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Introduction

Les déchets sont l’un des meilleurs indicateurs de la vitalité économique et du mode de vie d’une
société. La croissance de la production et le développement, toujours plus rapide, de biens de
consommation ont marqué en profondeur la structure socio-économique des pays industrialisés ; une
société de gaspillage est née en l’espace d’un demi-siècle. Les instances politiques essaient de
modifier l’approche que l’on a des produits et des déchets en recourant à de nouveaux instruments,
basés sur l’incitation financière. Hormis ceux que l’on conserve dans des musées, tous nos biens de
consommation finissent leur vie sous la forme de déchets. Il n’y a pas de doute, la propension à la
consommation et au gaspillage dépend étroitement du pouvoir d’achat et de la prospérité d’une
société. La protection de l'environnement devient de plus en plus une préoccupation collective.
La question des déchets est quotidienne et touche chaque être humain tant sur le plan
professionnel que familial. En qualité de consommateur, producteur, usager du ramassage des
ordures et trieur de déchets recyclables, citoyen ou contribuable, chacun peut et doit être
acteur d'une meilleure gestion des déchets.
Parmi les déchets les plus dangereux on a les déchets d'équipements électriques et électroniques
( appelés DEEE ) sont une catégorie de déchets constituée des équipements en fin de vie,
fonctionnant à l'électricité ou via des champs électromagnétiques, avec une tension ne dépassant pas
1000 Volts en courant alternatif et 1500 Volts en courant continu, ainsi que les équipements de
production, de transfert et de mesure de ces courants et champs. Ce sont par exemple des ordinateurs,
imprimantes, téléphones portables, appareils photos numériques, réfrigérateurs, jeux électroniques ou
télévisions. (Au-delà, ils sont considérés comme des déchets industriels).
Les DEEE en provenance des ménages sont souvent désignés par 3 grandes catégories : produits
bruns qui désignent les appareils audiovisuels (TV, magnétoscope, Hi-Fi), produits gris qui désignent
les équipements informatiques et bureautiques et les produits blancs qui désignent les appareils de
lavage (lave-linge ou lave-vaisselle), de cuisson et de préparation culinaire.

1
Chapitre I :

Génér
alités
sur
les
déche
ts
2
I-1- Définition d’un déchet :
Selon le Code de l'environnement (art. L541-1), un déchet se présente comme tout résidu d'un
processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus
généralement tout bien, meuble, abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon.
Un déchet est donc :

 un objet abandonné,
 un objet utilisable ou non,
 un objet utilisable en l'état ou après modification. [1]

I-2- Les différents types des déchets :


Les déchets peuvent être classés selon leur origine (agricoles, municipaux, industriels, des activités de
soins) ou selon la typologie comme ci-dessous (compostables ou biodégradables, inertes, recyclables,
ultimes ou dangereux). [2]
I-2-1- Les déchets Biodégradables :
Ils correspondent aux :

 Déchets de jardin _voir figure 1_ qui sont produits par les collectivités, les sociétés privées
d'entretien des espaces verts et les particuliers.

Figure 1 : Collection de déchet de jardin

 Déchets alimentaires _voir figure 2_ ou « eaux grasses » qui sont issus essentiellement des
métiers de la restauration et de l’industrie agro-alimentaire.
 Déchets de maison qui est produits par les particuliers.

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Figure 2 : Déchets alimentaires

Il excite 3 catégories des déchets compostables :


1- Déchets de cuisine : épluchures, fruits et légumes abîmés, coquilles d'œuf, marc de café, de
raisin, filtres en papier, sachets de thé, craine set fânes de légumes, croûtes de fromage, coques de
noisette, noix, algues marines, pain, restes alimentaires divers, noyaux, os.
2- Déchets de jardin : gazon tondu, feuilles exemptes de maladie, fumiers d'animaux, paille de blé
ou autre, pousses vertes, fonds de pots de fleur, ortie entière avant floraison, déchets ligneux :
branche, taille, fleurs fânées, feuilles, mauvaises herbes, tonte de moutons, plumes naturelles,
aiguilles de conifères.
3- Déchets de maison : cendre de bois, sciure et copeaux de bois, papier journal, bouquets fânés,
mouchoirs en papier, essuie-tout et papiers WC, tissus en fibre naturelle, litière animale sans
déjection, plantes d'intérieur, papiers et cartons souillés, cartons épais. [2]

I-2-2- Les déchets internes :


Les déchets inertes sont des déchets qui ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent
aucune autre réaction physique, chimique ou biologique de nature à nuire à l’environnement. Ils ne
sont pas biodégradables et ne se détériorent pas au contact d'autres matières.
Ils proviennent principalement des filières du bâtiment et des travaux publics.
Dans le secteur du bâtiment, on distingue les déchets issus des activités de construction, de
rénovation, de démolition (béton, briques, tuiles, céramiques, carrelage…) _voir figure 3_ ainsi que
des activités liées à la réalisation et à l'entretien d'ouvrages publics (routes, ponts, réseaux…). Dans le
secteur des travaux publics, les déchets inertes correspondent principalement à des déchets minéraux
issus de la démolition d'ouvrages d'art et de génie civil mais également à des cailloux et de la terre.
On peut aussi ajouter les déchets liés aux activités routières (enrobés goudronnés, bitumineux,
aimantés, avec ou sans métaux lourds...) et aux travaux de voirie (déblais de tranchées, de bordures
de trottoirs, de pavés...). [2]

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Figure 3 : Déchets d’activités de construction

I-2-3- Les déchets recyclables :


Un déchet recyclable est un matériau que l'on peut techniquement recycler. Pour qu‘un déchet soit
recyclé, il faut qu'il soit récupéré dans le cadre d’une collecte de tri sélectif. Un objet recyclable n'est
donc pas forcément recyclé.
Il existe plusieurs catégories d’objets recyclables pouvant servir à fabriquer de nouveaux produits :
Les déchets ménagers et assimilés sont surtout produits par les ménages, les commerçants, les
artisans, les entreprises, les industries, etc… Il s’agit de produits non dangereux ni polluants tels que :
le verre, les métaux, les papiers, les plastiques ou encore les matières organiques… Ces déchets sont
récoltés et triés par les particuliers dans des conteneurs spécifiques à chaque type de déchet
(conteneurs bleu, jaune, vert et gris) _voir figure 4_. [2]

Figure 4 : Les conteneurs des déchets ménagers

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Les DIB (Déchets Industriels Banals) correspondent quant à eux aux déchets des entreprises non
dangereux. Ils sont aussi appelés "déchets assimilés aux déchets ménagers"
Les DBEC (Déchets Banals des Entreprises du Commerce) sont également assimilables aux déchets
ménagers par leur caractère non toxique. Ils proviennent des filières industrielles, commerciales,
artisanales ou de services et dont les producteurs ne sont pas les ménages. Ils comprennent des
produits et déchets connexes à la filière bois, des déchets communs aux entreprises (emballages,
déchets de bureaux, papiers, cartons, etc...) et de déchets spécifiques à une activité (chutes, déchets de
fabrication, etc...). [2]

I-2-4- Les déchets ultimes :


Un déchet ultime _voir figure 5_ est défini comme n’étant plus susceptible d’être traité dans les
conditions techniques et économiques appartenant au processus de valorisation du déchet ou de
réduction de son caractère polluant ou dangereux. La notion de déchet ultime n’est pas fonction de

ses caractéristiques physico-chimiques mais plutôt du système de collecte et de traitement auquel il


appartient. [2]
Figure 5 : Des déchets ultimes

I-2-5- Les déchets dangereux :

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Les déchets dangereux contiennent des éléments toxiques ou dangereux présentant des risques pour
la santé humaine et/ou pour l'environnement.

