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2021-2022
Intitulé :
LE CRIME ENVIRONEMENTAL
Par
Salma AIT-DRA
Encadrée par
Nabil MADANI
REMERCIEMENT
Les auteurs d’atteintes à l’environnement constituent une menace grave pour nos existences, notre
planète et les générations futures. Les frontières ne permettent pas de confiner la criminalité
environnementale, qui englobe le trafic d’ivoire, la surpêche d’espèces protégées, l’exploitation
illégale du bois, et le déversement de déchets dangereux. Les itinéraires empruntés pour la
contrebande d’espèces sauvages entre les pays et les continents sont aussi souvent utilisés pour le
trafic d’armes, le trafic de drogues et la traite d’êtres humains. En fait, la criminalité
environnementale va souvent de pair avec d’autres infractions comme la fraude de passeport, la
corruption, le blanchiment d’argent, et même le meurtre. À la différence des produits issus du
commerce illicite de drogues et d’autres marchandises illicites, les ressources naturelles ne sont pas
inépuisables et elles ne peuvent être réapprovisionnées en laboratoire. De ce fait, il est urgent de
lutter contre les atteintes à l’environnement. L'infraction environnementale pourrait être la cause
d'un préjudice subi par, soit des personnes, soit leurs biens. Si le préjudice est direct personnel et
certain, sa réparation ne doit pas soulever en principe de difficultés particulières. De nombreux
comportements portant atteinte à l’environnement sont réprimés La contravention de grande voirie/
Les rejets polluants/ L’abandon de déchets dans les eaux ou sur les rivages/ Les pollutions
accidentelles par les hydrocarbures/ Les infractions liées aux installations classées pour la protection
de l’environnement/ Les disséminations volontaires d’OGM sans autorisation préalable.
PLAN
INTRODUCTION
I / Partie théoriques :
II / partie pratique :
CHAPITRE I les actions faites afin de réduire les impacts sur l’environnement
La criminologie environnementale étudie autant des actes délictueux que des pollutions plus
Nous assistons, depuis plusieurs décennies, à une multiplication des dommages environnementaux.
Qu’ils soient le produit d’actes délibérés ou le résultat d’actes de négligence, ces dommages
comportent des conséquences comparables, voire parfois davantage dramatiques, durables et
traumatisantes pour les victimes, que celles attribuées aux traditionnels crimes contre la personne.
Pourtant, les législateurs et les criminologues commencent à peine à se pencher sur la notion de
criminalité environnementale. Dans l’opinion générale, la pollution reste encore considérée comme
un sous-produit inévitablement lié au développement économique et industriel des nations. Les
désastres environnementaux, qui sont pourtant souvent la conséquence directe des politiques de
développement et de gestion du territoire, font ainsi partie des risques de la modernité tardive, qui
peuvent être gérés, réduits, compensés, assurés, mais qui sont tout aussi inéluctables.
De fait, les recherches en science politique soulignent les contradictions et résistances qui
entourent la mise en œuvre concrète des politiques publiques : la gestion de beaucoup de dossiers
(tels ceux des gaz de schiste ou des pesticides) montre le gouffre qui sépare les principes d’ouverture
avec beaucoup de pratiques administratives et politiques qui demeurent discrétionnaires. Il reste
cependant beaucoup à faire pour étudier le rôle des agents administratifs des organes de contrôle
dans la gestion des alertes sanitaires et, plus largement, clarifier les enjeux et les conflits autour de la
production de l’expertise dans le domaine sanitaire et environnemental. La recherche est également
balbutiante quant au rôle des élus locaux, qui peuvent perturber les pollueurs en s’alliant aux agents
de contrôle de l’État ou bien au contraire entrer dans des « logiques de gouvernance partagée et de
régulation territorialisée » avec les industriels. Par ailleurs, les syndicats ouvriers traditionnels
semblent, pour le moment, peu mobilisés en France sur les enjeux environnementaux comme les
pollutions industrielles, à la différence de ce qui peut s’observer dans d’autres pays (voir par exemple
Jobin, 2006 sur le cas du Japon). La question des lanceurs d’alerte et de leur protection reste peu
étudiée dans ce domaine.
Par ailleurs, étant donné le biais engendré par la représentation de la criminalité basée sur les crimes
de la rue, le but premier de la criminologie environnementale est d’étendre les horizons pour attirer
l’attention du public sur les diverses manipulations humaines de l’environnement et portant
préjudice à ce dernier. Cela exige d’examiner le problème d’inégalité et de disparité sociale
relativement à l’adoption, l’application et la mise en œuvre des lois environnementales des
interrogations jaillissent
PARTIE 1
CHAPITRE I
Le crime environnemental est une notion juridique récente qui, même si elle ne possède pas de
définition faisant l'unanimité, est reconnue par la majorité des pays. Il s'agit notamment de
l'exploitation forestière illégale, du braconnage et du trafic d'animaux sauvages, de la pêche illégale,
de l'exploitation minière illégale et du déversement de déchets toxiques, qui représentent une
menace croissante pour l'environnement, les revenus tirés des ressources naturelles. Suite à cela, de
nombreux efforts sur les plans environnemental, policier et militaire ont été mis en œuvre pour
prévenir leur éradication, comme la mise en place de l’une des plus grandes zones protégées au
monde. Les populations d’antilopes se remettent lentement, mais demeurent très vulnérables et des
études complémentaires s’imposent d’urgence.
La criminalité environnementale et, en particulier, le commerce illégal des espèces sauvages ont des
répercussions sur l’environnement, la société, l’économie et la sécurité, portant atteinte aux
ressources des communautés locales et entraînant le pillage du capital naturel.
Au-delà des conséquences immédiates sur l’environnement, le commerce illégal des ressources
naturelles prive les pays en développement de milliards de dollars en pertes de revenus pour remplir
les poches de criminels. Les importantes somment d’argent qui affluent chez des milices et des
groupes terroristes constituent une menace au développement durable, aux moyens de subsistance,
à la bonne gouvernance et à l’état de droit.
Le commerce illégal des espèces sauvages est reconnu comme le quatrième plus grand commerce
illégal après les drogues illicites, la traite des êtres humains et le commerce des armes. On estime
que 48 à 153 milliards de dollars de ressources sont perdus chaque année en raison du commerce
illégal des espèces sauvages, soit presque l’équivalent de l’aide publique au développement (APD)
qui représente 153 milliards de dollars par an.
L’exploitation forestière illégale représente à elle seule entre 30 et 100 milliards de dollars en pertes
de ressources annuelles, soit entre 10 et 30 % de la valeur totale du commerce du bois dans le
monde.
Une évaluation d’intervention rapide, lancée par le Programme des Nations Unies pour
l’environnement (PNUE) pendant la première Assemblée des Nations Unies pour l’environnement
(ANUE) en juin 2014, révèle que si la prise de conscience s>amplifie, les réponses à ce jour en termes
d’impact sont loin d’être proportionnées à l’échelle et à la croissance de la menace pour la vie
sauvage et l’environnement. Compte tenu de la gravité du problème pour les économies nationales,
il est impératif de renforcer les interventions et les mesures politiques.
Le rapport intitulé La crise du crime environnemental indique que le commerce illégal du charbon de
bois rapporte à un groupe terroriste actif en Afrique de l’Est entre 38 et 56 millions de dollars par an.
Les milices et les groupes terroristes actifs à l’intérieur et autour des pays africains en conflit peuvent
gagner entre 111 et 289 millions de dollars par an de leur implication dans la taxation et le contrôle
du commerce de charbon de bois illicite ou non réglementé.
Le revenu annuel de l’ivoire pour d’autres groupes dans la région de l’Afrique centrale est
probablement de l’ordre de 4 à 12,2 millions de dollars, ce qui entraîne une réduction importante de
la population d’éléphants sur le continent.
Si le rapport indique une prise de conscience croissante de la menace et de la riposte pour y faire
face, il demande également une action concertée plus efficace et formule des recommandations
pour renforcer la lutte contre les réseaux criminels organisés qui tirent profit de ce commerce.
En s’appuyant sur les initiatives mises en place en 2013 – comme la Conférence des Parties à la
Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d’extinction (CITES) qui s’est tenue à Bangkok en mars, le Sommet sur l’éléphant d’Afrique au
Botswana et le Sommet pour la paix et la sécurité en Afrique organisé par le Gouvernement français
en décembre, les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies 21/34 et 21/36 et la
destruction de nombreux stocks d’ivoire dans le monde – 2014 doit être l’année des actions
concrètes et décisives.
