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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DE DROIT
Département de Droit Public
B.P. 1825
LUBUMBASHI

DE LA DETENTION PREVENTIVE DEVANT LES


JURIDICTIONS CONGOLAISES

Mémoire présenté et défendu en vue de


l’obtention de Grade de Licencié en Droit
Par Dorcas PITSHILU MAKUTU

Année académique 2022 – 2023


I

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE DROIT
Département de Droit Public
B.P. 1825
LUBUMBASHI

DE LA DETENTION PREVENTIVE DEVANT


LES JURIDICTIONS CONGOLAISES

Mémoire présenté et défendu en vue de


l’obtention de Grade de Licencié en Droit
Par Dorcas PITSHILU MAKUTU

Directeur : Daddy MALANGU MPOSHI


Professeur

Année académique 2022 – 2023


I

EPIGRAPHE

Pour l’amour du Congo, nous ne nous tairons jamais et surtout que la liberté est une règle et la
détention est une exception

L’article 17 de la Constitution du 18
février 2006
II

DEDICACE

A mon Papa MAKUTU KOMBE Gustave pour les sacrifices et qui, malgré les
moyens limités, tu as joué valablement le rôle de père que cette œuvre de ta progéniture,
renforce à jamais ta dignité et ton honneur sur cette terre des hommes.

Ma Maman chérie BWENYI MAMBEMBE, les mots me manquent pour exprimer


facilement ma joie, reçois cet humble cadeau en récompense des souffrances dont tu as été objet.
Oui le monde appartient à ceux qui luttent.

A vous, papa PERO MINENGE, maman Eulalie INAYITANGWA, papa


PITSHIAWOTO Bilo pour votre soutien tant matériel que moral. Voici l’expression de ma
gratitude à travers ce petit mot, que le tout puissant vous bénisse et merci pour votre volonté et
soutien.

A mes frères et sœurs Liévin KOMBI, Girès KOMBE, Hénock PITSHAWOTO,


Lydie IYONDJO, Perinne PERO, Hortense, Marie, Joseph MAKUTU, Marcelin NGONDO,
Corneille, Damaris, Sophie PITSHILU …

REMERCIEMENTS

Au moment où nous rédigeons ce mémoire, nous sommes très redevables à tous


ceux qui se sont consacrés à notre épuisement intellectuel.
III

Notre gratitude va directement à notre directeur, le professeur Daddy


MALANGU MPOSHI qui, malgré ses multiples occupations a accepté d’assurer la direction de
notre travail. Ses conseils, ses remarques, sa connaissance et sa compétence nous ont aidé dans
le perfectionnement dudit mémoire. Qu’il trouve ici l’expression sincère de notre
reconnaissance. A travers lui, nous remercions tous les professeurs, chefs de travaux et
assistants de la faculté de Droit et surtout du département du Droit public de l’Université de
Lubumbashi.
A vous mes compagnons de lutte : Jean-Pierre WELO, Honoré OKENDA,
Gloire MIKOBI, Girès, Clément, Marcel LOTANDA, Jonathan MAKOKO, Apollinaire
ANGABANA, Jared PAMBU, Honoré KANDJOKO, Christian MINDIMI …
Nous signalons la qualité remarquable du traitement informatique de ce travail
assuré par notre grand frère Honoré MWANGU envers qui nous exprimons notre profonde
reconnaissance.

A tous ceux qui n’ont pas été cités dans ce travail et qui ont contribué d’une
façon ou d’une autre, de loin ou de près trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude.
Nous vous présentons ce travail, fruit de votre soutien et encouragement.
1

INTRODUCTION
PRESENTATION DU PROBLEME

Le sujet que nous allons traiter dans le présent travail, porte sur « de la détention
préventive devant les juridictions congolaises ». La liberté personnelle est protégée ; elle est la
règle et la détention est une exception article 17 de la constitution. Nul ne peut être poursuivi,
détenu, arrêté, ou condamné qu'en vertu de la loi dans les formes qu'elle prescrit 1, c'est le
principe « NULLA POENA SINE LEGE » qui veut dire, qu'il n’y a pas de peine sans loi.

En principe, tous êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit 2.


Ceux-ci montre que la personne quelle que soit sa race, son sexe, sa taille, son état de santé, son
niveau social c'est-à-dire du point de vue économique, intellectuel etc. doivent vivre en toute
liberté et poser les actes qu'ils veulent tout en étant libre.

A cause de l'insoumission ou la désobéissance de l'homme à l'ordre établit ce qui a


fait que ce dernier puisse pécher depuis le jardin d'Eden tel que le dit la bible. L'homme étant le
produit de l'évolution naturel, tel que le dit LOMBROZO, il est animé par le même esprit de
l’amour et d'égoïsme vis-à-vis l'autre. Ce qui montre que la vie de l'homme à l'égard de son
semblable est toujours conflictuelle c'est-à-dire que même par inconscience ou par instinct, l'être
humain, cherche toujours à privilégier ses droits et ses libertés en méprisant ceux des autres.

Pour promouvoir ou garantir les droits et libertés de tous, et pour sauvegarder ou


assurer l'ordre public d'une société. Ce dernier trace une ligne de conduite qui se traduit par un
bon nombre des normes auxquelles tout le monde doit être soumis et celui qui s'y déroge, peut se
voir contraindre à sa liberté ; après l'établissement de la culpabilité par un spécialiste à qui, la
société a confié le pouvoir de réprimer les infractions.et la constitution de 2006 de la RDC, pose
le principe en disposant ce qui suit « Toute personne accusée d'une infraction est présumée
innocente jusqu' à ce que sa culpabilité soit établit par un jugement définitif ».

Suite à ce principe, une personne ne devrait être mise en détention qu'après un


jugement définitif. Mais le code de procédure pénale de 1959 dans ses articles 27 à 47 bis
prévoie la mesure de la détention préventive qui consiste à mettre la personne en prison avant
son jugement définitif sur le fond dans le sens, qu'il y a certaines infractions qui naissent dans la
société, qui nécessite à ce qu'on puisse isoler immédiatement son auteur pour sauvegarder l'ordre
1
Article 17 de la constitution du 18 Février 2006, telle que modifiée par la loi n°011/002 du 20/01/2011
2
Article 11 de la même constitution
2

public. C'est-à-dire le fait de laisser l'auteur de l'infraction, risque de scandaliser la société en


commettant plusieurs autres. Il faut dire que l'application de la détention préventive, ne consiste
pas seulement à épargner la société, mais aussi à protéger l'inculpé. C'est-à-dire le soustraire aux
vengeances qui peuvent survenir à la société suite à l'infraction commise. On peut appliquer cette
mesure aussi, pour assurer la bonne administration de la justice lorsque l'identité de l'inculpé est
douteuse et si la fuite de celui-ci est certaine3.

Il convient de dire que l'application de cette mesure (détention préventive), n'est


pas l'apanage de n'importe qui et de n'importe comment. Pour éviter l'arrestation arbitraire et la
détention arbitraire, le code de procédure pénale à son article 27 pose les conditions des fonds et
de formes en disposant ce qui suit : « l'inculpé ne peut être mis en état de détention préventive
que s'il existe contre lui des indices sérieux de culpabilité et qu'en outre le fait paraisse constitue
une infraction que la loi réprime d'une peine de six mois de servitude pénale au moins. Et s'il y a
lieu de craindre la fuite de l'inculpé ou si son identité est inconnue ou douteuse ».

Quand les conditions de la mise en détention préventive sont réunies, l’OMP peut
après avoir interrogé l'inculpé, le placer sous mandat d'arrêt provisoire, à charge de le faire
conduire devant le juge compétant le plus proche pour statuer sur la détention préventive 4. Ainsi
à travers notre méthode de recherche sur la détention préventive, qui est un moment clé de la
procédure pénale qui se nourrit de paradoxes ; nous allons nous prévaloir d'analyser et d'illustrer
les différentes conditions de fond et de forme qui requière à l'application de la détention
préventive ainsi que les organes habilités avec leurs pouvoirs respectifs pour l'application de
cette mesure.

Enfin, nous allons étudier la détention préventive comme un fait social c'est-à-dire
comment elle s'applique dans la pratique.
ETAT DE LA QUESTION

L'état de la question est l'étude approfondie des travaux antérieurs empiriques ou


théoriques. Cette étude se fait par la critique des thèses antérieure sur un thème de recherche
similaire enfin de poser une problématique nouvelle et donc pour dégager un objet original 5.

Prétendre mener cette étude sans avoir à se référer constamment à celle de nos
prédécesseurs serait pour nous une façon de flouer une réalité et par conséquent méconnaître les
3
Art 27 code de procédure pénale
4
Art 28 code de procédure pénale
5
NKWANDA MUZINGA Simplice, Cours d’initiation à la recherche scientifique, G2 Droit, UNILU, 2018 – 2016, inédit
3

apports non négligeables des autres dans le domaine de l'édification du Droit. C'est ainsi qu'en ce
qui nous concerne, deux travaux antérieurs ont retenu de façon soutenue notre attention et nous
ont servi de principale source d'inspiration. Il s'agit de celui de Luzolo Bambi Lessa Emmanuel
et de Juvenal Djende Okitambudi.

 Luzolo Bambi Lessa Emmanuel, dans sa thèse intitulée « manuel de procédure pénale »
où il aborde la question de la nature juridique de la détention préventive en démontrant ce
qui suit : la doctrine constante semble ne pas éprouver l'intérêt d'examiner la nature
juridique de l'institution des détentions préventive, sans doute en raison de la diversité
des autorités judiciaires appelées à prendre cette mesure selon chaque droit positif 6.

Pourtant, l'examen de cette question présente un double intérêt : scientifique et


pratique. Et il finit par conclure qu'en réponse à cette question dans le droit congolais de la
détention préventive, appelle la réalisation d'un inventaire des actes judiciaires prévu par les
articles 28-47 du code de procédure pénale, articles qui sont les sièges de cette matière 7.

 Juvenal Djende Okitambudi quant à lui, dans son travail de fin de cycle intitulé « la
détention préventive et le droit de l'homme en République Démocratique du Congo ».
S'appuyant sur le programme des nations unies en matière de la prévention du crime et de
justice pénale, l’auteur met l'accent sur la détention préventive lorsqu'il a examiné la
question du traitement des personnes détenues et emprisonnées en général8.

L'auteur a cherché à savoir si la détention préventive entretien un rapport avec le


droit de l'homme et si ces deux notions sont incompatibles, quelle solution pourra-ton envisager
leur rapport. Enfin, il se résume en affirmant que les deux notions seraient opposées tant que le
droit de l'homme prône la liberté individuelle lorsque la détention préventive la restreint 9. Il
serait souhaitable, soutient l'auteur pour une bonne administration de la justice de subordonner
cette institution a des conditions rigoureuses pour éviter l'arbitraire.

NSOLOTSHI MALANGU, il aborde la question dans son article en démontrant


que Actuellement en République démocratique du Congo, les conditions légales d’arrestation et
de détention préventive diffèrent selon qu’il s’agit d’arrestation en cas d’infraction flagrante, de

6
LUZOLO BAMBILESSA Emmanuel, manuel de procédure pénale, presse universitaire du Congo. Kinshasa, 2011,
p.260
7
Articles 27 – 28 du code de procédure pénale
8
Juvénal Djende Okitambudi, La détention préventive et de droit de l’homme en RDC, TFC, UNIKIN, 2008 – 2009
9
LUZOLO BAMBI LESSA Emmanuel, op.cit., p.260
4

l’arrestation sur procès‐verbal d’OPJ, d’arrestation sur mandat d’OMP ou de la détention


préventive ordonnée par le juge du tribunal de paix le plus proche. Si l’une de ces conditions de
fond ou de forme, fait défaut l’arrestation ou la détention préventive est illégale.

Cependant, le droit interne congolais n’organise pas de recours formel contre les
arrestations et les détentions illégales ou arbitraires. Cette lacune devrait être comblée par les
législations avenirs. Néanmoins, dans l’état actuel du droit congolais, on peut faire cesser la
situation d’arrestation arbitraire et de détention illégale, soit par l’intervention de l’autorité
hiérarchique du ministère public, si la victime est sous le pouvoir de ses subalternes ou des
simples particuliers ; soit exceptionnelle par la saisine du juge de détention par l’inculpé pour la
demande de sa mise en liberté au cas où la durée10

Matthieu Nkongolo Tshilengu, dans ses études il a parlé sur le problème


concernant la détention, selon lui lors que la durée de la détention a été longue la personne mise
en examen de présomption de culpabilité en traîne sans doute une augmentation de risque de
condamnation, et bafoue un principe inscrit dans la déclaration internationale de droits humains
et du citoyen de 1789 en vertu duquel «tout individu est présumé innocent jus qu'a ce qu'il soit
déclaré coupable».

Et dans la même idée qu'il a pu conclure que la détention illégale inflige un mal
réel et une véritable souffrance, a un homme qui, non seulement n'est pas réputé coupable, mais
qui peut être innocent, et le frappe sans qu'une réparation ultérieure soit possible dans sa
reptation, dans ses moyens d'existence, dans sa personne. Donc, le placement du suspect, inculpe
ou prévenu dans une maison d'arrêt le jugement, est une négation pure et simple de cette garantie
fondamentale. L'incarcération jette le discrédit sur la personne concernée, considérée désormais
comme coupable à la société11.

Faustin Hélée s'est attelé en disant «priver une personne seulement soupçonnée
d'avoir commis ou tenté de commettre une infraction est une mesure qui se heurte a la liberté
individuelle dont chacun est détenteur. Ce qui implique que personne ne doit donc être privé de
cette liberté que dans les conditions prévues par la loi.

10
NSOLOTSHI MALANGU, problématique du droit de recours contre les arrestations et détentions
arbitraires en république démocratique du Congo, in revue juridique, 2017, pp.43-51
11
Matthieu Nkongolo Tshilengu, Droit Judiciaire congolais : Le rôle des cours et tribunaux dans la
restauration d’un droit violé ou contesté ; SDEMJ, Kin, 2003, p.129
5

Dans la constitution pour lui ce sont les droits de la personne ou de détenu qui
sont au cœur du dispositif procédure qui régit le fonctionnement de la justice. En effet, le
législateur a pensé à la personne du délinquant en dépit des fautes graves qu'on lui reproche, il a
des droits, selon la constitution, nul ne peut être maintenu en détention s'il n'a comparu dans le
quarante-huit heures qui suivent son arrestation par devant un juge appelé à statuer sur la légalité
de l'arrestation.

La convention des nations unies sur les droits civils et politiques stipule: tout
individu arrêté ou détenu du chef d'une infraction pénale sera traduit dans le plus court délai
devant un juge ou une autorité habilité par la loi à exercer les fonctions judiciaires et devra être
jugé dans un délai raisonnable aux libertés12.

En effet, à la différence des travaux passés en revues, le présent travail cherche à élucider
la question liée à l’analyse critique de l’arrestation arbitraire des personnes accuser de violence
sexuelle cas de la ville de Lubumbashi. qui pars d’un constant selon lequel par une observation il
est fait constant dans la société Lushoise la recrudescence des arrestations illégales qui viole le
droit fondamental de la personne qui est la liberté d’aller et de revenir du reste consacré dans la
constitution .

Quant à nous, notre étude porte sur « la problématique de la détention préventive


devant les juridictions congolaises ». Dans cette étude nous chercherons à dégager les différentes
conditions, c'est-à-dire de fond et de forme ainsi que les organes habilités avec leur pouvoir ; lors
de l'application de cette mesure abusée à laquelle donne lieu les compétences lui reconnues par la
loi ainsi que les mécanismes de solution à envisager en cas d'atteinte à la sûreté personnelle.

Eu égard à ce que précède, nous remarquons que le raisonnement de nos


prédécesseurs ne sont pas orientés dans le même sens que nous. Nous restons cependant
convaincus que si un pas en avant était fait dans ce sens, ce ne serait pas excessif mais plutôt cela
ne ferait que contribuer au renforcement de la paix morale et la sécurité dont ont besoin tant les
juges que les justiciables. Ceci compte fait, nous n'hésiterons pas de dire que notre travail se
démarque des seaux précédents.

12
Faustin Héllie, traité d’instruction criminel, Dalloz, Paris, 2014 ; p.245
6

PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE
La problématique

La problématique désigne l'ensemble des questions fondamentales posées dans un


domaine donné de la science en vue d'une recherche de solution dans l'hypothèse. 13 Le
professeur Victor KALUNGA TSHIKALA pour sa part, pense que la problématique est la
question principale que l'auteur se pose à laquelle il entend répondre au bout de sa recherche.
Elle doit selon lui être formulée de sorte qu'elle puisse saluer directement au thème contenu dans
le sujet14. Une seule question, poursuit-il, suffit à titre de problématique, à la rigueur on peut
admettre deux questions qui seraient complémentaires.15

En faisant une analyse juridique sur l'article 17 de la Constitution congolaise du


18 février 2006 qui garantit la liberté individuelle qu'elle consacre pour une règle, la détention
comme une exception. Et à son alinéa 3, dispose que « toute personne accusée d'une infraction
est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été établie par un jugement définitif »16.

