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Réalisé par :
Yassmine BENHAYOUN
YOUSSRA EZZAYOUYA
Encadré par :
SARA BARNAK
Mr. MAATOUK Salah-Eddine
MERIEM BENZEKRI
Hassan MAKIK
NIZAR MOUSTAID
Anass ABOURIFA
Ibrahim SALHI
Chadi QUARQORI
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2021-2022
Sommaire
Chapitre 1 : Les principes fondamentaux du droit pénal général : ............... 5
Section 1 - Le principe de la légalité des délits et des peines : ..................... 5
a - L’existence du principe : ......................................................................... 5
b - La qualité de la loi : ................................................................................. 6
Section 2 : Le principe de l’interprétation stricte de la loi pénale .............. 7
a. Sur le plan national : .............................................................................. 7
b. Sur le plan international : ...................................................................... 9
Section 3 : L’application de la loi pénale dans le temps ............................. 10
a. Le principe de non rétroactivité .......................................................... 10
b. Le principe de l’effet immédiat des lois nouvelles ............................. 11
Section 4 : l’application de la loi pénale dans l’espace : ............................. 11
a. Les infractions commises au Maroc : ................................................. 12
b. Les infractions commises à l’étranger : .............................................. 12
Chapitre II : Approche philosophique des principes généraux de Droit
pénal général ...................................................................................................... 13
Section 1 : L’école de la justice absolue : ..................................................... 13
Section 2 : L’Ecole classique et l’Ecole néoclassique .................................. 14
a. L’Ecole classique ................................................................................... 14
b. La doctrine néoclassique ...................................................................... 16
Section 2 : l’école positiviste .......................................................................... 17
a. Le conditionnement physico-social du criminel................................. 18
b. L’irresponsabilité morale du criminel ................................................ 18
c. Le système défensif des positivistes ..................................................... 19
Section 4 : l’Ecole de la défense sociale ........................................................ 21
Conclusion .......................................................................................................... 23
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Introduction :
Quels sont les principes fondamentaux du droit pénal et quelle École de pensée émerge
contre la réalité arbitraire de la justice pénale ?
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Chapitre 1 : Les principes fondamentaux du droit pénal général :
En droit pénal, le principe de légalité des délits et des peines dispose qu'on ne peut
être condamné pénalement qu'en vertu d'un texte pénal précis et clair (en latin,
Nullum crimen, nulla pœna sine lege, c'est-à-dire « il n'y a aucun crime,
aucune peine, sans loi »).
En vertu de l’article 3 du Code pénal marocain : < nul ne peut être condamné
pour un fait qui n’est pas expressément prévu comme infraction par la loi, ni
puni de peines que la loi n’a pas édictées >.
a - L’existence du principe :
C’est au 18eme siècle que l’on va avoir une formulation explicite et une
théorisation explicite de légalité criminelle. Le droit pénal général va s’inscrire
dans cette réflexion avec une dimension abstraite. Un droit pénal général qui veut
fonder les principes directeurs de ce corpus, il y a donc ce souci de théorisation
que l’on retrouve. Les droits pénaux antérieurs ne méconnaissent pas un minimum
de légalité.
Montesquieu et Beccaria vont insister sur le fait que la loi, et seulement la loi ne
peut être compétente pour qualifier une infraction. Ce qui vient à signifier que la
loi est la norme supérieure, ce qui va entrainer des contraintes.
L’objectif au 18eme siècle c’est limiter les pouvoirs du juge, et cela en donnant
les pleins pouvoirs à la loi. Le juge sera lie à la loi, aux textes, il ne pourra que les
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appliquer sans y déroger, sans les modifier. < Le juge ne peut être que la bouche
de la loi > Montesquieu.
b - La qualité de la loi :
Pour que le principe de légalité puisse être considéré comme une véritable
garantie de la liberté individuelle et de la sécurité juridique, il importe que
l’autorité normative, qu’elle soit législative ou réglementaire, s’évertue à définir
de manière intelligible les comportements prohibés et les peines qui y sont
attachées.
Le manque de clarté ou de précision de la loi peut être soulevé par le prévenu afin
de faire échec aux poursuites. L’appréciation de la qualité de la norme
d’incrimination par la juridiction de jugement s’opère différemment selon la
nature du texte. Ainsi, le juge ne peut créer de nouvelle incrimination ou peine, il
ne peut compléter une loi insuffisante ni appliquer une sanction autre que celle
prévue.
