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I/ Axe 1 Exploiter, préserver et protéger

Comment les sociétés peuvent-elles concilier exploitation et protection de leur environnement

A) Jalon « révolution néolithique, révolution industrielle : une anthropisation des milieux »


pages 342/ 344/345

la révolution néolithique

Il y a 9000 ans au Proche Orient, l'Homme invente l'agriculture et l'élevage, se sédentarise, utilise
des outils en pierre et de la poterie. Cette révolution se diffuse inégalement sur la planète,
certaines populations restent longtemps attachées à leurs traditions de nomades chasseurs-
cueilleurs ( Aborigènes en Australie, sociétés amérindiennes).

Les hommes commencent déjà à maîtriser leur environnement : création de villages, sélection de
plantes (orge, blé, riz…), domestication d'animaux (chien, bœuf, porc, buffle…) tandis que d'autres
espèces disparaissent (aurochs, mammouths). C'est la première grande manipulation du vivant.
Cette révolution mène ensuite, au fil des millénaires, à l'utilisation de la roue, au travail du métal et
plus tard à la naissance des premiers États et à l'apparition de l'écriture.
Elle s'accompagne d'un véritable boom démographique grâce à la sécurisation alimentaire et à la
sédentarité : les femmes du Néolithique ont en moyenne un enfant par an, alors que leurs
ancêtres chasseuses n'en avaient qu'un tous les trois ans. La population mondiale passe de 10 à
100 millions. Ce boom est en partie limité par des facteurs inverses et nouveaux : forte mortalité
infantile ( diminution de la période d'allaitement, épidémies dues à la promiscuité avec les
animaux), effets nocifs d'une nouvelle alimentation trop sucrée, baisse de la potabilité de l'eau.

Des fléaux durables accompagnent aussi ces changements irréversibles : infériorisation renforcée
des femmes dans des sociétés de plus en plus hiérarchisées , essor démographique non maîtrisé,
maladies transmises par les animaux (brucellose, tuberculose, variole, rougeole, peste.)
dérèglement de l'alimentation (caries, surpoids : l'homme néolithique n'est pas en bonne santé, sa
taille moyenne diminue par rapport au paléolithique, augmentation de la violence, inégalités
économique...

La nature déjà en danger ? L'extension des surfaces agricoles au détriment des espèces sauvages
végétales et animales provoque dès le début du Néolithique une diminution de la biodiversité ( qui
continue jusqu'à nos jours). La grande faune disparaît, mais aussi des spécimens plus petits.
Aujourd'hui, de nombreuses espèces ne survivent qu'en zoo ( 6° extinction massive) tandis que
d'autres deviennent invasives : frelon asiatique, crabe du Kamtchatka, rats, algues vertes etc...

L'anthropisation des milieux s’accentue sous l'Antiquité et le Moyen-Âge : extension des surfaces
cultivées, défrichements, asséchement des zones marécageuses, essor des activités d'extraction
minière liées à l'amélioration de l'artisanat. Les voyages de Grandes Découvertes et la colonisation
de l'Amérique s'accompagnent d'un énorme transfert d'espèces végétales, animales
et ...humaine : échange colombien(mais aussi de virus : choc microbien), peuplement européen,
génocide amérindien et traite des Noirs. Ces conquêtes débouchent sur la mise en place d’
économies de prédation, sans souci de renouvellement ni de protection.
La révolution industrielle. P 343/346/347

Elle commence à la fin du XVIII° s en Europe et repose sur un recours intensif aux ressources
naturelles du sol et du sous-sol (énergies fossiles, fer, minerais divers). La combustion des énergies
fossiles génère des gaz à effet de serre (GES : CO2, méthane, ozone). La pollution de l'air est
inquiétante dès le XIX° s (du « smog » londonien aux villes asiatiques aujourd'hui).
La modernisation de l'agriculture accélère la disparition de certaines espèces ( bisons aux USA). La
mise en valeur agricole des sols au détriment des forêts, leur pollution par les pesticides et les
engrais permettent des rendements inespérés mais à un coût écologique effroyable. Avec l'hydro-
électricité, les barrages se multiplient et dénaturent les cours d'eau. Certains grands fleuves
n’atteignent plus l’océan plusieurs mois par an et la mer d’Aral s’est réduite comme peau de
chagrin.

