Vous êtes sur la page 1sur 29

Filière :

DROIT PENAL ET SCIENCES CRIMINELLES – DPSC S3

Module : DROIT PENAL DE L’ENVIRONNEMENT ET DE


L’URBANISME

Exposé sous le thème :

Réalisé par : Encadré par :

DAHBI Mohamed Mme HALIMI


MAJID SARA

Année universitaire : 2022/2023


SOMMAIRE

INTRODUCTION...................................................................................................................... 2

CHAPITRE 1 : PROTECTION INTERNATIONALE DE L'ENVIRONNEMENT PAR LE


DROIT PENAL.......................................................................................................................... 5
SECTION 1 : INSTRUMENT MARQUANTS LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ...................5
SECTION 2 : AUTRES INSTRUMENTS INTERNATIONALES........................................................... 9
CHAPITRE 2 : CONVENTIONS RATIFIEES PAR LE MAROC ........................................ 15
SECTION 1 : CONVENTIONS RELATIVES AU MILIEU MARIN .....................................................15
SECTION 2 : CONVENTIONS DES AUTRES SECTEURS ............................................................... 18
CONCLUSION ........................................................................................................................ 23
ABREVIATIONS

ONG : organisations non gouvernementales


SACO: substances appauvrissant la couche d’ozone
INTRODUCTION

« L’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des conditions de vie

satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et

le bien-être ».1
L’environnement, dérivé du mot «environner», est un ancien mot français signifiant encercler. Dans un
sens large, l’environnement peut comprendre l’ensemble des conditions naturelles, sociales et culturelles
qui influencent la vie d’un individu ou d’une communauté. Par conséquent, on peut estimer que des
problèmes tels que les embouteillages, la criminalité et le bruit sont des problèmes environnementaux.
Géographiquement parlant, l’environnement peut se référer à une région limitée ou bien englober la
planète tout entière, y compris l’atmosphère et la stratosphère.2
Autrement défini, l’environnement est l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un
individu ou bien une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins; ou encore,
l'ensemble des conditions naturelles, physiques, chimiques, biologiques et culturelles (sociologiques)
susceptibles d’agir sur les organismes vivants et les activités humaines.3
3
D’après ces définitions proposées, on déduit que l'environnement est, tout simplement, l'ensemble des
composants naturels de la planète Terre, comme l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les végétaux, les
animaux, et l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient, c'est-à-dire tout ce qui entoure
l'Homme et ses activités.
Au Maroc, bien que les textes internationaux ne mentionnent pas l’environnement, les législations se sont
constituées progressivement pour répondre aux multiples atteintes et pour assurer la protection de
l’environnement : pollution marine, déforestation, érosion côtière, etc.
Quant au droit pénal, il est en voie de réactualisation pour prendre en compte, notamment la gestion de
l’eau et des déchets.
La préoccupation écologique est donc aujourd’hui centrale dans le débat public et marque donc
naturellement de son empreinte, les politiques publiques menées par les Collectivités dans leurs territoires.
Le droit pénal de l’environnement peut constituer dans ce cadre un outil efficace, en appui de la mise en

1
Le premier principe de la Déclaration adoptée par la Conférence mondiale sur l’environnement, tenue à
Stockholm en juin 1972
2
Définition proposée par le Dictionnaire Le Robert : « 1. Couche gazeuse qui entoure le globe terrestre, un
astre. 2. Partie de l’atmosphère terrestre la plus proche du sol où apparaissent les nuages, la pluie et la neige ».
3
3 Le grand Robert de la langue française, paris, Robert ,2001

2|Page
œuvre de leurs pouvoirs de police administrative spéciale en matière environnementale.4
Le droit de l’environnement est le domaine du droit qui vise à défendre et à promouvoir
l’environnement. Il repose sur un principe de solidarité au nom de la protection du bien commun que
représente l’environnement au sens large, pour les générations actuelles et futures. Il est donc avant tout
un droit de protection.5
Le droit pénal de l’environnement est là aujourd’hui pour en proposer des évolutions et pistes de
réflexion dans la perspective d’une évolution du droit.. Les atteintes à l’environnement sont des atteintes
à la société dans son ensemble, au-delà des seules victimes directes du dommage, justifiant leur
pénalisation. Par ailleurs, en matière d’enquête, seul le procès pénal permet le plus souvent, compte tenu
des moyens disponibles, d’établir la matérialité des faits.6
L’histoire de ce droit est caractérisée par une évolution vers un droit intégré et plus transversal de
l’environnement, reconnaissant qu’on ne peut pas dissocier l’homme de son milieu de vie et des éléments
physiques et biologiques qui composent ce milieu. Exiger la protection de l’environnement impose que
l’homme se soumette à des obligations envers la nature ce qui n’implique pas pour autant que la nature ait
des droits. De ce fait, le droit de l’environnement trouve ses racines dans des dispositions éparses,
hétéroclites ainsi que dans les usages locaux, mais les préoccupations de santé, de salubrité et de
régulation économique ont toujours orienté l’édiction de mesures relatives aux choses qui environnaient
l’homme. Ce qui fait dire que le droit de l’environnement est un droit jeune, identifié dans les
années 1970.
La première formulation de ce droit dans un traité international est due à la Charte africaine
des droits de l’homme et des peuples de 1981, dont l’article 24 proclame que « tous les peuples
ont droit à un environnement satisfaisant et global, propice à leur développement ». L’article
11 du Protocole additionnel à la Convention américaine relative aux droits de l’homme, traitant
des droits économiques, sociaux et culturels, adopté à San Salvador le 17 novembre 1988, a
apporté des précisions supplémentaires. Il est ainsi conçu le Droit à un environnement salubre
à travers deux postulats :
Toute personne a le droit de vivre dans un environnement salubre et de bénéficier
des équipements collectifs essentiels.
Les États parties encouragent la protection, la préservation et l’amélioration de
l’environnement.
Certes Protéger l'environnement, c'est préserver la survie et l'avenir de l'humanité, c'est préserver la

