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DROIT DE L’ENVIRONNEMENT

INTRODUCTION GÉNÉRALE

1) Définition

Ministère de l’environnement crée en 1971


Terme environnement entre dans le Larousse en 1972

Environnement : ensemble des éléments naturels ou artificiels qui con!1 ditionnent la vie / terme importé de l’anglais →
pendant longtemps : incapable de se définir lui-même.

Deux approches :

- Approche scientifique / science de la nature : environnement : ensemble de données, d’équilibres, de forces


concurrentes qui conditionnent la vie d’un groupe biologique.

- Approche pratique : environnement territorial, paysager. Environnement : zone de contact entre un espace bâti
(ville, maison…) et les milieux ambiants naturels.

Convention de Lugano de 1993, Art. 2-10 : l’environnement comprend les ressources naturelles abiotiques et
bioéthiques (non vivants / vivants) tels que l’air, l’eau, le sol, la faune et la flore et l’interaction entre les mêmes facteurs
; les biens qui composent l’héritage culturel et les aspects caractéristiques du paysage.

Définitions plus techniques :

Ex : Norme 14001 : environnement : milieu dans lequel un organisme fonctionne incluant l’air, l’eau, la terre, les
ressources naturelles, la flore, la faune, les êtres humains et leurs interrelations.

→ définitions viennent après les réflexions des auteurs en la matière.

Ex : Roland Drago : droit protecteur de la nature / droit de lutte contre les nuisances.

Ex 2 : Michel Prieur : droit de l’environnement : droit au service de l’environnement : censé améliorer la santé des
êtres humains et les grands déséquilibres écologiques → contestable.

Ex 3 : Michel Despas : droit de l’environnement a pour objet de diminuer ou supprimer l’impact des activités sur les
éléments du milieu naturel ou sur le milieu lui-même : droit de la lutte contre les pollutions anthropiques.

2) Distinction entre le droit de l’environnement et les autres matières

Droit de l’environnement se rapproche du droit de l’urbanisme, de la santé, de la construction


Majorité des atteintes en matière d’environnement liées au sol d’où la connexion avec le droit de l’urbanisme.

- Droit de l’urbanisme : ensemble des règles et des institutions relatives à l’aménagement et au développements
urbains : vocation a encadrer l’évolution physique des villes. Ex : protection du littoral : question qui concerne autant
le droit de l’urbanisme que le droit de l’environnement. Ex 2 : la montagne concerne les deux matières bien qu’en
France ces thématiques soient uniquement codifiées dans le Code de l’urbanisme.

- Droit de la construction : ensemble des règles et institutions qui encadrent la réalisation des bâtiments. Droit de
l’environnement a un objet plus large mais certains contentieux sont liés : la consommation énergétique ou encore
article L 112-16 Code de la construction : si on s’installe après un pollueur et que celui-ci respecte les textes, il n’y a
pas de recours possible devant le juge civil.

- Droit de la santé publique : ensemble de règles et d’institutions qui encadrent la santé publique → lié à la notion
d’environnement saint. Pas de confusion car le droit de la santé publique s’intéresse aux règles des institutions de
santé.

3) Les caractéristiques du droit de l’environnement

Droit de l’environnement varie selon les auteurs / pays


Ex : France, seuls les éléments solides considérés comme des déchets contrairement aux pays anglophones

Droit de l’environnement n’est pas formellement délimité → tendance à absorber de nombreuses matières

Matière évolutive → ministère de l’environnement est le plus grand producteur de normes (lois / décrets…)
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Droit européen international, constitutionnel et local (droit administratif)
Aspect concentrique avec le droit de l’environnement au centre (protection du cadre naturel et de la biodiversité).
Autour, on retrouve d’autres domaines (ex : lutte pour la préservation des ressources naturelles)
Droit de l’environnement peut traiter de toutes une série de questions transversales : information en matière
d’environnement, concertation en matière d’environnement…

Droit de l’environnement jeune et évolutif mais on trouve un droit ancien qui se rapproche du droit de l’environnement :
droit romain : règles liées à l’environnement : Ex : droit de la chasse, périmètres de protection (servitudes
d’éloignement)

4) La distinction entre développement durable et droit de l’environnement

Dans le langage commun : même chose


Ex : intitulé du ministère chargé de l’environnement à déjà eu cette appellation

Notion de développement durable crée par une association : Union internationale pour la conservation de la nature
(UICN)
Notion développée à partir d’une réflexion simple : il faut revoir notre modèle économique, notre manière de
consommer / notion de développement soutenable
Travail porte essentiellement sur la protection de la biodiversité

Conférence de Rio a rendu célèbre cette notion avec le rapport Brundtland → développement durable : développement
qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux
leurs.

Deux concepts :

- Notion de besoin : besoins vitaux


- Notion de limite : environnement a des capacités limitées : on limite la satisfaction des besoins aux capacités de
l’environnement.

Notion de développement durable est politique : valeurs de responsabilité, de partage, notion de solidarité
transgénérationnelle mais également entre pays et entre Etat / population
Solidarité dans l’espace (chaque habitant devrait avoir le même droit aux ressources de la terre) et dans le temps
(assurer une pérennité pour les générations futures).

Controverses sur le développement durable, sa définition et sa nécessité.

Rene Passet → théorie des trois sphères :

→ La sphère sociale influence la sphère économique qui ensemble influencent la sphère environnementale.

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TITRE 1 : LES FONDEMENTS HISTORIQUES ET THÉORIQUES DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT

CHAPITRE 1 : LA GENÈSE DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT

Histoire récente même si on trouve dans le droit ancien des références (professeur Lafosse Paris II)
Sans parler de droit, les écrivains de l’Antiquité romaine ont écrit sur les nuisances sonores des chars dans les villes par
exemple.

Naissance du droit de l’environnement dans les grandes conventions internationales


Premières conventions à ce sujet sont adoptées pour la plupart plutôt dans la deuxième moitié du XXème siècle
Ex : Convention internationale pour la régulation de la chasse à la baleine, 1946 et est créée la Commission
baleinière internationale.

Deux facteurs déterminants pour la création du droit de l’environnement :

- Facteur religieux ou philosophique : conception religieuse ou philosophique. Dans les rapports homme/nature, tout
va dépendre de la manière dont l’homme appréhende la nature. La nature étant extérieure à l’être humain, ce dernier
doit déterminer sa position par rapport à elle

- Rapport de force physique entre l’homme et la nature


Section 1 : La conception religieuse ou philosophique

Auguste Comte : théorie des trois états de l’humanité ou trois âges de l’humanité.

Sous-section 1 : L’état théologique

Auguste Comte : âge de l’enfance de la pensée humaine : âge dans lequel l’esprit humain va rechercher la cause des
phénomènes naturels :
- soit en attribuant aux objets des intentions (fétichisme)
- soit en supposant l’existence d’être surnaturels (religions polythéistes)
- soit en donnant une explication par l’existence d’un dieu unique (religion monothéiste)
Formes de religion où la nature constitue une divinité : l’homme s’interdit de la détruire : conduit à des comportements
respectueux de la nature → certains peuples considèrent que les forêts, les rivières sont sacrées.

Conséquence n’est pas automatique : dans de grandes civilisations comme les civilisations aztèques et incas :
destruction de milieux naturels par ignorance de leur fragilité.

Bible : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les
oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la Terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la Terre » (Dieu). L’homme peut
donc exploiter au maximum la nature.

Sous-section 2 : L’état métaphysique

Auguste Comte : correspond dans l’histoire de l’humanité à l’âge métaphysique ou l’âge abstrait : adolescence de la
pensée
Remplacer des agents surnaturels par des forces abstraites
Idée reprise par Spinoza avec la Nature / Descartes avec le Dieu géomètre / Diderot avec la Matière / philosophes du
siècles des Lumières appellent la Raison.

On n’est plus dans une pensée anthropomorphique, réduite à observer les milieux naturels : réflexion beaucoup plus
philosophique, théorique
Pensée est prisonnière de concepts très vagues

Pensée se développe à partir de cet âge métaphysique : école française des physiocrates : économistes qui pensent que
l’agriculture est seule source de richesse, que tout doit venir d’elle
Nécessité de préserver le patrimoine si on veut continuer à chasser et pêcher
Quand Colbert décide de réorganiser le corps de fonctionnaires des eaux et forêts au XVIIème siècle, ce n’est pas dans
un objectif écologiste mais pour doter la France des mêmes navires que les Anglais.

Sous-section 3 : L’état positif

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Auguste Comte : XIXème siècle : âge positif : recherche du « pourquoi ultime »
Ce qui compte avant tout est de considérer les faits : faits dans leur relation invariable de successions et de similitudes
Il préconise le recours aux faits, à l’expérimentation, à l’épreuve de la réalité
Il dénonce les philosophes de l’époque précédente et les discours spéculatifs, uniquement théoriques
L’épreuve de la réalité est le premier principe du positivisme : s’oppose à la philosophie métaphysique des Lumières,
qui elle a recours à des principes éternels et universels

Nouvelle pensée philosophique va accompagner le développement de la révolution industrielle


Avec la révolution industrielle : force destructrice de l’homme sur la nature : en deux siècles, l’homme va puiser dans le
capital naturel pour aller jusqu’à dépasser les capacités de la biosphère à se régénérer.

Deux époques dans les rapports homme / nature :

- avant la révolution industrielle : toute atteinte était réparable


- après la révolution industrielle : le rapport homme/nature s’inverse
Section 2 : Les rapports de force entre l’homme et la nature

Longtemps : rapport entre l’homme et la nature a été en défaveur du premier


Aujourd’hui : par les différents dérèglements, l’homme a conduit aux catastrophes naturelles d’aujourd’hui, du fait du
changement climatique notamment

Avant la révolution industrielle : homme utilise et exploite la nature : il défriche, déforeste, pratique la chasse, la pêche,
la cueillette → activités, en fonction de la géographie, peuvent contribuer à créer des biotopes (milieu biologique
présentant des conditions de vie homogènes).

Même avec ces moyens traditionnels : lieux dépérissent : disparition d’une civilisation / exode
Mais : biosphère dans son ensemble n’est cependant pas menacée à l’époque.

Révolution industrielle va changer les choses : enchainement en trois points :

- Temps de progrès technique : progrès scientifique rendu possible par l’innovation et la philosophie →débouche sur
la mécanisation notamment avec le développement des énergies fossiles.

- Développement de l’économie mondiale : développement va se faire dans la biosphère et l’agriculture /


développement des engrais chimiques et du pétrole.

- Explosion démographique : progrès scientifique → santé s’améliore → baisse de la mortalité infantile → explosion
démographique

Externalités négatives (artificialisation, consommation excessive de l’environnement naturel, augmentation des


déchets…) se développent en même temps que ces trois temps.

Une auteure va parler de droit à polluer / droit à détruire


Limites : Ex : droit à la santé humaine

Chapitre 2 : Essai de réflexion critique sur le droit de l’environnement et son évolution

Procès fait au droit de l’environnement / débat actuel


Ex : Article 13 du projet de loi sur le bien-être animal

Comprendre ce qu’est le droit de l’environnement à travers les critiques qu’on peut lui adresser
Écologistes extrémistes sont les premiers à critiquer

Aux US, années 90 : courant de deep écology / écologistes radicaux : mouvement mené par Christopher Stone

France : débat mené par Corinne Lepage : article « comment défendre la nature » dans la revue Esprit

Point commun entre écologistes fondamentalistes et les environnementalistes : procès au droit


Droit : responsabilité importante dans les dégradations infligées à l’environnement
Volonté de remplacer droits humains par droit de la nature
Volonté de remettre la nature au premier plan

Écologistes fondamentalistes : droit de la nature doit être une remise en cause totale de notre système juridique :
reconnaitre à toutes les espèces animales et végétales (y compris l’homme) une égalité
Modérés (environnementalistes) ne sont pas prêts à délaisser leur vision d’anthropocentriste
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- Est-ce que le droit est un bon outil pour lutter contre les atteintes faites à l’environnement ?
Section 1 : La mise en cause du droit comme technique apte à appréhender le phénomène de l’environnement

Critique des écologistes fondamentalistes

Sous-section 1 : Le niveau d’intervention du droit

Échelle d’intervention du droit : tout le droit est concerné, aussi bien local que national : la pollution ne connait pas de
frontière
Souvent : atteintes à l’environnement local devient une atteinte globale
Ex : le changement climatique est mondial
Écologistes environnementalistes se basent sur un droit global
Pour être efficace, il faudrait un droit de l’environnement mondial : or : même lors du sommet de Paris : valeur
normative très faible
Décalage entre les atteintes à l’environnement qui sont très généralement globales et la réponse juridique qui est très
généralement nationale.
Pas de contrainte mondiale / pas d’autorité mondiale de l’environnement

Sous-section 2 : L’objet même des normes à édicter

Droit : outil limité


Ex : prescription de 30 ans avant
Le droit a du mal à traiter sur le long terme, pour le futur
Droit humain conditionné par la durée courte de la vie humaine à l’échelle du temps
Ex : changement climatique : deux siècles entre la révolution industrielle et les premiers effets.

Droit demande des certitudes : or : en matière d’environnement pas de certitudes


Besoin de dommage direct et certain : or : en matière d’environnement, les dommages sont souvent indirects : Ex :
transfert de pollution : pluie acide (transfert d’eau polluée vers les lacs).

Textes adoptés pour répondre à ces phénomènes environnementaux


Ex : directive 2004 sur la responsbailité environnementale

Sous-section 3 : L’inefficacité de principe de tout recours au juge

Écologistes fondamentalistes considèrent qu’aller devant le juge ne sert à rien en matière d’environnement : on saisit le
juge quand les dégâts sont déjà faits
Juge va donc utiliser la compensation monétaire : or : cet argent ne pourra pas reconstituer les espèces disparues
Magistrats ne sont pas encore qualifiés en matière d’environnement
Pays nordiques : Ex : Norvège : juridictions spécifiques en matière d’environnement
Question : qui va représenter la nature ?

→ Ces critiques ne condamnent pas pour autant le droit de l’environnement

Section 2 : Les critiques adressées au droit de l’environnement actuel

Conteste le fait qu’il existe un droit à l’environnement


Article 1 charte du droit de l’environnement : Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et
respectueux de la santé.

Critique porte sur l’évolution du droit : droit de l’environnement serait un droit pas assez évolué, peu pertinent. Il ne
répondrait pas à ses objectifs.

Sous-section 1 : La critique portant sur le degré d’évolution du droit de l’environnement

A) La période antérieure aux années 1960 et l’exploitation de la nature par l’Homme

Droit : fonction de protéger la société contre la force de la nature


Droit qui permet de protéger l’homme contre la nature
Droit d’exploitation de la nature par l’homme
Pas encore de préoccupations visant la protection des milieux naturels

Ressources environnementales : ressources consommables (eau, mines et carrières, forêt, gibier…)


Source juridique : Code civil relatif à la propriété privée
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Rapport de propriété justifie et légitime les atteintes à la nature
Pendant longtemps : seulement responsabilité pour faute or, le droit de l’environnement connait une responsabilité
objective / notion de dommage collectif est floue.

Dispositifs qui sont des encouragements à détruire les espaces naturels


Martine Rémond-Gouillou parlait du droit de l’environnement comme du droit de détruire.

L’objectif premier des textes n’est pas environnemental


Ex : législation Colbert pour règlementer les coupes des navires
Ex 2 : Décrets napoléoniens 1810 : embryon de droit inductriel

Réglementation sur la forêt de protection : forêt dont la conservation est indispensable /entretenues et gérées pour être
durables / volonté de préserver les paysages d’une évolution trop forte (lieu de mémoire, lieux importants) / loi sur les
sites : protège les sites pour des raisons historiques, scientifiques… → protège l’environnement pour l’homme

B) Les années 1960 et l’adoption des premières grandes lois en matière environnementale

Première prise de conscience en France et en Europe


France : ouvrage va provoquer un choc d’opinion : Dorst Jean « avant que la nature ne meurt » : inventaire des
destructions du milieu naturel par le développement industriel

Réponses législatives : Ex : Loi sur l’eau de 1964 : droit administratif précis concernant les prélèvements dans le milieu
naturel et le rejet d’eau polluée dans le milieu naturel : système des redevances → argent géré par des agences qui
financent les équipements de ceux qui veulent dépolluer ou consommer moins d’eau → développement du système du
pollueur payeur

France fait preuve de moins d’initiatives s’agissant de la protection des milieux naturels, en dehors de l’eau : Ex : Loi
de juillet 1960 sur les parcs nationaux : moins en avance que la précédente car les US ont crée leur premier parc en
1875 / premiers parcs nationaux français ont été crée en Afrique durant l’empire colonial mais ne l’a pas fait dans
l’hexagone

Retard dans la lutte pour la protection des polluants atmosphériques : Ex : Loi sur l’air de 1961 : solutions concernant
l’automobile ne sont pas encore évoquées

Texte novateur : Décret de mars 1967 traite des parcs naturels régionaux : préfiguration du développement durable /
directive Oiseau de 1979 et les directives sur les déchets
France : deuxième pays du monde à créer un ministère chargé de l’environnement

C) Les années 1970

Décennie de l’environnement : tous les textes sont votés à cette époque


Textes ambitieux grâce au contexte international / opinion favorable
Grandes conventions internationales : Ex : Convention signée à Ramsar en 1971 : protège eaux humides considérées
comme néfastes
Années 70 : premières directives européennes en matière d’environnement
Texte fondamental : Convention de Washington 1973 : réglementer voire interdire le trafic de commerce des espèces
animales et végétales protégées

Plusieurs initiatives :

- Directive Oiseau 1979 sur les déchets


- Loi sur les déchets et leur élimination / récupération des matériaux en 1975
- Loi sur les installations classées et la protection de l’environnement
- 1975 : plans déchets
- Loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature.

Question de l’environnement rentre tardivement dans les textes européens


Cour de justice s’était intéressée à ces questions très tôt : questions de pollutions transfrontalières : victime peut saisir
les tribunaux du pays où l’accident a eu lieu ou le pays où le dommage a été provoqué
Ex : grands procès / événements internationaux : rejet de Mercure dans les eaux claires au Japon
Montée en puissance des premières grandes associations de protection de l’environnement

D) Les années 80 : un ralentissement dans la production législative - internationalisation des problèmes de


l’environnement

Période de stagnation du droit de l’environnement


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Années 80 : priorité au social / question environnementale secondaire

Quelques initiatives :
- Loi sur la pêche et les milieux halieutiques, 1984
- Loi Montagne de 1985 : loi relative au développement et la protection de la montagne / loi d’aménagement du
territoire / interdit toutes constructions nouvelles à moins de 300 mètres d’un cours d’eau / interdiction de route
nouvelle au dessus de la limite forestière / met un frein aux stations d’hiver
- Loi littoral 1986 : codifiée dans le Code de l’urbanisme : principe de libre accès au rivage
Puissant mouvement d’internationalisation du droit de l’environnement : 200 conventions internationales adoptées sur
10 ans / mouvement important de directives européennes
Importants accidents industriels à cette période
A partir de 1984 : grandes catastrophes écologiques liées à l’industrie :

- Bhopal en Inde, 1984 : explosion d’une usine de pesticides


- Tchernobyl, 1986
- Marée noire, 1989 : législation sévère depuis cette pollution massive
Fin années 80 : premiers débats sur l’augmentation de l’effet de sphère / changements climatiques / pollutions
transfrontières : pluies acides sur les forêts allemandes, débat sur la diminution de la couche d’ozone (protocole à la
convention de Viennes 1976 : protocole de Montréal)
Rapport Brundtland : développement durable
1989 : France adopte son premier plan pour l’environnement

E) Les années 90

Urgence environnementale
Administration complètement restructurée en matière de droit de l’environnement : Agence de l’environnement et de la
maitrise de l’énergie
France adopte un grand nombre de textes :

- Loi sur les déchets 1992


- Questions nouvelles vont surgir : OGM : loi de juillet 1992
- Apparition du Code de l’environnement
- Loi paysage de janvier 1993
- Loi sur le renforcement de la protection de l’environnement 1995 : première loi de dispositions diverses sur
l’environnement
- Loi Lepage : Loi sur l’air, 1996

Planification du droit de l’environnement


Années 90 : plan international avec le sommet international de Rio : conférence environnementale : sommet va
encourager les États à se doter d’outils pour l’environnement
Europe devient un chef de fil environnemental

Directive Habitat 1992 : mise en place du Réseau Natura 2000 : réseau européen pour protéger les zones sensibles

F) Les années 2000

Droit de l’environnement devient un droit plus complet


Système de planification / fiscalisation / pénalisation et de constitutionnalisation se développent
Ex : pour éviter la pollution, on taxe
Années 2000 : TGAP : taxe générale sur les activités polluante. Avant cette taxe, on avait une fiscalité très dispersée : on
avait une petite taxe sur tout : produit usager, déchet etc… A partir du moment où on crée la TGAP, on veut alimenter le
budget général et envoyer un signal prix fort au pollueur en taxant toute sorte de pollution → moyen de rationaliser les
taxes en matière de pollution
On conserve quelques taxes : Ex : taxe sur l’eau
TGAP n’est pas affectée
Grands scandales concernant les consommateurs : Ex : cas de l’amiante / crise de la vache folle

Loi 2001 sur les nouvelles régulations économiques (NRE) : idée est de faire en sorte que les entreprises cotées en
bourse rendent compte des conséquences sociales et environnementales de leurs activités → volonté de transparence
pour les sociétés : pas de sanctions pénales mais cela joue pour les investisseurs.