La notion du droit dans l'esprit des congolais reste ambiguë, dans la mesure ou si
un citoyen congolais traduit son amis en justice non pas pour la réclamation de réparer les
dommages causés sur lui, mais pour lui il y a la justice lorsque son adversaire est mis en prison
même si le fait ne l'exige pas, donc l'esprit qui domine c'est l'intimidation et ceci montre que le
même peuple qui cherche la justice soit exigeant en matière de l'administration de la justice, qui
reste une préoccupation majeure pour les citoyens congolais et pour l'appareil judiciaire dense la
recherche d'un Etat de droit. Par ailleurs, l'une des critiques adressées à la justice dans
l'application des textes légaux et l'influence de la population dans l'administration de la justice
ainsi faudrait-il se poser des questions pertinentes dont voici les principales :

 Quel est le régime de la détention préventive en droit congolais ainsi que son
soubassement dans des actes juridiques en procédure pénale ?

 Quels sont les mécanismes légaux qui autorisent la prorogation de la détention au-delà du
délai légal ?

13
KALUNGA TSHIKALA Victor, La rédaction des mémoires en droit ; guide pratique, Lubumbashi, 2012, pp.16 –17
14
Idem
15
KALUNGA TSHIKALA Victor, op.cit.
16
Article 17 de la constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006
7

Hypothèses

Parler de la problématique de la détention préventive devant les juridictions


congolaises, il faudrait s’attendre de l'ensemble des dispositions légales qui imposent les
conditions obligatoires de procéder à la mise en détention préventive. La constitution en tant que
loi fondamentale ou la mère de toutes les lois du pays n'a pas prévu la matière de la détention
préventive, néanmoins elle reconnaît la garde à vue qu'elle détermine à l'article 18 de la
constitution et elle pose le principe à son alinéa 2 en disposant ce qui suit « les personnes gardées
à vue doivent entrer immédiatement en contact avec leurs familles ou leurs conseils. La garde à
vue ne peut excéder 48 heures. À l'expiration de ce délai, la personne gardée à vue doit être
relâchée ou mise à la disposition de l'autorité judiciaire compétente ».

C'est ainsi que cette matière n'est pas obligatoire d'application, mais plutôt une
faculté d'appréciation laissée aux autorités judiciaires dans le but de s'échapper aux préjugés que
subissent les faits infractionnels pour la bonne administration de la justice pendant la période de
l'instruction qui consiste à réunir tous les éléments constitutifs de l'infraction pour avoir les
moyens de prouver. C'est ainsi que le code de la procédure pénale pose le principe qui constitue
un régime de la détention préventive en droit congolais que nous aurons à analyser dans le vif de
ce travail17.

Il convient de dire que la détention préventive a comme soubassement dans les


actes de procédure pénale, les décisions prises dans la phase pré juridictionnelle. Pour une
meilleure administration de la justice et pour aboutir à un bon jugement définitif, celle-ci
nécessite des rigoureuses conditions dans son application, en défaut de quoi, serait de l'arbitrage
qui engendre l'inconfiance entre la justice Congolaise et ses justiciable 18. L'ordonnance autorisant
ou refusant la détention préventive est pour 1 mois et ainsi de suite, de mois en mois aussi
longtemps que l'intérêt public l'exige.

Une limitation est prévue à cette prolongation dont nous parlerons tout au long de
ce travail, légalité, l'esprit des lois confère la plénitude de ce pouvoir au juge du tribunal de paix.
Et par après, doit intervenir un jugement définitif statuant profondément sur les faits et les fonds
du litige de l'inculpé. Ce jugement peut être de deux natures, c'est-à-dire d'une part un jugement
d'acquittement qui mette l'inculpé en toute liberté ou qui lui décharge de l'exécution de la peine

17
Article 27, code de procédure pénale
18
H. MOTULSKY, Principe d'une réalisation méthodique du droit privé, Dalloz, Paris, 1991, p.44
8

après avoir purgé longtemps en prison. D'autre part un jugement de condamnation qui augmente
la peine à celle de la détention préventive.
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Méthode de recherche

La méthode est une démarche intellectuelle qui vise d'un côté à établir
rigoureusement un objet de science et de l'autre coté à mener le raisonnement portant sur cet
objet de la manière la plus rigoureuse que possible. Cependant, tout travail scientifique qui se
veut sérieux et qui s'est assigné des objectifs bien déterminé, doit pour y parvenir, recourir à des
méthodes et techniques appropriées. Pour l'élaboration de ce travail, nous avons recouru à la
méthode juridique.

La méthode juridique nous permettra d'examiner et d’étudier les faits juridiques


comme des faits sociaux. Elle est utilisée dans la compréhension des textes par la recherche de
l’intention du législateur. Elle nous aide à expliciter la volonté des législateurs qui a été à
l’origine de la norme c’est-à-dire l’incrimination des crimes internationaux par leur legiferation
sur le plan national qu’international. Elle reste fondée sur le dogme de l’omnipotence du
législateur car en effet, tout le droit est contenu dans la loi. Cette méthode est une grande
importance pour nous dans la compréhension des différents textes légaux ainsi que des
jurisprudences entrant dans le cadre du présent travail.
Technique de recherche

La technique est un procédé qui permet aux chercheurs de récolter les données et
informations sur son sujet d'étude19.

En effet, pour que nos objectifs soient atteints, nous allons nous servir des
techniques documentaires et d'observation participante.

La technique documentaire va nous permettre à interroger les différents textes


légaux et différentes doctrines ainsi que tout autre documents pouvant nous éclairer sur les
questions de droit nous concernant notamment par la lecture quotidienne des ouvrages, revues, et
autres publications officielles ayant trait à notre sujet d'étude. Et celle d'observation participante
nous permettra de prendre part à diverses activités judiciaires en vue de palper du doigt et de
s'imprégner des différentes réalités afférentes aux activités quotidiennes du ministère public
pendant la phase de l'instruction pré juridictionnelle.

19
NKWANDA MUZINGA Simplice, op.cit.
9

DELIMITATION DU TRAVAIL

Toute démarche scientifique procède fatalement par un découpage de la réalité.


Aussi un chercheur ne peut pas étudier un fait dans ses aspects ou dans le monde entier ou
encore, depuis le début des temps jusqu'aux extrêmes limites. C'est pourquoi, un sujet doit être
limité selon les faits étudiés, c'est-à-dire, dans le temps et dans l'espace.

1.1. Dans le temps

C'est quelque chose qui va permettre la lecture du temps que nous voulons parler
dans notre travail. En effet, toute œuvre scientifique nécessite le temps pour préciser le lecteur.
Notre présent travail se limitera à la loi numéro 06/019 du 20 Juillet 2006 modifiant et
complétant le décret du 06 Août 1959 portant code de procédure pénale en matière de la
détention préventive.

1.2. Dans l’espace

Dans le cadre de ce travail, nous allons voir le régime de la détention préventive


en se limitant sur l'étendue du territoire national de la République Démocratique du Congo.
SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l’introduction et la conclusion, le présent mémoire comporte deux


chapitres : le premier portera sur généralités sur la détention préventive et le deuxième sera axé
sur le régime de la détention préventive en droit congolais.
10

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA DETENTION PREVENTIVE


DEFINITION DES CONCEPTS

Avant d'aborder le point consacré à l'instruction pré juridictionnelle, il nous est


important de donner une définition et de faire un petit commentaire sur la procédure pénale. Il est
vrai que l'évocation du « décalogue » ou le rappel des « dix commandements », n'a jamais
empêché l'homme de pêcher. Et l'expérience démontre que l'existence d'un code pénal est la
menace d'une sanction pour faire régner l'ordre, la sécurité pour garantir la vie et les biens des
citoyens.

Ainsi, pour défendre efficacement la société, il ne suffit pas que le législateur


prévoie et punisse les actes qu'il qualifie d'infractions, mais il faut encore qu'il établisse des
règles qui rendent cessible la découverte rapide et la condamnation certaine à une peine, de ceux
qui ont violé la loi pénale.

a) Régime

C’est l’ensemble d’institution, de procédures et de pratiques caractérisant un mode


d’organisation et d’exercice du pouvoir, les institutions et le personnel politique en place. C’est
l’ensemble des dispositions légales qui régissent la manière dont quelqu’un ou quelque chose est
soumis à une institution20.

b) Institution

Action d’instituer quelque chose ; institution de jeux floraux date du moyen-âge21.

c) Droit positif

L’ensemble des régimes applicables à un moment donné dans une société par
opposition au droit naturel, ensemble des normes prenant en considération la nature de l’homme
et sa finalité dans le monde22.

20
Willy MOLENGA, Introduction à la science politique, G1 Droit, UNILU, 2017 – 2018
21
Idem
22
CASSESSE, A., et DELMAS-MARTY, M., (dir.), Crimes internationaux et Juridictions internationale, Paris, PUF,
2002, p.56
11

SECTION 1 : PROCEDURE PENALE

La procédure pénale est définie selon le lexique des termes juridiques comme un
ensemble des règles qui régissent la manière de procéder pour la constatation des infractions,
l'infraction préparatoire et le jugement23.

Il existe plusieurs définitions au sujet du concept procédure pénale et nous


inspirant d'un grand nombre de ses définitions, nous estimons que la procédure pénale est
l'ensemble des disciplines légales et jurisprudentielles qui édicte les façons dont l'enquête
préliminaire et l'instruction pré criminelle doivent se dérouler jusqu'au procès pénal, y compris
toutes ses retombées.

Et le philosophe Alain ne disait-il pas que « si l'ordre ne vaut rien sans liberté, la
liberté ne vaut rien sans l'ordre »24

Donc, la procédure pénale, en organisant les juridictions répressives et en fixant


les règles de recherche, de constatation des infractions d'établissement des preuves et des
jugements des délinquants ; doit également avoir pour but d'assurer la rapidité et la certitude de
la répression. Mais, à l'intérêt certain de la société, on ne doit pas pour autant sacrifier l'intérêt
non moins certain de l'individu et si la justice commande que le coupable de l'infraction soit
toujours puni, elle exige aussi impérieusement que la personne qui est poursuivie ait toute
possibilité de se défendre (droit de la défense) frapper d'une sanction sans que sa culpabilité et sa
responsabilité aient été fermement établies devant les juges. « Mieux vaut, dit-on, laisser cent
coupables impunis que de condamner un seul innocent ».
Les règles qui régissent le procès pénal

La constitution de la RDC à son article 17 dispose que « toute personne accusée


d'une infraction est (présumée innocente jusqu' à ce que sa culpabilité ait été établie par un
jugement définitif. Il se dégage de cette disposition de tirer le principe de la présomption
d'innocence du prévenu. Ce principe vise à sauvegarder les droits de la défense de toute personne
accusée qui ne doit pas être traitée comme un coupable avant qu'une décision juridictionnelle ne
le proclame comme tel.25

23
Raymond Guillén et Jean Vincent, Lexique juridique. IIème Ed. Dalloz, Paris, 2005, p497.
24
Jean-Jacques YOKA Mampunga, Code de procédure pénale, Ed Yoka, 1999, Kinshasa, 1998, p 31.
25
TSHIBASU MPANDAMADI JOSEPH, cours de procédure pénale, G2 Droit, UNILU, 2015-2016, p.8, inédit
12

C'est à juste titre que l'officier du ministère public faisant application de ce


principe aura à jouer son rôle d'accusateur avec tact « instruisant à charge et à décharge ». Il doit
rechercher à réprimer avec le souci de rechercher avant tout la vérité. A ce titre, le ministère
public devra rechercher dans l’intérêt de la justice les preuves susceptibles d'établir la culpabilité
ou le cas échéant l’innocence du prévenu et ceci s'explique par l’adage « ACTORI INCUMBIT
PROBATIO » qui veut dire la charge de la preuve incombe au ministère public (le demandeur)
en matière pénale.

Il y a encore le principe d’intime conviction du juge en matière pénale. Le juge est


tenu de trancher le litige selon son sens personnel de justice guidée par une opinion personnelle
du reste éclairée par la rationalité et l'impartialité dans l’administration de la preuve. C'est-à-dire,
le juge doit rendre la justice à l'aide de sagesse et de sa connaissance qu'il a acquise dans
l'administration de la justice et non pas par les influences des autres. Lorsqu' il lui arrive de
douter sur la culpabilité d’un prévenu, le juge est tenu de l'acquitter conformément à l'adage « in
dubio pro reo » qui signifie que le doute profite à l'accusé.

Enfin le principe corollaire de la charge de la preuve, lorsqu'un prévenu exerce


son droit de défense en fait pour se justifier ou en soulevant une quelconque argumentation dans
le même but susvisé, il est tenu d'en apporter la preuve. C'est qui est exprimé par l'adage « reus
in expiendo fit actor » (le défendeur ou le prévenu) a la charge de la preuve lorsqu' il soulève une
exception.
Les types des procédures

Premièrement nous avons le type accusatoire, cette procédure tire son application
du fait qu’elle est déclenchée par un accusataire et accusé. Ce type de procédure s'apparente
beaucoup au procès civil et garanti efficacement le droit de personne poursuivie.

Cette procédure se caractérise principalement par :

- L'égalité entre l'accusation et la défense,

- La saisine de la juridiction peut émaner d'un accusateur public ou privé,

- Le débat devant les tribunaux, a un caractère oral, public et contradictoire,

- L'administration se base sur le système de la preuve libre.


13

Deuxièmement nous avons le type inquisitoire, ce type apparait historiquement à


un moment où le pouvoir était capable d'imposer aux plaideurs à la cour, des auxiliaires qualifiés
et une justice rendue par des magistrats professionnels, la procédure inquisitoire était écrite,
secrète et non contradictoire, le juge obéissait à son intime conviction. Dans le droit français
contemporain la procédure est dite inquisitoire lorsque le juge exerce un rôle prépondérant dans
la conduite de l'instance et dans la recherche des preuves, la phase d'instruction du procès pénal
et la procédure administrative.

Dans le troisième type mixte de procédure pénale, ce type est ici la symbiose entre
les deux types de la procédure analysés ci-haut. En effet, l'instruction pré juridictionnelle est en
principe inquisitoriale, tandis que la phase du jugement est accusatoire. Cette synthèse entre les
deux types des procédures vise à cumuler les avantages et réduire les inconvénients découlant de
la charge de procédure.

En effet, on a pu remarquer que, le système accusatoire garanti efficacement le


droit de la défense mais il sacrifie trop d'intérêt de la punition des coupables. Tandis que le
système inquisitoire assure l'efficacité de l'administration de la justice mais méconnaît gravement
le droit de prévenu.
Le régime de la preuve en matière répressive

Il y a deux principes qui guident le régime de la preuve en matière répressive en


droit congolais. Il s'agit :

- Du principe découlant de l'adage « actori in cumbit probatio » qui veut dire le fardeau de
la preuve incombe au ministère public

- L'intime conviction du juge.

 Le fardeau de la preuve incombe au ministère public en matière répressive

Le magistrat instructeur a la mission de recueillir les indices de culpabilité à


charge de l'inculpé pendant l'instruction pré juridictionnelle. Il apprécie lui-même (sous le
contrôle de ses supérieurs hiérarchiques) si les indices recueillis justifiant la continuation de
l'instruction et, lorsque celle-ci est terminée, l'opportunité de la poursuite n’est que lorsque le MP
demande au tribunal l'autorisation de mettre l'inculpé en détention préventive que le juge a un
contrôle sur la valeur de ses indices26. Devant la juridiction de jugement, c'est la partie
26
TSHIBASU MPANDAMADI JOSEPH, op.cit.
14

poursuivante (qui est généralement le MP) qui doit apporter la preuve de fait qu'elle impute au
prévenu et des circonstances qui en détermine la gravité. Le prévenu n’est jamais obligé de
prouver son innocence. Toutefois, le prévenu a la possibilité de contredire son accusateur et il a
tout intérêt de faire usage de son droit de défense.

