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KATUALA KABA KASHALA


Avocat Général de la République

CODE PENAL CONGOLAIS ANNOTE

PREFACE DE MONGULU T'APANGANE


PROCUREUR GENERAL DE LA REPUBLIQUE

EDITION BATENA NTAMBUA


KINSHASA 2004
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KATUALA KABA KASHALA


Avocat Général de la République

CODE PENAL CONGOLAIS ANNOTE

PREFACE DE MONGULU T'APANGANE


PROCUREUR GENERAL DE LA REPUBLIQUE

EDITION BATENA NTAMBUA


KINSHASA 2004
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Mise en page et impression : IMPRIMERIE CEDI/KINSHASA


Centre Protestant d’Edition et de Diffusion
BP. 11398/ Kinshasa 1 RDC
T 1850 Depot Legal N° 12629485- 2C50 - 2004
4

L’OURS, J’AI MA FORCE DANS MES CRAINTES …


5

PREFACE
Videl enseigne que le droit pénal a pour but de rétablir la tranquillité
dans les esprits et d'assurer plus énergiquement le respect des droits
essentiels, l'observation des lois fondamentales, en menaçant de
sanctions, des peines et de châtiment ceux qui les méconnaissent
dans une société où la vie en commun n'est possible « qu'au prix de
sacrifices réciproques, de concessions mutuelles et d'une sage
limitation de la libre activité de chacun »1.

Le code pénal congolais hérité des belges répond à cet objectif


social. Il vise à faire respecter l'ordre public, à assurer la tranquillité
et la salubrité dans notre pays.

Conçu pour être d'application dans une société jeune, le droit pénal
congolais se distingue par son caractère dynamique et ses textes
aussi abondants que changeants lui permettent de lutter contre la
criminalité violente (musculaire), rusée (intellectuelle), aiguë et
chronique qui en ont fait, comme le dit Ferri. une endémie sociale2.

Les jurisprudences et doctrine invoquées dans ce recueil sont à la


fois le témoignage de cette lutte constante que mène le ministère
public contre les infractions et leurs auteurs et celui de la
moralisation des mœurs au sein d'une jeune nation où les coutumes
n'avaient pas toujours été faites pour dispenser les mêmes vertus

Les efforts ont été faits certes, mais l'on ne peut prétendre qu'ils
aient, dans un aussi grand pays, le même effet positif escompté. Car
la loi n'est pas aussi facilement vulgarisée dans les campagnes
comme elle l'est dans les villes ; et dans celles-ci, ceux qui sont
présumées la connaître la contournent et créent de nouvelles formes

1
Vidal G. - Cours de droit criminel et de science pénitentiaire, Librairie A.R., Pans. , 1947, p.1.
2
Fern, sociologie criminelle 4ème éd., ,N° 31, p. 284 et ss
6

de criminalité liée entre autre à l'essor technologique et technique et


à la mutation des mentalités politiques et économiques.

Il s'agit notamment des vols et des faux commis à l'aide de


l'informatique, des contrefaçons en général et des monnaies en
particulier dont l'effet nocif sur la société est plus redoutable que la
trahison et l'espionnage.

Je convie donc les juristes congolais à l'analyse moins passionnée de


ces phénomènes et notre parlement à initier des sanctions
exemplaires pour les bannir.

Du reste, j'encourage l'auteur du présent recueil à persévérer dans la


recherche des solutions aux problèmes que se posent les juristes.

MONGULU T'APANGANE
PROCUREUR GENERAL DE LA REPUBLIQUE
7

INTRODUCTION

Le Code pénal congolais annoté que nous soumettons ce jour à


l'usage ainsi qu'à la critique du public ne porte pas encore dans ses
dispositions les réformes importantes recommandées par la
Conférence nationale souveraine.

Celles-ci requièrent, on le sait, l'intervention du législateur qui, dans


le cadre des institutions actuelles de notre pays est le Haut-Conseil
de la République-Parlement de Transition et le Premier Ministre en
certaines matières et sous certaines conditions.

Notre souci en le réalisant et surtout en l'annotant des jurisprudences


et doctrines récentes de notre pays est d'abord de fournir à
l'opérateur judiciaire l'information fiable, un début de lumière dans
les méandres des procédures judiciaires de plus en plus soucieuses
des promotions et protection des droits de l'homme.

Un effort a déjà été fait dans ce domaine par les juridictions


zaïroises. Les jurisprudences que nous invoquons et les doctrines
que nous citons sont quasi-conformes à celles des juridictions belges
et françaises. Elles attestent de la bonne moralité de notre justice en
dépit de l'existence fort médiatisée de quelques cas d'improbité par
ailleurs sévèrement sanctionnés.

Le drame de la justice zaïroise est d'abord d'avoir été pratiquée de


manière ésotérique par nos colonisateurs, désordonnée par les
quelques rares "évolués" formés sur le tas pour leur succéder aux
premières années de notre indépendance et dichotomique par les
jeunes intellectuels soumis à l'épreuve du droit écrit et du droit
coutumier et exposés souvent sans expérience suffisante aux charges
les plus importantes du troisième pouvoir.

L'ésotérisme, le désordre et la dichotomie "judiciaires" me semblent


à la fois à la base de l'incompréhension de notre métier et donc à la
base des critiques que nous essuyons et de la légèreté de certains de
nos pairs rendus nécessiteux par leur situation matérielle déplorable
et par la politisation de l'action judiciaire.
8

Puisse ce recueil qui offre a son lecteur l’information la plus récente


et la plus importante sur la justice congolaise aider les justiciables et
les justiciers à mieux comprendre et à mieux servir la justice pour
le triomphe des droits de l’homme.

KATUALA KABA KASHALA


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LIVRE PREMIER
DES INFRACTIONS ET DE LA REPRESSION EN GENERAL
SECTION I : DISPOSITIONS GENERALES

Article 1 : Nulle infraction ne peut être punie des peines qui


n'étaient par portées par la loi avant que l'infraction fût commise.

Doctrine :
1. L'article 1er du code pénal zaïrois, livre lest fondé sur lé principe
latin'"nullum crimen, nulla poena sine lege" dont les conséquences
juridiques sont l'interdiction de l'analogie et de la rétroactivité dans
l'application des lois pénales plus sévères. Lire à ce sujet ESIKA
MAKOMBO, in LE CODE PENAL ZAÏROIS ANNOTE, Lubumbashi, 1977,
pp. 13 à 41).
2. Au point de vue juridique et de la loi positive, l'infraction ou délit (lato
sensu) est la violation de la loi pénale ou plus exactement la violation du
principe consacré par la sanction pénale (VIDAL, Cours de droit criminel et
de science pénitentiaire, Paris, 1947, n° 63. p. 75).

Jurisprudence :
1. Eu égard à une infraction perpétrée sous l'empire d'une loi et jugée sous
l'empire d'une loi qui la modifie fixant le calcul des décimes additionnels,
il y a lieu d'appliquer celle des deux lois qui est la plus favorable au
prévenu, à savoir la loi nouvelle qui alors rétroagit. (C.S.J. 21.8.1974,
RP. 213, B.A. 1975, p. 265).
2. Il est admis par la doctrine et la jurisprudence qu'en cas de conflit de
deux lois dont l'une est celle du temps des faits et l'autre celle de la date
du jugement, il doit être fait application au prévenu de la législation la
plus favorable (Kis. 3 Août 1970, RJC. 1970, n° 3, p. 283).
3. Lorsqu'il y a conflit entre l'ordonnance-loi nc 68/193 du 3 mai 1968 et la
loi n° 73-017 du 5.1.1973, l'appréciation de la loi favorable au prévenu se
fait en considération de la peine principale encourue suivant le montant
des deniers publics détournés (Kis, 2 mars 1973, RJZ, 1974, n° 1 et 2, p.
48).
4. Lire Kis, 30.12.1973, RJZ, 1974, n° 1 et 2, p. 99.
5. En cas de conflit de lois pénales dans le temps, si la loi du jugement
diminue le maximum de la peine prévue par celle de l'infraction, elle doit
être qualifiée de la loi la plus douce et applicable rétroactivement à la
situation du prévenu.(Kis, 2 août 1973, RJZ, n°s 1 et 2,1974, p. 57).
10

Article 2 : L'infraction commise sur le territoire de la République est


punie conformément à la loi.
Doctrine :
Cette disposition pose le principe de la territorialité des lois pénales. Ce
principe connaît quelques exceptions notamment en ce qui concerne les
souverains étrangers, les membres des missions diplomatiques et des postes
consulaires, les fonctionnaires et experts de l'ONU, de l'OUA, etc.( Esika,
op. cit. pp., 42 à 66).

Article 3 : Toute personne qui, hors du territoire de la République


Démocratique du Congo, s'est rendue coupable d'une infraction pour
laquelle la loi Congolaise prévoit une peine de servitude pénale de
plus de deux mois, peut être poursuivie et jugée en République
Démocratique du Congo, sauf application des dispositions légales
sur l'extradition.
La poursuite ne peut être intentée qu'à la requête du ministère public.
Quand l'infraction est commise contre un particulier et que la peine
maximum prévue par la loi congolaise est de cinq ans de servitude
pénale au moins, cette requête doit être précédée d'une plainte de la
partie offensée ou d'une dénonciation officielle de l'autorité du pays
où l'infraction a été commise.
Toutefois, pour les infractions autres que celles du titre VIII et des
deux premières sections du titre III du deuxième livre du code pénal,
aucune poursuite n'a lieu si l'inculpé justifie qu'il a été jugé
définitivement à l'étranger et, en cas de condamnation, qu'il a subi ou
prescrit sa peine ou obtenu sa grâce.
Sauf dans les cas prévus par le titre VIII et les deux premières
sections du titre III du deuxième livre du code pénal, la poursuite n'a
lieu que si l'inculpé est trouvé en République Démocratique du
Congo.
Jurisprudence
1. Est irrecevable, l'action publique dirigée contre une personne non trouvée
au Congo pour une infraction commise à l'étranger( C.S.J. 26 août 1980 -
RP. 22 in Dibunda, Répertoire général de la jurisprudence de la Cour
Suprême de justice.
11

2. Les poursuites engagées du chef d'une infraction commise, à l'étranger


sur citation directe de la partie civile sont régulières si conformément à
l'article 3 du code pénal, elles le furent également à la requête du
ministère public (CSJ. juillet 1977, RP. 174, B.A. 1979, p. 66).
Doctrine :
"Pour que celui qui s'est rendu coupable d'une infraction à l'étranger soit
poursuivi et jugé au Congo, il est exigé la réunion de cinq conditions ci-
après:

1) Il faut que le fait reproché au prévenu soit prévu et puni par la loi
congolaise d'une servitude pénale de plus de deux mois;
2) Il faut que l'inculpé soit trouvé au Zaïre;
3) Il faut que l'inculpé n'ait pas été jugé définitivement à l'étranger, et en cas
de condamnation, qu'il n'ait pas subi ou prescrit sa peine ou obtenu sa
grâce;
4) Il faut que l'extradition ne soit pas possible notamment en cas
d'infractions politiques, d'infraction punissables d'une peine privative de
liberté inférieure à 6 mois, de prescription de l'action publique ou de la
peine et le cas où l'individu recherché est un zaïrois;
5) Enfin, les poursuites ne peuvent être intentées qu'à la requête du ministère
public. (Esika, op. cit. pp. 69 à 77).

Article 4 : Il y a tentative punissable lorsque la résolution de


commettre l'infraction a été manifestée par des actes extérieurs, qui
forment un commencement d'exécution de cette infraction et qui
n'ont été suspendus ou qui n'ont manqué leur effet que par des
circonstances indépendantes de la volonté de l'auteur.
La tentative est punie de la même peine que l'infraction consommée.
Jurisprudence :
1. Le fait pour un délinquant de présenter une somme d'argent a un
inspecteur des finances dans le but d'étouffer le contrôle que celui-ci
devait exercer mais qui fut repoussée, constitue une tentative de
corruption, vu que le corrupteur tentait d'obtenir l'abstention d'un acte
qui entrait dans l'ordre des devoirs de la personne sollicitée (CSJ ,
20.8.1974 - RPA. 28, BA. 1975, p. 253).
2. Est coupable d'une tentative de corruption celui qui a remis par un
intermédiaire une somme d'argent en vue d'obtenir d'un magistrat un acte
juste de sa fonction, non sujet à salaire, en espèce la mainlevée de la
saisie de son véhicule, vu qu'il résulte que cette somme d'argent n'est pas
arrivée à son destinataire, l'intermédiaire l'ayant utilisée pour ses besoins
personnels ( CSJ 20. 10. 1978 RPA 49 – BA. 1979. P.110.)
12

3. - Le fait d'enlever les biens à voler du lieu où ils étaient piacés et de les
transporter par delà un mur dans un camion qui devait les transporter en
dehors du lieu du vol ne constitue pas l'infraction de vols consommés
mais celle de tentative.

- En cas d'infraction de tentative de vol, la confiscation spéciale du


véhicule mis à là disposition des auteurs' matériels de la tentative par un
conducteur ne peut être prononcée vu que le véhicule n'a pu servir à
commettre une infraction qui ne fut pas consommée (District - Jadot,
28.9.1961 - RJAC. 1963, n° 2, p. 73, avec note).
SECTION II : DES PEINES
(Loi n° 73/017 du 5 janvier 1973, art. 1er, J.O. 1973, p. 323).

Article 5 : Les peines applicables aux infractions sont :

1 °. La mort ;
2°. Les travaux forcés;
3°. La servitude pénale;
4°. L’amende;
5°. La confiscation spéciale;
6°. L’obligation de s'éloigner de certains lieux ou d'une certaine
région;
7°. la résidence imposée dans un lieu déterminé;
8°. la mise à la disposition de la surveillance du gouvernement.

§ 1. De la peine de mort

Article 6 : Le condamné à mort est exécuté suivant le mode


déterminé par le Président de la République.
Jurisprudence :
Il ne peut être infligé de peine plus forte que celle du moment de l'infraction, si par
rapport à celle du moment du jugement, elle s'avère la plus favorable au condamné,
conformément à l'article 16 alinéa 2 de la constitution révisée au 15.8.1974 (CSJ.
24.7.1975 - RP. 197- B.A. 1976, p. 215).
Note :

L'Acte Constitutionnel de Transition promulgué le 9 avril 1994 n'a pas repris


intégralement les dispositions de l'article 16 de la constitution zaïroise révisée au 15
août 1974. Son alinéa 1er est devenu l'alinéa 3 de l'article 13 du susdit acte tandis qtie
son alinéa 2 qui disposait que "ii ne peut être infligé de peine plus forte que celle
applicable au moment où l'infraction a été commise
13

§2. Des travaux forcés.


Article 6 bis : (Loi n° 73/017 du 5 janvier 1973, art. 1er, J.O. 1973, p. 323). La peine
de travaux forcés est d'un an au minimum et de vingt ans au
maximum.

Les condamnés aux travaux forcés subissent leur peine


conformément au règlement fixé par l'ordonnance du Président de la
République.

L'exécution de la peine de travaux forcés ne peut être assimilée, ni


confondue avec la peine de servitude pénale.

Toutefois, toute détention subie avant la condamnation définitive par


suite de l'infraction qui donne lieu à cette condamnation, sera
imputée, pour la totalité, sur la durée de la peine de travaux forcés
prononcée.

Jurisprudence :
1. Viole les articles 13 de la Constitution, 1er du Code pénal, livre I et 2 de la loi n°
73/017 du 5 janvier 1973 instituant le principe de légalité des peines, le juge
d'appel qui, après avoir prononcé la peine de travaux forcés, décide que le prévenu
subira d'autres sanctions édictées par la disposition pénale sans préciser ces
sanctions, étant donné que le législateur a fixé un minimum et un maximum,
notamment pour l'interdiction de l'exercice de droit de vote et d'éligibilité (C.S.J.,
R.P 324, 7.10.1980, in Dibunda, op. cit. p. 164.)
2. Lire - CSJ 24.7.1975 - B.A. 1976, p. 215.

Doctrine :

Lire Nsampolu lyela, "Les circonstances atténuantes et le détournement des deniers publics ou
privés prévu et sanctionné par l'art. 145 du Code Pénal Liv. Il tel que modifié par la loi n°
73/017 du 5 janvier 1973"in Revue Juridique du Zaïre n°s 1, 2 et 3, 1979, pp. 27 à 32. Cette
étude a le mérite d'avoir fait accepter la possibilité par le juge d'accorder les circonstances
atténuantes à l'auteur du détournement des deniers publics ou privés et donc la possibilité de
le condamner à moins de 12 mois de travaux forcés.

§3. De la servitude pénale.


Article 7 : La servitude pénale est au minimum d'un jour d'une durée
de vingt-quatre heures.
14

Article 8 : (Décret du 17 mai 1952). Les condamnés à la servitude pénale


subissent leur peine dans les prisons déterminées par le Président de
la République.

Ils sont employés, soit à l'intérieur de ces établissements, soit au


dehors, à l'un des travaux autorisés par les règlements de
l'établissement ou déterminés par le Président de la République, à
moins qu'ils n'en soient dispensés par le Président de la République
dans des cas exceptionnels.

Article 9 : Toute détention subie avant que la condamnation soit


devenue irrévocable, par suite de l'infraction qui donne lieu à cette
condamnation, sera imputée, pour la totalité, sur la durée de
servitude pénale prononcée.

§. 4 De l'amende.

Article 10 : L'amende est de un zaïre au moins. Les amendes sont


perçues au profit de la République.

Jurisprudence :
1. il n'est établi par aucun texte et il ne peut être déduit de l'Ordonnance-Loi
du 23.6.1967 en matière de réglementation de change que les amendes
prévues aient un caractère mixte à la fois pénale et de réparation
nonobstant le taux élevé des amendes prévues; dès lors, il s'agit
d'amendes pénales(C.S.J. 13.8.1971, RZD, 1972, II, p. 14).

2. Lorsque l'inculpé a accepté une proposition d'amende transactionnelle et


qu'ensuite le magistrat instructeur décide de poursuivre croyant à un
refus d'accepter, alors que le paiement est effectué dans les délais
impartis, les poursuites sont irrecevables, sauf décision du magistrat du
degré supérieur du ministère public ( Distr. Kolwezi, 12 Août 1961, RJC.
1964, n° 1, p. 22).

Doctrine : Sur les décimes additionnels, lire Rubbens, Le droit judiciaire


15

Article 11 :L'amende est prononcée individuellement contre chacun


des condamnés à raison d'une même infraction.

Doctrine :
L'amende est individuelle dans notre législation. Cela entre, il est vrai, dans le cadre du
principe de la personnalité de la peine. Nous aurions aimé cependant que le législateur
zaïrois, à l'instar de son homologue français (ART. 55 code pénal français) institue une
solidarité passive en répression de la criminalité des groupes. Aux termes de cet article
écrit Esika, "plusieurs individus sont condamnés pour un même crime ou pour un même
délit, ils sont tenus solidairement au paiement de l'amende pénale, des restitutions, des
dommages-intérêts et des frais"( op. cit. p. 144).

Article 12 : A défaut de paiement dans le délai de huitaine qui suit


la condamnation devenue irrévocable et, dans le cas d'un jugement
immédiatement exécutoire, dans la huitaine qui suit le prononcé du
jugement, l'amende peut être remplacée par une servitude pénale
dont la durée sera fixée par le jugement de condamnation, d'après les
circonstances et le montant de l'amende infligée au condamné.

Article 13 : La durée de la servitude pénale subsidiaire n'excède


jamais six mois. Dans tous les cas, le condamné peut se libérer de
cette servitude en payant l'amende. Il ne peut se soustraire aux
poursuites sur ses biens en offrant de subir la servitude pénale.

§5. De la confiscation spéciale.

Article 14 : La confiscation spéciale s'applique uniquement :

1°. aux choses formant l'objet de l'infraction et à celles qui ont


servi ou qui ont été destinées à la commettre quand la
propriété en appartient au condamné ;
2°. aux choses qui ont été produites par l'infraction.

La confiscation spéciale est prononcée pour toute infraction dont


l'existence est subordonnée à l'intention délictueuse. Elle n'est
prononcée, pour les autres infractions, que dans les cas déterminés
par le législateur.
16

Jurisprudence :
1. La confiscation ne peut être prononcée lorsque le prévenu est acquitté
(Cass.b. 10.1.1939, Pas, I. p. 15, - RJCB, p. 180, - Cass.b. 13.2.1956, Pas, I, p.
608, contra : BOMA, 23.4.1913 - Jur. Congo, 1921, p. 103); elle n'est pas
subordonnée à la saisie préalable. (Elis, 3.4.1937 - RJCB, p. 129, 1ère Inst. Elis,
25.7.1924, Kat. I, p. 18) et peut être prononcée en cas d'acquittement, même si les
objets nuisibles n'appartiennent pas au prévenu, si la circulation de ces biens est
dangereuse(Boma, 23.4.1913 - Jur. Congo, 1921, p. 103) ou s'ils sont sans valeur
comme l'est un bâton (1ère Inst. Coq. 9.1.1923, Jur. Kat. I, p. 180).
2. La confiscation générale des biens prévue par l'Ordonnance-Loi n°
66/112 du 15 mars 1966 en cas de détournement des deniers publics par
un fonctionnaire, un officier public ou personne chargée d'un service
public a été implicitement abrogée par l'article 4 de l'Ordonnance-Loi du
3.5.1968 qui prévoyait dans son ensemble les conditions d'application et
le système des pénalités prévues par l'article 145 du code pénal livre II
qui avait été modifié partiellement par l'Ordonnance-Loi précitée en cas
de détournement de deniers publics (C.S.J. 18.6.1971 - RJZ, 1971 p. 126).
3. La sacoche de médicament, propriété du condamné ayant servi à commettre
l'infraction doit être confisquée (L'shi, 3.4.1969, RJC 1969, n° 2, p. 229 avec note).
4. Confiscation du véhicule qui a servi au chargement ou à l'enlèvement du butin.
(Elis, 13.4.1954 - RJCB, p. 200).

Doctrine :

- Ne peuvent être confisqués les biens utilisés dans la phase préparatoire


de l'infraction et avant le commencement d'exécution, tel le cheval dont
s'est servi le voleur pour se rendre sur les lieux du vol. Esika qui cite
l'article 42 du code pénal belge, insinue que notre article 14 du code
pénal livre I, qui lui est pareil, ne se réfère pas aux actes préparatoires
(Pand. B., V°. "confiscation" n° 48 à 51 - cité par Esika, op. cit. p. 150.
- La confiscation des biens indivis - .silence du législateur- référence
possible à l'article 6 de l'ordonnance-loi n" 71/081 du 2.9.1971 relative à
la confiscation des biens des personnes condamnées pou' vol des
substances précieuses - ainsi libellé . "lorsque la confiscation générale
porte sur un bien indivis, la juridiction de jugement peut, à la requête de
l'officier du ministère public, fixer en argent le montant des droits de
l'Etat sur le bien, sans qu'il soit nécessaire de recourir au partage Cette
décision est immédiatement exécutoire. Elle ne peut être attaquée par les
intéressés que par voie de tierce opposition etc.".
- Le législateur zaïrois ' est silencieux en ce qui concerne la confiscation
des biens indivis. Il y fait néanmoins allusion à l'article 6 de
l'ordonnance -loi n" 71/081 du 2.9.1971 relative à la confiscation des
biens des personnes condamnées pour vol des substances précieuses ainsi
libellé" droits de l'Etat sur le bien, sans qu'il soit nécessaire de recourir
au partage. Cette décision est immédiatement exécutoire. Elle ne peut
être attaquée par les intéressés que par voie de tierce opposition etc".
17

§.6. De l'obligation de s'éloigner de certains lieux ou d'une


certaine région ou d'habiter dans un lieu déterminé.

Article 14 a) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Lorsque l'infraction est


punissable d'une peine de servitude pénale principale de six mois au
minimum ou lorsque la peine méritée ne doit pas dépasser six mois
en raison des circonstances, les cours et tribunaux peuvent substituer
à la servitude pénale, l'obligation de s'éloigner de certains lieux ou
d'une certaine région ou celle de résider dans un lieu déterminé
pendant une durée maximum d'un an;

Article 14 b) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Outre la peine de servitude


pénale, les mêmes peines peuvent être prononcées, à charge de
quiconque a commis, depuis dix ans au moins deux infractions qui
ont entraîné chacune une servitude pénale d'au moins six mois.

Article 14 c) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Les peines prévues par la
présente section prennent cours, lorsqu'elles sont prononcées en
vertu de l'article 14 a), à la date fixée par le jugement.

Lorsqu'elles sont prononcées en vertu de l'article 14 b) elle prennent


cours à la date à laquelle le condamné est libéré, soit définitivement,
par expiration ou remise de la peine de servitude pénale, soit
conditionnellement.

La réincarcération du condamné, pour quelque cause que ce soit,


n'entraîne pas prolongation de la durée de ces peines.
18

§. 7. De la mise à la disposition du Gouvernement.

Article 14 d) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Quiconque ayant commis


depuis dix ans, au moins trois infractions qui ont entraîné chacune
une servitude pénale d'au moins dix mois, présente en outre une
tendance persistante à la délinquance peut, par l'arrêt ou le jugement
de condamnation, être mis à la disposition du Gouvernement, pour
un terme de cinq à dix ans après l'expiration de la peine de servitude
pénale.

Les procédures relatives aux condamnations servant de base à la


mise à la disposition du Gouvernement sont jointes au dossier de la
poursuite et les motifs de la décision sont spécifiés dans celle-ci par
l'indication des circonstances qui établissent la tendance persistante à
la délinquance.

Article 14 e) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Lorsqu'un condamné a été


mis à la disposition du Gouvernement par deux décisions
successives pour des infractions non concurrentes, si la mise à la
disposition du Gouvernement prononcée par la décision première en
date n'a pas atteint son terme à l'expiration de la peine de servitude
pénale prononcée par la seconde décision, la seconde mise à la
disposition du Gouvernement ne prend cours qu'à l'expiration de la
première.

Article 14 f) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Lorsque le condamné est


libéré conditionnellement, la peine de mise à la disposition du
Gouvernement prend cours à la date de la libération conditionnelle.

Son exécution est suspendue en cas de révocation de la libération


conditionnelle à partir de l'arrestation.
19

Article 14 g) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Lorsque, pendant


l'exécution de la mise à la disposition du Gouvernement, le
condamné est arrêté même préventivement, en vertu d'une décision
judiciaire, l'exécution de la peine de la mise à la disposition du
Gouvernement est suspendue pendant la durée de la détention.

Article 14 h) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Le délinquant d'habitude


mis à la disposition du Gouvernement est interné s'il y a lieu dans un
établissement désigné par le Président de la République.

Article 14 i) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). A l'expiration de la peine


principale, le Gouverneur de province dans le ressort de laquelle le
condamné est détenu, décide s'il est mis en liberté ou interné.

S'il est mis en liberté, il peut pour cause d'inconduite, être interné par
décision du Commissaire de District du ressort où a eu lieu
l'inconduite. Le Commissaire de District prend avis du ministère
public. l'intéressé peut introduire un recours contre cette décision
devant le Gouverneur de province. Les formes de ce recours sont
déterminées par le Président de la République.

Article 14 j) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Le délinquant d'habitude


mis à la disposition du Gouvernement peut demander à être relevé
des effets de cette décision. A cette fin, il adresse sa demande au
Procureur Général près la Cour d'Appel, dans le ressort de laquelle
siège la juridiction qui a prononcé la mise à la disposition du
Gouvernement. Le Procureur Général prend toutes les informations
qu'il estime nécessaires, les joint au dossier qu'il soumet à la Cour,
avec ses réquisitions. La Cour statue par arrêt motivé, l'intéressé
entendu ou dûment cité.

La demande ne peut être introduite que trois ans après l'expiration de


la peine principale. Elle peut ensuite être renouvelée de trois en trois
ans.
20

Article 14 k) : (Décret du 8 août 1959, art. 2). Le Président de la


République détermine les mesures de surveillance des personnes qui
ont fait l'objet des mesures prévues par l'article 5, 5°, 6° et 7° du
code pénal.

SECTION III : DES RESTITUTIONS ET DES DOMMAGES-


INTERETS

Article 15 : Toute condamnation pénale est prononcée sans


préjudice des restitutions et dommages-intérêts qui peuvent être dus
aux parties.

Le tribunal fixe le montant des dommages -intérêts.


Jurisprudence :
1. Les devises transférées illégalement ou frauduleusement soustraites en
vertu du 3è alinéa de l'article 15 de l'Ordonnance-Loi sur la
réglementation de change doivent être restituées (CSJ. 13.8.1971 - RPA.
7, RZD. 1972, II, p. 14, RJZ, 1972, p. 42 et p. 121.
2. La restitution visée à l'article 15 C.P.L.I ne peut être ordonnée que pour
les biens saisis. (CSJ. 29.7.1980 RP. 360/361 - RJZ. 1981, p. 34).
3. Aux termes de l'article 105 du code de l'organisation et de compétence
judiciaires, la restitution des fonds détournés suppose que ces fonds ont
été retrouvés (CSJ. 26.8.1980 - RP, 22/C.R. - in Dibunda, op. cit.
V°"restitution", n° 3, p. 213).
4. Une entreprise publique, victime du détournement de deniers publics, a
droit à !a restitution des montants détournés (CSJ. 13.4.1981 - RPA. 69 -
in Dibunda, op; cit. V° "restitution, n° 5, p. 213).

5. Sur les dommages-intérêts, lire :

- Dibunda, op. cit. verbo "dommages-intérêts, pp. 73 -75


- Nzangi, op. cit. verbo "dommages-intérêts, pp. 91 à 95. Katuala :
Jurisprudence des cours et tribunaux (1965 - 1974), V°
"dommages-intérêts, pp. 72 à 75.
- Katuala : Jurisprudences des cours et tribunaux, (1965 - 1987),
V°"dommages-intérêts, pp. 25 - 26.
21

Article 16 : L'exécution des condamnations aux restitutions, aux


dommages - intérêts et aux frais peut être poursuivie par la voie de la
contrainte par corps.

