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INFLUENCE DES TRAVAUX PUBLICS SUR

L´ENVIRONNEMENT

Spécialités :

 TSCT 2éme année

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SOMMAIRE
Généralités :

Classification des déchets

PRE-TRI des DECHETS en construction neuve

MAITRISE de la production des DECHETS en construction neuve

Gestion des déchets et relations avec les occupants en REHABILITATION

MAITRISE de diverses NUISANCES

Réussir un chantier intégrant l'environnement

Réduction de la POLLUTION des SOLS ET DES EAUX

2
Généralités

Ecologie : est un terme qui provient du grec ''Oikos'' et qui signifie maison (sciences de
l'habitat) et logos qui signifie discours. Il s'agit donc de la science des conditions d'existence
et des interactions entre les organismes et leur environnement. Selon Haeckel (1866), par
écologie, on entend ''...la partie de la science qui concerne l'économie de la nature, l'étude de
l'ensemble des relations des organismes avec leur environnement physique et biologique''.
Félix Guattari considérait l'écologie comme une méthode pour comprendre la société,
transversalement à nos systèmes d'interprétation habituels, afin d'assurer la qualité des
relations entre l'homme et son environnement. Il distinguait trois manières de penser
l'écologie dans la société :
 Ecologie appliquée à l'environnement.
 Ecologie sociale : traite des rapports entre l'homme et son environnement (couple, cité,
travail) pour reconstituer des rapports sociaux plus denses.
 Ecologie mentale : traite des rapports subjectifs entre l'homme et son corps, le temps,
pour lutter contre l'uniformisation et la dépersonnalisation.
Les crises écologiques mondiales

De nombreux événements récents ont mis en évidence des problématiques diverses affectant
la planète. Parmi ceux les plus fréquemment cités :
 Le réchauffement climatique lié à l'effet de serre

 Le trou de la couche d'ozone

 La déforestation

 La régression accélérée de la biodiversité

 La gestion des déchets

 Le problème des ressources en eau

 La régression et dégradation des sols

 La pollution atmosphérique

 Les sécheresses

 Les marées noires

 Les catastrophes industrielles

 Les accidents nucléaires


L'environnement : est le milieu dans lequel un organisme fonctionne, incluant l'air, l'eau, la
terre, les ressources naturelles, la flore, la faune, les êtres humains et leurs inter-relations
L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et
artificiels au sein duquel se déroule la vie humaine. Avec les enjeux écologiques actuels, le
terme environnement tend actuellement à prendre une dimension de plus en plus mondiale.
Lorsque l'on évoque notre perception de l'environnement (social, écologique, politique,...) on
doit donc intégrer la dimension de la mondialisation, et penser à l'échelle du monde.

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A notre époque, l’environnement est perçu comme une matière à sculpter, un territoire à
structurer, à ménager. Cette conception dérive d’une approche prométhéenne visant à affirmer
la domination de l’homme sur la nature. Face aux discours d’une écologie radicale souvent
naïve et antihumaniste, l’approche instrumentale et cartésienne de l’environnement parait
naturelle, fondée en raison et totalement adaptée aux nécessités économiques, industrielles,
commerciales et financières de notre temps
L'environnement serait donc à un moment donné le milieu dans lequel l'individu et/ou le
groupe évoluent, ce milieu incluant l'air, l'eau, le sol, leurs interfaces, les ressources
naturelles, la faune, la flore, les champignons, les microbes et les êtres humains, les
écosystèmes et la biosphère.

D'un point de vue plus sociétal, l'Environnement est le milieu physique, construit, naturel et
humain dans lequel un individu ou un groupe (une famille, un quartier, une société, une
collectivité, une entreprise, Administration, etc.) fonctionne ; incluant l’air, l’eau, le sol, le
sous sol, la faune, la flore, les autres organismes vivants, les êtres humains et leurs inter-
relations.

Dans son acception la plus large et partagée, découlant de son étymologie, le mot
Environnement évoque tout ce qui à un moment donné est « autour de nous ».

Mais en réalité (sauf pour les virus non actifs), la limite physique entre l'individu et « ce qui
est autour de lui » n'existe pas vraiment. Deux exemples peuvent illustrer cette limite floue :
1. Notre peau semble être une barrière matérielle susceptible d'être la limite entre notre milieu
intérieur et « l'environnement » extérieur. Pourtant, à chaque inspiration, l'air de notre
environnement entre en nous, perd de l'oxygène et ressort enrichi en vapeur d'eau et en gaz
carbonique qui viennent de l'intérieur de nous-mêmes. Certaines des molécules d'oxygène
absorbées vont être incluses dans notre organisme. D'autres seront rejetées sous forme de
CO2. Il en va de même pour l'alimentation et l'excrétion, et plus subtilement pour les
hormones absorbées ou émises par les plantes ou les animaux. Même notre ouïe et notre
vision font « entrer » des informations environnementales (ondes et vibrations) en nous.
Bien des ondes électromagnétiques nous traversent de part en part sans impact, d'autres le
font avec plus d'impact. On comprend ici que l'environnement influe sur les individus,
espèces et processus qu'il inclut, mais qu'également, il est en permanence modifié par eux.

2. Ce n'est pas parce qu'il y a un sol qui leur permet de pousser qu'il y a des arbres dans une
forêt. Les arbres ont aussi grandement contribué à produire et fixer le sol sur lequel ils
vivent. Ce sol résulte pour l'essentiel de la décomposition de leurs feuilles ou aiguilles
mortes, du bois mort, et des bactéries et champignons symbiotes ou des espèces qu'ils
abritent. La terre et le paysage forestier ne sont pas que l'environnement des arbres, ils sont
aussi leur production.

Néanmoins, le concept est opérant, permettant notamment de désigner ce qu'il faut protéger
autour de nous et des systèmes vivants qui nous entourent, pour que la vie puisse se perpétuer
de manière optimale, pour que les ressources naturelles puissent se renouveler.
Évolution de la perception de l'environnement
 Depuis 100 ans, la perception individuelle et collective de l'environnement, comme
celle du paysage a beaucoup évolué. On est passé d'un environnement plutôt local à un
environnement planétaire. La télévision, les images de la conquête de l'espace, la vision
concrète, photographique de la planète vue de la lune ou de satellites ont fortement élargi
la perception que nous avons de notre environnement.

