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Les services écosystémiques en

AFRIQUE
Présenté par : Hiba Boubeguira
A5

Plan de Travail :
Introduction
La biodiversité
Définition de l’écosystème
Types de services écosystémiques
Comment fonctionne un écosystème naturel
Liens entre écosystème et activités humaines
Pourquoi préserver l’écosystème ?
Introduction à la biodiversité en Afrique
Etat de la biodiversité en Afrique
Les défis de la biodiversité africaine
Le changement climatique est-il un facteur contribuant à la perte de
biodiversité en Afrique ?
La protection de la biodiversité en Afrique
Etat de l’écosystème en Afrique
Introduction à la biodiversité en Algérie
Etat de la diversité biologique en Algérie
La richesse de la biodiversité en Algérie
Menaces et impactes majeurs sur la diversité biologique en Algérie
Mesures d’atténuation et de compensation
Conclusion
Bibliographie

Introduction :
La biodiversité, contraction de « diversité biologique », est
l'expression désignant la variété et la diversité du monde
vivant. Dans son sens le plus large, ce mot est quasi
synonyme de "vie sur terre".

Le monde vivant peut être considéré comme une suite de


niveaux d'organisation de complexité croissante. Le
premier niveau, le plus bas, est représenté par les molécules
essentielles à la vie.

Le plus complexe correspond aux écosystèmes. La diversité


biologique est présente à chacun de ces niveaux. La notion
de biodiversité recouvre donc un si grand nombre de
concepts à des échelles et à des niveaux différents qu'il est
impossible de la réduire à une seule unité de mesure.
La biodiversité :
L’usage du mot biodiversité, contraction de biologique et
diversité, est relativement récent mais la biodiversité est très
ancienne. La diversité biologique actuelle vient de la longue et
lente évolution du monde vivant sur la planète, depuis les premiers
organismes vivants connus il y a 3,5 milliards d’années.
La biodiversité, c'est le tissu vivant de notre planète. Cela
recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie
(plantes, animaux, champignons, bactéries, etc.) et leurs
interactions. Elle comprend trois niveaux interdépendants :
 la diversité génétique au sein des espèces (cette variation
génétique peut être apparente ou non). Elle se rapporte à la
variété des gènes chez les plantes, animaux, champignons et
micro-organismes et se rencontre aussi bien chez une espèce
qu'entre les espèces. Par exemple, les caniches, les bergers
allemands, les labradors sont tous des chiens, mais ils ont
tous une apparence différente;
 la diversité des espèces qui fait référence à la variété des
différentes espèces (plantes, animaux, champignons et micro-
organismes) tels les palmiers, les éléphants ou les bactéries
 la diversité des écosystèmes. Elle fait référence à tous les
différents habitats - ou endroits - qui existent sur la Terre,
comme les forêts tropicales ou tempérées, les déserts chauds
ou froids, les zones humides, les rivières, les montagnes, les
barrières de corail, etc. Chaque écosystème correspond à une
série de relations complexes entre les éléments biotiques
(vivants), éléments abiotiques (non vivants) tels que la
lumière du soleil, l'air, l'eau et les éléments nutritifs.
Deux points importants ressortent de ces différentes définitions:
 Les espèces constituent l'élément central de la diversité
biologique. Toutefois, le concept d'espèce est une
classification quelque peu arbitraire qui tente de mettre de
l'ordre dans un large spectre de variation dont font preuve les
différents organismes vivants.
 Les différents écosystèmes renferment différents ensembles
d'espèces et de processus d'écosystèmes et que la meilleure
façon de protéger les espèces et la diversité génétique au sein
des espèces consiste à protéger les écosystèmes de celles-ci.

Définition scientifique de l’écosystème :


 L’écosystème est l’unité de base du champ d’étude
scientifique de la nature (l’écologie scientifique). Selon cette
discipline, l’écosystème est un milieu physiquement délimité,
constitué de ses deux composantes indissociables :
 Le biotope : c’est-à-dire un environnement physique
particulier avec des caractéristiques physiques spécifiques
(température, humidité, climat)
 La biocénose : c’est-à-dire un ensemble d’êtres vivants
(animaux, végétaux, micro-organismes) en interaction, et
donc en interdépendance.
 La biocénose (les êtres vivants) évoluent sur un biotope
particulier et constituent un écosystème.
Le concept d’écosystème se décline à toutes les échelles de
grandeur (simple mare, forêt, chaîne de montagnes, planète
Terre dans son ensemble). Une entité vivante, ou une partie
de cette entité, constitue elle-même un écosystème en soi
(exemple : le biotope intestinal et son macrobiote).

Les services écosystémiques :


Sont les multiples avantages que la nature apporte à la société. La
biodiversité est la diversité parmi les organismes vivants,
essentielle au bon fonctionnement des écosystèmes et à la
fourniture des services. Ils sont constitués d'éléments qui
interagissent et de leurs environnements non vivants – offrent des
avantages, ou des services, au monde.

Ils rendent la vie humaine possible, par exemple en fournissant


des aliments nutritifs et de l'eau propre, en régulant les maladies et
le climat, en contribuant à la pollinisation des cultures et à la
formation des sols et en fournissant des avantages récréatifs,
culturels et spirituels. Bien que leur valeur soit estimée à 125 mille
milliards d'USD, ces actifs ne sont pas pris en compte comme il se
doit dans les décisions politiques et économiques, ce qui signifie
que l'on n'investit pas assez dans leur protection et leur gestion.
On trouvera dans la partie ci-après des informations sur les quatre
types de services que les écosystèmes mondiaux fournissent.

La biodiversité englobe la diversité au sein des espèces et des


écosystèmes et entre eux. Les changements qui surviennent dans
la biodiversité peuvent avoir un effet sur la fourniture des services
écosystémiques. Il faut protéger et gérer de façon durable la
biodiversité, tout comme les services écosystémiques.

Types de services écosystémiques :


L'industrie pharmaceutique tire ses ressources de la biodiversité :
son chiffre d’affaires était en 1997 compris entre 75 et 150
milliards de dollars rien qu'aux États-Unis, où 10 des 25
médicaments les plus vendus sont extraits d'organismes vivant12
Les services écosystémiques représentent les bénéfices offerts aux
sociétés humaines par les écosystèmes13. L’Évaluation des
écosystèmes pour le millénaire distingue quatre catégories de
services : les services d’approvisionnement, les services de
régulation, les services de soutien, et les services culturels.
Services d'approvisionnement
Les services d'approvisionnement sont les produits tangibles tirés
des écosystèmes, comme la nourriture, les combustibles, les
matériaux ou les médicaments de santé humaine et vétérinaire (des
centaines d'espèces de plantes médicinales, souvent en régression
ou menacées d'extinction, synthétisent des molécules qui sont la
base de plus de 50 % de tous les médicaments sous ordonnance
(Hawkins, 2008) dont 10 parmi les 25 médicaments les plus
vendus aux États-Unis12; et selon12 42 % des anticancéreux sont
naturels et 34 % semi-naturels12 ; parmi les 30 000 espèces de
végétaux supérieures de Chine, 5 000 sont des plantes
médicinales12).

