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PREFACE
Videl enseigne que le droit pénal a pour but de rétablir la tranquillité
dans les esprits et d'assurer plus énergiquement le respect des droits
essentiels, l'observation des lois fondamentales, en menaçant de
sanctions, des peines et de châtiment ceux qui les méconnaissent
dans une société où la vie en commun n'est possible « qu'au prix de
sacrifices réciproques, de concessions mutuelles et d'une sage
limitation de la libre activité de chacun »1.
Conçu pour être d'application dans une société jeune, le droit pénal
congolais se distingue par son caractère dynamique et ses textes
aussi abondants que changeants lui permettent de lutter contre la
criminalité violente (musculaire), rusée (intellectuelle), aiguë et
chronique qui en ont fait, comme le dit Ferri. une endémie sociale2.
Les efforts ont été faits certes, mais l'on ne peut prétendre qu'ils
aient, dans un aussi grand pays, le même effet positif escompté. Car
la loi n'est pas aussi facilement vulgarisée dans les campagnes
comme elle l'est dans les villes ; et dans celles-ci, ceux qui sont
présumées la connaître la contournent et créent de nouvelles formes
1
Vidal G. - Cours de droit criminel et de science pénitentiaire, Librairie A.R., Pans. , 1947, p.1.
2
Fern, sociologie criminelle 4ème éd., ,N° 31, p. 284 et ss
6
MONGULU T'APANGANE
PROCUREUR GENERAL DE LA REPUBLIQUE
7
INTRODUCTION
LIVRE PREMIER
DES INFRACTIONS ET DE LA REPRESSION EN GENERAL
SECTION I : DISPOSITIONS GENERALES
Doctrine :
1. L'article 1er du code pénal zaïrois, livre lest fondé sur lé principe
latin'"nullum crimen, nulla poena sine lege" dont les conséquences
juridiques sont l'interdiction de l'analogie et de la rétroactivité dans
l'application des lois pénales plus sévères. Lire à ce sujet ESIKA
MAKOMBO, in LE CODE PENAL ZAÏROIS ANNOTE, Lubumbashi, 1977,
pp. 13 à 41).
2. Au point de vue juridique et de la loi positive, l'infraction ou délit (lato
sensu) est la violation de la loi pénale ou plus exactement la violation du
principe consacré par la sanction pénale (VIDAL, Cours de droit criminel et
de science pénitentiaire, Paris, 1947, n° 63. p. 75).
Jurisprudence :
1. Eu égard à une infraction perpétrée sous l'empire d'une loi et jugée sous
l'empire d'une loi qui la modifie fixant le calcul des décimes additionnels,
il y a lieu d'appliquer celle des deux lois qui est la plus favorable au
prévenu, à savoir la loi nouvelle qui alors rétroagit. (C.S.J. 21.8.1974,
RP. 213, B.A. 1975, p. 265).
2. Il est admis par la doctrine et la jurisprudence qu'en cas de conflit de
deux lois dont l'une est celle du temps des faits et l'autre celle de la date
du jugement, il doit être fait application au prévenu de la législation la
plus favorable (Kis. 3 Août 1970, RJC. 1970, n° 3, p. 283).
3. Lorsqu'il y a conflit entre l'ordonnance-loi nc 68/193 du 3 mai 1968 et la
loi n° 73-017 du 5.1.1973, l'appréciation de la loi favorable au prévenu se
fait en considération de la peine principale encourue suivant le montant
des deniers publics détournés (Kis, 2 mars 1973, RJZ, 1974, n° 1 et 2, p.
48).
4. Lire Kis, 30.12.1973, RJZ, 1974, n° 1 et 2, p. 99.
5. En cas de conflit de lois pénales dans le temps, si la loi du jugement
diminue le maximum de la peine prévue par celle de l'infraction, elle doit
être qualifiée de la loi la plus douce et applicable rétroactivement à la
situation du prévenu.(Kis, 2 août 1973, RJZ, n°s 1 et 2,1974, p. 57).
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1) Il faut que le fait reproché au prévenu soit prévu et puni par la loi
congolaise d'une servitude pénale de plus de deux mois;
2) Il faut que l'inculpé soit trouvé au Zaïre;
3) Il faut que l'inculpé n'ait pas été jugé définitivement à l'étranger, et en cas
de condamnation, qu'il n'ait pas subi ou prescrit sa peine ou obtenu sa
grâce;
4) Il faut que l'extradition ne soit pas possible notamment en cas
d'infractions politiques, d'infraction punissables d'une peine privative de
liberté inférieure à 6 mois, de prescription de l'action publique ou de la
peine et le cas où l'individu recherché est un zaïrois;
5) Enfin, les poursuites ne peuvent être intentées qu'à la requête du ministère
public. (Esika, op. cit. pp. 69 à 77).
3. - Le fait d'enlever les biens à voler du lieu où ils étaient piacés et de les
transporter par delà un mur dans un camion qui devait les transporter en
dehors du lieu du vol ne constitue pas l'infraction de vols consommés
mais celle de tentative.
1 °. La mort ;
2°. Les travaux forcés;
3°. La servitude pénale;
4°. L’amende;
5°. La confiscation spéciale;
6°. L’obligation de s'éloigner de certains lieux ou d'une certaine
région;
7°. la résidence imposée dans un lieu déterminé;
8°. la mise à la disposition de la surveillance du gouvernement.
§ 1. De la peine de mort
Jurisprudence :
1. Viole les articles 13 de la Constitution, 1er du Code pénal, livre I et 2 de la loi n°
73/017 du 5 janvier 1973 instituant le principe de légalité des peines, le juge
d'appel qui, après avoir prononcé la peine de travaux forcés, décide que le prévenu
subira d'autres sanctions édictées par la disposition pénale sans préciser ces
sanctions, étant donné que le législateur a fixé un minimum et un maximum,
notamment pour l'interdiction de l'exercice de droit de vote et d'éligibilité (C.S.J.,
R.P 324, 7.10.1980, in Dibunda, op. cit. p. 164.)
2. Lire - CSJ 24.7.1975 - B.A. 1976, p. 215.
Doctrine :
Lire Nsampolu lyela, "Les circonstances atténuantes et le détournement des deniers publics ou
privés prévu et sanctionné par l'art. 145 du Code Pénal Liv. Il tel que modifié par la loi n°
73/017 du 5 janvier 1973"in Revue Juridique du Zaïre n°s 1, 2 et 3, 1979, pp. 27 à 32. Cette
étude a le mérite d'avoir fait accepter la possibilité par le juge d'accorder les circonstances
atténuantes à l'auteur du détournement des deniers publics ou privés et donc la possibilité de
le condamner à moins de 12 mois de travaux forcés.
§. 4 De l'amende.
Jurisprudence :
1. il n'est établi par aucun texte et il ne peut être déduit de l'Ordonnance-Loi
du 23.6.1967 en matière de réglementation de change que les amendes
prévues aient un caractère mixte à la fois pénale et de réparation
nonobstant le taux élevé des amendes prévues; dès lors, il s'agit
d'amendes pénales(C.S.J. 13.8.1971, RZD, 1972, II, p. 14).
Doctrine :
L'amende est individuelle dans notre législation. Cela entre, il est vrai, dans le cadre du
principe de la personnalité de la peine. Nous aurions aimé cependant que le législateur
zaïrois, à l'instar de son homologue français (ART. 55 code pénal français) institue une
solidarité passive en répression de la criminalité des groupes. Aux termes de cet article
écrit Esika, "plusieurs individus sont condamnés pour un même crime ou pour un même
délit, ils sont tenus solidairement au paiement de l'amende pénale, des restitutions, des
dommages-intérêts et des frais"( op. cit. p. 144).
Jurisprudence :
1. La confiscation ne peut être prononcée lorsque le prévenu est acquitté
(Cass.b. 10.1.1939, Pas, I. p. 15, - RJCB, p. 180, - Cass.b. 13.2.1956, Pas, I, p.
608, contra : BOMA, 23.4.1913 - Jur. Congo, 1921, p. 103); elle n'est pas
subordonnée à la saisie préalable. (Elis, 3.4.1937 - RJCB, p. 129, 1ère Inst. Elis,
25.7.1924, Kat. I, p. 18) et peut être prononcée en cas d'acquittement, même si les
objets nuisibles n'appartiennent pas au prévenu, si la circulation de ces biens est
dangereuse(Boma, 23.4.1913 - Jur. Congo, 1921, p. 103) ou s'ils sont sans valeur
comme l'est un bâton (1ère Inst. Coq. 9.1.1923, Jur. Kat. I, p. 180).
2. La confiscation générale des biens prévue par l'Ordonnance-Loi n°
66/112 du 15 mars 1966 en cas de détournement des deniers publics par
un fonctionnaire, un officier public ou personne chargée d'un service
public a été implicitement abrogée par l'article 4 de l'Ordonnance-Loi du
3.5.1968 qui prévoyait dans son ensemble les conditions d'application et
le système des pénalités prévues par l'article 145 du code pénal livre II
qui avait été modifié partiellement par l'Ordonnance-Loi précitée en cas
de détournement de deniers publics (C.S.J. 18.6.1971 - RJZ, 1971 p. 126).
3. La sacoche de médicament, propriété du condamné ayant servi à commettre
l'infraction doit être confisquée (L'shi, 3.4.1969, RJC 1969, n° 2, p. 229 avec note).
4. Confiscation du véhicule qui a servi au chargement ou à l'enlèvement du butin.
(Elis, 13.4.1954 - RJCB, p. 200).
Doctrine :
Article 14 c) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Les peines prévues par la
présente section prennent cours, lorsqu'elles sont prononcées en
vertu de l'article 14 a), à la date fixée par le jugement.