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On peut penser que pour un nombre croissant de gens :

- l'environnement tel que ressenti au quotidien est de moins en moins naturel ou rural et de
plus en plus urbain, construit et contrôlé ;

- l'environnement est contrôlé par la collectivité, voire privatisé, mais agit de moins en moins
pour l'individu qui le subit de plus en plus ;

- l'environnement est moins un objet naturel connu qu'on peut exploiter à merci comme le
faisaient le chasseur-cueilleur puis l'agriculteur, le pêcheur, le forestier ou le mineur... Il
faisait l'objet d'une exploitation directe par plus de 90 % des gens. il n'est plus exploité
directement que par un faible pourcentage de la population (agriculteurs, pêcheurs,
forestiers, exploitants miniers et carriers..). Il fait l'objet d'une exploitation indirecte et
souvent délocalisée, moins facile à percevoir ;

- l'environnement est de plus en plus perçu comme une ressource finie, qu'on ne considère
plus comme inépuisable ou renouvelable à l'infini ;

- l'environnement est un bien commun, que nous avons le devoir de léguer aux générations
futures.
Environnement désigne l'ensemble des conditions naturelles ou artificielles (physiques,
chimiques et biologiques) et culturelles (sociologiques) dans lesquelles les organismes vivants
se développent (dont l'homme, les espèces animales et végétales). Le mot anglais environment
signifie milieu. Il n'existe pas une définition unique de l'environnement, mais plusieurs
conceptions ou représentations en fonction des individus et de l'environnement dans lequel ils
évoluent :
 Les géologues appréhendent l'environnement par l'étude des sols.
 Les écologues le font par la dynamique des êtres vivants.
 Les géographes par l'occupation du territoire, la gestion du territoire.
 Les ingénieurs et techniciens en fonction de leurs domaines d'expertise : eau, air, sol,
énergie ...
 Les économistes par la gestion des ressources naturelles.
 Les juristes sous l'angle des contraintes réglementaires.
 Les philosophes par la morale et l'éthique ...

Les liens et/ou échanges entre ces différentes disciplines sont souvent difficiles, sujets à
discussion, ce qui pénalise les apports de chacun au débat général.
Définition proposée par la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale & la Loi sur
l'assainissement de l'environnement : désigne l'ensemble des conditions et des éléments
naturels de la terre, notamment :
 le sol, l'eau et l'air, y compris toutes les couches de l'atmosphère ;
 toutes les matières organiques et inorganiques ainsi que les êtres vivants, la vie
végétale et animale, y compris la vie humaine ;
 les conditions sociales, économiques, culturelles et esthétiques qui influent sur la vie
de l'homme ou d'une collectivité dans la mesure où elles se rattachent aux matières
énumérées aux alinéas a) et b) ;
 les systèmes naturels en interaction qui comprennent les éléments visés aux alinéas
précédents a) et b).

Développement durable est un terme créé en 1980, d'après l’anglais, pour désigner une
forme de développement économique respectueux de l'environnement, du renouvellement des
ressources et de leur exploitation rationnelle, de manière à préserver les matières premières.
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Ce mode de développement répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre à leurs propres besoins. Depuis la conférence de Rio (1992) le
développement durable est reconnu comme un objectif par la communauté internationale.

Exemples d'actions de type développement durable à mettre en oeuvre dans l'entreprise :


 Faites une utilisation durable des ressources renouvelables : en consommant des
ressources et de l'énergie renouvelables, non seulement l'environnement est mieux
protégé, mais aussi vous contribuez à préserver les emplois, le commerce, les
exportations et le développement de produits.
 Mettez en oeuvre des pratiques de conservation :utilisation durable de ressources
naturelles, réduction et valorisation des déchets, conservation de l'énergie, utilisation
de produits et services écologiques, restauration de milieux naturels ...
 Faites preuve d'innovation : évitez les technologies conventionnelles en préférant les
technologies plus efficientes, moins polluantes et plus durables.
 Appuyez les organisations locales à but non lucratif qui oeuvrent à protéger les
écosystèmes locaux.
 Offrez des produits et services écologiques : vous donnez l'exemple de pratiques
durables tout en les promouvant auprès de vos clients.
 Faites preuve de diligence raisonnable et assurez la conformité : en intégrant
l'incidence que peut avoir votre travail sur l'environnement, les règlements en vigueur,
comment assurer la conformité et comment limiter ou même prévenir certains
impacts ...

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Classification des déchets :
Déchets Inertes (DI) : ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune
réaction chimique, physique ou biologique durant le stockage.
Déchets Industriels Banals (DIB) : également classés comme « déchets ménagers et
assimilés » : sont produits par l’industrie, artisanat, le commerce et les services, ne présentent
pas de caractère dangereux ou toxiques et ne sont pas inertes.
Dans cette catégorie, les déchets d’emballages (DEIC) soumis à des objectifs stricts de
valorisation seront utilement traités séparément.
Déchets Industriels Spéciaux (DIS) ou Déchets Industriels Dangereux (DID) : contiennent
des substances toxiques et nécessitent des traitements spécifiques à leur élimination.

Déchets Inertes (DI) principaux :


Déchets Industriels Banals DIB principaux
Terre Plâtre + polystyrène expansé
Pierre Plâtre + filasse
Béton Plâtre+ mélange de carton, bois et acier
Ciment Béton cellulaire
Terre cuite Métaux
Porcelaine Verre
Faïence Bois non traité
Ardoise Plastiques
Parpaing Laine de verre
Fibrociment Quincaillerie
Céramique PVC
Matériaux à base de Gypse Pots de peinture et vernis à l’eau
Enrobé bitumeux et asphalte coulé Colle et mastics séchés
Autres matériaux sans goudron Emballage de papier, carton, plastique
Enrobés bitumeux en asphalte coulé Textiles
Autres matériaux sans goudron Equipements électroniques
Enrobé bitumeux sans goudron Piles et accumulateurs (sauf plomb, Ni cd ,
Plâtre mercure )
Plâtre + laine minérale
Plâtre cartonné

Déchets Industriels Spéciaux (DIS) déchets dangereux :

Produits de protection du bois Huiles de boites


Produits de peinture contenants des solvants Produits explosifs
Huiles hydrauliques Accumulateurs accumulateur au plomb
Liquides de frein Amiante
Huiles de moteur

Caractéristiques des types d’installation de stockage :


Type de stockage Type de déchet
Classe I Déchets dangereux :DIS
Classe II Déchets banales : DIB
Classe III Déchets inertes : DI
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PRE-TRI des DECHETS en construction neuve

Sur la plupart des chantiers, les déchets sont collectés dans une même benne allant soit en
stockage non autorisé et non réglementaire, soit en installation de stockage de classe III (non
réglementaire en présence de DIB) ou de classe II où sont de plus en plus difficilement
acceptés les pondéreux mélangés aux matériaux légers.
Le minimum de tri requis devrait porter sur les DIS, les DIB et les déchets "inertes", car trier
ces classes de déchets est facile, au fur et à mesure en construction neuve, mais difficile après
mélange. Or, ils sont destinés à des filières d’élimination distinctes.En pratique, le tri dépend
de l’espace sur le chantier pour déposer les bennes, notamment en site urbain.

