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Conclusion :.............................................................................................................................. 20
Introduction :
Si Montesquieu note dans De l’esprit des lois qu’il « faut éclairer les lois par l’histoire et
l’histoire par les lois », c’est bien que les disciplines juridique et historique soient intimement
liées. L’élaboration du droit ne se conçoit en effet qu’en considération du passé.2
L’être humain est tel qu’il est, il a des pulsions dont agressives mais il a bien fallu que
les sociétés dite« primitives » aient un minimum d’organisation, c’est-à-dire un contrat social
minimum pour éviter leur disparition. L'État a le devoir de maintenir la sécurité, d'assurer la
tranquillité et la stabilité de la société et d'établir la justice en luttant contre les actes criminels
et les atteintes aux droits et libertés des individus et aux intérêts fondamentaux de la société.
Parmi les moyens les plus importants utilisés par l'État pour lutter contre le phénomène de la
criminalité, figure l'élaboration de textes législatifs et de règles pour criminaliser et punir les
actes dangereux, et des textes réglementant les enquêtes, les procès et l'exécution des peines.
Le droit pénal, en tant que partie du système juridique de l'État, cherche à établir les règles de
conduite et d'activités des personnes afin qu'elles ne soient pas exposées à la responsabilité
pénale, car elle exacerbe les crimes et leurs sanctions pénales, car elle tire son importance de le
sérieux de son contenu, de ses objectifs et de sa fonction :
• Le crime est un comportement déviant qui a des effets négatifs destroyer sur l'homme
et la société, et ses valeurs matérielles et morales
• La société a besoin d'un système pénal, car le crime est un phénomène social et la
punition est une nécessité sociale
• Le droit pénal est un pilier essentiel de l'État car il préserve son entité politique, sociale
et économique
1
Montesquieu, De l’esprit des lois, 1748
2
Marion Le Lorrain, L’histoire et le droit pénal, Mémoire de Master de droit pénal et sciences pénales - 2010 –
Page 6
Cette histoire qui s'inspire, dans notre cas (cas d'un pays dont la religion officielle est l'Islam)
de l'Antiquité et du Moyen-Âge européen
En lien avec le sujet de notre étude, le droit pénal marocain - dans son contenu actuel - est le
résultat des évolutions historiques dont le Maroc a été témoin et a largement contribué à la
cristallisation et à la consécration des textes pénaux. Il n'y avait pas de textes pénaux ou de droit
pénal dans la forme et les caractéristiques avec lesquelles il est connu aujourd'hui.3
• Avant 1912 (date du protectorat marocain) le Maroc selon les régions connaissait
l'application de règles hétérogènes et disparates selon les régions et les domaines. Aux
règles de droit musulman s'ajoutaient des règles coutumières 4 et d'autres basées sur
l'équité non exempt de l'arbitraire et qui étaient le fait de certains représentants du
makhzen.
• Le 12- août 1913 il y eut promulgation d'un dahir portant application du code pénal
français devant les tribunaux français et le 1er juin1914 et dans la zone du Nord les
autorités espagnoles promulguent un code pénal applicable par les tribunaux espagnols
crées à cet effet.
• A l'indépendance, le législateur marocain va unifier les règles pénales (entre autres) avec
en 1959 (10 février) un code de procédure pénale et en 1962 (26 - novembre) un code
pénal unifié. Ce code, dans ses principes généraux, s'inspirait des principes de l'école
néo - classique dans ce sens qu'il liait la responsabilité (pénale) au discernement,
prévoyait un minimum et un maximum, échelonnait la peine en fonction de la gravité
au l'infraction, prévoyait les circonstances atténuantes et le sursis à exécution de la
peine.
Le code s'est aussi inspiré des enseignements de l'école positiviste dont l'application se faisait
selon l'esprit de l'école néo - classique. Il en est ainsi des mesures de sûreté et de prévention qui
sont des mesures supplémentaires à côté des mesures principales qui restent les sanctions; de
3
13 : – الصفحة2015الدكتور خالد عثماني – دراسة مختصرة في القانون الجنائي العام المغربي – الطبعة الثانية
4
Ce droit coutumier était consacré dans des "alwah-s" et se caractérisation par un réalisme foncier non exempt de
rationalisme et de pragmatisme. Voir à titre indicatif : Arin. F. Le talion et le prix du sang chez les Berbères
marocains, Archives berbères, 1915-1616.