Services de régulation
Les services de régulation sont les avantages intangibles assurés
par le bon fonctionnement des écosystèmes, comme la régulation
du climat, la régulation des inondations14, la pollinisation ou une
diminution du risque de pullulation de pathogènes (pour
l'agriculture et la santé humaine, car, les organismes pathogènes
feraient en effet plus de ravages lorsque le nombre d’espèces
décroît dans le milieu15).
Services socioculturels
Les services socioculturels représentent les apports non-matériels
de la biodiversité, obtenus à travers la relation qu'entretient
l'humain avec la Nature. Proche du concept d'aménité, ces services
renvoient aux aspects esthétiques, spirituels, récréatifs, éducatifs
qu'apporte la nature ou encore la source d'inspiration qu'elle
représente pour les sociétés humaines.
Services de soutien ou services de support
Les services de soutien ou services de support sont ceux
nécessaires à la production de tous les autres services, assurant le
bon fonctionnement de la biosphère. Leurs effets touchent
indirectement les êtres humains et sont perceptibles sur le long
terme. Ces services comprennent par exemple les grands cycles
biogéochimiques (de l'eau, du carbone…), la formation des sols
ou la production primaire16.

La dépendance des sociétés humaines, et de toute vie sur Terre, à


ces services écosystémiques démontre que le bien-être humain est
indissociable de la santé des écosystèmes17. Les huit Objectifs du
millénaire pour le développement (OMD) fixés par l'ONU en
2000, qui visent à améliorer considérablement la condition
humaine, soulignent bien les relations existant entre le
développement humain et les services écosystémiques
Comment fonctionne un écosystème naturel
On dit souvent que les écosystèmes naturels sont des systèmes
« équilibrés ». Cela signifie que les interactions entre les différents
organismes qui constituent l’écosystème contribuent à une
certaine stabilité. Par exemple, dans les écosystèmes des plaines
herbeuses, les herbivores consomment de l’herbe, mais nourissent
aussi le sol avec leurs déjections, ce qui permet à l’herbe de
repousser et permet une sorte d’équilibre.
Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’un écosystème, même
sain, soit statique. En réalité, un écosystème évolue en
permanence, son fonctionnement reposant sur des processus
dynamiques en constante mutation.
Par exemple, la biocénose, les organismes vivants, interagissent
avec leur milieu et le transforment sans cesse : les animaux tassent
le sol, les végétaux créent de l’humidité ou régulent la
température, parfois certaines espèces deviennent envahissantes et
d’autres disparaissent.
Un écosystème évolue aussi lorsqu’un événement ou une
contrainte extérieure ou imprévue tendent à le modifier : un
phénomène climatique ou naturel par exemple peut entraîner des
transformations dans le milieu, mais aussi obliger les organismes
vivants à s’adapter à de nouvelles contraintes.
Toujours en quête de stabilité, l’écosystème n’y parvient jamais
tout à fait. Les divers déséquilibres tendent à se compenser en
permanence. Certains écosystèmes évoluent très lentement alors
que d’autres peuvent se transformer très rapidement, voire parfois,
dans les cas extrêmes disparaître.
Liens entre écosystème et activités humaines
Depuis la domestication du feu jusqu’aux ambitions de la
conquête spatiale, le genre humain n’a cessé de vouloir utiliser,
modifier et transformer les écosystèmes naturels. Par exemple,
quand on transforme une plaine pour y faire pousser des champs
de céréales, on modifie sensiblement l’écosystème jusqu’à parfois
faire disparaître totalement ses fondements originels. Aujourd’hui,
les activités humaines ont un tel impact sur les écosystèmes que
l’on parle désormais d’anthropogènes pour qualifier la période à
partir de laquelle l’influence de l’homme sur son milieu a
commencé à le transformer

Ces transformations s’observent un peu partout : l’urbanisme


transforme les écosystèmes naturels, la pollution et les activités
humaines détruisent la biodiversité, le réchauffement
climatique transforme le climat et menace les écosystèmes
globaux.
Pourquoi préserver les écosystèmes ?
Pourtant, l’être humain dépend des écosystèmes naturels au même
titre que tous les autres êtres vivants. Par exemple, l’agriculture
qui fournit notre nourriture dépend des caractéristiques de
l’écosystème. Les céréales ou les légumes ne poussent que dans
certaines conditions de température et d’humidité, sous certains
climats, et à condition que certains processus naturels aient lieu,
comme la pollinisation. Si on modifie trop profondément ces
caractéristiques, il y a un risque que l’on ne puisse plus produire
ce que nous produisons aujourd’hui, ou plus de la même façon.
C’est ce qui se passe dès aujourd’hui en France : à force
d’exploiter les sols pour l’agriculture, nous avons réduit la qualité
organique de ces derniers et ils sont moins propices aujourd’hui
pour produire certains aliments.
De ce fait, la productivité des céréales baisse depuis plusieurs
années. Un autre exemple connu est celui des abeilles : elles sont
un maillon essentiel de certains écosystèmes, et leur disparition (à
cause de l’utilisation de pesticides et de l’urbanisation) pose
d’ores et déjà des problèmes.
Les écosystèmes élargis aux environnements humains :
Paradoxalement, c’est par la mise en perspective et la
rationalisation de ces écosystèmes artificiels que l’Homme
parviendra peut-être à restaurer une cohabitation plus harmonieuse
et pérenne avec les biotopes naturels et leurs populations vivantes,
dont les services rendus à notre espèce sont vitaux, notamment
dans les domaines suivants :
 Approvisionnement : eau, nourriture, matériaux, ressources
énergétiques, pharmacopée…
 Régulation : climat, cycle de l’eau, cycles bioécologiques,
stabilité atmosphérique (production d’oxygène) et
géologique…
Cette réconciliation dépendra directement des stratégies
de développement durable mises en œuvre, seules garantes de
l’habitabilité à long terme de l’écosystème terrestre dans sa
globalité.
Introduction à la biodiversité en Afrique
La perte de biodiversité est un défi mondial, car le capital naturel
de la planète est gravement menacé par toute une série d'actions
anthropiques. L'Afrique abrite une biodiversité remarquable, avec
de nombreux mammifères et plantes endémiques en voie de
disparition. L'Afrique est également immensément riche en forêts
tropicales, savanes, prairies de montagne, mangroves, déserts,
zones humides. Sintayehu (2018) estime que le continent contient
une estimation d'un cinquième de toutes les espèces connues de
mammifères, d'oiseaux et de plantes. La biodiversité a toujours
joué un rôle essentiel dans le développement humain et le bien-
être en Afrique. En fournissant de la nourriture, des services de
santé, d'approvisionnement en eau et de qualité, ainsi que de
nombreux autres services, elle constitue le moteur du
développement socio-économique. En réalité, la plupart des
économies africaines dépendent largement de leurs ressources
naturelles telles que les terres agricoles, les forêts, les ressources
en eau, les écosystèmes et les services éco systémiques.
L'Evaluation des écosystèmes pour le millénaire (The Millenium
Ecosystème Assessment) (2005) a conclu que l'écosystème
africain fournit de multiples services éco systémiques nécessaires
pour répondre aux besoins humains et maintenir les moyens de
subsistance, tout en régulant les maladies et les systèmes
climatiques, en soutenant la formation des sols et en fournissant
des services d'écotourisme.
Etat de la biodiversité en Afrique :
L'Afrique est immensément riche en biodiversité. Ses organismes
vivants représentent près d'un quart de la biodiversité mondiale et
elle abrite les plus grands assemblages intacts de grands
mammifères présents sur terre, lesquels circulent librement dans
de nombreux pays. Les biomes de l'Afrique s’étendent des
mangroves aux déserts, des forêts méditerranéennes et tropicales
aux prairies et savanes tempérées, subtropicales et montagneuses,
et comprennent même des montagnes enneigées.
Il existe de nombreux exemples de réussite et d'innovation en
matière de conservation de la biodiversité en Afrique. Cependant,
l'Afrique connait également des taux de croissance
démographique, d'urbanisation et de développement agricole sans
précédents, ce qui pose d’importants défis pour la conciliation du
bien-être humain et de la prospérité économique et
environnementale.
Un plan stratégique pour la biodiversité a été adopté au niveau
mondial en 2010 par les Parties de la Convention sur la diversité
biologique. Le Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020
sert de cadre d'action décennal pour tous les pays et parties
prenantes en vue de conserver la biodiversité et d’en améliorer les
bienfaits et les avantages pour les personnes. Il comprend une
vision partagée, une mission, des buts stratégiques et vingt
objectifs ambitieux mais réalisables, collectivement connus sous
le nom d’ « Objectifs d'Aichi pour la biodiversité».

