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UNIVERSITE MOHAMED PREMIER

FACULTE DES SCIENCES


DEPARTEMENT DE BIOLOGIE

Licence fondamentale SVI S3

COURS D'ECOLOGIE GENERALE I

Pr

Année universitaire : 2021-2022

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INTRODUCTION A L'ECOLOGIE
1/ Définitions:
Le terme « écologie » a été créé par Heackel en 1866 pour désigner la science de l’habitat (du
grec οικος = maison, demeure) : il s’agissait d’étudier les êtres vivants non plus en élevage ou
en laboratoire, mais dans leur habitat naturel.
De nos jours, l’écologie est définie comme étant l’étude des interactions entre les organismes
vivants et le milieu où ils vivent, et des organismes vivants entre eux, dans des conditions
naturelles ou modifiées par l’Homme (= anthropisées).
►Un écologue est un spécialiste de l'écologie alors qu’un écologiste est un défenseur de la
nature et des équilibres biologiques.
2/ Les branches de l’écologie :
Les relations décrites par l’ÉCOLOGIE du plus petit niveau jusqu’au niveau le plus global
concourent au développement de certaines SOUS-DISCIPLINES de cette science et sont :
- Ecophysiologie, étudie les relations entre un processus physiologique et les facteurs
environnementaux ;
- Autoecologie, qui étudie les relations entre un type d'organisme et les facteurs de
l'environnement (facteurs écologiques);
- Ecologie des populations (Ou Démo-Écologie), qui étudie les relations entre une population
d'individus d'une même espèce et son habitat ;
- Synecologie, qui étudie les relations entre une communauté d'individus d'espèces différentes
et l'environnement ; le global des relations réciproques de l’organisme et du milieu;
- Ecologie humaine, qui étudie l'espèce humaine, l'activité organisée, sociale et individuelle
de cette espèce, sa culture et son environnement dans la biosphère.
►Cette dernière discipline se rattache à d’autres aspects d’écologie : Ecologie du paysage,
écologie urbaine, écologie industrielle et /ou agricole (agro-écologie), etc….
► La définition « large » du terme écologie permet de classer dans l'écologie de nombreuses
disciplines telles que: Biogéographie - Écologie animale (zoologie faunistique) - Écologie
végétale (botanique floristique) - Écologie aquatique – Ecologie chimique - Écologie des
écosystèmes…
3/ Objectif principal de l’écologie
•Descriptif : consiste à analyser les différents caractères du milieu (Précipitations,
température, humidité, nature du sol ...etc) et de la végétation (nature des espèces, les
fréquences, structure...etc).
• Explicatif : essayer de tirer les conclusions sur les liens qui existent entre les caractères du
milieu et la répartition de la végétation ou des animaux à différentes échelles.
Le but final est d'arriver à bien connaître l'écologie des espèces et le fonctionnement des
écosystèmes pour une exploitation rentable et durable des ressources naturelles.

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4/ Principes fondamentaux de l'écologie:
►L'écologie est une science qui étudie les écosystèmes à plusieurs niveaux
- L’individu (spécimen d’une espèce), la population et la biocénose.
- L’espèce est l’unité minimale de l’écosystème qui regroupe tous les individus
interféconds qui se ressemblent entre eux autant qu’ils ressemblent à leurs parents. Tous les
individus d’une même espèce auraient les mêmes capacités de résistance aux conditions
environnementales.
- La population est un ensemble des individus d’une même espèce occupant un même
milieu. Tous les individus d’une même population vont avoir la même niche écologique
c’est-à-dire qu’ils vont avoir la même fonction dans l’écosystème (alimentation, reproduction,
concurrents, ennemis…) et donc occuper une position en masse dans le fonctionnement de ce
même écosystème (liaisons organismes écosystèmes).
- Le peuplement est un ensemble d’individus appartenant à plusieurs espèces, souvent
limité à un ou plusieurs groupes taxonomiques, et provenant d’un même milieu. Exemple : les
Poissons ou les Invertébrés d’une rivière ou d’un lac.
►l'écologie requiert des connaissances en génétique, en évolution, en physiologie, en
éthologie, en chimie, en géologie, en mathématiques,...etc. Elle répond à des problèmes
environnementaux pour les résoudre ou les comprendre.
► L’environnement en tant qu’ensemble de caractères physiques, chimiques et biologiques
susceptibles d’avoir une action directe ou indirecte, immédiat ou à terme, sur les êtres vivants
et sur les activités humaines constitue avec et l’écologie les enjeux majeurs à la fois de notre
présent mais surtout de notre futur. Ces deux domaines rassemblent des stratégies : intégrant
les concepts de la conservation des systèmes écologiques, des ressources naturelles et de la
biodiversité sur un fondement de développement durable.
5/ Crises et perturbations écologiques
►une crise écologique se produit lorsque l'environnement biophysique d'un individu, d'une
espèce ou d'une population d'espèces évolue de façon défavorable à sa survie.
►il s'agit d'un environnement dont la qualité se dégrade par rapport aux besoins de l'espèce,
suite à une évolution des facteurs écologiques abiotiques (par exemple, lors d'une
augmentation de la température, de pluies moins importantes).
Exemples:

1-Extinction des espèces


Déclin de la biodiversité
2-Disparition des habitats
3-Catastrophes naturelles
4- réchauffement climatique Déclin de l’environnement
5-Pollution
Etc……

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CH 1 : Structure des écosystèmes et organisation
générale de la biosphère
I - La notion d’écosystème
Le terme d'écosystème a été proposé par le botaniste anglais George TANSLEY en
1935. L’écosystème est l’unité fonctionnelle de base en écologie puisqu’elle inclut à la fois
les êtres vivants et le milieu dans lequel ils vivent avec toutes les interactions complexes
entre les organismes et le milieu et les organismes entre eux. En écologie, un écosystème est
l'ensemble formé par les êtres vivants (ou biocénose) et son environnement biologique,
géologique, édaphique, hydrologique, climatique, etc. (le biotope). On peut ainsi écrire la
relation suivante :

Ecosystème = biotope + biocénose

- Le biotope : c’est la partie non vivante, cadre de l’écosystème ou agissent les


facteurs abiotiques, qui déterminent les caractéristiques physico-chimiques du milieu
(température, humidité, lumière, oxygène, sels minéraux, etc.).
- La biocénose (groupements plurispécifiques) : c’est la partie vivante,
constituée par un ensemble d’espèces végétales (phytocénose), animales (zoocénose) et
micro-organismes (microcénose).
Biotope et biocénose exercent l’un sur l’autre de perpétuelles interactions
marquées essentiellement par d’incessants transferts d’énergie et échanges de matières entre
ces deux entités et à l’intérieur de chacune d’entre elles.

Exemple : une forêt constituée d’arbres, de plantes herbacées, d’animaux, de


micro-organismes et d’un sol.
Ecosystème : forêt.

Biocénose : phytocénose (arbres, plantes herbacées), zoocénose (animaux),


(microcénose) micro-organismes.
Biotope : sol.

Le terme d’écosystème peut être appliqué à des biocénoses et des biotopes d’extension
très variables. On pourra distinguer ainsi :
- des microécosystèmes, comme un tronc d’arbre mort ;
- des mésoécosystèmes, comme une forêt, un étang ;
- des macroécosystèmes, comme l’océan.

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La zone de transition entre deux écosystèmes est connue sous le nom d’écotone,
exemple : la zone située entre un lac et une forêt.

Les divers écosystèmes présents dans la biosphère peuvent se répartir en deux


groupes distincts :

- écosystèmes terrestres tels que : les écosystèmes forestiers (forêts), les


écosystèmes prairiaux (prairies) et les agro-écosystèmes (systèmes agricoles) ;

- écosystèmes aquatiques, dépendant de l’hydrosphère, que l’on peut subdiviser


en écosystèmes limniques (lacs, étangs, rivières, fleuves), les écosystèmes littoraux
(lagunes, estuaires …) et écosystèmes marins ou océaniques (mers, océans).

II- Organisation fonctionnelle des écosystèmes


Tout écosystème comporte un ensemble d’espèces vivantes qui peuvent être réparties
en trois groupes, selon les modalités de leur nutrition.
- Les plantes chlorophylliennes, capables de réaliser la photosynthèse, et synthétiser
les substances biochimiques indispensables à leur croissance et à leur reproduction,
sont de ce fait dénommées autotrophes. L’ensemble des végétaux autotrophes
représente les producteurs de l’écosystème.
- Les consommateurs, sont principalement des animaux hétérotrophes (du grec
heteros : autre). Ces organismes se nourrissent soit des végétaux (herbivores) soit des
animaux (carnivores)
- Les décomposeurs, sont des micro-organismes hétérotrophes (bactéries et
champignons). Ces décomposeurs sécrètent des substances enzymatiques qui
décomposent les matières organiques mortes et les excréments en assurant le retour
progressif au monde minéral des éléments contenus dans la matière organique.
Les liens trophiques dans un écosystème vont toujours dans le sens :
Autotrophes→ consommateurs→ décomposeurs
Ces trois catégories d’organismes se rencontrent dans tous les écosystèmes. L’écosystème
constitue l’unité structurale de base de la biosphère.
Exemple d’un écosystème : le lac

III- Organisation générale de la biosphère


1-Notion de Biosphère:
La notion de biosphère désigne à la fois un espace vivant et un processus dynamique et auto-
entretenu sur la planète Terre.

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► La biosphère regroupe des systèmes écologiques (écosystèmes) présents dans la
lithosphère, l’hydrosphère, l’écosphère et une partie de l‘atmosphère. Elle recouvre ainsi ces
compartiments du globe terrestre.

►Pour le biologiste, la biosphère est un vaste espace de vie et d'étude.


►Pour le physicien, la biosphère est un espace de vie et d'étude d'un vaste système
thermodynamique ouvert aux influences extérieures, qui tire l'essentiel de son énergie du
rayonnement solaire, via la Photosynthèse.

►La biosphère est comme une machine vivante très structurée qui profite du mieux qu’elle
le peut des ressources en éléments chimiques que lui offrent la lithosphère (ensemble des
roches) et l’hydrosphère (océans et mers, étangs, lacs…), entourées d’une atmosphère (air).

