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FACULTE DE DROIT
Département de Droit Public
B.P. 1825
LUBUMBASHI
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE DROIT
Département de Droit Public
B.P. 1825
LUBUMBASHI
EPIGRAPHE
Pour l’amour du Congo, nous ne nous tairons jamais et surtout que la liberté est une règle et la
détention est une exception
L’article 17 de la Constitution du 18
février 2006
II
DEDICACE
A mon Papa MAKUTU KOMBE Gustave pour les sacrifices et qui, malgré les
moyens limités, tu as joué valablement le rôle de père que cette œuvre de ta progéniture,
renforce à jamais ta dignité et ton honneur sur cette terre des hommes.
REMERCIEMENTS
A tous ceux qui n’ont pas été cités dans ce travail et qui ont contribué d’une
façon ou d’une autre, de loin ou de près trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude.
Nous vous présentons ce travail, fruit de votre soutien et encouragement.
1
INTRODUCTION
PRESENTATION DU PROBLEME
Le sujet que nous allons traiter dans le présent travail, porte sur « de la détention
préventive devant les juridictions congolaises ». La liberté personnelle est protégée ; elle est la
règle et la détention est une exception article 17 de la constitution. Nul ne peut être poursuivi,
détenu, arrêté, ou condamné qu'en vertu de la loi dans les formes qu'elle prescrit 1, c'est le
principe « NULLA POENA SINE LEGE » qui veut dire, qu'il n’y a pas de peine sans loi.
Quand les conditions de la mise en détention préventive sont réunies, l’OMP peut
après avoir interrogé l'inculpé, le placer sous mandat d'arrêt provisoire, à charge de le faire
conduire devant le juge compétant le plus proche pour statuer sur la détention préventive 4. Ainsi
à travers notre méthode de recherche sur la détention préventive, qui est un moment clé de la
procédure pénale qui se nourrit de paradoxes ; nous allons nous prévaloir d'analyser et d'illustrer
les différentes conditions de fond et de forme qui requière à l'application de la détention
préventive ainsi que les organes habilités avec leurs pouvoirs respectifs pour l'application de
cette mesure.
Enfin, nous allons étudier la détention préventive comme un fait social c'est-à-dire
comment elle s'applique dans la pratique.
ETAT DE LA QUESTION
Prétendre mener cette étude sans avoir à se référer constamment à celle de nos
prédécesseurs serait pour nous une façon de flouer une réalité et par conséquent méconnaître les
3
Art 27 code de procédure pénale
4
Art 28 code de procédure pénale
5
NKWANDA MUZINGA Simplice, Cours d’initiation à la recherche scientifique, G2 Droit, UNILU, 2018 – 2016, inédit
3
apports non négligeables des autres dans le domaine de l'édification du Droit. C'est ainsi qu'en ce
qui nous concerne, deux travaux antérieurs ont retenu de façon soutenue notre attention et nous
ont servi de principale source d'inspiration. Il s'agit de celui de Luzolo Bambi Lessa Emmanuel
et de Juvenal Djende Okitambudi.
Luzolo Bambi Lessa Emmanuel, dans sa thèse intitulée « manuel de procédure pénale »
où il aborde la question de la nature juridique de la détention préventive en démontrant ce
qui suit : la doctrine constante semble ne pas éprouver l'intérêt d'examiner la nature
juridique de l'institution des détentions préventive, sans doute en raison de la diversité
des autorités judiciaires appelées à prendre cette mesure selon chaque droit positif 6.
Juvenal Djende Okitambudi quant à lui, dans son travail de fin de cycle intitulé « la
détention préventive et le droit de l'homme en République Démocratique du Congo ».
S'appuyant sur le programme des nations unies en matière de la prévention du crime et de
justice pénale, l’auteur met l'accent sur la détention préventive lorsqu'il a examiné la
question du traitement des personnes détenues et emprisonnées en général8.
6
LUZOLO BAMBILESSA Emmanuel, manuel de procédure pénale, presse universitaire du Congo. Kinshasa, 2011,
p.260
7
Articles 27 – 28 du code de procédure pénale
8
Juvénal Djende Okitambudi, La détention préventive et de droit de l’homme en RDC, TFC, UNIKIN, 2008 – 2009
9
LUZOLO BAMBI LESSA Emmanuel, op.cit., p.260
4
Cependant, le droit interne congolais n’organise pas de recours formel contre les
arrestations et les détentions illégales ou arbitraires. Cette lacune devrait être comblée par les
législations avenirs. Néanmoins, dans l’état actuel du droit congolais, on peut faire cesser la
situation d’arrestation arbitraire et de détention illégale, soit par l’intervention de l’autorité
hiérarchique du ministère public, si la victime est sous le pouvoir de ses subalternes ou des
simples particuliers ; soit exceptionnelle par la saisine du juge de détention par l’inculpé pour la
demande de sa mise en liberté au cas où la durée10
Et dans la même idée qu'il a pu conclure que la détention illégale inflige un mal
réel et une véritable souffrance, a un homme qui, non seulement n'est pas réputé coupable, mais
qui peut être innocent, et le frappe sans qu'une réparation ultérieure soit possible dans sa
reptation, dans ses moyens d'existence, dans sa personne. Donc, le placement du suspect, inculpe
ou prévenu dans une maison d'arrêt le jugement, est une négation pure et simple de cette garantie
fondamentale. L'incarcération jette le discrédit sur la personne concernée, considérée désormais
comme coupable à la société11.
Faustin Hélée s'est attelé en disant «priver une personne seulement soupçonnée
d'avoir commis ou tenté de commettre une infraction est une mesure qui se heurte a la liberté
individuelle dont chacun est détenteur. Ce qui implique que personne ne doit donc être privé de
cette liberté que dans les conditions prévues par la loi.
10
NSOLOTSHI MALANGU, problématique du droit de recours contre les arrestations et détentions
arbitraires en république démocratique du Congo, in revue juridique, 2017, pp.43-51
11
Matthieu Nkongolo Tshilengu, Droit Judiciaire congolais : Le rôle des cours et tribunaux dans la
restauration d’un droit violé ou contesté ; SDEMJ, Kin, 2003, p.129
5
Dans la constitution pour lui ce sont les droits de la personne ou de détenu qui
sont au cœur du dispositif procédure qui régit le fonctionnement de la justice. En effet, le
législateur a pensé à la personne du délinquant en dépit des fautes graves qu'on lui reproche, il a
des droits, selon la constitution, nul ne peut être maintenu en détention s'il n'a comparu dans le
quarante-huit heures qui suivent son arrestation par devant un juge appelé à statuer sur la légalité
de l'arrestation.
La convention des nations unies sur les droits civils et politiques stipule: tout
individu arrêté ou détenu du chef d'une infraction pénale sera traduit dans le plus court délai
devant un juge ou une autorité habilité par la loi à exercer les fonctions judiciaires et devra être
jugé dans un délai raisonnable aux libertés12.
En effet, à la différence des travaux passés en revues, le présent travail cherche à élucider
la question liée à l’analyse critique de l’arrestation arbitraire des personnes accuser de violence
sexuelle cas de la ville de Lubumbashi. qui pars d’un constant selon lequel par une observation il
est fait constant dans la société Lushoise la recrudescence des arrestations illégales qui viole le
droit fondamental de la personne qui est la liberté d’aller et de revenir du reste consacré dans la
constitution .
12
Faustin Héllie, traité d’instruction criminel, Dalloz, Paris, 2014 ; p.245
6
PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE
La problématique
La notion du droit dans l'esprit des congolais reste ambiguë, dans la mesure ou si
un citoyen congolais traduit son amis en justice non pas pour la réclamation de réparer les
dommages causés sur lui, mais pour lui il y a la justice lorsque son adversaire est mis en prison
même si le fait ne l'exige pas, donc l'esprit qui domine c'est l'intimidation et ceci montre que le
même peuple qui cherche la justice soit exigeant en matière de l'administration de la justice, qui
reste une préoccupation majeure pour les citoyens congolais et pour l'appareil judiciaire dense la
recherche d'un Etat de droit. Par ailleurs, l'une des critiques adressées à la justice dans
l'application des textes légaux et l'influence de la population dans l'administration de la justice
ainsi faudrait-il se poser des questions pertinentes dont voici les principales :
Quel est le régime de la détention préventive en droit congolais ainsi que son
soubassement dans des actes juridiques en procédure pénale ?
