Vous êtes sur la page 1sur 24

L’approche philosophique des

principes généraux du droit pénal


général.

Réalisé par :
Yassmine BENHAYOUN
YOUSSRA EZZAYOUYA
Encadré par :
SARA BARNAK
Mr. MAATOUK Salah-Eddine
MERIEM BENZEKRI
Hassan MAKIK

NIZAR MOUSTAID
Anass ABOURIFA
Ibrahim SALHI
Chadi QUARQORI

1
2021-2022
Sommaire
Chapitre 1 : Les principes fondamentaux du droit pénal général : ............... 5
Section 1 - Le principe de la légalité des délits et des peines : ..................... 5
a - L’existence du principe : ......................................................................... 5
b - La qualité de la loi : ................................................................................. 6
Section 2 : Le principe de l’interprétation stricte de la loi pénale .............. 7
a. Sur le plan national : .............................................................................. 7
b. Sur le plan international : ...................................................................... 9
Section 3 : L’application de la loi pénale dans le temps ............................. 10
a. Le principe de non rétroactivité .......................................................... 10
b. Le principe de l’effet immédiat des lois nouvelles ............................. 11
Section 4 : l’application de la loi pénale dans l’espace : ............................. 11
a. Les infractions commises au Maroc : ................................................. 12
b. Les infractions commises à l’étranger : .............................................. 12
Chapitre II : Approche philosophique des principes généraux de Droit
pénal général ...................................................................................................... 13
Section 1 : L’école de la justice absolue : ..................................................... 13
Section 2 : L’Ecole classique et l’Ecole néoclassique .................................. 14
a. L’Ecole classique ................................................................................... 14
b. La doctrine néoclassique ...................................................................... 16
Section 2 : l’école positiviste .......................................................................... 17
a. Le conditionnement physico-social du criminel................................. 18
b. L’irresponsabilité morale du criminel ................................................ 18
c. Le système défensif des positivistes ..................................................... 19
Section 4 : l’Ecole de la défense sociale ........................................................ 21
Conclusion .......................................................................................................... 23

2
Introduction :

Le phénomène criminel est un fait inhérent au groupe social et à la nature


humaine. Dans le temps, il remonte aux origines de l’humanité, dans
l’espace, aucun pays n’y échappe. La réalité du phénomène apparaît donc
indiscutable. Elle est pourtant en partie insaisissable car, quel que soit
l’angle d’approche sous lequel on se place, on ne parvient à en appréhender
qu’une partie.
Le droit pénal a pour objet la lutte contre la criminalité, Il définit les
interdits, les comportements qui apparaissent comme contraires à l’ordre
Public et à la cohésion sociale à un moment donné de l’histoire. Le droit
pénal définit des valeurs qui sont appréhendées comme étant essentielles
et méritant une protection Spécifique. C’est à travers les infractions que la
protection de ces valeurs est rendue possible.
L’idée du droit pénal marocain, comme dans les autres pays, c’est qu’une
société a besoin d’un minimum d’ordre, donc du respect de certaines
règles.
Si Montesquieu note dans De l’esprit des lois qu’il « faut éclairer les lois
par l’histoire et l’histoire par les lois », c’est bien que les disciplines
juridique et historique sont intimement liées.
L’histoire et le droit pénal se rencontrent en effet essentiellement au regard
des deux premières significations identifiées : si le droit pénal, par son effet
dissuasif, a une vocation préventive, il vise également à sanctionner des
comportements qui, par hypothèse, relèvent du passé. Il n’est pas question en
effet de sanctionner par anticipation, la répression ne pouvant s’attacher qu’à
une infraction consommée.
Le droit pénal semble donc surtout devoir connaitre de l’histoire au sens de
la Geschichte allemande, c’est à dire des évènements appartenant au passé.
Dans cette acceptation, la considération temporelle est cruciale : le droit pénal
n’a pas vocation à revenir éternellement sur le passé, et l’écoulement du
temps fait généralement obstacle à la répression. Mais dans certain cas, le
droit pénal opère un retour en arrière, prenant en considération des faits dont
l’ancienneté aurait pu laisser penser qu’ils échapperaient du droit pénal.
Lorsque le droit pénal rencontre l’histoire, le contexte est généralement celui
3
de comportements particulièrement graves pour la société : les règles mise en
œuvre ont donc très souvent trait aux droits de l’homme et aux libertés
fondamentales.
Au Maroc, avant l’islamisation du pays, la coutume exerçait son pouvoir, sans
concurrence aucune, dans le cadre de la jouissance par les tribus d’une réelle
liberté dans la définition des réponses à la délinquance et dans leur
application. À cette époque, seules les normes pénales produites in
situ déterminaient les comportements humains prohibés ainsi que la nature et
la forme de la réaction que les entités tribales mettaient en œuvre.
Avec l’arrivée de l’Islam, les jurisconsultes marocains, particulièrement les
originaires des tribus attachées aux coutumes, se sont alors engagés dans un
processus d’harmonisation et d’hybridation des solutions répressives provenant
de sources différentes. À l’Islam était reconnu le statut de référent, mais la
répression s’organisait concrètement autour des règles coutumières.

Ensuite, le Protectorat a préféré user des moyens à sa disposition pour introduire


son droit et en étendre le régime aux nationaux. Il lui a fallu pas moins de quarante
ans pour engager le Royaume sur le chemin de la dépendance juridique. De
l’inscription de ce phénomène dans la durée par la suite et de son ampleur, les lois
pénales aujourd’hui en vigueur apportent des preuves concordantes.

Malgré cela, suite à l’indépendance, le système marocain a su affirmer son


autonomie par la codification du droit pénal en 17 juin 1963 qui se concrétise par
un nouveau code pénal réformé en 2015 suite au projet de loi présenté par le
ministre de justice Mustapha Ramid.