PREALABLES
La méthodologie
Les études, pour déterminer et organiser le tri et la collecte des déchets sur le chantier, doivent
être menées dès la phase de préparation et prendre en compte l’habitude des corps d’état
intervenant dans les différentes séquences (gros œuvre, partitions, équipements, finitions) de
travailler ensemble. Le choix des matériaux à trier doit être réalisé après évaluation des
quantités et types de déchets prévisibles et identification des filières locales de valorisation.
Les bennes ou autres contenants sur le chantier ne sont pas figés et l’étude des flux de déchets
permet d’aboutir à un plan d’installation évolutif, selon les séquences du chantier et les corps
d’état intervenant. En second œuvre, beaucoup de petites quantités de déchets difficiles à trier
sont générées, il faut prévoir une benne allant en installation de stockage de classe II.
Les contraintes
Quand il y a assez de place pour disposer plusieurs bennes accessibles aux camions, ou
à la grue pour leur rotation, et aux compagnons, le choix d’un tri plus fin des
matériaux sur le chantier dépend :
– des filières locales de valorisation économiquement viables existantes,
– des quantités de déchets générés par type de filière potentielle,
– de la capacité des compagnons à identifier aisément les déchets à trier.
Quand le site est trop exigu pour accueillir plusieurs bennes, les déchets peuvent être
orientés vers un centre de tri. Leur tri y est réalisé ou complété par un prestataire de
services. Plusieurs centres de tri et centres de regroupement, spécialisés dans les
déchets de chantier, sont actuellement créés ou en cours de création au Maroc. Ces
derniers visent à réduire les coûts de transport pour la valorisation des déchets générés
en petite quantité sur les chantiers.

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L’implication des corps d’état
Pour les chantiers en entreprise générale, le maître d’ouvrage peut spécifier dans le CCTP que
l’entreprise générale est responsable de la gestion des déchets pendant tout le chantier. Elle
doit alors former le personnel des entreprises sous-traitantes, qu’elle peut choisir en fonction
de critères environnementaux. Le choix d’entreprises sous-traitantes motivées peut, en effet,
réduire les problèmes d’autorité que rencontre l’entreprise générale vis-à-vis des compagnons.
Des exigences, quant à la gestion des déchets, peuvent alors apparaître dans les contrats de
sous-traitance.
Pour les chantiers en corps d’état séparés et en groupement d’entreprises, il peut être envisagé
que chaque entreprise se charge du tri et de la collecte de ses déchets, ce qui leur permet
d’optimiser leur gestion. L’organisation des bennes peut être assurée, sur les petits chantiers,
par le gestionnaire du compte interentreprises, comme sur la majorité des chantiers
actuellement. Pour les plus grands chantiers, une coordination importante est nécessaire, elle
est à définir entre le pilote ou le maître d’œuvre et le titulaire d’un compte qui peut prendre
plusieurs formes : compte prorata, facturation au coût réel...
Les entreprises connaissant bien en général les flux de matériaux et produits qu’elles
mettent en œuvre, il serait possible de facturer le coût de gestion des déchets imputable à
chaque corps d’état. Cela inciterait chacun à réduire sa production de déchets et à chercher
des filières de valorisation économiquement intéressantes. Un logiciel de prévision des
quantités de déchets est actuellement en cours de conception, afin de faciliter la mise en
œuvre de cette démarche (2). L’intervention d’un prestataire de services peut permettre aux
entreprises d’accéder plus facilement à certaines filières.

MISE EN ŒUVRE SUR LE CHANTIER

Les moyens logistiques


Le tri est mieux réalisé quand les bennes sont regroupées, les compagnons n’étant pas tentés
de déposer leurs déchets dans la benne la plus proche. Certaines bennes (cartons...) doivent
être protégées des intempéries par un capotage. L’organisation de la circulation de la collecte
détermine la qualité du pré-tri. Benne à terre, recette de réception, goulotte, panière, ou tout
autre moyen logistique utilisé pour les approvisionnements, peut être utile. On peut aussi
prévoir le maintien de la grue.
Quand la grue est démontée, plusieurs systèmes sont envisageables pour l’approvisionnement
et l’évacuation des matériaux, par exemple :
– l’utilisation des ascenseurs dont la sécurité doit être assurée,
– l’installation d’un élévateur de chantier,
– l’installation d’un palan au niveau du jour central des escaliers.
Les choix logistiques dépendent directement des systèmes constructifs retenus. Par exemple,
les circulations dans un bâtiment à structure poteaux-poutres seront plus aisées que dans un
bâtiment à structure voiles. La gestion des déchets ne détermine pas toujours le choix des
systèmes constructifs mais, une fois ce choix réalisé, les aspects logistiques de gestion des
déchets peuvent être considérés dès la conception, dans le phasage des travaux...

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La communication sur le chantier
La sensibilisation et la formation des compagnons et du personnel d’encadrement, au cours de
réunions et au moyen de manuels ou guides mémoire, avec un vocabulaire simple, insistant
sur l’intérêt économique du tri (car pour le personnel du chantier, le tri est au départ
synonyme de perte de temps, donc de rentabilité) et montrant l’implication de chacun dans
l’action engagée, sont importantes. Elles doivent être associées à l’identification des bennes
au moyen de pictogrammes, voire d’échantillons suspendus aux bennes.
Le tri doit ensuite être contrôlé en permanence, pour rectifier et expliquer la raison d’erreurs
éventuelles, et obtenir une qualité constante.
Les problèmes rencontrés
Les déchets de cloisons posent des problèmes majeurs de pré tri. La principale difficulté est
de faire coïncider enlèvement et nettoyage avec le cycle de production des tâcherons/artisans
mal structurés. Aussi, il est nécessaire de bien connaître les modes de travail des entreprises
pour adapter l’organisation du tri à ce cycle afin qu’il engendre peu de travail supplémentaire.
Faire le calepinage des cloisons, s’accorder avec les fournisseurs sur la dimension des
plaques, actuellement toujours recoupées, broyer sur place et évacuer en sac ces déchets pour
les recycler (procédé expérimental) sont par ailleurs plusieurs pistes à creuser pour
s’affranchir de ce problème.

ELEMENTS ECONOMIQUES

Lorsque les déchets sont prévisibles en nature et quantité et que les filières locales de
valorisation et les conditions d’acceptation sont repérées, le tri des déchets, sur les chantiers
suffisamment spacieux, peut présenter un surcoût très limité. De fait, il réduit les coûts de
gestion des déchets (hors temps passé au tri puisqu’il est difficile à évaluer) par rapport au
coût de stockage dans des installations de classe II et III. Avec l’interdiction du stockage de
déchets non ultimes en 2002 et l’augmentation des taxes et des coûts de stockage, trier les
déchets pour les valoriser doit à terme devenir intéressant économiquement. Le tri des déchets
réduit le foisonnement dans les bennes et les coûts de rotation associés. Notons à ce propos
que la facturation de l’élimination des déchets à la tonne, même si elle n’est pas encore
toujours adoptée, est plus cohérente qu’au m3, puisqu’elle est indépendante du foisonnement.

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MAITRISE de la production
des DECHETS en construction neuve
Maîtriser la production des déchets de chantier ne peut être une démarche isolée et
doit faire partie d’une réflexion d’ensemble sur la qualité. Cette volonté, qui
diminue les coûts de gestion des déchets, doit être envisagée dès la phase études,
puis conception, et se poursuivre pendant la préparation de chantier et son
exécution.
Elle est d’autant plus justifiée pour les déchets générés en grande quantité, quand
leur tri par les compagnons est compliqué, quand l’espace manque sur le chantier
pour trier à la source, et en l’absence de filière locale de valorisation
économiquement viable.
Lorsque les choix de programmation ou de système constructif (facteur important
des ratios de déchets produits) sont effectués et l’entreprise connue, une réflexion
est possible et nécessaire entre le concepteur et les entreprises pour le calepinage,
afin de limiter les chutes et pour optimiser différentes solutions constructives. Une
logistique appropriée et une concertation entre entreprises et fournisseurs sur le
conditionnement des produits sont aussi des moyens pour maîtriser la production
de déchets.

