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FACULTE DE DROIT
Gradué en Droit
FACULTE DE DROIT
Gradué en Droit
Nous pensons particulièrement à Liliane Ewoko, qui sans elle nos études
seraient un rêve irréalisable ;
À tous nos camarades qui nous ont assistés dans de durs moments de solitude,
d’amertume, qu’ils trouvent ici l’expression de notre gratitude.
INTRODUCTION
Dans le cadre de notre travail de fin d’étude, nous nous focalisons sur la
répression de la tentative du meurtre d’un cadavre en droit comparé Français, et Suisse; mais
aussi et surtout sur l’opportunité de la répression de celle-ci en droit pénal Congolais.
Une étude qui exige pour mieux l’aborder, de situer la position du problème
et sa question de départ (I), d’indiquer son hypothèse (II), de formuler son intérêt (III),
d'énoncer les différentes méthodes et techniques (IV), d’énoncer son champ d’étude (V),
et d’élaborer un plan sommaire (VI).
L’infraction impossible est une notion incluse dans la tentative punissable qui,
n’est pas définie par la loi, et c’est la jurisprudence qui a ouvrée en ce sens qu’en se basant sur
l’article 4 du code pénal congolais6, il existerait ainsi deux types de tentative punissable :
D’une part celle qui a été suspendue par des circonstances indépendantes de la
volonté de l’auteur ; en fait, il faut qu’il y ait le désistement involontaire pour en parler; et
d’autre part, celle dite infructueuse où l’auteur va jusqu’au bout avec son action mais
n’obtient gain de cause.
La dernière celle de l’arrêt de principe de 1928 qui s’est engagé dans la voie de
la répression généralisée, mais également grâce à une succession d’arrêts sur la tentative de
meurtre sur un cadavre dont le dernier, intitulé « Arrêt Perdereau »12 énonce le principe que
lors d’une infraction impossible, il y a bien commencement d’exécution cependant,
l’infraction n’est pas consommée; Car, toujours dans l’acte commis sur un cadavre il n’y a
pas meurtre. Or ce qui empêche le meurtre, ce n'est pas un désistement volontaire de
l’auteur mais une circonstance indépendante de sa volonté; de ce fait, nous estimons que
tous les éléments sont donc réunis pour procéder à la répression de la tentative.
Puisqu’il en est ainsi il serait préférable, pour répondre d'une manière plus
accomplie aux astreintes scientifiques, de nous poser la question de savoir s’il est opportun
pour le droit pénal congolais de réprimer un tel acte eu égard à son caractère socialement
dangereux.
Puisqu’il en est ainsi, nous pensons que le droit pénal congolais peut
intervenir pour deux raisons prépondérantes:
Pour ce faire nous estimons que le droit pénal congolais peut prendre comme modèle le
droit comparé notamment le droit pénal français dans sa solution prétorienne, mais aussi
et surtout le droit pénal suisse dans sa solution légale.
Autant qu’il est de coutume que toute recherche scientifique doit comporter un
double intérêt, c’est ainsi que celui-ci comporte :d’une part un intérêt théorique ; et d’autre
part un intérêt pratique
l Intérêt théorique : Est celui ayant un lieu par rapport à la science 15 ; il permet non
14 M. Telemono, Initiation à la recherche scientifique, cours, université de Kinshasa, Droit, deuxième graduat,
2018-2019, page 11, Inédit
15 M. Telemono, op.cit., page 12
seulement à nous, chercheur, mais également à ceux qui nous lirons, de s’instruire sur
la matière faisant l’objet d’étude
l Intérêt pratique : Il établit un rapport avec la société 16; il nous permet de proposer
une étude rigoureuse autour d’un plan désormais classique impliquant ainsi la défense
de la société.
MÉTHODOLOGIE ET TECHNIQUE (S)
A. Méthodes
Elle consiste à l’interprétation des textes des lois auxquelles nous ferons
recours pour mieux procéder à l’élaboration de notre travail; in casus specie, le code pénal
congolais en son article 4, l’article 2 du code pénal français de 1810 et le code pénal suisse
version 2000.
Ø Méthode comparative
Pour ce qui est de notre cas, nous nous sommes focalisés sur la méthode
comparative dans son approche horizontale où nous faisons certainement une étude
comparative entre les droits pénaux Congolais, Français, Suisse ainsi que tant d’autres
sur la tentative de meurtre sur un cadavre humain, pourquoi pas une confrontation, car
comme l'a dit un auteur « C'est de la confrontation des idées que jaillisse
impétueusement la lumière ».
