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GEOPOLITIQUE / THEME 3 : L’ENVIRONNEMENT

I/ Qu’est que l’environnement ?

II/ Exploiter, préserver et protéger

III/ Le changement climatique : approches historique et géopolitique

Environnement, construction sociale et politique

UICN = union internationale pour la conservation de la nature - organisations environnementales

WWF = fond mondial pour la nature - organisations non gouvernementale conservation biodiversité

Milieu des années 19’ -> début question de l’environnement

Arctique : exemple de territoire de ressources, protéger car fragile - menacé par l’action humaine
I/ Qu’est que l’environnement ?
I / UNE CONSTRUCTION HISTORIQUE, SOCIALE ET POLITIQUE

Définition terme

Couramment utilisé par de multiples acteurs, le terme environnement est polysémique. Il peut
désigner le milieu naturel, mais peut aussi intégrer ou non ce qui a été créé et transformé par les
sociétés. L’environnement est donc sujet à plusieurs représentations : ressource à exploiter ou à
protéger, contrainte à laquelle il faut s’adapter, ou encore risque pour les sociétés.

Ecologie et débats

Les visions écologistes sont aujourd’hui de plus en plus audibles. L’émergence d’une société civile
mondiale et la diffusion des informations via les médias sociaux portent le débat à travers de
nouvelles formes d’action comme les marches pour le climat. Ces représentations contradictoires
engendrent des débats et des conflits entre des acteurs aux intérêts différents.

Politique et protection

L’environnement est le théâtre de rapports de forces politiques, qu’il s’agisse de l’appropriation


des ressources, de la protection du milieu naturel ou de la gouvernance du climat. Les acteurs
s’organisent cependant pour coopérer en faveur d’une meilleure protection de l’environnement, à
travers de grandes conférences internationales par exemple.

II / UN REGARD SUR L’HISTOIRE DE L’ENVIRONNEMENT

Rapport homme / environnement

Il n’existe plus sur la planète d’environnement vierge. Les réflexions scientifiques placent désormais
les sociétés humaines au centre de l’environnement. Il n’en a pas toujours été ainsi. Jusqu’aux
années 1970, la conception de l’environnement reposait sur un rapport de domination de
l’homme sur le milieu naturel.

Anthropocène

Aujourd’hui, on considère l’environnement comme un ensemble d’interactions entre l’homme et


les composantes naturelles. Sa protection passe par la sanctuarisation du milieu naturel, mais
également par le fait de subvenir aux besoins des sociétés. Certains scientifiques affirment que nous
vivons dans une nouvelle ère géologique, l’anthropocène : l’homme serait non plus passif face aux
forces géologiques, mais bien le principal acteur des changements de l’environnement.

Histoire de l’environnement

L’histoire de l’environnement est une sous-discipline de l’histoire qui s’intéresse dans le temps
long aux relations entre les sociétés et leur milieu. Ce champ de recherche né dans les années 1970
utilise des sources diverses, des récits à l’observation du paysage en passant par d’autres disciplines:
géographie, géologie, climatologie. L’histoire de l’environnement se divise elle-même en sous
champs, comme l’histoire du climat ou des animaux. Tous permettent d’éclairer notre
compréhension de l’environnement actuel, nos pratiques et nos représentations.

III / UN REVELATEUR DES INEGALITES MONDIALES

Inégalités = Environnement

L’environnement est fortement lié à la question des inégalités dans le monde. Les sociétés à forte empreinte
écologique ne sont pas celles qui pâtissent le plus des conséquences des dégradations de l’environnement. Au
contraire, les sociétés les plus fragiles disposent de moins de moyens techniques et financiers pour s’adapter
aux changements.

Risques et conséquences

Le changement climatique lié à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère aggrave ainsi la
probabilité de certains risques globaux comme la submersion marine. Les conséquences déjà observables
sont les migrations forcées des populations des territoires les plus vulnérables. L’environnement est donc à la
fois cause, conséquence et élément révélateur des inégalités.

Société civile : ensemble des acteurs qui agissent comme groupes de pression pour influencer les politiques
gouvernementales.

Anthropocène : nouvelle ère géologique, caractérisée par le fait que le principal facteur de changement est
l’action des hommes et non plus de la Terre (terme émerge dans les années 1990).

