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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la

Recherche Scientifique
Faculté de médecine ZIANIA
Département de médecine dentaire

RETRAITEMENT
MOYENS ET TECHIQUES
Odontologie Conservatrice Endodontie / 5éme année

(Polycopié distribué aux étudiants de 5 ème année)

Présenté par : Docteur : A. BELKALAI Médecin Assistant Service d'Odontologie Conservatrice /Endodontie
HOPITAL CENTRAL DE L'ARMEE
Dr B GASMI Maitre-Assistant Service d'Odontologie Conservatrice /Endodontie
HOPITAL CENTRAL DE L'ARMEE

ANNEE UNIVERSITAIRE
2023/2024
PLAN
Introduction

1-Définition
2-Causes d’échec du traitement endodontique
2.1.Persistance ou acquisition de bactéries dans l’endodonte
2.2. Causes extra-radiculaires
2.3. Biomécanique
2.4. Facteurs iatrogènes
3-Objectifs du retraitement endodontique
4-Indications du retraitement endodontique
5-Contre-indications
6-Prise de décision
6.1.Facteurs liés au patient.
6.2.Facteurs liés au praticien.
6.3.Facteurs liés à la situation clinique.
7- protocole et Moyens utilisés
7.1. Les préliminaires
7.1.1.Le consentement éclairé du patient.
7.1.2.La disposition des moyens nécessaires.
7.1.3.L’ examen clinique et radiologique.
7.2. Le temps coronaire
7.2.1. Élimination des obstacles coronaires
7.2.2. Élimination des éléments corono-radiculaires.
7.2.3. L’amélioration de l’accès et perméabilité canalaire
7.3. Le temps radiculaire :
7.3.1. Élimination des pâtes d’obturation
7.3.2. Élimination des matériaux semi-solides
7.3.3. Élimination des instruments fracturés.
7.4. Négociation de la partie non traitée du canal.

8- Pronostic du retraitement endodontique.

Conclusion
Bibliographie

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Dr A. BELKALAI Année universitaire : 2023/2024
Introduction
- La reprise de traitement en endodontie est un acte de plus en plus fréquent dans le cadre de
notre pratique quotidienne.
Le progrès des thérapeutiques conservatrices, la demande des patients qui tiennent de plus en
plus à « garder leurs dents », amènent l’endodontiste à déployer beaucoup de patience et
d’habileté dans la réalisation de cet acte thérapeutique.
Une fois l’indication du retraitement endodontique posée, le patient informé des modalités et
des risques de l’intervention et son consentement obtenu, le retraitement proprement dit peut-
être entrepris.

1-Définition
-Selon l’association américaine d’endodontie 2004 :
« il consiste à éliminer de la dent tous les matériaux d’obturation canalaire et à refaire le
nettoyage, la mise en forme et l’obturation des canaux ; il se fait lorsque le traitement initial
apparait inadéquat ou échoué, ou lorsque le réseau canalaire a été contaminée par exposition
prolongée à l’environnement intra-oral ».
-Selon Stéphane Simon 2006 :
« C’est la réalisation d’un nouveau traitement à la suite d’un traitement initial inadéquat
ou de son échec thérapeutique ».

2-Causes d’échec du traitement endodontique

2.1. Persistance ou acquisition de bactéries dans l’endodonte


-Un échec endodontique se manifeste le plus souvent par la survenue d’une LIPOE qui est
liée à la présence de bactéries intra-canalaires et leurs toxines (chronique ou aiguë).

-Soit des bactéries étaient présentes avant le traitement initial (endodonte contaminé :
infection intra-radiculaire primaire) et certains micro-organismes n’ont pas pu être éliminés
ou ont résisté aux différentes stratégies d’antisepsie.
Il s’agit des infections intra-radiculaires persistantes ou récurrentes.

- Soit des bactéries ont été introduites lors du traitement initial à la suite d’une erreur
d’asepsie, ou en inter séances, ou une fois le traitement endodontique terminé (problème
d’étanchéité coronaire).
Il s’agit des infections intra-radiculaires secondaires .