En Afrique, un éléphant est abattu toutes les 20 minutes. Les éléphants victimes du braconnage
représentent un nombre plus important que les éléphants morts de causes naturelles, leur taux de
mortalité atteignant 90 % en Afrique centrale.
Le braconnage du rhinocéros a augmenté de 7 000 % entre 2007 et 2013 en Afrique du Sud, région
qui abrite 80 % des rhinocéros d’Afrique, plus de 1 000 ayant été abattus en 2013 seulement. Avec
une valeur commerciale de 65 000 dollars le kilo, les prix de la corne de rhinocéros sont plus élevés
que ceux de l’or. En Afrique du Sud et en Afrique centrale, en Asie et ailleurs, le commerce illégal
d’oiseaux, de poissons, de mammifères, de reptiles et de plantes a augmenté pour satisfaire la
demande des marchés nationaux et internationaux et fait beaucoup de dégâts sur la diversité,
causant la perte du capital naturel et procurant des gains financiers aux réseaux criminels organisés.
Les menaces et les défis posés par la participation croissante de groupes criminels organisés au
commerce illégal des espèces sauvages et les implications négatives pour la gouvernance, l’état de
droit et la sécurité inquiètent la communauté internationale.
La conservation des espèces sauvages, leur utilisation durable et les ressources en bois sont au
centre du programme de travail actuel et futur du PNUE. Sa collaboration pour le renforcement de la
lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages couvre un portefeuille de projets divers,
s’appuyant sur les interventions et les initiatives existantes et en cours allant de la prise de
conscience du public et la réduction de la demande au renforcement des capacités et au soutien de
la mise en œuvre de la CITES.
En plus des mesures à court terme, il convient d’examiner la gestion des ressources naturelles et le
développement économique durable à long terme en fonction des priorités et des choix nationaux.
La mise en œuvre des stratégies et des cibles sur la biodiversité convenue aux niveaux national et
international ainsi que des autres engagements existants dans ce domaine doit être au centre de
cette action.
Certains produits qui paraissent des plus innocents, et sans être eux-mêmes illicites, peuvent être liés
à la grande criminalité. Un objet en ivoire, par exemple, ne signale pas uniquement le braconnage
d’une espèce menacée, il peut aussi être lié à d’autres infractions comme la corruption et la
contrebande.
Section2 : objectif de la lutte contre le crime environnemental.
Avec son réseau de 190 pays membres, elle réunit des experts mondiaux chargés de diverses
questions liées à la criminalité transnationale. Les connaissances de ce réseau international d’experts
aident le Consortium à prévenir et à combattre la criminalité liée aux espèces sauvages.
Outre son système de communication policière internationale, appelé I/24/7, qui relie la police des
190 pays membres et lui permet d’accéder aux bases de données criminelles de l’Organisation, ses
outils et ses services peuvent aussi être utilisés pour les besoins spécifiques à cette lutte.
Son système de notices offre une série d’alertes dotées d’un code couleur qui sont distribuées aux
services chargés de l’application de la loi afin de partager différents types d’informations liées à ces
activités criminelles. Les notices les plus souvent utilisées dans ce domaine sont les notices rouges
(alertes relatives à des personnes recherchées) et les notices mauves (informations sur le modus
operandi). La notice mauve, publiée à la demande de la Norvège en 2013 pour criminalité
environnementale, a été la première notice destinée à attirer l’attention des polices sur un navire
soupçonné de se livrer à des activités de pêche illégale. Par ailleurs, une notice rouge a été publiée à
la demande du Népal à l’encontre d’un ressortissant recherché pour s’être livré au braconnage de
rhinocéros et au commerce international de cornes de rhinocéros.
Lorsqu’un pays est confronté à une situation de crise ou nécessite un soutien pour une enquête,
INTERPOL peut envoyer une équipe d’experts pour offrir une assistance sur le terrain. Ces équipes
ont été déployées dans des cas d’atteintes à l’environnement, comme l’Équipe de soutien aux
enquêtes envoyée au Sri Lanka en 2013 pour prélever des échantillons d’ADN sur plus de 350
défenses d’éléphant confisquées par les autorités locales afin de déterminer leur origine et identifier
éventuellement les réseaux criminels impliqués dans le braconnage d’éléphants.
Sous les auspices du Consortium, la Commission européenne a versé près de 2 millions d ’euros à
INTERPOL pendant une période de trois ans pour soutenir le projet de lutte contre la criminalité liée
aux espèces sauvages, une initiative globale destinée à appuyer les efforts des organisations
partenaires de l’ICCWC afin d’assurer le renforcement des capacités à long terme, d’améliorer les
informations internationales et les échanges de renseignements et de coordonner les efforts de la
police dans tous les domaines liés à la criminalité environnementale.
INTERPOL a lancé des initiatives ciblées pour combattre les différentes formes de criminalité liées aux
espèces sauvages : le Projet Wisdom visant à lutter contre le braconnage des éléphants et des
rhinocéros et le commerce illicite de corne et d’ivoire; le Projet Predator, visant à protéger les
derniers tigres sauvages dans le monde; et le Projet Leaf, un consortium travaillant en collaboration
avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, qui est chargé d’examiner la criminalité
liée à l’exploitation forestière illégale.
Le principal objectif du Projet Wisdom vise à faire progresser la gouvernance efficace et l’état de
droit et à renforcer les capacités de la justice pénale pour lutter contre le massacre des éléphants et
des rhinocéros pour l’ivoire et les cornes. Il s’agit d’encourager l’échange de renseignements, de
coordonner et de soutenir les opérations transnationales, d’appuyer les enquêtes transfrontalières,
d’organiser des séances de formation et de dresser un tableau complet de l’activité criminelle qui
empêche la protection de ces animaux. Les éléphants sont en danger en raison de la demande en
ivoire dans le monde. En 1989, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et
de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a interdit le commerce international illégal d’ivoire.
Pourtant, le braconnage continue et atteint des niveaux record.
Le Projet Predator soutient les 13 pays asiatiques dans leur action visant à protéger le tigre, ce grand
félin qui est menacé d’extinction. La plus grande menace provient des criminels qui tuent ou
braconnent illégalement les tigres pour leur peau qui est vendue au prix d’or sur le marché noir et
pour les parties de leur corps utilisées dans la médicine traditionnelle. Ce projet soutient et renforce
la gouvernance et les capacités de l’état de droit pour la préservation des tigres et autres grands
félins asiatiques et dressera un tableau complet de l’activité criminelle qui sape les efforts actuels.
La protection de la flore est tout aussi importante que celle de la faune. À cette fin, le Projet Leaf
(assistance pour l’application de la loi en faveur des forêts) offre une réponse internationale
coordonnée pour lutter contre les groupes criminels organisés impliqués dans le commerce illégal du
bois et la criminalité forestière. Outre les dégâts causés par l’exploitation forestière illégale sur
l’environnement, le commerce du bois récolté de manière illégale est très lucratif et rapporte au
moins 30 milliards de dollars par an.
L’application et le respect effectifs de la loi dans tous ces domaines requièrent la coopération
internationale et internationale entre les divers organismes chargés de l’application de la loi, y
compris la police, les autorités responsables des forêts et de la faune sauvage et les autorités
douanières. INTERPOL leur fournit l’accès à ses services en développant leurs liens avec les Bureaux
nationaux centraux dans chaque pays.
La sensibilisation du public, ainsi que celle des hommes d’affaires et des législateurs, aux dangers de
la criminalité environnementale et ses liens à d’autres activités criminelles graves est un objectif de la
campagne d’INTERPOL baptisée « Turn back crime » (Faire reculer la criminalité). Cette campagne
souligne les dangers du crime organisé et des autres formes de criminalité ainsi que les
conséquences sur la vie quotidienne et aide le public à mieux comprendre ces questions et à faire
des choix éclairés.
Si la prévention des actes criminels qui portent atteinte à nos ressources naturelles est essentielle à
la protection de ces espèces, la riposte l’est aussi pour appréhender les malfaiteurs et s’assurer qu’ils
sont traduits en justice. INTERPOL coordonne et appuie donc des opérations régionales et mondiales
destinées à démanteler les réseaux criminels impliqués dans la criminalité environnementale,
apportant un appui aux pays membres pendant la phase de planification et la phase opérationnelle.