Empreinte écologique : mesure de l’’impact des activités humaines sur le milieu naturel
II/ Exploiter, préserver et protéger
I / EXPLOITER ET PROTEGER LA FORET FRANCAISE

Moyen-Age / époque moderne, Colbert 1669

Pour se développer, l’homme exploite son environnement et transforme les ressources qu’il y
trouve. La forêt lui permet de se nourrir, de construire, de se chauffer ou de produire de l’énergie.
Sa surexploitation dès le Moyen-Age, les défrichements aux XIIe-XIIIe siècles entraînent une
diminution de sa surface. Le pouvoir monarchique veille alors à sa gestion, en mettant en place une
réglementation qui permet de conserver les forêts. A l’époque moderne, le bois devient un enjeu
stratégique pour les Etats, servant à la construction des navires de guerre et de commerce, mais
aussi de combustible pour les industries. Colbert (ministre d’état sous Louis XIV) édicte
l’Ordonnance des eaux et forêts en 1669, dans un contexte d’affirmation d’un pouvoir absolutiste et
d’une administration de plus en plus centralisée. Ces lois cherchent à concilier exploitation et
conservation des ressources dans un but utilitaire : en assurer le renouvellement. Cependant, la
surface forestière française continue de diminuer.

2e moitié XIXe siècle / aujourd’hui

A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la “révolution industrielle” entraîne un exode rural qui
diminue les pressions sur le milieu forestier, et le remplacement du bois par le charbon de terre
comme combustible. Les impacts environnementaux amènent les sociétés à se questionner sur les
pollutions et à lutter pour préserver une nature esthétisé par de nouveaux courants artistiques
(romantisme, école de Barbizon). En Europe et aux Etats-Unis, des législations sont mises en place
dès la seconde moitié du XIXe siècle afin de patrimonialiser des milieux choisis (création de parcs
nationaux). Du fait de ces choix politiques, la surface forestière française augmente, passant de 9
millions d’hectares en 1862 à 17 millions en 2018. La tension entre exploitation et protection devient
forte : l’ONF, créé en 1964 pour gérer les forêts publiques, comme les propriétaires privés doivent
répondre aux besoins des différents usages de la forêts (production de bois, contrôles étatiques,
réserves biologiques, usages récréatifs), à l’origine de nombreux conflits d’acteurs.

II / REVOLUTION NEOLITHIQUE ET REVOLUTION INDUSTRIELLE, UNE ANTHROPISATION DES


MILIEUX

Milieux anthropisé / néolithisation

En se développant et en exploitant les ressources de son environnement, l’homme transforme son


milieu. En retour, celui-ci a un impact sur la vie des hommes qui doivent s’adapter. Le milieu n’a
donc rien de naturel, il est anthropisé et devient ainsi un milieu social. Cet impact se lit tout
particulièrement il y a 12000 ans, lorsque, peu à peu, l’homme a développé une mentalité nouvelle,
cherchant à dominer la nature qui l’entoure. Commence alors la “révolution néolithique” ou
néolithisation, qui se définit comme l’adoption progressive par des groupes humains de la
sédentarisation et de systèmes d’agriculture et d’élevage. En transformant ainsi les paysages et les
espèces, végétales comme animales par la sélection, l’homme s’en trouve lui-même changé. Il
grandit, et développe de nouvelles maladies (caries dentaires, intolérances alimentaires).
Industries / industrialisation

Ces transformations continuent de s’amplifier durant le Moyen-Age et l’époque moderne, mais


connaissent une accélération notable avec l’âge industriel qui s’ouvre à la fin du XVIIIe siècle.
Notamment du fait des industries extrêmement consommatrices en ressource et fortement
polluantes, l’homme prend conscience de son influence sur le milieu et des pollutions qu’il provoque
(paysages souillés, maladies respiratoires). Au XIXe siècle, l’environnement est déjà considéré
comme essentiel pour la santé des individus, les maladies comme la tuberculose étant encore
mortelles. Les pollutions sont alors dénoncées, notamment par le biais d’actions en justice, mais ces
combats se heurtent aux intérêts économiques.
III/ Le changement climatique : approches historique et géopolitique
Chirac : “Notre maison brûle et nous regardons ailleurs”