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►La planète terre comporte :
- Un milieu continental qui ne représente que
30% de la surface du globe
- Les 70% reviennent au milieu aquatique
(mers, océans et eaux continentales).
- Les terres émergées ont une part importante
dans la productivité biologique

I.2-Organisme vivant dans son environnement:


I.2.1. les limites de la vie :
►Les limites extrêmes de la vie sont de +15 km dans l'atmosphère et de -11 km dans les
grands fonds marins.
►La majorité des espèces est localisée en milieu terrestre, dans les 3000 premiers mètres, et
en milieu aquatique, dans les 100 premiers mètres (zone de pénétration de la lumière).

►Les organismes se distribuent et s’adaptent aux conditions écologiques (facteurs


écologiques) de vie sur la planète terre. Ils ne peuvent survivre que si les facteurs (conditions)
sont favorables.

► Ainsi à la surface de la terre, les organismes se distribuent selon la latitude et l’altitude,


tandis qu’au niveau des mers et les océans ils le font selon la profondeur.

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► Les premiers organismes bénéficiant de l’énergie lumineuse du soleil sont les végétaux
chlorophylliens qui, alimentés en énergie solaire, produisent leurs propres constituant

1- Dynamique et fonctionnement de la biosphère


La terre tourne autour de son axe et autour du soleil. Le mouvement de la terre est
rythmé de façon journalier (jour et nuit) et saisonnier (saison). L’organisation générale de la
biosphère est commandée par ce double rythme de la terre, ce qui entraîne la création de
grandes zones climatiques à l’échelle du globe, la distribution géographique des précipitations
à la surface des continents et la formation des biomes.
Un biome (du grec bio, qui signifie «vie») est un vaste regroupement d’organismes vivants
occupant une région climatique et adaptés aux conditions qui y règnent. Il est nommé à partir
de la végétation et des espèces animales qui y prédominent. Il y a deux grandes catégories de
biomes : les biomes terrestres et les biomes aquatiques.
Les grands biomes terrestres sont :
Le fonctionnement de la biosphère est la résultante du fonctionnement de tous les
êtres vivants qui la composent, et il se manifeste par des transferts continuels de matière et
d'énergie entre le milieu physico-chimique ambiant et les organismes d'une part, et entre les
organismes d'autre part. Ainsi le fonctionnement de la biosphère est la résultante de tous les
fonctionnements des écosystèmes. L’unité d’organisation de la biosphère est l’écosystème.
2- Caractères spécifiques de la biosphère

Parmi les caractères qui font la spécificité de la biosphère 5 sont primordiaux et


indispensables à la vie :

- l’eau s’y rencontre en permanence, d’où le nom de planète bleue qui été donné à la
Terre par les astronautes, la couleur de sa surface vue de l’espace étant due à la
prépondérance des océans ;
- La lumière solaire, à partir de cette source d’énergie que les végétaux, et
indirectement les animaux, élaborent toutes les substances organiques dont ils ont

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besoin pour produire l’énergie chimique, mécanique, etc. nécessaire à leur croissance,
leur reproduction, leurs fonctions de relation, et autres activités biologique essentielles.
- La température : joue un rôle considérable dans le développement des plantes
(permet ou pas la présence de l’espèce) ;
- L'air : est la ressource en oxygène (respiration) et en gaz carbonique (photosynthèse)
des espèces vivantes, occupe principalement l’atmosphère ; dans la biosphère la
photosynthèse et la respiration sont fondamentales ;
- le sol : support sur lequel poussent les plantes et à partir duquel elles fabriquent de la
matière vivante.

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Chapitre II FACTEURS ECOLOGIQUES

Définition :
On appelle facteur écologique tout élément du milieu (température, pluies, pH du sol...)
susceptible d'agir directement sur les êtres vivants au moins durant une phase de leur cycle de
développement.
 On distingue les facteurs : abiotiques (climatiques et édaphiques) et biotiques.

 Ces facteurs écologiques n'agissent jamais indépendamment, au contraire les êtres


vivants sont toujours exposés de façon simultanée à l'action conjuguée d'un grand nombre de
facteurs. La résultante de cette action conditionnera donc l'état du développement des êtres
vivants.

I – Facteurs abiotiques
Les facteurs abiotiques sont ceux liés à l'action du non-vivant sur le vivant. On
peut les classer dans différentes catégories comme les facteurs climatiques, les facteurs du sol
(nature, structure, texture…) et les facteurs chimiques.

I.1. Facteurs climatiques


1-1- Définition du climat
C’est l’ensemble des conditions météorologiques (température, humidité,
ensoleillement, pression, vent, précipitations) qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère
en un lieu donné. Le climat d'une région est déterminé à partir de l'étude des paramètres
météorologiques évalués sur plusieurs dizaines d'années.

I.2- La température

La température représente un facteur limitant de toute première importance car


elle contrôle l’ensemble des phénomènes métaboliques et conditionne de ce fait la répartition
de la totalité des espèces et des communautés d’êtres vivants dans la biosphère en raison de
ses importantes fluctuations latitudinale, altitudinale et saisonnières. La grande majorité des
êtres vivants ne peut subsister que dans un intervalle de températures comprise entre 0 et
50°C en moyenne.

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I.2.1- Réaction aux conditions défavorables: Adaptation
Face aux adversités climatiques plusieurs espèces animales et ou végétales réagissent par
divers comportements (adaptatifs) qui leur permettent d’échapper aux conditions extrêmes :
a- Migration:
Phénomène propre aux animaux qui sont capables de se déplacer sur des grandes distances
(cas des oiseaux, des mammifères, des poissons, etc….). Ces migrations sont souvent
saisonnières. Les animaux migrent principalement à cause de la nourriture et la reproduction.
b- Hibernation: L’action des T° très basses induit certains animaux à diminuer leur
métabolismes (blocage fonctionnel réversible) et entrer dans un état de dormance (quiescence)
en attendant l’arrivée des T ° favorables (cas des animaux de régions froides:
c- Estivation (Homing) : Phénomène analogue à celui de l'hibernation, au cours
duquel les animaux tombent en léthargie. L'estivation se produit durant les périodes les plus
chaudes et les plus sèches de l'été (cas des petits mammifères et des amphibiens, des reptiles ,
des gastéropodes et des arthropodes).
d- Diapause: est une phase de vie ralentie à caractère obligatoire sous contrôle de
facteurs interne (génétiquement déterminée). Au cours de cette phase l’organisme diminue
l'intensité de ses activités métaboliques. La diapause est aussi conditionnée par des facteurs
écologique en particulier la lumière (photopériode) et la température.
Les plantes s’adaptent à la température basse en développant :
• Une pilosité dense : Les plantes développent un système pileux important pour
garder une humidité ambiante et se protéger contre les températures basses.
• Le nanisme : La plupart des plantes d'altitude sont naines. On parle souvent des
plantes acaules. Les feuilles sont souvent organisées en rosettes basales et les fleurs se
trouvent sur de courts pédoncules.

1-3- La lumière
La lumière joue un rôle primordial dans la plupart des phénomènes écologiques.
Son intensité conditionne l’activité photosynthétique et donc l’ensemble de la production
primaire de la biosphère et celle de chaque écosystème tant en milieu terrestre qu’océanique.
Sa durée au cours du cycle nycthéméral (photopériode) contrôle la croissance des plantes et
leur floraison, mais aussi l’ensemble du cycle vital des espèces animales (phénomènes
d’hibernation ou de diapause par exemple, mais aussi la maturation sexuelle, etc.).
Chez les plantes, les héliophytes poussent mieux en lumière alors que les sciaphytes ne se
développent qu’à l’ombre (mousses, fougères…). Chez les animaux, on distingue des espèces
nocturnes lucifuges et espèces diurnes luciphiles.

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1-4- Les précipitations
Elles se font sous forme de pluie, de neiges ou de grêles. L’eau est élément vital
pour les êtres vivants qui en sont composés à plus de 80 %. Ainsi, on distingue selon le besoin
d’eau :
- des espèces aquatiques qui vivent dans l’eau en permanence (ex : poissons) ;
- des espèces hygrophiles qui vivent dans des milieux humides (ex : amphibiens) ;
- des espèces mésophiles dont les besoins en eau sont modérés et qui supportent des
alternances de saison sèche et de saison humide ;
- des espèces xérophiles qui vivent dans les milieux secs où le déficit en eau est
accentué (espèces des déserts).

Les êtres vivants s’adaptent à la sécheresse selon des modalités très variées :

*Chez les végétaux


 Réduction de l’évapotranspiration par développement de structures cuticulaires
imperméables.
 Réduction du nombre de stomates.
 Réduction de la surface des feuilles qui sont transformées en écailles ou en épines.
 Les feuilles tombent à la saison sèche et se reforment après chaque pluie.
 Le végétal assure son alimentation en eau grâce à un appareil souterrain puissant.
 Mise en réserve d’eau dans les tissus aquifères associés à une bonne protection
épidermique.

*Chez les animaux


 Utilisation de l’eau contenue dans les aliments.
 Réduction de l’excrétion de l’eau par émission d’une urine de plus en plus concentrée.
 Utilisation de l’eau du métabolisme formée par l’oxydation des graisses (dromadaire).

1-5- L’hygromètrie

L’hygrométrie caractérise l'humidité de l'air, à savoir la quantité d'eau sous forme


gazeuse présente dans l'air humide. On distingue :

- l’humidité absolue : la quantité d'eau sous forme gazeuse (vapeur) dans un volume d'air,
exprimée en unité de masse par volume ;

- l’humidité relative : qui est le degré de saturation de l’air en vapeur d’eau, exprimé en
pourcentage. Elle constitue un facteur ayant une grande importance écologie. On nomme
ombrophiles les espèces qui recherchent des milieux très humides.

En météorologie, l'humidité relative, souvent appelée degré hygrométrique. Elle se


mesure avec un hygromètre ou avec un thermohygromètre.