Agence française de sécurité sanitaire environnementale crée en 2001 : expertise distincte de celle des ministères.

Renforcement du mouvement répressif (professeur Jacques-Henri Robert)


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Premiers textes sur le changement climatique votés en 2001
Catastrophe de nitrate débouche sur loi de 2003 sur la prévention des risques technologiques et naturels

Constitutionnalisation du droit de l’environnement : Loi constitutionnelle du 1 mars 2005

G) La période récente : à partir de 2009

Adoption de deux lois importantes : lois Grenelle I et II

• Grenelle de l’environnement

Renvoie à mai 1968 : syndicats et patronat se situaient à rue de Grenelle


Accords fondamentaux pour sortir de la crise sociale
Terme Grenelle en France renvoie à la négociation avec le gouvernement, les ONG et d’autres représentants
Processus du grenelle commence avec les élections de 2007
Création de l’Alliance de la planète
Sarkozy : proposition : s’il est élu, il organise un grenelle de l’environnement : démarche nouvelle en Europe
Les programmes sont peu fournis en matière environnementale
Le Grenelle était une façon pour le Président de satisfaire une promesse politique
Environ 273 engagements : processus relativement réussi

Première fois qu’on traite de toutes les questions environnementales en même temps
CIJ à propos des essais nucléaires de la France dans le pacifique : obligation générale pour les Etats de veiller à ce
que les activités exercées dans les limites de leurs juridictions ou sous leur contrôle respectent l’environnement dans
d’autres Etats ou dans d’autres zones sans juridiction : principe de bon voisinage contrarié par le principe de priorité

Plusieurs dangers hiérarchisés : changement climatique / érosion de la biodiversité / épuisement des matières
premières / lutte contre la solution d’eau douce → classement repris par le grenelle
Problème vient du fait que notre mode de développement occidental est à l’opposé de ce modèle vertueux :
consommation s’appuie sur les énergies fossiles, énergies non renouvelables et forte émission de Co2.

Idée de faire en sorte que la France, ayant ratifié quasiment tous les traités en matière d’environnement, puisse répondre
à ces grands défis
Notion de solidarité internationale / intergénérationnelle
Développement durable : développement d’un genre nouveau
Développement durable présent en droit français : Ex : Charte environnement de 2004 (art 6 contient le principe
d’intégration)
Aucune démarche n’a été faite pour aborder le développement durable : c’est un objectif

Méthode du Grenelle est nouvelle dans le domaine de l’environnement


Plusieurs critiques du droit de l’environnement : droit trop sectoriel, trop technique, réservé essentiellement aux
ingénieurs, droit de technocrates, droit qui peut difficilement associer la population, peu démocratique → droit de
l’environnement n’est pas un droit du développement durable

Participation du public sollicitée de manière très indirecte


Méthode : recherche d’un consensus entre partenaires aux intérêts divergents non plus avec une construction à trois
interlocuteurs mais selon la formule d’une gouvernance élargie à 5 : le Parlement est écarté.

Première étape : concertation entre les partenaires (été 2007) : phase de réflexion rapide
5 collèges mis en place, de taille égale : représentants des différentes parties prenantes (Etat / collectivités territoriales /
entreprises / syndicats de salariés / ONG)
Dans chacun de ces groupes, on devait retrouver des membres des 5 collèges :

- lutte contre le changement climatique et pour la maitrise de la demande en énergie : transports, construction etc.
- préserver la biodiversité et les ressources naturelles : eau, espèces protégées, pêche, ressources halieutiques etc.
- instaurer un environnement respectueux de la santé : alimentation saine, pollution dans alimentation, déchets, qualité
de l’air etc.
- adopter des modes de production et de consommation durables : agriculture, agroalimentaire, forêt, pêche,
aménagement durable territoires etc.
- construire une démocratie écologique : question de la réforme des institutions. Dans certains pays on a des
procureurs de l’environnement.
- promouvoir des modes de développement écologique favorables à l’emploi et à la compétitivité : emploi, recherche,
innovation, fiscalité écologique, publicité responsable.

Deux questions n’ont pas pu être traitées par ces groupes : OGM et déchets
Certains juristes ont intégré ces groupes
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Groupes se réunissaient soit en assemblée plénière soit en atelier
Principe : retenir les propositions où il y avait consensus

Consultation du public : forums internet sont crées (pas vraiment de succès) / débat d’une quinzaine de jours a eu lieu
Parlement : saisi pour avis

Défauts de cette méthode : pas de hiérarchie entre les mesures / pas de valeur juridique : Il a fallu traduire ce document
pour qu’il prenne corps dans l’arsenal législatif, règlementaire et budgétaire : consolidation par la technostructure : fait
pour les fonctionnaires des services de l’État de reprendre la main
Mise en place de comités opérationnels, de nouveau groupes de travail plus techniques pour traduire
Pour éviter que la technocratie reprenne le pouvoir : chaque comité est co-présidé par un co-parlementaire et un co-
fonctionnaire

Travail de législation : écrire des textes à caractère juridique


Deux projets au Parlement :

- Loi Grenelle 1 : loi de programmation et de mise en oeuvre du grenelle de l’environnement. Sorte de reprise
officielle de tous les engagements du grenelle avec des objectifs sans portée normative. Votée facilement.
Promulguée le 3 août 2009.

- Loi Grenelle 2 : loi portant engagement national pour l’environnement. Portée normative, modifie plusieurs textes
de loi. Adoptée en mai 2010. Elle rencontre plus de difficulté car en décembre 2009 on a l’échec des accords sur le
climat. Beaucoup dur à adopter que des principes. La presse considère à cette époque que le gouvernement a fait
marche arrière. Le gouvernement a déclaré la procédure d’urgence pour cette loi : après 30 heures de débat public, le
gouvernement peut reprendre la main. Donc, à l’époque, 1/3 de la loi n’a jamais été discuté, il est passé en force. La
loi n’a pu traduire que 58 engagements sur les 273. Difficile de tout traiter en une fois : autres propositions ont été
adopté par d’autres textes législatifs et règlementaires. Certaines propositions étaient déjà dans le droit européen
donc pas la peine de retranscrire. De plus, ces propositions nécessitent de nombreux décrets d’application.

Lois de finances accompagnent grenelle


Comité de suivi / comité national du développement durable et de l’environnement mis en place pour assurer un suivi.

Loi Grenelle 1 : 4 priorités : lutte contre réchauffement climatique, préservation de la biodiversité, prévention des
risques pour l’environnement et la santé et mise en place d’une démocratie écologique : très lisible mais ce texte a un
côté assez volontariste, optimiste.

Loi Grenelle 2 marque la fin du consensus sur le grenelle.

Est-ce les mesures du grenelle n’étaient déjà pas des dispositions européennes ?

Influence du droit communautaire importante


Dispositions importantes trouvent leur origine dans le droit européen
Transposition obligatoire : France rattrape son retard grâce à ce grenelle
Ex : en matière d’énergie : Europe avait adopté le paquet énergie climat : règle des 3 x 20 : réduire de 20% les
émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 / améliorer de 20% l’efficacité énergétique / intégrer 20% d’énergie
renouvelable dans la consommation finale d’énergie : grenelle traduit cette exigence européenne

Loi grenelle 2 met en place une nouvelle règlementation thermique (RT 2012) / en matière de déchet, le grenelle n’a fait
que transposer la directive déchets de 2008
Principe de responsabilité élargie du producteur du déchet : responsabilité du producteur du déchet même s’il ne
l’abandonne pas lui-même
Directive qui traite du risque d’inondations de 2007 : grenelle va lancer le mouvement de transposition pour cette
directive

Est-ce que les résultats sont là par rapport aux engagements ?

Plusieurs reculs :

- Taxe carbone : prévue dans Loi grenelle 1 : donner un prix au carbone ou un signal prix plus général sous la forme
d’une contribution climat / énergie. Mis dans le projet de loi de finances mais CC invalide en 2010 car il y avait
rupture d’égalité devant les charges publiques.

- Taxation des camions : échec de l’euro-vignette => taxer les poids lourds qui traversent son territoire.
- Péage urbain : pénalise les gens qui habitent en périphérie avec cette taxe : dur socialement.

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- Développement de l’éolien : Rapport parlementaire a dénoncé les dangers de l’éolien (dénature le paysage, nuisance
sonore, atteinte à la faune…) : loi votée restrictive : on ne développe plus sauf exception. Au moins 5 éoliennes pour
faire un parc éolien / distance minimum d’éloignement de 500 mètres / statut d’installations classées.

Grandes réformes :

- Information obligatoire sur la performance énergétique


- Réalisation de travaux énergétiques dans les co-propriétés
- Bilan carbone : pour chaque entreprise, on fait un bilan pour mesurer la consommation de carbone de l’entreprise ou
de la collectivité / mesurer le CO2 émis dans l’atmosphère par l’entreprise pour construire des bâtiments / l’occuper
- Déclarer l’emploi de substance de nano particules
- Mise en place de trames vertes et bleues
Journaliste a interrogé d’autres pays sur le Grenelle : confrères avaient peu entendu parler de ça / allemands : même si
l’initiative est bien, pour eux c’est récurent de réunir plusieurs entités : grenelle n’est pas un modèle qui va être repris.

• Transition écologique et énergétique

Volonté de conserver la tendance après le Grenelle : mise en place des conférences environnementales : conférences
présidées par le Président de la République / faites sur deux jours / tableau de bord / feuille de route

Deux grands textes :

- Grande loi sur la biodiversité


- Nouvelle loi sur l’énergie
2012 : grand débat sur la transition énergétique avec de nouveaux aspects par rapport au grenelle
Plusieurs décisions minimes
Ex : développement de l’éolien / principe de la tarification progressive de l’électricité et du gaz (ajoute coefficient pour
nous dissuader de consommer de l’électricité) / question de l’interdiction de l’exploitation du gaz de schiste / loi sur la
reconquête de la biodiversité des paysages (mise en place d’une agence de la biodiversité) / taxe carbone intégrée dans
la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (on augmente cette taxe en fonction des émissions de
Co2 / contribution carbone concerne toutes les énergies touchées par la taxe intérieure, y compris les énergies
renouvelables)

Renforcement de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE)

Pas beaucoup de textes durant le quinquennat : textes pris par ordonnances :

- 2018 : loi environnementale vient ratifier un certain nombre de textes en matière d’environnement
- Loi sur la fin de recherche et l’exploitation des hydrocarbures du 30 décembre 2017
Peu de textes protecteurs de l’environnement

Textes à caractère économiques : règles dérogatoires aux règles environnementales


Mise en place des autorisations uniques : un industriel qui demande une autorisation en matière d’installations classées :
avant il devait demander plusieurs autorisations (environnementale / urbanisme…). Maintenant il ne demande qu’une
autorisation pour toutes les matières

Quinquennat : volonté de rationaliser l’environnement

Sous-section 2 : Les critiques portant sur l’absence de pertinence du droit de l’environnement : La vanité des
systèmes de substitution

Droit préserve plus que l’absence de droit, même si celui-ci est critiquable.
Droit n’apparait jamais comme à la hauteur des menaces qui pèsent sur l’environnement
Droit n’est pas à la hauteur car on légifère pour corriger les évolutions à la marge alors qu’il faudrait d’abord changer de
modèle pour légiférer ensuite : or, pas de consensus social

Législation contient des contradictions : beaucoup d’incitations fiscales qui incitent à détruire l’environnement
Ex : Code rural : possibilités de défiscalisation si on détruit des haies / encouragement fiscal à assécher les plans d’eau
pour faire des terres agricoles. / conflit entre des textes d’égale valeur qui pour certains sont destinés à protéger
l’environnement et pour d’autres sont destinés à promouvoir l’emploi.

Droit de l’environnement a vocation à devenir un droit du développement durable


Réchauffement climatique : obligation de basculer vers un autre modèle assez rapidement.
10 sur 44
Georges Vedel, préface du juris-classeur du droit de l’environnement : la particularité du droit de l‘environnement est
que c’est un droit dont le sujet n’est autre que l’humanité toute entière.

Écologistes fondamentalistes : idée que la nature pourrait être un sujet de droit


Thèse ne résout rien car partielle : envisage le droit uniquement sous l’angle de l’action en justice
Ramener tout le droit au procès est une erreur
Danger : créer des sujets de droit exclus de la démocratie : Ex : on ne va pas faire voter un arbre
Pas obligatoire d’avoir la qualité de sujet de droit pour défendre l’environnement
Plusieurs questions : qui est légitime à les représenter ? Qui déclenche les actions judiciaires ? À partir de quel
moment ? Comment réparer les dommages ?

TITRE 2 : LES SOURCES DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT

CHAPITRE 1 : LE DROIT INTERNATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT

Section 1 : Les déclarations sans portée juridique

Sous-section 1 : La conférence de Stockholm de 1972

Caractère politique : marque prise de conscience


Conférence de Stockholm : première conférence internationale : 113 États / 600 observateurs /250 ONG
Déclaration sur l’environnement comportant 16 principes / préambule lie le sous développement et l’environnement : si
on laisse des gens dans la misère, on va nuire à l’environnement
Collectivité va jouer dans la protection de l’environnement
Plan d’action pour l’environnement : 109 recommandations / journée mondiale de l’environnement / résolution sur les
essais nucléaires
Guerre des 6 jours va suivre cette conférence mais aucune prise de conscience va être prise à ce moment là

Sous-section 2 : La conférence de Rio 1992

175 États sont présents / 1400 ONG


Thème du développement durable
Destruction de l’environnement sur terre résulte de deux phénomènes :

- Mode de vie occidental : modèle inadapté aux ressources / consomme plus que ce que la terre peut apporter
- Grande pauvreté : populations doivent survivre donc cela aboutit à détruire l’environnement
Volonté d’un mode de développement plus écologique → nécessite un soutien des pays riches qui ont un mode de vie
destructeur.

Plusieurs textes :

- Action 21 : plan d’action non contraignant composés de 4 grands chapitres avec les dimensions sociales et
économiques du développement durable / rôle des différents acteurs / gestion de la protection des milieux / mesures
en matière de transfert de technologie et de coopération.

- Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement : 27 grands principes pour une gestion durable des
ressources / principes plus anciens : Ex : pollueur / payeur - principe de participation → principes n’ont pas de valeur
juridique

- Déclaration pour un consensus mondial sur les forêts


- Deux Conventions internationale adoptées à Rio
Suites de Rio décevantes : cinq ans après, rien à bouger selon la conférence de NY
Sommet de Johannesburg, 2002 : volonté de relancer le processus de Rio
Chaque État va devoir adopter une stratégie nationale de développement durable
Conférences internationales vont avoir des conséquences juridiques.

Section 2 : Les traités internationaux

Sous-section 1 : Avant les années 60

Premiers traités internationaux visent à se partager les ressources naturelles entre les États
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Ex : traités de pêche : permet de cesser la guerre sur les mers communes.
Peu de textes en matière d’environnement.

Convention de Paris 19 mars 1902 : conservation des oiseaux utiles à l’agriculture : ce qui intéresse surtout c’est la
protection de l’agriculture : but utilitaire.

Convention de Londres relative à la conservation de la faune et de la flore à l’état naturel,1933 : oblige les États à
créer des parcs nationaux et à contrôler des trophées de chasse.

Convention de Londres, 1954 : pollution par les hydrocarbures : première convention qui concerne les pollutions
accidentelles.

Sous-section 2 : Les causes du développement du droit de l’environnement à partir des années 60

§1. Les causes du développement du droit de l’environnement

Conventions internationales se multiplient : prise de conscience planétaire


« Agonie planétaire » - Edgar Morin.
Sujets nombreux en matière de droit de l’environnement : contribue à multiplier les textes
Écologistes fondamentalistes avaient raison sur un point : il faut agir au bon endroit : il faut des instruments
internationaux sinon la solution ne sera jamais efficace
Niveau international : meilleur échelon d’intervention
Conventions régionales : Ex : Convention de Barcelone sur la protection de la Méditerranée → mais : idéal serait que
l’ensemble de la planète se dote d’instrument.

§2. Les faiblesses du droit de l’environnement

Faiblesses du DI général :

- Manque d’opposabilité : toujours possible pour un État de faire des réserves


- Possible d’être parti à une convention internationale en donnant sa propre interprétation
- Conventions font l’objet de compromis / de défaut d’application
- Manque de contrôle dans l’application : sanction : publicité faite dans les médias de l’État défaillant
- Quand les principaux responsables ne sont pas présents, l’instrument n’est pas efficace.

§3. Les principales conventions internationales en droit de l’environnement

- Convention de Rio, 1992, « convention cadre des NU sur le changement climatique » : entre en vigueur en 1994 /
faible en terme d’opposabilité car question tellement complexe qu’on a du la régler en protocoles / complétée par
Protocole de Kyoto 2005 : Volonté d’obliger les plus gros émetteurs parmi les pays développés de réduire d’environ
5% leur gaz à effet de serre en 2012 par rapport aux émissions de 1990.

- Convention 1992 sur la diversité biologique : 168 États l’ont ratifié / objectif principal : conservation de la
biodiversité : utiliser de manière raisonnable ce qui est issu de la biodiversité / partage équitable et juste des
bénéfices des ressources génétiques / États devront mettre en places des stratégies nationales pour la conservation de
la biodiversité

- Convention de Paris sur la lutte contre la désertification : lutte contre la sécheresse, notamment en Afrique. En lien
avec le programme Action 21. Moins de succès que les autres conventions.

Section 3 : La jurisprudence internationale

Peu nombreuse mais cas célèbres


Beaucoup de juridictions concernées par les questions de l’environnement :

- CIJ rattachée à l’ONU : CIJ, 25 septembre 1997 : entre la Hongrie et la Slovaquie, à propos de la construction d’un
barrage. Il est susceptible de priver un Etat de la ressource en eau dont la source se trouve dans l’autre Etat.

- CEDH : Ex : litige concernant la destruction d’une forêt en Grèce : si un biotope vient à être détruit, cela peut avoir
des conséquences sur l’être humain : destruction d’une zone forestière pourrait être assimilée à une atteinte à l’art 8
(vie privée et familiale).

- Sentence arbitrale entre les US et le Canada, Fonderie du Trail, 1941 : principe de bon voisinage en matière
d’environnement : même qu’on est souverain sur notre territoire on ne peut ignorer les conséquences sur les
territoires voisins

12 sur 44
DI : domaine où on doit trouver des compromis pour trouver des solutions.

CIJ de la Haye, affaire du détroit de Corfou, 1949 : Traversée par les navires britanniques du détroit. Un navire a
heurté une mine placée par les allemands pendant la 2WW. UK reproche à l’Albanie le défaut d’information concernant
ces eaux territoriales. Les États peuvent être tenus à certaines obligations non seulement en vertu des textes
conventionnels mais également en raison de certains principes généraux et bien reconnus tels que des considérations
élémentaires d’humanité plus absolues encore en temps de paix qu’en temps de guerre. L’Albanie aurait du avertir les
navires du danger éminent auquel ils s’exposaient. Nul État ne saurait utiliser son territoire à des fins contraires à
d’autres États.

