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Liste des abréviations :

• EPI : Ecole positiviste italienne.


• Càd : C’est-à-dire.
• CP : Code pénal.
• CPP : Code de procédure pénale.
• CPPM : Code de procédure pénale marocain.
• OP.CIT. : Opus Citatum c’est-à-dire œuvre citée ou ouvrage cité.
• P : Page
Sommaire :
Introduction : .............................................................................................................................. 3

Chapitre 1 : Le droit pénal marocain : Approche chronologique ............................................... 6

Section 1 : Jusqu’à l’avènement du protectorat ...................................................................... 6

Section 2 : Durant le protectorat et après l’indépendance ...................................................... 8

Chapitre II : La nature du Droit Pénal Marocain : ................................................................... 11

Section 1 : L’impact du Droit musulman sur le droit pénal marocain : ............................... 11

Section 2 : L’impact de la législation française sur le droit pénal marocain: ....................... 12

Conclusion :.............................................................................................................................. 20
Introduction :

Si Montesquieu note dans De l’esprit des lois qu’il « faut éclairer les lois par l’histoire et
l’histoire par les lois », c’est bien que les disciplines juridique et historique soient intimement
liées. L’élaboration du droit ne se conçoit en effet qu’en considération du passé.2

L’être humain est tel qu’il est, il a des pulsions dont agressives mais il a bien fallu que
les sociétés dite« primitives » aient un minimum d’organisation, c’est-à-dire un contrat social
minimum pour éviter leur disparition. L'État a le devoir de maintenir la sécurité, d'assurer la
tranquillité et la stabilité de la société et d'établir la justice en luttant contre les actes criminels
et les atteintes aux droits et libertés des individus et aux intérêts fondamentaux de la société.

Parmi les moyens les plus importants utilisés par l'État pour lutter contre le phénomène de la
criminalité, figure l'élaboration de textes législatifs et de règles pour criminaliser et punir les
actes dangereux, et des textes réglementant les enquêtes, les procès et l'exécution des peines.

Le droit pénal, en tant que partie du système juridique de l'État, cherche à établir les règles de
conduite et d'activités des personnes afin qu'elles ne soient pas exposées à la responsabilité
pénale, car elle exacerbe les crimes et leurs sanctions pénales, car elle tire son importance de le
sérieux de son contenu, de ses objectifs et de sa fonction :

• Le crime est un comportement déviant qui a des effets négatifs destroyer sur l'homme
et la société, et ses valeurs matérielles et morales
• La société a besoin d'un système pénal, car le crime est un phénomène social et la
punition est une nécessité sociale
• Le droit pénal est un pilier essentiel de l'État car il préserve son entité politique, sociale
et économique

La compréhension du système pénal positif actuel passe nécessairement par un retour -


sommaire soit-il- à son histoire.

1
Montesquieu, De l’esprit des lois, 1748

2
Marion Le Lorrain, L’histoire et le droit pénal, Mémoire de Master de droit pénal et sciences pénales - 2010 –
Page 6
Cette histoire qui s'inspire, dans notre cas (cas d'un pays dont la religion officielle est l'Islam)
de l'Antiquité et du Moyen-Âge européen

En lien avec le sujet de notre étude, le droit pénal marocain - dans son contenu actuel - est le
résultat des évolutions historiques dont le Maroc a été témoin et a largement contribué à la
cristallisation et à la consécration des textes pénaux. Il n'y avait pas de textes pénaux ou de droit
pénal dans la forme et les caractéristiques avec lesquelles il est connu aujourd'hui.3

• Avant 1912 (date du protectorat marocain) le Maroc selon les régions connaissait
l'application de règles hétérogènes et disparates selon les régions et les domaines. Aux
règles de droit musulman s'ajoutaient des règles coutumières 4 et d'autres basées sur
l'équité non exempt de l'arbitraire et qui étaient le fait de certains représentants du
makhzen.
• Le 12- août 1913 il y eut promulgation d'un dahir portant application du code pénal
français devant les tribunaux français et le 1er juin1914 et dans la zone du Nord les
autorités espagnoles promulguent un code pénal applicable par les tribunaux espagnols
crées à cet effet.
• A l'indépendance, le législateur marocain va unifier les règles pénales (entre autres) avec
en 1959 (10 février) un code de procédure pénale et en 1962 (26 - novembre) un code
pénal unifié. Ce code, dans ses principes généraux, s'inspirait des principes de l'école
néo - classique dans ce sens qu'il liait la responsabilité (pénale) au discernement,
prévoyait un minimum et un maximum, échelonnait la peine en fonction de la gravité
au l'infraction, prévoyait les circonstances atténuantes et le sursis à exécution de la
peine.

Le code s'est aussi inspiré des enseignements de l'école positiviste dont l'application se faisait
selon l'esprit de l'école néo - classique. Il en est ainsi des mesures de sûreté et de prévention qui
sont des mesures supplémentaires à côté des mesures principales qui restent les sanctions; de

3
13 : ‫ – الصفحة‬2015‫الدكتور خالد عثماني – دراسة مختصرة في القانون الجنائي العام المغربي – الطبعة الثانية‬
4
Ce droit coutumier était consacré dans des "alwah-s" et se caractérisation par un réalisme foncier non exempt de
rationalisme et de pragmatisme. Voir à titre indicatif : Arin. F. Le talion et le prix du sang chez les Berbères
marocains, Archives berbères, 1915-1616.
Marcy. G. Le problème du droit coutumier berbère, France Méditerranéenne et africaine, 1939, I. Article paru
également dans Revue Algérienne, tunisienne et marocaine de législation et de jurisprudence, sept. Oct. 1954, pp.
127-170. (Article de haute valeur scientifique).
l'obligation pour le juge de tenir compte de l'état dangereux du délinquant tout en étant limité
par la loi; de l'aggravation de la peine en cas de récidive...etc.

