sommes, a collecté des données


indispensables pour notre recherche; à cet effet, nous optons pour une seule et unique
technique, la technique documentaire.

- Technique documentaire
Elle consiste à palper les documents pour les consulter. Elle met en relation
le chercheur avec les documents, supposés avoir en son sein des renseignements
nécessaires et recherchés 20; pour dire peu, elle nous aide à nous ancrer dans l’esprit de
notre recherche.

V. DELIMITATION DU TRAVAIL

On ne délimite pas le sujet, mais l’étude car le sujet est déjà délimité de par
son intitulé21; il s’agit en effet de délimiter le champ d’étude ou de recherche. Pour ce
faire, trois critères sont mis en exergue :

· Délimitation temporelle: Cette recherche est comprise entre le début du 19 ième siècle
puisque c’est en ce temps-là qu’a été mise en avant la notion de l’infraction impossible
par le théoricien Allemand, Feuerbach 22 ; jusqu’au siècle présent;

19 M. Telomono, oc.cit.
20 M. Telemono op.cit. page 12
21 M. Telomono, oc.cit.
22 R. Merle et A. Vitu, Traité Droit Criminel, Éditions Cujas, Paris, 1967
· Délimitation spatiale: Ce travail étant une comparaison, une confrontation des
systèmes juridiques de plusieurs pays ; elle couvre principalement l’étendu de la
République Française, congolaise, celle de République Suissesse, etc.
· Délimitation matérielle: Il est effectivement question, dans cette étude, de donner, au
travers le droit comparé, la position des plusieurs autres législateurs notamment le
droit pénal français et suisse par rapport à l’infraction impossible de tentative de
meurtre sur un cadavre, et par ce point-ci de proposer une opportunité de répression
pour le droit pénal congolais.
VI. PLAN SOMMAIRE
Hormis son introduction et sa conclusion, le présent travail comporte, deux
chapitres, dont le premier porte sur l’étude comparative des droits pénaux français et suisse
sur la répression de la tentative de meurtre d’un cadavre (Chapitre I); et le second sur
l’opportunité de répression de la tentative de meurtre d’un cadavre pour le droit pénal
congolais (Chapitre II)
Chapitre I : Étude comparative en Droits pénaux Français et
Suisse

Dans ce présent chapitre, nous nous proposons de situer premièrement la


position du Droit pénal Français ( Section I ), ensuite celle du Droit pénal Suisse ( Section
II ), et enfin celles des autres Droits pénaux ( Section III ) .

Section I : Position du Droit pénal Français

L’infraction impossible, plus délicate est l’hypothèse dans laquelle le résultat


était, au contraire insusceptible de se produire par suite d’une impossibilité matérielle ignorée
de l’agent, et quelle que soit la diligence de celui-ci.

C’est le cas par exemple comme dans l’espèce sous examen , d’un individu qui,
voulant tuer une personne alors que cette dernière était déjà morte à son insu, l’auteur croit
commettre un crime mais ne peut en réalité en commettre aucun.

Quoique non immédiatement dangereuse pour la société, l’infraction


impossible peut cependant le devenir puisqu’elle traduit une résolution criminelle
irrévocable23. Mais est-elle pour autant répréhensible en Droit pénal Français ?

Pour y répondre, il nous faut passer par deux étapes nécessaires, étapes qui
constituent les sources formelles du droit positif Français et dans lesquelles la matière sous
examen est plus abordée et abondante, notamment, la jurisprudence comme l’une des sources
ordinaires ( Paragraphe I ), et la doctrine, source secondaire ( Paragraphe II )

Paragraphe I: La position jurisprudentielle

Selon la jurisprudence Française, l’exception est la non répression des


infractions putatives et celles réalisées par sortilége, et la répression de certaines infractions
impossibles est vue comme un principe absolu24.

Une certitude doit tout d’abord être rappelée, l’infraction impossible étant
poursuivie sous la qualification d’infraction tentée, elle n’est répréhensible que lorsque la

23 J. Pradel , Droit pénal général, édition Dalloz, 2012, page 302


24 A. Prothais, Tentative et attentat, Paris 1985, page 103
tentative est punissable et que lorsque sont réunis en l’espèce, les éléments de la tentative
entre autres, le commencement d’exécution, et l’absence du désistement volontaire 25.

Cela étant, la jurisprudence Française, s’oriente très nettement en faveur de la


répression de l’infraction impossible, mais la tendance est relativement récente 26; on peut
distinguer, en effet, trois stades dans l’évolution jurisprudentielle:

1. Quelques arrêts très anciens assuraient l’impunité du délit impossible non seulement,
en raison d’une adoption assez généralisée d’une conception objective de la tentative,
mais encore en s’appuyant sur un argument textuel fondé sur l’article 2 du code pénal
27
de 1810 et selon lequel on ne peut pas commencer à exécuter une infraction dont
l’exécution est impossible28, et ce, au motif que≪ Là où se rencontre une
impossibilité matérielle à la préparation du crime même, il se rencontre une
impossibilité de même nature pour l’existence en fait et la qualification en droit de la
tentative.≫29

2. Par la suite, la cour de cassation parut s’en tenir à la distinction doctrinale


d’ORTOLAN30 entre l’impossibilité absolue et l’impossibilité simplement relative;
c’est ainsi qu’ont été considérés comme de cas d’impossibilité simplement relative le
fait d’essayer de voler dans un tronc d’église vide 31ou de tirer des coups de feu dans
une pièce momentanément abandonnée par la victime 32.

3. Enfin, au troisième stade ou étape, la cour de cassation a décidé d’assimiler purement


et simplement l’infraction impossible à l’infraction manquée 33; c’est semble-t-il,
l’arrêt commenté de 1928 qui fait pour la première fois dans des termes suffisamment
généraux en utilisant expressément la formule de l’article 2 du code pénal de 1810
aujourd’hui l’article 121-5.

25 J. Pradel, Op. cit., page


26 J.Pradel et A. Varinard, Les grands arrêts du Droit pénal général, 6ième édition, Dalloz, 2007, page 406
27 Code pénal Français de 1810 décrété le 17février 1810
28 J. Pradel et A. Varinard, Op.cit., page 407
29 Crim.,6 janvier 1859,S.,1859.I.362, Pratiques abortives faites sur femme non enceinte ; Montpellier 26
février 1852,S.,1852.,18
30 Ortolan, Éléments de droit pénal : pénalité, juridiction, procédure, H.Plan, Paris, 2012
31 Crim.,4 novembre 1876,S.,1877.I.48
32 Crim.,12 avril 1877,S.,1877.I.329; 4 janvier 1895,D.,1896.I..21, note R.Garroud
33 J. Pradel et A. Varinard, Op.cit.,page 408
Cette solution fut reprise par la suite dans de nombreuses décisions ultérieures, c’est ainsi
que :

34
Il y a tentative de vol lorsque l’agent visite une voiture et n’en retire rien Ou
35
s’il pénètre par effraction dans une maison et en ressort les mains vides . Il y a tentative
d’escroquerie dans le fait de déclarer à une compagnie d’assurance un sinistre fictif aux fins
de percevoir une indemnité alors que les clauses du contrat d’assurance faisaient obstacle à
toute indemnisation36. Il y a tentative de viol si l’agent , après d’inspensables préliminaires,
renonce à son action en raison d’une déficience physique momentanée 37 .

Mais un cas particulier se présente et a pû susciter l’hésitation : il s’agit de


l’infraction qui suppose à titre de condition préalable, la vie de la victime, le cas d’homicide
volontaire d’un cadavre; l’agent poursuivi pour tentative d’homicide volontaire d’un cadavre
peut-il opposer qu’en réalité sa victime était déjà décédée au moment où il a opéré ? Peut-il ,
en outre , invoquer la théorie de l’infraction impossible ? Certains auteurs l’admettaient38 ,
mais la jurisprudence s’y refuse : ≪ La chambre d’accusation a renvoyé en cour d’assises un
individu qui avait fait feu sur une victime tuée immédiatement auparavant par un autre , mais
maintenue debout par l’élan de sa course.≫39

Par après, ≪ La cour suprême approuve la décision cour d’assises d’avoir


condamné pour meurtre, deux individus qui avaient agi de concert et dont l’un
nécessairement avait frappé la victime alors qu’elle était déjà morte.≫40

Enfin dans un arrêt encore plus net , ≪ la cour de cassation a approuvé un


verdict d’une condamnation porté contre un accusé poursuivi pour tentative de meurtre et qui ,
en réalité, avait tué un mort : en effet , le fait que la victime fut déjà décédée est une
circonstance indépendante de la volonté de son auteur≫41