Etudier l’histoire du climat, analyser l’adaptation des sociétés = comprendre et mesurer enjeux
géopolitiques actuels

Climat = étude des conditions météorologiques moyennes sur un temps longs (/30 ans) = comprendre
impacts et adaptations

Emmanuel Ladurie = 1er historien climat (”Histoire du climat depuis l’an mil” 1967)

Christian Pfister = créateur indice Pfister (instrument mesure température)

I / LES FLUCTUATIONS CLIMATIQUES ET LEURS EFFETS DU MOYEN-AGE AU XIXE SIECLE

Grandes périodes climatiques

L’histoire du climat est le fruit de travaux interdisciplinaires : historiens, géographes, biologistes,


climatologues. Ils ont repéré en Europe des fluctuations climatiques de Moyen-Age au XIXe siècle :
une période douce et peu humide appelée optimum médiéval (900-1300); puis une longue période
de froid, le Petit Age glaciaire (1300-1860); et enfin une période d’augmentation des températures.
Ces périodes ne changent toutefois pas fondamentalement le caractère tempéré de la majorité des
climats européens et ont elles-mêmes été traversées par de fortes variations climatiques et
météorologique.

Effets, conséquences humaines

Les fortes variabilités climatiques - ou accidents météorologiques - observées dans l’histoire


s’accompagnent de crises de subsistance : caractérisées par des disettes, voire des famines, elles
peuvent entraîner des agitations sociales (crises frumentaires) et politiques. C’est dans l’un des
épisodes qu’ont éclatés les grandes révolutions européennes (glorieuse révolution en angleterre en
1668, révolution française et révolution du XIXe siècle). Les réponses des sociétés pré-industrielles
témoignent des mentalités (cérémonies religieuses, chasses aux sorcières) et du degrés
d’organisation politique (mesures urbanistiques, contrôle des prix). Elles révèlent les capacités de
résilience des sociétés humaines.
II / LE CLIMAT, ENJEU DES RELATIONS INTERNATIONALES

GIEC / Evolution réchauffement climatique

Les scientifiques mandatés par l’ONU depuis 1988 dans le cadre du GIEC (groupe experts
intergouvernementale sur l’évolution du climat) observent un réchauffement climatique depuis
l’industrialisation (+0.6 °C au XXe siècle) et une accélération de celui-ci depuis les années 1970 (en
moyenne +0.17 °C par décennie). Les spécialistes du climat alertent sur les multiples conséquences
déjà visibles localement (réchauffement rapide des régions polaires, multiplication des épisodes
méditerranéens, montée du niveau des eaux, assèchement de certaines zones comme le Sahel,
ralentissement de certains courants marins comme le Gulf Stream) et sur les conséquences
humaines (appauvrissement, crises sociales, migrations) tout en appelant à des politiques adaptées.

Prise de conscience / Conférences, solutions

La prise de conscience du réchauffement climatique par la communauté internationale apparaît


dans les années 1970/80 et s’inscrit dans un contexte plus général de réflexion sur les risques
environnementaux générés par le modèle de croissance des sociétés industrielles. Le sommet de la
Terre de Rio de 1992 est un tournant : les Etats s’engagent alors plus concrètement dans l’action
contre le réchauffement climatique par une nouvelle forme de gouvernance, la Conférence des
parties (COP). Le protocole de Kyoto de 1997, puis la COP21 de Paris en 2015 sont d’autres étapes
clés de la lutte internationale pour limiter le réchauffement climatique. Le changement climatique
anthropique est devenu un sujet permanent des négociations multilatérales.

Gouvernance climatique / Difficultés

En outre, la gouvernance climatique implique désormais des acteurs diversifiés : acteurs


institutionnels (Etats, grandes métropoles organisées en C40, groupes d’Etats comme les Etats
insulaires directement concernés par la montée des eaux), acteurs non institutionnels (FMN, ONG,
présentes et réactives lors des sommets pour le climat) et institutions multilatérales (FMI et Banque
mondiale pour le financement). C’est un système de gouvernance inclusif et représentatif. Mais ces
décisions connaissent de nombreux obstacles liés aux difficultés de changer de modèle économique
et aux inégalités de développement : les Etats-Unis annoncent en 2017 leur retrait de l’accord de
Paris; les COP suivantes n’ont pas abouti à des engagements nouveaux.

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