Pour améliorer l'efficacité de notre droit il faut étudier les solutions étrangers
(scientifiques) et isoler les techniques (pratiques) sont deux buts de ce qu’on appel le droit
pénal compare, aujourd'hui, le sujet du droit pénal marocain a fait l’objet d’intérêt de la part de
la communauté à cause des différentes pressions conséquentes aux nouvelles orientations
économiques et sociales du pays, restent certains aspects obsolètes du droit pénal marocain,

L’intérêt de l'étude de l’histoire du droit pénal marocain se résume effectivement a donner des
« connaissances positives et usuelles » en n’étudiant les textes anciens qu’en tant qu’ils sont
directement utiles à la compréhension du Code pénal. et c'est ce que nous aborderons dans cette
étude.

• Quel sont les fondement historique et philosophique du droit pénal Marocain ?


• Aujourd’hui le code pénal marocain reste fidèle à ses racines ? est ce qu’il suit la
même évolution que son homologue français?

Afin de répondre à cette problématique, nous allons aborder le sujet suivant deux parties, en
analysant le droit pénal marocain : Approche chronologique dans un premier temps (chapitre
1), puis La nature du Droit Pénale Marocain dans un second temps (chapitre 2).
Chapitre 1 : Le droit pénal marocain : Approche
chronologique
De ses origines jusqu’à la période récente, les dispositions du droit pénal marocain ne sont pas
totalement novatrices et résultent d’une grande évolution historique. Nous allons traiter cette
évolution en deux étapes, d’abord avant le protectorat et jusqu’à son avènement (section 1),
ensuite durant le protectorat et après l’indépendance (section 2).

Section 1 : Jusqu’à l’avènement du protectorat


La situation du droit pénal marocain pendant l’époque avant le protectorat s’est marquée par
deux caractéristiques principales. D’abord la pluralité de ses sources avant l’islamisation du
Maroc (paragraphe 1), ensuite la prééminence de la Charia après l’arrivé de l’islam (paragraphe
2).

Paragraphe 1 : La pluralité des sources


Avant l’islamisation du pays, la coutume exerçait son pouvoir, sans concurrence aucune, dans
le cadre de la jouissance par les tribus d’une réelle liberté dans la définition des réponses à la
délinquance et dans leur application. À cette époque, seules les normes pénales produites in
situ déterminaient les comportements humains prohibés ainsi que la nature et la forme de la
réaction que les entités tribales mettaient en œuvre. En revanche, la coutume n’avait d’autorité
que dans le cadre du périmètre d’influence de la tribu qui lui donnait naissance et n’avait aucune
application dans les immédiats voisinages où le plus souvent des solutions légèrement
différentes étaient à l’œuvre5.

Cette époque s’est caractérisée, d’un point de vue juridique, par un pluralisme législatif exprimé
mais largement accepté qui fait dépendre le droit applicable de la religion, de l'appartenance
culturelle et ethnique et de la nationalité des personnes concernées. Ainsi, la communauté juive
était soumise la loi judaïque ; les populations de culture berbère relèvent des coutumes
régionales et les étrangers non musulmans se trouvent en partie gouvernés par des lois
étrangères. Mais au sein de cette multitude de sources, c'est la tradition juridique islamique qui
était dominante, l'ordre juridique islamique était le seul a vocation à réprimer les troubles de
l'ordre social6.

5
M. Amzazi, Essai sur le système pénal marocain, Centre Jacques-Berques, 2013, p. 7.
6
A.EN-Nefkhaoui, précis du droit pénal spécial, édition 2016, p.42
Paragraphe 2 : La prééminence de la Charia
Avec l’arrivé de l’islam, sa normativité pénale a cherché à supplanter de droit de souche et la
légitimité sociologique que la coutume avait acquise auprès des membres des tribus. Le Maroc
se trouvait alors devant deux systèmes de répression en compétition.

De ce fait, les jurisconsultes marocains, se sont engagés dans un processus d’harmonisation et


d'hybridation des solutions répressives provenant de sources différentes. Ainsi, à l'islam était
reconnu le statut de référent, mais la répression s'organisait concrètement autour des règles
coutumières. La réception de la législation pénale islamique par la coutume s'effectuait donc
selon un processus pragmatique d'échange qui tenait compte de la vivacité de la coutume et
permettait d'éviter tout conflit entre la foi des marocains et les solutions qu'ils appliquaient.
L'islam servait de couverture idéologique à la coutume. Ses principe juridiques et ses valeurs
étaient protégés : la coutume ne pouvait interdire les comportements que l'islam recommande,
ni autoriser les actes qu'il couvre d'illicéité7.

