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COURS DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT

Introduction

L’environnement est défini d’une manière basique (simple) comme tout ce qui nous
entoure (eau, air, sol, sous- sol, faune, flore, insectes, routes, voitures, maisons).
C’est l’ensemble des éléments naturels et artificiels au sein duquel se déroule la vie
humaine. Avec les enjeux écologiques actuels, le terme environnement tend à
prendre une dimension mondiale.
Ainsi, le droit de l'environnement est l'étude des règles juridiques visant la
compréhension, la protection, l'utilisation, la gestion ou la restauration de
l'environnement sous toutes ses formes (terrestres, aquatiques et marines,
naturelles et culturelles, voire spatiales).
C'est un droit technique, complexe et transversal en pleine expansion, dont les
champs tendent à se densifier au fur et à mesure des avancées sociales,
scientifiques et techniques. Il est dans un nombre croissant de pays matérialisé dans
un code de l'environnement, mais sans juridiction spécialisée à ce jour.
Il n'y a pas de juge de l'environnement, comme il peut y avoir un juge pour
l'enfance, ou une spécialité criminelle, anti-terroriste, etc.). Les juges s'appuient
souvent sur les rapports des experts agréés, et des laboratoires également agréés
pour rendre leurs décisions. Dans certains pays, il existe des services de police
del’environnement ayant pour mission de constater des infractions
environnementales.
Le droit de l’environnement étant très vaste, nous allons consacrer notre module sur
l’introduction au droit de l’environnement uniquement sur la notion environnementale
de gestion et de la protection de l’environnement qui nous parait plus important et
plus pragmatique pour vous.
I. LA GESTION DE L'ENVIRONNEMENT
La gestion de l’environnement en République Centrafricaine est assurée
par les institutions publiques et privées, par les organismes de gestion,
par la société civile, et conformément à certains principes fondamentaux.

1.1: Le cadre institutionnel de la gestion de l’environnement


en RCA
1.1.1 Le Ministère de l’Environnement et du Développement
Durable
Le Ministère en charge de l’Environnement a été créé en janvier 2003. Il tire son
fondement du Décret portant nomination des membres du gouvernement et fixant
leurs attributions. Il assure la coordination globale des questions environnementales
en collaboration avec d’autres départements ministériels spécifiques. C’est lui qui

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propose les orientations et options environnementales et garantit leur mise en œuvre
à travers les représentants du pouvoir central. Le Ministère en charge de
l’Environnement dispose de structures administratives centralisées et des structures
déconcentrées. Ces structures centralisées sont le Direction deCabinet, les Chargés
de Mission, les Inspection Centrales, les Directions générales, les Directions et les
Services. Les services extérieurs sont composés des Directions Régionale et les
Inspections Préfectorales.

1.1.2 Les organismes de la gestion de l’environnement

Ilexiste trois (3) organismes de gestion de l’environnement en RCA à savoir : La


Commission Nationale pour l'Environnement et de Développement Durable en
abrégée CNEDD, l’Agence Centrafricaine de l’Environnement et du
Développement Durable (ACEDD) et le Fonds National de l’Environnement (FNE).

-La Commission Nationale pour l’Environnement et le Développement Durable


(CNEDD) est un organe paritaire composé des Représentants de l'Etat, des élus,
des Collectivités locales,la société civile et des Organisations Non
Gouvernementales. L'organisation et le fonctionnement de la CNEDD sont définis
par un décret pris en Conseil des Ministres.

La Commission Nationale pour l’Environnement et le DéveloppementDurable


(CNEDD) est un organisme de concertation chargé de suivre l’intégration de la
dimension environnementale dans les politiques et stratégies de développement ,
veiller au respect à la synergie et la mise en œuvre des conventions internationales
relatives à l’environnement ratifiées par la RCA et produire tous les ans un rapport ,
proposer des orientations politiques en faveur du développement durable, suivre la
mise en œuvre de la politique nationale de développement durable et produire tous
les deux ans un rapport , émettre des avis sur toutes la politique ,toute stratégie de
développement susceptible d’affecter l’environnement , les ressources naturelles
l’équité sociale et l’efficacité économique, veiller à la promotion des modes de
consommation et de production durable et la prise des mesures contre toute forme
de gaspillage. Elle est surtout chargée des questions techniques qui touchent aux
problèmes environnementaux.

-Le Fonds National de l’Environnement en abrégé (FNE)est chargé de financer les


activités environnementales, alimenté entre autres par les taxes et redevances
spéciales en matière d’environnement.

Le fonds a pour objet de soutenir financièrement la politique de l’Etat en matière de


protection de l’environnement. Le fonds est géré par un comité de gestion placé
sous tutelle du Ministère encharge de l’Environnement et du Développement
Durable. Des structures (FNE, ACEDD, CNEDD) ont été créées pour la résolution
des questions environnementales.
-L’Agence Centrafricaine de l’Environnement et du Développement Durable
(ACEDD) a pour fonction principale de diriger le processus technique et scientifique

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qui sous-tend l’évaluation environnementale et l’établissement de normes
environnementales. Cette agence est financée par des droits et redevances
environnementaux et sociaux, des subventions de l’Etat, d’organisations nationale et
internationale, etc. ;

C’est cette Agence qui rédige chaque 10 ans un rapport général sur l’état de
l’environnement et du développement durable de la RCA au Programme des Nation
Unie pour l’Environnement basé à Nairobi au Kenya. C’est ce qu’on appelle Rapport
de RIO+10 ou RIO +20 et bientôt RIO+ 30 en 2022.

1.1.3 Le partenariat

1.1.3.1 La société civile

Plusieurs organisations et associations à assise communautaire intègrent la gestion


durable de l’environnement dans leurs options stratégiques. Les organisations de la
société civile assument les responsabilités de :

 contribuer au développement des compétences, à l’information, à la


sensibilisation, à la planification et au suivi évaluation des actions
programmées ;

 participer à la mobilisation de financements ;

 faire le plaidoyer pour une bonne gouvernance environnementale.

1.1.3.2. Le secteur privé

Les entreprises privées lucratives représentent un groupe d’acteurs de plus en plus


impliqués dans les questions environnementales et de financement au regard de
leur demande en ressources naturelles, de leurs responsabilités en matière de
pollution.

Elles vont être engagées entre autres à :

 participer à la gestion et à la préservation de l’environnement ;

 valoriser les produits technologiques mis au point par la recherche ;

 participer au financement des actions de préservation de l’environnement ;

 offrir des prestations dans le domaine de l’environnement en vue de


contribuer au développement durable et à l’instauration d’une gestion saine
de l’environnement (étude, conseil, formation, analyses etc.).

I.1.3.3 Les partenaires techniques et financiers

Les partenaires techniques et financiers sont ceux qui apportent un appui


considérable au département en charge de l’environnement pour la mise en œuvre

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de sa politique. Cet appui technique et financier est indispensable pour la réussite de
la mission du département en raison des faibles ressources dont dispose l’Etat.

Il devient indispensable de renouer avec les traditionnels partenaires techniques et


financiers aux fins de :

 appuyer l’élaboration et la mise en œuvre des actions environnementales ;

 accompagner le développement des capacités institutionnelles, législatives et


techniques des différents acteurs ;

 organiser des tables rondes sectorielles en vue de contribuer à la


mobilisation des ressources.

I.2La Participation publique

Afin de favoriser la participation des populations et d’assurer leur engagement aux


principes du développement durable, des actions doivent être entreprises pour les
mobiliser, les informer et les sensibiliser aux relations essentielles entre
l'environnement et le développement. Les mesures à prendre visent à :

 informer et sensibiliser a.les populations aux objectifs de la politique


environnementale ; B.

 engager les médias dans l’information et la sensibilisation du public ;C.D.

 Intensifier la prise de conscience et l'éducation environnementale par la


participation des communautés de bases, des associations et du secteur
privé

 soutenir le rôle du secteur privé, des communautés de base et des ONG dans
la vulgarisation et la propagation de l'information, des techniques et des
concepts de protection de l'environnement.