4
Union Internationale pour la Conservation de la Nature.
5
CHIKHAOUI Leila, Droit pénal de l’environnement et de l’urbanisme, centre de recherches et d’études, Tunis,
10p .
6
http://www.justice.gouv.fr/publications-10047/rapports-thematiques-10049/une-nouvelle-justice-pour-lenvironnement-
32905.html .consulté le 1.6/10/2022 à 14h22min
3|Page
qualité de l'air que nous respirons, c'est conserver le climat que nous connaissons, c'est préserver la
biodiversité dont nous avons besoin. Protéger l’environnement est un devoir de chacun d’entre nous, il
concerne à la fois, les individus et les institutions (nationales et internationales).
En effet, l’étude du droit les sources internationales de la législation pénale d’environnement revêt un
triple intérêt : primo, il est l’occasion de maîtriser et d’approfondir l’ensemble des mécanismes
théoriques de protection "'principe de légalité".
Secundo, il permet de jeter un regard Perçant et critique sur le fonctionnement de la justice
pénale environnementale. Tertio, il alimente notre réflexion sur son applicabilité dans la pratique et
fortifie nos connaissances pour passer les textes nationaux, européens et internationaux comme un outil
de protection de l’environnement et de répression des atteintes les plus graves qui lui sont portées. Ceci
trace des bornes bien claires à notre étude et nous mène vers la problématique suivante :
A quel point les instruments internationaux ont pu assurer une protection effective
à l’environnement ? Et dans quelle mesure la ratification du Maroc des conventions
internationales garantit-elle cette protection ?
Afin de répondre à cette question, il semble nécessaire d’adopter le plan suivant : dont le
premier chapitre sera consacré à « les instruments internationales » et le second
portera sur les instruments ratifiés par le Maroc.

4|Page
Chapitre 1 : Protection internationale de l'environnement par le droit pénal
« L’environnement : le patrimoine commun de l’humanité » constitué de biens collectifs,
devient un intérêt commun. Cet intérêt revêt l’importance d’une valeur universelle qui demande
protection au même titre que d’autres valeurs fondamentales, telles que la vie et l’intégrité physique,
la dignité, la sécurité ou encore la santé. La prise de conscience est alimentée par les nombreux
accidents et catastrophes écologiques qui ont émaillé la seconde moitié du XX e siècle.
Cette conscience doit alors se concrétiser en franchissant une nouvelle étape : celle de la gestion
des biens environnementaux, des ressources écologiques, qui se fera notamment par la création de
normes juridiques posant les fondements de l’intégration des préoccupations environnementales dans
toutes activités humaines, à l’échelon planétaire. Ainsi, le droit de l’environnement comporte
aujourd’hui de nombreuses conventions internationales obligatoires : plus de 300 traités multilatéraux
portent sur des problèmes qui concernent des régions entières, voire toute la planète, et environ 900
traités bilatéraux sont relatifs aux pollutions transfrontières.7
Les principaux accords multilatéraux, qui sont présentés, sont répartis sous les thèmes suivants : l’air,
le vivant, le milieu marin, la désertification et la protection des écosystèmes, Les déchets et substances
dangereuses, Les pollutions marines, Divers.
Dans ce présent chapitre nous analysons les instruments les plus marquants dans la protection
de l’environnement (section 1) ainsi dans un second lieu nous analysons quelque autre conventions
relatives au différents domaine de l’environnement (section 2) .
Section 1 : Instrument marquants la protection de l’environnement
Pour comprendre la logique des instruments internationaux mis au service de la protection pénale
de l’environnement, et percevoir leurs atouts et faiblesses, il importe de remonter aux origines du
droit international dans ce domaine, d’en retracer brièvement l’historique.
Le droit de l’environnement, de manière générale, n’est que l’expression formalisée d’une
politique nouvelle mise en place et dont la production normative prit son envol dans les décennies
suivantes, pour se poursuivre encore de nos jours. C’est sous la pression déterminante de l’opinion
publique internationale, organisée en comités ou associations de défense, que les préoccupations liées
à l’environnement vont émerger, en premier lieu dans les pays occidentaux. Une vision planétaire de
la fragilité écologique et des problèmes en découlant (épuisement des ressources naturelles de la
planète, appauvrissement de la diversité biologique, multiplication des pollutions et nuisances dues au
développement industriel, à l’urbanisation à outrance, etc.) va alors s’imposer, largement soutenue et
développée par les scientifiques, les organisations non gouvernementales spécialisées dans la
protection de l’environnement et la tenue de multiples conférences internationales sur cette

7
Véronique Jaworski, « Revue juridique de l’environnement » les instruments juridiques internationaux au service du droit
pénal de l'environnement
5|Page
problématique (Stockholm dès 1972, Rio en 1992.etc). Ces dernières s’accompagneront de célèbres
déclarations de principes, dont l’objectif est de fixer de manière non impérative - soft law - la ligne
générale que devraient suivre les États pour la création de nouvelles règles de droit.8
1. La Conférence sur l’Environnement Humain de Stokholm
La Conférence des Nations Unies sur l'environnement qui se tient à Stockholm est la première
conférence mondiale qui fait de l’environnement une question majeure.
C'est avec cette conférence que, pour la première fois, l'environnement est devenu un enjeu majeur
à l'échelle internationale. À cette occasion, il a été reconnu la nécessité de gérer au mieux les ressources
non-renouvelables, de protéger l'environnement et de mettre en place des systèmes de gouvernance
nationaux et internationaux pour prendre en compte l'environnement.
La Conférence des Nations unies sur l'environnement, aussi connue sous le nom
de Conférence de Stockholm, est une conférence internationale sur le thème de l'environnement, qui
s'est tenue sous l'égide des Nations unies à Stockholm en Suède, du 5 au 16 juin 1972. Elle est la
première d'une série de rencontres décennales, les Sommets de la Terre. Tous les pays membres de
l'Organisation des Nations unies y sont conviés.
Cette conférence a été préparée par de nombreux rapports dont « Nous n’avons qu’une Terre », rédigé
par le biologiste franco-américain René Dubos et l'économiste britannique Barbara Ward. Elle a
notamment permis d'établir un lien clair et argumenté entre environnement et développement, et
d'établir les bases du Programme des Nations unies pour l'environnement.