B. Technique
- Technique documentaire
Elle consiste à palper les documents pour les consulter. Elle met en relation
le chercheur avec les documents, supposés avoir en son sein des renseignements
nécessaires et recherchés 20; pour dire peu, elle nous aide à nous ancrer dans l’esprit de
notre recherche.
V. DELIMITATION DU TRAVAIL
On ne délimite pas le sujet, mais l’étude car le sujet est déjà délimité de par
son intitulé21; il s’agit en effet de délimiter le champ d’étude ou de recherche. Pour ce
faire, trois critères sont mis en exergue :
· Délimitation temporelle: Cette recherche est comprise entre le début du 19 ième siècle
puisque c’est en ce temps-là qu’a été mise en avant la notion de l’infraction impossible
par le théoricien Allemand, Feuerbach 22 ; jusqu’au siècle présent;
19 M. Telomono, oc.cit.
20 M. Telemono op.cit. page 12
21 M. Telomono, oc.cit.
22 R. Merle et A. Vitu, Traité Droit Criminel, Éditions Cujas, Paris, 1967
· Délimitation spatiale: Ce travail étant une comparaison, une confrontation des
systèmes juridiques de plusieurs pays ; elle couvre principalement l’étendu de la
République Française, congolaise, celle de République Suissesse, etc.
· Délimitation matérielle: Il est effectivement question, dans cette étude, de donner, au
travers le droit comparé, la position des plusieurs autres législateurs notamment le
droit pénal français et suisse par rapport à l’infraction impossible de tentative de
meurtre sur un cadavre, et par ce point-ci de proposer une opportunité de répression
pour le droit pénal congolais.
VI. PLAN SOMMAIRE
Hormis son introduction et sa conclusion, le présent travail comporte, deux
chapitres, dont le premier porte sur l’étude comparative des droits pénaux français et suisse
sur la répression de la tentative de meurtre d’un cadavre (Chapitre I); et le second sur
l’opportunité de répression de la tentative de meurtre d’un cadavre pour le droit pénal
congolais (Chapitre II)
Chapitre I : Étude comparative en Droits pénaux Français et
Suisse
C’est le cas par exemple comme dans l’espèce sous examen , d’un individu qui,
voulant tuer une personne alors que cette dernière était déjà morte à son insu, l’auteur croit
commettre un crime mais ne peut en réalité en commettre aucun.
Pour y répondre, il nous faut passer par deux étapes nécessaires, étapes qui
constituent les sources formelles du droit positif Français et dans lesquelles la matière sous
examen est plus abordée et abondante, notamment, la jurisprudence comme l’une des sources
ordinaires ( Paragraphe I ), et la doctrine, source secondaire ( Paragraphe II )
Une certitude doit tout d’abord être rappelée, l’infraction impossible étant
poursuivie sous la qualification d’infraction tentée, elle n’est répréhensible que lorsque la
1. Quelques arrêts très anciens assuraient l’impunité du délit impossible non seulement,
en raison d’une adoption assez généralisée d’une conception objective de la tentative,
mais encore en s’appuyant sur un argument textuel fondé sur l’article 2 du code pénal
27
de 1810 et selon lequel on ne peut pas commencer à exécuter une infraction dont
l’exécution est impossible28, et ce, au motif que≪ Là où se rencontre une
impossibilité matérielle à la préparation du crime même, il se rencontre une
impossibilité de même nature pour l’existence en fait et la qualification en droit de la
tentative.≫29
34
Il y a tentative de vol lorsque l’agent visite une voiture et n’en retire rien Ou
35
s’il pénètre par effraction dans une maison et en ressort les mains vides . Il y a tentative
d’escroquerie dans le fait de déclarer à une compagnie d’assurance un sinistre fictif aux fins
de percevoir une indemnité alors que les clauses du contrat d’assurance faisaient obstacle à
toute indemnisation36. Il y a tentative de viol si l’agent , après d’inspensables préliminaires,
renonce à son action en raison d’une déficience physique momentanée 37 .