I.2.1. Les accords multilatéraux en matière d’environnement (AME)

La République Centrafricaine met en œuvre l’ensemble des conventions, protocoles,


traités et autres AME qu’elle a signé et/ou ratifié :

- Convention de lutte Contre la Désertification ;

- Convention sur la Conservation de la Diversité Biologique :

o Protocole de Carthagène sur la Prévention des risques


Biotechnologiques ;

o  Initiative Mondiale en Matière de Taxonomie (GTI) ;

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o Stratégie Mondiale pour la Conservation des Plantes relative à la
Convention sur la Diversité Biologique ;

o Accès aux ressources et partage des bénéfices ;

- Convention sur le Commerce International des Produits Chimiques (PIC) et


Convention sur les Polluants Organiques Persistants (POPS) ;

- Convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques –


protocole de Kyoto ;

- Convention de Bâle sur les Mouvements Transfrontières des Déchets dangereux


et Convention de Bamako sur l’Interdiction de l’Importation en Afrique et le
contrôle des mouvements transfrontières et la Gestion des Déchets Dangereux
en Afrique ;

- Convention de RAMSAR sur les zones humides ;

- Convention de Vienne et Convention de Vienne et Protocole de Montréal sur la


Protection de la Couche d’Ozone.

La volonté de la République Centrafricaine est de continuer à mettre en œuvre les


outils juridiques internationaux de protection de l'environnement.

1.2.2 Les textes nationaux

Les principaux textes juridiques nécessaires à la gestion des ressources


environnementale et naturelle en République Centrafricaine sont :

 la constitution de la République centrafricaine ;

 le code de l’environnement (loi du 07. 018 du 28 décembre 2007) ;

 le code forestier (loi 08. 022 du 17 octobre 2008) etc.

1.3. Les outils de mise en œuvre

La politique environnementale nécessite la mise en œuvre d’instruments spécifiques


pour orienter l’action et guider les acteurs. Il s’agit d’instruments législatifs et
réglementaires, économiques et financiers et d’instruments de planification et de suivi
évaluation.

Instruments réglementaires :

 Les normes, les seuils et les autorisations ;

 L’évaluation environnementale (étude d’impacts, audit environnementale, éco


label) ;

 Les inspections environnementales.

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Instruments économique et financier :

 Instruments classiques (taxes, subvention, redevances) ;

 Instruments innovants (comptabilité et fiscalité environnementales) ;

 Fonds national de l’environnement (FNE) ;

 Les dispositions du code des investissements axés sur les exigences


environnementales ;

 Les mécanismes de financement extérieurs et les investissements directs


étrangers.

2. Les principes fondamentaux de la protection de l’environnement


L’ère écologique actuelle a commencé à la fin des années soixante après que
la construction a suivi la Seconde erre Mondiale a mené à un développement
économique mondial sans précédent. Ce développement n’était pas équitable
car il accentuait les différences de richesses entre les pays de Nord et d Sud. Il
nécessitait aussi un usage sans précédent ds ressources naturelles
exhaustives telles que l’eau, l’air, la faune, la flore et les minéraux. Lorsqu’il est
apparu clairement que ces ressources limitées finiraient par ne plus satisfaire
les différents besoins ds pays industrialisés et des pays en voie de
développement, l’opinion a de plus en plus exigé qu’on agisse pour protéger la
quantité et la qualité des composants de l’environnement.
Ces développements légaux ont amené l’apparition des principes de base de la
protection de l’environnement qi sont reconnus par le droit national et
international. Ces principes de base de protection sont : le principe du
développement durable, de prévention, de précaution, de pollueur payeur.
2.1 Le principe de développement durable
Depuis la fin des années quatre-vingt, le terme de développement durable a
dominé le droit et la politique dans le domaine de la protection de
l’environnement. Ce terme a été défini dans le rapport de 1987 de la
Commission Mondiale sur l’environnement et le développement de cette
façon :
Développement qui répond aux besoins au présent sans compromettre la
capacité des générations futures à subvenir à leurs propres besoins. C’est
qui confirme la formule du célèbre politologue béninois, je cite « le
développement durable, c’est assurer l’adéquation du bien- être social à la
croissance démographique », sans commentaire. Le rapport a identifié les
objectifs du développement durable qui sont déclinées comme suit :
- Raviver (augmenter) la croissance, mais changer sa qualité ;
- Subvenir aux besoins essentiels en emplois, en nourriture, en énergie, en

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eau et en hygiène ;
- Assurer un niveau viable (permanent) de population ;
- Préserver et renforcer la base des ressources ;
- Réorienter la technologie et gérer le risque et
- Intégrer l’environnement et l’économie dans la prise de décision.
Le développement durable suppose que les politiques de développement
devraient viser à l’éradication de la pauvreté, à l’amélioration générale des
conditions économiques, sociales et culturelles, à la préservation de la diversité
biologique, des processus écologiques essentiels et des systèmes préservant la
vie. De plus la conservation de l’environnement devrait être considérée comme
une partie intégrante de la planification et de l’exercice des activités à toutes les
étapes et à tous les niveaux en accordant une attention totale et égale aux
facteurs environnementaux, économiques, sociaux, et culturels. A cette fin, les
Etats sont appelés à revoir les politiques et les plans nationaux dans le domaine
de l’environnement et du développement, à promulguer des lois et des
règlements efficaces qui utilisent les instruments économiques lorsque c’est
approprié et qui établissent et renforcent les structures les procédures
institutionnelles pour intégrer pleinement les questions environnementales et de
développement dans toutes les sphères de la prise de décision.
On suppose également qu’il est essentiel pour le développement durable que
les Etats développent des stratégies à long terme incluant l’utilisation de
l’évaluation des impacts environnementaux et sociaux, l’analyse des risques,
l’analyses des couts/bénéfices et la comptabilité des ressources naturelles.
L’interaction des politiques environnementales, sociales et économiques
nécessitent également de la transparence et une large participation du public
dans la prise de décision.
2.2 Le principe de la prévention
L’expérience et l’expertise scientifique prouve que la prévention doit être la
règle d’or de l’environnement, à la fois pour des raisons économiques et
écologiques. Il est impossible de remédier aux dommages
environnementaux : l’extinction d’une espèce de la faune ou de la flore,
l’érosion ou le déversement des contaminants persistants dans la mer
crènent des situations insolubles, voire irréversibles. Même lorsqu’on peut
remédier au dommage, le coût de la réhabilitation est souvent prohibitif.
Dans certains cas, il est impossible de prévenir les dommages. Dans ce cas,
là, on peut juger utile de prendre des mesures pour rendre le risque aussi
minime que possible dans la pratique afin d’autoriser des activités
nécessaires en protégeant en même temps l’environnement et les droits des
autres.
L’approche préventive considère que caque Etat fera preuve de la prudence
requise, ce qui signifie agir raisonnablement et de bonne foi et régler les

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activités publiques et privées soumises à sa juridiction ou à son contrôle et
risquant de nuire à une partie de l’environnement. Ce principe n’impose pas
un devoir absolu de prévenir tous les dommages importants à
l’environnement, par exemple le déversement des déchets toxiques dans un
lac international. L’Etat est également obligé de minimiser les conséquences
néfastes des activités autoriser en imposant des limites. La prévention est
également liée à la notion d’effet dissuasif et à l’idée que les mesures
dissuasives telles que les sanctions pénales et la responsabilité civile
inciteront les acteurs à faire preuve d’un comportement plus prudent pour
éviter les frais. Les sanctions pénales devraient donc être appropriées pour
exercer un effet dissuasif empêchant que d’autres dommages soient causés
à l’environnement.
2.3 Le principe de précaution
Le principe de précaution est relativement récent. Le principe 15 de la
Déclaration de RIO de 1992 le formule de cette façon :
Pour protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être
largement appliquées par les Etats selon leur capacité. En cas de risques de
dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique
absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de
mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement.
En général le principe de précaution peut être considéré comme la forme de
prévention la plus développée. La précaution signifie la préparation à des
menaces potentielles, incertaines et même hypothétiques, lorsqu’il n’existe
aucune preuve irréfutable que le dommage se produira. C’est une
prévention basée sur des probabilités ou des éventualités. La précaution
s’applique particulièrement lorsque les conséquences d’une absence
d’actions pourraient être graves.
2.4 Le principe pollueur payeur
Le principe de pollueur payeur a été énoncé pour la première fois par
l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique
(OCDE) pour empêcher les autorités publiques nationales de subventionner
les frais de contrôle de la pollution des entreprises privées. Au lieu de cela,
les entreprises devaient internaliser les externalités environnementales en
assumant les frais de contrôle de leur pollution dans la mesure requise par
la loi. Ce principe a évolué et inclut maintenant la notion de l’utilisateur
payeur, appelant le consommateur des ressources environnementales à
payer pour prévenir ou corriger les conséquences de l’utilisation des
ressources sur l’environnement.
En général, les pollueurs devraient payer les frais de mesures de contrôle
de la pollution, telles que la construction et la mise en opération

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d’installations anti- pollution et l’investissement dans des équipements et de
nouveaux processus antipollution, de façon à atteindre un objectif de qualité
environnementale nécessaire. Les taxes et les charges sont d’autres
moyens d’assurer le respect du principe pollueur payeur.

