Vous êtes sur la page 1sur 152

GUIDE PRATIQUE 5

Prise en compte des changements climatiques


dans les évaluations environnementales
Prise en compte des changements climatiques
dans les évaluations environnementales
Comité éditorial
Direction de la publication
Jean-Pierre Ndoutoum, directeur de l’IFDD
Almoustapha Garba, Ministre de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable du Niger
Coordination Relecture
E. Lionelle Ngo-Samnick, spécialiste de programme, IFDD Michel A. Bouchard
Hassane Djibrilla Cissé, directeur général, BNEE Dieudonné Bitondo
Rédaction Stephen Teeuwen
Amadou Idrissa Bokoye Fousseyni Traoré
Contributeurs internationaux
Christophe Deguenon, Union économique et monétaire ouest-africaine
Gratien Boni, Banque africaine de développement
François Corneille Kedowide, Agence béninoise de l’environnement
Salvator Nsabimana, Office burundais pour la protection de l’environnement
Abou Wanie, Sous-direction des évaluations environnementales (Cameroun)
Abdallah M’madi Said, Direction générale de l’environnement et des forêts (Comores)
Gwendoline Rouziere, Commissariat général au développement durable (France)
Wenceslas Engonga, Direction générale de l’environnement et de la protection de la nature (Gabon)
Sidiki Condé, Bureau guinéen d’études et d’évaluation environnementale
Fousseyni Traoré, Agence de l’environnement et du développement durable (Mali)
Babacar Sy, Direction de l’environnement et des établissements classés (Sénégal)
Agoro Sebabe, Agence nationale de gestion de l’environnement (Togo)
Dieudonné Bitondo, Secrétariat pour l’évaluation environnementale en Afrique centrale
Gildas Boko, Association ouest-africaine d’évaluation environnementale
Contributeurs nationaux (Niger)
Souley Aboubacar Ayouba Dari Chaibou Dan Bakoye
Kamayé Maazou Bello Moustapha Adamou Didier Tidjani
Moussa Yacoubou Mahamadou Ganda Gabdakoye Abdoulaye Maizama
Idi Yacouba Garba Tahirou Issa Mariama Siddo
Yaou Adamou Idrissa Diallo Fatoumata Cisse Ramata Harouna
Tahirou Mariama Sani Oudou Halidou Mahamadou Lawan Katiellou Gaptia
Moussa Issalak Kader Mohamed
Collaboration à l’édition
Tounao Kiri, directeur adjoint, IFDD
Claire Schiettecatte, experte, IFDD
Marilyne Laurendeau, assistante de communication, IFDD
Bibiane Kukosama, assistante de programme, IFDD
Le Guide méthodologique pour la prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale
a été édité par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable dans le cadre du programme Maîtrise des
outils de gestion de l’environnement pour le développement (MOGED), en partenariat avec le Bureau National
­d’Évaluation Environnementale du Niger (BNEE) et avec l’exemplaire implication de la Commission néerlandaise pour
l’évaluation environnementale (CNEE). L’Institut de la Francophonie pour le développement durable tient à remercier
toutes les institutions mobilisées dans la conception, la diffusion et l’application de cet ouvrage d’exception.
Révision linguistique
Louis Courteau, trad. a.
Conception graphique
Marquis Interscript
Il convient de citer le présent ouvrage comme suit :
Institut de la Francophonie pour le développement durable, 2021, Guide méthodologique pour la prise en compte
de changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale [sous la direction de A. I. Bokoye,
E.L. Ngo-Samnick et H. Cissé]. IFDD, Québec, Canada, 174 p.
Photo de la couverture : Adobe Stock, lavizzara ; Miros
© ISBN version électronique : 978-2-89481-326-3
© ISBN version imprimée : 978-2-89481-327-0
Imprimé au Canada
© Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD) 2021
56, rue Saint-Pierre, 3e étage
Québec (Québec) G1K 4A1 Canada
Téléphone : 418 692-5727
Télécopie : 418 692-5644
ifdd@francophonie.org – www.ifdd.francophonie.org
MOT DU DIRECTEUR
La prise en compte systémique
des changements climatiques dans
les évaluations environnementales
ne peut plus être une option
Partout dans le monde, des évènements climatiques extrêmes aux intensités et fré-
quences de plus en plus élevées nous forcent à constater que les solutions aux change-
ments climatiques ne sont plus des options pour nos nations et nos communautés déjà
fragilisées. Elles sont devenues des impératifs pour atténuer des conséquences de plus
en plus intenses et imprévues et, surtout, pour mieux s’y adapter.
Souvent démunis face au gigantesque défi de la protection de l’environnement,
nous devons pourtant nous montrer à la hauteur des enjeux si nous ne voulons pas nous
retrouver dans quelques décennies devant un constat d’échec cuisant. Il est donc essen-
tiel d’interroger notre conscience, de remettre à plat des politiques qui ne portent pas
leurs fruits, de questionner nos pratiques, nos modes de production, de consommation
et de vie, mais aussi et surtout de mobiliser tous les acteurs, quels qu’ils soient. La
gouvernance publique, la formation et la communication doivent plus que jamais jouer
leur rôle de façon claire et créative, pour montrer que chacun peut apporter sa pierre à
l’édifice et que, derrière les pensées et les mots, il doit aussi y avoir des actes.
C’est dans cette dynamique structurelle que l’Institut de la Francophonie pour le
développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de
la Francophonie (OIF), a pris l’initiative de concevoir un outil novateur en français
pour intégrer de façon systémique la prise en compte des changements climatiques dans
les évaluations environnementales, en écho à la cartographie de l’évaluation environne-
mentale et sociale dans la Francophonie réalisée en co-construction avec une trentaine
d’agences nationales d’évaluation environnementale.
Dans une démarche inclusive et d’appropriation nationale de cette dynamique
collaborative, le pilotage politique et opérationnel a été assuré par le Bureau national
d’évaluation environnementale du Niger, qui a su mobiliser une équipe d’acteurs inter-
p r a t i q u e

nationaux et nationaux engagés. Je me réjouis de l’excellente coopération qui a prévalu


tout au long de ce processus de plus d’un an. Je salue également les experts franco-
phones d’une vingtaine de pays qui ont participé à cet exercice et conforté notre convic-
tion, encore une fois, que la solidarité et le partage de connaissances, de pratiques
et d’expériences peuvent renforcer les moteurs de changement que sont la réflexion,
l’anticipation et la résilience.
Établir des partenariats novateurs et des chaînes de solidarités concrètes grâce
au dialogue inclusif et au partage de bonnes pratiques est notre marque de fabrique.
G u i d e

C’est sur ce socle consensuel que nous bâtissons notre engagement commun pour
­réaliser simultanément les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et les objectifs
de développement durable. Mais bien avant ces récents cadres multilatéraux, la

III
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

communauté internationale avait déjà adopté de nombreuses conventions, transcrites


le plus souvent dans les législations nationales, ce qui confirme l’importance de la lutte
contre les changements climatiques dans les dispositions institutionnelles de protection
de l’environnement.
La Francophonie est résolument engagée à soutenir la préparation de ses pays
membres, en particulier les plus vulnérables, par l’appui à la mise en œuvre de la nouvelle
lentille que sont les contributions déterminées au niveau national (CDN), le dévelop-
pement des capacités techniques pour y faire face, mais aussi et surtout l’élaboration
d’outils pertinents pour en tenir compte dans nos stratégies nationales, politiques
publiques et plans de développement.
Tout en reconnaissant un engagement certain des pays de la Francophonie pour
la lutte contre les changements climatiques, nous sommes également conscients que
certains efforts doivent être davantage soutenus pour favoriser la concrétisation de cette
volonté politique. C’est pour cette raison que nous nous efforçons, avec la collaboration
de tous, de favoriser le renouvellement de la pratique de l’évaluation environnementale
afin qu’elle intègre mieux les enjeux émergents. Dans cette optique, notre Institut
s’engage, en ce début de la décennie 2020-2030, à prendre en compte la santé1 ou les
changements climatiques dans quelques instruments de mise en œuvre du développe-
ment durable, notamment l’évaluation environnementale et sociale.
L’IFDD continuera – dans la limite de ses moyens – à soutenir l’amélioration des
pratiques pour contribuer efficacement à protéger l’environnement mondial et, au-delà,
enraciner le développement durable dans nos sociétés.
Saisissez-vous de ce formidable outil pour, plus que par le passé, faire de l’évaluation
environnementale et sociale un formidable outil d’opérationnalisation du développe-
ment durable.

Je vous souhaite une bonne lecture à tous et à toutes.

Jean-Pierre Ndoutoum
Directeur de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable
d i r e c t e u r
d u
M o t

1. Institut de la Francophonie pour le développement durable, 2021, Guide méthodologique pour


la prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale [sous
la direction de A. I. Bokoye, E.L. Ngo-Samnick et H. Cissé]. IFDD, Québec, Canada, 174 p.

