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Définition du droit environnemental

Le droit de l'environnement concerne l'étude ou l'élaboration de règles juridiques


visant la compréhension, la protection, l'utilisation, la gestion ou la restauration
de l'environnement contre perturbation écologique sous toutes ses formes -
terrestres, aquatiques et marines, naturelles et culturelles, voire non-terrestres
(droit spatial).

C'est un droit technique et complexe, local et global (européen, droit de la mer,


international…) en pleine expansion, dont les champs tendent à se densifier et à
se diversifier au fur et à mesure des avancées sociales, scientifiques et
techniques. Il est dans un nombre croissant de pays matérialisé dans un code de
l'environnement, mais sans forcément de juridiction spécialisée (comme il peut y
avoir un juge à l'enfance, ou une spécialité criminelle, anti-terroriste, etc.). En
France, depuis 2021, les premières juridictions environnementales, en matière
judiciaire, s'institutionnalisent. Les juges et les cours de justices s'appuient sur
des experts agréés, et des laboratoires également agréés. Dans certains pays il
existe des services de polices, douanes ou garde-côte ayant une spécialité
environnementale.

L'ONU avec plusieurs de ses partenaires a créé ECOLEX ; un portail du droit de


l'environnement pour le monde entier.

Il existe plus de 300 traités internationaux multilatéraux qui portent sur des
problèmes qui concernent soit des régions entières, soit toute la planète, et
environ 900 traités internationaux bilatéraux relatifs aux pollutions
transfrontalières

Les Principe environnemental

Les principes de précaution et de prévention

Les principes de précaution et de prévention visent à prévenir l’impact


environnemental d’une activité ou de la réalisation d’un ouvrage.

Le principe de prévention ou principe d’action préventive et de correction


consiste à utiliser les meilleures techniques permettant de réduire ou d’éviter les
dommages causés par les risques avérés. En d’autres termes, l’existence de ces
derniers est suffisamment connue ou démontrée. Il est possible de citer comme
exemple le risque nucléaire.
Au contraire, la précaution consiste à prendre des mesures effectives en cas de
risque de dommages potentiels sur la santé et l’environnement qui ne sont pas
encore prouvés scientifiquement, mais dont la survenance est possible eu égard
aux connaissances scientifiques et empiriques.

Les éléments de la liste suivante contribuent à la mise en œuvre de ces


principes :

 L’autorisation préalable obligatoire pour les activités polluantes ;

 L’Étude d’impact environnemental et social (EIES) permet d’apprécier les


conséquences environnementales et sociales d’une activité afin de
compenser, atténuer ou limiter les effets négatifs ;

 La lutte contre la pollution à la source : favoriser la conception des


machines et la fabrication des produits engendrant peu de nuisances ;

 Les audits environnementaux.

Ce qu’il faut retenir :

Le principe de prévention est mis en œuvre en cas de risques dont l’existence est
prouvée de façon empirique. Par contre, le principe de précaution concerne les
risques hypothétiques.

Le principe pollueur-payeur

Le principe pollueur-payeur consiste à faire supporter aux pollueurs les coûts


engendrés par les mesures de prévention et de lutte contre la pollution. Les
pollueurs peuvent être définis comme toute personne dont l’activité entraine la
pollution de l’environnement.

Dans la pratique, le principe pollueur-payeur peut prendre plusieurs formes, à


savoir des taxes et des redevances, des assurances, l’indemnisation des
dommages causés suite à un recours en justice.

Le principe d’information et de participation du public

Ce principe offre à la population le droit de participer au processus décisionnel


des autorités administratives concernant les projets d’équipement et
d’aménagement susceptibles de détériorer l’environnement.
Il existe plusieurs modes de participation du public aux questions
environnementales dont voici la liste :

 L’enquête publique : Le projet est soumis à une enquête qui est ouverte à
tous. En effet, les personnes concernées peuvent exprimer leur opinion.
Toutefois, avant la réalisation de l’enquête, un dossier exposant les
caractéristiques et les incidences du projet sur l’environnement est rendu
public.

 La concertation : facultative, elle précède et complète généralement


l’enquête publique.

 Le débat public : intervenant au stade final du processus décisionnel, il est


réservé aux grandes opérations d’aménagements.

Le principe de non-régression

Le Code de l’environnement précise dans l’article 101-1 que la protection de


l’environnement garantie par les lois et les règlements relatifs à l’environnement
ne peut que s’améliorer.