2.2. Causes extra-radiculaires


Ce sont essentiellement :
- les réactions à corps étrangers : on peut citer comme exemple les fibres de
cellulose de pointes de papier insérées au-delà du foramen apical ;
- les kystes vrais (c’est-à-dire sans communication avec l’endodonte)
- les infections extra-radiculaires comme l’actinomycose apicale.

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Un kyste vrai
infection granulomateuse chronique qui se caractérise
par une suppuration et la formation d'abcès et de trajets
fistuleux

2.3. Biomécanique
-Il s’agit d’un échec le plus souvent irréversible. En effet, en ce qui concerne les
fêlures ou les fractures radiculaires longitudinales, dans la quasi-totalité des
situations cliniques, la solution thérapeutique demeure l’extraction.

2.4. Facteurs iatrogènes


Il s’agit principalement :
- De cavités d’accès inadéquates à l’origine de contraintes pariétales trop
importantes liées à la non-détection de certains canaux ;
- Des butées et des fausses routes ;
- Des fractures instrumentales ;
- Des perforations dont la présence est associée de manière significative à un
pronostic endodontique moins favorable
- Des sur instrumentations apicales entraînant une ovalisation du foramen. Et ne
permettant plus la réalisation d’une obturation étanche et confinée à l’endodonte.

3-Objectifs du retraitement endodontique


-Identiques à ceux du traitement initial :
1. Supprimer tout foyer infectieux réel ou potentiel ;
2. Éliminer les micro-organismes qui ont résisté au traitement initial ;
3. Éviter toute récidive ultérieure ;
4. Améliorer la situation initiale ;
5. Redonner à la dent sa fonction et permettre une réparation complète des tissus
de soutien.

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4-Indications du retraitement endodontique
-Après un examen clinique rigoureux qui élimine les causes d’échec non
endodontiques (fêlure, fracture, surocclusion, névralgie faciale…),
un retraitement doit être entrepris dans les cas suivants :
1. Échec clinique : Persistance / apparition d’une douleur après le traitement
initial : spontanée, d’intensité variable, récurrente ou provoquée, à l’occlusion
ou à la mastication, voire de tuméfaction, d’abcès ou de la présence d’un
ostium fistulaire.
2. Échec radiologique : L’apparition, la persistance ou l’augmentation d’une
lésion périapicale après une période de surveillance signe l’échec d’un
traitement endodontique.
-Un réseau canalaire incomplètement obturé (obturation courte, canal non
traité), et/ou peu dense.

3. Projet d’une restauration prothétique : Dans le cas ou une restauration


prothétique est envisagée tout traitement insuffisant à la radiographie doit
être préventivement repris ; l’absence d’une lésion périapicale ne signifie pas
pour autant l’absence des bactéries dans le réseau canalaire.
4. Défaut d’étanchéité coronaire prolongé : Le retraitement endodontique est
indiqué sur toutes les dents dont la cavité d’accès a resté, longtemps, exposée
à l’environnement buccal, même si le traitement endodontique semble
radiographiquement adéquat.

5-Contre-indications

5.1. D’ordre général :


-Patient à haut risque d’endocardite infectieuse
-Patient non motivé -
- -Personne âgée

5.2. D’ordre local :


-Dent vouée à l’extraction: fracture radiculaire verticale, lésion parodontale
profonde, résorption massive
-Ouverture buccale limitée
-Impossibilité de faire mieux
-Dent non stratégique : isolée sans antagoniste
-Difficultés opératoires très difficiles à gérer

6-Prise de décision
-L’évaluation de la situation clinique initiale est complexe, car elle implique une
analyse exhaustive de paramètres généraux, cliniques et radiographiques liés au
patient, mais également au praticien.

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6.1. Facteurs liés au patient :
-Afin de cerner au mieux la situation initiale, il est légitime de s’interroger sur les
points suivants :
 le patient souhaite-t-il garder la ou les dents concernées ?
 le patient est-il disponible et est-il prêt à supporter de longues séances de soins
?
 lorsque la situation clinique est complexe, le patient est-il prêt à accepter un
échec éventuel ou préfère-t-il une solution plus “radicale”, mais de meilleur
pronostic ?
 le patient peut-il assumer financièrement le traitement proposé ?