S'il est mis en liberté, il peut pour cause d'inconduite, être interné par
décision du Commissaire de District du ressort où a eu lieu
l'inconduite. Le Commissaire de District prend avis du ministère
public. l'intéressé peut introduire un recours contre cette décision
devant le Gouverneur de province. Les formes de ce recours sont
déterminées par le Président de la République.
N.B. L'article 6-bis prévoit pour les travaux forcés le minimum d'un an.
Jurisprudence :
1. Ne viole pas l'article 18 du code pénal livre I, le refus du juge de retenir
des circonstances atténuantes; celles-ci sont facultatives et laissées à
l'appréciation souveraine du juge (CSJ. 8.8.1974 - RP. 83 - B.A 1975, p.
199 -RJZ. 1975, p 30).
Doctrine :
- La responsabilité pénale est fondée, au Zaïre, sur la faute morale,
laquelle comporte deux éléments : la culpabilité et l'imputabilité. Si
l'un de ses éléments fait défaut, il n'y a pas d'infractions. Au premier
élément sont liées les causes de justification et au second les causes de
non imputabilité.
- Les causes de justifications sont :
N.B. : L'on devrait viser les peines portées par toute loi au sens restreint et
au sens large : lois, ordonnances-lois, ordonnance, arrêtés...
Jurisprudence :
Jurisprudence
3°. après dix ans révolus, si l'infraction peut entraîner plus de cinq
ans de servitude pénale ou la peine de mort.
Jurisprudence :
Doctrine :
1° les actes d'instruction - ceux qui ont pour but la recherche et la réunion des
preuves de l'infraction (G. STEFANI et G. LEVASSEUR, procédure pénale, 4è
édition, Dalloz, 1970, n° 136) notamment les procès-verbaux d'audition, et de
constat, les pièces de procédure telle que mandat de comparution, d'amener -
exclusion faite de la convocation.
2° les actes de poursuite - ceux qui sont posés devant la juridiction de jugement, soit
par la partie poursuivante, soit par les juges et sont dirigés contre le prévenu
notamment l'assignation du prévenu faite à la requête du ministère public pour
statuer sur les mérites de l'appel du prévenu (Léo, 19.6.1941 - RJCB, 1941, p.
189) les plaintes indispensables à la poursuite (cas d'adultère) exclusion faite de
l'appel du prévenu (Esika, op. cit. , n° 243, P. 276).
28
Dans le cas contraire, les peines pour lesquelles le sursis aura été
accordé et celles qui auront fait l'objet de la condamnation nouvelle
seront cumulées.
Jurisprudence :
Sur le seul appel du prévenu, délinquant mineur, la juridiction d'appel, par
l'aggravation de la mesure de sûreté prise contre lui, en supprimant le bénéfice de
son sursis à l'exécution commet un excès de pouvoir (CSJ. 5.4.1972 - RP. 42 et 43,
B.A. 1973, p. 37 - RJZ, 1972, p. 133). |
Doctrine :
1° Il ne faut pas que soit prononcée contre le condamné une peine de servitude
pénale principale supérieure à un an.
2° Il ne faut pas qu'il ait encouru antérieurement une condamnation à la servitude
pénale principale, du chef d'une infraction commise au Zaïre, punissable,
indépendamment de l'amende, d'une peine de servitude pénale de plus de deux
mois.
3° Il ne faut pas qu'il s'agisse d'une infraction de détournement des deniers publics,
de concussion ou de corruption.
LIVRE DEUXIEME
DES INFRACTIONS ET DE LEUR REPRESSION EN
PARTICULIER
TITRE I
DES INFRACTIONS CONTRES LES PERSONNES
Jurisprudence :
1) En mettant en œuvre les moyens de donner la mort, à savoir 1 usage d'un
revolver chargé, et en atteignant avec celui-ci une partie délicate du
Corps de la victime pouvant entraîner des risques graves de mort, en 1
occurrence la région de l'abdomen, l'intention de donner la mort, requise
pour l'existence de meurtre, est établie (C.S.J. 10.6.1972 - B.A. 1973 - p.
88 - RJZ 1972, p. 135).
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Jurisprudence :
Article 47 :Si les coups et blessures ont causé une maladie ou une
incapacité de travail personnel, ou s'il en est résulté la perte de
l'usage absolu d'un organe ou une mutilation grave, les peines seront
une servitude pénale de deux ans à cinq ans et une amende qui ne
pourra excéder mille zaïres.
Jurisprudence :
1) La maladie doit être sérieuse et grave (Boma, 26.5.1908, Jur. Etat, II, p.
239, Léo. 3 nov. 19976, 6.8.1908. Jur Etat, t. Il, p. 258, Rev. Jur. 1937, p. 32).
2) L'incapacité de travail doit être sérieuse soit par sa durée soit par ses
modalités ( Borna, 15 janvier 1909, Jur Et. Il, p. 295).
3) La perte de l'usage absolu d'un organe s'entend de la perte totale de la
vue, de rouie, de l'odorat, de la paralysie d'un membre, des facultés
mentales et non d'un nez cassé, d'une oreille déchirée, d'un doigt coupé
ou de la seule diminution de l'acuité visuelle (1ère Inst. app. Kas.
16.8.1950, RJCB, 1951, P- 25 et dans ce sens Likulia, Droit pénal spécial
zaïrois, Tome I, 2è édition.Paris, LGDJ, 1985, p. 98).
4) La mutilation grave implique une amputation, perte et privation de
l'usage d'un membre ou encore diminution sensible de l'usage d'un
membre. Il en va ainsi de la perte de l'œil, des oreilles, du nez, d'un bras,
d'une jambe, d'un pied, d'un organe, d'une main (Borna, 13.10.1908, Jur
Etat II, p. 269 et 1ère Inst. Stan. 19.4.1955, J.T.O. 1956, p. 172, n°. 14).
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Note :
L'article 1er du décret du 3 décembre 1956 aggrave la situation de toute
personne qui porte des coups sur la personne de l'auteur de l'accident de
circulation.
Jurisprudence :
1. En raison de ce qu'un avortement résulte de véritables coups, la Cour en
retenant, vu le décès de la victime, l'infraction d'avortement en concours idéal
avec celle des coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans
l'intention de la donner, a qualifié les faits incorrectement en assimilant à tort
les violences constatées aux violences physiques prévues à l'article 165 du
code pénal qui, elles visent de véritables coups, et aurait dû qualifier ces faits
d'infraction d'avortement en concours idéal avec celle d'homicide involontaire
(par imprudence). Bien que ce moyen soit fondé, il est sans intérêt parce que
le dispositif de l'arrêt à partir de cette correcte qualification reste justifié
(C.S.J. 20.12.1978 - RP. 290 - B.A 1979, p. 150).
2. Si plusieurs prévenus ont porté des coups entraînant la mort sans intention de
la donner, la circonstance aggravante de la mort s'étend à tous ceux qui ont
frappé, quelle que soit la gravité des coups portés (1ère Inst. Lualaba, 16
mars 1966, - RJC. 1966, n° 1, p. 52).
3. Il y a relation de cause a effet suffisante entre les coups portés volontairement
et la mort de la victime même, lorsque cette mort est causée par l'état morbide
antérieur de la victime ou encore lorsque la mort est due à des causes mises
en activité par les prévenus et que les coups n'ont fait que hâter la mort de la
victime. En l'espèce, la mort de la victime qui résulte de la rupture utérine sur
cicatrice de césarienne, doit être considérée comme étant en relation causale
suffisante avec la gifle donnée par la prévenue, gifle qui provoque
l'accouchement par suite du choc émotif qu'elle occasionna (1ère Inst.,
Lualaba, 28 décembre 1963, RJC. 1966, n° 3, p. 266).
4. Est coupable des coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, le
prévenu qui reconnaît avoir administré les médicaments et breuvage à la
victime pour avorter et que la mort s'en est suivie, indépendamment de sa
volonté (Kin. 20.11.1986 - RPA. 265 inédit).
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Jurisprudence :
1° la négligence;
2° l'inattention;
3° l'imprudence:
4° La maladresse;
5° L'inobservation des règlements.
Jurisprudence :
- L'anthropophagie s'étend à l'absorption du sang et de ia cervelle (Disk.
Kivu, 17.1.1938 - RJCB, p. 155 et à la seule préparation de la chaire
humaine (Distr. Kivu, idem).
- Le seul fait d'être trouvé e- possession de cette chair suffit
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SECTION IV : DU DUEL
Article 63 : La provocation en duel sera punie d'une amende de
cinquante à trois cents zaïres.
Article 64 : Celui qui, par une injure quelconque, aura donné lieu à
la provocation sera puni d'une amende de cent à cinq cents zaïres.
Article 65 : Celui qui se sera battu en duel sera puni d'une servitude
pénale d'un mois à trois ans et d'une amende de cinquante à mille
zaïres, ou d'une de ces peines seulement.
Article 66 : Celui qui, dans un duel, aura donné la mort à son
adversaire sera puni d'une servitude pénale de trois mois à cinq ans
et d'une amende de mille à deux mille zaïres, ou d'une de ces peines
seulement.
SECTION IV bis : DE LA NON-ASSISTANCE A PERSONNE EN
DANGER
Article 66 bis : Sera puni d'une servitude pénale de trois mois à un
an et d'une amende de cinq à cinquante zaïres, ou de l'une de ces
peines seulement, quiconque, pouvant empêcher par son action
immédiate, sans risque pour lui ni pour les tiers, une infraction
contre l'intégrité corporelle de la personne, s'abstient volontairement
de le faire.
Jurisprudence.