 L'intime conviction du juge

La règle fondamentale de la preuve en droit pénal congolais est basée sur l'intime
conviction du juge. L'intime conviction du juge est l'opinion personnelle du juge basée sur la
rationalité, objectivité de l'enquête. Certains moyens de preuve doivent être écartés sur les
offenses, la légalité, les garanties accordées à la défense, la dignité humaine ou s’ils ont été
obtenu illégalement.27

L'aveu obtenu par la torture, des pièces et documents saisis à l'issue d'une
perquisition irrégulière, les moyens de preuve émanant d'une source illégale doivent être écartés
du débat par le juge.28

C'est pourquoi la loi accorde une force probante spéciale à certains actes (PV des
OPJ et des OMP).29
Les sources de la procédure pénale

a) La constitution

C'est en qualité de la loi fondamentale que la constitution définit le pouvoir


judiciaire et proclame son indépendance à 1'égard des autres pouvoirs de l'Etat (art 95 de l'acte
constitutionnel de la transition), et détermine la mission des cours et tribunaux (art 97 à 99). La
constitution du 18 février 2006 prévoit cela à l'article 149 toute fois la révision intervenue en
janvier 2011 exclut les parquets du pouvoir judiciaire.

b) La loi

27
Raymond Gui lien et Jean Vincent, op cit, p495--499
28
Article 2 du code de la procédure pénale alinéa 4.
29
Article 11 de la constitution du 18 Février 2006.
15

La constitution du 18 février 2006 confère à la loi le pouvoir d'instituer les cours


et tribunaux, de fixer leurs compétences et les règles des procédures, pour ce faire, le législateur
a élaboré le code d'organisation et compétence judiciaire de l'ordonnance loi n°82-020 du 31
mars 1982, le code de procédure pénale promulgué par le décret du 06 août 1959 tel que modifié
à ces jours par la loi n°7-014 du 06 juillet 1979.

Il sied d'ajouter la modification apportée par la loi n°06-019 du 20 Juillet 2006 en


vertu de quelques innovations introduites dans le code pénal en vue de renforcer la répression
des infractions aux violences sexuelles et ce dans le double objectif d'assurer la célérité dans la
répression, la sauvegarde de la dignité, de la victime et de garantir à celle-ci une assistance
judiciaire.

c) Les ordonnances du président de la République

La constitution donne le pouvoir au président de la république de suspendre la


compétence répressive des tribunaux judiciaires et d'y substituer celle des juridictions militaires
lorsque l'état de siège ou l'état d'urgence sont proclamés. Les articles 85, 144, et 145 de la
constitution du 18 février 2006 consacrent également cette disposition.

d) Les ordonnances des premiers présidents et présidents des cours et tribunaux

L'article 6 de l'arrêté d'organisation judiciaire n°299-79 du 20 août 1979 portant


règlement intérieur des cours et tribunaux et parquet dispose : Les (premiers) présidents des
cours et tribunaux déterminent le nombre des chambres civiles et pénales nécessaire au bon
fonctionnement des juridictions et fixent leurs compétences respectives. Ils répartissent et les
président et les juges entre lesquels cours ou tribunaux.
Les principes généraux du Droit

Les principes généraux du droit sont des principes directeurs qui servent de
guider, voir des sources du droit en cas de silence de la loi. Le siège légal des principes généraux
du droit est l’article 1 de l'ordonnance de l'administrateur général du Congo du 14 mai 1886
approuvé par le décret du 12 novembre 1886.

Cet article qui dispose que « quand la matière n'est pas prévue un décret, un arrêté
ou ordonnance déjà promulgué, les contestations qui sont de la compétence des tribunaux seront
jugées d'après les coutumes locales, les principes généraux du droit et l'équité 30. Ces dispositions
30
Loi n°06/019 du 20 juillet 2006, modifiant et complétant le décret du 06 août portant code de procédure pénale
16

demeurent d'application aujourd'hui, à l'époque coloniale s'était établies d'une opinion selon
laquelle, par principes généraux du droit, il fallait entendre « principes généraux du Droit belge »
cette interprétation n'est plus de mise depuis l'indépendance de la RDC.

Le code de l'organisation et compétence judiciaire du 31 mars 1982 permet le


recours aux principes généraux du droit lorsqu'il s'agit de trancher une contestation qui doit se
baser aux coutumes. En effet, l'article 116 de ce code dispose que « si une contestation doit être
suivant la coutume, les cours et tribunaux appliquent celle-ci pour autant qu'elle soit conforme
aux lois et à l'ordre public. En cas d'absence de la coutume ou lorsque la coutume n’est pas
conforme à la loi ou à l'ordre public, les cours et tribunaux s'inspirent des principes généraux du
droit.

L'application des principes généraux du droit congolais tire sa base de


l'ordonnance du 14 mai 1886 qui dispose qu'en cas de silence, des lois, la constitution sera jugée
d'après les coutumes locales, des principes de droits et l'équité. Les principes généraux de droit
interviennent dans la résolution de certaines questions importantes. C'est-à-dire que le juge écarte
des débats un PV d'audience reprenant des éléments qui n'ont pas été débattus et enfin, on
recourt aux principes généraux pour déclarer un jugement prononcé par des juges qui n'ont pas
participé aux débats.31

1) La coutume

La coutume est la règle de droit qui se dégage lentement de fait et des pratiques
habituellement suivis dans un milieu social donné qui devient obligatoire indépendamment de
toute intervention expresse ou probation même tacite, du législateur 32. La contestation pouvait
être tranchée suivant la coutume, et ce, tout devant les tribunaux coutumiers que devant la
juridiction de droit écrit.28

En ce cas, les cours et tribunaux l'appliquent pour autant qu'elle soit conforme aux
lois, à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Elle est expressément appliquée devant les
juridictions en vertu des articles 17 et 77 CPP qui permettent au magistrat instructeur et au juge
respectivement imposer aux témoins la forme de serment dont l'emploi d'après les coutumes
locales parait plus propre à garantir la sincérité des dispositions 33. Dans les juridictions

31
P. PIRON ET DEVOS, code civil préliminaire, code et loi du Congo belge, Tome I, matière civile, commerciale, p.49
32
Article 153 alinéa 4 de la Constitution de 18 Février 2006 et l’article 116 de l’organisation et compétence
judiciaire
33
Article 17 du code de procédure pénale
17

coutumières, c'est en principe la coutume qui régit la procédure mais son application est
conditionnée à sa conformité à la loi et à l'ordre public.

2) La jurisprudence

La jurisprudence est définie comme un ensemble des décisions suffisamment


concordantes rendues par les juridictions sur une question 34. Elle peut être source du droit
judiciaire à condition qu'elle soit constatée, on considère en effet, qu'une solution
jurisprudentielle unanime s'impose avec la même force que la loi35.

Elle est constante lorsqu'elle acquiert une certaine personne par la conjugaison de
la répétition et de la confirmation par les juridictions supérieures (cours d'appel et cours suprême
de justice). La jurisprudence peut être une source de droit judiciaire à la condition qu'elle soit
constante car, en ce cas, elle fait partie du droit et l'on ne peut pas s'en écarter sans mettre en
cause la sécurité juridique. Qui est un facteur du maintien de l'ordre et de la paix sociale ; la
jurisprudence permet d'admettre en droit les pratiques judiciaires, les principes généraux du droit
et l'équité.

3) La doctrine

La doctrine est l'ensemble des opinions émises et des conceptions élaborées par
les juristes dans les publications scientifiques. En effet, le droit ne se résume pas à un ensemble
d'institutions actes et des pratiques. Il constitue une science, une discipline qui fait état d'un
certain savoir. Le juriste l’expose systématiquement ou la trouve justement dans la doctrine. Les
doctrines ont pour mission de chercher l'expression correcte du droit en faisant une analyse
critique de la loi et de la jurisprudence. Ils peuvent dans les cas échéant faire des propositions de
lege ferenda.

Les opinions ne seront cependant incorporées dans le droit positif qu'au moment
où un usage constat des faits admis universellement ou que la jurisprudence, les aura consacrées
ou encore lorsque le législateur les aura adoptées pour édicter une loi. La doctrine peut s'entendre
comme l’ensemble des études publiées par les juristes sur la création du droit et 1’interprétation
des lois ou plus exactement l'ensemble des opinions émises par les auteurs dans leurs ouvrages36.

34
A. Rubbens, Droit judiciaire congolais, tome III, l’instruction criminelle, p.51
35
E. Lamy, Le droit privé zaïrois, Kinshasa, 1975, p.118
36
Raymond Guillien et Jean Vincent, Lexique des termes juridiques, 6er éd. Dalloz, Paris, 1985, p.264
18

SECTION 2 : QUELQUES TERMINOLOGIES EN PROCEDURE PENALE

Le dictionnaire Larousse DE POCHE, définit la terminologie comme un ensemble


des termes techniques propres à une technique, à une science, service etc. Donc chaque
discipline pour bien la comprendre il faut connaitre quelques terminologies qu'elle utilise. Et la
procédure pénale entant que discipline, utilise quelques termes techniques.
L’INSTRUCTION

Phase de l'instance pénale consistant à une sorte d'avant-propos, qui permet


d'établir l'existence d'une infraction et de déterminer si les charges relevées à l'encontre des
personnes poursuivies sont suffisamment pour qu'une juridiction de jugement soit saisie. Cette
phase facultative en matière de délit sauf la disposition spéciale, obligatoire en matière de crime
et conduite par le juge37.
LE JUGE

Par définition le juge magistrat de l'ordre judiciaire, professionnel ou non. Le


terme désigne plus spécialement, le juge de tribunal d'instance, le juge ou premier juge du TGI et
ceux du tribunal de commerce. Le magistrat ayant pour fonction de rendre la justice Magistrat
appartenant à une juridiction du degré (par opposition aux conseillers de cours d'appel et de la
cours de cassation) le juge d'instance du tribunal d'instruction chargé d'établir l'information et de
surveiller la marche de la procédure dans des procès civils, le juge à qui on se réfère, est celui de
l'application des preuves chargées de contraindre les condamnés ; de surveiller les modalités du
traitement pénitentiaire (libération anticipée, etc.), juridiction des personnes appelées à se
prononcer en tant qu’arbitre, les juges d'un concours, juge du gauche, personne chargée d'assister
1'arbitre d'un match de football, de rugby ou de tennis en signalant les jeux.

Le titre donné aux magistrats du tribunal de l'ordre judiciaire. Magistrat chargé de


la phase post - judiciaire. Il dirige les services de l'approbation (contrôle les suivis d'assistance
aux libertés.) Magistrat chargé de prendre justice. Le juge siégeant, se prononçant, nous irons
devant ce juge, devant la justice. Le tribunal, juge instruction. Magistrat spécialement chargé
d'information en matière criminelle ou correctionnelle.

37
Article 79 du code de procédure pénale
19

LA SAISINE

La saisine est le fait de saisir une juridiction. Elle est généralement faite par
citation, assignation ou par requête jointe (ou requête suivante) devant les juridictions
administratives.

La formalité par laquelle un plaideur est déféré devant une juridiction afin que
celle-ci examine la recevabilité et le caractère formel de ses prétentions. La saisine est
normalement provoquée par le dépôt au secrétariat – greffe d'une copie de la citation (assignation
puis d'une requête conjonctive). La présentation volontaire des adversaires devant le juge
emporte parfois de la saisine de celui-ci. Article 54, 757, 191, 195, et 885 du code de travail (C
T). Si cette saisine n'a fait l'objet d'une inscription sur le certificat.

La juridiction de droit commun est saisie par la citation donnée au prévenu et


éventuellement à la personne civilement responsable à la requête du MP a une ou la partie lésée
mais toujours par le MP à une personne jouissant des privilèges de juridiction. Une juridiction
peut être saisie par la comparution volontaire (article 54 et suivant, le code de procédure pénale
ordinaire) au cas contraire, dans certains cas une simple sommation ; prérogative de la saisine
d’un autre organe, personne enfin de faire exercer les droits. La saisie d'un tribunal, d'un juge, les
juridictions militaires en effet, comme en droit commun, lorsqu'il ressort des pièces produites
aux débats ou des témoignages que le prévenu peut être poursuivi au chef d'autres infractions.

Des multitudes définitions peuvent être données pour l'acte d'institution par la
doctrine. Nous pouvons en résumer et dire que c’est un acte qui est posé après l'ouverture d'une
information et qui a pour but de rassembler des preuves d'une infraction imputée à une et
déterminer la culpabilité de ce dernier.

1. MODALITE DE SAISINE DU TRIBUNAL

Il existe des modalités de saisine du tribunal : le terme légal utilisé dans le code de
procédure pénale est la « saisine ». Cependant, la pratique judiciaire utilise ce terme qui est
consacré à la doctrine et à la jurisprudence. Il existe des modalités pour saisir valablement un
tribunal répressif.
20

a) La citation à prévenu

La citation à prévenu est la voie ordinaire pour saisir une juridiction répressive.
Elle consiste à une notification en forme authentique au prévenu de l'ouverture des poursuites.
Elle est faite par le MP, le greffier ou l'huissier.

b) Citation directe

La victime d'une infraction peut directement saisir le tribunal répressif d'une


demande de réparation du préjudice subi par le fait de l'infraction. Afin d'y permettre aux parties
de défendre leur droit signifié en forme d'exploit par un officier ministériel (huissier, greffier ou
OMP) qui doit mentionner son nom et sa qualité ainsi que la date à laquelle il a effectué la
signification.

Mais la citation directe sera recevable que si les faits infractionnels établissant, la
citation directe devra donc mentionnée ces faits avec indication du lieu et de la date de leur
commission. La partie civile doit en principe citer toutes les personnes qu'elle met en cause.
C'est-à-dire le prévenu et la partie civilement responsable. Le MP n'est jamais cité, car il est
toujours présent à l’audience du reste, il est toujours informé par le greffier des citations directes
qui sont faites. Signalons ainsi que 1'ordonnance loi n°73-006 du 14 février 1973 interdit le
recours à la voie de citation directe à 1'endroit des bénéficiaires de privilège des juridictions qui
ne pouvait pas faire l'objet de poursuite qu'à la seule citation d'un officier du ministère public 38.

c) La comparution volontaire

L'on peut difficilement se représenter dans le cas d'un délinquant qui


spontanément, se présenterait devant un tribunal pour réclamer le juste châtiment de son
infraction. En réalité, la comparution volontaire est d'exploit, la mention incomplète de la
citation non-respect de délais, elle est aussi utilisée pour justifier une extension de la saisine du
tribunal en effet, il est paiement de l'intérêt de prévenir la solution du litige.

d) Mode de la saisine du juge

La citation est la notification en forme authentique au prévenu, aux autres parties


d’ouverture des poursuites. Elle doit nécessairement définir les faits soumis à l'appréciation du
38
Article 54 al. 2 du code de la procédure pénale
21

tribunal, ainsi que l'identité (nom, prénom, et demeure de l'inculpé), les éléments qui détermine
l’étendue de la saisine, l'usage de qualifier le fait, de citer les textes pénaux, saisir, le jour et
l'heure de l'audience. La citation doit renseigner la personne citée.

Sur l'identité de la partie citée, la citation doit être signifiée en forme d'exploit par
un officier du ministère public, huissier, greffier. Article 57 CPP, la citation doit indiquer à la
requête dès qu'elle est faite, elle énonce le nom, prénom, et demeure de la cité. L'objet de la
citation, le tribunal devant lequel, la personne citée doit comparaitre, le lieu et le moment de la
comparution. Elle indique la localité de celui qui a effectué et la façon dont elle est effectuée. La
citation à prévenu contient, en outre, l'indication de la date et du lieu du fait dont il aura à
répondre l'article 62 CP, les délais de la citation pour le prévenu et pour la personne civilement
responsable est de 8 jours francs entre la citation et la comparution, outre un jour pour cent
kilomètre de la distance. Les délais de la citation pour les personnes qui n'ont pas ni domicile ni
résidence en RDC est de trois mois39.

L'article 35 du CPP dispose que lorsque l'inculpé est déchu du bénéfice de la


liberté provisoire, le cautionnement lui est restitué à moins que la réincarcération n’ait été
motivée pour l'inexécution de la charge prévue. La restitution du cautionnement est opérée sur le
vu d’un externe du registre d'écran délivré à l'inculpé par le soin de l'officier du ministère
public40.
SECTION 3 : LA RECHERCHE DES INFRACTIONS

En vue de lutter contre la criminalité, la société a confié la mission de rechercher


des infractions à trois organes spécialisés dont les deux premiers (police judiciaire et le ministère
exercent ses rôles d'une manière permanente en vertu d'une activité professionnelle tandis que
l'autre organe (à savoir les particuliers) exerce d'une manière occasionnelle et spontanée.
L A POLICE JUDICIAIRE

La police judiciaire est constituée par les officiers de police judiciaire OPJ en sigle
dont les attributions sont fixées par l'ordonnance n°78 -289 du 03 juillet 1978 tel que modifiée
par l’OL n° 83-191 du 01 novembre 198341. Un officier de police judiciaire peut se saisir de la
personne du délinquant sous la réunion des conditions suivantes :

- Il faut interpeler l'auteur présumé de l'infraction ;

39
Article 62 du décret du 06 Août 1959 portant code de CPP tel que modifié et complété à ce jour.
40
Article 35 idem
41
Article 2 et 3 du code de procédure pénale
22

- Il faut qu'il existe contre lui les indices sérieux de culpabilité ;

- L'infraction doit être punissable de six mois de servitude pénale principale au moins, ou
à défaut, soit il y a des raisons généreuses de craindre la fuite de l'auteur présumé de
l'infraction soit son identité est douteuse

Il est à noter que l'arrestation constatée sur le procès-verbal de saisine du prévenu


peut donner lieu à une détention souvent longue dans le cachot. Et c'est pour remédier à ses abus
que le législateur à instituer depuis 1978 la garde à vue42.