Dans les décisions des stades rapportées ci-dessus, rendues par la chambre

34 Crim., 14 juin 1961, B.C., n°299 ; 23 juillet 1969, Joao, D.,1970.361,note G.Roujou de Boubée, J.C.P.,
1970.II.16507 bis, note M.J.Littman ; J. Pradel et A. Varinard, n°32
35 Crim.,15 mars 1994, Droit pénal, 1994, comm.153
36 Crim.,7 janvier 1980, B.C., n°8,D.,1980, I.R.,521,note M.Puech
37 Crim.,10 janvier 1996, B.C.,n°14, droit pénal, 1996,comm.97
38 Garroud et Roux, oc.cit.
39 Paris, 9 avril 1946, R.S.C.,1948.147, Observations Gulphe
40 Crim., 5 octobre 1972, G.P.,1973.I.25, R.S.C.,1973.880, observations J.Larguier
41 Crim.,16 janvier 1986, D.,1986.265, note D.Mayer et C.Gazzounaud, note Jean Pradel J.C.P., 1987.II.20774;
note G.Roujou de Boubée, R.S.C.,1986.839, observations A Vitu, et 839, observations G.Levasseur
criminelle de la cour de cassation, quoique à des années d’intervalle, montrent d’une part que
la jurisprudence Française a connu, tant soit peu, une évolution en matière de la répression des
infractions impossibles; et d’autre part, donnent une solution identique qui permet, nous
semble-t-il, de mettre un terme à l’une des controverses les plus vives que l’on ait rencontré
dans le domaine du droit pénal, celle concernant la répression de l’infraction impossible et par
ricochet celle de la tentative de meurtrier d’une une cadavre.

Après de très nombreuses hésitations, ces décisions en raison de la motivation


très générale sur laquelle elles s’appuient, démontrent non seulement que la jurisprudence
s’est engagée dans la voie d’une répression assez systématique de l’infraction mais surtout
qu’il ne s’agit pas d’un problème spécifique d’un cas de tentative comme les autres.

Pour notre part, l’arrêt favorable en matière de la répression de la tentative


d’homicide volontaire d’un cadavre, Arrêt Perdereau, dont les faits étaient les suivants :
M.Willekens décède suite à diverses violences dont il a fait l’objet au cours d’une rixe; en
effet, M. Charaux l’a assommé à coups de barre de fer et l’a empêché de respirer en
positionnant ladite barre sur le cou de la victime en pesant de tout son poids jusqu’au décès.
Le lendemain, M. Perdereau ayant appris que la victime serait toujours en vie, il a alors
entrepris de l’achever.

De ce fait, il lui a asséné des coups de bouteille sur le crâne, puis l’aétranglé
avec un lien torsadé sans savoir que la victime était déjà décédée. En effet, l’autopsie de la
victime a fait apparaître que les violences infligées par M. Charaux avaient suffi à causer sa
mort.

Ainsi, les deux protagonistes ont été assignés en justice du chef d’inculpation
de meurtre pour M. Charaux, et de tentative d’homicide volontaire pour M. Perdereau. la
chambre criminelle de la cour de cassation énonça le principe suivant: “ Il n’importe, pour
que soit caractérisée la tentative d’homicide, que la victime fût déjà décédée. Cette
circonstance étant indépendante de la volonté de l’auteur; les dites violences caractérisent un
commencement d’exécution au sens de l’article 2 du code pénal”

Il résulte directement de cette décision que l’impossibilité du résultat sur lequel


était fondé le moyen est sans incidence quant à la répression de la tentative dès lors que les
faits reprochés constituent le commencement d’exécution, condition indispensable mais
suffisante pour la répression.
L’infraction dite impossible est donc purement assimilée à l’infraction
manquée pour laquelle le législateur a expressément envisagé la répression.

La position jurisprudentielle du Droit pénal Français ayant été passée au crible, venons-en
maintenant à sa considération doctrinale.

Paragraphe II : Les positions doctrinales

Au cours du XIXième siècle, les controverses doctrinales autour d’une alternative


sans nuance, donnant lieu à deux thèses nettement opposées et à des thèses transactionnelles42.

1. La thèse de l’impunité absolue

La thèse de l’impunité est partie d’Allemagne où conformément à leur tendance


ième
générale objectiviste; les criminalistes du XIX soulignaient la nécessité absolue d’un
trouble social ou individuel effectif comme condition de la répression43.

On a raisonné dans le cadre de la conception objective de la tentative: la


tentative étant considérée comme un “ fragment44” , comme un “ morceau45” de l’infraction,
on estimait ne pouvoir incriminer que des actes d’exécutions idoines, en rapport d’effectivité
avec le but poursuivi46.

Une partie de la doctrine Française a fortifié cette thèse par deux arguments47:

i. Le premier argument est exégétique tiré des termes employés par le code pénal 48; en
effet, l’article 2 du code pénal de 181049 constataient ces auteurs50, exigé soit un

42 R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel ; Cujas, Paris, 1967-1997, page 364
43 R.Merle et A.Vitu, Idem
44 Garraud, Traité de droit pénal, page 56
45 Garraud, Idem
46 R.Merle et A.Vitu,Ibidem
47 J.Pradel,Op.cit. Page 335
48 LEFORT, Revue générale de droit, 1878, page 81, CHAMPCOMMUNAL, R.C.L.J.1895, page94; Rossi,
Cours de droit pénal, II, chapitre 30; CHAVEAU et Helie, Théorie de code pénal, I,Page 400, VILLEY,France
judiciaire, 1877-1878, page 185 et note au S.; 1877

49 Article 2 et 301 du code de 1810, voir aussi l’article 121-5 du nouveau code pénal
50 Auteurs à l’instar de: Rossi, Cours de droit pénal, II, chapitre 30; ainsi que CHAVEAU et Helie, Théorie de
code pénal, VILLEY,France judiciaire, page 185
commencement d’exécution, soit une exécution ; or en cas d’infraction impossible, ni
l’exécution, ni le commencement d’exécution ne sont concevables, car estiment-ils, on ne
peut commencent à exécuter une action impossible, donc il n’y a pas d’infraction punissable 51.

Ce raisonnement est évidemment spécieux, car c’est le résultat, et non le


commencement d’exécution ou l’exécution qui est impossible 52: par hypothèse le délinquant a
accompli totalement ou partiellement les gestes ou les opérations incriminés par la loi( il a tiré
un coup de feu, il a pratiqué des manœuvres qu’il croyait abortives, il a exploré le lieu à
l’intérieur duquel il pensait trouver des objets à dérober, etc. 53) or la répression de la tentative
interrompue démontre que la réalisation effective de ce résultat n’est pas toujours requise.
Reste à savoir si elle doit l’être à tout le moins possible; telle est la véritable position du
problème.

ii. Comme second argument, on ajoute, dans une conception objective de la tentative
que le délit impossible n’entraîne aucun trouble social54, mais il est certain que cette absence
de trouble social soit loin d’être définitive, comme ne manquent pas de le faire remarquer les
auteurs favorables à une répression systématique55.

2. La thèse de la répression systématique

La thèse de la répression s’est développée plus tard dans l’atmosphère


subjectiviste du mouvement positiviste, en ce sens qu’elle s’est abritée derrière le bon sens:
l’infraction impossible révèle avec éclat la manifestation extérieur d’une volonté pénale
dangereuse; il n’y a aucune différence criminologique entre l’auteur d’une tentative
interrompue de celui d’une tentative infructueuse, leur état dangereux est identique; il n’y a
donc aucune raison de rendre les armes devant le second alors que la société se défend contre
le premier56.

51 R. Merle et A. Vitu, Op.cit,page page 365


52 J.Pradel, Idem
53 R. Merle et A.Vitu, Idem
54 A. Chaveau et F-.Helie, Théorie du code pénal, 5ième édition, 1872,I,523,note Edmond Villey sous crim. 12
avril 1877

55 J.Pradel, Op.cit. page 336


56 Garofalo, Criminologie, 1ière édition, Paris 338, Salleiles, R.P.D.P.,1897, page 53 et 321; Gallet, th.Paris,
1899, page 231 etS., BESSON, R.CL.J.,1929, page 332.-Donnedieu de Vabres a de son côté soutenu qu’il suffit
que le délinquant ait cru à la possibilité du résultat pour encourir une sanction pénale ( la notion du préjudice
dans la théorie générale du faux documentaire, p.193et S.)
Ces arguments ont été repris dans l’optique de la théorie de défense sociale,
c’est ainsi que Marc Ancel estimait que “ La discussion sur l’infraction impossible est
considérée par certains criminologues contemporains comme une illustration
particulièrement spectaculaire du juridisme abstrait imputable au droit pénal classique.57” en
d’autres termes, l’auteur d’une infraction, délinquant criminologique, ne doit pas être exclu,
pour des motifs de pire technique juridique, du champ d’application de la défense sociale
perfectionnelle moderne58.