À noter :

Les principes de précaution et de prévention, le principe pollueur-payeur et le


principe d’information et de participation du public sont aussi prévus par la
Charte de l’environnement qui leur confère une valeur constitutionnelle. En
d’autres termes, ils sont garantis par le Conseil constitutionnel et les textes
législatifs doivent les respecter.

Pour conclure, le droit de l’environnement est un domaine juridique


multidisciplinaire. En perpétuelle évolution, il est assez complexe et requiert des
compétences techniques poussées.

Objectifs du droit environnemental

L’introduction d’une approche judiciaire dans la législation de l’environnement,


à pour but le contrôle

et le suivit permanent de l’impact de l’action humaine sur la nature, et


d’apporter un jugement à l’égard de toutes démarche défaillante pouvant
dégrader l’environnement et/ou la nature. Cette protection vise la réalisation
d’objectifs bien déterminés, à savoir :

-assurer à l’homme un environnement propice à sa santé et son existence.

-Protéger le sol, l’air, l’eau, la végétation et les animaux contre les effets
néfastes de l’activité humaine.

-Réparer les dommages causés par l’activité humaine.

-Préserver la production et l’amélioration de la qualité de l’environnement

-La protection de la santé des personnes.

-L’utilisation prudente et rationnelle des ressources naturelles.

-Promouvoir sur le plan international, pour faire face aux problèmes régionaux
et planétaires environnementaux.

Application de droit environnemental

Depuis très longtemps déjà l’homme adopta un comportement de consommateur


et d’utilisateur du bien

de l’environnement, sans se soucier de l’épuisement et de la détérioration de ce


dernier. Très précieux l’environnement n’a pas encore de prix équivalent,
l’homme puise l’eau, l’air, le sol, l’animal et le végétal et par contre restitue les
déchets, les polluants et les substances toxiques, sans aucun contrôle ni
poursuite. Pour lutter contre cela, l’état a plusieurs alternatives :

-Considérer la protection de l’environnement comme un devoir de l’état et


financer ce qui s’y rapporte à partir des fonds publics.

-Prendre des mesures d’injonction, d’interdiction et d’obligation.

-Fixer des couts pour les biens de l’environnement, par exemple sous forme de
taxes.

-Donner des subventions et octroyer des réductions d’impôts dans le cas


d’investissements concernant l’environnement

L’instauration d’une politique protectrice de l’environnement, ne se réalisera


qu’avec l’application des lois et des décrets. L’application de
la législation ne s’avère bénéfique donc qu’avec le déroulement des scénarios
suivants :

*Premier scénario : L’implantation d’un dispositif de contrôle et de suivit des


actions et de l’impact sur l’environnement c’est alors qu’un décret ministériel à
été mis en place afin de contrôler et de suivre l’impact de toutes actions
humaines sur l’environnement, il s’agit de l’article 2 du Décret exécutif n° 90-
78 du 27 février 1990 relatif aux études d'impact sur l'environnement [6], et son
contenu est le suivant « Sont soumis a la procédure préalable de l'étude d'impact,
tous les travaux, aménagements ou ouvrages qui, par l'importance de leurs
dimension ou leurs incidences, peuvent directement ou indirectement porter
atteinte a l'environnement et notamment a la santé publique, a l'agriculture, aux
espaces naturels, a la faune, a la flore, a la conservation des sites et monuments
et a la commodité du voisinage ».

toujours dans la même thématique, et par soucis de bien gérer le problème de la


protection de l’environnement, et l’enracinement de la notion de

durabilité, l’état Algérien a pris le soin de créer le HCEDD (haut conseil de


l’environnement et du développement durable), est ce, par le Décret présidentiel
n° 94-465 du 25 décembre 1994 portant création du Haut conseil de
l'environnement et du développement durable et fixant ses attributions, son
organisation et son fonctionnement

*Deuxième scenario : la normalisation Pour contrôler la pollution générée par


les rejets liquides, solides et gazeux, préserver la santé des populations et
protéger l’environnement, l’états Algérien doit adopter des normes, des
recommandations ou des directives qui spécifient des valeurs de concentration
(ou des facteurs d’émission) de polluants à respecter dans le milieu tant en
pollution moyenne qu’en pointe Les normes et directives ne constituent toutefois
qu’une partie ou un maillon d’une stratégie adéquate du management
environnemental.