Portant, dès le XIX siècle, la prééminence de la charia commence à s'affaiblir du fait de


l'emprise étrangère sur le pays. En effet, les privilèges de juridiction et de législation dont
bénéficient les étrangers connaissent une extension dans tous les domaines du droit y compris
le droit pénal. Cela a conduit à mettre les étrangers à l'abri de la justice marocaine et du droit
musulman8. Cette période a été marquée par l'élargissement de la compétence des juridictions
consulaires. Cela est dû essentiellement à l'extension des privilèges consulaires à des sujets
marocains. Ces derniers échappent à la justice marocaine et à l'application du droit musulman,
car ils étaient des "protégés" de telle ou telle puissance étrangère9.

De même, le XIX siècle constitue un tournant décisif dans l’histoire de la tradition juridique
islamique puisqu’il déclenche son affaiblissement qui va se renforcer avec l’établissement du
protectorat à travers la promulgation des lois écrites qui commencent à remplacer
progressivement la Charia et qui servent en premier lieu les intérêts des autorités coloniales10.

7
M. Amzazi, op.cit., p. 5.
8
A.EN-Nefkhaoui, op.cit.
9
Le juge habilité à connaître des litiges mixtes, opposant un marocain et un étranger, n'est plus nécessairement le
juge marocain mais le plus souvent le juge du défendeur, de sorte qu'un justiciable marocain peut désormais relever
de la compétence d'un juge étranger et être soumis, dans son propre pays, à une loi autre que la charia.
10
A.EN-Nefkhaoui, op.cit., p.43.
Section 2 : Durant le protectorat et après l’indépendance
L’époque du protectorat a déclenché l’affaiblissement de la législation pénale islamique à
travers la promulgation des lois écrites qui commencent à remplacer progressivement la Charia
(paragraphe 1), cette situation qui sera maintenue après le retour à l’indépendance jusqu’à
promulgation d’un code pénal unifié (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Le protectorat : L’introduction d’un texte pénal français


Le protectorat a cherché à introduire son droit pénal et à en imposer l’application aux
Marocains. Il a rapidement compris qu’il ne pouvait le faire d’un seul trait et qu’il lui fallait,
pour préparer le terrain, fragiliser les liens de solidarité noués et renforcés à travers les âges
entre normativité pénale islamique et coutume11.

Quel que soit la zone concernée, internationale de Tanger, espagnole ou française, les marocains
demeuraient négliger du droit pénal. Dans toutes ces régions, on a introduit les codifications
modernes pour les appliquer uniquement aux ressortissants des Etats protecteurs et des autres à
l'exclusion des nationaux. En matière pénale, les marocains sont soumis aux juridictions de
Pacha et Caïd. Ces derniers n'appliquaient aucun droit déterminé. Ils prononçaient des
condamnations de manière arbitraire. Il est vrai que les marocains pouvaient interjeter appel
devant la Cour d'appel chérifien, mais aucun critère n'est défini pour vérifier ou rectifier les
jugements.

Par ailleurs, le protectorat ne parvient à imposer sa législation aux nationaux qu’au moyen d’une
réforme dite de la justice makhzen portée par quatre dahirs promulgués en 1953 à savoir le dahir
de 24 octobre 1953 formant code pénal marocain, le dahir formant code de procédure pénale,
celui relatif à l’organisation de la justice makhzen et finalement le dahir fixant le statut des
magistrats des tribunaux makhzen.

La réforme bouleversait la nature du rapport entre l’autorité chargée de créer et de distribuer


les peines et les individus sur lesquels pesait la menace de la punition. Jusqu’aux dernières
années du Protectorat, la distribution des peines mettait le détenteur du pouvoir local en face
des individus qui relevaient de son commandement. Elle constituait l’acte final de tout un
processus d’acculturation juridique. La technique utilisée consistait à déclarer impropre à la

11
K. Balboul et Y. Lahjouji, Droit pénal général, 1ère éd., 2019, p. 11.
consommation les sources coutumières et islamiques du « système pénal marocain » taxées de
s’alimenter dans la théocratie et/ou d’irriguer le sol de la justice retenue12.

Paragraphe 2 : L’indépendance : Le code pénal unifié


Après le retour à l’indépendance, le maintien du statu quo juridique sert à préparer le terrain à
la pérennisation de la validité du modèle transposé par la France au Maroc13. Le statu quo fut
maintenu au moyen de la décision de proroger la durée de vie des codifications de 1953 au-delà
du jour de la déclaration du retour à l’indépendance14. De toutes les solutions envisageables à
l’époque, l’abrogation des quatre dahirs portant réforme de la justice makhzen paraissait
inévitable.

L’époque de l’indépendance ne modifie donc que l'esprit d'application du texte; les dispositions
et les effets sont maintenus. Ce qui s’est manifesté par la promulgation du code de la procédure
pénale en 1959 et du code pénal en 1962. D’ailleurs c’est ce dernier promulgué par le dahir du
26 novembre 1962, entré en vigueur le 17 juin 1963, qui va permettre aux marocains d’obéir à
une même obligation pénale, le code pénal unifié15.

Pour la première fois dans toute l’histoire du pays, le droit pénal allait devenir national et avoir
vocation à s’appliquer, par l’effet de la loi, sur toute l’étendue du territoire. Finie la division du
Maroc en zones Sud, Nord et internationale. Fini aussi le pluralisme juridique et judiciaire né
de ce que chaque zone avait ses propres règles pénales et ses propres juridictions répressives.
Et pour la première fois aussi dans l’histoire du pays, le droit pénal allait devenir étatique16.