Le Plan stratégique sert de cadre flexible pour la mise en place


d'objectifs nationaux et régionaux et favorise la mise en œuvre
cohérente et efficace des trois objectifs de la Convention sur la
diversité biologique. Une évaluation à mi-parcours de la mise en
œuvre du plan stratégique, à l'échelle mondiale, a été publiée dans
la quatrième édition des Perspectives mondiales de la biodiversité
(GBO-4 selon son sigle en anglais).
Cette deuxième édition de l'État de la biodiversité en Afrique
constitue un complément au GBO-4 en analysant et en évaluant
l'état et les tendances de la biodiversité en Afrique par rapport à
chacun des vingt Objectifs d'Aichi.
Ce rapport est une synthèse des matériels existants, toutefois il
inclut quelques nouvelles analyses. Il contribue à la série
d'évaluations régionales récemment initiée par la Plateforme
intergouvernementale sur la biodiversité et les services
écosystémiques (IPBES) et à la sixième édition des Perspectives
mondiales en matière d’environnement.
Ce rapport identifie les opportunités et les défis pour la mise en
œuvre du Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020 en
Afrique et pointe vers les actions qui doivent être prises par les
gouvernements nationaux et autres décideurs afin de renforcer et
d’accélérer les progrès vers sa réalisation. Répondre à ces défis et
à ces opportunités requiert un effort de collaboration entre les
gouvernements et de nombreuses parties prenantes au sein de
l'Afrique.

Le PNUE a un rôle important à jouer afin de catalyser ces actions


en stimulant l'action transfrontalière et les efforts de collaboration
dans la région et en renforçant les capacités au sein des
gouvernements et des organisations actives en matière de
développement durable en Afrique.
Il peut également soutenir la planification de la biodiversité grâce
à la mise à jour des stratégies et plans d’action nationaux pour la
diversité biologique, en facilitant la cohérence des politiques et
l'intégration de la biodiversité au sein et entre divers secteurs, en
favorisant l'innovation et le pilotage de nouvelles idées et en
encourageant la mobilisation de ressources.

Les défis de la biodiversité africaine

Malgré les potentiels et les grandes opportunités que la


biodiversité offre pour le développement de l'Afrique, le continent
connaît encore un déclin sans précédent de sa biodiversité, dû à
divers facteurs, notamment la croissance démographique, les
pratiques agricoles extensives, l'urbanisation rapide, le
développement des infrastructures, le trafic illicite, entre autres.
On estime que la surexploitation et la dégradation des écosystèmes
de la biodiversité entraîneront la perte de 50 % des espèces
d'oiseaux et de mammifères d'Afrique, et de 20 à 30 % de la
productivité des lacs d’ici la fin du siècle, ainsi que le déclin de la
faune sauvage et de la pêche (PNUE-WCMC, 2016).

En outre, les conflits armés ont causé des dommages importants à


la biodiversité de l'Afrique, comme cela a été le cas dans de
nombreux pays africains touchés par des conflits, avec des
impacts énormes sur les zones protégées, en raison des activités
militaires et des déplacements de population. La Côte d'Ivoire, la
République démocratique du Congo, l'Angola et l'ensemble de la
région des Grands Lacs en sont des exemples.
Ces pays ont connu un déclin important de leurs populations
d'animaux sauvages dans les parcs nationaux et les réserves de
faune.

On estime que 70 % des zones protégées d'Afrique ont été


touchées par la guerre entre 1946 et 2010, avec des éléphants, des
hippopotames, des girafes et d'autres grands mammifères victimes
des combats et des citoyens affamés qui ont chassé les animaux
pour leur viande et pour des marchandises commercialisables
comme l'ivoire (Daskin et Pringle, 2018). La perte de biodiversité
se combine également à de nombreux autres problèmes
environnementaux tels que la pollution de la mer et de la terre par
des déchets toxiques, des plastiques et des métaux lourds pour
affecter la qualité de vie.
Le changement climatique est-il un facteur contribuant
à la perte de biodiversité en Afrique ?