1) L'infraction de non assistance à personne en danger n'est pas établie à
l'égard d'un Secrétaire Général du Département de la Justice, faute dans
son Chef de l'abstention volontaire requise pour l'existence de cette
Infraction, si il est prouvé qu'à part du moment où il a été informé de la
situation périlleuse des détenues décédé» de la suite d'une malnutrition,
la Secrétaire
2) L'infraction de non assistance à personne en danger est établie à l'égard
d'un gardien de prison lorsqu'il s'avère que ce dernier, bien que conscient
de la situation périlleuse dans laquelle il avait laissé des détenus décédés
à la suite de malnutrition, s'est illustré dans son comportement par une
Indifférence et une légèreté inqualifiable quant au sort de ces détenus
durant sa mission auprès des autorités compétentes en vue de provoquer
l'assistance requise (CSJ. 25.3.1983 - RPA. 77 - RJZ, 1983, p. 15).
43
Article 67 : Est puni d'une servitude pénale d'un à cinq ans celui qui,
par violences, ruses ou menaces, a enlevé ou fait enlever, arrêté ou
fait arrêter arbitrairement, détenu ou fait détenir une personne
quelconque.
Jurisprudence :
1) L'infraction d'arrestation arbitraire existe dès qu'il y a ' coercition, celle-
ci équivalant à la violence prévue à l'article 67 du code pénal livre II
(CSJ. 28.3.1973 - B.A. 1974, p. 81).
2) Etant donné que l'infraction d'arrestation arbitraire exige que l'agent qui
prive ou fait priver une personne de sa liberté non seulement ait commis
un acte contraire à la loi. mais en outre qu'il ait su que son acte était
illégal et arbitraire et qu'il ait voulu néanmoins le commettre, le simple
dépôt de la plainte par le prévenu, même si par la suite, il a fourni aux
agents de l'ordre un moyen de déplacement, ne saurait suffire pour établir
cet élément moral dans i son chef (CSJ. 10.4.1976 - RP. 15- B.A. 1977, p.
89).
3) Le simple dépôt de plainte ne constitue pas un acte de complicité ou de
corréité dans l'arrestation ultérieure par les agents de l'ordre, en vertu de
leurs pouvoirs propres (CSJ. 10.4.1976, B.A. 1977, p. 93).
4) Commet l'infraction d'arrestation arbitraire un Vice- i Gouverneur qui,
dans le cadre d'une enquête administrative, confie un agent à la | garde
de la gendarmerie, étant donné qu'en sa qualité de haut fonctionnaire, il
devait savoir que dans ce cas la loi ne lui permet pas de procéder ni à
l'arrestation ni à la détention de l'agent incriminé, même pour une durée
limitée (CSJ. 20.11.1985 - RPA. 112 in Dibunda, op. cit. verbo
"arrestation arbitraire, n°9, p. 20).
5) En privant sa victime de sa liberté par violences et menaces, le prévenu
du chef d'arrestation arbitraire ne peut se méprendre sur le caractère à
la fois illégal et arbitraire de son acte. (Kis, 13.6.1974 - RJZ. n° 2 et 3,
1975, p., 128).
6) Si en principe, le policier qui sur ordre de son chef de chefferie, arrête un
individu accusé de sorcellerie ne commet pas l'infraction d'arrestation
arbitraire, l'ordre du supérieur ne constitue cependant pas une cause de
la justification lorsque l'auteur n'a pu se méprendre sur son
caractère manifestement illégal.
- Si elles ont causé la mort de la victime, les tortures infligées dans le but
d'extorquer un aveu tombent sous le coup de l'article 48 du code pénal livre
II (Kis, 19.2.1974, RJZ. 1975, n°2 et 3, p.128).
Article 68 : Est puni des peines prévues par et selon les distinctions de
l'article précédent celui qui a enlevé ou fait enlever, arrêté ou fait arrêter,
détenu ou fait détenir des personnes quelconques pour les vendre comme
esclaves ou qui a disposé de personnes placées sous son autorité dans le
même but.
Jurisprudence :
- L'enlèvement consiste dans le fait d'entraîner, de détourner,
d'amener, de déplacer une personne de l'endroit où elle se trouvait
(Kin., 8.5.1972, RJC. 1973, p. 183; Elis, 23.12.1913, Jur. Col.. 1924,
p. 180; Elis, 26.5.1914, Jur. Col. 1925. p. 29).
Article 69 : Sera puni d'une servitude pénale de huit jours à deux ans
et d'une amende de trois cents zaïres au maximum ou d'une de ces
peines seulement celui qui, sans ordre de l'autorité et hors les cas où
la loi permet d'entrer dans le domicile des particuliers contre leur
volonté, se sera introduit dans une maison, une chambre ou un
logement habité par autrui ou leurs dépendances, soit à l'aide de
menaces ou de violences contre les personnes, soit au moyen
d'effraction, d'escalade ou de fausses clefs.
Jurisprudence :
1) L'infraction de violation de domicile n'est pas établie lorsqu'il n'est pas
prouvé que le prévenu s'est introduit dans la demeure de son occupant
contre la volonté de ce dernier (CSJ. 22.6.1972, B.A. 1973 p. 95).
2) Commet la violation simple de domicile celui qui devant le refus initial de
l'occupant de lui ouvrir le contraint par la suite à le faire en créant du
vacarme alertant voisins et curieux et déterminant la victime à lui ouvrir
pour faire cesser le scandale (CSJ. 12.5.1972 - RPA. 16, B.A, 1973, p. 64 -
RJZ. 1973, p. 38).
3) Un agent administratif de l'Université chargé de la police de cette
institution et qui n'a pas qualité d'officier de police judiciaire commet une
violation de domicile punissable en vertu de l'article 69 du code pénal
livre II, lorsqu'il entre dans le domicile d'un employé de l'Université
contre son gré et à l’aide de menaces (Distr. Haut Kat. 23.2.1967, RJC. 1969,
n° 2, p. 224).
Article 70 : Tout individu qui, hors les cas prévus à l'article 69,
pénètre contre la volonté de l'occupant dans une maison, un
appartement, une chambre, une case, une cabane, un logement ou
leurs dépendances clôturées, est puni d'une servitude pénale de sept
jours au maximum et d'une amende de deux cents zaïres au plus ou
d'une de ces peines seulement.
46
Jurisprudence :
1) N'établit pas l'infraction d'imputation dommageable et doit être cassé le
jugement qui constate, sans plus, que le prévenu a porté plainte contre
son adversaire et n'a pu rapporter la moindre preuve sur ses accusations,
pareille constatation étant trop vague et imprécise au regard de l'article
74 du code pénal livre II qui requiert l'articulation des faits précis (C.S.J.
4.4.1973 - RP. 47, B.A. 1974, p. 90).
2) L'élément de publicité requis dans la réalisation de l'infraction de
l'imputation dommageable est établi dès lors que le juge constate dans la
motivation du jugement que le prévenu a déclaré en présence des
témoins" des faits précis de nature à constituer une imputation
dommageable (CSJ 4.7.1975, RP 93. B.A, 1976, p. 167).
3) En ne répondant pas aux conclusions du demandeur et en déclarant
établie l'infraction d'imputation dommageable sans en relever les
éléments constitutifs, les moyens qui en font état sont fondés et emportent
cassation totale (CSJ. 24.8.1977 - RP. 208 - B.A. 1978, p. 87).
4) En considération de l'article 74 du code pénal, l'infraction amputation
dommageable requiert pour son existence le fait d'imputer méchamment
et publiquement à une personne, un fait précis qui est de nature à Porter
atteinte a l'honneur ou à la considération de cette dernière ou de
l'exposer au mépris du public. Elle est consommée dans le cas d'un
rapport fait à un employeur éventuel par le prévenu sur l'état de santé de
la partie civile sachant ce fait constitue une atteinte à la considération et
à la valeur professionnelle de la partie civile. (Trib. S/Région Kolwezi,
26.2.1974 – RJZ 1975, n° 1. P 49 avec note
48
Jurisprudence :
1) Pour qu'il y ait injure, il faudrait que l'injure ait été proférée dans un
endroit ouvert au public, en l'occurrence un bar, et qu'elles aient été
entendues par une seule personne présente sur les lieux et par la victime de
ces injures (CSJ. 28.3.1973-RPA. 18, B.A. 1974. p. 81).
2) Constitue une injure les propos qui sont une imputation méchante
susceptible de porter atteinte à l'honneur ou à la considération de la
victime de cette infraction (CSJ. 1.4.1980 - RPA. 61 in Dibunda, op. cit.
verbo "INJURE", n° 3, p. 1100.
3) La loi ne subordonne pas les poursuites du chef d'injure à la plainte de la
victime (CSJ. 1.4.1980, RPA. 61,in Dibunda, op. cit., p. 10).
Article 75 bis : (Abrogé et remplacé par l'O.L. n° 66/342 du 7 juin 1966 relative à
la répression du racisme et du tribalisme, M.C. n° 15 du 15 août 1966, p. 559).
Dispositions complémentaires : racisme et tribalisme.
1°. celui qui aura fait par écrit ou verbalement à une autorité
judiciaire ou à un fonctionnaire public, qui a le devoir d'en
saisir ladite autorité, une dénonciation calomnieuse;
2°. celui qui aura fait par écrit ou verbalement à une personne
des imputations calomnieuses contre son subordonné.
Jurisprudence :
1. La dénonciation, premier élément constitutif de l'infraction de la dénonciation
calomnieuse, consiste à imputer un fait répréhensible à une personne et partant
susceptible d'une sanction (CSJ. 19.12.1973 - RP. 76 et BA 1974, p. 106).
2. Le fait de demander de vérifier d'une manière discrète, une information redigée
sous forme conditionnelle et sans que d’ailleurs le fait à verifier ne soit
directement dirger contre une personnene revet pas le caractere d'imputation
positive et punissable requis pour la dénonciation calomnieuse (CSJ. 19.12.1973 -
RP. 76 et 81 - B.A. 1974, p. 166).
49
Article 77 : (D. du 11 juin 1917). Sera puni d'une servitude pénale de huit
jours et d'une amende de deux cents zaïres au maximum ou d'une de
ces peines seulement celui qui aura dirigé contre une personne des
injures autres que celles prévues dans les dispositions précédentes de
la présente section.