6.2.Facteurs liés au praticien :


• Disponibilité :
la réalisation de traitement demande du temps.
• Instrumentation :
Le retraitement est infaisable sans son instrumentation spécifique.
• Expertise :
Un endodontiste analysera d’une manière différente par rapport à un praticien moins
expérimenté; les cas complexes doivent être traités par un endodontiste pour
minimiser les risques et optimiser les résultats.

6.3. Facteurs liés à la situation clinique :


• Plusieurs critères cliniques apparaissent favorables au retraitement :
 Dent stratégique dans le plan de traitement global ;
 Délabrement coronaire autorisant la pose d’un champ opératoire étanche et la
réalisation d’une restauration d’usage fonctionnelle et esthétique à la suite du
retraitement ;
 Ancienne restauration prothétique à refaire pour des raisons esthétiques,
fonctionnelles ou biologiques ;
• Un ensemble de critères radiographiques doit être analysé, afin de comprendre les
raisons de l’échec du traitement initial, d’anticiper les difficultés éventuelles et
d’évaluer le pronostic du retraitement orthograde :
 Présence ou absence d’une LIPOE ?
 Présence ou absence d’une pathologie parodontale associée ?
 Évaluation de l’anatomie radiculaire (canaux courbes, calcifiés ou divergents
: retraitement est complexe et peut entrainer des perforations).
 Évaluation de la qualité du traitement initial : densité et longueur de
l’obturation, nombre de canaux traités, éléments iatrogènes : butée, instrument
fracturé, perforation, altération de la zone apicale, etc.

7- Moyens utilisés :

7.1.Les aides optiques :


-l’utilisation de loupes ou de microscope opératoire offre une meilleure visibilité de
l’anatomie canalaire et permet ainsi de préciser un diagnostic ou de mieux
comprendre le pourquoi des échecs d’un traitement endodontique (anatomie canalaire
particulière, canal non obturé, instrument fracturé, perforation).
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7.2.Instrumentation manuelle :
-Les broches et lime K peuvent être utilisées pour leur capacité d’élimination des
débris et la possibilité de les utiliser en rotation d’1/4 de tour dans le sens horaire –
retrait (mouvement qui doit être appliqué au cours du retraitement).
-L’utilisation de la lime H est justifiée parce qu’elle permet d’éliminer latéralement
le ciment au fur et à mesure que l’on progresse dans le canal.

7.3.Instrumentation mécanisée :
• 1- Le système R-endo® (Micro Méga) :
• (vitesse de rotation entre 300 et 400 tr/mn) : nécessite un contre-angle InGeT®.
• Le 1/3 coronaire est préparé par les limes RM, RE et R1.
• La lime RM à pointe active , fracture la pellicule tenace du matériau d'obturation et
réalise un centrage et un guidage de l'instrument.

• La lime RE redresse les parois de la cavité d'accès, élimine l'éventuel surplomb


dentinaire et agrandit l'espace d'accès pour augmenter la quantité du solvant actif. Elle
supprime toutes les contraintes primaires.
• La lime R1 permet une élimination des matériaux et la libération des contraintes dans
le 1/3 coronaire.

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• Au niveau du 1/3 moyen, la lime R2 élimine les matériaux et libère les contraintes du
1/3 moyen pour éviter les risques de création de faux canaux.
• Au niveau du 1/3 apical, la lime R3 élimine les matériaux et le met en forme.

• 2. Le système ProTaper Universal :


• Les limes de reprise de traitement D1, D2, D3:
• D1: (bague blanche); est la seule à présenter une pointe active qui amorce aisément
la désobturation ;
• D2 : (2 bagues blanches);
• D3 : (3 bagues blanches);
• Les limes de retraitement sont munies d’un manche court de 11 mm ce qui permet
un meilleur accès dans les zones postérieures.

• Tous les instruments de la ligne R-Endo® ont une pointe inactive : évite tout risque
de fausse route ou de perforation.

Vues MEB de la pointe inactive de l’instrument R1


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3-LE SYSTÈME CMA
• Le CMA® system comprend 4 instruments endodontiques rotatifs en nickel-titane,
utilisés dans la mise en forme et le retraitement canalaire, appelés coronal, median,
apical A1 et apical A2, les initiales de ces trois mots formant le sigle CMA.