L’omniprésent les OPJ assure l'efficacité dans la recherche des infractions, car il
est absolument impossible au ministère public d'être partout à tout moment ; les OPJ constituent
donc (œil et le bras) du ministère public43. C’est grâce à cet omniprésent des OPJ que le nombre
important des infractions sont découvertes, elles pouvaient être punies ; cela entraine aussi la
réduction de l'écarter entre les chiffres noirs et les chiffres apparents.
LE MINISTERE PUBLIC

L'officier du ministère public exerce son pouvoir d'arrestation sur un inculpé en le


plaçant sous mandat d'arrêt provisoire (MAP). Toutefois les conditions suivantes doivent être
respectées :

1) L'inculpé doit être préalablement interrogé par un officier du ministère public ;

2) L'existence des indices sérieux de culpabilité à la charge de l'inculpé ;

3) L'infraction doit être punissable de six mois de servitude pénale principale (SPP) ou bien
l'infraction est punissable d'au moins 7 jours de SPP à condition que :

- Soit la fuite de l'inculpé soit à craindre ;

- Soit l'identité de l'inculpe soit douteuse ;

- Soit l'intérêt de la sécurité publique réclame la mise en détention préventive.

Le mandat d'arrêt provisoire est valable seulement pour 5 Jours, ce délai peut être
augmenté du temps nécessaire permettant :

42
Idem
43
Nyabirungu op.cit., p.66
23

- Soit d'effectuer un voyage ;

- Soit d'achever le devoir de l'instruction ;

- L'officier du ministère public peut ordonner la main levée du mandat d'arrêt


provisoire (MAP) si les raisons qui les ont justifiées n'existent plus.

De ce fait, l'application de la détention préventive, le juge compétant autorise à


l’OMP et celui-ci exécute pour revenir à l'égalité, l'esprit de la loi confère de la plénitude de ce
pouvoir au juge du tribunal de paix en d'autre terme, le juge rend une tâche pratique44.
LES PARTICULIERS

L'article 6 de CPP reconnaît à tout particulier le pouvoir de procéder à l'arrestation


de l’auteur présumé de l'infraction, sous la réunion des conditions suivantes :

- L'infraction doit être flagrante ou réputée telle : les deux concepts d'infractions flagrantes
et d'infraction réputée, sont prévus par l'article 2 de l'ordonnance loi n°78 -001 du 02
février 1978 relative à la répression des infractions flagrantes. L'infraction flagrante est
celle qui se commet actuellement ou vient de se commettre (article 2 al. 1) quant à
l'infraction réputée flagrante, c'est celle qu'on prend en compte lorsqu'une personne est
poursuivie par la clameur publique ou lorsqu'elle est trouvée porteuse d'effet, d'armes,
d'instruments ou papier faisant présumé qu'elle est l'auteur ou complice pourvu que ce
soit dans un temps voisin de l'infraction (article 2 al 2) ;

- L'infraction doit être punissable de trois ans au moins ;

- Il ne doit avoir sur le lieu aucun officier de police judiciaire ni l'officier du ministère
public ;

- La personne arrêtée doit être conduite immédiatement devant un officier de police


judiciaire, qui doit adresser un PV d'enlèvement.

Il est à noter que les particuliers qui procèdent à l'arrestation d'un délinquant
présumé au mépris des conditions ci-dessus d'arrestation arbitraire indiquées sont passibles des
poursuites du chef d'infraction45.

44
Article 67 du code pénal livre II
45
LUZOLO BAMBI, Op. Cit., 2011, p. 257
24

Ce pendant dans la majorité de cas, il sera facile pour les tribunaux de ne pas
déclarer l'infraction établie, étant donné que l'arrestation arbitraire exige, entre autres comme
éléments constitutifs. La connaissance par l'auteur et l'arrestation illégale est arbitraire. Or, cette
connaissance qui justement fait défaut46.

Enfin, le particulier qui procède à l'arrestation d'un délinquant et la torture est


poursuivi du chef des coups et blessures47.

Il peut être condamné que s'il est établi, qu'il a agi sciemment avec mauvaise foi.
SECTION 4 : LA DETENTION PREVENTIVE

Le législateur congolais n'a pas osé définir cette notion de détention préventive ;il
s'est seulement contenter de dire à l'article 27 du code de procédure pénale que l'inculpé ne peut
être mis en état de détention préventive que si il existe contre lui les indices sérieux de
culpabilité et si l'identité de l'inculpé est douteuse ou soit si la fuite est certaine, et à l'article 28
du même code, que la détention préventive est une mesure exceptionnelle et lorsqu'elle est
appliquée, les règles ci-après doivent être respectées sans pourtant se soucier d'en donner une
définition48.

Signalons également qu'il ne faut pas confondre la détention préventive qui résulte
uniquement du mandat de dépôt ou arrêté qui doit être notifiée à l'intéressé. L'absence de cette
formalité constitue un vice entrainant l'annulation du mandat et dont la durée ne peut excéder
quatre mois, faute de prorogation avec la détention provisoire, délais infiniment plus réduits qui
se produit soit alors de l'exécution et de la présentation d'un criminel ou délit flagrant entre le
moment de l'arrestation et celui de la présentation au procureur de la République.

En effet, parmi les conditions, il faut distinguer d'abord celle se rapportant au fait
imputé, ensuite celle se rapportant aux personnes inculpées, enfin celle relative aux organes
compétents pour prendre cette mesure49.

Le délai de la détention préventive exige toujours, la réunion de certaines


conditions. Il faut distinguer les unes et les autres par nature. Le mandat d'arrêt provisoire a une
durée de cinq jours, si le magistrat instructeur se trouve dans la même localité que le juge
compétent. Le magistrat aura dans ces cinq jours, de présenter l'inculpé en chambre de conseil
46
NYABIRUNGU MWENESONGA, Op. Cit.
47
Attribution du ministère public et procédure pénale. Tom 1. Ed. AMUNA, Kinshasa, 2006, p. 306
48
LUZOLO BAMBI, Op. Cit., 2011, p. 250
49
Le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal modifié et complété par la loi n°07-18 du 20 juillet 2007 .
25

pour obtenir l'ordonnance de la détention préventive. Cependant, il aura présenté l'inculpé au-
delà de ce délai de 5 jours en cas de force majeure ou d'instruction ou qu'il réside dans une autre
localité que le juge, il devra effectuer un voyage vers ces jours jugés, les jours fériés légaux ne
sont pas comptés dans le calcul de ce délai de 5 jours.

Cette pièce a une durée de 15 jours, 4 jours compris le jour où elle est rendue et
les jours fériés légaux dans ce délai, à son expiration, le magistrat instructeur devra présenter
l'inculpé devant le juge pour solliciter une ordonnance de confirmation. Elle a une durée d'un
mois, le jour férié y compris, renouvelable d'un mois aussi longtemps que l'intérêt public l'exige.
Pendant ces délais, à l'expiration de chaque délai d'un mois, le magistrat instructeur devra
présenter l'inculpé pour une autre ordonnance de confirmation.
LA SANCTION ET LE SORT DE LA DETENTION PREVENTIVE

La sanction est une décision prise par la loi alinéa 2 de l’article 17 de la


constitution dispose que, nul ne peut être arrêté qu'en vertu de la loi dans la forme qu'elle prescrit
la loi n°06-018 du 20 juillet 2007, modifiée et complétée par le décret du 30/01/1940 portant
code pénal. L’article 67 du code pénal livre II dispose que le magistrat pourrait être poursuivi
soit pour atteinte portée par les fonctionnaires aux droits garantis aux particuliers l’article 180
code pénal livre II, dispose que « très souvent la sanction répressive des personnes revêtues du
pouvoir public dont le magistrat » la sanction disciplinaire pourra ainsi être infligée à un
magistrat qui négligerait d'interpeler l'appel contre l'ordonnance du juge lorsqu'il en avait
l'obligation. La sanction qui peut être prise à l'endroit du magistrat instructeur pourra être
inobservation de loi, pourront être tantôt disciplinaire soit pénale pour avoir la volonté d'adresser
au pouvoir qui leur est conféré par la loi. Ce délai d'appel est de 24 heures les jours fériés non
compris, il court à partir du jour ou l'ordonnance a été rendue. Elle a varié selon qu'il s'agit d'un
mandat d'arrêt provisoire, d'une ordonnance de la détention préventive ou de confirmation selon
l'article 163 du code de procédure pénale du délai prévu par l'article 15, 28, 30 et 41. La victime
de l’infraction peut directement saisir le tribunal.
26

CHAPITRE II : LE REGIME DE LA DETENTION PREVENTIVE EN


DROIT CONGOLAIS
SECTION 1 : L’INSTRUCTION PRE-JURIDICTIONNELLE

Cette étape s’efforce de répondre aux questions fondamentales de toute instruction


criminelle qui se résument en ceci : où ? Par quel moyen ? pourquoi ? comment ? quand ?...

En d'autres termes, on doit mener des investigations nécessaires pour déterminer :


qui est le coupable, quel est le crime, où l'a-t-on commis, par quels moyens ou avec quel
complice, pourquoi, de quelle manière, à quel moment ? C'est la raison pour laquelle l'instruction
préjuridictionnelle, l'avant procès ou l’instruction préjuridictionnelle est une phase de mise en
état d'une affaire répressive. La mise en état de risque de manière concise, les deux cadres
juridiques qui permettent la conduite des investigations en vue de la découverte de la vérité.
L'instruction pré-juridictionnelle est nourrie de deux grands moments en d'autres termes, nous
pouvons dire qu'elle contient ou elle se fait par des techniques dans la recherche des infractions
et toutes les enquêtes qui s'y rapportent exigent des autorités compétentes la compétence et
l'habilité.

Nous aurons à examiner le rôle de l’officier de police judiciaire OPJ en sigle, et de


l'officier du ministère public OMP en sigle, durant la phase pré-juridictionnelle. Il s'agit de
l'enquête de la police judiciaire, et l'instruction du ministère public. L'instruction du ministère
public permet de rassembler les éléments de preuve et transformer les soupçons et charge en vue
d'avoir la certitude suffisante. C'est à l’occasion de cette phase préparatoire du procès
qu'interviennent de plus souvent des mesures restrictives de liberté, en l'occurrence la détention
préventive, que procèdent généralement la garde à vue et l'arrestation provisoire50.

Dans le langage préféré, la mise en état est une expression employée en matière
civile, elle désigne cette phase d'instruction de l'affaire par les parties opposées avant toute
plaidoirie devant le juge.
§1. L'ENQUETE PRELIMINAIRE

Il sied de rappeler que le législateur congolais n'a pas définit l'enquête


préliminaire et pourtant il en a parlé à l'article 2 du code de procédure pénale. La définition nous
est donnée par la doctrine qui définit l'enquête préliminaire comme étant une procédure diligentée
par la police judiciaire agissant d'office ou sur l'instruction du parquet et destiné à obtenir sur une

50
LUZOLO BAMBI LESSA et BAMEYA, op.cit., p.161
27

infraction les premiers renseignements afin de permettre au procureur de la république de


prendre une décision sur l'opportunité des poursuites.51

La légalité de l'enquête préliminaire et du fait le législateur du code de procédure


pénale frappé par l'importance pratique de l'enquête et conscient de ne pouvoir l'ignorer, on
préfère la reconnaitre (en l'appelant préliminaire), ce qui allait permettre de la réglementer. D'un
côté l'article 2 du code de procédure pénale dispose que la police judiciaire est chargée « de
constater les infractions qu'ils ont mission de rechercher ; de recevoir les dénonciations, des
plaintes et rapports relatifs à ces infractions ; ils consignent dans leurs procès-verbaux la nature
et les circonstances de ces infractions ». Et son article 1 ajoute que « sous les ordres de l'autorité
du ministère public (MP) les officiers des polices judiciaire exercent dans les limites de leurs
compétences, les pouvoirs et attributions déterminés par les articles 2 à 10 dudit code ».

L'enquête préliminaire s'ouvre à partir du dépôt de la plainte, d'une dénonciation


ou même en cas de saisine d'office. Il est demandé à l'OPJ d'être diligent dans l'accomplissement
des actes inhérents, à l'enquête préliminaire et transmettre les procès-verbaux dressés par lui à
l'officier du ministère public.

a) Les actes de l'enquête préliminaire

Vue générale entre le ministère public et la police judiciaire, s'établit un dialogue


dénué de formalisme. Tantôt, le parquet, saisi le premier des faits par une plainte ou
dénonciation, requiert une enquête de la police ou de la gendarmerie. Tantôt, la police judiciaire
ayant été informée la première par ses agents ou bien par plainte ou dénonciation, transmet ses
informations au parquet qui à son tour, lui donne le biais d'un ordre écrit (appelé « soit transmis »
car il est transmis à telle autorité de police ou de gendarmerie) mandat de compléter. L'initiative
de l'enquête appartient donc alternativement aux magistrats du parquet. En effet, l'énumération
des actes possibles et toujours le même régime de ceux-ci varie, un trait les rapproche,
concernant l'appréciation de leur validité par le juge52.

b) Les règles propres aux divers actes de l'enquête.

51
JEAN PRADEL, procédure pénale, 16ème Ed. CUJAS, Paris, 2011, p.493
52
JEAN PRADEL, op.cit., P.494
28

Diversités des actes et de régimes, outre les circonstances matérielles effectuées


aux besoins par un transport sur les lieux, les enquêteurs peuvent procéder d'une part à des
gardes à vue et d'autre part, à des perquisitions et saisies, auditions53.

 LA GARDE A VUE

Il existe en droit congolais deux types de mise en détention provisoire : le


placement en garde à vue : selon l'article 18, alinéa 4 de la constitution, l'officier de la police
judiciaire doit détenir l'auteur d'une infraction pendant une durée de 48 heures dans un cachot de
son commissariat ou sous-commissariat, mais doit, à l'issue de ce délai, le présenter devant le
magistrat instructeur ou le relâcher.54

L'article 4 du code de procédure pénale détermine les conditions de fond et de la


forme, dans lesquelles la garde à vue pourrait être appliquée. Ledit article dispose « lorsque
l'infraction est punissable de six mois de servitude pénale au moins ou lorsqu'il existe des raisons
sérieuses de craindre la fuite de l'auteur présumé de l'infraction ou lorsque l'identité de ce dernier
est douteuse ou inconnue, les officiers de police judiciaire peuvent après avoir interpellé
l'intéresser, se saisir de sa personne et le conduire immédiatement devant une autorité judiciaire
compétente. S'il existe des indices sérieux de culpabilité ».