Mais cette conception répressive, séduisante pour l’esprit, est-elle pour autant
satisfaisante?59

3. Les thèses transactionnelles

Autrement appelées “ les thèses de compromis60” en ce sens qu’entre les thèses


extrêmes citées ci-haut, la doctrine a cherchées des voies moyennes:

l La première, avec une partie de la doctrine Allemande du XIXième siècle 61,


distinguait entre l’impossibilité absolue et l’impossibilité relative.

L’impossibilité est absolue lorsque l’objet de l’infraction n’existe pas, ou si les


moyens employés étaient radicalement inefficaces ( fusil chargé à blanc); dans ce cas là
répression ne pouvait se concevoir, observait ORTOLAN62, que dans une optique de“justice
absolue“ tout à fait étrangère aux préoccupations de la justice temporelle, puisque la personne
contre laquelle les actes sont dirigés est garantie par les lois de la nature, elle est parfaite en
sécurité63; puisqu’il en est ainsi le fondement du droit de punir disparaît en cette circonstance,
selon les partisans de cette théorie.

Cependant, il n’en est pas de même pour l’impossibilité relative, celle dans
laquelle les moyens auraient pû produire le résultat voulu s’ils avaient été mieux utilisés
57 M. Ancel, La défense sociale nouvelle, page 127
58 R.Merle et A.Vitu, Loc.cit., page 365
59 J.Pradel, Loc.cit. page 334
60 R.Merle et A. Vitu, Op.cit., page 365
61 E. Garçon, art.3 Code pénal annoté, nouvelle édition mise à jour par Rousselet; M.Patin; et M.Ancel, trois
tomes; sirey; Paris, 1952 à 1959

62 Ortolan, Op.cit., I, n01006


63 R. GARRAUD, Traité théorique et pratique du droit pénal ,3iéme édition, Paris, 1913 à 1935, page 515
( coup de fusil tiré hors de portée de la victime) ou lorsque l’objet de l’infraction n’a été que
momentanément impossible à atteindre ( tronc d’église vide, ou poche vide); les auteurs
favorables à cette théorie soutiennent que l’infraction ressemble à une infraction manquée et
doit être punie dans les mêmes conditions que celle-ci.

l La seconde thèse, distingue l’impossibilité de droit de celle de fait; soutenue par


GARRAUD et ROUX64:

Dans la première, c’est-à-dire l’impossibilité de droit, cela implique l’absence


d’un élément légal constitutif de l’infraction 65 ( l’infanticide d’un enfant mort-né, meurtre
d’un cadavre) l’infraction est alors juridiquement impossible, car selon l’heureuse expression
de GARRAUD la “ matière criminelle” requise par la loi fait défaut; ROUX rencherissait sur
GARRAUD en observant que le droit pénal est sanctionnateur, il sanctionne l’atteinte à un
droit, à l’occurrence, le droit à la vie, et ne peut par conséquent protéger des “ fantômes de
droit”66.

En cas d’impossibilité de droit, c’est le principe de légalité qui s’oppose catégoriquement à la


répression.

Au contraire, en cas d’impossibilité de fait (poche de la victime


momentanément vide), le délinquant est juridiquement répréhensible.

Cette dernière distinction ne paraît avoir connu, au moment où elle a été formulée, qu’un
succès d’estime, on pouvait même supposer il y a des années de ce là, quelle constituait le
chant de cygne de la discussion sur l’infraction impossible67.

Impressionnée par certains arrêts de la Cour de cassation favorables à la répression, la


doctrine de cette époque laissait en effet penser qu’elle considérait comme définitivement
réglée une controverse coupée du réel68.

Dans l’analyse de la position du droit pénal Français sur l’infraction impossible


plus particulièrement de la tentative de meurtre d’un cadavre où nous avions débuté par sa
64 GARRAUD et ROUX, I, Page 117
65 “ Impossibilité de qualification “ disait GARRAUD, Op.cit., page 515
66 ROUX, I, Page 118, note 10
67 VIDAL et MAGNOL, I, n09100 bis et S.; DONNEDIEU DE VABRES, Tr.,n0252
68 VIDAL et MAGNOL, Idem
position jurisprudentielle en la matière, dans laquelle il est à constater que la jurisprudence
française a évolué dans trois stades, dont le dernier, celui de l’arrêt de principe en 1928 s’est
engagé dans la répression généralisée des infractions impossibles, mais là encore un cas
particulier a pû susciter hésitation, puisque l’infraction tentée requiert une condition préalable,
la vie de la victime, alors que ce n’est pas le cas , c’est ainsi qu’il y a eu des arrêts
susmentionnés qui ont tablés sur la matière, en prenant expressément les termes de l’article 2
du code pénal français de 1810; et en acheminant par ses positions doctrinales où jusqu’à nos
jours, existe une controverse interminable entre différentes doctrines précitées ci-haut, menant
ainsi à une imprécision de la doctrine sur la matière.

Partant de cette analyse, il n’est pas douteux de constater que la punité


d’infractions impossibles en général et celle de meurtre sur un cadavre en particulier en droit
pénal français ne soit que prétorienne.

Puisqu’il en est ainsi nous nous proposons à présent de situer la position du


droit pénal suisse.

Section II : Position du Droit pénal Suisse

Par opposition au droit pénal Français où la répression de la tentative


impossible par voie de conséquence celle de meurtre d’un cadavre, est l’œuvre de la
jurisprudence soutenue par une part de la doctrine; en droit pénal Suisse, la répression relève
de la loi, à l’occurrence, le code pénal.

Ainsi le code pénal Suisse prévoit l’atténuation de la peine en cas d’infraction


tentée69 et d’infraction manquée70.

De même, le juge peut atténuer librement la peine :

ü À l’égard de celui qui, de son propre mouvement aura empêché ou contribué à


empêcher que le résultat ne se produise71, ainsi le désistement volontaire profitera à
l’accusé, même lorsque celui-ci avait préalablement posé tous les actes d’exécution;

69 Voir article 21, alinéa 1er


70 Article 22, alinéa 1er
71 Article 22, alinéa 2ième
ü Ainsi qu’à l’égard de l’auteur de l’infraction absolument impossible72.

Le droit pénal Suisse est-il le seul à traiter de l’infraction impossible dans sa législation?
Qu’en est-il des autres législations ?

Section III: Positions d’autres législateurs

Le point de savoir si l’auteur d’une infraction impossible doit être réprimé, soit
au titre de la tentative, soit au titre d’une infraction sui generis a été très longtemps discuté
dans la doctrine des divers pays73.

La tendance objective exclut l’idée de réflexion alors que celle dite subjective
incite à la répression.

Cependant, il y a lieu de remarquer qu’en droit positif règne un certain nombre


de désordre, même dans la tendance subjective:

Tout d’abord, certains codes ne parlent pas de l’infraction impossible de sorte


que c’est la jurisprudence qui a dû intervenir74 :

l Tel est le cas de la France où la jurisprudence, telle que citée ci-haut, après hésitations
au siècle dernier, à fermement adopté la thèse autoritaire de la répression en
assimilant l’infraction impossible à l’infraction tentée, le cas de l’affaire Perdereau 75.

l Il en est de même avec la Belgique où la doctrine est classiquement favorable à la


répression76 et où la jurisprudence va unanimement dans le même sens77.

72 Article 23, alinéa 1er


73 Voire la très longue bibliographie d’études, notamment allemandes, données par R.GARROUD en 1913,
Traité de droit pénal français, II, page 507-508 et par H. Jeschek en 1982, Lehrbuch des Strafrechts; citées par
J.Pradel, droit pénal comparé, 3ième édition Dalloz, Paris,2008, page 86

74 J,Pradel, Idem
75 Crim. 16 janvier 1986, D, 1986,265, note D.Mayer et C. Gazouaud,note J.Pradel, Add. A.Varinard,La
théorie de l’infraction impossible : vers la disparition d’un mythe doctrinal, Mélanges Cha Anne, édition Litec,
1990, Page 165et S.

76 Voire l’étude classique de P.Leclercq, La tentative du crimes impossible est-elle punissable ? RDPC 1907,
page 145 et S.