• Ces instruments présentent une section transversale à 3 angles coupants en forme


d'hélice, ce qui leur confère une grande efficacité de coupe et un meilleur centrage
dans le canal. Ils possèdent, de plus, une masse centrale massive leur procurant une
résistance à la rupture en torsion et une pointe robuste non coupante. Leur manche est
de longueur réduite (11 mm), ce qui améliore leur accessibilité au niveau des dents
postérieures.

• La trousse de Gonon :
• Indiquée en cas de fracture d’un ancrage corono-radiculaire coulé.
• Elle se compose :
• d'une fraise diamantée,
• d'un foret pointeur,
• d'un foret PEESO N°2,

• de 4 filières avec pas à gauche,


• d'un jeu de rondelles en métal
et en silicone de 3 diamètres,
• et de la pince extractrice.

- de 4 trépans de différents diamètres,

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• Les ultrasons endodontiques :
• Il s’agit généralement d’inserts endodontiques montés sur des générateurs
ultrasonores.
• Les appareils ultra sonores se composent :
• d’une unité de production des ondes ultrasonores,
• d’un réservoir pour liquide d’irrigation,
• et d’une pièce à main spécifique permettant la mise en place d’instruments
endodontiques spéciaux.

Autres matériels :
• Le WAM’X : comprend :
• 1 pince,
• 3 paires d'étriers,
• 3 paires de rondelles,
• + 3 fraises céramo-métalivore pour
couper simultanément le métal et la céramique,

• Le Wamkey :
• C’est un système composé de trois clefs de descellement. Très facile à utiliser, il
permet de déposer proprement la majorité des couronnes et quelques petits bridges,
en détériorant a minima l'élément prothétique

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Les moyens chimiques :

Les instruments thermiques


• Ces instruments sont à la base prévus pour l’obturation des canaux avec une
technique à base de Gutta-Percha chaude.
• C’est justement leur capacité à réchauffer la Gutta-Percha (afin de la rendre plus
fluide en vue d’une obturation tridimensionnelle) qui va nous permettre de les
utiliser en désobturation.
Ils sont également efficaces sur les obturations type Thermafill®

8- Protocole opératoire :
8.1.Les préliminaires :
• 1- Le consentement éclairé du patient :
• Une fois l’indication du retraitement endodontique posée, le patient informé des
modalités et des risques de l’intervention et son consentement obtenu, le retraitement
proprement dit peut être entrepris.
• 2- La disposition des moyens nécessaires. ( citer précédemment)
• 3- L’ examen clinique et radiographique :
• Avant de se lancer dans un retraitement endodontique, il convient de réaliser un
examen clinique et radiologique détaillé.
• L’examen clinique :
• L’examen radiographique :
Informations fournies par la radiographie :
- Grand axe de la dent
- Axe corono-radiculaire
- Présence et nature d’un ancrage corono-radiculaire
- Forme et erreurs éventuelles commises à la cavité d’accès
- Nature de l’obturation
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- Epaisseur résiduelle du plancher pulpaire
- Présence éventuelle d’une perforation
- Nombre des canaux traités

Lors d’un retraitement endodontique nous sommes souvent face à des dents
ayants déjà été restaurées au niveau coronaire, soit par la mise en place d’une couronne
soit par un matériau d’obturation coronaire. Ceci impose donc une première étape dite «
de temps coronaire » qui ménage l’accès aux orifices canalaires et qui sera suivie d’une
deuxième étape dite « de temps radiculaire » qui permet d’atteindre l’apex.

2. Le temps coronaire :
• L’objectif du temps coronaire est de :
 mettre à nu le plancher pulpaire,
 rectifier la cavité d’accès endodontique,
 objectiver les entrées canalaires dans leur totalité.
• Son principe est d’éliminer la totalité des matériaux étrangers de
reconstitution.