Avis consultatif CIJ à la demande de l’AG des NU à propos des essais nucléaires de la France dans le pacifique :
avis sur la licéité de l’utilisation d’armes nucléaires par un État : CIJ refuse de se prononcer clairement sur ce point dans
le cas où la survie de l’État est en cause. Il existe une obligation générale, pour les États, de veiller à ce que les activités
exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle respectent l’environnement des autres États.

CHAPITRE 2 : LE DROIT COMMUNAUTAIRE DE L’ENVIRONNEMENT

Majeure partie du corpus législatif et règlementaire en matière d’environnement à une origine européenne.

Section 1 : Les traités constitutifs

Sous-section 1 : Le Traité de Rome de 1957

Ne traite pas d’environnement


On utilise des articles loin de l’environnement pour faire entrer l’environnement en droit européen
Article 100 : assigne aux institutions européennes le soin de réaliser une harmonisation des dispositions législatives et
règlementaires nationales pour éviter les distorsions de concurrence

Article 235 : permet l’intervention des institutions : moyen pour les institutions règlementaires de légiférer quand rien
n’avait été prévu pour réaliser un objectif : améliorer de manière constante les conditions de vie et de travail dans les
États membres → conditions de vie renvoie à l’environnement

Instruments imparfaits car n’avaient pas été conçus pour l’environnement de base
Instruments prévoyaient l’unanimité du conseil des ministres : développement du droit européen était compromis

Sous-section 2 : L’acte unique de 1987

Réforme le traité de Rome : possibilité de mettre en place des majorités qualifiées / faire disparaitre la règle de
l’unanimité dans certains domaines
But : faire fonctionner le marché intérieur
Principes du droit de l’environnement étaient déjà consacrés dans des conventions internationales
Ex : principe du pollueur payeur crée par l’OCDE / objectif d’une politique de protection de l’environnement visant à
préserver, protéger et améliorer la qualité de l’environnement / contribuer à la protection de la santé des personnes et
assurer une utilisation prudente et rationnelle des ressources naturelles.

Sous-section 3 : Le Traité de Maastricht de 1992

Terme environnement apparait


Politique de la communauté en matière d’environnement vise un niveau de protection élevé en tenant compte de la
diversité des différentes régions
Action fondée sur le principe de précaution / principe de pollueur payeur / principe de prévention

Principe d’intégration exprimé dans l’article 16 consacré à l’environnement


Exigences en matière de protection de l’environnement doivent être intégrées dans la définition et la mise en oeuvre des
autres politiques de la communauté.

Sous-section 4 : Le Traité d’Amsterdam du 2 octobre 1997

Arrivée du développement durable


Nécessité d’un développement économique pérenne, durable, raisonné

Sous-section 5 : Le Traité de Lisbonne, le traité dit « simplifié » du 13 décembre 2007

Nouveaux principes :

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- Lutte contre le changement climatique : L’union doit assurer la promotion, sur le plan international, du changement
climatique

- Question de l’énergie : compétence renforcée en matière européenne notamment en termes d’énergies renouvelables
Avant : aucune disposition sur les risques naturels
On évoque catastrophes naturelles ou d’origine humaine. Or, souvent les catastrophes naturelles ont une origine
humaine (176 paragraphe C et N).

Compétence donnée à l’UE : compétence en matière de protection civile

Remise en forme des textes précédents : Ex : Traité de Nice parlait antérieurement du développement durable de
l’Europe, de l’amélioration de la qualité de l’environnement, objectif d’un niveau élevé de protection et d’amélioration
de la qualité de l’environnement, promotion du développement durable dans le cadre des actions menées sur le plan
international.

Section 2 : Les directives européennes

Sous-section 1 : La directive du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que la
conservation de la faune et de la flore sauvage

Permet de développer le réseau Natura 2000


Habitat compris au sens biologique

Objectif : contribuer au maintien de la biodiversité dans les États membres en définissant un cadre commun pour la
conservation des plantes et des animaux sauvages et les habitats d’intérêt communautaire : objectif de mettre en place le
réseau Natura 2000

Mise en place de zones spéciales de conservation : zones désignées par les États membres eux mêmes / mises en place
de zones de protection spéciale par la directive Oiseau 1979

Annexe 1 : types d’habitats naturels d’intérêt communautaire


Annexe 2 : espèces animales et végétales d’intérêt communautaire

L’idée est obligée les Etats à définir les types d’habitats et types d’espèces entrant dans la directive. Les espèces
concernées sont en voie de disparition

Annexe 4 : espèces très menacées, « nécessitant une protections stricte »

Désignation de zones spéciales de conservation se fait en trois étapes :

- Chaque État doit composer sa liste de sites


- Commission arrête
- Etat applique une protection appropriée à chaque espace protégé
Europe : régions biogéographiques : définissent un type d’habitation naturel. Ex : région Alpine / la région boréale / la
région continentale…

A la base : États avait 6 ans pour arrêter leur sélection de sites


Si désaccord : UE devait lancer procédure de concertation
A défaut d’accord : commission pouvait demander au conseil de sanctionner l’État qui refusait d’inscrire un site.

État membre a des obligations :

- Obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour conserver les habitats et éviter leur détérioration
- Obligation de conserver le paysage
- Mettre en place un système de protection particulier pour les espèces les plus menacées
- Interdire l’utilisation de moyen non sélectif de prélèvement, de capture et de mise à mort de certaines espèces
végétales et animales.

Chaque État doit faire un bilan tous les 6 ans à l’Union sur l’application de la directive
Plus de 12% du territoire du l’Union est aujourd’hui concerné.

Sous-section 2 : La directive cadre sur l’eau du 23 octobre 2000

Sorte de Code de l’eau


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Définit un cadre pour la gestion et la protection des eaux par grands bassins hydrographiques au niveau européen
Directive stratégique car la question de la préservation de l’eau douce est importante
Fixe des objectifs ambitieux de protection et restauration des eaux superficielles (eaux douces / de mer)
Directive cadre rationalise l’ensemble des directives sur l’eau : volonté de simplifier le droit applicable à l’eau dans
l’UE
Objectif général : avoir un bon état général pour toutes les eaux souterraines et superficielles y compris les eaux côtières
dans l’ensemble de l’Union
Objectif trop difficile à atteindre : États ont réclamé plus de souplesse (report d’échéance, objectifs moins stricts

Grands principes issus de ce textes :

- Gestion par bassins hydrographiques : identifier des districts hydrographiques : identifier des bassins en cohérence
avec les bassins internationaux. On veut gérer l’eau par grand bassin, de manière écologique et non plus administratif
/ gérer la ressource dans son ensemble

- Pour gérer l’eau, il faut planifier et programmer : état des lieux de toutes les zones de l’État / usage de l’eau + établir
des priorités en fonction de ce qui a déjà été fait.

Politique d’eau : être capable d’assurer les besoins en eaux potables, de préserver des secteurs de baignades, assurer le
traitement des rejets industriels / domestiques…

→ 6 ans pour mettre en place des réseaux de surveillance de la qualité de l’eau


Permet de comparer les performances des États entre eux / comparer la qualité des milieux aquatiques entre les États
membres.

Question du prix de l’eau : l’eau doit payer l’eau : argent doit revenir à son entretien
Directive demandait que les États fassent état des coûts de la gestion de l’eau
Aujourd’hui : on ne paie pas le prix réel de l’eau. Ex : agriculteurs ne paient pas le même prix que les consommateurs
domestiques / objectif économique

Objectif de consultation du public à tous les niveaux notamment pour l’élaboration des plans de gestion / public doit
être informé de toutes les données économiques / volonté de rendre transparente la politique de l’eau en Europe.

Sous section 3 : La directive Bruit ambiant, 2002-49 sur l’évaluation et la gestion du bruit dans l’environnement
(mai 2002)

Directive vise toutes les sources de bruits, sauf les bruits de voisinages.
Quatre objectifs :

- Disposer d’un système commun en matière d’évaluation de la gêne


- Prévenir les bruits excessifs au sein de l’UE
- Protéger les zones calmes : espaces compris dans les zones de bruit mais isolés de ce dernier notamment par la
distance
- Information du public
Applicable aux agglomérations < 100 000 habitants.

Mise en place d’un système d’indicateurs unifié pour l’UE / calcule la gêne ressentie (indice L) / élabore cartes de
bruit / mise en place de plans d’actions

Section 3 : Programmes d’action pluriannuelle

Financements communautaires pour l’environnement


Deuxième moitié des années 70 : UE a commencé à décliner des programmes généraux visant à améliorer
l’environnement dans les pays de l’Union.

Programmes actuels : quatre priorités :

- Lutte contre le changement climatique


- Préservation de la biodiversité
- Programme santé / environnement
- Gestion durable des ressources et des déchets : fiscalisation de l’utilisation des ressources : suppression des
subventions qui encouragent l’utilisation des ressources

CHAPITRE 3 : LE DROIT INTERNE DE L’ENVIRONNEMENT

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Hiérarchie des normes internes impactée par l’environnement
Tous les textes sont concernés par l’environnement.

Section 1 : Les aspects constitutionnels : la Charte constitutionnelle de l’environnement

Sous-section 1 : Les origines de la Charte

Constitutionnalisation du droit de l’environnement : phénomène récent en France

A) Les précédents étrangers, les demandes de la doctrine et la promesse de Chirac

Grands États du monde ont précédé la France


Ex : Allemagne, article 20C évoque l’environnement / Argentine (article 41-43)
Louis Armand, Rapport sur les questions de l’environnement 1970 : France doit constitutionnaliser l’environnement
Fin années 80 : voeux de constitutionnaliser l’environnement dans le premier plan de 1982

Michel Prieur et la doctrine vont pousser les politiques à inscrire l’environnement dans la constitution.
Chirac, discours d’Orléans (2001) et d’Avranche (2002) : propose aux français une charte de l’environnement adossée
à la constitution.

B) De la révision Coppens à la révision constitutionnelle

Mission de réunir des experts, des élus, des partenaires sociaux, des associations pour essayer de rédiger ce texte
fondateur : groupe comprend de nombreux professeurs et personnes reconnues / deux comités (technique / juridique)
pour surveiller cette commission.

Idée d’inscrire dans la constitution les principes fondamentaux de l’environnement.

Texte a été adopté après quelques corrections du parlement et du conseil des ministres.

C) L’intégration au bloc de constitutionnalité

Loi 2005 ajoute un renvoi à la Charte de l’environnement dans préambule de la constitution

On modifie l’article 34C pour y intégrer, parmi les matières pour lesquels la loi détermine les principes fondamentaux,
la préservation de l’environnement.

Sous-section 2 : Le contenu de la Charte constitutionnelle de l’environnement

Considérants accompagnent le texte mais n’ont pas valeur constitutionnelle


Articles contiennent à la fois des droits et des devoirs
Nombreux principes : développement durable / droit à l’environnement et la santé / droit à l’information…
Articles n’ont pas tous eu le même succès médiatique

Art 2 : principe de participation


Art 3 et 4 : principe de responsabilité environnementale
Art 5 : principe de précaution
Art 6 : question du développement durable avec principe d’intégration
Art 7 et 8 : droit à l’information, à la formation, à l’éducation en matière d’environnement

Inflation de principe apparait

Sous-section 3 : Les effets juridiques de la Charte constitutionnelle de l’environnement

Charte mentionnée dans le préambule de la constitution : appartient au bloc de constitutionnalité


Tout le texte n’a pas valeur constitutionnelle
Charte : source fondamentale du droit de l’environnement
Entraine décisions importantes : Ex : décision de 2005 sur les OGM.

A) Le contrôle de conformité des lois à la Charte constitutionnelle de l’environnement

1) Le contrôle a priori

CC, registre international français en matière de pavillon, 2005 : Charte est une source constitutionnelle

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CC, 2008, OGM : Charte a pleinement valeur constitutionnelle : pour les requérants, le projet de loi OGM allait à
l’encontre du principe de protection et d’information au public.

CC, 2014 : aucun des 7 alinéas n’institue un droit ou liberté que la Constitution garantit. CC ne dit pas, ce qui aurait été
dangereux, que les alinéas n’ont pas valeur constitutionnelle (argument faible car préambule 1946 est composé
d’alinéas). Il dit que les considérants n’ont pas valeur constitutionnelle parce que ces considérants ne définissent pas des
droits et libertés ou des devoirs que la Constitution garantit.

Tous les droits, devoirs et libertés ayant un véritable contenu juridique dont ceux qui se trouvent aux art 1 à 4, sont
invocables dans le cadre d’une QPC notamment l’art 1 parlant d’un droit de vie dans un environnement équilibré et
respectueux de la santé.

2) Le contrôle postérieur à la publication de la loi

Jusqu’à CE, 2008, Cmne d’Annecy : CE n’acceptait de vérifier que la conformité des textes législatifs par rapport à la
Charte et pas celle des textes réglementaires

CE distingue :
- Lois postérieures à la charte : doivent obligatoirement être conformes à la charte sinon elles sont considérées comme
abrogées : contrôle théorique car il n’intervient qu’en cas de QPC

- Lois antérieures à la Charte : l’incompatibilité avec la charte ne peut pas être soulevée en contentieux
B) Le contrôle des règlements par rapport à la Charte

Avant CE, Commune d’Annecy, 2008 : textes règlementaires soumis doivent être conformes aux lois et non pas à la
Charte : Théorie de la loi écran : CE, 19 juin 2006, Association Eaux et rivières de Bretagne

Avant 2008 : il est arrivé que le juge administratif vérifie la conformité d’un acte législatif à la Charte. Ex : TA Châlons
en Champagne, 2005, Conservatoire du patrimoine naturel

Depuis 2008 : CE consacre la valeur juridique de l’ensemble des droits et devoirs contenus dans la charte de
l’environnement. Toutes les dispositions de la Charte s’imposent aux pouvoirs publics et aux autorités administratives
dans leurs domaines de compétences respectifs. CE va annuler un décret sur le fondement de l’incompétence (illégalité
externe). Il avait prévu de modifier les conditions d’application de la loi Montagne et de la loi Littoral. Il modifiait le
niveau de protection des lacs et montagnes alors que seul le législateur pouvait intervenir en la matière. C’est la
commune d’Annecy qui requiert une protection, c’est elle qui attaque le texte de gouvernement car elle ne veut pas
qu’on diminue le niveau de protection. CE annule le décret pour incompétence en s’appuyant sur la Charte de
l’environnement : participation / information du public. Le gouvernement a empiété sur le domaine de compétences du
législateur / application de l’art 34 tel que modifié en 2005.

CE, 2013, à propos du plan national de gestion de l’anguille : JA peut vérifier directement la conformité de mesures
réglementaires à la Charte de l’environnement dès lors que ces mesures ne se contentaient pas de tirer les conséquences
nécessaires d’une loi. CE peut annuler un acte règlementaire dès lors qu’il n’y a pas de loi et que le règlement intervient
seul, sans lien avec la loi.

Section 2 : Le Code de l’environnement et les autres textes

Sous-section 1 : Le Code de l’environnement

Code arrivé tardivement : codification commence vers 1989


Plan du Code n’a rien d’intellectuel : décomposé en livres thématiques : livre II (air et eau) / livre III (espaces naturels) /
livre V (prévention des nuisances)
Code ne suffit pas à résumer l’ensemble du droit de l’environnement
Dernière réforme constitutionnelle : article 11C a été réformé sur le référendum : loi peut donc être adoptée par
référendum en matière environnementale
Volonté de moderniser le droit de l’environnement, l’optimiser

TITRE 3 : LES PRINCIPES DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT

Découverte de nouveaux principes notamment issus de la loi biodiversité 2016


Développe jurisprudence
Michel Prieur : grâce à la notion de principe : possible d’écrire tout le droit de l’environnement.

CHAPITRE 1 : LE PRINCIPE DE PRÉVENTION

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Section 1 : Les origines internationales et communautaires du principe de prévention

Volonté d’anticiper les atteintes à l’environnement


Essentiel de la dépense environnementale : dépense de réparation des dégâts de l’environnement
Principe formulé dans le traité de Maastricht de 1992 : principe d’action préventive
Convention de Paris 1992 sur la protection du milieu marin : les parties contractantes prennent en compte la mise en
oeuvre des derniers progrès techniques réalisés et des méthodes conçues afin de supprimer et prévenir la pollution

Section 2 : La traduction du principe en droit français

Loi Barnier 1995 intègre au droit de l’environnement le principe de prévention : principe d’action préventive et de
correction par priorité à la source des atteintes à l’environnement en utilisant les meilleures techniques disponibles à un
coût économique acceptable.

Charte de l’environnement article 3 : reprend principe : article totalement édulcoré « toute personne doit, dans les
conditions définies par la loi, prévenir les atteintes qu’elle est susceptible de porter à l’environnement ou à défaut en
limiter les conséquences »
Michel Prieur : mentionner « dans les conditions définies par la loi » dans la Constitution n’a aucune valeur puisque le
constituant qui a un pouvoir supérieur à celui du législateur ne peut limiter son pouvoir.
Professeur Sanson : principe existait déjà avant ces consécrations / essence même du droit de l’environnement. Ex :
principe se retrouve dans législation sur les installations classées

Idée : analyse des couts et avantages des mesures de prévention


Prévention : prévenir des choses qu’on connait, dont on a l’habitude. Ex : prévenir les conditions néfastes d’une
inondation
Précaution : risques totalement incertains

Juge consacre principe de prévention : CE, 4 aout 2006, relatif à l’UPR : le principe de prévention est susceptible de
s’appliquer directement dans le contentieux.

CHAPITRE 2 : LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION

Section 1 : les origines internationales et communautaires

Naissance dans les années 1960 en Allemagne


Idée était de considérer que les pouvoirs publics devaient être autorisés à prendre toute mesure nécessaire pour faire
face à des risques éventuels
Précaution : prévenir un risque hypothétique

Textes internationaux consacrent cette théorie : Ex : Convention internationale sur la mer du nord / déclaration de Rio
/ traité de Maastricht

Droit de l’UE : JP donne au principe de précaution une dimension pratique


On ne peut pas retenir une approche purement hypothétique du risque : risque doit être un minimum fondé
scientifiquement
Pour appliquer principe : démontrer par des données concluantes ce risque qui va motiver l’action des pouvoirs publics
Ex : CJUE : commission c/ France, 2004 : Cour rappelle que l’évaluation du risque ne peut se fonder sur une
évaluation purement hypothétique.

Section 2 : Le principe de précaution en droit français

Loi Barnier 1995 codifie à l'article L 110-1 du Code de l’environnement ce principe : les politiques de
l’environnement s’inspirent du principe de précaution. Définition restrictive : principe de précaution selon lequel
l’absence de certitude compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment ne doit pas retarder
l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommage grave et irréversible à
l’environnement à un cout économiquement acceptable → définition n’est pas celle de la charte

Article 5 Charte de l’environnement : lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertain dans l’état des
connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques
veillent, par application du principe de précaution, et dans leur domaine d’application, à la mise en oeuvre de procédure
d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du
dommage → conditions d’application du principe plus restrictives

Trois conditions :

- Incertitude scientifique pesant sur la réalisation du dommage


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- Dommage grave encouru
- Dommage irréversible
Seules les autorités publiques peuvent prendre des mesures

CE, 1998, Green Peace : CE fait application du principe de précaution pour suspendre l’exécution d’un arrêté du
ministre de l’agriculture pour l’inscription de mais transgénique sur le catalogue des espèces. CE reste prudent : la
méconnaissance seule du principe de précaution ne saurait déboucher sur une annulation.

CE écarte principe de précaution dans d’autres cas : Ex : Nécessité d’organiser une enquête publique en cas de
changement de propriétaire de gestionnaire de service de déchet nucléaire

TA de LIlle : principe de précaution pour annuler un schéma conducteur.


TA Strasbourg, 2002 : annulation d’un arrêté préfectorale autorisant le stockage de farine animale sur le fondement du
principe de précaution.
CAA : série de décisions de rejet : la décision attaquée ne porte pas atteinte au principe de précaution.