Exemples de déchets dangereux :

 déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) _voir figure 6_ ;

Figure 6 : Déchets d’équipements électriques et électroniques

 emballages vides souillés _voir figure 7_ ;

Figure 7 : Des emballages vides

 solvants souillés, recyclables ou à incinérer ;


 fluides d'usage ;
 huiles usagées ;
7
 bains et boues de traitement de surface ;
 piles et batteries ;
 déchets de production _voir figure 8_ ;

Figure 8 : Les déchets de production

 déchets radioactifs _voir figure 9_ ;

Figure 9 : Barils des produits radioactifs

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 Aérosols _voir figure 10_ ;

Figure 10 : Les déchets d’aérosols

 équipements de protection individuelle (EPI) _voir figure 11_, chiffons souillés, bois traités.

Figure 11 : Les équipements de protection individuelle

Les déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI) et les déchets de laboratoire :

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Les DASRI sont des déchets produits par une activité de soins individuelle (patients) ou collective
(professionnels et établissements de santé) _voir figure 12_ qui présentent un risque infectieux et de
contamination pour l’homme et l’environnement. Ils nécessitent de ce fait un traitement particulier.
[3]
Figure 12 : Déchets d'Activités de Soins à Risques Infectieux

Il existe également les déchets de laboratoire : petites quantités de déchets dangereux provenant des
entreprises, des artisans et des laboratoires de recherche.
Quelle que soit leur origine ou la quantité produite, les déchets sont classés dangereux s’ils présentent
une ou plusieurs des 15 propriétés de danger énumérées à l’annexe I de l’article R. 541-8 du code de
l’environnement. Ils peuvent être de nature organique (solvants, hydrocarbures…etc.), minérale
(acides, boues d’hydroxydes métalliques,…etc.) ou gazeuse. [3]
Les propriétés qui rendent les déchets dangereux et leur code :

 H1 Explosif ;
 H2 Comburant ;
 H3-A Facilement inflammable ;
 H3-B Inflammable ;
 H4 Irritant ;
 H5 Nocif ;
 H6 Toxique ;
 H7 Cancérogène ;
 H8 Corrosif ;

 H9 Infectieux ;
 H10 Toxique pour la reproduction ;
10


H11 Mutagène ; Les
H12 Substances et préparations qui, au contact de l'eau, de l'air ou d'un acide, dégagent un gaz



toxique ou très toxique ;
H13 Sensibilisant ;
H14 Écotoxique ;
déch
ets
 H15 Substances et préparations susceptibles, après élimination, de donner naissance, par
quelque moyen que ce soit, à une autre substance, par exemple un produit de lixiviation, qui
possède l'une des caractéristiques énumérées ci-dessus. [3]

d’éq
uipe
ment
élect
riqu
e et
élect
Chapitre II : roni
que
et
leur
recy 11
II-1- Définition des déchets électroniques :
Les déchets d'équipement électrique et électronique (DEEE) _voir figure 13_ sont les déchets issus
des équipements fonctionnant grâce au courant électrique (ou à des champs électromagnétiques) avec
une tension ne dépassant pas 1.000 volts en courant alternatif et 1.500 volts en courant continu. On
entend par déchets d'équipements électriques et électroniques, tous les composants, sous-ensembles,
et produits consommables faisant partie intégrante du produit au moment de la mise au rebut.
Une classification des déchets d'équipement électrique et électronique (DEEE) peut être faite en
fonction de trois critères :
- L'origine du déchet : de la même façon que pour les emballages, le devenir des DEEE des
professionnels relève de la responsabilité du détenteur alors que pour les DEEE ménagers, la
responsabilité est partagée entre les fabricants, les distributeurs et les collectivités locales.
- La composition matière : notamment en fonction de la présence d'éléments polluants (nécessitant
généralement une intervention manuelle) et de la part des fractions métalliques. Tout DEEE
contenant un composant dangereux (exemples : PCB, HFC, HCFC, amiante...) est un déchet
dangereux.

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- L'encombrement : on distingue en général les produits portables (< 30 kg) des produits non
portables (>30 kg), car les modalités de collecte sont sensiblement différentes. [4]
Figure 13 : Déchets d’équipement électriques et électronique

II-2- Catégories des déchets électroniques :


Les déchets d'équipements électriques et électroniques, appelés aussi DEEE sont classées en trois
catégories :
- Les produits blancs, ou l'électroménager : machine à laver, réfrigérateur, grille-pain, appareil de
chauffage, fer à repasser...
- Les produits bruns, ou matériel audiovisuel : télévision, radio, chaînes hi-fi, magnétoscope,
caméscope...

- Les produits gris, ou matériel informatique : ordinateur, imprimante, photocopieur, scanner,


téléphone, ainsi que les consommables pour imprimantes (cartouches d'encres, bidon et bouteilles
d'encre, tambours...). [5]

II-3- L’impact des déchets électroniques sur l’environnement et la santé :


Les appareils électriques ou électroniques, sont d’une grande utilité pour tous, mais lorsqu’ils cessent
de travailler, leur gestion pose un sérieux problème. Selon les spécialistes, les tubes de télévisions et
d’ordinateurs, par exemple, contiennent des gaz dangereux. Lorsque l’un de ces tubes se casse devant
une personne, celle-ci respire ces gaz qui ont des répercussions immédiates sur sa santé. Ces
substances qui s’échappent dans la nature sont à l’origine des maladies respiratoires et des cancers,
selon des experts. Des scientifiques avancent que ces déchets contiennent également des métaux
lourds comme le plomb, le mercure, le lithium, qui sont hautement cancérigènes.
La mauvaise gestion des déchets électriques ou électroniques ont d’énormes répercussions sur
l’environnement : lorsqu’il pleut, les polluants s’échappent des déchets abandonnés, s’infiltrent dans
le sol et polluent les nappes phréatiques.
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Les gaz qui s’échappent de ces objets abandonnés participent à la destruction de la couche d’ozone,
accentuant ainsi le dérèglement climatique. [6]

II-4- Quelques statistiques sur les déchets électroniques :


D'après les données du Global E-waste Monitor 2017, la moyenne européenne de production
annuelle de DEEE s’élevait à 16,6 kilos par habitant en 2016, soit 12,3 mégatonnes de déchets
électriques et électroniques.
 la Norvège, avec 28,5 kilos en moyenne par habitant
 le Royaume-Uni, avec 24,9 kilos
 le Danemark, avec 24,8 kilos également
 la France, avec 21,3 kilos
Déchets électroniques générés dans le monde :
 En 2010 : 33.8 millions de tonnes
 En 2014 : 41.8 millions de tonnes
 En 2018 : 49.8 millions de tonnes
Source : Université des Nations Unies [7]

II-5- Recyclage des déchets électroniques :

II-5-1- Définition du recyclage  :


Le recyclage est un procédé de traitement des déchets et de réintroduction des matériaux qui en sont
issus, dans un nouveau cycle de vie. L’un des exemples les plus connus illustrant ce procédé est celui
de la fabrication de bouteilles en verre grâce aux bouteilles usagées. Le verre est recyclable à l’infini.