Jurisprudence :
1. L'injure non publique réprimée par l'article 77 du code pénal livre II peut
se réaliser par téléphone (CSJ. 12.5.1972 - RPA. 16, B.A. 1973, p. 64)
TITRE II
DES INFRACTIONS CONTRE LES PROPRIETES
51
TITRE II
DES INFRACTIONS CONTRE LES PROPRIETES
SECTION I : DES VOLS ET DES EXTORSIONS
Article 79 : Quiconque a soustrait frauduleusement une chose qui ne
lui appartient pas est coupable de vol.
Jurisprudence :
- L'élément caractéristique du vol est la soustraction. Il est constitué lorsque
la chose passe de la possession du légitime détenteur dans celle de l'auteur
de l'infraction, à l'insu et contre le gré du premier (Borna, 26 3 1901 - Jur.
E.I.C., T.I., p. 120). Ainsi pour soustraire une chose, il faut la prendre, la
subtiliser, la dissimuler, l'enlever, l'appréhender, la ravir à son légitime
possesseur, la dégarnir méthodiquement (Distr. Luapula - Moero, 11.2.1958.
RJCB, 1959, p. 387). Autrement dit s'emparer d'une chose comme
propriétaire (1ère Inst. Stan 7.9.1954, J.T.O. 1955, p. 45 n° 54). Likulia
Bolongo, op. cit. p. 375.
Doctrine: V. Likulia, op.cit.p.375.
Jurisprudence
1) Lorsque l'escalade a été réalisée par les auteurs d'une tentative de vol
non pour entrer mais pour sortir des lieux du vol, celle-ci ne peut être
retenue comme circonstance aggravante de l'infraction (Distr Jadot, 28.9
1961 - RJAC. 1963, n° 2, p. 73 avec note).
2) L'absence momentanée de l'occupant habituel de la maison n'enlève pas
le caractère habité de celle-ci. L'inculpé, qui pénètre de nuit dans une
maison habitée par une ouverture d'une porte d'entrée dont les carreaux
ont été brisés avant son arrivée, doit voir retenir à sa charge la
circonstance aggravante d'escalade, du fait d'avoir utilisé une voie
anormale, par une ouverture qui n'était évidemment pas destinée à servir
d'entrée (Distr. Kolwezi,. 13.1.1962 - RJC. 1964, n°3.p 202)
3) Le fait de retire' de sa cachette une clé qui a servi à commettre le vol
confère à l'infraction 'e caractère de vol qualifié, circonstance retenue
étant assimilée à» celle d'usage de fausse c'é (Distr Luluabourg. 21 9
1964 - RJC. 1964. n° 4. p. 289).
4) Un vol commis la nuit dans un bureau de service n'est constitutif que de
l'infraction de vol simple punissable par les articles 79 et 80 et non celle
de vol qualifié punissable par les articles 79 et 81, vu qu'un bureau de
service ne peut être considéré comme une maison habitée ou ses
dépendances (Distr. SANKURU, 26.9.1968, rjc."1969, N) 2. P. 230)
53
Article 81 bis : (Art. 2 de l'O.L. n° 68/193 du 3 mai 1968, M.C. cité, p. 1324 ). Le vol
à mains armées est puni de mort.
N.B. : Il doit être poursuivi et jugé dans un mois au maximum (art. 6
de ladite O.L.).
Jurisprudence :
Au sens de la loi pénale, l'arme comprend toutes machines, tous instruments,
ustensiles ou tous autres objets tranchants, perçant ou contondants (O.L. n° 299
du 16.12.1963), par exemple une hache" (CSJ. 21 6.1974 -RJZ. 1979, p. 101)
1. Ne commet pas le vol avec violences celui qui coupe les cordons du sac
contenant la somme volée (1ère Inst. R.U 10.1.1952, RJCB. p. 124), mais
celui qui menace d'exercer les sévices sur les enfants de la victime (Cons
guerre, 6 mai 1966, inédit).
Article 83 : Le saisi ou les tiers qui auront détourné des objets saisis
seront passibles des peines de vol.
Jurisprudence :
1. En réalisant, au mépris de la procédure sur la vente d'objets saisis et à
l'insu du gardien constitué, la vente d'objet saisie, l'infraction de
détournement d'objets saisis est réalisée (CSJ. 3.3.1972 - RPA. 12, B A.
1973, p 26. R-IZ. 1973, p. 33).
2. L'intention frauduleuse requise pour l'infraction de détournement d'objet
saisis est manifestée par la discrétion entourant l'opération de vente
illicite (CSJ. 3.3.1972. B.A 1973, p. 26)
3. La remise ultérieure du produit de la vente effectuée par le Coupable n'est
pas élusive de l'infraction le détournement d'objets saisie d'autant plus
que cette remise ne fut même pas constatée
54
Jurisprudence:
1) La prévention d'extorsion n'est pas fondée lorsqu'il n'est pas établi que
l'auteur s'est fait remettre des effets mobiliers à la suite de quelques
violences ou menaces qu'il aurait exercées sur le gardien (CSJ 22.6.1972
-BA, 1973, p.95)
2) L'infraction d'extorsion de la signature n'est pas établie lorsque fait
défaut la preuve de la violence ou de la contrainte morale exercée sur la
victime (CSJ. 9.7.1980, RPA 62- in Dibunda, op. cit. p. 87)
3) Bien que l'arme qui menaça la victime n'ait pas été saisie et que le
prévenu en conteste l'existence, les autres violences exercées par lui sur la
victime sont suffisantes pour qu'il y ait eu menaces constitutives
d'extorsion (L’shi, 20.7.1972, RJZ. 1972;, n° 2 et 3 p. 182)
4) Le fait que suite à des brutalités et manœuvres d'intimidation les victimes
ont été contraintes pour être libérées par des policiers qui les avaient
arrêtées de remettre une somme d'argent, est constitutif de l'infraction
d'extorsion et non de celle de vol avec violences, vu qu'il y eut remise sous
contrainte et non soustraction obtenue è l'aide de violence (Kin
14.1.1972, RJ7 1973, nc 1, p 64).
1°. qui n'aura pas tenu les livres ou fait les inventaires prescrits par
les articles 1er et 2 du décret du 31 juillet 1912 relatif à la tenue
des livres de commerce.
2°. dont les livres ou les inventaires seront incomplets, irréguliers ou
rédigés dans une langue autre que celle dont l'emploi, en cette
matière, est prescrit par la loi;
3°. dont les livres ou les inventaires n'offrent pas sa véritable
situation active et passive, sans néanmoins qu'il y ait fraude;
4°. qui aura contracté, sans recevoir des valeurs en échange, des
engagements jugés trop considérables, eu égard à sa situation
lorsqu'il les a contractés;
5°. qui, sans qu'il soit malheureux et de bonne foi, a déjà été
antérieurement déclaré en faillite;
6°. qui, à la suite d'une faillite précédente, n'a pas rempli toutes les
obligations d'un concordat en cours ou contre lequel la résolution
du concordat a été prononcée;
7°. qui n'aura pas fait l'aveu de la cessation de ses paiements dans les
conditions et les délais prévus par la législation sur la faillite;
8°. qui, sans cause légitime, se sera absenté sans l'autorisation du
juge ou ne se sera pas rendu en personne aux convocations qui lui
auront été faites par le juge ou le curateur.
Article 89 :
Seront punis des peines prévues à l'article 86 les administrateurs
directeurs ou gérants des sociétés à responsabilité limitée, déclarées
en faillite, qui, frauduleusement :
1°. les livres prévus par l'article 1er du décret du 31 juillet 1912
n'auront pas été tenus, les inventaires prescrits par l'article 2 du
même décret n'auront pas été faits;
- qu'ils auront été écrits dans une langue autre que celle dont
l'emploi, en cette matière, est prescrit par la loi;
- qu'ils seront incomplets ou irréguliers;
58
Jurisprudence :
Jurisprudence :
Jurisprudence :
1. Il y a détournement de la main-d'œuvre lorsqu'un préposé de l'employeur
utilise frauduleusement les services d'un employé de celui-ci pendant que
ce dernier demeure sous les liens contractuels avec l'employeur (CSJ.
28.8.1981 - RPA. 73 inédit).
2. Pour établir l'infraction de détournement de la main-d'œuvre, l'intention
frauduleuse exigée consiste dans la volonté de l'employé de s'enrichir
injustement ou de procurer à autrui un bénéfice illicite. Il en résulte dès
lors que si l'employeur autorise l'utilisation de ses travailleurs par un
tiers, l'intention frauduleuse fait défaut (CSJ. 11.9.1987 - RPA. 132 inédit).
3. Ne viole pas l'article 122 du code de travail, l'employé qui, pendant la
période de son congé, a exercé une profession non remunérable
(lucrative) (CSJ. 11.9.1987 - RPA. 132-inédit).
§ 5. De l'escroquerie et de la tromperie.
Article 98 : Quiconque, dans le but de s'approprier une chose
appartenant à autrui, s'est fait remettre ou délivrer des fonds,
meubles, obligations, quittances, décharges, soit en faisant usage de
faux noms ou de fausses qualités, soit en employant des manœuvres
frauduleuses pour persuader l'existence de fausses entreprises, d'un
pouvoir ou d'un crédit imaginaire, pour faire naître l'espérance ou la
crainte d'un succès, d'un accident ou de tout autre événement
chimérique, pour abuser autrement de la confiance ou de la
crédibilité, est puni d'une servitude pénale de trois mois à cinq ans et
d'une amende dont le montant ne dépasse pas deux mille zaïres, ou
d'une de ces peines seulement.
Jurisprudence :
1. Le premier élément constitutif à retenir en matière d escroquerie est la
remise d'une chose mobilière par la personne escroquée. A défaut de cette
remise, l'infraction d'escroquerie ne peut être retenue (CSJ. 15.4.1975 - RP.130
- B.A. 1.976, p. 119, RJZ - 1979, p. 53).