Marcy. G. Le problème du droit coutumier berbère, France Méditerranéenne et africaine, 1939, I. Article paru
également dans Revue Algérienne, tunisienne et marocaine de législation et de jurisprudence, sept. Oct. 1954, pp.
127-170. (Article de haute valeur scientifique).
l'obligation pour le juge de tenir compte de l'état dangereux du délinquant tout en étant limité
par la loi; de l'aggravation de la peine en cas de récidive...etc.
Pour améliorer l'efficacité de notre droit il faut étudier les solutions étrangers
(scientifiques) et isoler les techniques (pratiques) sont deux buts de ce qu’on appel le droit
pénal compare, aujourd'hui, le sujet du droit pénal marocain a fait l’objet d’intérêt de la part de
la communauté à cause des différentes pressions conséquentes aux nouvelles orientations
économiques et sociales du pays, restent certains aspects obsolètes du droit pénal marocain,
L’intérêt de l'étude de l’histoire du droit pénal marocain se résume effectivement a donner des
« connaissances positives et usuelles » en n’étudiant les textes anciens qu’en tant qu’ils sont
directement utiles à la compréhension du Code pénal. et c'est ce que nous aborderons dans cette
étude.
Afin de répondre à cette problématique, nous allons aborder le sujet suivant deux parties, en
analysant le droit pénal marocain : Approche chronologique dans un premier temps (chapitre
1), puis La nature du Droit Pénale Marocain dans un second temps (chapitre 2).
Chapitre 1 : Le droit pénal marocain : Approche
chronologique
De ses origines jusqu’à la période récente, les dispositions du droit pénal marocain ne sont pas
totalement novatrices et résultent d’une grande évolution historique. Nous allons traiter cette
évolution en deux étapes, d’abord avant le protectorat et jusqu’à son avènement (section 1),
ensuite durant le protectorat et après l’indépendance (section 2).
Cette époque s’est caractérisée, d’un point de vue juridique, par un pluralisme législatif exprimé
mais largement accepté qui fait dépendre le droit applicable de la religion, de l'appartenance
culturelle et ethnique et de la nationalité des personnes concernées. Ainsi, la communauté juive
était soumise la loi judaïque ; les populations de culture berbère relèvent des coutumes
régionales et les étrangers non musulmans se trouvent en partie gouvernés par des lois
étrangères. Mais au sein de cette multitude de sources, c'est la tradition juridique islamique qui
était dominante, l'ordre juridique islamique était le seul a vocation à réprimer les troubles de
l'ordre social6.
5
M. Amzazi, Essai sur le système pénal marocain, Centre Jacques-Berques, 2013, p. 7.
6
A.EN-Nefkhaoui, précis du droit pénal spécial, édition 2016, p.42
Paragraphe 2 : La prééminence de la Charia
Avec l’arrivé de l’islam, sa normativité pénale a cherché à supplanter de droit de souche et la
légitimité sociologique que la coutume avait acquise auprès des membres des tribus. Le Maroc
se trouvait alors devant deux systèmes de répression en compétition.
De même, le XIX siècle constitue un tournant décisif dans l’histoire de la tradition juridique
islamique puisqu’il déclenche son affaiblissement qui va se renforcer avec l’établissement du
protectorat à travers la promulgation des lois écrites qui commencent à remplacer
progressivement la Charia et qui servent en premier lieu les intérêts des autorités coloniales10.
7
M. Amzazi, op.cit., p. 5.
8
A.EN-Nefkhaoui, op.cit.
9
Le juge habilité à connaître des litiges mixtes, opposant un marocain et un étranger, n'est plus nécessairement le
juge marocain mais le plus souvent le juge du défendeur, de sorte qu'un justiciable marocain peut désormais relever
de la compétence d'un juge étranger et être soumis, dans son propre pays, à une loi autre que la charia.
10
A.EN-Nefkhaoui, op.cit., p.43.
Section 2 : Durant le protectorat et après l’indépendance
L’époque du protectorat a déclenché l’affaiblissement de la législation pénale islamique à
travers la promulgation des lois écrites qui commencent à remplacer progressivement la Charia
(paragraphe 1), cette situation qui sera maintenue après le retour à l’indépendance jusqu’à
promulgation d’un code pénal unifié (paragraphe 2).