Le recyclage a deux conséquences écologiques majeures : la réduction du volume des déchets, et


donc de la limitation de la pollution qu’ils causeraient (certains matériaux mettent des décennies,
voire des siècles à se dégrader) et la préservation des ressources naturelles, car la matière recyclée est
utilisée à la place de celle qu’on aurait dû extraire.
Le recyclage est un terme générique, qui peut désigner :
 Soit la revalorisation des appareils _voir figure 14_ ;

14
 Soit le recyclage proprement dit. [8]
Figure 14 : Les six réflexes à adopter pour réduire nos déchets électroniques et les recycler

II-5-2- Pourquoi recycler les DEEE, déchets électroniques  :


Le recyclage des DEEE est souhaitable juridiquement car :
 La législation européenne impose la collecte de 4 kilos de DEEE par an et par habitant. A
noter qu’un européen en produit en moyenne 14 kg par an.

 Non seulement les métaux précieux contenus dans les DEEE sont réutilisables, mais en plus
leurs métaux lourds sont dangereux pour la santé. Il y a tout à gagner à recycler ces produits.
[9]

II-6- Liste des équipements concernés par le recyclage des DEEE :


Si les déchetteries répartissent les déchets électroniques et électriques en quatre sous-familles (les
PAM, ou petits appareils ménagers, les écrans, et le GEM - gros électroménager – froid et non froid),
la réglementation sur les déchets distingue bien dix types de déchets DEEE. Les voici :
1- Les gros appareils ménagers  :
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Cette catégorie de déchets comprend deux sous-familles de déchets DEEE :
 Les équipements d’échange thermiques, comme les fours, les chaudières, les radiateurs ou les
réfrigérateurs _voir figure 15_.
 Le reste des gros appareils ménagers, à savoir les lave-vaisselle, les lave-linge etc. [10]
Figure 15 : Quelques gros appareils ménagers

2- Les petits appareils ménagers :


Une famille de déchets recyclables qui englobe les grille-pain, les machines à café, les aspirateurs, les
montres, les sèche-cheveux, les robots, les bouilloires etc_voir figure 16_. [10]
Figure 16 : Quelques petits appareils ménagers

3- Les équipements informatiques et de télécommunications :


Là encore, deux sous-catégories de déchets électriques et électroniques sont ici distinguées, et
concernées par la collecte et le recyclage :
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 Les écrans, moniteurs, ordinateurs portables et autres tablettes comprenant des écrans d’une
surface supérieure à 100 cm².
 Le reste des déchets informatiques et de télécommunications, comme les unités centrales, les

photocopieuses, les imprimantes, les calculatrices, les téléphones mobiles ou résidentiels ou


les box internet _voir figure 17_. [10]
Figure 17 : Les équipements informatiques et de télécommunication

4- Le matériel d’éclairage  :

Une famille de déchets DEEE dans laquelle on trouve :


 Les lampes diverses (à vapeur de sodium ou à diodes électroluminescentes, les tubes
fluorescents etc.)
 Les appareils d’éclairage intérieur et extérieur autre que domestique, comme les chemins
lumineux, les luminaires d’éclairage décoratif, les plafonniers ou les guirlandes lumineuses.

 Les appareils d’éclairage de sécurité et de signalisation lumineuse routière, portuaire ou


aéroportuaire _voir figure 18_. [10]

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Figure 18 : Quelques appareils d’éclairage

5- Les outils électriques et électroniques :


Cette catégorie comprend les déchets suivants : les foreuses, les scies et les tronçonneuses, les
équipements de pulvérisation de liquides, les machines à coudre, les tournevis électriques, les
tondeuses, les bétonnières électriques, les broyeurs de papier etc. _voir figure 19_ [10]

Figure 19 : Quelques outils électriques et électroniques

6- Les jouets et autres équipements de loisir et de sport  :


Les appareils suivants sont ici concernés par la collecte et la valorisation des déchets : les consoles de
jeux vidéo portables, les jouets d’éveil, les véhicules radiocommandés, les guirlandes lumineuses
domestiques, les équipements de sport comportant des composants électriques ou électroniques, les

lampes portables domestiques etc. _voir figure 20_ [10]


Figure 20 : Equipement de loisirs
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7- Les dispositifs médicaux (à l’exception des produits implantés ou infectés) :
Une famille de déchets qui comprend le matériel de radiothérapie ou d’imagerie médicale _voir
figure 21_, les dialyseurs, les ventilateurs pulmonaires, tous les types d’appareils employés pour la
détection, le traitement ou le soulagement des maladies et des blessures etc. [10]
Figure 21 : Quelques appareils médicaux

8- Les distributeurs automatiques :

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Qu’ils fournissent automatiquement des boissons chaudes, des bouteilles, des canettes, de l’argent ou
des produits solides, tous les types de distributeurs sont regroupés au sein de cette famille de déchets
électroniques ou électriques _voir figure 22_. [10]
Figure 22 : Les distributeurs automatiques

9- Les panneaux photovoltaïques :


Attention, si cette famille de déchets comprend évidemment les panneaux photovoltaïques en fin de
vie, les autre DEEE équipés de cellules photovoltaïques (comme les calculatrices solaires, les
luminaires de jardin solaires, les chargeurs solaires etc.) entrent dans les catégories correspondantes à
ces équipements _voir figure 23_. [10]
Figure 23 : Panneaux solaires

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10- Les instruments de surveillance et de contrôle :
Cette catégorie de produits concernés par la collecte et le recyclage des déchets électroniques et
électriques comprend plusieurs sous familles d’appareils, parmi lesquelles :
 Les instruments de gestion et de régulation d’énergie
 Les appareils électroniques de sécurité (systèmes d’alarme, de contrôle d’accès, détecteurs
d’intrusion, interphones etc.)
 Les systèmes de sécurité incendie (détecteurs de fumée, systèmes d’alarme etc.)
_voir figure 24_ [10]
Figure 24 : Détecteur des fumés