Quels sont les mécanismes légaux qui autorisent la prorogation de la détention au-delà du
délai légal ?
13
KALUNGA TSHIKALA Victor, La rédaction des mémoires en droit ; guide pratique, Lubumbashi, 2012, pp.16 –17
14
Idem
15
KALUNGA TSHIKALA Victor, op.cit.
16
Article 17 de la constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006
7
Hypothèses
C'est ainsi que cette matière n'est pas obligatoire d'application, mais plutôt une
faculté d'appréciation laissée aux autorités judiciaires dans le but de s'échapper aux préjugés que
subissent les faits infractionnels pour la bonne administration de la justice pendant la période de
l'instruction qui consiste à réunir tous les éléments constitutifs de l'infraction pour avoir les
moyens de prouver. C'est ainsi que le code de la procédure pénale pose le principe qui constitue
un régime de la détention préventive en droit congolais que nous aurons à analyser dans le vif de
ce travail17.
Une limitation est prévue à cette prolongation dont nous parlerons tout au long de
ce travail, légalité, l'esprit des lois confère la plénitude de ce pouvoir au juge du tribunal de paix.
Et par après, doit intervenir un jugement définitif statuant profondément sur les faits et les fonds
du litige de l'inculpé. Ce jugement peut être de deux natures, c'est-à-dire d'une part un jugement
d'acquittement qui mette l'inculpé en toute liberté ou qui lui décharge de l'exécution de la peine
17
Article 27, code de procédure pénale
18
H. MOTULSKY, Principe d'une réalisation méthodique du droit privé, Dalloz, Paris, 1991, p.44
8
après avoir purgé longtemps en prison. D'autre part un jugement de condamnation qui augmente
la peine à celle de la détention préventive.
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Méthode de recherche
La méthode est une démarche intellectuelle qui vise d'un côté à établir
rigoureusement un objet de science et de l'autre coté à mener le raisonnement portant sur cet
objet de la manière la plus rigoureuse que possible. Cependant, tout travail scientifique qui se
veut sérieux et qui s'est assigné des objectifs bien déterminé, doit pour y parvenir, recourir à des
méthodes et techniques appropriées. Pour l'élaboration de ce travail, nous avons recouru à la
méthode juridique.
La technique est un procédé qui permet aux chercheurs de récolter les données et
informations sur son sujet d'étude19.
En effet, pour que nos objectifs soient atteints, nous allons nous servir des
techniques documentaires et d'observation participante.
19
NKWANDA MUZINGA Simplice, op.cit.
9
DELIMITATION DU TRAVAIL
C'est quelque chose qui va permettre la lecture du temps que nous voulons parler
dans notre travail. En effet, toute œuvre scientifique nécessite le temps pour préciser le lecteur.
Notre présent travail se limitera à la loi numéro 06/019 du 20 Juillet 2006 modifiant et
complétant le décret du 06 Août 1959 portant code de procédure pénale en matière de la
détention préventive.
a) Régime
b) Institution
c) Droit positif
L’ensemble des régimes applicables à un moment donné dans une société par
opposition au droit naturel, ensemble des normes prenant en considération la nature de l’homme
et sa finalité dans le monde22.
20
Willy MOLENGA, Introduction à la science politique, G1 Droit, UNILU, 2017 – 2018
21
Idem
22
CASSESSE, A., et DELMAS-MARTY, M., (dir.), Crimes internationaux et Juridictions internationale, Paris, PUF,
2002, p.56
11
La procédure pénale est définie selon le lexique des termes juridiques comme un
ensemble des règles qui régissent la manière de procéder pour la constatation des infractions,
l'infraction préparatoire et le jugement23.
Et le philosophe Alain ne disait-il pas que « si l'ordre ne vaut rien sans liberté, la
liberté ne vaut rien sans l'ordre »24
23
Raymond Guillén et Jean Vincent, Lexique juridique. IIème Ed. Dalloz, Paris, 2005, p497.
24
Jean-Jacques YOKA Mampunga, Code de procédure pénale, Ed Yoka, 1999, Kinshasa, 1998, p 31.
25
TSHIBASU MPANDAMADI JOSEPH, cours de procédure pénale, G2 Droit, UNILU, 2015-2016, p.8, inédit
12
Premièrement nous avons le type accusatoire, cette procédure tire son application
du fait qu’elle est déclenchée par un accusataire et accusé. Ce type de procédure s'apparente
beaucoup au procès civil et garanti efficacement le droit de personne poursuivie.
Dans le troisième type mixte de procédure pénale, ce type est ici la symbiose entre
les deux types de la procédure analysés ci-haut. En effet, l'instruction pré juridictionnelle est en
principe inquisitoriale, tandis que la phase du jugement est accusatoire. Cette synthèse entre les
deux types des procédures vise à cumuler les avantages et réduire les inconvénients découlant de
la charge de procédure.
- Du principe découlant de l'adage « actori in cumbit probatio » qui veut dire le fardeau de
la preuve incombe au ministère public
poursuivante (qui est généralement le MP) qui doit apporter la preuve de fait qu'elle impute au
prévenu et des circonstances qui en détermine la gravité. Le prévenu n’est jamais obligé de
prouver son innocence. Toutefois, le prévenu a la possibilité de contredire son accusateur et il a
tout intérêt de faire usage de son droit de défense.
La règle fondamentale de la preuve en droit pénal congolais est basée sur l'intime
conviction du juge. L'intime conviction du juge est l'opinion personnelle du juge basée sur la
rationalité, objectivité de l'enquête. Certains moyens de preuve doivent être écartés sur les
offenses, la légalité, les garanties accordées à la défense, la dignité humaine ou s’ils ont été
obtenu illégalement.27
L'aveu obtenu par la torture, des pièces et documents saisis à l'issue d'une
perquisition irrégulière, les moyens de preuve émanant d'une source illégale doivent être écartés
du débat par le juge.28
C'est pourquoi la loi accorde une force probante spéciale à certains actes (PV des
OPJ et des OMP).29
Les sources de la procédure pénale
a) La constitution
b) La loi
27
Raymond Gui lien et Jean Vincent, op cit, p495--499
28
Article 2 du code de la procédure pénale alinéa 4.
29
Article 11 de la constitution du 18 Février 2006.
15
Les principes généraux du droit sont des principes directeurs qui servent de
guider, voir des sources du droit en cas de silence de la loi. Le siège légal des principes généraux
du droit est l’article 1 de l'ordonnance de l'administrateur général du Congo du 14 mai 1886
approuvé par le décret du 12 novembre 1886.
Cet article qui dispose que « quand la matière n'est pas prévue un décret, un arrêté
ou ordonnance déjà promulgué, les contestations qui sont de la compétence des tribunaux seront
jugées d'après les coutumes locales, les principes généraux du droit et l'équité 30. Ces dispositions
30
Loi n°06/019 du 20 juillet 2006, modifiant et complétant le décret du 06 août portant code de procédure pénale
16
demeurent d'application aujourd'hui, à l'époque coloniale s'était établies d'une opinion selon
laquelle, par principes généraux du droit, il fallait entendre « principes généraux du Droit belge »
cette interprétation n'est plus de mise depuis l'indépendance de la RDC.
1) La coutume
La coutume est la règle de droit qui se dégage lentement de fait et des pratiques
habituellement suivis dans un milieu social donné qui devient obligatoire indépendamment de
toute intervention expresse ou probation même tacite, du législateur 32. La contestation pouvait
être tranchée suivant la coutume, et ce, tout devant les tribunaux coutumiers que devant la
juridiction de droit écrit.28
En ce cas, les cours et tribunaux l'appliquent pour autant qu'elle soit conforme aux
lois, à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Elle est expressément appliquée devant les
juridictions en vertu des articles 17 et 77 CPP qui permettent au magistrat instructeur et au juge
respectivement imposer aux témoins la forme de serment dont l'emploi d'après les coutumes
locales parait plus propre à garantir la sincérité des dispositions 33. Dans les juridictions
31
P. PIRON ET DEVOS, code civil préliminaire, code et loi du Congo belge, Tome I, matière civile, commerciale, p.49
32
Article 153 alinéa 4 de la Constitution de 18 Février 2006 et l’article 116 de l’organisation et compétence
judiciaire
33
Article 17 du code de procédure pénale
17
coutumières, c'est en principe la coutume qui régit la procédure mais son application est
conditionnée à sa conformité à la loi et à l'ordre public.
