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Les plus importants foyers de population du globe ses sont constitués sur la longue durée.
Les trois plus grandes concentrations actuelles d’individus (l’Asie orientale, le monde
indien, et l’Europe de l’Ouest) étaient les mêmes il y a 2000 ans : elles abritaient dès
cette époque la moitié de la population mondiale. « Où l’homme de trouvait en
1500, il se trouve encore » (Fernand Braudel).
ancienneté et continuité du poids démographique de la Chine, de l’inde et de
l’Europe.
L’ancienneté = peuplement plus dense, utilisation plus intense de l’espace qui est
cause et conséquence du peuplement. Opposition entre les sociétés humaines
denses (solidement et anciennement enracinées qui s’adapte au milieu et ont
tendance à l’adapter à leurs besoins) // «nouveaux venus » (peu nombreux, gaspille
les ressources d’un pays qui s’ouvre largement à eux). L’antériorité du peuplement se
traduit par une densité plus forte et par un système agricole plus intensif.
Ex : en Ukraine, le Nord est plus dense que le Sud. Au Japon, Hokkaido, occupée par
les Japonais que dans la 2eme moitié du XIXe reste la moins peuplée des quatre îles
de l’archipel.
Une sorte de loi géographique voudrait que plus l’occupation d’un territoire ait
été précoce, plus il a de chances d’être peuplé. Mais il n’y a pas toujours de
continuité : des ruptures se produisent, dues à des fluctuations politiques
(invasions, guerres…). Ex : le Yucatan avait connu une importante civilisation,
mais dans un milieu aujourd’hui infesté par la malaria, est devenu très
inhospitalier.
Globalement, la permanence frappante des mêmes aires de forte densité s’explique
par le fait qu’une population, une fois qu’elle a atteint une certaine masse critique,
tend à croître par effet d’inertie.
La vitesse de la croissance naturelle est l’un des facteurs les plus décisifs de la densité
(le «plus important de tous pour comprendre la formation des densités.» D. Noin).
L’évolution des populations du monde indien et l’Europe sans l’ex-URSS, de l’an 500 à
1600. Leurs effectifs de départ sont les mêmes : 33 millions de côté indien, 30
millions côté européen. La population indienne croît de 0,4% par an et celle de
l’Europe de 0,27% c’est-à-dire un écart annuel de seulement 0,13%. Le résultat est
néanmoins que la population indienne fait plus que quadrupler alors que celle de
l’Europe n’arrive même pas à tripler. En 1600, il y a 145 millions d’Indiens pour 89
millions d’Européens : l’écart est de 56 millions d’habitants.
Les différences de rythme se sont fortement accrues depuis la révolution industrielle.
Entre 1800 et 1950, la population a été multipliée par 1,5 en France, par 4 en
Angleterre et en Allemagne, par 5 aux Pays-Bas. La France est donc 2 fois moins
densément peuplée que le Royaume-Uni.
C’est donc une évolution heurtée avec des systèmes de production. Chacun d’eux a
provoqué des hausses spectaculaires des densités. De même, avec la révolution
industrielle, la population anglaise avait évolué annuellement de -0,2 à +0,4% entre
1660 et 1730, puis d’1,8% dans les années 1810 ! La population d’Angleterres et du
Pays de Galles quadruple de 1801 à 1911 (de 9 à 36 millions). Malgré une hausse
formidable de la population à chacun de ces cycles, reste la grande stabilité
hiérarchique des grandes aires de peuplement du monde, car la croissance s’est
surtout réalisée par «accumulation sur place» (Vidal de la Blache). Processus de
densification interne par remplissage sur longue durée.
Ex : Philippe Pelletier qui observe une «intensification localisée» au Japon.
3. La diffusion spatiale des innovations