Calepinage

Le calepinage est la planification de la mise en œuvre des produits, de façon à


limiter les chutes et la production de déchets. Il concerne les lots mettant en
œuvre des produits en lés, en plaques ou générant des chutes : sols souples,
cloisons et doublages...
Les solutions expérimentées sur les chantiers verts
Le calepinage est particulièrement justifié pour les cloisons et doublages, source
considérable de déchets en second œuvre : 32 % en tonnage sur la réalisation
expérimentale de Voglans. Il permet également de s’affranchir des problèmes
logistiques majeurs de pré-tri des déchets de cloisons sur le chantier.
Sur la réalisation de Chambéry, le calepinage associé à des modes de pose limitant
les chutes a contribué largement à la réduction de 18,5 % de déchets générés en
second œuvre, par rapport aux chantiers de référence avec le même système
constructif. Ceci suppose des équipes motivées.
Un autre exemple de calepinage sur cette opération concerne les modules coffrants
en PSE (polystyrène expansé). Les chutes ont été limitées à moins de 3 % du
volume approvisionné.
La réalisation en cours de Wambrechies doit tester la faisabilité d’un calepinage
théorique des doublages isolants. Le plan de calepinage est fourni dans le DCE
(Dossier de Consultation des Entreprises) et l’entreprise du lot doublages
s’organise ensuite à sa guise. Il est toutefois recommandé de découper les plaques
en atelier et de les approvisionner en "kits" par logement dans les garages, le
découpage sur le chantier générant des nuisances (billes de PSE répandues).

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APPROVISIONNEMENT ET LIMITATION DES EMBALLAGES

Les entreprises peuvent privilégier les fournisseurs proposant des emballages


réduits, aisés à valoriser ou consignés. Sur la réalisation de Voglans, un fournisseur
de menuiseries utilisait des palettes métalliques qu’il récupérait. Le gisement de
palettes perdues, souvent important en second œuvre, a ainsi été réduit. Les
menuiseries étaient attachées avec des sangles, seuls déchets d’emballage. Les
conditions économiques des palettes consignées doivent rester acceptables pour les
entreprises. Le stock doit être surveillé contre les vols. Les entreprises de second
œuvre n’ayant pas toujours assez de poids pour changer les habitudes de
conditionnement des fabricants, la reproduction de cette action sera facilitée par un
partenariat.
Pour limiter les problèmes de stockage et de vol, les équipements (sanitaires par
exemple) propres à un niveau ou un logement sont parfois décolisés et recolisés
pour être livrés en un même lot (en kit) sur le chantier, au lieu d’être
approvisionnés séparément, en grande quantité et dans des emballages distincts.
Rationaliser les livraisons peut être une voie de réduction des déchets d’emballage
et de casse, qu’il conviendrait d’évaluer plus en détail. Des entreprises de
plomberie-chauffage, notamment, le proposent.
Mieux gérer les flux entrants et sortants, par exemple en limitant les fonds de
toupie, et les stocks pour diminuer la casse ou toute dégradation des produits réduit
les déchets générés.
Laisser la grue en place entre la fin du gros œuvre et le début du second œuvre,
pour approvisionner les grosses quantités de matériaux du second œuvre à chaque
niveau, restreint aussi les risques de casse et de gaspillage et les matériaux
sensibles sont ainsi stockés à l’abri des intempéries. Les déchets sont réduits et
l’écart entre le coût de location et d’utilisation de la grue et celui de la main
d’œuvre pour l’approvisionnement humain est largement bénéficiaire. Cette action
doit être prévue dès la préparation du chantier.

SOLUTIONS CONSTRUCTIVES

LES RESERVATIONS
Plusieurs types de réservations peuvent être mis en œuvre pour remplacer l’utilisation
habituelle de PSE. Des produits plus rigides facilitent le nettoyage des réservations et du
chantier et réduisent les déchets issus de cette opération, car ils sont réutilisés ou
incorporés dans l’ouvrage. Une plus grande attention pour l’élaboration des plans et la
mise en œuvre limite les repiquages au marteau-piqueur et les déchets associés. Ceci
s’intègre dans une démarche qualité et nécessite une coordination importante en amont
entre les corps d’état concernés.
Techniques expérimentées sur des chantiers verts
Trois types de réservations dans les planchers ont été expérimentés :
– Des réservations en deux temps, maximales lors du coulage du plancher, puis précises une
fois tous les planchers réalisés, réduisent les erreurs grâce à l’utilisation du fil à plomb et à
l’amplitude possible des mouvements des coffrages ainsi minimisée. Elles sont alors coffrées
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avec des bouts de canalisation en PVC, incorporés dans la dalle ou réutilisés quand ils se
démoulent facilement. Ce principe est aisé à réaliser et à un coût a priori limité.
– Pour des chantiers de moyenne et faible importance, des boîtes en contreplaqué bakélisé,
pyramidales, biseautées et emballées de plastique pour faciliter le décoffrage et favoriser la
réutilisation, peuvent être utilisées. Cette solution technique est sans surcoût par rapport aux
solutions habituelles. Il est cependant nécessaire de protéger les réservations de la pluie après
le retrait des boîtes.
 
– Des cylindres métalliques spiralés prédécoupés peuvent être intégrés dans l’ouvrage dès la
préfabrication de la dalle. La sécurité et la mise hors d’eau des étages inférieurs sont assurées
par des couvercles étanches, posés sur les cylindres. Un surcoût d’environ 16 000 F HT a été
induit pour réaliser 485 passages de gaines sur un chantier de 113 logements ; en revanche, les
temps de mise en œuvre ont été notablement réduits.
Ces réservations sont plus intéressantes sur des opérations importantes, pour lesquelles les
temps de préparation et d’organisation peuvent être optimisés.
Dans les voiles de façade, des ouvertures ont été réalisées avec des mannequins de baies
métalliques préfabriqués. Leur coût est le double de celui des mannequins en bois, mais ils
sont réemployés à chaque rotation de banche, alors que ceux en bois ne sont utilisables que
dix fois au maximum. De plus, ils sont valorisables à la fin du chantier avec les métaux. Les
dimensions des ouvertures variant d’un chantier à l’autre, leur emploi est plus intéressant pour
les opérations importantes où ils sont utilisés de nombreuses fois.
LE MAINTIEN DES ACIERS EN ATTENTE
Les boîtes en plastique, habituellement utilisées pour la protection des aciers en attente contre
la pénétration de la laitance et stockées en classe II après emploi, peuvent être remplacées par
un système de boîtes métalliques perdues dans l’ouvrage et de bandes plastiques aimantées
réutilisables environ 100 fois. Le surcoût de ce système, plus cher à l’achat, devrait être
compensé par un gain de coût sur la gestion des déchets et la réutilisation possible de la bande
plastique, et ce d’autant plus si la durabilité des bandes aimantées s’accroît

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Gestion des déchets et relations avec les occupants
en REHABILITATION
Les opérations de réhabilitation diffèrent des constructions neuves tant sur le plan des
méthodes de travail que sur celui de l’organisation de chantier.
En matière de gestion environnementale et particulièrement de gestion des déchets, la
différence d’approche est important surtout lors de réhabilitations légères pour
lesquelles les déposes de matériaux et équipements, ainsi que les interventions de
remplacement ou de rénovation, sont les cas les plus courants. En revanche, dans le
cas de réhabilitations lourdes, la démarche s’apparente plutôt à celle d’un chantier de
démolition ou de déconstruction. Quant à la partie rénovation de ces réhabilitations
lourdes, elle correspond à une approche identique à celle de travaux neufs ou de
réhabilitation légère.
En site occupé, les opérations de réhabilitation intègrent, de plus, des contraintes fortes
liées à la présence des habitants, d’où une nécessaire prise en compte d’aspects
sociologiques et de communication.