IV
PRÉFACE
L’urgence de prendre des mesures
d’adaptation et d’atténuation face
aux changements climatiques
L’année 2020 a été une année particulière pour notre humanité. Pour mon pays, le
Niger, comme pour beaucoup de pays dans le monde, elle aura marqué profondément
notre imaginaire, notamment par des inondations d’une intensité inouïe. Malheureu-
sement, de tels évènements climatiques de plus en plus fréquents nous rappellent
l’impor­tance, mais surtout l’urgence de prendre des mesures pour nous adapter à cette
nouvelle réalité. Les changements climatiques, qui constituent sans aucun doute l’une
des plus grandes menaces de notre temps, affecteront notre humanité dans toutes ses
sphères d’activités. Anticiper et agir reste la seule solution pour résister, car le coût de
l’inaction face aux changements climatiques ne cesse d’augmenter.
C’est fort de cette conviction que notre pays s’est engagé aux côtés des autres pays
francophones et avec l’appui de l’Institut de la Francophonie pour le développement
durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie
(OIF), pour coordonner la conception de ce guide avant-gardiste, qui définit une
méthodologie, mais surtout propose des voies pour la prise en compte des changements
climatiques dans les processus d’évaluation environnementale et sociale dans l’espace
francophone. Dans une approche participative et inclusive, le Bureau national d’éva-
luation environnementale (BNEE) du Niger s’est investi à mobiliser la contribution
d’une vingtaine de structures nationales responsables des évaluations environnementales
et sociales dans l’espace francophone, ainsi que celle d’experts nationaux relevant des
structures publiques et parapubliques.
Guide conçu pour et par les pays francophones, cet outil précieux est une réponse
adéquate apportée aux recommandations fortes issues de la cartographie de l’évaluation
environnementale réalisée par l’IFDD en 2019 dans l’espace francophone. En effet,
celle-ci fait ressortir l’insuffisance de la prise en compte de la problématique des chan-
gements climatiques dans la planification et la mise en œuvre des stratégies, plans et
programmes de développement dans l’espace francophone. Ce fait est d’autant plus
p r a t i q u e

paradoxal que la quasi-totalité des pays francophones se sont engagés, dans le cadre de
l’Accord de Paris sur le climat et des contributions déterminées au niveau national,
à mieux prendre en compte les implications des actions anthropiques sur le climat.
Dans cette perspective, l’élaboration de ce guide s’avère donc très pertinente et
revêt une importance primordiale. Son originalité et son essence résident dans son
approche multi-acteurs, intégrée et pluridisciplinaire, qui offre de façon judicieuse et
éclairée aux praticiens de l’évaluation environnementale des repères et des outils éprouvés
G u i d e

afin de renforcer leur capacité à anticiper et agir face aux changements climatiques.

V
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Il appartient à tous les acteurs de l’évaluation environnementale et sociale de l’espace


francophone de s’approprier ce guide, de le faire vivre, de le rendre utile, de l’améliorer
et de le renouveler au bénéfice de nos populations.
Comment ne pas saluer la collaboration fructueuse entre l’IFDD, le BNEE, la
Commission néerlandaise d’évaluation environnementale (CNEE) et tous les experts
impliqués dans la production de cet ouvrage de grande qualité et d’une utilité évidente ?
Qu’ils trouvent ici nos sincères remerciements au nom du gouvernement de la
­République du Niger et de mes pairs, autorités compétentes en matière d’évaluation
environnementale et sociale de l’espace francophone.

Bonne lecture et essaimez le développement durable dans nos territoires et pays !

Almoustapha Garba
Ministre de l’Environnement, de la Salubrité urbaine
et du Développement durable du Niger
P r é f a c e

VI
AVANT-PROPOS
Les changements climatiques (CC) constituent un facteur inéluctable qui s’invite dans
le maintien et le développement des activités humaines et la santé des écosystèmes
terrestres. Ils ont pour cause principale le réchauffement global induit par les émissions
de gaz à effet de serre. Pour y faire face, une importante mobilisation institutionnelle
et citoyenne s’est mise en place à l’échelle locale, à celle des États et à l’international. Les
efforts de réduction des émissions, d’atténuation des effets, d’adaptation aux conditions
qui évoluent et de résilience devant les changements induits par les CC sont devenus
des enjeux dans toutes les sphères d’activités humaines. Comme d’autres domaines,
l’évaluation environnementale (EE) est confrontée au grand défi d’intégrer les CC dans
sa pratique traditionnelle.
L’Institut de la Francophonie pour le développement durable, organe subsidiaire
de l’Organisation internationale de la Francophonie avec qui nous collaborons en EE,
est un acteur majeur de la lutte contre les CC et de la promotion du développement
durable dans l’espace francophone. Il faut saluer tout le mérite de son initiative visant
à contribuer, à travers l’élaboration de ce guide méthodologique, au renforcement des
capacités en EE des praticiens de cet espace, dans l’optique de la prise en compte des CC
dans le processus d’EE.
Fruit de la collaboration entre les acteurs en EE et CC de l’espace francophone, le
présent guide méthodologique constitue un outil utile pour l’intégration des CC dans
le processus d’EE. Il répond aux besoins exprimés par les praticiens de l’EE dans un
sondage effectué auprès des agences nationales en EE, dont les résultats sont à la source
de ce travail. Il constitue aussi un effort d’harmonisation internationale de la pratique
de la prise en compte des CC, qui s’avère d’autant plus important que les CC et les
enjeux connexes ignorent les frontières. Ce guide constitue aussi une boîte à outils, un
bon récapitulatif des connaissances existantes sur l’interface EE-CC et un bon repère
pour la mise en œuvre d’initiatives d’atténuation et d’adaptation, dans le contexte de
la lutte contre les CC dans un cadre multinational.

Michel A. Bouchard
p r a t i q u e

Professeur associé de génie civil, École Polytechnique de Montréal


G u i d e

VII
RÉSUMÉ À L’INTENTION
DES DÉCIDEURS
Ce guide méthodologique pour la prise en compte des changements climatiques (CC)
dans le processus d’évaluation environnementale (EE) représente une contribution de
l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire
de l’Organisation internationale de la Francophonie, en vue de renforcer les capacités des
praticiens de l’EE de l’espace francophone pour une meilleure intégration des CC dans
le processus d’EE. Il a été développé dans un cadre de collaboration multi-institutionnel
et multi-acteurs. Il est le fruit d’une collaboration entre l’IFDD et le Bureau national
d’évaluation environnementale (BNEE) du Niger, les institutions nationales franco-
phones responsables de l’EE et les experts en EE de l’espace francophone.
Le guide fait ressortir les enjeux liés à l’EE dans un contexte mondial marqué de
plus en plus par les effets des CC. La nécessité d’une prise en compte effective des CC
dans le processus d’EE s’avère un besoin des praticiens de l’EE, mais aussi des institutions
nationales d’EE, selon un sondage réalisé auprès de celles-ci dans le cadre de l’élabora-
tion du guide. Ce besoin s’avère particulièrement important dans l’espace francophone,
qui comprend une majorité de pays en voie de développement. Force est de constater
que ces pays présentent un certain retard par rapport au monde développé quant à la
prise en compte des CC dans l’EE et dans la planification du développement durable.
Ce sondage a permis d’identifier les facteurs de vulnérabilité des pays f­rancophones
ciblés.
Après avoir dressé l’état des lieux de la prise en compte des CC dans le processus
d’EE dans l’espace francophone et au-delà, le guide présente un regard croisé sur l’EE
et les CC, dans l’optique d’offrir au professionnel en EE une revue synthétique des
cadres conceptuels de ces deux entités ainsi que les éléments essentiels à prendre en
considération pour une compréhension du mécanisme de prise en compte des CC.
Une revue synthétique du coût de l’inaction – la non-prise en compte des CC – est
proposée afin de souligner le caractère onéreux de cette voie, comparativement aux
économies substantielles qui peuvent être obtenues en agissant face aux CC.
p r a t i q u e

Une méthodologie élaborée à partir des connaissances scientifiques et pratiques


existantes a été développée pour répondre aux préoccupations et besoins exprimés à
travers le sondage. La méthodologie proposée repose sur une prise en compte des CC
à toutes les étapes de l’EE et selon la typologie de celle-ci. Il s’agit en l’occurrence d’inté­
grer la dimension CC au niveau des trois types d’EE largement utilisés dans la pratique :
• l’évaluation environnementale stratégique (EES),
• l’étude d’impact environnemental et social (EIES),
G u i d e

• l’audit environnemental et social (AES).

IX
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

La méthodologie a été articulée de façon à traduire cette prise en compte des CC


dans le processus d’EE comme une opportunité de développement durable. Outre des
ressources exhaustives pour caractériser les CC sur l’espace visé par la mise en œuvre de
la politique, du plan, du programme ou du projet (PPP-P) objet de l’EE, des indica-
teurs de normes environnementales, de développement durable et de dimension trans-
frontalière sont proposés afin que la prise en compte s’inscrive dans l’atteinte des
objectifs du développement durable (ODD) et de la lutte contre les CC. Il convient de
souligner que la méthodologie permet d’analyser les effets des CC sur le PPP-P et les
effets de la mise en œuvre du PPP-P sur les CC (dimension environnementale limitée
aux éléments moteurs des CC).
Pour la prise en compte effective des CC dans le processus d’EE, le guide propose
trois schémas types (modèles) respectivement pour l’EES, l’EIES et l’AES, compte tenu
des influences réciproques entre les CC et le PPP-P, soit les volets Atténuation des
émissions de gaz à effet de serre (GES) et Adaptation aux CC.
Par ailleurs, il convient de souligner que le guide a bénéficié, tout au long de son
d e s   d é c i d e u r s

processus d’élaboration, des précieux conseils de la Commission néerlandaise pour


l’évaluation environnementale (CNEE) et d’éminents experts en EE. Conformément
au mandat de son élaboration, il a aussi fait l’objet d’un atelier de prévalidation par les
experts nationaux du Niger (tenu à Dosso) et d’un atelier international de validation
(tenu en ligne en raison du contexte de la COVID-19).
Comme recommandations pour une utilisation effective de ce guide méthodolo-
gique, les points suivants sont formulés :
• Créer une table de concertation interdisciplinaire pour la prise en compte des CC
dans le processus d’EE. Outre les acteurs en EE et CC, des acteurs en développe-
ment et des activités sectorielles peuvent faire partie de cette table.
• Réaliser des ateliers thématiques ou sectoriels sur la mise en œuvre des schémas
l ’ i n t e n t i o n

types du guide, ou des capsules numériques de vulgarisation thématique ou sectorielle


des schémas types.
• Conduire un projet pilote d’EE basé sur les schémas types proposés.
• Proposer l’utilisation du guide, notamment dans le cadre de projets bénéficiant
du financement de l’IFDD.
à
R é s u m é