Dans les décisions des stades rapportées ci-dessus, rendues par la chambre
34 Crim., 14 juin 1961, B.C., n°299 ; 23 juillet 1969, Joao, D.,1970.361,note G.Roujou de Boubée, J.C.P.,
1970.II.16507 bis, note M.J.Littman ; J. Pradel et A. Varinard, n°32
35 Crim.,15 mars 1994, Droit pénal, 1994, comm.153
36 Crim.,7 janvier 1980, B.C., n°8,D.,1980, I.R.,521,note M.Puech
37 Crim.,10 janvier 1996, B.C.,n°14, droit pénal, 1996,comm.97
38 Garroud et Roux, oc.cit.
39 Paris, 9 avril 1946, R.S.C.,1948.147, Observations Gulphe
40 Crim., 5 octobre 1972, G.P.,1973.I.25, R.S.C.,1973.880, observations J.Larguier
41 Crim.,16 janvier 1986, D.,1986.265, note D.Mayer et C.Gazzounaud, note Jean Pradel J.C.P., 1987.II.20774;
note G.Roujou de Boubée, R.S.C.,1986.839, observations A Vitu, et 839, observations G.Levasseur
criminelle de la cour de cassation, quoique à des années d’intervalle, montrent d’une part que
la jurisprudence Française a connu, tant soit peu, une évolution en matière de la répression des
infractions impossibles; et d’autre part, donnent une solution identique qui permet, nous
semble-t-il, de mettre un terme à l’une des controverses les plus vives que l’on ait rencontré
dans le domaine du droit pénal, celle concernant la répression de l’infraction impossible et par
ricochet celle de la tentative de meurtrier d’une une cadavre.
De ce fait, il lui a asséné des coups de bouteille sur le crâne, puis l’aétranglé
avec un lien torsadé sans savoir que la victime était déjà décédée. En effet, l’autopsie de la
victime a fait apparaître que les violences infligées par M. Charaux avaient suffi à causer sa
mort.
Ainsi, les deux protagonistes ont été assignés en justice du chef d’inculpation
de meurtre pour M. Charaux, et de tentative d’homicide volontaire pour M. Perdereau. la
chambre criminelle de la cour de cassation énonça le principe suivant: “ Il n’importe, pour
que soit caractérisée la tentative d’homicide, que la victime fût déjà décédée. Cette
circonstance étant indépendante de la volonté de l’auteur; les dites violences caractérisent un
commencement d’exécution au sens de l’article 2 du code pénal”
La position jurisprudentielle du Droit pénal Français ayant été passée au crible, venons-en
maintenant à sa considération doctrinale.
Une partie de la doctrine Française a fortifié cette thèse par deux arguments47:
i. Le premier argument est exégétique tiré des termes employés par le code pénal 48; en
effet, l’article 2 du code pénal de 181049 constataient ces auteurs50, exigé soit un
42 R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel ; Cujas, Paris, 1967-1997, page 364
43 R.Merle et A.Vitu, Idem
44 Garraud, Traité de droit pénal, page 56
45 Garraud, Idem
46 R.Merle et A.Vitu,Ibidem
47 J.Pradel,Op.cit. Page 335
48 LEFORT, Revue générale de droit, 1878, page 81, CHAMPCOMMUNAL, R.C.L.J.1895, page94; Rossi,
Cours de droit pénal, II, chapitre 30; CHAVEAU et Helie, Théorie de code pénal, I,Page 400, VILLEY,France
judiciaire, 1877-1878, page 185 et note au S.; 1877
49 Article 2 et 301 du code de 1810, voir aussi l’article 121-5 du nouveau code pénal
50 Auteurs à l’instar de: Rossi, Cours de droit pénal, II, chapitre 30; ainsi que CHAVEAU et Helie, Théorie de
code pénal, VILLEY,France judiciaire, page 185
commencement d’exécution, soit une exécution ; or en cas d’infraction impossible, ni
l’exécution, ni le commencement d’exécution ne sont concevables, car estiment-ils, on ne
peut commencent à exécuter une action impossible, donc il n’y a pas d’infraction punissable 51.
ii. Comme second argument, on ajoute, dans une conception objective de la tentative
que le délit impossible n’entraîne aucun trouble social54, mais il est certain que cette absence
de trouble social soit loin d’être définitive, comme ne manquent pas de le faire remarquer les
auteurs favorables à une répression systématique55.