Ciblant le trafic d’ivoire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, l’opération Wendi, menée en
2013, a conduit à la saisie de près de 4 000 objets en ivoire et de 50 défenses d’éléphant, de 148
parties d’animaux et produits dérivés ainsi que de 88 armes à feu. Lors de la première opération
internationale d’INTERPOL concernant l’exploitation forestière illégale de grande ampleur,
l’Opération Lead a conduit à 194 arrestations ainsi qu’à la saisie de bois d’une valeur de 8 millions de
dollars et de 150 véhicules en Amérique latine. En 2012, l’Opération Cage a conduit à la saisie de plus
de 8 700 oiseaux et autres animaux, notamment des reptiles, des mammifères et des insectes, et à
l’arrestation de près de 4 000 personnes dans 32 pays.
Pour renforcer les capacités des organismes chargés de l’application de la loi et des organisations de
protection de l’environnement dans les pays membres, INTERPOL a élaboré des programmes de
formation en ligne et coordonne des cours de formation face à face sur des questions comme le
trafic des espèces sauvages, la criminalité forestière et le recours au renseignement dans les
enquêtes environnementales.
Pour appuyer les services de détection et de répression à l’échelle internationale, INTERPOL a aussi
publié des manuels sur les meilleures pratiques ainsi que des guides sur l’application de la loi fondée
sur le renseignement, sur des enquêtes portant sur les scènes du crime liées à la faune sauvage, sur
les méthodes de dissimulation utilisées par les braconniers et sur la conduite d’opérations contre le
braconnage.
Le commerce illicite d’espèces sauvages est une véritable industrie qui génère le chiffre vertigineux
de 20 milliards de dollars américains par an (source : rapport PNUE-INTERPOL, The Rise of
Environmental Crime). Les bénéfices réalisés sont similaires à ceux dégagés de la traite d’êtres
humains, du trafic d’armes légères et du trafic de drogues. Malheureusement, autant les bénéfices
générés par la criminalité environnementale sont élevés, autant le risque de poursuites judiciaires
reste faible, faisant des atteintes à l’environnement une source d’argent facile pour les groupes de
criminalité organisée.
Nos existences, la sûreté de nos communautés, l’économie de nos nations : tout cela est mis en péril
par les effets de la criminalité environnementale. Mais, il existe des moyens pour apporter votre
aide. Des choix responsables mettront un terme à la demande et contribueront à stopper les
atteintes à l’environnement.
CHAPITRE II
Il est important de rappeler que le souci de protéger l’environnement se traite à grandes échelles et
est une préoccupation de tous les états, pour pouvoir préserver la ressource naturelle, tout on en
faisant une utilisation rationnelle. Cette protection ne peut se faire sans qu’elle soit légiférée et régie
par des textes de lois, de décrets d’application, et de conventions internationales. Il est aussi
important de mettre le projet dans son contexte institutionnel, et préciser les parties prenantes et les
responsabilités, lesquelles sont définies dans les textes réglementaires. Ainsi, et avant d’entamer
l’étude d’impact sur l’environnement, il est nécessaire de la situer par rapport à la réglementation
marocaine et aux exigences internationales et de bailleurs de fonds. La présente section fait l’objet
d’un récapitulatif de textes réglementaires à prendre en considération dans la réalisation du projet.
Les cadres législatif et juridique marocains se caractérisent par un nombre important de textes dont
les premiers remontent à l’année 1914.notamment les lois régissant ce phénomène se présente
comme cela :
N° 10-95 du 16 août 1995 sur « l’eau » dont son chapitre XIII traite de « la police des eaux » ;
N° 12-03 du 12 mai 2003, relative « aux études d’impact sur l’environnement », qui consacre tout son
chapitre IV, à la constatation des infractions et au droit d’ester en justice.
N° 13-03 du 12 mai 2003, concernant « la lutte contre la pollution de l’air ». Son chapitre V, composé
de 09 articles traité des "procédures et sanctions ».
Et n° 28-00 relative à « la gestion des déchets et à leur élimination », qui consacre son titre VIII, au «
contrôle, infractions et sanctions ».
AU niveau national et selon Loi Cadre N° 99-12 portant Charte Nationale pour l’Environnement et le
Développement Durable : La Charte a pour souci majeur d’inscrire la réalisation des projets de
développement dans la promotion du développement durable, alliant le progrès social et la
prospérité économique avec la protection de l’environnement, et ce dans le respect des droits,
devoirs, principes et valeurs prévus dans la Charte. Les droits environnementaux désignent le droit
de chaque personne à vivre dans un environnement sain, qui assure la sécurité, l’essor économique,
le progrès social, et où sont présentés le patrimoine naturel et culturel et la qualité de vie. Ces droits
seront garantis par la Charte. En parallèle, comme devoirs environnementaux, toute personne,
physique ou morale, a le devoir de protéger et de préserver l’intégrité de l’environnement, d’assurer
la pérennité du patrimoine culturel et naturel et d’améliorer la santé et la qualité de vie.
En effet, à partir des années 1920 le législateur marocain, a progressivement produit une masse
importante de dahirs (lois), décrets et arrêtés, qui directement ou indirectement, ont tenu compte
de tel ou tel aspect de la protection de la nature, ou de la lutte contre les nuisances, des
établissements insalubres incommodes ou dangereux, qui font l’objet d’une réglementation
prévoyant entre autres, des sanctions pénales tendant à prévenir et réduire les nuisances inhérentes
à leur fonctionnement.
Ainsi que Loi 11-03 de protection et de mise en valeur de l’environnement Cette loi (n°11-03) publiée
en juin 2003 fixe le cadre général de la protection de l’environnement au Maroc. Cette loi de portée
générale répond au besoin d’adopter une démarche globale et intégrée assurant le meilleur
équilibre possible entre la nécessité de préservation de l’environnement et les besoins de
développement économique et social du pays, en précisant :
• Les instruments de gestion et de protection de l’environnement qui sont les études d’impact sur
l’environnement, les plans d’urgence, les normes et standards de qualité de l’environnement et les
incitations financières et fiscales.
• Les règles de procédures définissant les responsabilités et les obligations dans le cas de préjudice.
En ce qui concerne L’étude de ces infractions nécessite l’examen des éléments constitutifs de
l’infraction environnementale, et en particulier les éléments légaux et moraux.
A/ l’élément légal
Conformément au principe de légalité des délits et des peines, prévu par l’article 3 du code pénal 4
en vertu duquel, « Nul ne peut être puni pour un crime ou un délit, dont les éléments ne sont pas
définis par la loi », le droit de l’environnement -qui est encore en pleine croissance au Maroc est
constitué par un ensemble de lois et de règlements, selon la répartition des compétences prévue par
les articles 46 et 47 de la Constitution marocaine de 1996.
Ceux qui déposent des substances nuisibles ou vénéneuses dans tout liquide servant à la boisson de
l’homme ou des animaux ; ou bien ceux qui placent ou abandonnent dans les cours d’eau ou dans les
sources des matériaux ou autres objets pouvant les encombrer ; bien qu’elles n’aient pas été
abrogées, vont presque tombées en désuétude, à cause précisément de cette nouvelle législation et
la gravité de sa sanction que prévoit désormais le code pénal dans son article 218-3.
En outre, le droit pénal marocain de l’environnement, est à la fois intégré dans le code pénal, les
articles 218-3 et 609-42 notamment, et d’autres lois, relatives à la protection de l’environnement
dont notamment les lois :
Tous les systèmes juridiques distinguent la faute intentionnelle (généralement connue sous le nom
de dol) et la faute non intentionnelle.
La première est la conscience et la volonté d’accomplir un acte prohibé par la loi pénale.
La seconde, est une imprudence, une négligence, ou plus gravement, un comportement insouciant
adopté par un individu en connaissance de la très forte probabilité de provoquer un dommage.
En matière de délits, la responsabilité pénale suppose en principe une intention dolosive, sauf dans
les cas où la loi se contente expressément d’une imprudence.
La jurisprudence française, -au Maroc, les tribunaux n’ont pas encore eu à connaître de telles
infractions- dans le domaine de l’environnement, considère que les délits crées antérieurement à
1994 (c’est-à-dire avant le nouveau code pénal) ont un caractère non-intentionnel lorsqu’ils sont
consommés par la réalisation d’un dommage (pollution des eaux, destruction d’animaux ou de
plantes appartenant à des espèces protégées) et intentionnel lorsqu’il s’agit d’infractions-obstacles,
caractérisées indépendamment de la survenance d’un dommage (défaut d’autorisation ou de
déclaration, inobservation de normes d’émission.
Si l’élément moral ne peut, en principe être présumé, le code pénal marocain prévoit dans l’article
133.3 la solution inverse à l’égard des contraventions.