2. Le fait, après réception d'une somme d'argent à devoir remettre à un
magistrat, d'entrer dans son bureau et d'en sortir en faisant croire qu'elle
a été remise est à considérer comme manœuvre frauduleuse pour
perpétrer l’infraction d'escroquerie (CSJ. 23.10.1978, RPA. 49, B.A. 1979, p. 110).
3. Commet l’infraction d’escroquerie punissable en vertu de l’article 98 du
code pénal congolais ce qui fait usage d’une fausse qualité en se
présentant comme envoyé du procureur de la République et qui utilise
des manœuvres frauduleuses consistant à faire croire à son pouvoir
d'obtenir la libération imminente d'un prévenu auprès du Procureur en
vue d'obtenir la remise d'une somme d'argent ( Kis., 20.8.1970 - RJC. № 3, 1970, p. 285).
62
Article 100 : Est puni des peines prévues à l'article précédent celui
qui, par des manœuvres frauduleuses, a trompé :
Article 101 : Celui qui a recelé en tout ou partie les choses enlevées,
détournées ou obtenues à l'aide d'une infraction est puni d'une
servitude pénale de cinq ans au maximum et d'une amende qui ne
dépasse pas mille zaïres ou d'une de ces peines seulement.
Jurisprudence :
1. L'infraction de recel requiert la connaissance de l'origine délictueuse de
l'objet obtenu. A défaut d'établir celle-ci, l'infraction de recel n'est Pas
légalement établie (CSJ. 20.8 1974, RPA. 28, B.A. I975,p. 253).
2. Est coupable de recel prévu à l'article 101 du code pénal livre II, mais
non de participation au détournement de deniers publics un fonctionnaire
public qui a reçu des sommes d'argent provenant des bulletins de Paie des
agents fictifs dont la falsification ne peut lui être reprochée (CSJ.
M0.1979 - RP. 21/C.R. - B.A. 1984, p. 276. RJZ. 1979, p. 68).
3. Le prévenu co-auteur de l'infraction de détournement ne peut poursuivi
du chef de recel du bien que lui-même a détourné (CSJ. '981 RP. 23/C.R. -
in Dibunda, op. cit. v° recel, n° 3, p 196).
4. L'acceptation postérieure à un détournement de sommes d’argent dont il
connaissait la provenance délictueuse et infractionnelle de fait et de
complicité (L'shi. 26.1.1967, RJC. 196&, n° 1. p. J9 avec note)
64
§ 7. Du cel frauduleux.
Jurisprudence :
1. Le cel frauduleux est une infraction instantanée (1ère Inst. Stan. 20.12.1955 -
RJCB, 1956, p. 427 et J T.O. 1957, p. 71)
§ 8. De la grivèlerie.
Article 102 bis : (D. du 4 août 1953). Sera puni d'une servitude pénale
de huit jours à six mois et d'une amende de deux cents à trois mille
zaïres, ou d'une de ces peines seulement, celui qui, sachant qu'il est
dans l'impossibilité de payer, se sera fait servir, dans un
établissement à ce destiné, des boissons ou des aliments qu'il y aura
consommés en tout ou en partie, se sera fait donner un logement
dans un hôtel où il s'est présenté comme voyageur, ou aura pris en
location une voiture de louage.
65
Jurisprudence :
Les dépenses de blanchisserie et de teinturerie commandées dans un hôtel ne
sont pas prévues à l'article 102 bis du code pénal livre II réprimant la
grivèlerie.
L'infraction de grivèlerie ne peut être poursuivie que sur la seule base des faits
de commandes et des dates des plaintes ( Distr. Kolwezi, 5.8.1961, RJC. 1964,
nc 1, p. 19).
Article 103 : Seront punis d'une servitude pénale de quinze à vingt ans
ceux qui auront mis le feu soit à des édifices, navires, magasins ou tous
autres lieux quelconques servant à l'habitation et contenant une ou plusieurs
personnes au moment de l'incendie, soit à tous lieux, même inhabités, si,
d'après les circonstances, l'auteur a dû présumer qu'il s'y trouvait une ou
plusieurs personnes au moment de l'infraction.
Jurisprudence
1) Lire : Elis. 19.10.1943 - RJCB, 1944 - p 84, 1ère Inst. Eq. 7.9.1950-
RJCB, 1951, p, 25; 1ère Inst. Kas 2.7.1952 • J.T O , 1955 p. 7 - 1ère Inst.
Kas . 8.4.1954 - RJCB, 1955, p 210
66
Article 107 : Celui qui, dans l'intention de commettre l'un des faits
prévus aux articles 103, 104, 105 et 106, aura mis le feu à des objets
quelconques placés de manière à le communiquer à la chose qu'il
voulait détruire, sera puni comme s'il avait directement mis le feu à
cette dernière chose.
Article 108 : Lorsque l'incendie a causé la mort d'une ou de
plusieurs personnes, qui à la connaissance de l'auteur se trouvaient
dans les lieux incendiés au moment de l'infraction et si la mort devait
être considérée comme une conséquence nécessaire ou probable de
celle-ci, le coupable sera puni de la peine de mort ou de la servitude
pénale à perpétuité.
Si l'incendie a causé une blessure, la peine de la servitude pénale
sera toujours prononcée.
Doctrine :
Lire TSHIBANGU MUKABA, l'étude de l'élément moral requis par l'article 108 du code pénal
livre II et l'analyse de tous les cas que cet article comporte - in RJZ. n° 1, 1973, pp. 17 - 29.
67
Article 109 : Sera puni d'une servitude pénale de sept jours à trois
mois et d'une amende de vingt-cinq à cinq cents zaïres ou d'une de
ces peines seulement, l'incendie de propriétés mobilières ou
immobilières d'autrui qui aura été causée par défaut de prévoyance
ou de précaution.
Note:
L’article auquel on renvoie ici n'est pas l'article 111, mais plutôt l'article 110 qui le
précédait immédiatement dans le code en vigueur avant le décret du 30.1.1940, cfr.
RJCB, 1945, pp.35 et 163).
Jurisprudence :
1. L'article 112, se référant à l'article 110 du code pénal livre II, ces articles
étant respectivement les articles 31 et 32 au code pénal ancien, il y a lieu
de considérer que ces textes requièrent non l'intention méchante mais
uniquement la volonté de détruire et la connaissance que l'on détruit la
propriété d'autrui, faute de ces éléments, les faits ne sont pas punissables
(Police -Kolwezi. Dilolo, 20.10.1961 - RJAC, 1963, N°2, p. 77).
§ 4. De la destruction d'animaux.
Article 114 :
Sera puni d'une servitude pénale d'un mois à deux ans et d'une
amende de vingt-cinq à trois cents zaïres ou d'une de ces peines
seulement quiconque aura méchamment et sans nécessité, tué ou
gravement blessé des bestiaux ou animaux domestiques appartenant
à autrui.
Article 115 :
Seront punis d'une servitude pénale de cinq ans au maximum et
d'une amende de vingt-cinq à mille zaïres ou d'une de ces peines
seulement autorisés ceux qui, sans y être valablement autorisés,
auront méchamment dégradé des bornes délimitant des terres
légalement occupées par eux ou par autrui.
Seront punis des mêmes peines ceux qui sans y être valablement
autorisés, auront enlevé ou déplacé, détruit ou dégradé des signaux
ou repères géodésiques ou topographiques, ou en auront modifié
l'aspect, les indications ou les inscriptions.
70
TITRE III
INFRACTIONS CONTRE LA FOI PUBLIQUE
71
TITRE III
INFRACTIONS CONTRE LA FOI PUBLIQUE
SECTION I :DE LA CONTREFACON, DE LA FALSIFICATION ET
DE L'IMITATION DES SIGNES MONETAIRES
Article 116 : (D. du 24 juin 1953). Sont punis d'une servitude pénale de
deux à quinze ans et d'une amende de deux mille à quinze mille
zaïres, ceux qui ont contrefait ou frauduleusement altéré des
monnaies métalliques ayant cours légal en République Démocratique
du Congo ou à l'étranger, et ceux qui ont introduit ou émis sur le
territoire de la République Démocratique du Congo, des monnaies
ainsi contrefaites ou frauduleusement altérées.
Article 117 : Sont punis d'une servitude pénale de cinq à vingt ans et
d'une amende de cinq mille à vingt mille zaïres, ceux qui ont
frauduleusement contrefait ou falsifié des billets au porteur ayant
cours légal en République Démocratique du Congo ou à l'étranger, et
ceux qui ont introduit ou émis en République Démocratique du
Congo des billets ainsi contrefaits ou falsifiés.
Article 118 : (D. du 24 juin 1953). Sont punis d'une servitude pénale d'un
mois à trois ans et d'une amende de cent à cinq mille zaïres, ceux
qui, sans être coupables de participation, se sont procuré avec
connaissance, des monnaies métalliques ou des billets au porteur
visés aux articles 116 et 117 et les ont mis ou ont tenté de les mettre
en circulation.
Article 118 bis : (D. du 24 juin 1953). Sont punis d'une servitude
pénale de huit jours à un an et d'une amende de cent à mille zaïres ou
d'une de ces peines seulement, ceux qui, ayant reçu pour bons des
monnaies métalliques ou des billets au porteur ayant cours légal en
République Démocratique du Congo ou à l'étranger, contrefaits ou
falsifiés, les ont mis en circulation en connaissance des vices.
Article 121 : Seront punis d'une servitude pénale d'un à quinze ans
et d'une amende de cinq mille à vingt cinq mille zaïres:
Jurisprudence :
A lire : nécessité de l'originalité suffisante (L'shi, 7.5.1971, RJC. n c 3, 1971, p. 261.