Mais cette conception répressive, séduisante pour l’esprit, est-elle pour autant
satisfaisante?59
Cependant, il n’en est pas de même pour l’impossibilité relative, celle dans
laquelle les moyens auraient pû produire le résultat voulu s’ils avaient été mieux utilisés
57 M. Ancel, La défense sociale nouvelle, page 127
58 R.Merle et A.Vitu, Loc.cit., page 365
59 J.Pradel, Loc.cit. page 334
60 R.Merle et A. Vitu, Op.cit., page 365
61 E. Garçon, art.3 Code pénal annoté, nouvelle édition mise à jour par Rousselet; M.Patin; et M.Ancel, trois
tomes; sirey; Paris, 1952 à 1959
Cette dernière distinction ne paraît avoir connu, au moment où elle a été formulée, qu’un
succès d’estime, on pouvait même supposer il y a des années de ce là, quelle constituait le
chant de cygne de la discussion sur l’infraction impossible67.
Le droit pénal Suisse est-il le seul à traiter de l’infraction impossible dans sa législation?
Qu’en est-il des autres législations ?
Le point de savoir si l’auteur d’une infraction impossible doit être réprimé, soit
au titre de la tentative, soit au titre d’une infraction sui generis a été très longtemps discuté
dans la doctrine des divers pays73.
La tendance objective exclut l’idée de réflexion alors que celle dite subjective
incite à la répression.
l Tel est le cas de la France où la jurisprudence, telle que citée ci-haut, après hésitations
au siècle dernier, à fermement adopté la thèse autoritaire de la répression en
assimilant l’infraction impossible à l’infraction tentée, le cas de l’affaire Perdereau 75.
74 J,Pradel, Idem
75 Crim. 16 janvier 1986, D, 1986,265, note D.Mayer et C. Gazouaud,note J.Pradel, Add. A.Varinard,La
théorie de l’infraction impossible : vers la disparition d’un mythe doctrinal, Mélanges Cha Anne, édition Litec,
1990, Page 165et S.
76 Voire l’étude classique de P.Leclercq, La tentative du crimes impossible est-elle punissable ? RDPC 1907,
page 145 et S.
77 Voire, Anvers, 18 décembre 2003, NJW 2004, 698; corr. Bruxelles, 30 juin 1983, RW 1983-84, 2177, note
A. De Naw, répression d’une tentative de trafic de stupéfiants dans des cas où le prévenu croyait qu’il s’agissait
‘héroïne alors qu’il s’agissait en réalité de pourdre.
l Tel est encore le cas de l’Allemagne, où le code pénal ancien n’incriminait pas
expressément la tentative impossible, mais où la jurisprudence et la doctrine ont
toujours prôné la répression, cette idée idée avancée avec le nouveau code pénal
Allemand de 1975 dont le paragraphe 23-3 III prévoit avec modération, ou une
absence de peine lorsque l’agent d’une façon grossièrement déraisonnable, n’a pas
considéré que la tentative ne pouvait radicalement pas aboutir à l’acte final; en fait le
paragraphe 23-3 utilise une formule qui peut englober l’infraction impossible78
ii. En second lieu, d’autres législations une répression ordinaire, c’est le cas de
l’Angleterre80 et du Canada81 ;
iii. Il existe enfin des codes qui prévoient une réduction de la peine normalement
encourue, ainsi en est-il en Suisse comme examiné précédemment, où le juge pourra
selon l’article 23 “atténuer librement la peine” outre le législateur Suisse il y a, celui
de l’Espagne où selon l’article 52 de son code pénal, la peine est réduite comme en
cas de tentative, c’est-à-dire d’un ou de deux degrés selon l’appréciation du juge.