Quel que soit la zone concernée, internationale de Tanger, espagnole ou française, les marocains
demeuraient négliger du droit pénal. Dans toutes ces régions, on a introduit les codifications
modernes pour les appliquer uniquement aux ressortissants des Etats protecteurs et des autres à
l'exclusion des nationaux. En matière pénale, les marocains sont soumis aux juridictions de
Pacha et Caïd. Ces derniers n'appliquaient aucun droit déterminé. Ils prononçaient des
condamnations de manière arbitraire. Il est vrai que les marocains pouvaient interjeter appel
devant la Cour d'appel chérifien, mais aucun critère n'est défini pour vérifier ou rectifier les
jugements.
Par ailleurs, le protectorat ne parvient à imposer sa législation aux nationaux qu’au moyen d’une
réforme dite de la justice makhzen portée par quatre dahirs promulgués en 1953 à savoir le dahir
de 24 octobre 1953 formant code pénal marocain, le dahir formant code de procédure pénale,
celui relatif à l’organisation de la justice makhzen et finalement le dahir fixant le statut des
magistrats des tribunaux makhzen.
11
K. Balboul et Y. Lahjouji, Droit pénal général, 1ère éd., 2019, p. 11.
consommation les sources coutumières et islamiques du « système pénal marocain » taxées de
s’alimenter dans la théocratie et/ou d’irriguer le sol de la justice retenue12.
L’époque de l’indépendance ne modifie donc que l'esprit d'application du texte; les dispositions
et les effets sont maintenus. Ce qui s’est manifesté par la promulgation du code de la procédure
pénale en 1959 et du code pénal en 1962. D’ailleurs c’est ce dernier promulgué par le dahir du
26 novembre 1962, entré en vigueur le 17 juin 1963, qui va permettre aux marocains d’obéir à
une même obligation pénale, le code pénal unifié15.
Pour la première fois dans toute l’histoire du pays, le droit pénal allait devenir national et avoir
vocation à s’appliquer, par l’effet de la loi, sur toute l’étendue du territoire. Finie la division du
Maroc en zones Sud, Nord et internationale. Fini aussi le pluralisme juridique et judiciaire né
de ce que chaque zone avait ses propres règles pénales et ses propres juridictions répressives.
Et pour la première fois aussi dans l’histoire du pays, le droit pénal allait devenir étatique16.
Depuis la promulgation de ces textes, le droit pénal marocain a subi plusieurs réformes du fait
de son inadéquation avec le contexte actuel et la nécessité de son adaptation avec les exigences
des conventions internationales ratifiées par le Maroc notamment en matière du respect des
droits de l’homme.
• Loi n° 103-13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes ;
12
L. Malaval, « La réforme de la justice pénale au Maroc », Revue de sciences criminelles et de droit pénal
comparé, 1954, p. 299 et s. Cité par K. Balboul et Y. Lahjouji, op.cit.
13
M. Amzazi, op.cit., p. 20.
14
K. Balboul et Y. Lahjouji, op.cit.
15
A.EN-Nefkhaoui, op.cit., p.44
16
M. Amzazi, op.cit.
• Loi n° 27-14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains ;
• Loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux ;
• Loi n° 07-03 complétant le code pénal en ce qui concerne les infractions relatives aux
systèmes de traitement automatisé des données ;
• Loi n° 03-03 relative à la lutte contre le terrorisme.
Chapitre II : La nature du Droit Pénal Marocain :
La doctrine a contribué au développement du droit pénal Marocain, avec l'influence de la
doctrine islamique depuis le VIe siècle (6), avec l'influence des écoles criminologiques
prévalant en Europe, à partir du XVIIIe siècle (18), et l’influence de la législation pénale
française a laquelle le droit pénal Marocain s’est inspire largement.
En effet, La charia constitue également une source historique de ce code : même si le droit pénal
de 1962 a abandonné les peines et les châtiments corporels issus du droit musulman (amputation
de la main- lapidation)17
Au sujet des peines, l’identification de la norme ne soulève pas de grandes difficultés. Les
sources sacrées définissent l’interdit qu’elles assortissent de sanctions expressément et
limitativement énumérées. Bien entendu, les interprétations doctrinales ne convergent pas
toujours sur les hypothèses où telle peine doit s’appliquer et ne s’accordent pas sur les limites
que l’analogie ne peut faire franchir aux incriminations. Mais l’essentiel (les infractions et
peines hudûd et kissas) se trouve dans le Coran et dans la tradition du prophète.18
On peut citer à cet égard à titre d'illustration, les articles 222 et 490 du CPM, qui disposent
respectivement : « Celui qui notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane
rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du Ramadan, sauf motif
admis par cette religion, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 12 à
120 dhs », et : « sont punies de l'emprisonnement d'un mois à un an toutes personnes de sexes
différents qui, n'étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles».
