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Theme V : L’environnement, entre exploitation et protection, un enjeu

planétaire.

Intro : Qu’est-ce que l’environnement ?

I- L’approche scientifique.

Environnement : mot utilisé en Angl. dès début XIXe s pour désigner tout ce qui « entoure »
l’homme et relève du milieu naturel défini comme la géosphère.

Anthropocène : Définition non-consensuelle, en 1995, d’une nouvelle ère géologique dans l’histoire
de la Terre, par Crutzen marquée par le rôle de l’Homme dans les modifications du géosystème.

II- Une construction polit et sociale

* Construction politique et sociale, reflétant les préoccupations, non exclusives les unes des autres,
d’une société à un moment donné (env asservi aux besoins des hommes, env dont les H doivent se
protéger, env à protéger).

III- Double histoire possibles de l’environnement.

*Rapport Meadows= prise de conscience de la fragilité de l’env dans les années 70. Histoire
« écologiste » des préoccupations environnementales.
* Env= nouvel objet d’histoire depuis les années 90. Hist écolo de l’env inscrit dans un temps long.

Axe 1 : Exploiter, préserver et protéger.

I- Exploiter et protéger une ressource naturelle : l’exemple de la forêt en France.

I-1) Un pays (re)devenu forestier

→ Quelques chiffres
- 17 M d’Ha de forêt
- 30 % de la superficie du territ
- 4e rang euro et 37e rang mondial

Forêt : territoire occupant une superficie d’au moins 50 ares avec des arbres capables d’atteindre
une hauteur sup à 5 m à maturité, un couvert arboré d’au moins 10 % et une largeur d’au moins 20
m.

→ A qui appartient la forêt française ?

STATUT IMPORTANCE GESTION


Forêts privées 75 % 3,5M de proprio
1500 forêts domaniales 10 % ONF
11 000 forêts communales 15 % Collectivités- ONF
I-2) Des espaces aménagés aux multiples usages.

→ Une ressource exploitée


* filière bois (440 000 emplois) : bois de chauffage, bois d’industrie, bois d’œuvre
* Fonctions récréatives (450 000 emplois) : randonnée, sport, camping, cynégétique.
Conflits d’usages → 2021-2022 : 8 morts et 90 blessés.

→ Une ressource fragilisée par…


* La surfréquentation (destruction des sols, pollution)
* Risques naturels (incendies, tempêtes) accrus par le réchauffement climatique
* Amenuisement de la biodiversité sylvicole avec le choix de plantes des essences à
croissance rapide (« or vert » enrésinement des forêts)

→ Une nécessité : gérer la forêt pour la valoriser


* Création ONF en 1964= mission écologique, économique, sociétale et patrimoniale

I-3) Un héritage historique de plus de trois siècles


I-3-1) La forêt française sous Colbert (1619-1683)

*A qui appartient la forêt sous l’Ancien régime ?

Domaine royal 200 000 ha


Propriété seigneuriale 700 000 ha
Propriété de l’Église 800 000 ha
Bois communaux 1 500 000 ha

* « La France périra faute de bois ». Colbert


- Forêts françaises incapables de fournir le bois nécessaire à la construction de navires de
guerre alors que les puissances rivales de la France disposent de marines puissantes dans un
contexte d’expansion coloniale→ importations nécessaires= dépendance.

1669 : Loi de la Grande Ordonnance : Inventaire et délimitation des forêts royales, mise en réserve
de 25 % de la forêt, réglementation de l’abattage…

* Reprise rapide de la construction navale : dès 1973, 26 navires sont construit et en 1685, la marine
française possède + de 300 vaisseaux de combat.

* Reprise en main de l’exploitation des espaces forestiers par le pvr royal pour des motifs éco
(mercantilisme), géopo (rivalité) et polit (contrôle de l’État monarchique).

I-3-2) La « renaissance » de la forêt dans la seconde moitié du XIXe s.

* Reprise de la déforestation à la fin du XVIIIe s et au début du XIXe s (démantèlement législation


monarchique à la révolution, regain défrichement non contrôlé, besoin en charbon de bois de
l’industrialisation débutante)→ creux atteint en 1827.