Article 122 : Ceux qui dans un but de fraude, auront fait subir aux
timbres- poste, cartes postales de l'Etat Congolais ou des Etats
étrangers une altération ou une préparation quelconque, ou qui
auront, avec ou sans intention frauduleuse, contrefait ces timbres ou
ces cartes, seront punis d'une amende qui ne dépassera pas cinq mille
zaïres pour chaque cas.
N.B. : L'allusion à la Belgique devrait tomber comme mentionné déjà aux notes
sub. art. 116 et 117.
Jurisprudence :
Jurisprudence :
1- Est un faux par adjonction, le fait d'ajouter avant paiement sur des
factures approuvées pour fournitures reçues, soit en chiffres, soit en
lettres, des quantités de marchandises et des prix correspondants,
dépassant largement la réalité (CSJ. 26.7.1972 - RP. 3, B.A. 1973 - p. 136
- RJZ. 1972 p.)
75
TITRE IV
INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE PUBLIC
79
TITRE IV
INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE PUBLIC
SECTION I : DE LA REBELLION
Jurisprudence :
Article 134 : La rébellion commise par une seule personne est punie
au maximum d'une servitude pénale d'un an et d'une amende de cent
à cinq cents zaïres ou d'une de ces peines seulement.
1°. Sera puni d'une servitude pénale de six à douze mois et d'une
amende de cinquante zaïres au maximum, ou de l'une de ces
peines seulement, celui qui, par paroles, faits, gestes ou
menaces, aura outragée soit un membre du Bureau Politique,
soit un membre de l'Assemblée Nationale, soit un membre
du Gouvernement, soit un membre de la Cour
constitutionnelle, dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice
de son mandat ou de ses fonctions;
2°. Sera puni d'une servitude pénale de trois à neuf mois et d'une
amende de trente zaïres au plus ou de l'une de ces peines
seulement, celui qui, par paroles, faits, gestes ou menaces,
aura outragée soit un membre des cours et tribunaux, soit un
officier du ministère public, soit un officier supérieur des
Forces armées et de la gendarmerie, soit un gouverneur dans
l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions.
3°. Sera puni d'une servitude pénale de sept à quinze jours et
d'une amende de cinquante makuta à cinq zaïres, ou de l'une
de ces peines seulement, celui qui, par paroles, faits, gestes
ou menaces, aura outragé les autres dépositaires de l'autorité
ou de la force publique dans l'exercice ou à l'occasion de
l'exercice de leurs fonctions.
81
N.B. : Cette disposition devra être adaptée à l'article 10 du code pénal livre
premier qui fixe le minimum de l'amende à un zaïre.
Article 137 : (sauté dans le texte, doit résulter de l'article 3 de la loi n° 71-001
du 12 juin 1971).
Les outrages commis envers les corps constitués
seront punis de même manière que les outrages commis envers les
membres de ces corps.
Article 138 : (Art. 4 de la loi nc 71-001 du 12 juin 1971). Sera puni d'une
servitude pénale de six à trente mois et d'une amende de trente à
deux cents zaïres, ou de l'une de ces peines seulement, celui qui, sans
qu'il en est résulté des blessures, aura frappé soit un membre du
bureau Politique, soit un membre de l'Assemblée Nationale, soit un
membre du Gouvernement, soit un membre de la Cour
constitutionnelle dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de son
mandat ou de ses fonctions.
Sera puni d'une servitude pénale de six à huit mois et d'une amende
de cinq à trente zaïres, ou de l'une de ces peines seulement, celui qui,
sans qu'il en est résulté des blessures, aura frappé les personnes
visées à l'article 136, 3°.
Article 138 bis : (Art. 5 de la loi n° 71-001 du 12 juin 1971, J.O. éd. prov. du 15 déc. 1971, p. 6).
Si les violences exercées contre les personnes désignées à l'article
138 ont été la cause d'effusion de sang, de blessures ou de maladie,
le coupable sera puni :
82
Article 138 ter : Les outrages adressés aux personnes visées aux
articles 136 et 138, ne peuvent, sauf le cas de flagrant délit être
poursuivis que sur plainte de la personne lésée ou celle du corps dont
relève celle-ci.
Article 138 quater : Les peines prévues par les articles 136, 138 et
138-bis seront applicables dans le cas où l'on aura outragé ou frappé
des témoins en raison de leurs dépositions, selon qu'ils peuvent être
rangés, dans l'une des trois catégories de personnes protégées par la
présente loi.
Article 138 quinquies : Sera puni selon le droit commun mais avec
des circonstances aggravantes, celui qui aura outragé ou frappé soit
un membre du bureau politique, soit un membre de l'Assemblée
Nationale, soit un membre du Gouvernement, soit un membre de la
Cour constitutionnelle, soit un membre du cadre dirigeant du parti,
soit un membre des cours et tribunaux, soit un officier du ministère
public, soit un officier supérieur des Forces armées et de la police,
soit un gouverneur en dehors de l'exercice de son mandat ou de ses
fonctions.
83
1°. pour les victimes visées aux articles 136, 1° , 138°, 138-bis 1° à
une peine supérieure à la peine maximum prévue à ces articles ;
2°. pour les victimes visées aux articles 136, 2°, 138, 2°, 138-bis, 2°
à une peine supérieure à la peine maximum prévue à ces articles.
Article 138 sexies : Sera puni d'une servitude pénale de huit jours à
trois mois, celui qui aura publiquement outragé l'emblème national.
Article 140 : Ceux qui auront à dessein brisé des scellés seront punis
d'une servitude pénale de six mois à deux ans et d'une amende de
cinquante à mille zaïres, ou d'une de ces peines seulement; et si c'est
le gardien lui-même ou le fonctionnaire qui a opéré l'apposition, la
servitude pénale pourra être portée à trois ans et l'amende à deux
mille zaïres.
84
Sera puni des peines portées aux alinéas 1er et 2 ci-dessus, celui qui,
sciemment, aura, de quelque manière que ce soit, dissimulé ou caché
soit les deniers ou les biens détournés, soit certains biens du
coupable dans le but de les faire échapper à la confiscation.
Article 145 ter : Les infractions visées aux articles 79 à 81, 89 à 94,
98 à 100, 101 à 102, 124 à 127, seront punies des peines doubles de
celles que la loi prévoit, lorsqu'elles ont pour but de réaliser ou de
dissimuler les infractions prévues aux articles précédents de la
présente section.
87
Article 146 : Seront punis d'une servitude pénale de six mois à cinq
ans tous fonctionnaires ou officiers publics, toutes personnes
chargées d'un service public ou parastatal, toutes personnes
représentant les intérêts de l'Etat ou d'une société étatique au sein
d'une société privée, parastatale ou d'économie mixte en qualité
d'administrateurs, de gérants, de commissaires aux comptes ou à tout
autre titre, tous mandataires ou préposés des personnes énumérées
ci-dessus qui se sont rendus coupables de concussion en ordonnant
de percevoir, en exigeant ou en recevant ce qu'ils savaient n'être pas
dû ou excéder ce qui était dû pour droits, taxes, contributions,
revenus ou intérêts, pour salaires ou traitements, pour indemnités,
primes ou tout autre avantage.
Jurisprudence :
- C.G. Borna, 6.4.1898 - Jur. Etat, I, p. 25;
- Cass. 6.10.1936 - RJCB, 1937, p. 69; »
- 1ère Inst. Léo, 25.7.1947, RJCB., p. 218;
- _Brux. 12.12.1878- B.J. 1879, p. 51
- L'infraction de concussion de fonctionnaire public n'est pas établie, faute
d'intention frauduleuse, si la somme perçue était destinée à faciliter les
déplacements de service effectué par ce fonctionnaire dans l'intérêt des prétendues
victimes de l'infraction et devait être remboursée dès réception de la subvention de
l'Etat couvrant ¡es frais de déplacement (Bandundu, 8.5.1980- RPA. 484 - RJZ. n°
1, 2 et 3, 1985. p. 27).
89
Jurisprudence :
Il sera puni d'une servitude pénale de six mois à deux ans et d'une
amende de cinq à vingt zaïres ou d'une de ces peines seulement si
cette sollicitation a été faite soit pour faire dans l'exercice de sa
fonction, de son emploi ou de sa mission, un acte injuste, soit pour
s'abstenir de faire un acte qui rentre dans l'ordre de ses devoirs.
Lorsque les dons ou présents ont été offerts, agréés ou reçus après
l'accomplissement de l'acte juste, injuste ou infractionnel prévu par les
articles précédents, les coupables seront punis des peines portées à ces
articles selon les distinctions y établies, s'il est prouvé que c'est cet acte qui
en a été la cause ou que telle était l'intention déclarée d'une des parties au
moins.
Article 150 a : Toute personne au service d'un tiers qui aura sollicité
directement ou par personne interposée, des offres, promesses, dons
ou présents, comme condition ou récompense, soit pour faire un acte même
juste, soit pour s'abstenir de faire un acte qui rentrait dans l'exercice de son
emploi, sera punie d'une servitude pénale d'un à trois mois et d'une amende
de un à cinq zaïres ou d'une de ces peines seulement.
Jurisprudence :
1. Pour que les faits tombent sous le coups des articles 147 et 150 du code
pénal livre II, il faut qu'il y ait notamment entre l'agent actif et l'agent
passif une coopération c'est-à-dire une entente préalable ou qu'il y ait des
promesses agréées (CSJ. 1.4.1980 - RPA. 61 - in Katuala, op. cit. p. 94).
2. Sur la corruption en général : Cass.b. 22.11.1925, Pas, 1926. I, p. 74,
cass.b. 17.10.1949- Pas. I, p. 79, Elis, 16.11.1920 - Jur. Kat. III. p. 208. 1ère Inst.
Coq. 11.12, 1929, PJCB, 1931, p. 270, Borna, 5.9.1916, Jur. Col. 1929 p 71).