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1-6. Le vent
Il constitue en certains biotopes un facteur écologique limitant. Sous l’influence de
vents violents, la végétation est limitée dans son développement. Il conditionne la force des
vagues et agit sur les zones littorales. Il a une forte influence sur l’évaporation de l’eau,
notamment du sol. Il exerce aussi une action mécanique : érosion, transport de dépôts, de
pollens et de graines, déplacement des masses nuageuses, action sur la croissance des plantes,
déracinement des arbres,…

1- Les synthèses bioclimatiques

Elles intègrent les températures et les précipitations. On peut citer le quotient


pluviométrique, le diagramme ombrothermique et l’indice d'aridité de De Martonne.
2-1. Le quotient pluviométrique ou indice climatique d'Emberger
Il sert à définir les différents types de climats méditerranéens (depuis l’étage
saharien à l’étage humide).

Le Climagramme (étages climatiques de la Méditerranée) d’Emberger


L’usage de ce quotient s’est avéré très utile en écologie en particulier pour l’étude de la
répartition spatiale des espèces et des peuplements végétaux. L’expression du quotient
pluviométrique ou indice climatique d'Emberger, développé par le botaniste Louis Emberger
en 1930, puis modifié en 1955 pour définir les cinq différents types de climats
méditerranéens, depuis le plus aride, jusqu'à celui de haute montagne.

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a/ Le quotient initial d'Emberger (1930) est défini par la formule suivante :

Avec :

Q : quotient pluviométrique d'Emberger


M : moyenne des maxima (températures maximales journalières) du mois le plus chaud, en
degrés Celsius
m : moyenne des minima (températures minimales journalières) du mois le plus frais, en
degrés Celsius
P : cumul pluviométrique annuel, en millimètres
b/ Le quotient d'Emberger modifié (1955)
𝟐𝟎𝟎𝟎𝐏
Il est défini par la formule : 𝑸 = Avec :
𝑴𝟐 −𝒎𝟐

Q : quotient pluviométrique d'Emberger


M : moyenne des maxima (températures maximales journalières) du mois le plus chaud, en
degré kelvin
m : moyenne des minima (températures minimales journalières) du mois le plus frais, en
degré kelvin
P : cumul pluviométrique annuel, en mm.

2-2. Le diagramme ombrothermique il représente les variations mensuelles sur une année
des températures et des précipitations selon des gradations standardisées : une gradation de
l'échelle des précipitations correspond à deux gradations de l'échelle des températures (P =
2T). Il a été développé par Gaussen et Bagnouls, pour mettre en évidence les périodes de
sécheresses. Ces diagrammes permettent de comparer facilement les climats de différents
endroits. Les températures sont indiquées à gauche et les précipitations sont indiquées à
droite. Exemple

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2-3. L’indice d'aridité de De Martonne
Il est noté I, cet indice permet de déterminer le degré d'aridité d'une région.
Pour le calculer, on utilise la formule : I = P/T+10
- où P désigne les précipitations totales annuelles et T la température moyenne
annuelle ; et pour un mois : I=12p/t+10
- où p désigne les précipitations totales mensuelles et t la température moyenne
mensuelles.
Exemples : I=0 à 5 (hyper aride) ; I=5 à 10 (Régions arides) ; I=10 à 20 (régions semi-arides) ;
I=20 à 30 (régions semi-humides) ; I>30 (régions humides).
Exemples : pour Marrakech ? T=20,5°C, P=281,3m I=9,2 Région aride

3- Le sol
Le sol est la couche supérieure recouvrant la roche mère. Il s’agit d’une formation se
développant à la partie superficielle, rocheuse de l’écorce terrestre « la lithosphère ».
Généralement meuble, le sol a une épaisseur variable, il résulte de la transformation lente de
la roche sous-jacente, dite roche-mère, sous l’influence de divers processus, physiques,
chimiques (T°, eau, gel…) et biologique (racines, microorganismes, animaux fouisseurs…).
La figure ci-dessous montre un profil de sol qui illustre les horizons d’un sol. Le profil d’un
sol correspond à une coupe verticale de celui-ci. Il est formé d’une ou de plusieurs couches ou
horizons

Figure Photo et Profil du sol

3-1. La texture des sols


C’est la composition du sol en différents éléments, classés par taille. Elle
s’exprime en pourcentage. L’analyse granulométrique permet de trier les éléments grossiers
(cailloux et graviers) ainsi que des éléments fins (sables, limons et argiles). Les cailloux sont
de taille supérieure à 20 mm, les graviers mesurent entre 2 et 20 mm. Les sables de 50 µ à
2mm de diamètres, les limons de 2 µ à 50 µ, les argiles moins de 2 µ.
La granulométrie proprement dite concerne la terre fine : sables, limons, argiles.
La classification des textures est représentée à l'aide d'un triangle, appelé triangle des

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textures, dont les trois côtés correspondent respectivement aux pourcentages de sable, de
limon et d'argile.
Exercice : Le triangle de texture
1. Dans le triangle de texture, positionner le point dont l’analyse granulométrique nous a
donné la répartition suivante : 20% d’argile, 40% de limons et 40% de sable (fig. ci-dessous).
2. Déterminer le type de texture de ce sol.

Figure 1 : Le triangle de texture

Quatre classes, qui permettent de définir les principales propriétés du sol :

*Texture sableuse : sol bien aéré, facile à travailler, pauvre en réserve d'eau, pauvre en
éléments nutritifs ; peut être améliorée par un apport en matière organique.

*Texture limoneuse : sol présentant une mauvaise propriété physique, peut être corrigée
par un apport en teneur suffisante en humus et calcium.

*Texture argileuse : sol imperméable et mal aéré, formant obstacle à la pénétration des
racines, travail du sol difficile.

*Texture équilibrée : bonne texture, favorable à la culture.

3-2. la structure
La structure désigne le mode d'assemblage des particules, elle s'observe à deux
niveaux : macroscopique et microscopique.
• La structure détermine la répartition dans l'espace de la matière solide et des vides (pores)
dont les petits pores sont occupés par de l'eau et les plus occupés par de l'eau et les plus
grossiers par de l'air : cette répartition conditionne l'ensemble des propriétés physiques

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fondamentales du sol : - Aération et respiration des racines - Rétention par les forces
capillaires d'une réserve d'eau utilisable par les plantes en période sèche.
Ainsi, on distingue trois types de sols :
- Structure fragmentaire : Les agrégats permettent à la fois une rétention de l’eau et
des échanges chimiques avec la solution du sol et les racines. C’est la structure la plus
intéressante pour l’agriculture.
- Structure particulaire
Les particules de terre sont trop grandes et il n’y a pas d’agrégation entre elles (la
plage de sable). Sa capacité d’infiltration est très élevée mais sa capacité de rétention
très réduite, le sol est donc incultivable.
- Structure compacte.
À l’opposé de la structure particulaire, les particules sont très fines (grande proportion
d’argiles) et s’agglomèrent, elle limite fortement l’infiltration de l’eau dans le sol qui
s’engorge, on le dit saturé en eau. Ce sol s’appauvrit en oxygène et devient
difficilement pénétrable par les racines.

3-3. L’eau du sol


L’eau est présente dans le sol sous quatre états particuliers :

- L’eau hygroscopique : provient de l’humidité atmosphérique et forme une mince


pellicule autour des particules du sol. Elle est retenue très énergiquement et ne peut
être utilisée par les organismes vivants.

- L’eau capillaire non absorbable : occupe les pores d’un diamètre inférieur à 0,2 mm.
Elle est également retenue trop énergiquement pour être utilisée par les organismes
vivants.

- L’eau capillaire absorbable : située dans les pores dont les dimensions sont
comprises entre 0,2 et 0,8mm. Elle est absorbée par les végétaux et elle permet
l’activité des bactéries et des petits Protozoaires comme les flagellés.

- L’eau de gravité : occupe de façon temporaire les plus grands pores du sol. L’eau de
gravité s’écoule sous l’action de la pesanteur.

3.4. Le pH du sol
Le pH du sol est la résultante de l’ensemble de divers facteurs pédologiques.
Il dépend également de la nature de la couverture végétale et des conditions climatiques
(température et pluviosité) :

- Les pH basiques (supérieurs à 7,5) caractérisent les sols qui se développent sur une
roche mère calcaire. On les rencontre généralement dans les climats secs ou saisonnièrement
secs et sous une végétation présentant des feuilles à décomposition rapide.

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- Les pH acides (entre 4 et 6,5) se rencontrent beaucoup plus sous les climats humides et
froids favorables à une accumulation de la matière organique. Ils caractérisent les forêts de
conifères. Ils se forment surtout sur les roches siliceuses et les roches granitiques.
Suivant les espèces : certaines sont plutôt acidophiles alors que d’autres sont
basophiles. Les espèces neutrophiles sont les plus représentées dans la nature.

3-5. Influence de la composition chimique


 Salinité : végétation halophile
La genèse des sols halomorphes est liée à la présence des chlorures, les plus fréquents étant
les chlorures de sodium (NaCl), d’origine marine fréquent à l’embouchure des fleuves et
autour des lagunes ou géologique ou géologique lié à la remontée de couches salifères en
bioclimats arides et sahariens.
Dans les sols salés subsistent uniquement une flore très particulière : la
végétation halophile résistante à l’intoxication par des ions comme Na+ et Cl-.
Certains halophytes ont de nombreux points communs avec l’adaptation à la sécheresse car
l’adaptation à la salinité procède des mêmes mécanismes d’économie et de rétention d’eau.
 Réaction ionique du sol *pH
La solution du sol contient des ions H+ provenant de l’altération de la roche mère,
L’humification de la matière organique, l’activité biologique, l’effet des engrais acidifiants, le
pH dépend également de la couverture végétale et des conditions climatiques (pluviosité). On
distingue : Les acidophiles (sur sols à 4<Ph<6.5), basiphile (sur sols à 7.5<pH<9) et
neutrophiles (6.5<pH<7.5).
 Teneur en Calcium : Calcicoles/Calcifuges
En fonction de leurs préférences, les plantes sont classées en calcicoles (espèces capables de
supporter des teneurs élevées en calcaire), et calcifuges (espèces qui ne supportent que de
faibles traces de calcium).
Quant aux animaux, le calcium est nécessaire pour beaucoup d’animaux du sol.