II. LA PROTECTION DU PATRIMOINE ENVIRONNEMENTAL

L'environnement centrafricain fait partie intégrante du patrimoine commun de


l'humanité. Il est constitué d'éléments suivants :

 l'environnement ressource ;
 l'environnement cadre de vie.

Les travaux, installations et équipements de prélèvement et d'approvisionnement


en eau destinés à la consommation font l'objet d'une déclaration d'utilité publique.
Ilsse font autour du ou des points d'eau, des périmètres de protection à l'intérieur
desquels sont interdites ou réglementées toutes activités susceptibles de nuire à la
qualité de l'eau.

Il est interdit sur l’ensemble du territoire national, les écoulements, déversements,


rejets, dépôts directs ou indirects de substances de toute nature,l'usage des
explosifs et plus généralement tout fait susceptible de provoquer la pollution des
eaux superficielles.
Il est également interdit des Conventions -le déversement, l'immersion, l’introduction
directe ou indirecte, l'incinération en fleuve de matières de nature à porter atteinte à
la santé publique et aux ressources biologiques, entraver les activités fluviales y
compris la navigation et la pêche, altérer la qualité de l'eau de fleuve du point de vue
de son utilisation.

Le capitaine ou le responsable de tout bateau, aéronef spécialisé ou engin


transportant ou ayant à son bord des hydrocarbures ou des substances
nocives ou dangereuses et se trouvant se trouvant dans les eaux sous
juridiction centrafricaine, a l'obligation de signaler par tout moyen aux autorités
centrafricaines tout évènement qui pourrait être de nature à constituer une menace
pour le milieu aquatique ou la santé publique.

En cas d'avaries ou d'accidents survenus dans les eaux sous juridiction


centrafricaine, tout propriétaire de bateaux, aéronefs, engins transportant ou ayant à
son bord des hydrocarbures ou substances nocives ou dangereuses et pouvant
créer un danger grave et imminent aux eaux, est mis en demeure par le Ministre en
charge de l'Environnement de prendre à ses frais toutes les mesures-nécessaires

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pour mettre fin au danger.

Lorsque cette mise en demeure reste sans effet ou n'a pas produit les effets
escomptés dans le délai imparti, le Ministère en charge de l'Environnement en
collaboration avec les Départements et Organismes compétents concernés
exécutent les mesures nécessaires aux frais du propriétaire et en recouvrent le
montant du coût auprès de ce dernier.

Les occupations, exploitations constructionsou établissement susceptibles de


constituer une source de- nuisance de quelque nature que ce soit, ne peut être
effectué ou réalisé sur le rivage des cours d'eau et sur toute l'étendue des cours
d'eau sans une autorisation des autorités centrafricaines compétentes.

L'autorisation n'est accordée qu'après avis technique des services compétents qui
doivent faire un rapport sur l'étude d'impact produit par le maître d'ouvrage.

2.1.2 La protection de l'air

Pour éviter la pollution atmosphérique, lesimmeubles, établissements commerciaux


industriels ou artisanaux, les véhicules ou autres objets et les mobiliers possédés
oudétenus par toute personne physique ou morale doivent être exploités ou utilisés
de manière à satisfaire aux normes techniques en vigueur ou prises en application
de la présente loi,Il est interdit de :

 porter atteinte à la qualité de l'air ou de provoquer toute sorte de modifications


de ses caractéristiques' susceptibles d'entraîner un effet nuisible pour la santé
publique ou les biens ;
 émettre dans l'air toutes substances présentant un danger pour la santé et
l'environnement, notamment les fumées, poussières ou gaz toxiques,
corrosifs ou radioactifs, au des limites fixées par les textes en vigueur ;
 émettre, des odeurs qui, par leur concentration ou leur nature, avère
particulièrement incommodantes pour l’homme ;
 déterminer les caractéristiques des effluents gazeux autorisés à être rejetés
dans l'atmosphère par l'élaboration des normes réglementant le rejet des
effluents gazeux.

2.1.3 La protection du sol et du sol

Le sol, le sous-sol et les richesses qu'ils contiennent en tant que ressource limitée,
renouvelable ou non, sont protégés contre toutes formes de dégradations et gérés
conjointement de manière rationnelle par le Ministère en charge de l'Environnement
et les Départements Ministériels concernés.

Sur rapport conjoint des ministères, il sera fixé par voie réglementaire :

 les conditions particulières de protection destinées à lutter contre


l'érosion, la perte de la biodiversité et la pollution du sol et de ses
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ressources ;
 la liste des engrais, des pesticides et autres substances chimiques
homologuées ;
 les quantités autorisées et les modalités d'utilisation sans risque ;
 Les frais de remise en l'état à des fins agricoles ou de reboisement
incombant au propriétaire de tout titre.

L'exploration et l'exploitation des ressources des mines et des carrières doivent


sefaire d'une façon écologiquement rationnelle, prenant en compte les
considérations environnementales contenues dans les législations en vigueur ainsi
que dans les textes d'application de la présente loi.

La protection des terres contre l'érosion, la prévention et la lutte contre la


désertification sont d'utilité publique. Elles s'opèrent notamment à travers la
planification de l'utilisation des terres, le reboisement et la reforestation ainsi que la
diffusion des méthodes écologiques de l'agriculture.

Elles se font conformément aux textes réglementaires en vigueur.

L'affectation et l'aménagement du sol à des fins agricoles, industrielles, urbaines ou


autres ainsi que les travaux de recherches ou d'exploitation des ressources du sous-
sol pouvant porter atteinte à l'environnement centrafricain donnent lieu à une étude
d'impact et/ou une autorisation préalable dont le contenu et la procédure seront
précisés par voie réglementaire.

Le site ayant fait l'objet d'une exploitation doit être remis en état. Cette remise en
état est à la charge de l'exploitant selon les textes réglementaires en vigueur. Cette
réglementation ne va pas à l’encontre des législations foncières, minières,
forestières et agropastorales en vigueur.

2.1.4 La conservation de la diversité biologique

La protection de la nature et la conservation de la diversité biologiquecontre toutes


les formes de dégradation et les menaces d'extinction sont d'intérêt général.
Les pouvoirs publics et chaque citoyen doivent veiller à leur sauvegarde.

La faune et la flore sont protégées 'et régénérées par une gestion


rationnelle en vue de préserver la diversité biologique et d'assurer
l'équilibre des écosystèmes naturels. Les ressources naturelles doivent être
gérées rationnellement de façon à satisfaire les besoins des générations
actuelles sans compromettre la satisfaction de ceux des générations futures.

L'utilisation durable de la diversité biologique en République Centrafricainedoit tenir


compte de :

 l'inventaire des espèces existantes en particulier celles menacées ou

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en voie d'extinction ;
 plans de préservation des habitats et des espèces ;

 système de contrôle d'accès aux ressources génétiques et de


partage des avantages découlant des exploitations de ces
ressources et de l’introduction des espèces exotiques
envahissantes qui menacent les écosystèmes, les habitats et les
autres espèces ;

La conservation de la diversité biologique, à travers la protection de lafaune et de la


flore, la création et la gestion des aires protégées, est régie par les législations en
vigueur.L'Etat peut ériger toute partie du territoire national en une aire protégée
selon des plans d'aménagement bien définis. La création de ces aires protégées
doit se faire selon les procédures en vigueur.