81 L’article 24 CC parle d’une “tentative de commettre l’infraction, qu’il fût possible ou non dans les
circonstances, de la commettre”
même de sa répression, mais c’est plutôt la jurisprudence qui a œuvré en la matière, prenant
pour arguments les dispositions de l’article 2 du code pénal de 1810 aujourd’hui l’article 121-
5 en son sens subjectif, en ce que qu’il n’importe, pour que soit caractérisée la tentative
punissable à l’occurrence d’homicide, que la victime fût déjà décédée. Cette circonstance
étant indépendante de la volonté de l’auteur; les dites violences caractérisent un
commencement d’exécution; ensuite, vient le droit pénal Suisse qui, par opposition au droit
pénal Français, traite de l’infraction impossible par l’entremise de son code pénal, prévoyant
l’atténuation de peines en cas d’infraction tentée et manquée, ou à celui qui de son propre gré
aura empêché ou contribué à empêcher que le résultat ne se réalise quoique ayant effectué
tous les actes d’exécution, ou encore à l’égard de l’auteur d’une infraction absolument
impossible; et enfin, viennent les positions d’autres législations, où même dans la tendance
libérale, subjective règne un certain désordre, en ce qu’il y a de prime abord, certaines
législations qui ne tablent pas expressément sur l’infraction impossible à telle enseigne que
c’est la jurisprudence qui a dû intervenir, il en est le cas de la France, de la Belgique, et de
l’Allemagne, et en dernier lieu, il existe des législations qui abordent sur la question de
l’infraction impossible, cependant, ces législations se subdivisent en trois groupes, notamment
: ceux qui réfutent la répression de l’infraction impossible dont le code pénal Autrichien, le
code pénal Ialien ainsi celui de la Portugal; ceux garantissent une répression ordinaire, le cas
de l’Angleterre et du Canada; et ceux qui prévoient la diminution de la peine habituellement
encourue, à l’instar de la Suisse et de l’Espagne.
La question majeur que nous nous posons ici, est celle de savoir, pourquoi le
droit pénal Congolais devrait-il réprimer l’infraction impossible, in casus specie la tentative
de meurtre d’un cadavre?
Le nommé Katalale gisait à terre, victime d’un coup de fusil dont la charge
faisant balle l’avait traversé de part en part. Le prévenu Kansele vint lui porter un coup de
couteau dans la région du cou. Le tribunal déclara la prévention d’homicide non établi au
motif que le fait ≪ Le fait de frappe un cadavre ne peut pas constituer une tentative de
meurtre, parce que toute tentative suppose la possibilité d’accomplir l’infraction que l’agent
veut commettre, ce principe implique toutefois que l’impossibilité d’accomplir l’infraction
soit une impossibilité absolue, qui existe soit dans l’objet, soit dans les moyens, et qui soit
insurmontable d’après les lois même de la nature≫ 84
Dans cette espèce, il apparaît que le juge a acquitté l’agent parce que
l’infraction lui a paru absolument impossible étant donné que la tentative devrait supposer une
certaine possibilité d’accomplir l’infraction alors que tel n’est pas le cas.
Mais dans l’affaire ci-dessous puisque la tentative était relativement impossible le juge l’a
donc érigé en tentative punissable :
M versa dans un plat de riz et de manioc une petite quantité d’acide sulfurique
aux fins de faire mourir K , celui-ci ayant mis un peu de nourriture dans la bouche , la cracha
immédiatement, et ne subit aucun mal. D’après les experts consultés l’acide sulfurique était en
concentration de 33%, mais aussi impossible à manger , et cette impossibilité ne pouvait pas
causer la mort car elle a été neutralisée par le contact avec les aliments. En outre, le plat était
selon les experts pharmaciens, non seulement impropre, mais aussi impossible à manger. Et
cette impossibilité était absolue puisque le mangeur avait rejetté le plat à cause de son goût et
De ce qui précède, l’on peut donc affirmer que le droit pénal Congolais en ce
qui s’agit de la question de la répression d’une infraction impossible, ce dernier, par
l’entremise du juge pénal, établit en premier lieu le distinguo entre l’impossibilité absolue et
celle dite relative par rapport à l’acte posé par l’auteur; ensuite il vérifie si les conditions
nécessaires à la répression sont établies telle que prescrites par la loi, dans le cas d’espèce, le
code pénal, conditions telles que : le commencement d’exécution, et l’absence de désistement
volontaire; et enfin après avoir fait la distinction de l’impossibilité absolue de l’impossibilité
relative, et vérifier l’existence de ces deux conditions précitées indispensables à la répression
d’une tentative, le juge pénal Congolais pourra enfin réprimer ledit acte.