77 Voire, Anvers, 18 décembre 2003, NJW 2004, 698; corr. Bruxelles, 30 juin 1983, RW 1983-84, 2177, note
A. De Naw, répression d’une tentative de trafic de stupéfiants dans des cas où le prévenu croyait qu’il s’agissait
‘héroïne alors qu’il s’agissait en réalité de pourdre.
l Tel est encore le cas de l’Allemagne, où le code pénal ancien n’incriminait pas
expressément la tentative impossible, mais où la jurisprudence et la doctrine ont
toujours prôné la répression, cette idée idée avancée avec le nouveau code pénal
Allemand de 1975 dont le paragraphe 23-3 III prévoit avec modération, ou une
absence de peine lorsque l’agent d’une façon grossièrement déraisonnable, n’a pas
considéré que la tentative ne pouvait radicalement pas aboutir à l’acte final; en fait le
paragraphe 23-3 utilise une formule qui peut englober l’infraction impossible78

Quant aux législations qui traitent de l’infraction impossible, elles se divisent


en trois groupes79 :

i. En premier lieu, certains codes excluent toute idée de répression de la tentative


impossible, c’est le cas par exemple du code pénal Autrichien en son article 15-3; du
code pénal Italien en son article 49-2; de l’article 23 alinéa 3 du code pénal Portugais;

ii. En second lieu, d’autres législations une répression ordinaire, c’est le cas de
l’Angleterre80 et du Canada81 ;

iii. Il existe enfin des codes qui prévoient une réduction de la peine normalement
encourue, ainsi en est-il en Suisse comme examiné précédemment, où le juge pourra
selon l’article 23 “atténuer librement la peine” outre le législateur Suisse il y a, celui
de l’Espagne où selon l’article 52 de son code pénal, la peine est réduite comme en
cas de tentative, c’est-à-dire d’un ou de deux degrés selon l’appréciation du juge.

Après avoir examiné méticuleusement c’est-à-dire n’avoir laissé un endroit où


la pensée passe et repasse, confrontant ainsi différentes législations sur l’infraction impossible
en général, et sur la tentative de meurtre d’un cadavre en particulier, notamment en débutant
par la position du droit pénal Français où la loi ne parle pas de l’infraction impossible ni

78 J.Pradel ,Droit pénal comparé, 4e édition, Paris, Dalloz, 2016;


79 J.Pradel, Op.cit. Page 87
80 Criminal Attemps Act. 1981, art. 1-2, Glanville Williams ( Textbook of Criminal law 1983, page 406) donne
l’exemple de celui qui donne à son collaborateur un verre d’eau en croyant qu’il y a du poison dedans et dit qu’il
y a tentative de meurtre. Jurisprudence conforme avec l’affaire Shivpwri, Chambre des Lords1987 [1986] 2 All
E.R.334 ; [1986]. Crim.L.R.536 ( condamnation pour trafic de drogue, le prévenu ayant cru avoir affaire à de la
diamorphine alors qu’il s’agissait de tabac), Add. l’article 58 du Offences against the person ; Ad.1861 qui
adopte en matière d’avortement une solution plus nuancée ; la mère n’est punissable que si elle est bien enceinte
alors que les tiers le sont, qu’elle soit ou non enceinte; citées par J.Pradel

81 L’article 24 CC parle d’une “tentative de commettre l’infraction, qu’il fût possible ou non dans les
circonstances, de la commettre”
même de sa répression, mais c’est plutôt la jurisprudence qui a œuvré en la matière, prenant
pour arguments les dispositions de l’article 2 du code pénal de 1810 aujourd’hui l’article 121-
5 en son sens subjectif, en ce que qu’il n’importe, pour que soit caractérisée la tentative
punissable à l’occurrence d’homicide, que la victime fût déjà décédée. Cette circonstance
étant indépendante de la volonté de l’auteur; les dites violences caractérisent un
commencement d’exécution; ensuite, vient le droit pénal Suisse qui, par opposition au droit
pénal Français, traite de l’infraction impossible par l’entremise de son code pénal, prévoyant
l’atténuation de peines en cas d’infraction tentée et manquée, ou à celui qui de son propre gré
aura empêché ou contribué à empêcher que le résultat ne se réalise quoique ayant effectué
tous les actes d’exécution, ou encore à l’égard de l’auteur d’une infraction absolument
impossible; et enfin, viennent les positions d’autres législations, où même dans la tendance
libérale, subjective règne un certain désordre, en ce qu’il y a de prime abord, certaines
législations qui ne tablent pas expressément sur l’infraction impossible à telle enseigne que
c’est la jurisprudence qui a dû intervenir, il en est le cas de la France, de la Belgique, et de
l’Allemagne, et en dernier lieu, il existe des législations qui abordent sur la question de
l’infraction impossible, cependant, ces législations se subdivisent en trois groupes, notamment
: ceux qui réfutent la répression de l’infraction impossible dont le code pénal Autrichien, le
code pénal Ialien ainsi celui de la Portugal; ceux garantissent une répression ordinaire, le cas
de l’Angleterre et du Canada; et ceux qui prévoient la diminution de la peine habituellement
encourue, à l’instar de la Suisse et de l’Espagne.

Point ne suffit de comparaît, il faut proposer.


Chapitre II : L’opportunité de répression en droit pénal
Congolais
Un nouveau chapitre n’a de sens que s’il exprime et traite une situation inédite,
et si en même temps, il est cohérent avec ce qui précède 82, puisqu’il en est ainsi, que, comme
dans le chapitre précédent où nous avions confronté différentes législations, principalement ,
le droit pénal Français et Suisse sur l’infraction impossible et par voie de conséquence celle
de la tentative de meurtre d’un cadavre, c’est dans la même perspective que nous nous
proposons de donner des arguments nécessaires , justifiant le pourquoi de la répression c’est-
à-dire les objectifs qui y sont attachés ( Section I), tout en énumérant et en caractérisant le
comment de ladite répression, en d’autres termes, les procédures pour y arriver (Section II).

Section I: Objectifs de la répression

La société et le droit, le droit et la société, deux termes liés perpétuellement


depuis la nuit de temps tel deux faces d’une même pièce de monnaie, en ce sens que, comme
le dit l’adage, “ Ubi societas ibi jus”, là où il y a la société, il y’a le droit, en général et plus
particulièrement le droit pénal, droit de la réaction sociale raison pour laquelle lorsqu’un acte
relevant d’un caractère dangereux pour la société à été perpétré, l’ordre public se voit être
troublé et par conséquent le droit pénal intervient pour rétablir l’équilibre brisé, ainsi cette
section sera étudiée en deux paragraphes, dont le premier tablera sur les objectifs de la
répression du point de vue juridique ( Paragraphe I), et le second, sur ceux de la société
( Paragraphe II).

Paragraphe I: Objectif de la répression du point de vue juridique

La question majeur que nous nous posons ici, est celle de savoir, pourquoi le
droit pénal Congolais devrait-il réprimer l’infraction impossible, in casus specie la tentative
de meurtre d’un cadavre?

En effet, contrairement aux législations qui abordent sur la question de


l’infraction impossible, le législateur Congolais fait partie de ceux dont le code pénal
n’évoque pas la notion de la tentative impossible et c’est la jurisprudence qui intervient tels
les législateurs Français, Belge et Allemand, mais à la différence que la tendance dominante
de jurisprudence congolaise est à la distinction entre l’impossibilité absolue et l’impossibilité

82 A.Garapon et L.Salas, La justice et le mal, édition Odile Jacob, Paris,1997,page 23


relative83, c’est ainsi que le prévenu à été acquitté dans l’espèce suivante:

Le nommé Katalale gisait à terre, victime d’un coup de fusil dont la charge
faisant balle l’avait traversé de part en part. Le prévenu Kansele vint lui porter un coup de
couteau dans la région du cou. Le tribunal déclara la prévention d’homicide non établi au
motif que le fait ≪ Le fait de frappe un cadavre ne peut pas constituer une tentative de
meurtre, parce que toute tentative suppose la possibilité d’accomplir l’infraction que l’agent
veut commettre, ce principe implique toutefois que l’impossibilité d’accomplir l’infraction
soit une impossibilité absolue, qui existe soit dans l’objet, soit dans les moyens, et qui soit
insurmontable d’après les lois même de la nature≫ 84

Dans cette espèce, il apparaît que le juge a acquitté l’agent parce que
l’infraction lui a paru absolument impossible étant donné que la tentative devrait supposer une
certaine possibilité d’accomplir l’infraction alors que tel n’est pas le cas.