Article 17 : La durée de la contrainte par corps est déterminée par le


jugement; elle ne peut excéder six mois. Le condamné qui justifiera
de son insolvabilité est mis en liberté après avoir subi sept jours de
contrainte.

La contrainte par corps est assimilée, pour son exécution, à la


servitude pénale.

SECTION IV : DES CIRCONSTANCES ATTENUANTES

Article 18 : S'il existe des circonstances atténuantes, la peine de


mort pourra être remplacée par la servitude pénale à perpétuité ou
par une servitude pénale dont le juge déterminera la durée.

Les peines de servitude pénale et d'amende pourront être réduite


dans la mesure déterminée par le juge.

Il ne sera pas prononcé, toutefois, de peine de servitude pénale de


moins d'un jour, ni de peine d'amende de moins d'un Zaïre.

N.B. L'article 6-bis prévoit pour les travaux forcés le minimum d'un an.

Jurisprudence :
1. Ne viole pas l'article 18 du code pénal livre I, le refus du juge de retenir
des circonstances atténuantes; celles-ci sont facultatives et laissées à
l'appréciation souveraine du juge (CSJ. 8.8.1974 - RP. 83 - B.A 1975, p.
199 -RJZ. 1975, p 30).

2. Sont constitutifs des circonstances atténuantes:

le comportement provocateur et injurieux de la victime (CSJ- 1.4.


1980RPA 61) l’absence de formation comptable pour le fonctionnaire
agent d’un detournent de deniers publics (CSJ. 20.8.1974 RP 71/CR BA
1979 p.57)
22

3. Le juge d'appel qui rejette les circonstances atténuantes et le sursis


accordé par le premier juge ne viole pas les articles 18, 19 et 42 du code
pénal livre I et II, s'il a été saisi de l'appel du ministère public car, par
l'effet dévolutif de cet appel, toute l'action est déférée devant le juge
d'appel et celui-ci apprécie souverainement les faits avec toutes leurs
circonstances atténuantes qui sont des éléments purement judiciaires
(CSJ. 26.2.1980 - RP.121).
4. La circonstance qu'un prévenu était un délinquant primaire, une personne
primitive et un fumeur de chanvre peut être retenue comme constituant
une circonstance atténuante du délit visé à l'article 48 du code pénal livre
II (kin. 13.2.1969, M.P. d B.J. - RJZ. n° 1, 1971, p. 28).
5. L'importance des charges assumées peut être retenue comme circonstance
aggravante judiciaire, autant que l'importance du montant détourné (Kin,
8.5.1969-RJC n° 1, 1971, p. 29).

Article 19 : Tout jugement admettant des circonstances atténuantes


les indiquera et les énumérera.

SECTION V : DU CONCOURS DE PLUSIEURS INFRACTIONS

Article 20 : (D. du 17 juillet 1931). Lorsque le même fait constitue


plusieurs infractions, la peine la plus forte sera seule prononcée.

Lorsqu'il y a concours de plusieurs faits constituant chacun une ou


plusieurs infractions, le juge prononcera une peine pour chaque fait
et il cumulera les peines prononcées, sous réserve de l'application
des dispositions suivantes :

1°. la peine de mort et la servitude pénale à perpétuité absorbent


toute peine privative de liberté;
2°. la somme des peines de servitude pénale à temps et des amendes
cumulées ne pourra dépasser le double du maximum de la peine
la plus forte prévue par la loi, ni être supérieure, en ce qui
concerne la servitude pénale principale, à vingt ans, en ce qui
concerne l'amende, à vingt mille zaïres, en ce qui concerne la
servitude pénale subsidiaire, à six mois;
3°. le juge ramènera à ce maximum, s'il y échet, la somme des peines
prononcées;
4°. les peines de confiscation spéciale seront cumulées
intégralement.
23

5°. La somme des peines d'obligations de s'éloigner de certains lieux


ou d'une certaine région ou d'habiter dans un lieu déterminé, ne
pourra dépasser un an;
6°. la somme des peines de mise à la disposition du gouvernement ne
pourra être supérieure à dix ans.
Toute peine de mise à la disposition du gouvernement absorbera les
peines d'obligation de s'éloigner de certains lieux ou d'une certaine
région ou d'habiter dans un lieu déterminé.
Jurisprudence
a. Concours idéal :
1. - L'obtention par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions d'une
somme d'argent pour le règlement d'une fourniture fictive justifiée par
une facture, constitue à la fois et en concours idéal les infractions de faux,
usage de faux et de détournement pour lesquelles seule la peine de
détournement qui est la plus lourde, sera d’application (CSJ. 4.5.1974,
B.A. 1975, p. 74).
- Lire également : CSJ. 12.5.1972 - B.A. 1973, p. 64; 3.3.1972, B.A. 1973, p. 26,
12.5.1972, B.A. 1973, p. 64; L'shi, 11.2.1969 - RJC. № 2, 1940; Kis, 22 1.1969 -
RJC, n°2, 1970, p. 144; Kin, 8.5.1969, RJC. n° 1, 1971, p. 29.
b. Concours matériel

1- Lorsque aucun élément du dossier n'établit à suffisance que les


infractions retenues à charge sont reliées par une seule intention
persistante pour constituer une infraction collective, il y a lieu de les
déclarer en concours matériel (CSJ. 4.5.1974 - B.A. 1975, p. 74).
- Lire également : CSJ. 26.1.1981 - RP. 23/C.R. - C.S.E. 21.6.1974 - in
RJZ. n° 1. 2et3, 1979, p. 98.
c. infraction collective
- Est une infraction collective ne requérant qu'une seule peine, deux vols à
mains armées distincts dans le temps et dans l'espace mais qui n'ont
formé que l'exécution continue et successive d'une seule et même
résolution ( Kis. 22.1.1970 - RJC n' 2, 1970, p. 144).
- Commet un délit collectif ou continué, le greffier qui ayant reçu une
somme d'argent par des manœuvres frauduleuses en vue de faire libérer
un prévenu mais ayant échoué pour l'obtention de cette libération, fait
ensuite disparaître le dossier judiciaire du prévenu (Kis, 20.8.1970 - RJC
n° 3, p.285).
24

Doctrine :
- La responsabilité pénale est fondée, au Zaïre, sur la faute morale,
laquelle comporte deux éléments : la culpabilité et l'imputabilité. Si
l'un de ses éléments fait défaut, il n'y a pas d'infractions. Au premier
élément sont liées les causes de justification et au second les causes de
non imputabilité.
- Les causes de justifications sont :

1) l'ordre ou la permission de la loi ou de la coutume;


2) le commandement de l'autorité;
3) la légitime défense;
4) l'état de nécessité;
5) le consentement de la victime (dans certains cas).
- Les causes de non imputabilité sont :
1) la minorité;
2) la démence;
3) l'erreur;
4) la contrainte.

- Les causes d'excuses sont légales et obligatoires :

1) les excuses absolutoires (Art. 205 et 218 CPL.II)


2) les excuses atténuantes, (Art. 3 de l'O.L. n° 68/195 du 3.5.1968
portant modification du décret du 12.3.1923 sur les chèques non-
provisionnés - cas 1° et 2°). - Esika Makombo, op; cit.pp.182 à
240.

SECTION VI : DE LA PARTICIPATION DE PLUSIEURS PERSONNES A


LA MEME INFRACTION
Article 21 :Sont considérés comme auteurs d'une infraction :
1 °. ceux qui l'auront exécutée ou qui auront coopéré directement à son exécution;
2°. ceux qui, par un fait quelconque, auront prêté pour l'exécution une aide telle
que, sans leur assistance, l'infraction n'eût pu être commise;
3°. ceux qui, par offres, dons, promesses, menaces, abus d'autorité ou de pouvoir,
machinations ou artifices coupables, auront directement provoqué cette
infraction;
4°. ceux qui, soit par des discours tenus dans des réunions ou dans des lieux
publics, soit par des placards affichés, soit par des écrits, imprimés ou non et
vendus ou distribués, soit par des dessins ou des emblèmes, auront provoqué
directement à la commettre, sans préjudice des peines qui pourraient être portées
par décrets ou arrêtés contre les auteurs de provocations à des infractions, même
dans le cas où ces provocations ne seraient pas suivies d'effets.
25

N.B. : L'on devrait viser les peines portées par toute loi au sens restreint et
au sens large : lois, ordonnances-lois, ordonnance, arrêtés...

Jurisprudence :

1) Le simple dépôt de plainte ne constitue pas un acte de complicité ou de corréité


dans l'arrestation ultérieure par les agents de l'ordre, en vertu de leurs pouvoirs
propres (C.S.J. - 10.4.1976 - B.A. 1977, p. 93).
2) En considération de diverses modalités de participation criminelle énumérés à
l'article 21 du code pénal livre I, est parfaitement concevable la participation d'un
simple particulier au titre de corréité à la commission de l'infraction de
détournement de deniers publics (C.S.J. 15.8.1979 RJZ. 1979, p. 56 et B.A. 1984, p.
194).
3) Est coauteur par provocation directe, le prévenu qui, étant parent ou
personne ayant autorité-sur l'auteur matériel de l'infraction a par abus
d'autorité ou de pouvoir directement provoqué l'incendie d'une case
occupée au moment de l'incendie (L'shi, 29.8.1968, RJC. 1970, n° 2, p.
134).
4) Ayant fait partie d'un trio qui abat!;t la victime pour la voler, étant lui-
même porteur d'arme, le condamné a été coauteur matériel de l'infraction
de meurtre pour faciliter le vol ou en assurer l'impunité (L'shi, 11.12
1969-RJC. 1970, p. 140).
5) Sont participants en qualité d'auteurs ou de coauteurs matériels ceux qui,
par unité de volonté et d'action préalable, ont contribué directement à
l'exécution directe de vols (Kis., 22.1.1970, RJC n° 2, p. 144).

Article 22 : Seront considérés comme complices :

1 °. ceux qui auront donné des instructions pour la commettre;


2°. ceux qui auront procuré des armes, des instruments ou tout autre
moyen qui a servi à l'infraction sachant qu'ils devaient y servir;
3°. ceux qui, hors le cas prévu par l'alinéa 3 de l'article 22, auront
avec connaissance aidé ou assisté l'auteur ou les auteurs de
l'infraction dans les faits qui l'ont préparée ou facilitée ou dans
ceux qui l'ont consommée;
4°. ceux qui, connaissant la conduite criminelle des malfaiteurs
exerçant des brigandages ou des violences contre la sûreté de
l'Etat, la paix publique, les personnes ou les propriétés, leur
auront fourni habituellement logement, lieu de retraite ou de
réunion.
26

Jurisprudence

1) L'élément constitutif de participation criminelle, réclamé entre l'auteur et


son complice n'est pas établie. (C.S.J. 20.8.1974 - B.A. 1975, p. 253).
2) A défaut d'établir l'élément matériel de la volonté commune de participer
à une infraction de coups et blessures subséquents à une arrestation
arbitraire, la participation criminelle, à titre de complicité, n'est pas
établie (C.S.J. 10.4.1976 - B.A. 1977, p. 93 - R.P. 144).
3) La complicité de corruption n'est pas établie à suffisance de preuve et
entraîne acquittement si on n'établit pas avec certitude que le prévenu
avait conscience de s'associer à l'infraction en l'occurrence en raison du
doute sur la connaissance de la destination délictueuse de la somme à lui
remise et qu'il a donnée à son supérieur (C.S.J. 4.3.1978 - B.A. 1979 p.
32, RPA. 40).
4) Lire également : C.S.J. 10.4.1976 - R.P. 144 - B.A. 1977, p. 93 précité.

Article 23 : Sauf disposition particulière établissant d'autres peines,


les coauteurs et complices seront punis comme suit :
1°. les coauteurs, de la peine établie par la loi à l'égard des auteurs;
2°. les complices, d'une peine qui ne dépassera pas la moitié de la
peine qu'ils auraient encourue s'ils avaient été eux-mêmes
auteurs;
3°. lorsque la peine prévue par la loi est la mort ou la servitude
pénale à perpétuité, la peine applicable au complice sera la
servitude pénale de dix à vingt ans.

SECTION VII : DE LA PRESCRIPTION DES INFRACTIONS ET


DES PEINES

Article 24 : L'action publique résultant d'une infraction sera


prescrite :

1°. après un an révolu, si l'infraction n'est punie que d'une peine


d'amende, ou si le maximum de la servitude pénale applicable ne
dépasse pas une année;
2°. après trois ans révolus, si le maximum de la servitude pénale
applicable ne dépasse pas cinq années;
27

3°. après dix ans révolus, si l'infraction peut entraîner plus de cinq
ans de servitude pénale ou la peine de mort.

N.B. : Le délai de prescription de l'action publique en cas de travaux forcés


n'est pas encore prévu par la loi.

Jurisprudence :

1) Les interruptions de la prescription ne peuvent avoir pour effet de


proroger l'action publique au delà du double primitif. (C.S.J. 8.2.1985 -
RPA. 96 - inédit). Ce moyen est d'ordre public (C.S.J. 17.5.1978 - B.A.
1979 - p. 72).
2) Aucun acte interruptif n'étant intervenu sur une période dépassant un an à
l'égard des faits qualifiés de coups et blessures, la prescription de l'action
publique est acquise (C.S.J. 14.1.1975 - RPA. 41 - B.A. 1976, p. 5).
3) En cas de prescription de l'action publique, pour se prononcer
valablement sur l'action civile le tribunal doit constater d'abord que la
prescription de l'action publique est intervenue en cours d'instance (C.S.J.
9.9.1980-R.P. 429, RJZ. 1983-p..17).
4) A défaut de disposition expresse dans le décret du 28.7.1934 sur les
causes d'interruption de la prescription, il importe de s'en référer à la
jurisprudence. Une assignation en justice interrompt la prescription
pendant toute la durée de l'instance et une prescription nouvelle prend
cours (Elis, 5.4.1966 - RJC. 1966, n° 2, p. 143).

Doctrine :

Les causes d'interruption de la prescription de l'infraction:

1° les actes d'instruction - ceux qui ont pour but la recherche et la réunion des
preuves de l'infraction (G. STEFANI et G. LEVASSEUR, procédure pénale, 4è
édition, Dalloz, 1970, n° 136) notamment les procès-verbaux d'audition, et de
constat, les pièces de procédure telle que mandat de comparution, d'amener -
exclusion faite de la convocation.
2° les actes de poursuite - ceux qui sont posés devant la juridiction de jugement, soit
par la partie poursuivante, soit par les juges et sont dirigés contre le prévenu
notamment l'assignation du prévenu faite à la requête du ministère public pour
statuer sur les mérites de l'appel du prévenu (Léo, 19.6.1941 - RJCB, 1941, p.
189) les plaintes indispensables à la poursuite (cas d'adultère) exclusion faite de
l'appel du prévenu (Esika, op. cit. , n° 243, P. 276).
28

Suspension de la prescription de l'infraction.


1° Fondement : le principe "contra non valentem agere non currit praescriptio",
c'est-à-dire la prescription ne court pas contre celui qui ne peut pas
valablement agir.
2° Les causes de suspension :
- l'autorisation préalable à l'exercice de l'action publique
- l'examen d'une question préjudicielle
- la détention à l'étranger par un pays qui refuse l'extradition
- la démence de l'inculpé survenue après la commission de l'infraction.
La prescription de la peine.
- Causes de l'interruption de la prescription de la peine :
1° L'évasion du condamné (Art. 32 CPL.I)
2° L'arrestation du condamné (Art. 33 CPL.I)

- Causes de la suspension de la peine :


°
1 La libération conditionnelle (Art. 40 CPL.I)
2° La condamnation conditionnelle (Art. 42 CPL.I)
Le délai de prescription de la peine des travaux forcés n'est pas encore fixé. Faut-il
ajouter que la Conférence nationale souveraine avait recommandé l'abolition pure
et simple de cette peine ressentie comme une nouvelle forme de l'esclavage (Lire le
Rapport de la Commission juridique p.105).

Article 25 : Les délais de la prescription commenceront à courir du


jour où l'infraction a été commise.
Article 26 : La prescription sera interrompue par des actes
d'instruction ou de poursuite faits dans les délais de un, ou trois, ou
dix ans, à compter du jour où l'infraction a été commise.
Le jour où l'infraction a été commise est compris dans le délai de la
prescription.
Article 27 :Les peines d'amende de moins de cinq cents zaïres se
prescriront par deux ans révolus; les peines d'amende de cinq cents
zaïres et plus se prescriront par quatre ans révolus.
Article 28 : Les peines de servitude pénale de dix ans ou moins se
prescrivent par un délai double de la peine prononcée, sans que le
délai puisse être inférieur à deux années.
29

Article 29 : Les peines de servitude pénale de plus de dix ans se


prescriront par vingt ans et les peines perpétuelles par vingt-cinq ans.

Article 30 : Les délais des articles 26, 27, 28 et 29 courront de la


date du jugement rendu en dernier ressort ou à compter du jour où le
jugement rendu en première instance ne pourra plus être attaqué par
la voie de l'appel.

Article 31 : La peine de la confiscation spéciale se prescrira dans le


même délai que la peine dont elle est l'accessoire.

Article 32 : Si le condamné qui subissait sa peine est parvenu à


s'évader, la prescription commence à courir le jour de l'évasion.

Article 33 : La prescription de la peine sera interrompue par


l'arrestation du condamné.

Article 34 : Les condamnations civiles prononcées par la juridiction


répressive se prescrivent selon les règles du code civil.

SECTION VIII : DE LA LIBERATION CONDITIONNELLE

Article 35 : Les condamnés qui ont à subir une ou plusieurs peines


comportant privation de liberté, peuvent être mis en liberté
conditionnellement, lorsqu'ils ont accompli le quart de ces peines
pourvu que la durée de l'incarcération déjà subie dépasse trois mois.

Les condamnés à perpétuité pourront être mis en liberté


conditionnellement lorsque la durée de l'incarcération déjà subie par
eux dépassera cinq ans. La durée de l'incarcération prescrite aux
deux alinéas précédents pourra être réduite lorsqu'il sera justifié
qu'une incarcération prolongée pourrait mettre en péril la vie du
condamné.

Article 36 : La mise en liberté peut toujours être révoquée pour


cause d'inconduite ou d'infraction aux conditions énoncées dans le
permis de libération.
30

Article 37 : La libération définitive est acquise au condamné si la


révocation n'est pas intervenue avant l'expiration d'un délai égal au
double du terme d'incarcération que celui-ci avait encore à subir à la
date à laquelle la mise en liberté a été ordonnée en sa faveur.

Article 38 : La mise en liberté est, pour les condamnés par les


juridictions civiles quelle que soit leur qualité, accordée par le
Ministre de la justice du parquet et du directeur de l'établissement
pénitentiaire.

Elle est révoquée par la même autorité après avis du parquet.

La réintégration a lieu, en vertu de l'arrêté de révocation, pour


l'achèvement du terme d'incarcération que l'exécution de la peine
comportait encore à la date de la libération.

Article 39 : L'arrestation provisoire du libéré conditionnel peut être


ordonnée par le Procureur de la République ou l'un de ses substituts
à la charge d'en donner immédiatement avis au Ministre de la justice.

Article 40 : La prescription des peines ne court pas pendant que le


condamné se trouve en liberté, en vertu d'un ordre de libération qui
n'a pas été révoqué.

Article 41 : Le Président de la République détermine la forme des


permis de libération, les conditions auxquelles la libération pourra
être soumise et le mode de surveillance des libérés conditionnels.
31

SECTION IX : DE LA CONDAMNATION CONDITIONNELLE

Article 42 : (D. du 6 juin 1958). Le cours et tribunaux, en


condamnant à une ou plusieurs peines de servitude pénale principale
ou subsidiaire, pourront ordonner, par décision motivée, qu'il sera
sursis à l'exécution de l'arrêt ou du jugement en ce qui concerne cette
ou ces peines pendant un délai dont ils fixeront la durée à compter de
la date du prononcé de l'arrêt ou du jugement, mais qui ne pourra
excéder cinq années.

(D. du 4 janvier 1934). L'octroi du sursis est subordonné aux


conditions ci-après :

1) (D. du 4 janvier 1934). qu'il ne soit pas prononcé contre le


condamné une peine de servitude pénale principale
supérieure à un an ;
2) (D. du 4 janvier 1934). que le condamné n'ait antérieurement
encouru aucune condamnation à la servitude pénale
principale, du chef d'une infraction, commise dans la
République, punissable, indépendamment de l'amende, d'une
servitude pénale de plus de deux mois.

L'arrêt ou le jugement portant condamnation ne sera pas exécuté, en


ce qui regarde la ou les peines de servitude pénale, si, pendant le
délai fixé, le condamné n'encourt pas de condamnation nouvelle du
chef d'infractions punissables, indépendamment de l'amende, d'une
servitude pénale de plus de deux mois.

Dans le cas contraire, les peines pour lesquelles le sursis aura été
accordé et celles qui auront fait l'objet de la condamnation nouvelle
seront cumulées.

En cas de sursis applicable à la servitude pénale subsidiaire, la


suspension de la prescription s'étend à l'amende.
32

Jurisprudence :
Sur le seul appel du prévenu, délinquant mineur, la juridiction d'appel, par
l'aggravation de la mesure de sûreté prise contre lui, en supprimant le bénéfice de
son sursis à l'exécution commet un excès de pouvoir (CSJ. 5.4.1972 - RP. 42 et 43,
B.A. 1973, p. 37 - RJZ, 1972, p. 133). |

Doctrine :

Les conditions de fond de l'octroi du sursis :

1° Il ne faut pas que soit prononcée contre le condamné une peine de servitude
pénale principale supérieure à un an.
2° Il ne faut pas qu'il ait encouru antérieurement une condamnation à la servitude
pénale principale, du chef d'une infraction commise au Zaïre, punissable,
indépendamment de l'amende, d'une peine de servitude pénale de plus de deux
mois.
3° Il ne faut pas qu'il s'agisse d'une infraction de détournement des deniers publics,
de concussion ou de corruption.

Les conditions de forme :

- L'octroi du sursis doit être motivée;


- Le juge doit impartir au condamné un délai d'épreuve qui ne pourra
excéder cinq années;
- Le juge devrait adresser au condamné un avertissement particulier et
solennel pour l'informer du sens et des effets de la mesure;
- Le juge devrait aussi imposer au condamné, pendant le délai d'épreuve,
certaines règles de conduite (lire Esika, op. cit. pp. 288 à 297).
33

LIVRE DEUXIEME
DES INFRACTIONS ET DE LEUR REPRESSION EN
PARTICULIER

TITRE I
DES INFRACTIONS CONTRES LES PERSONNES

SECTION I : DE L'HOMICIDE ET DES LESIONS CORPORELLES


VOLONTAIRES

Article 43 : Sont qualifiés volontaires, l'homicide commis et les


lésions causées avec le dessein d'attenter à la personne d'un individu
déterminé ou de celui qui sera trouvé ou rencontré, quand même ce
dessein serait dépendant de quelque circonstance ou de quelque
condition et lors même que l'auteur se serait trompé dans la personne
de celui qui a été victime de l'attentat.

Articles 44 et 45 : (0L. n° 68/193 du 3 mai 1968, art. 1, M.C. n c 14 du 15 juillet


1968, p. 1324).

L'homicide commis avec l'intention de donner la mort est qualifié


meurtre. Le meurtre commis avec préméditation est qualifié
d'assassinat. Ils sont punis de mort.

N.B. ; L'article 6 de la même ordonnance-loi stipule :

"Les infractions prévues par la présente ordonnance-loi seront par


priorité poursuivies et jugées dans un délai d'un mois maximum".

Jurisprudence :
1) En mettant en œuvre les moyens de donner la mort, à savoir 1 usage d'un
revolver chargé, et en atteignant avec celui-ci une partie délicate du
Corps de la victime pouvant entraîner des risques graves de mort, en 1
occurrence la région de l'abdomen, l'intention de donner la mort, requise
pour l'existence de meurtre, est établie (C.S.J. 10.6.1972 - B.A. 1973 - p.
88 - RJZ 1972, p. 135).
34

2) Pour l'existence de l'infraction de meurtre, le mobile de l'acte


criminel ne doit pas nécessairement être déterminé ou connu par le juge
(CSJ.8.8.1969 - aff. BANGALA, RJC. 1970, p. 4).
3) En cas de meurtre par arme à feu, l'intention homicide résulte de l'arme à
feu employée et de l'endroit du corps où le coup a été porté (CSJ.
8.8.1969-RJC. 1970, p. 4).
4) Il n'y a pas d'assassinat lorsque entre le moment du dessein homicide
conçu dans l'empire d'un vif ressentiment et celui de sa réalisation, le
prévenu n'a pas retrouvé son calme (Kin. 19.1.1967 - RJC. 1967, n° 2, p. 130).
5) L'intention homicide est établie par l'emploi d'un couteau et le fait de
porter le coup à une partie vitale de la victime (Kin, 1.2.1968 - RJC.
1969, n°1 p. 33).
6) Constitue une tentative de meurtre, le fait de porter sur sa victime des
coups de couteau susceptibles de donner la mort mais qui ne l'ont pas
causée à cause de la fuite de la victime et de l'intervention des policiers
alertés par un tiers; l'absence de mobile ne constitue pas une cause de
justification mais jointe à un sentiment de persécution, à une mentalité
fruste et au regret des faits commis, constituent des larges circonstances
atténuantes (L'shi, 9.10.1969 -RJC. 1970, n° 1, p. 47).
7) Nécessité de l'intention homicide pour qu'il y ait meurtre (Kis, 28.7.1970,
RJC. 1970, n° 3, p. 227 avec note).
8) Il n'y a pas d'assassinat lorsque entre le moment du dessein homicide
conçu sous l'empire d'un vif ressentiment et celui de sa réalisation, le
prévenu n'a pas retrouvé son calme.
9) Faute pour le ministère public de prouver l'élément de préméditation dans
le chef du prévenu, la mort que celui-ci aurait volontairement donnée à
l'individu reste un simple meurtre (Kin. 1.6.1967 - RJC. 1968, n° 1, p. 69
avec note, Kin, 29.8.1967, RJC. 1968 n° 1, p. 74).
10) La résolution de tuer qui, tout en étant conditionnelle, est néanmoins le
résultat d'une volonté non subite, momentanée, mais antérieure et
sûrement réfléchie, constitue un des éléments de qualification
d'assassinat. Les croyances en sorcellerie qui ont déterminé,l'action
criminelle peuvent être retenues comme circonstances atténuantes (1ère
Inst. Kin. 19.2.1965, RJC. 1969, n° 1 p. 89 avec note, Kis, 19.2.1970 - RJC. 1970,
n° 2, p. 158 avec note, Kis, 13.8.1970, - RJC. 1970, n° 3, p. 282 avec note).
11) est établie par une succession d'actes préparés au moins 48 heures à
l'avance. à savoir le fait d'avoir déjà attiré la victime sur les lieux du
crime, porteur d'un revolver chargé, mais d'avoir reculé d'agir à ce
moment pour divers motifs (CSJ. 10.6.1972 - RP. 2 - B.A. 1973, p. 88, RJZ.
1972, p. 135).
35

Article 46 : (D. du 10 juillet 1920). Quiconque a volontairement fait


des blessures ou porté des coups est puni d'une servitude pénale de
huit jours à six mois et d'une amende de vingt-cinq à deux cent
zaïres ou d'une de ces peines seulement.

En cas de préméditation, le coupable sera condamné à une servitude


pénale d'un mois à deux ans et à une amende de cinquante à cinq
cents zaïres.

Jurisprudence :

1) Prescription annale (C.S.J. 16.1.1976 - RPA. 41, B.A. 1977 P- 7).


2) Si les coups et blessures volontaires administrés à une personne par une
foule en fureur lui ont causé la mort, le doute peut être retenu au profit du
prévenu dont la participation comme auteur n'a pas été suffisamment
prouvée (CSJ. 23.2.1979 - RPA. 53, B.A. 1984, p. 17).

Article 47 :Si les coups et blessures ont causé une maladie ou une
incapacité de travail personnel, ou s'il en est résulté la perte de
l'usage absolu d'un organe ou une mutilation grave, les peines seront
une servitude pénale de deux ans à cinq ans et une amende qui ne
pourra excéder mille zaïres.

Jurisprudence :
1) La maladie doit être sérieuse et grave (Boma, 26.5.1908, Jur. Etat, II, p.
239, Léo. 3 nov. 19976, 6.8.1908. Jur Etat, t. Il, p. 258, Rev. Jur. 1937, p. 32).
2) L'incapacité de travail doit être sérieuse soit par sa durée soit par ses
modalités ( Borna, 15 janvier 1909, Jur Et. Il, p. 295).
3) La perte de l'usage absolu d'un organe s'entend de la perte totale de la
vue, de rouie, de l'odorat, de la paralysie d'un membre, des facultés
mentales et non d'un nez cassé, d'une oreille déchirée, d'un doigt coupé
ou de la seule diminution de l'acuité visuelle (1ère Inst. app. Kas.
16.8.1950, RJCB, 1951, P- 25 et dans ce sens Likulia, Droit pénal spécial
zaïrois, Tome I, 2è édition.Paris, LGDJ, 1985, p. 98).
4) La mutilation grave implique une amputation, perte et privation de
l'usage d'un membre ou encore diminution sensible de l'usage d'un
membre. Il en va ainsi de la perte de l'œil, des oreilles, du nez, d'un bras,
d'une jambe, d'un pied, d'un organe, d'une main (Borna, 13.10.1908, Jur
Etat II, p. 269 et 1ère Inst. Stan. 19.4.1955, J.T.O. 1956, p. 172, n°. 14).
36

Note :
L'article 1er du décret du 3 décembre 1956 aggrave la situation de toute
personne qui porte des coups sur la personne de l'auteur de l'accident de
circulation.