L'exploration scientifique et l'exploitation des ressources biologiques et génétiques


doivent être faites dans des conditions de transparence et de collaboration
étroite avec les institutions internationales de recherche, les communautés
locales ainsi que les Organisations Non Gouvernementales.

Les modalités de collaboration entre chercheurs et les institutions nationales


de recherche et de production y compris la biotechnologie moderne sont
fixées par voie réglementaire.La mise au point, la production, le stockage, la
manipulation, le transport, l'utilisation, le transfert ou la libération de tout Organisme
Vivant Modifié doit se faire de manière à prévenir ou à réduire les risques pour la
santé humaine et l'environnement.
Les personnes physiques ou morales, publiques ou privées, ont l'obligation de
prendre des mesures nécessaires pour assurer un degré adéquat de protection
pour le transfert, la manipulation et l’utilisation sans danger des Organismes Vivants
Modifiés résultant de la biotechnologie moderne et qui peuvent avoir des effets
défavorables sur la conservation.

L'introduction des Organismes Génétiquement Modifiés est soumise à autorisation


préalable du Ministère en charge de l'Environnement et des Ministères concernés.

2.2 L’environnement cadre de vie

L'environnement cadre de vie est un ensemble où prédomine tout ouvrage physique


réalisé par l'homme tels que les pistes, les routes, les aéroports, les barrages
hydrauliques, les usines et entreprises, le patrimoine culturel et architectural ou
autres structures bâties ou naturelles qui ont des impacts sur l'environnement en
causant des pollutions. L’environnement cadre de vie permet d’assurer le bien- être
de l’homme dans son environnement, dans son milieu.

2.2.1 Les déchets :

Il est interdit d'effectuer des dépôts des déchets de quelque nature que ce soit et des

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ordures ménagères sur toute ou partie de la voie publique et de pousser ou de les
projeter dans la nature.Les déchets doivent être traités de manière à éliminer ou à
réduire leurs effets nocifs sur la santé de l'homme, les ressources naturelles, la
diversité biologique et fa qualité de l'environnement.

Toute personne physique ou morale qui produit ou détient des déchets doit en assure elle-même
l'élimination, le recyclage ou les faire éliminer ou recycler dans les installations
agréées par l'autorité, compétente.Les conditions dans lesquelles doivent être
effectuées les opérations de collecte, de tri, de stockage, de transport, de
récupération, de recyclage ou de toute autre forme de traitement ainsi que
l'élimination finale des déchets sont fixées par voie réglementaire.

Les collectivités locales assurent l'élimination des déchets produits par lesménages,
éventuellement en liaison avec les services régionaux et municipaux conformément
aux réglementations en vigueur.Les services de la Mairie et les collectivités locales
veillent à ce que tous les dépôts anarchiques soient enrayés. Pour les déchets
abandonnés, lorsque !e producteur ou l'auteur n'est pas identifié, les collectivités
locales en assurent l'élimination, si nécessaire avec le concours des services
compétents de l'Etat ou des sociétés ou entreprises agréées.

L'élimination des déchets parles personnes qui les produisent ou les traitent doit être faite sur
autorisation et sous la surveillance conjointdes experts ou techniciens des
Municipalités et des Ministères impliqués qui fixent les prescriptions à suivre et
attestent de l'acte.

Le dépôt des déchets doit se faire dans des décharges agréées faisant l'objet de
contrôles périodiques et respectant les normes techniques d'aménagement des
décharges.

Lorsque les déchets sont abandonnés, déposés ou traités contrairement aux


prescriptions de la présente loi et les règlements subséquents, l'autorité investie
du pouvoir de police doit, après mise en demeure, assurer d'office l'élimination
aux frais du contrevenant sous peine de pénalités.

L'incinération ou l'élimination des déchets par quelque procédé que cesoit et leur
immersion dans les eaux territoriales, contraires à la réglementation en vigueur sont
strictement prohibées.

Tous les déchets, notamment les déchets hospitaliers et industriels doivent par leur
auteur être collectés, traités et éliminés de manière écologiquement rationnelle afin
de prévenir, supprimer ou réduire leurs effets nocifs sur la santé de l'homme, les
ressources naturelles, la faune, la flore et la qualité de l'environnement,

Les établissements industriels et les hôpitaux doivent disposer d'un naturel.

2.2.2 Les substances et Produits chimiques dangereux

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Les substances et produits chimiques nocifs ou dangereux qui, en raison de Leur
toxicité, de leur radioactivité ou de leur concentration dans les chaînes biologiques,
présentent où sont susceptibles de présenter un danger pour l'homme et son
environnement lorsqu'ils sont produits, vendus, transportés sur le territoire de la
République centrafricaine ou dissimulés dans la nature, sont obligatoirement
soumis au contrôle et à la surveillance du Ministère en charge de l'Environnement
et des différentes institutions habilitées de l'Etat.

IL est interdit à toute personne physique ou morale, publique ou privée d'importer ou


de faire importer, de faciliter ou de tenter de faciliter l'importation des substances et
produits dangereux sur leterritoire de la République centrafricaine.

L'importation, l'exportation, la circulation, la production, la détention, la


commercialisation et la distribution même à titre gratuit de toutes substances et tous
produits potentiellement toxiques sont obligatoirement soumises à autorisation
préalable du Ministère en charge de l'Environnement.

Les producteurs de substances et produits chimiques dangereux ou autres


déchets similaires sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires pour
assurer ou améliorer la gestion écologiquement rationnelle de ces produits tout
en appliquant de nouvelles technologies produisant peu de déchets et en veillant
au stockage et à l'élimination séparée desdits produits.

Il est établi par voie réglementaire.

 la liste des substances et produits chimiques nocifs ou dangereux dont la


production, l'importation, l'exportation, le stockage, le transit et la circulation
sur le territoire de la République Centrafricaine, sont interdits ou soumis à
autorisation préalable du Ministre en charge de l'Environnement ;
 les conditions de délivrance de l'autorisation préalable à la production, au
conditionnement, à l'importation, au stockage, à l'exportation, à la mise sur le
marché centrafricain, à l'itinéraire, au calendrier et au mode de transport de
ces matières.

Tout exploitant, fabricant ou importateur de substances et produits chimiques


destinés à la commercialisation doit préalablement fournir au Ministère en charge de
l'Environnement, les informations contenues dans leur registre relatif à la
composition des substances et produits mis sur le marché, leur volume
commercialisé et leurs effets potentiels à l'égard de l'homme et de son
environnement.

Le Ministère en charge de l'Environnement en collaboration avec les autres


départements ministériels intéressés, sont chargés de contrôler et surveiller
l'Importation, l'exportation, la production, l'utilisation et les mouvements internes des
substances et produits dangereux à l'exception des produits agro pharmaceutiques
et spécialités assimilées.
14
L'incinération, l'immersion, l'enfouissement ou l'élimination des déchets dangereux
par quelque procédé que ce soit sont interdits. Ils ne peuvent être opérés, à
l'exception des déchets radioactifs qu'après autorisation expresse du Ministère en
charge de l'Environnement en collaboration avec les autres Départements
Ministériels intéressés qui fixent au préalable les prescriptions techniques et les
règles particulières à observer.

Tout exploitant d'un site ou d'une installation contaminé(e) du fait de ses activités
propres même abandonnés est responsable des dommages qui en résultent.Tous
les dommages résultant de l'utilisation des substances et produits dangereux et
entraînant des coûts d'assistance aux victimes sont imputables à leurs auteurs.

Les sites endommagés, par les travaux réalisés sans autorisation ou réalisés au
mépris des prescriptions et textes en vigueur ainsi que les sites contaminés par
des décharges anarchiques, des enfouissements, "immersion ou de toute autre
opération préjudiciable à l'environnement font l'objet d'une remise en l'état aux
frais de leurs auteurs.

En cas de mise en demeure infructueuse, le Ministère en charge de


l'Environnement, en collaboration avec les autres Départements ministériels
concernés, procède à la restauration du site. Les frais de réhabilitation sont à la
charge des auteurs du dommage ainsi que les pénalités.