Depuis la promulgation de ces textes, le droit pénal marocain a subi plusieurs réformes du fait
de son inadéquation avec le contexte actuel et la nécessité de son adaptation avec les exigences
des conventions internationales ratifiées par le Maroc notamment en matière du respect des
droits de l’homme.

Parmi ces réformes on peut citer :

• Loi n° 103-13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes ;

12
L. Malaval, « La réforme de la justice pénale au Maroc », Revue de sciences criminelles et de droit pénal
comparé, 1954, p. 299 et s. Cité par K. Balboul et Y. Lahjouji, op.cit.
13
M. Amzazi, op.cit., p. 20.
14
K. Balboul et Y. Lahjouji, op.cit.
15
A.EN-Nefkhaoui, op.cit., p.44
16
M. Amzazi, op.cit.
• Loi n° 27-14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains ;
• Loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux ;
• Loi n° 07-03 complétant le code pénal en ce qui concerne les infractions relatives aux
systèmes de traitement automatisé des données ;
• Loi n° 03-03 relative à la lutte contre le terrorisme.
Chapitre II : La nature du Droit Pénal Marocain :
La doctrine a contribué au développement du droit pénal Marocain, avec l'influence de la
doctrine islamique depuis le VIe siècle (6), avec l'influence des écoles criminologiques
prévalant en Europe, à partir du XVIIIe siècle (18), et l’influence de la législation pénale
française a laquelle le droit pénal Marocain s’est inspire largement.

Section 1 : L’impact du Droit musulman sur le droit pénal


marocain :
La doctrine pénale islamique se caractérise par sa préséance dans l'établissement de principes
pénaux pendant de nombreux siècles, par sa perfection et sa justice absolue, et par sa source
divine et non des êtres humains.

Paragraphe 1 : Principes de criminalisation et de punition dans la


jurisprudence pénale islamique :
• Le principe d'intention : la composante morale et psychologique du crime doit être
présente, et la distinction entre intentionnel et erreur doit être présente. Le prophète
Mohamed (Sala Allah alayhi wa salam) a dit « Les actions ne sont que des intentions,
et chacun aura ce qu'il a voulu. » " ‫" إنما األعمال بالنيات وإنما لكل امرئ ما نوى‬
un exemple de ceci est la distinction entre meurtre prémédité et homicide involontaire :
‫سلا َمةٌ ِإلَ ٰى أ َ ْه ِل ِه ِإ اَّل أَن يَ ا‬
)92( ۚ ‫صداقُوا‬ ُ ‫طأ ً فَت َ ْح ِر‬
َ ‫ير َرقَبَ ٍة ُّمؤْ مِ نَ ٍة َو ِديَةٌ ُّم‬ َ ‫طأ ً ۚ َو َمن قَت َ َل ُمؤْ مِ نًا َخ‬
َ ‫َو َما َكانَ ِل ُمؤْ مِ ٍن أَن يَ ْقت ُ َل ُمؤْ مِ نًا ِإ اَّل َخ‬
(93)‫عظِ ي ًما‬ َ َ ‫علَ ْي ِه َولَ َعنَهُ َوأ‬
َ ُ‫عدا لَه‬
َ ‫عذَابًا‬ ‫ب ا‬
َ ُ‫َّللا‬ ِ ‫َو َمن َي ْقت ُ ْل ُمؤْ مِ نًا ُّمت َ َع ِمدًا فَ َجزَ ا ُؤهُ َج َهنا ُم خَا ِلدًا فِي َها َوغ‬
َ ‫َض‬
• Le principe de légalité et de non-rétroactivité du texte : L'une des règles
jurisprudentielles de la jurisprudence islamique est qu'« il n'y a pas de jugement sur les
actes du sage avant l'arrivée du voleur ».
• Le principe de la présomption d'innocence : L'une des règles de jurisprudence de la
charia islamique est que : ." ‫األصل في األشياء اإلباحة واألصل في األفعال الجواز واألصل براءة الذمة‬

Paragraphe 2 : L'impact de la doctrine pénale islamique :


L'impact de la doctrine islamique est resté net dans les pays du monde islamique, comme le
droit saoudien, et dans une moindre mesure dans d'autres pays, dont le droit marocain, qui fait
l'objet de notre étude, car l'islam est l'une des composantes de l'identité. et l'histoire de l'État.
Nous découvrons ses manifestations dans la criminalisation de comportements incompatibles
avec les valeurs morales et religieuses, tels que les crimes de corruption, les crimes de violation
de l'honneur et autres. Il a également décidé de la protection pénale contre les insultes prophète
Mohamed (Sala Allah alayhi wa salam)

En effet, La charia constitue également une source historique de ce code : même si le droit pénal
de 1962 a abandonné les peines et les châtiments corporels issus du droit musulman (amputation
de la main- lapidation)17

Au sujet des peines, l’identification de la norme ne soulève pas de grandes difficultés. Les
sources sacrées définissent l’interdit qu’elles assortissent de sanctions expressément et
limitativement énumérées. Bien entendu, les interprétations doctrinales ne convergent pas
toujours sur les hypothèses où telle peine doit s’appliquer et ne s’accordent pas sur les limites
que l’analogie ne peut faire franchir aux incriminations. Mais l’essentiel (les infractions et
peines hudûd et kissas) se trouve dans le Coran et dans la tradition du prophète.18

On peut citer à cet égard à titre d'illustration, les articles 222 et 490 du CPM, qui disposent
respectivement : « Celui qui notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane
rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du Ramadan, sauf motif
admis par cette religion, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 12 à
120 dhs », et : « sont punies de l'emprisonnement d'un mois à un an toutes personnes de sexes
différents qui, n'étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles».