GESTION DES DECHETS EN REHABILITATION

La gestion des déchets en réhabilitation est, sous certains aspects, plus facile à appréhender
que sur les chantiers de construction neuve.
Les opérations indispensables pour une bonne gestion des déchets telles que la quantification
et la qualification des déchets, la détermination des possibilités de valorisation et l’analyse des
filières sont, en effet, simplifiées par une meilleure connaissance des déchets produits.
Les équipements à déposer peuvent être recensés précisément dans le cadre d’un diagnostic
préalable du bâtiment. Le mélange irréversible des autres déchets de dépose peut être limité
par une planification du démontage. La réutilisation de déchets "anciens" (poutres, planchers,
tuiles, etc.) est en outre possible dans certaines régions.
Les déchets, issus de la phase construction (composés surtout d’emballages), sont en général
générés par le remplacement et la modification d’équipements et d’ouvrages en quantités
déterminées, ce qui facilite leur quantification.
Cependant, la nature des composants, des imprégnations, des traitements de surface des
déchets de dépose est parfois difficile à identifier compte tenu des traitements des matériaux
et de la nature des travaux subis par les bâtiments, depuis leur construction. Certains produits,
interdits actuellement, ont pu être appliqués dans le passé, rendant éventuellement une analyse
spécifique nécessaire et pouvant poser des problèmes quant au choix des filières d’élimination
des déchets.
De plus, certains déchets de réhabilitation sont générés en quantités limitées, les filières
existantes d’élimination ne s’avèrent alors pas économiquement viables.
La logistique du tri en réhabilitation peut également varier de celle en construction neuve : un
stockage provisoire des déchets au bas des cages d’escaliers, une zone de tri délicate à
installer en milieu urbain dense, etc.