Cependant, il est important de signaler que l’analyse de cette procédure nous


incite à se demander :

Quels sont les principes fondamentaux du droit pénal et quelle École de pensée émerge
contre la réalité arbitraire de la justice pénale ?

4
Chapitre 1 : Les principes fondamentaux du droit pénal général :

Section 1 - Le principe de la légalité des délits et des peines :

En droit pénal, le principe de légalité des délits et des peines dispose qu'on ne peut
être condamné pénalement qu'en vertu d'un texte pénal précis et clair (en latin,
Nullum crimen, nulla pœna sine lege, c'est-à-dire « il n'y a aucun crime,
aucune peine, sans loi »).

Le principe de légalité à pour optique de protéger le justiciable de l’arbitraire du


juge mais aussi de le prévenir des conséquences pénales que son comportement
peut entrainer.

En vertu de l’article 3 du Code pénal marocain : < nul ne peut être condamné
pour un fait qui n’est pas expressément prévu comme infraction par la loi, ni
puni de peines que la loi n’a pas édictées >.

a - L’existence du principe :

C’est au 18eme siècle que l’on va avoir une formulation explicite et une
théorisation explicite de légalité criminelle. Le droit pénal général va s’inscrire
dans cette réflexion avec une dimension abstraite. Un droit pénal général qui veut
fonder les principes directeurs de ce corpus, il y a donc ce souci de théorisation
que l’on retrouve. Les droits pénaux antérieurs ne méconnaissent pas un minimum
de légalité.

Longtemps limité à la procédure, le principe de légalité criminelle a été affirmé


par les juristes et philosophes du XVIIIe siècle en réaction à l’arbitraire de la
répression dans l’Ancien Régime. Montesquieu tout d’abord, dans L’esprit des
lois (1748), Beccaria ensuite, dans son Traité des délits et des peines (1764),
joueront un rôle primordial dans sa formulation.

Montesquieu et Beccaria vont insister sur le fait que la loi, et seulement la loi ne
peut être compétente pour qualifier une infraction. Ce qui vient à signifier que la
loi est la norme supérieure, ce qui va entrainer des contraintes.

L’objectif au 18eme siècle c’est limiter les pouvoirs du juge, et cela en donnant
les pleins pouvoirs à la loi. Le juge sera lie à la loi, aux textes, il ne pourra que les

5
appliquer sans y déroger, sans les modifier. < Le juge ne peut être que la bouche
de la loi > Montesquieu.

b - La qualité de la loi :

1. L’exigence de clarté et d’intelligibilité des textes d’incrimination :

Pour que le principe de légalité puisse être considéré comme une véritable
garantie de la liberté individuelle et de la sécurité juridique, il importe que
l’autorité normative, qu’elle soit législative ou réglementaire, s’évertue à définir
de manière intelligible les comportements prohibés et les peines qui y sont
attachées.

À défaut, la loi n’est plus lisible, et ce manque d’accessibilité peut conduire à


l’arbitraire du juge. Cette obligation est déduite par le Conseil constitutionnel de
l’article 8 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789.

Le manque de clarté ou de précision de la loi peut être soulevé par le prévenu afin
de faire échec aux poursuites. L’appréciation de la qualité de la norme
d’incrimination par la juridiction de jugement s’opère différemment selon la
nature du texte. Ainsi, le juge ne peut créer de nouvelle incrimination ou peine, il
ne peut compléter une loi insuffisante ni appliquer une sanction autre que celle
prévue.

Aux termes de l’article 6 de la loi pénale qui dispose < lorsque plusieurs
lois ont été en vigueur entre le moment où l’infraction a été commise et le
jugement définitif, la loi, dont les dispositions sont les moins rigoureuses,
doit recevoir application >.

2. Les enjeux de la légalité pénale :

La légalité criminelle est un moyen de protéger les libertés individuelles


contre le pouvoir répressif. Cette quête de protection est doublement
sensible, politiquement et surtout techniquement.
En érigeant en infractions certains comportements, la loi pénale n’est pas
seulement descriptive d’un crime ou d’un délit. Elle définit aussi des valeurs

6
sociales. Le droit pénal n’est donc pas neutre. Il symbolise l’extrême et
l’essentiel. Ainsi, dans toute sa construction historique, le droit criminel
témoigne de la primauté des libertés sur le pouvoir. Dès lors, le justiciable
trouve dans le principe de légalité l’assurance de trois garanties essentielles
qui sont la connaissance, la mesure et l’égalité.
Parce que les poursuites judiciaires peuvent avoir pour effet de priver
l’accusé ou le prévenu de sa liberté, ou de l’affaiblir dans son patrimoine
comme dans son honneur, il importe de les fonder sur une réaction
prévisible, doublée de leur connaissance. C’est dire que la légalité passe par
une contrainte rédactionnelle pour le législateur, qui se doit de définir les
crimes et les délits « en termes suffisamment clairs et précis ».

Section 2 : Le principe de l’interprétation stricte de la loi pénale

« Si l’interprétation des lois est un mal, il est évident que leur obscurité, qui
entraîne nécessairement l’interprétation, en est un autre » (César Beccaria, Traité
des délits et des peines - 1764).
Ce pénaliste italien du 18ème siècle, soulevait déjà à l’époque les difficultés que
peut engendrer « l’obscurité » ou « l’ambiguïté » d’une loi qui est censée être le
fondement de la condamnation d’un Homme et dont on lui intime l’ordre de
connaître.
En effet, le législateur marocain nous rappelle dans l’article 2 du Code pénal que
« nul ne peut invoquer pour son excuse l’ignorance de la loi pénale ».

a. Sur le plan national :

L’interprétation stricte de la loi pénale est considérée comme un corollaire direct


du principe de la légalité des incriminations et des peines, qui commande de ne
pas appliquer le droit pénal de manière extensive.
Comme pour tout texte juridique, entre la loi et la situation de fait, il est nécessaire
d’interpréter, car lorsqu’une disposition de la loi pénale a une signification
obscure ou douteuse, le juge est tenu de l’éclairer en cherchant ainsi l’intention
du législateur.