Le changement climatique est l'une des principales menaces qui


pèsent sur la biodiversité et les services éco systémiques en
Afrique. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (Intergouvernemental Panel on Climate
Change - IPCC, 2013) (, le changement climatique devrait être
l'un des pires facteurs de la perte de biodiversité au cours des 50 à
100 prochaines années ; il exacerbera les effets des menaces
antérieures sur la biodiversité. Considéré comme la dernière
menace émergente pour la biodiversité en Afrique, le changement
climatique contribue au déclin des populations d'amphibiens, en
raison de la réduction drastique du volume d'eau, suite à des
conditions de sécheresse persistante, combinée à l'intensification
des activités humaines le long des côtes (Sintayehu, 2018).
La protection de la biodiversité en Afrique constitue un
enjeu de développement
La perte de biodiversité en Afrique modifie les structures et les
fonctions des systèmes écologiques, compromettant ainsi les
efforts déployés pour atteindre les Objectifs de développement
durable (ODD), en particulier l’ODD 15 qui vise à "gérer
durablement les forêts, lutter contre la désertification, et arrêter et
inverser la tendance à la dégradation des terres et mettre un terme
à la perte de biodiversité".

Avec les pertes actuelles d'espèces et d'habitats naturels sur le


continent, largement imputables à des facteurs humains et aux
effets négatifs du changement climatique, le déclin de la
biodiversité en Afrique devrait se poursuivre et affecter les
progrès du développement de l'Afrique et la capacité du continent
à se développer de manière durable.

Il est important de reconnaître les efforts déployés récemment par


de nombreux pays africains pour protéger leur capital naturel en
sensibilisant davantage leurs populations et leurs communautés
sur les valeurs de la biodiversité et à son importance pour le
développement socio-économique, en renforçant les capacités, en
améliorant les connaissances, en créant des zones de protection, en
conservant les points chauds de la biodiversité et en promouvant
des solutions basées sur la nature.

Toutefois, étant donné l'ampleur des défis, les pays africains


doivent renforcer et intensifier leurs efforts pour inverser les
tendances actuelles de la perte de biodiversité. Pour ce faire, ils
doivent veiller à ce que la biodiversité devienne une priorité
absolue dans leurs plans de développement.
La perte de la biodiversité doit devenir un sérieux sujet de
préoccupation pour tous les gouvernements africains et toutes les
parties prenantes, car la protection de la biodiversité permet de
consolider les acquis actuels de l'Afrique en matière de
développement et de préserver les besoins de développement des
Générations futures.
Cependant, la protection de la biodiversité exige que nous
repensions la façon dont nous considérons la biodiversité et que
nous en fassions un élément à part entière de nos programmes de
développement.
Malgré les défis soulevés, il n'est pas trop tard pour inverser les
tendances de perte de la biodiversité en Afrique. Compte tenu de
son importance pour le développement de la plupart des
économies, il est nécessaire que les gouvernements africains et
leurs partenaires au développement incluent la biodiversité dans
leurs plans de développement et leurs programmes de coopération.

Le développement et l'avenir de l'Afrique sont menacés si des


mesures urgentes ne sont pas prises dès maintenant pour protéger
la biodiversité, notamment plus d’un million d'espèces de plantes
et d'animaux qui sont menacés d'extinction, 40 % d'espèces
d'amphibiens et 33 % de récifs coralliens qui sont en danger.
Étant donné l'urgence de préserver notre bien-être par la
protection de la biodiversité, les dirigeants africains doivent
adopter des politiques audacieuses et investir dans des solutions
basées sur la nature qui permettraient de réduire les impacts de
l'agriculture sur la biodiversité, de promouvoir la
restauration/réhabilitation des systèmes dégradés et des ressources
naturelles, et de réduire les impacts des industries extractives et
l'utilisation non-durable des ressources naturelles.
Les organisations de développement doivent également fournir
des mécanismes de financement spécifiques et innovants qui
encouragent l'investissement dans la conservation et le paiement
des services environnementaux.
Pour être efficaces, toutes ces mesures doivent s'accompagner
d'une bonne gouvernance des ressources de la biodiversité et
s'inscrire dans le cadre des priorités nationales de développement.

Etat de l’écosystème en Afrique :

Une partie des écosystèmes de l’Afrique est dans un état «catastrophique»


selon Robert Kasisi, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de
paysage de l’Université de Montréal. Il faut s’attaquer à cette situation si
l’on veut réduire les effets des changements climatiques. «On a beaucoup
parlé de dérèglements climatiques au cours de la dernière décennie, mais
on semble oublier que sans forêts, sans océans en santé, ce sont des puits
de carbone importants qui ne jouent plus leur rôle de régulation dans les
cycles biogéochimiques.
En Afrique, ce problème est particulièrement criant», explique-t-il au
terme d’une enquête de cinq ans sur les écosystèmes du continent africain
pour le compte de l’Organisation des Nations unies.

À la tête d’une équipe de 10 chercheurs scientifiques de tous les coins du


monde, il a codirigé avec Pierre Failler, du Royaume-Uni, le deuxième
chapitre du «rapport Afrique» de la Plateforme intergouvernementale sur
la biodiversité et les services écosystémiques (mieux connue sous son
abréviation anglaise IPBES, l’Intergouvernemental Science-Policy

Platform on Biodiversité and Ecosystème Services; l’IPBES est aux


écosystèmes ce que le Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat ou GIEC est aux changements climatiques).
«Nous avions pour mandat de dresser l’état des lieux sur le continent
africain.
C’est évidemment une tâche complexe en raison de la diversité des
habitats, des questions démographiques et des systèmes politiques qu’on
y rencontre. Mais notre rapport souligne quelques points importants
comme la dégradation des forêts, à cause notamment des besoins en
énergie des habitants, et la surpêche, qui menace de nombreuses
espèces», mentionne le professeur Kasisi.
Des écosystèmes et des humains

Durant les travaux du groupe, qui se sont échelonnés de 2014 à 2018,


l’accent a été mis sur les communautés humaines et leurs interactions
avec la nature ainsi que les avantages qu’elles en retirent. Par exemple,
400 millions d'Africains dépendent du poisson comme source de
protéines animales et plusieurs millions de personnes tirent de la pêche
leur principale source de revenu.
De plus, les paysages terrestres comptent beaucoup «pour les loisirs, la
relaxation, la guérison, le tourisme axé sur la nature», sans parler du
plaisir esthétique; l’écotourisme est d’ailleurs une importante source de
revenu dans le nord, le sud et les parties orientales de l'Afrique, ainsi que
dans les îles océaniques.

Toutefois, l’exploitation des ressources ne se fait pas toujours de façon


durable, comme l’ont constaté les auteurs du rapport. «Les combustibles
ligneux représentent 80 % de l'approvisionnement en énergie primaire de
l'Afrique subsaharienne, où 90 % de la population dépend du bois de
chauffage et du charbon de bois pour l'énergie, en particulier pour la
cuisine, peut-on lire. La demande de charbon de bois est en croissance, ce
qui pourrait avoir des effets négatifs sur la santé.»