La transition démographique s’accélère au point que l’on parle de « Bombe P »: la population


mondiale est multipliée par 8 en deux siècles et ne devrait pas se stabiliser avant 2100 avec 10
milliards d’habitants.
La transition urbaine , avec des villes toujours plus populeuses qui artificialisent totalement leur
espace, est terminée dans les Nords mais toujours en cours dans les Suds. Ce n’est que depuis
2000 qu’un habitant sur deux est un citadin.
La révolution des transports fait exploser le transport de marchandises mais aussi les migrations et
le tourisme .
Si l'impact de la révolution industrielle reste limité au XIX° s, sa « grande accélération » » au XX° s
est vertigineuse. À partir des années 1950, toutes les courbes des indicateurs suivants grimpent en
flèche : émission des GES, hausse des températures, acidification des océans, recul des forêts
tropicales, diminution de la biodiversité, artificialisation des sols. Nous sommes bien entrés dans
l'Anthropocène.

L’avènement de l’Anthropocène
Les différents travaux ont conduit à mettre en évidence un changement global de la planète en
reliant l’évolution du climat, de la biodiversité, de l’ozone, de la déforestation, des pollutions…
En 2000 lors d’une conférence scientifique à Mexico, le chimiste de l’atmosphère et prix Nobel
pour ses travaux sur la couche d’ozone, Paul Crutzen déclare “Nous ne sommes plus dans l’Holo-
cène, mais dans l’Anthropocène !” : nouvelle époque géologique, une époque dominée par l’ac-
tion humaine.
Les géologues décrivent l’histoire de la terre en la divisant en époque. L’holocène est une époque
géologique s'étendant sur les 12 000 dernières années et toujours en cours . Elle a bénéficié de millé-
naires de grande stabilité qui ont permis la croissance et le développement de la civilisation hu -
maine (homo sapiens apparu il y a 300 000 ans).
Cette expansion humaine a entraîné de multiples changements (avec l’apparition de l’agriculture,
de l’industrialisation…). Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est l’intensité des changements sur une
période très courte : changement climatique, montée du niveau des mers, l’acidification des
océans, disparition d’espèces… La terre a déjà connu des modifications profondes mais elles se
sont déroulées sur des temps bien plus longs.
Aujourd’hui, la plupart des chercheurs s’accordent pour faire commencer l’anthropocène au mi-
lieu du XXème siècle → Paul Crutzen le faisait démarrer au XVIIIème siècle avec l’invention de la
machine à vapeur) → d’autres chercheurs font remonter le début de l’anthropocène à la révolu-
tion néolithique

Brut présente le documentaire « Anthropocène: l’époque humaine »(3’24) :


https://www.youtube.com/watch?v=dAi8rZuY_eo
L’anthropocène, c’est quoi ? Entracte science, 11’17, 2018 https://www.youtube.com/watch?
v=HlXWYOGnSuU
https://www.youtube.com/watch?v=wvRnWQPxrVg

B) Protéger et préserver l’environnement : Une préoccupation ancienne

Jalon La forêt française , pages 336/341

En quoi la gestion de la forêt française est-elle liée à la construction de l’État et à l’évolution de


sa conception ?