X
EXECUTIVE SUMMARY
This methodological guide for taking climate change (CC) into account in the envi-
ronmental assessment (EA) process represents a contribution from the Institut de la
Francophonie pour le développement durable (IFDD) – a subsidiary body of the Organ-
isation internationale de la Francophonie – with a view to strengthening the capacities
of EE practitioners in the French-speaking world for a better integration of CC in the
EA process. It was developed within a multi-institutional and multi-actor collaboration
framework. It is the result of collaboration between IFDD and the National Environ-
mental Assessment Office (BNEE) of Niger, the French-speaking national institutions
in charge of EE, and EE experts from the French-speaking world.
The guide highlights EA-related issues in a global context increasingly marked by
the effects of CC. The need for effective consideration of CC in the EA process is
proving to be a need for EA practitioners, but for national EA institutions as well,
according to a survey conducted among them as part of the guide’s development. This
need is more important in the French-speaking world, which includes a majority of
developing countries. And it is clear that these countries are lagging behind the devel-
oped world when it comes to taking CC into account in EA and sustainable develop-
ment planning. This survey made it possible to identify the vulnerability factors of the
ten or so French-speaking countries targeted.
After having drawn up the state of art of including CC in the EA process in the
French-speaking world and beyond, the guide presents a cross-look at EA and CC with
a view to offering the EA professional a synthetic review of these two entities’ concep-
tual maps as well as the essential elements to be taken into consideration to understand
the CC account-taking mechanism.
A summary review of the cost of inaction – not taking CC into account – is pro-
posed in order to underline the costly nature of this compared to the substantial savings
that can be obtained by acting against CC.
A methodology was developed from existing scientific and practical knowledge to
respond to the concerns and needs expressed through the survey. The proposed meth-
odology is based on taking CC into account at all stages of the EA, according to its
p r a t i q u e

typology. This involves integrating the CC dimension into the three types of EA widely
used in practice, namely
• strategic environmental assessments (SEA),
• environmental and social impact assessments (ESIA), and
• environmental and social audits (ESA).
G u i d e

XI
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

The methodology has been articulated so as to translate this consideration of CC


into the EA process as an opportunity for sustainable development. In addition to
comprehensive resources that characterize the CC on the space where the policy, plan,
program, or project (PPP-P) referred to in the EA is to be implemented, environmental
standard, sustainable development and cross-border dimension indicators are proposed,
so that the consideration contributes to achieving the Sustainable Development Goals
(SDGs) and countering CC. It should be emphasized that the methodology makes it
possible to analyze the effects of CC on the PPP-P and the effects of the implementation
of the PPP-P on CC (the environmental dimension being limited to the CC drivers).
For implementing the effective consideration of CC in the EA process, the guide
proposes three standard models for SEA, ESIA, and AES, taking into account the
influence of CC on the PPP-P and vice versa, namely the mitigation dimensions of
greenhouse gas emissions and the CC adaptation component.
Furthermore, it should be noted that the guide has benefited throughout the
development process from the valuable advice of the Netherlands Commission for
Environmental Assessment (NCEA) and leading EE experts. In accordance with the
terms of reference of its development, it was also subjected to a pre-validation workshop
in Dosso, Niger, by the national experts of this country, as well as to an international
validation workshop (held online due to the COVID-19 situation).
The following recommendations have been formulated for an effective use of the
methodological guide:
• Creating an interdisciplinary round table for the implementation of the inclusion
of CC in the EA process. In addition to EA and CC actors, actors in development
and sectoral activities can be part of this table.
• Carrying out thematic/sectoral workshops or digital thematic/sectoral extension
capsules for implementing the guide’s models.
• Conducting an EA pilot project based on the proposed models.
• Proposing the use of the guide, in particular within the framework of projects
S u m m a r y

benefiting from IFDD funding.


E x e c u t i v e

XII
TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATIÈRES


Mot du directeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III
Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VII
Résumé à l’intention des décideurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX
Executive Summary . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XI
Liste des tableaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XVI
Liste des figures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XVII
Abréviations et sigles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XVIII
Cadre d’élaboration du Guide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXI
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

1. Évaluation environnementale, développement durable


et changements climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1. Les objectifs de développement durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2. Le coût de l’inaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.1. Portrait général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2. L’évaluation environnementale et le coût de la prise
en compte des changements climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2. Objectifs et portée du Guide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11


2.1. Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2. Utilisateurs cibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.3. Questions pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.4. Finalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

3. Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
p r a t i q u e

3.1. Principes directeurs et aspects factuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13


3.2. Consultation des connaissances existantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.3. Questionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.4. Analyse des réponses au questionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

4. Évaluation environnementale et changements climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . 18


4.1. L’évaluation environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.1.1. Cadre conceptuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
G u i d e

4.1.2. La nécessité de prendre en compte les changements climatiques . . . 21

XIII
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

4.2. Les changements climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22


4.2.1. Généralités et aspect conceptuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.2.2. Impacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
4.2.3. Extrêmes climatiques et évaluation environnementale . . . . . . . . . . . 27
4.3. Impacts réciproques des PPP-P et des changements climatiques . . . . . . . . . 27
4.3.1. Impacts des PPP-P sur les changements climatiques . . . . . . . . . . . . 27
4.3.2. Impacts des changements climatiques sur les PPP-P . . . . . . . . . . . . 30
4.4. Récapitulatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

5. Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations


environnementales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
5.1. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
5.2. L’atténuation des émissions des GES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
5.2.1. Inventaire de GES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
5.2.2. Typologie des émissions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
5.2.3. Mesures d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre . . . . . . . 37
5.3. L’adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
5.3.1. La détermination des risques climatiques associés à un PPP-P . . . . 44
5.3.2. Les outils d’évaluation des risques climatiques
et les options d’adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5.4 La finance climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.5. Les outils et les sources de données climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.5.1. Les données d’observations climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
5.5.2. Les projections climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
5.5.3. Les outils et approches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
m a t i è r e s

6. Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations


environnementales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
6.1. La prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation
environnementale stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
6.1.1. Description . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
6.1.2. Cadre conceptuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
6.1.3. Mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
6.2. La prise en compte des changements climatiques dans l’étude d’impact
d e s

environnemental et social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
6.2.1. Description . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
6.2.2. Cadre conceptuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
T a b l e

6.2.3. Mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

XIV
Table des matières

6.3. La prise en compte des changements climatiques dans l’audit


environnemental et social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
6.3.1. Description . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
6.3.2. Cadre conceptuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
Références bibliographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

p r a t i q u e
G u i d e

XV
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

LISTE DES TABLEAUX


LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Liste des pays ayant donné une suite favorable au questionnaire
sur l’interface entre évaluation environnementale et changements climatiques . . . . . . . 15
Tableau 2 : Différences entre l’étude d’impact environnemental et social
et l’évaluation environnementale stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Tableau 3 : Catégorisation des outils d’adaptation existants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Tableau 4 : Liste des outils pour la prise en compte des changements climatiques
en adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Tableau 5 : Inventaire des risques climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Tableau 6 : Matrice de sensibilité sectorielle au risque climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Tableau 7 : Contraintes relevées et risques associés aux changements climatiques . . . . . 46
Tableau 8 : Tableau des mesures de la capacité d’adaptation et de développement . . . . . 47
Tableau 9 : Principes associés au financement climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Tableau 10 : Normes environnementales et sociales de la Banque mondiale . . . . . . . . . 51
Tableau 11 : Évaluation du PPP-P par rapport aux principes environnementaux . . . . . 52
Tableau 12 : Risques climatiques et variables de diagnostic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Tableau 13 : Description de la prise en compte des changements climatiques
dans le processus d’évaluation environnementale stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Tableau 14 : Description de la prise en compte des changements climatiques
dans le processus d’étude d’impact environnemental et social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Tableau 15 : Description de la prise en compte des changements climatiques
dans le processus d’audit environnemental et social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Tableau 16 : Mise en œuvre de la prise en compte des changements climatiques
t a b l e a u x

dans le cas d’un audit environnemental et social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88


d e s
L i s t e

XVI
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Processus d’élaboration du Guide méthodologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXI
Figure 2 : Impacts sectoriels du réchauffement climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Figure 3 : Portrait des inondations au Niger. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Figure 4 : Hiérarchisation de l’étude d’impact environnemental et social
et de l’évaluation environnementale stratégique au regard des politiques, plans,
programmes et projets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Figure 5 : Effets des changements dans la distribution (moyenne, variance)
des températures sur les extrêmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Figure 6 : Principaux impacts des changements climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Figure 7 : Principaux impacts des changements climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Figure 8 : Processus d’inventaire des gaz à effet de serre selon les Lignes directrices
du GIEC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Figure 9 : Schéma des émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre
(bilan carbone) dans le cadre de la promotion d’un PPP-P . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Figure 10 : Émissions sectorielles de GES aux horizons 2030, 2050 et 2100
dans les scénarios de référence et d’atténuation du GIEC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Figure 11 : Illustration du principe du cadre de suivi de l’adaptation et de mesure
du développement, pour la mesure de l’efficacité de l’adaptation aux changements
climatiques et l’atteinte des objectifs de développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Figure 12 : Vue d’ensemble de la prise en compte des changements climatiques
dans le processus d’évaluation environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Figure 13 : Intégration des changements climatiques au processus d’évaluation
environnementale stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Figure 14 : Prise en compte des changements climatiques dans le processus
d’évaluation environnementale stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Figure 15 : Intégration des changements climatiques au processus d’étude d’impact
p r a t i q u e

environnemental et social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Figure 16 : Prise en compte des changements climatiques dans le processus d’étude
d’impact environnemental et social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
Figure 17 : Récapitulatif des normes ISO pour une meilleure gestion
environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Figure 18 : Intégration des changements climatiques au processus d’audit
environnemental et social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
G u i d e

Figure 19 : Prise en compte des changements climatiques dans le processus d’audit
environnemental et social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

XVII
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

ABRÉVIATIONS ET SIGLES
ABRÉVIATIONS ET SIGLES
ACMAD Centre africain pour les applications de la météorologie
au développement
ADEME Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
AE autorité environnementale
AES audit environnemental et social
AFAT agriculture, foresterie et autres affectations des terres
AQ assurance qualité
BAD Banque africaine de développement
BNEE Bureau national d’évaluation environnementale (Niger)
CC changements climatiques
CCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques
CDN contribution déterminée au niveau national
CdP Conférence des Parties
CNEE Commission néerlandaise pour l’évaluation environnementale
CIF fonds d’investissement climatiques (climate investment funds)
CP résistance aux changements climatiques (climate proofing)
CQ contrôle de la qualité
CRA Centre régional AGRHYMET
s i g l e s