Cet article stipule que les contraventions sont punissables même lorsqu’elles ont été commises par
imprudence, exception faite des cas où la loi exige expressément l’intention de nuire.
En revanche Chaque État membre devra mettre en place une stratégie nationale de lutte contre la
criminalité environnementale et des actions de coordination avec les autorités de contrôle. Des aides
financières et une plateforme de discussions stratégiques seront proposées aux États membres par la
Commission qui continue à promouvoir la coopération internationale dans ce domaine. Les enquêtes
et poursuites transfrontalières devraient être facilitées.
Les principales infractions contre l’environnement qui relèvent de plusieurs juridictions nationales ou
touchent à l’indivis mondial en dehors de toute juridiction nationale doivent être considérées comme
des crimes internationaux selon les conventions multilatérales. Pour faciliter la répression des crimes
internationaux, notamment des atteintes à l’indivis mondial, il faut élargir à ces infractions la
compétence de la cour internationale envisagée par la Commission du droit international et
actuellement à l’étude à l’Assemblée générale.
À proprement parler, les règles découlant de l’ensemble des normes de droit international public
dont l’objet est la protection de l’ordre public international par la prohibition des certains
comportements qui y portent atteinte, sous peine de sanctions exécutoires ainsi que la répression de
ces comportements n’incriminent pas les atteintes graves portées à l’environnement en temps de
paix qui amène les multiples conventions relatives à la protection de l’environnement, aucune ne
consacre expressément l’obligation internationale de réprimer, par le biais du droit interne des États,
les actes d’atteintes environnementales, qu’importe la nationalité de l’auteur ou le lieu de
commission de l’infraction. Certains États peuvent néanmoins se fonder sur les cadres répressifs
existants pour punir les actes d’atteintes graves à l’environnement en cas de refus d’extradition.
D’autres actes d’atteinte environnementale constituant un crime de guerre ou crime de génocide
peuvent être poursuivis sur base de la compétence universelle. Les ouvertures possibles pouvant
envisager le fondement de la compétence universelle aux atteintes graves à l’environnement en
dehors d’un quelconque lien de rattachement sont peut-être à rechercher dans la définition du crime
international, dans les considérations protectrices des droits humains ou dans les méthodes ayant
facilité la commission de ces genres d’atteintes, car elle peut s’illustrer dans le contexte d’une
criminalité organisée.
En raison du caractère universel des enjeux, ainsi que de la répartition géographique des
phénomènes criminels, le juge territorial se trouve ainsi limité pour réprimer la criminalité
environnementale organisée. Si de nos jours aucune politique criminelle des États n’a été à mesure
de rencontrer de manière cohérente cette forme de criminalité, la spécificité environnementale
ajoute un dilemme de plus à un édifice normatif déjà fragile. Toutefois, il faut souligner la possibilité
qu’offre le Statut de Rome en vue de réprimer internationalement certaines atteintes
environnementales commises pour des motifs belliqueux et destructeur.
Enfin, une clause incitera les pays à épauler les lanceurs d'alerte signalant les infractions
environnementales.
La reconnaissance des multiples dimensions des crimes portant atteinte à l’environnement et leur
impact grave sur l’environnement et les objectifs de développement durable. Soutenir la
coordination et le partage d’informations entre les différents intervenants et instaurer des mesures
visant à assurer le respect de la loi, pour une bonne gouvernance environnementale.
Investir dans le renforcement des capacités et l’appui technologique aux organismes nationaux
chargés de l’application de la loi et de la protection de l’environnement et de la faune, afin de leur
permettre de protéger davantage les populations emblématiques menacées par le braconnage, telles
que les rhinocéros, les tigres et les éléphants d’Afrique (entre autres) et associer ces mesures au
renforcement de la protection et de la gestion des habitats.
Soutenir l’action immédiate, décisive et collective ayant pour objet de réduire l’écart entre les
engagements pris (tels que les engagements prévus dans les accords multilatéraux sur
l’environnement) et les actions effectivement mises en œuvre, par le biais de la mise en œuvre et en
application à échelle nationale, notamment des décisions et résolutions pertinentes prises par les
instances dirigeantes visant à lutter contre le commerce illicite des espèces sauvages et des produits
forestiers.
Identifier les marchés des utilisateurs finaux et concevoir, soutenir et mettre en œuvre
systématiquement des campagnes de sensibilisation des consommateurs axées sur les segments de
marchés haut de gamme. Appeler les gouvernements et le système des Nations Unies à travailler
avec la société civile et le secteur privé afin d’identifier des alternatives à la demande des
consommateurs concernant les espèces sauvages et les produits forestiers.
la Sécurité environnementale réunit nos pays membres, les organisations internationales, les
organisations de la société civile et le secteur privé.
Nous nous appuyons sur quatre équipes mondiales d’application de la loi (Pêche, Forêts, Pollution et
Espèces sauvages) qui contribuent à démanteler les réseaux criminels à l’origine des atteintes à
l’environnement en fournissant aux services chargés de l’application de la loi les outils et l’expertise
dont ils ont besoin pour protéger l’environnement de toute exploitation criminelle.
Ces équipes apportent un soutien aux enquêtes dans le cadre des affaires et des objectifs
internationaux, elles coordonnent les opérations, et elles fournissent une assistance aux pays
membres de l’Organisation lors du partage d’informations et des analyses sur les réseaux criminels
impliqués dans la criminalité environnementale
II / partie pratique
CHAPITRE I les actions faites afin de réduire les impacts sur
l’environnement
Au Maroc, l’Étude d’Impact sur l’Environnement est considérée comme une priorité dans la politique
environnementale nationale et constitue l’instrument clé de la prévention en matière d’action
environnementale. Le Maroc a développé depuis l’année 2000 des capacités institutionnelles et
techniques pour l'évaluation environnementale au niveau national. Cette capacité en constante
amélioration, est de plus en plus adaptée et conforme aux pratiques internationales en vigueur en
matière des études d’impact. Par contre, le processus de réalisation doit encore être renforcé par la
définition et la mise en œuvre d’une procédure de contrôle environnemental, par
l’opérationnalisation des procédures de l’enquête publique et par l’établissement d’une politique de
mise à disposition du public des informations relatives aux projets et à leurs impacts préconisés sur
l’environnement. Malgré l’absence d’une structure dédiée à la gestion environnementale des
activités du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM), le Département de
l’Agriculture dispose de compétences pour le suivi des études d’impact que ce soit à l’échelle
centrale ou, au sein de ses représentations régionales, c’est-à-dire les Offices Régionaux de Mise en
Valeur Agricole (ORMVA), les Directions Régionales de l’Agriculture (DRA) et les Directions
Provinciales de l’Agriculture (DPA). Ce suivi peut être appuyé par l’intervention des structures du
Département tel que l’Agence pour le Développement Agricole (ADA), l’Office National de la Sécurité
Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA),
l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV) ou encore le Laboratoire Officiel d’Analyses et
de Recherches Chimiques. En mai 2003, deux instruments juridiques en faveur de la mise en place
d’un système d’étude d’impact ont été promulgués : la Loi 11-03 et la Loi 12-03.