7
En droit pénal, le juge répressif est tenu par une interprétation stricte de la loi. Il
en résulte que les juridictions ne peuvent pas créer des infractions ou édicter des
peines non prévues par la loi et elles ne peuvent pas étendre les dispositions de la
loi pénale à des cas que le législateur n’a pas visé.
Cependant, le devoir d’interprétation stricte de la loi pénale n’est concevable que
pour un texte clair et précis. A contrario, en présence d’un texte pénale ne
présentant pas les qualités de clarté et de précision requises, le magistrat répressif
se voit reconnaître un certain pouvoir d’interprétation.
Dans ce cas deux méthodes d’interprétation sont admises :
● La méthode littérale : le juge est tenu dans ce cas d’appliquer la lettre de la
loi, seule source du droit pénal. Si une contradiction existe entre la lettre du texte
et son esprit, c’est la lettre qui doit prévaloir.
● La méthode téléologique : Cette méthode suppose que le juge recherche
l’esprit du texte. L’intention du législateur peut être découverte en s’aidant, au
besoin, des travaux préparatoires, de l’histoire et des données du contexte socio-
économique.
Toutefois, le pouvoir d’appréciation conféré au magistrat ne doit pas nuire aux
intérêts des délinquants. Il faut donc distinguer si la loi interprétée est favorable
ou défavorable au prévenu.
Les lois défavorables aux intérêts du délinquant font l’objet d’une interprétation
stricte et rigoureuse. La plupart des lois de fond déterminant une incrimination ou
une sanction entrent dans cette catégorie.
En revanche, les lois favorables permettent une interprétation extensive du texte
dans la mesure où elles ne portent pas préjudice aux droits du prévenu. Elles
touchent essentiellement les causes exonératoires de responsabilité et les lois de
forme comme les lois de procédure, de compétences ou d’organisation des
juridictions répressives. Ces lois sont supposées garantir les libertés individuelles
et doivent en conséquence être appliquées souplement, car le principe d’une
interprétation stricte ne se justifie plus.
Lorsqu’il s’agit d’une loi favorable (notamment concernant les immunités, les
causes d’irresponsabilités pénales) , le juge répressif a la possibilité de recourir à
la méthode analogique in favorem, c’est-à-dire dans l’intérêt du prévenu.

8
Il résulte que l’interdiction d’interpréter les règles défavorables au délinquant est
une obligation pour le juge, alors que l’interprétation des règles favorables n’est
pour lui qu’une faculté.
D’une manière générale, la doctrine a connu l’émergence de trois courants
d’interprétation de la loi pénale. Les partisans du premier attribuent aux juges
répressifs un large pouvoir d’interprétation (les interprétations libres). Ceux du
second estiment que les juridictions répressives doivent respecter la littérature de
la loi pénale (les interprétations littérales). Les partisans du troisième courant se
déclarent favorables à l’application d'une théorie hybride se situant entre les deux
précédentes tendances.
b. Sur le plan international :

Le principe de l’interprétation stricte de la loi pénale n’a pas fait l’objet


d’une affirmation expresse au sein des principaux traités relatifs aux droits de
l’homme, en particulier la Convention européenne de sauvegarde des droits de
l’homme et des libertés fondamentales dont l’article 7 paragraphe 1 se limite aux
principes de légalité et de non-rétroactivité des lois pénales. En même temps
qu’elle a conféré une acceptation large à ces principes, la Cour européenne des
droits de l’homme a toutefois reconnu que le principe de l’interprétation stricte de
la loi pénale constituait un corollaire du principe de légalité. Il est ainsi admis que
le principe de l’interprétation stricte de la loi pénale a une valeur normative
équivalente aux principes affirmés à l’article 7 paragraphe 1 de la Convention
européenne, et qu’il contribue à l’instar de ces derniers, à protéger les individus
contre toute forme de répression arbitraire.
Dès lors, c’est moins au regard de la valeur juridique du principe de
l’interprétation stricte de la loi pénale qu’au regard de sa perception et de son
application qu’une confrontation mérite d’être opérée entre le droit interne et le
droit conventionnel, en repartant de la souche commune de ce principe : le
principe de légalité des délits et des peines. Bien qu’elle soit considérée comme
un prolongement naturel du principe de légalité, l’interprétation stricte de la loi
pénale ne semble en effet pas revêtir la même portée selon qu’elle est envisagée
sous l’angle du droit interne ou du droit conventionnel.

9
Section 3 : L’application de la loi pénale dans le temps

L’application de la loi pénale dans le temps repose sur le principe de non


rétroactivité ainsi que le principe de l’effet immédiat des lois nouvelles.
a. Le principe de non rétroactivité

Pour mieux cerner cette sous-section, on se contentera d’évoquer le principe de


non rétroactivité ainsi que ses exceptions.
1. Signification du principe :

Le principe de non rétroactivité signifie qu’une loi ne peut être appliquée à des
actes ou à des faits qui se sont passés avant son entrée en vigueur. Il est un principe
constitutionnel au Maroc, depuis l’entrée en vigueur de la constitution de 1962,
qui se justifie par des considérations de sécurité et de justice. L’article 4 de
l’actuelle constitution prévoit expressément que la loi ne peut avoir d’effet
rétroactif.
Ce principe de non rétroactivité se justifie par des considérations de sécurité et de
justice. Quand deux personnes, décident d’établir une convention, elles tiennent
compte de la loi en vigueur en ce moment précis. Si par suite intervient une
réforme législative qui s’applique à cette transaction, cela reviendrait à
bouleverser les prévisions de la règle de droit qui visent à assurer et stabilité et
sécurité des rapports sociaux.
2. Les exceptions :

Toutefois, il existe des exceptions à ce principe à savoir, la règle de la


rétroactivité de la loi pénale la plus douce, formulée par l’article 6 du code pénal :
« lorsque plusieurs lois ont été en vigueur entre le moment où l’infraction a été
commise et le jugement définitif, la loi dont les dispositions sont les moins
rigoureuses, doit recevoir application ».
De même il en va dans l’hypothèse inverse, celle où une loi pénale plus rigoureuse
est déclarée d’application rétroactive : c’est ce qui a été décidé à l’occasion du
procès des huiles nocives. C’est pourquoi le roi Mohamed V a édicté un dahir
rétroactif érigeant les falsifications de denrées alimentaires en crime contre la
santé de la nation, crime passible de la peine de mort. Ce dahir a été déclaré
applicable même aux infractions commises avant son entrée en vigueur.