CRiSTAL Community-based Risk Screening Tool – Adaptation


and Livelihoods
DGPC-Niger Direction Générale de la Protection Civile-Niger
EE évaluation environnementale
EES évaluation environnementale stratégique
e t

EIES étude d’impact environnemental et social


ERC éviter, réduire et compenser
A b r é v i a t i o n s

FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture


GES gaz à effet de serre
GIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
GIZ Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit
(Agence ­allemande de coopération internationale)
GSOD Global Summary of the Day
IAIA International Association for Impact Assessment
ICRISAT International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics

XVIII
Abréviations et sigles

IFDD Institut de la Francophonie pour le développement durable


ISO Organisation internationale de normalisation
NCEI National Centers for Environmental Information
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
ODD objectifs de développement durable
OCHA Bureau de coordination des affaires humanitaires (Nations Unies)
OMM Organisation mondiale de météorologie
ONU Organisation des Nations Unies
ORCHID Opportunities and Risks of Climate Change and Disasters
PCAET plans Climat Air Énergie territoriaux
PGES plan de gestion environnementale et sociale
PNIP Programme national d’irrigation de proximité
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
PPRC Programme pilote pour la résilience climatique
PPP politiques, plans et programmes
PPP-P politique, plan, programme ou projet
PRECIS Providing REgional Climates for Impact Studies
SIFEE Secrétariat international francophone pour l’évaluation
environnementale
TACCT trajectoires d’adaptation au changement climatique des territoires
TAMD suivi de l’adaptation et mesure du développement
(Tracking Adaptation and Measuring Development)
TRNEE Tables ronde nationale sur l’environnement et l’économie (Canada)
UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine
USAID United States Agency for International Development
(Agence des États-Unis pour le développement international)
p r a t i q u e
G u i d e

XIX
CADRE D’ÉLABORATION DU GUIDE
Processus d’élaboration du Guide
Le Guide méthodologique pour la prise en compte des changements climatiques dans l’éva-
luation environnementale et sociale a été élaboré dans le cadre d’une collaboration multi-­
acteurs et multi-institutionnelle, notamment entre l’Institut de la Francophonie pour
le développement durable (IFDD) et le Bureau national d’évaluation environnementale
(BNEE) du Niger, en vue de combler les lacunes de la prise en compte des changements
climatiques (CC) dans le processus d’évaluation environnementale (EE) dans l’espace
francophone.
La figure 1 ci-dessous décrit le processus d’élaboration du Guide.

Figure 1 : Processus d’élaboration du Guide méthodologique


Guide méthodologique
Entente cadre de collaboration
IFDD-BNEE
Conseils Recommandations Atelier
Définition du mandat de la CNEE international
de l’élaboration du guide IFDD-BNEE
Nouvelle version
Experts provisoire du guide
Appel à candidatures de l’IFDD
pour une consultation et du BNEE Recommandations
sur l’élaboration du guide
Atelier
Besoins
Version provisoire national
Sélection des agences
du guide BNEE
du consultant nationales d’EE

Rédaction du guide
par le consultant

Processus de validation du Guide


Le Guide a été validé par la mise en application des recommandations issues respec­
p r a t i q u e

tivement d’un atelier national de prévalidation, tenu à Dosso (Niger) sous l’égide
du BNEE, et de l’atelier international de validation organisé en ligne sous l’égide de
l’IFDD et du BNEE. À cela s’ajoute la mise en œuvre des recommandations d’experts
de renommée internationale de l’évaluation environnementale issus de la Francophonie,
ainsi que des recommandations d’institutions bancaires internationales telles que la
Banque africaine de développement (BAD).
G u i d e

XXI
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Avertissement
Il convient de noter que le Guide méthodologique pour la prise en compte des changements
climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale n’est ni un manuel d’apprentissage
de l’EE ni un ouvrage sur les CC. Il s’agit d’un guide d’accompagnement professionnel
des praticiens de l’EE qui offre des orientations, des outils et des canevas pour la prise
en compte des CC dans le processus d’EE. Le Guide traite de l’influence des CC sur
l’objet de l’EE, à savoir une politique, un plan, un programme ou un projet (PPP-P)
et, réciproquement, de l’influence du PPP-P sur les CC (il est alors uniquement ques-
tion des éléments de l’environnement en lien avec les forces motrices des CC).
Le Guide est une source d’information et ne constitue aucunement une opinion,
un avis ou un conseil juridique en matière d’EE.
G u i d e
d u
d ’ é l a b o r a t i o n
C a d r e

XXII
INTRODUCTION
La mise en œuvre du développement durable nécessite une planification environne-
mentale. L’évaluation environnementale (EE) est un des instruments qui permet de
mettre en œuvre cette planification (Institut de la Francophonie pour le développement
durable [IFDD] et Université Senghor, 2019 ; IFDD, 2019). Elle fait appel à divers
outils pour l’amélioration de la planification des politiques, plans et programmes (PPP),
en particulier l’évaluation environnementale stratégique (EES). Selon Boursier-Lépine
(2012), l’EES concerne les PPP sectoriels (qui gouvernent des secteurs particuliers),
régionaux (qui guident des projets dans un espace défini) ou indirects (qui, sans donner
lieu à des projets spécifiques, ont tout de même des impacts potentiels sur l’environne-
ment [Stinchcombe et Gibson, 2001] ou l’aménagement du territoire). L’EE permet
aussi de planifier un projet au moyen d’une étude d’impact environnemental et social
(EIES), ou de planifier et gérer les impacts d’une entreprise ou de toute autre entité ou
installation sectorielle existante (l’audit environnemental et social [AES]). Il y a lieu de
noter toutefois que ces trois types d’EE sont de même nature ; ils ne diffèrent que par
la forme de l’étude. L’EE permet notamment d’éviter la dégradation de la qualité de
l’environnement, de conserver la biodiversité, d’assurer la santé des écosystèmes et de
minimiser les impacts sociaux négatifs d’une politique, d’un plan, d’un programme ou
d’un projet (PPP-P). En définitive, elle assure la durabilité du développement.
Dans le contexte actuel, la science et la pratique de l’évaluation environnementale
sont grandement mises au défi par les changements climatiques (CC) (International
Association for Impact Assessment [IAIA], 2017). Selon l’IAIA, les EES s’inscrivent
dans le cadre de la recherche du développement durable ; elles évitent ainsi que les
résultats futurs du développement soient compromis par les décisions prises au moment
présent, et elles permettent de mettre au point des mesures d’adaptation pour réduire
et contrôler les effets nuisibles des CC. Une bonne pratique en matière d’EE consiste à
intégrer l’EES dans les processus décisionnels en amont des études d’impact relatives
aux projets. Par ailleurs, il ressort de la conférence internationale, interdisciplinaire et
éducative consacrée à l’avancement de l’art et de la science de l’évaluation environne-
mentale (IAIA, 2017) que l’apport de la communauté de l’EE est crucial à tous les
niveaux, de l’échelle planétaire à celle de chaque projet. Les impacts des CC ne se
p r a t i q u e

limitent pas aux PPP-P, car les CC influent sur de nombreux enjeux mondiaux et
régionaux, notamment la sécurité de l’eau, l’alimentation, l’énergie, les transports, les
droits de la personne et les conditions de vie des populations vulnérables. En somme,
les CC doivent être pris en compte dans les PPP-P (IFDD et Université Senghor,
2019). Par ailleurs, l’évaluation des risques climatiques (Groupe intergouvernemental
d’experts sur l’évolution du climat [GIEC], 2014 ; Deutsche Gesellschaft für inter­
nationale Zusammenarbeit [GIZ] et Eurac, 2017) ainsi que des effets des CC dans le
processus d’EE reste un défi majeur pour la communauté des praticiens de l’évaluation.
G u i d e

L’EE peut être un outil efficace de lutte contre les CC.

1
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

INTRODUCTION
Les CC, de par leurs impacts multiformes, constituent des défis majeurs pour
l’humanité. Selon la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements clima-
tiques (CCNUCC) (GIEC, 2007), les CC sont induits par des modifications du climat
qui sont attribuées directement ou indirectement à une activité humaine, et qui viennent
s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables.
Selon le GIEC (2018), les impacts négatifs des CC vont croître de façon significative
si l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES) n’est pas inversée à l’hori-
zon 2050. Toujours selon le GIEC (2012), des évènements climatiques extrêmes (inon-
dations, tempêtes, ouragans, canicules, froids intenses), ou même une série d’évènements
non extrêmes combinés à des vulnérabilités sociales et à une exposition aux risques,
peuvent produire des catastrophes liées au climat.
La lutte contre les CC est devenue un enjeu planétaire auquel les pays membres
des Nations Unies essaient d’apporter des solutions consensuelles dans le cadre de la
CCNUCC. Dans ce contexte, l’Accord de Paris sur le climat adopté en décembre 2015
a constitué un tournant historique. Son objectif central est de renforcer la réponse
mondiale à la menace des CC en maintenant l’augmentation de la température globale
bien en deçà de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts
pour limiter encore davantage l’augmentation de la température à 1,5 °C. Les engage-
ments des États Parties à la CCNUCC en matière d’atténuation et d’adaptation
prennent la forme de contributions déterminées au niveau national (CDN). La
CCNUCC poursuit la recherche d’un mécanisme consensuel universel pour la mise en
œuvre de l’Accord de Paris. Au-delà du cadre de la CCNUCC, diverses structures –
institutions multilatérales ou organismes privés – contribuent à la lutte contre les CC.
On peut citer notamment la Banque mondiale, dont le Programme pilote pour la
résilience climatique (PPRC) mené par l’entremise des Fonds d’investissement clima-
tiques (Climate Investment Funds – CIF) est axé sur l’atténuation des CC et l’adapta-
tion. Le PPCR est mis en œuvre sous la forme de projets pilotes (Bouchard et Goudou,
2009 ; Bouchard, Goudou et Yayé, 2010).
Si la science des CC et les efforts consentis par la communauté internationale sous
le régime d’un cadre d’action universel tel que les Conférences des Parties (CdP) de la
CCNUCC ont enregistré des progrès notables, force est de constater que l’application
des connaissances acquises et leur intégration dans les différentes activités sectorielles,
les pratiques associées et les PPP-P restent des défis majeurs.
L’EE n’échappe pas à ce fossé entre sa pratique et la prise en compte des CC (Sok,
I n t r o d u c t i o n