Section 2 : L’impact de la législation française sur le droit pénal


marocain:
Comme mentionné La doctrine a contribué au développement du droit pénal Marocain, avec
l'influence des écoles criminologiques prévalant en Europe, à partir du XVIIIe siècle (18), et
l’influence de la législation pénale française a laquelle le droit pénal Marocain s’est inspire
largement.

Paragraphe 1 : L’esprit philosophique de la législation pénal marocaine :


Au XVIIIe siècle (18), un mouvement de réforme est apparu en Europe, mené par des
penseurs et des philosophes contre l'injustice contre les personnes et le déséquilibre du système

17
Dr Khalid Atmani , Introduction au droit pénal spécial, 2019-2020, p 4 .
18
M.Amzzazi , Essai sur le système pénal marocain, p. 90
pénal dans son ensemble à cette époque historique caractérisée par des punitions dures et
brutales loin d'atteindre l'égalité entre les citoyens.

Ce mouvement scientifique a eu un impact profond sur le développement du droit pénal


européen et la consolidation de ses fondements théoriques. Où ils ont affronté le problème du
crime d'une manière scientifique, à partir de ce mouvement, des écoles de jurisprudence ont été
établies dans l'enracinement intellectuel du droit pénal, discutant de la base philosophique sur
laquelle la responsabilité pénale et les principes de criminalisation et de punition sont basés.

I. L’école classique19 :
Les 3 fondateurs de cette doctrine sont BECCARIA, auteur italien avec son traité « des délits
et des peines », le philosophe anglais BENTHAM, et l’allemand FEURBACH20.

A. Les principes de l'école classique :


• La base légale de l'incrimination et de la punition (principe de légalité pénale) : pour qu'il
n'y ait pas de crime et de punition uniquement conformément à un texte juridique clair et
précis.
• Le fondement de la responsabilité pénale est la liberté de choisir (responsabilité morale),
c'est-à-dire la liberté d'équilibrer et de choisir entre la voie du bien et la voie du mal, et elle
est égale pour tous les individus, ce qui requiert :
_ L'égalité complète entre tous les criminels qui jouissent des facultés de conscience
et de distinction.
_ Adoption du principe d'une peine unique, le rôle du juge étant limité à l'application
de la peine prévue par la loi.
_ Existence du principe d'individualisation des peines, et différence de traitement
punitif d'un contrevenant à un autre selon les circonstances et la personnalité de
chaque criminel séparément.
_ Existence de l'idée d'atténuer la responsabilité ou de l'introduction d'un système
spécial d'amnistie. Les contrôles de criminalisation et de punition sont des contrôles
matériels abstraits et objectifs

19
Parmi les partisans de l'école - le philosophe Jean-Jacques Rousseau et le philosophe allemand (Emmanuel
Kant).
20
Dr. Khalid ATMANI , cours élémentaires en criminologie, 2019-2020, p 18
_ Fonction de punition : C'est la dissuasion privée et la dissuasion générale, en
empêchant le délinquant de répéter son crime à l'avenir, et en empêchant ses pairs
de le faire simuler. Le crime a déjà eu lieu, donc la punition n'est pas pour nuire à
un être sensible, mais plutôt dans son avantage en empêchant le crime de se produire
à l'avenir. Avec la dissuasion spéciale qui se tourne vers le criminel lui-même en
l'intimidant par des punitions et en l'avertissant. Et la dissuasion générale qui va au
groupe dans son ensemble
B. L’impact de l’école sur le droit pénal

L'école a un impact sur le droit pénal en appelant à l'adoption du principe de légitimité pénale
dans les domaines de la criminalisation et de la punition, empêchant les juges de contrôler et de
caprices, démontrant l'importance d'assumer une responsabilité morale fondée sur l'erreur
personnelle, appelant à atténuer la gravité des peines, et empêcher les moyens brutaux
d'exécution punitive.

II. L'école positive italienne (1876):


L'un des pionniers les plus éminents de l'école positiviste : le médecin et criminologue italien
Lombroso Cesare, et le juge italien et Garofalo Raffaele, le sociologue italien Ferri Enrico.

A. Les principes de l'école classique :

Cette école représente la doctrine du déterminisme, apparue en Italie dans le dernier quart du
XIXe siècle 19 et se distinguant par son recours à des méthodes scientifiques pour étudier le
phénomène de la criminalité.