Ce sujet a tendance à être sous-représenté dans les politiques, l’accent


étant plutôt mis sur la nécessité d’avoir accès à des sources d’énergie
telles que l’électricité et le kérosène. «Cette question de la gouvernance
est capitale en Afrique. Plusieurs pays sont corrompus ou en conflit quasi
permanent, ce qui rend la situation très difficile pour l’implantation du
développement durable», confie le chercheur.
Pollinisateurs et espoir

Les principaux aliments des Africains ‒ viande de gibier, insectes, fruits


frais, noix, graines, tubercules et légumes feuilles, huiles comestibles,
boissons, épices, condiments, champignons, miel, édulcorants, tubercules
sauvages et escargots, entre autres ‒ proviennent des forêts, des prairies,
des zones humides et des plans d'eau.

De plus, la médecine traditionnelle africaine s’appuie sur les ressources


naturelles à la portée des guérisseurs. On peut facilement comprendre que
la disparition des milieux naturels aura des répercussions majeures sur les
populations.

Robert Kasisi donne l’exemple de la diminution notable des


pollinisateurs, ces insectes qui sont des agents indispensables dans le
cycle de production agricole. «C’est une grande préoccupation dans
certains pays d’Asie, où l’on doit désormais procéder par pollinisation
mécanique», déplore-t-il.

Malgré tout, le chercheur refuse de baisser les bras, car il a relevé de


nombreuses initiatives prometteuses en développement durable, dont la
création d’aires protégées. «Je demeure optimiste», clame-t-il en
reprenant à son compte le titre d’un documentaire de Fernand
Dansereau, Quelques raisons d’espérer.

Introduction à la biodiversité en Algérie :

Depuis son indépendance, l’Algérie a toujours montré la volonté de gérer


rationnellement ses ressources naturelles. Elle s’est constamment placée parmi
les pays avant-gardistes en activant et signant avec célérité les conventions
internationales relatives à leur protection. Elle a également créé dans ses
structures gouvernementales, des institutions capables de prendre en charge
leur gestion.

Dans son patrimoine naturel, elle accorde une place privilégiée aux
ressources biologiques et à leur diversité. Ces dernières forment le
constituant vivant des ressources naturelles avec leurs logiques d’existence,
de croissance, de reproduction et de transformation. Elles dérivent
d’organisation interne du patrimoine, de ses sensibilités, de ses aptitudes et
de ses potentialités à utiliser l’environnement global dans toutes ses
facéties.

L’Algérie se caractérise par une grande diversité physionomique constituée des


éléments naturels suivants : une zone littorale (véritable façade maritime) sur
plus de 1200 Km, une zone côtière riche en plaines, des zones montagneuses,
des zones steppiques, des zones humides, de grandes formations sableuses
(dunes et ergs), de grands plateaux sahariens, des massifs montagneux au cœur
du Sahara central (Ahaggar et Tassili N’Ajjer).

À ces ensembles géographiques naturels correspondent des divisions


biogéographiques bien délimitées, des bioclimats variés (de l'humide au
désertique) et une abondante végétation méditerranéenne et saharienne
qui se distribue du Nord au Sud selon les étages bioclimatiques.

État de la diversité biologique en Algérie

L‘Algérie s’étend sur une superficie de 2 381 741 km2, longe d’Est en Ouest
la Méditerranée sur 1200 km et s’étire du Nord vers le Sud sur près de 2 000
km. Bioclimatologie et étendue de l’aire géographique de l’Algérie sont à
l’origine de l’existence d’une diversité éco systémique importante. En
effet, on dénombre 6 types d’écosystèmes :
- les écosystèmes marins et côtiers;
- les écosystèmes des zones humides;
- les écosystèmes montagneux;
- les écosystèmes forestiers;
- les écosystèmes steppiques;
- les écosystèmes sahariens.

La biodiversité algérienne globale (naturelle et agricole) compte environ


16000 espèces
(Mediouni, 2000a), mais l’économie algérienne n’utilise que moins de
1% de ce total.

La richesse de la biodiversité nationale et le reflet de la diversité


éco systémique en Algérie.

Les zones humides intègrent 39 espèces de poissons d’eau douce dont 2


endémiques. La flore est représentée par 784 espèces végétales aquatiques
connues. Cette biodiversité est moyennement conservée même s’il y a lieu de
relever l’existence de menaces pesantes

Les massifs montagneux d’Algérie recèlent une diversité biologique


importante. Parmi les espèces de flore, l’Algérie compte un grand
nombre d’arbres et d’arbustes. Sur les 70 taxons arborés de la flore
spontanée algérienne (QUEZEL et SANTA, 1962), 52 espèces se
rencontrent dans les zones montagneuses.
Dans la partie sud, les massifs du Sahara Central se composent de 3
éléments floristiques d'origines biogéographiques différentes : saharo-
arabique, méditerranéenne confinée aux altitudes supérieures à 1500m et
tropicale localisées dans les oueds et les vallées environnantes.

La biodiversité forestière est en régression dans la plupart des régions


forestières d’Algérie. En effet, outre la vulnérabilité naturelle qui
caractérise la forêt méditerranéenne et les formations subforestières, la
forêt algérienne continue à subir des pressions diverses et répétées
réduisant considérablement ses potentialités végétales, hydriques et
édaphiques.

Les écosystèmes steppiques se caractérisent par une diversité


biologique appréciable, fruit d’une
Adaptation millénaire aux conditions agro climatiques particulièrement
difficiles de ces régions.

Les écosystèmes sahariens recèlent une biodiversité insoupçonnable.


Celle-ci est néanmoins fortement fragilisée par les conditions
bioclimatiques et la montée en puissance de l’activité anthropique.
Sur le plan floristique, l’écosystème saharien renferme 2 800 taxons avec
un fort taux d’endémisme. Outre les recensements et les prospections
effectuées par le passé de nouveaux taxons sont découverts dans le cadre
des travaux de recherche et de prospection.

Dans le domaine faunistique, les oiseaux et les mammifères présentent


des richesses appréciables. À titre d’exemple on trouve plus de 150
espèces d’oiseaux et une quarantaine de mammifères à l’intérieur des
limites géographiques des parcs nationaux du Tassili N’Ajjer (Wilaya
d’Illizi) et de l’Ahaggar (Wilaya de Tamanrasset). La présence du
Guépard a été confirmée en Algérie
Écosystèmes marins et côtiers :
Le Littoral algérien est un milieu vulnérable et surexploité. Outre les menaces
naturelles, il est soumis aux menaces dérivant de l’activité anthropique : le
poids de la population et de l’urbanisation : les deux tiers de la population
algérienne vivent actuellement sur la frange littorale qui ne représente que 4 %
du territoire national; aujourd’hui, quelque 160 agglomérations urbaines dont 3
des 4 grandes métropole se au niveau du littoral; la concentration de l’activité
industrielle et des infrastructures économiques : plus de 51 % des unités
industrielles sont localisées sur la côte et plus particulièrement dans l’aire
métropolitaine algéroise où 25 % des unités industrielles du pays sont
implantées. Cette évolution risque de s’accentuer avec les politiques de ré-
industrialisation du pays et de développement des petites et moyennes
entreprises (PME);