* Restauration et extension de la superficie forestière sous les effets conjugués de l’utilisation du


charbon de terre (houille) pour industrie, du métal dans la construction, de la mise en valeur
sylvicole des terres pauvres.
II- Le rôle des individus et des sociétés dans l’évolution des milieux : « révolution
néolithique » et « révolution industrielle », deux ruptures ?

Intro :

* Pour Claude Lévi-Strauss, deux ruptures majeures se sont produites dans l’hist et l’humanité : la
rév néolithique à la fin de la préhist et la rév indust à partir du XVIIIe s. Chacune, marquée par une
accumulation/ accélération de progrès techniques, s’est traduite par une profonde transfo des
milieux nat et du rapport des sociétés à leur env.

II-1) La révolution néolithique : une rupture ?


* expression forgée par l’archéologue Childe en 1925

→ Pourquoi ? Origine discutée de la rév néolit (facteurs climatiques, démographiques, cognitifs,


socio-culturels.)
→ Comment ?
→ Conséquences socio-démographiques ? (augmentation du taux de fécondité avec sédentarité,
spécialisation des fonctions socio)
→ Quel impact sur l’env ?

Conclusion :

* Le néolithique ne constitue pas forcément une rév mais marque néanmoins une rupture tant
quantitative que qualitative dans la façon dont l’H, en substituant la production à la prédation
comme mode d’exploration du milieu, commence à le transformer en profondeur. Il conviendrait
sans doute davantage de parler de processus de néolithisation accélérant la transfo d’un env déjà
partiellement pathéoanthropisé.

II-2) La « révolution industrielle » : une rupture ?


*expression utilisée pour la 1ere fois en 1837 par Auguste Blanqui.

→ Comment ?
→ Les questions qui fâchent…
* Est-ce une révolution et a-t-elle commencée au XVIIIe s ?
-Pour Fernand Braudel (1902- 1985) : « Il n’y a jamais entre passé et présent de
discontinuité absolue, ou si l’on préfère de non-contamination. Les expériences du passé ne
cessent de se prolonger dans la vie présente. »
-Pour Werner Sombart (1863-1941), la « révolution industrielle » est un phénomène ancien
qui commence à Florence au XIVe s avec l’émergence de la civilisation bourgeoise.
-Pour Franklin Mendels, on peut parler d’une situation de « proto-industrialisation » dans de
nombreuses régions d’Europe avant le XVIIIe s.
° Rév indust commencée au Moyen-Age ?
°Industrialisation ± rapide plutôt que rev indust.

→ Quelles conséquences socio-démographiques ?


- Corrélation et synchronie (différent de lien de causalité) entr « rev indust » et transition
démographiques.
- Lien de causalité entre « rev indust » et urbanisation (exode rural, concentrat° des usines
dans les villes) et multiplication des très fortes concentrations urbaines.

→ Quels impacts sur l’environnement ?


- Nouveaux paysages urbains marqué par l’intricat° des bâtiments industriels, de l’habitat dense et
des infrastructures des transports et créations de nouveaux reliefs (terrils miniers)
- Standardisation du vivant végétal et animal et nouveau rapport à la terre que l’on exploite de façon
+ intensive à l’origine de paysages ruraux plus spécialisés et uniformisés.
- Sensibilité croissante des pop à la pollution accrue par la rev indust.
- Fascination croissante pour 1 nature perçue comme sauvage et authentique.
- Augmentation du CO2 dans l’atmosphère (non perçue par les pop), résultant de l’industrialisation
à l’origine d’un effet de serre d’origine anthropique perturbant les équilibres géo-écolo.

Conclusion :

La « rév indust » est désormais considérée comme un processus dont les origines sont antérieures à
sa naissance officielle à la fin du XVIIIe s en Ang mais dont les multiples implication éco, socio-
démo, polit et environnementales marquent une rupture véritable, remarquable par sa rapidité dans
l’histoire de l’humanité, en contribuant à accélérer, à de multiples échelles, l’anthropisation de
l’env.

Axe 2 : Le changement climatique, approches historique et géoplitique.

I- L’évolution du climat en Europe du M.A au XIXe s.