Boruff et Morrison-Saunders, 2011), un fossé particulièrement marqué dans l’espace


francophone. En effet, selon l’IFDD (2019), les impacts des CC sont pris en compte
dans seulement 4 % des pays membres de la Francophonie, qui est majoritairement
formée de pays en voie de développement. Cette prise en compte reste embryonnaire
en Afrique francophone (Bouchard, 2010, 2012), en dépit de l’engagement de pays
dans le cadre des négociations globales. À cela s’ajoutent plusieurs initiatives comme
celles du Secrétariat international francophone pour l’évaluation environnementale
(SIFEE), qui a sensibilisé la communauté des praticiens de l’EE à l’importance de cette

2
Introduction

prise en compte des CC en EE et lui a donné des indications sur les outils pour agir
(Bokoye et Chikhaoui, 2009 ; Bokoye, 2009, 2010).
Il y a lieu de noter que la pratique de l’EE et la prise en compte des CC sont plus
anciennes et plus établies dans les pays développés que dans les pays en voie de déve-
loppement (Sok, Boruff et Morrison-Saunders, 2011 ; Bekhechi et Mercier, 2002 ;
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, 2005). Dans leur étude
fondée sur un sondage international sur la prise en compte des CC dans le processus
d’EE, Sok, Boruff et Morrison-Saunders (2011) suggèrent la mise en place d’une légis-
lation et de lignes directrices pour la prise en compte des CC à chacune des étapes
de l’EE.
En outre, au-delà de la faiblesse associée à la non-prise en compte des CC dans le
processus d’EE dans l’espace francophone, on peut noter des lacunes en termes de
collaboration et de synergie entre les institutions nationales impliquées dans les dossiers
des CC et de l’EE. Un effort conséquent doit être fait pour y remédier, notamment en
Afrique francophone, qui doit se mettre à niveau comparativement à d’autres régions
(Byer et al., 2018b ; Commission européenne, 2018).
La science du climat permet d’évaluer les CC, et il existe toute une panoplie d’outils
dans ce sens. De même, il existe des outils ou approches qui permettent de prendre en
compte les CC dans l’EE. On constate malheureusement que ces derniers outils
répondent à des besoins précis et ne s’inscrivent pas toujours dans une perspective de
développement durable, en adéquation avec les PPP-P des entités géographiques et les
engagements des États dans le cadre international des conventions de Rio.
Le présent guide est une contribution de l’IFDD qui se veut un outil de référence
pour l’espace francophone en matière de prise en compte des CC dans le processus
d’EE. En effet, l’homogénéisation de la pratique d’EE dans un espace commun comme
celui de la Francophonie peut faci­liter la mise en œuvre des PPP-P qui ont une dimen-
sion transfrontalière (Commission économique des Nations Unies pour l’Europe,
2012) et régionale (Commission européenne, 2013).
La finalité du Guide est de faire de l’EE un outil de résilience et de lutte contre
les CC dans une perspective de développement durable (IFDD et Université Senghor,
2019). À terme, il s’agira, pour les praticiens, de s’aider de ce guide pour développer
de bonnes pratiques pour la prise en compte des CC à toutes les étapes de l’EE.
p r a t i q u e

Le Guide est destiné aux praticiens de l’EE, en vue de l’intégration des CC rendue
nécessaire par les effets de ces changements sur le bien-être et la prospérité des humains
et sur la durabilité des écosystèmes.
Une transition efficace de la communauté francophone de l’EE vers une prise en
compte effective des CC dans la pratique passe par une considération des connaissances
existantes largement utilisées. Ce guide méthodologique doit apporter des solutions
pratiques et opérationnelles pour répondre aux besoins et aux questions des praticiens
G u i d e

quant à la mise en œuvre de la prise en compte des CC dans le processus d’EE.

3
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

INTRODUCTION
Le corps du Guide se compose de six chapitres, outre l’introduction et la conclu-
sion. Le chapitre 1 porte un regard sur l’EE et le développement durable, ainsi que sur
la valeur ajoutée de la prise en compte des CC dans le processus d’EE. Le chapitre 2
décrit la portée du guide, puis le chapitre 3 précise la méthodologie de son élaboration.
Le chapitre 4 présente l’EE et les CC d’un point de vue conceptuel ainsi que les enjeux
qui leur sont associés. Le chapitre 5 présente les ressources disponibles pour la prise en
compte des CC dans le processus d’EE. L’énoncé-type de prise en compte des CC est
exposé au chapitre 6.
I n t r o d u c t i o n

4
1. ÉVALUATION
ENVIRONNEMENTALE,
DÉVELOPPEMENT DURABLE
ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES
1.1. Les objectifs de développement durable
Selon l’IFDD et l’Université Senghor (IFDD et Université Senghor, 2019), pour
atteindre les objectifs de développement durable (ODD), il est indispensable de mieux
vulgariser l’EE auprès des acteurs publics ou privés du développement. Cette recom-
mandation fait ressortir l’importance de l’EE en tant qu’outil de développement
durable (Bouchard, 2013). L’intégration des CC au processus d’EE est axée sur la
synergie entre ces deux entités, qui peut contribuer de façon significative à la réalisation
des 17 ODD du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations
Unies. Bien que l’objectif 13 soit dédié spécifiquement à la lutte contre les CC, ces
derniers ont un impact transversal sur les autres ODD. L’EE s’applique de façon
flexible à plusieurs domaines, ainsi qu’à l’ensemble des préoccupations et des décisions
qui accompagnent le développement économique et industriel des pays, ce qui en fait
une excellente candidate pour intégrer la transversalité des CC au regard des ODD.
Tout cela confirme la nécessité d’une synergie entre l’EE, les CC et le développement.
La Commission européenne (2018) s’inscrit dans cette synergie, notamment dans le
cadre de la coopération internationale avec le principe de l’intégration (mainstreaming).
La Commission européenne définit le mainstreaming comme « le processus d’intégra-
tion systématique d’une valeur, d’un thème ou d’une idée dans tous les domaines de la
coopération au développement ». Et l’intégration de l’environnement et du changement
climatique est essentielle à la réalisation des ODD.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE,
2006a) a aussi élaboré des lignes directrices pour que l’EE, et plus particulièrement
l’EES, soit un instrument de développement dans le cadre de la coopération pour le
développement. Ces lignes directrices sur l’EE pour le développement s’inscrivent dans
p r a t i q u e

la matérialisation de l’Accord de Paris, qui stipule que les donneurs et les pays parte-
naires s’engagent à « élaborer et appliquer des approches communes de l’évaluation
environnementale stratégique ». Le guide de l’OCDE (2006a) met en relief de bonnes
pratiques en vue du développement durable à travers l’EES.
G u i d e

5
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Le financement climatique international, par l’entremise de bailleurs de fonds et


d’agences multilatérales telles que la Banque mondiale, prône une approche intégrée
face aux enjeux des CC, de l’environnement et du développement (Bouchard, Goudou
et Yayé, 2010).
La communauté de praticiens pourrait contribuer de façon significative à amélio-
rer et moderniser l’EE en s’inscrivant à ce mouvement mondial vers une approche
intégrée face aux enjeux des CC, de l’environnement et du développement durable.

1.2. Le coût de l’inaction


1.2.1. Portrait général
Les changements climatiques, notamment par les conséquences de leurs manifestations
extrêmes, ont un impact sur l’économie. Le premier rapport sur l’impact économique
des effets des CC a été réalisé à la demande du gouvernement britannique par Nicolas
Stern (2006). L’une des principales conclusions de ce rapport se lit comme suit : « Si
nous n’agissons pas, les coûts et les risques du changement climatique équivaudront à
5 % du produit intérieur brut mondial, maintenant et à jamais. Si on considère une
gamme élargie d’impacts et de changements climatiques, les dommages peuvent
atteindre 20 % et plus du PIB. En revanche, les coûts de l’action, à savoir réduire les
émissions de gaz à effet de serre pour éviter les pires conséquences du changement cli-
matique, peuvent se limiter à environ 1 % du PIB mondial par an. » En somme, le coût
de l’inaction sera plus élevé que le coût de la prévention.
Stern suggère également des investissements en recherche-développement (R-D)
pour trouver des technologies propres qui contribueront à la réduction des émissions.
La figure 2 montre l’incidence sectorielle du réchauffement climatique global selon
l’augmentation en degrés Celsius (°C) par rapport à l’ère préindustrielle. Pour éviter
cette situation, Stern demande aux gouvernements de réduire leurs émissions de GES
de 25 % d’ici 2050. Ce rapport, bien que controversé, a permis de réveiller les esprits
quant à la nécessité d’agir face aux conséquences économiques des CC.

Figure 2 : Impacts sectoriels du réchauffement climatique


Changement global de température
(par rapport à la période pré-industrielle)

0˚ 1˚ 2˚ 3˚ 4˚
Catastrophes – Dépenses de santé publique
1

et événements – Perte de productivité agricole


météorologiques – Couverture financière de risques
C h a p i t r e

extrêmes – Usure prématurée des infrastructures


– Coûts énergétiques

Source : Stern (2006), cité dans Équiterre (2015).