Aux termes de l’article 6 de la loi pénale qui dispose < lorsque plusieurs
lois ont été en vigueur entre le moment où l’infraction a été commise et le
jugement définitif, la loi, dont les dispositions sont les moins rigoureuses,
doit recevoir application >.
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sociales. Le droit pénal n’est donc pas neutre. Il symbolise l’extrême et
l’essentiel. Ainsi, dans toute sa construction historique, le droit criminel
témoigne de la primauté des libertés sur le pouvoir. Dès lors, le justiciable
trouve dans le principe de légalité l’assurance de trois garanties essentielles
qui sont la connaissance, la mesure et l’égalité.
Parce que les poursuites judiciaires peuvent avoir pour effet de priver
l’accusé ou le prévenu de sa liberté, ou de l’affaiblir dans son patrimoine
comme dans son honneur, il importe de les fonder sur une réaction
prévisible, doublée de leur connaissance. C’est dire que la légalité passe par
une contrainte rédactionnelle pour le législateur, qui se doit de définir les
crimes et les délits « en termes suffisamment clairs et précis ».
« Si l’interprétation des lois est un mal, il est évident que leur obscurité, qui
entraîne nécessairement l’interprétation, en est un autre » (César Beccaria, Traité
des délits et des peines - 1764).
Ce pénaliste italien du 18ème siècle, soulevait déjà à l’époque les difficultés que
peut engendrer « l’obscurité » ou « l’ambiguïté » d’une loi qui est censée être le
fondement de la condamnation d’un Homme et dont on lui intime l’ordre de
connaître.
En effet, le législateur marocain nous rappelle dans l’article 2 du Code pénal que
« nul ne peut invoquer pour son excuse l’ignorance de la loi pénale ».
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En droit pénal, le juge répressif est tenu par une interprétation stricte de la loi. Il
en résulte que les juridictions ne peuvent pas créer des infractions ou édicter des
peines non prévues par la loi et elles ne peuvent pas étendre les dispositions de la
loi pénale à des cas que le législateur n’a pas visé.
Cependant, le devoir d’interprétation stricte de la loi pénale n’est concevable que
pour un texte clair et précis. A contrario, en présence d’un texte pénale ne
présentant pas les qualités de clarté et de précision requises, le magistrat répressif
se voit reconnaître un certain pouvoir d’interprétation.
Dans ce cas deux méthodes d’interprétation sont admises :
● La méthode littérale : le juge est tenu dans ce cas d’appliquer la lettre de la
loi, seule source du droit pénal. Si une contradiction existe entre la lettre du texte
et son esprit, c’est la lettre qui doit prévaloir.
● La méthode téléologique : Cette méthode suppose que le juge recherche
l’esprit du texte. L’intention du législateur peut être découverte en s’aidant, au
besoin, des travaux préparatoires, de l’histoire et des données du contexte socio-
économique.
Toutefois, le pouvoir d’appréciation conféré au magistrat ne doit pas nuire aux
intérêts des délinquants. Il faut donc distinguer si la loi interprétée est favorable
ou défavorable au prévenu.
Les lois défavorables aux intérêts du délinquant font l’objet d’une interprétation
stricte et rigoureuse. La plupart des lois de fond déterminant une incrimination ou
une sanction entrent dans cette catégorie.
En revanche, les lois favorables permettent une interprétation extensive du texte
dans la mesure où elles ne portent pas préjudice aux droits du prévenu. Elles
touchent essentiellement les causes exonératoires de responsabilité et les lois de
forme comme les lois de procédure, de compétences ou d’organisation des
juridictions répressives. Ces lois sont supposées garantir les libertés individuelles
et doivent en conséquence être appliquées souplement, car le principe d’une
interprétation stricte ne se justifie plus.
Lorsqu’il s’agit d’une loi favorable (notamment concernant les immunités, les
causes d’irresponsabilités pénales) , le juge répressif a la possibilité de recourir à
la méthode analogique in favorem, c’est-à-dire dans l’intérêt du prévenu.
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Il résulte que l’interdiction d’interpréter les règles défavorables au délinquant est
une obligation pour le juge, alors que l’interprétation des règles favorables n’est
pour lui qu’une faculté.