JA n’a pas limité le principe au domaine du droit de l’environnement : décisions en matière de santé publique (antenne
relai) / matière d’installation nucléaires / domaine de l’urbanisme

CE considère en 2010 et 2012 que le principe de précaution, par sa valeur constitutionnelle, est opposable même en
matière d’urbanisme → champ d’application large

Limites : preuve d’un dommage grave et irréversible : c’est aux requérants d’apporter ces preuves
Dur pour des associations de financer des enquêtes / démontrer risque incertain
JP a rendu la mise en oeuvre concrète du principe de précaution difficile
Ex : CE, 2013, SFR antenne relai : un maire ne pouvait, dans l’application du principe de précaution, demander à un
opérateur de téléphone mobile, une estimation du niveau maximum du champ magnétique généré par l’antenne relais
alors que cette estimation n’était pas prévue par les textes à l’époque.

CHAPITRE 3 : LE PRINCIPE POLLUEUR-PAYEUR

Section 1 : Les origines internationales et communautaires du principe

Principe économique qui n’est pas dans la charte : principe inventé par l’OCDE
Imputer au pollueur les dépenses liées à la prévention ou la réduction des pollutions dont il serait l’auteur : externalités
négatives / anticiper le dommage en taxant les pollueurs

Vise à faire prendre en compte aux agents économiques, dans leurs coûts de production, les atteintes externes que
constituent les atteintes à l’environnement
Principe d’efficacité économique : manière de prendre en compte tous les coûts de production « infliger un signal prix »
Permet d’inciter les acteurs à minimiser l’impact de leur activité sur l’environnement
Principe d’équité : faire payer le producteur plutôt que l’ensemble de la communauté

Section 2 : Le principe en droit français

Principe n’a pas valeur constitutionnel


PGD du droit de l’environnement : article L 110 1 Code de l’environnement : les frais résultant des mesures de
prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci sont supportées par le pollueur.
Article 4 Charte : « Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu'elle cause à l'environnement, dans
les conditions définies par la loi »

Principe inspire toute la règlementation : normes anti pollution, objectifs de qualité, fiscalité environnementale (permet
de contrôler voire restaurer les atteintes à l’environnement)

Incitation fiscale : Ex : taxe générale sur les activités polluantes : mécanisme qui sépare le niveau de la taxe du montant
des ressources nécessaires pour la réparation : taxe n’est pas exclusivement dédiée à la réparation de la pollution.
Ex 2 : Les permis négociables : idée de créer un marché (comme celui du carbone) : on octroie des droits à polluer et on
laisse les entreprises entre elles des droits à pollue : but : faire baisser les gaz à effet de serre.

CHAPITRE 4 : LE PRINCIPE D’INTÉGRATION

Section 1 : Les origines internationales et communautaires du principe

Les politiques publiques, dans leur ensemble, doivent prendre en compte l'environnement dans un objectif de
développement durable.
19 sur 44
Principe concrétisé à la Conférence de Rio / réaffirmé à Johannesburg en 2002
Pirncipe de cohérence environnementale, d’efficacité économique
Environnement doit être intégré dans les politiques de l’Union

Section 2 : La traduction du principe en droit français

Principe intégré aux lois


Ex : Loi Pasqua-Voynet / Loi Barnier 1995 / étude d'impact sur l'environnement, issue de la loi de protection de la
nature de 1976

Article 6 Charte : les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable : principe à valeur
constitutionnelle

Principe implique la prise en compte de l’environnement dans toute la règlementation.

Ex : réformes des codes de marché / clause environnementale des codes de marché : illustration du principe
d’intégration.

Tout ce qui relève des instruments économiques des coûts environnementaux et tout ce qui relève du processus de
décision font référence à ce principe.

CHAPITRE 5 : LE PRINCIPE DE PARTICIPATION

Section 1 : Les origines internationales et communautaires des principes de participation et d'information

Impliquer les agents publics et les citoyens dans les mesures mises en oeuvre en matière d’environnement
Principe démocratique
Associer les différents acteurs : volonté d’éviter les contentieux

Convention Aarhus, 1998 : Code de la participation : censée s’appliquer aux programmes en matière d’environnement /
Objet large : dimension d’informations, participation du public en matière décisionnelle / Première convention
internationale qui traite de tous ces sujets en même temps, qui imposent des obligations aux États vis-à-vis de leurs
propres citoyens

Convention entre en vigueur en 2001, concerne moins d’une cinquantaine d’État


Trois piliers :

- Droit d’accès à l’information (autorité publiques doivent favoriser la diffusion de l’information)


- Participation du public dans le processus décisionnel (trois types de décisions : élaboration des plans et programmes /
politiques - élaboration des normes non contraignantes - élaboration des autorisations d’activités)
- Accès à la justice en matière d’environnement (bénéficier d’un recours effectif, pouvoir d’injonction du juge…).
Convention transcrite dès 2003 et 2006 dans des directives communautaires.
Directive plan programme de 2001 : déclinaison de la convention Aarhus.

Section 2 : La traduction en droit français des principes d'information et de participation

Nombreux textes : Ex : Loi du 2 février 1995 codifié en 2002 par la loi démocratie de proximité : loi 1995 confond
participation et information. Or, la participation suppose l’information, pas l’inverse // 2002 : loi sépare les deux
notions.

Loi 27 décembre 2012 sur la mise en oeuvre de la participation des publics : clarifie distinction entre principe de
participation et le principe d’information / principe de participation : possibilité pour le public de participer à
l'élaboration des décisions publiques qui ont une incidence importante sur l'environnement.
Charte de l’environnement, article 2 : traduction donnée par la Charte très décevante sur la participation : « toute
personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement ».

Principes permettent de justifier une série de dispositions : Ex : participation des associations dans les organes
participatifs, commission nationale de débat public…

Loi biodiversité 2016 : consacre 4 nouveaux principes (article L 110 1) :

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- Principe de solidarité écologique : toute décision publique ayant une incidence sur l’environnement doit prendre en
compte l’interaction de l’écosystème. Ex : on rehausse les chaussées pour en faire des barrages aux inondations. On
inonde donc les campagnes pour préserver les villes.

- Principe de l’utilisation durable : pratique des usages peut être un instrument qui contribue à la biodiversité.
Doublon avec la notion de développement durable.

- Principe de complémentarité : entre l’environnement, l’agriculture et la forêt. Idée proche du principe d’utilisation
durable

- Principe de non régression : protection de l’environnement assurée aujourd’hui ne peut aller que vers un progrès.
Dès lors qu’il s’agit de modifier le droit, celui-ci ne peut que s’améliorer. QPC 2011 : nécessité pour chacun de
respecter une obligation de vigilance en matière d’atteinte à l’environnement → Principe peu efficace. Principe de
non abaissement du niveau de protection environnementale s’applique au niveau des décrets et des arrêtés. CC l’a
validé : ne méconnait aucune exigence constitutionnelle / principe d’amélioration constante. CC : principe à valeur
normative. CE, 8 décembre 2017 : confirme ce principe concernant la liste des projets soumis à l’évaluation
environnementale. Possible d’invoquer ce principe à l’encontre d’un décret si celui ci est postérieur à la loi sur la
biodiversité de 2016 qui retranscrit le principe.

TITRE 4 : LES ACTEURS DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT

CHAPITRE 1 : LES ACTEURS INTERNATIONAUX

Section 1 : Le Programme des Nations-Unies pour l'environnement (PNUE)

Invention ancienne : produit de la Convention de Stockholm.


Pas de personnalité morale / autonomie budgétaire
But : promouvoir coopération internationale en matière d’environnement / faire recommandations / étudier la situation
de l’environnement dans le monde / gérer l’utilisation des ressources
Dispose de faibles moyens
Intervient sur tous les domaines : information, surveillance de l’environnement… → pas de priorité
Épaule les secrétariats des conventions / coordonne les initiatives en la matière
Conduit une série de programmes régionaux, sectoriels

Section 2 : L'Organisation pour la Coopération et le Développement Européen (OCDE)

Regroupe les principaux pays industriels du monde


Organisation qui s’ouvre de plus en plus aux pays non industriels
Orientation des politiques publiques

Sous-section 1 : L'OCDE et l’environnement

OCDE agit depuis toujours en connaissance des grandes questions de l’environnement


Ex : années 2008 : étude économique sur le « coût de l’inaction en matière d’environnement

OCDE fournit aux gouvernements des éléments d'analyse économique qui seront utiles à l'élaboration des politiques
environnementales
Volonté d’évaluer les politiques publiques en matière d’environnement des États membres par des personnes hors de
leur nationalité.

Comité politique de l’environnement / hiérarchie des problèmes environnementaux différentes : changement climatique
- eau - développement.

Organe politique de l’environnement collabore avec tous les organes de l’OCDE : influence forte.

Sous-section 2 : L’OCDE et le développement durable

Années 2000 : OCDE fait sa révolution de développement durable


Réunion groupes d’experts sur ce sujet
Idée de faire appliquer le principe d’intégration.

Section 3 : Le fonds pour l'environnement mondial

Né à la suite d’une initiative franco- allemande


Volonté de financer le surcout, dans les pays en développement, de l’application des conventions environnementales
Aider les pays en développement pour respecter les obligations environnementales des conventions
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Fond doté d’un conseil comprenant pays en transition, développés et en développement
Banque mondiale gère administrativement

Fond fonctionne grâce aux donateurs


Système fonctionne grâce à des agences de mise en oeuvre : Ex : PNUE / banque mondiale / PNUD (programme des
nations unies pour le développement) → chargés de mettre en oeuvre les projets décidés par le fond.

France a voulu créer son propre : fond bilatéral : vocation à financer des projets de coopération entre la France et
d'autres États → projet a échoué

CHAPITRE 2 : LES ACTEURS EUROPÉENS

Section 1 : DG Environnement de la commission européenne

En charge de la politique européenne de l’environnement / sécurité nucléaire


DG met en oeuvre objectifs des traités : améliorer la qualité de la vie, préserver les droits des générations futures,
utilisation équitable des ressources…
Attribue les fonds

Section 2 : L'Agence européenne de l'Environnement

Personnalité morale : sorte d’INSEE de l’environnement


Crée en 1990 mais fonctionne en 1994 car manque de moyens
Deux membres de la commission siège au conseil d’administration
Budget assez modeste
Fédère réseau d’informations en matière d’environnement : information préexiste à son existence
Rôle : observer l’environnement, donner des informations pertinentes
Doit soutenir le développement durable par l’information : pas d’actions concrètes
Aide l’UE à prendre de bonne décision, évalue l’efficacité des politiques publiques / écrit rapports

CHAPITRE 3 : LES ACTEURS NATIONAUX

Section 1 : L’Etat

Sous-section 1 : La naissance et l'évolution d'une administration de l'environnement en France

A) L'administration de l'Environnement

Administration : ensemble des personnes physiques et des structures administratives de l’État qui exercent des fonctions
administratives
Administration de l’environnement : ensemble de personne, de fonctionnaires, d’agents ainsi qu’un ensemble de
structures de l’État et des CT qui accomplissent des fonctions administratives en matière d’environnement.

Administration tentaculaire : contribue à créer le droit

1. À l'origine, pas d'administration spécifique pour l'environnement (pas même de services dédiés).
Professeur de Malafosse : il y a toujours eu dans l'administration française une préoccupation pour la nature,
notamment pour la forêt. Ordonnance de Colbert de 1669 : acte créateur d'une administration de
l'environnement en France / Administration des eaux et forêts est l'ancêtre de notre administration. XXème
siècle : époque de l'inspection des établissements classés (aujourd'hui « installations classées ») : loi de 1917 :
administration spécifiquement environnementale.

2. L'émergence d'une administration consultative. Environnement va être pris en compte dans l'administration
consultative. Mise en place de la « commission de classement des sites », créée par une loi de 1906, dans
chaque département, qui va permettre de classer les sites naturels. Loi de 1930 va créer à Paris une commission
supérieure des sites : loi codifiée dans le code de l’environnement / Mouvement de création d'une
administration de l'environnement va s'accélérer après la 2WW / création directions générales qui concernent
l'environnement, notamment la direction générale de l'architecture à l’époque / création Conseil National de la
Protection de la Nature (1946) / commissions qui intègrent la question de l'environnement : Comité Consultatif
des établissements classés (1948) / Comité National de lutte contre le bruit (1958). À l’époque : concurrence
entre les ministères pour s'approprier ces comités.

3. L'adaptation ou la création de services spécialisés au sein de chacun des ministères. Années 60 :

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ministères s'intéressaient à l'environnement (ministère de l'industrie, le ministère de l'agriculture, le ministère
de la santé…) : question de l’environnement transversale → si tous les ministères s'y intéressent : risque de
conflit /environnementalisation des intitulés.

4. Recherche d'une coordination interministérielle : Louis Armand : il est à l'origine d'une coordination
interministérielle en matière d’environnement / rapport de 1970 : va tenter une coordination en matière
d’environnement : premier programme des « 100 mesures de l'environnement ». Plusieurs initiatives :
aménagement de la côte Aquitaine (Mission Interministérielle pour l'Aménagement de la Côte Aquitaine) /
DATAR : chargée d'élaborer ce nouveau programme et ces 100 mesures pour l'environnement

5. La création du ministère : « Ministère de la protection de la nature et de l'environnement », janvier 1971.


France : deuxième pays au monde, après RU a avoir créé un tel ministère / Opinion sensibilisée à ces questions
/ création due à l'incapacité de la DATAR à prendre cette mission en charge / Construction un peu complexe,
avec compétences propres. Premier ministre de l'environnement : Robert Poujade

B) L'évolution de l'administration de l'environnement

1. L'instabilité des structures politiques : liée au fait que la place de l'environnement en politique varie
énormément / rattachements très variés dans le gouvernement / ministère rattaché au Premier ministre (1971) /
1973 : ministère autonome puis rattaché à la culture (Ministère de l'environnement et des affaires culturelles) /
Autant de forme ministérielle que de titulaires de la fonction / Entre 1974 et 1977 : ministère de la qualité de la
vie : élargie périmètre du droit de l’environnement.

2. À partir de 1978, mariage de l'environnement et de l’équipement / « mariage des protecteurs et des


aménageurs » : Il s'agit de dire que construction, urbanisme et environnement doivent marcher main dans la
main / permet d’avoir plus de moyens - donner plus de poids au ministère / écologistes dénoncent une fusion-
absorption / Années 80 : ministère autonome : chargé des seules questions environnementale. Années 80 :
environnement = matière secondaire, priorité donnée au social.

3. Années 90 : création d'un ministère autonome « de plein exercice ». On ne remet plus en cause
l'indépendance du ministère / Budget en augmentation, modernisation de l'administration de l’environnement /
apparition du « ministère de l'écologie et du développement durable » / Environnement va absorber autres
matières : sous prétexte de développement durable, il absorbe l'équipement, une bonne partie de l'industrie, et
les transports / Depuis le début des années 1990, il n’a plus été question de rétrograder le ministère en
secrétariat d’État à l’environnement / 1997 : ministère de l’environnement et de l’aménagement du territoire /
2007 : ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire →
affichages politiques, notamment le terme écologie : fonctionnaires traitent toutes les questions qui impactent
l’environnement mais également l’énergie, les transports, l’équipement (construction / urbanisme).
Jusqu’en 2007 : pérennité des structures administratives : structures administratives reflètent
évolutions du ministère. on va attribuer une direction à chaque finalité d’une politique de
l’environnement.
Construction administrative : deux types de structures :
- Les structures généralistes
- Directions d'objectifs (objectifs environnementaux précis, comme la lutte contre les pollutions) → découpage
finaliste
Foisonnement des organes interministériels / mise en place de toute une série de comités interministériels / à chaque
grande question d'environnement correspond une commission interministérielle / structures non dotées de la
personnalité morale mais permet concertation entre les ministères / présidé par le ministère chargé de l’environnement
délégué au Premier ministre car en principe c’est à lui d’assurer la coordination des ministères / organes
interministériels à vocation spécifiques qui se développent : Ex : comité des parcs nationaux / Certains comités
interministériels s’inscrivent dans le temps : Ex : gestion des déchets / sécurité nucléaire.
4. Insuffisance des services déconcentrés : phénomène propre à l'administration de l'environnement, qui a très
longtemps été l'administration française la moins représentée sur le territoire / dû à la jeunesse du ministère / À
l'origine, le ministère n'a qu'une personne par région : délégué régional à l'environnement, haut fonctionnaire
qui travaille à la préfecture / création de bureaux environnement des préfectures / mettre un bureau de
l’environnement au niveau du préfet est judicieux car le droit de l’environnement se base sur une multitude de
polices spéciales / Années 1970 : ministère va bénéficier des services de l’équipement / Années 1990 :
apparition des directions de l’environnement (DIREN) / plusieurs réformes : réformes des directions régionales
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qui fusionnent toutes les directions chargées de questions liées à l’environnement / Aujourd’hui : pas de
direction départementale
5. Multiplication des organes consultatifs et des agences : organes consultatifs innombrables / Agences de
l'environnement créées avant le ministère lui-même (Ex : agences de l’eau) / Série d'établissements publics :
techniques, financiers, puissants, riches, dotés en personnel, qui embrassent toutes les spécialités
environnementales. Ex : l’ADEME / on a essayé de lutter contre leur prolifération mais ça n’a pas fonctionné
car elles ont une utilité : conseil gratuit, gens ne sont pas rémunérés / moyen de consulter les professionnels
concernés / moyen de tester des idées / conseil consulté avant certains décret : permet d’éviter les vices de
forme // agences : spécificités françaises / administration de l’environnement s’est développée à travers ces
agences / ces établissements publics préexistent au ministère : Ex : conseil supérieur de la pêche / agence de
l’eau / agence française pour la biodiversité

Sous-section 2 : L'Administration centrale de l’environnement : le Ministère

Ministère de la transition écologique et solidaire : Hulot : ministre de ce ministère


Attributions juridiques relèvent des décret d’attribution et d’organisation d’un gouvernement : fixe attributions du
ministre / organigramme du ministère / définit frontières entre ministères / décrets changent avec chaque gouvernement.

Structures ministérielles sont relativement homogènes : directions générales > directions > sous direction / mission >
bureau

Organigramme large donc secrétariat général / commissariat général au développement durable


5 directions générales : correspond à des thématiques précises :

- Direction générale de l’énergie et du climat : met en oeuvre politique française en matière d’énergie et de
changement climatique.

- Direction générale de la prévention et des risques : concerne tout type de pollutions : bruit, radioactive… /
prévention et gestion des risques naturels : Ex : prévision des crues / secteur des déchets : traitement et valorisation

- Direction générale de l’aménagement du logement et de la nature : protection de la biodiversité / questions liées


aux politiques d’urbanisme, de logement, de paysage / question de la pollution de l’eau / toutes les questions
d’environnement qui ne relèvent ni de l’énergie ni de la pollution.
- Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer : gère transport terrestre et maritime.

- Direction générale de l’aviation civile : secteur important et stratégique donc direction à part : transport aérien,
civil, régulation économique du secteur, sécurité aérienne. Direction historique. Témoigne du poids de l’outil aérien :
sinon serait inclus dans les autres moyens de transport.

Ministre est en haut de l’organigramme : prend décisions / décret d’attribution 2017 : prépare et met en oeuvre la
politique du gouvernement dans les domaines du développement durable, de l’environnement mais également la
transition énergique, l’énergie, le climat, les risques naturels, la sécurité industriel, politique de lutte contre le
changement climatique → pas d’exclusivité en matière de lutte contre le changement climatique.
Expression développement durable large : texte évoque principe d’intégration

Ministre chargé de faire respecter le principe d’intégration / veille à l’intégration des objectifs de développement
durable / chargé de l’évaluation environnementale / en charge de la politique de l’environnement / gère luttes contre le
bruit / fiscalité environnementale (pas de compétence exclusive, ministre du budget a son mot à dire) / prévention des
risques majeures (risques naturels ou technologiques) / énergie nucléaire (partage de compétence) / gère le climat /
élabore et met en oeuvre la politique de l’énergie, la lutte contre le changement climatique / met en place transition
énergétique / gère les transports et leurs infrastructures, leur sécurité, inter modalité / gère l’équipement routier (règles
thermiques des aménagements) / secteur de la mer / secteur du littoral / ressources marines et tourisme.