Les résultats de cette conférence sont :


▪ une déclaration de 26 principes ;
▪ un plan d’action de 109 recommandations ;
▪ la création du Programme des Nations Unies pour
l’environnement (PNUE).9
2. La Conférence sur l'environnement et le développement de Rio
La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED), aussi
connue sous le nom de Sommet Planète Terre ou Conférence de Rio a eu lieu à Rio de Janeiro, au
Brésil, du 3 au 14 juin 1992. Cette conférence globale, tenue à l'occasion du 20e anniversaire de la
première Conférence sur l'environnement humain, à Stockholm, en Suède, en 1972, a réuni des
dirigeants politiques, diplomates, scientifiques, représentants des médias et des organisations non
gouvernementales (ONG) de 179 pays pour un effort massif visant à réconcilier l'impact des activités

8
Les instruments juridiques internationaux au service du droit pénal de l'environnement | Cairn.info consulté le 17-10-
2022.
9
Conférence des Nations Unies sur l’environnement, Stockholm 1972 | Nations Unies.
6|Page
socio-économiques humaines et l'environnement.
Cette conférence a réaffirmé le caractère planétaire des problématiques de dégradation des
écosystèmes et de gestion des ressources naturelles dans la perspective du développement durable. En
soulignant la dimension planétaire ou globale des problèmes d’environnement, la conférence de
Rio a largement contribué à l’émergence du droit international de l’environnement qui comporte
plusieurs conventions (accords officiels entre États) dont l’objectif est de régir le traitement des
questions environnementales globales. Les conventions environnementales qui mobilisent le plus la
communauté internationale actuellement sont celles qui sont issues directement du sommet de Rio
Ainsi, Elle a été marquée par l’adoption d’un texte fondateur de 27 principes, intitulé « Déclaration de
Rio sur l’environnement et le développement », qui précise la notion de développement durable : « Les
êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une
vie saine et productive en harmonie avec la nature » (principe 1) et « Pour parvenir à un développement
durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et
ne peut être considéré isolément » (principe 4).

La rencontre de Rio de Janeiro a souligné la façon dont les différents facteurs sociaux,
économiques et environnementaux sont interdépendants et évoluent ensemble. Elle a identifié les
éléments critiques du changement, en révélant que le succès dans un secteur nécessite une action dans
les autres secteurs pour se poursuivre dans le temps.10 Les objectifs premiers de ce sommet étaient de
produire un agenda large et un nouveau plan pour l'action internationale sur les questions
d'environnement et de développement qui aideraient à guider la coopération internationale et la
politique de développement durant le XXIe siècle.11

Résultat issus de cette conférence :


• le programme Action 21 (souvent désigné improprement par son intitulé anglais : Agenda 21) ;
• la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement ;
• la déclaration de principes concernant les forêts ;
• la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques ;
• la convention des Nations unies sur la diversité biologique ;
• la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.

10
https://www.un.org/french/events/rio92/rio-fp.htm consulte le 17-10-2022

11
Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, Rio 1992 | Nations Unies
7|Page
3. Le Protocole de Kyoto.
Le protocole de Kyoto est un traité international ayant pour objectif de réduire les émissions de
gaz à effet de serre. Acté en 1997, il est le prolongement de la Convention-Cadre des Nations Unies
sur les Changements Climatiques (CCNUCC) adoptée en 1992 au sommet de la Terre à Rio de Janeiro
(Brésil).
L’objectif initial du protocole de Kyoto était de parvenir durant la période d’engagement 2008-
2012à la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique d'au moins 5% (dans
les pays engagés) par rapport aux niveaux de 1990(1). Une seconde période d'engagement a été fixée
lors du sommet de Doha en décembre 2012. Elle s'étend du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2020.
Le protocole a été signé le 11 décembre 1997 lors de la troisième conférence annuelle des Parties
(« COP3 ») à Kyoto au Japon. Pour entrer en vigueur, il devait être ratifié par 55 pays développés
générant en consolidé au moins 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 1990. Il est
entré en vigueur le 16 février 2005.
A ce jour, 196 « Parties » (195 États et l'Union européenne) ont déposé leurs instruments de
ratification(2), d’accession, d’approbation ou d’acceptation, à l’exception notable des États-Unis. En
effet, le protocole a été signé sous la présidence Clinton mais n’a pas été ratifié par le Sénat américain.

4. Le « Grenelle de l’environnement »
La première instance réunissant Etat, société civile, collectivités, employeurs et salariés, pour protéger
l’environnement.
✓ 195 pays ont adopté Cette accord de Paris du 12 décembre 2015 dans le cadre de la COP21 des
Nations Unies (conférence sur le réchauffement climatique).
L’objectif de cet accord sur le climat est de contenir la hausse des températures bien en-deçà
de 2°C, et de s’efforcer de la limiter à 1,5°C.
Les modalités d'application de l'accord sur le climat signé à Paris lors de la COP21 et l'agenda
des négociations étaient à l'agenda de la COP2212
Le Maroc entendait profiter de la COP22 pour mettre en valeur ses engagements pour le climat.
Selon l’ancienne ministre déléguée chargée de l'Environnement, Hakima El Haite, cette conférence
est « celle de l'innovation en matière d'adaptation et d'atténuation aux effets du changement
climatique10 » ainsi que « l'occasion de développer des outils opérationnels dans le cadre du plan Paris
Lima puis Paris-Marrakech ».

12
Simon Roger, « COP22 : les cinq travaux de Marrakech », Le Monde.fr, 4 novembre 2016
8|Page
Le financement des pertes et préjudices, qui a été reconnu par l'Accord de Paris, ainsi que les règles de
transparence sur les informations fournies par les états concernant leurs démarches pour diminuer leur
émissions de gaz à effet de serre étaient également un sujet de débat durant la COP22. 13
Section 2 : Autres instruments internationales
Paragraphe 1 : La protection de la mer contre la pollution
Parmi les instruments dont il s’agit, ceux généralement cités comme ayant inspiré des incriminations
pénales sont notamment :
Parmi les instruments dont il s’agit, ceux généralement cités comme ayant inspiré des incriminations
pénales sont notamment :
1. La Convention internationale de Londres sur la prévention de la pollution par les navires
✓ modifiée par le Protocole du 17 février 1978

✓ 136 pays ont ratifié la convention


Convention MARPOL (acronyme de l'anglais Marine pollution : pollution marine) désigne
la Convention internationale pour la prévention de la pollution marine par les navires, élaborée par
l'OMI (Organisation maritime internationale) et qui porte sur tout type de pollution marine causée par
les navires (le pétrole, les liquides et solides toxiques, les déchets, les gaz d'échappement, etc.) qu'elle
soit accidentelle ou fonctionnelle, volontaire ou involontaire.
La Convention comprend des règles visant à prévenir et à réduire au minimum la pollution due aux
navires – tant accidentelle que découlant d'opérations de routine – et comporte actuellement six
Annexes techniques. La plupart de ces annexes établissent des zones spéciales dans lesquelles les rejets
d'exploitation sont strictement réglementés.

• Annexe I : pollution par les hydrocarbures


• Annexe II : substances liquides nocives transportées en vrac
• Annexe III : substances nuisibles en colis
• Annexe IV : eaux usées des navires
• Annexe V : ordures des navires

 Annexe VI : pollution de l’atmosphère par les navires.