La Loi 11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l'environnement, promulguée par le
Dahir 1-03-59 du 10 Rabii I 1424 (12 mai 2003), définit les principes et les orientations d'une stratégie
juridique environnementale pour le 3 Maroc. Cette loi de portée générale répond aux besoins
d'adopter une démarche globale et intégrée assurant le meilleur équilibre possible entre la nécessité
de préservation de l'environnement et les besoins de développement économique et social du pays ;
La Loi 11-03 a pour objectif de rendre plus cohérents, sur le plan juridique, l'ensemble des textes
ayant une incidence sur l'environnement. Ces textes relevant par nature de la compétence de
plusieurs administrations, la loi est destinée à fournir un cadre de référence posant les principes
fondamentaux sur la base desquels les futurs textes relatifs à la protection de l'environnement
devront être élaborés. Les principes et les orientations de la stratégie juridique environnementale
marocaine sont présentés dans cette loi en six chapitres :
Chapitre I : présente les objectifs de la loi et les dispositions générales à savoir les principes et les
règles générales de protection de l'environnement et donne un certain nombre de définitions
concernant l'environnement ;
Chapitre II : introduit la dimension environnementale dans tout document et action
d'aménagement du territoire et d'urbanisme et traite des obligations des installations qui présentent
un risque pour l'environnement et du respect de la législation et des mesures nécessaires à son
application ;
Chapitre III : traite de la nécessité de préservation et de protection des ressources naturelles telles
que le sol et le sous-sol, la faune, la flore, les eaux continentales, l’air, le littoral, la montagne, etc. ;
Chapitre IV : prévoit des dispositions visant à lutter contre les pollutions et les nuisances comme les
déchets, les rejets liquides et gazeux, les substances nocives et dangereuses, les bruits et vibrations ;
Chapitre V : présente les nouveaux instruments susceptibles de faciliter à la fois une exploitation
rationnelle et équilibrée des ressources naturelles et lutter contre la pollution et la dégradation de
l'environnement. Il s'agit essentiellement des études d’impact, des plans d'urgence, des normes et
standards de qualité de l’environnement et les incitations financières ;
Chapitre VI : prévoit un régime spécial de responsabilité civile en cas de dommage et l’obligation de
remise en état de l'environnement. Le chapitre traite également des compétences et des procédures
en matière de transaction et de poursuite des infractions ainsi que des personnes habilitées par la loi
à établir ces constatations. La Loi 12-03 relative aux EIE, promulguée par le Dahir 1-03-60 du 10 Rabii
I 1424 (12 mai 2003), établit la liste des projets assujettis, la procédure de réalisation et la
consistance des 4 EIE. La Loi institue également la création d'un comité national des EIE présidé par le
Ministre de l'Environnement. Ce comité a pour rôle de décider, sur la base des résultats de l'étude
d’impact, de l'acceptabilité environnementale qui conditionne la mise en œuvre des projets
assujettis. La liste de projets obligatoirement soumis à une étude d’impact est fixée par la loi et
présentée dans la page suivante. Le processus d’application de cette loi est opérationnel et se
renforce par l’adoption des décrets d’application pour la décentralisation de l’examen des études
d’impact et pour la mobilisation et l’engagement des populations concernées dans le cadre des
consultations publiques.
CHAPITRE II état de taux de crime d’infraction de crime
environnemental
Au Maroc, bien que les textes constitutionnels ne mentionnent pas l’environnement, les législations
se sont constituées progressivement pour répondre aux multiples atteintes et pour assurer la
protection de l’environnement : pollution marine, déforestation, érosion côtière, etc. Quant au droit
pénal, il est en voie de réactualisation pour prendre en compte, notamment la gestion de l’eau et des
déchets. Deux types de difficultés sont à noter : la dispersion et l’arabisation des lois. Les infractions
sont classées en trois catégories : crimes, délits et contraventions. Le renforcement des capacités des
magistrats et la coopération régionale sont des domaines d’action prioritaires.
Le Maroc est un pays extrêmement diversifié, autant par ses types humains, ses sites naturels ou son
patrimoine architectural, que par son parler, sa musique ou sa cuisine. Bordé par la Méditerranée,
l’Atlantique et le Sahara, il est aussi occidental qu’oriental : les immensités brûlées de la péninsule
arabique sont évoquées par ses paysages désertiques, tandis que ses massifs forestiers rappellent
ceux de l’Europe méridionale.
Riche et contrasté, cet environnement est aussi, de plus en plus, l’objet de multiples atteintes, qui
dégradent sa qualité et menacent son intégrité. Le Maroc connaît en effet des problèmes
écologiques d’ampleur variables, liés à la fois aux facteurs naturels et aux influences humaines. Il doit
faire face, en particulier, à la déforestation, aux surpâturages, à l’érosion, à la désertification, à
l’ensablement, à l’amenuisement des terres cultivables, à l’urbanisation incontrôlée, à la surdensité
humaine dans certaines régions, à la dégradation de patrimoine culturel, à la pollution industrielle,
agricole, domestique, etc.
Un inventaire de ces textes, non exhaustif, comme le souligne la doctrine, en a déjà recensé dans les
années 80 quelque 235, qui furent adoptés entre 1913, (date de la colonisation française et donc
celle de l’adoption des premières dispositions légales et réglementaires) au Maroc et 1978 ; la liste
serait encore plus longue, estime la doctrine marocaine, si l’on y ajoutait les textes –dont certains
sont de nature pénale- qui n’ont pas été inventoriés, parce que leur portée environnementale, n’aura
pas été relevée ;
Les anciens textes de 1914 notamment, ont fait l’objet d’un classement en douze chapitres présentés
dans l’ordre suivant : protection des monuments historiques, protection du patrimoine culturel et
artistique ; pêche maritime et pêche dans les eaux continentales ; protection des eaux ; contrôle
sanitaire et hygiène ; établissements insalubres incommodes ou dangereux ; protection de la faune,
chasse ; protection des forêts ; protection des plantes et des végétaux ; protection du sol ; protection
des ressources minières .
Face à cette mosaïque de textes hérités du passé, dont la quasi- totalité ne sont plus adaptés à
l’environnement du Maroc du XXI siècle, d’autres textes, qui furent récemment adoptés, contiennent
des dispositions, répressives, qui sont tantôt dissuasives, tantôt extrêmement sévères, car, ils
peuvent aller jusqu’à la peine de mort.
Le coupable est puni de mort lorsque les faits ont entraîné la mort d’une ou de plusieurs
personnes ».
En effet, les autorités compétentes marocaines ; -bien que l’on soit encore loin derrière la situation
actuelle de certains pays, comme par exemple celle de la France, qui a non seulement publié le 21
septembre 2000, un code de l’environnement consacrant de ce fait, l’émergence d’un droit
autonome de l’environnement ; mais aussi et surtout adopté le 1er mars 2005, la charte de
l’environnement –ces autorités en adoptant les récentes mesures législatives de 1995 ;2003 et 2005,
concernant la protection de l’environnement, qui contiennent toutes, des dispositions pénales
dissuasives et parfois sévères, démontrèrent de cette façon, tout l’intérêt qu’elles attachent au
respect de ces normes protectrices, et à l’intérêt social qu’elles représentent .
Préoccupation de tous les états, pour pouvoir préserver la ressource naturelle, tout on en faisant une
utilisation rationnelle. Cette protection ne peut se faire sans qu’elle soit légiférée et régie par des
textes de lois, de décrets d’application, et de conventions internationales.
Il est aussi important de mettre le projet dans son contexte institutionnel, et préciser les parties
prenantes et les responsabilités, lesquelles sont définies dans les textes réglementaires.
Ainsi, et avant d’entamer l’étude d’impact sur l’environnement, il est nécessaire de la situer par
rapport à la réglementation marocaine et aux exigences internationales et de bailleurs de fonds. La
présente section fait l’objet d’un récapitulatif de textes réglementaires à prendre en considération
dans la réalisation du projet.
Les cadres législatif et juridique marocains se caractérisent par un nombre important de textes dont
les premiers remontent à l’année 1914.
Les textes législatifs ont pour principe de base :
La protection de la propriété privée du patrimoine de l’état en vue de la protection de la salubrité
publique ;
Le maintien de la qualité du produit emprunté devant être restitué dans son état initial. L’autorité
nationale compétente a mis au point une stratégie nationale en matière d’environnement. En effet,
ladite stratégie a pour objectifs :
• De garantir la mise au point d’un arsenal législatif et réglementaire de protection et d’amendement
de l’environnement harmonisant les exigences de protection de l’environnement et ceux du
développement socio-économique ;
• De mener à bien l’unité légale de l’ensemble des textes environnementaux existants ;
• Veiller à la synchronisation de la législation environnementale nationale à l’égard de la
réglementation internationale en matière d’environnement. Les textes juridiques reposent sur ce qui
suit :
• La protection et la gestion durable des ressources en eau ;
• La protection et la gestion durable des ressources en sol ;
• La protection de l’air et la promotion des énergies renouvelables ;
• La protection et la gestion durable des milieux naturels, particulièrement les forêts, les oasis et le
littoral ;
• La prévention des catastrophes naturelles et risques technologiques majeurs ;
• L’amélioration de l’environnement urbain et péri-urbain ; et gestion et la communication
environnementales.
Au sujet de la protection de l’environnement, en 2003, trois nouvelles lois ont été promulguées :
• Dahir n°1-03-59 portant promulgation de la loi cadre n°11-03 relative à la protection et à la mise en
valeur de l’environnement ;
• Dahir n°1-03-60 portant promulgation de la loi 12-03 relative aux études d’impact sur
l’environnement ;
• Dahir n°1-03-61 portant promulgation de la loi 13-03 relative à la lutte contre la pollution de l’air.