Ensemble d’organismes, de conseils…


Ex : Conseil général de l’environnement et du développement durable : sorte d’inspection

Secrétariat général du ministère : existe depuis 2008 : assure un pilotage de l’ensemble des services / mission
d’évaluation des services / réflexion stratégiques de l’organisation / service juridique.

Commissariat général au développement durable : organe qui dépasse le ministère en termes d’influence / suit la
stratégie nationale du développement durable / fonctions transversales d’intégration de l’environnement / fonction
d’appui aux directions régionales des ministères /fonction de statistiques / diffuse information publique.

Sous-section 3 : L’administration déconcentrée de l’environnement

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Administration déconcentrée : administration de l’Etat qui se situe sur le terrain, sous l’autorité des préfets.
Avant réforme de 2007 : on organisait les services de l’environnement autour du pole régional et départemental
Direction générale de l’environnement : exerce ses compétences en dehors de la lutte contre la pollution

Préfet de région dispose de plusieurs directions régionales jusqu’en 2008 :


- direction régionale de l’environnement (DIREN)
- direction régionale de l’industrie et des risques (DRIR)
- direction régionale de l’équipement (DRE)
- direction régionale agriculture et forets (DRAF)
=> elles pouvaient être concurrentes

Niveau départemental : aucune direction départementale spécifique en matière d’environnement

Nouvelle organisation simplifiée : deux / trois directions par département


Il n’y a plus de directions thématiques mais techniques : direction départementale de territoire (DTT) : direction
généraliste.
S’inspire du modèle anglais

Services techniques au service des ministères


Préfet de région coordonne les actions des préfets de département depuis récemment
Préfet de département : autorité à l’origine de toutes les procédures en matière d’environnement (police spéciale
déconcentrée)

Niveau régional : plus de direction régionale de l’environnement → on a la direction régionale de l’environnement, de


l’aménagement et du logement qui fusionnent d’anciennes directions.

Mouvement de fusion mais en réalité, on retrouve l’organigramme de départ au sein de ces nouvelles directions.

Section 2 : Les établissements publics de l’Etat ou l’administration spécialisée de l’environnement

Sous-section 1 : L’agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME)

Sorte d’agence à la japonaise


Agence regroupe plus de 800 personnes : crée à partir de la fusion de trois agences départementales préexistantes dont
l’agence française pour la maitrise de l’énergie
Agence crée par une loi et codifiée dans le code de l’environnement
Agence technique et financière
Secteur lié à l’incitation : lutte contre la pollution de l’air, l’énergie, les déchets, les sols pollués et la lutte contre les
nuisances sonores
Subventionne les collectivités et les entreprises dans tous ces domaines d’intervention
Travail de communication, d’informations sur les grandes problématiques environnementales

EPIC avec un conseil d’administration / un président


CA : représentants de l’Etat : au moins un sénateur et un député / représentants des ministères de tutelle
CA et Président nommé pour 5 ans
Composé de conseil scientifique / commissions des aides / service de délégations
Dans chaque région : délégation de cette agence

ADEME : moyens importants mais qui ne sont plus des moyens bénéficiant d’une fiscalité affectée. Elle ne dispose
pratiquement plus de ressources propres, de taxes para-fiscales, de taxes affectées
Dotations de l’Etat lui ont été données : Ex : TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) : ne rentre pas dans les
caisses de l’ADEME directement mais dans celles de l’Etat pour revenir sous forme de concours financier à l’ADEME.

Sous-section 2 : Les agences de l’eau

Très peu de pays disposent d’agence de l’eau : crée par une loi sur l’eau 1964
Établissements publics administratifs
Mis en place par un décret 1967
Sous la tutelle du ministre de l’environnement
Agences varient géographiquement mais ont les mêmes compétences
Ex : Agence Seine Normandie / Agence Loire Bretagne / Agence Rhin Meuse

But : faciliter les actions d’intérêt commun aux bassins / contribuer à assurer l’équilibre entre les ressources en eau et
les besoins en eau
Beaucoup de moyens : une partie de la facture d’eau
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Compétences s’exercent à travers un programme quinquennal
Volonté d’assurer la pérennité de la ressource et sa dépollution
CA / directeurs nommés par le premier ministre
Pratique principe pollueur - payeur : Ex : paiement redevances pour rejet dans l’eau / concours financier si une CT
réalise des stations d’épuration

Sous-section 3 : Le conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres

Issu de loi de juillet 1975


Agence originale sans réel équivalent dans autres pays
Agence foncière destinée à protéger le littoral français.

Peu de fonctionnaires
EP utilise les services des autres administrations quand il ne peut pas tout faire
Régi par Code de l’environnement (art L.322-1 et suivants)
Placé sous la tutelle du ministre chargé de l’environnement
Agence censée agir pour protéger le littoral mais aussi les rivages des grands lacs.

Vision large de son intervention : conception très large du littoral dans les textes
Possible pour le conservatoire d’acquérir des estuaires

Conservatoire : compétences très larges : peut procéder à des expropriations / droit de préemption / peut, sans être
propriétaire, passer des contrats pour mettre hors d’exploitation classique des terres agricoles / peut agir à l’amiable /
peut finalement procéder à toutes les opérations foncières nécessaires à l’accomplissement de sa mission de protection
du littoral.

Quand les terrains sont dans le patrimoine, ils n’en sortent plus : statut du conservatoire vaut protection.

CE, 1995, île Tristan : CE a validé l’action du conservatoire et de l’Etat d’acquérir. Quand on est propriétaire, on peut
détruire des constructions disgracieuses, anciennes. Ce n’est pas la même chose avec une protection de site qui n’offre
pas cette possibilité.

Conservatoire du littoral : EPA : CA, directeur


34 membres au CA, nommés pour 3 ans : représentants de tous les ministères concernés / élus : obligatoirement trois
députés et deux sénateurs ainsi que des personnalités qualifiées.

Conservatoire critiqué : Cour des comptes dénonce mauvaise gestion de cet établissement
Pendant longtemps : conservatoire a bénéficié de ressources de l’Etat
Maintenant : taxe affectée : taxe de francisation payée par les armateurs qui décident d’immatriculer leurs navires en
France.
Bénéficie de la dation en paiement
Chirac a décidé de faire bénéficier le conservatoire de cette mesure fiscale exceptionnelle : si une succession s’ouvre
concernant des terrains qui peuvent concerner les domaines géographiques du conservatoire, il y a une possibilité de
régler l’Etat sous forme de transfert des terrains correspondant à cette succession.

Conservatoire dispose d’une organisation qui lui est propre sur le terrain avec des conseils de rivages CAD des
structures, des petits parlements du littoral
Idée de préparer le travail d’acquisition du conservatoire pour déterminer les terrains à acquérir en priorité
Objectif : d’ici 2030 : sauver 1/3 du littoral français : aujourd’hui : seulement 15% du littoral est acquis par le
conservatoire.
Propriétaires ne sont indemnisés que lorsque le conservatoire acquiert, pas lors du classement.
Agence foncière : vocation à acquérir des terrains proches du littoral pour les soustraire à l’urbanisation, dans une
optique de respect des sites naturels
Conservatoire ne gère pas lui-même ces territoires : donne mandat à des communes.

Sous-section 4 : Les autres établissements publics

Souvent issus de la fusion d’EP


Ex : Agence française pour la biodiversité : fusion de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques

Spécificité du droit de l’environnement : multiples établissements publics intervenant dans le domaine de


l’environnement

Loi biodiversité 2016 : possibilité de créer des établissements publics de coopération intercommunale dédiés à
l’environnement
Plusieurs autres établissements qui existaient avant même le ministère :
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- Office national de la chasse et de la faune sauvage : aurait dû être fusionné avec l’apparition de loi biodiversité
2016 mais résistance des chasseurs / rares PV en matière d’environnement relevés par agents de cet office

- ONEMA : office national de l’eau et des milieux aquatiques : issu du Conseil supérieur de la pêche : remplacé par
l’agence nationale pour la biodiversité

- Chaque parc national est crée sous la forme d’EP administratif de l’État
- Parcs naturels régionaux : crée sous la forme de syndicat mixte : seule possibilité de coopérer entre les CT
- Institut national des risques industriels spéciaux : EPIC : résultat d’une fusion : montre que droit de
l’environnement tend vers l’unité

=> sous tutelle du ministère de l’environnement

Section 3 : Les collectivités territoriales et leurs établissement publics de coopération : l’administration


décentralisée de l’environnement

Décentralisation de l’environnement est complexe pour deux raisons :

- Aspects juridiques concernant les compétences CT se sont complexifiés notamment concernant la répartition des
compétences entre les CT et l’État / développement de l’intercommunalité

- Complexité du droit de l’environnement


Importance du SP et de la police spéciale en matière d’environnement
Environnement : SP locaux assumés par des communes la plupart du temps
Environnement : polices spéciales aux mains du préfet / police municipale

Répartition des compétences entre État et CT inégale au profit de l’État


Environnement : secteur où l’État est encore présent car multiples polices spéciales : Ex : police de la nature / police des
risques naturels / police de la chasse… → exercées par le préfet, au nom de l’État (préfet de département notamment)
Notion de police spéciale en faveur de l’État mais communes restent présentes à travers la notion de SP : Ex : SP de
l’assainissement / SP de la gestion des déchets

Majorité des compétences des communes exercées en intercommunalité.

Répartition n’est pas aussi simple car maire assure police municipale : police environnementale
Article L 2212-2 CGCT : notions environnementales comme trouble / bruit / ordre public.

Vagues de décentralisations : départements et régions ont récupérés des compétences environnementales


Même dans le cas où CT ne sont pas compétentes (clause générale de compétence) : collectivités riches interviennent
dans les domaines non prévus dans ses compétences réglementaires : Ex : Ile-de-France.

Notion de compétence large et complexe : regroupe l’avis consultatif, l’élaboration d’un plan…
Collectivités intermédiaires (départements / régions) donnent avis pour chaque procédure de l’État et des communes.

Tendance de l’État à vouloir transférer ses compétences vers les CT


France a du mal à transférer des pouvoirs de police à des autorités autres que le préfet ou le maire.
Transferts à partir des année 1983 avec les lois Defferre : Ex : 1985 : transfert de la politique des espaces naturels
sensibles

Polémique sur le point de savoir si les CT font moins bien que l’État
Naunce : principaux dégâts sur certaines côtes françaises ont été fait lorsque l’État avait les pouvoirs en matière
d’urbanisme

Transfert de compétences s’est poursuivi dans les années 2000 avec loi démocratie 2002 / loi réforme des collectivités
locales 2010 / loi MAPTAM 2014 : volonté de clarifier la répartition des compétences.

Loi NOTRe 2015 : essaye de rationaliser la répartition des compétences entre les CT / supprime clause générale de
compétences

Sous-section 1 : Les régions et l’environnement

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On a interrogé les français sur les collectivités et l’environnement : répondaient que les collectivités compétentes étaient
les régions. Or, ce n’est toujours pas le cas.

Régions ont de plus en plus de compétences en matière d’environnement / chef de fil dans certaines matières
Or : compétences surtout consultatives
Loi MAPTAM 2014 : régions : chef de fil pour la mise en oeuvre de compétence partagée en matière d’environnement :
repris par article 1111-9 CGCT → pas vraiment de sens

Régions ont des « compétences propres » :

- Initiative de création des parcs régionaux mais concrétisé par un décret d’État : compétence partagée
- Élaboration de plan de gestion de déchets industriels spéciaux : depuis 2004 : compétence obligatoire
- Compétence en matière de qualité de l’air : obligé d’établir un plan de la qualité de l’air
- Schéma régional éolien
- Création de réserve naturelle régionale
Régions : chef de fil : chargées de définir et d’organiser la coopération avec les autres CT :

- Aménagement et développement du territoire


- Protection de la biodiversité mais c’est toujours le préfet qui décide d’un arrêté de protection des biotope
- Climat, qualité de l’air, énergie
- Intermodalité / complémentarité des modes de transport
Sous-section 2 : Les départements et l’environnement

Rapport ATANI préconisait suppression des départements


Or : département fait partie des CT qui a connu le plus de transfert de compétence
Départements investissent massivement dans le domaine de l’environnement.

Plusieurs compétences :

- Politique des espaces naturels sensibles : ressemble à la politique d’acquisition du conservatoire / repose sur une taxe
et un droit de préemption

- Gestion des déchets : plan départemental d’élimination des déchets contraignant : s’impose aux intercommunalités :
permet de gérer déchets autre que les déchets spéciaux

- Itinéraire des promenades et randonnées pédestres


→ compétences consistent majoritairement à donner des avis consultatifs

Sous-section 3 : Les communes et l’environnement

Environnement : sujet majeur de l’intercommunalité


Compétence en matière d’urbanisme liée au droit de l’environnement : Ex : autorisations d’occuper le sol

Plusieurs compétences :

- Gestion des déchets


- Assainissement
- Alimentation en eau
- Police municipale : pouvoir de police générale et locale : L 2212-2 CGCT : assurer l’ordre, la sécurité, la sureté et la
salubrité publique / salubrité publique : compétence du maire pour agir en prévention des pollutions de toute nature /
sécurité : lutte contre les inondations / risques de catastrophes naturelles

Police spéciale en matière d’environnement passe toujours avant la police générale


Ex : police spéciale de lieu de diffusion de son amplifié
Carence fautive du maire dans l’exercice de son pouvoir de police (L 2212-1 CGCT) : préfet va se substituer au maire

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Compétences du maire dans le cadre de son pouvoir de police :

- Établissement en ruine
- Remise en état de terrain abandonné aux frais des propriétaires si le terrain est à moins de 50 mètres d’un terrain bâti.
- Police des rivages de la mer dans les communes littorales
- Police de la circulation
- Interdiction circulation des véhicules terrestres à moteur si protection des espèces animales / protection des paysages
et des sites

Sous section 4 : Les EPCI et l’environnement

4 types d’EPCI :

- Métropoles : compétences obligatoires : gestion des services d’intérêt collectif (souvent des services
environnementaux) / aménagement de l’espace métropolitain

- Communautés urbaines : environnement en compétence obligatoire


- Communautés d’agglomération : parmi les compétences facultatives : communauté d’agglomération doit choisir 3
compétences parmi plusieurs compétences (environnement, assainissement, nuisances sonores …)

- Communautés de communes : compétence obligatoire : gestion des milieux aquatiques / collecte et traitement des
déchets / aménagement de l’espace // compétences facultatives : choisir trois compétences parmi une liste dont
protection et mise en valeur de l’environnement

→ Communauté urbaine exerce de plein droit toutes les compétences environnementales de la commune

Syndicats de commune :

- Syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) : souvent lié à l’environnement


- Syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM) : cas le plus fréquent : gère les déchets / voirie
Section 4 : Les acteurs privés du droit de l’environnement: entreprise, associations…

Associations : rôle important en matière d’environnement


Possibilité de recours collectif en matière d’environnement réservé aux associations agrées en matière d’environnement
(class option) / rôle dans l’établissement de politique publiques

Fédération France nature environnement : regroupent associations

Associations : statuts divers :

- Association d’usager (R 121-5 Code de l’urbanisme)


- Associations agrées interviennent à plusieurs niveaux : régionale, départemental, national / régies par le Code
l’environnement
- ONG : Ex : Union internationale pour la conservation de la nature / Fond mondial pour la nature / Green Peace
Association agrée de l’environnement : Code de l’environnement pose conditions strictes : permet d’éviter les comités
de défenses multiples (défend projet particulier) :

- Justifier d’une existence longue


- Justifier d’une représentativité en termes d’adhérents : risque de ne représenter que des intérêts particuliers
JP sévère sur la recevabilité des recours par les associations agrées de l’environnement
JA apprécie l’intérêt à agir : association nationale a vocation à attaquer un acte national / association locale a vocation à
attaquer des actes locaux

Les entreprises peuvent également agir.

TITRE 5 : QUELQUES OBJECTIFS DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT (DROIT DE


L’ENVIRONNEMENT SPÉCIAL)

CHAPITRE 1 : LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Section 1 : Pourquoi lutter contre le changement climatique ?

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Phénomène d’effet de serre : idée que le Soleil envoie sur la terre de l’énergie : 30% de cette énergie est immédiatement
renvoyé dans l’espace / 70% absorbés par le sol et l’atmosphère : le Globe se réchauffe et ré-émait des rayons vers
l’espace
Gaz à effet de serre présents en quantité infimes originellement dans l’air : rôle clé dans la régulation du climat : sans
gaz à effet de serre : -18 degrés : gaz nécessaire à la vie humaine

Depuis la révolution industrielle : équilibre bousculé car on rejette de plus en plus de Co2 dans l’atmosphère /
concentration de gaz à effet de serre augmente de 40% depuis 1850 → climat augmente → dérèglement anthropique de
l’effet de serre

GIEC : du fait de ce dérèglement, la température à augmenter de 0,6 degrés au cours du XXe siècle → conséquences :
élévation du niveau des mers, fonte des glaces… / seul moyen pour arrêter cette progression serait de concentrer le Co2
dans l’atmosphère pour enrayer le phénomène.

Politiques publiques doivent être infléchies dans deux directions selon le GIEC :

- Atténuation : idée que quoi qu’on fasse, on va seulement pouvoir freiner le phénomène / modification et
substitution d’une technique employée dans le but de réduire les ressources engagées et les émissions par unité de
production / Ex : utiliser les énergies renouvelables / captage et stockage de carbone / reboisement…

- Adaptation : ensemble d’initiatives et mesures pour réduire la vulnérabilité des des systèmes naturels et humains
aux effets du changement climatique / Ex : construction d’ouvrage de protection

Section 2 : Les dispositifs internationaux

Convention cadre des NU sur les changements climatiques (CCNUCC) : signée à NY par 154 États à l’issue de la
conférence de Rio / texte ne prévoyait pas de dispositions contraignantes /objectif : stabiliser les émissions de 2000 au
niveau répertorié en 1990.

Protocole de Kyoto, 1997 : premier instrument juridique contraignant / objectif : retenir des objectifs juridiquement
contraignant de réduction de gaz à effet de serre / référence aux émissions de 1990

Responsabilités conjointes et différenciées : prendre conscience que tout le monde est responsable du réchauffement
climatique mais les États ne peuvent pas être traités de la même façon en raison de leur développement
Objectifs de réduction s’appliquaient uniquement aux pays les plus industrialisés (pays de l’annexe 1 : pays riches / en
transition vers une économie de marché)
Engagements devaient permettre de réduire de 5,5% des émissions / UE : objectif de réduction d’ensemble de 8%
Pays en développement exemptés d’engagement chiffré pour éviter de pénaliser leur développement.

Protocole arrivé à échéance en 2012


Accord de Doha 2012 : prolonge accord de Kyoto jusqu’en 2020
États concernés représentent 15% des émissions globales des gaz à effet de serre (UE, Islande, Australie, Norvège,
Suisse…)

Juin 2012 : 188 États se sont retrouvés à Rio : trouver une solution aux problèmes : trop peu d’États engagés pour une
réduction globale trop faible

Accords sur le climat de Paris, 2015 : 195 États présents


Objectifs :

- Contenir l’évolution de la température moyenne de la planète en dessous des 2 degrés par rapport au niveau pré
industriel
- Renforcer les capacités d’adaptation
- Rendre les flux financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à
effet de serre

Faiblesse de l’accord : caractère non obligatoire / prévu qu’à l’issue du délai de 3 ans, une partie puisse le dénoncer par
notification écrite.

2016 : Parlement a approuvé la ratification par l’UE → accord ratifié par 62 États qui représentent 52% des émissions
mondiales
Bilan : aucun des engagements pris a été atteint par les États de l’UE

→ décision deTrump en juin 2017 de sortir du processus des accords de Paris : rien n’est prévu pour la sortie unilatérale
d’un Etat dans cet accord.

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Section 3 : Les dispositifs européens

• Le paquet énergie climat 2008

Ensemble de textes de nature législative adoptés sous présidence française de l’UE


Accord des trois fois vingt : d’ici 2020

- diminuer de 20% les gaz à effet de serre par rapport à 1990


- Porter la part d’énergie renouvelable à 20% la consommation énergétique finale en 2020
- Améliorer l’efficacité énergétique de 20%
• Directive relative à l’efficacité énergétique 2012

Cadre commun de mesures pour la promotion de l’efficacité énergétique dans l’ensemble des États membres
Chargée d’atteindre les 20% d’efficacité énergétique supplémentaire d’ici 2020

Texte réactualisé en 2014 pour repousser l’échéance à 2030.