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Les solutions expérimentées
La méthodologie générale à mettre en œuvre en réhabilitation est similaire à celle en
construction neuve pour bien des aspects, dont :
– l’identification et la quantification des déchets prévisibles de dépose et de construction,
– l’analyse préalable approfondie des filières locales de traitement et de valorisation par type
de déchets,
– l’utilisation d’outils d’estimation et de suivi des coûts de traitement des déchets s’appuyant
sur un système de bordereaux1, simples à remplir,
– l’accompagnement des entreprises sous-traitantes en matière de gestion des déchets pendant
le chantier.
Des solutions sont plus spécifiquement expérimentées en réhabilitation, notamment en ce qui
concerne la logistique associée au pré tri.
Une aire de stockage des déchets peut être installée au bas des cages d’escalier et déplacée au
fur et à mesure des travaux. Les déchets sont alors évacués des étages vers les bennes au
moyen de goulottes et de treuils, ou stockés après "descente manuelle".
Des ateliers de travail peuvent être aménagés sur le chantier pour préparer certains déchets
déposés. Les éléments composites sont séparés par flux : verre, bois, éléments métalliques...
La qualité du tri et du contenu des bennes est améliorée. La reproductibilité de cette action
présente des limites liées aux quantités de déchets et à leur qualité (certains matériaux et
composants sont non séparables), à l’existence de filières d’élimination des déchets triés, à
l’espace disponible pour le tri et à sa faisabilité économique compte tenu notamment des
coûts de main d’œuvre induits.
Un moment capital : la préparation du chantier
  En construction neuve, la période de préparation traite de bien d’autres problèmes que
ceux des déchets, des polluants, de l’acoustique ou de la production de poussières.
L’influence d’un encadrement motivé par l’environnement est ici absolument décisive.
Il peut être difficile pour l’architecte d’exprimer les solutions précises attendues des
entreprises pour améliorer l’environnement du chantier et il est donc indispensable qu’ait lieu
une concertation afin de faire émerger les actions réalisables. Celles-ci varieront selon les
spécificités de chaque chantier et les moyens de chaque entreprise. Les fiches des opérations
décrites à la suite de ce document illustrent cette diversité.
Le choix d’une technique de construction (voiles ou poteaux-poutres par exemple), d’un
matériau ou d’un produit n’est neutre vis-à-vis ni des déchets engendrés, ni de l’acoustique ou
de la génération de poussières. Beaucoup de points sont donc à prendre en considération pour
réduire le volume et le poids des déchets, faciliter leur tri, optimiser leur valorisation, le tout
avec un minimum de bruit et de pollution. Les solutions élaborées doivent être préparées avec
soin et en concertation, de manière à faciliter leur mise en œuvre et de raccourcir les délais de
réalisation, en évitant des erreurs et des incertitudes. Les expérimentations "Chantiers Verts"
apportent de premiers enseignements sur ce type de démarche.
La préparation de chantier et les déchets
Plusieurs possibilités de gestion des déchets de chantier coexistent actuellement :
15
• le cas le plus classique : la gestion des déchets de chantier est intégrée dans le compte
interentreprises. Chaque entreprise s’acquitte d’un montant calculé non sur le volume ou la
toxicité de ses déchets mais proportionnellement au montant de ses travaux; sa quote-part est
donc indépendante des déchets générés. Ce principe n’incite pas à des comportements
responsables vis-à-vis des déchets, notamment pour les entreprises ayant en charge des lots
dont le montant est relativement peu important par rapport au marché global mais dont les
volumes de déchets et leur coût d’élimination représentent un pourcentage élevé.
De plus, la question du stockage puis de l’élimination est du ressort de l’entreprise
gestionnaire du compte, qui passe contrat avec une entreprise spécialisée. Les objectifs à
atteindre sont alors plutôt d’ordre financier et, si cette entreprise spécialisée ne subit que peu
de concurrence dans sa région, elle peut dicter des conditions sans avoir à se soucier outre
mesure de valorisation. Le maître d’ouvrage et son maître d’œuvre sont de toutes façons
exclus du processus ;
• le cas fréquent où chaque entreprise est responsable de ses déchets et de leur élimination.
Ceci se rencontre surtout avec les petites entreprises artisanales qui ont droit parfois à des
forfaits dans les installations de stockage (déchetteries) gérées par les municipalités mais le
plus souvent elles doivent payer et, voulant éviter cette dépense, emportent et stockent leurs
déchets et recherchent d’autres solutions pour s’en débarrasser. Pour les entreprises
génératrices de déchets dangereux, comme celles de peinture, des accords avec les fabricants
ou les négociants existent pour la reprise des pots vides lors d’une nouvelle commande. Des
filières spécifiques à une entreprise ou un corps de métier peuvent également exister, elles
méritent d’être imitées !
Aucune de ces configurations (même si elles ne sont pas optimales. cf. "maîtrise d’œuvre et
déchets") n’est incompatible avec un tri des déchets. Le maître d’ouvrage peut demander le
détail des coûts d’élimination des déchets dans les devis, sensibilisant ainsi les entreprises à
rester dans la légalité. Celles-ci ont d’ailleurs intérêt à rechercher des solutions plus
ingénieuses que la simple élimination (conforme aux lois) qui devrait à terme revenir plus
chère qu’un circuit de valorisation bien organisé. Encore faut-il que ce circuit existe, ce qui
est loin de la réalité dans la plupart des régions.
La préparation du chantier doit être mise à profit pour rechercher les centres de tri et les
filières de valorisation des déchets afin de définir un niveau de tri optimal ; par exemple il est
inutile de séparer le bois des autres déchets s’il finit, faute de débouchés, par être envoyé avec
les DIB en mélange en classe II. D’autres critères doivent aussi être pris en compte comme le
volume des déchets concernés, la place disponible sur le chantier et la difficulté du tri lui-
même car certains matériaux sont difficiles à caractériser par les compagnons sur le chantier
(les différents plastiques, un bois traité et un bois non traité).
Une analyse des différentes filières disponibles localement permet d’optimiser la valorisation
des déchets, en attendant un réseau suffisamment développé des filières de valorisation. Des
plans départementaux d’élimination/valorisation des déchets commencent à être publiés. A
moyenne échéance ces plans seront disponibles partout. L’architecte peut également être un
relais pour consulter les organismes de protection de l’environnement comme l’ADEME.
Enfin, les gestionnaires des centres de tri et de valorisation sont des partenaires qui conseillent
sur les choix à effectuer en fonction des filières et de leur rentabilité.
Les industriels peuvent influer sur les qualités environnementales des produits. Ils ont
également un rôle à jouer vis-à-vis des déchets de construction, en récupérant leurs
emballages après livraison ou usage du contenu, en changeant éventuellement la matière, en
améliorant la fonction (emballages réutilisables). Une consultation avec les industriels
fournisseurs peut donc amener des perfectionnements dans le colisage et la livraison, inciter à
la reprise de chutes propres et concourir à une réduction du volume des déchets.
16
La préparation de la gestion des déchets du chantier comprend aussi une réflexion sur
l’emplacement des bennes, leur proximité par rapport au poste de travail, leur délai de
rotation, leur signalétique. Les consignes du tri doivent être simples, afin que tous les
opérateurs sur le chantier les comprennent et les appliquent, elles ne doivent ni bouleverser les
modes de travail, ni être trop pénibles physiquement. La préparation du chantier est l’occasion
de regrouper des tâches et de prévoir le choix et le planning des engins de levage, qui incluent
la manutention des déchets, et de l’agencement des façades, balcons, planchers qui simplifie
les trajets. Le tri doit être aussi peu que possible consommateur de temps pour ne pas gêner le
déroulement du chantier.
La réflexion sur le tri des déchets n’est que la seconde partie d’une réflexion sur les déchets
qui doit d’abord se pencher sur leur réduction. Celle-ci a de toute façon pour avantage de
diminuer les frais d’approvisionnement, de manutention, de transport et d’élimination, et elle
facilitera un tri éventuel. Cette réflexion sur la réduction des déchets, après les choix
architecturaux, concerne les entreprises qui doivent rechercher d’autres méthodes
d’organisation et de travail pour éviter les erreurs, les gaspillages et les pertes.
La préparation de chantier et le bruit
Pour obtenir une réduction des nuisances acoustiques, la préparation de chantier est
primordiale. Elle permet de planifier des solutions acoustiques visant à :
• améliorer l’approvisionnement du béton ;
• choisir les systèmes de coffrage les plus performants au point de vue acoustique ;
• moduler les horaires de travail ;
• repenser les réservations à l’aide de boîtes et systèmes divers ;
• organiser et planifier le chantier en envisageant de doubler le nombre des équipements afin
de réduire leur temps d’utilisation (le bruit de deux moteurs travaillant de concert ne
s’additionne pas arithmétiquement) ;
• déterminer le choix des matériels, des engins de levage etc.
La prise en compte du bruit sur le chantier doit s’accompagner d’une politique de
communication afin que les riverains puissent être informés, en particulier sur la durée
prévisible des travaux bruyants et apprécier les efforts entrepris.
La préparation de chantier et les autres nuisances
Lorsque les entreprises sont consultées pour trouver des solutions à un problème
d’environnement, elles ont souvent des idées simples et efficaces, des gestes élémentaires qui
évitent le gaspillage.
Un dialogue préalable avec les municipalités peut donner l’occasion de résoudre les
problèmes de circulation et de stationnement posés par le chantier ainsi que les possibilités
(contrôlées) de remblais sur des terrains proches pour les terres de terrassement. Un dialogue
avec les fournisseurs peut aussi aider à planifier les livraisons : endroits de stockage,
conditionnements, reprises. La fabrication sur site du béton pour un gros chantier limite les
circulations de camions par rapport à l’approvisionnement en béton prêt à l’emploi. Des
protections contre les poussières peuvent être prévues lors de la préparation de chantier. Etc.
Les expériences Chantiers Verts ont toutes mis en évidence une convergence des dispositions
environnementales vers un accroissement de la sécurité du chantier et une amélioration des
conditions de travail des compagnons.
Un chantier propre, rangé et silencieux ne peut de fait qu’être plus sûr pour son personnel
qu’un chantier sale, mal balisé et bruyant.