10
Dans la même mesure, ce principe s’impose à tous les organes de l’Etat. Il a donc
un caractère absolu, en sens qu’il doit être respecté par les 3 organes de l’Etat.
Cependant, il semble permis d’écarter ce principe chaque fois que des
considérations de justice, de sécurité ou d’ordre social ne sont pas susceptibles
d’être compromises : c’est le cas des lois qui abrogent rétroactivement ou qui
annulent les textes antérieurs pris par une autorité illégitime.
b. Le principe de l’effet immédiat des lois nouvelles

Pareillement, cette sous-section comportera la signification du principe de


l’effet immédiat des lois nouvelles et ses dérogations.

1. La signification du principe

La loi nouvelle est destinée à s’appliquer immédiatement en se substituant à la


loi ancienne qui n’a plus de raison d’être. La loi nouvelle s’applique aux situations
qui se créent après son entrée en vigueur et elle s’applique aussi aux effets futurs
des situations anciennes. De façon générale, deux arguments justifient ce principe.
D'une part, La loi nouvelle est présumée meilleure que la loi ancienne. Et d'autre
part, Il faut assurer l’unité de la législation en évitant de faire coexister deux lois
(nouvelle et ancienne).
2. Les dérogations au principe

L’effet immédiat de la loi nouvelle peut être écarté par une disposition
formelle, le législateur estimant souhaitable de retarder l’application du nouveau
texte. Une autre exception concerne la matière des contrats. Une loi nouvelle ne
doit pas produire effet à l’égard des contrats en cours et bouleverser les prévisions
légitimes des parties.
Section 4 : l’application de la loi pénale dans l’espace :

La notion du territoire recouvre le territoire réel et ses portions détachées, c’est


ainsi que l’article 11 du code pénal marocain stipule que : « Sont considérés
comme faisant partie du territoire, les navires ou les aéronefs marocains quel que
soit l'endroit où ils se trouvent, sauf s'ils sont soumis, en vertu
du droit international, à une loi étrangère ».

11
Au niveau de cette application, le principe est la territorialité des lois pénales, il
consiste à appliquer la loi pénale à tous ceux qui ont commis une infraction sur le
territoire de l’état où cette loi est en vigueur, l’article 10 du C.P consacre ce
système : « sont soumis à la loi pénale marocaine tous ceux qui, nationaux,
étrangers ou apatrides, se trouvent sur le territoire du royaume… ».
Ce système est compréhensible pour plusieurs raisons : tout résident dans un pays
doit connaître la législation du pays d’accueil et doit en respecter les dispositions,
de plus le juge chargé d’appliquer la loi connaît mieux les lois de son pays que le
droit étranger.

a. Les infractions commises au Maroc :

En effet, Le territoire du Royaume se définit d’abord au regard de ses frontières


terrestres, cela comprend toutes les portions du territoire qui se trouvent à
l’intérieur des frontières du royaume, et s’étend même aux avions et navires
battant pavillon marocain où qu’ils soient , En vertu de l’article 10 du code
pénal marocain sont soumis à la loi pénale marocaine, tous ceux qui, nationaux,
étrangers ou apatrides, se trouvent sur le territoire du Royaume, sauf les
exceptions établies par le droit public interne ou le droit international. Cette
exception consacrée dans le droit public interne concerne principalement les
immunités pénales dont bénéficient les parlementaires.
Alors on peut dire que l’infraction commise au Maroc est soustraite à la loi
locale : qui veut dire que la loi Marocaine n’est pas toujours applicable aux
infractions commises sur le territoire national, c’est le cas par exemple : des
membres de la chambre des représentants qui bénéficient des immunités pénales,
ainsi que les cas des agents diplomatiques qui ne doivent pas répondre devant les
juridictions de l’état auprès duquel ils sont accrédités des infractions qu’ils
commettent sur le territoire de cet état, représentants un état étranger, c’est à ce
dernier qu’il appartient de les juger et réprimer.
b. Les infractions commises à l’étranger :

Les infractions commises à l’étranger peuvent être poursuivi et jugée au Maroc,


à ce niveau on distingue deux cas :

12
1. Infractions commises par un marocain

Les infractions commises par des marocains, si elles sont des crimes, elles ne
peuvent être réprimées au Maroc que lorsqu’elles sont qualifiées de tel par la loi
marocaine. Par contre lorsqu’elles sont des délits, elles ne peuvent être
poursuivies et jugées au Maroc que lorsqu’elles sont qualifiées délit tant par la loi
Marocaine que par la législation du pays où il a été commis.
Toutefois Le code de la procédure pénale donne aux juridictions marocains la
possibilité de statuer sur des affaires pénales concernant des citoyens marocains à
l’étranger. Les articles 751 et 752 du code de procédure pénale déterminent le
régime juridique de cette compétence.
2. Infractions commises par un étranger

Lorsque ces infractions sont commises par des étrangers, en principe, il est interdit
au Maroc de juger et punir un ressortissant d’un autre état qui se réfugie dans le
royaume, après avoir commis une infraction à l’étranger, alors que s’il l’a
commise contre le Maroc lui-même, là le principe de la territorialité sera justifié.
Ce dernier est consacré par l’article 755 du code de procédure pénale Tout
étranger qui, hors du territoire du royaume s’est rendu coupable, comme auteur,
coauteur ou complice, soit d’un crime ou d’un délit contre la sûreté de l’Etat
marocain, soit de contrefaçon de monnaie ou de billets de banque nationaux ayant
cours légal au Maroc, peut être poursuivi et juge d’après les dispositions de la loi
marocaine s’il est arrêté au Maroc ou si le gouvernement obtient son extradition.