2.2.3 Les nuisances sonores et lumineuses

Il est interdit sur l’ensemble du territoire national les émissions de bruits et les
sources lumineuses susceptibles de nuire à la santé de l'homme, de constituer
une gêne excessive pour le voisinage et de porter atteinte à l'environnement.

Les personnes responsables de ces émissions doivent prendre toutes les mesures
pour les supprimer ou les réduire. Le Ministère en charge de l'Environnement, en
collaboration avec les départements ministérielsconcernés doivent prendre en cas
de nécessité, toutes les mesures légales et exécutoires pour faire cesser les
nuisances sonores.

Un texte réglementaire détermine :

 les normes d'émission des bruits, des rayonnements lumineux et des


vibrations ;
 les cas et les conditions dans lesquels sont interdits ou réglementés les
bruits causés sans nécessité absolue ou dus à un défaut de précaution ;
les conditions dans lesquelles les immeubles; les
établissements industriels, commerciaux, artisanaux, les
véhicules, aéronefs,embarcations ou autres objets mobiliers
possédés ou détenus par toute personne physique ou moral

15
doivent être exploités, construits ou utilisés conformément aux
dispositions de la présente loiles conditions dans lesquelles les
mesures conservatoires doivent être prises par l’
Administration pour faire cesser les nuisances sonores ou les
rayonnements lumineux avant l'intervention de toute
condamnation pénale.

2.2.4 Les établissements humains

Les établissements humains en République Centrafricaine sont constituésde


l'ensemble des agglomérations urbaines et rurales et de l'ensembledes
infrastructures dont elles doivent disposer pour assurer à leurs
habitants une existence saine et décente.

Les sites qui sont d’importance historique, archéologique, scientifique et culturelle


ainsi que les espèces végétales plantées à main d'homme et présentant un intérêt
écologique, panoramique ou esthétique particulier pour l'environnement ont
protégés par la loi.

La liste de ces espèces végétales est fixée par voie réglementaire.

Toute personne physique ou morale, publique ou privée exploitant un logement ou


une installation a l'obligation de :

 mettre en état de propreté la concession, la clôture et la devanture de la


propriété dont elle a la charge ;
 protéger les arbres naturels ou plantés à main d'homme qui se trouvent sur
son site, qu'il soit bâti ou non et ne présentant pas de danger pour les
personnes et les biens.

Il est, interdit toute installation humaine sur le passage de la ligne hautetension


compte tenu du caractère dangereux que constitue cette installation.

Les habitations, établissements administratif, artisanal, commercial, industriel et


tous lieux publics doivent être pourvus de lieux d'aisance salubres et convenables.

Les plans d'urbanisme doivent prendre en compte les impératifs de protection de


l'environnement, les risques dans les choix d’implantation et la réalisation des zones
d'activités économiques, derésidence et de loisirs. L'Etat prend des dispositions
pour une remise à jour régulière du schéma d'aménagement du territoire.

Tout projet de réalisation de voies traversant des établissements humains doit


prévoir des points de passage des piétons et des canalisations d'eau, d'électricité,
de téléphone et des ouvrages d'assainissement.

Toute détérioration d'une infrastructure publique est réparée aux frais de son auteur
sous le contrôle -et la responsabilité de la collectivité concernée.

16
Toute agglomération urbaine doit comporter des terrains à usage récréatif et des
zones d'espaces verts, selon une proposition harmonieusefixée par les documents
d'urbanisme, compte tenu des superficies disponibles, du coefficient d'occupation
de sol et de la population résidentielle.

Il est interdit de procéder à la dégradation de l'esthétique environnementale,


notamment par :

 la salissure des murs, graffiti, parois ou façades des immeubles, édifices,


monuments ou autres ;
 l'obscurcissement (noircissement), l'occupation abusive, l'encombrement et
l'enlaidissement des voies de circulation et des lieux publics.

Les agents du Ministère en charge de l'Environnement et autres dûmenthabilités


apprécient la réalité et le degré de dégradation.

Pour assurer la protection et la sauvegarde de l'esthétique du milieu, il est fait


obligation à toute personne physique ou morale concernée de réaliser des
constructions selon les plans et règlements en matière d'urbanisme.

L'attribution des terrains et la délivrance de permis de construire doivent tenir


compte des lois et règlements ainsi que des impératifs de la protection de
l'environnement.Toute personne qui constate l'existence d'une nuisance ou d'une
cause d'insalubrité dans un immeuble ou dans le voisinage peut adresser une
plainte aux autorités compétentes.Nul ne peut offrir en location, ni permettre
l'occupation d'un immeuble dontl'état n'est pas conforme, aux normes de salubrité
et de sécurité définies par les lois et règlements en vigueur.

Lorsqu'un immeuble est dans un état d'insalubrité ou de vétusté au point de


devenir inhabitable ou irréparable et constitue une menace pour la santé ou
lasécurité des biens et des personnes, l'autorité de police administrative
compétente, prend des mesures conservatoires pour ordonner l'évacuation de
l'immeuble, en interdire l'accès, en ordonner la démolition, enjoindre au propriétaire
ou à l'occupant de prendre les mesures requises pour assainir les lieux dans un
délai déterminé. A défaut de le faire dans le délai prescrit, le propriétaire ou de
l'occupant sera soumis à des pénalités.L'autorité depolice administrative
compétente peut, le cas échéant, saisir en référé par requête, la juridiction
territorialement compétente.

2.2.5 Les installations classées

Lesinstallations classées sont réparties en deux classes suivant les dangers ou


inconvénients que peut présenter leur exploitation.Constituent les installations de
première classe, les installations dangereuses ou polluantes susceptibles
d'incommodes le voisinage, deLouverture de ces installations doit faire l'objet d'une
déclaration écrite agréée par le Ministre en charge de l'Environnement.

17
Ces mesures s'appliquent également à toute personne physique ou morale, publique
ou privée, dont les activités présentent des dangers ou des inconvénients, soit pour
la santé, la sécurité publique ou la salubrité publique, soit pour l’agriculture, pour la
conservation des sites ou monuments, soit pour la protection de L'environnement.

Les installations de première classe sont soumises avant leur construction,


fonctionnement ou mise en exploitation à une autorisation préalable délivrée par le
Ministre en charge de l'Environnement.L'autorisation est subordonnée à
l'éloignement de l'installation des habitations, des immeubles habituellement
occupés par des tiers, des installations fréquentées par le public, des cours d'eau ou
des zones destinées à l'habitation.

Un rayon de sécurité relatif à l'éloignement des installations classées est fixé par voie
réglementaire.En cas de modification importante, de transfert ou d'extensiondes
installations, une nouvelle autorisation est requise.La demande d'autorisation des
installations de première classe doit comporter une fiche technique précisant la
nature ; la qualité, la toxicité des déchets, des émanations et autres nuisances
susceptibles d'être produites par l'établissement, le mode de traitement ou
d'élimination prévu pour ces déchets.

Elle doit être soumise à une enquête administrative à la charge du demandeur dont
la procédure est déterminée par voie réglementaire.Toute installation classée doit
disposer d'un plan d'urgence destiné, en cas d'accident, à assurer l'alerte des
pouvoirs publics et des populations voisines, à faciliter l'évacuation du personnel et à
permettre la mise en œuvre des moyens propres à circonscrire le sinistre.
Toute installation classée est soumise à un contrôle périodique effectué par les
Agents compétents.

Lorsque l'exploitation d'une installation non énumérée dans lanomenclature des


établissements classés présente ou est susceptible de présenter des dangers ou
des inconvénients graves pour les intérêts prévus à l'article 76, le Ministère en
charge de l'Environnement, après avis technique des services compétents, procède
à son classement.

Les installations classées sont assujetties aux droits, taxes et redevancesprévus par
la présente loi et sont constituées de :

 taxes superficiaires ;
 taxes sur les appareils à pression de vapeur et de gaz ;
 taxes à la pollution ;
 redevances annuelles résultant des inspectionset contrôle des installations
classées.