2.1. Élimination des obstacles coronaires :


• A. Restaurations coronaires :
• L’élimination des restaurations coronaires sans ancrage radiculaire n’est pas
nécessaire voire même contre-indiquée. De telles restaurations vont faciliter
l’obtention d’une cavité d’accès à quatre parois, la mise en place de la digue et la
rétention du pansement provisoire en inter-séance.
• Matériaux foulés :
• Amalgame :
• détourner la restauration en plaçant une fraise fissure en carbure de tungstène entre
la restauration et les parois de la cavité sous un spray abondant ,de préférence sous
digue, la restauration est ainsi retirée en bloc.
• Composite et CVI : usure à l’aide d’une fraise diamantée, sous spray abondant, la
distinction entre le matériau et les tissus dentaires (composite) est délicate,
l’utilisation d’inserts sonores ou ultrasonores minimise la perte de substance.
• matériaux coulés :
• Inlay/onlay :
• Une fraise transmétal que l’on fait agir jusqu’à la surface dentinaire. Un
instrument manuel type syndesmotome est ensuite inséré dans la tranchée créée et
les fragments de l’onlay sont mobilisés par de petits mouvements de levier jusqu’à
leurs désinsertion.
• B. Éléments prothétiques :
• Retraiter une dent au travers d’une couronne complique inutilement l’intervention,
car celle-ci peut ne pas restaurer l’anatomie d’origine de la dent, la structure coronaire
résiduelle est masquée et souvent l’axe d’insertion de la prothèse ne correspond pas
à l’axe radiculaire.
• Un élément prothétique peut être supprimé soit par descellement, soit par
démontage.
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• Le descellement :
• C’est la procédure qui consiste à désintégrer le joint de scellement assurant la
rétention de la couronne sur le moignon ; la structure prothétique est intégralement
conservée. Solution de choix pour les couronnes provisoires.
• Le simple descellement est rarement suffisant pour déposer un élément unitaire
définitif.
• 1- L’arrache-couronne manuel fortement déconseillé pour les éléments scellés
définitivement :
• Une onde de choc amplifiée est transmise à la prothèse le risque de fracture d’un pan
coronaire est donc important.

• 2- Arrache-couronne pneumatiques/électriques :
• délivrent des ondes de chocs répétées (jusqu’à 20/seconde); Très efficaces, mais
doivent être utilisés avec précaution.
• Il ne faut jamais tenter de déposer un élément prothétique en lui appliquant un
mouvement de levier. Le descellement doit se faire selon l’axe de la dent.

• Arrache-couronne WAM-KEY :
• L’insertion de la WamKey® dans le sens vestibulo-lingual, doit être maximale puis
rotation de la clé de descellement.

Descellement des bridges :


• Utilisation de l’arrache-couronne avec la technique du parachute :
• Le câble du parachute est passé sous l’élément intermédiaire du bridge de part et
d’autre. Grâce à sa souplesse le câble se tend toujours dans l’axe de désinsertion au
moment de l’activation de l’arrache-couronne électrique ; l’appareil peut, dans ces
conditions, être utilisé en toute sécurité.

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• Le Démontage :
• Se fait au détriment de la pièce prothétique, le moyen le plus simple pour démonter
une couronne est de la sectionner :
• A l’aide d’une fraise appropriée (section qui doit concerner toute l’épaisseur de
l’élément prothétique).
• Un instrument plat (élévateur), écarte les deux morceaux de la couronne.
• un insert est placé entre la couronne et le moignon pour désagréger le ciment.

2.2. Élimination des éléments corono-radiculaires :

Seule la radiographie préopératoire peut renseigner sur le type et la forme du tenon :


• Tenon préfabriqué : - Lisse
- Avec un pas de vis ;
- En fibre de carbone ;
- En fibre de quartz ;
- En céramique.
• Tenon anatomique coulé.
• Reconstitution à plusieurs tenons.
• 1. Tenon préfabriqué lisse :
• En raison du parallélisme de ses parois, un tenon cylindrique est plus facile à
enlever qu’un tenon cylindro-conique ou conique.
• La dépose se fait par vibration et en cas d’échec par rotation ou par traction.

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• Traction :(extracteurs de tenons) Masseran,Gonon,Ruddle
• Système de Gonon :
• Un trépan : permet de décolleter et de calibrer le tenon ;
• Une filière : trace un pas de vis sur le tenon ;
• Une pince : ajustée sur la filière vissée sur le tenon, en appui sur la racine permet
le descellement de ce dernier

• 2.Tenon préfabriqué avec un pas de vis :


• Facilement repérable sur la radiographie ; le seul moyen pour le déposer est de le
dévisser.
• Le tenon est dégager minutieusement ; un insert permet son descellement ; un
mouvement dans le sens antihoraire permet d’obtenir le dévissage du tenon.