La législation, les mécanismes de contrôle, les taxes et la communication-


sensibilisation sont également nécessaires. L’Algérie intègre la notion de
normalisation en 1989 suite à l’apparition de la Loi n° 89-23 du 19 décembre
1989 relative à la normalisation .

Une norme n’est pas figée. Elle peut être révisée et suit l’évolution des
ressources du pays et des connaissances scientifiques sur l’impact de la pollution
sur la santé et les écosystèmes. Il existe diverses réglementations nationales et
internationales. Les plus influentes sont :

-Les recommandations de l’OMS

-Les directives de l’Union Européenne

-Les standards de l’US – EPA

-Les TA luft et MIK du VDI Allemand

-L’Organisation Internationale de Normalisation ISO

*Troisième scenario : l’application de peines et de punition. Une loi ou un


décret n’est crédible que s’il est accompagné d’une peine en cas d’infraction. Il

est cependant très indispensable de mettre en exercice une série de peines et de


procédures de pénalisations pour tous individus ou établissements franchissant
les limites et les interdictions édictées par la réglementation et la législation. La
punition cependant aura pour fonction d’imposer le respect à la réglementation
et d’instaurer un respect à la nature, plusieurs chapitres relevant de lois et de
décrets en fait l’objet de peine et de punitions, à titre d’exemple l’énoncé de
l’article 55 du chapitre VI de la Loi n° 83-03 du 5 février 1983 relative à la
protection de l'environnement impose la peine suivante à l’égard de la pollution
atmosphérique, « Est punie d'une amende de 1.000 à 10.000 D.A. et en cas de
récidive d'une peine d'emprisonnement de 2 mois à 6 mois et d'une amende de
10.000 à 100.000 D.A ou de l'une de ces deux peines seulement, toute personne
auteur de pollution de l'atmosphère, au sens des articles 32, 33 et 34 de la
présente loi.»

plus la peine sera lourde plus l’homme craindra et par conséquent


l’environnement sera plus en sécurité
Conclusion

Le droit de l’environnement est à l’origine des progrès des mentalités et des


comportements des pouvoirs publics, des entreprises et des citoyens :
transparence de l’information, concertation, choix politiques motivés et justifiés,
nouvelle perception du risque, du couple droit-devoir et de la responsabilité.
Références bibliographique

 L’idée d’une « constitutionnalisation » du droit de l’environnement est


appelée de ses vœux par une partie de la doctrine à partir du milieu des
années 1970, mais ce n’est qu’en 2005 qu’elle se concrétise avec
l’adoption de la Charte de l’environnement. Cette dernière est rédigée par
une commission dirigée par Yves Coppens, professeur au Collège de
France et paléontologue, composée de professionnels et de personnalités.
Elle intervient « à froid » et, comme le décrit le professeur Jegouzo,
renforce l’importance donnée aux préoccupations environnementales lors
de son adoption (2005).
 Cette évolution s’accompagne des travaux d’une nouvelle « génération »
d’enseignants-chercheurs en droit de l’environnement, par exemple et à
titre non exhaustif, Agathe Van Lang, François-Guy Trébulle, Philippe
Billet, Laurent Fonbaustier et Gilles Martin puis plus tard Laurent Neyret.
 Voir par exemple l’article 524 du Code civil.
 Voir notamment l’article L. 110-1 du Code de l’environnement et nos
développements ultérieurs.
 Introduit à l’origine par la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la
protection de la nature (anciennement codifié à l’article L. 200-1 du Code
rural), modifiée par la loi n° 95-101 du 2 février 1995 relative au
renforcement de la protection de l’environnement.
 Christian Huglo est un avocat français spécialisé en droit de
l’environnement ; également auteur et enseignant, il fonde un des
premiers cabinets d’avocats spécialisés en la matière où il est rejoint par
Corinne Lepage, avocate et femme politique. Ils interviennent tous deux
dans de nombreuses conférences et ont activement participé à faire
évoluer le droit de l’environnement.
 Journal Official de la République Algérienne Démocratique et Populaire.
Ed 1998
 Cans C., Billet P., Dejean E. 2007. Code de l’environnement. Ed.
Lavoisier.
 Environormes. 1997. Guide pratique du management environnemental
(collection « normes et projets »). Lyon : Édition DPE.

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