Vous êtes sur la page 1sur 5

Le droit admet une double définition à savoir une définition objective et

une définition subjective. Au sens objectif, le droit désigne l’ensemble des


règles juridiques de portées générales obligatoires et impersonnelles régulant
la vie en société dont l’inobservation débouche sur l’application d’une
sanction. Au sens subjectif, le droit désigne une prérogative particulière dont
une personne déterminée peut se prévaloir sur un bien ou sur une autre
personne. Partant de ces deux approches conceptuelles du droit, il est
indispensable pour nous s’interroger sur le point suivant : Quel rapport
existe-t-il entre le droit objectif et le droit subjectif ? Dans l’optique de
répondre au problème posé, il s’agira pour nous de décliner notre méthode
d’analyse en deux points notamment une première partie réservée aux
similitudes (I) et une seconde partie réservée aux divergences entre le droit
objectif et le droit subjectif (II).

I- Les similitudes entre le droit objectif et le droit subjectif


Le rapprochement entre le droit objectif et le droit subjectif s’apprécie
par rapport au processus d’élaboration des normes juridiques (A) ainsi qu’aux
mécanismes de protection des normes juridiques (B).

A- Une similarité tenant au processus d’élaboration des normes


juridiques
Entendons par processus d’élaboration au sens juridique du terme,
l’ensemble des moyens par lesquels une norme juridique accède à l’existence ;
il s’agit en fait des méthodes, des procédés, des préceptes qui concourent à la
naissance du droit.
Dans ce sens, écrivons que les règles juridiques contenues dans le droit
objectif et le droit subjectif sont élaborées par un même organe qui n’est autre
que le parlement en tant qu’organe titulaire du pouvoir législatif.
En soi, il faut noter que relativement au processus d’élaboration des
normes juridiques le rapprochement entre le droit objectif et le droit subjectif
est perceptible au plan organique car l’édiction des lois et principes véhiculés
par le droit objectif et le droit subjectif relève de la compétence d’un organe
identique à savoir le parlement en tant qu’entité détentrice du pouvoir
législatif.
B- Une similarité tenant au mécanisme de protection des normes
juridiques
Le droit se définit comme un ensemble structuré de règle juridique
visant à dicter la conduite des individus en société. De fait, il est de principe
que toute norme juridique doit être respectée ainsi toutes violations de la loi a
pour conséquence d’imposer des sanctions à l’encontre des auteurs de
l’infraction. A ce titre, soutenons que dans un Etat de droit, la protection des
normes juridique issues du droit objectif et du droit subjectif sont assurés par
un même organe juridictionnel en la personne du juge en tant qu’entité
détenteur du pouvoir judiciaire.
A cet effet, éditons que le pouvoir coercitif reconnu au juge matérialisé
dans la majeure partie des cas par le prononcé de sanction équitable est d’une
importance capitale car cette fonction permet de faire régner la justice et
maintenir l’ordre au sein de la société.
Dans ce sens, soutenons que le droit objectif et le droit subjectif
possèdent des traits communs dans le mesure où la protection des règles
contenus dans leurs législations sont garanties par le juge au moyen du
pouvoir répressif reconnu aux juridictions administratives et civiles.

II- Les divergences entre le droit objectif et le droit subjectif


Dans cette partie nous verrons que la distinction entre le droit objectif et
le droit subjectif s’analyse en amont par rapport à leurs destinataires (A) et en
aval par rapport à leurs affectations (B).

A- Une distinction relative aux destinataires des normes juridiques


Un sujet de droit se définit comme toutes entités titulaires de droits et
assujetties à des obligations au sein d’un ordre juridique donné. Ainsi comme
l’avons souligné plus haut, le droit objectif est l’ensemble des règles de
conduite visant à régir les interactions qui existent au sein d’une couche social
donnée tandis que le droit subjectif désigne une prérogative particulière dont
une personne déterminée peut se prévaloir sur un bien ou sur une autre
personne.
A l’analyse de ces deux définitions du droit l’on peut en déduire que le
destinataire des règles figurant dans le droit positif s’adressent à la société
dans son ensemble, c’est-à-dire la société dans sa globalité et sa diversité.
Ainsi, la société à laquelle se réfère le droit objectif s’inscrit dans une
vision plus homogène de la collectivité ; Ceci pour dire que le droit objectif
tend à dicter la conduite de l’ensemble des personnes physiques et morales
vivant sur le territoire d’un Etat sans distinction particulière.
A l’instar du droit objectif, le droit subjectif comporte un tissu de norme
accentué autour de l’individualisation des sujets de droit ; en clair le droit
subjectif vise à régir les rapports de particulier à particulier.
Par voie de conséquence, il convient de noter que contrairement au
droit objectif qui s’attèle autour de la réglementation des prérogatives et des
sujétions de l’ensemble des sujets de droit (la société) le droit subjectif s’en
tient à la régulation des droits et obligations reconnues à chaque sujet de droit
isolé au sein d’une catégorie juridique donnée.