• Des instruments types tournevis manuels sont disponibles, ex. screwpost extraction
kit®

Le tenon est dégagé, un trépan calibreur permet d’adapter son calibre à une filière, cette
dernière est vissée sur la tête du tenon dans le sens antihoraire

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• Dans le cas d’un tenon fracturé, un insert boule est utilisé à puissance maximale en
tournant dans le sens antihoraire afin de dévisser le fragment.
• 3.Tenons préfabriqués fibrés :
• ne sont pas radio-opaques
• Dans le premier cas l’image radiographique ressemble à celle d’un canal vide.
• Ces tenons ne peuvent être démontés, et sont éliminés par fraisage .

• 4.Tenons préfabriqués en céramique :


• Leur élimination est difficile car ils ne peuvent pas être décollés ; la dureté rend
impossible toute possibilité de filetage, de vibration aux US.
• La seule solution est le fraisage sous spray abondant ; l’axe est contrôlé à partir de la
radiographie préopératoire, les fraises sont renouvelées aussi souvent que possible ;
de proche en proche, le tenon est éliminé.
L’usage des microscopes et des loupes est fortement recommandé.

• 5.Tenons anatomiques coulés :


• Présentent une parfaite adaptation aux parois canalaires ce qui augmente la force
nécessaire pour leur élimination.
• La partie coronaire doit être éliminée, en premier lieu, par meulage avec des fraises
adaptées montées sur contre-angle bague rouge sous spray abondant;
• les fraises types trans-métal sont renouvelées aussi souvent que possible;

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• La reconstitution est ainsi transformée en un tenon unitaire qui peut être éliminé par
:
 vibrations ultrasoniques ;
 percussion ;
 appui sur la racine et traction.
• En aucun cas le tenon ne doit être mobilisé latéralement à l’aide d’une pince.

• 1- Les vibrations US :
• Une fraise crée une gorge périphérique cervicale où va être inséré un insert US;
• La vibration est d’abord axiale, puis périphérique

• 2- La percussion :
On ménage à l’aide d’une fraise un pertuis VL/MD, au travers du quel passe 1 ou 2
fils métallique réunis par un toron permettant l’utilisation d’un arrache couronne ;
Quelques petits coups secs descellent généralement le tenon.

• 3- Appui sur la racine et descellement :


• L’extracteur de Gonon ®:
Le principe est d’exercer, dans l’axe de la dent, une traction sur le tenon en prenant
appui sur la dent elle-même ;
Correctement utilisé l’extracteur permet de déposer les tenons non vissés dans plus
de 99,4% des cas sans fracture radiculaire.

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• Technique :
• La couronne est transformée, par fraisage, en un tenon unique;

• Parmi les 4 filières on choisis celle qui correspond à la taille du tenon ;


• Le moignon est calibré avec le trépan sur toute sa partie émergente ;
• Une filière, du même numéro, est vissée sur le tenon, sans force excessive,
• l’ensemble est vibré par US ;

• Sur la filière sont placés :


- une rondelle plate en laiton (1);
- une autre en acier convexe (2);
- une 3eme en silicone (3)
• L’extracteur est positionné et la molette tournée lentement et
régulièrement dans le sens antihoraire.
• Le descellement se fait d’un coup bref.

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• Le Wam X :
• Sans transformer la couronne en tenon simple,
• il suffit de créer une tranchée horizontale dans l’épaisseur de la prothèse sur
chacune de ses faces proximales où vont être fixés les embouts;
• Pour le descellement un doigt est posé sur la face occlusale de la dent. En fermant la
pince, les deux embouts sont écartés et provoque le descellement de la dent
prothétique

L’amélioration de l’accès et perméabilité canalaire :

• Réaménagement de la cavité d’accès :


• Consiste en :
- L’élimination complète de la carie et des pans d ’émail non soutenus ;
- L’extension de la cavité, le plus souvent nécessaire dans le sens vestibulo-lingual à la
recherche des canaux supplémentaires.