 Les systèmes de fermeture et de protection solaire (portes motorisées, récepteurs radio, volets
roulants, stores etc.)
 Les instruments de mesure et de test (appareils de mesure chronométrique, acoustique,
magnétique ou photométrique, multimètres, chromatographes _voir figure 25_ etc.) [10]

Figure 25 : Chromatographe en phase gazeuse


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 Les appareils de surveillance _voir figure 26_ et de contrôles des installations industrielles
(capteurs, automates, tableaux électroniques, moteurs rotatifs, vérins etc.) [10]

Figure 26 : Appareils de surveillance

II-7- Processus de recyclage des déchets électroniques :

Les DEEE sont collectés par des opérateurs mandatés par les éco-organismes spécialisés, chez les
distributeurs et les producteurs, mais aussi dans les centres de collecte mis en place par les
collectivités. Ils sont alors acheminés dans des centres de traitement pour y être dépollués et
démantelés.
Les matériaux extraits (fer, cuivre, inox, aluminium, métaux précieux, plastique…) sont ensuite
envoyés dans des filières spécifiques pour être valorisées en matière première secondaire. [10]

II-7-1- La collecte des DEEE :

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Collecter les déchets d’équipements électriques et électroniques par catégories et les transporter vers
les usines spécialisées _voir figure 27_. [10]
Figure 27 : Collection des déchets électroniques

II-7-2- La réglementation sur les DEEE :

1- Obligations règlementaires de collecte et de traitement des déchets :


Au sein de l’union européenne, les taux de collecte des DEEE ont progressivement augmenté depuis
la révision de la directive DEEE du 24 juillet 2012. A compter de l’année 2016, le taux de collecte
minimal sera équivalent à 45% des tonnages de déchets électroniques et électriques produits lors des
trois années précédentes. En France, on estime que 10kg de DEEE par habitant devront être
obligatoirement collectés et dirigés vers les filières de traitement appropriées. A partir de 2019, le
taux de collecte national pourrait atteindre 65% du poids moyen de déchets DEEE mis sur le marché,
soit 14kg par habitant.
Côté recyclage de déchets et valorisation, les objectifs fixés par la directive européenne ont gagné
cinq points le 14 aout 2015.
Concrètement, la règlementation actuelle exige que :
 85% des gros appareils ménagers et des distributeurs automatiques collectés soient valorisés,
et 80% recyclés pour réintégrer la chaine de production.
 80% des équipements informatiques et de télécommunications soient valorisés, et 70%
redirigés vers des usines de recyclage des déchets informatiques, donc électroniques et
électriques.
 75% des petits appareils ménagers (PAM), du matériel d’éclairage, des outils électroniques et
électriques, des jouets, des dispositifs médicaux et des instruments de surveillance soient
dirigés vers des filières de valorisation des déchets, et 55% d’entre eux orientés vers le
recyclage.
 Enfin, que 80% des luminaires soient valorisés et recyclés.

Notons par ailleurs que l’enlèvement le tri et le recyclage des DEEE doivent être impérativement pris
en charge par quelques éco-organismes agréés par les pouvoirs publics. Un principe qui n’empêche
pas ces organismes de coopérer avec des collecteurs locaux, ou d’établir des partenariats avec des

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entreprises de recyclage des déchets électroniques et électriques comme Paprec pour dépolluer et
traiter les déchets électroniques et électriques. [10]

2- La gestion des DEEE dangereux :


La production et le stockage de déchets dangereux est encadré par quelques principes particuliers, et
les déchets DEEE susceptibles de nuire à l’homme ou à son environnement n’échappent pas à ces
lois. Ils doivent être identifiés, étiquetés et stockés de façon règlementaire, puis transportés par des
véhicules respectant les directives de l’ADR (accord européen relatif au transport international des
marchandises dangereuses par route), et enfin acheminés vers des ICPE, soit des installations classées
pour la protection de l’environnement. [10]

II-7-3- Le tri des DEEE :


Deuxième étape du recyclage des déchets d’équipements électriques ou électroniques, avant le
traitement des déchets à proprement parler, le tri _voir figure 28_ permet de diviser les tonnes de
matières collectées en fractions de déchets recyclables, homogènes et identifiées. Derrière le mot, se
cache pourtant différents processus manuels ou automatisés (déchargement, séparation,
démantèlement et dépollution), mais toujours pensés pour faciliter la valorisation des déchets à venir.
Les déchets irrécupérables sont broyés en petits morceaux _voir figure 29_. Ces fragments sont
ensuite triés puis refondus selon leur nature. Certains appareils, comme les réfrigérateurs, contiennent
des gaz qu’il faut traiter spécifiquement car très nocifs pour l’effet de serre. [10]

24
Figure 28 : Le tri des déchets électroniques
Figure 29 : Le broyage des déchets irrécupérables

II-7-4- La vente des DEEE :


Les matières récupérées à l’issue du tri des déchets sont à la fois nombreuses et variées. Mais si tous
les pourcentages sont variables en fonction du flux traité (les compositions d’un écran et d’une
imprimante étant par exemple radicalement différentes) on peut néanmoins dire que parmi les trois
grandes familles (ferreux, non ferreux et fractions plastiques), le fer extrait des déchets collectés
représente plus de 30% du flux global et le plastique – au même titre que le cuivre - environ 20%.
Derrière, viennent par ordre décroissant l’aluminium, l’inox, tous les métaux précieux notamment
issus du démantèlement des cartes électroniques (or, argent, palladium), mais aussi la quinzaine de
différents couples chimiques récupérés au cours du recyclage de piles usagées. Recycler les piles
salines et alcalines (80% du gisement) permet en effet, après tri des piles et traitement des déchets, de
capter du zinc, du carbone et du manganèse, tandis que les piles usées au lithium délivrent par
exemple du cobalt et du lithium. La collecte des batteries usagées, de leurs côté, autorisent la revente
de plastique, de ferraille, et même de plomb.
Dans ce domaine particulier de la gestion des déchets, les principaux clients de l’entreprise de
recyclage sont des affineurs installés aux quatre coins de l’Europe, qui vont se charger de traiter les
matières vendues par le groupe pour atteindre un taux de pureté capable d’intéresser les intégrateurs
industriels. Chaque transformateur va ainsi recevoir les déchets recyclables triés (comme des cartes
électroniques contenant certains composants recherchés), pouvoir – via son propre système de
traitement des fractions issues de déchets industriels ou ménagers - récupérer les matières convoitées

(comme l’or de ces fameuses cartes) et ainsi transformer en flux entrant en produits de plus en plus
fins pour répondre aux exigences des fabricants. Dans certains cas, l’intervention d’un second