Il ressort de cet article d'en dégager des conditions de fond et de forme pour
l'application de cette mesure restrictive de la liberté garantie qui est consacrée par plusieurs
instruments internationaux (la déclaration universelle de droit de l'homme en sigle DUDH, le
pacte international des droits civils et politiques en sigle PEDCP), par les instruments régionaux
(la charte africaine des droits humains et des peuples en sigle CADHP...), et enfin par les
instruments nationaux (la constitution à ses articles 11 et 17, alinéa l, code de procédure
pénale...).

c) Conditions de fond

Premièrement l'infraction présumée à la personne doit être punissable de six mois


de servitude pénale dans le code pénal congolais et qu'il existe des indices sérieux de culpabilité.
Dans cette première optique, il faut que toutes les deux conditions soient cumulatives et réunies ;
c'est alors qu'on peut procéder à la mesure privative de liberté. Et donc, à défaut de l'une des
conditions, on ne peut jamais placer la personne en garde à vue.
53
Idem, p.495
54
Article 18 al 4 de la constitution de la RDC, du 18 février 2006.
29

Deuxièmement, l'infraction doit être punissable d'une peine inférieure à six mois
mais qu'elle soit supérieure à 7 jours ; on peut procéder à la garde à vue quand il y a la crainte de
fuite de l'auteur présumé d'une infraction ou lorsque l'identité de ce dernier est douteuse ou
inconnue. C'est-à-dire lorsqu’il n’a pas un domicile précis ou une résidence précise « stable
lorsqu’il n'a pas un travail fixe ou encore lorsque la personne n'a pas une grande famille sous sa
responsabilité. Pour des raisons d'enquête, on peut mettre la personne en prison ou dans un
cachot. L'existence des indices sérieux de culpabilité, pour qu'une personne soit mise dans un
cachot, il faut qu'il existe des indices suffisants corroborant les faits mis à sa charge.

d) Conditions de forme

Avant de procéder à la garde à vue, la loi a prévu à ce qu'on puisse au préalable


interpeller la personne présumée et l'entendre sur un procès-verbal d'arrestation ou de la saisie de
l'auteur présumé. Cet acte (procès- verbal) donne la légalité à une garde à vue faite par l'OPJ. La
loi a prévu un bref délai à cette mesure qui ne peut excéder 48 heures. Après ce délai légal, l'OPJ
a l'obligation de conduire l'auteur présumé devant l'officier du ministère public pour l'instruction.
La garde à vue est irrégulière, lorsqu'elle n'est pas accompagnée d'un procès-verbal qui témoigne
le motif de l'arrestation ou de la saisie d'une personne présumée. Et lorsqu'elle dépasse le délai de
48 heures. Le non-respect des conditions de forme, donne lieu à l'arrestation et détention
arbitraire prévue dans le code pénal congolais. Ça peut exposer l'OPJ à engager sa responsabilité
pénale qui lui fera subir la sanction disciplinaire ou la peine pénale.

 LA PERQUISITION

Cette notion revêt deux aspects : En premier lieu il s'agit d'un aspect fonctionnel.
C'est sur ce point que nous nous forcerons à donner le sens de cette notion. Et en second lieu il
s'agit de l'aspect organique. Il sera question de déterminer les autorités compétentes pouvant
intervenir.

 L'ASPECT FONCTIONNEL

Même si le législateur congolais n'a pas défini la notion de la perquisition et


pourtant il en a parlé aux articles 22 et 23 du code de procédure pénale. A travers les opinions
doctrinaires, nous allons nous forcer à donner le sens de ladite notion. La perquisition n'est pas la
simple présence de l'enquêteur sûr le lieu55.

55
Article 22 code de la procédure pénale.
30

Elle suppose une intrusion, une pénétration dans les lieux en vue de la recherche
d'objets relatifs aux faits poursuivis. En vertu de la théorie de la remise spontanée, il n'a pas
perquisition quand la personne remet spontanément les objets recherchés à la police car la
perquisition suppose une recherche active des indices ou objets.

 L'ASPECT ORGANIQUE

Il est reconnu à l'OPJ le pouvoir de s'introduire dans la maison des particuliers de


gré de force pour y faire des constatations ou pour y rechercher certains objets précis dans le
cadre d'une enquête judiciaire. L’OPJ reçoit le pouvoir de perquisition par le biais d'un mandat
de perquisition émanant de l'officier du ministère public.

Mais lorsqu'il s'agit d'infraction flagrante, la loi prévoit une exception à ce


principe. L'OPJ peut faire la perquisition d'office c'est-à-dire par son propre initiative en dressant
un procès-verbal de perquisition dans lequel, il aura à déterminer l'utilité et l'objet retrouvés. Et
immédiatement il doit informer sa hiérarchie. La perquisition doit s'effectuée de 5 heures du
matin à 21 heures et pourra s'étendre au-delà qu'avec autorisation du président du tribunal de
grande instance en sigle TGI. Toutefois, une visite commencée dans l'intervalle légale peut se
prolonger au-delà du temps réglementaire, les nécessités d'enquête l'exigent. La visite
domiciliaire devra s'effectuée en présence de l'occupant de la maison et de l'inculpée ou
présumée pour éviter toute suspicion susceptible d'entraver la bonne instruction de l'affaire.

 LA SAISIE

Les OPJ ou les OMP ont le pouvoir de saisir où qu'ils se trouvent les objets sur
lesquels pourrait porter la confiscation prévue par la loi et de tous autres qui pourrait servir à
conviction ou à décharge56. Une procédure spéciale qu'avant de procéder à la saisie, l'objet sera
présenté au détenteur s'il est présent afin qu'il puisse le reconnaître et y apposer un paraphe. Un
procès-verbal de saisie d'objet doit être dressé, décrit les objets saisis et doit être signé par le
détenteur. L'objet saisi peut être mis sous scellé en vue de prévenir leur substitution ou leur
altération. Le scellé est un ruban ou bande de papier fixé par un cachet de cire revêtu de sceau.

Les objets saisis doivent être répertoriés dans un registre spécial dénommé registre
des objets saisis (ROS en sigle)57. Lorsque la conservation des objets saisis est très coûteuse ou

56
JEAN PRADEL, op.cit., P.372.
57
Joseph TSHIBASU PANDAMADI, op.cit., P.35
31

s'avère dangereux pour la santé, l'OPJ ou l'OMP après s'être référé à un expert aura à décider sur
leur vente ou leur destruction. L'argent obtenu à l'issue de la vente sera consigné à la caisse.

 L'AUDITION ET LE CONSTAT
Procès-verbal de constat
Est susceptible d'être dressé par l'OMP ou par l'OPJ lorsqu'un fait infractionnel a
été porté directement à leur connaissance et qu'au préalable une descente sur le lieu a été
effectuée par eux. Le PV de constat doit comprendre les points suivants :
- Le lieu, la date et le temps où s’est passé la constatation ;
- La description des circonstances dans lesquelles l'infraction a été commise ;
- La description des preuves et indices à charge, à décharge de l'auteur présumé ;
- La qualité du verbalisateur ;
- La signature du verbalisateur58.
Au cas où le PV est dressé par l'OPJ, il est précédé de la formule de prestation de
serment libellé comme suit : « je jure que le présent procès-verbal est sincère ». L'OMP est
dispensé de mentionner un quelconque serment au procès-verbal de constat qu'il a dressé lui-
même car il est un assermenté spécial doté des pouvoirs spéciaux dans l'administration de la
justice.
 PROCES-VERBAL D'AUDITION OU INTERROGATOIRE OU ENCORE PV
ACTANT UNE PLAINTE OU UNE DENONCIATION
Le contenu de chaque PV varie suivant son objet-particulier. Toutefois, il y a des
mentions qu'on retrouve dans tous les procès-verbaux telles que l'identité du comparant, la
prestation de serment (témoins et experts), les circonstances de la commission de l'infraction et
les déclarations des comparants. Les déclarations peuvent être faites dans n'importe quelle langue
mais l'usage exige à ce que l'on recourt à la langue française pour les actes sur PV. Ces PV
peuvent comportés les notes de l'OMP ou l'OPJ. La note de l'OMP est constituée des
observations particulières émanant du magistrat instructeur. Quant à la note de l'OPJ, on la
retrouve à la fin du PV et comporte le résumé succinct du fait et le point de vue de l'OPJ
verbalisant.
a) La responsabilité de l'OPJ lors de la garde à vue
On relève des négligences de la part des OPJ à tous les stades de l'exécution de
leurs obligations professionnelles. Mais pour les grandes majorités des cas des détentions
provisoires irrégulières, le premier acte contraire à la loi réside dans le dépassement du délai de

58
Idem
32

la garde à vue fixé à 48 heures. En réalité, les villes des provinces connaissent un phénomène
qui, s'il n'est pas à Kinshasa, reste du moins très marginale. IL s'agit du défaut de présentation
des personnes au juge dans les cinq jours suivant l'émission du mandat d'arrêt provisoire (MAP).

Dans ce cas, qui représente tout de même par exemple 94% des violations des
délais, la personne n'est formellement mise en détention provisoire, puisqu'aucune ordonnance
judiciaire en ce sens n'était prise par le juge par le tribunal et elle n'est plus sous régime de la
garde à vue, puisqu'un dossier d'instruction devant l'OMP a été ouvert. Sans aucun statut
clairement défini, le maintien en détention se fige en dehors de tout cadre légal. En dehors de
l'hypothèse d'une détention sous mandat d'arrêt provisoire au-delà de 5 jours, le cas d'une garde à
vue irrégulière, couplée à une mise en détention devenue irrégulière pour cause de non-respect
des délais légaux, demeure la situation la plus rencontrée.

§2. L'INSTRUCTION PREPARATOIRE


Comme l'enquête, l'instruction par l'OMP tend à la recherche des éléments qui,
ultérieurement, permettront à la juridiction de jugement, si elle est saisie, de porter une
appréciation sur l'infraction et son auteur. Au niveau du parquet, le magistrat instructeur (OMP)
va poursuivre l'instruction du dossier en approfondissant s'il échoue à l'enquête menée par l'OPJ,
Au cas où l'enquête préliminaire de l'OPJ est compétente et concluante l'OMP n'a plus d'autres
actes à accomplir hormis la décision qu'il devra prendre quant à la suite à réserver au dossier.
Au cas où le dossier émanant de l'OPJ est incomplet, L'OMP a le devoir de le
compléter en accomplissant d'autres actes d'instruction pour pallier à cette insuffisante (audition
des témoins, confrontation, perquisition, saisie d'objet, ...) il accomplit ses différents actes en
mutatis mutandis c'est-à-dire comme le fait l'OPJ. Il est reconnu à l'OMP le pouvoir de décerner
un mandat de comparution contre les auteurs présumés des infractions (article 15, al 1 code de
procédure pénale).59
L'officier du ministère public peut en cas de non comparution de l'inculpé (auteur
présumé ou complice) décerner contre lui un mandat d'amener. Le mandat d'amener est valable
pour trois mois et ce délai est renouvelable ; il convient de noter cependant qu'indépendamment
de tout mandat de comparution antérieure, l'OMP peut également décerner un mandat d'amener à
condition que :
- D'une part l'auteur présumé (l'inculpé) ne soit pas présent ;
- D'autre part lorsqu'il existe contre lui des indices graves de culpabilité et que l'infraction
est punissable de deux mois de servitude pénale au moins.

59
Article 15 al 1 du décret du 06 août 1959 portant code de procédure pénale.
33

Au cours d’instruction préliminaire, l’officier de ministère public peut décerner


mandat de comparution, d’amener ou d’arrêt provisoire. En cas d’infraction flagrante passible de
six mois ou moins de servitude pénale, l’officier de police judiciaire saisi peut décerner mandat
d’amener. En aucun autre cas, les officiers de police judiciaire ne peuvent décerner de mandat 60.
En vue de respecter les droits reconnus aux présumés coupables, il est obligatoire
pour l'OMP d'interroger la personne faisant l'objet d'un mandat d'amener au plus tard le
lendemain de son arrivée au lieu où le magistrat qui a décerné ce mandat se trouve.
1. Les actes de l'instruction préparatoire
L'officier du ministère public dans la phase d'instruction, bien entendu l'enquête
approfondie, faite par le magistrat du parquet sur une affaire dont on n'a pas encore des
précisions pour la qualifier d'une infraction, il peut prendre plusieurs décisions relatives par un
acte appelé mandat, d'où il est important ici de donner une vision générale de cet acte et en
déterminer les différentes sortes des mandats ainsi que leurs portées respectives.
a) LE MANDAT
Dorénavant, il faut dire que le législateur congolais du décret du 06 août 1959
portant code de procédure pénale n'avait pas défini ce qu'il fallait entendre par un mandat et
pourtant il en parle aux articles 15, 18 et 28 al 2 dans le code précité. Mais alors la définition
nous est donnée, le code de la procédure pénale française en ses articles 22 à 136 qui disposent «
les mandats sont des ordres écrits par lesquels le juge d'instruction porte atteinte à la liberté d'une
personne soupçonnée en décidant sa comparution ou son incarcération ».61
Tout mandat obéit à une certaine règle, il ne peut être décerné que contre les
personnes présumées des infractions (article 18 CPP). 62 Il doit préciser l'identité de la personne
qui en fait l'objet, être daté, signé par l'OMP ou par l'OPJ et revêtu de son sceau ; la violation de
ses exigences peut donner lieu ou entrainer la nullité du mandat si l'irrégularité a porté atteinte
aux intérêts de l'intéressé ou si la recherche de la vérité s'est trouvée viciée fondamentalement.
On distingue dans le décret du 06 Août 1959 portant code de procédure pénale trois sortes des
mandats dont deux sont donnés à l'article 15 et l'un à l'article 28 al 2 du décret il s'agit des :
- Mandat de comparution ;
- Mandat, d'amener ;
- Mandat d'arrêt provisoire.

60
Article 115 al 1 et 2 de l'ordonnance n°78-289 du 03 juillet 1978 relative à l’exercice des attributions d’officiers et
agents de police judiciaire près les juridictions de droit commun
61
Article 122 à 136 du code de procédure pénale française cité par JEAN PRADEL, op.cit., p.612.
62
Article 15 al 1 et 18 code de procédure pénale du décret du 06 août 1959.
34

Mais à cette distinction, il serait évident d'ajouter les deux autres mandats que
nous trouvons dans le code de procédure pénale française tel que : le mandat de recherche et le
mandat de dépôt.

b) MANDATS DE COMPARUTION, D'AMENER ET DE RECHERCHE

Ces trois mandats émis par le juge d'instruction tendant donc à assurer la venue à
son cabinet d'une personne mise en examen ou susceptible de l'être. Ils constituent des actes
d'instruction tendant à la recherche des preuves puisqu'ils tendent à permettre l'interrogatoire de
l'intéressé.

c) MANDAT DE COMPARUTION

Cet acte est prévu à l'article 15 du CPP, il a pour objet de mettre la personne qu'il
vise en demeure de se présenter devant l'officier du ministère public à la date et à l'heure qu'il
indique, ce mandat est signifié à l'intéresser par huissier ou lui est notifié par un OMP. Règle
importante, le mandat de comparution ne comporte aucune mesure de contrainte, l'intéressé se
présente librement et s'il comparait, l'OMP l'interroge immédiatement.

d) MANDAT D'AMENER

Il est aussi prévu à l'article 15 al 2 du CPP. Cet acte, dont le magistrat instructeur
fait usage lorsque l'intéressé ne s’est pas présenté lors de sa convocation ou lorsqu'il était à
craindre qu'il n'y défère pas est au contraire exécutoire par la force publique. C'est en effet un
ordre donné à la force publique de conduire, même de vive force, la personne mise en examen
devant le magistrat instructeur. Et c'est parce que ce mandat implique la contrainte que son
exécution est confiée aux représentants de la force publique, non aux huissiers. Le mandat
d'amener n'autorise cependant qu'une détention de brève durée et implique un interrogatoire
rapide.
35

e) MANDAT DE RECHERCHE

Cet acte n'est pas prévu dans notre code de la procédure pénale, mais plutôt il est
prévu dans le code de procédure pénale française. Souvent réclamé par les praticiens français, ce
mandat a été créé par la loi du 9 mars 200463.

Il est « l'ordre donné à la force publique de rechercher la personne à sa rencontre


de laquelle il est décerné un mandat et de la place en garde à vue souvent, en effet, le magistrat
d'instruction ne sait pas où se trouve une personne qu'il doit interroger, sans savoir pour autant si
elle est en fuite. La mise en œuvre du mandat de recherche

Ce mandat mentionne la nature des faits imputés et leur qualification juridique, il


est notifié et exécuté par un OPJ ou par un agent de police judiciaire, il peut le diffuser par tous
moyens en cas d'urgence. La personne découverte est placée en garde à vue, le magistrat
instructeur est avisé aussitôt et l'OPJ peut entendre la personne évidemment, il faut admettre que
le magistrat pourra au cours ou à l'issue de la garde à vue émettre un mandat d'amener pour que
la personne lui soit présentée à son cabinet.

f) MANDAT DE DEPOT ET D'ARRET

Ces deux mandats tendent à placer la personne mise en examen en détention


provisoire. Ils ne peuvent donc intervenir que si celle-ci est possible, c'est-à-dire que si une peine
d'emprisonnement ou une peine plus grave est encourue. On peut voir dans ces mandats des actes
de juridiction car il indique chez le juge une appréciation sur la nécessité d'une incarcération, un
« parti-pris » qui caractérise l'acte juridictionnel.

g) MANDAT DE DEPOT

Cet acte n'est pas légiféré dans notre code. Mais néanmoins il existe dans le code
de procédure pénale française. Qui consiste à l'injonction donnée aux agents de la force publique
de conduire la personne mise en examen à la maison d'arrêt et au chef de cet établissement de l’y
recevoir (article 122, al 8 Code de procédure pénale française) ce mandat permet aussi de
rechercher ou de transférer la personne lorsqu'il lui a été précédemment notifié le mot
« rechercher » correspond à l'idée que la personne s'en fuit après avoir été mise sous mandat de
dépôt.