6
Évaluation environnementale, développement durable et changements climatiques

Dans une publication intitulée Perspectives de l’environnement de l’OCDE à


­l’horizon 2050 (OCDE, 2012), l’organisme souligne qu’à défaut d’actions climatiques
plus ambitieuses, on assisterait à une aggravation des perturbations irréversibles du
climat associées à l’augmentation des émissions mondiales de GES, essentiellement
imputable à un bond de 70 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à
la consommation.
Par ailleurs, selon un rapport de la Fédération internationale des sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC, 2019a), si rien n’est fait d’ici 2030, il
faudra 20 milliards de dollars des États-Unis (G$ US) par an pour couvrir les effets
néfastes des CC, en l’occurrence l’aide humanitaire aux victimes.
L’action de lutte contre les CC par l’atténuation des émissions de GES ou par
l’adaptation – sans oublier l’effort de résilience face aux CC – est plus avantageuse que
le coût élevé de l’inaction. En 2014, comme le rapporte Équiterre (2015), la Banque
mondiale a évalué les retombées économiques possibles de la mise en œuvre de poli-
tiques de « décarbonisation » de l’économie dans six grandes régions du monde – dont
les États-Unis et la Chine – e­ ntre 1 800 à 2 600 G$ US par année en 2030 (Akbar et al.,
2014). Ces retombées se concrétiseraient notamment par de nouveaux emplois, des
gains de productivité agricole et une réduction des coûts de la santé publique.
Par ailleurs, une étude indépendante réalisée par un groupe de travail malien
(Groupe de travail sur l’économie de l’adaptation aux changements climatiques, 2009)
a montré que la valeur monétaire des récoltes au Mali, estimée à 836 millions de dollars
des États-Unis (M$ US) en 2006, serait de 1,221 G$ US en 2030 si les tendances cli-
matiques actuelles se poursuivaient. Ce montant de 2030 serait réduit à 998 M$ US
dans un scénario climatique négatif se traduisant par une hausse des températures de
1,4 °C et une diminution de la pluviométrie de 10,6 %. Des pertes de 223 M$ US
pourraient donc être envisagées. Un scénario climatique positif se traduisant par une
hausse des températures de 0,9 °C et une augmentation de la pluviométrie de 8,1 %
entraînerait une perte de 169 M$ US. Enfin, un scénario climatique modéré qui se
traduirait par une hausse des températures de 1,2 °C et une diminution de la pluvio-
métrie de 2,2 % causerait des pertes de 172 M$ US.

CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET COÛT


p r a t i q u e

Face aux changements climatiques, le coût de l’inaction sera plus élevé que le
coût de la prévention. Une approche proactive de résilience face aux CC offre
des retombées économiques tout en prévenant les catastrophes hydroclimatiques
onéreuses.

Au Canada, la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE,


2011) projette que les répercussions économiques du changement climatique pour le
G u i d e

Canada pourraient s’élever à des milliards de dollars par année, à moins que les émissions
mondiales de GES ne soient réduites et que le Canada n’investisse dans l’adaptation.
D’après sa modélisation économique initiale, la TRNEE indique dans son rapport que

7
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

les répercussions économiques pour le Canada pourraient atteindre : 5 milliards de


dollars par année en 2020 et entre 21 et 43 milliards de dollars par année en 2050.
Le Niger, par exemple, a connu des inondations de plus en plus dommageables
au cours de la décennie 2010-2020, notamment en 2012, en 2016, en 2019 et, surtout,
en 2020, avec des dizaines de morts et plus de 300 000 sinistrés, selon le ministère
des Affaires humanitaires et de la Gestion des catastrophes. Ces évènements semblent
confirmer l’augmentation de la fréquence, de la violence et de la durée des extrêmes
climatiques. Toutefois, force est de constater que la faiblesse des moyens d’investisse-
ment et l’absence de cadre d’action nationale face aux catastrophes naturelles ont empê-
ché la mise en place de toute mesure de prévention significative. Ainsi, au fil des ans, le
coût de l’inaction ne fait qu’augmenter dans le temps au regard des dommages. La
figure 3 présente un portrait des impacts des inondations récentes survenues au Niger.

1.2.2. L’évaluation environnementale et le coût de la prise


en compte des changements climatiques
Si on retient l’hypothèse que l’inaction ou la non-prise en compte des CC dans le
processus a un coût, celui-ci peut être évalué de la façon suivante.

Coût du PPP-P compte tenu des changements climatiques


• Établir le coût du PPP-P en intégrant les coûts de toutes les étapes de sa planification,
sans tenir compte des CC.
• Établir le coût du PPP-P en intégrant, à chaque étape de sa planification, les coûts
des mesures sectorielles d’atténuation et d’adaptation.
• La différence entre les deux coûts ci-dessus est le coût de la prise en compte des
CC dans l’élaboration du PPP-P.

Coût de l’évaluation environnementale avec la prise en compte


des changements climatiques
• Établir le coût de l’EE avec une planification qui ne tient pas compte des CC.
• Établir le coût de l’EE en intégrant les coûts additionnels, à chaque étape du pro-
cessus, de la planification et de la mise en œuvre de mesures d’atténuation
et d’adaptation.
• La différence entre les deux coûts ci-dessus est le coût de la prise en compte des
CC dans l’élaboration de l’EE.
1

Il convient de noter que cette évaluation doit se faire pour chaque étape du pro-
C h a p i t r e

cessus d’EE défini pour l’EES, l’EIES et l’AES. La sommation des évaluations pour
l’ensemble des étapes est de nature à donner le bilan global des évaluations pour un
processus d’EE donné.

8
Figure 3 : Portrait des inondations au Niger.
NIGER
Aperçu sur les inondations au 10 août 2020

Évaluation environnementale, développement durable et changements climatiques


SITUATION GLOBALE EN 2020 PERSONNES SINISTRÉES PAR RÉGION EN 2020 (au 10 août) SITUATION EN 2019 À LA MÊME
(au 10 août) PÉRIODE (au 14 août)
36 662

88 772 23 059 15 141


Personnes sinistrées
Personnes sinistrées1
(contre une prévision de 240 000)2 8 926 (contre une prévision de 170 000)3
7 865 7 687
2 269 2 257
102
10 630 Maradi Tahoua Tillaberi Dosso Zinder Agadez Diffa Niamey 2 006
Ménages sinistrés Ménages sinistrés
Capitale > 28 000 L I B YEE
21 001 - 28 000
.
9 568 1 837
Chef lieu de région 14 001 - 21 000
7 001 - 14 000
Nombre de personnes sinistrées ALGERIE
Habitations effondrées > 28 000
21 001 - 28 000
Habitations effondrées
14 001 - 21 000
7 001 - 14 000

33 13
0-7 000
Sources : Ministère de
l’Action Humanitaire et de
Pertes en vies Pertes en vies la Gestion des Catastrophes
humaines humaines Contact : ochaniger@un.org
www.unocha.org/niger
769
www.reliefweb.int
2 455 MALI
AGADEZ

1. Les personnes sinistrées


Têtes de bétail décimées Têtes de bétail décimées
incluent les éléveurs et
les agriculteurs ayant
BILAN DES INONDATIONS POUR perdu leurs bétails
1 494 LES 4 DERNIÈRES ANNÉES (AU 31/12)
TAHOUA et leurs cultures.
TCHAD
TILLABERY ZINDER 2. Plan de contingence 2020
258 230 259 591
Hectares de cultures
NIAMEY MARADI DIFFA
3. Plan de contingence 2019
inondés 206 000
DOSSO 146 000
Source : Bureau de
601cm
BURKINA
FASO
NIGERIA
coordination des
niveau du fleuve
(cote d’alerte: 620cm) 2016 2017 2018 2019 affaires humanitaires
Les frontières et noms indiqués et les désignations employées sur cette carte n'impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par l'Organisation des Nations Unies.
(2020).
Creation date: 13 août 2020 Sources: Ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes Contact: ochaniger@un.org www.unocha.org/niger www.reliefweb.int

G u i d e p r a t i q u e
1. Les personnes sinistrées incluent les éléveurs et les agriculteurs ayant perdu leurs bétails et leurs cultures. 2. Plan de contingence 2020 3. Plan de contingence 2019
9
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Cette évaluation doit se faire pour l’ensemble des secteurs associés au PPP-P,
relativement aux effets des CC. Il s’agit de trouver le coût sectoriel correspondant
à chaque variable hydroclimatique caractéristique des CC :
• l’augmentation de la température par rapport à la période historique, en l’occur-
rence l’ère préindustrielle ;
• l’élévation du niveau des mers ;
• la hausse de débit et de la hauteur des rivières en période de crue ;
• l’extrême pluviométrique, pour les inondations ;
• le déficit pluviométrique par rapport à la normale, pour la sécheresse ;
• le dépassement dans le temps du seuil de température extrême, pour les vagues
de  chaleur ;
• le dépassement dans le temps du seuil de température extrême, pour le froid intense.
Les coûts sectoriels peuvent être ventilés comme suit :
• le coût sanitaire (hospitalisations, perte de producteurs) ;
• le coût induit par les dégâts aux infrastructures ;
• le coût induit par les pertes de production (agricole, têtes de bétail, etc.) ;
• le coût induit par l’arrêt d’activités économiques.
Les coûts variant d’un pays à l’autre, un comité d’experts peut être formé pour
évaluer l’incidence financière de ces variables caractéristiques des CC.
La documentation scientifique sur les impacts économiques des changements
­climatiques offre aussi plusieurs repères :
• Le coût de l’inaction face aux changements climatiques (Da Silva, 2017) ;
• Évaluation des impacts des changements climatiques et de leurs coûts pour
le ­Québec et l’État québécois (Larrivée et al., 2015) ;
• L’évaluation des avantages et des coûts de l’adaptation aux changements climatiques
(Webster et al., 2008) ;
• Modélisation des impacts économiques des changements climatiques par secteur de
développement : intégration du genre dans la modélisation de l’évaluation des impacts
du climat par secteur de développement (Centre de partenariat et d’expertise pour
le développement durable [CePED], 2014) ;
• The Cost of Doing Nothing. Appendix : Methodology (IFRC, 2019b).
1

En définitive, le caractère onéreux du coût de l’inaction justifie la nécessité de


prendre en compte les CC dans le processus d’EE. Et cette prise en compte reste béné-
C h a p i t r e

fique en termes d’économie d’échelle et donc de création de conditions favorables


en vue de la réalisation des ODD.