• Lorsqu'un criminel commet un crime, il est inévitable, contraint et motivé à le commettre


par des forces naturelles et biologiques auxquelles il ne peut résister, il n'est pas libre.
• Le centre de la responsabilité pénale est le risque criminel, qui donne à l'État le droit
d'intervenir en réponse au criminel pour arrêter son danger et en protéger la société.
• La responsabilité est sociale et non morale, car elle l'oblige à se soumettre aux procédures
nécessaires dans la société en tant que criminel, malade qui ne bénéficie pas
d'emprisonnement ou d'emprisonnement, mais a plutôt besoin de soins.
• L'auteur de l'infraction fait l'objet de mesures de sureté ou à l'ampleur de l'infraction qu'il a
commise, telles qu'un traitement en réparation. Hôpital, ou envoyé dans des refuges ou des
colonies agricoles de punition
• Division des criminels et leur traitement sur la base de cette division : Le criminel par nature,
le criminel par habitude, le criminel fou, le criminel passionnel et le criminel accidentel. Où
il y a des différences anatomiques entre les criminels.
B. L’impact de l’école sur le droit pénal

21
Cette école a un impact du droit pénal en général et du droit marocain en particulier, en
adoptant :

• Les mesures de sûreté (article 61 du code pénal)


• La libération conditionnelle dans les conditions prévues dans le CPPM
• La récidive qui renvoie à la notion de l'état dangereux
• L'individualisation de la peine (article 146 du CP) en fonction de la personnalité du
délinquant
• Le sursis a l'exécution qui bénéfice aux délinquants primaires dans les conditions
prévues dans les articles 55 et 60 du CPM
• l'enquête sociale de personnalité ordonnée par le juge d'instruction (obligatoire en
matière criminelle et lorsqu'il s'agit d'un délinquant mineur) selon les dispositions du
CPPM
• L'examen médico-psychologique prévu dans le CPPM

III. L'école de défense sociale (1945):


La juriste italienne Grammatica Filippo est la pionnière de la défense sociale traditionnelle.
L'autre est modéré, dirigé par le juge français Ancel Marc, fondateur de la nouvelle défense
sociale.

A. Les principes de l'école classique :

Le mouvement de défense sociale vise à protéger à la fois la société et le criminel du phénomène


criminel. Il a deux directions, dont l'une est extrémiste. Ses principes sont les suivants :

• La défense sociale suppose d'abord une conception générale du droit pénal qui vise non
à punir une faute et sanctionner par un châtiment la violation consciente d'une règle
légale, mais à protéger la société contre les entreprises criminelles
• la défense sociale tend à promouvoir une Politique Criminelle qui donne le pas à la
prévention individuelle sur la prévention collective et s'efforce d'assurer la prévention

21
Dr. Khalid ATMANI , cours élémentaires en criminologie, 2019-2020, p 22
du crime et le traitement du délinquant ; cette politique criminelle tend vers la
resocialisation,
B. L’impact de l’école sur le droit pénal22

La liste des réformes inspirées des principes de la défense sociale nouvelle est très large. On
peut citer à titre d'exemple en France:

• l'adoption des mesures éducatives et curatives (ex. dans le domaine de l'enfance


délinquante- ord. du 2 février 1945);
• La consécration des notions d'individualisation, de resocialisation et de réadaptation par
les réformes pénitentiaires introduites depuis 1950
• La création d'un juge d'application des peines (au Maroc aussi) pour assurer un bon suivi
des modes d'exécution des sentences pénales;
• L'institution d'un service social et médico-psychologique : le suivi socio judiciaire d'un
délinquant durant la détention et après;
• L'adoption des mesures extra pénales telles que les sanctions administratives (ex.
criminalité d'affaires) et la consécration des mesures alternatives

Dans le Code pénal marocain, le législateur marocain a cité de nombreuses dispositions et


principes issus des idées de ces écoles

• Diviser les Infractions selon leur degré de gravité en crimes, délits et contraventions a
article 11 du code pénal marocain, et diversifier la peine selon ce critère tel que stipulé
aux articles 16, 17 et 18
• La base de la responsabilité pénale dans l’article 132 du code pénal marocain.
• L'approche du traitement pénal du délinquant est une combinaison de peine à des fins
de dissuasion et une mesure de précaution à des fins de prévention dans l’article 61 du
code pénal
• Le principe de L'individualisation de la peine et cela figure a l’article 146 du CP) qui
réglementant les conditions atténuantes et aggravantes et rendant les peines dans la
plupart d'entre elles avec des limites minimales et maximales.

22
Dr. Khalid ATMANI , cours élémentaires en criminologie, 2019-2020, p 24
Paragraphe 2 : L'évolution de la législation française :
L'instauration d'un protectorat français sur le Maroc a entrainé deux sortes de grandes décisions.
D'un côté, le protectorat a organisé la justice locale (chra3, makhzen et coutumière) et d'un autre
côté il a édicter des lois (codes) et instaurer une organisation judiciaire dite moderne pou d
l'intérêt des français et des étrangers dont les Etats avaient renoncé aux privilèges des
juridictions.

Le droit pénal marocain est largement inspiré de la codification pénale française pour des
raisons historiques :