63
Jean PRADEL, op.cit., p.612
36

L'emploi de ce mandat suppose donc que la personne mise en examen soit déjà à
la disposition du magistrat. Or, il en est ainsi dans le cas où l'intéressé : 1 ère est détenu pour autre
cause ; 2ème à déférer à un mandat de comparution ou à fait l'objet d'un mandat d'amener, les
mêmes agents procédant alors à l'arrestation et au transfert de l'intéresser à la maison d'arrêt, 3 ème
est « présenté » au juge par le policier ayant agi en enquête préliminaire ou de flagrance. Parce
qu'il est un acte grave, le mandat de dépôt ne peut intervenir qu'après interrogatoire et doit, en
matière correctionnelle et même criminelle, être précédé d'une ordonnance spécialement motivée
de mise en détention.

De plus, lors de l'interrogatoire, le magistrat doit aviser la personne mise en


examen de son droit à l'assistance d'un avocat avec lequel elle peut communiquer librement et
qui peut consulter le dossier sur le champ en cas d'impossibilité, le juge peut la faire écrouer,
mais à charge de respecter les formalités prévues (145, al 6 du code de procédure pénale
française)64.

h) MANDAT D'ARRET

Cet acte est prévu à l'article 28, al 2 du code de procédure pénale congolaise. Ça
émane de l'officier du ministère public. Il est l'ordre donné à la force publique, d'une part, de
rechercher et d'arrêter la personne mise en examen, d'autre part de la conduire devant une maison
d'arrêt indiquée sur le mandat. Ce cumul donne les avantages des deux précédents : il permet,
comme le mandat de dépôt, sa détention prolongée puisqu'il implique que la personne encourt
une peine privative de liberté. Il permet en outre, et c'est l'une de ses caractéristiques majeures,
de rechercher une peine. Il constitue le deuxième type de mise en détention provisoire en droit
congolais.

Un placement en détention suite à un mandat d'arrêt provisoire (MAP) : le


magistrat instructeur (OMP) peut placer l'auteur présumé d'une infraction sous mandat d'arrêt
provisoire pour une durée de cinq jours. A l'issue de laps de temps, il a l'obligation de présenter
le prévenu au juge du tribunal de paix compétent (siégeant en chambre de conseil). Pour
solliciter une mise en détention préventive par voie d'ordonnance65.

64
Jean PRADEL, op.cit. p.612
65
Jean PRADEL, op.cit., p.612
37

SECTION 2 : LA MISE EN DETENTION PREVENTIVE


Les dispositions légales en matière de détention préventive

La détention d'une personne reste provisoire jusqu'au moment ou un jugement de


condamnation est prononcé sur le fond par un tribunal compétent. Dans le cas d'un placement en
détention avant procès, la personne continue donc de bénéficier de la présomption d'innocence
selon l'article 17 al 1 de la constitution congolaise du 18 février 2006 et des nombreux
instruments internationaux, la liberté est une règle, la détention est l'exception 66. Afin que le
recours à cette mesure soit bel et bien exceptionnel, de nombreuses dispositions légales
circonscrivent la mise en détention provisoire.

1. Les conditions préalables au placement en détention provisoire

Selon l'article 4 du code de procédure pénale, lorsque l'infraction est punissable de


six mois de servitude pénale (SP) au moins ou lorsque l'identité de ce dernier est inconnue ou
douteuse et s’il existe des indices sérieux de culpabilité, l'OMP peut se saisir d'un suspect et
l'arrêter. Similairement, l'article 27 al 1 CPP congolais, prévoit qu'une personne peut être placée
en détention préventive seulement si il existé à son encontre des indices sérieux de culpabilité et
que les faits lui reproché, constitué une infraction, sont sanctionnés d'une peine d'au moins 6
mois de servitude pénale.

La mise en détention préventive est également possible lorsque le fait parait


constituer une infraction que la loi punit d'une peine inférieure à 6 mois de servitude pénale, mais
supérieure à 7 jours, lorsqu'il y a lieu de craindre la fuite de l'inculpé, ou si son identité est
inconnue ou douteuse ou si l’égard aux circonstances graves et exceptionnelles, la détention est
impérieusement réclamée par l'intérêt de la sécurité publique67.

Ainsi, le placement en détention préventive ne peut être ordonné en réponse à la


commission d'un fait bénin à moins que des impératifs sécuritaires soient en jeu.
L'AUTORISATION DE MISE EN DETENTION PREVENTIVE

Après qu'il ait placé sous le mandat d'arrêt provisoire (MAP), l'OMP doit endéans
5 jours le présenter au président du Tribunal de Grande Instance (TGI) en chambre de conseil en
vue d'obtenir l'autorisation de mise en détention préventive. Seuls sont autorisés à être présent à

66
Article 17 al 1 de la Constitution du 18 février 2006
67
Article 27 code de procédure pénale
38

l'audience en chambre de conseil les personnes suivantes : le juge, le ministère public, le greffier,
l'inculpé et son conseil (avocat) s'il en a.
L'AUTORITE COMPETENTE

La compétence pour autoriser la mise en détention préventive revient au président


du Tribunal de Grande Instance (TGI). Toutefois, elle peut être autorisée par le juge du tribunal
de paix (TRI-PAIX) si le fait parait constituer une infraction que la loi réprime d'une peine de
servitude pénale de 5 ans au maximum. En cas de compétence en matière de détention
préventive lorsque le président de TGI et le juge de TRI-PAIX sont tous deux compétents et
qu'ils se trouvent dans la même localité, le juge du TGI a prévention (préséance) sur le juge de
paix.

Le juge de la chambre du conseil doit rendre son ordonnance autorisant ou


refusant la détention préventive au plus tard le lendemain de la comparution de l'inculpé. Cette
ordonnance est valable pour 15 jours y compris le jour où elle est rendue. A l'expiration de ce
délai, la loi prévoit que la détention préventive peut être prorogée pour 1 mois et ainsi de suite
des mois en mois aussi longtemps que l'intérêt public l'exige. Une limitation est prévue à cette
prolongation et cela dans deux cas suivants :

1° La détention préventive ne peut être prolongée qu'une fois si le fait ne parait constituer
qu'une infraction à l'égard de laquelle la peine prévue par la loi n'est pas supérieure à 2 mois
de travaux forcés ou de servitude pénale principale (SPP).

2° Elle ne peut être prolongée plus de 3 fois consécutives si la peine prévue est égale ou
supérieure à 6 mois de servitude pénale principale (SPP). Dépasser ce délai, la prolongation
de la détention est autorisée par le juge compétent statuant en audience publique.
LE DEROULEMENT DE L'AUDIENCE EN CHAMBRE DU CONSEIL

Cette audience commence par l'identification de l'inculpé dont on acte la


comparution, ensuite la parole est accordée au ministère public à qui incombe la charge de
prouver le bien-fondé de sa requête consistant à obtenir l'autorisation de la mise en détention
préventive de l'inculpé ou la prolongation de celle-ci (fuite à craindre, indices sérieux de
culpabilité, raison d'instruction).

La parole est enfin de compte accordé à l'inculpé assisté ou non par un conseil en
vue de se défendre contre les allégations du ministère public au sujet de sa mise en détention
préventive. Après le tribunal prend la cause en délibéré et il est tenu de se prononcer par voie
39

d'ordonnance au plus tard le lendemain du jour de la comparution. Le juge la fait porter au plus
tôt à la connaissance de l'inculpé par écrit, avec accusé de réception ou par la communication
verbale actée par celui qui la fait.
CONDITIONS DE FOND POUR L'AUTORISATION DE LA DETENTION
PREVENTIVE

Le législateur fixe en général les circonstances dans lesquelles la détention


préventive peut avoir lieu, en effet l'article 27 code de procédure pénale distingue en son premier
alinéa les conditions matérielles et son deuxième alinéa les conditions matérielles extraordinaires
de la détention préventive. Cet article annonce que l'inculpé ne peut être mise en état de
détention préventive que s'il existe contre lui des indices sérieux de culpabilité et qu'en outre le
fait paraisse constituer une infraction que la loi réprime d'une peine de six mois de servitude
pénale.

a) LES FAITS GRAVES

Le magistrat, doit par exemple fonder sa décision sur le fait que l'infraction est de
nature à choquer l'opinion publique et risque donc de provoquer des désordres si la personne est
laissée en liberté. Il peut s'agir d'un cas ou la personne suspectée est poursuivie par la part de la
famille de la victime des faits infractionnels. Dans ces conditions, la privation de liberté peut se
justifier, même si les conditions de seuil de gravité de l'infraction ne sont pas remplies. La
détention préventive peut également être justifiée par l'impératif de conserver les preuves et
d'empêcher le prévenu remis en liberté d'être en contact avec les témoins ou d'organiser d'autres
crimes pour dissimiler les faits. Il faut que le magistrat instructeur puisse, lors de son
intervention devant la chambre de conseil, porte certains éléments du dossier ou autre indice
pour démontrer l'impérieuse nécessité de garder ce prévenu en détention et il ne doit donc pas
invoquer ces risques de disparition des preuves sans justification.

Dans le cas des circonstances graves et exceptionnelles, l'appréciation des


conditions révèle de la souveraineté d’instructeur et d'intime conviction du juge siégeant en
chambre de conseil. C'est pourquoi il est important de motiver la décision privative de liberté, car
ici c'est de manière exceptionnelle que le prévenu est mis en détention. L'avocat du prévenu doit
par contre démontrer que cette allégation du ministère public n'a pas de fondement légal s'il
détient les éléments du dossier justifiant la demande de mise en liberté.
40

L'article 28, al 5 CPP, impose au magistrat instructeur qui prend un mandat d'arrêt
provisoire sur base de l'existence des circonstances matérielles exceptionnelles de « spécifier les
circonstances qui les justifient ». L'article 21 de la constitution congolaise impose que « tout
jugement est écrit et motivé ».

b) LES INDICES SERIEUX DE CULPABILITE

Pour qu'une personne soit incarcérée, il faut qu'il existe des indices suffisants
corroborant le fait mis à sa charge. Il s'agit d'indices sérieux puisqu'à ce stade de la procédure
pénale en vertu du principe de présomption d'innocence, la personne est soupçonnée mais non
déclarée coupable. C'est pourquoi il importe que le magistrat instructeur entend préalablement
l'inculpé afin de mettre à jour les charges suffisantes légitimant une privation de liberté. Le
magistrat instructeur doit dresser un procès-verbal d'audition du suspect et y mentionner les
éléments justifiant sa décision.

La détention préventive ne peut en aucun cas être motivée par le fait que l'inculpé
nie les faits mis à sa charge, ni être utilisé comme pour contraindre le prévenu à parler. Ceci
constitue un droit à tout citoyen garanti par la constitution, les lois internes et les instruments
internationaux ratifiés par la République Démocratique du Congo. En examinant en chambre de
conseil les indices de culpabilité, le juge doit vérifier à nouveau l'existence des charges
suffisantes et rechercher s'il existe une cause justificative dans le chef de l'inculpé. Il examinera
et évaluera si la détention préventive se justifie toujours au regard de la loi.

En tout état de cause, les indices suffisant ne peuvent pas être fondés sur les
éléments recueillis de manière irrégulière (par acte de torture ou de perquisition irrégulière).
Dans ce cas l'avocat désigné doit soulever la nullité de la procédure et le juge doit ordonner la
mise en liberté de l'inculpé.

c) L’IDENTITE DOUTEUSE ET LA CRAINTE DE FUITE

Le souci d'éviter que le suspect ne se soustrait à l'action judiciaire est lié au fait
que la répression des crimes et délits est d'intérêt public. Le ministère public peut se fonder
uniquement sur cette cause, s'il existe des circonstances objectives tirées de fait de la cause et de
la personnalité de l'inculpé.68

68
Article 30 code de procédure
41

Le fait que le prévenu ait l'adresse connue, un travail stable et une famille en
charge sont autant d'élément qui laisse supposer jusqu'à preuve du contraire, qu'il n'existe pas de
risque de fuite. Il arrive que le prévenu puisse être privé de sa liberté lorsque, il n'a pas de
domicile connu en République Démocratique du Congo et ou lorsqu'il est de nationalité
étrangère mais s'il a répondu spontanément à l'invitation de comparaître et qu'il n'a jamais fait
obstruction à la justice, ces éléments ne peuvent justifier la mesure ainsi, l'avocat désigné doit
démontrer que la crainte de fuite ne peut pas reposer uniquement du fait que l'inculpé n'a pas des
résidences connues en République Démocratique du Congo ou qu'il risque de rentrer dans son
pays d'origine pour se soustraire à la justice.
CONDITIONS DE FORME POUR LA DETENTION PREVENTIVE

La détention préventive est légitime lorsqu'elle est indispensable, elle n'a


strictement droit que sur fait dont on doit voir la criminalité. La décision est rendue dans les
formes et dans les délais prévus par l'article 30 du code de procédure pénale, l'assistance d'un
avocat agréé par le tribunal ne peut toutefois être refusée au prévenu. Si le tribunal accorde la
mise en liberté, les dispositions de l'article 32 CPP sont applicables.

L'incarcération au cours de l'instruction préparatoire ne pourrait résulter que d'une


ordonnance motivée rendue en chambre du conseil par le magistrat juge militaire. Celui-ci
devrait recueillir les avis du ministère public ainsi que les observations de l'inculpé ou de son
conseil. L'ordonnance autorisant la prorogation de la mise en détention préventive devrait être
motivée, c'est-à-dire circonstanciée d'après les détails de l'espèce. Toutefois cette détention ne
serait plus illimitée.

a) L'ORDONNANCE

Cet acte du juge est prévu aux articles 30, 31, 32 al 4, 38, 39 al 1, 40 et 42 al 1 du
code de procédure pénale. Mais la définition de celui-ci nous est donnée par la doctrine qui le
définit comme étant des décisions manifestées par écrit, du juge d'instruction 69. Tout au long de
son infraction, le juge est amené à prendre de très nombreuses décisions. Certaines se situent à
l'ouverture de l'information :

- Ordonnance de refus d'informer, d'incompétence, d'irrecevabilité d'un dossier.


D'autres interviennent en cours d'information :

69
Henri-D. BOSSY et DAMTEN Vander Mersel, Droit de la procédure pénale, éd. PLON, Paris, 2000, pp. 496-497.
42

- Ordonnance de désignation d'un expert ou refusant une expertise, de transport sur


les lieux, relatives à la détention, de soit communiqué par laquelle le juge sollicite
des réquisitions du parquet sur un point déterminé. Quelques-unes enfin sont
prises à la clôture de l'information ;

- Ordonnances de soit-communiqué, de non-lieu, de renvoi, éventuellement de


maintien de l'intéressé en détention.

A cette énumération, non limitative, on devine déjà que toutes ses ordonnances
n'ont pas la même nature. Au vrai, elles sont de deux types. Les unes, correspondant au rôle
d'instruction du juge, sont administratives (par exemple : ordonnance de transport sur les lieux
par laquelle le juge décide d'office de se déplacer). Les autres, correspondant à sa fonction de
juge, sont juridictionnelles (par exemple : ordonnance d'irrecevabilité d'un dossier).

En dépit des apparences, le critère de distinction entre ces deux sortes


d'ordonnances est cependant malaisé à déterminer, alors que les intérêts sont réels. Les intérêts
de la distinction des ordonnances administratives et des ordonnances juridictionnelles. Deux
intérêts : d'une part, seules les ordonnances juridictionnelles doivent être communiquées aux
avocats des parties privées et aux parties elles-mêmes70.

- sont notifiées, les ordonnances de règlement à la personne mise en examen et au témoin


assisté, ainsi que les ordonnances de renvoi ou de mise en accusation par la partie civile ;

- sont notifiées les ordonnances susceptibles de recours.

D'autre part, seules les ordonnances juridictionnelles sont susceptibles d'un appel
devant la chambre de l'instruction d'ailleurs inégalement selon les parties 71.

La détermination du critère est rendue malaisée par le silence du législateur et par


l'attitude des auteurs qui, pendant longtemps, ont énuméré les ordonnances juridictionnelles au
lieu d'en établir une définition. On admettra les points suivants en premier lieu, est
juridictionnelle l'ordonnance par la solution proposée par les parties ou par la loi. La proposition
peut émaner des parties : par exemple, si l'ordonnance désignant un expert psychiatre est
administrative puisqu'elle tend seulement à faire progresser l'instruction, celle qui refuse d'en

70
Jean BRADEL, op.cit., p.616
71
Jean BRADEL, op.cit., p.616
43

désigner un malgré une demande d'une partie est juridictionnelle puisque le juge prend le parti de
ne pas faire examiner l'intéressé.