17
Dr Khalid Atmani , Introduction au droit pénal spécial, 2019-2020, p 4 .
18
M.Amzzazi , Essai sur le système pénal marocain, p. 90
pénal dans son ensemble à cette époque historique caractérisée par des punitions dures et
brutales loin d'atteindre l'égalité entre les citoyens.
I. L’école classique19 :
Les 3 fondateurs de cette doctrine sont BECCARIA, auteur italien avec son traité « des délits
et des peines », le philosophe anglais BENTHAM, et l’allemand FEURBACH20.
19
Parmi les partisans de l'école - le philosophe Jean-Jacques Rousseau et le philosophe allemand (Emmanuel
Kant).
20
Dr. Khalid ATMANI , cours élémentaires en criminologie, 2019-2020, p 18
_ Fonction de punition : C'est la dissuasion privée et la dissuasion générale, en
empêchant le délinquant de répéter son crime à l'avenir, et en empêchant ses pairs
de le faire simuler. Le crime a déjà eu lieu, donc la punition n'est pas pour nuire à
un être sensible, mais plutôt dans son avantage en empêchant le crime de se produire
à l'avenir. Avec la dissuasion spéciale qui se tourne vers le criminel lui-même en
l'intimidant par des punitions et en l'avertissant. Et la dissuasion générale qui va au
groupe dans son ensemble
B. L’impact de l’école sur le droit pénal
L'école a un impact sur le droit pénal en appelant à l'adoption du principe de légitimité pénale
dans les domaines de la criminalisation et de la punition, empêchant les juges de contrôler et de
caprices, démontrant l'importance d'assumer une responsabilité morale fondée sur l'erreur
personnelle, appelant à atténuer la gravité des peines, et empêcher les moyens brutaux
d'exécution punitive.
Cette école représente la doctrine du déterminisme, apparue en Italie dans le dernier quart du
XIXe siècle 19 et se distinguant par son recours à des méthodes scientifiques pour étudier le
phénomène de la criminalité.
21
Cette école a un impact du droit pénal en général et du droit marocain en particulier, en
adoptant :
• La défense sociale suppose d'abord une conception générale du droit pénal qui vise non
à punir une faute et sanctionner par un châtiment la violation consciente d'une règle
légale, mais à protéger la société contre les entreprises criminelles
• la défense sociale tend à promouvoir une Politique Criminelle qui donne le pas à la
prévention individuelle sur la prévention collective et s'efforce d'assurer la prévention
21
Dr. Khalid ATMANI , cours élémentaires en criminologie, 2019-2020, p 22
du crime et le traitement du délinquant ; cette politique criminelle tend vers la
resocialisation,
B. L’impact de l’école sur le droit pénal22
La liste des réformes inspirées des principes de la défense sociale nouvelle est très large. On
peut citer à titre d'exemple en France:
• Diviser les Infractions selon leur degré de gravité en crimes, délits et contraventions a
article 11 du code pénal marocain, et diversifier la peine selon ce critère tel que stipulé
aux articles 16, 17 et 18
• La base de la responsabilité pénale dans l’article 132 du code pénal marocain.
• L'approche du traitement pénal du délinquant est une combinaison de peine à des fins
de dissuasion et une mesure de précaution à des fins de prévention dans l’article 61 du
code pénal
• Le principe de L'individualisation de la peine et cela figure a l’article 146 du CP) qui
réglementant les conditions atténuantes et aggravantes et rendant les peines dans la
plupart d'entre elles avec des limites minimales et maximales.
22
Dr. Khalid ATMANI , cours élémentaires en criminologie, 2019-2020, p 24
Paragraphe 2 : L'évolution de la législation française :
L'instauration d'un protectorat français sur le Maroc a entrainé deux sortes de grandes décisions.
D'un côté, le protectorat a organisé la justice locale (chra3, makhzen et coutumière) et d'un autre
côté il a édicter des lois (codes) et instaurer une organisation judiciaire dite moderne pou d
l'intérêt des français et des étrangers dont les Etats avaient renoncé aux privilèges des
juridictions.