Article 48 : Lorsque les coups portés ou les blessures faites


volontairement mais sans intention de donner la mort l'ont pourtant
causée, le coupable sera puni d'une servitude pénale de cinq ans à
vingt ans et d'une amende qui ne pourra excéder deux mille zaïres.

Jurisprudence :
1. En raison de ce qu'un avortement résulte de véritables coups, la Cour en
retenant, vu le décès de la victime, l'infraction d'avortement en concours idéal
avec celle des coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans
l'intention de la donner, a qualifié les faits incorrectement en assimilant à tort
les violences constatées aux violences physiques prévues à l'article 165 du
code pénal qui, elles visent de véritables coups, et aurait dû qualifier ces faits
d'infraction d'avortement en concours idéal avec celle d'homicide involontaire
(par imprudence). Bien que ce moyen soit fondé, il est sans intérêt parce que
le dispositif de l'arrêt à partir de cette correcte qualification reste justifié
(C.S.J. 20.12.1978 - RP. 290 - B.A 1979, p. 150).
2. Si plusieurs prévenus ont porté des coups entraînant la mort sans intention de
la donner, la circonstance aggravante de la mort s'étend à tous ceux qui ont
frappé, quelle que soit la gravité des coups portés (1ère Inst. Lualaba, 16
mars 1966, - RJC. 1966, n° 1, p. 52).
3. Il y a relation de cause a effet suffisante entre les coups portés volontairement
et la mort de la victime même, lorsque cette mort est causée par l'état morbide
antérieur de la victime ou encore lorsque la mort est due à des causes mises
en activité par les prévenus et que les coups n'ont fait que hâter la mort de la
victime. En l'espèce, la mort de la victime qui résulte de la rupture utérine sur
cicatrice de césarienne, doit être considérée comme étant en relation causale
suffisante avec la gifle donnée par la prévenue, gifle qui provoque
l'accouchement par suite du choc émotif qu'elle occasionna (1ère Inst.,
Lualaba, 28 décembre 1963, RJC. 1966, n° 3, p. 266).
4. Est coupable des coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, le
prévenu qui reconnaît avoir administré les médicaments et breuvage à la
victime pour avorter et que la mort s'en est suivie, indépendamment de sa
volonté (Kin. 20.11.1986 - RPA. 265 inédit).
37

Article 49 : Est qualifié empoisonnement, le meurtre commis par le


moyen de substances qui peuvent donner la mort plus ou moins
promptement, de quelque manière que ces substances aient été
employées ou administrées. Il sera puni de mort.
Jurisprudence :
1) L'infraction d'empoisonnement est établie à suffisance même si les
substances administrées pour donner plus ou moins directement la mort
n'ont pu être identifiées d'une manière scientifique, s'il se dégage des
éléments de la cause tel aveux du prévenu et un témoignage oculaire que
le prévenu administra une substance dans le verre de la victime qui, après
absorption, décéda presqu' immédiatement (1ère Inst. Elis, 5.7.1962 -
RJAC. 1963, n° 2, p. 69 avec note).
2) Si les faits de tuer par empoisonnement son! inconsistants et vagues et que
le dossier déposé n'apporte aucune preuve sur la nature du poison utilisé,
sur les circonstances de son administration et sur le mobile de pareil acte,
il subsiste un doute sérieux profitable au prévenu en ce qui concerne la
responsabilité pénale de ce dernier (Kis.. 18.4.1974. RJZ. 1975, n = 2 et 3,
p. 128).
3) Du moment que la volonté de tuer un homme est établie, l'infraction
d'empoisonnement et la nature du poison, l'empoisonnement peut être
établi par des symptômes identiques des malaises constatés sur deux
personnes dont l'une est morte et l'autre a pu être sauvée et qui avaient bu
du vin de palme contenu dans la même calebasse. (Km. 31.1.1972, - RJZ.
-973, ns 1, o. 65 avec note).
4) Lire également : Kis, 10.5.1973 - RJZ. I975,n° 1, p. 39 et Kis, 19:12.1974
- RJZ. 1975, n° 2 et 3, p. 128.

Article 50 : Sera puni d'une servitude pénale de un an à vingt ans et


d'une amende de cent à deux mille zaïres quiconque aura administré
volontairement des substances qui peuvent donner la mort ou des
substances qui, sans être de nature à donner la mort, peuvent
cependant gravement altérer la santé.

Article 51 : Sont punissables au maximum d'une servitude pénale de


sept jours et d'une amende de cent zaïres ou d'une de ces peines
seulement les auteurs de voies de fait ou violences légères exercées
volontairement, pourvu qu'ils n'aient blessé ni frappé personne,
particulièrement, mais sans intention de l'injurier, lancé sur une
personne un objet quelconque de nature à l'incommoder ou à la
souiller.
38

SECTION II : DE L'HOMICIDE ET DES LESIONS CORPORELLES


INVOLONTAIRES

Article 52 : Est coupable d'homicide ou de lésions involontaires


celui qui a causé le mal par défaut de prévoyance ou de précaution,
mais sans intention d'attenter à la personne d'autrui.

Article 53 : Quiconque aura involontairement causé la mort d'une


personne sera puni d'une servitude pénale de trois mois à deux ans et
d'une amende de cinquante à mille zaïres.

Jurisprudence :

1) Lorsque deux jeune filles âgées respectivement de 18 et de 15 ans


décident de se baigner dans le fleuve Zaïre et se trouvent en compagnie de
leur sœur aînée et se noient, on ne peut imputer une faute d'omission à un
tiers qui n'avait à leur égard aucune obligation positive de surveillance
(C.S.J. 23.6.1972 - RPA. 10-B.A. 1973, p. 110-RJZ, 1973, p. 43).
2) Est coupable d'homicide involontaire le propriétaire d'un chien enragé
qui a causé la mort de la victime des morsures, s'il est établi que ce chien
n'était pas vacciné et qu'il a profité de la liberté lui accordée par son
maître qui n'avait pas pris les précautions d'enfermer son chien dans sa
maison ni de le tenir en lesse (CSJ. 25.3.1980 - RP. 288 in Dibunda, op.
cit. verbo "homicide involontaire, n° 3, p. 102).
3) Nécessité d'une faute et plus précisément d'une faute de gestion en
matière de gestion pénitentiaire pour dire établie à charge du prévenu
l'homicide involontaire des détenus - Lire - CSJ. 25.3.1983 - RPA. 77,
RJZ, 1983, p. 15).
4) L'omission après arrêt prolongé de son véhicule dans une cour d'usine de
vérifier au démarrage s'il n'y a aucun obstacle à l'arrière constitue un
acte d'imprudence punissable nonobstant le fait totalement inadmissible
de la mère du bébé mortellement atteint de ne pas surveiller alors que ce
véhicule manœuvrait près d'elle (L'shi, 13.4.1967 - RJC. 1969, n° 2, p.
215).
5) Le fait pour un enfant de s'échapper brusquement de la garde des parents
pour traverser la chaussée en débouchant de la gauche devant un camion
en stationnement, constitue l'obstacle imprévisible élisif d'infraction de
roulage et d'homicide par imprudence Mère Inst. L'shi, 13.2.1967 - RJC.
1969, n° 2. p. 211).
39

Doctrine : (art. 52, 53 et 54 CPL.II).


- La faute pénale peut être définie comme une erreur de conduite qui
permet d'imputer à un agent une conséquence dommageable d'un fait qu'il
n'a pas voulu provoquer (Likulia, op; cit. p. 109).

- Faits constitutifs des fautes

1° la négligence;
2° l'inattention;
3° l'imprudence:
4° La maladresse;
5° L'inobservation des règlements.

Article 54 : S'il n'est résulté du défaut de prévoyance ou de


précaution que des coups ou des blessures, le coupable sera puni
d'une servitude pénale de huit jours à un an et d'une amende de
cinquante à cinq cents zaïres, ou d'une de ces peines seulement.

Article 55 : Sera puni des mêmes peines ou de l'une d'elles


seulement celui qui aura involontairement causé à autrui une maladie
ou une incapacité de travail personnel en lui administrant des
substances qui sont de nature à donner la mort ou à altérer
gravement la santé.
Article 56 : (art. 3 de l'arr. du gouv. gén. du 29 juillet 1890). Sont
punissables au maximum d'une servitude pénale de deux jours ou
d'une amende de vingt-cinq zaïres ceux qui, imprudemment, auront
jeté sur une personne une chose quelconque pouvant l'incommoder
ou la souiller.
SECTION III : DES EPREUVES SUPERSTITIEUSES ET DES
PRATIQUES BARBARES

Article 57 : Seront punis d'une servitude pénale d'un mois à deux


ans et d'une amende de vingt-cinq à deux cents zaïres ou d'une de
ces peines seulement, les auteurs de toute épreuve superstitieuse
consistant à soumettre, de gré ou de force, une personne à un mal
physique réel ou supposé, en vue de déduire des effets produits
l'imputabilité d'un acte ou d'un événement ou toute autre conclusion.
40

Si l'épreuve a causé une maladie ou une incapacité de travail


personnel, ou s'il en est résulté la perte de l'usage absolu d'un organe
ou une mutilation grave, les auteurs seront punis d'une servitude pénale
de deux mois à vingt ans et d'une amende de cent à deux mille zaïres, ou
d'une de ces peines seulement.
Ils seront punis de mort si l'épreuve a causé la mort.
Jurisprudence :
1. Le ministère public n'a pas à fournir la preuve du caractère nuisible de
l'épreuve (Cons. col. 1923, p. 800).
2. L'épreuve qui n'a pas de but n'est pas punissable (1ère Inst. app. Luebo,
3.10.1926. RJCB.. 1927, p. 204.
Article 58 : Sont auteurs ou complices de l'épreuve superstitieuse
visée à l'article 57 ceux qui y ont participé selon les modes prévus
aux articles 21 et 22 du livre premier du code pénal.
Sont considérés également comme auteurs ou complices de l'épreuve
superstitieuse visée à l'article 57 ceux qui, de quelque façon que ce soit, ont
à dessein fait naître la résolution de la réclamer, de l'ordonner ou de la
pratiquer.
N'est considérée ni comme auteur ni comme complice la personne
qui a consenti à subir le mal physique constitutif de l'épreuve.
Jurisprudence :
1. Tombe sous le coup de l'article 58 du code pénal livre II, le fait de traiter
publiquement des personnes de sorcières, lorsqu'ils feront naître ainsi
dans le chef du capital du village, la résolution de réclamer ou d'ordonner
:-une épreuve superstitieuse (1ère inst. app. Kasai, 27 1.1951 - RPA. 1669)
2. - Est co-auteur de l'infraction d'épreuve superstitieuse l'indigène qui
accuse un autre de sortilège et défie de boire le poison d'ordalie.
- Des dommages-intérêts doivent être prononcés d'office en faveur
des victimes indigènes, même lorsqu'ils sont contraires à la coutume, s'ils
sont conformes à la loi et notamment à l'article 258 Ou code civil (1ère
Inst. app. Butaji 18.1.1930-RJCB, 1930, p. 217).

Article 59 : Quand une épreuve superstitieuse, qu'elle soit ou non


constitutive d'infraction, est la cause directe d'une infraction, ceux
qui ont participe à l'épreuve seront punis comme complices de
l'infraction consécutive, à moins qu'ils n'aient pas pu prévoir qu'elle
serait commise.
41

Il n'y a pas lieu à poursuite lorsque l'infraction consécutive à


l'épreuve est un vol ou une détention non accompagnée de sévices
sur les personnes ou une autre infraction moins grave.

Article 60 : Sont considérés comme ayant participé à l'épreuve


superstitieuse non constitutive d'infraction visée à l'article 59 ceux
qui y ont prêté leur concours selon les modes prévus aux articles 21
et 22 du livre premier du code pénal et ceux qui, de quelque façon
que ce soit, ont à dessein fait naître la résolution de réclamer,
d'ordonner ou de pratiquer l'épreuve.
Article 61 : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à deux
ans et d'une amende de vingt-cinq à cinq cents zaïres, ou d'une de
ces peines seulement, quiconque aura méchamment mutilé un
cadavre humain.
Doctrine :
- Par mutilation le législateur a voulu at:eindre tout outrage aux cadavres par
une atteinte matérielle contraire au respect dû aux morts (Elis, 16.3 1943,
RJCB, p. 98).
- Est punissable, l'incinération d'un cadavre humain (Elis, 16.3.1943, -RJCB.. p.
98, 1ère Inst. app; Elis, 9.11.1939. RJCB. 19-0, p. 30).
- Le mot cadavre désigne les dépouilles humaines pour autant qu'elles peuvent
être identifiées comme telles (1ère Inst Coq. 25.4.1934, RJCB. 1938, p. 147).
- L'incinération dans un but licite, de sauvegarde de la famille, dans un but
scientifique ou médico-légal n'est pas puni sur base de l'article 61 CPL II (
Likulia, op. cil. p. 128).

Article 62 : Sans préjudice à l'application des peines frappant


l'assassinat ou le meurtre, sera puni d'une servitude pénale de six
mois à trois ans et d'une amende de cent à mille zaïres, ou d'une de
ces peines seulement, quiconque aura provoqué ou préparé des actes
d'anthropophagie, y aura participé, ou aura été trouvé en Possession
de chair destinée à des actes d'anthropophagie.

Jurisprudence :
- L'anthropophagie s'étend à l'absorption du sang et de ia cervelle (Disk.
Kivu, 17.1.1938 - RJCB, p. 155 et à la seule préparation de la chaire
humaine (Distr. Kivu, idem).
- Le seul fait d'être trouvé e- possession de cette chair suffit
42

SECTION IV : DU DUEL
Article 63 : La provocation en duel sera punie d'une amende de
cinquante à trois cents zaïres.
Article 64 : Celui qui, par une injure quelconque, aura donné lieu à
la provocation sera puni d'une amende de cent à cinq cents zaïres.
Article 65 : Celui qui se sera battu en duel sera puni d'une servitude
pénale d'un mois à trois ans et d'une amende de cinquante à mille
zaïres, ou d'une de ces peines seulement.
Article 66 : Celui qui, dans un duel, aura donné la mort à son
adversaire sera puni d'une servitude pénale de trois mois à cinq ans
et d'une amende de mille à deux mille zaïres, ou d'une de ces peines
seulement.
SECTION IV bis : DE LA NON-ASSISTANCE A PERSONNE EN
DANGER
Article 66 bis : Sera puni d'une servitude pénale de trois mois à un
an et d'une amende de cinq à cinquante zaïres, ou de l'une de ces
peines seulement, quiconque, pouvant empêcher par son action
immédiate, sans risque pour lui ni pour les tiers, une infraction
contre l'intégrité corporelle de la personne, s'abstient volontairement
de le faire.
Jurisprudence.
1) L'infraction de non assistance à personne en danger n'est pas établie à
l'égard d'un Secrétaire Général du Département de la Justice, faute dans
son Chef de l'abstention volontaire requise pour l'existence de cette
Infraction, si il est prouvé qu'à part du moment où il a été informé de la
situation périlleuse des détenues décédé» de la suite d'une malnutrition,
la Secrétaire
2) L'infraction de non assistance à personne en danger est établie à l'égard
d'un gardien de prison lorsqu'il s'avère que ce dernier, bien que conscient
de la situation périlleuse dans laquelle il avait laissé des détenus décédés
à la suite de malnutrition, s'est illustré dans son comportement par une
Indifférence et une légèreté inqualifiable quant au sort de ces détenus
durant sa mission auprès des autorités compétentes en vue de provoquer
l'assistance requise (CSJ. 25.3.1983 - RPA. 77 - RJZ, 1983, p. 15).
43

Article 66 ter : Sera puni d'une servitude pénale de trois mois à


deux ans et d'une amende de cinq à cinquante zaïres ou de l'une de
ces peines seulement, quiconque s'abstient volontairement de porter
à une personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ni pour
les tiers, il pouvait lui prêter, soit par son action personnelle, soit en
provoquant un secours.

Article 66 quater : Si les infractions prévues aux articles précédents


sont commises par une personne chargée par état ou par profession
d'assister les autres en danger, la peine sera la servitude pénale d'un à
trois ans et l'amende de cinq à cent zaïres.

Article 66 quinquies : Sera puni des peines prévues à l'article 66 bis


celui qui, connaissant la preuve de l'innocence d'une personne
incarcérée provisoirement ou jugée pour infraction punissable d'au
moins un an, s'abstient volontairement d'en apporter aussitôt le
témoignage aux autorités de justice ou de la police judiciaire.
Toutefois, aucune peine ne sera prononcée contre celui qui apportera
son témoignage tardivement, mais spontanément.

SECTION V : DES ATTENTATS A LA LIBERTE INDIVIDUELLE


ET A L'INVIOLABILITE DU DOMICILE

Article 67 : Est puni d'une servitude pénale d'un à cinq ans celui qui,
par violences, ruses ou menaces, a enlevé ou fait enlever, arrêté ou
fait arrêter arbitrairement, détenu ou fait détenir une personne
quelconque.

Lorsque la personne enlevée, arrêtée ou détenue aura été soumise à


des tortures corporelles, le coupable est puni d'une servitude pénale
de cinq à vingt ans. Si les tortures ont causé la mort, le coupable est
condamné à la servitude pénale à perpétuité ou à mort.
44

Jurisprudence :
1) L'infraction d'arrestation arbitraire existe dès qu'il y a ' coercition, celle-
ci équivalant à la violence prévue à l'article 67 du code pénal livre II
(CSJ. 28.3.1973 - B.A. 1974, p. 81).
2) Etant donné que l'infraction d'arrestation arbitraire exige que l'agent qui
prive ou fait priver une personne de sa liberté non seulement ait commis
un acte contraire à la loi. mais en outre qu'il ait su que son acte était
illégal et arbitraire et qu'il ait voulu néanmoins le commettre, le simple
dépôt de la plainte par le prévenu, même si par la suite, il a fourni aux
agents de l'ordre un moyen de déplacement, ne saurait suffire pour établir
cet élément moral dans i son chef (CSJ. 10.4.1976 - RP. 15- B.A. 1977, p.
89).
3) Le simple dépôt de plainte ne constitue pas un acte de complicité ou de
corréité dans l'arrestation ultérieure par les agents de l'ordre, en vertu de
leurs pouvoirs propres (CSJ. 10.4.1976, B.A. 1977, p. 93).
4) Commet l'infraction d'arrestation arbitraire un Vice- i Gouverneur qui,
dans le cadre d'une enquête administrative, confie un agent à la | garde
de la gendarmerie, étant donné qu'en sa qualité de haut fonctionnaire, il
devait savoir que dans ce cas la loi ne lui permet pas de procéder ni à
l'arrestation ni à la détention de l'agent incriminé, même pour une durée
limitée (CSJ. 20.11.1985 - RPA. 112 in Dibunda, op. cit. verbo
"arrestation arbitraire, n°9, p. 20).
5) En privant sa victime de sa liberté par violences et menaces, le prévenu
du chef d'arrestation arbitraire ne peut se méprendre sur le caractère à
la fois illégal et arbitraire de son acte. (Kis, 13.6.1974 - RJZ. n° 2 et 3,
1975, p., 128).
6) Si en principe, le policier qui sur ordre de son chef de chefferie, arrête un
individu accusé de sorcellerie ne commet pas l'infraction d'arrestation
arbitraire, l'ordre du supérieur ne constitue cependant pas une cause de
la justification lorsque l'auteur n'a pu se méprendre sur son
caractère manifestement illégal.

- Si elles ont causé la mort de la victime, les tortures infligées dans le but
d'extorquer un aveu tombent sous le coup de l'article 48 du code pénal livre
II (Kis, 19.2.1974, RJZ. 1975, n°2 et 3, p.128).

7) Commet l'arrestation arbitraire et n'est pas fondé à invoquer l'exercice du


droit d'arrestation reconnu aux particuliers, faute de flagrance, le
prévenu qui revenu le lieu antérieure non pour amener les victimes de
l’arrestation devant l’autorité mais pour autre chose procède à cette
arrestation par dol ( Kin 27, 11. 1978 ; RJZ, N° 1, 2 et 3 1979, p.117)
45

Article 68 : Est puni des peines prévues par et selon les distinctions de
l'article précédent celui qui a enlevé ou fait enlever, arrêté ou fait arrêter,
détenu ou fait détenir des personnes quelconques pour les vendre comme
esclaves ou qui a disposé de personnes placées sous son autorité dans le
même but.
Jurisprudence :
- L'enlèvement consiste dans le fait d'entraîner, de détourner,
d'amener, de déplacer une personne de l'endroit où elle se trouvait
(Kin., 8.5.1972, RJC. 1973, p. 183; Elis, 23.12.1913, Jur. Col.. 1924,
p. 180; Elis, 26.5.1914, Jur. Col. 1925. p. 29).

Article 69 : Sera puni d'une servitude pénale de huit jours à deux ans
et d'une amende de trois cents zaïres au maximum ou d'une de ces
peines seulement celui qui, sans ordre de l'autorité et hors les cas où
la loi permet d'entrer dans le domicile des particuliers contre leur
volonté, se sera introduit dans une maison, une chambre ou un
logement habité par autrui ou leurs dépendances, soit à l'aide de
menaces ou de violences contre les personnes, soit au moyen
d'effraction, d'escalade ou de fausses clefs.
Jurisprudence :
1) L'infraction de violation de domicile n'est pas établie lorsqu'il n'est pas
prouvé que le prévenu s'est introduit dans la demeure de son occupant
contre la volonté de ce dernier (CSJ. 22.6.1972, B.A. 1973 p. 95).
2) Commet la violation simple de domicile celui qui devant le refus initial de
l'occupant de lui ouvrir le contraint par la suite à le faire en créant du
vacarme alertant voisins et curieux et déterminant la victime à lui ouvrir
pour faire cesser le scandale (CSJ. 12.5.1972 - RPA. 16, B.A, 1973, p. 64 -
RJZ. 1973, p. 38).
3) Un agent administratif de l'Université chargé de la police de cette
institution et qui n'a pas qualité d'officier de police judiciaire commet une
violation de domicile punissable en vertu de l'article 69 du code pénal
livre II, lorsqu'il entre dans le domicile d'un employé de l'Université
contre son gré et à l’aide de menaces (Distr. Haut Kat. 23.2.1967, RJC. 1969,
n° 2, p. 224).

Article 70 : Tout individu qui, hors les cas prévus à l'article 69,
pénètre contre la volonté de l'occupant dans une maison, un
appartement, une chambre, une case, une cabane, un logement ou
leurs dépendances clôturées, est puni d'une servitude pénale de sept
jours au maximum et d'une amende de deux cents zaïres au plus ou
d'une de ces peines seulement.
46

SECTION VI : DES ATTENTATS A L'INVIOLABILITE DU


SECRET DES LETTRES
Article 71 : Toute personne qui, hors les cas prévus par la loi, aura
ouvert ou supprimé des lettres, des cartes postales ou autres objets
confiés à la poste, ou ordonné ou facilité l'ouverture ou la
suppression de ces lettres, cartes et objets sera punie d'une amende
qui ne dépassera pas deux mille zaïres pour chaque cas. L'amende
pourra être portée à cinq mille zaïres si la lettre ou l'envoi était
recommandé ou assuré ou s'il renfermait des valeurs réalisables.
Indépendamment de l'amende, le délinquant pourra être puni d'une
servitude pénale de trois mois au plus s'il est agent des postes ou
officiellement commissionné comme tel.
Article 72 : Tout agent des postes ou toute personne officiellement
commissionnée pour assurer le service postal qui, hors le cas où la
loi l'y obligerait, aura révélé l'existence ou le contenu d'une lettre,
d'une carte postale ou de tout autre envoi confié à la poste sera puni
d'une servitude pénale d'un mois au plus et d'une amende qui ne
dépassera pas deux mille zaïres ou d'une de ces peines seulement.
SECTION VII : DE LA REVELATION DU SECRET
PROFESSIONNEL
Article 73 : Les personnes dépositaires par état ou par profession
des secrets qu'on leur confie qui, hors le cas où elles sont appelées à
rendre témoignage en justice et celui où la loi les oblige à faire
connaître ces secrets, les auront révélés, seront punis d'une servitude
pénale de un à six mois et d'une amende de mille à cinq mille zaïres,
ou d'une de ces peines seulement.
Jurisprudence :
1. Si l'on doit considérer comme nulle la preuve obtenue par témoignage
d'un dépositaire de secret professionnel, cela ne peut s'entendre que dans
l'hypothèse où le dépositaire du secret étant sous serment et refusant de
fournir les renseignements qu’il estime avoir appris sous le sceau du
secret, se voit néanmoins contraint de les livrer tel n’est pas le cas des
juges entendus hors serment, au sujet du secret du délibéré, ceux-ci
restant ainsi, en droit, libres dans leurs dépositions faites à titre de
renseignements qui sont alors appréciés souverainement par le tribunal
(CSJ. 19.5.1977, B.A. 1978, p. 40).
47

2. L'article 458 du code pénal belge (Art. 73 CPL.II) ne peut s'étendre à


ceux qui sont seulement tenus d'un devoir de discrétion et que ni la nature
des fonctions exercées par les banquiers, ni aucune disposition légale ne
confèrent à ceux-ci la qualité de personnes tenues au secret professionnel
au sens de l'article 458 du code pénal (Cass.b. 25.10.1978 - J.T. 1979, p. 371

SECTION VIII : DES IMPUTATIONS DOMMAGEABLES ET DES


INJURES

Article 74 : Celui qui a méchamment et publiquement imputé à une


personne un fait précis qui est de nature à porter atteinte à l'honneur
ou à la considération de cette personne, ou à l'exposer au mépris
public, sera puni d'une servitude pénale de huit jours à un an et d'une
amende de vingt-cinq à mille zaïres ou d'une de ces peines
seulement.

Jurisprudence :
1) N'établit pas l'infraction d'imputation dommageable et doit être cassé le
jugement qui constate, sans plus, que le prévenu a porté plainte contre
son adversaire et n'a pu rapporter la moindre preuve sur ses accusations,
pareille constatation étant trop vague et imprécise au regard de l'article
74 du code pénal livre II qui requiert l'articulation des faits précis (C.S.J.
4.4.1973 - RP. 47, B.A. 1974, p. 90).
2) L'élément de publicité requis dans la réalisation de l'infraction de
l'imputation dommageable est établi dès lors que le juge constate dans la
motivation du jugement que le prévenu a déclaré en présence des
témoins" des faits précis de nature à constituer une imputation
dommageable (CSJ 4.7.1975, RP 93. B.A, 1976, p. 167).
3) En ne répondant pas aux conclusions du demandeur et en déclarant
établie l'infraction d'imputation dommageable sans en relever les
éléments constitutifs, les moyens qui en font état sont fondés et emportent
cassation totale (CSJ. 24.8.1977 - RP. 208 - B.A. 1978, p. 87).
4) En considération de l'article 74 du code pénal, l'infraction amputation
dommageable requiert pour son existence le fait d'imputer méchamment
et publiquement à une personne, un fait précis qui est de nature à Porter
atteinte a l'honneur ou à la considération de cette dernière ou de
l'exposer au mépris du public. Elle est consommée dans le cas d'un
rapport fait à un employeur éventuel par le prévenu sur l'état de santé de
la partie civile sachant ce fait constitue une atteinte à la considération et
à la valeur professionnelle de la partie civile. (Trib. S/Région Kolwezi,
26.2.1974 – RJZ 1975, n° 1. P 49 avec note
48

Article 75 : Quiconque aura publiquement injurié une personne sera


puni d'une servitude pénale de huit jours à deux mois et d'une
amende n'excédant pas cinq cents zaïres ou d'une de ces peines
seulement.

Jurisprudence :
1) Pour qu'il y ait injure, il faudrait que l'injure ait été proférée dans un
endroit ouvert au public, en l'occurrence un bar, et qu'elles aient été
entendues par une seule personne présente sur les lieux et par la victime de
ces injures (CSJ. 28.3.1973-RPA. 18, B.A. 1974. p. 81).
2) Constitue une injure les propos qui sont une imputation méchante
susceptible de porter atteinte à l'honneur ou à la considération de la
victime de cette infraction (CSJ. 1.4.1980 - RPA. 61 in Dibunda, op. cit.
verbo "INJURE", n° 3, p. 1100.
3) La loi ne subordonne pas les poursuites du chef d'injure à la plainte de la
victime (CSJ. 1.4.1980, RPA. 61,in Dibunda, op. cit., p. 10).

Article 75 bis : (Abrogé et remplacé par l'O.L. n° 66/342 du 7 juin 1966 relative à
la répression du racisme et du tribalisme, M.C. n° 15 du 15 août 1966, p. 559).
Dispositions complémentaires : racisme et tribalisme.

Article 76 : Sera puni d'une servitude pénale de cinq ans au


maximum et d'une amende de vingt-cinq à mille zaïres ou d'une de
ces peines seulement:

1°. celui qui aura fait par écrit ou verbalement à une autorité
judiciaire ou à un fonctionnaire public, qui a le devoir d'en
saisir ladite autorité, une dénonciation calomnieuse;
2°. celui qui aura fait par écrit ou verbalement à une personne
des imputations calomnieuses contre son subordonné.
Jurisprudence :
1. La dénonciation, premier élément constitutif de l'infraction de la dénonciation
calomnieuse, consiste à imputer un fait répréhensible à une personne et partant
susceptible d'une sanction (CSJ. 19.12.1973 - RP. 76 et BA 1974, p. 106).
2. Le fait de demander de vérifier d'une manière discrète, une information redigée
sous forme conditionnelle et sans que d’ailleurs le fait à verifier ne soit
directement dirger contre une personnene revet pas le caractere d'imputation
positive et punissable requis pour la dénonciation calomnieuse (CSJ. 19.12.1973 -
RP. 76 et 81 - B.A. 1974, p. 166).
49

3. L'infraction de dénonciation calomnieuse suppose que soit établie préalablement la


fausseté des faits dénoncés; dès lors, n'établit pas cet élément la motivation du
jugement qui se borne à apprécier les faits par un raisonnement à caractère
hypothétique (CSJ. 4.7.1975, - R.P. 93 - B.A. 1976, p. 167).
4. A lire également : CSJ. 26.2.1977 - RP. 226, B.A. 1978, p. 20 et CSJ. 5.10.1979 -
RP. 21/C.R. - RJZ 1969, p. 68).