II- Facteurs écologiques biotiques


Ce sont les éléments qui définissent les relations que développent entre eux, les
organismes et les populations. On distingue : - l’anthropisation - la compétition pour la
ressource - la prédation - le parasitisme - la symbiose. Ces relations traduisent des interactions
qui se manifestent entre les divers organismes peuplant un milieu déterminé. Ces interactions
sont nommées coactions. Elles sont de deux types :
- homotypiques ou intraspécifiques, lorsqu’elles se produisent entre individus de la
même espèce ;
- hétérotypiques ou interspécifiques, lorsqu’elles se produisent entre individus
d’espèces différentes.

1. Coactions homotypiques ou intraspécifiques

1-1. Les effets de groupe

17
On connaît actuellement l’existence de l’effet de groupe chez de nombreuses
espèces d’Insectes (abeilles, fourmis, termites…) et chez les Vertébrés (oiseaux, poissons,
éléphants…), qui ne peuvent se reproduire normalement et survivre que lorsqu’elles sont
représentées par des populations assez nombreuses. La recherche de la nourriture, la lutte
contre les ennemis sont facilitées par la vie en commun des individus. Les loups peuvent tuer
des proies de grande taille quand ils sont en bandes alors qu’ils en sont incapables quand ils
sont isolés. L’effet de groupe est considéré comme favorable à l’ensemble de la population. Il
augmente la vitesse de croissance et la fécondité.

1-2. Les effets de masse


A l’inverse de l’effet de groupe, l’effet de masse se produit, quand le milieu,
souvent surpeuplé, provoque une compétition sévère aux conséquences néfastes pour les
individus. Les effets néfastes de ces compétitions ont des conséquences sur le métabolisme et
la physiologie des individus qui se traduisent par des perturbations, comme la diminution de la
fécondité, la baisse de la natalité et l’augmentation de la mortalité. Chez certaines espèces, le
surpeuplement entraine des phénomènes appelés phénomènes d’autoélimination.

1-3. Compétition intraspécifique


Une compétition intraspécifique est une concurrence au sein d'une même
population pour la même ressource. La compétition pour la même ressource provient du fait
que la ressource est limitée ou que les compétiteurs interfèrent pour obtenir la ressource. La
compétition se traduit toujours par des effets négatifs sur la population.
2. Coactions hétérotypiques ou interspécifiques
La cohabitation de deux espèces peut avoir sur chacune d’entre elles une
influence nulle, favorable ou défavorable.

2-1. Le neutralisme
On parle de neutralisme lorsque les deux espèces sont indépendantes : elles
cohabitent sur un même milieu sans avoir aucune influence l’une sur l’autre.

2-2. La compétition
Chaque espèce agit défavorablement sur l’autre. La compétition a lieu pour la
recherche de la nourriture, des abris, des lieux de ponte, etc. Les deux espèces sont dites
compétitrices.

2-3. Le mutualisme
Le mutualisme est une association de deux espèces différentes à bénéfice
réciproque qui est permanente mais non obligatoire. L’association obligatoire et
indispensable entre deux espèces est une forme de mutualisme à laquelle on réserve le
nom de symbiose.

Exemple de mutualisme : le héron pic bœuf qui trouve sa nourriture en débarrassant les
grands mammifères (buffles, girafes...) de leurs parasites.

18
2-4. La symbiose
La symbiose est une association intime, durable et obligatoire entre deux espèces
A et B (A=hôte et B=symbiote ou symbionte). Chaque espèce ne peut survivre, croître et se
reproduire qu’en présence de l’autre.

Exemples de symbiose :
- Le lichen est une union entre une algue unicellulaire et un champignon : l'algue retire
de la relation un apport important en eau et en sels minéraux ainsi qu'un gîte. Le
champignon, hétérotrophe, retire le glucose nécessaire à sa croissance que produit
l'algue par la photosynthèse.
- La fixation de l’azote par les bactéries dans les nodosités des légumineuses.

2-5. La coopération
La coopération est une association de 2 espèces à bénéfice réciproque qui est temporaire.

Exemple : La nidation collective de plusieurs espèces d’oiseaux comme les


sternes et les hérons est un exemple de coopération qui leur permet de se défendre plus
efficacement contre les prédateurs.

2-6. Le commensalisme
L’association comprend dans ce cas une espèce commensale qui en tire un
bénéfice et une espèce hôte qui n’en tire aucun avantage. La phorésie, c’est-à-dire le transport
de l’organisme le plus petit par le plus grand est une forme de commensalisme.
Exemple : Les balanes, sont de petits crustacés qui vivent fixés sur le dos des
baleines. Cela leur permet de se déplacer car ces animaux ne vivent qu'à l'état fixé. Les
baleines ne sont en aucun cas dérangées par ces petits crustacés

2-7. L’amensalisme
C’est une interaction dans laquelle une espèce est éliminée par une autre espèce
qui secrète une substance toxique. Dans les interactions entre végétaux, l’amensalisme est
souvent appelé allélopathie.

Exemple : Le Noyer rejette par ses racines, une substance volatile toxique, qui
explique la pauvreté de la végétation sous cet arbre.
2-8. Le parasitisme
Une espèce parasite, généralement la plus petite, inhibe la croissance ou la
reproduction de son hôte, et en dépend directement pour son alimentation. Le parasite peut
entrainer ou non la mort de son hôte. Le parasitisme est un mode de vie ou survie, parfois
défini par l'exploitation du vivant par le vivant. On considère différents types de parasitisme :
- Ectoparasite : le parasite est présent à l'extérieur de son hôte (puces, poux…).
- Endoparasite : le parasite est présent dans les tissus, dans le système sanguin, dans le
tube digestif (ténia par exemple) ou à l'intérieur d'une cellule.
- Parasitoïde est un parasite qui tue son hôte à la fin de son développement (cas de
nombreuses larves d’insectes).

19
- Hyperparasite : est un parasite vivant aux dépens d'un autre parasite, cas de la
microsporidie (champignon) parasite intracellulaire d’un trématode déjà parasite d’un
poisson.
- Endophyte : larve d’insecte qui se développe à l’intérieur des végétaux.
- Cléptoparasite : qui se nourrit aux dépens de la production ou des réserves accumulées
par une autre espèce : proies capturées, nourriture… (cas de certains insectes)

2-9. La prédation
Le prédateur est tout organisme libre qui se nourrit aux dépend d’un autre.
L’espèce prédatrice attaque l’espèce proie pour s’en nourrir.

Exercice : Les coactions


Remplir le tableau ci-dessous par 0, - ou + dans le cas où les 2 espèces sont réunies.
+ : le développement de l’espèce est rendu possible ou amélioré,
0 : les espèces ne sont pas affectées dans leur développement,
- : le développement de l’espèce est réduit ou rendu impossible.

(Correction voir cours)

III- Notion de facteur limitant, notion de valence écologique d’une espèce


1-Loi du minimum
On doit à Liebig (1840) la loi du minimum qui stipule que la croissance d’un
végétal n’est possible que dans la mesure où tous les éléments indispensables pour l’assurer
sont présents en quantités suffisantes dans le sol. Ce sont les éléments déficitaires (dont la
concentration est inférieure à une valeur minimum) qui conditionnent et limitent la croissance.

20
2-Facteur limitant
Un facteur écologique joue le rôle d’un facteur limitant lorsqu’il est absent ou
réduit au-dessous d’un seuil critique ou bien s’il excède le niveau maximum tolérable. C’est le
facteur limitant qui empêchera l’installation et la croissance d’un organisme dans un milieu.
C'est le cas de la température. Lorsqu'elle est très basse ou très forte, elle agit négativement
sur les êtres vivants.

3-Loi de tolérance (intervalle de tolérance)

Enoncée par Shelford en 1911, la loi de la tolérance stipule que pour tout facteur
de l’environnement existe un domaine de valeurs (ou intervalle de tolérance) dans lequel tout
processus écologique sous la dépendance de ce facteur pourra s’effectuer normalement. C’est
seulement à l’intérieur de cet intervalle que la vie de tel ou tel organisme, population ou
biocénose est possible. La borne inférieure le long de ce gradient délimite la mort par carence,
la borne supérieure délimite la mort par toxicité. A l’intérieur de l’intervalle de tolérance,
existe une valeur optimale, dénommée « préférendum » ou « optimum écologique » pour
lesquelles le métabolisme de l’espèce ou de la communauté considérée s’effectue à une
vitesse maximale.

Figure 2a : Limites de tolérance d’une espèce en fonction de l’intensité du facteur


écologique étudié.

 Chaque organisme présente vis-à-vis des divers facteurs écologiques des limites de
tolérance (voir courbe C1 de Shelford et la courbe C2 de Lamotte ci-dessous). Ces limites
démontrent la valence écologique d’une espèce.

21
La valence écologique d'une espèce représente sa capacité à supporter les variations plus ou
moins grandes d'un facteur écologique. Elle représente la capacité à coloniser ou à peupler un
biotope donné. Donc la valence écologique affecte la distribution de l’espèce, ainsi lorsqu’elle
est:
■ Large ou étendue, l’espèce est qualifiée d’eurytope pour le milieu et d’euryèce(ique)
pour le facteur.
■ étroite et restreinte, l’espèces est identifiée comme sténotope pour le milieu et de
sténoèce(ique) pour le facteur.
- Une espèce à valence écologique moyenne, est dite mesoèce.

Exemple 1 cas de la température, certaines espèces supportent de :


- grandes variations thermiques = eurythermes,
- variations limitées de T = sténotherme,
- variations moyennes de T = mésothermes.

Exemple 2 cas de la salinité, certaines espèces supportent de :


- grandes variations de salinité = euryhalines,
- variations limitées de la salinité = sténohalines,
- variations moyennes de la salinité = mésohalines.

La connaissance des facteurs limitants peut avoir une grande importance pratique en Ecologie
appliquée, en particulier dans: - la lutte contre les ravageurs des cultures; - la lutte contre les
parasites et les espèces nuisibles (arthropodes) - Les techniques d’élevage (aquaculture) et de
conditionnement des espèces.