17
MAITRISE de diverses
NUISANCES
NUISANCES POUR LE VOISINAGE

Pour appréhender la réduction des nuisances pouvant gêner le voisinage d’un chantier, une
réflexion commune est nécessaire avec les riverains d’une part, pour aller dans le sens de
leurs préoccupations, et avec la municipalité d’autre part, pour bénéficier des infrastructures
et moyens existants, ainsi que pour tenir compte d’éventuelles contraintes réglementaires
municipales.
Les circulations
Limiter les circulations permet également de limiter les problèmes d’encombrement et de
sécurité associés, dus à de nombreux et gros engins.
En terrassement, cela peut être obtenu par une diminution des rotations pour l’évacuation des
déblais et l’apport de remblais. Les déblais peuvent être stockés sur un terrain limitrophe, la
moitié restant sur ce terrain pour son remblai et l’autre moitié étant utilisée ultérieurement en
remblai sur le chantier. Stocker les déblais près du site pour son remblai nécessite de l’espace
sur le chantier ou sur un terrain à proximité. La possibilité de réaliser un remblai sur un terrain
proche devrait être systématiquement étudiée, étant donné la facilité de mise en œuvre de ce
principe, quand le contexte le permet, et les réductions induites de circulations et de coûts
associés (y compris d’élimination des déblais).
En gros œuvre, quand le béton est fabriqué sur le chantier, les livraisons de matériaux en
grande quantité, par semi-remorques, limitent les rotations. Cette solution est efficace mais
nécessite de l’espace sur le chantier pour stocker les matériaux. On peut par ailleurs craindre
des vols. Elle dépend également du système constructif, de la configuration des installations
de chantier et des accès.
Les stationnements
Pour limiter les encombrements dus au stationnement des véhicules du personnel aux abords
du chantier, plusieurs solutions peuvent être envisagées ; par exemple, dans le sous-sol du
bâtiment en construction ou sur un parking à proximité du chantier, après accord avec la
municipalité. Ces facilités de stationnement dépendent du type de bâtiment et du contexte du
chantier (existence de parkings souterrains...).
Les salissures
Pendant le terrassement, une rampe propre en sortie de chantier permet le décrottage des roues
des camions avant leur accès sur la voie publique. Les dépôts de terre et les risques
d’accidents, dus à une chaussée sale et glissante, sont ainsi réduits. Cette précaution peut être
associée à une limitation des sorties de camions les jours de pluie et à un nettoyage des rues,
manuel ou mécanique, en cas de salissure. Un contrôle journalier, par une personne de
l’encadrement, est nécessaire. L’acceptation du nettoyage n’est pas évidente car il se
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renouvelle sans cesse et le nettoyage manuel est pénible. La reproductibilité de cette
démarche dépend de la densité de circulation de camions, donc de la taille des chantiers. Une
adaptation des choix est nécessaire site par site.
Pendant le gros œuvre, quand le béton est fabriqué sur le chantier, l’installation d’un
dépoussiéreur (matériel industriel standard) pour limiter la poussière émise lors du
remplissage des silos à ciment, est d’un intérêt certain. L’achat du système de dépoussiérage,
de l’ordre de 30 000 DH, est amortissable sur plusieurs chantiers, ne présentant pas de pièce
d’usure. Toutefois, il est assez sensible aux chocs extérieurs. Cet achat est reproductible sur
les chantiers où sont implantées des centrales à béton et pourrait être imposé en site urbain.
Les nuisances visuelles
L’installation autour d’un chantier d’une clôture grillagée sur plots en béton armé, pour
réduire les dégradations liées à la curiosité des passants et supprimer les graffitis, et d’une
palissade en bac acier de plus de 2 mètres près des bennes de tri, pour éviter les dépôts
"sauvages", est à recommander.
Le coût de la clôture est identique à celui des palissades en bac acier traditionnelles moins
hautes. Contrairement à ces dernières (souvent mises à la benne en fin de chantier), elle peut
être utilisée 2 ou 3 fois. De plus, les coûts liés à la dégradation et à l’élimination de déchets
extérieurs au chantier sont évités. Les maîtres d’ouvrage sont réticents vis-à-vis de cette
clôture, dont la transparence nuit à la discrétion qu’ils souhaitent préserver, mais celle-ci peut
aussi être un outil de communication sur leur opération.

PRODUITS ET TECHNIQUES MOINS NOCIFS

Une colle sans solvant


L’utilisation d’une colle à base de résines acryliques en dispersion et sans solvant organique,
pour la pose des sols en plastique, est moins nocive pour les compagnons dont elle améliore
les conditions de travail et l’environnement. Le résultat technique, le temps de préparation et
les conditions de mise en œuvre sont comparables à ceux d’une colle standard.
Le choix de ce type de colle est à encourager, particulièrement pour le confort des
compagnons, moyennant un surcoût d’environ 20 %.
Le découpage des ardoises en amiante-ciment (*)
Pour réaliser des travaux de finition sur les produits en amiante-ciment livrés prêts à poser, il
faut privilégier les outils manuels, puis les outils motorisés à vitesse lente et éviter les outils à
vitesse rapide sans système de piégeage des poussières émises. La découpe, par les couvreurs,
des ardoises en amiante-ciment avec une pince à découper, au lieu d’une disqueuse par
exemple, réduit notablement les risques de dispersion de fibres d’amiante libres inhalables.
Les compagnons sont aisément sensibilisés à ce risque sur le chantier. Ces préconisations sont
aussi valables pour la dépose des produits en amiante-ciment, pour laquelle il est recommandé
de travailler au mouillé.
UNE PEINTURE EN PHASE AQUEUSE
La mise en œuvre d’une peinture en phase aqueuse, au lieu des peintures glycérophtaliques
habituellement employées, est également plus agréable pour les compagnons, notamment par
son odeur moins forte. Les brosses et pinceaux sont nettoyés à l’eau, sans produits pétroliers.
Toutefois, sur le plan environnemental, seul le solvant organique est éliminé. La peinture,
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dans les fonds de pots et de bidons à éliminer, contient des pigments, éventuellement
toxiques.

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Techniquement, le pouvoir couvrant de la peinture utilisée est plus faible et nécessite trois
couches. Le temps d’application est donc plus long et, par conséquent, revient plus cher, les
prix des deux types de peinture étant comparables à l’achat.
Ce type de peinture est à retenir pour l’amélioration des conditions de travail des compagnons
et sa moindre toxicité vis-à-vis de l’environnement, par rapport aux peintures
glycérophtaliques.
Cependant, le choix de ces produits dépend du type de support et il est conditionné par une
évolution de leur pouvoir couvrant et un contrôle de leur durabilité et de leur écotoxicité. Il
conviendrait d’examiner sur ces points d’autres peintures en phase aqueuse présentes sur le
marché.

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Réussir un chantier intégrant l'environnement
Bilan et capitalisation des résultats
A l’instar des opérations expérimentales, il est nécessaire, pour des démarches encore
novatrices, de faire un bilan en fin de chantier des actions mises en place, pour en évaluer la
reproductibilité.
Ce bilan se doit de faire le point sur un certain nombre de critères majeurs parmi lesquels on
peut citer :
Les aspects économiques et financiers :
Il est parfois difficile de chiffrer, voire d’évaluer, certains éléments tels que le temps passé au
tri et plus encore le gain induit sur le bon déroulement de l’opération par l’amélioration du
chantier en "confort", propreté et sécurité. Cependant, il est capital de pouvoir mettre en
évidence les plus-values ou les éventuels surcoûts apportés par une meilleure gestion de
l’environnement. Une première hiérarchie des solutions peut être ainsi obtenue dans une
optique d’optimisation du rapport "qualité prix" des actions mises en place.
Les aspects techniques :
Il est également important de mettre en évidence les difficultés techniques de mise en œuvre
de certaines idées et leurs implications sur le chantier, à la fois en terme de logistique et
d’organisation (gestion des flux, achat ou location de matériel...). Une telle analyse doit se
replacer dans une vision globale de la filière de construction, pour faire ressortir les synergies
à mettre en place avec les industriels, par exemple l’industrialisation de certains éléments, le
colisage, le recyclage des chutes...
Il est enfin essentiel de vérifier que les actions mises en œuvre sont cohérentes entre elles et
qu’elles ne se contrarient pas.
Les aspects des ressources humaines :
Il s’agit de pointer l’impact des solutions sur les usages habituels du chantier et de mettre en
évidence les conditions d’une bonne intégration de ces solutions dans les gestes : nécessité
d’un encadrement très présent, besoins en sensibilisation formation et outils en conséquence
(guides, fiches synthétiques...), facilité d’acceptation et d’assimilation des solutions par les
compagnons et les sous-traitants, amélioration des conditions de travail induites... Toutes les
solutions techniques imaginables n’auront de sens que si elles rencontrent l’adhésion des
différents acteurs du chantier et leur satisfaction globale.
Les aspects réglementaires et la satisfaction des riverains :
Les solutions retenues doivent toutes au minimum être compatibles avec les réglementations
en vigueur. Mais au-delà, il est souhaitable de s’assurer, auprès des riverains du chantier ou
des locataires, que les actions visant à réduire les nuisances du chantier ont bien été perçues
positivement. On peut en effet se poser la question de l’intérêt d’une action novatrice (et donc
potentiellement perturbante) si son résultat est passé totalement inaperçu des acteurs mêmes
qu’elle visait !