13
« Ce que l'on sait sur la COP 22 organisée au Maroc » [archive], sur Al Huffington Post
9|Page
Les États peuvent être partie à la convention sans avoir ratifié l’ensemble des annexes.
La Convention internationale sur la prévention de la pollution par les navires prescrit aux états Parties
des mesures qui, pour la plupart, appellent l’édiction de législations nationales à orientation pénale.
« Article 4 : Conformément aux dispositions de la présente convention, chaque partie contractante
interdira l'immersion de tous déchets ou autres matières sous quelque forme ou quelconque conditions
que ce soit…..14
2. La Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est ou Convention
OSPAR
Cette convention définit les modalités de la coopération internationale pour la protection du
milieu marin de l'Atlantique du nord-est.
✓ entrée en vigueur le 25 mars 1998,
✓ remplace les Conventions d'Oslo et de Paris.
OSPAR intègre un groupe « biodiversité » qui a notamment travaillé sur le problème des séquelles
maritimes de guerre, et en particulier les problèmes posés par les nombreux sites de munitions
immergées. Il a aussi fixé pour les parties prenantes un objectif pour 2010 qui est l'établissement d'un
« réseau cohérent d'aires marines protégées » (AMP). 15
Les parties à la convention s’engagent à prendre toutes les mesures possibles pour:
• prévenir et supprimer la pollution,
• mettre en œuvre les mesures nécessaires à la protection de l’Atlantique du Nord-Est
contre les effets néfastes des activités humaines.
Ces mesures visent à protéger la santé humaine, afin de conserver les écosystèmes maritimes et,
lorsque cela est possible, à restaurer les zones marines qui ont été endommagées. À cette fin, les parties
(individuellement et collectivement) :
• adoptent les programmes et mesures,
• harmonisent leurs politiques et stratégies
Pour répondre à leurs obligations, les parties doivent respecter 2 principes.
• Le principe de précaution: les mesures de prévention doivent être prises lorsqu’il
existe des motifs raisonnables de craindre que des substances ou de l’énergie
Introduites, directement ou indirectement, dans l’environnement marin peuvent faire ce
qui suit, même lorsqu’il n’y a pas de preuves concluantes d’un lien de causalité entre
les apports et les effets;
• Entraîner des risques pour la santé humaine.
• Nuire aux ressources vivantes et aux écosystèmes marins

14
Le droit pénal de l'environnement dans l'espace francophone (archives-ouvertes.fr)
15
https://eur-lex.europa.eu/summary/FR/l28061 consulté le 17-10-2022
10 | P a g e
• Porter atteinte aux valeurs d’agrément.
• Interférer avec d’autres utilisations légitimes de la mer.
• Le principe du pollueur-payeur: les coûts de la prévention de la pollution, de contrôle
et des mesures de réduction doivent être supportés par le pollueur.
Les parties des programmes mis en place doivent tenir compte des dernières évolutions technologiques
et des meilleures pratiques environnementales. Et les mesures prises ne doivent pas augmenter la
pollution de la mer en dehors de la zone maritime ou dans d’autres parties de l’environnement.
• Les parties, individuellement ou conjointement, conviennent de prendre toutes les mesures
possibles afin de prévenir et éliminer :
• la pollution de la zone maritime d’ d’origine terrestre et des activités;
• La pollution par immersion ou incinération de déchets ou autres matières dans
l’océan;
• pollution de sources offshore (installations offshore et pipelines à partir desquelles des
substances ou de l’énergie atteignent la zone maritime).
Et enfin, un accord de coopération peut être négocié entre les parties pour s’attaquer à la pollution
transfrontière.
Paragraphe 2 : Le contrôle des mouvements transfrontières de certains biens.
1. la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées
d'extinction
✓ Le 3 mars 1973, à Washington, des représentants de 80 pays ont finalisé le texte de
la convention. Celui-ci a ensuite été ouvert aux signatures jusqu'au 31 décembre
1974. Il entre en vigueur le 1er juillet 1975, après la dixième ratification par un
pays signataire. En octobre 2016, 183 pays avaient ratifié l'accord de la CITES.
(International Trade in Endangered Speces of Wild Fauna and Flora : Convention CITES),

11 | P a g e
La convention a pour objet : garantir que le commerce international des espèces inscrites dans
ses annexes, ainsi que des parties et produits qui en sont issus, ne nuit pas à la conservation de
la biodiversité et repose sur une utilisation durable des espèces sauvages.
À cette fin, la CITES fixe un cadre juridique et des procédures pour faire en sorte que les espèces
sauvages faisant l'objet d'un commerce international ne soient pas surexploitées. La CITES met
périodiquement à jour ses données du commerce international d'espèces protégées et les publie (Août
2010).
L'intégralité de ces données, stockée dans une base de données interrogeable, peut également être
librement téléchargée.16
Ainsi par exemple, pour atteindre son objectif visant à garantir que le commerce international des
espèces concernées ne nuit pas à la conservation de la biodiversité et repose sur une utilisation durable
des espèces sauvages, la CITES a fixé un cadre juridique et édicté une série de procédures afin que
les espèces sauvages faisant l’objet d’un commerce international ne soient pas surexploitées. Ainsi, la
Convention dispose-t-elle en son article VIII que :
« Les Parties prennent les mesures appropriées en vue de la mise en application des dispositions de
la présente Convention ainsi que pour interdire le commerce de spécimens en violation de ses
dispositions.»
Ces mesures comprennent :
• des sanctions pénales frappant soit le commerce, soit la détention de tels spécimens, ou les deux ;
• la confiscation ou le renvoi à l'Etat d'exportation de tels spécimens ».
2. la Convention de Bamako sur l'interdiction d'importer des déchets dangereux et le contrôle de
leurs mouvements transfrontières en Afrique;
✓ Adoptée le 30 janvier 1991 à Bamako
La Convention de Bamako est un traité de nations africaines interdisant l’importation vers l’Afrique
de tout type de déchet dangereux (y compris les déchets radioactifs)

La convention de Bamako est une réponse à l’article 11 de la convention de Bâle qui encourage les
Etats à conclure des accords bilatéraux, multilatéraux et régionaux.

But de la convention :
• Interdire l'importation de tous les déchets dangereux et radioactifs vers le continent africain quelle qu’en
soit la raison;
• Minimiser et contrôler les mouvements transfrontières de déchetsdangereux dans le continent africain.