Mais dans l’affaire ci-dessous puisque la tentative était relativement impossible le juge l’a
donc érigé en tentative punissable :

Dans le village WAMAZA, le nommé Aniasi pénétra pendant la nuit dans la


cuisine de Meza en vu d’y voler des vivres, mais malheureusement, il n’y trouva rien. Traduit
en justice, il fut condamné au motif que ≪ L’absence de vivres dans la cuisine n’est qu’un
fait accidentel qui n’enlève pas le caractère punissable aux faits commis par le prévenu en
raison du fait que le moyen était en lui-même suffisant pour effectuer le vol. ≫ 85

Dans une troisième espèce, les faits étaient les suivants :

M versa dans un plat de riz et de manioc une petite quantité d’acide sulfurique
aux fins de faire mourir K , celui-ci ayant mis un peu de nourriture dans la bouche , la cracha
immédiatement, et ne subit aucun mal. D’après les experts consultés l’acide sulfurique était en
concentration de 33%, mais aussi impossible à manger , et cette impossibilité ne pouvait pas
causer la mort car elle a été neutralisée par le contact avec les aliments. En outre, le plat était
selon les experts pharmaciens, non seulement impropre, mais aussi impossible à manger. Et
cette impossibilité était absolue puisque le mangeur avait rejetté le plat à cause de son goût et

83 Nyabirungu mwene Songa, Traité de droit pénal congolais, page 225


84 Boma, 25 septembre 1908, Jur. Congo. II, 267.
85 District Maniema, 25 septembre 1941, R.J.C.B.,1942, 193.
de la sensation de brûlure que devrait ressentir la langue et les gencives dès le premier
contact. Le tribunal acquitta le prévenu au motif que ≪ Constitue une tentative absolument
impossible et, dès lors non infractionnelle, le fait de présentée à celui dont on veut la mort ,
une très faible dose de poison, mélangée à des aliments, lorsque la préparation en fut
tellement grossière que le mélange se trouve être immangeable tant à cause de son goût que
de la sensation de brûlure que devraient ressentir la langue et les gencives au prémier
contact≫ 86

De ce qui précède, l’on peut donc affirmer que le droit pénal Congolais en ce
qui s’agit de la question de la répression d’une infraction impossible, ce dernier, par
l’entremise du juge pénal, établit en premier lieu le distinguo entre l’impossibilité absolue et
celle dite relative par rapport à l’acte posé par l’auteur; ensuite il vérifie si les conditions
nécessaires à la répression sont établies telle que prescrites par la loi, dans le cas d’espèce, le
code pénal, conditions telles que : le commencement d’exécution, et l’absence de désistement
volontaire; et enfin après avoir fait la distinction de l’impossibilité absolue de l’impossibilité
relative, et vérifier l’existence de ces deux conditions précitées indispensables à la répression
d’une tentative, le juge pénal Congolais pourra enfin réprimer ledit acte.

Cependant, étant donné que la première, et la deuxième condition n’ont été


remplies que dans les derniers derniers arrêts cités ci-haut, le juge pénal Congolais tenu en
laisse par le principe des délits et des peines, ne pourra donc réprimer que l’infraction
impossible celle relevant d’une impossibilité relative.

Toutefois, rappelons qu’il est incontestablement vrai que le droit pénal au-delà

d’être le protecteur des valeurs essentielles d’une société, le droit pénal protège également le

cadavre, dépouille mortelle de l’homme 87 mais il ne faut toutefois pas en déduire que le droit

pénal Congolais doit sanctionner l’auteur de la tentative d’homicide volontaire d’un cadavre

puisqu’il protège le cadavre, il serait là question de la mutilation de cadavre, infraction prévue

à l’article 61 88, qui est, tout mal commis sur un cadavre en dehors de rites funéraires 89, la

condition préalable pour l’existence et la réalisation de cette infraction est la

86 1ière instance de Stanley Ville(appel),16 avril 1957, R J C.B.,1958,167.


87 R. Diarkens, Les droits sur le corps et le cadavre de l’homme, édition Masson et Cie,1996, page 27
88 Article 61 du code pénal
89 R. Manasi, Droit pénal spécial, cours, troisième graduat, droit, Université de Kinshasa, 2020-2021, inédit
connaissance préalable de l’état de la victime par l’auteur c’est-à-dire que l’auteur doit

d’ores et déjà savoir que cette dernière est morte, mais tel n’est pas le cas dans la

tentative de meurtre d’un cadavre où l’auteur n’à pas connaissance de l’état de sa victime

mais a cependant manifesté son animus necandi, le droit pénal Congolais devrait alors,

non punir les actes, ni même le résultat mais l’intention révélée par les actes; le

fondement de la répression ne doit pas être dans le résultat, la véritable cause demeure à

la volonté de l’agent, à son “ tempérament criminel” 90.

La répression doit alors se baser sur le degré de nocivité du délinquant, sa


91
“témebilité” , la grande probabilité qu’il a de passer à l’acte criminel; le fait n’étant que la
manifestation de volonté, et dès que celle-ci aura consommé subjectivement l’attaque au droit,
une sanction devrat être légitime, quelles que soient les circonstances de l’exécution, qu’elle
se soit révélée possible ou impossible92.

Qu’importe qu’il y ait ou non produit un danger matériel, puisque dans la


tentative, il est uniquement punie la volonté en marche vers le crime et rien d’autre chose.

La perversité criminelle sans tenir compte de la matérialité des faits, sera la mesure de la
pénalité et dès que cet instinct pervers se sera manifesté par des actes certaines comme violant
le droit d’autrui, la peine sera applicable bien que, en fait le résultat délectieux soit impossible
à atteindre93 ; le fait en lui-même ne révèle rien : “ l’agent frappait sa victime, voulait-il la
tuer ou s’en tenir aux coup et blessures ? C’est à son intention qu’il faut le demander, C’est
l’intention qui révélera le crime; ce sera donc bien l’intention dans ses modalités diverses
que l’on punira et que l’on atteindra et non le fait lui-même 94“

Garafalo synthétise ces idées en quelques lignes: “ Le fait n’a d’importance


que comme expression de la volonté de l’agent et, lorsque ce fait est assez caractéristique
pour révéler la volonté précise et irrévocable de commettre un délit déterminé, il n’y a pas de

90 G.Negrie, Thèse le délit impossible, TOULOUSE, imprimerie CH.MARQUES,1907, page 76


91 Garofalo, Criminologie: Étude sur la nature du crime et la théorie de la pénalité, page 338 et s.( 3 ième partie
chap.II) cité par Vidal, cours de Droit criminelle, page 132( 2e édition)

92 A. Prins, Science pénale et droit positif. Bruxelles, Bruylant, 1899, page 591.
93 G. Négrié, Idem
94 Saleiles, Essai sur la tentative et plus particulièrement sur la tentative irréalisable, Bulletin de la Société
générale desPrisons,1897,page74
différence à établir entre les divers cas d’impossibilité d’exécution ou d’insuffisance des
moyens. Ce qu’il faut chercher, c’est d’abord si volonté criminelle à été manifestée d’une
manière non douteuse, ensuite si cette volonté criminelle est dangereuse 95 .

Dans la tentative de meurtre d’un cadavre comme dans toute tentative


impossible, l’objectif de la répression de cette dernière devrait se baser sur la sanction de la
manifestation de l’état dangereux de l’auteur par l’extériorisation de son intention criminelle,
et même si l’auteur n’atteint pas le résultat escompté puisque sa victime était déjà macchabée
à son insu, toutefois s’il devra rester impuni, il se pourrait qu’il soit disposer à refaire le même
acte sur une autre de ses victimes, et si cette dernière à la différence de la première était bel et
bien vivante, l’auteur aura franchi le rubicon du crimes c’est pourquoi nous estimons que
l’auteur doit être sanctionné, en résumé, ce qu’il faut combattre ce ne sont pas des
conséquences matérielles de l’acte puisque y en a pas, la victime étant préalable morte avant
la réalisation de tout acte que ce soit, mais l’intention extériorisée par les actes caractérisant
un animus necandi qui démontrent une volonté perverse, et dangereuse pour la vie sociale.

Paragraphe II: Objectifs de la répression du point de vue de la société

La société est pour le droit un support sur lequel le droit doit s’exercer pour
faire vivifierr, pour rendre plus humaine et meilleure la société.

Désignant un ensemble de personnes qui partagent des comportements de


normes et des valeurs 96, la société requiert un ordre social basé sur le respect des biens et des
personnes, respect garanti par le droit, pourtant la criminalité demeure cette chose qu’aucune
société ne souhaiterait avoir en son sein.

Puisqu’il en est ainsi, d’aucuns se poseront une florilège de questions entre


autres: Quel danger y a-t-il pour la société à ce qu’un individu, bien qu’en son insu, tente de
tuer un cadavre ? Ou encore, par voie de conséquence , quelles raisons la société aurait-elle de
voir être réprimé un tel acte?

Non, il ne s’agit plus de l’acte puisque celui-ci n’est pas dangereux en lui-
même, et ne cause aucun trouble social, mais cela n’empêche pas que l’acte même ne révèle
le danger, subsinquement, il s’agit de l’agent, auteur de l’acte, puisque le fait, l’acte n’a de

95 Garofalo, Idem
96 hhtp:// Wictionary.org
valeur que comme manifestation de la volonté de l’agent, en lui-même, il est indifférent 97.