Ces taxes et redevances sont perçues par le FNE. L'assiette et les modalités de
leur recouvrement sont fixées par la loi de finances.

18
Un texte réglementaire fixe :

 la liste des installations-classées conformément aux dispositions de la


présente loi ;
 la procédure administrative ;
 les conditions d'autorisation et de retrait ;
 le régime de l'inspection ; les sanctions administratives
III. Les procédés de contrôle de l’environnement

3.1 Les Plans d'urgence et Plans d'Opération Interne

Le Ministère en charge de l'Environnement en concertation avec les autres


Ministères concernés, la société civile, les communautés de base et les
Organisations Non Gouvernementales, sont tenus de mettre en place des
dispositifs de prévention et de gestion des catastrophes naturelles et industrielles,
en soumettant au Gouvernement une politique de, prévention et de gestion de ces
catastrophes auxquelles peut être exposée la population...

Il doit établir une carte nationale des sites dangereux, élaborer des plans nationaux
d'urgence et de secours et assurer avec l'appui des Organisations Non
Gouvernementales, la société civile, la sensibilisation, l'information et la formation
de la population sur les risques des catastrophes naturelles et industrielles.
Les Plans d'Urgence et/ou les Plans d'Opération Interne des installations classées
doivent être préalablement agréés par le Ministère en charge de l'Environnement
après avis technique des Départements concernés.

A cet effet, le Ministre chargé de l'Environnement doit périodiquement :

-s'assurer que les opérateurs prennent les mesures effectives pour les rendre
opérationnels ;

- contraindre les opérateurs à les élaborer et au besoin, prendre eux-mêmes


conformément aux textes en vigueur, des mesures qui leur paraissent efficaces et
accessibles ;

- être en permanence pleinement informé de la nature et de la qualité des mesures


prises ;

- prendre des sanctions appropriées contre les opérateurs qui ne respectent pas les
mesures prescrites.

Des textes réglementaires fixent les conditions d'élaboration, le contenu, les


modalités de mise en œuvredes plans d'urgence et d'opération interne. Dans la
mise en œuvre de ces plans, les autorités administratives sont autorisées à
procéder à la réquisition des personnes, des biens et à l'occupation temporaire et la
traversée des propriétés privées.

Les actes 'des autorités administratives doivent dans tous les cas être conformes

19
aux lois et règlements en vigueur.

3.2 Les Etudes d'Impact Environnemental et social

Tout projet' de développement ou d'ouvrages physiques et autres qui risquent de


porter atteinte à l'environnement doit faire. L’objet d'une étude d'impact préalable
autorisée par le Ministre chargé de l'Environnement.

L'Etude d’impact Environnemental permet d'apprécier les incidences directes ou,


indirectes du projet ou d'ouvrages physiques sur l'équilibre écologique de la zone
d'implantation, le cadre et la qualité de vie des populations.

LesEtudes d'impact préalables à la réalisation de tout projet de développement et


d'ouvrages physiques sont faites par des experts qualifiés et agréés par le Ministère
en charge de l'Environnement. Elles sont réalisées à la demande et aux frais du
promoteur ou maître d'ouvrage.

Des textes réglementaires fixent le contenu, la méthodologie et la procédure des études


d'impact ainsi que les conditions dans lesquelles ces études sont rendues publiques et les
modalités par lesquelles le Ministre chargé de l'Environnement peut se saisir ou être saisi
pour avis de toute Etude d'impact Environnemental.

Toute Etude d'impact Environnemental donne lieu à une décision du Ministre chargé de
l'Environnement. La décision d'autorisation de l'étude d'impact doit faire l'objet d'une
publication selon les modalités prescrites par les dispositions réglementaires.

Le Ministre chargé de l'Environnement requiert la mise en œuvre des procédures d'urgence


appropriées afin d'interrompre l'exécution des travaux envisagés ou entamés, lorsque les
termes de références de l'étude d'impact ne sont pas respectés. Ces procédures d'urgence
sont engagées sans préjudice des sanctions pénales prévues par la présente loi

Lorsque l'étude d'impact est jugée satisfaisante, le Ministre délivre le certificat de conformité
environnementale au promoteur du projet.

3.3 L'Audience Publique :

Il est institué en République Centrafricaine une audience publique sur


l'environnement.

L'audience publique sur l'environnement est la consultation de la population' sur les


questions relatives i à l'environnement, Elle a pour objectif de faire participer la population
locale aux prises des décisions.
Laprocédure d'audience publique est définie par un texte réglementaire. Doivent faire
l'objet de la procédure d'audience publique :
 tout plan, projet ou programme touchant à l'environnement ;

20
 les projets et résultats des études d'impact sur l'environnement ;
 les décisions de classement et de déclassement d'établissements ou de
sites.

Le Ministère en charge de l'Environnement peut décider d'office d'avoir recours à la


procédure d'audience publique sur toute autre question touchant l'environnement

Toute personne physique ou morale peut saisir le Ministre chargé de l'Environnement afinde
mettre en œuvre la procédure d'audience publique sur l'environnement. La demande doit être-
accompagnée d'un dossier de justification.

Le Ministre chargé de l'Environnement, après avis technique des


servicescompétents, peut accepter ou refuser en motivant son refus, la demande
prévue à l'article précédent.

En cas de refus, les personnes visées â l'article 98 peuvent saisir le tribunal


administratif territorialement compétent de cette décision.

Le Ministre chargé de l'Environnement crée par Arrêté selon le besoin, une


Commission d'Audience Publique sur l'Environnementen abrégé CAPE. Cet Arrêté
détermine l'organisation et le fonctionnement de la CAPE.

3.4 L'Evaluation Environnementale

Il est instauré en République Centrafricaine une Evaluation Environnementale.

L'évaluation environnementale est un processus systématique qui consiste à évaluer


les possibilités, les capacités et les fonctions des ressources, des systèmes naturels
et humains afin de faciliter la planification du développement durable, la prise de
décision et de prévoir et gérer les impacts des propositions d'aménagement.

L'évaluation environnementale stratégique vise à évaluer les impacts


environnementaux des décisions prises dans les politiques, plans et programmes et
leurs alternatives, les études régionales et sectorielles.

Les modalités d'exécution de l'évaluation environnementale ainsi que les frais y


afférents sont fixés par voie réglementaire.

3.5 L’Audit Environnemental

Il est instauré en République centrafricaine un Audit Environnemental.

L'Audit Environnemental a pour objet d'apprécier, de manière périodique, l'impact


que tout ou partie de la production ou de l'existence d'une entreprise génère ou est
susceptible directement ou indirectement de générer sur l'environnement.

L'Audit Environnemental permet au Ministère en charge de l'Environnement de


veiller au respect des normes et standard afin d'exiger des mesures correctives ou
de prendre des sanctions dans le cas de non-respect délibéré ou de récidive.

21
Il existe deux formes d'Audit :

 interne relevant de laresponsabilité de l'entreprise ;


 l'audit externe à l'initiative du Ministère en charge de l'Environnement.

Les modalités de mise en œuvre de l'Audit Environnemental ainsi que les frais y
afférents sont fixés par voie réglementaire.

A la phase préparatoire de l,audit’le contacts sont pris’ l’équipe d’audit est connu et
accepte par l’entreprise auditeuree’ les objectifs sont connus.

Avant l’exécution de laudit’ une réunion io. Dite réunion d’ouverture de l’Audit entre
les auditeurs et les représentants de l’entreprise permettra de fair un tour
d’horizondediffrentspoints nécessaires à l’audit .

L’exécution de l’Audit démarre par un3e réunion d’ouverture. Ensuite par les audits
techniques ,la réunion de cloture les rapports d’audit et le suivi. De ces étapes
l’exécution technique et la rédaction du rapport représentent dux étapes importantes
et interpellent de l’auditeur la vigilance et la rigueur. Laudit se mne parunereunond
restitutionqui pemet aux auditurs de restituer ce ls ont constaté.Le rapport peut être
contesté par la direction de l’entreprise. Sur la base du rapport le ministre de
l’environnement peut prendre la mesure qui s’impose .