Chapitre II : Approche philosophique des principes généraux de


Droit pénal général

Section 1 : L’école de la justice absolue :

Dans son sens large, la notion de la justice nous renvoie tout d’abord à l’idée
d’ordre. Cette dernière garantie une certaine harmonisation entre les humains
d’une même cité ou de même groupe.
Le terme « justice » est définie comme un ensemble d’institutions, de règles et de
valeurs qui à la fois définissent et déterminent le cadre légitime de l’action pour
les membres d’une société donnée et qui nous renvoie à une dimension profonde

13
et primitive de l’être humain comme « animal politique » voué par nature à la
vie de la cité et à l’institution d’un certain ordre social .
A son tour le droit pénal fait naitre des idées de certains penseur philosophe à
savoir Emmanuel Kant (1724 – 1809) ainsi que Joseph de Maistre (1735-1821)
qui sont considérer comme représentant du courant de la justice absolue .
Ce courant de pensée considère que le droit de punir ne saurait être guidé par une
simple préoccupation utilitaire . A travers la sanction pénale il est nécessaire que
le délinquant expie sa faute , on appelle ça le clivage de l’exemplarité de la
sanction pénale .
Pour ces deux auteurs le droit de punir repose sur les exigences de la justice c’est-
à-dire que lorsqu’une infraction est perpétrée, la justice a été bafouée et la peine
qui sanctionne l’auteur de l’infraction doit assurer l’expiation du
crime. Néanmoins les analyses des deux penseurs diffèrent quant à la notion de
justice. Pour Kant la justice se confond avec l’ordre moral qu’il convient de faire
respecter et c’est au pouvoir qu’il incombe de faire respecter cet ordre moral. Pour
de Maistre le pouvoir social est le représentant temporel de la Providence,
l’infraction est un péché et la peine sa pénitence.
En tout état de cause la répression doit être assurée indépendamment du problème
de savoir si elle est utile ou non à la société , et Kant affirme que la répression doit
être assurée intégralement, quand bien même son inutilité est certaine.
En effet , les défaut de cette tendance n’ont pas tardé à être relevée fausses et
dangereuses , remarque-t-on alors cette doctrine , elle sanctionne des faits qui ne
choquent point l’opinion publique , confond moral , religion et droit pénal aboutit
fatalement à violer les droits fondamentaux de l’homme .

Section 2 : L’Ecole classique et l’Ecole néoclassique

a. L’Ecole classique

Au XVIII siècle, à la fin de l’ancien régime, on assiste à l’avènement des doctrines


pénales et à l’importance que prennent celles-ci dans les idéaux des philosophes
et des esprits éclairés de la fin de l’ancien régime. Deux grands noms se dégagent
alors, celui de Beccaria en Italie et celui de Bentham en Angleterre. Cette doctrine

14
s’appuie sur l’idée que la peine doit avoir pour but l’utilité sociale. L’objectif n’est
pas de faire souffrir le délinquant mais d’empêcher la récidive.
Cela conduit Cesare Beccaria (philosophe milanais), dans son traité « des délits
et des peines » paru en 1764 en critiquant le droit pénal sous l’Ancien Régime a
proposé un système de règle très différent. Il défend la proportionnalité des peines
et leur définition selon le type de délit ou crime commis, soutient que la loi doit
définir les délits, préciser la nature des peines applicable et réglementer les procès,
pour remédier à la multiplicité des lois existantes et à l’arbitraire des puissants. Il
prône l’abolition de la torture et de la peine de mort, fort courantes à l’époque.
Son ouvrage a eu une influence décisive dans l’Europe des Lumières, en
témoignent l’article « Torture » de Voltaire dans son Dictionnaire philosophique
en 1769, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et le
nouveau code pénal de 1791 qui abolit la torture et réduit de 115 à 32 les cas
possibles de peine de mort.
Jeremy Bentham (philosophe, jurisconsulte et réformateur britannique) fonde lui
aussi le droit de punir de la société sur un but utilitaire, il demande que soit pris
en compte les circonstances, il demande la suppression des peines corporelles au
bénéfices des peines privatives de liberté et prône lui aussi la prévention de la
récidive.
Les membres de l'école classique ont affirmé que les peines devaient être
systématiquement adoptées pour des crimes spécifiques, sans circonstances
particulières, afin de démontrer aux personnes que les activités criminelles ne leur
profiteraient pas, car elles auraient des conséquences précises.
Un élément essentiel de la réforme de la sanction pénale pour laquelle la doctrine
classique s’est battue était le traitement juste et équitable des accusés. Avant la
lutte de l'école pour la réforme, les juges pouvaient punir les criminels à leur guise,
quelle que soit la gravité du crime, ce qui a conduit certains à considérer le
système de sanction pénale comme tyrannique. Cesare Beccaria et d'autres
membres se sont battus pour que des sanctions spécifiques soient fixées pour des
crimes spécifiques par la législature et non pour permettre aux juges de disposer
d'un pouvoir absolu. Cette autre conséquence du fondement du droit de punir est
développée par Beccaria dans un chapitre IV du Traité des délits et des peines : «
même le pouvoir d’interpréter les lois pénales ne peut être attribué aux juges
criminels, pour la bonne raison qu’ils ne sont pas législateurs ».