Il est donc uniquement question de la répression de la volonté en marche vers


le crime et rien d’autres, qu’importe qu’il y ait ou non produit un danger matériel puisque
l’acte, la manifestation de la volonté criminelle de l’agent, constitue ou pourrait constituer à
l’avenir un danger social insuflant un sentiment de peur, et brisant l’équilibre de l’orde social,
l’objectif pour la société serait alors de rétablir l’équilibre brisé en banissant des actes relevant
d’un caractère dangereux.

Section II: Procédures de la répression

Pour d’aucuns, une répression d’emblée de la tentative de meurtre d’un cadavre


serait une violation du principe de légalité des délits et des peines, mais ce même principe,
lorsqu’il vise l’incrimination de la tentative par le trichement de l’article 4 du code pénal
congolais, ne se placerait-il pas du point de vue subjectif en punissant non pas la réalisation
du résultat escompté mais plutôt l’intention de l’auteur extériorisée par des actes constituants
commencement d’exécution et qui n’ont été suspendus ou manqués leur effet par des
circonstances indépendantes de la volonté de l’agent ?

L’esprit dudit article serait-il favorable à la répression d’une infraction, et par


ricochet celle de la tentative de meurtre d’un cadavre? Dans l’affirmatif, le code pénal
congolais devrait-il en sanctionner l’auteur conformément à l’alinéa deuxième 98 de cet article
bien que par l’insurmontablilité de l’objet visé la réalisation n’aurait pu jamais être atteint ? Et
dans ce cas le droit pénal congolais devrait-il poursuivre et punir la perversité en générale ?

Pour mieux répondre à toute cette kyrielle de questions, nous procéderons dans
un premier temps, par l’interprétation de l’article mentionné ci-dessus ( Paragraphe I) ; pour
enfin adapter ladite interprétation à la répression de la tentative sous-espèce ( Paragraphe II).

Paragraphe I : Interprétation de l’article 4 du code pénal congolais

Pour d’aucuns, la répression d’une infraction impossible particulièrement celle


relevant d’une impossibilité absolue in casus specie, la tentative de meurtre d’un cadavre,
serait contraire à l’article 4 et subsinquement au principe de légalité des délits et des peines.

97 A.Varinard, La théorie de l’impossible: vers la disparition d’un mythe doctrinal, 1990, Paris, page14
98 Article 4 alinéa 2 code pénal congolais : La tentative est punie de la même peine que l'infraction consommée.
Substantiellement, qu’en est-il de cet article, pouvons-nous trouver quelques
termes qui s’opposent à la répression de la dite tentative ?

L’article 4 du code pénal congolais: “ Il y’a tentative punissable lorsque la


résolution de commettre l’infraction à été manifestée par des actes extérieurs qui forment un
commencement d’exécution et qui n’ont suspendus ou qui ont manqués leur effet que par des
circonstances indépendantes de la volonté de l’auteur “
“ La tentative est punie de la même peine que l’infraction consommée ”

Dès l’abord, apparaît un argument décisif en faveur de la théorie subjective,


‘’argument de principe’’99: la loi punit de la même peine l’infraction tentée que l’infraction
consommée.

Elle rejoint donc le point de vue subjectif, considérant l’auteur comme l’agent
principal puisqu’il suffit d’un commencement d’exécution, sans que le résultat soit atteint
pour que la peine de l’infraction consommée soit applicable à la tentative.

Deuxième argument, selon le texte, les mots ‘’ commencement d’exécution‘’


s’appliquent à la tentative manquée comme à celle interrompue, la loi les assimile puisque
dans tous les cas ou presque, la tentative manquée est destinée par avance à ne pas aboutir à
un résultat matériel.

Puisqu’il en est ainsi, la loi envisage les mots ‘’ commencement d’exécution’’


dans un sens purement formel100; et par conséquent elle ne tient pas compte de l’efficacité
objective du commencement d’exécution, la condition de la réalisation concrète est
indifférente.

Il reste un dernier argument en notre faveur dans l’article 4, argument de mot,


qui sans doute, n’a guère de valeur, mais qui peut se soutenir devant ce syllogisme
classique101:

Le code pénal parle de commencement d’exécution, pourtant dans l’acception


purement juridique l’exécution est la mise en place des moyens sans préjuger des

99 Donne de Vabres, Traité élémentaire de droit pénal et de législation pénal comparé, 3ème édition, Sirey,
Paris, 1987, page 76

100 Donne de Vabres, Idem


101 A.Varinard,Op.cit.page 16
conséquences102 ; le mot consommation au contraire, fait entendre la possibilité du but, mais
la loi ayant parlé de la seule exécution, a indiqué par ce terme qu’elle ne voulait que le résultat
criminel put être nécessairement atteint et que l’exécution partielle n’mpliquait notamment
l’emploi de moyens efficaces.

Puisque rien dans la loi ne vient à l’interprétation subjective, mieux à la


répression, nous arrivons maintenant au moment d’adapter la portée de la répression à la
tentative sous-examen, montrant que nous ne l’interprétons pas dans un sens absolu et qu’il
contient quelques éléments d’objectivité qui garantissent à la méthode pénale, la précision et
la logique dont elle ne doit jamais se déporter.

Paragraphe II : Adaptation de la répression de la tentative de meurtre d’un


cadavre

Les auteurs classiques ont toujours reproché à la doctrine subjective d’en


arriver pratiquement à des conséquences dangereuses pour la liberté individuelle, ils parlent
tous du dangers qui accompagnent la punition de la pensée103.

Pour d’autres encore, le fait d’envisager la théorie du délit impossible sous le


point de vue subjectif impliquerait donc de se rattacher à un système subjectif général qui,
mettrait entre les mains de l’autorité judiciaire un pouvoir arbitraire et sans bornes.

Pour notre part, nous appuyant à l’école positiviste Italienne, nous estimons
qu’il faut donc permettre au juge de punir tout fait quelconque qui denotera de la part de
l’agent, la résolution certaine de violer la loi, tout en mesurant selon les circonstances, la plus
au moins grande témébilité de l’agent104 ; le juge doit toujours être enfermé dans la double
limite résultant de la classification des actes à incriminer et du maximum de peine affectée à
chaque infraction. cependant, il est de cas où le châtiment répugne, c’est le cas du delit putatif
et du delit absurde; ainsi la conscience publique ne concevra pas que la justice frappe un
individu qui,à l'aide de prières ou d'actes de magie,aura cru provoquer la mort d'une personne.
Qui est-ce qui oserait punir celui qui croirait que l'eau sucrée est un poison, « celui qui aurait

102 J. Walther, Droit pénal générale, Cours, L2, droit, université de Lyon, 2016-2017, page 12
103
104 Bonnifacy . Tentative des infractions impossibles :Journal des Parquets,1902, page 113
frappé une monnaie de bois » ?105 .

La théorie subjective ne doit pas aboutir à ces conséquences absurdes, elle ne


doit pas se contenter d'une manifestation certaine de volonté pour mettre en jeu la répression,
encore faut-il que cette volonté soit capable d'une attaque contre l'ordre social, qu'elle suscite
la réprobation de la conscience populaire et une crainte pour l'avenir; l’individu qui
s'adonnera à des pratiques de sorcellerie, qui frappera des monnaies de bois, qui usera de l'eau
sucrée comme un poison, éveillera un sentiment de pitié et non un sentiment de crainte. Seule
une volonté consciente de la valeur de ses actes et judicieuse dans le choix de ses moyens
d'action vers le crime provoquera l'alarme sociale et justifiera la répression .

Cette théorie générale nous permettra d’élaborer une notion précise de la


tentative, ce ne sera plus la poursuite d’une volonté criminelle quelconque, mais la volonté en
marche vers un but déterminé d’une façon concrète; et l’irrévocabilité de la volonté sera
l’objet de la répression dès qu’elle sera manifestée par l’acte extérieur et probant du
commencement d’exécution, l’exécution étant:“l’acte final et décisif que l’agent se
proposait, quant à lui d’accomplir, acte qui consomme la part d’action criminelle qu’il s’était
réservée106.”

Il importer à donc peu que l’exécution soit en fait radicalement impossible,


l’impossibilité est un élément indifférent relativement à la volonté que nous envisageons seule
dans son évolution vers un crime déterminé.

L’impossibilité, insistons sur cette idée, ne change en rien la caractère de la tentative en tant
que phénomène social. À ce titre, la tentative recèle une part d’objectivité, c’est précisément
ce trouble qu’elle répand dans la société, la réprobation qu’elle soulève dans la conscience
populaire, et la crainte qu’elle suscite pour la sécurité à venir107.