Toutefois, rappelons qu’il est incontestablement vrai que le droit pénal au-delà
d’être le protecteur des valeurs essentielles d’une société, le droit pénal protège également le
cadavre, dépouille mortelle de l’homme 87 mais il ne faut toutefois pas en déduire que le droit
pénal Congolais doit sanctionner l’auteur de la tentative d’homicide volontaire d’un cadavre
à l’article 61 88, qui est, tout mal commis sur un cadavre en dehors de rites funéraires 89, la
d’ores et déjà savoir que cette dernière est morte, mais tel n’est pas le cas dans la
tentative de meurtre d’un cadavre où l’auteur n’à pas connaissance de l’état de sa victime
mais a cependant manifesté son animus necandi, le droit pénal Congolais devrait alors,
non punir les actes, ni même le résultat mais l’intention révélée par les actes; le
fondement de la répression ne doit pas être dans le résultat, la véritable cause demeure à
La perversité criminelle sans tenir compte de la matérialité des faits, sera la mesure de la
pénalité et dès que cet instinct pervers se sera manifesté par des actes certaines comme violant
le droit d’autrui, la peine sera applicable bien que, en fait le résultat délectieux soit impossible
à atteindre93 ; le fait en lui-même ne révèle rien : “ l’agent frappait sa victime, voulait-il la
tuer ou s’en tenir aux coup et blessures ? C’est à son intention qu’il faut le demander, C’est
l’intention qui révélera le crime; ce sera donc bien l’intention dans ses modalités diverses
que l’on punira et que l’on atteindra et non le fait lui-même 94“
92 A. Prins, Science pénale et droit positif. Bruxelles, Bruylant, 1899, page 591.
93 G. Négrié, Idem
94 Saleiles, Essai sur la tentative et plus particulièrement sur la tentative irréalisable, Bulletin de la Société
générale desPrisons,1897,page74
différence à établir entre les divers cas d’impossibilité d’exécution ou d’insuffisance des
moyens. Ce qu’il faut chercher, c’est d’abord si volonté criminelle à été manifestée d’une
manière non douteuse, ensuite si cette volonté criminelle est dangereuse 95 .
La société est pour le droit un support sur lequel le droit doit s’exercer pour
faire vivifierr, pour rendre plus humaine et meilleure la société.
Non, il ne s’agit plus de l’acte puisque celui-ci n’est pas dangereux en lui-
même, et ne cause aucun trouble social, mais cela n’empêche pas que l’acte même ne révèle
le danger, subsinquement, il s’agit de l’agent, auteur de l’acte, puisque le fait, l’acte n’a de
95 Garofalo, Idem
96 hhtp:// Wictionary.org
valeur que comme manifestation de la volonté de l’agent, en lui-même, il est indifférent 97.
Pour mieux répondre à toute cette kyrielle de questions, nous procéderons dans
un premier temps, par l’interprétation de l’article mentionné ci-dessus ( Paragraphe I) ; pour
enfin adapter ladite interprétation à la répression de la tentative sous-espèce ( Paragraphe II).
97 A.Varinard, La théorie de l’impossible: vers la disparition d’un mythe doctrinal, 1990, Paris, page14
98 Article 4 alinéa 2 code pénal congolais : La tentative est punie de la même peine que l'infraction consommée.
Substantiellement, qu’en est-il de cet article, pouvons-nous trouver quelques
termes qui s’opposent à la répression de la dite tentative ?
Elle rejoint donc le point de vue subjectif, considérant l’auteur comme l’agent
principal puisqu’il suffit d’un commencement d’exécution, sans que le résultat soit atteint
pour que la peine de l’infraction consommée soit applicable à la tentative.
99 Donne de Vabres, Traité élémentaire de droit pénal et de législation pénal comparé, 3ème édition, Sirey,
Paris, 1987, page 76
Pour notre part, nous appuyant à l’école positiviste Italienne, nous estimons
qu’il faut donc permettre au juge de punir tout fait quelconque qui denotera de la part de
l’agent, la résolution certaine de violer la loi, tout en mesurant selon les circonstances, la plus
au moins grande témébilité de l’agent104 ; le juge doit toujours être enfermé dans la double
limite résultant de la classification des actes à incriminer et du maximum de peine affectée à
chaque infraction. cependant, il est de cas où le châtiment répugne, c’est le cas du delit putatif
et du delit absurde; ainsi la conscience publique ne concevra pas que la justice frappe un
individu qui,à l'aide de prières ou d'actes de magie,aura cru provoquer la mort d'une personne.