4. Adaptation des êtres vivants aux facteurs écologiques

22
Les individus, les populations et les communautés d’êtres vivants ne subissent pas
de façon passive l’influence des facteurs écologiques (température, lumière, et autres facteurs
écologiques). Ils présentent des adaptations physiologiques et morphologiques. L’adaptation
peut se définir d’une manière générale comme l’ajustement fonctionnel de l’être vivant au
milieu, et, en particulier, comme l’appropriation de l’organe à sa fonction. L’adaptation
correspond à la mise en accord d'un organisme vivant avec les conditions qui lui sont
extérieures. Elle perfectionne ses organes, les rend plus aptes au rôle qu’ils semblent jouer
dans la vie de l’individu. Elle met l’organisme tout entier en cohérence avec le milieu.
4-1. L’adaptation physiologique est appelée acclimatation.

Elle concerne le plus souvent les facteurs abiotiques comme les adaptations aux
variations de température, de salinité, du taux d’oxygène, de l’éclairement, etc. Elle résulte de
l’existence de mécanismes de régulation interne répondant essentiellement aux variations des
facteurs écologiques.

La régulation de la température interne constitue un bon exemple d’illustration.


Dans le règne animal on peut établir deux groupes d’animaux suivant leurs réactions aux
fluctuations de la température : les poïkilothermes (animaux à sang froid) et les
homéothermes (animaux à sang chaud). Chez les premiers la température corporelle est
voisine du milieu extérieur et suit ses fluctuations. A l’opposé, la température interne des
homéothermes est constante indépendante de la température extérieure.

4.2- L’adaptation morphologique est la plus visible, elle modifie l’ensemble de


l’organisme.

Nous prenons comme exemple les réponses morphologiques au froid chez les
animaux homéothermes (mammifères et oiseaux) :

*Chez les renards et les lapins, la longueur des pattes et des oreilles diminuent quand le milieu
devient plus froid. C’est une illustration de la règle d’Allen : les homéothermes des climats
froids ont habituellement des membres et appendices plus courts que les animaux-équivalents
des climats plus chauds.

A B C

23
Figure 3 : Illustration de la règle d’Allen : la longueur relative des oreilles décroît
chez les renards en fonction de la latitude. A : renard du désert, B : renard d’Europe et
C : renard polaire.
*Chez les Manchots, la taille et le poids augmentent quand on va vers les pôles. Une
deuxième règle peut donc être observée, la règle de Bergmann : corrélativement, la taille et
la masse des animaux s’accroissent avec le froid.

Ces deux types d’adaptations morphologiques ont pour effet de diminuer les pertes
de chaleur par échange cutané, qui permettent donc des économies d’énergie lors de la
thermorégulation en milieu froid.

IV- Aire de répartition géographique, habitat et niche écologique d’une


espèce.

Une espèce possède trois caractéristiques fondamentales en relation avec son


environnement naturel : son aire de répartition (ou de distribution) géographique, son habitat
et sa niche écologique.

L’aire de répartition géographique : c’est la zone délimitant la répartition géographique


d’une espèce vivante qui inclut la totalité de ses populations.

L’Habitat : à l’intérieur de cette aire, les populations de chaque espèce vont être distribuées
dans un milieu de vie naturel, appelé l’habitat d’une espèce, auquel elles sont inféodées. Dans
un habitat, tous les besoins de l’espèce concernée peuvent être regroupés en trois « besoins
vitaux » : la nourriture, la reproduction, l’abri.

La niche écologique : Dans tout écosystème, il est fréquent que de nombreuses espèces
puissent se rencontrer dans le même habitat, en revanche, en les observant attentivement on
remarque qu’elles occupent chacune une niche écologique bien distincte. La niche écologique
peut se définir comme le rôle de l’espèce (proies, prédateurs) dans le fonctionnement de
l’écosystème.
Selon la célèbre analogie d’Odum (1959) : " la niche écologique, c’est la profession
de l’espèce alors que l’habitat en est l’adresse". Deux espèces ayant la même niche
écologique sont donc en « compétition ». Le principe de la sélection naturelle tend à favoriser
celle qui est la plus « adaptée » à la niche écologique, c’est-à-dire celle qui se reproduit et y
survit le plus efficacement.

Exemple :
Citons, deux espèces d’Hétéroptères aquatiques, la notonecte (Notonecta glauca) et
la corise (Corixa punctata). Ces deux espèces de taille très voisine vivent dans les mêmes
biotopes (mares et étangs) et dans le même habitat (végétation aquatique). Cependant, elles
occupent des niches différentes : les corises sont herbivores à tendance saprophage (elles se
nourrissent de fragments de végétaux morts ou en mauvais état) tandis que les notonectes sont
carnivores.

24
CH 3 : Fonctionnement des écosystèmes
I -Niveaux des chaînes alimentaires
Dans les écosystèmes, la matière et l’énergie circulent à travers les chaînes
alimentaires qui se créent entre les organismes. On appelle chaîne alimentaire une suite
d’êtres vivants dans laquelle les uns mangent ceux qui les précèdent dans la chaîne avant
d’être mangés par ceux qui les suivent.
Il existe deux types de chaînes alimentaires : les unes commencent par les végétaux
vivants qui sont dévorés par les herbivores ; les autres commencent par de la matière végétale
ou animale morte et plus ou moins décomposée qui est consommée par les détritivores.

1 – Cas d’une chaîne alimentaire qui commence par les végétaux vivants.
Dans ce cas il est possible de distinguer les diverses catégories suivantes :
1.1- Les producteurs.
Ce sont les végétaux chlorophylliens. Ces organismes utilisent l’énergie lumineuse
pour synthétiser de la matière organique à partir des substances minérales du sol, de l’eau et
du gaz carbonique libre ou dissous. Ils transforment ainsi l’énergie solaire en énergie
chimique présente dans les matières organiques synthétisées (glucides, lipides, protides). Cette
synthèse est essentiellement l’œuvre de Phanérogames dans les écosystèmes terrestres, et
accessoirement des Ptéridophytes et des Bryophytes ; dans le milieu marin est l’œuvre des
Algues microscopiques du plancton et accessoirement des algues macroscopiques du benthos
littoral et de quelques rares Phanérogames ; en milieu d’eau douce ce sont des Algues ou des
Phanérogames (ou bien les deux à la fois) qui sont des producteurs suivant les types de
collections d’eau envisagés. Les producteurs sont des autotrophes (du grec autos : même et
trophe : nourriture).

1.2- Les consommateurs.


Ce sont principalement des animaux. Ces organismes se nourrissent de
substances organiques élaborées par les producteurs. Les consommateurs sont des
hétérotrophes (du grec heteros : autre). Suivant la place qu’ils occupent dans la chaîne, on
distingue :

1.2.1- Les consommateurs primaires ou de premier ordre.


Ils se nourrissent directement de producteurs : ce sont donc en général des
herbivores. En milieu terrestre les herbivores sont surtout des Insectes et parmi les
Mammifères des Rongeurs et des Ongulés ; en milieu marin et dulçaquicole ce sont surtout
des Crustacés de petite taille et des Mollusques qui vivent aux dépens du phytoplancton.

25
1.2.2- Les consommateurs secondaires ou de second ordre.
Ils subsistent aux dépens des herbivores : ce sont donc des carnivores. Ils se
rencontrent dans des groupes très variés.

1.2.3- Les consommateurs tertiaires ou de troisième ordre.


Ce sont des carnivores qui se nourrissent de carnivores c'est-à-dire de
consommateurs de second ordre. Les consommateurs de second ordre et de troisième ordre
peuvent êtres des prédateurs qui capturent leurs proies et les tuent avant de les dévorer ou bien
des parasites ou encore des mangeurs de cadavres.

On pourrait définir de la même façon des consommateurs de quatrième ordre, de


cinquième ordre, etc. Généralement les chaînes alimentaires ne comptent guère plus de cinq à
six maillons.

1.3- Les décomposeurs ou bioréducteurs.


Ils forment le terme final de la chaîne trophique. Les décomposeurs sont les
différents organismes et microorganismes (Bactéries, Champignons….) qui s’attaquent aux
cadavres, aux excréments et aux déchets organiques ; et les décomposent peu à peu en
assurant le retour progressif au monde minéral. Ce sont des saprophytes : microorganisme
qui se nourrit de matières organiques en cours de décomposition. On rattache également aux
décomposeurs :
- Nécrophage : organisme qui se nourrit de cadavres
- Détritivore : Invertébré qui se nourrit de détritus ou débris d’animaux et/ou de
végétaux (déchets organiques).
- Xylophage : qui se nourrit de bois mort.
- Coprophage : Animal qui se nourrit d’excréments.

2 – Cas d’une chaîne alimentaire qui débute par de la matière organique morte.
Dans ce cas les consommateurs sont qualifiés de détritivores. Ces derniers
peuvent appartenir à des groupes systématiques variés. Il peut s’agir d’animaux de petites
tailles tels que les nombreux Invertébrés qui vivent dans le sol et qui subsistent aux dépens de
la litière de feuilles mortes ; ou bien ce sont des Bactéries et des Champignons qui
décomposent la matière organique. Dans la plupart des cas ces deux groupes ne travaillent pas
indépendamment mais ils sont au contraire étroitement associés, les animaux préparent le
travail des microorganismes en fragmentant la matière organique en éléments de petites
dimensions. Les chaînes alimentaires à base d’herbivores et celles qui sont à base de
détritivores coexistent le plus souvent dans les écosystèmes mais il y’en a presque toujours
une qui est largement prédominante sur l’autre. Cependant, dans quelques milieux très
particuliers (milieu abyssal, milieu cavernicole, lacs profonds) où les organismes
chlorophylliens ne peuvent subsister par manque de la lumière, il n’y a que des chaînes
trophiques à bases de détritivores.

Matière organique---------Consommateurs-----------Décomposeurs.

26
3– Notion de niveau trophique
On dit que des organismes appartiennent au même niveau trophique quand ils
sont séparés des végétaux chlorophylliens dans la chaîne alimentaire par le même nombre
d’étapes. Les Végétaux chlorophylliens constituent par définition le premier niveau trophique.
Dans une chaîne trophique à base de détritivores les détritus organiques constituent
évidemment le premier niveau trophique. Cependant, un animal peut appartenir à plusieurs
niveaux trophiques différents : c’est le cas des omnivores qui consomment à la fois des
végétaux et des animaux, ou de certains carnivores qui s’attaquent à des proies variées.
Puisque un même animal ou un même végétal peut servir d’aliment à des carnivores ou à des
herbivores variés les diverses chaînes alimentaires s’anastomosent le plus souvent entre elles
et elles constituent ainsi un réseau alimentaire.