Objectifs : réduction de 40% les émissions de GEF / 27% la part des énergies renouvelables / 20% d’efficacité
énergétique

Idée de dire que l’Europe importe beaucoup de produits manufacturés donc il faudrait calculer les émissions de l’UE en
fonction des produits qu’elle importe et non pas seulement sa production propre.

Dispositif de quota de Co2 : marché des droits à polluer


Mis en place depuis 2007 / 2008 / renforcé en 2011
Système consiste à plafonner le niveau global des émissions autorisées sur le marché, notamment des industries en
permettant aux acteurs économiques d’acheter et de vendre des quotas aux enchères selon leur besoin
Permet que les émissions baissent de manière globale. Au départ, ça ne concerne que l’industrie et le secteur
énergétique → a été étendu aux déplacements aérien en 2011 / 2012 → opposition de certains États comme la Chine

Section 4 : Le dispositif français

Dispositif normé, autoritaire

Sous-section 1 : Un plan climat

France contribue à 1,2% des émissions mondiales des gaz à effet de serre / 4,2% du PIB mondial
Chiffre lié à l’importance de l’énergie nucléaire en France → problèmes en matière de déchet notamment

France : un des seuls pays à avoir diminué les émissions de 13% par rapport à 1990 alors que le PIB a augmenté de 40%
France : engagement ambitieux : diviser par 4 ses émissions entre 1990 et 2050 soit 3% par an
Objectif : devenir l’économie la plus efficiente en équivalent carbone de l’UE d’ici 2020 en faisant de la lutte contre le
changement climatique la priorité numéro 1.

Mesures adoptées progressivement par plusieurs lois : Ex : Loi Grenelle I, 2009 : loi d’objectifs : considère comme
prioritaire la baisse de consommation énergétique des bâtiments et la baisse d’émission de GEF dans les transports et
secteur de l’énergie

Principaux éléments de ce plan :

- Renforcement de la règlementation thermique


- Développement des transports alternatifs
- Programme applicable à l’industrie
- Certificat d’économie d’énergie

Sous- section 2 : Le plan d’adaptation au changement climatique

Mis en place par loi Grenelle I 2009


Objectif : regrouper toutes les orientations qui visent à s’adapter aux changements climatiques
Vocation à être traduit par des outils contraignants au niveau régional et territoriale par les schémas régionaux du climat
de l’air et de l’énergie / plans climat énergie territorial (établit à chaque échelle).

Document national : indicatifs


Document régionaux : contraignants en agissant sur les autorisations d’urbanisme, sur le patrimoine des collectivités sur
la base d’un diagnostic qui figure dans un document appelé « le bilan des émissions des gaz à effet de serre »

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→ Le plan climat air énergie territoriale (PCAET)

Article R 229-51 Code de l’environnement


Document opposable

Chaque collectivité de plus de 50 000 doit se doter de ce plan climat


2019 : on passe à 20 000 habitants → document se généralise
Collectivités doivent avoir leur propre diagnostic / plan d’action

Document fixe objectifs stratégiques et opérationnels des collectivités pour combattre le réchauffement climatique
Nécessité de coordination avec objectifs internationaux de la France / plans supérieurs
Programme d’action avec des projections en matière d’efficacité énergétique / dispositif de suivi et d’évaluation des
résultats

Certains chiffres ne peuvent pas être fournis par les CT elles-même


Ex : estimation de séquestration nette de Co2 et de ses possibilités de développement / analyse de la consommation
énergétique finale du territoire et du potentiel de réduction de celle-ci / analyse de la vulnérabilité du territoire aux effets
du changement climatique…
Document doit indiquer ses sources

Outil non adapté à la taille de la collectivité


En pratique : ce n’est pas la collectivité mais un bureau d’étude qui réalise ce document : marché du PCAET : plus la
collectivité sera petite et plus le budget sera petit pour faire l’étude → risque de chiffres à plus grande échelle pour les
adapter à la plus petite collectivité → résultat mauvais car toutes les communes ne consomment pas de la même
manière → crainte d’un standard

Programme d’actions concerne tous les secteurs d’activités sur la collectivité → défini par arrêté qui s’impose à tous en
principe
Projets doivent s’accompagner de moyens / dispositif de suivi et d’évaluation du programme avec des indicateurs /
indicateurs devraient être similaires (Ex : avec ceux des régions) pour être plus efficaces.

Après trois ans d’utilisation de ces plans : rapport mis à disposition du public
Chaque PCAET doit faire l’objet d’une évaluation environnementale → paradoxal vu que l’objet du plan est lui-même
environnemental.

Juristes dénoncent un droit d’ingénieur / risque de décourager les initiatives locales en multipliant les plans / risque
d’être trop ambitieux.

Plan relié à un bilan carbone

→ Le bilan des émissions des gaz à effet de serre

Mis en place dans la loi Grenelle II

Bilan carbone : outil qui permet d’établir pour chaque collectivité ou société d’une certaine importance un bilan des
émissions des gaz à effet de serre : s’impose à toutes les collectivités, l’État, les régions, les départements, les
métropoles, les communautés urbaines, les communautés de communes / communes si plus de 50 000 habitant, les
grands établissements publiques (plus de 250 personnes).

Bilans des gaz à effet de serre sur le patrimoine (bâtiments) et les compétences (fonctionnement des collectivités) →
document à caractère exhaustif

Bilan carbone permet de suivre dans le temps les efforts faits par la collectivité pour réduire ses gaz à effet de serre →
document répertorie toutes les émissions directes / indirectes de la collectivité : Ex : Consommation d’électricité
Chaque personne doit joindre au bilan des actions envisagées pour réduire ce bilan d’année en année.

Bilan carbone inclus dans plan climat énergie territoriale

CHAPITRE 2 : LA PRÉSERVATION DE LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE PAR LA PROTECTION DES


ESPACES NATURELS

Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, 2016 : vient 40 ans après la loi de la protection
de la nature,1976
Texte a mis quatre ans à être adopté / 7000 amendements / 4 discussions au Parlement
Résultat modeste

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1976 : on ne parlait pas encore de biodiversité mais de protection de la nature
Tout était nouveau : Ex : Statut des espèces protégées / statut pour les réserves naturelles / statut pour les associations de
protection de l’environnement
Loi 1976 : révolution malgré son faible nombre d’articles

En 40 ans : droit s’est étoffé → paradoxalement : protection régresse


Contexte a beaucoup évolué / nombreuses lois pour l’environnement ont émergé / contexte environnemental s’est
dégradé / échec général des stratégies de biodiversité

Érosion de la biodiversité : 22% des habitats naturels européens sont en bon état de conservation / 1/3 des espèces
sauvages menacées en France / artificialisation des terres qui nuit à la biodiversité (9% du territoire en France)

Plusieurs point de la loi biodiversité 2016 : nouveaux principes de l’environnement et du développement durable /
protection des paysages / dispositions diverses : Ex : interdiction des cotons tiges en plastique

Théorie des « joyaux de la couronne » : on ne protège que ce qui est très rare, le reste relevant du droit commun.

Trois blocs de protection :

- Protection des espèces pour elles-mêmes : Loi 1976 rationalise plusieurs textes : liste des espèces à protéger /
interdit comportements à l’égard de ces espèces sous peine de sanctions pénales : système impuissant car pour le
mettre en oeuvre, il faudrait un contrôle permanent des espèces / la plupart des personnes qui détruisent ces espèces
ne savent pas qu’ils sont en infraction

- Règlement des usages de la nature : droit de la chasse et droit de la pêche : droit ancien, complexe, structuré.
- Protection du vivant en protégeant son cadre : approche par les territoires / protection de la biodiversité en
protégeant le cadre territorial / protège le contenant physique non vivant (biotope) pour protéger le vivant (contenu)

François Letourneux : président du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature : Veut-
on oui ou non protéger la nature ?

Plusieurs outils permettent d’illustrer les stratégies de la protection des espaces pour protéger la biodiversité.

Section 1 : L’outil de connaissance national

Diagnostic des espèces nécessaire face à une érosion importante de la biodiversité


Connaissance passe par la zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) : inventaire au
service du patrimoine naturel
Connaitre permet de protéger

ZNIEFF mises en place dans les années 80 pour faire face à un déficit de connaissance du patrimoine naturel.

Réseau d’associations bénévoles : procèdent à des inventaires à toutes échelles : informations sont ensuite transmises au
niveau européen
Connaissance fragile : encadrée par l’État mais réalisée par des associations bénévoles. Donc, s’ils décident un jour
d’arrêter, l’État n’aurait plus d’inventaire.

Inventaire territorial qui situe dans l’espace la richesse de la biodiversité


Idée née au muséum d’histoire naturelle : recenser richesse de la biodiversité dans son ensemble

Ministre de l’environnement va lancer le premier inventaire national : cartographie territoire sous l’angle de la diversité
des espèces animales et végétales sauvages
Circulaire, 1989 : vient encadrer ce travail : Ex : pendant longtemps : associations entraient illégalement dans les
propriétés privées pour actualiser les données. ZNIEFF présentées comme des protections juridiques : erreur : simples
inventaires / pas de protection

Loi paysage 1993 : officialise inventaires en leur donnant une légitimité et en obligeant l’État à publier l’information
concernant les ZNIEFF

Loi démocratie de proximité 2002 : les intègre dans un inventaire global : inventaire du patrimoine naturel.

Il s’agit d’une identification scientifique d’un secteur du territoire particulière intéressant, riche, sur le plan écologique.
Si ce secteur est visé comme tel c’est qu’il contient des espèces rares en grand nombre.

Deux catégories :
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- Type 1 : surface faible / moins de 100 hectares : présence d’espèce ou de milieux rares, caractéristique du patrimoine
naturel, européen, national ou régional / homogénéité écologique / valeur patrimoniale supérieure.

- Type 2 : grands ensemble assez peu modifiés / milieu riche avec des potentialités biologiques importantes / pas
vraiment homogène / terrain peu industrialisé / englobe souvent types 1

ZNIEFF : base scientifique d’une politique → pas une protection en soi / permet de connaitre le patrimoine /
cartographie / pas de valeur juridique

ZNIEFF représentent 14 millions hectares (environ 25% du territoire).

Point de vue juridique : point important du contentieux : pas de portée juridique en elles-même / outils d’aide à la
décision mais depuis quelques années : présence d’une ZNIEFF témoigne de la richesse du patrimoine dans une zone :
TA annulent autorisations d’urbanisme au titre de l’erreur manifeste d’appréciation lorsque des autorisations n’ont pas
pris en compte l’existence d’une ZNIEFF → revient indirectement à donner un statut juridique aux ZNIEFF

JA a développé théorie du bilan à ce propos : CE, 1971, Ville nouvelle Est : Quand un projet doit porter atteinte à un
milieu naturel concerné par un recensement, on doit faire la balance entre les avantages et les couts de cette opération.

Section 2 : Les outils réglementaires nationaux

Outils contraignants et chers donc rares


En principe : pas d’expropriation / utilisation de servitudes
Points communs entre les outils : couvrent peu la superficie du territoire (moins de 2%)

Plusieurs types d’outils réglementaire nationaux :

- Arrêté de protection des biotopes


- forêts de protection
- Réserve naturelle
- Parcs nationaux

Protections fortes indispensables mais dangereuse car risque que la biodiversité disparaissent dans les parcs nationaux.

§1. Les parcs nationaux

A) Les spécificités françaises

Création récente : années 60 : loi 22 juillet 1966


Idée ancienne : US créent les premiers parcs dans le monde (Yellow Stone) / puissances coloniales crées des parcs dans
les colonies avant de les créer en Europe

But : mettre en valeur les espaces les plus emblématiques


Servitudes d’utilité publique permet de protéger ces endroits : restreint activité afin de protéger l’aspect et la
composition du territoire concerné
Loi 1960 : crée premiers parcs français : Ex : parc national des Pyrénées occidentales, parc national de la Guadeloupe
A la base : parcs terrestre de montagnes et d’espaces marins / pas de parc dans les espaces urbanisés

Malgré création de nombreux parcs : Ex : Parc des Écrins en 1973 / Parc du Marcantour en 1979 : politique regardée
comme un échec comparé aux autres pays

De 1989 à 2007 : plus aucun parc n’a été crée → procédure complexe / résistance locale à la création des parcs
nationaux car induit intrusion de l’État et budget considérable.

Années 2000 : député Pierre Giran : rapport 2003 : déclenche l’adoption d’une nouvelle loi sur les parcs : change
vocabulaire :

- Zone centrale devient zone coeur de parc


- Zone périphérique devient zone d’adhésion
Théorie « du joyau et de l’écrin » : face à une zone dont la protection est à la hauteur de sa fragilité, il faut organiser un
glacis autour.

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Loi 14 avril 2006 permet de créer de nouveaux parcs : Ex : Parc national de la Réunion / création parcs marins //
modernise outil // effet pervers : superpose les sources juridiques : loi rajoute la charte du parc (chaque parc a 5 ans pour
élaborer) → outil de contractualisation entre l’État et CT

Accès à la nature doit être gratuit : principe de libre accès : seul le parking peut être payant
Parcs : tourisme de masse / certains parcs doivent fermer pour répondre aux questions de biodiversité.

Terrains qui se trouvent dans le parc n’appartiennent pas à l’État → protection repose sur une servitude d’utilité
publique

Réglementation applicable aux parcs résulte de plusieurs sources différentes : partie législative et partie réglementaire
du Code de l’environnement / décret de création du parc / arrêtés de protection particuliers / actes de gestion quotidiens.

B) La procédure de création des parcs

Procédure lente, lourde, longue


Loi 2006 voulait alléger la procédure : objectif partiellement atteint

- Instruction du dossier avec des études préliminaires : groupement d’intérêt public conduit les études : ne se
confond pas avec ceux qui vont gérer le parc / travaux nécessaires à la création du parc / supervisé par préfet de
département / GIP fait dossier qui sera soumis à consultation.

- Consultation des collectivités : si elle ne donne pas son avis : considéré comme favorable / avis défavorable
n’empêche pas création du parc

- Prise en considération par le Premier ministre : s’assure que toutes les conditions sont remplies / on fait remonter
le dossier au niveau national / soumis au ministre chargé de l’environnement qui ensuite transmettra au premier
ministre / intervention des ministres concernés : Ex : si ministère de la défense donne avis défavorable (survol du
parc) : pas de parc / décision publiée au JO et affiché en commune : délimite parc → permet aux autorités locales de
refuser les autorisations de construction en défaveur du futur parc → instance de classement

- Mise en place du parc / charte du parc : GIP établie la charte : définir un projet de territoire / grandes orientations
de protection / statut du coeur du parc et des zones d’adhésion / charte doit être révisée tous les 12 ans / nécessite
enquête publique / respect de la procédure contrôlée par JA / parc crée par décret en CE prissur rapport des ministres
concernés

→ empilement des règlementations

C) Les effets juridiques

Servitude d’utilité publique s’impose aux servitudes d’urbanisme (qui proviennent des collectivités)
Servitude d’utilité publique indemnisable en principe contrairement à la servitude d’urbanisme
Indemnisation difficile : preuve d’un préjudice actuel, matériel, certain : dire qu’avec la création du parc on a perdu la
valeur du terrain qu’on avait → indemnisation théorique mise à la charge du parc lui-même / souvent : territoire des
parcs appartient au domaine public des communes.

Pas d’expropriation : on ne prive pas la personne de son terrain → compensation pour atteinte aux droits réels car le
propriétaire reste propriétaire / déchargé d’impôt foncier

Propriétaire peut demander au juge de l’expropriation l’acquisition par l’Etat de son terrain : démontrer que la moitié
des avantages attachés à la propriété a disparu : seule l’acquisition pourra permettre d’indemniser le propriétaire.

On permet parfois au parc d’acquérir des biens : Ex : immeuble au milieu du parc pour détruire

Parc national : toute activité dégradante doit pouvoir être interdite


Ex : interdiction de faire passer des lignes à haute tension / interdiction de publicité / interdiction culture des OGM
Décret de création du parc statut sur l’autorisation de la chasse au sein du parc.

Possibilité d’espaces urbanisés dans les parcs → dans ce cas : travaux d’entretien possibles pour toutes les constructions
existantes / our les autres types de travaux : Code de l’environnement distingue les espaces urbanisés (possible) et les
espaces non urbanisés (impossible).

Sauf exception : toute activité est interdite dans les coeurs de parc
Zones d’adhésion : dérogations données par le conseil d’administration du parc, le directeur du parc ou le préfet.

Dispositif communal pour les atteintes au parc : contravention liée aux atteintes du parc
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Ex : fait d’introduire une source de nuisible

Possibilité de déclasser un parc : Ex : raisons économiques → sport d’hiver

$2 Les réserves naturelles

A) Généralités

Protection de l’environnement par la protection des espaces naturels

Réserves naturelles en France ne résultent pas d’une initiative de l’État à l’origine → initiative privée des sociétés
savantes (ONG)
Concept propre à la France

Mises en place bien avant les parcs nationaux : Ex : réserve des sept iles en Bretagne
Idée qu’on peut rassembler des crédits privés pour mettre hors exploitation des sites naturels exceptionnels du point de
vue de la biodiversité → permet de protéger les lieux privé / domaine public → servitudes d’utilité publique

Dans certains endroits → concurrence entre potentialités écologiques d’un site et son intérêt économique
1957 : public arrive à la rescousse des premières initiatives privées : créer des réserves naturelles à l’initiative de l’État

Loi 1930 sur les sites permet de soumettre, sur des territoires limités, l’activité humaine à des conditions drastiques
pour mettre à l’abris certains sites de l’exploitation économique

Naturel ne veut pas dire vierge de toute occupation → idée de protéger des milieux naturels de la destruction des
richesses biologiques qu’ils contiennent / protéger espaces de l’intervention humaines

Code de l’environnement émet une quantité de motif pour créer une réserve naturelle
Ex: protéger un site fossilisaire exceptionnel → crée cet endroit pour protéger du pillage de certains collectionneurs

Volonté de protéger un ensemble de richesses patrimoniales, naturelles et exceptionnelles


Décret spécifique à la réserve met en place des interdictions générales, complémentaires au régime général.

Réserves inscrites dans la partie législative du Code de l’environnement pour les atteintes à la propriété
En principe : réserve ne nécessite pas une appropriation → elle peut être tout ou partie d’une propriété privée

Ces dernières années, on a souvent crée des réserves sur des espaces déjà protégés par le statut de la domanialité
publique
En droit : possibilité de créer la réserve sur n’importe quel type de terrain, peu importe le propriétaire

Loi 1976 sur la protection de la nature : met en place un statut et un régime pour les réserves naturelles

Jusqu’en 2002 : deux types de réserves :

- Réserves naturelles de superficie variable


- Réserves naturelles volontaires : ce statut a disparu en 2002 : possibilité pour des propriétaires privés de demander le
statut de réserve naturelle pour leur terrain. Cela permettait de leur éviter d’être exproprié par des grands travaux
d’exploitation.

Régime des réserves modifié par la loi démocratie de proximité 2002 : met en place trois catégories de réserves
naturelles :

- Réserves naturelles nationales


- Réserves naturelles régionales : reprend les réserves naturelles volontaires + possibilité pour les régions de créer des
réserves naturelles : rare car coûte cher et n’ont pas assez d’expérience.
- Réserves naturelles de la CT de Corse
Loi 2002 a seulement clarifier catégories

Idée que les réserves ne pouvaient être qu’un espace de protection


Art L.332-1 2° Code environnement prévoit que ce qui va justifier la création d’une réserve est la présence d’une
espèce animale et végétale menacée. Permettre la reconstitution de populations animales et végétales sauvages ainsi que
leur habitat.

Volonté d’introduire de la gestion

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Volonté de soustraire à l’urbanisation des parties de territoire exceptionnelles : gérer dans le temps des milieux naturels,
de les observer, de les ouvrir ou non au public : plan de gestion

Gestionnaires de terrain peuvent être des collectivités locales, des associations, des EP…
Idée de dire que l’État n’était pas le meilleur gestionnaire de ces réserves : il a l’initiative, il finance mais n’est pas le
gestionnaire quotidien.