• Interdire toute immersion de déchets dangereux dans les océans et les

16
https://cites.org/eng
12 | P a g e
eaux intérieures ou toute incinération de déchets dangereux.
• S'assurer que l'élimination des déchets est réalisée de manière
écologiquement rationnelle.
• Promouvoir la production propre s’appuyant sur la poursuite d’une
approche d'émissions acceptables basée sur les hypothèses de capacité
d’absorption.
• Etablir le principe de précaution.
Autre diverses conventions
1. Convention de Vienne relative à la responsabilité civile en matière de dommages nucléaires, 1963
2. Convention internationale sur la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par
les hydrocarbures, 1969
3. Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de déchets,
1972
4. Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires, 1973
5. Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance, 1979
6. Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, 1982
7. Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone, 1985
8. Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone, 1987
9. Convention internationale de Londres sur la préparation, la lutte et la coopération en matière
de pollution par les hydrocarbures, 1990
10. Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière
dite « Convention d’Espoo », 1991
11. Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, Rio, 1992
12. Convention sur la diversité biologique, Rio, 1992

13. Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux,
1992.
14. Convention d’Helsinki sur les effets transfrontières des accidents industriels, 1992
15. Convention sur la responsabilité civile des dommages résultant d’activités dangereuses pour
l’environnement, 1993
16. Protocole d’Oslo à la Convention sur la pollution atmosphérique à longue distance, 1994.
17. Accord de Marrakech instaurant l’OMC, 1994.
18. Accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires, 1994.
19. Protocole à la Convention de Londres sur la prévention de la pollution des mers résultant de
l’immersion des déchets, 1996.

13 | P a g e
20. Protocole de Kyoto (CCNUCC), 1997.
21. Protocole de Bâle sur la responsabilité et l’indemnisation en cas de dommages résultant de
mouvements transfrontières et de l’élimination de déchets dangereux, 1999
22. Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques relatif à la Convention
sur la diversité biologique, 2000T
23. Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, 2001.

14 | P a g e
Chapitre 2 : Conventions ratifiées par le Maroc

Au Maroc, bien que les textes constitutionnels ne mentionnent pas l’environnement, les législations se
sont constituées progressivement pour répondre aux multiples atteintes et pour assurer la protection de
l’environnement : pollution marine, déforestation, érosion côtière, etc. Quant au droit pénal, il est en voie
de réactualisation pour prendre en compte, notamment la gestion de l’eau et des déchets.

Le Maroc occupe une position de leader au niveau du continent africain et du monde arabe dans le
domaine de la protection de l'environnement. Au cours des dernières années, le Royaume a tenu à
renforcer son arsenal juridique dans ce domaine, à consacrer le choix du développement durable comme
option stratégique, à développer ses capacités en matière de protection de l'environnement à partager son
expérience avec de nombreux pays, notamment africain, et a ratifié les principales conventions
internationales sur l’environnement. Par ailleurs ce chapitre sera consacré pour les
conventions signées par le Maroc au milieu marin (section 1), ainsi que dans les autres secteurs
(section 2).

Section 1 : Conventions relatives au milieu marin


Dans le cadre du milieu marin le Maroc a ratifié plusieurs conventions internationales qui visent

la protection de ce dernier, à savoir :

1. Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine :

La Convention internationale pour la règlementation de la chasse à la baleine est un accord


environnemental international.
✓ Date et lieu d’adoption : 02 décembre 1946 ; Washington.
✓ Date d’entrée en vigueur :à partir du 10 novembre 1948.

✓ Date de ratification par le Maroc : Ad. 02 février 2001.


Les Gouvernements dont les représentants dûment autorisés ont signé la présente Convention :17

• Reconnaissant que les nations du monde ont intérêt à sauvegarder, au profit des générations futures, les
grandes ressources naturelles représentées par l'espèce baleinière ;

17
https://adala.justice.gov.ma/production/Conventions/fr/Internationales/convention%20internationale%20pour%20la%2
0reglementation%20de%20la%20chasse%20al%20baleine.htm
15 | P a g e
• Reconnaissant qu'une réglementation appropriée de la chasse à la baleine serait de nature à assurer un
accroissement naturel des peuplements baleiniers, ce qui permettrait d'augmenter le nombre des baleines
pouvant être capturées sans compromettre ces ressources naturelles ;

• Reconnaissant qu'il est dans l'intérêt général de faire en sorte que les peuplements baleiniers atteignent
leur niveau optimum aussi rapidement que possible, sans provoquer une pénurie plus ou moins
généralisée sur les plans économique et alimentaire ;

2. Convention portant création de l'organisation maritime internationale (OMI) :


✓ Date et lieu d’adoption : 6 mars 1948 ; Genève
✓ Date d’entrée en vigueur : 17 mars 1958

Art. 1 Les buts de l’Organisation sont:

a) d’instituer un système de collaboration entre les gouvernements dans le domaine de la réglementation


et des usages gouvernementaux ayant trait aux questions techniques de toutes sortes qui intéressent la
navigation commerciale internationale, d’encourager et de faciliter l’adoption générale de normes aussi
élevées que possible en ce qui concerne la sécurité maritime, l’efficacité de la navigation, la prévention
de la pollution des mers par les navires et la lutte contre cette pollution et de traiter des questions
administratives et juridiques liées aux objectifs énoncés dans le présent article;

b) d’encourager l’abandon des mesures discriminatoires et des restrictions non indispensables appliquées
par les Gouvernements à la navigation commerciale internationale, en vue de mettre les ressources des
services maritimes à la disposition du commerce mondial sans discrimination; l’aide et l’encouragement
donnés par un Gouvernement en vue du développement de sa marine marchande nationale et pour des
fins de sécurité ne constituent pas eux-mêmes une discrimination, à condition que cette aide et ces
encouragements ne soient pas fondés sur des mesures conçues en vue de restreindre la liberté, pour les
navires de tous pavillons, de participer au commerce international;

c) d’examiner conformément à la Partie II les questions relatives aux pratiques restrictives déloyales
d’entreprises de navigation maritime;

d) d’examiner toutes questions relatives à la navigation maritime et à ses effets sur le milieu marin dont
elle pourra être saisie par tout organisme ou toute institution spécialisée des Nations Unies;

e ) de permettre l’échange de renseignements entre Gouvernements sur les questions étudiées par
l’Organisation.

3. Convention internationale sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution


par les hydrocarbures.
16 | P a g e
✓ Date et lieu d’adoption : 30 novembre 1990 ; Londres
✓ Date d’entrée en vigueur : 13 mai 1995
✓ Date de signature par le Maroc : 20 février 1991
✓ Date de ratification par le Maroc : R. 24 mars 2003
✓ Date d’entrée en vigueur pour la Maroc le : 29 juillet 2003

Les parties à la présente convention :

▪ Reconnaissant la menace grave que présentent pour le milieu marin les événements de pollution par les
hydrocarbures mettant en cause des navires, des unités au large et des ports maritimes et installations de
manutention d'hydrocarbures,

▪ Conscientes de l'importance que revêtent les mesures de précaution et la prévention afin d'éviter avant
tout une pollution par les hydrocarbures, et de la nécessité d'appliquer rigoureusement les instruments
internationaux existants ayant trait à la sécurité maritime et à la prévention de la pollution des mers.