II – Les Pyramides écologiques

La structure trophique d’un écosystème ou d’une chaîne alimentaire peut être


décrite soit en termes d’individus, soit en termes de biomasses soit en termes d’énergie. On
peut également représenter graphiquement cette structure à l’aide des pyramides écologiques.

1 – Pyramide des nombres.


Dans une chaîne si on superpose des rectangles horizontaux de même hauteur et
dont la longueur est proportionnelle au nombre d’individus présent dans chaque niveau
trophique, on obtient une figure appelée pyramide des nombres (voir exemple en cours).

2 – Pyramide des biomasses.


Le deuxième mode de représentation est la pyramide des biomasses dans
laquelle on indique pour chaque niveau trophique la biomasse (masse totale de la matière
vivante) des organismes correspondants (voir exemple en cours).

3 – Pyramide des énergies.


Dans ce cas, chaque niveau trophique est représenté par un rectangle dont la
longueur est proportionnelle à la quantité d’énergie accumulée par unité de temps et par unité
de surface (Kcal/m2/an) ou de volume (Kcal/m3/an) dans ce niveau (voir exemple en cours).

On utilise généralement les normes suivantes :

- 1 g de glucides correspond à 4 kilocalories = 17 KJ

- 1 g de protides, à 4 kilocalories = 17 KJ

- 1 g de lipides, à 9 kilocalories = 38 KJ

- 1 cal = 4,18 Joules

- 1 Kcal = 4,18 KJoules.

27
Exercice

Soit un écosystème constitué par une végétation 809 g/m2, cette dernière sert à nourrir des
animaux herbivores pesant 37g/m2 qui à leur tour alimentent des animaux carnivores pesant
11 g/m2, ces derniers sont consommés par des prédateurs pesant 1,5 g/m2, les détritus
végétaux et les déchets animaux de cet écosystème sont utilisés par des décomposeurs pesant
5 g/m2.

1. Par quel type de pyramide peut-on représenter la structure trophique de cet écosystème ?

2. Représenter la structure trophique de cet écosystème ?

III- Les transferts d’énergie et de la productivité dans les écosystèmes

L’étude des transferts d’énergie et de la productivité dans les écosystèmes peut


se faire à trois niveaux différents : celui de la population, celui du niveau trophique et celui de
l’écosystème tout entier.

1 - La productivité biologique.

1-1. Introduction.
Tout être vivant doit pour fabriquer ses tissus et pour se reproduire recevoir une
certaine quantité d’énergie qui est utilisée :

1 - Pour assurer les dépenses d’entretien c'est-à-dire le métabolisme de base.

2 – Pour permettre les déplacements dans le cas des organismes mobiles : ce


sont les dépenses d’activités. L’ensemble des dépenses d’entretien et d’activité constitue les
dépenses de maintenance.

3- Pour assurer la croissance par formation de protoplasme nouveau.

4- Pour assurer la production des éléments nécessaires à la reproduction (œufs,


embryon, grains) et la formation des réserves glucidiques (végétaux) ou lipidiques (animaux).

1-2. La productivité.
1- On appelle productivité brute la quantité de matière vivante produite par
unité de temps (en général l’année) par un niveau trophique déterminé ou par un de ses
constituants.

2 - La productivité nette correspond à la productivité brute moins la quantité de


matière vivante dégradée par les phénomènes respiratoires.

3 - La productivité primaire est celle des êtres autotrophes chlorophylliens.

4 – La productivité secondaire est celle des représentants des autres niveaux


trophiques, c’est-à-dire des consommateurs et des décomposeurs.

28
5 – La biomasse est la masse vivante d’un organisme, d’une population ou
d’une communauté à un moment donné de son existence. On peut l’exprimer en poids frais ou
en poids sec par unité de volume ou unité de surface.

2 – Le transfert d’énergie à travers les différents niveaux trophiques d’une chaîne


alimentaire.

Exemple de transferts d’énergie dans le cas simple d’une chaîne alimentaire ne


renfermant que trois niveaux trophiques : producteurs herbivores et carnivores (voir schéma)

2.1 - Pour les producteurs primaires l’énergie provient du rayonnement


solaire. Seule une faible partie de la lumière totale (LT) reçue est absorbée par la
chlorophylle ; le reste (NU1) n’est pas utilisé. La lumière absorbée (LA) est en partie dissipée
sous forme de chaleur (CH) ; le reste est utilisée pour la synthèse de substances organiques et
correspond à la photosynthèse brute ou productivité primaire brute (PB). La productivité
primaire nette (PN) ou photosynthèse apparente correspond à la productivité brute moins la
quantité de matière R1 perdue par la respiration : PN = PB – R1.

Le flux d’énergie qui traverse un niveau trophique donné correspond à la


totalité de l’énergie assimilée à ce niveau c’est-à-dire la somme de la productivité primaire
nette et la quantité de matière perdue par la respiration. Dans le cas des producteurs primaires
le flux d’énergie qui traverse leur niveau trophique est PB = PN +R1.

2.2- Pour les herbivores. Une partie de la productivité primaire nette (PN) sert
d’aliment aux herbivores qui absorbent ainsi une quantité d’énergie (I1) ; une partie de la
productivité primaire nette, soit (NU2), n’est pas utilisée et elle passe dans la biomasse des
végétaux vivants avant d’être la proie des Bactéries et des autres décomposeurs. La quantité
d’énergie (I1) correspond à ce qui est rejeté soit (NA1) sous forme d’excréments et de
déchets. La fraction assimilée (A1) correspond d’une part à la productivité secondaire PS1 et
d’autre part aux dépenses respiratoires (R2) de telle façon que PS1 = AI – R2. Le flux
d’énergie qui traverse le niveau trophique des herbivores est : A1 = PS1 + R2.

2.3 - Pour les carnivores. Un raisonnement analogue peut être fait pour les
carnivores, consommateurs de second ordre. Le flux d’énergie qui traverse ce niveau
trophique est d’A2 = PS2 + R3.

3 –Efficacité écologique d’un écosystème.


On appelle efficacité écologique d’un écosystème le rapport entre l’assimilation
à un niveau trophique de rang n et l’assimilation au niveau trophique de rang n-1. Dans le
système de notation employé l’efficacité écologique est égale à A1/PB x 100 ou A2/A1 x
100… Ce rapport est toujours très faible.

Au niveau des producteurs on appelle efficacité photosynthétique le rapport PN/LT.

29
Exercice d’application

Soit un écosystème qui reçoit 1000000 Kcal/m2/j d’énergie lumineuse ; il n y a que


2,5% de cette énergie qui est utilisée par la photosynthèse. La respiration des plantes fait
perdre 90% de l’énergie accumulée. Les herbivores produisent 25 Kcal/m2/j ; les carnivores
produisent 3 Kcal/m2/j.

1. Calculez la productivité brute.

2. Calculez la productivité nette.

3. Calculer l’efficacité photosynthétique.

30
CH 4 : Les grands cycles biogéochimiques
Un aspect important des transports de matière dans les écosystèmes réside dans
l’existence de circuits dans lesquels les divers éléments sont constamment recyclés. Il y a une
différence importante avec l’énergie qui est peu à peu dégradée et perdue, mais jamais
réutilisée dans les écosystèmes.

Les êtres vivants ont besoins d’un grand nombre d’éléments pour la synthèse de
leur protoplasme. Les plus importants sont le carbone, l’hydrogène, l’oxygène, l’azote, le
calcium, le phosphore, le potassium, le sodium, le magnésium, le soufre, le fer, etc. Ces
éléments passent alternativement de la matière vivante à la matière inorganique en parcourant
des cycles plus ou moins compliqués appelés cycles biogéochimique. Ceux-ci peuvent être
divisés en deux catégories : les cycles gazeux dans lesquels l’atmosphère est le réservoir
essentiel de l’élément (carbone, azote, eau) et les cycles sédimentaires dans lesquels l’élément
est stocké sous la forme solide dans un sédiment (phosphore, soufre par exemple). Un cycle
biogéochimique est le processus de transport et de transformation cyclique d'un élément
ou composé chimique entre les grands réservoirs de la biosphère (lithosphère +
hydrosphère + atmosphère).

I- Cycle de l’eau

Figure 1 : Cycle de l’eau

L’eau constitue un élément indispensable à la vie. Elle représente en moyenne 70% du


poids des organismes vivants. L’eau est présente dans chacun des compartiments de la
biosphère. L’énergie solaire permet de maintenir les masses d’eau en mouvement entre la
terre, mer et atmosphère et joue le rôle moteur du cycle de l’eau. Sur la Terre, l'eau présente

31
trois phases à l'état naturel : solide (glace, neige), liquide (eau liquide) et gazeux (vapeur
d'eau). L'eau s'évapore de toutes les étendues d'eau, depuis la simple flaque jusqu'aux océans.
De l'eau s'évapore aussi de la végétation : on parle alors d'évapotranspiration. Lorsque la
quantité de vapeur d'eau dans l'atmosphère devient suffisamment grande, la vapeur se
condense sur des particules en suspension dans l'air pour former les nuages. Les nuages
précipitent éventuellement sous forme de pluie, de neige ou de grêle. L'eau qui est libérée
retourne au sol où elle est absorbée par la végétation où ruisselle vers les rivières et les
fleuves si elle n'est pas absorbée par le sol. L'eau peut également percoler (pénétrer lentement
dans le sol) vers les couches les plus profondes pour alimenter les nappes phréatiques.

Le cycle de l’eau est perturbé par l’action de l’homme. Ces perturbations peuvent être
constatées par une augmentation du ruissellement, une diminution de l’évapotranspiration et
un épuisement des nappes. L’augmentation du ruissellement et la diminution de
l’évapotranspiration sont dues à la déforestation et à l’urbanisation. Alors que l’épuisement
des nappes est dû à l’agriculture intensive.