Dispositions communes à toutes les réserves : statut commun :

- Pas de prescription acquisitive : interdiction d’acquérir par prescription un droit dans une réserve naturelle de nature
à modifier le caractère ou à changer les aspects des lieux de la réserve

- En cas de transaction dans une réserve (acquisition, location, concession) : le cédant a l’obligation de prévenir
l’acquérant du statut de réserve naturelle → information renforcée concerne aussi l’administration. Si le préfet n’est
pas informé dans les 15 jours de la transaction : possibilité de déboucher sur un délit.

- La plupart des activités économiques sont interdites ou règlementées. Les espaces ne peuvent être ni détruits ni
modifiés sans autorisation de l’administration.

- Interdiction des réseaux électriques, téléphoniques : ils doivent être enfouis


- Interdiction de la publicité
Interdictions confortées par le décret de création

Question de l’indemnisation de la servitude d’utilité publique : principe d’indemnisation existe → Il faut que la
personne qui prétend à l’indemnisation fasse la preuve d’un préjudice direct, matériel et certain. Il faut faire la demande
expresse à l’administration dans les 6 mois de la décision de classement. S’il n’y a pas d’accord entre l’administration et
le particulier, celui-ci peut saisir le juge de l’expropriation voire pousser l’État à acquérir son bien lorsqu’il a perdu plus
de 50% de l’usage de son site.

B) Les réserves naturelles nationales et leurs spécificités

Code de l’environnement suppose une initiative pour la création de réserve → rien ne précise qui est à l’initiative de la
création de ces réserves naturelles nationales → tout le monde peut en être à l’initiative (souvent des associations)

A travers les ZNIEFF de type 1 → base scientifique solide pour créer des réserves naturelles

Procédure normale : situation où les propriétaires des terrains concernés sont défavorables à la création d’une réserve.
Cela nécessite un classement par décret en CE qui est plus protecteur de la propriété privée

(Si les propriétaires sont d’accord : nécessite une enquête publique quand même mais on passe par une procédure
simplifiée)

Cinq étapes : procédure assez longue (entre 4 et 5 ans sans compter les résistances) :

- Concertation locale : repose sur une négociation avec les propriétaires / passe par la diffusion d’une étude
scientifique.

- Prise en considération du projet de réserve : ministre chargé de l’environnement va émettre un avis sur l’intérêt de
poursuivre le projet / ministre doit consulter le conseil national pour la protection de la nature (CNPN)

- Instruction réglementaire au niveau local : préfet instruit le dossier au niveau local avec un certain formalisme
prévu par le Code de l’environnement : délimite la réserve, étude sur l’incidence de la réserve, liste des interdictions,
résumé des études scientifiques concernant cette réserve → permet d’organiser l’enquête publique dans de bonnes
conditions // avis négatif n’a pas pour effet d’annuler le projet. Le préfet saisit également un conseil départemental.
Le ministre peut demander un nouvel avis au CNPN. On consulte les ministères concernés : Ex : ministère de la
défense a déjà fait échec au projet à ce stade là car la réserve impliquait des interdictions de survol. Si désaccord :
arbitrage premier ministre. Une fois que les avis ont été donné, le projet est prêt et on peut préparer le décret en CE

- Décret de création de réserve : fait par le premier ministre et contre-signé par tous les ministres concernés. C’est un
décret simple.

Règlementation applicable aux réserves naturelles nationales :

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- Se référer au Code de l’environnement et au décret de création → statut de la réserve / limite les activités humaines
susceptibles de nuire à la faune et la flore et d’altérer la réserve.

- Il faut que chaque intervention soit motivée par un objectif de protection. Toute interdiction doit être justifiée →
système d’autorisation mis en place : Ex : autorisation de travaux dans une réserve → plan de délimitation de la
réserve vaut servitude d’utilité publique.

En cas de conflit : servitude d’utilité publique l’emporte sur la servitude d’urbanisme.

$3 : La gestion de la réserve

A l’origine : gestion spontanée


Désormais : chaque décret statut sur les modalités de gestion de la réserve
Chaque réserve a trois organes de gestion :

- Comité consultatif : représentants de l’administration, élus locaux, représentants des propriétaires, des usagers de la
réserve, personnalité scientifique… → nommés pour 3 ans / donne des avis sur le fonctionnement de la réserve, sur
sa gestion → consulté sur le plan de la réserve.

- Conseil scientifique : obligatoire depuis 2002 : délivre des conseils scientifiques au comité consultatif et au
gestionnaire.

- Gestionnaire de la réserve : travail en convention avec l’État / toujours une personne morale (association, CT, EP,
GIP…)

Section 3 : Les outils contractuels du patrimoine de la biodiversité, l’exemple des parcs naturels régionaux (PNR)

Outils fonciers : devenir propriétaire d’un espace permet de le protéger.

On dit souvent des parcs naturels régionaux qui ne sont ni parcs, ni naturels, ni régionaux :

- Parc : espace naturel fermé. Or, dans les PNR il n’y a pas de délimitation
- Naturel : PNR est un vaste espace habité, urbanisé, aménagé
- Régional : la plupart des PNR n’épouse jamais les contours exacts d’une région
Outil de nature contractuelle proposé par Serge Antoine

Colloque 1967 : idée de créer un nouvel outil juridique pour la protection du patrimoine naturel

C’est plus une forme d’intercommunalité qu’un outil : sorte de syndicat de communes
PNR : préfiguration du développement durable
Idée pour faire vivre le développement durable au quotidien

On retrouve les trois composantes du développement durable dans ces parcs : composante environnement / sociale /
économique

Les PNR sont une réussites → concernent toutes les régions de France : environ 15% du territoire français
Idée de travailler sur un développement durable préservant l’environnement autour de communes regroupées dans un
syndicat mixte

Parc : institution dynamique qui poursuit des objectifs


Décret 1967 : objectif de mener une politique commune de préservation du patrimoine, aménager le territoire, assurer le
développement économique, social et culturel et la qualité de vie à l’intérieur de l’État, assurer l’accueil et l’éducation
du public, réaliser des actions exemplaires ou expérimentales dans tous ces domaines en contribuant notamment à des
programmes de recherches.

Sous-section 1 : La création des parcs naturels régionaux

On parle ici de classement : État très présent


État décide de la création du parc
Conflit entre l’État et les fédérations : fédération voudrait arrêter de créer des parcs : peur de banaliser le concept / État
préférerait continuer

Création prévue par le Code de l’environnement


Conditions ouvertes :

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- Création peut intervenir sur tout ou partie du territoire d’une commune
- Équilibre fragile du territoire
- Patrimoine culturel et naturel riche et menacé
En pratique : possibilité de créer des parcs partout
Parc doit malgré tout faire l’objet d’un projet de développement fondé sur la préservation et la valorisation du
patrimoine.

Procédure :

- Initiative doit venir d’une région : conseil régional doit, par délibération motivée, lancer la procédure de création du
nouveau parc

- Charte du parc, signée par préfet, est ensuite soumise à enquête publique : possibilité de modifier le projet de charte
en fonction des résultats de l’enquête publique

- Président du conseil régional lance la concertation avec les départements, toutes les communes et leurs
groupements… Silence gardé pendant 4 mois par les partenaires vaut avis défavorable

- Projet ensuite validé par délibération du conseil régional


- Dossier transmis par le préfet au ministre chargé de l’environnement. Au niveau national, les autres ministères
concernés vont donner leur avis. On consulte également la fédération : association d’associations.

Ministre en charge de l’environnement propose au premier ministre un décret de classement pour une durée maximum
de 12 ans avec possibilité de renouvellement → pas automatique, s’effectue dans les même conditions que la décision
de classement initiale.

État a la possibilité de classer et déclasser mais doit toujours utiliser la même procédure → déclassement n’a jamais eu
lieu.

La quasi-totalité des parcs naturels régionaux sont gérés par des syndicats mixtes, cad des EP de coopération entre les
collectivités qui peuvent accueillir une région, un département, des EPCI, des communes.

Sous-section 2 : Le régime applicable à un PNR

L’espace concerné par le PNR n’a pas de statut spécifique


Le fait de créer un PNR ne crée pas une servitude d’utilité publique contrairement aux parcs nationaux.

Dispositions de plus en plus contraignantes au sein des PNR → soumis au droit commun mais avec des spécificités : Ex
: textes sur la publicité plus restrictifs

Charte du parc le fait sortir du droit commun


Charte obligatoirement annexée au projet de classement : chargée de déterminer les orientations de protection, de mise
en valeur et de développement du parc et toutes les mesures concrètes qui vont permettre de mettre en oeuvre ces
objectifs

Code de l’environnement parle de protection des structures paysagères : volonté de protéger une structure paysagère
pour éviter qu’un territoire se banalise

Charte accompagnée de trois documents :

- Rapport de présentation : détermine les grandes orientations de protection, de mise en valeur, de développement et
les principes fondamentaux de protection des structures paysagères.

- Document graphique : permet de délimiter les zones où s’appliquent les différentes orientations de la Charte
- Annexes : statut des syndicats qui gèrent les parcs, emblème du parc, marque commerciale pour les produits dérivés
du parc.

Charte elle-même n’a pas une valeur juridique opposable aux autorisations d’urbanisme
Code de l’urbanisme : exigence de compatibilité de tous les documents d’urbanisme avec la charte → documents
d’urbanisme doivent être compatibles avec les orientations et mesures de la Charte : on révise le document d’urbanisme
s’il est en contradiction.
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Sous section 3 : La gestion du parc naturel régional

Avant 1995 : pratique complexe : diversité de structures de gestion


Ex : parc pouvait être géré par une fondation

1995 : mise en place statut unique : tout nouveau parc est automatiquement crée sous la forme d’un syndicat mixte →
ne permet pas la présence de personnes privées

Personnel d’un PNR relève de la fonction publique mais on recrute de plus en plus de contractuels

Compétences de l’organisme de gestion : principale compétence va être consultative / gestion quotidienne du parc : Ex :
dès lors qu’un aménagement se situe dans le PNR, le syndicat est consulté sur l’étude d’impact / consulté pour toute
révision d’un document d’urbanisme.

Obligation de mettre en oeuvre la charte


C’est au syndicat que revient la charge d’assurer la cohérence et la coordination des actions mises en oeuvre dans le
cadre de la Charte
Ex : département peut lui déléguer la gestion d’espace naturel sensible voire même que le parc se substitue au
département pour l’acquisition d’espaces naturels sensibles.

CHAPITRE 3 : LA LUTTE CONTRE LES POLLUTIONS ET NUISANCES SONORES

Selon les français : première pollution ressentie


Droit technique → on avait envisagé de faire un Code du bruit

Bruit : phénomène qui accompagne l’activité humaine sous toutes ses formes
Ex : les transports

Directive européenne bruit ambiant parle d’ « espace de silence » : rares car activité presque toujours présente

Difficulté liée à la santé publique

Directive bruit ambiant : Quatre sources de bruit identifiées :

- bruit des transports aériens


- bruit des transports terrestres
- installations classées : activités industrielles
- bruits de voisinage : bruits non classés et comportements humains

Quatre méthodes utilisées :

- Prévention
- Protection
- Réparation
- Répression

Section 1 : La lutte contre les bruits du transport aérien

Droit relativement impuissant face à la pollution sonore des avions même si instruments nombreux

Convention internationale sur l’aviation civile / convention de Chicago 1944 : permet de classer les avions en
différents chapitres en fonction de l’énergie sonore qu’ils produisent → texte permet d’interdire l’évolution des avions
les plus bruyants. Plus le chapitre est petit et plus l’avion est bruyant.

Plusieurs dispositifs :

Textes utilisent également le système du couvre feu → arrêtés préfectoraux restreignent l’utilisation des avions à
certains horaires : Ex : avions n’atterrissent plus après 23 heures → 6 heures (sauf à Roissy) : compagnies ont eu du mal
à respecter ces règles

Dilemme : quand l’avion prend du retard, soit on bafoue le couvre feu et on paie une amende, soit on ne décolle pas
mais on doit loger tous les passagers

Plan d’exposition au bruit : outil règlemente autour des aéroports → document d’État qui met en place une servitude
d’utilité publique / relève de la compétence du préfet
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Document met en place quatre secteurs autour de l’aéroport :

- Zone A : toute construction est interdite


- Zone B : peut permettre quelques modification des salles mais le bâtiment sera alors protégé niveau acoustique
- Zone C : droit commun des aéroports : constructions autorisées avec protection acoustique renforcée
- Zone D : zone dans laquelle on peut construire à condition que cette construction remplace une construction
existante : on peut reconstruire dans les limites de l’ancien immeuble : idée de rénover sans augmenter le nombre
d’habitants

Réparation :

- Plan de gêne sonore : inventé dans les années 80 : permet d’aider les riverains à insonoriser leurs logements →
accompagner économiquement les riverains des aéroports à se protéger du bruit

- Taxe sur les nuisances sonores aéroportuaires sur le prix des billets d’avion : alimente un fond géré par l’aéroport
Système répressif va frapper les compagnies → système répressif est la contre partie des obligations : respecter le
couvre feu, respecter les procédures de vol à moindre bruit

Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaire (ACNUISA) : inflige amendes

Code de l’aviation civile : l’avion est responsable de tous les dégâts causés à la surface. Les dommages à la surface
peuvent renvoyer au bruit.

Deux voies de droit :

- Attaquer l’établissement public qui gère l’aéroport


- Attaquer les compagnies : utiliser le Code de l’aviation civile
Section 2 : La lutte contre les bruits du transport terrestre

Cela concerne les ITT (infrastructure de transports terrestres) : route, voie de chemin de fer.

Deux objectifs :

• Connaitre les ITT au niveau de leur influence sur le niveau sonore

Directive bruit ambiant, 2002 : cartographier les agglomérations de plus de 100 000 habitants du point de vue du bruit
des transports

Code de l’environnement oblige à mettre en place nomenclature des voies bruyantes

Nomenclature permet, grâce au droit de l’urbanisme, une meilleure sectorisation tenant compte des contraintes de bruit

Sectorisation du bruit a des implications sur le droit de la construction dans la mesure où des arrêtés préfectoraux
imposent aux constructeurs des normes particulières d’isolement acoustiques pour les nouveaux bâtiments situés à
proximité de ces endroits sonores

• Essayer, quand on crée une nouvelle infrastructure de transport (route, autoroute…), d’intégrer dans le projet
la contribution sonore supplémentaire qu’il va faire subir aux riverains.

Imposé à tout mettre d’ouvrage : ne pas augmenter ce que les riverains subissaient déjà avant les travaux

Décret de 1995 inséré dans le Code de l’environnement : concerne toutes voies nouvelles ou transformations
significatives des voies existantes (hypothèse où on augmente le traffic en transformant des voies existantes)

Met à la charge du maitre d’ouvrage la réduction de toutes les contributions sonores supplémentaires

Solutions : murs anti-bruit / travaux par voie souterraine / isolations de façade (maitre d’ouvrage prend à ses frais les
travaux d’isolement des immeubles impactés).

Aspect réparation et répression : échec pour le bruit routier → dispositifs souvent volontaires car constructions déjà
exposées au bruit

On n’a jamais osé prendre de la fiscalité qui pèse sur le carburant pour financer les points noirs du bruit (secteur
identifié où les gens sont exposés à des bruits routiers de 65 décibels jours et 60 décibels nuit)
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Idée de faire des travaux acoustiques progressivement car coût de résorption de toutes ces zones est trop élevé.

Aspect répressif : application du Code de la route pour bruit routier : Ex : non conformité des véhicules du point de vue
du bruit

Quelques cas extrêmes peuvent être indemnisés pour l’existant sur la base de la jurisprudence administrative du
préjudice anormal et spécial.

Section 3 : La lutte contre les bruits des installations classés pour la protection de l’environnement

Depuis longtemps : sectorisation et mesures d’éloignement des installations classées


Installation classée peut relever d’activités industrielles, agricoles, artisanales…

Loi installation classée de 1976 : nomenclature d’activités / d’installations

En France : 650 000 installations classées : majorité relèvent des installations soumises à déclaration (les plus petites) /
environ 65 000 font parties de la catégorie des installations soumises à autorisation (les plus grosses) / pour les
moyennes : installations soumises à enregistrement.

Autorités chargées de règlementer le bruit : État avec le préfet : police spéciale de l’État
Maire incompétent, y compris sur le territoire de sa commune

Si on a une installation classée, il faut demander à l’administration de justifier que ça en est bien une

Régime spécifique → si pas d’installations classées : on applique règlementation sur les bruits de voisinage

Singularités se formalisent par deux documents :

- Arrêté spécifique pour les grandes installations bruyantes


- Arrêté général type pour les autres
Exemple : quand on a plus de 9 chiens de plus de 4 mois, on constitue une installation classée, soumise à enregistrement
si 50 chiens. Des textes spécifiques s’appliquent alors, prévoyant par exemple qu’en limite de propriété, quand les
chiens aboient, il ne faudra pas dépasser 60 décibels.

Règle de l’antériorité : moyen de défense important


Article L 112 16 Code de la construction et de l’habitation : article inventé sous la pression des lobbys / règle de
préoccupation → fait échec au principe de la responsabilité sans faute pour trouble anormal de voisinage
Article dit que si on est victime des nuisances, y compris le bruit, d’une activité mais qu’on s’est installé après cette
activité, on n’a le droit à aucune réparation si l’activité qui s’est installée avant donne la preuve qu’elle s’est installée
avant vous (Ex : permis de construire), qu’elle exploite dans des conditions légales (respect de toutes les règles de
l’activité) et qu’elle n’a pas augmenté le bruit depuis que la victime s’est installée
Il suffit de trouver le trouble et non la faute : responsabilité sans faute.

Répression du droit des installations classées : droit particulier : recours de plein contentieux devant le TA → passe par
le corps des inspecteurs des installations classées : fait des rapports.

Section 4 : La lutte contre les bruits de voisinage

À ne pas confondre avec les autres types de bruits


Bruits de voisinage vont de l’aboiement du chien du voisin à des thèmes plus vastes

Décret du 7 août 2017 a tout remis en place

Le texte essentiel est pénal : Code de la santé publique, articles R 1336-4 et suivants

Code s’intéresse à l’aspect répressif des choses

Article R 1336-4 : fixe le champ d’application de cette règlementation → le droit répressif s’applique à toutes les
sources de bruits exceptées celles régies par un texte particulier

Trois catégories de bruits de voisinage :

- Régime de droit commun : bruit de comportement

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Permet de lutter contre les bruits du voisin : bruit particulier qui, par sa durée, sa répétition ou son intensité est de nature
à porter atteinte à la tranquillité de l’environnement ou à la santé de l’homme

Contravention de troisième classe : 450 euros maximum : possibilité de forfaitisation depuis 2012 / risque de
prescription si au bout d’un délai d’un an rien n’est fait → infraction de tapage nocturne ou de jour : permet une
constitution de partie civile → montants ne sont plus plafonnés / critères subjectifs

- Bruit d’origine professionnelle


Code de la santé publique vise des bruits de nature à porter atteinte à la santé de l’homme et à l’environnement

Nécessite mesurage acoustique : calcul de l’émergence : idée que quand on a affaire avec une activité professionnelle,
on mesure combien cette activité ajoute au niveau sonore comparé à lorsqu’elle n’était pas là → bruit qu’on ajoute à
l’ambiance sonore habituelle

Concerne les activités professionnelles, sportives ou de loisirs organisées de manière habituelle.