Qui est-ce qui oserait punir celui qui croirait que l'eau sucrée est un poison, « celui qui aurait
102 J. Walther, Droit pénal générale, Cours, L2, droit, université de Lyon, 2016-2017, page 12
103
104 Bonnifacy . Tentative des infractions impossibles :Journal des Parquets,1902, page 113
frappé une monnaie de bois » ?105 .
L’impossibilité, insistons sur cette idée, ne change en rien la caractère de la tentative en tant
que phénomène social. À ce titre, la tentative recèle une part d’objectivité, c’est précisément
ce trouble qu’elle répand dans la société, la réprobation qu’elle soulève dans la conscience
populaire, et la crainte qu’elle suscite pour la sécurité à venir107.
105 V.Carrara, Progr.§375,page 199.De Krzymuski, page326,329, Cf.Roux,p.341,cité par G.Négrié, délit
impossible, Thèse, page 97
En effet , nous estimons que dans le premier cas le résultat aurait pû être
atteint alors que tel n’est le cas dans celui de l’infraction impossible d'homicide volontaire sur
un cadavre où au-delà de son intention et des ses actes, l’agent ne pourrait au grand jamais
atteindre le résultat recherché à l’instar du meurtre ; à cet effet, comme vu précédemment sous
d’autres cieux, à l’instar du législateur Suisse ou Espagnol, qui donnent une compétence au
juge d’atténuer la peine pour celui qui aura tenté une infraction impossible, c’est dans cette
même ordre d’idée nous estimons que le code pénal congolais devra alors comprendre un
article 4 bis en ces termes : ≪Dans le cas d’une tentative absolument impossible le juge
pourrait librement atténuer la peine eu égard aux actes posés par celui qui aurait tenté une
infraction quelle que fût sa nature insurmontable de par les lois mêmes de la nature.≫
CONCLUSION
D’abord, le droit pénal Français où nous avons observé en premier lieu que la
jurisprudence française s’est métamorphosée progressivement dans les temps, en trois stades,
dont le dernier, celui de l’arrêt de principes en 1928 qui a opté pour une répression généralisée
des infractions impossibles prenant pour appuie les termes de l’article 2 du code pénal
français de 1810.
De tous ces cheminements d’éléments, nous nous sommes alors rendus à l’évidence que le
meurtre sur un cadavre est une réalité prétorienne en droit français.
Ensuite, il y a le droit pénal suisse, qui par opposition au droit pénal congolais,
puni les infractions impossibles en général et celle du meurtre d’un cadavre en particulier; et
par comparaison au droit pénal Français où la répression n’est que l’œuvre de la
jurisprudence, le droit pénal suisse a incriminé cet acte dans son code pénal en son article 23
108
.
Enfin, viennent d’autres législateurs tablant sur les infractions impossibles, qui
peuvent être divisés en deux groupes, entre autres :
En premier lieu, il y’a certaines législations qui ne tablent pas expressément sur l’infraction
Et en second lieu, il existe des législations abordant sur la matière de l’infraction impossible,
qui sont subdivisées en trois groupes, notamment :
Celles qui réfutent la répression de l’infraction impossible 110 dont le code pénal Autrichien, le
code pénal Italien ainsi que celui du Portugal; celles garantissent une répression ordinaire, le
cas de l’Angleterre et du Canada; et celles qui prévoient la diminution de la peine
généralement encourue, comme la Suisse et l’Espagne.
B. TEXTES NATIONAUX
2. Décret du 30 janvier 1940 tel que modifié à ce jour, relatif au Code pénal Congolais ;
II. JURISPRUDENCES
1. Arrêt de la cour d’appel de Kinshasa, du 8 Janvier 1970 ;
7. Crim.,4 novembre 1876, note Lefort, Tentative de vol dans un tronc d’église
momentanément vide ;
10. Crim., 14 juin 1961, B.C., n°299 ; 23 juillet 1969, Joao, D.,1970.361,note Roujou de
Boubée, J.C.P., 1970.II.16507 bis, note Littman ; Jean Pradel et André Varinard ;
13. Crim., 16 janvier 1986, avec note contraire de .Mayer, et Gaeounaud, et note
conforme de Jean Pradel, cité dans la chronique semestrielle, décembre 1986-92 ;
III. OUVRAGES
EPIGRAPHE..........................................................................................................................................i
DÉDICACES........................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS..........................................................................................................................iii
INTRODUCTION..............................................................................................................................1
CONCLUSION..................................................................................................................................32