Article 150 d : Dans les cas prévus aux articles 150 b et 150 c, la
confiscation des choses livrées au coupable ou du montant de leur
valeur sera toujours prononcée.
§ 3. Du trafic d'influence.
Toute personne qui a agréé des promesses ou accepté des dons pour
user de son influence réelle ou supposée afin de faire ou de tenter de
faire obtenir des décorations, médailles, distinctions ou
récompenses, des places, fonctions ou emploi ou des valeurs
quelconques accordées par l'autorité publique ou encore de faire ou
de tenter de faire gagner des marchés, entreprises ou autres bénéfices
résultant de traités ou d'accords conclus soit avec l'Etat, soit avec une
société étatique, parastatale ou d'économie mixte ou, de façon
générale, de faire ou de tenter de faire obtenir une décision favorable
d'une autorité de l'Etat ou d'une société étatique, parastatale ou
d'économie mixte, sera punie d'une servitude pénale de six mois à
trois ans et d'une amende de dix mille zaïres ou d'une de ces peines
seulement.
94
Article 153 : Seront punies d'une servitude pénale d'un à sept jours
et d'une amende n'excédant pas deux cents zaïres, ou d'une de ces
peines seulement, toutes personnes qui, obligées de faire les
déclarations de naissances ou de décès, ne les feraient pas dans le
délai légal et celles qui, convoquées par l'officier de l'état civil pour
faire une déclaration de décès refuseraient de comparaître ou de
témoigner.
96
Notes : Ces articles ont été modifiés et remplacés respectivement par les articles
114 et 115 de la loi n° 87-010 du 1.8.1987 portant code de la famille.
Article 155 : Seront punies d'une servitude pénale d'un à cinq ans les
personnes qui se rendront coupables de supposition d'enfant. La
même peine sera appliquée à ceux qui auront donné la mission de
commettre l'infraction, si cette mission a reçu son exécution.
Article 155 bis : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à un
an et d'une amende de cinq cents à cinq mille zaïres, ou d'une de ces
peines seulement, celui qui aura publiquement porté l'uniforme,
l'insigne ou l'emblème d'une association ou d'un groupement de fait
dissout par l'autorité publique compétente.
97
Article 155 ter : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à un
an et d'une amende de cinq cents à cinq mille zaïres ou d'une de ces
peines seulement, celui qui aura sciemment contribué à la
publication, par tous moyens, des photographies, gravures, dessins,
portraits ayant pour objet la reproduction de tout ou partie des
circonstances d'un meurtre, d'un assassinat ou d'un attentat aux
mœurs.
Article 155 quater : (O.L n° 72-039 du 30 août 1972, J.O. 1973, p. 329).
Sera puni d'une servitude pénale de six mois à cinq ans, tout
officiant qui, lors du baptême d'un adepte congolais, lui conférera
une appellation aux consonances étrangères.
TITRE V
INFRACTIONS CONTRE LA SECURITE PUBLIQUE
99
TITRE V
INFRACTIONS CONTRE LA SECURITE PUBLIQUE
Jurisprudence :
1) Il y a association des malfaiteurs lorsqu'il y a entre les prévenus une
entente même momentanée dans le but d'attenter aux personnes ou à leurs
propriétés, qu'il y ait ou non attentat (C.S.J. 1.7.1980 - RP. 319 - in
Dibunda, op. cit. p. 22).
2) L'infraction d'association dés malfaiteurs exige, pour qu'elle soit établie,
une organisation sous la direction d'un chef. Elle doit avoir un caractère
durable c'est-à-dire que les membres de cette association doivent avoir
comme objectif d'opérer plusieurs fois" p. 41) 1.5.1989 - RPA. 10645 - in
Katuala, Jurisprudences des années "80" op.cit. p. 41).
3) Le fait de former un groupe de 4 individus en vue d'aller opérer à la
résidence d'une personne qu'ils soupçonnaient d'être trafiquant et d'être
riche et ensuite de lui extorquer un écrit qui leur fournirait de l'argent est
constitutif de l'infraction d'association de malfaiteurs dans le but
d'attenter aux personnes et aux propriétés (L'shi, 26.3.1970. RJC. 1970 -
n° 2, p. 165).
4) Il y a association des malfaiteurs toutes les fois que les individus, quel que
soit leur nombre, dans un but de préparer ou de commettre des crimes
contre des personnes ou des propriétés, combinent en commun des coups
à faire, en s'entendant sur les moyens à employer et sur le partage des
bénéfices (L'shi., 26.3.1970 - RJC. 1970, n° 2, p. 165 avec note).
5) L'association des malfaiteurs suppose que les membres de la bande se
connaissent et aient en vue non pas l'objectif précis d'une infraction de
vol à commettre ensemble, mais plusieurs infractions visant les propriétés
ou les personnes (Kin. 26.5.1972 - RJZ. 1973, n° 2, p. 184).
100
Article 161 : Tout détenu qui se sera évadé ou qui aura tenté de
s'évader sera, pour ce seul fait, puni d'une peine de servitude pénale
d'un an au maximum.
Sera puni de la même peine tout détenu qui se sera évadé ou aura
tenté de s'évader d'un établissement hospitalier ou sanitaire où il
avait été transféré ou alors qu'il était employé à l'extérieur d'un
établissement pénitentiaire ou qu'il bénéficiait d'une permission d'en
sortir.
Jurisprudence :
1. Le fait par un détenu de parvenir à s'évader par l'escalade d'un premier
mur d'enceinte à l'aide d'une planche et de franchir, entre cette enceinte
et la 2ème clôture, un chemin de 600 m découvert et directement aperçu
des miradors, constitue la présomption^ grave, précise et concordante
établissant l'assistance prêtée par les policier* placés aux miradors
(Police Jadot, 21.2.1962, RJC. 1964, n° 4, p. 286 avec note)
2. L'infraction de complicité d'évasion n'existe pas s'il est établi que le
détenu prétendu a été régulièrement libéré par l'officier de police
judiciaire verbalisant (C.G.G. 25.7.1975 - RJZ. n° 2 et 3, 1975, p. 116).
Article 163 bis : Tous ceux qui auront connivé à l'évasion d'un
détenu seront solidairement condamnés, à titre de dommages-
intérêts, à tout ce que la partie civile du détenu aurait eu droit
d'obtenir contre lui.
Article 164 : Seront punis d'une peine de six mois à deux ans de
servitude pénale, ceux qui auront recélé ou fait receler des personnes
qu'ils savaient être poursuivies ou condamnées du chef d'une
infraction que la loi punit de mort, de travaux forcés ou de cinq ans
au moins de servitude pénale. Sont exemptés de la présente
disposition, les ascendants ou descendants, époux ou épouse même
divorcés, frères ou sœurs des détenus évadés ou leurs alliés aux
mêmes degrés.
TITRE VI
INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE DES FAMILLES
105
TITRE VI
INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE DES FAMILLES
SECTION I: DE L'AVORTEMENT
Article 165 : (Modifié par l'O.L n° 70-031 du 30 avril 1970, art. 1er M.C. n°19
du 1er octobre 1970, p. 629).
Jurisprudence :
1. Au sens de l'article 165 du code pénal livre II, l'avortement doit être
considéré comme un accouchement avant terme volontairement provoqué
ou procuré par un procédé quelconque, notamment par la violence ou par
l'administration d'aliments breuvages et médicaments (CSJ. 20.12.1978 -
RP. 290 - B.A 1979 - p. 150 et dans ce sens 1ère Inst. Elis 23 4.1948 -
RJCB, p 106, 1ère Inst. R.U. 19.3.1952 - RJCB. 1953).
2. A lire également: Kin, 13.8.1970- RJC. n? 3,1971, pp. 241-242.
Jurisprudence :
1. L'avortement est réprimé par les articles 165 et 166 du code pénal livre
II, au degré intentionnel seulement.
Jurisprudence :
1. A lire Kis, 11.9.1969 - RJC. 1970; n° 1 p. 32 et Kin, 19.4.1974; RJZ.
1974, n° 3 p. 253 sous l'article 167 du code pénal livre II.
2. Ni le consentement de la victime mineure âgée de moins de 16 ans,
ni la circonstance qu'elle était déjà déplorée ne justifient les relations
sexuelles vu qu'aux termes de l'article 170 alinéa 2 du code pénal livre II,
celles-ci sont Irréfragablement présumées être commises avec violences
(CSJ. 5.4.1978 - RP. 17/C.R-B.A. 1979, p. 57).
3. L'infraction de viol réputé commis avec violences existe dès l'instant où il
y a rapprochement charnel des sexes avec une fille âgée de moins de 16
ans, même s'il existait des liens de fiançailles (CSJ. 13.7.1972 - RJZ. 1973, p. 47).
4. En matière de viol réputé commis à l'aide des violences, la loi réprime le
seul fait de la conjonction sexuelle consommée avec une personne ou à
l'aide d'une personne âgée ou apparemment âgée de moins de 16 ans
(CSJ. 5.3.1974 - RJZ 1974. p. 40 avec note).
5. Ne sont pas des considérations élusives de l'infraction de viol réputé à
l'aide de violences mais bien une circonstance atténuante le fait pour la
victime d'avoir des mœurs facile et d'avoir entretenu des relations
sexuelles avec d'autres personnes avant les faits de la cause (CSJ.
5.3.1974 - RJZ. 1974, p. 40).
6. Est indifférent à l'existence de l'infraction de viol commis sur une fillette
de 11 ans, le fait, même établi, que la fille était de moralité peu
recommandable ( Kin. 14.8.1974, RJZ. N° 3, 1976, p. 85).
7. Lorsqu'il est établi par les éléments de la cause que l'auteur des faits in
fractionnels a eu des rapports sexuels avec une fille âgée de moins de 16
ans, le viol réputé commis à l'aide de violence est consommé, peu importe
que la victime ait été consentante (1ère Inst. Kin, 18.4.1972, RJZ. nn 3, 1976, p. 86).