Elle peut aussi émaner de la loi : ainsi est juridictionnelle l'ordonnance de non-lieu
puisque, son information terminée, le juge doit choisir entre les divers partis que lui offre la loi.
Ce critère du choix entre plusieurs solutions offertes entraine une conséquence. Dans
l'ordonnance administrative, le juge décide quelque chose alors qu'il aurait aussi bien pu ne rien
décider du tout, n'étant pas saisi d'une prétention : l'ordonnance prescrivant un transport sur les
lieux est administrative puisque le juge pouvait également ne pas prendre l'initiative de se
transporter et alors ne pas rendre l'ordonnance.

Au contraire dans l'ordonnance juridictionnelle, il exprime un choix qu'il ne peut


éluder puisqu'il doit répondre à une prétention : l'ordonnance refusant une mise en liberté est
juridictionnelle puisque le juge, libre évidement de sa décision, ne peut pas ne pas en prendre
une et doit donc rendre une ordonnance 72. En définitif nous pouvons affirmer que l'ordonnance
autorisant ou refusant la mise en détention préventive est juridictionnelle dans la mesure où elle
corresponde à sa fonction entant que juge. Lorsqu'elle est rendue, elle doit être communiquée
aux parties (au ministère public et à l'inculpé ou son conseil). Et celle-ci est susceptible d'appel et
enfin, il faudrait dire encore qu'elle est juridictionnelle parce qu'elle donne la possibilité au juge
d'opposer un choix entre plusieurs solutions offertes. Ce critère permet d'avoir deux sortes
d'ordonnance : d'une part, ça peut être celle autorisant la mise ou la prolongation de la détention
préventive. Et d'autre part celle de la main levée de la détention préventive.

b) LE DELAI

Parlant du délai, il faut entendre un écoulement de temps qu'on doit respecter pour
l'accomplissement de certains actes judiciaires et aussi lorsqu'il s'agit d'agir en justice afin
d’obtenir une satisfaction sur un droit lésé. Pour ce qui concerne la comparution de l'inculpé
devant la chambre de conseil, l'article 28 al 3 du code de procédure pénale dispose ce qui suit «
si le juge se trouve dans la même localité que l'officier du ministère public, la comparution
devant le juge doit avoir lieu au plus tard dans le cinq jours de la délivrance du mandat d'arrêt
provisoire »73. Dans ce cas, ce délai est augmenté du temps strictement nécessaire pour effectuer
le voyage ; sauf le cas de force majeure ou celui de retard rendu nécessaire par le devoir de

72
Idem, p.617.
73
Ibidem.
44

l'instruction. A l'expiration de ces délais, l'inculpé peut demander au juge compétent sa mise en
liberté provisoire.

Dans le cas prévu à l'article 27 al 2 le mandat d'arrêt provisoire spécifie les


circonstances qui le justifient. L'article 30 al 2 ajoute aussi à son tour ce qui suit « l'ordonnance
est rendue au plus tard le lendemain du jour de la comparution, le juge le fait porter au plus tôt à
la connaissance de l'inculpé par écrit, avec accusé de réception, ou par la communication verbale,
actée par celui qui la fait ». Sur la base de critère de l'article 27 du code de procédure pénale, le
juge peut accepter de prendre une ordonnance autorisant la mise en détention préventive valable
pour 15 jours74. Elle peut être prorogée d'un mois, une seule fois si la peine en courue est
inférieure à deux mois de servitude pénale et pas plus de trois fois consécutives si la peine
encourue est égale ou supérieure à 6 mois (article 31 du code procédure pénale).

Finalement, la détention préventive ne pourra excédée 45 jours pour des


infractions passibles de 2 mois maximum de servitude pénale et 3 mois et 15 jours lorsque la
personne est soupçonnée d'être l'auteur d'une infraction punissable d'au moins 6 mois de
servitude pénale. Passé ce délai, toute prolongation de la détention devra se faire par le juge
compétent en audience publique. Si le juge siégeant en chambre du conseil estime que les
conditions pour une mise en détention préventive ne sont pas réunies, il peut refuser d'accorder
au magistrat instructeur de continuer à détenir le prévenu, l'officier du ministère public, tout
comme le prévenu, peut faire appel des décisions prises en chambre de conseil75.

c) LE DELAI ET LA JURIDICTION COMPETENTE DE L'APPEL

En ce qui concerne la juridiction d'appel, celle-ci est déterminée à l'article 38 du


code de procédure pénale qui dispose « L'appel des ordonnances rendues par le président ou le
juge du tribunal de paix est porté devant le tribunal de grande instance ». Comme l'appel est un
prorogatif reconnu à toute personne qui ne trouve pas satisfaction à une décision rendue par le
premier juge ou par une juridiction inférieure, la personne, en vertu du principe de la
présomption d'innocence et du double degré des juridictions en droit congolais ; la loi lui donne
le plein droit de solliciter l'intelligence du juge supérieur en exerçant les voies de recours.
Selon le principe du double degré des juridictions qui vise à garantir l'impartialité
dans le jugement ; c'est ainsi que sur base de l'article 38 bis de l'ordonnance de la détention
préventive est rendue au Tribunal de Grande Instance, l'appel sera interjeté devant la cour d'appel
74
Article 28 al. 3 du décret du 06 Août 1959 portant code de procédure pénale.
75
Article 31 de code de procédure pénale
45

du ressort. Et ce prorogatif doit s'exerce en respectant certaines conditions ou modalités énoncées


à l'article 39 CPP qui dispose « Le délai d'appel est des vingt-quatre heures. Pour le ministère
public, ce délai court du jour où l'ordonnance a été rendue ; pour l'inculpé il court du jour où elle
lui a été notifiée ». La déclaration d'appel est faite au greffe du tribunal qui a rendue
l'ordonnance76.
Si le greffier n'est pas sur les lieux, l'inculpé fait ses déclarations à l'officier du
ministère public ou à son absence, au juge qui en dresse acte. L'officier du ministère public
dresse acte de son propre appel. Le magistrat ou le greffier qui reçoit la déclaration d'appel, acte
également les observations ou moyens éventuellement invoqués par l'inculpé à l'appui de son
recours et joint à cet acte les mémoires. Notes et autres documents y annexés sont transmis pour
être soumis au tribunal qui doit connaître de l'appel, il lui est donné récépissé. L'acte d'appel et
les documents y annexés sont transmis sans délais par celui qui l'a dressé au greffier du tribunal
qui doit connaître de l'appel77.
LA SITUATION DE L'INCULPE PENDANT LE DELAI D'APPEL
D'après l'article 40 du code procédure pénale à son alinéa 1 dispose « En cas
d'appel jusqu'à la décision, l'inculpé est maintenu en l'état ou l'ordonnance du juge l'a placé, aussi
longtemps que le délai de la validité de cette ordonnance n'est pas expiré ». L'alinéa 2 de cet
article, la loi reconnaît au ministère public le pouvoir de privé la liberté à un inculpé pendant la
procédure d'appel dans le cas suivant :
1° cas d'une ordonnance refusant d'autoriser la détention préventive ; lorsque l'infraction est celle
que la loi punie d'un an de servitude pénale au moins, l'officier du ministère public peut
ordonner que l'inculpé soit replacé sous le lien du mandat d'arrêt provisoire.
2° cas d'une ordonnance refusant de proroger la détention préventive l'officier du ministère
public peut ordonner que l'inculpé soit replacé sous le lien de l'ordonnance qui l'autorisait.
Toutefois il importe de souligner que dans l'un ou l'autre cas, l'inculpé ne sera replacé sous le
lien du mandat d'arrêt ou de l'ordonnance antérieure que pendant le délai d'appel et jusqu'à la
décision. L'ordre du ministère public doit être motivé et une copie de sa décision doit être
adressée simultanément par lui à son chef hiérarchique, au juge d'appel et au gardien de la
maison de détention.
Le gardien est ténu de donner connaissance de la copie à l'inculpé. L'ordre du
ministère public ne vaut que pour 24 heures, si le gardien ne reçoit pas entre-temps notification
de l'appel78. Il convient de dire que cette procédure est prévue par la loi, c'est dans le souci de
76
Article 37 idem
77
Article 39 al 2 du code de procédure pénale
78
Article 39 al 5 idem
46

garantir la liberté d'une personne entant qu'un être humain sacré et mis en toute liberté par son
créateur sur la terre des hommes. Il peut se faire que la personne épuise toute les voies de recours
et que la décision reste inchangeable dans tous les degrés, c'est-à-dire dans toutes les étapes de la
procédure mais elle se trouve toujours en détention, le législateur congolais de 1959 est allé plus
loin et ceci pour promouvoir seulement la liberté des personnes physiques ; il avait prévu une
autre faveur pour l'inculpé dont la décision reste la même, même au degré d'appel. L'inculpé en
détention peut solliciter la liberté provisoire auprès du juge qui a rendu l'ordonnance auprès du
magistrat instructeur.
a) LA LIBERTE PROVISOIRE

Elle consiste à faire bénéficier un inculpé placé en état de détention la faveur de


recouvrer provisoirement la liberté. Signalons d'abord que la liberté provisoire n’est pas un droit
qu'on reconnait à l'inculpé, mais elle est une faveur qu'on peut ou pas accorder à un inculpé qui
est en détention, et l'initiative d'octroyer la liberté provisoire, n'émane d'office au juge ni au
ministère public ; mais la faculté de solliciter cette mesure appartient exclusivement à l'inculpé
ou par son conseil. Ce dernier ne peut en bénéficier que s'il a formulé une requête en ce sens,
ainsi, ni le juge, ni l'officier du ministère public ne peut accorder d'office à l'inculpé cette
liberté79.
Le détenu peut solliciter sa mise en liberté provisoire aux organes suivants :
- Le juge de la chambre de conseil du tribunal de paix ou du tribunal de grande instance ;
- Le Tribunal de Grande Instance qui siège comme juridiction d'appel de l'ordonnance du
juge de paix autorisant ou prorogeant la détention préventive ;
- Le magistrat instructeur ;
- La juridiction du jugement de 1er et 2ème degré siégeant comme juridiction d'instruction.
La liberté provisoire doit se fonder sur les considérations d'ordre humanitaire et
social voir même professionnel ; on ne devra pas d'une manière intransigeante conditionner la
mise en liberté provisoire par les considérations d'ordre financière. Ici nous en dégageons les
conditions obligatoires et les conditions facultatives pour l'octroi de la liberté provisoire.
b) Les conditions obligatoires
- La liberté provisoire ne peut être accordée que sur requête de l'inculpé et non pas d'office
c'est-à-dire à l'initiative personnelle du juge. La requête est actée par le greffier ou
déposée au greffe. Elle est accordée en dépit de l'autorisation de la mise en détention
préventive ou de sa prorogation par une ordonnance.

79
Joseph TSHIBASU MPANDAMADI, op.cit., p. 51
47

- Verser une somme d'argent à titre de cautionnement ;


- Ne pas entraver l'instruction préparatoire ;
- Ne pas occasionner un scandale.
c) Les conditions facultatives
Le juge peut en outre imposer à l'inculpé d'autre conditions facultatives telles
que :
- Habiter la localité ou l'officier du ministère public a son siège :
- Ne pas s'écarter au-delà d'un certain rayon de la localité sans l'autorisation du magistrat
instructeur ou son délégué ;
- Ne pas se rendre dans tels endroits déterminés (port, aéroport, poste frontalière...) ;
- De se présenter périodiquement devant le magistrat instructeur ou devant un
fonctionnaire déterminé par lui ;
- De comparaitre devant le magistrat instructeur ou devant le juge dès qu'il en sera requis.
L’ordonnance statuant sur la détention préventive est rendu en chambre du conseil
sur les réquisitions du ministère public, l’inculpé préalablement entendu et, s’il le désir assisté
d’un avocat ou d’un défenseur de son choix. Il est dressé acte des observations et moyens de
l’inculpé, l’ordonnance est rendue au plus tard le lendemain du jour de la comparution. Le juge
fait porter ou plutôt à la connaissance de l’inculpé par écrit, avec accusé de réception, ou par
communication verbale, actée par celui qui la fait. 80. Si la liberté provisoire lui a été accordée par
le juge, l'inculpé qui conteste la décision de sa réincarcération prise par l'officier du ministère
public peut dans les 24 heures de sa réincarcération dresser un recours au juge qui avait statué en
premier ressort sur la mise en détention ou sur sa prorogation. La décision qui sera rendue sur
recours n'est pas susceptible d'appel. En cas de réincarcération n'ait été motivée pour inexécution
de la charge prévue à l'article 32 al 3,5 à savoir comparaitre devant le magistrat instructeur ou
devant le juge dès qu'il en sera requis.
d) La destination du cautionnement
L'article 44 du code de procédure pénale dispose « lorsque le ministère public
décide qu'il n'y a pas lieu de poursuivre, il doit donner en même temps main levée de la mise en
détention préventive et éventuellement ordonner la restitution du cautionnement ». Le
cautionnement consigné au préalable entre les mains du greffier peut prendre deux destinations à
savoir : La restitution ou la confiscation selon que l'on se situe dans l'un des cas que nous allons
spécifier ci-dessous. Il y a restitution :
- En cas de réincarcération de l'inculpé ;
80
Article 30 de code de procédure pénale
48

- En cas de mise en liberté pure et simple au niveau de l'instruction préparatoire


(classement sans suite) ;
- En cas d'acquittement au niveau du tribunal ou à l'audience.
Il y a confiscation au profit de trésor public :
- En cas de condamnation du prévenu par le tribunal ;
- En cas de fuite de l'inculpé durant l'instruction préparatoire ;
- En cas d'inexécution de la charge prévue à l'article 32 al 3, 5.
L'ORDONNANCE DE LA MAIN LEVEE DE DETENTION PREVENTIVE
L’officier du ministère public peut faire réincarcérer l’inculpé qui manque aux
charges qui lui ont été imposées. Si la liberté provisoire a été accordée par le juge, l’inculpé qui
conteste être en défaut peut, dans le vingt-quatre heures de sa réincarcération, adresser un
recours au juge qui avait statué en premier ressort sur la mise en détention ou sur sa prorogation
a décision rendue si ce recours n’est pas susceptible d’appel 81. La détention préventive est une
mesure exceptionnelle 82.
L'ordonnance du magistrat doit également statuer sur le sort de ses biens,
éventuellement, saisis dans l'affaire clôturée. Ces biens doivent être restitués à leur véritable et
légitime détenteur ou propriétaire. Lorsque le ministère public décide qu’il n’y a pas lieu de
poursuivre, il doit donner en même temps main levée de la mise en détention préventive et
éventuellement ordonner la restitution du cautionnement 83 contre le plaignant originaire qui avait
pris l'initiative du dossier clôturé par le classement sans suite pour l'inexistence de l'infraction
dans son chef ou même contre un tiers dénonciateur, contre celui-là, il y a alors métamorphose
du plaignant en inculpé et un autre dossier sous un autre numéro registre du ministère sera ouvert
à sa charge.
Si le magistrat instructeur ordonne la main levée de la mesure privative de liberté
parce qu'il y a transaction sur l'action publique et sur l'action civile sur fondement des articles 9
du code de procédure pénale et 591 du code civil livre III, les deux actions publiques et civiles
s'éteignent également. Dans ce cas, ces deux actions ne peuvent plus être parties devant les cours
et tribunaux, sinon, elles seront irrecevables l'une et l'autre. Mais lorsque le détenu a été mis en
liberté définitive par une mesure de main levée de sa détention pour une raison ou une autre, il
doit recouvrir à certains droits.
Le magistrat instructeur qui maintien un inculpé en détention préventive,
nonobstant le contrat que les conditions légales ne sont plus réunies s'expose à des poursuites
81
Article 34 de code de procédure pénale
82
Article 28, al. 1 idem
83
Article 44 idem
49

tant disciplinaires que répressives pour détention illégale sur les démarches que doit entreprendre
l'avocat pour remédier à cette situation.
LA SAISINE DU JUGE COMPETENT
L'article 53 du code procédure pénale dispose « lorsque le ministère public décide
d'exercer l'action publique, il communique les pièces au juge compétent pour en connaître.
Celui-ci fixe le jour où l'affaire sera appelée ». Les articles 54 al 1 et 55 al 1 à leur tour ajoutent
en disposant ce qui suit « la juridiction de jugement est saisie par la citation donnée au prévenu.
Et éventuellement à la personne civilement responsable, à la requête de l'officier du ministère
public ou de la partie lésée »84. La juridiction de jugement est également saisie par la
comparution volontaire du prévenu et le cas échéant, de la personne civilement responsable sur
simple avertissement84. Précisons avant tout que la pré-saisine c'est la période transitoire entre le
moment ou le tribunal va commencer à statuer.
1) La saisine par l'officier du ministère public
L'officier du ministère public saisi le juge par requête aux fins de fixation de la
date de l'audience. Lorsque le ministère public a clôturé l'instruction préparatoire et qu'il décide
de poursuivre ; il transmet le dossier au président du tribunal compétent, ce dernier est transmis
parce qu'on appelle « la requête aux fins de fixation de la date d'audience » qui contient les
éléments suivants :
- L'identité de magistrat instructeur ;
- Le président du tribunal inscripteur ;
- Le numéro du registre du ministère public (R.M.P) ;
- L'identité complète de l'inculpé.
Le libellé de la prévention avec référence aux articles du code pénal qui ont été
violés. La saisine par l'inculpé. L'inculpé saisit le juge par la citation directe pour le conduire
devant le juge est de cinq jours à dater de la délivrance du mandat d'arrêt provisoire (MAP) si
l'inculpé retrouve dans le cas de force majeure ou celui est rendu nécessaire pour effectuer le
voyage à l'expiration de ces délais, l'inculpé peut demander au juge compétent sa mise en liberté
provisoire. L'inculpé peut lui-même saisir la juridiction par la citation directe. Il est compétent
pour saisir le juge lui-même, soit par son conseil pour saisir le juge, soit pour solliciter la liberté
provisoire de la détention.
Par contre l'article 27 du code de procédure pénale dispose que l'inculpé ne peut
être mise en état de détention préventive que s'il existe contre lui des indices sérieux de