10
2. OBJECTIFS ET PORTÉE DU GUIDE
2.1. Objectifs
La prise en compte des CC dans le cadre du processus d’EE est de nature à détermi-
ner les risques et impacts négatifs associés aux PPP-P de façon à planifier la réduction
de ces impacts, le cas échéant, dans une perspective de développement durable
conforme, entre autres, au Programme de développement durable à l’horizon 2030
des Nations Unies. En termes méthodologiques, cette prise en compte se fait par les
actions suivantes :
• proposer des éléments pertinents pour une bonne compréhension des concepts
avant de schématiser l’approche méthodologique globale ;
• définir les CC et déterminer quels outils serviront à évaluer leurs impacts sur les
PPP-P et les impacts des PPP-P sur les CC ;
• déterminer quelles approches et quels outils permettront de prendre en compte
les CC dans le processus d’EE ;
• étayer les éléments ci-dessus en précisant les étapes de leur mise en œuvre, notamment
au regard de l’atténuation et de l’adaptation ;
• élaborer un énoncé-type (modèle) selon la typologie de l’EE, afin de déterminer
comment évaluer les CC dans le cadre d’un processus d’EE ;
• étayer les concepts par des exemples concrets ;
• établir un cadre commun d’EE qui intègre la dimension des CC dans l’espace
francophone.
En définitive, à l’aide du Guide, les intervenants pourront :
• améliorer la prise de décision en matière d’EE en prenant effectivement en compte
la dimension des CC ;
• assurer une meilleure gestion des actions de développement ;
• contribuer à la réduction de la vulnérabilité des PPP-P aux impacts des CC ;
• contribuer à la réduction des émissions de GES par les PPP-P ;
• favoriser le développement durable et les bonnes pratiques environnementales.
p r a t i q u e

2.2. Utilisateurs cibles


Le Guide méthodologique cible principalement les praticiens et acteurs de l’EE qui
cherchent à intégrer les risques associés aux CC dans le processus d’EE :
• les promoteurs ou maîtres d’ouvrage responsables de la réalisation de l’EE ;
• les bureaux d’étude, pour leur contribution technique à la réalisation de l’EE ;
G u i d e

11
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

• les autorités environnementales (AE), pour la pertinence de l’EE ou la formulation


d’avis sur l’EE ;
• le public ou les citoyens, pour la formulation d’avis sur les impacts réciproques
des PPP-P et des CC.
Enfin, le Guide méthodologique est aussi utile pour toutes les autres personnes phy-
siques ou morales souhaitant intégrer la prise en compte des CC dans le processus d’EE.

2.3. Questions pratiques


L’élaboration du Guide méthodologique doit répondre aux questions pratiques suivantes
pour mieux intégrer les considérations relatives aux CC dans le processus d’EE :
1) Comment l’intégration des CC dans le processus d’EE peut-elle améliorer la prise
de décision ?
2) Comment déterminer, évaluer et prioriser les risques associés aux CC qui peuvent
avoir des incidences sur les PPP-P ?
3) Comment déterminer, évaluer et prioriser les risques associés aux PPP-P qui
peuvent avoir des incidences sur les CC ?
4) Comment traduire en actions concrètes la prise en compte de ces risques dans
les différentes phases du processus d’EE, selon le type d’EE ?

2.4. Finalité
Comme nous l’avons déjà mentionné dans l’introduction, la finalité du Guide est
de faire de l’EE un outil de résilience et de lutte contre les CC dans une perspective de
développement durable. Pour les praticiens, il s’agira, à travers ce Guide méthodologique,
de développer de bonnes pratiques pour la prise en compte des CC à toutes les étapes
de l’EE. Ces bonnes pratiques pourraient s’articuler autour des points suivants :
• l’évaluation des CC et de leurs impacts ;
• l’évaluation des émissions de GES ;
• la prise en compte des CC dans le processus national d’EE ;
• l’amélioration de cette prise en compte par la pratique dans le cadre des PPP-P.
2
C h a p i t r e

12
3. MÉTHODOLOGIE
La méthodologie adoptée pour l’élaboration du Guide a nécessité de prendre en consi-
dération un certain nombre de principes directeurs, l’état des techniques d’EE, la capi-
talisation des connaissances existantes et l’efficacité de la collecte et de l’analyse
de données.

3.1. Principes directeurs et aspects factuels


L’approche méthodologique proposée pour la prise en compte des CC dans le processus
d’EE repose sur les principes suivants :
• La prise en compte des CC dans le processus d’EE est une occasion de bonifier
l’EE qui mérite une révision de la pratique pour mieux répondre aux besoins de la
société (Côté, Waaub et Mareschal, 2017).
• La prise en compte des CC dans le processus d’EE est une nécessité pour réduire
au minimum les risques associés aux PPP-P.
• La prise en compte des CC dans le processus d’EE est une responsabilité partagée,
c’est-à-dire multi-institutionnelle et multi-acteurs.
• La prise en compte des CC dans le processus d’EE est une nécessité au regard des
engagements internationaux dans le cadre de la lutte contre les CC (réduction
des émissions de GES et adaptation) et l’atteinte des objectifs du Programme de
développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.
• Les considérations climatiques devraient être intégrées dans les EE des pays
de ­l’espace francophone.
La méthodologie adoptée repose sur les principes suivants :
• Les domaines respectifs de l’EE et des CC sont distincts, notamment sur le plan
de la formation et de l’expertise, ce qui laisse supposer une posture interdisciplinaire
pour intégrer la prise en compte des CC dans le processus d’EE.
• Les domaines de l’EE et des CC relèvent d’institutions généralement distinctes
dans la plupart des pays de l’espace francophone.
p r a t i q u e

• L’évaluation des CC peut s’intégrer et s’imbriquer à l’EE de façon fonctionnelle


(Bouchard, 2010, 2012).
• L’EE et l’évaluation des CC doivent converger afin d’optimiser l’aide à la décision.
La démarche globale de prise en compte des CC dans le processus d’EE s’inscrit
dans une logique qui vise à apporter des solutions viables à la problématique de la
prise en compte de l’EE dans l’espace francophone, problématique caractérisée par les
éléments suivants :
G u i d e

• La pratique de l’EE est régie par la loi.

13
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

• Le volet des CC est absent du cadre législatif d’EE de nombreux pays de l’espace
francophone.
• L’absence de directives et de cadre réglementaire pour la prise en compte des CC
à chaque étape du processus d’EE est une réalité dans de nombreux pays de l’espace
francophone.

3.2. Consultation des connaissances


existantes
La démarche d’élaboration du Guide s’est basée sur la littérature de référence commu-
nément admise en matière d’EE et de CC. Une revue de littérature (voir l’annexe B)
sur la prise en compte des CC dans le processus d’EE a permis d’en apprécier les
­modalités à travers le monde. On peut retenir les points communs suivants de la
­littérature existante  :
• Il est possible que les PPP-P influent sur les CC par leurs émissions de GES.
• Il est possible que les CC aient un impact sur les PPP-P au cours de leur cycle
de vie.
• L’évaluation des deux possibilités ci-dessus est conduite par des étapes clairement
identifiées.
• L’atténuation des émissions de GES et l’adaptation aux CC sont considérées pour
réduire l’impact des PPP-P sur les CC et vice versa. L’évaluation des CC relative-
ment aux PPP-P peut être conduite indépendamment du processus d’EE. C’est
notamment le cas en France, avec l’approche des trajectoires d’adaptation au chan-
gement climatique des territoires (TACCT) (Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie [ADEME], 2018). Toutefois, il est plus pertinent de considé-
rer la prise en compte des CC à toutes les étapes du processus d’EE (Sok, Boruff
et Morrison-Saunders, 2011).
• La prise en compte des CC dans le processus d’EE s’avère pertinente dans la pers-
pective de la réalisation des objectifs associés aux conventions de Rio et des ODD.
• La coopération internationale offre une possibilité de renforcement des capacités,
notamment en ce qui a trait à la mise en œuvre d’EES et du Programme de déve-
loppement durable à l’horizon 2030.
On relève, en résumé, que le formalisme de la prise en compte des CC dans le
processus d’EE a connu des applications dans différentes régions du monde et dans des
3

contextes de politiques environnementales différentes. En dépit d’approches variées


de mise en œuvre de l’EE, celle-ci présente des étapes similaires (IFDD et Université
C h a p i t r e

Senghor, 2019).

14
Méthodologie

Le choix de considérer la prise en compte des CC à chaque étape du processus


d’EE fait consensus dans la littérature. Cette prise en compte doit se faire à chaque
étape de la planification des PPP-P : la conception technique (études préalables,
avant-projet, études détaillées), la réalisation des travaux, l’exploitation et la gestion, et
la fermeture. La démarche de prise en compte des CC dans le processus d’EE doit être :
• progressive : tout comme le niveau de précision technique du PPP-P s’accroît à
chaque phase de sa conception, les réponses aux questions environnementales
seront de plus en plus précises ;
• sélective : les critères déterminants de l’évaluation des CC sont choisis au regard des
enjeux environnementaux propres à chaque phase de la planification des PPP-P.
• itérative : la prise en compte des CC dans le processus d’EE doit progresser par
itérations et approfondissements successifs, dès que l’avancement du PPP-P
conduit à identifier de nouveaux problèmes.
L’application des trois considérations ci-dessus à l’EE est pertinente pour la prise
en compte des CC dans le processus d’EE (Michel, 2001). Cette prise en compte sera
représentée par un énoncé type selon le type d’EE considéré (voir le chapitre 6).

3.3. Questionnaire
Un formulaire sous forme de questionnaire (annexe A) a été élaboré dans le but de
collecter des informations auprès des agences nationales responsables de l’évaluation
environnementale dans des pays cibles de l’espace francophone. Le tableau 1 donne la
liste des pays cibles qui ont effectivement rempli le questionnaire.