• Le 12 août- 1913 il y eut promulgation d'un dahir portance application du code pénal
français devant les tribunaux français et le 1er juin 1914 et dans la zone du Nord les
autorités espagnoles promulguent un code pénal applicable par les tribunaux espagnols
crées à cet effet. Le 15 janvier 1915 un autre code était promulgué pour la région
internationale de Tanger. Ce morcellement était aggravé par la diversité des ordres
juridiques auxquels étaient soumis les marocains. On osait parler à l'époque d'un droit
interne privé.
• Pour les affaires relevant des tribunaux makhzen ou du cadi - que ce soit dans le nord
ou dans le sud- il subsista jusqu'à 1953 une certaine confusion et une délimitation moins
nette entre les divers ordres juridiques: jugements de cadis, décisions des tribunaux
coutumiers et celles des pache et caids. Ceci en dépit des dahirs de 1918 organisant
d'une façon rudimentaire les tribunaux makhzen et le Haut tribunal chérifien, et le dahir
de 1930 qui a voulu soumettre des populations entières aux lois et juridictions françaises
et qui a été réformé par un autre dahir de 1934.
• La promulgation d'un code digne de ce nom ne verra le jour qu'en 1953 (24- oct.). Il
s'agira en fait d'un code pénal et de procédure pénale applicable devant les juridictions
makhzen de la zone du protectorat français. Cette ouvre fera intégrer le Maroc, à l'instar
d'autres pays musulmans, dans la mouvance des droits de type occidental. Cela ne veut
pas dire que les tribunaux makhzen appliquaient les principes de la chari'a (Loi
musulmane) avant 1953, mais cela veut tout simplement dire que ces tribunaux
gardaient, théoriquement, la possibilité de le faire. Avec le code de 1953, c'est la légalité
qui va être consacrée, une légalité positiviste il est vrai.

le code pénal français est la source historique du code pénal marocain. Cela remonte à l’époque
du protectorat français qui avait introduit deux textes applicables à cette époque en France pour
qu’ils s’appliquaient au Maroc. En fait, le Dahir de 1913 avait introduit deux textes : code pénal
napoléonien de 1810 qui était caractérisé par des sanctions trop sévères, code d’instruction
criminelle de 1808 appelé aujourd’hui code de procédure pénale. Cette influence de la
législation française sur le droit pénal marocain continue depuis le premier code de 1962 jusqu’
à nos jours.23

Le code s'est aussi inspiré des enseignements de l'école positiviste dont l'application se faisait
selon l'esprit de l'école néo- classique. Il en est ainsi des mesures de sûreté et de prévention qui
sont des mesures supplémentaires à côté des mesures principales qui restent les sanctions; de
l'obligation pour le juge de tenir compte de l'état dangereux du délinquant tout en étant limité
par la loi; de l'aggravation de la peine en cas de récidive...etc.

Le code s'est aussi inspiré des enseignements de l'école positiviste dont l'application se faisait
selon l'esprit de l'école néo- classique. Il en est ainsi des mesures de sûreté et de prévention qui
sont des mesures supplémentaires à côté des mesures principales qui restent les sanctions; de
l'obligation pour le juge de tenir compte de l'état dangereux du délinquant tout en étant limité
par la loi; de l'aggravation de la peine en cas de récidive...etc.

Si le code pénal marocain est l’héritier du code pénal français, il n’a pas connu la même
évolution de son homologue français (il n’a pas été entièrement revu et modifié à la mesure de
l’évolution du code pénal français, qui a subi d’importantes modifications apportées par le
nouveau code pénal français entré en vigueur le 1er mars 1994). depuis l’entrée en vigueur du
code pénal français, celui-ci a fait l’objet de très nombreuses réformes notamment:

• loi de 1994 créant la peine incompressible, la loi de 1998 créant le suivi socio-judiciaire,
• la loi de 2005 créant la surveillance de sûreté et le placement sous surveillance
électronique mobile,
• et la loi de 2007 créant les peines planchers pour les récidivistes.

Toutefois, le bilan des modifications apportées au Code pénal depuis son entrée en vigueur , le
processus de mise en place de ces modifications et de ces adjonctions s’est accéléré à partir de
l’an 2000. Le Code pénal a vu ainsi son domaine s’élargir pour faire place à de nouvelles
dispositions inspirées du droit international qui interdisent :

23
Khalil Atmani, Introduction au droit pénal spécial, 2019-2020, page3
• le racisme et toute forme de discrimination - Loi n° 24-03 du 11 novembre 2003
promulguée par dahir du 11 novembre 2003 modifiant et complétant le code pénal, B.O.,
n° 5175 du 5 janvier 2004, p. 121.
• la torture- Loi n° 43-04 du 14 février 2006 promulguée par dahir du 14 février 2006
modifiant et complétant le code pénal, B.O., n° 5398 du 23 février 2006, p. 492.
• le terrorisme- Loi n° 03-03 promulguée par dahir du 28 mai 2003, relative à la lutte
contre le terrorisme, B.O., n° 5114 du 5 juin 2003, p. 416.
• le blanchiment- Loi n° 43-05 promulguée par dahir du 17 avril 2007 relative à la lutte
contre le blanchiment des capitaux, B.O., n° 5522 du 3 mai 2007, p. 602. Elle est en
cours de modification sous la pression des instances financières internationales qui
menacent de porter le Maroc sur leur liste noire s’il s’obstine à ne pas harmoniser sa
législation avec leur dispositif.

Actuellement, les questions primordiales qui préoccupent l'opinion nationale, sans doute, à
cause des différentes pressions conséquentes aux nouvelles orientations économiques et
sociales du pays, restent certains aspects obsolètes du droit pénal marocain que ce soit dans le
fond ou dans la forme ( la procédure pénale) et la situation générale de la magistrature. La
promulgation d'un nouveau code pénale doit être suivie de mises à jour à même de permettre le
suivi des évolutions.
Conclusion :
Autant d’insuffisances constatées par l’Etat lui-même devraient normalement susciter de
l’inquiétude. De nombreuses réformes ont été conduites, mais la réalité n’a presque pas changé.
Demeurent pendantes des questions auxquelles les pouvoirs publics affirmaient avoir apporté
les réponses adéquates avant de prendre acte des limites de leur réalisation : lutte contre
l’impunité, la corruption, les discriminations ou renforcement des garanties de la liberté
d’expression, de l’indépendance de la justice et de l’exécution des peines privatives de libertés,
etc.