1. Sous Colbert, la forêt au service du roi

Au XVIIe sous le règne absolu de Louis XIV (1663-1715), l’État prend des mesures pour exploiter la
forêt. C’est Colbert, contrôleur général des finances (1665) puis secrétaire d’État à la marine (1669)
qui dirige cette politique.
Plusieurs mesures sont prises pour améliorer la quantité et la qualité de la production de bois, afin
notamment d’assurer l'approvisionnement de la Marine (flotte commerciale et de guerre)car en
raison de la dégradation constatée des forêts, on craint de manquer de bois de construction.
Les famines causées par le « petit âge glaciaire » poussent les populations à étendre les cultures au
détriment de la forêt. L’ordonnance de Colbert est oubliée, et en 1789 on estime la surface
forestière entre 8 et 9 millions d'ha, sous une forme très dégradée : la plupart des forêts sont en
taillis, mode d'exploitation à court-terme qui épuise les sols. La forêt est une ressource pour les
populations (cueillette, charbon de bois), elle sert également de zone de pâture. Elle est aussi une
ressource pour les communes qui pratiquent des ventes de bois sur pied.
L'Ordonnance des eaux et forêts de 1669 crée un corps chargé d'assurer la gestion des forêts
(royales ou pas). C’est donc une période de renforcement de l’autorité et du contrôle de l’État sur
cette ressource essentielle, qui se traduit par le marquage des arbres et le traçage d’allées pour
circuler. La forêt est ainsi mise au service des ambitions géopolitiques de Louis XIV : la création de
plusieurs chantiers navals, nécessitant une grande quantité de bois, l’amélioration des voies
navigables facilitant le transport du bois en sont une des traductions.

2. Aux XIXe et XXe : entre exploitation et protection

C’est au début du XIXe que la forêt française atteint sa surface la plus faible (7,5 millions
d’hectares).

→ Empêcher les inondations, exploiter la forêt


Le Code forestier de 1827 cherche à protéger et regénérer les forêts, mais son application se
heurte aux pratiques des populations rurales qui acceptent mal de voir leur accès restreint à cette
ressource. Si bien qu’en 1846, un projet de loi est déposé « relatif au reboisement des montagnes
et à la conservation du sol forestier », notamment pour lutter contre l'érosion ; il est à son tour très
mal accueilli par les populations concernées qui y voient une spoliation de leurs terrains de
parcours.
À partir de 1848, Napoléon III montre un intérêt particulier aux questions agricoles et forestières. Il
initie notamment une grande opération de boisement en pins des Landes de Gascogne,
composées jusqu'alors de terrains marécageux et de landes. Une forêt créée par l’homme. L’idée
est de créer localement une ressource, la résine de pin étant alors très demandée pour le
calfeutrage, et pour la chimie. Des mesures semblables sont entreprises en Sologne, puis en
Champagne « pouilleuse » à partir de propriétés impériales. Cela entre dans une optique
d’intensification, de rationalisation et de systématisation des usages agricoles du territoire. Dans le
même temps, la pression sur la forêt se renforce : les besoins sont croissants pour les boisages des
mines, les traverses des chemins de fer, les chantiers de construction (travaux d’Haussmann),
production de charbon de bois dans le sud de la France…
Les inondations qui endeuillent la France en 1856 et 1859 sont imputées au surpâturage et au
déboisement. En 1860, une loi pour le boisement et la création d'un service de reboisement, afin
de lutter contre les risques naturels instaure des périmètres de reboisement déclaré d'utilité
publique et obligatoire
Les dangers de la déforestation au XIXe : Sous la IIIe République, la loi de 1882 sur « la restauration
et la conservation des terrains de montagne » (RTM) s'accompagne d'une politique d'acquisition
de terrains par l'État, et de subvention des travaux de reboisements assurés par les collectivités et
les particuliers. Des surfaces importantes en montagne font l’objet de travaux d’équipements en
ouvrages spécifiques de lutte contre l’érosion des sols, le ruissellement, le ravinement, les crues
torrentielles, les glissements de terrain, les chutes de blocs et les avalanches.