15
Ils estimaient que si les juges ne pouvaient appliquer que des peines sanctionnées
par la législation, les procès seraient rapides et les criminels punis plus
rapidement.
L'idée derrière la lutte de l'école classique pour des procès rapides et des punitions
clairement définies était que les criminels risquaient davantage d'être dissuadés
s'ils savaient quel type de punition ils recevraient et à quelle vitesse. Les membres
de l’école estimaient qu’il était en réalité plus important de prévenir le crime que
de le punir.
La doctrine classique a été acceptée par les dirigeants européens à la fin du XVIIIe
siècle et est réputée avoir influencé le système judiciaire occidental. Cette doctrine
utilitariste du XVIII siècle furent consacrées par la révolution de 1789, c’est le
triomphe des idées de Beccaria puisque le Code pénal des 25 septembre et 10
octobre 1791 consacre le principe de la légalité, le principe des peines fixes,
consacre également les peines privatives de liberté et supprime les châtiments
corporels, même si l’on conserve la peine de mort. Sur le plan processuel, le
procès devient oral, public et contradictoire. Il faut noter que l’influence des idées
de Beccaria ne se limita pas à la seule époque de la révolution et de l’Empire,
puisqu’elles constituent la base, le socle de notre droit pénal actuel pour une
grande partie.
Mais cette doctrine risque de conduire à une répression rigoureuse puisqu’elle a
ignoré l’état du criminel au moment de l'acte, ainsi que les circonstances qui
l'entouraient, qu'elles soient personnelles ou sociales. Par conséquent, une
deuxième école classique est apparue (l’école néo-classique).
b. La doctrine néoclassique

La doctrine néo-classique représentée par Rossi, ortolan et Guizot, résume la


synthèse entre l’utile et le juste. La signification qu’il convient d’affecter à leur
formule restée célèbre : « Pas plus qu’il n’est utile, pas plus qu’il n’est juste. » .
La peine doit en même temps être utile, car il y va de son efficacité, et juste, car
il y va de sa légitimité. Autrement dit, le droit de punir est fondée à la fois sur la
justice dans son principe et sur l’utilité sociale dans son application. L’idée ici,
est que La sanction ne devrait pas être plus que l'intérêt implique, ni plus que la
justice exige. Par conséquent, le juge devait agir dans la sanction pour l'adapter à
la situation de chaque individu. Cela exige que la peine ne dépasse pas la limite
correspondant à l'acte criminel.

16
Les néo-classiques insistent sur la nécessité de l’individualisation de la peine et
c’est en cela qu’ils se différencient essentiellement de l’école classique. Une
courte peine est efficace pour satisfaire à sa fonction d’intimidation collective et
individuelle. Ainsi la peine doit être adapter au délinquant : l’état du criminel, leur
passé, les circonstances de commission de l’infraction, leur personnalité, leur sexe
sont autant d’éléments qui différencient les individus. Pas tous ceux qui
commettent le même délit sont identiques.
L'influence de cette doctrine fut grande, son programme passe largement
dans le droit positif. Mais malgré cela, elle se révélait insuffisante : il a été
observé que la criminalité a augmenté depuis le milieu du XIXe S. dans les pays
dont les enseignements et les règlements de cette école ont été introduits dans leur
législation.
En revanche, cette dernière va être critiqué par l’école positive qui est fondée sur
la prise en charge du délinquant en tant que source du crime et que le risque réside
dans sa personnalité.
Section 2 : l’école positiviste

Apres la doctrine classique et son prolongement, la justice pénale connait une


véritable mutation avec les positivistes, tirant les conclusions des observations
(d’Auguste compte) des juristes et des criminologues essaient de les appliquer à
la réalité criminelle, ils aboutissent à une conception opposée de celle des
classiques. Ils rebaissent l’homme de son cadre abstrait à sa réalité concrète.
L’apport de l’école positiviste c’est de mettre en cause la personnalité du
délinquant et sa place prédominante dans le phénomène criminel ,par contre au
classiques ,pour eux le criminel ne peut pas être une entité abstraite envisagées
suivant des catégories générales et objectives telles que celles qui résultent des
normes juridiques, au niveau de la réaction sociale cette école défend l’impératif
de l’individualisation de la sanction en fonction des conclusion de l’observation
de l’expérimentation dans chaque infraction .
Les positivistes arrivent à concevoir un véritable homo criminalise par
conséquent, pour eux le délinquant n’est que le produit de sa condition physique
et sociale (a) et l’irresponsabilité morale(b) le système défensif des positivistes
(c)finalement on trouve des défaillances de cette école(d).

17
a. Le conditionnement physico-social du criminel

Le Dr Lombroso s’attache à la description de l’influence anthropologique sur le


comportement criminel et constate que le crime constitue un phénomène instinctif
chez l’hommes et ne résulte point d’une résolution consciente de l’homme.

Dans le même sens Lombroso conclut qu’il est l’émergence de l’animosité


primitive, pour démontrer cette opinion il effectue une étude fonde sur
l’observation des cadavres et des corps des détenus condamnes pour crime, cette
recherche l’amené non seulement à confirmer son idée de départ mais à l’enrichir
et à nuancer en plus il en arrive à l’existence d’un criminel-ne, homme qui
présente des anomalies physiques et intellectuelles. Il justifie sa présence parmi
des hommes normaux, par des accidents génétiques et des réticences du
phénomène d’évolution constaté dans la nature c’est l impacte des idées de
Darwin, l’autre auteur termine ses hypothèses par le rôle de l’hérédité sur la
formation de la personnalité.
pour Ferri professeur de droit pénal et sociologue par vocation insiste sur l’effet
du milieu sur le dit comportement ,bien que disciple de Lombroso n admet ses
conclusions qu’avec relativité , il s’attache beaucoup plus à la réalité vivante des
hommes ,pour cet auteur la société et un corps comparable à la matière chimique
.elle réagît en produisant le phénomène criminel lorsqu’ elle se trouve en contact
avec certains produits .disons plus clairement que lorsque certain condition sont
réalisées , le phénomène criminel apparait fatalement dans la société.