Article 77 : (D. du 11 juin 1917). Sera puni d'une servitude pénale de huit
jours et d'une amende de deux cents zaïres au maximum ou d'une de
ces peines seulement celui qui aura dirigé contre une personne des
injures autres que celles prévues dans les dispositions précédentes de
la présente section.
Jurisprudence :
1. L'injure non publique réprimée par l'article 77 du code pénal livre II peut
se réaliser par téléphone (CSJ. 12.5.1972 - RPA. 16, B.A. 1973, p. 64)

Article 78 : (D. du 24 décembre 1923). Quiconque abusant des croyances


superstitieuses de la population, aura, sans fondement réel, imputé à
une personne un acte ou un événement vrai ou imaginaire, sachant
que cette imputation inciterait autrui à commettre une infraction,
sera considéré comme complice de l'infraction ainsi provoquée.
50

TITRE II
DES INFRACTIONS CONTRE LES PROPRIETES
51

TITRE II
DES INFRACTIONS CONTRE LES PROPRIETES
SECTION I : DES VOLS ET DES EXTORSIONS
Article 79 : Quiconque a soustrait frauduleusement une chose qui ne
lui appartient pas est coupable de vol.
Jurisprudence :
- L'élément caractéristique du vol est la soustraction. Il est constitué lorsque
la chose passe de la possession du légitime détenteur dans celle de l'auteur
de l'infraction, à l'insu et contre le gré du premier (Borna, 26 3 1901 - Jur.
E.I.C., T.I., p. 120). Ainsi pour soustraire une chose, il faut la prendre, la
subtiliser, la dissimuler, l'enlever, l'appréhender, la ravir à son légitime
possesseur, la dégarnir méthodiquement (Distr. Luapula - Moero, 11.2.1958.
RJCB, 1959, p. 387). Autrement dit s'emparer d'une chose comme
propriétaire (1ère Inst. Stan 7.9.1954, J.T.O. 1955, p. 45 n° 54). Likulia
Bolongo, op. cit. p. 375.
Doctrine: V. Likulia, op.cit.p.375.

Article 80 : Les vols commis sans violences ni menaces sont punis


d'une servitude pénale de cinq ans au maximum et d'une amende de
vingt-cinq à mille zaïres, ou d'une de ces peines seulement.
Jurisprudence :
1. Il n'y a pas vol d'arbres ou de fruits par un membre du clan lorsque les
arbres fruitiers et toute la forêt appartiennent au clan de deux parties au
procès et que l'emplacement litigieux appartenait à leurs ancêtres
communs (CSJ. 30 5.1984 - RC. 670 - in Dibunda, op. cit; V° "vol", n° 1. p. 232.
2. Lorsque par un seul acte de soustraction frauduleuse, le prévenu vole les
objets appartenant à plusieurs propriétaires différents mais se trouvant en
un seul lieu, il y a lieu de ne retenir qu'une seule infraction (Distr.
Kolwezi, 16 9.1961, RJC. 1964, n° 2, p. 107).
3. De même pour l'infraction de vol. l'appréhension matérielle de l'objet
appartenant à autrui doit non seulement avoir été visée par le prévenu
mais encore être concevable (Kin., 14.1.1972, RJ2 1973, n° 2, p.171).
4. -Le vol est légalement consommé dès le moment où se fait appréhension.
Il n'y a pas lieu à confiscation spéciale du véhicule ayant servi au
transport du butin lorsque celui-ci appartient a l'auteur matériel du vol
(Distr Kolwezi- appel - 18.4.1964 - RJC. 1966, r ° 2 p. 151 avec note).
- L'élément moral du vol est acquis par l'appropriation de la chose à autrui
(Distr. Kolwezi--appel - 18.4 1964 - op cit.).
52

Article 81 : (O.L. du 22 novembre 1915). La peine pourra être portée à


dix années de servitude pénale :

1°. si le vol a été commis à l'aide d'effraction, d'escalade ou de


fausses clefs;
2°. s'il a été commis la nuit dans une maison habitée ou ses
dépendances;
3°. si le vol a été commis par un fonctionnaire public à l'aide de ses
fonctions;
4°. si les coupables ou l'un d'eux ont pris le titre ou les insignes d'un
fonctionnaire public ou ont allégué un faux ordre de l'autorité
publique.

Jurisprudence
1) Lorsque l'escalade a été réalisée par les auteurs d'une tentative de vol
non pour entrer mais pour sortir des lieux du vol, celle-ci ne peut être
retenue comme circonstance aggravante de l'infraction (Distr Jadot, 28.9
1961 - RJAC. 1963, n° 2, p. 73 avec note).
2) L'absence momentanée de l'occupant habituel de la maison n'enlève pas
le caractère habité de celle-ci. L'inculpé, qui pénètre de nuit dans une
maison habitée par une ouverture d'une porte d'entrée dont les carreaux
ont été brisés avant son arrivée, doit voir retenir à sa charge la
circonstance aggravante d'escalade, du fait d'avoir utilisé une voie
anormale, par une ouverture qui n'était évidemment pas destinée à servir
d'entrée (Distr. Kolwezi,. 13.1.1962 - RJC. 1964, n°3.p 202)
3) Le fait de retire' de sa cachette une clé qui a servi à commettre le vol
confère à l'infraction 'e caractère de vol qualifié, circonstance retenue
étant assimilée à» celle d'usage de fausse c'é (Distr Luluabourg. 21 9
1964 - RJC. 1964. n° 4. p. 289).
4) Un vol commis la nuit dans un bureau de service n'est constitutif que de
l'infraction de vol simple punissable par les articles 79 et 80 et non celle
de vol qualifié punissable par les articles 79 et 81, vu qu'un bureau de
service ne peut être considéré comme une maison habitée ou ses
dépendances (Distr. SANKURU, 26.9.1968, rjc."1969, N) 2. P. 230)
53

Article 81 bis : (Art. 2 de l'O.L. n° 68/193 du 3 mai 1968, M.C. cité, p. 1324 ). Le vol
à mains armées est puni de mort.
N.B. : Il doit être poursuivi et jugé dans un mois au maximum (art. 6
de ladite O.L.).

Jurisprudence :
Au sens de la loi pénale, l'arme comprend toutes machines, tous instruments,
ustensiles ou tous autres objets tranchants, perçant ou contondants (O.L. n° 299
du 16.12.1963), par exemple une hache" (CSJ. 21 6.1974 -RJZ. 1979, p. 101)

Pour ce qui est des bâtons et pierres, le juge appréciera souverainement si la


circonstance aggravante existe ou n'existe pas (1ère Inst. Kas., 7 12.1950 -
médit - CSE. 21.6.1974, RJZ, 1979, p. 101, cité par Likulia, op. cit. p. 394)

Doctrine: V.Likulia, op.cit.p.394.

Article 82 : Quiconque a commis un vol à l'aide de violences ou de


menaces est puni d'une servitude pénale de cinq à vingt ans et d'une
amende qui peut être portée à deux mille zaïres, ou de la première de
ces peines seulement.
Jurisprudence :

1. Ne commet pas le vol avec violences celui qui coupe les cordons du sac
contenant la somme volée (1ère Inst. R.U 10.1.1952, RJCB. p. 124), mais
celui qui menace d'exercer les sévices sur les enfants de la victime (Cons
guerre, 6 mai 1966, inédit).

Article 83 : Le saisi ou les tiers qui auront détourné des objets saisis
seront passibles des peines de vol.
Jurisprudence :
1. En réalisant, au mépris de la procédure sur la vente d'objets saisis et à
l'insu du gardien constitué, la vente d'objet saisie, l'infraction de
détournement d'objets saisis est réalisée (CSJ. 3.3.1972 - RPA. 12, B A.
1973, p 26. R-IZ. 1973, p. 33).
2. L'intention frauduleuse requise pour l'infraction de détournement d'objet
saisis est manifestée par la discrétion entourant l'opération de vente
illicite (CSJ. 3.3.1972. B.A 1973, p. 26)
3. La remise ultérieure du produit de la vente effectuée par le Coupable n'est
pas élusive de l'infraction le détournement d'objets saisie d'autant plus
que cette remise ne fut même pas constatée
54

4. L'infraction de détournement d'objets saisis ne peut être, établie, la


preuve de l'intention frauduleuse n'étant pas rapportée, lorsque le saisi,
apprenant qu'une saisie avait été pratiquée sur ses biens à Kinshasa,
s'adresse au procureur général qui décida aussitôt que les effets saisis
seraient remis au plaignant en chargeant de cette mission l'un de ses
substituts et alors qu'il résulte des éléments de la cause que le prévenu
n'était présent ni au moment de la reprise des objets saisi ni à l'endroit
d'où ceux-ci furent retirés par l'officier du ministère public (CSJ.
22.6.1972 - RPA. 4, B.A. 1973. p. 94).
5. Nécessité de l'intention frauduleuse: le prévenu doit avoir cherché à se
procurer ou à procurer à autrui un avantage illicite (CSJ. 22.6.1972 -B.A.
1972, p. 94).

Article 84 : Est puni de servitude pénale de cinq à vingt ans et d'une


amende qui peut être portée à deux mille zaïres celui qui a extorqué,
à l'aide de violences ou de menaces, soit des fonds, valeurs, objets
mobiliers, obligations, billets, promesses, quittances, soit la
signature ou la remise d'un document quelconque contenant ou
opérant obligation, disposition ou décharge.

Jurisprudence:
1) La prévention d'extorsion n'est pas fondée lorsqu'il n'est pas établi que
l'auteur s'est fait remettre des effets mobiliers à la suite de quelques
violences ou menaces qu'il aurait exercées sur le gardien (CSJ 22.6.1972
-BA, 1973, p.95)
2) L'infraction d'extorsion de la signature n'est pas établie lorsque fait
défaut la preuve de la violence ou de la contrainte morale exercée sur la
victime (CSJ. 9.7.1980, RPA 62- in Dibunda, op. cit. p. 87)
3) Bien que l'arme qui menaça la victime n'ait pas été saisie et que le
prévenu en conteste l'existence, les autres violences exercées par lui sur la
victime sont suffisantes pour qu'il y ait eu menaces constitutives
d'extorsion (L’shi, 20.7.1972, RJZ. 1972;, n° 2 et 3 p. 182)
4) Le fait que suite à des brutalités et manœuvres d'intimidation les victimes
ont été contraintes pour être libérées par des policiers qui les avaient
arrêtées de remettre une somme d'argent, est constitutif de l'infraction
d'extorsion et non de celle de vol avec violences, vu qu'il y eut remise sous
contrainte et non soustraction obtenue è l'aide de violence (Kin
14.1.1972, RJ7 1973, nc 1, p 64).

Article 85 : Le meurtre commis, soit pour faciliter le vol ou


l'extorsion, soit pour en assurer l'impunité, est puni de mort.
55

SECTION II : DES FRAUDES


§ 1. De la banqueroute
Article 86 : Sera puni d'une servitude pénale de trois mois à cinq ans
et d'une amende de cent à mille zaïres le commerçant déclaré en
faillite qui frauduleusement :
1°. aura détourné ou dissimulé une partie de son actif ou sera
reconnu débiteur de sommes qu'il ne devait pas;
2°. aura soustrait ses livres ou en aura enlevé, effacé ou altéré le
contenu.
Jurisprudence :
1. L'infraction d'avoir omis de tenir les livres imposés par la loi n'est consommée
qu'à partir du moment où le commerçant en défaut est mis en faillite. La
déclaration de faillite est l'élément essentiel à défaut duquel le fait est
constitutif d'une infraction. Dès lors la prescription de l'action publique
commence à courir à partir du jour où l'infraction est consommée, à savoir à
partir de la date de la faillite (App. R.U. 8.10.1957 - RJAC. 1961, n°3, p. 110).

Article 87 :Sera puni d'une servitude pénale de huit jours à un an et


d'une amende de cinquante à cinq cents zaïres ou d'une de ces peines
seulement le commerçant déclaré en faillite qui :
1°. après cessation de ses paiements aura favorisé un créancier
au détriment de la masse;
2°. aura pour ses besoins personnels ou ceux de sa maison fait
des dépenses excessives;
3°. aura consommé de fortes sommes au jeu, à des opérations de
pur hasard, ou à des opérations fictives;
4°. aura, dans l'intention de retarder sa faillite, fait des achats
pour revendre au dessous du cours, dans la même situation,
se sera livré à des emprunts, circulations d'effets et autres
moyens ruineux de se procurer des fonds;
5°. aura supposé des dépenses ou des pertes, ou ne justifiera pas
de l'existence ou de l'emploi de l'actif de son dernier
inventaire et des deniers, valeurs, meubles et effets, de
quelque nature qu'ils soient, qui lui seraient avenus
postérieurement.
56

Article 88 : Pourra être puni des peines prévues à l'article 87 le


commerçant déclaré en faillite :

1°. qui n'aura pas tenu les livres ou fait les inventaires prescrits par
les articles 1er et 2 du décret du 31 juillet 1912 relatif à la tenue
des livres de commerce.
2°. dont les livres ou les inventaires seront incomplets, irréguliers ou
rédigés dans une langue autre que celle dont l'emploi, en cette
matière, est prescrit par la loi;
3°. dont les livres ou les inventaires n'offrent pas sa véritable
situation active et passive, sans néanmoins qu'il y ait fraude;
4°. qui aura contracté, sans recevoir des valeurs en échange, des
engagements jugés trop considérables, eu égard à sa situation
lorsqu'il les a contractés;
5°. qui, sans qu'il soit malheureux et de bonne foi, a déjà été
antérieurement déclaré en faillite;
6°. qui, à la suite d'une faillite précédente, n'a pas rempli toutes les
obligations d'un concordat en cours ou contre lequel la résolution
du concordat a été prononcée;
7°. qui n'aura pas fait l'aveu de la cessation de ses paiements dans les
conditions et les délais prévus par la législation sur la faillite;
8°. qui, sans cause légitime, se sera absenté sans l'autorisation du
juge ou ne se sera pas rendu en personne aux convocations qui lui
auront été faites par le juge ou le curateur.

§ 2. Des cas assimilés à la banqueroute

Article 89 :
Seront punis des peines prévues à l'article 86 les administrateurs
directeurs ou gérants des sociétés à responsabilité limitée, déclarées
en faillite, qui, frauduleusement :

1°. auront détourné ou dissimulé une partie de l'actif de la société ou


reconnu la société débitrice des sommes qu'elle ne devait pas;
2°. auront soustrait les livres de la société ou en auront enlevé, effacé
ou altéré le contenu;
57

3°. auront omis de publier l'acte de société ou les actes modificatifs


de celui-ci dans les formes et délais prévus par la loi;
4°. auront, dans ces actes, fait des indications contraires à la vérité;
5°. auront provoqué la faillite de la société.

Article 90 : Seront punis des peines prévues à l'article 87 les


administrateurs, directeurs ou gérants des sociétés à responsabilité
limitée, déclarées en faillite, qui :

1°. après cessation des paiements de la société auront favorisé un


créancier au détriment de la masse;
2°. auront engagé la société dans des dépenses ou des frais excessifs;
3°. auront, pour compte de la société, consommé de fortes sommes
au jeu, ou qui auront fait ou auront fait faire pour elle des
opérations fictives;
4°. auront, dans l'intention de retarder la faillite de la société fait des
achats pour revendre au-dessous du cours, ou, dans la même
intention, se seront livrés à des emprunts, circulations d'effets et
autres moyens ruineux de se procurer des fonds;
5°. auront supposé des dépenses ou des pertes, ou ne justifieront pas
de l'existence ou de l'emploi de l'actif du dernier inventaire de la
société et des deniers, valeurs, meubles et effets, de quelque
nature qu'ils soient, qui seraient postérieurement avenus à la
société;
6°. auront opéré la répartition entre les membres de la société de
dividendes non prélevés sur les bénéfices réels.

Article 91 : Pourront être punis des mêmes peines les


administrateurs, directeurs ou gérants des sociétés à responsabilité
limitée, déclarées en faillite, lorsque par leur faute :

1°. les livres prévus par l'article 1er du décret du 31 juillet 1912
n'auront pas été tenus, les inventaires prescrits par l'article 2 du
même décret n'auront pas été faits;
- qu'ils auront été écrits dans une langue autre que celle dont
l'emploi, en cette matière, est prescrit par la loi;
- qu'ils seront incomplets ou irréguliers;
58

- que les mêmes livres et inventaires n'offriront pas la véritable


situation active et passive de la société, sans néanmoins qu'il y
ait fraude;
2°. l'aveu de cessation des paiements de la société n'aura pas été
fait dans les conditions et les délais prévus par la législation
sur la faillite.
Article 92 : Pourront être punis des mêmes peines les
administrateurs, directeurs ou gérants des sociétés à responsabilité
limitée, déclarées en faillite, qui n'auront pas fourni les
renseignements qui leur auront été demandés, soit par le juge, soit
par le curateur, ou qui auront donné des renseignements inexacts.
Il en sera de même de ceux qui, sans empêchement légitime, ne se
seront pas rendus en personne à la convocation du juge ou du
curateur.
Article 93 : Seront punis des peines prévues à l'article 86 :
1°. ceux qui, dans l'intérêt du failli, auront soustrait, dissimulé ou
recelé tout ou partie de ses biens;
2°. ceux qui, frauduleusement, auront présenté dans la faillite des
créances fausses ou exagérées;
3°. le curateur qui se sera rendu coupable de malversations dans sa gestion.
Article 94 : Seront punis des peines prévues à l'article 87 ceux qui
auront stipulé, soit avec le failli, soit avec toutes autres personnes,
des avantages particuliers à raison de leur vote dans la déclaration de
la faillite, ou qui auront fait un traité particulier duquel résulterait, en
leur faveur, un avantage à la charge de la masse.
§ 3. Des abus de confiance.
Article 95 : Quiconque a frauduleusement détourné, soit dissipé au
préjudice d'autrui des effets, deniers, marchandises, billets,
quittances, écrits de toute nature contenant ou opérant obligation ou
décharge et qui lui avaient été remis à la condition de les rendre ou
d'en faire un usage ou un emploi déterminé, est puni d'une servitude
pénale de trois mois à cinq ans et d'une amende dont le montant ne
dépasse pas mille zaïres ou d'une de ces peines seulement.
59

Jurisprudence :

1. A suffisamment démontré l'existence de l'intention frauduleuse d'abus de


confiance, la motivation fondée sur le fait que le demandeur qui avait en
vertu d'un contrat d'entreprise la détention précaire du bois et de l'argent en
vue d'un usage bien déterminé les a utilisés à ses propres fins(CSJ.
1.12.1976. RP. 124 - B.A. 1977. p. 194).

2. L'infraction d'abus de confiance se réalise matériellement soit par un acte


de dissipation lorsque l'agent dispose de l'objet détourné, soit par un acte
d'appropriation lorsqu'il conserve l'objet à lui confié et refuse de le rendre,
transformant de la sorte, dans ces deux cas, la possession précaire en
possession animo domini (ou définitive).

- Par la réunion de l'élément matériel de la dissipation ou


d'appropriation avec l'élément moral qui est l'intention frauduleuse,
l'infraction d'abus de confiance est consommée.
- En cas de contestation de la nature du contrat violé, la preuve de la
formation du contrat qui obligerait la restitution de la chose détournée
ou dissipée, doit être établie conformément aux règles du code civil et
n'est pas, en principe, opposable aux tiers.
- S'il est admis que le mandat entraîne pour le mandataire l'obligation
de rendre compte de sa mission, le contrat translatif de possession ou
de détention précaire n'est pas par cela établi, si les documents
allégués n'établissent pas ce caractère translatif mais uniquement pour
le mandataire une mission de contrôle de gestion dévolue à un tiers et
au sujet de laquelle le mandant n'a jamais sa vie durant soulevé de
critique. Partant, l'abus de confiance n'est pas établi à suffisance de
preuves (Kin, 13.3.1977, - RJZ, n° 1, 2 et 3, 1979, p. 108).

3. A lire également : Elis, RJAC. 1963, nc 3, p. 106. District Kolwezi,


16.9.1961, RJC. 1969, n° 2, p. 107, distr. Elis, 11 12.1962, RJC. 1964, n° 3,
p. 203 avec note; Distr. Luluabourg, 21.8.1964 - RJC. 1966, n° 1, p. 60,
Distr. Luebo, 26.4.1968, - RJC. 1970, n° 2, p. 173 avec note; L'shi,
21.11.1969, -RJZ. 1971. n° 2, p. 142.
4. La solvabilité de celui à qui est imputé un abus de confiance n’exclut pas
nécessairement l'intention frauduleuse dans son chef (Kin., 3 11.1972. RJZ,
n° 2, p 186).

Article 96 : Sera puni des peines portées à l'article précédent


quiconque aura vendu ou donné en gage un immeuble qui ne lui
appartient pas.
60

Jurisprudence :

1) La vente d'une maison appartenant à autrui faite sciemment est qualifiée


de stellionat (CSJ. 15.4.1975 - RP. 130, B.A. 1976, p. 119, RJZ. 1979, p.
53).
2) L'article 96 du code pénal livre II réprimant le stellionat a une portée
générale et intéresse tous les biens réellement immeubles, peu importe le
régime foncier et immobilier les réglementant en droit privé, que ce soit le
régime d'enregistrement, ou bien celui du droit spécial urbain constaté
par le titre d'occupation qualifié de livret de logeur ou bien enfin le
régime foncier coutumier rural (CSJ. 15.4.1975 - RP. 130 - B.A. 1976, p.
119, RJZ 1979, p. 153).
3) En vendant une parcelle dont il n'était pas propriétaire le demandeur en
cassation a commis l'infraction de stellionat. (CSJ. 5.2.1985 - RP. 799 - in
Dibunda, op. cit. p. 223).
4) La vente d'une maison incorporée au vol enregistrée appartenant à une
commune, si elle est effectuée par une autre personne que le propriétaire
ne constitue pas un stellionat ni une escroquerie, mais un abus de
confiance s'il y a détournement du montant du prix. (Distr. Elis.,
11.12.1962 -RJC. 1964, n" 3, p. 203 avec note).

Article 96 bis : Est puni d'une servitude pénale d'un mois à un an et


d'une amende de mille à dix mille zaïres ou d'une de ces peines
seulement, celui qui, abusant des faiblesses, des passions, des
besoins ou de l'ignorance du débiteur, se fait, en raison d'une
opération de crédit, d'un contrat de prêt ou de tout autre contrat
indiquant une remise de valeur mobilière, quelle que soit la forme
apparente du contrat, promettre pour lui-même, ou pour autrui un
intérêt ou d'autres avantages excédant manifestement l'intérêt
normal.
Dans le cas prévu au présent article le juge, à la demande de toute
partie lésée, réduit ses obligations conformément à l'article 131 bis
du livre troisième du code civil Congolais.
§ 4. Du détournement de main-d’œuvre.
Article 97 : Sera puni des peines portées à l'article 95 quiconque
aura frauduleusement utilisé à son profit ou au profit d'un tiers les
services d'engagés mis sous ses ordres par le maître, en vue d'un
travail à exécuter par celui-ci ou pour autrui.
N.B. : Voir aussi code du travail, les articles 291 à 304 de l'O.L. dit 9 août 1967.
61

Jurisprudence :
1. Il y a détournement de la main-d'œuvre lorsqu'un préposé de l'employeur
utilise frauduleusement les services d'un employé de celui-ci pendant que
ce dernier demeure sous les liens contractuels avec l'employeur (CSJ.
28.8.1981 - RPA. 73 inédit).
2. Pour établir l'infraction de détournement de la main-d'œuvre, l'intention
frauduleuse exigée consiste dans la volonté de l'employé de s'enrichir
injustement ou de procurer à autrui un bénéfice illicite. Il en résulte dès
lors que si l'employeur autorise l'utilisation de ses travailleurs par un
tiers, l'intention frauduleuse fait défaut (CSJ. 11.9.1987 - RPA. 132 inédit).
3. Ne viole pas l'article 122 du code de travail, l'employé qui, pendant la
période de son congé, a exercé une profession non remunérable
(lucrative) (CSJ. 11.9.1987 - RPA. 132-inédit).

§ 5. De l'escroquerie et de la tromperie.
Article 98 : Quiconque, dans le but de s'approprier une chose
appartenant à autrui, s'est fait remettre ou délivrer des fonds,
meubles, obligations, quittances, décharges, soit en faisant usage de
faux noms ou de fausses qualités, soit en employant des manœuvres
frauduleuses pour persuader l'existence de fausses entreprises, d'un
pouvoir ou d'un crédit imaginaire, pour faire naître l'espérance ou la
crainte d'un succès, d'un accident ou de tout autre événement
chimérique, pour abuser autrement de la confiance ou de la
crédibilité, est puni d'une servitude pénale de trois mois à cinq ans et
d'une amende dont le montant ne dépasse pas deux mille zaïres, ou
d'une de ces peines seulement.
Jurisprudence :
1. Le premier élément constitutif à retenir en matière d escroquerie est la
remise d'une chose mobilière par la personne escroquée. A défaut de cette
remise, l'infraction d'escroquerie ne peut être retenue (CSJ. 15.4.1975 - RP.130
- B.A. 1.976, p. 119, RJZ - 1979, p. 53).
2. Le fait, après réception d'une somme d'argent à devoir remettre à un
magistrat, d'entrer dans son bureau et d'en sortir en faisant croire qu'elle
a été remise est à considérer comme manœuvre frauduleuse pour
perpétrer l’infraction d'escroquerie (CSJ. 23.10.1978, RPA. 49, B.A. 1979, p. 110).
3. Commet l’infraction d’escroquerie punissable en vertu de l’article 98 du
code pénal congolais ce qui fait usage d’une fausse qualité en se
présentant comme envoyé du procureur de la République et qui utilise
des manœuvres frauduleuses consistant à faire croire à son pouvoir
d'obtenir la libération imminente d'un prévenu auprès du Procureur en
vue d'obtenir la remise d'une somme d'argent ( Kis., 20.8.1970 - RJC. № 3, 1970, p. 285).
62

4. En disqualifiant la concussion en escroquerie, la juridiction d'appel


n'aggrave pas la situation du prévenu, celui-ci étant d'ailleurs défendu sur
les faits ainsi disqualifiés (Kis. 20.8.1970, RJC. n° 3,1970).
5. En cas de tentative d'escroquerie, faute par la partie civile d'apporter la
preuve d'un préjudice matériel ou moral, l'action civile découlant de cette
infraction n'est pas fondée (Kin., 18.2 1971, RJC. n° 3, 1971, pp. 264 -
265).
6. Est une tentative punissable d'escroquerie le seul fait d'exiger la remise
d'une somme d'argent pour ne pas fermer le magasin de la victime sous le
couvert de la fausse qualité de sous-directeur des impôts, accréditée par
la présentation des documents mais qui échoue, vu la méfiance de la
victime qui avertit la police (L'shi., 11.10.1969 - RJC. 1970, n° 1 p. 48
avec note).
7. Le fait de s'être fait remettre dans une intention frauduleuse une
attestation au nom d'un tiers, en se faisant passer pour celui-ci, ne
constitue pas un faux en écritures mais une escroquerie. (Kin. 29.12.1966,
RJC. 1967, n° 3, p. 247 avec note).
8. Le travailleur, qui se présente à la paie ou y délègue un tiers, muni
d'un livret de travail qu'il a subtilisé ou pourvu d'un ticket de paie qu'il a
fabriqué, dans le but de percevoir une rémunération qui ne lui est pas
due, se rend coupable d'escroquerie. (Distr. Kolwezi 5.8.1961, RJC. 1964,
n° 1, p. 20);
9. Pour la constitution d'un délit d'escroquerie, la déclaration mensongère
doit avoir été faite oralement et non prise par écrit. (Kin., 14.1.1972 -
RJZ., 1973, n° 1, p; 171).
10. Est puni des peines de l'escroquerie, le policier qui, sous le fallacieux
prétexte que la victime a outragé le chef de l'Etat et le drapeau national,
ordonne à un chauffeur de taxi de la rattraper, l'arrête et puis la relâche
moyennant une somme d'argent (Kin., 24.3.1972, - RJZ. 1973. n° 2, p;
175).
11. A lire également': Cass.b. 8.12.1952, Pas. I, p. 520, 1ère Inst. Elis, 29.5.1925,
Kat. F., p. 270; 1ère Inst. Elis, 21.12.1236, RJCB, 1938, p. 142.

Article 99 :Est puni d'un an au plus de servitude pénale et d'une


amende dont le montant ne dépasse pas mille zaïres, ou d'une de ces
peines seulement, celui qui a trompé l'acheteur :

1 °. sur l'identité de la chose vendue, en livrant frauduleusement


une chose autre que l'objet déterminé sur lequel a porté la
transaction.
2°. sur la nature ou l'origine de la chose vendue, en vendant ou
en livrant frauduleusement une chose qui, semblable en
apparence à celle qu'il a achetée ou qu'il a cru acheter, déçoit
l'acheteur dans ce qu'il a principalement recherché.
63

Article 100 : Est puni des peines prévues à l'article précédent celui
qui, par des manœuvres frauduleuses, a trompé :

1 °. l'acheteur ou le vendeur sur la quantité des choses vendues;


2°. les parties engagées dans un contrat de louage d'ouvrage, ou l'une
d'elles, sur les éléments qui doivent servir à calculer le salaire.
Jurisprudence :
1. Le fait de vendre en sachet, au prix légal d'un kilo de sucre, une quantité
de sucre nettement inférieure à celle annoncée constitue l'infraction de
tromperie, l'emploi de manœuvres frauduleuses consistant précisément en
l'apparence que le sachet contenait un kilogramme (Police -Jadot,
2.4.1963, RJC. 1964, n° 4, p. 290 avec note).