Actuellement, l’arsenal juridique marocain en matière d’environnement est composé des lois
suivantes :
• La loi 99-12 portant charte nationale de l’environnement et du développement durable ;
• La loi 11-03 sur la protection et la mise en valeur de l’environnement ;
• La loi 12-03 sur les Etudes d’Impact sur l’Environnement et ses décrets d’application (Décret n°2-
04-584 fixant les modalités d’organisation et de déroulement de l’enquête publique relative aux
projets soumis aux études d’impact sur l’environnement, et le décret n°2-04-563 relatif aux
attributions et au fonctionnement du comité national et des comités régionaux des études d’impact
sur l’environnement) ;
• La loi 13-03 relative à la lutte contre la pollution de l’air et son décret d’application;
• La loi 28-00 relative à la gestion des déchets solides et à leur élimination et ses décrets
d’application ;
• La loi 10-95 sur l’eau et ses textes d’application.
• La loi 81-12 sur le littoral, adoptée le 16 mai 2013 ;
• Les différentes normes de rejets, liquides ou gazeux :
• Dahir du 25 juillet 1969 sur la défense et la restauration des sols :
• Dahir du 25 août 1914 portant réglementation des établissements insalubres, incommodes ou
dangereux ;
• Etc.
D'autres textes de loi complètent ceux cités ci-dessus et s’adaptent avec le contexte de chaque
projet.
• La loi 65-99 relative au code du travail ;
• Loi 07-81relative à l’expropriation publique pour cause d’utilité publique et à l’occupation
temporaire
• La charte communale 78-00 telle que modifiée en 2002 et 2009 ;
• La charte d’Aménagement urbain (1999) ;
• La loi 54-05 relative à la concession des services publics ;
• Dahir de 1914 relatif au domaine public ;
• La législation forestière ;
• Loi 22-07 sur les aires protégées ;
• Dahir du 5 mai 1914 sur l’exploitation des carrières ;
• Loi 22-80 relative à la conservation des Monuments historiques et des sites, des inscriptions, des
objets d’art et d’Antiquité ;
Section2 : interprétation et statistique du ministre public.
crime environenmentaux
9916
184189
- PERSONNES POURSUIVI
totale
9974
213322
- Pourcentage annuel des infractions environnemental
par an
992
155388
99
pour centage
delinquants d'environement autre
- La mise en œuvre de l’action publique
C’est le Ministère public, qui a en principe, le droit de mettre en œuvre l’action publique ; car
d’autres personnes et en particulier certains fonctionnaires, expressément désignés par la loi
disposent également de cette prérogative.
Il en est ainsi, par exemple, dans le domaine de la police de l’eau douce, des ingénieurs et garde-
forestiers des eaux et forêts, des agents de la chasse et de la faune.
Mais la victime dispose aussi, de ce droit, qu’elle peut exercer soit en citant directement l’auteur
présumé de l’infraction devant le tribunal correctionnel ; soit en se constituant partie civile devant le
juge compétent.
A la condition comme l’exige bien, le code de procédure pénale, que cette victime ait
« personnellement souffert du dommage directement causé par l’infraction ».
Les personnes susceptibles de poursuites, sont les personnes physiques, et dans une certaine mesure
les personnes morales.
S’agissant des personnes physiques, on sait en vertu d’un principe général en droit pénal, que « Nul
n’est pénalement responsable que de son propre fait ».
Néanmoins et lorsque l’infraction est commise à l’occasion d’une activité collective, qu’elle soit
publique ou privée, la jurisprudence est amenée à retenir la responsabilité du dirigeant, ou du
responsable, à qui il incombe de faire respecter la réglementation ; même si les faits ont été commis
par un préposé placé sous sa garde et son autorité ;
Dans cette hypothèse, il est considéré que ce dirigeant ou responsable, a commis une faute
personnelle, parce qu’il avait omis de prendre toutes les précautions qui auraient permis d’éviter
l’infraction.
Toutefois, il pourra s’exonérer de sa responsabilité, en prouvant qu’il a délégué ses pouvoirs à un
subordonné qui disposait au moment des faits de la compétence et l’autorité nécessaires pour veiller
à l’observation des règles applicables.
Le montant de l’amende peut être parfois très élevé, et susceptible de remplir ainsi une fonction
dissuasive ;
En matière de pollution de l’air, une amende de 200 000 dirhams (20 000€ à peu près) en plus d’un
emprisonnement d’un an, est prévue par les articles 19 et 20 de la loi n° 13.03 du 12 mai 2003
relative à la lutte contre la pollution de l’air.
Mais ce sont surtout les peines complémentaires qui sont les plus adaptées à la délinquance
écologique.
Celles-ci, pour être prononcées, doivent être visées expressément par le texte d’incrimination.
Elles sont composées notamment d’interdictions professionnelles ; de mesures de confiscation, et de
publication du jugement.
En outre, la remise en état des lieux dégradés, des sites, et des déchets, peut être prononcée avec
injonction d’une obligation de faire, sous astreinte.
L’infraction environnementale pourrait être la cause d’un préjudice subi par, soit des personnes, soit
leurs biens.
Si le préjudice est direct personnel et certain, sa réparation ne doit pas soulever en principe de
difficultés particulières.
Il en va tout autrement, lorsque le dommage a été subi par le milieu naturel (l’eau, le sol, la faune,
l’air…) qui ne relève pas d’un patrimoine déterminé.
La réparation dans ce cas ne semble pas chose aisée, à cause des règles classiques de la
responsabilité civile ; (Cf les articles 77 et suivants du dahir des obligations du contrat D.O.C marocain
équivalent au code civil).
Les jugements prononcés par le tribunal de Grande Instance de Narbonne du 4 octobre 2007, et le
tribunal correctionnel de Paris du 16 janvier 2008, qui a admis la réparation du préjudice, "résultant
de l’atteinte causé à l’environnement " ; à propos de la pollution marine créée par l’Erika, sont
susceptibles de faire évoluer l’état du droit, dans ce domaine, et influencer par conséquence, de
manière positive, la jurisprudence marocaine.
Le Maroc choisit parmi les pays intermédiaires et moyens. Produire de l'énergie à partir de la
production du carburant que vous utilisez maintenant est maintenant alors, le Maroc est le seul pays
du Moyen-Orient et d'Afrique.
Mais qu'est-ce que ça veut dire ? La dépendance au charbon pour produire de l'électricité met en
danger la santé de chaque citoyen marocain, ce qui a également un impact négatif sur l'économie du
pays. Selon le récent rapport de Greenpeace Moyen-Orient et Afrique du Nord sous le titre : « Air
toxique : le prix réel des combustibles fossiles », les véhicules produisant de l'énergie fossile font
partie des gaz et des polluants toxiques les plus émetteurs, et entraînent des dommages évidents
pour la santé. Au citoyen marocain. Il a atteint Le nombre estimé de décès prématurés causés par la
pollution de l'air due à la dépendance aux énergies fossiles au Maroc est de 5100 décès par an, soit
une moyenne de 15 décès par jour. La pollution de l'air cause également des dommages
économiques cachés, coûtant 1% du PIB, soit 11 milliards de dirhams marocains. Ce coût équivaut au
même chiffre pour le coût du programme éolien avec 850 mégawatts, et 600 emplois directs.
Le Maroc est l'un des pionniers des énergies renouvelables : Bien que le Maroc soit dans les rangs
des pays leaders en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre au-delà de ce qui est
prévu, mais au niveau régional, il enregistre une facture économique et sanitaire élevée en raison de
sa dépendance aux centrales électriques au charbon, et de l'expansion de l'activité et production de
plantes pour ce type d'énergie. Notant que le Maroc ambitionne d'ouvrir d'autres nouvelles gares
début 2025 avec la gare de Nador. Ainsi, il a manqué à ses obligations internationales et met en
danger la santé du citoyen marocain.
Dans le dernier examen approfondi des politiques énergétiques du Maroc par l'AIE, l'agence a
confirmé que le Maroc a déjà pris des mesures importantes dans les domaines institutionnel,
juridique et financier pour promouvoir le développement durable du secteur énergétique du pays.
L'agence a confirmé que le Maroc est sur une voie ambitieuse vers une transition énergétique
durable. Mais elle a averti que le pays devait augmenter les investissements privés et publics pour
réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, conformément aux engagements du pays
envers l'Accord de Paris.
L'Agence internationale de l'énergie a noté que le Maroc a de grandes opportunités d'améliorer
l'efficacité et d'adopter davantage de sources d'énergie renouvelables. Mais jusqu'à présent, le pays
dépend toujours des importations de pétrole, de gaz et de charbon pour 90 % de ses besoins
énergétiques et de production, le pourcentage de dépendance au charbon ayant atteint 54 % en
2018.