2) La jurisprudence
Elle est constante lorsqu'elle acquiert une certaine personne par la conjugaison de
la répétition et de la confirmation par les juridictions supérieures (cours d'appel et cours suprême
de justice). La jurisprudence peut être une source de droit judiciaire à la condition qu'elle soit
constante car, en ce cas, elle fait partie du droit et l'on ne peut pas s'en écarter sans mettre en
cause la sécurité juridique. Qui est un facteur du maintien de l'ordre et de la paix sociale ; la
jurisprudence permet d'admettre en droit les pratiques judiciaires, les principes généraux du droit
et l'équité.
3) La doctrine
La doctrine est l'ensemble des opinions émises et des conceptions élaborées par
les juristes dans les publications scientifiques. En effet, le droit ne se résume pas à un ensemble
d'institutions actes et des pratiques. Il constitue une science, une discipline qui fait état d'un
certain savoir. Le juriste l’expose systématiquement ou la trouve justement dans la doctrine. Les
doctrines ont pour mission de chercher l'expression correcte du droit en faisant une analyse
critique de la loi et de la jurisprudence. Ils peuvent dans les cas échéant faire des propositions de
lege ferenda.
Les opinions ne seront cependant incorporées dans le droit positif qu'au moment
où un usage constat des faits admis universellement ou que la jurisprudence, les aura consacrées
ou encore lorsque le législateur les aura adoptées pour édicter une loi. La doctrine peut s'entendre
comme l’ensemble des études publiées par les juristes sur la création du droit et 1’interprétation
des lois ou plus exactement l'ensemble des opinions émises par les auteurs dans leurs ouvrages36.
34
A. Rubbens, Droit judiciaire congolais, tome III, l’instruction criminelle, p.51
35
E. Lamy, Le droit privé zaïrois, Kinshasa, 1975, p.118
36
Raymond Guillien et Jean Vincent, Lexique des termes juridiques, 6er éd. Dalloz, Paris, 1985, p.264
18
37
Article 79 du code de procédure pénale
19
LA SAISINE
La saisine est le fait de saisir une juridiction. Elle est généralement faite par
citation, assignation ou par requête jointe (ou requête suivante) devant les juridictions
administratives.
La formalité par laquelle un plaideur est déféré devant une juridiction afin que
celle-ci examine la recevabilité et le caractère formel de ses prétentions. La saisine est
normalement provoquée par le dépôt au secrétariat – greffe d'une copie de la citation (assignation
puis d'une requête conjonctive). La présentation volontaire des adversaires devant le juge
emporte parfois de la saisine de celui-ci. Article 54, 757, 191, 195, et 885 du code de travail (C
T). Si cette saisine n'a fait l'objet d'une inscription sur le certificat.
Des multitudes définitions peuvent être données pour l'acte d'institution par la
doctrine. Nous pouvons en résumer et dire que c’est un acte qui est posé après l'ouverture d'une
information et qui a pour but de rassembler des preuves d'une infraction imputée à une et
déterminer la culpabilité de ce dernier.
Il existe des modalités de saisine du tribunal : le terme légal utilisé dans le code de
procédure pénale est la « saisine ». Cependant, la pratique judiciaire utilise ce terme qui est
consacré à la doctrine et à la jurisprudence. Il existe des modalités pour saisir valablement un
tribunal répressif.
20
a) La citation à prévenu
La citation à prévenu est la voie ordinaire pour saisir une juridiction répressive.
Elle consiste à une notification en forme authentique au prévenu de l'ouverture des poursuites.
Elle est faite par le MP, le greffier ou l'huissier.
b) Citation directe
Mais la citation directe sera recevable que si les faits infractionnels établissant, la
citation directe devra donc mentionnée ces faits avec indication du lieu et de la date de leur
commission. La partie civile doit en principe citer toutes les personnes qu'elle met en cause.
C'est-à-dire le prévenu et la partie civilement responsable. Le MP n'est jamais cité, car il est
toujours présent à l’audience du reste, il est toujours informé par le greffier des citations directes
qui sont faites. Signalons ainsi que 1'ordonnance loi n°73-006 du 14 février 1973 interdit le
recours à la voie de citation directe à 1'endroit des bénéficiaires de privilège des juridictions qui
ne pouvait pas faire l'objet de poursuite qu'à la seule citation d'un officier du ministère public 38.
c) La comparution volontaire
tribunal, ainsi que l'identité (nom, prénom, et demeure de l'inculpé), les éléments qui détermine
l’étendue de la saisine, l'usage de qualifier le fait, de citer les textes pénaux, saisir, le jour et
l'heure de l'audience. La citation doit renseigner la personne citée.
Sur l'identité de la partie citée, la citation doit être signifiée en forme d'exploit par
un officier du ministère public, huissier, greffier. Article 57 CPP, la citation doit indiquer à la
requête dès qu'elle est faite, elle énonce le nom, prénom, et demeure de la cité. L'objet de la
citation, le tribunal devant lequel, la personne citée doit comparaitre, le lieu et le moment de la
comparution. Elle indique la localité de celui qui a effectué et la façon dont elle est effectuée. La
citation à prévenu contient, en outre, l'indication de la date et du lieu du fait dont il aura à
répondre l'article 62 CP, les délais de la citation pour le prévenu et pour la personne civilement
responsable est de 8 jours francs entre la citation et la comparution, outre un jour pour cent
kilomètre de la distance. Les délais de la citation pour les personnes qui n'ont pas ni domicile ni
résidence en RDC est de trois mois39.
La police judiciaire est constituée par les officiers de police judiciaire OPJ en sigle
dont les attributions sont fixées par l'ordonnance n°78 -289 du 03 juillet 1978 tel que modifiée
par l’OL n° 83-191 du 01 novembre 198341. Un officier de police judiciaire peut se saisir de la
personne du délinquant sous la réunion des conditions suivantes :
39
Article 62 du décret du 06 Août 1959 portant code de CPP tel que modifié et complété à ce jour.
40
Article 35 idem
41
Article 2 et 3 du code de procédure pénale
22
- L'infraction doit être punissable de six mois de servitude pénale principale au moins, ou
à défaut, soit il y a des raisons généreuses de craindre la fuite de l'auteur présumé de
l'infraction soit son identité est douteuse
L’omniprésent les OPJ assure l'efficacité dans la recherche des infractions, car il
est absolument impossible au ministère public d'être partout à tout moment ; les OPJ constituent
donc (œil et le bras) du ministère public43. C’est grâce à cet omniprésent des OPJ que le nombre
important des infractions sont découvertes, elles pouvaient être punies ; cela entraine aussi la
réduction de l'écarter entre les chiffres noirs et les chiffres apparents.
LE MINISTERE PUBLIC
3) L'infraction doit être punissable de six mois de servitude pénale principale (SPP) ou bien
l'infraction est punissable d'au moins 7 jours de SPP à condition que :
Le mandat d'arrêt provisoire est valable seulement pour 5 Jours, ce délai peut être
augmenté du temps nécessaire permettant :
42
Idem
43
Nyabirungu op.cit., p.66
23
- L'infraction doit être flagrante ou réputée telle : les deux concepts d'infractions flagrantes
et d'infraction réputée, sont prévus par l'article 2 de l'ordonnance loi n°78 -001 du 02
février 1978 relative à la répression des infractions flagrantes. L'infraction flagrante est
celle qui se commet actuellement ou vient de se commettre (article 2 al. 1) quant à
l'infraction réputée flagrante, c'est celle qu'on prend en compte lorsqu'une personne est
poursuivie par la clameur publique ou lorsqu'elle est trouvée porteuse d'effet, d'armes,
d'instruments ou papier faisant présumé qu'elle est l'auteur ou complice pourvu que ce
soit dans un temps voisin de l'infraction (article 2 al 2) ;
- Il ne doit avoir sur le lieu aucun officier de police judiciaire ni l'officier du ministère
public ;
Il est à noter que les particuliers qui procèdent à l'arrestation d'un délinquant
présumé au mépris des conditions ci-dessus d'arrestation arbitraire indiquées sont passibles des
poursuites du chef d'infraction45.