Enfin, la diversité biologique marine connue s’élève à 3183 espèces


dont 3080 ont été confirmées après 1980. Cette richesse comprend entre
720 genres et 655 familles. La flore marine est estimée, quant à elle, à
713 espèces regroupées dans 71 genres et 38 familles. Si l’on rajoute la
végétation littorale et insulaire, la faune ornithologique marine et
littorale, la biodiversité totale connue de l’écosystème marin côtier
algérien est de 4150 espèces, dont 4014 sont confirmées pour un total de
950 genres et 761 familles. Mais, il faut souligner que ces chiffres ne
reflètent pas la biodiversité réelle, mais plutôt celle connue.
Menaces et impacts majeurs sur la diversité biologique en
Algérie :

D’une façon générale, les perturbations affectent l’ensemble des écosystèmes et


impactent sur l’état de la biodiversité. On peut les résumer comme suit :

Globalement, la tendance à la diminution de la biodiversité affecte tous les


écosystèmes naturels d’Algérie. Aucun écosystème ne se caractérise par
une stabilisation de la biodiversité;

Les facteurs de risque les plus importants de la diminution de la


biodiversité soit représentés par les différentes activités anthropiques :
destruction et/ou surexploitation de ressources biologiques, surpâturage,
extension des terres cultivées, développement de l’armature urbaine,
développement des travaux d’infrastructures, pollutions, tourisme, chasse et
braconnage ; de tous les écosystèmes naturels, ce sont les forêts et
les zones humides qui se caractérisent par une nette diminution de leurs
superficies et de la biodiversité; Les écosystèmes terrestres les moins
productifs, c’est-à-dire les zones steppiques et zones sahariennes, se
caractérisent également par une diminution de leur biodiversité; les
écosystèmes marins ainsi que le littoral sont confrontés à de très fortes
pressions anthropiques qui affectent négativement l’état de la
biodiversité.

La pression sur les structures foncières agricoles qui ont enregistré des pertes
considérables générées par le développement urbain et économique. Notons que
les meilleures terres (soit 1 632 000 ha) sont situées dans la région
littorale et drainent une population relativement importante attirée par les
emplois agricoles;

Le tourisme balnéaire est marqué par la concentration géographique


littorale. En effet, sur les 174 zones d'expansion et sites touristiques (ZEST),
80 % sont implantées dans les 14 wilayas côtières. Sur les 140 ZEST
littorales, 61 sont saturées, 26 partiellement saturées et 53 sont à l'état
vierge.
Les effets de ces menaces sont déjà perceptibles sur l’écosystème
dont il y a lieu de signaler :
La Forte perturbation :

Erosion côtière et dégradation des formations végétales dunaires


(artificialisation du milieu);

Perte des grandes superficies des forêts Telliennes et autres effets


engendrés par la littoralisation de l’activité économique (pression sur les
ressources hydriques et foncières);
Pression sur certaines zones humides (Sites
RAMSAR); dégradation des sites particuliers présentant un
caractère paysager.

Écosystèmes des zones humides :

Outre la faiblesse des ressources mobilisées au profit des écosystèmes


aquatiques, les zones humides souffrent d’une connaissance encore insuffisante
des écosystèmes des eaux intérieures, à l’instar des oueds, des barrages (hydro
systèmes artificiels), non couverts par la convention de Ramsar.
En termes de biodiversité, il y a lieu de relever l’existence de
menaces pesantes à moyen terme liées au développement des
infrastructures de base (Barrages, AEP, autoroutes), urbanisation,
agriculture intensive, pollution…

Il est important de mentionner que les écosystèmes enregistrent


une certaine stabilité sur le plan de la biodiversité. Il faudra,
néanmoins, relever le fait que les zones humides littorales figurent
parmi les écosystèmes susceptibles de subir des modifications
sensibles sur le plan structurel et fonctionnel du fait des
changements climatiques
Écosystèmes forestiers :

Malgré les efforts déployés en matière de conservation et de


protection par les différents services concernés, la biodiversité
forestière est en régression dans la plupart des régions d’Algérie.
En effet, outre la vulnérabilité naturelle qui caractérise la forêt
méditerranéenne et les formations subforestières, la forêt
algérienne continue à subir des pressions diverses et répétées
réduisant considérablement ses potentialités végétales, hydriques
et édaphiques.

Parmi les facteurs de dégradation, il y a lieu de relever :

Les incendies : chaque année, en moyenne, 12 % des superficies


forestières (48 000 ha) sont parcourus par les incendies. Les feux
de forêt sont à l’origine des dégâts parfois irréversibles en termes
de biodiversité (destruction des biotopes de la faune sauvage).
Pour la seule période 2004-2008, les incendies ont ravagé près de
140 515 ha en superficies forestières (DGF, 2009);

Le surpâturage : la forêt sert de parcours permanent pendant la


saison des neiges pour les éleveurs du nord. Elle est aussi terre de
transhumance pour les troupeaux steppiques;

Les coupes de bois : suite à la hausse des prix du bois, les


coupes illicites de bois de chauffage, de bois d’œuvre pour la
construction et de bois d’ébénisterie sont en augmentation. Ces
coupes affectent les arbres ayant les caractéristiques
phénotypiques et génétiques les meilleures et éliminent les
meilleurs porteurs de graines;
Les défrichements : les populations montagnardes, privées de surfaces
agricoles et marginalisées procèdent à des labours à la lisière des forêts.
Ces pratiques, outre qu’elles ont un effet désastreux sur les sols,
provoquent des antagonismes permanents entre les riverains et
l’administration forestière guidée par un souci de protection des forêts;

L’érosion : outre les pertes en sol, l’érosion entraîne une perte d’alimentation
des nappes phréatiques, par conséquent des ressources en eau et l’envasement
des barrages;

Les maladies et parasites.

Écosystèmes montagneux :
Du point de vue démographique, les zones montagneuses d’Algérie
abritent 33 % de la population globale. Les densités, relativement faibles au
niveau de l’Atlas saharien, sont très élevées au niveau des massifs
septentrionaux de l’Atlas Tellien.

Par ailleurs, l’accroissement de la population a entraîné la nécessité de défricher et


de labourer de nouvelles terres. Ce défrichement se fait très souvent au
détriment de formations forestières déjà dégradées. Néanmoins, ce
phénomène reste très limité.