CONCLUSION
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Depuis plusieurs décennies, à une multiplication des dommages environnementaux. Qu’ils soient le
produit d’actes délibérés ou le résultat d’actes de négligence, ces dommages comportent des
conséquences comparables, voire parfois davantage dramatiques, durables et traumatisantes pour
les victimes, que celles attribuées aux traditionnels crimes contre la personne.
Pourtant, les législateurs et les criminologues commencent à peine à se pencher sur la notion de
criminalité environnementale. Dans l’opinion générale, la pollution reste encore considérée comme
un sous-produit inévitablement lié au développement économique et industriel des nations. Les
désastres environnementaux, qui sont pourtant souvent la conséquence directe des politiques de
développement et de gestion du territoire, font ainsi partie des risques de la modernité tardive, qui
peuvent être gérés, réduits, compensés, assurés, mais qui sont tout aussi inéluctables.
Dans une perspective de justice environnementale, le champ d’étude de la criminologie verte doit
porter sur les méfaits et les crimes d’origine humaine dirigés contre la nature, qu’ils soient interdits
par une loi ou non. La criminologie environnementale s’intéresse aussi aux problématiques morales
et philosophiques reliées aux victimes humaines et non humaines, aux animaux, aux plantes et aux
écosystèmes et à leurs composantes.
Ces différentes approches s’opposent à l’approche traditionnelle qui n’envisage pas l’existence de la
criminalité environnementale en l’absence de loi prévoyant des infractions.
Par ailleurs, étant donné le biais engendré par la représentation de la criminalité basée sur les crimes
de la rue.
Le but premier de la criminologie environnementale est d’étendre les horizons pour attirer
l’attention du public sur les diverses manipulations humaines de l’environnement et portant
préjudice à ce dernier. Cela exige d’examiner le problème d’inégalité et de disparité sociales
relativement à l’adoption, l’application et la mise en œuvre des lois environnementales.
Il sied de rappeler que depuis le début de la théorie de la criminologie verte, la littérature scientifique
a relevé la tendance pour les criminels environnementaux à cibler les régions les moins légalement.
LE renforcement des législations environnementales dans les pays développés, les crimes
environnementaux ont tendance à s’exporter vers des horizons où la législation n’existe pas encore
ou, si elle existe, n’est pas appliquée convenablement.
Le déversement des déchets toxiques dans un quartier populaire d’Abidjan, la capitale de la Côte
d’Ivoire, a confirmé que cette tendance est loin de baisser.
Il faut une analyse du discours de neutralisation de la culpabilité employé par l’entreprise, accusée
d’avoir exporté et déversé des déchets à Abidjan. La neutralisation ou la rationalisation de la
culpabilité permet de présenter les faits d’une façon qui sert les intérêts de l’auteur du crime par
l’usage d’un langage qui déforme ou détourne la réalité. L’article est basé sur des communiqués et
des discours produits par Trafigura après l’annonce du bilan de plus de dix décès et de dizaines de
milliers de blessés causés par le déversement. La constatation qui s’en dégage est que la criminalité
environnementale, bien que pouvant présenter des caractéristiques qui la rapprochent des crimes
violents, fait appel à presque les mêmes techniques de neutralisation que la criminalité en col blanc.
En d’autres termes, malgré la violence de la criminalité environnementale, il ne serait pas illogique de
la considérer comme une criminalité économique.
Ce parallèle entre la criminalité en col blanc et la criminalité environnementale pour qui l’inquiétude
réelle du public et l’acceptation de la gravité de la criminalité en col blanc feront en sorte que la
criminalité environnementale soit également perçue comme étant très sérieuse. La littérature
existante note toutefois que cela risque de prendre beaucoup de temps avant que le grand public ne
se rende compte réellement de la gravité de la criminalité environnementale. D’après Shelley, il
semblerait que, même en Occident, les caractéristiques démographiques jouent un rôle significatif
dans la perception de la gravité d’un crime environnemental. Aux États-Unis par exemple, les
femmes, employées et plus âgées, seraient plus enclines à considérer une atteinte à l’environnement
comme grave et sérieuse que les hommes, sans emploi et jeunes. De plus, être caucasien, diplômé
universitaire et bon salarié seraient des critères menant le répondant à être significativement moins
enclin à considérer les atteintes environnementales comme des crimes sérieux.
L’absence de perception de la gravité des crimes environnementaux est d’autant plus patente dans
les pays en développement, comme le souligne Tiphaine Bernard, dans son article portant sur
l’ampleur du commerce illégal des espèces sauvages. L’auteure expose les conséquences de ce
commerce qui, bien que multiples et inquiétantes, restent encore trop méconnues. Elle nous
présente les différentes mesures qui ont été prises pour lutter contre ce commerce, mais tente
également d’analyser les difficultés de leur mise en œuvre – telles que l’inadaptation des
conventions et législations internationales – avant de finalement proposer des solutions qui
pourraient être adoptées. Ces solutions pourraient inclure, entre autres, des mesures à prendre sur
le plan local, susceptibles de produire des effets transnationaux.
Des recherches ont mis au jour le biais démographique de la victimisation environnementale qualifié
parfois de « racisme environnemental ».
En effet, certaines localités, villes et communautés sont plus particulièrement touchées que
d’autres, à telle enseigne qu’elles ne servent plus ni à la vie végétale ni à la vie animale en raison des
dommages causés par les déchets toxiques polluants ou d’autres catastrophes environnementales.
Une réflexion exploratoire selon laquelle les effets de la pollution environnementale prolongent ou
reproduisent ceux du colonialisme en ce qui a trait aux droits reconnus et à la normativité
autochtone. L’auteure expose d’abord la reproduction des effets du colonialisme, des rapports de
pouvoir et des inégalités sociales par la pollution environnementale. Partant du constat que les effets
de la contamination environnementale ont tendance à limiter ou à altérer les pratiques d’utilisation
du territoire, son occupation, la transmission des langues, certains savoirs et certaines conceptions,
elle propose d’analyser les répercussions sur l’accessibilité ou l’exercice de certains droits reconnus
aux peuples autochtones sur le plan interne ou international.
Dans le même sens, Pacifique Manirakiza se penche sur le lien entre l’industrie extractive,
l’environnement et la protection des droits de la personne, illustré dans une analyse de la situation
sur le continent africain. Il met en lumière le fait qu’en dépit d’une croissance économique notable
liée essentiellement à l’exploitation de matières premières, tant minières, pétrolières, gazières que
forestières, l’Afrique tarde à voir se matérialiser les effets escomptés sur un développement humain,
durable et harmonieux. En prenant appui sur l’approche fondée sur les droits de la personne ainsi
que le souci d’assurer la viabilité de l’industrie extractive sur le continent, l’auteur tente alors
d’explorer les voies de minimisation de l’impact négatif de l’industrie extractive sur les citoyens et les
communautés africaines. Il s’interroge notamment sur la façon d’éviter que l’industrie d’extraction
des richesses naturelles soit une source de violations graves des droits de la personne. Il importe, en
effet, de trouver des moyens pour favoriser des retombées positives sur la jouissance des droits de la
personne, en particulier les droits sociaux, économiques et culturels. L’article invite donc à réfléchir
sur les contradictions existantes entre les modes actuels de production économique qui priorisent
l’accumulation des richesses personnelles au détriment de l’écologie.
De plus en plus, une reconfiguration de l’organisation sociale s’impose pour arrêter, ou du moins
ralentir, la destruction de la planète et de la vie par des agents économiques qui mettent les profits
avant les intérêts vitaux des générations présentes et futures.
L’étude de Matthew Hall s’avère très pertinente en offrant un plaidoyer pour l’amélioration des
mesures de réparation pour les victimes de crimes contre l’environnement. L’auteur s’inscrit dans la
lignée de la doctrine dominante qui considère, à juste titre, que la criminalité environnementale fait
de nombreuses victimes humaines, animales, végétales et écosystémiques (South et White, dans ce
numéro). Contrairement aux crimes traditionnels de la rue, la victimisation environnementale peut
être généralisée en termes de victimes affectées alors que plusieurs de ces victimes peuvent subir
des préjudices répétés et cumulés sur de longues périodes de temps (Hillyard et Tombes, 2005 ;
Williams, 1996). Analysant les régimes administratifs de compensation, les régimes de sanctions
pénales et les mécanismes de restitution civile dans les options de réparation offertes aux victimes,
Matthew Hall relève l’existence des différentes mesures de réparation offertes aux individus et aux
communautés affectées par la dégradation de l’environnement perpétrée par des actions humaines
ayant un impact négatif sur leur santé ou sur leur vie sociale et économique. Il souligne toutefois que
les victimes qui ont accès à de généreuses compensations administratives et réparations pénales
sont celles qui sont dans les pays riches et dont la victimisation a été médiatisée. Celles qui résident
dans des pays ou des communautés plus pauvres ou marginalisés sont oubliées et ne peuvent même
pas prétendre entamer des recours civils faute de ressources financières et sociales. Dès lors, des
réformes de tous les mécanismes de réparation sont souhaitées afin de résoudre quelques-uns de
ces problèmes.