Toutefois, comme l’affirme un auteur : << Au droit le plus sacré ou le plus


respectable au point de vue des nécessités de l’organisation sociale correspond le crime jugé

105 V.Carrara, Progr.§375,page 199.De Krzymuski, page326,329, Cf.Roux,p.341,cité par G.Négrié, délit
impossible, Thèse, page 97

106 Galet, La notion de la tentative punissable , Thèse, Caen, Page 120


107 V. Kohler, Der Strafbore Versuch, ins besondere der Sagenannte untougliche Versuch § 3 et 5 ( dans
Studiem aus demi Strafrecht, t. 1 ier, cité par Saleiles, page 79 et 87 cité par Bonnifacy . Tentative des infractions
impossibles :Jour- nal des Parquets,1902,p.113.
le plus injuste et le plus dangereux >> ainsi le législateur frappe d’une peine plus grave le
meurtre que les coups et blessures, parce que, à priori, au point de vue abstrait, le meurtre sera
toujours considéré comme une atteinte plus grave contre la justice et l’orde social que les
simples attaques à la personne sans intention de donner la mort.

C’est dans la même optique d’idées que la peine de la tentative de meurtre


devrait être différente que celle de la tentative de meurtre d’un cadavre.

En effet , nous estimons que dans le premier cas le résultat aurait pû être
atteint alors que tel n’est le cas dans celui de l’infraction impossible d'homicide volontaire sur
un cadavre où au-delà de son intention et des ses actes, l’agent ne pourrait au grand jamais
atteindre le résultat recherché à l’instar du meurtre ; à cet effet, comme vu précédemment sous
d’autres cieux, à l’instar du législateur Suisse ou Espagnol, qui donnent une compétence au
juge d’atténuer la peine pour celui qui aura tenté une infraction impossible, c’est dans cette
même ordre d’idée nous estimons que le code pénal congolais devra alors comprendre un
article 4 bis en ces termes : ≪Dans le cas d’une tentative absolument impossible le juge
pourrait librement atténuer la peine eu égard aux actes posés par celui qui aurait tenté une
infraction quelle que fût sa nature insurmontable de par les lois mêmes de la nature.≫
CONCLUSION

La présente étude procede d’une préoccupation et d’une ambition.

La préoccupation a été de faire une confrontation sur la répression de la tentative de meurtre


d’un cadavre avec d’autres législateurs , notamment :

D’abord, le droit pénal Français où nous avons observé en premier lieu que la
jurisprudence française s’est métamorphosée progressivement dans les temps, en trois stades,
dont le dernier, celui de l’arrêt de principes en 1928 qui a opté pour une répression généralisée
des infractions impossibles prenant pour appuie les termes de l’article 2 du code pénal
français de 1810.

Cependant, il sied toutefois de préciser qu’il y a eu une certaine hésitation


quant à la tentative d’homicide sur un cadavre, mais par les arrêts cités ci-haut dont le tout
dernier, arrêt Perdereau, énonca le principe selon lequel que lors de l' infraction impossible de
meurtre sur un cadavre, il y a bien commencement d'exécution cependant, l'infraction n'est
pas consommée; car, toujours dans l'acte commis sur un cadavre il n'y a pas meurtre; or ce qui
empêche le meurtre, ce n'est pas un désistement volontaire de l’auteur mais une circonstance
indépendante de sa volonté; tous les éléments sont donc réunis pour procéder à la répression
de la tentative; et en acheminant par la doctrine où jusqu’à nos jours, existe une controverse
interminable entre différentes doctrines précitées ci-haut, menant ainsi à une imprécision de
cette sur la matière.

De tous ces cheminements d’éléments, nous nous sommes alors rendus à l’évidence que le
meurtre sur un cadavre est une réalité prétorienne en droit français.

Ensuite, il y a le droit pénal suisse, qui par opposition au droit pénal congolais,
puni les infractions impossibles en général et celle du meurtre d’un cadavre en particulier; et
par comparaison au droit pénal Français où la répression n’est que l’œuvre de la
jurisprudence, le droit pénal suisse a incriminé cet acte dans son code pénal en son article 23
108
.

Enfin, viennent d’autres législateurs tablant sur les infractions impossibles, qui
peuvent être divisés en deux groupes, entre autres :

En premier lieu, il y’a certaines législations qui ne tablent pas expressément sur l’infraction

108 Code pénal suisse version 2000


impossible, c’est plutôt la jurisprudence qui a dû intervenir 109, il en est le cas de la France, de
la Belgique, et de l’Allemagne.

Et en second lieu, il existe des législations abordant sur la matière de l’infraction impossible,
qui sont subdivisées en trois groupes, notamment :

Celles qui réfutent la répression de l’infraction impossible 110 dont le code pénal Autrichien, le
code pénal Italien ainsi que celui du Portugal; celles garantissent une répression ordinaire, le
cas de l’Angleterre et du Canada; et celles qui prévoient la diminution de la peine
généralement encourue, comme la Suisse et l’Espagne.

Subsinquement à la préoccupation qui a été de confronter différents législateurs


sur la notion de l’infraction impossible et par par ricochet celle de la tentative de meurtre d’un
cadavre, l’ambition a été de proposer au droit pénal Congolais la répression des infractions
impossibles et par voie de conséquence celle de la tentative d’homicide sur un cadavre où il a
été premièrement question de justifier le pourquoi de cette répression en d’autres termes, les
objectifs qui y sont attachés cependant puisque le droit et la société constituent le pile et face
d’une même pièce de monnaie, la vie humaine, ces objectifs ont été situés d’abord au niveau
juridique, où la répression doit se justifier non pas sur l’objectivité puisque toute tentative
suppose l’inexistence de résultats matériels, mais plutôt sur la subjectivité, sur le degré de
nocivité du délinquant, sa perversité criminelle qui a été manifestée par des actes extérieurs
constituants commencement d’exécution, et qui n’ont été manqués leur effet que par une
circonstance indépendante de la volonté de l’agent, la mort préalable de sa victime; en ce
s’agit du point de la société, conséquemment à celle du droit qui se base sur la dangerosité de
l’agent, celle de la société a été justifiée par le danger social que constitue ou que pourrait
constituer à l’avenir puisque l’auteur d’une tentative de meurtre d’un cadavre dans
l’hypothèse de sa non répression, pourrait être tenter de refaire le même acte mais cette fois ci
sa victime pourrait belle et bien être vivante commettant ainsi l’irréparable, l’irréversible ; son
état dangereux insuffle donc un sentiment de peur, et brisant l’équilibre l’orde social,
l’objectif pour la société serait alors de rétablir l’équilibre brisé en banissant des actes relevant
d’un caractère dangereux.

Secondement, dans l’optique de l’ambition, il a été question de connaître le

109 Voir Supra page 17


110 Voir Supra page 18
comment de la répression, c’est-à-dire, les procédures pour ce faire, à l’instar, en premier lieu,
de l’interprétation de l’article 4 du code pénal Congolais, où l’on retrouve trois arguments en
faveur avec la répression de l’infraction impossible: D’abord la loi rejoint la tendance
subjective en punissant de la même peine l’infraction tentée que celle consommée; ensuite,
par les termes , le “commencement d’exécution”, la loi assimile la tentative manquée à celle
interrompue et par conséquent ne tient pas compte de l’accomplissement d’un résultat
matériel, résultat voulu par l’agent; et enfin, conséquence du précédent argument, faisant
appel à la signification sémantique du mot “exécution” qui est vu comme la mise en place des
moyens sans transiger sur des conséquences ; la loi voulait donc faire savoir par ce terme que
le résultat criminel n’avait aucune incidence et que l’exécution partielle impliquait notamment
l’emploi de moyens efficaces; Et en second lieu; il a été question de limiter la portée de cette
cette répression , qui d’une part ne doit se baser que sur une manifestation certaine de la
volonté excluant ainsi l’infraction absurde, et celle dite putative; et qui d’une autre part, opte
pour une répression non équivoque à l’alinéa 2 de l’article 4 du code pénal Congolais 111, ainsi,
nous avons estimé que, tel le législateur Suisse et Espagnol, il serait loisible pour le code
pénal Congolais de donner compétence au juge d’atténuer librement la peine à l’égard de
l’auteur d’une infraction impossible particulièrement celle du meurtre d’un cadavre car
comme l’affirme un auteur : ≪ L’auteur d’une infraction impossible , le délinquant
criminologique, ne doit pas être exclu pour des motifs de pure technique juridique, du champ
d’application de la défense sociale perfectionnelle moderne.≫

111 Article 4 du code pénal congolais


BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES OFFICIELS
A. TEXTES ETRANGERS

1. Code pénal français de 1810, décrété le 17 février 1810;

2. Code pénal suisse version 2000;

3. Criminal Attempts Act 1981;

B. TEXTES NATIONAUX

1. Constitution de la République démocratique du Congo du 18 février 2006 telle que


modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011, in journal officiel de la RDC ;