44
Article 67 du code pénal livre II
45
LUZOLO BAMBI, Op. Cit., 2011, p. 257
24
Ce pendant dans la majorité de cas, il sera facile pour les tribunaux de ne pas
déclarer l'infraction établie, étant donné que l'arrestation arbitraire exige, entre autres comme
éléments constitutifs. La connaissance par l'auteur et l'arrestation illégale est arbitraire. Or, cette
connaissance qui justement fait défaut46.
Il peut être condamné que s'il est établi, qu'il a agi sciemment avec mauvaise foi.
SECTION 4 : LA DETENTION PREVENTIVE
Le législateur congolais n'a pas osé définir cette notion de détention préventive ;il
s'est seulement contenter de dire à l'article 27 du code de procédure pénale que l'inculpé ne peut
être mis en état de détention préventive que si il existe contre lui les indices sérieux de
culpabilité et si l'identité de l'inculpé est douteuse ou soit si la fuite est certaine, et à l'article 28
du même code, que la détention préventive est une mesure exceptionnelle et lorsqu'elle est
appliquée, les règles ci-après doivent être respectées sans pourtant se soucier d'en donner une
définition48.
Signalons également qu'il ne faut pas confondre la détention préventive qui résulte
uniquement du mandat de dépôt ou arrêté qui doit être notifiée à l'intéressé. L'absence de cette
formalité constitue un vice entrainant l'annulation du mandat et dont la durée ne peut excéder
quatre mois, faute de prorogation avec la détention provisoire, délais infiniment plus réduits qui
se produit soit alors de l'exécution et de la présentation d'un criminel ou délit flagrant entre le
moment de l'arrestation et celui de la présentation au procureur de la République.
En effet, parmi les conditions, il faut distinguer d'abord celle se rapportant au fait
imputé, ensuite celle se rapportant aux personnes inculpées, enfin celle relative aux organes
compétents pour prendre cette mesure49.
pour obtenir l'ordonnance de la détention préventive. Cependant, il aura présenté l'inculpé au-
delà de ce délai de 5 jours en cas de force majeure ou d'instruction ou qu'il réside dans une autre
localité que le juge, il devra effectuer un voyage vers ces jours jugés, les jours fériés légaux ne
sont pas comptés dans le calcul de ce délai de 5 jours.
Cette pièce a une durée de 15 jours, 4 jours compris le jour où elle est rendue et
les jours fériés légaux dans ce délai, à son expiration, le magistrat instructeur devra présenter
l'inculpé devant le juge pour solliciter une ordonnance de confirmation. Elle a une durée d'un
mois, le jour férié y compris, renouvelable d'un mois aussi longtemps que l'intérêt public l'exige.
Pendant ces délais, à l'expiration de chaque délai d'un mois, le magistrat instructeur devra
présenter l'inculpé pour une autre ordonnance de confirmation.
LA SANCTION ET LE SORT DE LA DETENTION PREVENTIVE
Dans le langage préféré, la mise en état est une expression employée en matière
civile, elle désigne cette phase d'instruction de l'affaire par les parties opposées avant toute
plaidoirie devant le juge.
§1. L'ENQUETE PRELIMINAIRE
50
LUZOLO BAMBI LESSA et BAMEYA, op.cit., p.161
27
51
JEAN PRADEL, procédure pénale, 16ème Ed. CUJAS, Paris, 2011, p.493
52
JEAN PRADEL, op.cit., P.494
28
LA GARDE A VUE
Il ressort de cet article d'en dégager des conditions de fond et de forme pour
l'application de cette mesure restrictive de la liberté garantie qui est consacrée par plusieurs
instruments internationaux (la déclaration universelle de droit de l'homme en sigle DUDH, le
pacte international des droits civils et politiques en sigle PEDCP), par les instruments régionaux
(la charte africaine des droits humains et des peuples en sigle CADHP...), et enfin par les
instruments nationaux (la constitution à ses articles 11 et 17, alinéa l, code de procédure
pénale...).
c) Conditions de fond
Deuxièmement, l'infraction doit être punissable d'une peine inférieure à six mois
mais qu'elle soit supérieure à 7 jours ; on peut procéder à la garde à vue quand il y a la crainte de
fuite de l'auteur présumé d'une infraction ou lorsque l'identité de ce dernier est douteuse ou
inconnue. C'est-à-dire lorsqu’il n’a pas un domicile précis ou une résidence précise « stable
lorsqu’il n'a pas un travail fixe ou encore lorsque la personne n'a pas une grande famille sous sa
responsabilité. Pour des raisons d'enquête, on peut mettre la personne en prison ou dans un
cachot. L'existence des indices sérieux de culpabilité, pour qu'une personne soit mise dans un
cachot, il faut qu'il existe des indices suffisants corroborant les faits mis à sa charge.
d) Conditions de forme
LA PERQUISITION
Cette notion revêt deux aspects : En premier lieu il s'agit d'un aspect fonctionnel.
C'est sur ce point que nous nous forcerons à donner le sens de cette notion. Et en second lieu il
s'agit de l'aspect organique. Il sera question de déterminer les autorités compétentes pouvant
intervenir.
L'ASPECT FONCTIONNEL
55
Article 22 code de la procédure pénale.
30
Elle suppose une intrusion, une pénétration dans les lieux en vue de la recherche
d'objets relatifs aux faits poursuivis. En vertu de la théorie de la remise spontanée, il n'a pas
perquisition quand la personne remet spontanément les objets recherchés à la police car la
perquisition suppose une recherche active des indices ou objets.
L'ASPECT ORGANIQUE
LA SAISIE
Les OPJ ou les OMP ont le pouvoir de saisir où qu'ils se trouvent les objets sur
lesquels pourrait porter la confiscation prévue par la loi et de tous autres qui pourrait servir à
conviction ou à décharge56. Une procédure spéciale qu'avant de procéder à la saisie, l'objet sera
présenté au détenteur s'il est présent afin qu'il puisse le reconnaître et y apposer un paraphe. Un
procès-verbal de saisie d'objet doit être dressé, décrit les objets saisis et doit être signé par le
détenteur. L'objet saisi peut être mis sous scellé en vue de prévenir leur substitution ou leur
altération. Le scellé est un ruban ou bande de papier fixé par un cachet de cire revêtu de sceau.
Les objets saisis doivent être répertoriés dans un registre spécial dénommé registre
des objets saisis (ROS en sigle)57. Lorsque la conservation des objets saisis est très coûteuse ou
56
JEAN PRADEL, op.cit., P.372.
57
Joseph TSHIBASU PANDAMADI, op.cit., P.35
31
s'avère dangereux pour la santé, l'OPJ ou l'OMP après s'être référé à un expert aura à décider sur
leur vente ou leur destruction. L'argent obtenu à l'issue de la vente sera consigné à la caisse.
L'AUDITION ET LE CONSTAT
Procès-verbal de constat
Est susceptible d'être dressé par l'OMP ou par l'OPJ lorsqu'un fait infractionnel a
été porté directement à leur connaissance et qu'au préalable une descente sur le lieu a été
effectuée par eux. Le PV de constat doit comprendre les points suivants :
- Le lieu, la date et le temps où s’est passé la constatation ;
- La description des circonstances dans lesquelles l'infraction a été commise ;
- La description des preuves et indices à charge, à décharge de l'auteur présumé ;
- La qualité du verbalisateur ;
- La signature du verbalisateur58.
Au cas où le PV est dressé par l'OPJ, il est précédé de la formule de prestation de
serment libellé comme suit : « je jure que le présent procès-verbal est sincère ». L'OMP est
dispensé de mentionner un quelconque serment au procès-verbal de constat qu'il a dressé lui-
même car il est un assermenté spécial doté des pouvoirs spéciaux dans l'administration de la
justice.