D’une manière générale, la doctrine a connu l’émergence de trois courants
d’interprétation de la loi pénale. Les partisans du premier attribuent aux juges
répressifs un large pouvoir d’interprétation (les interprétations libres). Ceux du
second estiment que les juridictions répressives doivent respecter la littérature de
la loi pénale (les interprétations littérales). Les partisans du troisième courant se
déclarent favorables à l’application d'une théorie hybride se situant entre les deux
précédentes tendances.
b. Sur le plan international :
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Section 3 : L’application de la loi pénale dans le temps
Le principe de non rétroactivité signifie qu’une loi ne peut être appliquée à des
actes ou à des faits qui se sont passés avant son entrée en vigueur. Il est un principe
constitutionnel au Maroc, depuis l’entrée en vigueur de la constitution de 1962,
qui se justifie par des considérations de sécurité et de justice. L’article 4 de
l’actuelle constitution prévoit expressément que la loi ne peut avoir d’effet
rétroactif.
Ce principe de non rétroactivité se justifie par des considérations de sécurité et de
justice. Quand deux personnes, décident d’établir une convention, elles tiennent
compte de la loi en vigueur en ce moment précis. Si par suite intervient une
réforme législative qui s’applique à cette transaction, cela reviendrait à
bouleverser les prévisions de la règle de droit qui visent à assurer et stabilité et
sécurité des rapports sociaux.
2. Les exceptions :
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Dans la même mesure, ce principe s’impose à tous les organes de l’Etat. Il a donc
un caractère absolu, en sens qu’il doit être respecté par les 3 organes de l’Etat.
Cependant, il semble permis d’écarter ce principe chaque fois que des
considérations de justice, de sécurité ou d’ordre social ne sont pas susceptibles
d’être compromises : c’est le cas des lois qui abrogent rétroactivement ou qui
annulent les textes antérieurs pris par une autorité illégitime.
b. Le principe de l’effet immédiat des lois nouvelles
1. La signification du principe
L’effet immédiat de la loi nouvelle peut être écarté par une disposition
formelle, le législateur estimant souhaitable de retarder l’application du nouveau
texte. Une autre exception concerne la matière des contrats. Une loi nouvelle ne
doit pas produire effet à l’égard des contrats en cours et bouleverser les prévisions
légitimes des parties.
Section 4 : l’application de la loi pénale dans l’espace :
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Au niveau de cette application, le principe est la territorialité des lois pénales, il
consiste à appliquer la loi pénale à tous ceux qui ont commis une infraction sur le
territoire de l’état où cette loi est en vigueur, l’article 10 du C.P consacre ce
système : « sont soumis à la loi pénale marocaine tous ceux qui, nationaux,
étrangers ou apatrides, se trouvent sur le territoire du royaume… ».
Ce système est compréhensible pour plusieurs raisons : tout résident dans un pays
doit connaître la législation du pays d’accueil et doit en respecter les dispositions,
de plus le juge chargé d’appliquer la loi connaît mieux les lois de son pays que le
droit étranger.
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1. Infractions commises par un marocain
Les infractions commises par des marocains, si elles sont des crimes, elles ne
peuvent être réprimées au Maroc que lorsqu’elles sont qualifiées de tel par la loi
marocaine. Par contre lorsqu’elles sont des délits, elles ne peuvent être
poursuivies et jugées au Maroc que lorsqu’elles sont qualifiées délit tant par la loi
Marocaine que par la législation du pays où il a été commis.
Toutefois Le code de la procédure pénale donne aux juridictions marocains la
possibilité de statuer sur des affaires pénales concernant des citoyens marocains à
l’étranger. Les articles 751 et 752 du code de procédure pénale déterminent le
régime juridique de cette compétence.
2. Infractions commises par un étranger
Lorsque ces infractions sont commises par des étrangers, en principe, il est interdit
au Maroc de juger et punir un ressortissant d’un autre état qui se réfugie dans le
royaume, après avoir commis une infraction à l’étranger, alors que s’il l’a
commise contre le Maroc lui-même, là le principe de la territorialité sera justifié.