Trois indicateurs :

• Bruit résiduel : quand le bruit particulier ne se produit pas


• Bruit ambiant : intensité sonore mesurée lorsque l’activité fonctionne
• Émergence : bruit ambiant - bruit résiduel

Sanction si dépassement de l’émergence 3 décibels la nuit (après 22 heures, avant 7 heures) et 5 décibel le jour →
contravention de cinquième classe (maximum 1500 euros pour une personne physique et 7500 euros maximum pour
une personne morale si récidive)

Règlementation ajoute également deux autres éléments : l’émergence ne suffit pas :

- Terme correctif : décibel qu’on ajoute pour tenir compte du fait que le dépassement de la nuisance est court ou de
longue durée → calcule dépassement de l’émergence sur 24 heures / si on a une émergence qui ne se produit que 1
heure par jour, on doit être plus tolérant que si elle se produit sur le long terme

- Calcul doit être global : calcul concerne le dépassement que le son soit aigu ou grave) et en spectral (depuis 2006 :
calcul d’émergence en bans d’octave : plus on monte dans les hertz, plus le son est aigu)

Régime juridique particulier pour les chantiers de travaux (soumis à déclaration) : si on avait appliqué aux chantiers la
règlementation pour tous les bruits d’origine professionnelle, il y aurait eu des atteintes récurrentes → pas de calcul
d’émergence → on applique critères civils → contravention de cinquième classe

Plusieurs conditions alternatives : non respect du texte applicable aux chantiers (Ex : chantier commence plus tôt) /
défaut de précaution appropriée (Ex : fait d’avoir mal positionné son matériel) / comportement anormalement bruyant

Possible d’agir au plan civil et administratif : maire garant de la tranquillité publique sur le territoire communal →
possibilité d’attaquer une commune en responsabilité par la voie du recours de plein contentieux : carence du maire
dans l’exercice de sa police administrative du bruit.

JP a évolué : le juge a estimé qu’il ne suffisait pas d’agir, il faut avoir des résultats.

Civil : théorie du trouble anormal de voisinage : cas de responsabilité sans faute : s’appuie sur les articles du code civil
relatifs à la faute et à la propriété privée
On engage la responsabilité sans faute si on prouve quatre conditions :

- Condition du voisinage
- Faire état d’un préjudice
- Anormalité du trouble : durée, répétition, intensité…
- Lien entre le trouble anormal et le préjudice

→ Preuve libre

Lieux musicaux n’existent plus aujourd’hui : Ex : discothèque, lieux avec musique amplifiée… → On parle de lieux à
diffusion de sons amplifiés depuis le 1er octobre 2018 (Ex : salles de réunions, de meeting dès lors qu’on a une
émission de sons amplifiés)

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Pour entrer dans la règlementation : établissement doit diffuser des sons amplifiés supérieurs à 80 décibels sur une
période de huit heures / obligation de fournir une étude de l’impact des nuisances sonores.

CHAPITRE 4 : LA PRÉVENTION CONTRE LES RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES

Catastrophes naturelles n’ont fait qu’augmenter en quantité et en intensité.

Section 1 : La directive de 23 octobre 2007 concernant la prévention du risque d’inondation

Première directive qui évoque les risques naturels : ne s’applique qu’aux inondations
Avant cela : UE ne s’y intéressait pas → plusieurs pays démunis face à ces risques
On ne prévient pas les risques naturels, on ne fait que les atténuer

Sous-section 1 : Les origines

Texte intervenu à la suite d’inondations exceptionnelles en 2002 → crues torrentielles qui ont touché l’Europe de l’Est
et du centre → pertes importantes pour les assurances

Plusieurs dispositifs :

- Europe a réagi en en mettant en place un fond : FSUE : novembre 2002 : initiative de Michel Barnier → aide
d’urgence. Conditions strictes pour ce fond : dégâts supérieurs à 3 milliards d’euros ou 0,6% du RNB. Si
concurrence entre les deux : on prend le chiffre le plus petit.

- Europe a pris un programme d’action : renforcement des échanges / recherches sur le sujet
- Fonds européens utilisés pour le financement de la prévention
- Mise en place d’une législation
Volonté de prévenir les risques d’inondations

Directive transposée rapidement en droit français : véritable pensée des risques naturels
Texte met également en place des définitions précises des phénomènes
Convictions exprimées dans ce texte

États européens solidaires : la plupart des bassins hydrographiques sont communs à plusieurs États

Agir au niveau européen permet de mieux évaluer les risques et de mieux les gérer
Inondations constituent des menaces pour les vies humaines mais également pour l’environnement (Ex : inondation
d’une zone industrielle) → menacent l’économie

Certaines activités humaines augmentent les effets négatifs des catastrophes naturelles
Selon ce texte : possible de réduire les risques, les conséquences négatives associées aux inondations
Objet : établir un cadre pour l’évaluation et la gestion des risques d’inondation pour réduire les conséquences négatives.

Texte définie de nombreux termes


Directive n’a pas voulu faire de découpage supplémentaire
Aspects de concertation et de gouvernance.

Sous-section 2 : Une nouvelle approche dans l’appréhension des inondations

Approche nouvelle car inconnue de la plupart des Etats de l’époque


Nouvelle doctrine renvoie à trois constats :

• La directive exprime des convictions fortes en matière de gestion des risques naturels

Véritable doctrine
Intéressant d’agir d’emblée au niveau communautaire pour mieux coordonner les actions prises dans les États membres
Inondations susceptibles de nuire à l’environnement, de compromettre gravement le développement économique, de
provoquer de grands déplacements de population etc
Phénomènes naturels inévitables même si certaines activités humaines et le changement climatique continuent
d’accroitre leur probabilité.
Souhaitable d’agir en réduisant les risques de conséquences négatives associées aux inondations
Objet de la directive : établir un cadre pour l’évaluation et la gestion des risques d’inondation visant à en réduire les
conséquences négatives
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• La directive définit avec précision les principales notions en la matière

Inondation : submersion temporaire par l’eau de terres qui ne sont pas submergées en temps normal. Les textes français
ne prenaient pas la peine de définir cette notion. Le texte se poursuit en définissant des inondations dues à des crues de
rivières, des submersions marines etc. Le seul type d’inondation pas concerné par les textes est celle due à un
débordement des égouts.

Risque : combinaison de la probabilité de la survenue d’une inondation et de ses conséquences négatives potentielles
pour la santé humaine, l’environnement, les biens et l’activité économique → rencontre d’un aléa et d’une réalité dans
la définition française / définition européenne : en qu’en cas d’inondation, il ne suffit pas de gérer l’eau mais également
des risques.

• Directive fait l’économie de son cadre d’application, elle l’emprunte à la directive cadre sur l’eau de 2000

Faiblesses des textes européens de prévoir à chaque texte nouveau un nouveau cadre d’application
Cette directive ne fait pas cette erreur mais reprend le cadre de la directive du 23 octobre 2000, véritable code de l’eau :
choisi le découpage en grand bassin hydrographique, déjà utilisé par la directive sur l’eau

Double avantage :
- Renforcer l’efficacité des deux outils : directive cadre sur l’eau et directive inondation.
- Simplifier le droit communautaire en n’invoquant pas un nouveau cadre communautaire.
Sous-section 3 : Une nouvelle gouvernance dans la prévention des inondations

Idée que chaque Etat ayant un cadre différent, il appartient aux autorités des EM de donner des instructions au public
sur la conduite à tenir en cas d’inondation.

Trois outils nouveaux :

- Évaluation préliminaire des risques : connaitre pour prévoir et prévoir pour agir
Objectif : connaitre les risques potentiels à travers l’information des États y compris en terme de changement climatique
sur la survenance des inondations
On informe sur :

- Les emplacements des bassins hydrographiques


- Les inondations intervenues dans le passé
- Calculs de probabilités
- Calcul des conséquences

Informations vont permettre de faire un classement → contesté car on va mettre les bassins hydrographiques dans deux
catégories :

- Catégorie 1 : Ceux où on va agir (zone à risques potentiels significatifs)


- Catégorie 2 : Les autres (ne présente pas de risques significatifs) : ces dernières sont souvent des zones peu peuplées
ou inhabitées / zones peu industrialisées / faible risque économique

On choisit les endroits : fixe priorités : quand les inondations frappent les zones de catégories 2, les dégâts sont moins
importants → logique

- Mise en place de deux types de cartes de zones inondables et des cartes de risque d’inondation
Cartes de zones inondables peu efficaces
Zones géographiques susceptibles d’être inondées par des crues de faible, moyenne ou forte probabilité (trois couleurs)

Carte de risque d’inondation générée numériquement : tient compte des enjeux, des conséquences de l’inondation
Dimension stratégique de l’inondation : corréler les données aux enjeux économiques
Ex : on doit évaluer le nombre d’habitants touchés, type d’activité économique qui s’y trouve, les établissements
classées, les installations industrielles qui, si elles sont inondées, vont provoquer de fortes pollutions

Véritable base de connaissance pour établir des priorités d’action


Aujourd’hui, la quasi-totalité des bassins européens sont concernés par ces cartes
États avaient jusqu’à 2013 pour faire ces cartes / mises à jour tous les 6 ans

- Plan de gestion des risques d’inondation (PGRI)


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Document contraignant
PGRI : pièce maitresse en matière de risque naturel au niveau européen

Document permet d’éviter l’empilement des plans


Idée de sortir d’une juxtaposition d’outils règlementaire sans vision partagée pour arriver à un document unique

Document conçu au niveau des bassins de risque

Deux objectifs différents :

- Fixer un niveau de protection approprié pour chaque bassin hydrographique, pour chaque sous-bassin voire même
pour les zones du littoral concerné

- Établir des mesures permettant de respecter ces niveaux de protection à chaque échelle
Objectifs difficiles à atteindre car cette fixation d’un niveau de protection approprié s’appuie sur les outils
cartographique avec des objectifs précis de réduction de risques
On ne supprime pas le risque, on réduit seulement son intensité

Esprit de priorisation résulte du champ même de ces plans


Article 7 directive : les mesures que les États doivent prendre doivent mettre l’accent sur la prévention, la protection
mais aussi la préparation y compris la prévision des inondations
Texte appelle aussi aux systèmes d’alerte précoce
Approche globale du risque → gérer l’inondation qui est inévitable

Plan de gestion des risques d’inondation peut également influer sur l’urbanisme dans les États
Plan doit encourager des modes d’occupation durable des sols mais également l’amélioration de la rétention des eaux

On fait parfois des sur-inondations pour protéger certaines zones : on parle d’inondation contrôlée.

PGRI comporte :

- Un ensemble d’analyses pointues : analyse coût bénéfice des mesures


- Précisions sur l’ampleur des prévisions, sur les axes d’évacuation des eaux, les zones ayant la capacité de rétention
des crues
- Approche sur la gestion des sols et des eaux, sur la gestion du territoire, l’affectation des sols
Participation des CT et du public sur ces documents
Idée de faire participer les membres du territoire à l’élaboration de cette politique
Consultation du public à travers la mise à disposition des cartes de zones inondables, consultation du plan lui-même…

Espoir : les questions de risques sortent du cercle des spécialistes pour devenir des instruments publics
Même si les outils sont en place, il faut encore des années pour que les politiques d’aménagement du territoire intègrent
tout le potentiel de ce texte → investissement sur le long terme alors même qu’il faut agir le plus rapidement possible

Section 2 : Le plan de prévention de risques naturels prévisibles (PPR)

Ensemble d’outils participent à la prévention des risques naturels :

- La garantie catastrophe naturelle : cotisation n’alimente pas un fond. Lorsqu’on a une catastrophe naturelle, le
ministre prend un arrêté qui dit les communes concernées, les endroits touchés → arrêté permet l’indemnisation par
l’assureur / cotisation obligatoire. Forme de solidarité nationale face aux catastrophes naturelles. Récemment, les
normes se sont renforcées / système injuste car il frappe les particuliers frappés de catastrophes non dotés de PPR /
Quand un territoire est plusieurs fois indemnisé, on a une franchise en fonction du nombre de catastrophe naturelle
ayant eu lieu sur le territoire.

- L’expropriation pour risque naturel : Code de l’environnement : possibilité, quand des communes sont soumises
à un risque inévitable, d’exproprier, aux frais de l’État, avec des conditions avantageuses → expropriation Barnier →
bien équivalent dans une commune proche

- Le plan de prévention des risques naturels prévisibles


Né au milieu des années 90 sur une réflexion concernant l’inefficacité du système français en matière de prévention des
risques naturels

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Servitude d’utilité publique, décidée par l’Etat et qui permet de délimiter les zones d’un territoire exposées à un risque
naturel. C’est un peu plus qu’un document de prévention, il prévoit des mesures de sauvegarde.

Concerne tous les types de risques naturels

Avant : nombreux outils de prévention des risques naturels mais souvent dédiés à un type précis de risque : Ex : plan de
surface submersible / Article R 111 3 Code de l’environnement : permet de mettre en place des périmètres de risques
CAD des documents s’imposant aux documents d’urbanisme et permettant de refuser des permis de construire / plan
d’exposition aux risques avec un système de code couleur / plan des zones sensibles aux incendies de forêts

PPR : applicable à tout type de risques naturels → nécessité d’abroger tous les autres dispositifs → on transforme tous
les documents existants en PPR → servitude d’utilité publique d’élaboration déconcentrée, à l’initiative du préfet.

Sous section 1 : L’élaboration du PPR

Procédure ouverte par arrêté préfectoral → arrêté de prescription : par cet arrêté, le préfet prescrit l’établissement de ce
document mais ne crée pas le PPR

Arrêté contient beaucoup d’informations :

- Nature des risques pris en compte


- Délimitation du périmètre concerné
- Service qui va faire le travail d’instruction
- Modalités de concertation pour l’adoption de ce document

Arrêté fait l’objet d’une publicité → notifié au maire de la commune concernée / affiché en mairie.

Document se présente sous la forme d’une note de présentation avec :

- Les secteurs géographiques concernés


- La nature du phénomène concerné
- Des documents graphiques
- Un projet de règlement qui va comprendre des interdictions et des prescriptions applicables à la zone concernée

Arrêté nécessite une consultation


Conseils municipaux concernés délibèrent sous la forme d’avis obligatoires : formulé dans un délai de deux mois
En cas de non délibération : avis favorable / même si avis défavorable, on peut passer outre

Enquête publique organisée


Document ensuite approuvé par le préfet → naissance du PPR

PPR : servitude d’utilité publique annexé au PLU → si incompatibilité : on révise le PLU

Aujourd’hui, environ 11 000 communes sont concernées par ces PPR


Plus de la moitié des communes concernées par un risque naturel ont un PPR
Plus de 70% concernent le risque d’inondation

Objectif : concerner 12 500 communes


Risque d’inondation en première place : suivi des mouvements de terrain puis les avalanches

JP considère que c’est un document d’urbanisme seulement dans certains cas : Article L 600-1 et -2 du Code de
l’urbanisme / CE, avis, 2001: PPR peut, dans certains cas, être considéré comme un document d’urbanisme tenant lieu
de PLU mais en principe : PPR reste une servitude d’utilité publique qui se distingue des documents d’urbanisme.

Modification du PPR :

- Cas où la modification envisagée ne porte pas atteinte à l’économie du plan : modification. C’est au juge de
déterminer si la modification est minime ou non. Si c’est une simple modification, la procédure est très légère. Pas
d’enquête publique qui est remplacée par une simple mise à disposition du public du projet de PPR. Le public aura
un mois pour formuler des observations. À l’issue de ce délai, le préfet approuvera le PPR. Ex : rectification d’une
erreur, volonté de modifier un élément mineur du règlement, améliorer la présentation, modification des documents
graphiques qui délimitent les zones exposées. On a ensuite une publication et un affichage

- Si supérieur à la modification : révision : application du parallélisme des formes : on refait toute la procédure
d’élaboration.

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Sous section 2 : Le contenu du PPR

a) La note de présentation

Document court qui indique :

- Le secteur géographique concerné par le périmètre du PPR


- La nature des phénomènes naturels pris en compte et leurs conséquences possibles compte tenu de l’état des
connaissances du moment

JA exerce un contrôle sur cette note de présentation → sévère sur l’exactitude des informations contenues dans cette
note : vérifie que ce document ne comporte pas d’erreurs ou d’omission d’informations

CE, 1996 a considéré que le manque d’information peut entrainer l’illégalité du document

b) Les documents graphiques

Distinguent deux types de zones :

- Zones dans lesquelles le danger est susceptible de se produire


- Zones pas directement exposées au danger mais où les constructions d’ouvrages, les aménagements pourraient
aggraver les risques ou en provoquer des nouveaux

JA a confirmé cette possibilité inscrite dans le code de l’environnement / a indiqué que la délimitation de ce deuxième
type de zone est facultatif

Par le zonage du PPR, l’auteur doit traduire les études qui ont permis cette cartographie. Il ne faut pas qu’il y ait
d’ambiguïté sur les parcelles cartographiées

JA sévère sur la pertinence du zonage : annule pour plusieurs raisons :

- Faits inexactes / informations inexactes qui ont eu des conséquences directes sur le zonage
- Contrôle de l’erreur manifeste d’appréciation
- Violation du principe d’égalité : CE, 1990 : pas de différence de traitement pour des constructions exposées de
manière identique aux mêmes risques naturels. Cela suppose qu’il faut démontrer que deux constructions sont
exposées de manière identique aux mêmes risques naturels.

c) Le règlement

Série d’interdictions et de constructions


Vise les constructions, les aménagements, les exploitations agricoles, industrielles, commerciales…
Principe d’interdiction d’aménager des terrains quand on est dans le coeur du PPR → principe d’inconstructibilité
prévaut sur les zones fortement exposées aux risques naturels

CE valide cette approche lorsqu’il s’agit de constructions qui seraient susceptibles d’augmenter considérablement le
nombre de personnes exposés.

Prescriptions spécifiques : Ex : prescriptions en termes d’implantation des constructions, de volume, de destination.

Maire doit délivrer un certificat d’urbanisme négatif lorsque le projet se situe non pas en zone de danger absolue.

Règlement peut définir également de véritables règles de construction → imposer aux personnes concernées des règles
particulières d’exploitation

PPR peut contenir des interdictions de constructions, d’activités, des prescriptions → peut concerner l’implantation de
l’activité, son fonctionnement ou son exploitation : Ex : JA a dit qu’il était possible d’interdire le camping dans certains
endroits, proche de certaines forêts

JA exerce un contrôle sur les interdictions et les prescriptions : contrôle de proportionnalité entre les risques et les
mesures mises en place

Pas d’indemnisation pour le PPR : pas indemnisation même si les servitudes d’utilité publique existent. Pas d’indemnité
même si les servitudes portent atteinte à des droits acquis et vont déboucher sur un dommage à la fois direct et certain
Seul argument possible : rupture d’égalité devant les charges publiques : indemnisation demandée par l’État

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PPR prescrit des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde : Ex : subordonner la réalisation de
constructions à la création d’association syndicale chargée de mettre en oeuvre ces travaux, d’entretenir les ouvrages
construits, d’entretenir les espaces.

PPR peut également concerné l’après catastrophe : prévoir les issues de secours, les mesures permettant de faciliter
l’intervention des secours.

Délai maximum pour mettre en oeuvre prescriptions : cinq ans → possible de réduire ce délai en cas d’urgence.

PPR peut contenir des mesures sur les biens existants


Deux limites :

- PPR ne peut jamais interdire des opérations d’entretien


- Travaux de prévention concernant des biens déjà construits, mis à la charge des propriétaires, ne peuvent dépasser
10% de la valeur du bien concerné.

Sous section 3 : L’application du PPR

Possible d’anticiper l’application d’un PPR → permet de palier à le lenteur et au caractère complexe de la procédure

But : dans certains cas, si on ne donne pas la possibilité d’anticiper le PPR, il risque d’y avoir des permis de construire
incompatibles. On parle d’application anticipée mais c’est la même chose que l’instance de classement : on anticipe les
effets juridiques d’une protection.

Préfet dispose d’une procédure spécifique → préfet va rendre directement opposable certaines dispositions du PPR :
article L 562-2 du Code de l’environnement
TA ont considéré qu’il y avait un motif impérieux d’IG : Ex : sécurité des occupants
CC → caractère provisoire de l’anticipation : si l’administration n’agit pas en temps voulu, le PPR devient caduque.

Conditions :

- Dispositions essentielles du règlement (Ex : Zonage)


- PPR doit être assez avancé : zonage règlementaire / mesures correspondantes
- Dispositions anticipées ne peuvent pas porter sur l’existant
- Critère d’urgence : Ex : fait d’être certain qu’un incendie va se produire

Préfet obligé de consulter les maires concernés avant de mettre en place cette anticipation → maires donnent leur avis
dans un délai d’un mois → PPR publié et affiché

Prescriptions du PPR provisoires → quand le PPR est approuvé, on vérifie si le PRR définitivement approuvé reprend
les mesures provisoires. A défaut, on substitue les mesures de l’ancien PPR par le nouveau

Si dans les 3 ans où on a anticipé le PPR, le travail n’a pas été terminé → mesures deviennent caduques

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