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transformateur est nécessaire, pour passer, par exemple, d’un pourcentage de 90 à 99% de pureté, et
ainsi favoriser l’utilisation finale des ex-déchets électroniques ou électriques.
Mais tous les déchets électroniques ou électriques recyclés ne sont pas obligatoirement réinjectés
dans le domaine industriel dont elles sont issues. L'usine est ainsi capable de revendre, après
micronisation ou régénération, les fractions plastiques issues des volumes de DEEE aux plasturgistes,
et les autres types de matière, plus globalement, aux industries susceptibles d’utiliser l’un des
nombreux composants captés au sein des volumes de déchets recyclables collectés. C’est donc ainsi
que s’achève un des nombreux cycles du recyclage des déchets électroniques. [10]

II-8- Les risques liés au contact avec les déchets électroniques :

II-8-1- Principaux risques professionnels :


Au cours des activités de reprise des équipements, de collecte et de valorisation, les salariés de la
filière DEEE peuvent être exposés à des risques multiples, notamment ceux liés aux facteurs suivants :
 Manutention de matériels usagés : coupures, cisaillements, heurts, suite à des interventions sur
des appareils présentant des éléments coupants (matériaux tranchants, perforants, cartes
électroniques) ou des parties saillantes.
 Activité physique : TMS (Troubles musculosquelettiques), lombalgies dus notamment aux
efforts physiques intenses et/ou répétitifs et aux postures de travail contraignantes (tri,
chargement et déchargement, démantèlement de gros appareils ménagers, par exemple).
Certains facteurs liés à l’organisation du travail (tels que cadence élevée, manque

d’autonomie, stress) favorisent également le développement de troubles


musculosquelettiques.
 Circulation interne et déplacements, au sein de l’entreprise ou lors des opérations
d’enlèvement à l’extérieur.
 Utilisation de machines dangereuses (broyeurs, convoyeurs…) : coupures, entraînement dans
les parties en mouvement lors des opérations de production ou d’entretien.
 Chutes d’objets : heurt ou écrasement du fait d’un stockage en hauteur, de la superposition
d’appareils hétérogènes ou d’un mauvais arrimage pendant le transport.
 Ambiances de travail : chaleur, poussières, bruit. [11]

II-8-2- Les risques chimiques et biologiques :


Au contact des DEEE, les opérateurs peuvent être exposés à des risques chimiques ou biologiques par
inhalation, ingestion ou contact cutané avec :
 Des produits chimiques dangereux (sous formes de poussières, de gaz, de vapeurs ou de
liquides), tels que métaux (plomb, mercure, terres rares, or…), retardateurs de flamme
bromés, substances halogénées, fluides frigorigènes, fibres… Ils peuvent provoquer des
irritations, des brûlures, des intoxications aiguës ou chroniques.
 Des agents biologiques pathogènes, présents dans les appareils d’hygiène usagés, les
réfrigérateurs, les sacs d’aspirateurs, les filtres de climatiseurs… Ils peuvent provoquer des
affections respiratoires ou digestives.

26
 Les postes les plus exposés sont ceux du démantèlement, de la dépollution et du broyage. [11]

II-9- Les pistes de prévention :


Fondées sur une évaluation des risques spécifique à chaque entreprise, les actions de prévention des
risques professionnels doivent être intégrées le plus en amont possible, idéalement dès la conception
des situations de travail. À défaut, elles doivent toujours donner la priorité aux mesures de protection
collective sur les protections individuelles.
Exemples de mesures de prévention pour la filière des déchets électriques et électroniques :
 Conception des installations de travail intégrant la sécurité : organisation des flux de matières
et des personnes, dimensionnement des espaces de travail permettant la manutention des
DEEE en sécurité, dimensionnement des allées permettant l’utilisation de chariots, isolement
des opérations présentant des risques d’émanations dangereuses ou de projection de fragments
(broyage en enceinte confinée et insonorisée)
 Aménagement de postes de travail adaptés à la diversité des produits traités et adaptables à la
taille des opérateurs
 Équipements de protection collective : ventilation générale et captage à la source des polluants
(dispositif de captage sur les broyeurs ou casse manuelle sous hotte aspirante), chariots pour
éviter les manutentions manuelles, aménagement des véhicules avec des hayons facilitant le
chargement
 Organisation du travail : travail en équipe pour la manipulation des pièces lourdes,
planification des déplacements, formation des salariés aux risques rencontrés et aux
équipements de protection, accueil des nouveaux embauchés

 Équipement de protection individuelle : gants anti coupures, masques respiratoires adaptés


aux polluants. [11]

II-10- Entreprises - Collecte et recyclage des déchets électriques et électroniques (DEEE) :


En France :
- DEBARRAMANIA
- SUEZ RV DEEE
- G G M RECYCLAGE
- MADAME COLETTE LEFLOCH
- ETABLISSEMENTS FAURE
- ISAVERT
- DALOREC [12]

En Algérie :
- CUISITECH,Sarl
- AUP Algeria Universal Paper,Sarl
- ARAB METALS,Spa
- R-TECH
- INCINERA D'ALGER [12]

27
Le
trafic
illégal
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28
III-1- L’Europe introduit illégalement ses e-déchets au Nigeria dans des voitures
d’occasion :
Une étude financée par l’EPA (Environmental Protection Agency) montre que le vieux problème de
l'importation déchets électroniques a pris une nouvelle forme.
Les appareils électroniques du quotidien vieillissent souvent mal. De ce fait, on ne fait pas pire
endroit qu'une décharge pour entreposer les smartphones, téléviseurs et ordinateurs usagés. En effet,
les e-déchets regorgent de métaux lourds, de terres rares et d’autres matériaux potentiellement
dangereux. La plupart d'entre eux sont difficiles à recycler ; leur élimination est onéreuse et
dangereuse. Pendant des décennies, l’Europe et les États-Unis ont esquivé le problème en envoyant
leurs e-déchets sur les continents africain et asiatique, parfois illégalement. Depuis peu, ce problème
ancien a pris une nouvelle dimension : certains exportateurs européens dissimulent des appareils
électroniques usagés dans des voitures d’occasion.
L'Union européenne a adopté des lois contre l’export et le déchargement des e-déchets en Afrique
mais le problème subsiste. Selon une nouvelle étude, le Nigeria est désormais l'un des dépotoirs
préférés de l’Europe. Les deux auteurs de l'étude, l’United Nations University (UNU) et le Basel
Convention Coordinating Center (BCCC) pour l’Afrique, ont découvert que sur 66 000 tonnes de
produits électroniques de seconde main envoyés au Nigeria, 16 900 ne fonctionnaient pas.
Envoyer des appareils électroniques hors d’usage depuis l’Europe vers le Nigeria est illégal.
Cependant, profitant de lacunes dans l’application des lois, des importateurs rusés ont réussi à duper
les contrôleurs en chargeant des produits électroniques dans des voitures d’occasion qu'ils
29
expédiaient ensuite de l’autre côté de l’océan. « À notre grande surprise, les conteneurs ne
représentaient pas le circuit d’importation principal. En fait, ce sont les navires rouliers qui
transportent des véhicules à moteur, m’explique Otmar Deubzer, un conseiller à l’UNU et co-auteur
de l’étude, au téléphone. Environ 70% du matériel arrive par eux. » [13]