Ce dernier est consacré par l’article 755 du code de procédure pénale Tout
étranger qui, hors du territoire du royaume s’est rendu coupable, comme auteur,
coauteur ou complice, soit d’un crime ou d’un délit contre la sûreté de l’Etat
marocain, soit de contrefaçon de monnaie ou de billets de banque nationaux ayant
cours légal au Maroc, peut être poursuivi et juge d’après les dispositions de la loi
marocaine s’il est arrêté au Maroc ou si le gouvernement obtient son extradition.
Dans son sens large, la notion de la justice nous renvoie tout d’abord à l’idée
d’ordre. Cette dernière garantie une certaine harmonisation entre les humains
d’une même cité ou de même groupe.
Le terme « justice » est définie comme un ensemble d’institutions, de règles et de
valeurs qui à la fois définissent et déterminent le cadre légitime de l’action pour
les membres d’une société donnée et qui nous renvoie à une dimension profonde
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et primitive de l’être humain comme « animal politique » voué par nature à la
vie de la cité et à l’institution d’un certain ordre social .
A son tour le droit pénal fait naitre des idées de certains penseur philosophe à
savoir Emmanuel Kant (1724 – 1809) ainsi que Joseph de Maistre (1735-1821)
qui sont considérer comme représentant du courant de la justice absolue .
Ce courant de pensée considère que le droit de punir ne saurait être guidé par une
simple préoccupation utilitaire . A travers la sanction pénale il est nécessaire que
le délinquant expie sa faute , on appelle ça le clivage de l’exemplarité de la
sanction pénale .
Pour ces deux auteurs le droit de punir repose sur les exigences de la justice c’est-
à-dire que lorsqu’une infraction est perpétrée, la justice a été bafouée et la peine
qui sanctionne l’auteur de l’infraction doit assurer l’expiation du
crime. Néanmoins les analyses des deux penseurs diffèrent quant à la notion de
justice. Pour Kant la justice se confond avec l’ordre moral qu’il convient de faire
respecter et c’est au pouvoir qu’il incombe de faire respecter cet ordre moral. Pour
de Maistre le pouvoir social est le représentant temporel de la Providence,
l’infraction est un péché et la peine sa pénitence.
En tout état de cause la répression doit être assurée indépendamment du problème
de savoir si elle est utile ou non à la société , et Kant affirme que la répression doit
être assurée intégralement, quand bien même son inutilité est certaine.
En effet , les défaut de cette tendance n’ont pas tardé à être relevée fausses et
dangereuses , remarque-t-on alors cette doctrine , elle sanctionne des faits qui ne
choquent point l’opinion publique , confond moral , religion et droit pénal aboutit
fatalement à violer les droits fondamentaux de l’homme .
a. L’Ecole classique
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s’appuie sur l’idée que la peine doit avoir pour but l’utilité sociale. L’objectif n’est
pas de faire souffrir le délinquant mais d’empêcher la récidive.
Cela conduit Cesare Beccaria (philosophe milanais), dans son traité « des délits
et des peines » paru en 1764 en critiquant le droit pénal sous l’Ancien Régime a
proposé un système de règle très différent. Il défend la proportionnalité des peines
et leur définition selon le type de délit ou crime commis, soutient que la loi doit
définir les délits, préciser la nature des peines applicable et réglementer les procès,
pour remédier à la multiplicité des lois existantes et à l’arbitraire des puissants. Il
prône l’abolition de la torture et de la peine de mort, fort courantes à l’époque.
Son ouvrage a eu une influence décisive dans l’Europe des Lumières, en
témoignent l’article « Torture » de Voltaire dans son Dictionnaire philosophique
en 1769, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et le
nouveau code pénal de 1791 qui abolit la torture et réduit de 115 à 32 les cas
possibles de peine de mort.
Jeremy Bentham (philosophe, jurisconsulte et réformateur britannique) fonde lui
aussi le droit de punir de la société sur un but utilitaire, il demande que soit pris
en compte les circonstances, il demande la suppression des peines corporelles au
bénéfices des peines privatives de liberté et prône lui aussi la prévention de la
récidive.
Les membres de l'école classique ont affirmé que les peines devaient être
systématiquement adoptées pour des crimes spécifiques, sans circonstances
particulières, afin de démontrer aux personnes que les activités criminelles ne leur
profiteraient pas, car elles auraient des conséquences précises.