PROCES-VERBAL D'AUDITION OU INTERROGATOIRE OU ENCORE PV
ACTANT UNE PLAINTE OU UNE DENONCIATION
Le contenu de chaque PV varie suivant son objet-particulier. Toutefois, il y a des
mentions qu'on retrouve dans tous les procès-verbaux telles que l'identité du comparant, la
prestation de serment (témoins et experts), les circonstances de la commission de l'infraction et
les déclarations des comparants. Les déclarations peuvent être faites dans n'importe quelle langue
mais l'usage exige à ce que l'on recourt à la langue française pour les actes sur PV. Ces PV
peuvent comportés les notes de l'OMP ou l'OPJ. La note de l'OMP est constituée des
observations particulières émanant du magistrat instructeur. Quant à la note de l'OPJ, on la
retrouve à la fin du PV et comporte le résumé succinct du fait et le point de vue de l'OPJ
verbalisant.
a) La responsabilité de l'OPJ lors de la garde à vue
On relève des négligences de la part des OPJ à tous les stades de l'exécution de
leurs obligations professionnelles. Mais pour les grandes majorités des cas des détentions
provisoires irrégulières, le premier acte contraire à la loi réside dans le dépassement du délai de
58
Idem
32
la garde à vue fixé à 48 heures. En réalité, les villes des provinces connaissent un phénomène
qui, s'il n'est pas à Kinshasa, reste du moins très marginale. IL s'agit du défaut de présentation
des personnes au juge dans les cinq jours suivant l'émission du mandat d'arrêt provisoire (MAP).
Dans ce cas, qui représente tout de même par exemple 94% des violations des
délais, la personne n'est formellement mise en détention provisoire, puisqu'aucune ordonnance
judiciaire en ce sens n'était prise par le juge par le tribunal et elle n'est plus sous régime de la
garde à vue, puisqu'un dossier d'instruction devant l'OMP a été ouvert. Sans aucun statut
clairement défini, le maintien en détention se fige en dehors de tout cadre légal. En dehors de
l'hypothèse d'une détention sous mandat d'arrêt provisoire au-delà de 5 jours, le cas d'une garde à
vue irrégulière, couplée à une mise en détention devenue irrégulière pour cause de non-respect
des délais légaux, demeure la situation la plus rencontrée.
59
Article 15 al 1 du décret du 06 août 1959 portant code de procédure pénale.
33
60
Article 115 al 1 et 2 de l'ordonnance n°78-289 du 03 juillet 1978 relative à l’exercice des attributions d’officiers et
agents de police judiciaire près les juridictions de droit commun
61
Article 122 à 136 du code de procédure pénale française cité par JEAN PRADEL, op.cit., p.612.
62
Article 15 al 1 et 18 code de procédure pénale du décret du 06 août 1959.
34
Mais à cette distinction, il serait évident d'ajouter les deux autres mandats que
nous trouvons dans le code de procédure pénale française tel que : le mandat de recherche et le
mandat de dépôt.
Ces trois mandats émis par le juge d'instruction tendant donc à assurer la venue à
son cabinet d'une personne mise en examen ou susceptible de l'être. Ils constituent des actes
d'instruction tendant à la recherche des preuves puisqu'ils tendent à permettre l'interrogatoire de
l'intéressé.
c) MANDAT DE COMPARUTION
Cet acte est prévu à l'article 15 du CPP, il a pour objet de mettre la personne qu'il
vise en demeure de se présenter devant l'officier du ministère public à la date et à l'heure qu'il
indique, ce mandat est signifié à l'intéresser par huissier ou lui est notifié par un OMP. Règle
importante, le mandat de comparution ne comporte aucune mesure de contrainte, l'intéressé se
présente librement et s'il comparait, l'OMP l'interroge immédiatement.
d) MANDAT D'AMENER
Il est aussi prévu à l'article 15 al 2 du CPP. Cet acte, dont le magistrat instructeur
fait usage lorsque l'intéressé ne s’est pas présenté lors de sa convocation ou lorsqu'il était à
craindre qu'il n'y défère pas est au contraire exécutoire par la force publique. C'est en effet un
ordre donné à la force publique de conduire, même de vive force, la personne mise en examen
devant le magistrat instructeur. Et c'est parce que ce mandat implique la contrainte que son
exécution est confiée aux représentants de la force publique, non aux huissiers. Le mandat
d'amener n'autorise cependant qu'une détention de brève durée et implique un interrogatoire
rapide.
35
e) MANDAT DE RECHERCHE
Cet acte n'est pas prévu dans notre code de la procédure pénale, mais plutôt il est
prévu dans le code de procédure pénale française. Souvent réclamé par les praticiens français, ce
mandat a été créé par la loi du 9 mars 200463.
g) MANDAT DE DEPOT
Cet acte n'est pas légiféré dans notre code. Mais néanmoins il existe dans le code
de procédure pénale française. Qui consiste à l'injonction donnée aux agents de la force publique
de conduire la personne mise en examen à la maison d'arrêt et au chef de cet établissement de l’y
recevoir (article 122, al 8 Code de procédure pénale française) ce mandat permet aussi de
rechercher ou de transférer la personne lorsqu'il lui a été précédemment notifié le mot
« rechercher » correspond à l'idée que la personne s'en fuit après avoir été mise sous mandat de
dépôt.
63
Jean PRADEL, op.cit., p.612
36
L'emploi de ce mandat suppose donc que la personne mise en examen soit déjà à
la disposition du magistrat. Or, il en est ainsi dans le cas où l'intéressé : 1 ère est détenu pour autre
cause ; 2ème à déférer à un mandat de comparution ou à fait l'objet d'un mandat d'amener, les
mêmes agents procédant alors à l'arrestation et au transfert de l'intéresser à la maison d'arrêt, 3 ème
est « présenté » au juge par le policier ayant agi en enquête préliminaire ou de flagrance. Parce
qu'il est un acte grave, le mandat de dépôt ne peut intervenir qu'après interrogatoire et doit, en
matière correctionnelle et même criminelle, être précédé d'une ordonnance spécialement motivée
de mise en détention.
h) MANDAT D'ARRET
Cet acte est prévu à l'article 28, al 2 du code de procédure pénale congolaise. Ça
émane de l'officier du ministère public. Il est l'ordre donné à la force publique, d'une part, de
rechercher et d'arrêter la personne mise en examen, d'autre part de la conduire devant une maison
d'arrêt indiquée sur le mandat. Ce cumul donne les avantages des deux précédents : il permet,
comme le mandat de dépôt, sa détention prolongée puisqu'il implique que la personne encourt
une peine privative de liberté. Il permet en outre, et c'est l'une de ses caractéristiques majeures,
de rechercher une peine. Il constitue le deuxième type de mise en détention provisoire en droit
congolais.
64
Jean PRADEL, op.cit. p.612
65
Jean PRADEL, op.cit., p.612
37
Après qu'il ait placé sous le mandat d'arrêt provisoire (MAP), l'OMP doit endéans
5 jours le présenter au président du Tribunal de Grande Instance (TGI) en chambre de conseil en
vue d'obtenir l'autorisation de mise en détention préventive. Seuls sont autorisés à être présent à
66
Article 17 al 1 de la Constitution du 18 février 2006
67
Article 27 code de procédure pénale
38
l'audience en chambre de conseil les personnes suivantes : le juge, le ministère public, le greffier,
l'inculpé et son conseil (avocat) s'il en a.
L'AUTORITE COMPETENTE
1° La détention préventive ne peut être prolongée qu'une fois si le fait ne parait constituer
qu'une infraction à l'égard de laquelle la peine prévue par la loi n'est pas supérieure à 2 mois
de travaux forcés ou de servitude pénale principale (SPP).
2° Elle ne peut être prolongée plus de 3 fois consécutives si la peine prévue est égale ou
supérieure à 6 mois de servitude pénale principale (SPP). Dépasser ce délai, la prolongation
de la détention est autorisée par le juge compétent statuant en audience publique.