IV. La répression des infractions

La répression des infractions passe par la constatation des infractions et


la poursuite de celle-ci
4.1 La constatation et la poursuite des infractions
4.1.1 La constatation des infractions

Les infractions relatives aux règles de protection de l’environnement sont


constatées par les Agents habilités du Ministère en charge de l'Environnement, les
Agents et Officiers de Police Judiciaire et ceux habilités par les lois spéciales.

Les Agents du Ministère en charge de l'environnement visés ont qualité d'Officiers


de Police Judiciaire. Ils prêtent avant leur entrée en fonction, le serment prescrit à
cet effet, en ces termes :« Je jure et promets de bien et loyalement remplir mes
fonctions et d'observer en tout, les devoirs qu'elles m'imposent ».

Ils doivent être porteurs d'une carte de commission et d'un ordre de mission
délivrés par le Ministre chargé de l'Environnement.

Les enquêtes peuvent être ordonnées par le Ministre chargé de l'Environnement à


la demande des Associations de défense de l'environnement, des collectivités
locales, des communautés villageoises ou toute autre personne physique ou morale

22
qui y’ a intérêt.

Les enquêtes donnent lieu à l'établissement de procès - verbaux et le cas échéant


de rapports.Les procès - verbaux ou rapports sont transmis au Ministre chargé de
l'Environnement et un double est laissé aux parties intéressées.Ils font foi jusqu'à
inscription en faux des constatations matérielles relatées.

Les procès - verbaux ou rapports d'enquêtes doivent contenir les déclarations de


l’auteur de l'infraction et sont, dans tous les cas, contresignés par lui.

4.2.2 La poursuite des infractions

Nonobstant le droit de poursuite d'office du Ministère public, les Agents assermentés du Ministère
en charge de l'Environnement sont chargés de la poursuite de toute infraction en matière
d'environnement.Sans préjudice du droit de poursuite d'office du Ministère public, l'action


publique peut être engagée par les associations de défense del'environnement, les
Organisations Non Gouvernementales, les collectivités locales, les communautés
villageoises ou toute autre personne physique ou morale qui a intérêt.

Sauf cas d'infraction flagrante, la recherche, la constatation de l'infraction, les


perquisitions et les saisies des éléments de preuve s'opèrent conformément au droit
commun.Les objets constituant les éléments de preuve ou dé commencement de preuve
peuvent être saisis et sont susceptibles d'être restitués à leurs propriétaires en cas d'absence
d'infraction. S'ils présentent un danger pour l'environnement, ils sont détruits par le Ministère en
charge de l'Environnement aux frais du contrevenant.
V. LES SANCTIONS
Il y’a d’une part les sanctionsadministratives et d’autre part les sanctions pénales.
5.1 Les sanctions administratives

Indépendamment des poursuites pénales, en cas d'inobservation des conditions


prescrites à tout exploitant, l'autorité compétente met en demeure ce dernier de
satisfaire à ces conditions dans un délai déterminé.

Si, à l'expiration du délai, l'exploitant n'a pas obtempéré à cette injonction, le Ministre
chargé de l'Environnement peut :

 suspendre par Arrêté, après avis des ministères concernés, le


fonctionnement de l'installation jusqu'à exécution des conditions
prescrites et prendre les mesures conservatoires ;
 obliger l'exploitant à consigner entre les mains d'un comptable public une
somme correspondant au montant des travaux à réaliser, laquelle sera
restituée à l'exploitant, au-fur et à mesure 'de l'exécution des mesures
prescrites jusqu'à la,. in de leur exécution ;
 saisir le juge administratif pour faire cesser toute atteinte portée à
l'intégrité physique du domaine public.

L'exploitant de toute installation classée, opérant en violation des prescriptions

23
en vigueur, est mis en demeure par le Ministre chargé de l'Environnement en
vue d'arrêter immédiatement l'exploitation et de régulariser sa situation en
déposant une demande d'autorisation dans un délai de quarante- cinq (45)
jours.

Encas d'inobservation, la fermeture de l'établissement peut être ordonnée par la


juridiction territorialement compétente, sur requête en référé du Ministre chargé
de l'Environnement.

Les mesures administratives ci-dessus énumérées ne font pas obstacles au


retraitpar le Ministre chargé de l'Environnement des certificats, permis ou
autorisation délivrée.

Il peut ordonner que les biens et les sites qui ont été dégradés, pollués ou
contaminés soient remis dans leur état initial, dans un délai qu'il détermine.

5.2 Les sanctions pénales


Toutes personnes qui auraient contrevenu aux dispositions sur l’environnement
et qui n’auraient pas respecté la règlementation en vigueur seront punies
d’une peine d’emprisonnement ou d’une amende ou l’une de ces peines
seulement en fonction de la gravit é de la faute commise Les peines
d’emprisonnement varient entre 6 mois à 3 ans et les amendes entre 500.000 à
3.000.000 frs CFA.
En cas de récidive, les peines prévues sont portées au double. Pour garantir le
recouvrement des amendes et confiscations prononcées par les tribunaux, ceux
peuvent ordonner la mise sous séquestre de tout ou partie des biens du
condamné jusqu’à concurrence des sommes garanties.

VI. Les conventions internationales issues de la Conférence de RIO de


Janeiro de 1992

La Conférence de la Terre de RIO de Janeiro avait débouché sur la signature de trois


conventions phare considérées comme des conventions les plus pertinentes pour la
protection de l’environnement. Chacune de ces conventions a donné lieu à des sous
conventions pour couvrit toute leurs dimensions. C’est ainsi qu’ou trouve des
conventions sur les Polluants persistants, la convention de Ramstar (Iran) sur les zones
humides, la convention sur la protection de la couche d’ozone, la Convention
Internationale sur les Transfert des Espèces Sauvages (CITES), etc...
6.1 La Convention Cadre des Nations sur les Changements Climatiques (CCNUCC)
La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC),
qui est entrée en vigueur depuis le 21 mars 1994, fait partie avec la Convention
Internationale sur le Diversité Biologique (CDB), des trois conventions qui ont été
signées par la communauté internationale à l’occasion du Sommet de la Terre de Rio en

24
1992. Plusieurs pays ont participé à ce Sommet avec des délégations importantes et de
haut niveau. La Convention est entrée en vigueur après la ratification de plusieurs pays.

L’objectif ultime de cette convention « est de stabiliser les concentrations des Gaz à Effet
de Serre (GES) dans l’atmosphère (air) à un niveau empêchant toute perturbation
anthropique (humaine) dangereuse du système climatique ». Cette convention invite de
façon volontaire les pays développés, premiers responsables de cette situation, à réduire
leurs émissions en GES. La mise en application de cette convention au niveau des pays
Parties pourrait signifier des remises en question des options de développement, des
intérêts industriels et économiques, des choix technologiques entre autres. Mais, elle
pourrait aussi ouvrir de nouvelles opportunités qui devront être saisies par les pays
Parties, afin de leur permettre de s’engager dans le processus de développement durable.
L’application des termes de la convention devrait, en fin de compte, déboucher sur
l’adoption d’un nouveau mode de développement par les pays Parties.

Les obligations et les opportunités définies par la convention découlent de deux


grands principes que sont : La préservation du système climatique mondial dans
l’intérêt des générations présentes et futures et la création de mécanisme de
financement pour la protection de l’environnement global. Les deux principes
découlent eux-mêmes du fait que la problématique des changements climatiques a
fondamentalement un caractère global. Les responsabilités sont certes différenciées
mais les conséquences sont partagées. Aussi, les procédures et mécanismes mis en
place par la convention, privilégient naturellement les actions concertées à l’échelle
globale, et plus particulièrement à l’échelle régionale.
Le besoin de compétences très diverses pour faire face à l’ensemble des questions
relatives à la mise en œuvre de la CCNUCC a conduit, au niveau international, à la
création d’organes tels que la Conférence des Parties (COP), le Secrétariat de la
convention, l’Organe Subsidiaire de Conseil Scientifique et Technologique (SBSTA) et le
Conseil Subsidiaire de Mise en Œuvre (SBI) qui sont chargés de la gestion, du suivi et de
l’évaluation de la convention. Le Groupe Intergouvernemental des Experts sur l’évolution
du Climat (GIEC ou IPCC en anglais) constitue l’autorité scientifique et technique en la
matière et chargé de dresser des rapports périodiques sur les aspects scientifiques,
techniques et socio-économiques, permettent de faire des évaluations sur les risques que
représentent les CC et de développer des réponses pour faire face à leurs effets. Ces
rapports constituent de ce fait un argumentaire scientifique et technique et un support de
base pour les négociateurs dans les instances de la CCNUCC.