Le milieu montagneux est soumis à une forte pression pastorale évaluée


à 5 500 000 têtes qui risque d’aggraver la dégradation de ces zones déjà
fortement fragilisées. Des études montrent que la charge pastorale est au
moins quatre fois supérieure aux capacités d’équilibre.
La pression sur les ressources (défrichements, exploitation abusive et peu
préservatrice des ressources) a conduit à la généralisation de l’érosion qui affecte
l’ensemble des terres avec pour résultat la fragilité de nombreuses zones de
montagne, la dégradation des terres et la diminution des terres de cultures et
des surfaces boisées. La superficie des terres sujettes à l’érosion (zones
instables à très instables) étant de 3 423 866 hectares, soit 40 % de l’espace
montagneux. Les effets de l’érosion se traduisent par des menaces de
désertification susceptibles de modifier profondément l’écosystème.

Écosystèmes steppiques :

Ces écosystèmes connaissent une importante régression du couvert végétal et une


diminution de la productivité pastorale. Ils sont également soumis à un
processus de désertification accentue dont les effets ne manqueront pas de
se traduire par une tendance à l’accentuation de l’appauvrissement de la
biodiversité de ces régions.

Les écosystèmes steppiques sont confrontés à de multiples menaces parmi


lesquels nous pouvons citer :
Les aléas climatiques; la sédentarisation croissante des éleveurs ainsi que
l’utilisation de moyens de transport mécaniques qui induisent une exploitation
intensive des pâturages, leur dégradation progressive et pour finir la
désertification; le développement des infrastructures et des villes sur les hauts
plateaux; la pression des élevages sur les parcours.

Les menaces de désertification sont très importantes. Le risque majeur est le


surpâturage produit Par un cheptel pléthorique (19 millions de têtes). Il est
aggravé par une sécheresse intermittente. Le cheptel est maintenu en place,
même en mauvaise année, favorisant une pression de pâturage constante sur les
parcours, ne permettant pas ainsi leur régénération. Les pertes de productivité
des sols dégradés en milieu steppique sont importantes.
Près de 600 000 ha de terres en zone steppique sont irrémédiablement
désertifiés alors que près de 6 millions ha sont très menacée par les effets de
l'érosion :
Les pratiques culturales et certaines concessions en milieu steppique.
L’introduction de la charrue à disques en milieu steppique tend à
aggraver le processus de désertification.
Les superficies labourées annuellement et soumises à l'érosion éolienne sont
estimées à près de 1,2 million ha :
La chasse illégale et le braconnage; La salinisation des sols. Ce
phénomène est notamment perçu au niveau de certains périmètres
agricoles situés dans les zones arides et semi-arides.

Écosystèmes sahariens :

En dépit de l’étendue du territoire saharien et de la faible densité démographique,


il subsiste des menaces réelles sur la biodiversité saharienne. Celles-ci
peuvent se décliner en plusieurs points qui contribuent à fragiliser
davantage ces écosystèmes :
Les conditions climatiques difficiles et les déficiences pluviométriques
pluriannuelles; l’érosion éolienne et le surpâturage notamment dans les
milieux oasiens; Développement déséquilibré des centres urbains et des
oasis consécutif d'une part à une urbanisation mal maîtrisée, entraînant un
ensablement important, et d'autre part a une surexploitation des nappes
aquifères; Salinisation des sols et mauvais drainage des sols en
milieu oasien; Les inondations (Ghardaïa, Béchar… etc.) et le mauvais
drainage des oasis; le braconnage et la chasse illégale.
Mesures d’atténuation et de compensation

Dispositifs législatifs :
La réduction des menaces sur le patrimoine faunistique et floristique du
pays est une des préoccupations majeures des pouvoirs publics. C’est pour cela
que le pays a, progressivement et de manière continue, renforcé la législation
en la matière. Globalement, cette législation sert à encadrer juridiquement
la concrétisation des objectifs de conservation suivants :
Conservation et maintien du patrimoine cynégétique; Préservation,
reconstitution, sauvegarde, conservation et développement de la faune et de la
flore dans les parcs, les réserves naturelles et aires marines et côtières
protégées; préservation de l’avifaune et des plantes aquatiques dans les
zones humides; Préservation et régénération du couvert végétal dans les espaces
steppiques et forestiers; protection des zones de montagne dans le cadre du
développement durable.

Aujourd’hui, l’arsenal juridique constitué, fruit de l’effort du législateur, est


relativement impressionnant. En effet, entre 2000 et 2008, plusieurs textes
législatifs ont été mis en place, d’autres sont à la phase d’élaboration et de
discussion et qui sont :
La loi sur l’environnement (n°03-10 du 19 juillet
2003); la loi sur le littoral (n°02-02 du 5 février
2002);
La loi sur les espaces verts (n°07-06 du 13 mai 2007);
La loi sur l’aménagement du territoire (n°01-20 du 12 décembre
2001); la loi sur les énergies renouvelables (n°04-09 du 14
août 2004);
La loi sur la gestion des déchets ménagers (n° 01- du 12
décembre 2001); la loi sur la montagne (n°04-03 du 2 juin
2004);
La loi sur les risques majeurs et la gestion des catastrophes (n°04-20 du 25
Décembre 2004);
La loi sur les aires protégées (non encore
publiée); la loi sur les ressources biologiques
(en discussion).

Les mesures d’atténuation et de compensation par écosystème :

Écosystèmes côtiers et marins

Plusieurs réseaux sont mis en place ou en cours de développement pour


prévenir les effets néfastes de la pollution marine sur la diversité
biologique. En, outre, le Plan national de l’environnement et du
développement durable intègre cette question en cohérence avec l’objectif
mondial.

Tous les réseaux de surveillance mis en place ont pour objectif de prévenir,
anticiper et réduire la pollution marine et ses impacts sur la diversité
biologique.
Parmi les plans et réseaux opérationnels, citons : le plan national Tell
Bahr de lutte contre les pollutions marines (opérationnelles et
accidentelles) et le réseau national de la surveillance du milieu marin
(eau, sédiment, biotes).
Par ailleurs, des programmes et des actions spécifiques sont entrepris :
Programme de dépollution des bassins d’oueds importants : Seybouse, El
Harrach et Chlef (2005-2009);
Programme de préservation de sites remarquables;
Programme d’aménagement côtier de l’Algérois, de l’Oranais et de la région
d’Annaba; dépollution du milieu marin;
Réduction de l’impact de la pollution par les hydrocarbures (Tell Bahr);
Introduction de contrats de performance environnementale avec les
entreprises les plus polluantes en zone côtière (technologie de production
plus propre et traitement avant rejets des effluents liquides);

Amélioration du fonctionnement et de la gestion des stations d’épuration des


eaux usées
Domestiques et industrielles en passant au système secondaire.