→ Au XXe la forêt s’accroît


Au XXe la forêt regagne du terrain du fait de l'abandon de terres agricoles, de la baisse des densités
rurales et de la généralisation du charbon et du pétrole comme sources d'énergie. La
reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale se traduit aussi par la restauration
de ses forêts, fortement endommagées. En 1946 un Fonds forestier national est créé, destiné à
valoriser économiquement la forêt française en satisfaisant les besoins en bois liés à la
reconstruction.
Mais c’est au début de la Vème République que la France connaît une nouvelle époque-clé dans la
gestion des forêts à l’échelle nationale : En 1958, l'État crée l'Inventaire forestier national (IFN),
pour mieux estimer les ressources et potentialités des forêts françaises, et de terrains pouvant
potentiellement être boisés ou reboisés.
En 1963 sont créés les premiers parcs nationaux (Port-Cros, les Écrins, la Vanoise) en compensation
du Plan Neige, qui voit la construction de nouvelles stations de ski, ce qui implique des
défrichements pour tracer les pistes, mais aussi de nouvelles plantations pour créer ou recréer un
cadre paysager.
En 1966 : la création de l'ONF (loi Jobert de 1964), en parallèle avec l'application du Plan Neige
vise à réglementer les risques, alors que les pratiques récréatives se multiplient.

→ Enjeux actuels
La forêt française métropolitaine couvrait 7,5 millions d’hectares[12] au début du XIXe et 17
millions aujourd’hui (31% du territoire). La forêt métropolitaine appartient pour l’essentiel (75%) à
un peu plus de trois millions de propriétaires privés. Le quart restant est géré par l’Office National
des Forêts pour le compte de l’État et des collectivités territoriales.
La forêt française, un enjeu contemporain : Dotée de la quatrième surface forestière d’Europe
(après la Suède, la Finlande, et l’Espagne), la France dispose avec sa forêt à la fois d’une ressource
et d’un patrimoine. Ses fonctions ( économique, récréative, écologique) sont parfois en
concurrence, d’où un certain nombre de tensions, par exemple autour de la pression immobilière
près des domaines skiables ou du littoral, autour la réintroduction du loup et de l'ours, etc.
L’avenir de la gestion de la forêt française et de l’ONF alimente le débat public : restrictions
budgétaires et fermetures de postes, « industrialisation » de la forêt au détriment de la
biodiversité, etc. La forêt française est l'héritage de plusieurs siècles d'interventions humaines :
défrichements, reboisements, dégradations, conservations, qui lui ont donné son aspect actuel.
Elle n'est en rien « naturelle », car les forêts primaires ont disparu, et si elle continue à croître, ce
n’est pas de façon naturelle. En outre, le réchauffement climatique lui pose de sérieux problèmes
d’adaptation.

C) Une prise de conscience planétaire

Depuis les années 1970, de réelles menaces pèsent sur les ressources en matières premières. En
1972, le rapport Meadows (du nom de ses principaux auteurs, les écologues Donella Meadows et
Dennis Meadows) est le premier à souligner les dangers de notre modèle de croissance pour la
planète → Les limites à la croissance connu sous le nom de Rapport du Club de Rome, ou encore
de Rapport Meadows, Des mises à jour ont été publiées en 1992, 2004 et 2012

L’ONU, très réactive sur cette question, crée la même année le PNUE ( Programme des Nations
Unies pour l’Environnement). En 1987, le rapport Brundtland de l'ONU propose des pistes de
développement durable. En 2015, l'ONU a adopté 17 objectifs de développement durable à
atteindre d'ici 2030. Leur déclinaison à l’échelle nationale est très variable : 15 % de la surface
terrestre sont aujourd'hui protégés, mais 60 % des écosystèmes mondiaux sont dégradés ou
utilisés de manière non durable.
+ UNHCR ( Haut-Commissariat pour les réfugiés), PNUD ( Programme des Nations Unies pour le
Développement) et Sommets de la Terre ( Nairobi en 1982, Rio 1992, Johannesburg en 2002 et Rio
en 2012) organisés par la CCNUCC ( Convention -Cadre des Nations Unies sur les Changements
climatiques).

Les accords internationaux sur le climat n'ont pas de caractère contraignant. Les États s'engagent
avec plus ou moins bonne volonté et des moyens très variables dans des politiques de transition
environnementale (énergétique, agricole etc. )

Les ONG ( Les Amis de la Terre naît en 1969, Greenpeace en 1971) et individus portent à leur
échelle des projets divers et variés d'éco-citoyenneté. Politiciens et FTN surfent sur cette prise de
conscience planétaire parfois avec sincérité, le plus souvent par souci de greenwashing
(écoblanchiment).