LE DEROULEMENT DE L'AUDIENCE EN CHAMBRE DU CONSEIL
La parole est enfin de compte accordé à l'inculpé assisté ou non par un conseil en
vue de se défendre contre les allégations du ministère public au sujet de sa mise en détention
préventive. Après le tribunal prend la cause en délibéré et il est tenu de se prononcer par voie
39
d'ordonnance au plus tard le lendemain du jour de la comparution. Le juge la fait porter au plus
tôt à la connaissance de l'inculpé par écrit, avec accusé de réception ou par la communication
verbale actée par celui qui la fait.
CONDITIONS DE FOND POUR L'AUTORISATION DE LA DETENTION
PREVENTIVE
Le magistrat, doit par exemple fonder sa décision sur le fait que l'infraction est de
nature à choquer l'opinion publique et risque donc de provoquer des désordres si la personne est
laissée en liberté. Il peut s'agir d'un cas ou la personne suspectée est poursuivie par la part de la
famille de la victime des faits infractionnels. Dans ces conditions, la privation de liberté peut se
justifier, même si les conditions de seuil de gravité de l'infraction ne sont pas remplies. La
détention préventive peut également être justifiée par l'impératif de conserver les preuves et
d'empêcher le prévenu remis en liberté d'être en contact avec les témoins ou d'organiser d'autres
crimes pour dissimiler les faits. Il faut que le magistrat instructeur puisse, lors de son
intervention devant la chambre de conseil, porte certains éléments du dossier ou autre indice
pour démontrer l'impérieuse nécessité de garder ce prévenu en détention et il ne doit donc pas
invoquer ces risques de disparition des preuves sans justification.
L'article 28, al 5 CPP, impose au magistrat instructeur qui prend un mandat d'arrêt
provisoire sur base de l'existence des circonstances matérielles exceptionnelles de « spécifier les
circonstances qui les justifient ». L'article 21 de la constitution congolaise impose que « tout
jugement est écrit et motivé ».
Pour qu'une personne soit incarcérée, il faut qu'il existe des indices suffisants
corroborant le fait mis à sa charge. Il s'agit d'indices sérieux puisqu'à ce stade de la procédure
pénale en vertu du principe de présomption d'innocence, la personne est soupçonnée mais non
déclarée coupable. C'est pourquoi il importe que le magistrat instructeur entend préalablement
l'inculpé afin de mettre à jour les charges suffisantes légitimant une privation de liberté. Le
magistrat instructeur doit dresser un procès-verbal d'audition du suspect et y mentionner les
éléments justifiant sa décision.
La détention préventive ne peut en aucun cas être motivée par le fait que l'inculpé
nie les faits mis à sa charge, ni être utilisé comme pour contraindre le prévenu à parler. Ceci
constitue un droit à tout citoyen garanti par la constitution, les lois internes et les instruments
internationaux ratifiés par la République Démocratique du Congo. En examinant en chambre de
conseil les indices de culpabilité, le juge doit vérifier à nouveau l'existence des charges
suffisantes et rechercher s'il existe une cause justificative dans le chef de l'inculpé. Il examinera
et évaluera si la détention préventive se justifie toujours au regard de la loi.
En tout état de cause, les indices suffisant ne peuvent pas être fondés sur les
éléments recueillis de manière irrégulière (par acte de torture ou de perquisition irrégulière).
Dans ce cas l'avocat désigné doit soulever la nullité de la procédure et le juge doit ordonner la
mise en liberté de l'inculpé.
Le souci d'éviter que le suspect ne se soustrait à l'action judiciaire est lié au fait
que la répression des crimes et délits est d'intérêt public. Le ministère public peut se fonder
uniquement sur cette cause, s'il existe des circonstances objectives tirées de fait de la cause et de
la personnalité de l'inculpé.68
68
Article 30 code de procédure
41
Le fait que le prévenu ait l'adresse connue, un travail stable et une famille en
charge sont autant d'élément qui laisse supposer jusqu'à preuve du contraire, qu'il n'existe pas de
risque de fuite. Il arrive que le prévenu puisse être privé de sa liberté lorsque, il n'a pas de
domicile connu en République Démocratique du Congo et ou lorsqu'il est de nationalité
étrangère mais s'il a répondu spontanément à l'invitation de comparaître et qu'il n'a jamais fait
obstruction à la justice, ces éléments ne peuvent justifier la mesure ainsi, l'avocat désigné doit
démontrer que la crainte de fuite ne peut pas reposer uniquement du fait que l'inculpé n'a pas des
résidences connues en République Démocratique du Congo ou qu'il risque de rentrer dans son
pays d'origine pour se soustraire à la justice.
CONDITIONS DE FORME POUR LA DETENTION PREVENTIVE
a) L'ORDONNANCE
Cet acte du juge est prévu aux articles 30, 31, 32 al 4, 38, 39 al 1, 40 et 42 al 1 du
code de procédure pénale. Mais la définition de celui-ci nous est donnée par la doctrine qui le
définit comme étant des décisions manifestées par écrit, du juge d'instruction 69. Tout au long de
son infraction, le juge est amené à prendre de très nombreuses décisions. Certaines se situent à
l'ouverture de l'information :
69
Henri-D. BOSSY et DAMTEN Vander Mersel, Droit de la procédure pénale, éd. PLON, Paris, 2000, pp. 496-497.
42
A cette énumération, non limitative, on devine déjà que toutes ses ordonnances
n'ont pas la même nature. Au vrai, elles sont de deux types. Les unes, correspondant au rôle
d'instruction du juge, sont administratives (par exemple : ordonnance de transport sur les lieux
par laquelle le juge décide d'office de se déplacer). Les autres, correspondant à sa fonction de
juge, sont juridictionnelles (par exemple : ordonnance d'irrecevabilité d'un dossier).
D'autre part, seules les ordonnances juridictionnelles sont susceptibles d'un appel
devant la chambre de l'instruction d'ailleurs inégalement selon les parties 71.
70
Jean BRADEL, op.cit., p.616
71
Jean BRADEL, op.cit., p.616
43
désigner un malgré une demande d'une partie est juridictionnelle puisque le juge prend le parti de
ne pas faire examiner l'intéressé.
Elle peut aussi émaner de la loi : ainsi est juridictionnelle l'ordonnance de non-lieu
puisque, son information terminée, le juge doit choisir entre les divers partis que lui offre la loi.
Ce critère du choix entre plusieurs solutions offertes entraine une conséquence. Dans
l'ordonnance administrative, le juge décide quelque chose alors qu'il aurait aussi bien pu ne rien
décider du tout, n'étant pas saisi d'une prétention : l'ordonnance prescrivant un transport sur les
lieux est administrative puisque le juge pouvait également ne pas prendre l'initiative de se
transporter et alors ne pas rendre l'ordonnance.
b) LE DELAI
Parlant du délai, il faut entendre un écoulement de temps qu'on doit respecter pour
l'accomplissement de certains actes judiciaires et aussi lorsqu'il s'agit d'agir en justice afin
d’obtenir une satisfaction sur un droit lésé. Pour ce qui concerne la comparution de l'inculpé
devant la chambre de conseil, l'article 28 al 3 du code de procédure pénale dispose ce qui suit «
si le juge se trouve dans la même localité que l'officier du ministère public, la comparution
devant le juge doit avoir lieu au plus tard dans le cinq jours de la délivrance du mandat d'arrêt
provisoire »73. Dans ce cas, ce délai est augmenté du temps strictement nécessaire pour effectuer
le voyage ; sauf le cas de force majeure ou celui de retard rendu nécessaire par le devoir de
72
Idem, p.617.
73
Ibidem.
44
l'instruction. A l'expiration de ces délais, l'inculpé peut demander au juge compétent sa mise en
liberté provisoire.
garantir la liberté d'une personne entant qu'un être humain sacré et mis en toute liberté par son
créateur sur la terre des hommes. Il peut se faire que la personne épuise toute les voies de recours
et que la décision reste inchangeable dans tous les degrés, c'est-à-dire dans toutes les étapes de la
procédure mais elle se trouve toujours en détention, le législateur congolais de 1959 est allé plus
loin et ceci pour promouvoir seulement la liberté des personnes physiques ; il avait prévu une
autre faveur pour l'inculpé dont la décision reste la même, même au degré d'appel. L'inculpé en
détention peut solliciter la liberté provisoire auprès du juge qui a rendu l'ordonnance auprès du
magistrat instructeur.
a) LA LIBERTE PROVISOIRE
79
Joseph TSHIBASU MPANDAMADI, op.cit., p. 51
47
tant disciplinaires que répressives pour détention illégale sur les démarches que doit entreprendre
l'avocat pour remédier à cette situation.