▪ Conscientes également qu'en cas d'événement de pollution par les hydrocarbures des mesures promptes
et efficaces sont essentielles pour limiter les dommages qui pourraient résulter d'un tel événement.

4. Convention pour la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion


des déchets et de ses annexes.
✓ Date et lieu d’adoption : 29 décembre 1972 ; Londres
✓ Date d’entrée en vigueur : 30 août 1975

✓ Date de signature par le Maroc : 17 décembre 1976


✓ Date de ratification par le Maroc : R. 20 mars 1977

✓ Date d’entrée en vigueur pour la Maroc : 20 mars 1977

Les parties contractantes à la présente convention : 18


▪ Reconnaissant que le milieu marin et les organismes vivants qu'il nourrit sont d'une importance
capitale pour l'humanité et que l'humanité toute entière a intérêt à veiller à ce que ce milieu soit
géré en sorte que ses qualités et ses ressources ne soient pas altérées ;
▪ Reconnaissant que la capacité de la mer d'assimiler les déchets et de les rendre inoffensifs et
ses possibilités de régénérer les ressources naturelles ne soient pas illimitées ;
▪ Reconnaissant que les Etats ont, en vertu de la Charte des Nations Unies et des principes du
droit international, le droit souverain d'exploiter leurs propres ressources selon leur politique
de l'environnement et qu'ils ont le devoir de s'assurer que les activés, exercées dans les limites de leur

18
https://www.iaea.org/sites/default/files/publications/documents/infcircs/1974/infcirc205_fr.pdf
17 | P a g e
juridiction ou sous contrôle ne causent pas de dommage à l'environnement d'autres Etats ou de zones
situées en dehors des limites de leur juridiction nationale ;

Section 2 : Conventions des autres secteurs


Paragraphe 1 : Conventions relatives aux déchets et produits chimiques dangereux .

1. Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de


leur élimination :

Les mouvements transfrontières des déchets sont régis au niveau international par la convention de Bâle
sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et leur élimination (www.basel.int),
qui a été adoptée le 22 mars 1989 et entrée en vigueur le 5 mai 1992. Le Maroc a ratifié cette Convention
en Décembre 1995.

Les principaux objectifs de la convention sont les suivants :

 réduire les mouvements transfrontières de déchets à un minimum concordant avec leur gestion de
manière écologiquement rationnelle.

 Traiter et éliminer les déchets aussi près que possible de leur source de production.

 Minimiser la production de déchets aussi bien en termes de quantité que de danger.

Au niveau national, les dispositions de la convention de Bâle ont été intégrées au sein de la loi 28-00
relative à la gestion des déchets et à leur élimination qui stipule dans son article 42 que l’importation des
déchets dangereux est interdite alors que l’exportation de déchet dangereux et l’importation des déchets
non dangereux sont soumises à autorisation. De même ; un décret a été promulgué portant classification
des déchets et fixant la liste des déchets dangereux.19

Le Département de l’Environnement en tant qu’Autorité Compétente Nationale (ACN) de la convention


de Bâle est sollicité à délivrer des autorisations d’importations et d’exportations des déchets
conformément aux dispositions de ladite convention. Dans ce cadre, une procédure d’octroi des
autorisations a été élaborée, intégrant le dossier à fournir par les importateurs et exportateurs de déchets.

2. Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP)


Date et lieu d’adoption : 22 mai 2001 ; Stockholm
Date d’entrée en vigueur : 17 mai 2004

19
Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur
Elimination
18 | P a g e
Date de signature par le Maroc : 23 mai 2001
Date de ratification par le Maroc : 15 juin 2004
Date d’entrée en vigueur pour la Maroc le: 13 septembre 2004

QUEL EST L’OBJET DE CETTE CONVENTION ET DE CETTE DÉCISION?

 Ce traité mondial a pour objectif de protéger la santé humaine et l’environnement des conséquences
néfastes des polluants organiques persistants * (POP). Il vise à limiter et, à terme, à éliminer leur
production, utilisation, commerce, rejet et stockage intentionnels ou non intentionnels.
 La décision du Conseil entérine l’approbation formelle de la convention par l’Union européenne (UE).

Les signataires de la convention sont tenus de:

 lutter contre la production et l’utilisation intentionnelles de POP en:


o éliminant la production, l’utilisation, l’importation et l’exportation des substances chimiques
énumérées à l’annexe A;
o limitant la production et l’utilisation des substances chimiques énumérées à l’annexe B;
o s’assurant que les substances chimiques énumérées aux annexes A et B sont importées uniquement en
vue d’une utilisation autorisée et peuvent faire l’objet d’une élimination écologiquement rationnelle;
o tenant un registre accessible au public consignant toutes les dérogations nationales aux interdictions et
limitations générales énumérées aux deux annexes;
 gérer la production et l’utilisation non intentionnelles de POP en:
o adoptant un plan d’action détaillé, dans les deux ans qui suivent l’entrée en vigueur de la convention,
afin de réduire et, à terme, d’éliminer l’utilisation des substances chimiques énumérées à l’annexe C;
 réduire ou éliminer les stocks et les déchets en:
o élaborant des stratégies pour identifier les stocks constitués de substances chimiques inscrites à
l’annexe A ou B, ou en contenant, ou contaminés par les substances énumérées aux trois annexes (A, B et
C);
o gérant les stocks d’une manière sûre, efficace et écologiquement rationnelle;
o s’assurant que tous les déchets sont correctement manipulés, recueillis, transportés et emmagasinés;
o éliminant les déchets de manière à ce que tous les polluants soient détruits ou ne puissent pas être
réutilisés ou, si cela n’est pas possible, éliminés de la manière la plus respectueuse possible de
l’environnement;
 élaborer des plans de mise en œuvre (et mettre à jour le cas échéant) dans les deux ans à compter de la
date d’entrée en vigueur de la convention. Ces plans servent à définir la façon dont leurs engagements
seront respectés et dont la coopération entre partenaires sera gérée, y compris avec les organisations
19 | P a g e
mondiales, nationales, régionales et sous- régionales, ainsi que les consultations avec les parties prenantes
nationales;
 échanger des informations pertinentes, par l’intermédiaire du secrétariat de la convention, concernant
la réduction ou l’élimination des polluants organiques persistants et d’éventuelles solutions de
remplacement viables;
 promouvoir l’information, la sensibilisation et l’éducation des décideurs politiques et du public, en
particulier des femmes et des enfants, et faciliter la formation du personnel concerné;
 encourager ou entreprendre des activités appropriées de recherche-développement, de surveillance et
de coopération concernant les POP aux niveaux national et international;
 fournir en temps utile une assistance technique appropriée et, si nécessaire, un appui financier aux
pays en développement et à économie en transition;
 fournir l’appui et les incitations d’ordre financier nécessaires pour atteindre les engagements
nationaux;
 présenter un rapport à tous les autres signataires (les parties à la convention — voir ci-dessous) sur les
mesures qu’ils ont prises, et leur impact, pour mettre en œuvre les engagements pris au titre de la
convention;
 fournir périodiquement au secrétariat de la convention:
o des données sur les quantités totales produites, importées et exportées de chacune des substances
chimiques inscrites aux annexes A et B, ou une estimation plausible de ces quantités;
o une liste des pays d’où elle a importé chaque substance, et des États vers lesquels elle a exporté chaque
substance20