Intro :

CNUCC : Convention- Cadre des Nations- Unies sur les Changements climatiques. Elle distingue la
variabilité climatique d’origine naturelle, astronomique et géophysique du changement climatique
d’origine anthropique qui sont à l’origine du forçage naturel et du forçage anthropique.

I-1) Optimum et pessimum, POM et PAG.

* Phase de réchauffement interglacière depuis environ 10 000 ans (holocène)


* « Embellie de l’an mil » = période de réchauffement climatique sur l’Atl. Nord du Xe au XIVe s
→ été un peu + chauds et hivers + doux.
* Période de refroidissement climatique en EU et en Am. du Nord du XIVe s au milieu du XIXe. Pic
d’intensité au XVIIe s → hivers longs et froids.

I-2) De multiples conséquences

* XIIe – XIIIe s : « le Beau M.A3 (Jacques Le Goff) marqué par la quasi disparition des famines,
une relative prospérité dans les campagnes et essor des villes.
*Mise en place de politique publique (contrôle des prix, commerce des céréales, pénalisat° de la
spéculat°) pour limiter csq des famines par des monarques investis de fonctions protectrices et
nourricières.

I-3) De la variabilité au changement.

*Lien prouvé entre aug. du CO2 dans atmosphère et aug. de la température mondiale.
* Forçage humain du climat déréglant les mécanismes macro-climatiques atmosphériques et
océaniques.
II- Le climat, enjeu des relations internationales : les accords internationaux (Sommet de la
Terre, COP,…)

COP : Conferences Of Parties

II-1) les enjeux internationaux du réchauffement climatique.

* Baisse des prod° agricoles, montée du niveau des océans, risques sanitaires accrus, multiplicat°
des événements météorologiques extrêmes…
* Env. 4 M d’êtres humains impactés.
* Des régions particulièrement menacées en raison d’une forte vulnérabilité et/ou d’un faible niveau
de préparation par manque de moyens : Amérique latine, Afrique sub-saharienne, bassin
méditerranéen, Asie…
*Risques élevés de déstabilisation géopolitique et polit. ( conflit accès aux ressources, migrations,
tensions sociales, disparition d’États)

II-2) Une ambition : contrôler le réchauffement de la planète pour limiter le changement


climatique.

*Une condition sine qua non : mettre en place, sous l’égide de l’ONU, une gouvernance climatique
mondiale représentative et inclusive en impliquant :
- les acteurs institutionnels (États, regroupement d’États, grandes métropoles)
- Les acteurs non-institutionnels ( FTN, ONG, représentants de la société civile = jeunes, peuples
autochtones…)
- Les instances internationales (ONU, FMI, Banque mondiale)

* Deux directions : atténuer le changement climatique en accélérant la réduction des GES ou


s’adapter au changement en imaginant des infrastructures permettant d’en limiter l’impact
impliquant :
- le partage des efforts à de multiples échelles (ménage, société, État)
- des investissements
- des aides (transfert techno, soutien financier) aux pays particulièrement menacés.

II-3) Un bilan en demi-teinte

→ l’exemple de la COP-21 (Paris, 2015)


* 196/197 pays signataires de l’accord de Paris= grand succès ?

* A nuancer car :
-1 : l’accord doit être également ratifié par les parlements.
-2 : l’accord n’est pas contraignant, notamment pour les gros émetteurs de CO2
-3 : les USA, climato-sceptiques et 2eme pollueur mondial s’en sont retirés (Trump 2017) puis l’ont
réintégrer (Biden 2021) = retard
-4 : pays émergents, principales victimes du réchauffement climatiques estiment devoir être aidés
pour appliquer les accords.
-5 : objectifs fixés (< 2°C d’ici 2100) ne sont pas réalisables si l’on s’en tient au protocoles indiqués
dans les accords.
Conclusion :

Impacts de la pandémie de covid

Réduction émission GES Ré-augmentation émission GES


avec reprise eco post-covid

Crise énergétique provoquée


→ invasion Ukraine

Réduction ? GES (crise Ré-augmentation ? Émission


Éco, investissement GES → reprise exploitat°
Énergies renouvelables) Charbon + hydrocarbures
Nn-conventionnels ?

Objet conclusif : les Etats-Unis et la question environnementale, tensions et contrastes.