2. Décret du 30 janvier 1940 tel que modifié à ce jour, relatif au Code pénal Congolais ;

II. JURISPRUDENCES
1. Arrêt de la cour d’appel de Kinshasa, du 8 Janvier 1970 ;

2. 1ière instance de Stanley Ville(appel), du 16 avril 1957 ;

3. 1ière instance de Stanley Ville (appel), du 23 septembre 1952 ;

4. Boma, 25 septembre 1908, Jur. Congo. II,267 ;

5. District Maniema, 25 septembre 1941,R.J.C.B., 1942, 193 ;

6. Crim.,6 janvier 1859,S.,1859.I.362, Pratiques abortives faites sur femme non


enceinte ; Montpellier 26 février 1852,S.,1852.,18 ;

7. Crim.,4 novembre 1876, note Lefort, Tentative de vol dans un tronc d’église
momentanément vide ;

8. Crim.,12 avril 1877,S.,1877.I.329 ; 4 janvier 1895,D.,1896.I..21, note Garroud ;

9. Crim.,9 novembre 1928, Fleury,D.,1929.I.97, note Henry, Tentative d’avortement


commise par des procédés impropres ;

10. Crim., 14 juin 1961, B.C., n°299 ; 23 juillet 1969, Joao, D.,1970.361,note Roujou de
Boubée, J.C.P., 1970.II.16507 bis, note Littman ; Jean Pradel et André Varinard ;

11. Crim., 5 octobre 1972, G.P.,1973.I.25, R.S.C.,1973.880, Observations Larguier ;


12. Crim.,7 janvier 1980, B.C., n°8,D.,1980, I.R.,521,note Puech ;

13. Crim., 16 janvier 1986, avec note contraire de .Mayer, et Gaeounaud, et note
conforme de Jean Pradel, cité dans la chronique semestrielle, décembre 1986-92 ;

14. Crim.,15 mars 1994, Droit pénal, 1994 ;

15. Crim.L.R.53, Chambre des Lords1987 1986;

16. Crim.,10 janvier 1996, B.C.,n°14,Droit pénal, 1996,comm.97 ;

17. Paris, 9 avril 1946, R.S.C.,1948.147, Observations Gulphe;

18. R c. Shivpuri 19862 All ER 334.

III. OUVRAGES

1. Ancel M, La défense sociale, 3ième édition, 1981 ;


2. Bernard B. ,Droit pénal général, Précis Dalloz, 21e édition, 2009;
3. Bonnifacy . Tentative des infractions impossibles :Journal des Parquets,1902;
4. Bouzat et Pradel J. , Traité de droit pénal et de criminologie, tome I, paris, édition
Dalloz, 1963 et 1970 ;
5. Daskalkis E., Réflexions sur la responsabilité pénale, P.u.f.,paris, 1975 ;
6. Diarkens R., Les droits sur le corps et le cadavre de l’homme, édition Masson et
Cie ,1996 ;
7. Donne de Vabres, Traité élémentaire de droit pénal et de législation pénal comparé,
3ème édition, Sirey, Paris, 1987;
8. Gallet, H., La Notion de la Tentative Punissable (Essai Critique). Paris, Arthur
Rousseau Editeurs, 1899;
9. Garapon A. et Salas D., La justice et le mal, édition Odile Jacob, paris, 1997 ;
10. Garofalo, Criminologie: Étude sur la nature du crime et la théorie de la pénalité;
11. GARRAUD R., Traité théorique et pratique du droit pénal ,3iéme édition, Paris, 1913 à
1935,
12. Haus, Principes généraux du droit pénal belge, 3ème édition, tome II, bruxelles,
Gand, 1979 ;
13. Katula Lumbala, Arrêts de principe et autres principales décisions de la cour
suprême de justice, Edition/ batena ntambwa, Kinshasa, 2009 ;
14. Leclercq, P. ,La tentative du crimes impossible est-elle punissable ? RDPC 1907;
15. Merle et Vitu, Traité de droit criminel, Cujas, Paris, 1967-1997 ;
16. Nyabirungu mwene Songa, Traité de droit pénal générale congolais, deuxième,
éditions universités africaines, Kinshasa, 2007 ;
17. Ortolan, Éléments de droit pénal : pénalité, juridiction, procédure, H. Plon Paris
2012;
18. Pires A., Histoire de savoirs sur le crime et la peine, tom I, Montréal, Ottawa,
Bruxelles, 1ière édition, les presses de l’université de Montréal, les presses de
l’universités de l’Ottawa, debock université, 1995 ;
19. Pradel J., Droit pénal général, édition Dalloz,Paris 2012 ;
20. Pradel J. ,Droit pénal comparé. 4e édition, Paris, Dalloz, 2016;
21. Pradel J. et Varinard A. , Les grands arrêts du Droit pénal général, 6ième édition,
Dalloz, 2007
22. Prothais A. ,Tentative et attentat, librairie générale de droit et de jurisprudece Paris,
1985 ;
23. Prins, A. ,Science pénale et droit positif. Bruxelles, Bruylant
24. Roux A. et Garroud , Traité de droit pénal, librairie de la société du recueil général
des lois et des arrêts et du journal du palais Paris, 1898
25. Saleils R. ,Essai sur la tentative et plus particulièrement sur la tentative
irréalisable : étude de droit pénal comparé, revue penitentiaire., Paris,1839 ;
26. Sita Muila A. , Manuel de droit pénal général congolais, l'Harmattan, 2020 ;
27. Varinard A. ,La théorie de l’impossible: vers la disparition d’un mythe doctrinal,
Paris,1990

IV. NOTES DE COURS


1. Manasi R., Droit pénal spécial, cours, troisième graduat, droit, Université de
Kinshasa, 2020-2021, inédit ;
2. Sita Muila A.,Droit pénal générale, cours, deuxième graduat, droit, inédit ;
3. Telemono M.,Initiation à la recherche scientifique, cours, Université de Kinshasa,
droit, deuxième graduat, 2018-2019, inédit ;
4. Vidal et Magnol, Droit criminelle et science pénitentiaire, cours, 9ème édition,
volume 2, Roussa, Paris, 1949 ;
5. Vidal, Droit criminelle, cours, 2e édition, Roussa, Paris,1947
6. Walther J., Droit pénal générale, cours, L2, droit, université de Lyon, 2016-2017.
V. WEBOGRAPHIE
1. http://wiktionary.org

VI. AUTRES DOCUMENTS


1. Chauveau et Faustin-Helie, Théorie du code pénal, 5ième édition,1872, I.253, note Villey
sous Crim.,12 Avril 1877, I.329.
2. Négrié G.,Délit impossible, thèse, TOULOUSE, imprimerie CH.MARQUES,1907.
TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE..........................................................................................................................................i

DÉDICACES........................................................................................................................................ii

REMERCIEMENTS..........................................................................................................................iii

INTRODUCTION..............................................................................................................................1

II. HYPOTHESE DE LA RECHERCHE ................................................................................3

III. INTÉRÊTS DU SUJET ......................................................................................................4

IV. MÉTHODOLOGIE ET TECHNIQUE (S)...........................................................................4


A. Méthodes.................................................................................................................................4
B. Technique...................................................................................................................................5
V. DELIMITATION DU TRAVAIL..........................................................................................5

VI. PLAN SOMMAIRE.................................................................................................................6


CHAPITRE I : ÉTUDE COMPARATIVE EN DROITS PÉNAUX FRANÇAIS ET
SUISSE..................................................................................................................................................7

Section I : Position du droit pénal Français ..............................................................................7

Paragraphe I : Position jurisprudentielle .......................................................................................7


Paragraphe II : Les positions doctrinales .....................................................................................10
1. La thèse de l’impunité absolue .............................................................................................11
1. La thèse de la répression systématique ..........................................................................12

3. Les thèses transactionnelles ..............................................................................................12

Section II: Position du droit pénal Suisse....................................................................................13

Section III: Positions d’autres législateurs .............................................................................14

CHAPITRE II : L’OPPORTUNITÉ DE RÉPRESSION DE LA TENTATIVE DE


MEURTRE D’UN CADAVRE ..................................................................................................22

Section I: Objectifs de la répression ..........................................................................................22

Paragraphe I : Objectifs de la répression du point de vue juridique...................................22


Paragraphe II : Objectifs de la répression du point de vue de la société ............................25

Paragraphe I : Interprétation de l’article 4 du code pénal Congolais .................................29

Paragraphe II : L’Adaptation de la répression de la tentative de meurtre d’un cadavre


.................................................................................................................................................................30

CONCLUSION..................................................................................................................................32

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