III-2- Les Etats Unis se débarrasse de ses déchets électroniques en Asie :


C'était l'un des secrets les mieux gardés de l'industrie américaine de la high-tech. Selon un rapport
récent de la Silicon Valley Toxics Coalition SVTC, les États-Unis réexportent discrètement vers
l'Asie notamment la Chine « entre 50 % et 80 % de leurs équipements électroniques périmés » micro-
ordinateurs, téléviseurs, téléphones sans fil, etc. : une énorme masse. Pour s'en donner une idée, la
ville de Seattle, patrie de Microsoft, produit à elle seule 3 000 tonnes de déchets informatiques par
an ! Même quand ils sont collectés par des entreprises spécialisées, ils sont souvent empilés dans des
conteneurs chargés sur des cargos. Et ils finissent dans des décharges publiques asiatiques où la
main-d'oeuvre locale extrait, pour une somme dérisoire, à mains nues et au mépris de sa santé,
quelques éléments recyclables. [14]

III-3- Principales réglementations internationales et européennes sur les mouvements


transfrontaliers de déchets dangereux et sur les DEEE :

III-3-1- Au niveau international :


1- Convention de Bâle de 1989, entrée en vigueur en 1992 : De la volonté initiale d'interdire les
mouvements transfrontaliers de déchets dangereux n'a subsisté que leur contrôle (hors nucléaire).
Elle a été signée par 170 pays dont 3 ne l'ont pas ratifiée (Afghanistan, Etats-Unis et Haïti). Le
Ban Amendement, qui interdit toute exportation de déchets dangereux, a été adopté en 1995 mais
n'est pas encore entré en vigueur, n'ayant pas été ratifié par les trois quarts des participants.

2- Décision de l'OCDE de 1992 (C(92)39/FINAL), modifiée en 2001 (C(2001)107/FINAL) : Elle


concerne les déchets entre pays de l'OCDE et introduit une distinction entre déchets non
dangereux (liste verte) et déchets dangereux (listes orange et rouge) pour lesquels s'applique la
Convention de Bâle. [15]

III-3-2- Au niveau de l'UE :


Règlement sur les transferts de déchets CE/1013/2006, entré en vigueur en juillet 2007 : Il remplace
et renforce le précédent règlement CE/259/93 du 1er février 1993 en intégrant la révision adoptée en

30
2001 par l'OCDE ainsi que "l'interdiction de Bâle" et en rationalisant et précisant les procédures
existantes.
Deux Directives sur les DEEE :
1- Directive DEEE 2002/96/CE, fixant pour décembre 2006 un taux minimal moyen annuel de
ramassage sélectif de 4 kg par habitant (pour les ménages).

2- Directive RoHS (Restriction of Hazardous Substances in Electrical and Electronical Equipment)


(restriction sur l'usage de certaines substances dangereuses) 2002/95/CE, limitant depuis le 1er
juillet 2006 l'utilisation de 6 substances dangereuses dans les équipements électriques et
électroniques : plomb, mercure, cadmium, chrome hexavalent, PBB (polybromodiphényles) et
PBDE (polybromodiphényléthers). Directive amenée à évoluer avec l'interdiction d'autres
substances. [15]

III-3-3- Au niveau de l'Afrique :


Convention de Bamako de 1991, entrée en vigueur en 1996, relative à l'interdiction des importations
de déchets dangereux et au contrôle de leurs mouvements transfrontaliers en Afrique. Adaptation de
la Convention de Bâle, elle a été ratifiée par 23 pays africains (Benin, Burundi, Cameroun, Côte
D'ivoire, Comores, Congo, RDC, Egypte, Ethiopie, Gabon, Gambie, Libye, Mali, Mozambique,
Maurice, Niger, Ouganda, Sénégal, Soudan, Tanzanie, Togo, Tunisie, Zimbabwe). [15]

III-3-4- Au niveau de la Chine :


Signature de la Convention de Bâle (1996).
Loi de base de 1995, entrée en vigueur en 1996, sur la prévention et le contrôle de la pollution par les
déchets solides et clause provisoire de 1996 sur l'importation de déchets solides. Cette dernière est
interdite à l'exception des déchets recyclables. Un amendement de 2004 (entré en vigueur en 2005) a
renforcé la loi de 1995 et impose notamment le principe "Pollueur-Payeur".
Règlement sur le recyclage des déchets de 2007, visant à imposer l'enregistrement des entreprises et
le respect de normes.
ACPEIP (Administration pour le contrôle de la pollution causée par les produits d'information
électronique) de 2007 : souvent dénommée "RoHS chinoise" car semblable dans son principe à la
directive européenne mais avec une étendue plus large. [15]

III-4- Les problèmes sanitaires et environnementaux posés par le trafic illégal des DEEE :
Les transferts de DEEE des pays développés vers les PED posent un certain nombre de problèmes
environnementaux et sanitaires liés au contenu en métaux de ces déchets. Ils soulèvent tout d'abord la
question générale du gaspillage de matériaux précieux et/ou rares qui ne sont pas récupérés (argent,
or, palladium mais aussi bismuth, indium ou ruthénium). Ensuite, la concentration de substances
toxiques bioaccumulables persistantes (barium, béryllium, cadmium, chromium, mercure, plomb,
31
Solu
etc.) pose de graves problèmes sanitaires et environnementaux. L'importance des problèmes
sanitaires tient aux conditions primitives de travail des ouvriers dans les "arrière-cours" de
désassemblage des DEEE dans les PED. La manipulation des DEEE sans aucune protection et sans

tion
aucun dispositif de sécurité, les fumées cancérigènes des matières incinérées (plastiques et câbles
isolants principalement), l'utilisation de bassines d'acides à l'air libre pour faire fondre les
microparticules de métaux précieux contenus dans les composants électroniques, etc. exposent les
ouvriers à d'importants dommages physiques : problèmes respiratoires et cardiaques, dommages au

s
cerveau, au système nerveux, aux intestins et aux reins, impact sur le système reproducteur (par
exemple, avortement des femmes vivant près des décharges), etc. Ces problèmes sanitaires sont
aggravés par les problèmes environnementaux que soulève cette "gestion" sauvage et primaire des
DEEE : contamination des eaux (nappes phréatiques, rivières), des sols et de l'air. Plusieurs études

inno
menées à Guiyu, un des villages du sud-est de la Chine où se concentrent ces activités informelles de
traitement des DEEE, indiquent des niveaux de dioxines et de furanes dans l'air largement supérieurs
aux seuils définis par l'Organisation mondiale de la santé (Leung et al., 2007 ; Li et al., 2007). Il en
résulte des concentrations sanguines en ignifugeants chimiques particulièrement élevées chez les