LA SAISINE DU JUGE COMPETENT
L'article 53 du code procédure pénale dispose « lorsque le ministère public décide
d'exercer l'action publique, il communique les pièces au juge compétent pour en connaître.
Celui-ci fixe le jour où l'affaire sera appelée ». Les articles 54 al 1 et 55 al 1 à leur tour ajoutent
en disposant ce qui suit « la juridiction de jugement est saisie par la citation donnée au prévenu.
Et éventuellement à la personne civilement responsable, à la requête de l'officier du ministère
public ou de la partie lésée »84. La juridiction de jugement est également saisie par la
comparution volontaire du prévenu et le cas échéant, de la personne civilement responsable sur
simple avertissement84. Précisons avant tout que la pré-saisine c'est la période transitoire entre le
moment ou le tribunal va commencer à statuer.
1) La saisine par l'officier du ministère public
L'officier du ministère public saisi le juge par requête aux fins de fixation de la
date de l'audience. Lorsque le ministère public a clôturé l'instruction préparatoire et qu'il décide
de poursuivre ; il transmet le dossier au président du tribunal compétent, ce dernier est transmis
parce qu'on appelle « la requête aux fins de fixation de la date d'audience » qui contient les
éléments suivants :
- L'identité de magistrat instructeur ;
- Le président du tribunal inscripteur ;
- Le numéro du registre du ministère public (R.M.P) ;
- L'identité complète de l'inculpé.
Le libellé de la prévention avec référence aux articles du code pénal qui ont été
violés. La saisine par l'inculpé. L'inculpé saisit le juge par la citation directe pour le conduire
devant le juge est de cinq jours à dater de la délivrance du mandat d'arrêt provisoire (MAP) si
l'inculpé retrouve dans le cas de force majeure ou celui est rendu nécessaire pour effectuer le
voyage à l'expiration de ces délais, l'inculpé peut demander au juge compétent sa mise en liberté
provisoire. L'inculpé peut lui-même saisir la juridiction par la citation directe. Il est compétent
pour saisir le juge lui-même, soit par son conseil pour saisir le juge, soit pour solliciter la liberté
provisoire de la détention.
Par contre l'article 27 du code de procédure pénale dispose que l'inculpé ne peut
être mise en état de détention préventive que s'il existe contre lui des indices sérieux de
84
Articles 54 al 1 et 55 al 1 du code de procédure pénale
50
culpabilité et qu'en outre le fait parait constituer une infraction que la loi réprime d'une peine de
six mois de servitude pénale au moins.
En droit congolais il faut signaler qu'il y a deux catégories des personnes
physiques qui sont exemptées à cette procédure de la détention préventive, dans le sens que ses
personnes sont soumises chacune à une juridiction spécialisée et à une procédure exceptionnelle
par rapport à leur statut social. Il s'agit des enfants n'ayant pas encore atteint 18 ans qui donnent
la majorité et ceux-ci à cause de son immaturité ou sa vulnérabilité mérite une protection
spéciale ; il y a encore les militaires qui sont soumis à des juridictions spécialisées appelées les
juridictions militaires, et ceux-ci c'est par rapport à leurs fonctions qu'ils exercent, caractérisées
par une discipline particulière.
LE REGIME SPECIFIQUE APPLICABLE AUX MINEURS
Comme nous l'avions déjà dit ci-haut, toute personne de moins de 18 ans est
considérée par la loi comme mineur. Le mineur doit être présenté devant le juge du tribunal pour
enfants. Celui-ci est le seul compétent pour prendre des mesures de garde, d'éducation et de
protection, prévues par la législation en matière d'enfance délinquante appelée depuis
l'avènement de la loi N°09/001 du 10 janvier 2009 par le concept enfant en conflit avec la loi
c'est-à-dire de 14 ans et moins de 18 ans, et par le concept enfant en cause avec la loi à partir de
0 jusqu'à moins de 14 ans et cet enfant bénéficie sur le plan pénal, de la présomption irréfragable
de sa responsabilité.
- Réprimander l'enfant et le rendre aux personnes qui en ont la garde ;
- Le confier à une autre personne, à une société ou à une institution de charte ou
d'enseignement publique ou privée ;
Le mettre à la disposition du gouvernement.
- Le garder préventivement dans un établissement de garde et d'éducation de l'Etat
(EGEE). Et actuellement il faut préciser que ses centres n'existent pas dans beaucoup
des villes et provinces de la République Démocratique du Congo. Si ce que les prisons
qui continuent à recevoir les mineurs. Cette dernière mesure est prise lorsque l'enfant
est vicieux, ou parce que nul particulier ou nulle institution n'est en mesure de
l'accueillir. Cette garde préventive ne peut dépasser 2 mois et le mineur est soumis à un
régime spécial distinct de celui qui prévaut pour les adultes.
Cette catégorie des personnes physiques a droit à une protection et à un traitement
spécial. C'est ainsi que le code de procédure pénale à l’article 26 consacre la protection de
l'enfant dans les matières que voici :
51
- Le droit de mettre un consentement écrit par le billet de son représentant légal pour une
exploration corporelle ;
- Le droit de se faire assister par un médecin ou par un parent, ou allié ou toute personne
majeur à la fin d'une exploration corporelle85.
- La suspension de l'écoulement du délai par le fait de la minorité pour former requête
civile.
La loi organique portant code d'OCJ en son article 152 dispose « en attendant
l'installation effectives des tribunaux pour enfants en République Démocratique du Congo ; la
chambre spécialisée des tribunaux des paix connaît toute la matière d'enfances en tenant compte
de son supérieur. L'enfant sera conduit devant le juge de paix et celui-ci prendra toutes les
mesures nécessaires en matière d'enfance en tenant compte de son intérêt supérieur dans la prise
des décisions.
LA DETENTION PREVENTIVE DANS LA PROCEDURE PENALE MILITAIRE
La loi n°023/2002 du 18 novembre 2002 portant code de justice militaire à son
article 205 fixe la matière de la détention préventive. Avant tout, il faut préciser que dans les
juridictions militaires il n'existe pas une chambre de conseil. A cet effet seul l'officier du
ministère public appelé l'auditeur peut décider de détenir l'inculpé en détention préventive
pendant 15 jours86. Contrairement à la procédure pénale ordinaire ou on reconnaît à l'officier du
ministère public le pouvoir de priver la liberté à un inculpé pendant 5 jours sous mandat d'arrêt
provisoire ; et la détention préventive est une matière fixée par le juge compétent siégeant en
chambre de conseil. Lorsqu'il s'agit de prolongation pour la raison d'instruction, l'audit aire ou
l'OMP saisit son hiérarchie qui est l'audit aire supérieur et lorsqu'il y a la nécessité d'instruction,
la détention préventive peut se prolongée au-delà d'une année. L'audit aire peut accorder d'office
la liberté provisoire sans paiement de frais de cautionnement.
85
Article 41, Al. 1 de la constitution du 18 Février 2006 de la RDC
86
Article 205, de la loi n°023/2002 du 18 novembre 2002 portant code judiciaire militaire.
52
CONCLUSION
Nous voici au terme de notre travail scientifique intitulé de la détention préventive
devant les juridictions congolaises. Bien que l'être humain est sacré départ son créateur, le
comportement criminel qui empiète aux droits et libertés des autres ainsi qu'à l'ordre public, n'est
pas toléré ni autorisé dans une société civilisée. C'est ainsi que la constitution entant que la mère
de toutes les lois du pays a prévu la détention qui est une mesure exceptionnelle consistant à
sauvegarder l'ordre public et les droits et libertés des autres.
L'exceptionnalité de la détention en Droit congolais doit se matérialisée se
concrétiser par l'observation, le respect et l'application des différentes conditions de fonds et des
formes prévues dans le code de procédure pénale congolais de 1959 et non se limiter seulement à
la lecture ou à la théorie, mais plutôt le mettre en pratique, le décret du 06 Août 1959, donne le
régime spécifique de la détention préventive en Droit congolais, c'est ainsi qu'à titre de rappel
étant donné que nous ne sommes pas le premier à traiter sur ce thème, nous avons passé en revue
de différentes étapes.