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Réduction de la POLLUTION
des SOLS ET DES EAUX

HUILE DE DECOFFRAGE

Le faible coût des huiles de décoffrage à base d’hydrocarbures traditionnellement


employées, et le manque d’information ou de recommandations d’emploi engendrent une
consommation souvent élevée de ces huiles, le souci d’économie n’étant pas une priorité. Or,
elles peuvent ensuite être partiellement entraînées, par l’eau de pluie, vers les sols et les
nappes phréatiques, créant une pollution alors difficile à résorber. Le sol, sur le lieu de
remplissage des pulvérisateurs, est également souvent souillé par les pertes d’huile. Le risque
de pollution des sols et des nappes aquifères est par conséquent notable

La réduction des consommations


Afin de respecter la réglementation en vigueur sur les rejets de substances polluantes dans le
milieu naturel, des actions ont été engagées sur les pratiques de chantier.
Il s’est avéré qu’une information simple des compagnons, comprenant le rappel des règles et
des méthodes, a influé immédiatement sur les consommations d’huile. Celles-ci ont été
divisées par trois, par exemple sur l’opération de Tourcoing, passant d’une moyenne de 0,14
l/m2 sur des chantiers de référence à 0,04 l/m2. Les quantités qui s’écoulent des banches vers le
sol sont alors très limitées. Cette action présente donc des avantages économiques et
environnementaux évidents. Un "aide mémoire" de l’utilisateur, prescrivant la méthodologie
de mise en œuvre des huiles de décoffrage, peut par exemple être intégré dans les procédures
qualité de l’entreprise.
Par ailleurs, l’entretien des pulvérisateurs et la mise à disposition des compagnons de tuyaux
et buses de rechange sont des facteurs de réduction d’une surconsommation d’huile, due à un
mauvais fonctionnement du matériel. Ces pièces sont faciles à changer et cette initiative n’est
pas onéreuse.
La collecte de l’huile en excédent
Les fûts pour le remplissage des pulvérisateurs ont été installés sur un chevalet-support, mis
en place dans un bac de rétention à l’abri des intempéries, pour supprimer les fuites dans le
sol. Ce bac a été régulièrement vidé dans un fût et l’huile collectée a été orientée vers un
récupérateur agréé. Ce type de matériel, aujourd’hui commercialisé, est simple à mettre en
œuvre, efficace, peu coûteux et utilisable sur plusieurs chantiers. Aussi, cette action devrait
être reproduite, notamment sur les chantiers utilisant des huiles minérales.
La lubrification des banches au-dessus d’une aire en béton, équipée de bacs étanches en acier
galvanisé pour la récupération des huiles, a également été testée. La mise en œuvre de cette
aire étanche, efficace vis-à-vis de la réduction de la pollution du sol, semble difficilement
généralisable car trop coûteuse, à cause du temps alloué (main d’œuvre et matériel) à la
manutention des coffrages (multiplié par trois).
Par conséquent, il semble préférable d’agir sur les consommations, la quantité d’huile
s’égouttant des banches devient alors insignifiante, ou de choisir une huile moins nocive pour
l’environnement, qui offrira en outre de meilleures conditions de travail aux compagnons

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Des huiles moins nocives et des coffrages sans huile
L’utilisation d’huiles moins nocives pour l’environnement ou de systèmes coffrants sans huile
est également une voie de réduction des nuisances induites par les travaux de coffrage. En
amont, des études préliminaires de vulnérabilité du terrain (zone humide, sable, aquifère non
protégé...) peuvent permettre d’orienter le choix de l’huile.
De nombreuses huiles à base végétale présentent un pourcentage de biodégradabilité de leur
partie non volatile important et améliorent les conditions de travail des compagnons en
matière d’odeur et de toxicité (contact avec la peau, les muqueuses, les yeux). Aussi, même si
leurs fiches de données sécurité recommandent aux utilisateurs de prendre des précautions
d’usage et de ne pas les déverser dans le milieu naturel, ces huiles présentent un réel intérêt
pour la santé et l’environnement, comparées aux huiles minérales. Le résultat technique est
comparable, voire meilleur, à celui obtenu avec des huiles minérales haut de gamme. Elles
sont plus chères à l’achat mais l’information des compagnons, avant leur application, conduit
à une consommation moindre, aussi le surcoût final devient négligeable. Cette action devrait
donc être reproduite. Il conviendra à l’avenir d’élargir la connaissance, notamment en termes
d’efficacité, des différentes huiles à base végétale, de nombreux fabricants proposant
désormais ce type de produit.
Quant aux huiles synthétiques dites de type alimentaire, elles sont moins nocives, vis-à-vis
des compagnons et de l’environnement, que les huiles minérales traditionnelles mais
davantage que les huiles à base végétale.
Le développement des systèmes coffrants sans huile, actuellement au stade de la recherche,
semble intéressant à poursuivre.
EAUX DE LAVAGE D’UNE CENTRALE A BETON

Récupérer les eaux de lavage d’une centrale à béton dans un bac de décantation, puis les
recycler, permet de supprimer la pollution directe du sol par la laitance et les résidus de béton
et de limiter celle de la nappe phréatique, ainsi que de réduire la consommation d’eau.
Sur la réalisation expérimentale de Villeurbanne où cette action a été mise en œuvre,
l’investissement occasionné par le recyclage des eaux de lavage de la centrale s’est
décomposé comme indiqué dans le tableau ci-après. La part d’investissement imputable à ce
chantier a donc été évaluée à 13 600 FHT. L’économie d’eau réalisée, 1/3 m3 par jour, à
raison de 15 F/m3, a généré un gain de 700 FHT. Le bilan économique global de cette
opération de 113 logements est un surcoût de 12 900 FHT, une grande partie de
l’investissement étant amorti sur le chantier.La reproduction de cette action est
économiquement envisageable quand le prix de revient du béton prêt à l’emploi est
sensiblement supérieur à celui du béton confectionné sur place, c’est-à-dire pour des chantiers
de plus de 40 logements, et dépend de la conjoncture locale.
Investissements non amortissables sur Investissements amortissables sur d'autres
d'autres chantiers (FHT) chantiers (FHT)
Réalisation de la fosse* 3 000 Achat de la pompe immergée 5000
Réalisation de l'aire de
6 000
lavage* Achat du groupe de lavage
7 000
Montage et démontage des haute pression
1 000
équipements
TOTAL 10 000 TOTAL 12 000

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