6.1.1 Le Protocole de Kyoto

Le Protocole de Kyoto est un accord international visant à la réduction des


émissions de gaz à effets de serres qui est le prolongement de la Convention
Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique signé à Rio de Janeiro au
Brésil en 1992 pendant le Sommet de la Terre dont les pays participants se
rencontrent une fois par an depuis 1995.
25
L’objectif initial du Protocole de Kyoto est de parvenir durant la période d’engagement
de 2008ç 2012 à la réduction des émissions de gaz à effets de serres d’origine
anthropique d’au moins 5% dans les pays engagés par rapport au niveau de 1990.
Une seconde période d’engagement a été fixée lors du Sommet de DHOA en
décembre 2012. Elle s’étend de du 1er janvier 2913 au 31 décembre 2920. Les USA,
alors gros producteurs de gaz à effet de serres ont signé ce protocole sous la
présidence Cliton, mais ne l’ont pas ratifié. Ace jour, 196 pays Parties dont 195 de
l’Union Européenne ont déposé leurs instruments de ratification.

Seuls 37 pays industrialisés se sont réellement engagés sur les objectifs de ce


dispositif. En pratique. En pratique, les sanctions consécutives au non -respect du
protocole n’ont jamais été clairement définies. Dans les faits, l’accord n’est
légalement pas contraignant à ce jour. Les objectifs des pays engagés ont toutefois
été dépassés.

Il faut rappeler que l’ambition de la Conférence des Parties appelé COOP 21


qui s’est tenu à Paris en 2015 est précisément de trouver un accord global qui
soit juridiquement contraignant.

6.2 La Convention des Nations Unies sur la Diversité biologique (CDB)

La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) est la tentative la plus sérieuse, de la


part de la communauté internationale, pour faire face à l'appauvrissement des trésors
biologiques de la Terre. Alors que les conventions précédentes portaient sur la
disparition d'espèces et de biotes, le principal objectif de la Convention sur la diversité
biologique est de maintenir «la variabilité du nombre d'organismes vivants ». Parmi les
autres objectifs avancés figurent la réglementation de l'accès aux ressources
génétiques et la répartition équitable des profits provenant de ces ressources entre
pays hôtes et exploitants. Cependant, la signification de l'expression « diversité
biologique » comme de ses indicateurs demeure incertaine. Il en va de même des
relations entre la Convention sur la diversité biologique et les conventions qui lui sont
proches

6.2.1 Les buts généraux et objectifs

La Convention poursuit trois objectifs :

-la conservation de la diversité biologique ;

- une utilisation durable de ses éléments ;

- et le partage juste et équitable de ses profits.

-6.2.2 Les obligations de la Convention

La convention a prévu deux obligations pour les parties signataires : les mesures
de conservation et les mesures concernant les ressources.

26
6.2.2.1 Les mesures de conservation
La réponse de la Convention à ses parrains conversationnistes est décidément « molle
». Chaque partie entreprend la préparation d'une stratégie nationale dont les
contraintes se limitent à « refléterles mesures élaborées » dans la Convention sur la
diversité biologique. Chacun entreprend « autant que possible et de façon appropriée
», « d’intégrer les considérations relatives à la conservation et à l'utilisation durable des
ressources biologiques » dans le processus décisionnel national. Au début de la
négociation, les forces favorables à la conservation avaient espéré qu'une liste de
régions dont la diversité biologique est particulièrement vulnérable aurait pu être
rédigée, parallèlement aux listes de la Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).
Mais certains pays ont, semble-t-il, imaginé que des pressions pourraient être
exercées sur eux pour épargner certaines régions qui se trouveraient sur la liste. Ainsi,
en maintenant le ton « plus mou » de la convention, chaque partie était chargée
d'identifier par elle-même et de surveiller des régions importantes en tenant compte
des lignes de conduite vagues. « Autant que possible et de façon appropriée » chaque
Partie contractante établit un système de zones protégées où des mesures
spécialesdoivent être prises pour conserver la diversité biologique.
6.2.2.2 Les mesures concernant les ressources
En réponse aux revendications sur les ressources, la souveraineté de chaque partie sur
les sites où se trouve une diversité biologique potentiellement intéressante, est
réaffirmée. Mais le pays hôte d'une ressource est encouragé à en faciliter l'accès à des
tiers. Cette facilité ne s'étend pas à une ouverture complète : plus précisément, aucun
pays ne pourra accéder aux ressources sans le consentement préalable donné en
connaissance de cause par la partie contractante qui fournit lesdites ressources. Cette
disposition a pour but de forcer les prospecteurs à obtenir un accord avec le pays hôte, et
donc de partager avec lui, dans une certaine mesure, les profits commerciaux de
l'exploitation. L'article 16 aboutit à demander aux pays technologiquement avancés de
transférer les biotechnologies, et les invite à partager les profits produits par l'application
de la biotechnologie aux ressources génétiques dans des conditions « équitables » et «
mutuellement acceptées ».

6.2.2.3 Le partage équitable des bénéfices


L'équité internationale, au moins quant au partage des profits, est principalement
garantie par la convention. Elle encourage la négociation, principalement par le
mécanisme de consentement préalable donné en connaissance de cause, assurant que
les pays hôtes recevront la valeur du marchépour la prospection de la biodiversité sur
leur territoire. Au surplus, on attend de la reconnaissance prudente des droits de
propriété intellectuelle, qu'elle augmente cette valeur, tout au moins de façon marginale.
La protection des investissements de l'industrie biotechnologique permettra aux firmes
d'offrir davantage lorsqu'elles négocieront l'accès à la diversité biologique des pays
hôte. Cependant, par « partage juste et équitable », les pays hôtes les moins.

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6.3La Convention des Nation Unies sur la Désertification
6.3.1 Les objectifs
La Convention des Nations Unies sur la désertification a pour objectif de lutter
contre la désertification et d’atténuer les effets de la sécheresse dans les pays
gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en
Afrique, grâce à des mesures efficaces à tous les niveaux, dans le cadre d’une
approche intégrée en vue de contribuer à l’instauration d’un développement durable
dans les zones touchées.
Pour atteindre ces objectifs, il faudra appliquer des stratégies intégrées à long
terme, axées simultanément, dans les zones touchées, sur l’amélioration de la
productivité des terres ainsi que sur la remise en état, la conservation et une gestion
durable des ressources en terres et en eau, et aboutissant à l’amélioration des
conditions de vie, en particulier au niveau des collectivités.

6.3.2 Lesprincipes
Pour atteindre les objectifs de la Convention et pour en appliquer les dispositions,
les Parties sont guidées, entre autres, par les principes suivants :
1.les Parties devront s’assurer que les décisions concernant la conception et
l’exécution des programmes de lutte contre la désertification et/ou d’atténuation
des effets de la sécheresse soient prises avec la participation des populations et
des collectivités locales, et qu’un environnement porteur soit créé aux échelons
supérieurs pour faciliter l’action aux niveaux national et local ;
2.les Parties devront, dans un esprit de solidarité et de partenariat internationaux,
améliorer la coopération et la coordination aux niveaux sous régional, régional et
international, et mieux concentrer les ressources financières, humaines,
organisationnelles et techniques là où elles sont nécessaires ;
3.les Parties devront, dans un esprit de partenariat, instituer une coopération
entre les pouvoirs publics à tous les niveaux, les collectivités, les organisations
non gouvernementales et les exploitants des terres pour faire mieux comprendre,
dans les zones touchées, la nature et la valeur de la terre et des rares ressources
en eau, et pour promouvoir une utilisation durable de ces ressources ; et
4.les Parties devront prendre pleinement en considération la situation et les
besoins particuliers des pays en développement touchés, tout spécialement des
moins avancés d’entre eux.

FIN DU COURS

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