Un élément essentiel de la réforme de la sanction pénale pour laquelle la doctrine
classique s’est battue était le traitement juste et équitable des accusés. Avant la
lutte de l'école pour la réforme, les juges pouvaient punir les criminels à leur guise,
quelle que soit la gravité du crime, ce qui a conduit certains à considérer le
système de sanction pénale comme tyrannique. Cesare Beccaria et d'autres
membres se sont battus pour que des sanctions spécifiques soient fixées pour des
crimes spécifiques par la législature et non pour permettre aux juges de disposer
d'un pouvoir absolu. Cette autre conséquence du fondement du droit de punir est
développée par Beccaria dans un chapitre IV du Traité des délits et des peines : «
même le pouvoir d’interpréter les lois pénales ne peut être attribué aux juges
criminels, pour la bonne raison qu’ils ne sont pas législateurs ».
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Ils estimaient que si les juges ne pouvaient appliquer que des peines sanctionnées
par la législation, les procès seraient rapides et les criminels punis plus
rapidement.
L'idée derrière la lutte de l'école classique pour des procès rapides et des punitions
clairement définies était que les criminels risquaient davantage d'être dissuadés
s'ils savaient quel type de punition ils recevraient et à quelle vitesse. Les membres
de l’école estimaient qu’il était en réalité plus important de prévenir le crime que
de le punir.
La doctrine classique a été acceptée par les dirigeants européens à la fin du XVIIIe
siècle et est réputée avoir influencé le système judiciaire occidental. Cette doctrine
utilitariste du XVIII siècle furent consacrées par la révolution de 1789, c’est le
triomphe des idées de Beccaria puisque le Code pénal des 25 septembre et 10
octobre 1791 consacre le principe de la légalité, le principe des peines fixes,
consacre également les peines privatives de liberté et supprime les châtiments
corporels, même si l’on conserve la peine de mort. Sur le plan processuel, le
procès devient oral, public et contradictoire. Il faut noter que l’influence des idées
de Beccaria ne se limita pas à la seule époque de la révolution et de l’Empire,
puisqu’elles constituent la base, le socle de notre droit pénal actuel pour une
grande partie.
Mais cette doctrine risque de conduire à une répression rigoureuse puisqu’elle a
ignoré l’état du criminel au moment de l'acte, ainsi que les circonstances qui
l'entouraient, qu'elles soient personnelles ou sociales. Par conséquent, une
deuxième école classique est apparue (l’école néo-classique).
b. La doctrine néoclassique
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Les néo-classiques insistent sur la nécessité de l’individualisation de la peine et
c’est en cela qu’ils se différencient essentiellement de l’école classique. Une
courte peine est efficace pour satisfaire à sa fonction d’intimidation collective et
individuelle. Ainsi la peine doit être adapter au délinquant : l’état du criminel, leur
passé, les circonstances de commission de l’infraction, leur personnalité, leur sexe
sont autant d’éléments qui différencient les individus. Pas tous ceux qui
commettent le même délit sont identiques.
L'influence de cette doctrine fut grande, son programme passe largement
dans le droit positif. Mais malgré cela, elle se révélait insuffisante : il a été
observé que la criminalité a augmenté depuis le milieu du XIXe S. dans les pays
dont les enseignements et les règlements de cette école ont été introduits dans leur
législation.
En revanche, cette dernière va être critiqué par l’école positive qui est fondée sur
la prise en charge du délinquant en tant que source du crime et que le risque réside
dans sa personnalité.
Section 2 : l’école positiviste
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a. Le conditionnement physico-social du criminel
Pour les positivistes la liberté de l’acte n’existe pas l’homme criminel est
déterminé soit par sa condition physique soit par son milieu social, la conception
d’une responsabilité en termes de liberté et de sanction ne se vérifie point. Le
crime est un état dangereux personnifie par le délinquant. La société n’a pas le
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droit de le punir, elle n’a que celui de se défendre et de se prémunir contre son
apparition et sa contagion. D’où la réaction sociale ne doit rechercher que la
finalité de la défense.
Autrement dit elle doit correspondre à l’état dangereux de l’individu cette vue
entraine les positivistes à systématiser le danger concrétisé par le délinquant en le
saisissant dans son comportement, dans son corps et dans son milieu social. Ils en
arrivent à une classification célèbre en la matière : le criminel-ne, le criminel
aliène, le criminel d’habitude, le criminel d’occasion et le criminel passionnel.