Aujourd’hui, un projet de réforme du code pénal publié le 30 mars 2015 sur le site du ministère
de la justice suscite de vives controverses. Les modifications qu’il apporte concernent des
aspects aussi variés que sensibles touchant à la vie politique et sociale d’un pays où l’islam est
religion d’Etat.

En effet, plusieurs incriminations du code actuel ont été maintenues comme pour les relations
sexuelles hors mariage (art 490), l’homosexualité (art 489), la rupture publique du jeûne
pendant le mois de Ramadan par toute personne « réputée » de confession musulmane (art 222).
De même, des incriminations ont été créées comme pour la notion de « mépris des religions »
atteinte au respect dû à toutes les religions (article 219). En revanche, afin de consolider la
protection de la femme, le texte incrimine le mariage forcé avec violences ou menaces (art 503-
2-1)) et le harcèlement sexuel (art 503-1 et suivants).

Dès lors, l’un des articles les plus controversés de ce nouveau projet reste le 418. Il indique que
des circonstances atténuantes doivent être prévues pour les crimes commis par l’un des époux
lorsqu’il surprend son conjoint en flagrant délit d’adultère. Pour la plupart des observateurs cela
constitue une régression qui légalise les « crimes d’honneur ».

Au niveau des sanctions, la peine de mort est maintenue alors que la Constitution révisée en
2011 reconnaît explicitement « le droit à la vie », l’adaptation de la loi marocaine à cette réforme
de la charte fondamentale n’est visiblement pas à l’ordre du jour. Pourtant, le nombre d’articles
prévoyant cette peine a été réduit de 31 actuellement à 11 dans le projet.
Bibliographie :

Ouvrages généraux :

• M. Amzazi, Essai sur le système pénal marocain, Centre Jacques-Berques, 2013.


• A.EN-Nefkhaoui, précis du droit pénal spécial, édition 2016.
• K. Balboul et Y. Lahjouji, Droit pénal général, 1ère éd., 2019.
• Dr. Khalid ATMANI , cours élémentaires en criminologie, 2019-2020
• Dr Khalid Atmani , Introduction au droit pénal spécial, 2019-2020.

Ouvrages spéciaux :

• Montesquieu, de l’esprit des lois, éd. Garnier, Paris, 1871.

Revues et articles :

• L. Malaval, « La réforme de la justice pénale au Maroc », Revue de sciences


criminelles et de droit pénal comparé, 1954.

Thèses et mémoires :

• Marion Le Lorrain, L’histoire et le droit pénal, Mémoire de Master de droit pénal et


sciences pénales - 2010

Textes de lois :

• DAHIR N° 1-59-413 DU 28 JOUMADA II 1382 (26NOVEMBRE 1962) PORTANT


APPROBATION DU TEXTE DU CODE PENAL, Bulletin Officiel n° 2640 bis du 12
moharrem 1383 (5 juin 1963), p. 843.C

Ouvrage en arabe :

‫الدكتور خالد عثماني – دراسة مختصرة في القانون الجنائي العام المغربي – الطبعة‬ •
2015‫الثانية‬
Table de matière
Sommaire : ................................................................................................................................. 2

Introduction : .............................................................................................................................. 3

Chapitre 1 : Le droit pénal marocain : Approche chronologique ............................................... 6

Section 1 : Jusqu’à l’avènement du protectorat ...................................................................... 6

Paragraphe 1 : La pluralité des sources ............................................................................... 6

Paragraphe 2 : La prééminence de la Charia....................................................................... 7

Section 2 : Durant le protectorat et après l’indépendance ...................................................... 8

Paragraphe 1 : Le protectorat : L’introduction d’un texte pénal français ........................... 8

Paragraphe 2 : L’indépendance : Le code pénal unifié ....................................................... 9

Chapitre II : La nature du Droit Pénal Marocain : ................................................................... 11

Section 1 : L’impact du Droit musulman sur le droit pénal marocain : ............................... 11

Paragraphe 1 : Principes de criminalisation et de punition dans la jurisprudence pénale


islamique : ......................................................................................................................... 11

Paragraphe 2 : L'impact de la doctrine pénale islamique :................................................ 11

Section 2 : L’impact de la législation française sur le droit pénal marocain: ....................... 12

Paragraphe 1 : L’esprit philosophique de la législation pénal marocaine : ...................... 12

I. L’école classique : ..................................................................................................... 13

A. Les principes de l'école classique : ..................................................................... 13

B. L’impact de l’école sur le droit pénal ................................................................. 14

II. L'école positive italienne (1876): .............................................................................. 14

A. Les principes de l'école classique : ..................................................................... 14

B. L’impact de l’école sur le droit pénal ................................................................. 15

III. L'école de défense sociale (1945): ......................................................................... 15

A. Les principes de l'école classique : ..................................................................... 15

B. L’impact de l’école sur le droit pénal ................................................................. 16

Paragraphe 2 : L'évolution de la législation française : .................................................... 17


Conclusion :.............................................................................................................................. 20

Bibliographie : .......................................................................................................................... 21

Table de matière ....................................................................................................................... 22

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