En premier lieu nous nous sommes appesantis sur les généralités, c'est en
deuxième lieu que nous nous sommes focalisés à déterminer les conditions de fond et de forme
telle que déterminer par le dit code ; dégager les différentes autorités ainsi que leurs pouvoirs
respectifs dans l'intervention en matière de détention préventive.
Pour y arriver nous avons utilisé les méthode juridique, historique et comparative
appuyées par les techniques documentaire et d’observation participante.
Actuellement en RDC, on ne peut pas suggérer d'autres conditions de fond et de
forme car il n'y a rien de proche sur ce qui est prévu, mais le grand problème se trouve sur la non
application et aussi par l'application abusive par les autorités habilités et non habilités pour
l'appliquer ; c'est pourquoi dans le présent travail, nous exhortons le personnel judiciaire à
analyser et examiner profondément toutes les conditions sus examinées qui permettent de donner
le caractère exceptionnel à la détention et de faire confiance à la justice par la population et enfin
nous exhortons la population en général que la connaissance même d'une façon préliminaire sur
la notion de droit permet à un justiciable de se défendre en justice parce que avoir le droit ne
suffit pas mais ce qui est nécessaire c'est savoir réclamer ses droits voilà pourquoi le droit est
droit lorsque son titulaire sais le revendiquer.
Le recours abusif à la mise en détention préventive en RDC. Même si les
conditions temporelles sont respectées, la légalité du placement en détention au regard des
conditions de fonds peut faire défaut. Ainsi, nombre des prévenus sont en détentions alors même
que les faits ne constituent pas une infraction grave (souvent pour le vol d'un téléphone portable
53
ou des petites sommes d'argents), sans qu'il n'existe d'indice probants de culpabilité (arrestation
sur simple dénonciation et sans que le prévenu ne soit interrogé) et en l'absence d'un risque de
fait avéré (beaucoup de prévenus ont le même profit : père ou mère de famille avec enfants à
charge et une adresse connue).
Nous avons également dénombré dans les centres pénitenciers, quelques cas de
placement en détention pour des faits non infractionnels. L'absence d'infraction à caractère pénal
ou l'arrestation sans motif est plus fréquente au stade du placement en garde à vue. C'est en ce
sens que les visites des cachots par les magistrats sont primordiales pour précéder à la libération
des personnes irrégulièrement détenues.
Enfin, et il s'agit ici d'avantage d'un manque de connaissance en droit qu'un acte
de négligence ou de malveillance volontaire, les magistrats précédents très souvent à une
requalification de faits lors des visites de cachots. De nombreuses fois, surtout en cas de vols, les
officiers de police judiciaire mettent à charge du prévenu une infraction de vol qualifié au lieu
d'un vol simple. Peu nombreux sont les policiers capables de distinguer les deux préventions.
Nous n’avons nullement pas la prétention d’avoir tout épuisé dans ce domaine.
Nous pourrions tout écrire mais nous nous sommes limités sur ce que vous avez dans vos mains,
pour que vous aussi, puissiez continuer avec des recherches en cette matière.
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BIBLIOGRAPHIE
a) Textes légaux
1. Constitution du 18 Février 2006, telle que modifiée par la loi n°011/002 du 20/01/2011
2. Code de procédure pénale du décret du 06 août 1959.
3. Ordonnance n°78-289 du 03 juillet 1978 relative à l’exercice des attributions d’officiers
et agents de police judiciaire près les juridictions de droit commun
4. Décret du 06 Août 1959 portant code de CPP tel que modifié et complété à ce jour
5. Décret du 06 août 1959 portant code de procédure pénale.
6. Décret du 30 janvier 1940 portant code pénal modifié et complété par la loi n°07-18 du
20 juillet 2007.
7. Loi n°023/2002 du 18 novembre 2002 portant code judiciaire militaire.
8. Loi n°06/019 du 20 juillet 2006, modifiant et complétant le décret du 06 août portant
code de procédure pénale,
b) Ouvrages
1. Anonyme, Attribution du ministère public et procédure pénale. Tom 1. Ed. AMUNA,
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2. BOSSY Henri-D. et DAMTEN Vander Mersel, Droit de la procédure pénale, éd. PLON,
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3. CASSESSE, A., et DELMAS-MARTY, M., (dir.), Crimes internationaux et Juridictions
internationale, Paris, PUF, 2002
4. Guillén Raymond et Jean Vincent, Lexique juridique, 2ème Ed. Dalloz, Paris, 2005
5. JEAN PRADEL, Procédure pénale, 16ème Ed. CUJAS, Paris, 2011
6. KALUNGA TSHIKALA Victor, La rédaction des mémoires en droit ; guide pratique,
Lubumbashi, 2012
7. Lamy E., Le droit privé zaïrois, Kinshasa, 1975
8. LUZOLO BAMBILESSA Emmanuel, Manuel de procédure pénale, presse universitaire
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9. MOTULSKY H., Principe d'une réalisation méthodique du droit privé, Dalloz, Paris,
1991
10. Piron P ; et Devos P., Code civil préliminaire, code et loi du Congo belge, Tome I,
matière civile, commerciale
11. Raymond Guillien et Jean Vincent, Lexique des termes juridiques, 6 e éd. Dalloz, Paris,
1985
12. Rubbens A., Droit judiciaire congolais, tome III, l’instruction criminelle
55
13. YOKA Mampunga Jean-Jacques, Code de procédure pénale, Ed Yoka, 1999, Kinshasa,
1998
c) Mémoire et TFC
1. Djende Okitambudi Juvénal, La détention préventive et de droit de l’homme en RDC,
TFC, UNIKIN, 2008 – 2009
d) Notes de cours
1. MOLENGA Willy, Introduction à la science politique, G1 Droit, UNILU, 2017 – 2018
2. MUSANGAWENYA Gilbert, Introduction générale à l’étude du droit, G1 Droit,
UNILU, 2017 – 2018
3. NKWANDA MUZINGA Simplice, Cours d’initiation à la recherche scientifique, G2
Droit, UNILU, 2018 – 2016
4. TSHIBASU MPANDAMADI JOSEPH, cours de procédure pénale, G2 Droit, UNILU,
2015-2016
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EPIGRAPHE...................................................................................................................................................I
DEDICACE....................................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS.......................................................................................................................................III
INTRODUCTION.......................................................................................................................................1
PRESENTATION DU PROBLEME.......................................................................................................1
ETAT DE LA QUESTION.....................................................................................................................2
PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE..................................................................................................6
La problématique.................................................................................................................................6
Hypothèses..........................................................................................................................................7
METHODOLOGIE DE RECHERCHE..................................................................................................8
Méthode de recherche..........................................................................................................................8
Technique de recherche.......................................................................................................................8
DELIMITATION DU TRAVAIL...........................................................................................................9
SUBDIVISION DU TRAVAIL..............................................................................................................9
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA DETENTION PREVENTIVE................................................10
DEFINITION DES CONCEPTS...........................................................................................................10
SECTION 1 : PROCEDURE PENALE................................................................................................11
Les règles qui régissent le procès pénal.............................................................................................11
Les types des procédures...................................................................................................................12
Le régime de la preuve en matière répressive....................................................................................13
Les sources de la procédure pénale....................................................................................................14
Les principes généraux du Droit........................................................................................................15
SECTION 2 : QUELQUES TERMINOLOGIES EN PROCEDURE PENALE....................................18
L’INSTRUCTION.............................................................................................................................18
LE JUGE...........................................................................................................................................18
LA SAISINE.....................................................................................................................................19
SECTION 3 : LA RECHERCHE DES INFRACTIONS.......................................................................21
L A POLICE JUDICIAIRE..............................................................................................................21
L E M I N I S T E R E P U B L I C .......................................................................................................22
L E S P A R T I C U L I E R S ..............................................................................................................23
SECTION 4 : LA DETENTION PREVENTIVE..................................................................................24
LA SANCTION ET LE SORT DE LA DETENTION PREVENTIVE.............................................25
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