Du point de vue dangerosité ils mettent au même rang les trois premières
catégories pour leur réserver les mesures les plus radicales. Ils épargnent le
criminel d’occasion car son état dangereux ne provient ni de son physique ni de
la défectuosité permanente de son milieu social ni d’une seconde nature,
l’habitude ou la professionnalisation le criminel passionnel acquiert toute leur
sympathie, car son mobil, la passion ne constitue point de danger aussi grave pour
la société
c. Le système défensif des positivistes
Pour eux la défense sociale protection des intérêts de la collectivité, se réalise aux
termes des moyens d’élimination de resocialisation et de réadaptation (Ferri et
Garofalo). Ferri se distingue de ses autres collègues en préconisant avant tout des
mesures de prévention a même de supprimer les facteurs de la criminalité il pense
particulièrement au situations criminogènes engendrées par le milieu ,ses
proposition rentrent dans le cadre de la prophylaxie social .
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2. Les mesures neutralisatrices
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que manifeste l'auteur. Elle diminue encore moins l’indignation de la société
devant l'acte en soi.
Section 4 : l’Ecole de la défense sociale
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d’ailleurs fondues dans un système unique de sanctions. Et ce traitement permettra
de faire acquérir ou retrouver les valeurs morales perdues. Le libre arbitre est ainsi
le but du traitement et non son point de départ : ce n’est que lorsqu’il sera guéri
que le condamné jouira de sa pleine liberté et de son entière responsabilité. La
défense sociale nouvelle s’intéresse donc au premier lieu à l’homme concret et
elle rejette toute considération de vengeance, d’expiation, voire de rétribution.
MARK ANCEL prévoit que Pour mieux connaître cet homme il faut pratiquer
l’observation du délinquant avec des examens médicaux, sociaux, psychiatriques
destinés à constituer un dossier de personnalité seul capable de permettre la mise
en œuvre d’un véritable traitement de resocialisation.
Cette exigence conduit à la division du procès pénal en deux phases. La première
est le classique procès répressif, relatif à la matérialité des faits et qui prend fin
avec une décision sur la culpabilité. La seconde est axée sur l’examen de la
personnalité : c’est le procès de défense sociale, les magistrats étant entourés de
médecins, psychologues et psychiatres pour la décision sur la sanction. Cette
seconde phase connaîtrait des règles de déroulement originales : publicité
restreinte, possibilité d’exclure le délinquant du débat, collaboration étroite entre
ministère public et défense. Quant à la sentence, elle doit être constamment
modifiable pour tenir compte de la personnalité du sujet.
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Conclusion
Dans l’univers criminel, il existe une multitude de valeurs qui se trouvent à la base
des faits juridiques en matière pénale. L’étude de ces derniers a pour but la
recherche des causes à l’origine des phénomènes. Dans son cadre général la
Philosophie pénale est une discipline qui étudie les fondements même de la
punition et de la façon de punir. L’objet principal de son analyse est la finalité de
la sanction, voire ses justifications, par le biais d’un raisonnement téléologique.
La philosophie pénale, cherchant alors les causes et les résultats des phénomènes
juridiques, en expliquant leur vraie signification.
Sur le plan pénal aucun crime ainsi qu’aucune peine n’existe sans loi , raison
pour laquelle le principe de la légalité des incriminations et des peines vient de
protéger l’individu contre l’arbitraire du juge et la protection des libertés
individuelles , chose qui est confirmée , comme on a déjà évoqué par le code
pénal marocain dans son art 3 qui prévoit que « nul n’est passible de
condamnation pour un fait qui n’est pas prévu comme infraction en vertu de la
loi , ni puni de peines que la loi n’a pas édictées » . Ce principe oblige
l’interprétation stricte de la loi pénale limitée par des textes auxquels le juge est
soumis, cependant celui-ci a le pouvoir dans certains cas de procéder au sens des
textes.
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En effet, l’interprétation stricte de la loi pénale est connue par son efficacité et
son efficience qui n’autorise guerre au juge à créer des infractions ou des
sanctions, ni à prononcer des peines supérieures au maximum déterminé par la loi
, en contrepartie le législateur marocain se trouve dans l’obligation de mettre au
point et d’une manière continue l’ensemble des textes de la loi pénale afin que le
juge lui-même puisse répondre à toute les situations criminelles devant lesquelles
il va être confronter .
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