Écosystèmes des zones humides

Le travail d’identification et de délimitation des zones humides en vue de


leur classement a été finalisé fin 2006. D’autre part, un plan de gestion
intégré (pilote) d’un site de Ramsar - le complexe de zones humides de
Guerbès (Senhadja, wilaya de Skikda) - est en voie d’achèvement. Il
servira de référence pour l’élaboration de plans de gestion intégrée pour les
autres sites de Ramsar. En outre, le Ministère de l’Aménagement du
Territoire et du Tourisme à travers le cadastre des zones humides et les
10 zones humides prioritaires retenues, des projets pilotes seront identifiés
pour la lutte contre toute forme de dégradation, en coordination avec les
secteurs concernés.

Écosystèmes montagneux

La conservation de la diversité biologique est intégrée comme axe


essentiel dans le cadre du Programme d’Emploi Rural (PER) qui est
appliqué dans sept wilayas. De plus, les zones de montagne ont bénéficié
de 332 projets de mise en valeur des terres par la concession, projets qui
ont porté sur une superficie effective de 110 623 hectares.
Écosystèmes forestiers

La persévérance dans l’exécution du programme national de reboisement ainsi


que du projet de barrage vert (initié en 1972) a permis la couverture de 310
902 hectares dont 159 121 hectares en plantations d’essences forestières, 143
369 hectares en plantations fruitières (amandiers, figuiers, oliviers) et 8 412
hectares en plantations pastorales comme elle a permis de finaliser les études
d’aménagement pour un million ha.

Écosystèmes steppiques

En Algérie, un effort particulier a été mené pour régénérer les espaces


steppiques à travers de programmes multiples :
Mise en défens; Plantation d’arbres et d’arbustes fourragers; Mise en place
des puits pour l’alimentation en eau des populations et du cheptel; création des
retenues collinaires; Début de gestion et d’utilisation rationnelle des
parcours.

Au niveau des bassins versants et afin de réduire l’envasement des


barrages hydrauliques, un ensemble de programmes et d’actions
est mené pour augmenter le couvert végétal et protéger les sols.
Enfin, le programme de reboisement vise, d’ici une vingtaine
d’années, à porter le taux de Boisement à 18 %.
Écosystèmes sahariens

La politique algérienne préconise le développement de la valorisation


des ressources rares consistant en l’exploitation durable de la ressource du
système aquifère saharien (Eau fossile) une meilleure utilisation des espaces
oasiens au travers d’actions de protection et de valorisation. Enfin, nous
notons aussi la valorisation de l’espace saharien et ses ressources, portant
sur l’énergie solaire, la reconversion thermodynamique de l’énergie solaire;
le renforcement des connaissances des espèces sauvages et l’amélioration
génétique des espèces cultivées, le tourisme saharien de haut de gamme, qui
demeure un créneau à promouvoir dans les régions du Touat, des M’Zab, de
l’Ahaggar et du Tassili avec la création de parcs naturels,
développement de la villégiature et des activités de loisirs.

Impacts de la gestion des parcs et réserves naturels sur l’activité


socioéconomique des populations riveraines

Sur le plan économique, les aires protégées favorisent la diversification des


économies locales et régionales. Elles contribuent à sauvegarder un potentiel
biologique qui constitue une ressource naturelle renouvelable permettant le
maintien d’activités. Elles soutiennent fortement l’industrie touristique et
l’industrie écotouristique en plein essor.
Le développement des aires protégées constitue la pierre angulaire de la
conservation in situ de la diversité biologique.

En Algérie, la multitude d’aires protégées (11 parcs nationaux et 3 parcs


culturels récemment créés, 5 réserves naturelles) couvre tous les secteurs
écologiques des domaines biogéographiques du pays.
La surface totale protégée est de 80 349 010 ha soit 33,74 % du territoire
national et ce en débats des 42 sites humides classés qui couvrent près de 2
958 705 ha et dont beaucoup d’entre eux sont en dehors des aires protégées.
En Algérie, conformément à la législation en vigueur, tous les parcs
nationaux se sont dotés d’un plan de gestion qui s’appuie le plus souvent sur des
informations scientifiques et des expériences pratiques. La mise en œuvre
effective des plans de gestion a permis aux parcs nationaux d’intégrer les
populations riveraines aux différents programmes de développement.

Cette nouvelle approche a eu un impact positif et les délits causés aux


milieux naturels ont sensiblement diminué.

En effet, l’élaboration des programmes prescrits dans le cadre de ces plans


tels les programmes d’écodéveloppement ont engendré une amélioration des
revenus des populations riveraines tires du bénéfice lié aux activités de
développement durable ce qui constitue une des solutions aux problèmes de
préservation de la nature. Le développement du tourisme vert peut rapporter
à ces populations des revenus substantiels, ils deviendront à ce moment-
là les alliés du parc.
Conclusion :
Sans la diversité biologique, il ne peut y avoir ni production alimentaire
ni agriculture. L’avenir de notre pays est ainsi entièrement lié à la
protection et à l’utilisation durable de la diversité biologique et des
ressources génétiques.
C’est celui qui possède la capacité de connaître, de protéger et de développer
ces ressources qui a le plus de chance de vaincre le sous-développement
et la pauvreté d’une part et d’être en mesure d’éviter la dilapidation de
son patrimoine naturel.

En effet, les sélectionneurs des pays natifs et les multinationaux se


sont toujours servis des richesses des pays en développement sans
contrepartie; pire encore puisque les espèces et variétés multipliées dans
ces pays d’origine qui les achètent à des prix très forts avec l’existence
du droit de propriété et donc l’impossibilité de les multiplier.

Si notre pays veut maîtriser ses ressources naturelles biologiques, il se


doit de mettre en place un dispositif permettant de renforcer les
institutions et de valoriser les ressources humaines qui activent dans ce
domaine.

Si l’eau constitue l’une des préoccupations majeures du siècle prochain,


l’avenir appartient aussi à celui qui domine la production de semences
et de plantes de nouvelles variétés.

La mise au point de nouveaux produits alimentaires, médicinal et


aromatique à partir de fer. Locale est supérieure aux découvertes
pétrolières les plus fructueuses.
Bibliographie :

-YOUMATTER.WORD/FR COMPRENDRE LE
MONDE QUI NOUS ENTOURE ET AGIR POUR
LAVENIR /29 Janvier 2021
-Nouvelles.UMontreal.Ca ARTICE ` ON PEUT ENCORE
SAUVER LES ECOSYSTEMES AFRICAIN 11Mars2020
/Mathieu-Robert Sauvé
-Cbd.int UNEP2016/ootlook-Africa.fr LETAT DE LA
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El hamndou Dorsoma JOURNEE MONDIALE DE
LENVIRONNEMENT

-ABDELGUERFI.A, CHEHAT.F, FERRAH. A,


YAHIAOUI.S, (2009) - QUATRIEME RAPPORT
NATIONAL SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA
CONVENTION SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE AU
NIVEAU NATIONAL, mars 2009.

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