Paragraphe 2 : Conventions relatives à la protection de l’atmosphère


1. Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone

La Convention de Vienne est le premier accord international consacré à la protection de la couche


d’ozone. Elle engage tous les pays à prendre des mesures pour protéger la santé humaine et
l’environnement en raison des altérations de la couche d’ozone.

En 1987, les Parties ont négocié le Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la
couche d’ozone à titre de protocole faisant partie de la Convention de Vienne. Depuis lors, le Protocole
de Montréal s’est imposé comme principal cadre stratégique de la collaboration des pays en vue de
protéger la couche d’ozone en éliminant progressivement les substances qui appauvrissent la couche

20
https://eur-lex.europa.eu/FR/legal-content/summary/tackling-threats-posed-by-chemicals-stockholm-convention.html
consulté le 17/10/2022
20 | P a g e
d’ozone. La Convention de Vienne vise surtout à promouvoir les efforts scientifiques et la collaboration
axés sur la surveillance et l’évaluation de l’état de la couche d’ozone.

Les objectifs de la Convention sont :


▪ promouvoir la coopération des Parties au moyen d’observations systématiques
▪ recherches et d’échanges d’informations sur les effets d’activités humaines sur la couche
d’ozone, et d’adopter des mesures législatives ou administratives contre les activités qui
peuvent avoir des effets indésirables sur celle-ci.

2- Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone


(Protocole à la Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone) :

Le Protocole de Montréal est l’accord international qui assure la protection de la couche d’ozone par l’élimination
graduelle à l’échelle mondiale des substances appauvrissant la couche d’ozone (SACO). Tous les pays membres
des Nations Unies ont signé le Protocole de Montréal et tous ont l’obligation d’éliminer graduellement les SACO,
qui sont utilisés en réfrigération, en climatisation, dans le gonflement de la mousse, dans les aérosols, dans les
solvants et dans d’autres applications.

Le Protocole de Montréal, signé à Montréal par 24 pays, dont le Canada, est considéré comme étant l’un des
accords multilatéraux les plus fructueux. Il a permis d’éliminer la grande majorité des SACO et, par conséquent, la
couche d’ozone est en voie de rétablissement. Un grand nombre des substances visées par le Protocole étant
également des gaz à effet de serre, le fait de les éliminer a aussi grandement aidé dans la lutte contre les
changements climatiques.

L’objectif de cet accord est :

 d’éliminer graduellement la production et la consommation des SACO afin de réduire leur


abondance dans l’atmosphère et, ainsi, protéger la couche d’ozone fragile de la terre.2
 Le protocole de Montréal (à la convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone) est un
accord mondial visant à protéger la couche d’ozone stratosphérique de la Terre par le biais de
l’élimination progressive des substances chimiques qui l’appauvrissent. Cette élimination progressive
couvre à la fois la production et la consommation de substances appauvrissant la couche d’ozone
(SACO).
 Comme les SACO constituent elles aussi de puissants gaz à effet de serre, leur élimination progressive
est également essentielle pour atténuer le changement climatique. De plus, bien que les
chlorofluorocarbones (HFC) n’appauvrissent pas l’ozone, le protocole vise à réduire progressivement leur
production et leur consommation pour éviter que ces HFC, qui contribuent fortement au changement
climatique, ne remplacent les SACO.

21 | P a g e
 Le protocole de Montréal a été adopté en 1987 et est entré en vigueur en 1989. Il a fait l’objet de
plusieurs modifications. La plus récente, l’amendement de Kigali, appelle à la réduction progressive des
HFC.
 Les émissions des HFC sont couvertes par l’accord de Paris, approuvé par la décision (UE) 2016/1841.
Ainsi, le protocole de Montréal contribue à atteindre l’objectif du maintien de la hausse de la température
mondiale nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts
pour la restreindre encore davantage, dans la limite de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
 La décision 88/540/CEE entérine l’approbation formelle par l’Union européenne (UE) de la
convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone et du protocole de Montréal relatif à des
substances qui appauvrissent la couche d’ozone, tel qu’adopté par ses parties le 15 septembre 1987.

Le protocole comporte des dispositions concernant:

 les mesures de réglementation (article 2);


 le calcul des niveaux des substances réglementées (article 3);
 la réglementation des échanges commerciaux avec les États non parties au protocole (article 4);
 la situation particulière des pays en développement (article 5);
 la communication des données (article 7);
 le non-respect (article 8);
 le mécanisme de financement;
 la coopération technique (article 10) ainsi que d’autres sujets21

21
https://www.canada.ca.
22 | P a g e
Conclusion
La préoccupation écologique est aujourd’hui centrale dans le débat public et marque donc naturellement
de son empreinte, les politiques publiques menées par les Collectivités dans leurs territoires.

Le droit pénal de l’environnement peut constituer dans ce cadre un outil efficace, en appui de la mise en
œuvre de leurs pouvoirs de police administrative spéciale en matière environnementale.

Si l’environnement est une préoccupation de longue date, le droit environnemental est né assez
tardivement mais n'a cessé d'être enrichi par de nouvelles dispositions. La protection de l’environnement
a rapidement été érigée en norme constitutionnelle, elle est devenue un droit fondamental de l’homme et
dispose à présent d’un volet pénal conséquent.