vant
personnes travaillant à ce "recyclage" (Bi et al. 2007).
L'exportation, le plus souvent illégale, vers les PED dissimule souvent l'externalisation par les firmes
des pays développés de la gestion de leurs DEEE. Ce faisant, elles reportent sur les PED le coût et les

es
risques associés à cette gestion. La corrélation positive sur le plan macroéconomique entre niveau des
exportations de DEEE et niveau de développement du pays d'origine laisse envisager une première
explication, celle des coûts comparés de la gestion des DEEE dans les pays développés et dans les
PED. L'existence de mouvements transfrontaliers de DEEE malgré des cadres juridico-réglementaires

pour
de plus en plus nombreux et contraignants suggère une seconde explication d'ordre institutionnel.
Deux lectures non exclusives permettent ainsi d’expliquer les comportements des firmes, c'est-à-dire
au niveau micro-économique, en matière de DEEE : économique et institutionnelle. [15]

les
équi
pem
Chapitre IV :
ents
élec
triq
ues 32
IV-1- Des appareils biodégradables :
On pourra jeter le vieil appareil électronique sans risquer de polluer. Un rapport des Nations Unies
qui tire la sonnette d’alarme. On jette aujourd’hui près de 50 millions de tonnes de télés, ordinateurs,
téléphones et autres produits électroménagers.
Le problème avec les composants électroniques, c’est qu’ils contiennent souvent des produits
toxiques comme du plomb, de l’arsenic ou du mercure. Des matériaux très difficiles, voire
impossibles à recycler. Donc c’est un enjeu majeur d’arriver à rendre l’électronique biodégradable. Et
c’est ce qu’ont réussi à faire les scientifiques de l’université de Stanford aux États-Unis.
Qu’est-ce qu’ils ont fabriqué comme appareil ?
Une sorte de bracelet connecté comme ceux que l’on utilise pour compter les pas. Leur principale
avancée aura été de concevoir des transistors biodégradables grâce à une molécule que l’on trouve
dans l’encre de tatouage ! Résultat : la carte électronique peut se dissoudre totalement en quelques
semaines si on la laisse tremper dans du vinaigre - il y a besoin d’un peu d’acidité pour accélérer le
processus.
Mais il y aussi le problème des batteries. On arrive à les biodégrader ?
Oui. C’est qu’ont réussi à faire des ingénieurs de l’université de Binghampton aux Etats-Unis. Ils ont
conçu des batteries à base de papier et remplacé les produits chimiques (le lithium-Ion) par des
bactéries et de la salive.
33
La seule chose qui manque désormais, c’est d’être capable de recycler les écrans. Mais là aussi, la
recherche avance. Il faut donc espérer que, bientôt, il n’y aura plus besoin d’envoyer nos appareils
électroniques dans les pays pauvres pour qu’ils soient recyclés, parfois par des enfants, alors qu’il y a
des produits toxiques. [16]
Outre le polymère, qui est pour l'essentiel une matière plastique flexible et conductrice, l’équipe a
développé un circuit électronique dégradable et un nouveau substrat biodégradable destiné au
montage des composants, moulable et suffisamment flexible pour s’adapter à toutes les surfaces, des
plus lisses aux plus rugueuses. En fin de vie, un appareil électronique ainsi conçu peut donc se
transformer, par dégradation, en composants non toxiques.
L’équipe a constaté qu'en modifiant la structure chimique du matériau flexible, elle se désagrégeait
sous l’effet de faibles contraintes. « Nous avons imaginé de fabriquer ces molécules en adoptant un
type particulier de liaison chimique qui permette de préserver la possibilité, pour un électron, de se
déplacer librement le long de la molécule », précise Zhenan Bao. « Mais il se trouve que cette liaison
chimique est sensible aux acides faibles, même moins forts que le vinaigre ». Résultat : un matériau
capable de transmettre un signal électronique, mais dégradable au moyen de procédés légers.
Les chercheurs ont choisi la cellulose pour créer le substrat servant de support au circuit électronique
et au polymère, cette même cellulose qui entre dans la composition du papier. Sauf que l’équipe a
modifié les fibres pour que ce « papier »devienne un film mince, transparent et flexible, mais
facilement dégradable _voir figure 30_. [17]

Figure 30 : Semi-conducteur flexible et biodégradable, récemment développé par des ingénieurs de
l’université Stanford, étendu sur un cheveu

IV-2- Institut de Karlsruhe pour la technologie :


L’un des objectifs des chercheurs de l’Institut de Karlsruhe pour la technologie (KIT) est de fabriquer
des oleds à partir d’encres et de substrats biodégradables. Pour cela, il est question de travailler avec
de l’amidon, de la cellulose, de la chitine ou encore de la gélatine dure qui sert à fabriquer les gélules
de médicaments.

34
Ils travaillent sur des matériaux biodégradables issus d'extraits de plantes et d'isolants fabriqués avec
la même gélatine que celle employée dans l'enrobage de certains médicaments. L'objectif est de
pouvoir fabriquer des composants électroniques biodégradables qui, une fois arrivés en fin de vie,
puissent être « jetés dans la poubelle des déchets biologiques ou sur les tas de compost, où ils vont
pourrir comme une peau de banane », explique l'équipe du KIT.
Une solution viable d’ici trois ans
Ce programme actuellement en cours vient de recevoir un financement de 1,7 million d'euros de la
part du ministère fédéral de l'éducation et de la recherche. L'un des points clés concerne le
développement d'encres qui combinent les propriétés conductrices et environnementales tout en étant
compatibles avec le matériel d'impression existant afin que les industriels puissent adopter ces
solutions sans avoir à changer d'outil. En ce qui concerne les substrats sur lesquels ces circuits sont
imprimés, les chercheurs du KIT planchent également sur des alternatives aux polymères et silicium
habituellement employés. L'amidon, la cellulose ou encore la chitine sont cités comme de potentiels
substituts.
Les scientifiques de l’Institut de Karlsruhe pour la technologie pensent pouvoir proposer cette
électronique organique d'ici trois ans. « Ils n'auront peut-être pas la durée de vie des alternatives
inorganiques, mais ils survivront facilement à la durée de vie des appareils électroniques jetables »,
promet le professeur Gerardo Hernandez-Sosa qui pilote ce projet.
Signalons qu'en France, la jeune entreprise innovante Genes'Ink a signé au printemps dernier un
partenariat avec le LICSEN (Laboratoire d'innovation en chimie des surfaces et des nanosciences) du
CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) de Saclay, dans l'Essonne.
Spécialisée dans les encres conductrices, Genes'Ink travaille sur deux programmes de recherche et
développement dans le domaine de l'électronique imprimée. [18]

Il s'agit de développer avec le LICSEN des solutions à la fois écologiques et économiques destinées
aux industriels dans les domaines de l'aéronautique et des objets connectés. [18]

IV-3- Université Tufts et Université de l'Illinois :