En hypso facto, Ferri découvre ses facteurs dans la géographie (régions


climatiques agglomérations et compagnes) dans les saisons la famille le milieu
social et économique .il dégage même une loi de saturation criminelle selon
laquelle dès qu’une société remplit des conditions précises, elle connait un
nombre exact de crimes déterminés en d autre terme une grande catégorie de
personnes y passe fatalement à l’action criminelle.

b. L’irresponsabilité morale du criminel

Pour les positivistes la liberté de l’acte n’existe pas l’homme criminel est
déterminé soit par sa condition physique soit par son milieu social, la conception
d’une responsabilité en termes de liberté et de sanction ne se vérifie point. Le
crime est un état dangereux personnifie par le délinquant. La société n’a pas le

18
droit de le punir, elle n’a que celui de se défendre et de se prémunir contre son
apparition et sa contagion. D’où la réaction sociale ne doit rechercher que la
finalité de la défense.
Autrement dit elle doit correspondre à l’état dangereux de l’individu cette vue
entraine les positivistes à systématiser le danger concrétisé par le délinquant en le
saisissant dans son comportement, dans son corps et dans son milieu social. Ils en
arrivent à une classification célèbre en la matière : le criminel-ne, le criminel
aliène, le criminel d’habitude, le criminel d’occasion et le criminel passionnel.
Du point de vue dangerosité ils mettent au même rang les trois premières
catégories pour leur réserver les mesures les plus radicales. Ils épargnent le
criminel d’occasion car son état dangereux ne provient ni de son physique ni de
la défectuosité permanente de son milieu social ni d’une seconde nature,
l’habitude ou la professionnalisation le criminel passionnel acquiert toute leur
sympathie, car son mobil, la passion ne constitue point de danger aussi grave pour
la société
c. Le système défensif des positivistes

Pour eux la défense sociale protection des intérêts de la collectivité, se réalise aux
termes des moyens d’élimination de resocialisation et de réadaptation (Ferri et
Garofalo). Ferri se distingue de ses autres collègues en préconisant avant tout des
mesures de prévention a même de supprimer les facteurs de la criminalité il pense
particulièrement au situations criminogènes engendrées par le milieu ,ses
proposition rentrent dans le cadre de la prophylaxie social .

1. Les mesures éliminatrices

Lombroso et Garofalo envisagent la peine de mort et l’internement à perpétuité


pour les criminel-nés et les criminels aliènes. Ils justifient la première par la
nécessite de sélectionner les membres d’une société du but de la débarrasser des
éléments nuisibles irrécupérable. Garofalo estime la peine de mort nécessaire à
l’encontre des meurtries par cupidité, l’internement à perpétuité dans un asile pour
les aliènes, et l’emprisonnement a vie pour les délinquants d’habitude ainsi que la
relégation pour un temps indéterminé pour les meurtriers en état de légitime
défense.

19
2. Les mesures neutralisatrices

Les positivistes construisant un système important de mesures susceptibles de


neutraliser le phénomène criminel. Ferri se distingue particulièrement dans ce
sens, il concrétise l’idée de neutralisation par moyens de réparation, des mesures
de répression et des « mesures de sureté »
La réparation s obtient par l’effacement de la situation anti-juridique a tous les
points de vue. Elle consiste notamment dans la réparation du dommage cause a la
victime dans le cas où il en existe, dans la privation du délinquant des résultats
profitables de son acte. Cette mesure s’applique surtout au criminel passionnel
qui, une fois l’acte criminel accompli, ne représente plus de danger pour la société.
L’emprisonnement de longue durée et l’amende lourde sont jugées efficaces à
l’encontre des délinquants d’occasion ces derniers peuvent également, suivant la
spécificité de leurs cas se voir appliquer une mesure de sureté telle que
l’interdiction de paraitre dans certains milieux ou régions

d. Les défaillances de l'école Positiviste

Les reproches adressés à l'école positiviste concernent son attitude globale du


point de vue politique criminelle et ses critères de classification du point de vue
technico-scientifique. Sur le plan de la politique criminelle, les positivistes
s'emportent dans leur opposition aux classiques, ils tombent par constituent dans
le même défaut Absolutisme dans les affirmations La négation du libre arbitre, de
la responsabilité morale et de l'interaction annihile l'utilité de la peine et détruit
même la notion de délinquant.
En effet, si l'on admet une probabilité de liberté, on doit en tirer la conclusion sur
la responsabilité Or sur ce point, il faut reconnaitre que les positivistes sont
presque toujours contredits. (Religion, morale. Philosophie et science) Sur le plan
du fond, la classification des délinquants et la situation de faveur accordée au
criminel passionnel ne se Justifient point. La classification anthropologiste des
délinquants suscite continuellement des réserves d'autant plus que Lombroso lui-
même finit à la fin de sa carrière par la prendre pour une simple corrélation, et
d'autant plus que ses adeptes ne lui reconnaissent d'action que dans le cadre du
milieu criminogène.
L'impunité du crime passionnel se révèle aussi critiquable. La passion qui anime
le comportement criminel ne supprime point l'état dangereux, instantané certes,

20
que manifeste l'auteur. Elle diminue encore moins l’indignation de la société
devant l'acte en soi.
Section 4 : l’Ecole de la défense sociale