Le droit pénal de l’environnement est défini comme « l’ensemble des dispositifs répressifs mis en place
pour protéger les différents éléments qui composent l’environnement en sanctionnant les activités
humaines qui les menacent et/ou les dégradent »22. C’est un outil indispensable à la protection de
l’environnement, en témoigne le nombre important d’infractions environnementales, qui en 2016
s’élevaient à 78.128 sur le seul territoire français. Cette nécessité de constituer une protection pénale de
l’environnement efficace a toutefois été mise à mal par la difficile mise en œuvre du dispositif répressif.
Elle ne peut en effet se concevoir sans prendre en compte la valeur sociale de l’environnement, la
conscience environnementale de l'opinion publique les conséquences économiques éventuelles
engendrées par la répression ou encore la diversité de la notion même d’environnement.

Aujourd’hui le droit pénal environnemental couvre un grand nombre de domaines mais souffre toutefois
encore de sa complexité et de sa difficile mise en œuvre, privant des personnes qui souhaiteraient s’en
prévaloir d’une réelle protection. Cela se traduit en pratique par une faible mise en œuvre de poursuites
malgré une augmentation constante des infractions.

En outre, le droit pénal de l’environnement souffre de difficultés procédurales et de gestion de l’action


publique qui freine la protection des atteintes à l’environnement. Le Ministère Public est poussé à classer
l'affaire sans suite, par le manque de formation des magistrats dans le domaine environnemental qui est
extrêmement technique, la faiblesse du préjudice social et du trouble à l’ordre public .

Ainsi, il pourrait être pertinent de former l’ensemble des acteurs de la protection pénale
environnementale, soit les magistrats, les associations, les agents de la protection ou encore les citoyens
et de permettre à certaines juridictions de se spécialiser dans le domaine environnemental.

22
https://www.justicepenale.net/post/l-%C3%A9tat-actuel-du-droit-p%C3%A9nal-de-l-environnement-et-son-
%C3%A9volution
23 | P a g e
Bibliographie:
• Ouvrages généraux :

• Marcel MERLE, Sociologie des relations internationales, paris, Dalloz ,1983.

• Jean TOUSCOZ, Droit international, presse universitaire de France. 1993.

• Ouvrages spéciaux :

• Michel PRIEUR, « Droit de l'environnement » - 8e éd. Dalloz , 2019.

• Jean PINATEL, « introduction aux problèmes de la Délinquance écologique», Université


de Nice, 1979.

• Articles :

• Edouard THIERRY, « La modernisation du droit de l’environnement : quelle(s)


orientation(s) pour le fabricant de la norme ? » ; Éditeur Presses universitaires de Rouen et
du Havre, 2016.

• M. El YAAGOUBI., « Réflexion critique sur la participation des administrés à


l'aménagement urbain au Maroc in Aménagement durable, quelles intermédiations ? » ;
L'Harmattan/GRET, Rabat 1999.

• Kiss, et Doube Bille, La conférence des Nations Unies sur l'environnement et le


Développement AFOI, 1992.

• Simon ROGER , « COP22 : les cinq travaux de Marrakech », Le Monde.fr, 4 novembre


2016.

• Revue :

• Véronique JAWORSKI, Revue juridique de l’environnement : les instruments juridiques


internationaux au service du droit pénal de l'environnement, 2014.

• Dictionnaire :

• Dictionnaire Le Petit Robet,

• Webographie :
24 | P a g e
• http://www.justice.gouv.fr/publications-10047/rapports-thematiques-10049/une-nouvelle-
justice-pour-lenvironnement-32905.html ;

• Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets (...) - IS@DD

• https://www.environnement.gov.ma/ar/

• https://www.mercuryconvention.org/en

• Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d'extinction — Wikipédia (wikipedia.org)

• https://www.canada.ca.

• https://www.justicepenale.net/post/l-%C3%A9tat-actuel-du-droit-p%C3%A9nal-de-l-
environnement-et-son-%C3%A9volution

• https://eur-lex.europa.eu/FR/legal-content/summary/tackling-threats-posed-by-chemicals-
stockholm-convention.html consulté le 17/10/2022

• https://www.iaea.org/sites/default/files/publications/documents/infcircs/1974/infcirc205_fr.pdf

25 | P a g e
Table des matières :
INTRODUCTION .................................................................................................................................2
CHAPITRE 1 : PROTECTION INTERNATIONALE DE L'ENVIRONNEMENT PAR LE DROIT
PENAL...................................................................................................................................................5
SECTION 1 : INSTRUMENT MARQUANTS LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT...............................5
1. La Conférence sur l’Environnement Humain de Stokholm.................................................... 6
2. La Conférence sur l'environnement et le développement de Rio............................................ 6
3. Le Protocole de Kyoto............................................................................................................. 8
4. Le « Grenelle de l’environnement »........................................................................................ 8
SECTION 2 : AUTRES INSTRUMENTS INTERNATIONALES ................................................................... 9
Paragraphe 1 : La protection de la mer contre la pollution ............................................................ 9
1. La Convention internationale de Londres sur la prévention de la pollution par les navires 9
2. La Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord Est ou Convention
OSPAR....................................................................................................... 10
Paragraphe 2 : Le contrôle des mouvements transfrontières de certains biens ............................ 11
1. la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages
menacées d'extinction ............................................................................................................... 11
2. la Convention de Bamako sur l'interdiction d'importer des déchets dangereux et le
contrôle de leurs mouvements transfrontières en Afrique ; ...................................................... 12
CHAPITRE 2 : CONVENTIONS RATIFIEES PAR LE MAROC ........................................... 15
SECTION 1 : CONVENTIONS RELATIVES AU MILIEU MARIN........................................................ 15
1. Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine :....................... 15
2. Convention portant création de l'organisation maritime internationale (OMI) :................... 16
3. Convention internationale sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de
pollution par les hydrocarbures. ................................................................................................ 16

4. Convention pour la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion


des déchets et de ses annexes ............................................................ ...................................................17
SECTION 2 : CONVENTIONS DES AUTRES SECTEURS........................................................................ 18
Paragraphe 1 : Conventions relatives aux déchets et produits chimiques dangereux ........................ 18
1. Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux
et de leur élimination : ............................................................................................................... ….. 18
2 Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP)........................... ….. 18
Paragraphe 2 : Conventions relatives à la protection de l’atmosphère.............................................. 20
28

26 | P a g e
1. Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone :..................................... ..….... 20
2. Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone
(Protocole à la Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone) : .......................... 21
CONCLUSION............................................................................................................................ ....,,,23
BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................................24
TABLE DES MATIERES :.................................................................................................................26

27 | P a g e

Vous aimerez peut-être aussi