§ 6. Du recèlement des objets obtenus à l'aide d'une


infraction.

Article 101 : Celui qui a recelé en tout ou partie les choses enlevées,
détournées ou obtenues à l'aide d'une infraction est puni d'une
servitude pénale de cinq ans au maximum et d'une amende qui ne
dépasse pas mille zaïres ou d'une de ces peines seulement.

Jurisprudence :
1. L'infraction de recel requiert la connaissance de l'origine délictueuse de
l'objet obtenu. A défaut d'établir celle-ci, l'infraction de recel n'est Pas
légalement établie (CSJ. 20.8 1974, RPA. 28, B.A. I975,p. 253).
2. Est coupable de recel prévu à l'article 101 du code pénal livre II, mais
non de participation au détournement de deniers publics un fonctionnaire
public qui a reçu des sommes d'argent provenant des bulletins de Paie des
agents fictifs dont la falsification ne peut lui être reprochée (CSJ.
M0.1979 - RP. 21/C.R. - B.A. 1984, p. 276. RJZ. 1979, p. 68).
3. Le prévenu co-auteur de l'infraction de détournement ne peut poursuivi
du chef de recel du bien que lui-même a détourné (CSJ. '981 RP. 23/C.R. -
in Dibunda, op. cit. v° recel, n° 3, p 196).
4. L'acceptation postérieure à un détournement de sommes d’argent dont il
connaissait la provenance délictueuse et infractionnelle de fait et de
complicité (L'shi. 26.1.1967, RJC. 196&, n° 1. p. J9 avec note)
64

5. L'infraction de recel existe dès qu'une infraction est juridiquement


constatée sans qu'il soit nécessaire de préciser l'infraction à l'aide de
laquelle auraient été obtenus les objets trouvés en possession des
prévenus (Kis., 22.1.1970 - RJC. 1970, n° 2, p; 144).
6. Le recel n'exige pas seulement la réception matérielle des choses
obtenues au moyen d'une infraction mais aussi la connaissance par
l'agent de l'origine délictueuse de ces choses (L'shi, 21.11.1969 - RJZ.
1971, n° 2, p. 143 avec note).
7. Il a reçu en récompense une partie de la somme escroquée, le chauffeur
de taxi est passible des peines de recel (Kin. 24.3.1972 - RJZ. 1973, n° 2, p. 175).
8. Le recel frauduleux, infraction instantanée est établie dès qu'on est en
présence d'un paiement indu ou d'un enrichissement sans cause,
l'intention délictueuse étant manifestée par l'utilisation immédiate des
fonds indûment perçus et causant ainsi un préjudice (Kin.. 8.10.1973 -
RJZ. 1973, n° 3, p. 274).

§ 7. Du cel frauduleux.

Article 102 : (D. du 24 décembre 1929). Seront punis d'une servitude


pénale de huit jours à deux ans et d'une amende de vingt-cinq à mille
zaïres, ou d'une de ces peines seulement, ceux qui, ayant obtenu par
hasard la possession, l'auront frauduleusement celée ou livrée à des
tiers.

Jurisprudence :

1. Le cel frauduleux est une infraction instantanée (1ère Inst. Stan. 20.12.1955 -
RJCB, 1956, p. 427 et J T.O. 1957, p. 71)

§ 8. De la grivèlerie.

Article 102 bis : (D. du 4 août 1953). Sera puni d'une servitude pénale
de huit jours à six mois et d'une amende de deux cents à trois mille
zaïres, ou d'une de ces peines seulement, celui qui, sachant qu'il est
dans l'impossibilité de payer, se sera fait servir, dans un
établissement à ce destiné, des boissons ou des aliments qu'il y aura
consommés en tout ou en partie, se sera fait donner un logement
dans un hôtel où il s'est présenté comme voyageur, ou aura pris en
location une voiture de louage.
65

Les infractions prévues à l'alinéa précédent ne pourront être


poursuivies que sur la plainte de la partie lésée. Le paiement du prix
et des frais de justice avancés par la partie plaignante ou le
désistement de celle-ci éteindra l'action publique.

Jurisprudence :
Les dépenses de blanchisserie et de teinturerie commandées dans un hôtel ne
sont pas prévues à l'article 102 bis du code pénal livre II réprimant la
grivèlerie.

L'agent du gouverneur qui se fait attribuer un logement dans un hôtel sur


production d'une feuille de route régulière de son gouvernement n'est pas un
"voyageur" au sens de l'article 102 bis du code pénal livre II réprimant la
grivèlerie.

L'insolvabilité concomitamment aux commandes ne peut se présumer du fait que


le prévenu de grivèlerie est resté 3 mois sans payer, si l'hôtelier a accepté les
commandes avec certitude que son hôtel méritait crédit, sur base qu'il jouissait
d'une rémunération fixe assurée dont il pouvait vérifier la preuve.

L'infraction de grivèlerie ne peut être poursuivie que sur la seule base des faits
de commandes et des dates des plaintes ( Distr. Kolwezi, 5.8.1961, RJC. 1964,
nc 1, p. 19).

SECTION III : DESTRUCTIONS, DEGRADATIONS, DOMMAGES


§1. De l'incendie.

Article 103 : Seront punis d'une servitude pénale de quinze à vingt ans
ceux qui auront mis le feu soit à des édifices, navires, magasins ou tous
autres lieux quelconques servant à l'habitation et contenant une ou plusieurs
personnes au moment de l'incendie, soit à tous lieux, même inhabités, si,
d'après les circonstances, l'auteur a dû présumer qu'il s'y trouvait une ou
plusieurs personnes au moment de l'infraction.

Jurisprudence

1) Lire : Elis. 19.10.1943 - RJCB, 1944 - p 84, 1ère Inst. Eq. 7.9.1950-
RJCB, 1951, p, 25; 1ère Inst. Kas 2.7.1952 • J.T O , 1955 p. 7 - 1ère Inst.
Kas . 8.4.1954 - RJCB, 1955, p 210
66

Article 104 : Seront punis d'une servitude pénale de cinq à quinze


ans ceux qui auront mis le feu à des édifices ou tous bâtiments
quelconques, appartenant à autrui et construits en matériaux
durables, mais inhabités au moment de l'incendie.
Si les édifices ne sont pas construits en matériaux durables, les
coupables seront punis d'une servitude pénale de trois mois à cinq
ans et d'une amende de cent à deux mille zaïres ou d'une de ces
peines seulement.
Article 105 : Seront punis des peines portées au deuxième alinéa de
l'article précédent ceux qui, en dehors des cas visés par la
réglementation sur l'incendie des herbes et végétaux sur pied, auront
mis le feu à des forêts, bois, récoltes sur pied, bois abattus ou
récoltes coupées.
Article 106 : Seront punis des mêmes peines les propriétaires
exclusifs des choses désignées aux articles 104 et 105, qui y auront
mis le feu dans une intention méchante ou frauduleuse.

Article 107 : Celui qui, dans l'intention de commettre l'un des faits
prévus aux articles 103, 104, 105 et 106, aura mis le feu à des objets
quelconques placés de manière à le communiquer à la chose qu'il
voulait détruire, sera puni comme s'il avait directement mis le feu à
cette dernière chose.
Article 108 : Lorsque l'incendie a causé la mort d'une ou de
plusieurs personnes, qui à la connaissance de l'auteur se trouvaient
dans les lieux incendiés au moment de l'infraction et si la mort devait
être considérée comme une conséquence nécessaire ou probable de
celle-ci, le coupable sera puni de la peine de mort ou de la servitude
pénale à perpétuité.
Si l'incendie a causé une blessure, la peine de la servitude pénale
sera toujours prononcée.
Doctrine :
Lire TSHIBANGU MUKABA, l'étude de l'élément moral requis par l'article 108 du code pénal
livre II et l'analyse de tous les cas que cet article comporte - in RJZ. n° 1, 1973, pp. 17 - 29.
67

Article 109 : Sera puni d'une servitude pénale de sept jours à trois
mois et d'une amende de vingt-cinq à cinq cents zaïres ou d'une de
ces peines seulement, l'incendie de propriétés mobilières ou
immobilières d'autrui qui aura été causée par défaut de prévoyance
ou de précaution.

§ 2. De la destruction des constructions, machines,


tombeaux et monuments.

Article 110 : Quiconque aura détruit, renversé ou dégradé, par


quelque moyen que ce soit, en tout ou en partie, des bâtiments,
ponts, digues, chaussées, chemins de fer, machines, appareils
télégraphiques ou téléphoniques ou autres constructions appartenant
à autrui, sera puni d'une servitude pénale de cinq ans au maximum et
d'une amende de vingt-cinq à mille zaïres ou d'une de ces peines
seulement.
Jurisprudence :
1. Les infractions de destruction méchante des biens et des actes attentoires
aux' droits garantis aux particuliers prévues et punies par les articles 110
et 180 du code pénal livre II, ne sont pas établies à l'égard d'un agent qui
agit en vertu de ses prérogatives résultant de la puissance publique et
conformément à la décision du Gouvernement, étant donné que les
parcelles dont les destructions étaient opérées n'étaient pas régulièrement
occupées (CSJ. 26.7.1975 - RPA. 36, B.A. 1976, p. 221).
2. L'infraction de destruction et de dégradation méchante de biens mobiliers
ne peut être établie s'il n'a pas été constaté l'existence de l'élément
matériel de cette infraction, à savoir, le bien mobilier endommagé (CSJ.
10.4.1976 - RP. 144 - B.A. 1977, p. 93).
3. A défaut de preuves établissant que la disposition de quittanciers, titres
officiels dont il avait la garde en raison de sa charge, provenait d'une
action positive et déterminée de destruction méchante ou frauduleuse,
infraction de destruction méchante ou suppression méchante OU
frauduleuse d'actes ou de titres n'est pas suffisamment établie (CSJ.
18.6.1971, RJZ. 1971, P 126).
4. Commet l’infraction de destruction et suppression méchante ou
frauduleuse par un fonctionnaire public prévu à l’article 145 du code
pénal livre II, tel que modifié par l'Ordonnance-Loi du 12.5.1968, le
greffier d'une juridiction qui détruit et supprime frauduleusement un
dossier judiciaire dont il avait la garde (Kis, 20.8.1970 - RJC. 1970, n° 3,
p. 285).
68

Article 111 : Sera puni d'une servitude pénale d'un mois à un an et


d'une amende de vingt-cinq à cinq cents zaïres quiconque aura
détruit, abattu, mutilé ou dégradé : des tombeaux, signes
commémoratifs ou pierres sépulcrales; des monuments, statues ou
autres objets destinés à l'utilité ou à la décoration publique.

§ 3. De la destruction et de la dégradation d'arbres, récoltes


ou autres propriétés.

Article 112 : Seront punis des peines portées à l'article précédent


ceux qui, dans des endroits clôturés ou non-clôturés, auront
méchamment détruit ou dégradé des arbres, des récoltes, des
instruments d'agriculture ou d'autres biens, meubles ou immeubles
appartenant à autrui.

Note:
L’article auquel on renvoie ici n'est pas l'article 111, mais plutôt l'article 110 qui le
précédait immédiatement dans le code en vigueur avant le décret du 30.1.1940, cfr.
RJCB, 1945, pp.35 et 163).

Jurisprudence :
1. L'article 112, se référant à l'article 110 du code pénal livre II, ces articles
étant respectivement les articles 31 et 32 au code pénal ancien, il y a lieu
de considérer que ces textes requièrent non l'intention méchante mais
uniquement la volonté de détruire et la connaissance que l'on détruit la
propriété d'autrui, faute de ces éléments, les faits ne sont pas punissables
(Police -Kolwezi. Dilolo, 20.10.1961 - RJAC, 1963, N°2, p. 77).

Article 113 : Quiconque aura, même sans intention méchante,


détruit ou dégradé, sans titre ni droit, des arbres, des récoltes, des
instruments d'agriculture ou d'autres biens, meubles ou immeubles,
sera puni d'une servitude pénale de sept jours au maximum et d'une
amende qui n'excédera pas deux cents zaïres, ou d'une de ces peines
seulement.
69

§ 4. De la destruction d'animaux.

Article 114 :
Sera puni d'une servitude pénale d'un mois à deux ans et d'une
amende de vingt-cinq à trois cents zaïres ou d'une de ces peines
seulement quiconque aura méchamment et sans nécessité, tué ou
gravement blessé des bestiaux ou animaux domestiques appartenant
à autrui.

§ 5. De l'enlèvement ou de déplacement des bornes.

Article 115 :
Seront punis d'une servitude pénale de cinq ans au maximum et
d'une amende de vingt-cinq à mille zaïres ou d'une de ces peines
seulement autorisés ceux qui, sans y être valablement autorisés,
auront méchamment dégradé des bornes délimitant des terres
légalement occupées par eux ou par autrui.

Seront punis des mêmes peines ceux qui sans y être valablement
autorisés, auront enlevé ou déplacé, détruit ou dégradé des signaux
ou repères géodésiques ou topographiques, ou en auront modifié
l'aspect, les indications ou les inscriptions.
70

TITRE III
INFRACTIONS CONTRE LA FOI PUBLIQUE
71

TITRE III
INFRACTIONS CONTRE LA FOI PUBLIQUE
SECTION I :DE LA CONTREFACON, DE LA FALSIFICATION ET
DE L'IMITATION DES SIGNES MONETAIRES
Article 116 : (D. du 24 juin 1953). Sont punis d'une servitude pénale de
deux à quinze ans et d'une amende de deux mille à quinze mille
zaïres, ceux qui ont contrefait ou frauduleusement altéré des
monnaies métalliques ayant cours légal en République Démocratique
du Congo ou à l'étranger, et ceux qui ont introduit ou émis sur le
territoire de la République Démocratique du Congo, des monnaies
ainsi contrefaites ou frauduleusement altérées.

N.B. : Le terme étranger englobe tous les autres pays; la précision


concernant la Belgique est devenue sans objet depuis
l'accession du Zaïre à l'indépendance.

Article 117 : Sont punis d'une servitude pénale de cinq à vingt ans et
d'une amende de cinq mille à vingt mille zaïres, ceux qui ont
frauduleusement contrefait ou falsifié des billets au porteur ayant
cours légal en République Démocratique du Congo ou à l'étranger, et
ceux qui ont introduit ou émis en République Démocratique du
Congo des billets ainsi contrefaits ou falsifiés.

N.B. : Voir la note sub. art. 116

Article 118 : (D. du 24 juin 1953). Sont punis d'une servitude pénale d'un
mois à trois ans et d'une amende de cent à cinq mille zaïres, ceux
qui, sans être coupables de participation, se sont procuré avec
connaissance, des monnaies métalliques ou des billets au porteur
visés aux articles 116 et 117 et les ont mis ou ont tenté de les mettre
en circulation.

Sont punis d'une servitude pénale de huit jours à un an et d'une


amende de cent à mille zaïres, ceux qui, dans le but de les mettre en
circulation, ont reçu ou se sont procuré des monnaies métalliques ou
des billets au porteur visés aux articles 116 et 117.
72

Article 118 bis : (D. du 24 juin 1953). Sont punis d'une servitude
pénale de huit jours à un an et d'une amende de cent à mille zaïres ou
d'une de ces peines seulement, ceux qui, ayant reçu pour bons des
monnaies métalliques ou des billets au porteur ayant cours légal en
République Démocratique du Congo ou à l'étranger, contrefaits ou
falsifiés, les ont mis en circulation en connaissance des vices.

N.B. : Voir notes sub. art. 116 et 117.

Article 119 : (D. du 24 juin 1953). Sont punis d'une servitude


pénale d'un an au plus et d'une amende ne dépassant pas mille zaïres
ou d'une de ces peines seulement, ceux qui ont fabriqué, distribué ou
mis en circulation, soit des jetons, médailles ou pièces métalliques,
soit des imprimés ou formules, obtenus par un procédé quelconque
et présentant par leur forme extérieure, avec des monnaies ou billets
au porteur ayant cours légal en République Démocratique du Congo
ou à l'étranger, une ressemblance ayant pour but d'en faciliter
l'acception en lieu et place des valeurs imitées.

N.B. : Voir notes sub. art. 116 et 117.

Article 120 : Sont punis comme coupables de tromperie, ceux qui


ont donné ou offert en paiement des jetons, médailles, pièces
métalliques, imprimés ou formules obtenus par un procédé
quelconque et présentant par leur forme extérieure, avec les
monnaies ou billets au porteur ayant cours légal en République
Démocratique du Congo ou à l'étranger, une ressemblance de nature
à en faciliter l'acceptation en lieu et place des valeurs imitées.

N.B. : Voir notes sub. art. 116 et 117.


73

SECTION II : DE LA CONTREFACON OU FALSIFICATION DES


SCEAUX, TIMBRES, POINCONS, MARQUES, etc.

Article 121 : Seront punis d'une servitude pénale d'un à quinze ans
et d'une amende de cinq mille à vingt cinq mille zaïres:

1 °. ceux qui auront contrefait ou falsifié les sceaux, timbres,


poinçons ou marques de l'Etat Congolais et des administrations
publiques;
2°. ceux qui auront fait usage de ces objets contrefaits ou falsifiés;
3°. ceux qui auront sciemment exposé en vente les produits de ces
contrefaçons ou falsifications.

Jurisprudence :
A lire : nécessité de l'originalité suffisante (L'shi, 7.5.1971, RJC. n c 3, 1971, p. 261.

Article 122 : Ceux qui dans un but de fraude, auront fait subir aux
timbres- poste, cartes postales de l'Etat Congolais ou des Etats
étrangers une altération ou une préparation quelconque, ou qui
auront, avec ou sans intention frauduleuse, contrefait ces timbres ou
ces cartes, seront punis d'une amende qui ne dépassera pas cinq mille
zaïres pour chaque cas.

N.B. : L'allusion à la Belgique devrait tomber comme mentionné déjà aux notes
sub. art. 116 et 117.

SECTION III : DE L'USURPATION DE FONCTIONS PUBLIQUES


Article 123 : (D. du 26 janvier 1899). Quiconque se sera attribué
faussement la qualité de fonctionnaire public ou aura porté
publiquement tout insigne ou emblème destiné à faire croire à
l'existence d'un mandat public sera puni d'une servitude pénale d'un
mois à deux ans et d'une amende de cinquante à cinq cents zaïres, ou
d'une de ces peines seulement.
74

Si l'insigne ou l'emblème n'est pas destiné, mais est simplement de


nature à faire croire à l'existence d'un mandat public, celui qui
publiquement l'aura porté ou l'aura laissé ou fait porter par une
personne à son service ou sous son autorité sera puni d'une servitude
pénale de sept jours au maximum et d'une amende qui ne dépassera
pas deux cents zaïres ou d'une de ces peines seulement.

Jurisprudence :

1. La simple allégation mensongère de la qualité de "Commissaire de


Justice", terme laissant croire à la qualité de fonctionnaire public, suffit
pour constituer l'infraction prévue et punie par l'article 123 du code pénal
livre II. (Police Kolwezi, 1.3.1962 - 1963, nC 2, p. 80 avec note).

SECTION III bis : DU PORT ILLEGAL DE DECORATIONS


Article 123 bis : (D. du 20 avril 1950). Toute personne qui aura
publiquement porté une décoration, un ruban ou autres insignes d'un
ordre qui ne lui appartient pas, sera punie d'une servitude pénale de
sept jours au maximum et d'une amende de cinquante à cinq cents
zaïres ou d'une de ces peines seulement.

SECTION IV : DES FAUX COMMIS EN ECRITURES

Article 124 : Le faux commis en écriture avec une intention


frauduleuse ou à dessein de nuire sera puni d'une servitude pénale de
six mois à cinq ans et d'une amende de vingt-cinq à deux mille
zaïres, ou d'une de ces peines seulement.

Jurisprudence :

1- Est un faux par adjonction, le fait d'ajouter avant paiement sur des
factures approuvées pour fournitures reçues, soit en chiffres, soit en
lettres, des quantités de marchandises et des prix correspondants,
dépassant largement la réalité (CSJ. 26.7.1972 - RP. 3, B.A. 1973 - p. 136
- RJZ. 1972 p.)
75

2- Par l'apposition de la signature du prévenu au bas des factures


faussement surchargées, celui-ci fait siens les faux qu'elles contiennent
d'autant plus que, s'étant toujours présenté en personne, tant pour
l'approbation des factures au service d'exploitation que pour les percevoir
au service financier, il en a fait un usage frauduleux (CSJ. 26.7.1972 - RP. 3,
B.A. 1973 - p. 136).
3- Lorsque la juridiction est éclairée à suffisance de droit par les
investigations directes qu'elle a faites à l'audience et qui lui ont permis
d'avoir la certitude de l'existence de faux et de leur importance, la
demande d'expertise comptable et de vérification des écritures sollicitées
par la défense n'est pas fondée (CSJ. 26.7.1972 - RP. 3 - B.A. 1976, p. 136).
4- En souscrivant la police d'assurance contre l'incendie des biens
qu'il savait qu'ils n'existaient pas parce qu'ils avaient été incendiés, le
prévenu, dans le but frauduleux de se procurer un avantage illicite, à
savoir l'indemnisation par la SONAS, a commis un faux en écriture (CSJ.
22.1.1976 - RP. 14 - B.A. 1977,p. 17).
5- Le Président de la juridiction, en modifiant à l'insu de ses collègues, sur
la minute du jugement, la décision prise collégialement en délibéré au
sujet des dommages-intérêts à allouer à des parties civiles, a commis dans
l'exercice de ses fonctions un faux en écriture intellectuel (CSJ. 19.5.1977 -
B.A. 1978,p. 40).
6- En contraignant, en sa qualité de magistrat supérieur hiérarchique d'un
agent de ventes publiques, officier public, à rédiger un acte de son
ministère en dénaturant frauduleusement la substance et les
circonstances, (en l'espèce une attestation fausse de vente publique pour
une vente de gré à gré de biens saisis), ce prévenu a commis un faux
intellectuel par pression, ascendant moral et abus d'autorité (CSJ.
8.12.1978 - RPA. 50, B.A. 1979, p. 136).
7- En déclarant non établies les infractions de faux et usage de faux
reprochées au prévenu, la décision enlève ainsi aux documents querellés
leur prétendu caractère faux. Dès lors, le moyen qui reproche à cette
décision l'omission de prononcer la confiscation prévue aux articles 124
et 126 du code pénal livre II n'est pas fondée (CSJ. 23.5.1979 - RP. 192 - B.A.
1984, p. 101).
8- Commet l'infraction de faux en écritures un fournisseur de marchandises
qui introduit une facture définitive correspondant à la quantité de
marchandises commandées alors qu'il prétend s'être engagé
ultérieurement à la commande, à fournir une quantité moindre en raison
de ce que le prix desdites marchandises avaient considérablement
augmenté sur le marché (CSJ. 13.4.1981 - RPA. 69 - in Dibunda. op. cit. p 92)
9- Le fait d'apposer sur une facture la mention "Pour exécution conforme",
qui atteste l'exécution des travaux facturés, constitue une altération de la
vérité et traduit l'intention frauduleuse dans le chef du prévenu qui savait
que les travaux dont facture n étaient pas exécutés et qui a ainsi commis
l’infraction de faux en écriture.
76

10- L'infraction de faux en écriture existe dès qu'il y a altération de la vérité


et possibilité d'un préjudice pour autrui (CSJ. 15.7.1983 - RPA 78 - in
Dibunda, op; cit. p. 92).
11- Commet l'infraction de faux en écriture, un commissaire de zone qui,
chargé par ses supérieurs hiérarchiques de descendre sur les lieux de
constater la situation d'un terrain concédé en location et d'ordonner la
suspension des travaux de construction anarchique dénoncée par le
concessionnaire, dresse le rapport de sa mission et omet d'y signaler les
constructions appartenant à des tierces personnes dont l'existence à la
date du rapport a été établie par divers autres rapports ultérieurs et
reconnue par le prévenu dans son dernier rapport (CSJ. 20.11.1985 -
RPA. 112 - in Dibunda, op. cit. p. 93).
12- A lire : Distr. Jadot, 27.6.1963; RJC. 1969, n° 1, p. 25; Kis., 25.9.1969,
RJC. 1970, n° 2, p. 135, Kin, 20.9.1973, RJZ, 1973, n° 3, p. 273; L'shi,
8.10.1973, RJ.Z. 1973, p. 274; Kis., 2.3.1974, RJZ. n c 1 e t 2, 1976, p. 88;
Kin., 13.3.1977, RJZ. nc 1. 2 et 3, 1979, pp. 108 - 109.
13- Ne commet pas l'infraction de faux en écritures le fonctionnaire qui
légalise un document dont il ignorait le caractère faux (Kis., 2.3.1974 -
RJZ. n° 1 et 2 1976, p. 88).
14- -Le faux en écriture existe du moment qu'il y a altération de la vérité dans
un acte de nature à faire preuve, d'une manière quelconque, des faits qu'il
énonce soit avec intention frauduleuse, soit dans le but de se procurer un
avantage illicite.

- Le faux matériel suppose que l'altération de la vérité se réalise par


un quelconque procédé dans la matérialité de l'acte. Le fait d'avoir
prouvé que le document taxé de faux a été modifié par une ajoute, la
matérialité d'un faux matériel n'est pas établie.
- Le faux intellectuel suppose une altération de la vérité dans sa
substance et ses circonstances réalisées lors de la rédaction de l'acte
en concomitance avec lui. Si les faits contenus dans un acte étaient
en soi connus et admis par la signature ainsi circonvenu, le faux
intellectuel n'existera pas car la signature n'a pas été surprise par
quelque manœuvre ou fraude (Kin. 13.3.1977 - RJZ. n° 1, 2 et
3,1979, p. 108'-109).

Article 125 : Si le faux a été commis par un fonctionnaire ou agent


de l'Etat, dans l'exercice de ses fonctions, la servitude pénale pourra
être portée à dix ans et l'amende à cinq mille zaïres.

Article 126 : Celui qui, dans une intention frauduleuse ou à dessein


de nuire, aura fait usage de l'acte faux ou de la pièce fausse, sera
puni comme s'il était l'auteur du faux.
77

Article 127 : Tout fonctionnaire ou officier public qui, dans l'exercice de


ses fonctions, aura délivré un faux certificat, falsifié un certificat, fait usage
d'un certificat faux ou falsifié, sera puni d'une servitude pénale de trois
mois à cinq ans et d'une amende de cent à mille zaïres, ou d'une de ces
peines seulement.

SECTION V : DU FAUX TEMOIGNAGE ET DU FAUX SERMENT


Article 128 : Le faux témoignage devant les tribunaux est puni de
servitude pénale. La peine peut s'élever à cinq ans.

Si l'accusé a été condamné soit à la servitude pénale à perpétuité, soit


à la peine de mort, le faux témoin qui a déposé contre lui peut être
condamné à la peine de servitude pénale à perpétuité.

Article 129 : Le coupable de subornation de témoin est passible de


la même peine que le faux témoin, selon la distinction de l'article
précédent.

Article 130 : Toute personne appelée en justice pour donner de


simples renseignements, qui se sera rendue coupable de fausses
déclarations, sera punie d'une servitude pénale de huit jours à un an
et d'une amende de vingt-cinq à cinq cents zaïres ou d'une de ces
peines seulement.

Article 131 : L'interprète et l'expert coupables de fausses


déclarations en justice seront punis comme faux témoins.

Article 132 : Celui à qui le serment aura été déféré ou référé en


matière civile et qui aura fait un faux serment sera puni d'une
servitude pénale de six mois à trois ans et d'une amende de vingt-
cinq à deux mille zaïres, ou d'une de ces peines seulement.
78

TITRE IV
INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE PUBLIC
79

TITRE IV
INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE PUBLIC
SECTION I : DE LA REBELLION

Article 133 : Est qualifiée rébellion toute attaque, toute résistance


avec violences ou menaces envers les dépositaires ou agents de
l'autorité ou de la force publique, agissant pour l'exécution des lois,
des ordres ou ordonnances de l'autorité publique, jugements ou
autres actes exécutoires.

Jurisprudence :

1. Faute d'établir l'existence du dol spécial d'attentat pour renverser le


régime constitutionnel et de direction d'une bande armée agissant dans ce
but, le fait d'être à la tête d'une bande et de résister à la force publique est
punissable du chef de rébellion. Les conséquences infractionnelles de
celle-ci pour lesquelles les poursuites n'ont pas été engagées ne peuvent
être examinées. (L'shi, 3.7.1960 - RJC. 1970; nC1. avec note).

Article 134 : La rébellion commise par une seule personne est punie
au maximum d'une servitude pénale d'un an et d'une amende de cent
à cinq cents zaïres ou d'une de ces peines seulement.

Article 135 : Si la rébellion a été commise par plusieurs personnes


et par suite d'un concert préalable, la servitude pénale peut être
portée à cinq ans et l'amende est de deux cents à mille zaïres.

SECTION I bis : DE LA PROVOCATION ET DE L'INCITATION A


DES MANQUEMENTS ENVERS
L'AUTORITE PUBLIQUE
Article 135 bis : Quiconque aura provoqué directement à désobéir
aux lois sera puni d'une servitude pénale de deux mois à trois ans et
d'une amende de mille à dix mille zaïres, ou d'une de ces peines
seulement.
80

Article 135 ter : Quiconque aura, d'une manière quelconque,


provoqué des militaires à se détourner de leurs devoirs militaires et
de l'obéissance qu'ils doivent à leurs chefs dans tout ce qu'ils leur
commandent pour l'exécution des lois et de règlements militaires,
sera puni d'une servitude pénale de deux mois à trois ans et d'une
amende de mille à dix mille zaïres, ou d'une de ces peines seulement.
SECTION II : DES OUTRAGES ET DES VIOLENCES ENVERS LES
MEMBRES DU BUREAU POLITIQUE\ LES
MEMBRES DE L'ASSEMBLEE NATIONALE, LES
MEMBRES DU GOUVERNEMENT, LES
DEPOSITAIRES DE L'AUTORITE OU DE LA FORCE
PUBLIQUE
Article 136 : (Art. 2 de la loi précitée n° 71-001 du 12 juin 1971).