84
Articles 54 al 1 et 55 al 1 du code de procédure pénale
50

culpabilité et qu'en outre le fait parait constituer une infraction que la loi réprime d'une peine de
six mois de servitude pénale au moins.
En droit congolais il faut signaler qu'il y a deux catégories des personnes
physiques qui sont exemptées à cette procédure de la détention préventive, dans le sens que ses
personnes sont soumises chacune à une juridiction spécialisée et à une procédure exceptionnelle
par rapport à leur statut social. Il s'agit des enfants n'ayant pas encore atteint 18 ans qui donnent
la majorité et ceux-ci à cause de son immaturité ou sa vulnérabilité mérite une protection
spéciale ; il y a encore les militaires qui sont soumis à des juridictions spécialisées appelées les
juridictions militaires, et ceux-ci c'est par rapport à leurs fonctions qu'ils exercent, caractérisées
par une discipline particulière.
LE REGIME SPECIFIQUE APPLICABLE AUX MINEURS
Comme nous l'avions déjà dit ci-haut, toute personne de moins de 18 ans est
considérée par la loi comme mineur. Le mineur doit être présenté devant le juge du tribunal pour
enfants. Celui-ci est le seul compétent pour prendre des mesures de garde, d'éducation et de
protection, prévues par la législation en matière d'enfance délinquante appelée depuis
l'avènement de la loi N°09/001 du 10 janvier 2009 par le concept enfant en conflit avec la loi
c'est-à-dire de 14 ans et moins de 18 ans, et par le concept enfant en cause avec la loi à partir de
0 jusqu'à moins de 14 ans et cet enfant bénéficie sur le plan pénal, de la présomption irréfragable
de sa responsabilité.
- Réprimander l'enfant et le rendre aux personnes qui en ont la garde ;
- Le confier à une autre personne, à une société ou à une institution de charte ou
d'enseignement publique ou privée ;
Le mettre à la disposition du gouvernement.
- Le garder préventivement dans un établissement de garde et d'éducation de l'Etat
(EGEE). Et actuellement il faut préciser que ses centres n'existent pas dans beaucoup
des villes et provinces de la République Démocratique du Congo. Si ce que les prisons
qui continuent à recevoir les mineurs. Cette dernière mesure est prise lorsque l'enfant
est vicieux, ou parce que nul particulier ou nulle institution n'est en mesure de
l'accueillir. Cette garde préventive ne peut dépasser 2 mois et le mineur est soumis à un
régime spécial distinct de celui qui prévaut pour les adultes.
Cette catégorie des personnes physiques a droit à une protection et à un traitement
spécial. C'est ainsi que le code de procédure pénale à l’article 26 consacre la protection de
l'enfant dans les matières que voici :
51

- Le droit de mettre un consentement écrit par le billet de son représentant légal pour une
exploration corporelle ;
- Le droit de se faire assister par un médecin ou par un parent, ou allié ou toute personne
majeur à la fin d'une exploration corporelle85.
- La suspension de l'écoulement du délai par le fait de la minorité pour former requête
civile.
La loi organique portant code d'OCJ en son article 152 dispose « en attendant
l'installation effectives des tribunaux pour enfants en République Démocratique du Congo ; la
chambre spécialisée des tribunaux des paix connaît toute la matière d'enfances en tenant compte
de son supérieur. L'enfant sera conduit devant le juge de paix et celui-ci prendra toutes les
mesures nécessaires en matière d'enfance en tenant compte de son intérêt supérieur dans la prise
des décisions.
LA DETENTION PREVENTIVE DANS LA PROCEDURE PENALE MILITAIRE
La loi n°023/2002 du 18 novembre 2002 portant code de justice militaire à son
article 205 fixe la matière de la détention préventive. Avant tout, il faut préciser que dans les
juridictions militaires il n'existe pas une chambre de conseil. A cet effet seul l'officier du
ministère public appelé l'auditeur peut décider de détenir l'inculpé en détention préventive
pendant 15 jours86. Contrairement à la procédure pénale ordinaire ou on reconnaît à l'officier du
ministère public le pouvoir de priver la liberté à un inculpé pendant 5 jours sous mandat d'arrêt
provisoire ; et la détention préventive est une matière fixée par le juge compétent siégeant en
chambre de conseil. Lorsqu'il s'agit de prolongation pour la raison d'instruction, l'audit aire ou
l'OMP saisit son hiérarchie qui est l'audit aire supérieur et lorsqu'il y a la nécessité d'instruction,
la détention préventive peut se prolongée au-delà d'une année. L'audit aire peut accorder d'office
la liberté provisoire sans paiement de frais de cautionnement.

85
Article 41, Al. 1 de la constitution du 18 Février 2006 de la RDC
86
Article 205, de la loi n°023/2002 du 18 novembre 2002 portant code judiciaire militaire.
52

CONCLUSION
Nous voici au terme de notre travail scientifique intitulé de la détention préventive
devant les juridictions congolaises. Bien que l'être humain est sacré départ son créateur, le
comportement criminel qui empiète aux droits et libertés des autres ainsi qu'à l'ordre public, n'est
pas toléré ni autorisé dans une société civilisée. C'est ainsi que la constitution entant que la mère
de toutes les lois du pays a prévu la détention qui est une mesure exceptionnelle consistant à
sauvegarder l'ordre public et les droits et libertés des autres.
L'exceptionnalité de la détention en Droit congolais doit se matérialisée se
concrétiser par l'observation, le respect et l'application des différentes conditions de fonds et des
formes prévues dans le code de procédure pénale congolais de 1959 et non se limiter seulement à
la lecture ou à la théorie, mais plutôt le mettre en pratique, le décret du 06 Août 1959, donne le
régime spécifique de la détention préventive en Droit congolais, c'est ainsi qu'à titre de rappel
étant donné que nous ne sommes pas le premier à traiter sur ce thème, nous avons passé en revue
de différentes étapes.
En premier lieu nous nous sommes appesantis sur les généralités, c'est en
deuxième lieu que nous nous sommes focalisés à déterminer les conditions de fond et de forme
telle que déterminer par le dit code ; dégager les différentes autorités ainsi que leurs pouvoirs
respectifs dans l'intervention en matière de détention préventive.
Pour y arriver nous avons utilisé les méthode juridique, historique et comparative
appuyées par les techniques documentaire et d’observation participante.
Actuellement en RDC, on ne peut pas suggérer d'autres conditions de fond et de
forme car il n'y a rien de proche sur ce qui est prévu, mais le grand problème se trouve sur la non
application et aussi par l'application abusive par les autorités habilités et non habilités pour
l'appliquer ; c'est pourquoi dans le présent travail, nous exhortons le personnel judiciaire à
analyser et examiner profondément toutes les conditions sus examinées qui permettent de donner
le caractère exceptionnel à la détention et de faire confiance à la justice par la population et enfin
nous exhortons la population en général que la connaissance même d'une façon préliminaire sur
la notion de droit permet à un justiciable de se défendre en justice parce que avoir le droit ne
suffit pas mais ce qui est nécessaire c'est savoir réclamer ses droits voilà pourquoi le droit est
droit lorsque son titulaire sais le revendiquer.
Le recours abusif à la mise en détention préventive en RDC. Même si les
conditions temporelles sont respectées, la légalité du placement en détention au regard des
conditions de fonds peut faire défaut. Ainsi, nombre des prévenus sont en détentions alors même
que les faits ne constituent pas une infraction grave (souvent pour le vol d'un téléphone portable
53

ou des petites sommes d'argents), sans qu'il n'existe d'indice probants de culpabilité (arrestation
sur simple dénonciation et sans que le prévenu ne soit interrogé) et en l'absence d'un risque de
fait avéré (beaucoup de prévenus ont le même profit : père ou mère de famille avec enfants à
charge et une adresse connue).
Nous avons également dénombré dans les centres pénitenciers, quelques cas de
placement en détention pour des faits non infractionnels. L'absence d'infraction à caractère pénal
ou l'arrestation sans motif est plus fréquente au stade du placement en garde à vue. C'est en ce
sens que les visites des cachots par les magistrats sont primordiales pour précéder à la libération
des personnes irrégulièrement détenues.
Enfin, et il s'agit ici d'avantage d'un manque de connaissance en droit qu'un acte
de négligence ou de malveillance volontaire, les magistrats précédents très souvent à une
requalification de faits lors des visites de cachots. De nombreuses fois, surtout en cas de vols, les
officiers de police judiciaire mettent à charge du prévenu une infraction de vol qualifié au lieu
d'un vol simple. Peu nombreux sont les policiers capables de distinguer les deux préventions.
Nous n’avons nullement pas la prétention d’avoir tout épuisé dans ce domaine.
Nous pourrions tout écrire mais nous nous sommes limités sur ce que vous avez dans vos mains,
pour que vous aussi, puissiez continuer avec des recherches en cette matière.
54

BIBLIOGRAPHIE
a) Textes légaux
1. Constitution du 18 Février 2006, telle que modifiée par la loi n°011/002 du 20/01/2011
2. Code de procédure pénale du décret du 06 août 1959.
3. Ordonnance n°78-289 du 03 juillet 1978 relative à l’exercice des attributions d’officiers
et agents de police judiciaire près les juridictions de droit commun
4. Décret du 06 Août 1959 portant code de CPP tel que modifié et complété à ce jour
5. Décret du 06 août 1959 portant code de procédure pénale.
6. Décret du 30 janvier 1940 portant code pénal modifié et complété par la loi n°07-18 du
20 juillet 2007.
7. Loi n°023/2002 du 18 novembre 2002 portant code judiciaire militaire.
8. Loi n°06/019 du 20 juillet 2006, modifiant et complétant le décret du 06 août portant
code de procédure pénale,
b) Ouvrages
1. Anonyme, Attribution du ministère public et procédure pénale. Tom 1. Ed. AMUNA,
Kinshasa, 2006
2. BOSSY Henri-D. et DAMTEN Vander Mersel, Droit de la procédure pénale, éd. PLON,
Paris, 2000
3. CASSESSE, A., et DELMAS-MARTY, M., (dir.), Crimes internationaux et Juridictions
internationale, Paris, PUF, 2002
4. Guillén Raymond et Jean Vincent, Lexique juridique, 2ème Ed. Dalloz, Paris, 2005
5. JEAN PRADEL, Procédure pénale, 16ème Ed. CUJAS, Paris, 2011
6. KALUNGA TSHIKALA Victor, La rédaction des mémoires en droit ; guide pratique,
Lubumbashi, 2012
7. Lamy E., Le droit privé zaïrois, Kinshasa, 1975
8. LUZOLO BAMBILESSA Emmanuel, Manuel de procédure pénale, presse universitaire
du Congo. Kinshasa, 2011
9. MOTULSKY H., Principe d'une réalisation méthodique du droit privé, Dalloz, Paris,
1991
10. Piron P ; et Devos P., Code civil préliminaire, code et loi du Congo belge, Tome I,
matière civile, commerciale
11. Raymond Guillien et Jean Vincent, Lexique des termes juridiques, 6 e éd. Dalloz, Paris,
1985
12. Rubbens A., Droit judiciaire congolais, tome III, l’instruction criminelle
55

13. YOKA Mampunga Jean-Jacques, Code de procédure pénale, Ed Yoka, 1999, Kinshasa,
1998
c) Mémoire et TFC
1. Djende Okitambudi Juvénal, La détention préventive et de droit de l’homme en RDC,
TFC, UNIKIN, 2008 – 2009
d) Notes de cours
1. MOLENGA Willy, Introduction à la science politique, G1 Droit, UNILU, 2017 – 2018
2. MUSANGAWENYA Gilbert, Introduction générale à l’étude du droit, G1 Droit,
UNILU, 2017 – 2018
3. NKWANDA MUZINGA Simplice, Cours d’initiation à la recherche scientifique, G2
Droit, UNILU, 2018 – 2016
4. TSHIBASU MPANDAMADI JOSEPH, cours de procédure pénale, G2 Droit, UNILU,
2015-2016
56

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE...................................................................................................................................................I
DEDICACE....................................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS.......................................................................................................................................III
INTRODUCTION.......................................................................................................................................1
PRESENTATION DU PROBLEME.......................................................................................................1
ETAT DE LA QUESTION.....................................................................................................................2
PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE..................................................................................................6
La problématique.................................................................................................................................6
Hypothèses..........................................................................................................................................7
METHODOLOGIE DE RECHERCHE..................................................................................................8
Méthode de recherche..........................................................................................................................8
Technique de recherche.......................................................................................................................8
DELIMITATION DU TRAVAIL...........................................................................................................9
SUBDIVISION DU TRAVAIL..............................................................................................................9
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA DETENTION PREVENTIVE................................................10
DEFINITION DES CONCEPTS...........................................................................................................10
SECTION 1 : PROCEDURE PENALE................................................................................................11
Les règles qui régissent le procès pénal.............................................................................................11
Les types des procédures...................................................................................................................12
Le régime de la preuve en matière répressive....................................................................................13
Les sources de la procédure pénale....................................................................................................14
Les principes généraux du Droit........................................................................................................15
SECTION 2 : QUELQUES TERMINOLOGIES EN PROCEDURE PENALE....................................18
L’INSTRUCTION.............................................................................................................................18
LE JUGE...........................................................................................................................................18
LA SAISINE.....................................................................................................................................19
SECTION 3 : LA RECHERCHE DES INFRACTIONS.......................................................................21
L A POLICE JUDICIAIRE..............................................................................................................21
L E M I N I S T E R E P U B L I C .......................................................................................................22
L E S P A R T I C U L I E R S ..............................................................................................................23
SECTION 4 : LA DETENTION PREVENTIVE..................................................................................24
LA SANCTION ET LE SORT DE LA DETENTION PREVENTIVE.............................................25
57

CHAPITRE II : LE REGIME DE LA DETENTION PREVENTIVE EN DROIT CONGOLAIS.....................................26


SECTION 1 : L’INSTRUCTION PRE-JURIDICTIONNELLE............................................................................26
§1. L'ENQUETE PRELIMINAIRE...................................................................................................26
§2. L'INSTRUCTION PREPARATOIRE.........................................................................................32
SECTION 2 : LA MISE EN DETENTION PREVENTIVE..................................................................37
Les dispositions légales en matière de détention préventive..............................................................37
L'AUTORISATION DE MISE EN DETENTION PREVENTIVE...................................................37
L'AUTORITE COMPETENTE.................................................................................................................38
LE DEROULEMENT DE L'AUDIENCE EN CHAMBRE DU CONSEIL......................................38
CONDITIONS DE FOND POUR L'AUTORISATION DE LA DETENTION PREVENTIVE.......39
CONDITIONS DE FORME POUR LA DETENTION PREVENTIVE............................................41
LA SITUATION DE L'INCULPE PENDANT LE DELAI D'APPEL..............................................45
L'ORDONNANCE DE LA MAIN LEVEE DE DETENTION PREVENTIVE................................48
LA SAISINE DU JUGE COMPETENT...........................................................................................49
LE REGIME SPECIFIQUE APPLICABLE AUX MINEURS..........................................................50
LA DETENTION PREVENTIVE DANS LA PROCEDURE PENALE MILITAIRE......................51
CONCLUSION.........................................................................................................................................52
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................................54
TABLE DES MATIERES................................................................................................................................56

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