Certains encouragent le modèle d'économie circulaire (recyclage) pour réduire notre empreinte
énergétique et écologique. D'autres appellent à une décroissance radicale et n'hésitent pas à
recourir à la désobéissance civile comme Extinction Rébellion née au Royaume Uni en 2018.

Vidéo de Brut C’est quoi Extinction Rébellion ? 11’47, oct 2019 https://www.youtube.com/watch?
v=BOpLcZbE-YQ

La jeune Greta Thunberg est devenue la nouvelle égérie de l’angoisse environnementaliste et elle
réussit à éveiller les consciences des jeunes générations. Greta Thunberg, pourquoi tant de haine ?
Le Monde, 6’13 : https://www.youtube.com/watch?v=PI8MTIx_67M Son discours à l’ONU en
septembre 2019 « How dare you ? », Le Monde, https://www.youtube.com/watch?v=W4e5l-
XUmfI

L’environnement, un enjeu géopolitique


Contrôler l’accès aux ressources est la cause numéro 1 des conflits depuis la nuit des temps (or,
argent, soie, épices, esclaves, fourrures…). Le XX° s n’y déroge pas mais de nouvelles dimensions
apparaissent dans le regard porté sur les ressources et l’environnement.
Vidéo Mister Geopolitix, Des ressources qui causent des conflits, 2017, 16’09
https://www.youtube.com/watch?v=KtOwLKcys9Y

Guerres pour le pétrole, guerres pour l’eau ( l’ONU en recense 300 possibles) , conflits liés aux
« terres rares »( dont la demande mondiale augmente de 10 %/an) ou aux matières
« stratégiques », tensions sur l’extension des ZEE, gestion des réfugiés climatiques (ou éco-
réfugiés), émeutes de la faim et envol du Land Grabbing. Loin d’être anecdotique, le contrôle de
l’accès aux ressources et la sécurisation de leur transport est au cœur des rivalités interétatiques
actuelles. Routes de la soie, corridors de transit, nouvelles routes arctiques, « guerre des tubes »
ou gazoducs russes en Europe orientale : la maîtrise de l’espace est étroitement liée à celle des
ressources.

Mais la protection de l’environnement et des risques qui y sont liés sont aussi au cœur des
positionnements géopolitiques les plus contemporains.
La gestion des interventions après des catastrophes naturelles fait désormais partie intégrante des
missions des armées sur toute la planète, y compris des Casques bleus (Haïti après la succession de
catastrophes naturelles entre 2008 et 2010 qui y créent une situation de chaos sécuritaire).
Les urgences climatiques se multiplient ( tornades, cyclones, sécheresses, inondations, submersion
de certains littoraux par la montée du niveau des océans) et impactent l’ensemble des conditions
de vie humaine. La sécurité environnementale est devenue en quelques décennies un des
nouveaux champs de la sécurité collective internationale.

Enjeu planétaire nécessitant une réponse collective, la question environnementale révèle


cependant les asymétries et les rivalités de pouvoir des différents acteurs ( de l’ONU aux
citoyens) à toutes les échelles. Loin d’être neutre et consensuel, l’environnement est un objet
social et politique sur lequel les opinions, les valeurs, les représentations divergent.

La notion d’espace protégé désigne pour l’UICN (Union internationale pour la conservation de la
nature) « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen
efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ». Cela
recouvre dans les faits une multitude de statuts plus ou moins contraignants (parcs terrestres,
marins, conservatoires etc.) qui ont d’abord faits l’objet d’âpres débats entre les acteurs locaux.

La notion de justice environnementale est difficile aussi à mobiliser. Elle suppose que
l’environnement est un bien commun, un patrimoine de l’Humanité, dont on ne saurait être privé.
On est loin de sa mise en œuvre, tant on est déjà à la peine avec la simple stratégie du pollueur-
payeur (éco-participations, écotaxes, pénalités...qui pèsent plus sur les petits que sur les gros).

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