1°. Sera puni d'une servitude pénale de six à douze mois et d'une
amende de cinquante zaïres au maximum, ou de l'une de ces
peines seulement, celui qui, par paroles, faits, gestes ou
menaces, aura outragée soit un membre du Bureau Politique,
soit un membre de l'Assemblée Nationale, soit un membre
du Gouvernement, soit un membre de la Cour
constitutionnelle, dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice
de son mandat ou de ses fonctions;
2°. Sera puni d'une servitude pénale de trois à neuf mois et d'une
amende de trente zaïres au plus ou de l'une de ces peines
seulement, celui qui, par paroles, faits, gestes ou menaces,
aura outragée soit un membre des cours et tribunaux, soit un
officier du ministère public, soit un officier supérieur des
Forces armées et de la gendarmerie, soit un gouverneur dans
l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions.
3°. Sera puni d'une servitude pénale de sept à quinze jours et
d'une amende de cinquante makuta à cinq zaïres, ou de l'une
de ces peines seulement, celui qui, par paroles, faits, gestes
ou menaces, aura outragé les autres dépositaires de l'autorité
ou de la force publique dans l'exercice ou à l'occasion de
l'exercice de leurs fonctions.
81

N.B. : Cette disposition devra être adaptée à l'article 10 du code pénal livre
premier qui fixe le minimum de l'amende à un zaïre.

Article 137 : (sauté dans le texte, doit résulter de l'article 3 de la loi n° 71-001
du 12 juin 1971).
Les outrages commis envers les corps constitués
seront punis de même manière que les outrages commis envers les
membres de ces corps.

Article 138 : (Art. 4 de la loi nc 71-001 du 12 juin 1971). Sera puni d'une
servitude pénale de six à trente mois et d'une amende de trente à
deux cents zaïres, ou de l'une de ces peines seulement, celui qui, sans
qu'il en est résulté des blessures, aura frappé soit un membre du
bureau Politique, soit un membre de l'Assemblée Nationale, soit un
membre du Gouvernement, soit un membre de la Cour
constitutionnelle dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de son
mandat ou de ses fonctions.

Sera puni d'une servitude pénale de six à vingt-quatre mois et d'une


amende de vingt à cent zaïres, ou de l'une de ces peines seulement,
celui qui, sans qu'il en est résulté des blessures, aura frappé les
personnes visées à l'article 136, 2° dans l'exercice ou à l'occasion de
l'exercice de leurs fonctions.

Sera puni d'une servitude pénale de six à huit mois et d'une amende
de cinq à trente zaïres, ou de l'une de ces peines seulement, celui qui,
sans qu'il en est résulté des blessures, aura frappé les personnes
visées à l'article 136, 3°.

Article 138 bis : (Art. 5 de la loi n° 71-001 du 12 juin 1971, J.O. éd. prov. du 15 déc. 1971, p. 6).
Si les violences exercées contre les personnes désignées à l'article
138 ont été la cause d'effusion de sang, de blessures ou de maladie,
le coupable sera puni :
82

1°. d'une servitude pénale de quatre à dix ans et d'une amende de


quatre cents à mille zaïres, ou de l'une de ces peines seulement
pour les victimes visées à l'article 138, 1 °;
2°. d'une servitude pénale de un à trois ans et d'une amende de cent à
trois cents zaïres, ou de l'une de ces peines seulement pour les
victimes visées à l'article 138, 2°;
3°. d'une servitude pénale de six mois à deux ans et d'une amende de
cinquante à deux cents zaïres, ou de l'une de ces peines seulement
pour les victimes visées à l'article 138, 3°.

Article 138 ter : Les outrages adressés aux personnes visées aux
articles 136 et 138, ne peuvent, sauf le cas de flagrant délit être
poursuivis que sur plainte de la personne lésée ou celle du corps dont
relève celle-ci.

Article 138 quater : Les peines prévues par les articles 136, 138 et
138-bis seront applicables dans le cas où l'on aura outragé ou frappé
des témoins en raison de leurs dépositions, selon qu'ils peuvent être
rangés, dans l'une des trois catégories de personnes protégées par la
présente loi.

Article 138 quinquies : Sera puni selon le droit commun mais avec
des circonstances aggravantes, celui qui aura outragé ou frappé soit
un membre du bureau politique, soit un membre de l'Assemblée
Nationale, soit un membre du Gouvernement, soit un membre de la
Cour constitutionnelle, soit un membre du cadre dirigeant du parti,
soit un membre des cours et tribunaux, soit un officier du ministère
public, soit un officier supérieur des Forces armées et de la police,
soit un gouverneur en dehors de l'exercice de son mandat ou de ses
fonctions.
83

Toutefois, les circonstances aggravantes ne peuvent pas donner lieu :

1°. pour les victimes visées aux articles 136, 1° , 138°, 138-bis 1° à
une peine supérieure à la peine maximum prévue à ces articles ;
2°. pour les victimes visées aux articles 136, 2°, 138, 2°, 138-bis, 2°
à une peine supérieure à la peine maximum prévue à ces articles.

Les outrages prévus aux articles 136 et 138-quater ne donneront lieu


à aucune action s'il est établi qu'ils ont été précédés de provocations
de la part des personnes protégées.

SECTION II bis : DES OUTRAGES ENVERS L'EMBLEME


NATIONAL

Article 138 sexies : Sera puni d'une servitude pénale de huit jours à
trois mois, celui qui aura publiquement outragé l'emblème national.

SECTION III : DU BRIS DES SCELLES

Article 139 : Lorsque des scellés apposés par l'autorité publique


auront été brisés, les gardiens seront punis, pour simple négligence,
d'une servitude pénale de huit jours et d'une amende de vingt-cinq à
cent zaïres, ou d'une de ces peines seulement.

Article 140 : Ceux qui auront à dessein brisé des scellés seront punis
d'une servitude pénale de six mois à deux ans et d'une amende de
cinquante à mille zaïres, ou d'une de ces peines seulement; et si c'est
le gardien lui-même ou le fonctionnaire qui a opéré l'apposition, la
servitude pénale pourra être portée à trois ans et l'amende à deux
mille zaïres.
84

SECTION IV: DES ENTRAVES APPORTEES A L'EXECUTION


DES TRAVAUX PUBLICS

Article 141 : Quiconque, par voies de fait, se sera opposé à


l'exécution des travaux ordonnés ou autorisés par le pouvoir
compétent, sera puni d'une servitude pénale de huit jours à trois mois
et d'une amende qui ne dépassera pas cent zaïres, ou d'une de ces
peines seulement.

Article 142 : Ceux, qui, par attroupement et violences, voies de fait


ou menaces, se seront opposés à l'exécution de ces travaux seront
condamnés à une servitude pénale de trois mois à deux ans et à une
amende qui pourra s'élever à cinq cents zaïres ou à l'une de ces
peines seulement.

SECTION V : DES A TTEINTES A LA LIBERTE DU COMMERCE


ET DE LA NAVIGATION

Article 143 : Sera puni d'une servitude pénale de deux ans au


maximum et d'une amende de vingt-cinq à cinq cents zaïres ou d'une
de ces peines seulement quiconque a employé la violence ou des
menaces pour contraindre la population, sur les voies de
communication intérieure ou sur les marchés, à céder leurs
marchandises à des personnes ou à des prix déterminés.

Article 144 : Seront punis de servitude pénale de cinq années au


maximum et d'une amende de cinq cents zaïres au plus, ou d'une de
ces peines seulement, ceux qui, soit par violences, injures, menaces
ou rassemblement, soit en prononçant des amendes, défenses,
interdictions ou toutes prescriptions quelconques, auront porté
atteinte à la liberté du commerce ou de la navigation, dans le but,
soit d'arrêter des caravanes de commerce sur les chemins publics,
soit d'entraver la liberté du trafic par terre ou par eau, ou le libre
recrutement des caravanes et des porteurs, soit d'interrompre les
communications par terre ou par eau.
85

SECTION VI: DES DETOURNEMENTS ET DES CONCUSSIONS


COMMIS PAR DES PERSONNES REVETUES
DE MANDAT PUBLIC OU CHARGEES D'UN
SERVICE OU D'UNE MISSION DE L'ETAT OU
D'UNE SOCIETE ETATIQUE

Article 145 : Tout fonctionnaire ou officier public, toute personne


chargée d'un service public ou parastatal, toute personne représentant
les intérêts de l'Etat ou d'une société étatique au sein d'une société
privée, parastatale ou d'économie mixte en qualité d'administrateur,
de gérant, de commissaire aux comptes ou à tout autre titre, tout
mandataire ou préposé des personnes énumérées ci-dessus, qui aura
détourné des deniers publics ou privés, des effets en tenant lieu, des
pièces, titres, actes, effets mobiliers qui étaient entre ses mains, soit
en vertu, soit à raison de sa charge, sera puni de un à vingt ans de
travaux forcés.

En condamnant à la peine prévue à l'alinéa précédent, le juge


prononcera en outre :

1°. abrogé par l'article 1 er de l'ordonnance-loi n° 86-030 du 05 avril


1986.
2°. l'interdiction pour cinq ans au moins et dix ans au plus après
l'exécution de la peine, du droit de vote et du droit d'éligibilité;
3°. l'interdiction d'accès aux fonctions publiques et paraétatiques
quel qu'en soit l'échelon;
4°. la privation du droit à la condamnation ou à la libération
conditionnelles et à la réhabilitation dont le but est de faire
bénéficier le coupable des avantages prohibés au présent article;
5°. l'expulsion définitive du territoire de la République après
l'exécution de la peine, si le condamné est un étranger.
86

Sera puni des peines portées aux alinéas 1er et 2 ci-dessus, celui qui,
sciemment, aura, de quelque manière que ce soit, dissimulé ou caché
soit les deniers ou les biens détournés, soit certains biens du
coupable dans le but de les faire échapper à la confiscation.

Article 145 bis : Tout fonctionnaire ou officier public, toute


personne chargée d'un service public ou parastatal, toute personne
représentant les intérêts de l'Etat ou d'une société étatique au sein
d'une société privée, parastatale ou d'économie mixte en qualité
d'administrateur, de gérant, de commissaire aux comptes ou à tout
autre titre, tout mandataire ou préposé des personnes énumérées ci-
dessus qui aura méchamment ou frauduleusement détruit ou
supprimé, dissimulé ou caché des actes, des titres ou tout autre
document dont il était dépositaire en sa qualité ou qui lui avaient été
communiqués à raison de sa qualité, sera puni d'une servitude pénale
de deux à vingt ans.

Article 145 ter : Les infractions visées aux articles 79 à 81, 89 à 94,
98 à 100, 101 à 102, 124 à 127, seront punies des peines doubles de
celles que la loi prévoit, lorsqu'elles ont pour but de réaliser ou de
dissimuler les infractions prévues aux articles précédents de la
présente section.
87

Article 146 : Seront punis d'une servitude pénale de six mois à cinq
ans tous fonctionnaires ou officiers publics, toutes personnes
chargées d'un service public ou parastatal, toutes personnes
représentant les intérêts de l'Etat ou d'une société étatique au sein
d'une société privée, parastatale ou d'économie mixte en qualité
d'administrateurs, de gérants, de commissaires aux comptes ou à tout
autre titre, tous mandataires ou préposés des personnes énumérées
ci-dessus qui se sont rendus coupables de concussion en ordonnant
de percevoir, en exigeant ou en recevant ce qu'ils savaient n'être pas
dû ou excéder ce qui était dû pour droits, taxes, contributions,
revenus ou intérêts, pour salaires ou traitements, pour indemnités,
primes ou tout autre avantage.

En condamnant à la peine prévue à l'alinéa précédent, le juge


prononcera en outre :

1°. la confiscation de la rétribution perçue par le coupable ou du


montant de sa valeur lorsqu'elle n'a pu être saisie si la concussion
résulte de la perception illicite, pour le compte du
concussionnaire ou d'un tiers autre que l'Etat, des avantages
inclus cités à l'alinéa précédent;
2°. l'interdiction pour cinq ans au moins et dix ans au plus, après
l'expiration de la peine, du droit de vote et du droit d'éligibilité;
3°. l'interdiction d'accès aux fonctions publiques et paraétatiques
quel qu'en soit l'échelon;
4°. la privation du droit à la condamnation ou à la libération
conditionnelles et à la réhabilitation dont le but est de faire
bénéficier le coupable des avantages prohibés à l'article 145 de la
présente section;
5°. l'expulsion définitive du territoire de la République après
l'exécution de la peine si le condamné est un étranger.
88

Jurisprudence :
- C.G. Borna, 6.4.1898 - Jur. Etat, I, p. 25;
- Cass. 6.10.1936 - RJCB, 1937, p. 69; »
- 1ère Inst. Léo, 25.7.1947, RJCB., p. 218;
- _Brux. 12.12.1878- B.J. 1879, p. 51
- L'infraction de concussion de fonctionnaire public n'est pas établie, faute
d'intention frauduleuse, si la somme perçue était destinée à faciliter les
déplacements de service effectué par ce fonctionnaire dans l'intérêt des prétendues
victimes de l'infraction et devait être remboursée dès réception de la subvention de
l'Etat couvrant ¡es frais de déplacement (Bandundu, 8.5.1980- RPA. 484 - RJZ. n°
1, 2 et 3, 1985. p. 27).
89

SECTION VII: DE LA CORRUPTION, DES REMUNERATIONS


ILLICITES, DU TRAFIC D'INFLUENCE ET DES ABSTENTIONS
COUPABLES DES FONCTIONNAIRES
§ 1. De la corruption des fonctionnaires publics, des officiers publics, des
personnes chargées d'un service public ou parastatal, de toutes
personnes représentant les intérêts de l'Etat, des arbitres ou des
experts commis en justice.

Article 147 : Tout fonctionnaire ou officier public, toute personne


chargée d'un service public ou parastatal, toute personne représentant
les intérêts de l'Etat ou d'une société privée, parastatale ou
d'économie mixte en qualité d'administrateur, de gérant, de
commissaire aux comptes ou à tout autre titre, tout mandataire ou
préposé des personnes énumérées ci-dessus, tout arbitre ou tout
expert commis en justice qui aura agréé des offres, des promesses,
qui aura reçu des dons ou présents pour faire un acte de sa fonction,
de son emploi ou de sa mission, même juste mais non sujet à salaire,
sera puni de six mois à deux ans de servitude pénale et d'une amende
de cinq à vingt zaïres.

La peine prévue à l'alinéa précédent pourra être portée au double du


maximum, s'il a agréé des offres ou promesses ou s'il a reçu des dons
ou présents, soit pour faire, dans l'exercice de sa fonction, de son
emploi ou de sa mission, un acte injuste, soit pour s'abstenir de faire
un acte qui rentre dans l'ordre de ses devoirs.

Jurisprudence :

1. Le fait de demander et de recevoir d'un suspect la remise d'une somme


d'argent pour ne pas procéder à son arrestation ni ouvrir une instruction
judiciaire constitue l'infraction de corruption (CSJ. 3.3.1972 - RPA. 12 -
B.A. 1973, p. 26).
2. Le fonctionnaire qui, dans le cadre de ses fonctions a recommandé
expressément et exclusivement la conclusion d'un marché à un fournisseur
qui l'a gratifié à cet effet, a commis l'infraction de corruption par I
agréation d'offre pour accomplir un acte juste de ses fonctions Le montant
ainsi obtenu par cette infraction doit être confisqué.
90

3. La seule preuve à faire tant dans le chef du corrupteur que du corrompu,


pour établir l'infraction de corruption, consiste dans la démonstration
d'une adhésion préalable par le fonctionnaire à des propositions vénales.
Tel n'est pas le cas du fonctionnaire qui reçoit à titre d'étrennes ou
comme marques de gratitude, des dons ou présents* sans qu'il y ait entre
lui et le particulier reconnaissant, "une convention préalable illicite (CSJ
17 3 1973 - RP 135-B.A. 1974, p. 50).
4. L'infraction de corruption est consommée, mais non simplement tentée
lorsqu'il y a acceptation d'offres ou promesses que cet acte ait ou non
produit son effet, que les personnes corrompues soient ou non poursuivies
(CSJ. 5.10.1979 - RP. 21/C.R. - B.A. 1984, p. 276; - RJZ, p. 68).
5. En l'absence d'entente préalable entre le prévenu et les personnes qui lui
ont donné l'argent, la prévention de corruption passive n'est pas établie
(CSJ. 4.9.1981 - RPA. 65 - in Dibunda, op; cit. p. 55).
6. A lire: CSJ. 1.2.1973 - RPA. 22 - B.A. 1974, p. 16: 1.2.1973 - RPA. 22 -
B.A. 1974 p. 16, 16.11.1976, RPA. 43, B.A. 1977, p. 186, 4 3 1978 -B.A.
1979-RPA. 40 -23.10.1978 -RPA. 49 - B.A. 1979- p . 110.
7. Sur la nécessité de l'entente préalable c'est-à-dire de la coopération entre
l'agent actif et l'agent passif : Lire CSJ. 1.4.1980 - RPA 61 ; CSJ.
31.8.1984 -RPA. 84.

Article 148 : Le maximum des peines prévues à l'article précédent


pourra s'élever à dix ans de servitude pénale et à cinquante zaïres
d'amende, si le coupable a fait dans l'exercice de sa fonction, de son
emploi ou de sa mission un acte injuste ou s'il s'est abstenu de faire
un acte qui rentre dans l'ordre de ses devoirs.

Article 149 : La peine sera de quinze ans au maximum de servitude


pénale et l'amende de cinquante à cent zaïres, si le coupable a agréé
des offres ou des promesses, reçu des dons ou des présents, pour
faire dans l'exercice de ses fonctions, de son emploi ou de sa
mission, une infraction.

Article 149 bis : Le coupable de la corruption active ou passive sera


en outre condamné à :
91

1°. la confiscation de la rétribution perçue ou du montant de sa


valeur lorsqu'elle n'a pu être saisie;
2°. l'interdiction pour cinq ans au moins et dix ans au plus, après
l'exécution de la peine, du droit de vote et du droit d'éligibilité;
3°. l'interdiction d'accès aux fonctions publiques ou paraétatiques
quel qu'en soit l'échelon;
4°. la privation du droit à la condamnation ou à la libération
conditionnelles et à la réhabilitation dont le but est de faire
bénéficier le coupable des avantages prohibés à l'article 145 du
présent code;
5°. l'expulsion définitive du territoire de la République après
l'exécution de la peine, si le condamné est un étranger.
Article 149 ter : (tel que complété par l'art. 3 de TOI. n° 73-010 du 14 février
1973, J.O. n° 7 du 1er avril 1973, p. 620).

Tout fonctionnaire ou officier public, toute personne chargée d'un


service public ou parastatal, toute personne représentant les intérêts
de l'Etat ou d'une société étatique au sein d'une société privée,
parastatale ou d'économie mixte en qualité d'administrateur, de
gérant, de commissaire aux comptes ou à tout autre titre, tout
mandataire ou préposé des personnes énumérées ci-dessus, tout
arbitre ou tout expert commis en justice qui aura sollicité
directement ou par personne interposée des offres, promesses, dons
ou présents, pour faire un acte de sa fonction, de son emploi ou de sa
mission même juste mais non sujet à salaire, sera puni d'une servitude
pénale de trois mois à un an et d'une amende de deux zaïres cinquante
makuta à dix zaïres ou d'une de ces peines seulement.

Il sera puni d'une servitude pénale de six mois à deux ans et d'une
amende de cinq à vingt zaïres ou d'une de ces peines seulement si
cette sollicitation a été faite soit pour faire dans l'exercice de sa
fonction, de son emploi ou de sa mission, un acte injuste, soit pour
s'abstenir de faire un acte qui rentre dans l'ordre de ses devoirs.

Il sera puni d'une servitude pénale d'un an à quatre ans et d'une


amende de dix à Quarante zaïres ou d'une de ces peines seulement si
cette sollicitation a été faite pour commettre dans l'exercice de sa
fonction, de son emploi ou de sa mission, une infraction.
92

Article 150 : Ceux qui auront contraint par violences ou menaces ou


corrompu par promesses, dons ou présents l'une quelconque des personnes
visées à l'article 147 ci-dessus, pour obtenir un acte de sa fonction, de son
emploi ou de sa mission même juste mais non sujet à salaire, ou l'abstention
d'un acte qui rentre dans l'ordre de ses devoirs, ou la commission d'une
infraction, seront punies des peines prévues à l'article 149 ci-dessus.

Lorsque les dons ou présents ont été offerts, agréés ou reçus après
l'accomplissement de l'acte juste, injuste ou infractionnel prévu par les
articles précédents, les coupables seront punis des peines portées à ces
articles selon les distinctions y établies, s'il est prouvé que c'est cet acte qui
en a été la cause ou que telle était l'intention déclarée d'une des parties au
moins.

§ 2. Des rémunérations illicites accordées aux employés des


personnes privées.

Article 150 a : Toute personne au service d'un tiers qui aura sollicité
directement ou par personne interposée, des offres, promesses, dons
ou présents, comme condition ou récompense, soit pour faire un acte même
juste, soit pour s'abstenir de faire un acte qui rentrait dans l'exercice de son
emploi, sera punie d'une servitude pénale d'un à trois mois et d'une amende
de un à cinq zaïres ou d'une de ces peines seulement.

Jurisprudence :
1. Pour que les faits tombent sous le coups des articles 147 et 150 du code
pénal livre II, il faut qu'il y ait notamment entre l'agent actif et l'agent
passif une coopération c'est-à-dire une entente préalable ou qu'il y ait des
promesses agréées (CSJ. 1.4.1980 - RPA. 61 - in Katuala, op. cit. p. 94).
2. Sur la corruption en général : Cass.b. 22.11.1925, Pas, 1926. I, p. 74,
cass.b. 17.10.1949- Pas. I, p. 79, Elis, 16.11.1920 - Jur. Kat. III. p. 208. 1ère Inst.
Coq. 11.12, 1929, PJCB, 1931, p. 270, Borna, 5.9.1916, Jur. Col. 1929 p 71).

Article 150 b : Si une personne au service d'un tiers a, directement ou par


personne interposée, agréé des offres ou des promesses, reçu des dons ou
des présents, soit pour faire un acte même juste de son emploi, soit pour
faire dans l'exercice de son emploi un acte injuste, soit pour s'abstenir de
faire un acte qui rentrait dans l'exercice de son emploi, elle sera punie d'une
servitude pénale de deux mois à six mois et d'une amende double de la
valeur des promesses agréées ou des choses reçues, sans que ladite amende
puisse être inférieure à cinq zaïres, ou d'une de ces peines seulement.
93

Article 150 c : Si à la suite d'offres ou de promesses agréées, de


dons ou de présents reçus, directement par personne interposée, une
personne au service d'un tiers a fait, dans l'exercice de son emploi,
un acte injuste ou s'est abstenue de faire un acte qui rentrait dans
l'exercice de son emploi, elle sera punie d'une servitude pénale de
quatre mois à deux ans et d'une amende double de la valeur des
promesses agréées ou des choses reçues, sans que ladite amende
puisse être inférieure à dix zaïres, ou d'une de ces peines seulement.

Article 150 d : Dans les cas prévus aux articles 150 b et 150 c, la
confiscation des choses livrées au coupable ou du montant de leur
valeur sera toujours prononcée.

L'Etat peut réclamer les sommes, biens ou valeurs provenant des


infractions visées aux mêmes articles à tous ceux qui les
recueilleraient à cause de mort. La preuve de l'origine et du montant
des gains illicites peut être faite par toutes voies de droit. L'action est
prescrite cinq ans après le décès de l'auteur des ayants-droit à la
succession.

§ 3. Du trafic d'influence.

Article 150 e : (Art. 5 de l'O.L. n° 73-010 du 14 février 1973, J.O. n° 7 du 1er


avril 1973, p. 621).

Toute personne qui a agréé des promesses ou accepté des dons pour
user de son influence réelle ou supposée afin de faire ou de tenter de
faire obtenir des décorations, médailles, distinctions ou
récompenses, des places, fonctions ou emploi ou des valeurs
quelconques accordées par l'autorité publique ou encore de faire ou
de tenter de faire gagner des marchés, entreprises ou autres bénéfices
résultant de traités ou d'accords conclus soit avec l'Etat, soit avec une
société étatique, parastatale ou d'économie mixte ou, de façon
générale, de faire ou de tenter de faire obtenir une décision favorable
d'une autorité de l'Etat ou d'une société étatique, parastatale ou
d'économie mixte, sera punie d'une servitude pénale de six mois à
trois ans et d'une amende de dix mille zaïres ou d'une de ces peines
seulement.
94

§ 4. Des abstentions coupables des fonctionnaires.

Article 150 f : (Art. 6 de l'O.L. n° 73-010 du 14 février 1973, J.O. n° 7 du 1er


avril 1973, p. 621).

Sans préjudice de l'application d'autres dispositions visant des infractions


plus sévèrement punies, tout fonctionnaire ou officier public, toute
personne chargée d'un service public ou parastatal, toute personne
représentant les intérêts de l'Etat ou d'une société étatique au sein d'une
société privée, parastatale ou d'économie mixte qui, sans motif valable,
retardera ou retiendra le règlement de fonds ou deniers publics dont il a la
gestion et qui sont destinés au paiement de rémunérations, traitements,
salaires et créances dûs par l'Etat ou par une société étatique, paraétatique,
d'économie mixte ou privée où l'Etat a des intérêts, sera punie d'une peine
de deux mois de servitude pénale et d'une amende de un à dix zaïres ou
d'une de ces peines seulement.

Article 150 g : Sans préjudice de l'application d'autres dispositions visant


des infractions plus sévèrement punies, tout fonctionnaire public, officier
public, toute personne chargée d'un service public qui s'abstiendra
volontairement de faire, dans les délais impartis par la loi ou par les
règlements, un acte de sa fonction ou de son emploi qui lui a été demandé
régulièrement, sera puni d'une servitude pénale de six mois et d'une amende
de un à dix zaïres ou d'une de ces peines seulement.

Il en est de même lorsqu'il s'abstient volontairement de faire un acte de sa


fonction ou de son emploi pour lequel aucun délai n'a été préétabli et qui lui
a été demandé régulièrement, si ce retard est manifestement exagéré.

SECTION VII bis: DE LA PUBLICATION ET DE LA


DISTRIBUTION DES ECRITS
Article 150 h : (Art. 7 de l'O.L. n° 73-010 du 14 février 1973, J.O. n° 7 du 1er
avril 1973, p. 621).

Toute personne qui aura sciemment contribué à la publication ou à la


distribution de tout écrit dans lequel ne se trouve pas l'indication
vraie du nom et du domicile de l'auteur ou de l'imprimeur, sera punie
d'une servitude pénale ne dépassant pas deux mois et d'une amende
de deux mille zaïres au maximum ou de l'une de ces peines
seulement.
95

Toutefois la servitude pénale ne pourra être prononcée lorsque l'écrit


publié sans les indications requises fait partie d'une publication dont
l'origine est connue par son apparition antérieure.

Article 150 i : (Art. 7 de l'O.L. n° 73-010 du 14 février 1973, J.O. n° 7 du 1er


avril 1973, p. 621).

Seront exemptés de la peine portée par l'article précédent, ceux qui


auront fait connaître l'auteur ou l'imprimeur; les crieurs, afficheurs,
vendeurs ou distributeurs qui auront fait connaître la personne de
laquelle ils tiennent l'écrit incriminé.
SECTION VIII: INFRACTIONS EN MATIERE DE TRANSPORT
D'OBJETS POSTAUX
Article 151 : Celui qui, sauf les exceptions admises par la loi, aura
transporté des objets de correspondance dont le transport est un
monopole de l'Etat, sera puni d'une amende qui ne dépassera pas
cinq cents zaïres pour chaque cas.

Article 152 : Tout commandant d'un navire qui ne se sera pas


conformé aux prescriptions imposées par la législation postale sera
puni d'une amende qui n'excédera pas deux zaïres pour chaque
infraction.

SECTION IX: DES INFRACTIONS TENDANT A EMPECHER LA


PREUVE DE L'ETAT CIVIL. FAUSSES
DECLARATIONS DEVANT LES OFFICIERS DE
l'ETAT CIVIL

Article 153 : Seront punies d'une servitude pénale d'un à sept jours
et d'une amende n'excédant pas deux cents zaïres, ou d'une de ces
peines seulement, toutes personnes qui, obligées de faire les
déclarations de naissances ou de décès, ne les feraient pas dans le
délai légal et celles qui, convoquées par l'officier de l'état civil pour
faire une déclaration de décès refuseraient de comparaître ou de
témoigner.
96

Article 154 : Seront punies d'une servitude pénale de huit jours à un


an et d'une amende de vingt-cinq à cinq cents zaïres, ou d'une de ces
peines seulement, les fausses déclarations faites devant les officiers
de l'état civil quant aux énonciations que doivent contenir les actes,
soit par les personnes obligées par la loi de faire les déclarations de
naissance ou de décès, soit par celles qui auraient été convoquées par
l'officier de l'état civil, pour faire une déclaration d'état civil, soit par
toutes autres personnes qui, sans être tenues de faire les déclarations,
auront volontairement comparu devant l'officier de l'état civil.

Les mêmes peines seront appliquées à ceux qui auront donné la


mission de commettre les fausses déclarations mentionnées au
paragraphe précédent, si cette mission a reçu son exécution.

Notes : Ces articles ont été modifiés et remplacés respectivement par les articles
114 et 115 de la loi n° 87-010 du 1.8.1987 portant code de la famille.