Le droit pénal marocain est largement inspiré de la codification pénale française pour des
raisons historiques :
• Le 12 août- 1913 il y eut promulgation d'un dahir portance application du code pénal
français devant les tribunaux français et le 1er juin 1914 et dans la zone du Nord les
autorités espagnoles promulguent un code pénal applicable par les tribunaux espagnols
crées à cet effet. Le 15 janvier 1915 un autre code était promulgué pour la région
internationale de Tanger. Ce morcellement était aggravé par la diversité des ordres
juridiques auxquels étaient soumis les marocains. On osait parler à l'époque d'un droit
interne privé.
• Pour les affaires relevant des tribunaux makhzen ou du cadi - que ce soit dans le nord
ou dans le sud- il subsista jusqu'à 1953 une certaine confusion et une délimitation moins
nette entre les divers ordres juridiques: jugements de cadis, décisions des tribunaux
coutumiers et celles des pache et caids. Ceci en dépit des dahirs de 1918 organisant
d'une façon rudimentaire les tribunaux makhzen et le Haut tribunal chérifien, et le dahir
de 1930 qui a voulu soumettre des populations entières aux lois et juridictions françaises
et qui a été réformé par un autre dahir de 1934.
• La promulgation d'un code digne de ce nom ne verra le jour qu'en 1953 (24- oct.). Il
s'agira en fait d'un code pénal et de procédure pénale applicable devant les juridictions
makhzen de la zone du protectorat français. Cette ouvre fera intégrer le Maroc, à l'instar
d'autres pays musulmans, dans la mouvance des droits de type occidental. Cela ne veut
pas dire que les tribunaux makhzen appliquaient les principes de la chari'a (Loi
musulmane) avant 1953, mais cela veut tout simplement dire que ces tribunaux
gardaient, théoriquement, la possibilité de le faire. Avec le code de 1953, c'est la légalité
qui va être consacrée, une légalité positiviste il est vrai.
le code pénal français est la source historique du code pénal marocain. Cela remonte à l’époque
du protectorat français qui avait introduit deux textes applicables à cette époque en France pour
qu’ils s’appliquaient au Maroc. En fait, le Dahir de 1913 avait introduit deux textes : code pénal
napoléonien de 1810 qui était caractérisé par des sanctions trop sévères, code d’instruction
criminelle de 1808 appelé aujourd’hui code de procédure pénale. Cette influence de la
législation française sur le droit pénal marocain continue depuis le premier code de 1962 jusqu’
à nos jours.23
Le code s'est aussi inspiré des enseignements de l'école positiviste dont l'application se faisait
selon l'esprit de l'école néo- classique. Il en est ainsi des mesures de sûreté et de prévention qui
sont des mesures supplémentaires à côté des mesures principales qui restent les sanctions; de
l'obligation pour le juge de tenir compte de l'état dangereux du délinquant tout en étant limité
par la loi; de l'aggravation de la peine en cas de récidive...etc.
Le code s'est aussi inspiré des enseignements de l'école positiviste dont l'application se faisait
selon l'esprit de l'école néo- classique. Il en est ainsi des mesures de sûreté et de prévention qui
sont des mesures supplémentaires à côté des mesures principales qui restent les sanctions; de
l'obligation pour le juge de tenir compte de l'état dangereux du délinquant tout en étant limité
par la loi; de l'aggravation de la peine en cas de récidive...etc.
Si le code pénal marocain est l’héritier du code pénal français, il n’a pas connu la même
évolution de son homologue français (il n’a pas été entièrement revu et modifié à la mesure de
l’évolution du code pénal français, qui a subi d’importantes modifications apportées par le
nouveau code pénal français entré en vigueur le 1er mars 1994). depuis l’entrée en vigueur du
code pénal français, celui-ci a fait l’objet de très nombreuses réformes notamment:
• loi de 1994 créant la peine incompressible, la loi de 1998 créant le suivi socio-judiciaire,
• la loi de 2005 créant la surveillance de sûreté et le placement sous surveillance
électronique mobile,
• et la loi de 2007 créant les peines planchers pour les récidivistes.