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• Le nettoyage complet de la cavité d’accès et du plancher pulpaire des matériaux
d’obturation :
• L’usage de fraises longues montées sur contre-angle, à basse vitesse, nettoie la cavité
tout en polissant les angles et les parois.

• Reconstitution pré-endodontique :
permettra de retrouver une cavité à 4 parois, servant de réservoir aux solvants et aux
solutions d’irrigation.
Elle facilite considérablement la pose du champ opératoire, et permet la mise en place
d’un pansement temporaire suffisamment épais.

• Le CVI est facile à mettre en œuvre, étanche et résistant à la tension du crampon


.

- Recherche des canaux non traités :


La localisation canalaire pose souvent des problèmes aussi bien lors du traitement de
première intention que lors de reprise de traitement.
Un colorant, tel que le bleu de méthylène (Canal BlueR - Dentsply), peut se révéler
être une aide précieuse : une goutte est déposée dans la cavité d’accès et laissée en
place 1 min, puis rincée. Le colorant est absorbé par les orifices canalaires permettant
ainsi leur visualisation.
la cavité d ’accès est remplie d’hypochlorite de sodium et la solution est
observée afin de rechercher la présence de bulles.
Cet ≪ effet champagne ≫, résultat de la réaction de l’hypochlorite avec des tissus
organiques résiduels, est le signe d’un canal supplémentaire non identifié.

- L’utilisation des inserts ultrasonores:


L'ETBD est un insert long terminé par une petite fraise boule diamantée qui permet
un travail plus précis exclusivement dédié à localiser les entrées canalaires.

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• L'insert à ultrason diamanté ET18 D, élimine facilement avec une plus grande
précision les surplombs dentinaires. Et assure, lors d'ouverture buccale limitée dans
les secteurs molaires, une bien meilleure visibilité.

3. Le temps radiculaire :

3.1. Élimination des pâtes d’obturation :


-Cette désobturation implique l’utilisation simultanée d’instrumentation mécanique
et de solvant. L’élimination du matériau d’obturation se réalise latéralement.
Cependant des radiographies per opératoires sont nécessaires afin de vérifier la
progression apicale et le respect de l’axe canalaire.
Lors d’une impossibilité de progression (butée).
• Elle peut être de deux types :
- Butée liée à la présence de matériau d’obturation intra canalaire en apical. La solution est
donc d’utiliser des limes avec une conicité moins importante ou une instrumentation
manuelle.
- Butée liée à l’absence de matériau d’obturation et à une calcification intra canalaire
naturelle provoquée par l’ancien traitement. La solution est l’utilisation de lime manuelle
fine et pré courbée afin de retrouver la perméabilité canalaire.

- Élimination des résines souples, ciments à base d’hydroxyde de calcium et de


silicone :
• Facile (généralement thermosensibles), l’utilisation de solvants n’est pas
indispensable. Les techniques rotatives sont indiquées en raison de la chaleur
générée.

-Élimination des pâtes à base d’oxyde de zinc eugénol :


• Action chimique:
Les solvants (Desocclusol,Endosolv E)
Les huiles essentielles d’orange ou de citron.

• Action mécanique:
a- Désobturation à laide des limes manuelles en acier :
L’instrument doit être rigide avec une pointe active : lime H 30 pour les premiers
mm, suivi d’une autre de 15 pour le reste du canal.

• Règles générales :
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• L’entrée du canal doit être redressée et relocalisée dès les 2 ou les 3 premiers mm à
l’aide d’un foret de Gates;

• L’instrument travaille en mouvement de retrait, en appuis sur la paroi qu’il faut


éliminer. Ceci permet d’éviter le risque d’une butée ou d’une perforation latérale.

-Élimination des résines dures :


• Solvants: Diméthylformamide,DM sulfoxyde;
La technique de désobturation consiste à fragmenter le matériau en utilisant une
combinaison d’inserts et des limes ultrasonores sous irrigation de diamètre 20/100 ou
25/100 dont l’extrémité a été sectionnée, afin de les rendre plus agressives.

-Élimination des ciments verre ionomères :


Difficile à éliminer : liaison chimique à la dentine.
Généralement utilisés en combinaison avec un matériau semi solide (GP), alors après
élimination de la gutta percha ,le ciment peut être désintégré au moyen des limes
ultra sonores ,utilisées au contact des parois canalaires.