Article 155 : Seront punies d'une servitude pénale d'un à cinq ans les
personnes qui se rendront coupables de supposition d'enfant. La
même peine sera appliquée à ceux qui auront donné la mission de
commettre l'infraction, si cette mission a reçu son exécution.

SECTION X: DE QUELQUES AUTRES INFRACTIONS CONTRE


L'ORDRE PUBLIC

Article 155 bis : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à un
an et d'une amende de cinq cents à cinq mille zaïres, ou d'une de ces
peines seulement, celui qui aura publiquement porté l'uniforme,
l'insigne ou l'emblème d'une association ou d'un groupement de fait
dissout par l'autorité publique compétente.
97

Article 155 ter : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à un
an et d'une amende de cinq cents à cinq mille zaïres ou d'une de ces
peines seulement, celui qui aura sciemment contribué à la
publication, par tous moyens, des photographies, gravures, dessins,
portraits ayant pour objet la reproduction de tout ou partie des
circonstances d'un meurtre, d'un assassinat ou d'un attentat aux
mœurs.

Article 155 quater : (O.L n° 72-039 du 30 août 1972, J.O. 1973, p. 329).

Sera puni d'une servitude pénale de six mois à cinq ans, tout
officiant qui, lors du baptême d'un adepte congolais, lui conférera
une appellation aux consonances étrangères.

Note : Cet article se trouve en contradiction avec l'acte constitutionnel de


transition promulgué le 9.4.1994 et est abrogé en vertu de son
article 121.
98

TITRE V
INFRACTIONS CONTRE LA SECURITE PUBLIQUE
99

TITRE V
INFRACTIONS CONTRE LA SECURITE PUBLIQUE

SECTION I : DE L'ASSOCIATION FORMEE DANS LE BUT


D'ATTENTER AUX PERSONNES ET AUX
PROPRIETES

Article 156 : Ces dispositions résultent de l'art. 3 de l'O.L. n° 68-193 du 3 mai


1968, M.C. n° 14 du 15 juillet 1968, p. 1324.

Toute association formée dans le but d'attenter aux personnes ou aux


propriétés est une infraction qui existe par le seul fait de
l'organisation de la bande.

Jurisprudence :
1) Il y a association des malfaiteurs lorsqu'il y a entre les prévenus une
entente même momentanée dans le but d'attenter aux personnes ou à leurs
propriétés, qu'il y ait ou non attentat (C.S.J. 1.7.1980 - RP. 319 - in
Dibunda, op. cit. p. 22).
2) L'infraction d'association dés malfaiteurs exige, pour qu'elle soit établie,
une organisation sous la direction d'un chef. Elle doit avoir un caractère
durable c'est-à-dire que les membres de cette association doivent avoir
comme objectif d'opérer plusieurs fois" p. 41) 1.5.1989 - RPA. 10645 - in
Katuala, Jurisprudences des années "80" op.cit. p. 41).
3) Le fait de former un groupe de 4 individus en vue d'aller opérer à la
résidence d'une personne qu'ils soupçonnaient d'être trafiquant et d'être
riche et ensuite de lui extorquer un écrit qui leur fournirait de l'argent est
constitutif de l'infraction d'association de malfaiteurs dans le but
d'attenter aux personnes et aux propriétés (L'shi, 26.3.1970. RJC. 1970 -
n° 2, p. 165).
4) Il y a association des malfaiteurs toutes les fois que les individus, quel que
soit leur nombre, dans un but de préparer ou de commettre des crimes
contre des personnes ou des propriétés, combinent en commun des coups
à faire, en s'entendant sur les moyens à employer et sur le partage des
bénéfices (L'shi., 26.3.1970 - RJC. 1970, n° 2, p. 165 avec note).
5) L'association des malfaiteurs suppose que les membres de la bande se
connaissent et aient en vue non pas l'objectif précis d'une infraction de
vol à commettre ensemble, mais plusieurs infractions visant les propriétés
ou les personnes (Kin. 26.5.1972 - RJZ. 1973, n° 2, p. 184).
100

6) L'association des malfaiteurs existe par le seul fait de l'organisation de la


bande et sans qu'il soit nécessaire que l'association ainsi constituée
commette une infraction particulière ou que l'entente entre ses membres
soit établie en vue de commettre un crime déterminé (CSJ. 16.5.1991 -
RP. 29/30/31 - CR. Aff. KOYACSlALO et dans ce sens : Répertoire
pratique du droit belge, complément col. I, p. 303, paragr. 3 et 7, V ° °
Association des malfaiteurs).

Article 157 : Les provocateurs de cette association, les chefs de


cette bande et ceux qui y auront exercé un commandement
quelconque seront punis de mort.

Article 158 : Tous autres individus faisant partie de l'association et


ceux qui auront sciemment et volontairement fourni à la bande des
armes, munitions, instruments d'infraction, seront également punis
de mort.
N.B. : L'article 6 du même texte stipule : "Les infractions prévues par la
présente ordonnance-loi seront par priorité poursuivies et jugées
dans un délai d'un mois maximum".

SECTION II: DES MENACES D'ATTENTAT CONTRE LES


PERSONNES OU CONTRE LES PROPRIETES
Article 159 : Sera condamné à une servitude pénale de trois mois à
deux ans et à une amende de cinquante à cinq cents zaïres, ou à l'une
de ces peines seulement, celui qui, par écrit anonyme ou signé, aura
menacé, avec ordre ou sous condition, d'un attentat contre les
personnes ou les propriétés punissable d'au moins cinq années de
servitude pénale.

Article 160 : La menace verbale faite avec ordre ou sous condition


ou la menace par geste ou emblèmes d'un attentat contre les
personnes ou les propriétés punissable d'au moins cinq années de
servitude pénale sera punie d'une servitude pénale de huit jours à un
an et d'une amende de vingt-cinq à deux cents zaïres ou d'une de ces
peine seulement.
101

SECTION III: DE L'EVASION DES DETENUS


Cette section résulte de l'article 1er de J'O.L. n° 73/012 du 14 février 1973, J.O. n° 8
du 15 avril 1973, p. 745.

Article 161 : Tout détenu qui se sera évadé ou qui aura tenté de
s'évader sera, pour ce seul fait, puni d'une peine de servitude pénale
d'un an au maximum.

Sera puni de la même peine tout détenu qui se sera évadé ou aura
tenté de s'évader d'un établissement hospitalier ou sanitaire où il
avait été transféré ou alors qu'il était employé à l'extérieur d'un
établissement pénitentiaire ou qu'il bénéficiait d'une permission d'en
sortir.

Les peines de l'évasion sont également applicables à tout détenu mis


à la disposition de la surveillance du Gouvernement avec
internement en application de l'article 14 d) du présent code ou du
décret du 23 mai 1896 tout comme aux personnes qui
contreviendraient à l'obligation de s'éloigner de certains lieux ou
d'une certaine région ou d'habiter dans un lieu déterminé, prévue aux
articles 14 a) et 14 b) du présent code.

Jurisprudence :
1. Le fait par un détenu de parvenir à s'évader par l'escalade d'un premier
mur d'enceinte à l'aide d'une planche et de franchir, entre cette enceinte
et la 2ème clôture, un chemin de 600 m découvert et directement aperçu
des miradors, constitue la présomption^ grave, précise et concordante
établissant l'assistance prêtée par les policier* placés aux miradors
(Police Jadot, 21.2.1962, RJC. 1964, n° 4, p. 286 avec note)
2. L'infraction de complicité d'évasion n'existe pas s'il est établi que le
détenu prétendu a été régulièrement libéré par l'officier de police
judiciaire verbalisant (C.G.G. 25.7.1975 - RJZ. n° 2 et 3, 1975, p. 116).

Article 161 bis : Si l'évasion a eu lieu ou a été tentée avec violence,


menaces ou bris de prison, la peine sera la servitude pénale de deux
à cinq ans, sans préjudice des plus fortes peines encourues pour
d'autres infractions commises dans ces circonstances.
102

Article 162 : En cas d'évasion ou de tentative d'évasion de détenus,


les personnes préposées à leur conduite ou à leur garde, seront
punies ainsi qu'il suit :

1) Si l'évadé était poursuivi ou condamné du chef d'une


infraction punissable au maximum de cinq ans de servitude
pénale ou s'il avait été mis à la disposition de la surveillance
du Gouvernement avec internement, ces préposés seront
punis, en cas de négligence, d'une servitude pénale d'un à six
mois et, en cas de connivence, d'une servitude pénale de six
mois à deux ans.
2) Si l'évadé était poursuivi ou condamné du chef d'une
infraction punissable de plus de cinq ans de servitude
pénale, des travaux forcés ou de la peine de mort, ces
préposés seront punis, en cas de négligence, d'une servitude
pénale de deux mois à un an et, en cas de connivence, d'une
servitude pénale de deux à cinq ans. Les peines prévues pour
le cas de connivence seront également encourues lorsque
l'aide à l'évasion n'aura consisté qu'en une abstention
volontaire.

Article 162 bis : Ceux qui, n'étant pas chargés de la conduite ou de


la garde d'un détenu, auront procuré, facilité ou tenté de procurer ou
de faciliter son évasion ou sa fuite une fois l'évasion réalisée, seront
punis au cas de l'article 162, 1 d'une servitude pénale de deux mois à
un an et, au cas de l'article 162, 2 d'une servitude pénale de six mois
à deux ans.

Article 163 : Si l'évasion a eu lieu ou a été tentée avec violence,


menaces ou bris de prison, la peine contre ceux qui l'auront favorisée
soit par leur coopération, soit en fournissant des instruments ou
armes propres à l'opérer, sera la servitude pénale de deux à cinq ans.
Si l'infraction a été commise par une personne préposée à la conduite
ou à la garde des détenus, la peine sera la servitude pénale de cinq à
dix ans.
103

Article 163 bis : Tous ceux qui auront connivé à l'évasion d'un
détenu seront solidairement condamnés, à titre de dommages-
intérêts, à tout ce que la partie civile du détenu aurait eu droit
d'obtenir contre lui.

Article 164 : Seront punis d'une peine de six mois à deux ans de
servitude pénale, ceux qui auront recélé ou fait receler des personnes
qu'ils savaient être poursuivies ou condamnées du chef d'une
infraction que la loi punit de mort, de travaux forcés ou de cinq ans
au moins de servitude pénale. Sont exemptés de la présente
disposition, les ascendants ou descendants, époux ou épouse même
divorcés, frères ou sœurs des détenus évadés ou leurs alliés aux
mêmes degrés.

SECTION IV : DE LA RUPTURE DE BAN

Cette section a été supprimée et sa matière remplacée par


l'article 161, alinéa 3 ci-dessus, tel que modifié par l'ordonnance-loi
n° 73-012 du 14 février 1973, J.O. n° 8 du 15 avril 1973, p. 745.
104

TITRE VI
INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE DES FAMILLES
105

TITRE VI
INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE DES FAMILLES

SECTION I: DE L'AVORTEMENT
Article 165 : (Modifié par l'O.L n° 70-031 du 30 avril 1970, art. 1er M.C. n°19
du 1er octobre 1970, p. 629).

Celui qui, par aliments, breuvages, médicaments, violences ou par


tout autre moyen aura fait avorter une femme, sera puni d'une
servitude pénale de cinq à quinze ans.

Jurisprudence :
1. Au sens de l'article 165 du code pénal livre II, l'avortement doit être
considéré comme un accouchement avant terme volontairement provoqué
ou procuré par un procédé quelconque, notamment par la violence ou par
l'administration d'aliments breuvages et médicaments (CSJ. 20.12.1978 -
RP. 290 - B.A 1979 - p. 150 et dans ce sens 1ère Inst. Elis 23 4.1948 -
RJCB, p 106, 1ère Inst. R.U. 19.3.1952 - RJCB. 1953).
2. A lire également: Kin, 13.8.1970- RJC. n? 3,1971, pp. 241-242.

Article 166 : La femme qui volontairement se sera fait avorter, sera


punie d'une servitude pénale de cinq à dix ans.

Jurisprudence :
1. L'avortement est réprimé par les articles 165 et 166 du code pénal livre
II, au degré intentionnel seulement.

Lorsque l'avortement, conséquence de coups volontaires, n'a été ni recherché, ni


accepté par l'auteur des coups, le fait en l'absence d'autres conséquences graves
aux articles 47 et 48, ne relève plus que de l'article 46 du code pénal livre Il (1ère
Inst. Luluab. 15.3.1965 - RJC. 1966, n° 1, p. 53).

SECTION II : DE L'ATTENTAT A LA PUDEUR ET DU VIOL


Article 167 :
(D. du 27 juin 1960, art. 4 te! que modifié par l'art. 2 de l'O.L. n 3 78-015 du 4
juillet 1978, J.O. n" 14 du 15 juillet 1978, p. 31).
106

Tout attentat à la pudeur commis sans violence, ruse ou menace sur


la personne ou à l'aide de la personne d'un enfant âgé de moins de
quatorze ans, sera puni d'une servitude pénale de cinq à quinze ans.
L'âge de l'enfant pourra être déterminé notamment par examen
médical, à défaut d'état civil.
Jurisprudence :
1. Commet un attentat à la pudeur et non un viol, l'homme qui rapproche
son organe des parties sexuelles d'une fille, sans qu'il y art
l'accomplissement de l'union sexuelle, élément essentiel que requiert entre
autre éléments de la commission de l'infraction de viol (Kin, 19.4.1974 -
RJZ 1974, n° 3, p. 253.
2. Commet un attentat à la pudeur et non un viol, l'homme qui rapproche son
organe des parties sexuelles d'une fillette. Sont des circonstances
aggravantes combinées, les faits pour le coupable d'être le chauffeur
commis par le père de la fillette à conduire celle-ci à l'école et de lui
avoir transmis une maladie vénérienne (Kis, 11.9.1969 - RJC 1970 - n°1. p. 32).
3. A lire : Elis, 13.10.1922, Jur Kat. I, p. 124;
Elis, 22.2.1916, Jur Col. 1926, p. 320;
Elis. 13.4.1943, RJCB, p. 132.

Article 168 : L'attentat à la pudeur commis avec violences, ruses ou


menaces sur des personnes de l'un ou de l'autre sexe sera puni d'une
servitude pénale de six mois à cinq ans.
Si l'attentat a été commis sur les personnes ou à l'aide des personnes
désignées à l'article précédent, la peine sera de cinq à vingt ans.
Article 169 : L'attentat existe dès qu'il y a commencement
d'exécution.
Article 170 : Est puni d'une servitude pénale de cinq à vingt ans
celui qui aura commis un viol, soit à l'aide de violences ou menaces
graves, soit par ruse, soit en abusant d'une personne qui, par l'effet
d'une maladie, par l'altération de ses facultés ou par toute autre cause
accidentelle, aurait perdu l'usage de ses sens ou en aurait été privée
par quelque artifice.

Est réputé viol à l'aide de violences, le seul fait du rapprochement


charnel des sexes commis sur les personnes désignées à l'article 167.
107

Jurisprudence :
1. A lire Kis, 11.9.1969 - RJC. 1970; n° 1 p. 32 et Kin, 19.4.1974; RJZ.
1974, n° 3 p. 253 sous l'article 167 du code pénal livre II.
2. Ni le consentement de la victime mineure âgée de moins de 16 ans,
ni la circonstance qu'elle était déjà déplorée ne justifient les relations
sexuelles vu qu'aux termes de l'article 170 alinéa 2 du code pénal livre II,
celles-ci sont Irréfragablement présumées être commises avec violences
(CSJ. 5.4.1978 - RP. 17/C.R-B.A. 1979, p. 57).
3. L'infraction de viol réputé commis avec violences existe dès l'instant où il
y a rapprochement charnel des sexes avec une fille âgée de moins de 16
ans, même s'il existait des liens de fiançailles (CSJ. 13.7.1972 - RJZ. 1973, p. 47).
4. En matière de viol réputé commis à l'aide des violences, la loi réprime le
seul fait de la conjonction sexuelle consommée avec une personne ou à
l'aide d'une personne âgée ou apparemment âgée de moins de 16 ans
(CSJ. 5.3.1974 - RJZ 1974. p. 40 avec note).
5. Ne sont pas des considérations élusives de l'infraction de viol réputé à
l'aide de violences mais bien une circonstance atténuante le fait pour la
victime d'avoir des mœurs facile et d'avoir entretenu des relations
sexuelles avec d'autres personnes avant les faits de la cause (CSJ.
5.3.1974 - RJZ. 1974, p. 40).
6. Est indifférent à l'existence de l'infraction de viol commis sur une fillette
de 11 ans, le fait, même établi, que la fille était de moralité peu
recommandable ( Kin. 14.8.1974, RJZ. N° 3, 1976, p. 85).
7. Lorsqu'il est établi par les éléments de la cause que l'auteur des faits in
fractionnels a eu des rapports sexuels avec une fille âgée de moins de 16
ans, le viol réputé commis à l'aide de violence est consommé, peu importe
que la victime ait été consentante (1ère Inst. Kin, 18.4.1972, RJZ. nn 3, 1976, p. 86).
8. A lire :- Elis, 8.3.1921, Jur Kat. I, p. 2069, _ BOMA, 7.2.1905 - Jur Et. II.
p.9; - C.G. app. 7.4.1904 - Jur. E.I.C.. p. 332, Kis. 18.9.1969 -RJC 1973.
p. 39, L'shi 11.10.1969, RJC. 1970, p. 48, BOMA, 25.1.1902 - Jur. ET I, p.
186, 2.5.1911, -Jur. Congo 1912, p. 149, Borna, 2.11.1911, Jur. Congo,
1912, p. 149 -1ère Inst. Léo, 20.4 1948, RJCB., p. 151).
9. L'auteur du viol sur un enfant impubère qui excipe de l'ignorance de l'âge
de la victime, ne se disculpe pas s'il n'a pas pris toutes les précautions
Pour s'en assurer. (Elis. 24.4.1945 - RJCB, p. 181).

Doctrine :

Tout acte, outre que le coït, quelles que soient ses nature ou moralité, ne peut
constituer un viol;
l'infraction de viol disparaît si la femme contre laquelle la violence est exercée,
s'est ensuite « volontairement abandonnée;

(Mineur, commentaire du Code pénal congolais, p. 359).


108

Article 171 : Si le viol ou l'attentat à la pudeur a causé la mort de la


personne sur laquelle il a été commis, le coupable sera puni de mort
ou de la servitude pénale à perpétuité.

Doctrine :
Le viol doit être considéré comme ayant été la cause de la mort de la
victime lorsque ce viol a amené une grossesse qui a eu pour conséquence
directe la mort dé la personne violée. (Mineur, p. 361 - cité par Likulia, op; cit. p. 337)

Article 171 bis : (D. du 12 mai 1944).

Le minimum des peines portées par les articles 167, 168 et 170
alinéa 1er du code pénal sera doublé :
1°. si les coupables sont les ascendants de la personne sur laquelle ou
à l'aide de laquelle l'attentat a été commis;
2°. s'ils sont de la classe de ceux qui ont autorité sur elle;
3°. s'ils sont ses instituteurs ou ses serviteurs à gages ou les
serviteurs des personnes ci-dessus indiquées;
4°. si l'attentat a été commis, soit par des fonctionnaires publics ou
des ministres d'un culte qui ont abusé de leur position pour le
commettre, soit par des médecins, chirurgiens, accoucheurs
envers les personnes confiées à leurs soins;
5°. si le coupable a été aidé dans l'exécution de l'infraction par une
ou plusieurs personnes;
6°. si l'infraction a causé à la victime une altération grave de sa
santé.

Jurisprudence
1. Commet le viol, le prêtre qui imposerait la conjonction sexuelle à une
femme qui irait se confesser, un officier de la gendarmerie ou un
magistrat qui en ferait autant avec une prévenue en détention préventive
(CSJ 5.4.1973 - 13.7.1972).
2. Commet le viol, le maître qui a des rapports sexuels avec sa servante peu
importe que le salaire de celle-ci soit payé par son employeur ou par lui-
même, l’homme qui a des relations sexuelles avec sa belle sœur sur
laquelle il dispose de l’autorité coutumière ( Kin, décembre 1966 RJC
1967p.56) le cuisinier qui a des relations sexuelles avec la jeune fille de
son patron ou le chauffeur chargé de conduire les enfants à l’école.
109

SECTION III : DES ATTENTATS AUX MŒURS

Article 172 : (O.L. du 11 août 1959, art. 5 telle que modifiée par l'art. 5 du décret
du 27 juin 1960).

Quiconque aura attenté aux mœurs en excitant, facilitant ou


favorisant pour satisfaire les passions d'autrui, la débauche ou la
corruption des personnes de l'un ou de l'autre sexe, âgées ou
apparemment âgées de moins de vingt et un ans, sera puni d'une
servitude pénale de trois mois à cinq ans et d'une amende de
cinquante à mille zaïres.

L'âge des personnes pourra être déterminé notamment par examen


médical, à défaut d'état civil.

Jurisprudence :
1) L'article 172 du code pénal livre II ne s'applique qu'aux actes de proxénétisme
(Elis, 13.10.1922 - Jur. Kat. I, p. 124).
2) Les propositions obscènes ne peuvent à elles seuls constituer le délit d'attentat à la
pudeur, il faut un commencement d'exécution (Elis, 22.2.1916 -Jur. Col. 1926, p.
320).
3) L'attentat à la pudeur suppose un acte réellement, immoral, un fait trop peu grave
pour constituer un acte d'attentat à la pudeur, peut présenter un degré d'impudicité
suffisant, pour outrager la pudeur publique (Elis, 13.4.1943 -RJCB., p. 132).

Article 173 : Le fait énoncé à l'article précédent sera puni d'une


servitude pénale de cinq à dix ans et d'une amende de cent à deux
mille zaïres s'il a été commis envers un enfant âgé de moins de dix
ans accomplis.

Article 174 : Si l'attentat a été commis par le père ou la mère, le


coupable sera, en outre, privé des droits et avantages à lui accordés
sur la personne et les biens de l'enfant par le décret du 4 mai 1895,
chapitre IX, de la puissance paternelle.
Jurisprudence :
1. Est souteneur, celui qui loue des chambres aux prostituées connues comme
telles pour y pratiquer leurs passes
110

Article 174 bis : Sera puni d'une servitude pénale de trois mois à
cinq ans et d'une amende de cinquante à mille zaïres :

1°. Quiconque, pour satisfaire les passions d'autrui, aura embauché,


entraîné ou détourné, en vue de la débauche ou de la prostitution,
même de son consentement, une personne âgée ou apparemment
âgée de plus de vingt et un ans. L'âge de la personne pourra être
déterminé notamment par examen médical, à défaut d'état civil.
2°. Quiconque aura tenu une maison de débauche ou de prostitution.
3°. Le souteneur. Le souteneur est celui qui vit, en tout ou en partie,
aux dépens d'une personne dont il exploite la prostitution.
4°. Quiconque aura habituellement exploité de quelque autre façon,
la débauche ou la prostitution d'autrui.

SECTION IV: DES OUTRAGES PUBLICS AUX BONNES MOEURS

Article 175 : Quiconque aura exposé, vendu ou distribué des


chansons, pamphlets ou autres écrits, imprimés ou non, des figures,
images, emblèmes ou autres objets contraires aux bonnes moeurs,
sera condamné à une servitude pénale de huit jours à un an et à une
amende de vingt-cinq à mille zaïres ou à l'une de ces peines
seulement.

Sera puni des mêmes peines quiconque aura, en vue du commerce


ou de la distribution, détenu, importé ou fait importer, transporté ou
fait transporter, remis à un agent de transport ou de distribution,
annoncé par un moyen quelconque de publicité des chansons,
pamphlets, écrits, figures, images, emblèmes ou objets contraires
aux bonnes mœurs.

Dans les cas prévus par les alinéas précédents, l'auteur de l'écrit, de
la figure, de l'image, celui qui les aura imprimés ou reproduits et le
fabricant de l'emblème ou de l'objet seront punis d'une servitude
pénale d'un mois à un an et d'une amende de cinquante à deux mille
zaïres ou d'une de ces peines seulement.
111

Quiconque aura chanté, lu, récité, fait entendre ou proféré des


obscénités dans des réunions ou lieux publics devant plusieurs
personnes et de manière à être entendu de ces personnes, sera puni
d'une peine de servitude pénale de huit jours à un an et d'une amende
de vingt-cinq à mille zaïres ou d'une de ces peines seulement.

Article 176 : Quiconque aura publiquement outragé les mœurs par


des actions qui blessent la pudeur, sera puni d'une servitude pénale
de huit jours à trois ans et d'une amende de vingt-cinq à mille zaïres
ou d'une de ces peines seulement.

Article 177 : Ne sont pas punissables les faits prévus par les deux
articles précédents si, à raison des circonstances dans lesquelles ils
ont été commis, ils ne peuvent avoir pour effet de corrompre les
mœurs.

Article 178 : Quiconque aura, soit par l'exposition, la vente ou la


distribution d'écrits, imprimés ou non, soit par tout autre moyen de
publicité, préconisé l'emploi de moyens quelconques de faire avorter
une femme, aura fourni les indications sur la manière de se les
procurer ou de s'en servir ou aura fait connaître, dans le but de les
recommander, les personnes qui les appliquent ;

quiconque aura exposé, vendu, distribué, fabriqué ou fait fabriquer,


fait importer, fait transporter, remis à un agent de transport ou de
distribution, annoncé par un moyen quelconque de publicité, les
drogues ou engins spécialement destinés à faire avorter une femme
ou annoncés comme tels ;

quiconque aura exposé ou distribué des objets spécialement destinés


à empêcher la conception et aura fait de la réclame pour en favoriser
la vente;

quiconque aura, dans un but de lucre, favorisé les passions d'autrui


en exposant, vendant ou distribuant des écrits imprimés ou non qui
divulguent des moyens d'empêcher la conception, et en préconisant
l'emploi ou en fournissant les indications sur la manière de se les
procurer ou de s'en servir;
112

quiconque aura, en vue du commerce ou de la distribution, fabriqué,


fait fabriquer, fait importer, fait transporter, remis à un agent de
transport ou de distribution ou annoncé par un moyen quelconque de
publicité les écrits visés dans l'alinéa précédent,

sera puni d'une servitude pénale de huit jours à un an et d'une


amende de vingt-cinq à mille zaïres ou d'une de ces peines
seulement.
113

TITRE VII
DES ATTEINTES AUX DROITS GARANTIS AUX
PARTICULIERS

SECTION I: DES ATTEINTES A LA LIBERTE DES CULTES

Article 179 : Seront punies d'une servitude pénale de huit jours à


deux ans et d'une amende de vingt-cinq à cinq cents zaïres, ou d'une
de ces peines seulement, toutes personnes qui, par des violences,
outrages ou menaces, par des troubles ou des désordres, auront porté
atteinte à la liberté des cultes ou à leur libre exercice public, et à la
liberté de conscience.

SECTION II: DES ATTEINTES PORTEES PAR DES


FONCTIONNAIRES PUBLICS AUX DROITS
GARANTIS AUX PARTICULIERS

Article 180 : Tout acte arbitraire et attentatoire aux libertés et aux


droits garantis aux particuliers par les lois, décrets, ordonnances et
arrêtés, ordonné ou exécuté par un fonctionnaire ou officier public,
par un dépositaire ou agent de l'autorité ou de la force publique, sera
puni d'une servitude pénale de quinze jours à un an et d'une amende
de deux cents à mille zaïres ou d'une de ces peines seulement.

S'il est constitutif d'une infraction punie de peines plus fortes, son
auteur sera condamné à ces peines.

Jurisprudence :

1. Les faits prévus à l'article 160 du code pénal livre II sont érigés en
infraction spéciale quand ils sont commis par un fonctionnaire agissant
illégalement et arbitrairement (TriPaix-Gombe, 22.12.1983 - in Katuala,
op. cit. p. 41).
114

2. Les coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention


de la donner, perpétrés par un policier agent de l'autorité dans l'exercice
ou à l'occasion de ses fonctions, constitue l'infraction prévue et punie par
l’article 180 du code pénal congolais livre II, exprimant les atteintes
portées par un fonctionnaire aux droits garantis aux particuliers,
infraction spéciale qui écarte le concours idéal.
Toutefois, les peines prévues pour cette infraction sont retenues parce
qu’étant les plus fortes (Elis 7/9/1963 – RJC. N° 1 ; 1966, P.28).
115

TITRE VIII
DES ATTEINTES A LA SURETE DE L'ETAT
(O.L. n° 299 du 16 décembre 1963 art. 5 M.C. 1964, p. 2).

SECTION I: DES ATTEINTES A LA SURETE EXTERIEURE DE


L'ETAT
§ 1. De la trahison et l'espionnage.
Article 181 : Sera coupable de trahison et puni de mort tout
Congolais qui portera les armes contre la République Démocratique
du Congo.

Article 182 : Sera coupable de trahison et puni de mort tout


Congolais qui :

1°. entretiendra des intelligences avec une puissance étrangère ou


avec ses agents, pour engager cette puissance à entreprendre des
hostilités contre la République Démocratique du Congo, ou pour
lui en procurer les moyens ;
2°. livrera à une puissance étrangère ou à ses agents, des ouvrages de
défense, postes, ports, magasins, matériels, munitions, vaisseaux,
bâtiments ou appareils de navigation aérienne appartenant à la
République Démocratique du Congo ;
3°. en vue de nuire à la défense nationale, détruira ou détériorera un
navire, un appareil de navigation aérienne, un matériel, une
fourniture, une construction ou une installation quelconque ou
qui dans le même but, y apportera soit avant, soit après leur
achèvement, des malfaçons de nature à les endommager ou à
provoquer un accident.

Article 183 : Sera coupable de trahison et puni de mort, tout


Congolais qui en temps de guerre :

1°. provoquera des militaires ou des marins à passer au service d'une


puissance étrangère, leur en facilitera les moyens ou fera des
enrôlements pour une puissance en guerre avec la République
Démocratique du Congo ;
116

2°. entretiendra des intelligences avec une puissance étrangère ou


avec ses agents en vue de favoriser les entreprises de cette
puissance contre le la République Démocratique du Congo ;
3°. aura participé sciemment à une entreprise de démoralisation de l'armée
ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale.