II- Le cycle de l’azote

Figure 2. Cycle de l’azote

L'azote est un composé de base vital pour de nombreux processus biologiques. Il est
l'un des principaux constituants des acides aminés, des protéines et des acides nucléiques

32
constituant les ADN et ARN. L'atmosphère contient une grande quantité d’azote (79 % en
volume), mais peu d’organismes sont capables de l’utiliser sous cette forme (N2). Le cycle de
l’azote implique une série de transformations chimiques, qui sont l’œuvre d’un petit nombre
d’organismes spécialisés. Ces mécanismes biologiques peuvent êtres brièvement résumés
comme suit :

- La fixation de l’azote : pour devenir biologiquement utilisable l’azote (N2) doit être
fixé sous la forme d’azote minérale utilisable par les plantes. Les bactéries fixatrices
d’azote et les Cyanophycées (fixation biologique) convertissent le N2 en Ammoniac
NH3 ou en ammonium NH4. Les éclairs lors des orages (fixation photochimique)
convertissent le N2 en nitrates (NO3).
- L’ammonification : le métabolisme des êtres vivants implique l’élimination de
déchets azotés. Les cadavres et les excrétions constituent aussi une source de matière
azotée organique. De nombreux organismes hétérotrophes notamment les bactéries et
certains champignons vivent de ces substrats organiques et libèrent l’ammonium
(NH4).
- La nitrification : c’est la transformation de l’azote de (NH4) en nitrites (NO2) et
nitrates (NO3). Elle se fait par les bactéries nitrifiantes dans les sols et dans l’eau. La
nitrification rend l’azote assimilable par les plantes.
- La dénitrification : c’est le retour de l’azote organique en azote gazeux (N2) libéré
dans l’atmosphère. Elle se fait par des bactéries anaérobies (Pseudomonas,…).
Le principal impact de l’homme sur le cycle de l'azote provient de l’usage de
fertilisants synthétiques. L’utilisation généralisée de fertilisants azotées est en partie
responsable de l’eutrophisation. D’autres problèmes environnementaux sont causés par
l’utilisation de combustibles fossiles, qui contiennent de l’azote. Ces activités rejettent des
nitrates et des nitrites, qui contribuent à diminuer la qualité de l’air dans les grandes villes.

III-Le cycle du carbone

Figure 3 . Cycle du carbone

33
Le carbone est un atome, qui se trouve dans tout ce qui est vivant ou mort des végétaux,
animaux et humains. Il est donc présent dans l’hydrosphère, l’atmosphère et la lithosphère.
On en trouve, dans le pétrole et le charbon puisqu'ils sont le résultat de la décomposition des
plantes. Il existe donc sous plusieurs formes dans la nature.
►Son circuit commence par La combustion des matières contenant du carbone produit grâce
à l‘O2 un gaz que l'on appelle le gaz carbonique, ou dioxyde de carbone (CO² ) .
► Le carbone circule aussi dans les mers et océans grâce aux courants marins.
■ Là où il fait chaud le gaz carbonique est rejeté par l'eau.
■ Là où il fait froid, c'est le contraire : le CO² est absorbé par l'eau. Les deux principales
SOURCES NATURELLES de CO² sont donc : la végétation la nuit et les océans chauds. Les
deux principaux PUITS NATURELS de CO² sont donc : la végétation le jour et les océans
froids.
Cependant, nous produisons trop de dioxyde de carbone et notre Terre n'arrive plus
à le recycler. Le taux de CO2 dans l'atmosphère augmente et le climat se réchauffe. En effet,
le CO2 présent dans l'atmosphère permet de piéger la chaleur du soleil. C'est ce qu'on appelle
l'effet de serre. En augmentant la concentration de CO2 dans l'atmosphère, l'équilibre de nos
écosystèmes est perturbé. Le climat se réchauffe et cela peut avoir des conséquences graves
sur la vie sur Terre (inondations, tempêtes, raz de marée, sécheresse... etc.).

Figure 4: Effet de serre

34
IV-Le cycle de l’oxygène
Le cycle biogéochimique de l'oxygène est indissociable du cycle du carbone
puisque celui-ci s'effectue grâce au (CO²) utilisé lors de la photosynthèse. Cette dernière
produit de l’O2 (dioxygène) qui, par le biais de la respiration, brûle les composants carbonés
produits par la photosynthèse pour redonner du CO². C'est l'océan qui joue le rôle de
régulateur de l'oxygène atmosphérique. La composante végétale du plancton, le
phytoplancton, produit de l'oxygène O2 grâce à la photosynthèse. Comme sur les continents,
cet oxygène O2 est utilisé pour la respiration par la composante animale du plancton, le
zooplancton, et par les autres animaux marins, ainsi que pour l'oxydation de la matière
organique.

Figure 5. Cycle biogéochimique de l’oxygène

►Le cycle de l'oxygène permet d'expliquer le phénomène de l'apparition de l’OZONE.


Les dégagements du dioxyde d'azote (NO2) qui par décomposition puis recomposition avec le
dioxygène ambiant (O2) forme de l'ozone (O3). Or, cet ozone est néfaste à la santé et est même
considéré comme un polluant. Mais dans la haute atmosphère l'ozone forme une couche qui
est indispensable, en effet elle agit comme un filtre vis-a-vis des UV émis par le soleil: NO2
→ NO + O et O+O2 → O3. Ces derniers peuvent provoquer des coups de soleil, des cancers
de la peau, etc. L’homme semblerait intervenir sur ce cycle en accroissant la destruction d’O3
par le rejet dans l’atmosphère: des composés chlorés (CFR), composés bromés (pesticides …),
des halons (extincteurs…) etc.

35
V-Le cycle du phosphore

Figure 6 : Cycle du phosphore

Le cycle du phosphore ne possède pas de composante gazeuse.


►Le phosphore sous forme de phosphate (PO4) est présent dans l’organisme des êtres
vivants.
►Sa circulation peut être subdivisée en cycle terrestre et en cycle aquatique. Tout le P
terrestre est absorbé par les plantes et transféré aux animaux par leur alimentation dont une
partie est retournée aux sols à partir des excréments des animaux et de la matière organique
morte. Une autre partie est transportée vers les océans où une fraction est utilisée par les
organismes benthiques et ceux du plancton pour secréter leur squelette; l’autre fraction se
dépose au fond de l’océan sous forme d’organismes morts ou de particules et est intégrée aux
sédiments. Ces derniers sont transformés en roches sédimentaires par l’enfouissement; plus
tard, les roches sont ramenées à la surface par les mouvements tectoniques et le cycle
recommence
►La plus grande partie du P que l’on retrouve dans les eaux des cours d’eau provient : (1) des
rejets d’eaux résiduaires, (2) des déjections humaines, (3) des matières organiques en
décomposition, des lessives, (4) des activités agricoles (engrais phosphatés utilisés en
agriculture) et (5) des ruissellements d’effluents agricoles.
►Entrainé dans les eaux, cet élément s’y retrouve essentiellement sous forme de phosphore
organique (résidu de la matière vivante) ou de phosphore minéral (ou phosphate inorganique)
► Sa présence dans le milieu aquatique est responsable du phénomène
d’EUTROPHOISATION (l'eutrophisation est la modification et la dégradation d'un milieu
aquatique, lié en général à un apport excessif de substances nutritives, qui augmentent la
production d’algues).

VI- Les principales étapes de l'eutrophisation


Elles peuvent être schématisées comme suit (Fig. ci- dessous).

36
1- Au stade I, le lac soumis à une pollution croissante accumule dans ses eaux
d'importantes quantités de sels minéraux nutritifs.
2- Au stade II, cet enrichissement en éléments nutritifs déclenche une prolifération
d'algues dans l'épilimnion ; la surcharge en biomasse végétale entraîne une diminution
de la transparence des eaux ; l'activité photosynthétique se trouve ainsi concentrée
dans les eaux eutrophes, au niveau des premiers mètres au-dessous de la surface. Tous
ces phénomènes contribuent à accroître le taux d'oxygène dissous dans les eaux
superficielles du lac.
3- Au stade III, la mort et la décomposition d'une masse considérable d'algues entraîne la
consommation rapide de l'oxygène encore contenu dans les couches profondes du lac,
celles-ci se trouvant alors nettement séparées, par un chimiocline horizontale, des eaux
superficielles riches en oxygène.
4- Au stade IV, enfin, la disparition totale de l'oxygène dans les couches profondes
entraîne l'apparition de fermentation anaérobique; le dégagement d'hydrogène sulfuré
(SH2) et l'ammoniac (NH3) en est le symptôme caractéristique.

Figure 7 : Les principales phases de l’eutrophisation des eaux

37
VII-Interactions des cycles
Les cycles étudiés mettent en relief la réalité structurale de la biosphère.
Ils ne sont pas indépendant les uns des autres. Ainsi les cycles du carbone et de l’oxygène
sont étroitement liés à travers la respiration et la photosynthèse. Le cycle de l’azote dépend
des autres cycles (eau, oxygène, carbone…). La perturbation d’un cycle peut entraîner le
dérèglement d’autres cycles, notamment à l’échelle régionale ou au niveau des écosystèmes.
Exemples de perturbations :
- L’augmentation de la teneur en CO2 de l’air liée aux activités humaines entraine des
perturbations climatiques et accélère la fonte des glaces, agissant ainsi sur le cycle de l’eau.
- L’apport excessif de phosphore par des eaux usées déversées dans un lac, va agir sur le cycle
du carbone (production de biomasse et eutrophisation) et sur le cycle d’O2.

38
CH 5 : Les principaux biomes terrestres et
aquatiques

1. Définition
Un biome (du grec bios = vie), appelé aussi aire biotique, écozone ou écorégion, est un
ensemble d'écosystèmes caractéristique d'une aire biogéographique et nommé à partir de la
végétation et des espèces animales qui y prédominent et y sont adaptées.
2. Les caractéristiques d'un biome
- Le biome est caractérisé par une zone climatique + un type de plantes + un grand prédateur:
- L'élément déterminant est le climat puisqu'il détermine le type de plantes qui poussent
dans le biome.
- Les espèces animales qui vont se développer et former une chaîne alimentaire
typique. - Le biome est régulé par un grand prédateur spécifique (exemples: Taiga ==Ours
polaire, Savane= le lion,....).
Ex: Taïga (forêt boréale); Steppes; Savane; Déserts, etc….