8. A lire :- Elis, 8.3.1921, Jur Kat. I, p. 2069, _ BOMA, 7.2.1905 - Jur Et. II.
p.9; - C.G. app. 7.4.1904 - Jur. E.I.C.. p. 332, Kis. 18.9.1969 -RJC 1973.
p. 39, L'shi 11.10.1969, RJC. 1970, p. 48, BOMA, 25.1.1902 - Jur. ET I, p.
186, 2.5.1911, -Jur. Congo 1912, p. 149, Borna, 2.11.1911, Jur. Congo,
1912, p. 149 -1ère Inst. Léo, 20.4 1948, RJCB., p. 151).
9. L'auteur du viol sur un enfant impubère qui excipe de l'ignorance de l'âge
de la victime, ne se disculpe pas s'il n'a pas pris toutes les précautions
Pour s'en assurer. (Elis. 24.4.1945 - RJCB, p. 181).
Doctrine :
Tout acte, outre que le coït, quelles que soient ses nature ou moralité, ne peut
constituer un viol;
l'infraction de viol disparaît si la femme contre laquelle la violence est exercée,
s'est ensuite « volontairement abandonnée;
Doctrine :
Le viol doit être considéré comme ayant été la cause de la mort de la
victime lorsque ce viol a amené une grossesse qui a eu pour conséquence
directe la mort dé la personne violée. (Mineur, p. 361 - cité par Likulia, op; cit. p. 337)
Le minimum des peines portées par les articles 167, 168 et 170
alinéa 1er du code pénal sera doublé :
1°. si les coupables sont les ascendants de la personne sur laquelle ou
à l'aide de laquelle l'attentat a été commis;
2°. s'ils sont de la classe de ceux qui ont autorité sur elle;
3°. s'ils sont ses instituteurs ou ses serviteurs à gages ou les
serviteurs des personnes ci-dessus indiquées;
4°. si l'attentat a été commis, soit par des fonctionnaires publics ou
des ministres d'un culte qui ont abusé de leur position pour le
commettre, soit par des médecins, chirurgiens, accoucheurs
envers les personnes confiées à leurs soins;
5°. si le coupable a été aidé dans l'exécution de l'infraction par une
ou plusieurs personnes;
6°. si l'infraction a causé à la victime une altération grave de sa
santé.
Jurisprudence
1. Commet le viol, le prêtre qui imposerait la conjonction sexuelle à une
femme qui irait se confesser, un officier de la gendarmerie ou un
magistrat qui en ferait autant avec une prévenue en détention préventive
(CSJ 5.4.1973 - 13.7.1972).
2. Commet le viol, le maître qui a des rapports sexuels avec sa servante peu
importe que le salaire de celle-ci soit payé par son employeur ou par lui-
même, l’homme qui a des relations sexuelles avec sa belle sœur sur
laquelle il dispose de l’autorité coutumière ( Kin, décembre 1966 RJC
1967p.56) le cuisinier qui a des relations sexuelles avec la jeune fille de
son patron ou le chauffeur chargé de conduire les enfants à l’école.
109
Article 172 : (O.L. du 11 août 1959, art. 5 telle que modifiée par l'art. 5 du décret
du 27 juin 1960).
Jurisprudence :
1) L'article 172 du code pénal livre II ne s'applique qu'aux actes de proxénétisme
(Elis, 13.10.1922 - Jur. Kat. I, p. 124).
2) Les propositions obscènes ne peuvent à elles seuls constituer le délit d'attentat à la
pudeur, il faut un commencement d'exécution (Elis, 22.2.1916 -Jur. Col. 1926, p.
320).
3) L'attentat à la pudeur suppose un acte réellement, immoral, un fait trop peu grave
pour constituer un acte d'attentat à la pudeur, peut présenter un degré d'impudicité
suffisant, pour outrager la pudeur publique (Elis, 13.4.1943 -RJCB., p. 132).
Article 174 bis : Sera puni d'une servitude pénale de trois mois à
cinq ans et d'une amende de cinquante à mille zaïres :
Dans les cas prévus par les alinéas précédents, l'auteur de l'écrit, de
la figure, de l'image, celui qui les aura imprimés ou reproduits et le
fabricant de l'emblème ou de l'objet seront punis d'une servitude
pénale d'un mois à un an et d'une amende de cinquante à deux mille
zaïres ou d'une de ces peines seulement.
111
Article 177 : Ne sont pas punissables les faits prévus par les deux
articles précédents si, à raison des circonstances dans lesquelles ils
ont été commis, ils ne peuvent avoir pour effet de corrompre les
mœurs.
TITRE VII
DES ATTEINTES AUX DROITS GARANTIS AUX
PARTICULIERS
S'il est constitutif d'une infraction punie de peines plus fortes, son
auteur sera condamné à ces peines.
Jurisprudence :
1. Les faits prévus à l'article 160 du code pénal livre II sont érigés en
infraction spéciale quand ils sont commis par un fonctionnaire agissant
illégalement et arbitrairement (TriPaix-Gombe, 22.12.1983 - in Katuala,
op. cit. p. 41).
114
TITRE VIII
DES ATTEINTES A LA SURETE DE L'ETAT
(O.L. n° 299 du 16 décembre 1963 art. 5 M.C. 1964, p. 2).
Article 188 : Sera puni d'une servitude pénale de un à cinq ans, tout
Congolais ou étranger qui, sans intention de trahison ou
d'espionnage, aura porté à la connaissance d'une personne non
qualifiée ou du public une information militaire non rendue publique
par l'autorité compétente et dont la divulgation est manifestement de
nature à nuire à la défense nationale.
Article 189 : Sera puni d'une servitude pénale de un à cinq ans, tout
Congolais ou étranger qui:
Article 197 : Quiconque, hors les cas prévus aux articles 195 et 196,
aura entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à
l'intégrité du territoire national sera puni d'une servitude pénale de
un à cinq ans.
Article 203 : Les individus faisant partie des bandes visées à l'article
202, sans y exercer aucun commandement ni emploi, et qui auront
été saisis sur les lieux de la réunion séditieuse, seront punis d'une
servitude pénale de dix à quinze ans.
Article 204 : Dans le cas où l'un des attentats prévus aux articles 195
et 200 aura été commis par une bande armée, la peine de mort sera
appliquée, sans distinction de grades à tous les individus faisant
partie de la bande et qui auront été saisis sur les lieux.
122
Sera puni de la même peine, quoique non saisi sur les lieux,
quiconque aura dirigé la sédition, ou aura exercé dans la bande un
emploi ou un commandement quelconque.
Ils ne seront punis, dans ces cas, que pour les infractions
particulières qu'ils auraient personnellement commises.
Article 206 : Seront punis d'une servitude pénale de deux à dix ans,
les individus qui, dans un mouvement insurrectionnel :
Article 207 : Sont punis d'une servitude pénale de cinq à vingt ans,
les individus qui, dans un mouvement insurrectionnel :
Article 209 : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à trois
ans et d'une amende de mille à dix mille zaïres ou d'une de ces
peines seulement, celui qui, dans un but de propagande, aura
distribué, mis en circulation ou exposé aux regards du public, des
tracts, bulletins ou papillons d'origine ou d'inspiration étrangère de
nature à nuire à l'intérêt national.
Sera puni des mêmes peines celui qui aura détenu de tels tracts,
bulletins ou papillons en vue de la distribution, de la circulation ou
de l'exposition dans un but de propagande.
Article 210 : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à trois
ans et d'une amende de mille à dix mille zaïres, ou d'une de ces
peines seulement, quiconque recevra, d'une personne ou d'une
organisation étrangère, directement ou indirectement, sous quelque
forme et à quelque titre que ce soit, des dons, présents, prêts ou
autres avantages, destinés ou employés en tout ou partie à mener ou
à rémunérer en République Démocratique du Congo une activité ou
une propagande de nature à porter atteinte à l'intégrité, à la
souveraineté ou à l'indépendance de la République Démocratique du
Congo, ou à ébranler la fidélité que les citoyens doivent à l'Etat et
aux institutions du peuple congolais.
124
Article 211 : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à trois
ans et d'une amende de mille à dix mille zaïres, ou d'une de ces
peines seulement :
§ 7. Définitions.
Article 215 : Sera puni d'une servitude pénale de trois mois à deux
ans et d'une amende de mille à cinquante mille zaïres, ou d'une de
ces peines seulement, celui qui, ayant connaissance de projets ou
d'actes de trahison, d'espionnage ou d'autres activités de nature à
nuire à la défense nationale, d'attentats ou de complots contre la
sûreté intérieure de l'Etat, n'en fera pas la déclaration aux autorités
militaires, administratives ou judiciaires, dès le moment où il les
aura connus.
125
Jurisprudence :
1. L'infraction basée sur l'article 215 du code pénal livre II est établie
lorsque le prévenu n'a pas déclaré aux autorités militaires,
administratives ou judiciaires, un document trouvé en sa possession et
conçu par son auteur comme stratagème de nature à ébranler la sécurité
des institutions nationales d'autant plus que l'inculpé, en sa qualité de
représentant le plus élevé de l'Etat dans sa province, ayant de surcroît
exercé multiples fonctions politiques dans le pays, n'a pu se méprendre
sur le danger réel que pouvait présenter l'existence de cet écrit subversif.
(CSJ. 7.7.1972 - RPA. 13 - B.A. 1973, p. 125, RJZ. 1978, P- 77).
Article 216 : Outre les personnes désignées à l'article 22, sera puni
comme complice quiconque, autre que l'auteur ou le complice :
Article 217 : Outre les personnes désignées à l'article 101, sera puni
comme receleur quiconque, autre que l'auteur ou le complice :