L’école de la défense sociale a pour but d’améliorer les fondements d’une


politique pénale qui s’intéresse à la protection de la société et à la correction du
coupable et aussi sa réadaptation. Ainsi qu’elle renferme deux courants, le plus
ancien (GRAMATICA- exprimées dès 1934) et le plus moderne (MARK
ANCEL- la défense social nouvelle - publie en 1954).
GRAMATICA répudie l’ensemble du droit criminel et en particulier les concepts
d’infraction et de délinquant. L’infraction doit être rejetée parce qu’elle se fonde
sur l’appréciation objective d’un dommage. Seulement celui-ci ne saurait être
considéré comme un délinquant, mais comme un homme qu’il incombe de
resocialiser car il a sombré dans l’antisocialiste. Cette notion fort complexe est
seule à pouvoir servir de critère à l’intervention étatique. Il faut appliquer à
l’homme reconnu antisocial des mesures de défense sociale visant à
l’amélioration du sujet et pouvant intervenir avant comme après l’infraction. Ces
mesures, qui doivent constituer l’unique type de réaction de l’État (ce qui
implique la disparition des peines).
Enfin GRAMATICA propose de développer une action politique tournée vers une
hygiène sociale absolue. Toutes ces idées ont suscité de sérieuses réserves chez
nombre de criminalistes. Aussi n’est-il pas surprenant que le système de la défense
sociale aient construit une doctrine fort différente.
MARK ANCEL un magistrat et théoricien du droit, auteur de l’œuvre
brillantissime (La défense sociale nouvelle publié en 1954)
« L’idée maîtresse de cette conception, telle que nous l’expose M. Ancel, c’est
que la peine doit être considérée uniquement comme l’instrument d’une politique
criminelle réaliste et efficace au service du bien commun, et qu’à ce titre, il
convient de lui assigner pour fonction primordiale la réadaptation sociale du
délinquant, seule de nature à concilier la protection de la collectivité avec l’intérêt
véritable de l’individu à qui elle restituera sa pleine valeur de personne humaine
consciente de sa dignité et de ses responsabilités . »
La défense sociale nouvelle ne rejette pas l’idée de responsabilité morale. Il est
nécessaire d’étudier la personnalité de chaque délinquant afin de pouvoir le traiter,
et à ce sujet peuvent être utilisées les peines comme les mesures de sûreté,

21
d’ailleurs fondues dans un système unique de sanctions. Et ce traitement permettra
de faire acquérir ou retrouver les valeurs morales perdues. Le libre arbitre est ainsi
le but du traitement et non son point de départ : ce n’est que lorsqu’il sera guéri
que le condamné jouira de sa pleine liberté et de son entière responsabilité. La
défense sociale nouvelle s’intéresse donc au premier lieu à l’homme concret et
elle rejette toute considération de vengeance, d’expiation, voire de rétribution.
MARK ANCEL prévoit que Pour mieux connaître cet homme il faut pratiquer
l’observation du délinquant avec des examens médicaux, sociaux, psychiatriques
destinés à constituer un dossier de personnalité seul capable de permettre la mise
en œuvre d’un véritable traitement de resocialisation.
Cette exigence conduit à la division du procès pénal en deux phases. La première
est le classique procès répressif, relatif à la matérialité des faits et qui prend fin
avec une décision sur la culpabilité. La seconde est axée sur l’examen de la
personnalité : c’est le procès de défense sociale, les magistrats étant entourés de
médecins, psychologues et psychiatres pour la décision sur la sanction. Cette
seconde phase connaîtrait des règles de déroulement originales : publicité
restreinte, possibilité d’exclure le délinquant du débat, collaboration étroite entre
ministère public et défense. Quant à la sentence, elle doit être constamment
modifiable pour tenir compte de la personnalité du sujet.

22
Conclusion

Dans l’univers criminel, il existe une multitude de valeurs qui se trouvent à la base
des faits juridiques en matière pénale. L’étude de ces derniers a pour but la
recherche des causes à l’origine des phénomènes. Dans son cadre général la
Philosophie pénale est une discipline qui étudie les fondements même de la
punition et de la façon de punir. L’objet principal de son analyse est la finalité de
la sanction, voire ses justifications, par le biais d’un raisonnement téléologique.
La philosophie pénale, cherchant alors les causes et les résultats des phénomènes
juridiques, en expliquant leur vraie signification.

Afin de protéger la société contre la criminalité, il faut un système de sanctions


organisé que l'Etat peut mettre en œuvre. Le droit pénal a été façonné par un
ensemble philosophique hétérogène, appelé le système classique qui été issu en
droite ligne de l’école philosophique et de la théorie du Contrat social de
Rousseau. Plusieurs philosophes ont participé à cette école dont chacun avait
une pensée sur l’incrimination et le droit de punir. Les représentants les plus
illustres de cette dernière ont été Beccaria en Italie, Bentham en Angleterre,
Feuerbach en Allemagne.

Sur le plan pénal aucun crime ainsi qu’aucune peine n’existe sans loi , raison
pour laquelle le principe de la légalité des incriminations et des peines vient de
protéger l’individu contre l’arbitraire du juge et la protection des libertés
individuelles , chose qui est confirmée , comme on a déjà évoqué par le code
pénal marocain dans son art 3 qui prévoit que « nul n’est passible de
condamnation pour un fait qui n’est pas prévu comme infraction en vertu de la
loi , ni puni de peines que la loi n’a pas édictées » . Ce principe oblige
l’interprétation stricte de la loi pénale limitée par des textes auxquels le juge est
soumis, cependant celui-ci a le pouvoir dans certains cas de procéder au sens des
textes.

Pour éliminer ce pouvoir il est nécessaire de mettre en place des textes


d’incriminations qualifiants les comportements pénalement sanctionnées ainsi
que les textes déterminants les peines applicables pour chacun ce qui va permettre
de délimiter la sphère de chaque textes dans le temps, dont les conflits obéissent
au principe de la non-rétroactivité de la loi pénale et dans l’espace résolu par le
principe de territorialité des textes.

23
En effet, l’interprétation stricte de la loi pénale est connue par son efficacité et
son efficience qui n’autorise guerre au juge à créer des infractions ou des
sanctions, ni à prononcer des peines supérieures au maximum déterminé par la loi
, en contrepartie le législateur marocain se trouve dans l’obligation de mettre au
point et d’une manière continue l’ensemble des textes de la loi pénale afin que le
juge lui-même puisse répondre à toute les situations criminelles devant lesquelles
il va être confronter .

24

Vous aimerez peut-être aussi