* « C’est notre destinée manifeste de nous déployer sur le continent confié par la Providence pour le
libre développement de notre grandissante multitude » John O’Sullivan, 1845.

* Les USA entretiennent un rapport spécifique à leur espace (9 M de km²) dont la coqnuête rapide
au XIXe s fonde d’un point de vue idéologique à la fois leur hist politique, éco et socio-culturelle.
Rapport marqué par une profonde ambivalence entre :
- Une volonté démiurgique d’exploiter d’immenses ressources dont l’appropriation est
idéologiquement légitimée par convict° d’avoir à accomplir une mission quasi divine dans une
nvelle Terre promise.
- Un souci de protéger l’env et 1 nature sacralisée présentée comme sauvage, hérité d’1 concept°
romantique anglo-saxonne et germanique de l’espace « naturel ».

= Multiples tensions et contrastes (législation protect° env vs démantèlement législation) à l’échelle


nationale comme internationale.

I- S’approprier l’espace pour en exploiter les ressources.

I-1) La conquête et l’appropriation d’un vaste territoire.

*- Golfe du Mexique atteint en 1812


- Océan Pacifique atteint en 1850

* Mise en valeur et maîtrise rapide d’un immense territ aux multiples usages.
*Appropriation juridiquement légitimée par le Homestead Act de 1862 accordant gratuitement 65
ha de terre à toute personne installée dans l’Ouest depuis 5 ans et offrant un tarif avantageux pour
les nouveaux venus.

*Expropriation, déportation ( Indian Removal Act de 1830) et parcage dans des réserves des nations
amérindiennes à partir des années 1830.

I-2) Le succès et sa rançon : puissance économique et dégradation environnementale.

- X 10 de la pop en 100 ans (10 M en 1820→ 106 M en 1920)


- Eu : 1ere puissance éco (agricole, indust) mondiale dès 1913.

*Amenuisement de la biodiversité animale (disparition des troupeaux de bisons) et végétale ( ha de


forêt divisé par 10 en 400 ans)
*Dégradation précoce des sols (Dust Bowl années 30 Midwest)
*Pollution atmosphérique des rég° indust ( pluies acides sur les Grands Lacs) et des grandes villes
(Smog)
*Pollution des sols et des nappes phréatiques par les hydrocarbures.
* Territoire déjà très exposé aux conséquences du réchauffement climatique.

II- Protéger la nature : les paradoxes de la politique environnementale étasunienne.

Intro :

*Nature sauvagement initialement perçue comme menaçante (XVIIe s, XVIIIe s, début XIXe) qu’il
faut tout d’abord savoir dompter pour pouvoir l’exploiter puis assez rapidement perçue comme
menacée et à protéger (2eme moitié XIXe) à l’origine de 2 conceptions protectrices différentes.

II-1) Une protection nationale ancienne et étendue.

*Impulsion pionnière donée par l’État féderal dans deux directions :


- Des espaces protégés (National park Service en 1916, Forest Service en 1905)
- Lutte contre la pollution (EPA en 1970, Clean Air Act en 1970)

*Les prérogatives et les initiatives des Etats fédérés :


- la gestion de l’eau des fleuves par le biais des agences de bassin, alors que la sécheresse,
impactant les activités agricoles et l’alimentation en eau des grandes agglomérations, devient 1 pb
chronique à l’Ouest du 100e méridien.
-Possibilité légale pour les Etats de contester les décisions de l’État fédéral (ex : application depuis
2006 par Californie du protocole de Kyoto non ratifié par les USA)

*Une question investie par de nombreux acteurs (indiv, asso, lobby) pour + de protection :
-Théodore Roosevelt ; 150 forêts natio, 5 parcs nation, 51 réserves nat.
-Rachel Carson : 1962 → alerte sur les pesticides (faune)
- Albert Gore : 2007 → Prix Nobel de la paix avec GIEC
- Sierra Club (1892)

* - de protection : entreprises productrices de produits polluants.


II-2) Un positionnement en retrait face aux enjeux écologiques mondiaux.

*Réticence traditionnelle des USA à s’engager dans des accords multilatéraux trop contraignants
*Climato-scepticisme d’une part importante de l’opinion publique mise particulièrement en
évidence sous le mandat de Trump.

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