2. Distribution et classification des biomes

Récemment, on parle de deux grands types de biomes, les biomes terrestres et aquatiques.
2.1) Distribution des biomes terrestres

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Biomes terrestres

 Les zones chaudes


Forêts tropicales et subtropicales humides à feuillage caduque (caractérisé par un
climat chaud et très humide).
• Forêts de conifères tropicales et subtropicales (la saison sèche est longue et les
précipitations sont rares)
• La Forêt tropicale et subtropicale sèche à feuillage caduque
• Les Prairies, savanes et broussailles tempérées chaudes
• Les prairies et savanes inondées • Mangroves
 Les zones tempérées
 Les forêts tempérées d'arbres à feuilles caduques
 Les forêts de conifères tempérées
 Forêts, bois et broussailles méditerranéen
 Les zones froides
 La taïga ou forêt boréale : C'est une région biogéographique nordique subarctique,
composée principalement de sapins et autres conifères à feuilles persistantes
 Toundra : La toundra n'existe pratiquement que dans l'hémisphère nord. La toundra
est constituée par une strate végétale basse composée d'herbacées. Elle forme un
cercle autour du pôle de plus de 8 millions de km² soit 6% des terres émergées.
 Les biomes azonaux
 Les déserts et broussailles xérophytes : est un milieu caractérisé par des conditions
arides. Ce biome est caractérisé par une végétation rare, basse dite xérophyte
composée notamment de plantes succulentes ou grasses.
 Les prairies et broussailles de montagne : Cette formation est situées au-dessus de la
limite des arbres.
3.2) Les biomes aquatiques
Il existe deux grands types de biomes aquatiques, définis en fonction de leur salinité. On
distingue ainsi les biomes marins et les biomes dulcicoles.
3.2.1 Les biomes marins
On distingue généralement cinq zones, correspondants aux divisions océaniques, qui sont
décrites ci-dessous.
a- une province néritique (PN) : peu profonde qui recouvre le plateau continental,
jusqu'à une profondeur de -200 mètres (prédomine le système phytal), où les
peuplements sont riches et variés
b- une province océanique (PO) au large où les eaux libres sont relativement pauvres.
La profondeur peut aller de – 2000m jusqu’au -11000 m (fosse océanique).
c- Les upwellings (tempérés et tropicaux) sont des milieux où se font des remontées
d’eau de profondeur riches en nutriments vers la surface des mers. sont riches et variés
d- Les milieux paraliques (PO) : au large où les eaux libres sont relativement pauvres.
La profondeur peut aller de – 2000m jusqu’au -11000 m (fosse océanique).
e- Les récifs coralliens (PN) peu profonde qui recouvre le plateau continental, jusqu'à
une profondeur de -200 mètres (prédomine le système phytal), où les peuplements sont
riches et variés.

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f- Les milieux polaires (banquises): se trouvent au large où les eaux libres sont
relativement pauvres. La profondeur peut aller de – 2000m jusqu’au -11000 m (fosse
océanique).

2.2- LES BIOMES DULCICOLES : (BIOMES MILIEUX D’EAU DOUCE)


Sont caractérisés par une salinité se situant autour de 1 g/L. Ils regroupent toutes les eaux
courantes, stagnantes et continentales, malgré qu'ils occupent moins de 1% de la surface du
globe, ils abritent tout de même une grande diversité d'espèces et sont très influencés par les
biomes terrestres desquels ils sont voisins. Ils englobent les habitats décrits ci-dessous.
a- lacs et barrages: Sont des grandes étendues d'eau entourées par des terres. Ils sont
donc fortement influencés par la végétation et le type de sol qui les bordent. Ils se
différencient aussi des fleuves par leur stratification thermique et par l’absence de
gradient gravitaire (courant).

Figure 8 : Zonation spatiale d'un lac profond

 une Zone littorale occupée par une ceinture de végétation avec hélophytes et
hydrophytes ;
 une zone benthique profonde correspondant au domaine des organismes plus au
moins liés au sédiment nu (dépourvue d’herbier) ;
 une zone pélagique ou de pleine eau, c’est l’eau libre qui succède à la zone
littorale.
a-1 Stratification thermique en été
On divise les lacs en différentes zones suivant la température qui caractérise l’eau à une
profondeur où la température est influencée par la lumière reçue. Ainsi, on
distingue :
- l'épilimnion : couche d'eau superficielle chaude assez homogène à température
> 4°C qui décroît avec la profondeur ;
- le métalimnion une couche intermédiaire de fort gradient thermique (= la
thermocline), zone de transition réduite à quelques mètres;

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- l'hypolimnion ou bathylimnion, zone la plus profonde, de température basse et de
nouveau homogène. Ces zones subissent une évolution thermique en fonction des
saisons (Figure 9).

Figure 9. Variation thermique saisonnière des eaux de lac

a-2. Zonation verticale de lumière


La pénétration de la lumière qui dépend du degré de turbidité délimite trois zones dans un
lac:
- une zone littorale où la lumière pénètre facilement et qui est souvent occupée
par des Phanérogames fixées sur le fond
- une zone euphotique, limitée par le niveau de compensation de la
photosynthèse c’est-à-dire le niveau au-dessus duquel l’importance de la photosynthèse est
supérieure à celle de la respiration et permet encore la croissance du phytoplancton ;
- une zone aphotique, désigne la couche d’eau qui ne reçoit pas assez de
lumière pour que la photosynthèse y soit possible.

b- Terres humides

Ces habitats regroupent, entre autres, les étangs, les marais, les marécages et les tourbières.
Dans nos régions ils incluent les dayas, les merjas, les sebkha et les gueltats. Ce sont des
étendues d'eau stagnante qui forment souvent une zone de transition entre les biomes terrestres
et les biomes aquatiques. Elles jouent un rôle écologique important puisqu'elles retiennent
l'eau et la filtrent grâce à leur abondante végétation.

C- Bassins xériques: (remontées d'eau en milieu aride)

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Les bassins xériques constituent un biome aquatique correspondent à des étendues
d'eau temporaire dans les régions arides. Ils sont généralement à sec, et se remplissent lors des
rares pluies, parfois espacées de plusieurs années.

D- Principaux types d’écosystèmes lentiques

Selon leur étendue et à leur profondeur On peut distinguer plusieurs types


d’écosystèmes lentiques (lacs, étangs, mares, marais et marécages).

-Un étang est une pièce d’eau, sans stratification thermique saisonnière.
L’absence de la zone pélagique et benthique profonde, fait qu’un étang est comparable à un
lac réduit à sa zone littorale.

- Une mare est un peu moins profonde qu’un étang. Les origines des étangs
et des mares sont très diverses. Il s’agit généralement de simples dépressions sur sol
imperméables, maintenues en eau par des apports permanents (sources) ou des eaux pluviales.
Les dimensions sont variées sans qu’il soit possible d’établir une claire distinction entre mares
et étangs. La principale caractéristique de ces plans d’eau est leur faible profondeur permettant
le développement d’une végétation aquatique sur le fond.

- Le marais et le marécage sont dépourvus de la zone pélagique (zone


limnique). Ils ont une très faible profondeur. La différence entre ces deux types résulte de la
nature de la végétation. Le marécage est pourvu d’une ceinture de végétaux ligneux arbustifs
ou arborés (saules, par exemple) tandis que le marais ne présente qu’une végétation herbacée.

Les lagunes salées sont propres aux zones littorales, et les lacs salés sont
propres aux régions continentales de climat aride (chotts maghrébin…). Ils correspondent, en
règle générales, à des écosystèmes paraliques.

E- Cours d’eau:
Les cours d'eau (fleuve, rivière, ruisseau, oueds, seguias, etc.….) sont des biomes
dulcicoles caractérisés par leur courant, dont la vitesse peut varier en fonction du relief, des
conditions météorologiques et des saisons. La richesse en faune et flore présentes varient
selon la teneur en nutriments du cours d'eau.
Théoriquement un cours d’eau est subdivisé en 3 secteurs ou habitats lotiques:
d. 1- Le Crénon: c’est le secteur des sources et leurs émissaires qui alimentent le
cours d’eau. Il est caractérisé par une grande vitesse de chute d’eau (fort débit), une
température basse et constante, une oxygénation importante et une la diversité spécifique est
faible (on trouve quelques larves d'insectes et des vers du groupe des plathelminthes).
d.2- Le Rhithron: C'est la partie supérieure du cours d'eau (petite rivière, torrent,
ruisseau). Le débit y est assez faible, la pente souvent forte, entraîne l'eau à grande vitesse
(courant torrentiel et fort). L'oxygénation dans ces milieux est bonne et ce sont les larves
d'insectes qui dominent, accompagnées de quelques mollusques et crustacés.

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d.3- Le Potamon: C’est la partie inférieure du cours d'eau, caractérisée par la faible
vitesse du courant favorisant l'augmentation de la ( T° ) et entraînant une diminution de l’O2
dissous. La diversité des espèces est importante (insectes et mollusques sont nombreux).

Figure 10. Les trois principaux secteurs d’un cours d’eau

F- Deltas et estuaires:
Situés à l'embouchure des fleuves, les deltas et les estuaires sont des zones de transition
(milieux paraliques) entre les biomes dulcicoles et les biomes marins.
Ce sont des zones très riches en nutriments et en sédiments, ce qui en fait des lieux
d'alimentation et de reproduction pour de nombreuses espèces, autant d'eau douce que d'eau
de mer.
e-1- Les Deltas: une construction sédimentaire littorale en forme d'éventail, à faible pente,
plus ou moins marécageuse, édifiée au débouché d'un cours d'eau dans la mer,
e-2- Les Estuaires: une zone élargie du lit du fleuve qui se divise en nombreux bras et
méandres. Ils sont caractérisés par une forte sédimentation due à par l'existence d'un "bouchon
vaseux" se déplaçant dans le cours principal avec le flux et le reflux de la marée.
Sur le plan écologique, les estuaires forment un écotone entre la fin du cours d’eau et l’océan
dans lequel il s’écoule. Compte tenu de la variabilité de la salinité, les espèces qui fréquentent
cet écotone, sont euryhalines ou euryèciques pour les facteurs écologiques et eurytopes pour
l’écotone.
FIN.

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