Article 184 : Sera coupable de trahison et puni de mort, tout


Congolais qui:

1°. livrera à une puissance étrangère ou à ses agents, sous quelque


forme et par quelque moyen que ce soit, un renseignement, objet,
document ou procédé qui doit être tenu secret dans l'intérêt de la
défense nationale;
2°. s'assurera, par quelque moyen que ce soit, la possession d'un tel
renseignement, objet, document ou procédé en vue de le livrer à
une puissance étrangère ou à ses agents;
3°. détruira ou laissera détruire un tel renseignement, objet, document ou
procédé en vue de favoriser une puissance étrangère.

Article 185 : Sera coupable d'espionnage et puni de mort tout


étranger qui commettra l'un des actes visés aux articles 182, 183 et 184.

Article 186 : Sans préjudice de l'application des articles 21 et 22 du


présent code, seront punies d'une servitude pénale de un à cinq ans :
1°. l'offre ou la proposition de commettre l'une des infractions
prévues aux articles 181 à 185;
2°. l'acceptation de cette offre ou de cette proposition.

§ 2. Des autres atteintes à la sûreté extérieure de l'Etat.


Article 187 : Sera puni d'une servitude pénale de deux à dix ans,
tout Congolais ou étranger qui, sans intention de trahison ou
d'espionnage :
1°. s'assurera, étant sans qualité, la possession d'un renseignement,
objet, document ou procédé, qui doit être tenu secret dans l'intérêt
de la défense nationale ou dont la connaissance pourrait conduire
à la découverte d'un secret de la défense nationale;
117

2°. détruira, soustraira, laissera détruire ou soustraire, reproduira ou


laissera reproduire un tel renseignement, objet, document ou
procédé;
3°. portera ou laissera porter à la connaissance d'une personne non
qualifiée ou du public un tel renseignement, objet, document ou
procédé, ou en aura étendu la divulgation.

Article 188 : Sera puni d'une servitude pénale de un à cinq ans, tout
Congolais ou étranger qui, sans intention de trahison ou
d'espionnage, aura porté à la connaissance d'une personne non
qualifiée ou du public une information militaire non rendue publique
par l'autorité compétente et dont la divulgation est manifestement de
nature à nuire à la défense nationale.

Article 189 : Sera puni d'une servitude pénale de un à cinq ans, tout
Congolais ou étranger qui:

1°. s'introduira sous un déguisement ou un faux nom, ou en


dissimulant sa qualité ou sa nationalité, dans un ouvrage de
défense, poste, dépôt ou magasin militaires, dans un bâtiment de
guerre ou un bâtiment de commerce employé pour la défense
nationale, dans un appareil de navigation aérienne réquisitionné
ou affrété par lui, dans un établissement militaire ou dans un
établissement ou chantier intéressant la défense nationale;
2°. même sans se déguiser, ou sans dissimuler son nom, sa qualité ou
sa nationalité, aura organisé de manière occulte un moyen
quelconque de correspondance ou de transmission à distance de
nature à nuire à la défense nationale.

Article 190 : Sera puni d'une servitude pénale de un à cinq ans,


quiconque aura, par des actes hostiles non approuvés par le
Gouvernement, exposé la République Démocratique du Congo à des
hostilités de la part d'une puissance étrangère.

Si des hostilités s'en sont suivies, la servitude pénale sera de cinq à


vingt ans.
118

Article 191 : Sera puni d'une servitude pénale de un à cinq ans,


quiconque entretiendra avec les agents d'une puissance étrangère des
intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou
diplomatique de la République Démocratique du Congo.
Article 192 : Sera puni d'une servitude pénale de un à cinq ans
quiconque, en temps de guerre :
1°. entretiendra, sans autorisation du Gouvernement, une
correspondance ou des relations avec les sujets ou les agents
d'une puissance ennemie;
2°. fera, directement ou par intermédiaire, des actes de commerce
avec les sujets ou les agents d'une puissance ennemie, au mépris
des prohibitions édictées.
SECTION II: DES ATTEINTES A LA SURETE INTERIEURE DE
L'ETAT
§ 1. Des attentats et complots contre le Chef de l'Etat.
Article 193 :L'attentat contre la vie ou contre la personne du Chef de
l'Etat sera puni de mort.
S'il n'a pas eu pour résultat de porter atteinte à la liberté du Chef de
l'Etat, et s'il ne lui a causé ni effusion de sang, ni blessure, ni
maladie, l'attentat contre sa personne sera puni de la servitude pénale
à perpétuité.
Jurisprudence :
1. - En matière de complot, le caractère de pluralité voulu par la loi créé
entre les auteurs une participation indispensable pour l'existence de
l'Infraction qui écarte l'application des règles de participation accidentelle retenue
à l'égard des infractions pouvant être commises isolement ou à deux ou à plusieurs
personnes, prévues à l'article 21 du code pénal livre I
- La résolution d'agir, élément moral essentiel du complot existe même si
cette acceptation est conditionnelle.
- Si dans la commission de l’infraction le complot , la résolution d’agir en
justice pour attenter contre la vie ou la personne du chef de l’Etat
l’infracteur peut s'armer les uns contre les autres s'est progressivement
élaborée, précisée et continuée, celle-ci est la manifestation d'une intention unique,
entraînant par le fait même la sanction unique (CSJ. 11.2.1972 - RJC. n° 2 et 3,
1972, p. 129).
119

Article 194 : Le complot contre la vie ou contre la personne du Chef


de l'Etat sera puni d'une servitude pénale de dix à quinze ans si
quelque acte a été commis pour en préparer l'exécution, et d'une
servitude pénale de cinq à dix ans dans le cas contraire.

S'il y a eu proposition faite et non agréée de former un complot


contre la vie ou contre la personne du Chef de l'Etat, celui qui aura
fait une telle proposition sera puni d'une servitude pénale de un à
cinq ans.

§ 2. Des attentats, complots et autres infractions contre l'autorité


de l'Etat et l'intégrité du territoire.

Article 195 : L'attentat dont le but aura été soit de détruire ou de


changer le régime constitutionnel, soit d'inciter les citoyens ou
habitants à s'armer contre l'autorité de l'Etat ou à s'armer les uns
contre les autres, soit de porter atteinte à l'intégrité du territoire
national, sera puni de la servitude pénale à perpétuité.

Article 196 : Le complot formé dans l'un des buts mentionnés à


l'article 195 sera puni d'une servitude pénale de dix à quinze ans si
quelque acte a été commis ou commencé pour en préparer
l'exécution, et d'une servitude pénale de cinq à dix ans dans le cas
contraire.

S'il y a eu proposition faite et non agréée de former un complot pour


arriver à l'une des fins mentionnées à l'article 195, celui qui aura fait
une telle proposition sera puni d'une servitude pénale de un à cinq
ans.
120

Article 197 : Quiconque, hors les cas prévus aux articles 195 et 196,
aura entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à
l'intégrité du territoire national sera puni d'une servitude pénale de
un à cinq ans.

Article 198 : Seront punis d'une servitude pénale de cinq à vingt


ans, ceux qui auront levé ou fait lever des troupes armées, engagé ou
enrôlé, fait engager ou enrôler des soldats, ou leur auront fourni des
armes ou munitions, sans ordre ni autorisation du Gouvernement.

Article 199 : Seront punis d'une servitude pénale de cinq à vingt


ans:

- ceux qui, sans droit ou motif légitime, auront pris un


commandement militaire quelconque;
- ceux qui, contre l'ordre du Gouvernement, auront retenu un tel
commandement ;
- les commandants qui auront tenu leur armée ou troupes
rassemblées, après que le licenciement ou la séparation en
auront été ordonnés.

Article 199 bis : Quiconque, en répandant sciemment de faux bruits


de nature à alarmer les populations, à les inquiéter ou les exciter
contre les pouvoirs établis, aura porté ou aura cherché à porter le
trouble dans l'Etat, sera puni d'une servitude pénale de deux mois à
trois ans et d'une amende de cent à cinq cents zaïres, ou d'une de ces
peines seulement.

Article 199 ter : Sera puni de un mois à un an de servitude pénale et


d'une amende de vingt à cent zaïres ou de l'une de ces peines
seulement, celui qui, sans intention de porter le trouble dans l'Etat,
aura néanmoins sciemment répandu de faux bruits de nature à
alarmer les populations, à les inquiéter ou à les exciter contre les
pouvoirs établis.
121

§ 3. Des attentats et complots tendant à porter le massacre,


la dévastation ou le pillage.

Article 200 : L'attentat dont le but aura été de porter le massacre, la


dévastation ou le pillage sera puni de mort.

Article 201 : Le complot formé dans l'un des buts mentionnés à


l'article 200 sera puni d'une servitude pénale de quinze à vingt ans si
quelque acte a été commis ou commencé pour en préparer l'exécution, et
d'une servitude pénale de dix à quinze ans dans le cas contraire.

S'il y a eu proposition faite et non agréée de former un complot pour


arriver à l'une des fins mentionnées à l'article 200, celui qui aura fait
une telle proposition sera puni d'une servitude pénale de cinq à dix
ans.

§ 4. De la participation à des bandes armées.

Article 202 : Sera puni de mort quiconque, en vue de troubler l'Etat


par l'un des attentats prévus aux articles 195 et 200, ou par
l'envahissement, le pillage ou le partage des propriétés publiques ou
privées, ou encore en faisant attaque ou résistance envers la force
publique agissant contre les auteurs de ces infractions, se sera mis à
la tête de bandes armées ou y aura exercé une fonction ou un
commandement quelconque.

La même peine sera appliquée à ceux qui auront dirigé l'association,


levé ou fait lever, organisé ou fait organiser les bandes.

Article 203 : Les individus faisant partie des bandes visées à l'article
202, sans y exercer aucun commandement ni emploi, et qui auront
été saisis sur les lieux de la réunion séditieuse, seront punis d'une
servitude pénale de dix à quinze ans.

Article 204 : Dans le cas où l'un des attentats prévus aux articles 195
et 200 aura été commis par une bande armée, la peine de mort sera
appliquée, sans distinction de grades à tous les individus faisant
partie de la bande et qui auront été saisis sur les lieux.
122

Sera puni de la même peine, quoique non saisi sur les lieux,
quiconque aura dirigé la sédition, ou aura exercé dans la bande un
emploi ou un commandement quelconque.

Article 205 : Il ne sera prononcé aucune peine, pour le fait de


sédition, contre ceux qui, ayant fait partie d'une bande armée sans y
exercer aucun commandement et sans y remplir aucun emploi ni
fonction, se seront retirés au premier avertissement des autorités
civiles ou militaires, ou même depuis, lorsqu'ils n'auront été saisis
que hors des lieux de la réunion séditieuse, sans opposer de
résistance et sans armes.

Ils ne seront punis, dans ces cas, que pour les infractions
particulières qu'ils auraient personnellement commises.

§ 5. De la participation à un mouvement insurrectionnel.

Article 206 : Seront punis d'une servitude pénale de deux à dix ans,
les individus qui, dans un mouvement insurrectionnel :

1°. auront fait ou aidé à faire des barricades, des retranchements,


ou tous autres travaux ayant pour objet d'entraver ou
d'arrêter l'exercice de la force publique;
2°. auront empêché, à l'aide de violences ou de menaces, la
convocation de la réunion de la force publique, ou qui auront
provoqué ou facilité le rassemblement des insurgés, soit par
la distribution d'ordres ou de proclamations, soit par le port
de drapeaux ou autres signes de ralliement, soit par tout
autre moyen d'appel;
3°. auront, pour faire attaque ou résistance envers la force
publique, envahi ou occupé des édifices, postes ou autres
établissements publics, des maisons habitées ou non
habitées. La peine sera la même à l'égard du propriétaire ou
du locataire qui, connaissant le but des insurgés leur aura
procuré sans contrainte l'entrée desdites maisons.
123

Article 207 : Sont punis d'une servitude pénale de cinq à vingt ans,
les individus qui, dans un mouvement insurrectionnel :

1°. se seront emparés d'armes, munitions ou matériels de toutes


espèces, soit à l'aide de violences ou de menaces, soit par le
pillage de boutiques ou d'établissements publics, soit par le
désarmement des agents de la force publique;
2°. auront porté des armes apparentes ou cachées, ou des munitions.
Les individus qui auront fait usage de leurs armes seront punis
de mort.

Article 208 : Seront punis de mort ceux qui auront dirigé ou


organisé un mouvement insurrectionnel.

§ 6. Des autres atteintes à la sûreté intérieure de l'Etat.

Article 209 : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à trois
ans et d'une amende de mille à dix mille zaïres ou d'une de ces
peines seulement, celui qui, dans un but de propagande, aura
distribué, mis en circulation ou exposé aux regards du public, des
tracts, bulletins ou papillons d'origine ou d'inspiration étrangère de
nature à nuire à l'intérêt national.

Sera puni des mêmes peines celui qui aura détenu de tels tracts,
bulletins ou papillons en vue de la distribution, de la circulation ou
de l'exposition dans un but de propagande.

Article 210 : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à trois
ans et d'une amende de mille à dix mille zaïres, ou d'une de ces
peines seulement, quiconque recevra, d'une personne ou d'une
organisation étrangère, directement ou indirectement, sous quelque
forme et à quelque titre que ce soit, des dons, présents, prêts ou
autres avantages, destinés ou employés en tout ou partie à mener ou
à rémunérer en République Démocratique du Congo une activité ou
une propagande de nature à porter atteinte à l'intégrité, à la
souveraineté ou à l'indépendance de la République Démocratique du
Congo, ou à ébranler la fidélité que les citoyens doivent à l'Etat et
aux institutions du peuple congolais.
124

Article 211 : Sera puni d'une servitude pénale de deux mois à trois
ans et d'une amende de mille à dix mille zaïres, ou d'une de ces
peines seulement :

- celui qui, en vue de troubler la paix publique, aura sciemment


contribué à la publication, à la diffusion ou à la reproduction,
par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses ou de
pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à
des tiers;
- celui qui aura exposé ou fait exposer, dans les lieux publics ou
ouverts au public, des dessins, affiches, gravures, peintures,
photographies, tous objets ou images de nature à troubler la
paix publique.

§ 7. Définitions.

Article 212 : L'attentat existe dès qu'il y a tentative punissable.

Article 213 : Il y a complot dès que la résolution d'agir a été arrêtée


entre deux ou plusieurs personnes.

Article 214 : Sont compris dans le mot "armes", toutes machines,


tous instruments, ustensiles ou autres objets tranchants, perçants ou
contondants dont on se sera saisi pour tuer, blesser ou frapper, même
si on n'en a pas fait usage.

SECTION III: DISPOSITIONS COMMUNES AUX DEUX


SECTIONS PRECEDENTES

Article 215 : Sera puni d'une servitude pénale de trois mois à deux
ans et d'une amende de mille à cinquante mille zaïres, ou d'une de
ces peines seulement, celui qui, ayant connaissance de projets ou
d'actes de trahison, d'espionnage ou d'autres activités de nature à
nuire à la défense nationale, d'attentats ou de complots contre la
sûreté intérieure de l'Etat, n'en fera pas la déclaration aux autorités
militaires, administratives ou judiciaires, dès le moment où il les
aura connus.
125

Jurisprudence :
1. L'infraction basée sur l'article 215 du code pénal livre II est établie
lorsque le prévenu n'a pas déclaré aux autorités militaires,
administratives ou judiciaires, un document trouvé en sa possession et
conçu par son auteur comme stratagème de nature à ébranler la sécurité
des institutions nationales d'autant plus que l'inculpé, en sa qualité de
représentant le plus élevé de l'Etat dans sa province, ayant de surcroît
exercé multiples fonctions politiques dans le pays, n'a pu se méprendre
sur le danger réel que pouvait présenter l'existence de cet écrit subversif.
(CSJ. 7.7.1972 - RPA. 13 - B.A. 1973, p. 125, RJZ. 1978, P- 77).

Article 216 : Outre les personnes désignées à l'article 22, sera puni
comme complice quiconque, autre que l'auteur ou le complice :

1°. fournira sans contrainte et en connaissance de leurs intentions,


subsides, moyens d'existence, logement, lieu de retraite ou de
réunion aux auteurs d'infractions contre la sûreté de l'Etat;
2°. portera sciemment la correspondance des auteurs de telles
infractions, ou leur facilitera sciemment de quelque manière que
ce soit, la recherche, le recel, le transport ou la transmission de
l'objet de l'infraction.

Article 217 : Outre les personnes désignées à l'article 101, sera puni
comme receleur quiconque, autre que l'auteur ou le complice :

1°. recèlera sciemment les objets ou instruments ayant servi ou


devant servir à commettre l'infraction ou les objets, matériels ou
documents obtenus par l'infraction;
2°. détruira, soustraira, recèlera, dissimulera ou altérera sciemment
un document, public ou privé de nature à faciliter la recherche de
l'infraction, la découverte des preuves ou le châtiment de ses
auteurs.

Dans les cas prévus au présent article, le tribunal pourra exempter de


la peine encourue les parents ou alliés du coupable jusqu'au
quatrième degré inclusivement.
126

Article 218 : Sera exempté de la peine encourue celui qui, avant


toute exécution ou tentative d'une infraction contre la sûreté de
l'Etat, en donnera le premier connaissance aux autorités
administratives ou judiciaires.

L'exemption de la peine sera seulement facultative si la dénonciation


intervient après la consommation ou la tentative de l'infraction, mais
avant l'ouverture des poursuites.

L'exemption de la peine sera également facultative à l'égard du


coupable qui, après l'ouverture des poursuites, procurera l'arrestation
des auteurs et complices de la même infraction, ou d'autres
infractions de même nature ou de même gravité.

Article 219 : La confiscation de l'objet de l'infraction et des objets


ayant servi à la commettre sera toujours prononcée. La rétribution
reçue par le coupable, ou le montant de sa valeur lorsque la
rétribution n'a pu être saisie, seront déclarés acquis au Trésor.

Article 220 : Tout coupable de trahison, d'attentat ou de complot


contre la sûreté intérieure de l'Etat pourra être frappé, pour cinq ans
au moins et dix ans au plus, de l'interdiction du droit de vote et du
droit d'éligibilité.
127

TABLE DES MATIERES


PREFACE ................................................................................................................. 5
INTRODUCTION..................................................................................................... 7
LIVRE PREMIER ..................................................................................................... 9
DES INFRACTIONS ET DE LA REPRESSION EN GENERAL ........................... 9
SECTION I : DISPOSITIONS GENERALES .......................................................... 9
SECTION II : DES PEINES ................................................................................... 12
§ 1. De la peine de mort .......................................................................................... 12
§2. Des travaux forcés. ............................................................................................ 13
§3. De la servitude pénale. ...................................................................................... 13
§. 4 De l'amende. ..................................................................................................... 14
§5. De la confiscation spéciale. ............................................................................... 15
§.6. De l'obligation de s'éloigner de certains lieux ou d'une certaine région ou
d'habiter dans un lieu déterminé. ............................................................................. 17
§. 7. De la mise à la disposition du Gouvernement. ................................................ 18
SECTION III : DES RESTITUTIONS ET DES DOMMAGES-INTERETS ......... 20
SECTION IV : DES CIRCONSTANCES ATTENUANTES ................................. 21
SECTION V : DU CONCOURS DE PLUSIEURS INFRACTIONS ..................... 22
SECTION VI : DE LA PARTICIPATION DE PLUSIEURS PERSONNES A LA
MEME INFRACTION ............................................................................................ 24
SECTION VII : DE LA PRESCRIPTION DES INFRACTIONS ET DES PEINES
................................................................................................................................ 26
SECTION VIII : DE LA LIBERATION CONDITIONNELLE ............................. 29
SECTION IX : DE LA CONDAMNATION CONDITIONNELLE ....................... 31
LIVRE DEUXIEME ............................................................................................... 33
DES INFRACTIONS ET DE LEUR REPRESSION EN PARTICULIER ............. 33
TITRE I ................................................................................................................... 33
DES INFRACTIONS CONTRES LES PERSONNES ........................................... 33
SECTION I : DE L'HOMICIDE ET DES LESIONS CORPORELLES
VOLONTAIRES ..................................................................................................... 33
SECTION II : DE L'HOMICIDE ET DES LESIONS CORPORELLES
INVOLONTAIRES ................................................................................................. 38
SECTION III : DES EPREUVES SUPERSTITIEUSES ET DES PRATIQUES
BARBARES ............................................................................................................ 39
SECTION IV : DU DUEL ...................................................................................... 42
SECTION IV bis : DE LA NON-ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER ... 42
SECTION V : DES ATTENTATS A LA LIBERTE INDIVIDUELLE ET A
L'INVIOLABILITE DU DOMICILE ..................................................................... 43
SECTION VI : DES ATTENTATS A L'INVIOLABILITE DU SECRET DES
LETTRES................................................................................................................ 46
SECTION VII : DE LA REVELATION DU SECRET PROFESSIONNEL .......... 46
SECTION VIII : DES IMPUTATIONS DOMMAGEABLES ET DES INJURES 47
TITRE II.................................................................................................................. 50
DES INFRACTIONS CONTRE LES PROPRIETES ............................................. 50
TITRE II.................................................................................................................. 51
DES INFRACTIONS CONTRE LES PROPRIETES ............................................. 51
128

SECTION I : DES VOLS ET DES EXTORSIONS ................................................ 51


SECTION II : DES FRAUDES ............................................................................... 55
§ 1. De la banqueroute ............................................................................................. 55
§ 2. Des cas assimilés à la banqueroute ................................................................... 56
§ 3. Des abus de confiance. ..................................................................................... 58
§ 4. Du détournement de main-d’œuvre. ................................................................. 60
§ 5. De l'escroquerie et de la tromperie. .................................................................. 61
§ 6. Du recèlement des objets obtenus à l'aide d'une infraction. .............................. 63
§ 7. Du cel frauduleux. ............................................................................................ 64
SECTION III : DESTRUCTIONS, DEGRADATIONS, DOMMAGES ................ 65
§1. De l'incendie. ..................................................................................................... 65
§ 2. De la destruction des constructions, machines, tombeaux et monuments. ........ 67
§ 3. De la destruction et de la dégradation d'arbres, récoltes ou autres propriétés. .. 68
§ 4. De la destruction d'animaux. ............................................................................. 69
§ 5. De l'enlèvement ou de déplacement des bornes. ............................................... 69
TITRE III................................................................................................................. 71
INFRACTIONS CONTRE LA FOI PUBLIQUE .................................................... 71
SECTION I :DE LA CONTREFACON, DE LA FALSIFICATION ET DE
L'IMITATION DES SIGNES MONETAIRES ....................................................... 71
SECTION II : DE LA CONTREFACON OU FALSIFICATION DES SCEAUX,
TIMBRES, POINCONS, MARQUES, etc. ............................................................. 73
SECTION III : DE L'USURPATION DE FONCTIONS PUBLIQUES ................. 73
SECTION III bis : DU PORT ILLEGAL DE DECORATIONS ............................. 74
SECTION IV : DES FAUX COMMIS EN ECRITURES ....................................... 74
SECTION V : DU FAUX TEMOIGNAGE ET DU FAUX SERMENT ................. 77
TITRE IV ................................................................................................................ 79
INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE PUBLIC ..................................................... 79
SECTION I : DE LA REBELLION ........................................................................ 79
SECTION I bis : DE LA PROVOCATION ET DE L'INCITATION A DES
MANQUEMENTS ENVERS L'AUTORITE PUBLIQUE ..................................... 79
SECTION II : DES OUTRAGES ET DES VIOLENCES ENVERS LES
MEMBRES DU BUREAU POLITIQUE\ LES MEMBRES DE L'ASSEMBLEE
NATIONALE, LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT, LES DEPOSITAIRES
DE L'AUTORITE OU DE LA FORCE PUBLIQUE .............................................. 80
SECTION II bis : DES OUTRAGES ENVERS L'EMBLEME NATIONAL ......... 83
SECTION IV: DES ENTRAVES APPORTEES A L'EXECUTION DES
TRAVAUX PUBLICS ............................................................................................ 84
SECTION V : DES A TTEINTES A LA LIBERTE DU COMMERCE ET DE LA
NAVIGATION ........................................................................................................ 84
SECTION VI: DES DETOURNEMENTS ET DES CONCUSSIONS COMMIS
PAR DES PERSONNES REVETUES DE MANDAT PUBLIC OU CHARGEES
D'UN SERVICE OU D'UNE MISSION DE L'ETAT OU D'UNE SOCIETE
ETATIQUE ............................................................................................................. 85
§ 2. Des rémunérations illicites accordées aux employés des personnes privées. ... 92
§ 3. Du trafic d'influence. ........................................................................................ 93
§ 4. Des abstentions coupables des fonctionnaires. ................................................. 94
129

SECTION VII bis: DE LA PUBLICATION ET DE LA DISTRIBUTION DES


ECRITS ................................................................................................................... 94
SECTION VIII: INFRACTIONS EN MATIERE DE TRANSPORT D'OBJETS
POSTAUX .............................................................................................................. 95
SECTION IX: DES INFRACTIONS TENDANT A EMPECHER LA PREUVE DE
L'ETAT CIVIL. FAUSSES DECLARATIONS DEVANT LES OFFICIERS DE
l'ETAT CIVIL ......................................................................................................... 95
SECTION X: DE QUELQUES AUTRES INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE
PUBLIC .................................................................................................................. 96
TITRE V ................................................................................................................. 99
INFRACTIONS CONTRE LA SECURITE PUBLIQUE ....................................... 99
SECTION I : DE L'ASSOCIATION FORMEE DANS LE BUT D'ATTENTER
AUX PERSONNES ET AUX PROPRIETES ......................................................... 99
SECTION II: DES MENACES D'ATTENTAT CONTRE LES PERSONNES OU
CONTRE LES PROPRIETES .............................................................................. 100
SECTION III: DE L'EVASION DES DETENUS ................................................. 101
SECTION IV : DE LA RUPTURE DE BAN ....................................................... 103
TITRE VI .............................................................................................................. 105
INFRACTIONS CONTRE L'ORDRE DES FAMILLES ..................................... 105
SECTION I: DE L'AVORTEMENT ..................................................................... 105
SECTION II : DE L'ATTENTAT A LA PUDEUR ET DU VIOL ....................... 105
SECTION III : DES ATTENTATS AUX MŒURS ............................................. 109
SECTION IV: DES OUTRAGES PUBLICS AUX BONNES MOEURS ............ 110
TITRE VII ............................................................................................................. 113
DES ATTEINTES AUX DROITS GARANTIS AUX PARTICULIERS ............. 113
SECTION I: DES ATTEINTES A LA LIBERTE DES CULTES ........................ 113
SECTION II: DES ATTEINTES PORTEES PAR DES FONCTIONNAIRES
PUBLICS AUX DROITS GARANTIS AUX PARTICULIERS .......................... 113
TITRE VIII ........................................................................................................... 115
DES ATTEINTES A LA SURETE DE L'ETAT .................................................. 115
SECTION I: DES ATTEINTES A LA SURETE EXTERIEURE DE L'ETAT .... 115
§ 1. De la trahison et l'espionnage. ........................................................................ 115
§ 2. Des autres atteintes à la sûreté extérieure de l'Etat. ........................................ 116
SECTION II: DES ATTEINTES A LA SURETE INTERIEURE DE L'ETAT .... 118
§ 1. Des attentats et complots contre le Chef de l'Etat. .......................................... 118
§ 3. Des attentats et complots tendant à porter le massacre, la dévastation ou le
pillage. ................................................................................................................... 121
§ 5. De la participation à un mouvement insurrectionnel. ..................................... 122
§ 6. Des autres atteintes à la sûreté intérieure de l'Etat. ......................................... 123
§ 7. Définitions. ..................................................................................................... 124
SECTION III: DISPOSITIONS COMMUNES AUX DEUX SECTIONS
PRECEDENTES ................................................................................................... 124
130

LES PRINCIPALES ABREVIATIONS


AL : Alinéa
ARR : Arrêté
A.L. : Arrêté Loi
A.M. : Arrêté Ministériel
A.R. : Arrêté Royal
Art. : Article
B.A. : Bulletin Administratif ou bulletin des arrêts de la C.S.J. '
B.O. : Bulletin officiel
Cass. (Belge) : Cour de cassation belge
Cass. (Fr.) : Cour de cassation française
Chap. : Chapitre
C.P.C. : Code de procédure civile
C.P.P. : Code de procédure pénale
C.O.C.J. : Code de l'organisation et de la compétences judiciaires
Cons. Sup. : Conseil Supérieur
C.S.J. : Cour Suprême de Justice congolaise)
C.S.J./TSR : Cour Suprême de Justice toutes section réunies
D. : Décret
D.L. : Décret-Loi
Distr. : Tribunal de district (de sous-région)
Elis. : Cour d'appel d'Elisabethville
1ére Inst. : Tribunal de Première Instance
J.O. : Journal Officiel
Jur. col. : Revue de droit et de jurisprudence coloniale
Jur. Congo : Jurisprudence et droit du Congo
J.T.O.M. : Journal des tribunaux d'outre mer
Kin. : Cour d'appel de Kinshasa
Kis. : Kisangani
Léo : Cour d'appel de Léopoldville
Loi : Loi
Lu'shi/L'shi : Cour d'appel de Lubumbashi
M.C. : Moniteur congolais
O.L. : Ordonnance-Législative ou Ordonnance-Loi
Ord. : Ordonnance
P. : Page
PUZ : Presse Universitaire du Zaïre
R.C.(A) : Rôle civil (Appel)
RJAC : Revue Juridique du Congo
R.J.C.B. : Revue Juridique du Congo Belge
RJZ : Revue Juridique du Zaïre
R.P.C.S.J. : Répertoire général de la jurisprudence de la Cour suprême
de justice

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