3.2. Élimination des matériaux semi-solides :


• Élimination de la gutta-percha :
-Plus facile que celle des autres matériaux, surtout si elle n’a pas était compactée à chaud.
-Technique monocône/condensation: solvants déconseillés, la gutta et le ciment se
transforment en un magma collant difficile à éliminer.

-Un forêt de Gates est utilisé sans solvant afin de redresser l’entrée et désobturer le canal
sur quelques millimètres ;
-Une lime H de gros diamètre est poussée et vissée le long du cône de gutta, afin de
l’accrocher et de le retirer en une seule pièce.

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-Elimination du tuteur Thermafil:
Le tuteur plastique est noyé dans une masse de gutta dans les 2/3 coronaires
Une lime H de gros diamètre est utilisée pour éliminer la gutta percha autour du tuteur
et pour le dégager ;

Le tuteur libéré, la lime H est vissée dans l’épaisseur du plastique afin de l’accrocher,
et il est supprimé en tirant sur l’instrument.
La même procédure peut être utilisé avec des instruments rotatifs en NiTi.

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• Élimination de Bioroot :
-Leur extrême dureté et leur excellente liaison chimique avec les canaux dentinaires
rendent obligatoire l’utilisation d’un cône de gutta percha comme tuteur d’obturation
afin d’assurer un possible retraitement (Hess et al. 2011).
Pour la désobturation, les ProTaper® Universal de désobturation D1, D2 et D3 (Dentsply)
sont utilisés en respectant le protocole du fabricant.

7.4 -Négociation de la partie non traitée du canal :dépend de:


-Accès coronaire.-Qualité de la désobturation préalable.
-Dimension de la butée.-Calcification de la portion apicale.
-Après désobturation du canal et si l’obturation initiale s’arrête à distance de l’apex, deux
situations peuvent se présenter:
1*La portion apicale du canal est perméable: une lime de petit diamètre (08/100 ou
10/100), pénètre plus ou moins facilement, ces canaux ne posent généralement pas de
problème.
2*Une butée au niveau de l’ancienne obturation, avec une calcification éventuelle de la
partie apicale du canal:aucune mise en forme du canal n’est envisageable à ce stade.

-Le franchissement de la butée et la perméabilisation de la portion non préparée du canal


se font à l'aide des limes finesdont l'extrémité est précourbée sur 3 ou 4 mm. (la
précourbure négocie la butée).
-Une fois la butée passée, la lime est animée d’un mouvement de va et vient de faible
amplitude qui permet d’atténuer la marche

8- Pronostic du retraitement endodontique :


• Le retraitement endodontique est une opération incertaine mais plusieurs facteurs
décisifs accroissent ou minorent les possibilités de succès de cet acte.
• La probabilité de succès diminue :
- en présence d’une lésion périapicale proportionnellement au diamètre de la lésion
préopératoire,
- en présence d’une perforation pré ou peropératoire,

la racine à obturer est longue,


- la présence de complications en inter-séance (douleurs, tuméfactions) et de douleurs pré-
opératoires ,
- la dent est isolée ou terminale,
- l’extrusion de matériaux en dehors de l’apex.

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Conclusion

• Le retraitement endodontique est souvent considéré, à juste titre, comme l'une des
procédures les plus complexes de l'exercice de l’endodontiste.
• La principale difficulté réside dans la notion d'imprévisibilité et d'impossibilité
d'anticiper tous les problèmes qui peuvent être rencontrés.

Bibliographie

1- Stéphane Simon, Pierre Machtout, Wilhelm-J.Pertot.Endodontie. Edition CdP, 2020.


2- Mahmoud Torabinjad , Richard E.Walton, Ashraf F. Fouad. Endodontie : principes et
pratique.ElsevieMasson,2016.
3- Pertot W, Simon S. Endodontie Volume 2: retraitements.Editions CdP. 2009.
4- Ludovic Pommel, Frédéric Bukiet, Guillaume Couderc. Retraitement orthograde, une
première solution souvent satisfaisante. L’information dentaire n 22, 02 Juin 2010.
5- Stéphane Simon, Wilhem J pertot, préface de Jean Pierre Proust. La reprise du traitement
endodontique. 2007.

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