B-Une divergence relative à l’affectation des normes juridiques

On entend par affectation des normes juridiques les différentes finalités


que poursuivent une règle de droit . En ce sens, professons que toute la
nomenclature du système juridique est le fruit d’une confrontation entre deux
types d’intérêts, il s’agit notamment de l’intérêt général et l’intérêt catégoriel.
Partant de ce postulat, il nous incombe de distinguer le droit objectif du
droit subjectif en tenant compte des différentes finalités auxquelles ces deux
normes sont rattachées.
De ce fait, notons que le droit objectif poursuit un but d’intérêt général
qui correspond à l’ensemble des procédés juridiques permettant de garantir
les droits reconnus à une collectivité publique.
Dans ce sens, écrivons que le droit objectif est affecté à un intérêt
général car le réseau normatif qui compose cette catégorie de règle juridique
vise à régir les relations que l’ensemble des sujets de droit entretiennent entre
eux.
De ce constat, il propice de mettre en lumière que le droit objectif est un
droit qui veille au maintien de l’ordre social ; c’est-à-dire à la protection
l’ordre public. Ainsi, l’on peut évoquer que l’ensemble des dispositions issus
du droit objectif sont affectées à un intérêt général car les principes dictés par
cette catégorie de norme juridique tendent à la réglementation de l’ensemble
des rapports qu’entretient les personnes physiques et morales entre eux sans
distinction particulière.
En vue d’illustrer nos propos nous pouvons citer l’article 101 de la
constitution ivoirienne du 08 Novembre 2016 qui énonce que « la loi fixe les
règles concernant l’exercice des libertés publiques ».
Au regard de cette disposition, l’on note que l’habilité à pouvoir exercer
une liberté publique entre dans la catégorie des droits objectifs car par
l’aménagement des libertés publiques le législateur vise à assurer le respect et
la protection des libertés publiques reconnues à l’ensemble des citoyens
soumis au pouvoir de l’Etat sans distinction de race ni de culture.
A l’instar du droit objectif, soutenons que le droit subjectif est guidé par
un but d’intérêt catégoriel. Sur cette base, notons que l’intérêt catégoriel
renvoie à l’ensemble des moyens juridiques destinés à assurer la satisfaction
des besoins personnels dont peut s’en prémunir un sujet de droit.
De ce constat, relevons que les dispositions du droit subjectif sont
affectées à un intérêt catégoriel car les principes dictés par cette catégorie de
norme juridique tendent à la protection des droits individuels reconnues à
une personne physique ou morale en tenant compte des prérogatives et des
biens propres qui lui sont attachés.
Dans le souci de corroborer nos propos nous pouvons nous référer à
l’article 544 du code civil qui énonce que « La propriété est le droit de joui et
disposer des choses de la manière la plus absolue pourvu qu’on en fasse pas un usage
prohibé par les lois et les règlement ».
A la lumière de cette disposition, il en ressort qu’un individu exerce à
titre personnel sur ses biens meubles et immeubles ce que l’on appelle
communément les 3 attributs du droit de propriété que sont l’usus, le fructus et
l’abusus. Sur ce point une précision a le mérite d’être effectuée car les
attributions que confère le droit de propriété à un particulier sont opposable
aux tiers.
De ce fait, indiquons que l’usus renvoie à la faculté reconnue à un sujet
de droit d’orienter l’utilisation de son bien dans le sens qu’il veut sans
contrainte ; le fructus correspond à la possibilité ouverte à un particulier de
percevoir les fruits de son bien ; enfin l’abusus confère à un particulier la
possibilité de disposer pleinement de son bien selon ses aspirations à travers
la vente ou la cession.
En soi, le droit de propriété est un droit individuel et il rentre par ce fait
dans la catégorie des droits subjectifs au même titre que le droit au nom et le
droit au respect de la vie privée.
Au demeurant, il importe d’exposer que l’affectation des règles issues
du droit objectif et l’affectation des règles provenant du droit subjectif ont
conduit certains auteurs de la doctrine à soutenir que « le droit objectif est un
droit collectif ; tandis que le droit subjectif est un droit personnel ».

Vous aimerez peut-être aussi