Cartes bancaires, téléphones, voitures ou implants médicaux... les circuits intégrés sont partout ! Bien
souvent faits de silicium, de cuivre et d'argent, ils ont la particularité d'être durables, c'est-à-dire non
biodégradables. Ce qui est problématique pour la gestion des déchets abandonnés dans
l'environnement, mais aussi pour diverses applications médicales. Par exemple, il faut souvent
réaliser une opération chirurgicale pour extraire des implants électroniques, comme des injecteurs de
médicament sous-cutanés, ce qui augmente les risques d'infections.
Deux scientifiques ont donc décidé d'unir leur expertise en 2009 pour développer des appareils
électroniques solubles dans l'eau. John Rogers, de l'University of Illinois, est un spécialiste des
matériaux tandis que Fiorenzo Omenetto, de l’université de Tufts, maîtrise la production de soie par
le bombyx du mûrier. Après quelques essais infructueux, le défi a été relevé par ce duo improbable et
la vingtaine de chercheurs qu'ils encadraient.
Lors du test final, une souris a reçu, à l'intérieur d'une plaie, des doses de bactéricides à intervalles
réguliers grâce à un implant électronique. Cet appareil a ensuite intégralement disparu au bout de 3
semaines. Cette avancée technologique majeure a été présentée dans la revue Science.

35
Du magnésium pour remplacer le cuivre et l'argent
Quelques adaptations ont été requises pour rendre tous les composants électroniques dégradables. Le
cuivre et l'argent, des métaux stables, ont été bannis et remplacés par du magnésium, bien accepté par
l'organisme et particulièrement réactif en présence d'eau. Une antenne, pour un contrôle à distance, et
des fils reliés à une source d'alimentation électrique externe ont également été produits dans ce
matériau.
Pas question en revanche de bannir le silicium, mais comment le faire disparaître ? La solution
trouvée est simple, il faut l'amincir ! En effet, en présence d'eau, cet élément perd environ 4,5 nm
d'épaisseur par jour. Des circuits imprimés épais de 100 nm ont donc été développés. Ils se dégradent
approximativement en 22 jours, contre 1.000 ans pour un circuit classique !
Les constituants électroniques doivent être disposés sur un support et protégés, si possible par une
matière biocompatible ne provoquant pas de réaction immunitaire. Bien évidemment, ces éléments
devraient également être solubles. La solution a été apportée par Fiorenzo Omenetto : les circuits
électroniques ont été fixés sur de la soie puis enrobés par cette même matière ! Car ce matériau se
dissout en présence d'eau ou d'enzymes spécifiques.
Une maîtrise parfaite de la dégradation de l’électronique
Voici donc les secrets de l'électronique biodégradable ! Dernier détail, les temps de désintégration
sont bien maîtrisables. Pour les modifier, il suffit de faire varier l'épaisseur des constituants
métalliques ou l'agencement des molécules de fibroïne, la protéine constituant la soie.
Des plans ont déjà été établis pour créer un système d'imagerie optique sous-cutané, un patch
thermique devant prévenir toute infection après une opération chirurgicale, des cellules
photovoltaïques ou des capteurs de température, le tout bien sûr en plus de l'injecteur déjà testé sur la
souris. [19]

36
Les chercheurs travaillent maintenant sur la fabrication à grande échelle de la soie _voir figure 31_ et
des films de silicium. Les premiers objets produits auront une vocation médicale, mais le projet
pourrait ensuite s'étendre à d'autres ustensiles de notre quotidien, par exemple aux puces de nos
téléphones portables. [19]
Figure 31 : Appareil électronique biocompatible, intégré dans de la soie, se dissout en présence

d’eau (Il se compose entre autres d’une diode, de transistors et de condensateurs)

37
Conclusion

La plupart des déchets sont dangereux, qu'ils soient qualifiés comme tels ou non, si par danger l'on
entend tout simplement la capacité à nuire, quelle qu'en soit la gravité. Mais, du fait qu'ils ont une
incidence directe et particulièrement grave sur l'environnement et/ou la santé humaine, certains
déchets reçoivent le qualificatif de dangereux. Il faudrait peut-être en réalité les qualifier de déchets
particulièrement dangereux. Quoi qu'il en soit, ils méritent, parce qu'ils sont dangereux, une attention
particulière dès leur émission.
Les déchets d'équipement électrique et électronique contiennent des substances et des composants
nocifs pour l'homme et pour l'environnement. Malgré la volonté qu'ont les gouvernements à limiter
l'augmentation du nombre de ces déchets, on en compte de plus en plus du fait de l'avancée
technologique et du manque de prévention auprès de la population.
Parallèlement, des organismes comme GreenPeace luttent contre la propagation des DEEE et des
entreprises voient le jour particulièrement en Europe afin d'augmenter le volume de déchets recyclés
et donc, d'amoindrir la pollution en résultant.
Il est donc possible de limiter la pollution causée par les DEEE en sensibilisant la population au tri et
à la défense de l'environnement, tout en augmentant encore la quantité d'appareils recyclés.
La liste des substances toxiques présentes dans les déchets électroniques est impressionnante. On
trouve des métaux lourds (plomb, cadmium, chrome, cuivre, mercure), des éléments comme l'arsenic
et le sélénium, ainsi que des retardateurs de flammes bromés. Ces derniers sont mélangés aux
plastiques pour augmenter la résistance des appareils à la chaleur. Toutes ces substances toxiques
sont présentes aussi, mais dans des proportions moindres, dans les gazinières, les réfrigérateurs, etc.,
qui sont, eux aussi, désormais équipés d'électronique.
Au lieu d'être traités et recyclés en Occident, une bonne partie des déchets électroniques est encore
exportée dans les pays du Sud où ils sont pris en charge dans des conditions de sécurité inexistantes.
Ces transports se font en violation de la convention de Bâle qui, depuis 1997, interdit l'exportation
des déchets dangereux des pays membres de l'OCDE (Organisation de Coopération et de
Développement Economiques) en direction des non-OCDE.

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Références bibliographiques

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[2]- http://www.economiedenergie.fr/Les-dechets--les-typologies.html [consulté le 22/03/2019]
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environnement.com/dechet_equipement_electrique_et_electronique_deee_ID1239.html [consulté le
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deee-d3e [consulté le 25/03/2019]
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concernes-recyclage-deee [consulté le 28/03/2019]
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souvent-une-totale-imposture [consulté le 28/03/2019]
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28/03/2019]
[15]- https://journals.openedition.org/developpementdurable/4823?lang=en#tocto2n1 [consulté le
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[16]- https://www.europe1.fr/emissions/L-innovation-du-jour/de-nouveaux-appareils-electroniques-
entierement-biodegradables-3766805 [consulté le 29/03/2019]
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[18]- https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/electronique-bientot-electronique-jetable-
biodegradable-59665/ [consulté le 29/03/2019]
[19]- https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/technologie-demain-composants-electroniques-
biodegradables-41635/ [consulté le 29/03/2019]

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