Bien sûr, en raison de la multiplication des sources et de la nature des dommages environnementaux,
la question de la réparation et de l’indemnisation sera mise à l’épreuve par le problème du lien de
causalité, de détermination de l’étendue du préjudice et du nombre de victimes, qu’elles soient
celles déjà affectées ou celles à venir, sans oublier certaines entités territoriales qui peuvent aussi
souffrir des préjudices énormes (République des Maldives, par exemple). Ces questions dépassent le
cadre des mécanismes nationaux des États, d’où la nécessité d’envisager des solutions sur le plan
international. À ce sujet, Hugues Hellio propose un commentaire éclairant sur le projet de convention
internationale contre la criminalité environnementale qui a été récemment formalisé par une équipe
de juristes internationaux. Plus précisément, il propose une analyse contextuelle des échanges et des
résultats du groupe de recherche éco crimes-écocides à la lumière de travaux menés dans un autre
cadre scientifique, offert par CIRCULEX, un projet de recherche pluridisciplinaire qui a pour objectif
d’analyser la circulation de normes et les réseaux d’acteurs dans la gouvernance internationale de
l’environnement. Au final, le projet conventionnel pour la prévention et la répression de la
criminalité environnementale semble s’inscrire dans un continuum normatif largement balisé par des
législations nationales et traités internationaux adoptés ou en vigueur.
De leur côté, Joseph Djemba Kandjo et Konstantia Koutouki abordent la question de la nécessité de
criminaliser la biopiraterie en droit international de l’environnement en vue d’une meilleure
protection de la biodiversité et des connaissances traditionnelles associées aux ressources
génétiques. Selon les auteurs, certains types d’utilisation des ressources génétiques peuvent être
qualifiés de criminogènes dans la mesure où ils sont susceptibles de provoquer l’érosion de la
biodiversité et des connaissances traditionnelles. Compte tenu du fait que la biopiraterie implique,
d’une part, les acteurs puissants que sont les autorités gouvernementales et les firmes de
bioprospection et, d’autre part, la partie faible que sont les communautés autochtones, le prisme de
la criminalité environnementale pourrait aider à rééquilibrer cette relation inéquitable.
Pour sa part, Sylvie Paquerot examine la question d’une possible criminalisation de la pollution de
l’eau. Elle se demande ce qu’apporterait concrètement à la lutte contre la dégradation des
ressources en eau la qualification de la pollution de l’eau de crime environnemental. Tentant de
cerner les objectifs pouvant justifier une telle criminalisation à l’échelle internationale, elle relève
que cette catégorie de crimes environnementaux aurait l’avantage de signifier la gravité des
conséquences pour la société et l’humanité. Dans ce domaine, comme pour les violations massives
des droits de la personne, une telle criminalisation pourrait également contribuer à faire reculer,
sinon l’impunité, du moins le sentiment d’impunité. L’auteure relève les difficultés et les défis posés
sur le plan juridique ainsi que les obstacles politiques que la mise en œuvre de l’idée risque de
rencontrer dans le cadre de l’économie politique néolibérale mondiale, en nous rappelant qu’il
demeure que la sanction effective de tels crimes requiert des conditions précises, souvent difficiles à
satisfaire, notamment le fardeau de la preuve d’une part, et la volonté politique d’autre part.
Ces idées font revivre les anciennes propositions, notamment celles faites par la Commission du droit
international dans le cadre du Projet d’articles sur la responsabilité des États (1976) visant à créer
une infraction criminelle internationale contre l’environnement (art. 19). Les versions de 1991 et
1996 du Projet de code sur les crimes contre la paix et la sécurité humaine (art. 22 et 26 et art. 29)
prévoyaient également la création du crime international contre l’environnement. Ces bonnes idées
n’ont toutefois pas été retenues par les négociateurs du Statut de Rome à l’origine de la création de
la Cour pénale internationale (CPI). Seule une petite référence y est faite en ce qui concerne les
crimes de guerre, à condition là aussi que ce ne soit pas justifié par les nécessités militaires. La
récente annonce du procureur de la CPI qui affirme son intention de prioriser, dans sa nouvelle
politique de poursuite, les crimes ayant une incidence grave sur l’environnement (Felder, 2016) ne
saurait suffire pour conclure au début d’une véritable culture de répression des atteintes
environnementales par cette cour.
En attendant les changements tant souhaités sur le plan international, il sera plus sage de se
contenter de ce que l’on a sur le plan national. Les autorités gouvernementales doivent redoubler
d’efforts pour s’attaquer à la problématique dans leur sphère de compétence. À cet égard, dans un
article portant sur la situation propre au Québec, Yenny Vega et Nayivé Vega offrent une analyse de
la problématique de la contamination de l’environnement et des eaux souterraines qui est soulevée
par le développement de l’industrie du gaz de schiste au Québec, et ce, à la lumière des principes mis
de l’avant par la doctrine de la criminologie environnementale. Elles synthétisent tout d’abord les
principales assises de cette école de pensée, pour ensuite repérer les risques de dommages à
l’environnement posés par les activités d’exploration et d’exploitation du gaz de schiste. À la lumière
des principes relevés, l’article propose une analyse critique du cadre réglementaire existant au
Québec avant de recommander des améliorations visant à mieux assurer la protection de
l’environnement relativement au développement de cette filière énergétique.
L’article d’Ariane Daviault et d’Anthony Amicelle vient boucler ce numéro spécial en proposant une
analyse sur les quarante dernières années de l’action publique du Canada en matière de lutte contre
la pollution environnementale. Selon les auteurs, sous les gouvernements successifs,
l’environnement et sa protection ont été pensés et progressivement transformés en tant qu’enjeu de
politique publique au Canada. Confrontés aux mesures concrètes de prise en charge des infractions
liées à l’application de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE), les récits
officiels révèlent des évolutions ainsi que des points de tension et des paradoxes qui sont au coeur
de cette action publique favorable à l’environnement. Les auteurs remarquent que le gouvernement
libéral de l’époque a été caractérisé par la prise de mesures visant à s’attaquer aux effets de la
pollution ainsi que par la promotion de la recherche scientifique et le développement technologique
pour mieux appréhender la problématique environnementale. Plus tard, ce gouvernement
encouragera la dérégulation avec un recours accru aux mesures volontaires et à la promotion de la
conformité. Quant aux gouvernements conservateurs qui se sont succédé, ils furent caractérisés par
une prise en compte du contexte international dans la protection de l’environnement dans un
premier temps et, dans un second temps, par une hausse des activités de surveillance ainsi que par
l’adoption d’un plus grand nombre de sanctions. Au final cependant, les auteurs estiment que cette
hausse des statistiques sur l’application de la LCPE n’apportait pas une protection plus grande à
l’environnement et à la santé des Canadiens. Il pourrait s’agir, dès lors, d’une stratégie de
communication gouvernementale visant à justifier son approche qui était de plus en plus contestée.
Voilà donc, en quelques lignes, le portrait de la réflexion des auteurs dans ce numéro spécial portant
sur la criminalité environnementale. À travers le prisme de la criminologie classique ou des sciences
sociales en général, chacun des articles publiés s’est efforcé de contribuer à explorer des hypothèses
explicatives de la criminalité environnementale, de ses auteurs et de la réaction sociale qui y est
attachée. Nous espérons que le lecteur pourra mieux comprendre les atteintes à l’environnement
sous leurs différentes facettes ainsi que les efforts des autorités visant leur contrôle.
SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
1/ Rapport ministère public, 2017
2/ LOI 12-03
3/ Thèse le droit et les politiques de l’environnement dans les pays du bassin méditerranéen, paris,
2007
6/ prévenir et combattre les crimes ayant une incidence sur l’environnement, CONVENTION DES
NATIONS UNIES, 2012