Toutefois, le bilan des modifications apportées au Code pénal depuis son entrée en vigueur , le
processus de mise en place de ces modifications et de ces adjonctions s’est accéléré à partir de
l’an 2000. Le Code pénal a vu ainsi son domaine s’élargir pour faire place à de nouvelles
dispositions inspirées du droit international qui interdisent :
23
Khalil Atmani, Introduction au droit pénal spécial, 2019-2020, page3
• le racisme et toute forme de discrimination - Loi n° 24-03 du 11 novembre 2003
promulguée par dahir du 11 novembre 2003 modifiant et complétant le code pénal, B.O.,
n° 5175 du 5 janvier 2004, p. 121.
• la torture- Loi n° 43-04 du 14 février 2006 promulguée par dahir du 14 février 2006
modifiant et complétant le code pénal, B.O., n° 5398 du 23 février 2006, p. 492.
• le terrorisme- Loi n° 03-03 promulguée par dahir du 28 mai 2003, relative à la lutte
contre le terrorisme, B.O., n° 5114 du 5 juin 2003, p. 416.
• le blanchiment- Loi n° 43-05 promulguée par dahir du 17 avril 2007 relative à la lutte
contre le blanchiment des capitaux, B.O., n° 5522 du 3 mai 2007, p. 602. Elle est en
cours de modification sous la pression des instances financières internationales qui
menacent de porter le Maroc sur leur liste noire s’il s’obstine à ne pas harmoniser sa
législation avec leur dispositif.
Actuellement, les questions primordiales qui préoccupent l'opinion nationale, sans doute, à
cause des différentes pressions conséquentes aux nouvelles orientations économiques et
sociales du pays, restent certains aspects obsolètes du droit pénal marocain que ce soit dans le
fond ou dans la forme ( la procédure pénale) et la situation générale de la magistrature. La
promulgation d'un nouveau code pénale doit être suivie de mises à jour à même de permettre le
suivi des évolutions.
Conclusion :
Autant d’insuffisances constatées par l’Etat lui-même devraient normalement susciter de
l’inquiétude. De nombreuses réformes ont été conduites, mais la réalité n’a presque pas changé.
Demeurent pendantes des questions auxquelles les pouvoirs publics affirmaient avoir apporté
les réponses adéquates avant de prendre acte des limites de leur réalisation : lutte contre
l’impunité, la corruption, les discriminations ou renforcement des garanties de la liberté
d’expression, de l’indépendance de la justice et de l’exécution des peines privatives de libertés,
etc.
Aujourd’hui, un projet de réforme du code pénal publié le 30 mars 2015 sur le site du ministère
de la justice suscite de vives controverses. Les modifications qu’il apporte concernent des
aspects aussi variés que sensibles touchant à la vie politique et sociale d’un pays où l’islam est
religion d’Etat.
En effet, plusieurs incriminations du code actuel ont été maintenues comme pour les relations
sexuelles hors mariage (art 490), l’homosexualité (art 489), la rupture publique du jeûne
pendant le mois de Ramadan par toute personne « réputée » de confession musulmane (art 222).
De même, des incriminations ont été créées comme pour la notion de « mépris des religions »
atteinte au respect dû à toutes les religions (article 219). En revanche, afin de consolider la
protection de la femme, le texte incrimine le mariage forcé avec violences ou menaces (art 503-
2-1)) et le harcèlement sexuel (art 503-1 et suivants).
Dès lors, l’un des articles les plus controversés de ce nouveau projet reste le 418. Il indique que
des circonstances atténuantes doivent être prévues pour les crimes commis par l’un des époux
lorsqu’il surprend son conjoint en flagrant délit d’adultère. Pour la plupart des observateurs cela
constitue une régression qui légalise les « crimes d’honneur ».
Au niveau des sanctions, la peine de mort est maintenue alors que la Constitution révisée en
2011 reconnaît explicitement « le droit à la vie », l’adaptation de la loi marocaine à cette réforme
de la charte fondamentale n’est visiblement pas à l’ordre du jour. Pourtant, le nombre d’articles
prévoyant cette peine a été réduit de 31 actuellement à 11 dans le projet.
Bibliographie :
Ouvrages généraux :
Ouvrages spéciaux :
Revues et articles :
Thèses et mémoires :
Textes de lois :
Ouvrage en arabe :
الدكتور خالد عثماني – دراسة مختصرة في القانون الجنائي العام المغربي – الطبعة •
2015الثانية
Table de matière
Sommaire : ................................................................................................................................. 2
Introduction : .............................................................................................................................. 3
Bibliographie : .......................................................................................................................... 21