Tableau 1 : Liste des pays ayant donné une suite favorable au questionnaire
sur l’interface entre évaluation environnementale et changements climatiques
ZONE GÉOGRAPHIQUE PAYS
Afrique de l’Ouest Bénin
Burkina Faso
Guinée
p r a t i q u e

Niger
Mauritanie
Togo
Afrique centrale Gabon
Caraïbe Haïti
Europe France
G u i d e

Océan Indien Comores

15
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Le questionnaire avait pour objet de recueillir des données institutionnelles sur


l’EE et les CC ainsi que sur les préoccupations des pays cibles à l’égard de l’interface
EE-CC. Les questions portaient sur les aspects suivants :
• le cadre légal national en matière d’EE ;
• le nom de l’institution nationale servant de point focal pour la CCNUCC et les
engagements internationaux du pays (documentation, CDN, politiques) ;
• le nom de l’institution nationale servant de point focal pour la Convention sur la
diversité biologique (CDB) et les engagements internationaux du pays (documen-
tation politique, programme-cadre) ;
• les directives ou informations législatives du pays pour la prise en compte des CC
dans le processus d’EE ;
• une ou des études de cas d’EE comprenant une prise en compte des CC :
– l’impact des CC sur un PPP-P,
– l’impact d’un PPP-P sur les CC ;
• la liste des risques ou enjeux climatiques les plus significatifs au niveau national
en lien avec l’EE (inondations, sécheresse, tempêtes de poussière, etc.).
Les réponses des pays au questionnaire étaient de nature à permettre de prendre
en compte les préoccupations, besoins ou réalités exposés par ceux-ci. Elles ont été
consignées dans un document séparé (« Réponses aux questionnaires »).
Il convient de noter que la Cartographie de l’EE dans l’espace francophone (IFDD,
2019) a aussi été utilisée pour produire une vue d’ensemble des pratiques associées dans
l’espace francophone.

3.4. Analyse des réponses au questionnaire


Les réponses des pays francophones ciblés aux fins du questionnaire font ­ressortir,
malgré leurs disparités, les faits suivants :
• Au niveau institutionnel, les affiliations des structures respectives d’EE et de lutte
contre les CC relèvent généralement de directions administratives différentes, ce
qui pose un défi de collaboration.
• Lorsqu’elle existe, la collaboration entre institutions responsables de l’EE et des
CC se limite à des échanges d’information ou à un partenariat.
• La prise en compte des CC dans le processus d’EE présente des lacunes dans les
3

pays sur les plans de la législation, des connaissances techniques, des capacités
à maîtriser les outils, de l’accès aux ressources et des expériences pratiques.
C h a p i t r e

• Les praticiens de l’EE des pays africains font ressortir des besoins en renforcement
de capacités pour intégrer les CC dans le processus d’EE.

16
Méthodologie

• La plupart des secteurs d’activité ont fait l’objet de projets en lien avec les CC,
surtout en ce qui a trait au volet adaptation.
• La plupart des pays ont contribué à la réalisation de leurs engagements inter­
nationaux, notamment pour ce qui est des communications dans le cadre de la
CCNUCC.
Les besoins et les défis exprimés par les pays peuvent se résumer ainsi :
• Intégrer la prise en compte des CC dans le processus d’EE dans le cadre
législatif.
• Promouvoir la collaboration entre les acteurs sur l’interface EE-CC et mettre en
place une synergie entre institutions d’EE et de lutte contre les CC pour atténuer
les écarts de poids et d’influence entre les institutions.
• Renforcer les connaissances techniques et les capacités en matière de maîtrise
des outils d’évaluation des CC, notamment sur le plan de l’atténuation.
• Rendre accessibles les ressources utiles pour la prise en compte des CC dans
le ­processus d’EE, notamment pour ce qui est de l’acquisition des données.
• Répondre aux attentes exprimées envers le présent guide en termes de clarté
et d’outil pratique.
• Avoir une approche holistique et intégrée qui prenne en considération la séquence
« éviter, réduire et compenser » (ERC), qui permet d’englober l’ensemble des théma-
tiques de l’environnement (air, bruit, eau, sol, santé des populations) et de com-
penser les impacts négatifs associés au PPP-P sur l’environnement (Gouvernement
de France, 2017).
• Prendre en considération l’Accord de Paris sur le climat dans la prise en compte
des CC dans le processus d’EE. p r a t i q u e
G u i d e

17
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

4. ÉVALUATION
ENVIRONNEMENTALE ET
CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Le présent chapitre récapitule les concepts d’évaluation environnementale et de chan-
gements climatiques.

4.1. L’évaluation environnementale


4.1.1. Cadre conceptuel
L’EE est un processus officiel dans presque tous les pays, qui a pour visée d’évaluer les
conséquences éventuelles des politiques, des stratégies, des plans, des programmes, des
projets ou de toute autre activité humaine sur l’environnement (IFDD et Université
Senghor, 2019). Sa définition varie selon les pays (IFDD, 2019). Toutefois, un consensus
international issu d’une dizaine d’agences nationales d’EE, de l’IAIA et du Programme
des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) définit l’EE comme suit : « un pro-
cessus systématique qui consiste à évaluer et à documenter les possibilités, les capacités
et les fonctions des ressources et des systèmes naturels, afin de faciliter la planification
du développement durable et la prise de décision en général ainsi qu’à prévoir et à gérer
les impacts négatifs et les conséquences de propositions d’aménagement en particulier »
(Sadler, 1996, p. 15).
Les professionnels en EE fournissent des efforts pour adapter la pratique au monde
en évolution (IAIA, 2017). De nos jours, l’EE contribue notamment à l’adaptation et
à la lutte contre les CC, à la conservation de la biodiversité et à la gestion durable des
ressources naturelles, à la prévention et à la gestion des pollutions et nuisances, à la
préservation des ressources culturelles matérielles et immatérielles, ainsi qu’à la préserva-
tion de la sécurité et de la santé des travailleurs et du public, y compris les communautés
locales et les groupes vulnérables. Elle est mise en œuvre à travers divers outils tels que
l’EES, l’EIES et l’AES (IFDD et Université Senghor, 2019). Il y a toutefois lieu de
préciser que les EE, comme processus, sont toutes de même nature ; elles diffèrent plutôt
par la forme que prend l’étude (audit, étude d’impact ou évaluation stratégique).
La prise de décision en EE comporte une hiérarchie selon le type de processus
considéré. La figure 4 fait ressortir les liens hiérarchiques articulés avec les projets, les
4

programmes, les plans et les politiques. Ces dernières (au sommet du triangle) ont une
portée multilatérale ou nationale ; elles englobent et génèrent les plans, programmes
C h a p i t r e

et projets d’envergure régionale ou locale.

18
Évaluation environnementale et changements climatiques

Figure 4 : Hiérarchisation de l’étude d’impact environnemental et social


et de l’évaluation environnementale stratégique au regard des politiques,
plans, programmes et projets

Évaluation
Environnementale
Politiques Stratégique

Plans, programmes

Étude
d’Impact
Projets Environnemental
et Social

Échelle spatiale (multilatérale, nationale, régionale, locale)


Source : Adapté d’Office fédéral de l’environnement (2018).

Par ailleurs, la similitude des processus d’EIES et d’EES décrits au chapitre 6 nous
amène à souligner les principales différences entre ces deux types d’évaluation pour
faciliter la mise en application des directives du Guide. Le tableau 2 ci-dessous résume
ces différences.

Tableau 2 : Différences entre l’étude d’impact environnemental et social


et l’évaluation environnementale stratégique
EIES EES
Porteur Généralement préparée ou Institution gouvernementale,
financée par les promoteurs autorité régionale.
du projet.
Cadre S’applique à des projets S’applique aux politiques,
d’application spécifiques à cycle de vie plans et programmes dans
p r a t i q u e

relativement court ainsi une perspective stratégique


qu’à leurs spécifications. large et à long terme.
Zone d’étude L’aire d’étude est généralement L’aire d’étude est généralement
limitée au territoire situé étendue et peut couvrir
à proximité du projet. une région ou l’ensemble
du territoire national.
Enjeux Les enjeux sont généralement Les enjeux ont une portée
G u i d e

locaux et préoccupants pour plus large ou indirecte.


les populations riveraines.

19
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

EIES EES
Processus • Processus linéaire bien • Processus itératif à plusieurs
défini comportant un étapes avec boucles de
commencement et une fin rétroaction.
clairement établis (s’étendant • Met l’accent sur la
par exemple de la réalisation réalisation d’objectifs
de l’étude de faisabilité à environnementaux, sociaux
l’approbation du projet). et économiques équilibrés
• Met l’accent sur dans les politiques, plans et
l’atténuation des effets programmes. Donne lieu à
environnementaux et sociaux la détermination des résultats
d’un projet déterminé, en du développement au niveau
décrivant toutefois quelques macroéconomique.
options envisageables quant
au projet, aux dispositifs
compensatoires, etc.
Portée • L’analyse porte • L’analyse porte sur
habituellement sur les options de solution
les variantes d’un projet de nature stratégique.
proposé par le promoteur. • Elle couvre un large éventail
• Elle couvre un éventail de scénarios de rechange.
limité de solutions de
remplacement.
Résultats Le processus mène à la Le processus ne mène pas à la
délivrance ou au refus d’une délivrance d’une autorisation,
autorisation pour la mise en mais plutôt à la formulation de
œuvre du projet sur le terrain. recommandations quant aux
orientations, aux interventions
ou aux mesures à privilégier
dans la politique, le plan ou
le programme (et dans sa
mise en œuvre) en vue du
développement durable.

Les processus de mise en œuvre de l’EE sont aussi diversifiés que les États et leurs
degrés d’autonomie en matière d’environnement relativement à un cadre régional,
­fédéral ou multilatéral (IFDD, 2019). On observe ainsi de grandes variations dans les
4

processus mis en place. Toutefois, il demeure possible de dresser le portrait d’un pro-
C h a p i t r e

cessus type d’évaluation des impacts sur l’environnement (ibid.). Nous adoptons dans
ce guide le processus décrit dans le cas des EIES par André et al. (2003). Ainsi, le pro-
cessus s’enclenche au moment où le maître d’ouvrage décide de réaliser ou de soumettre

20
Évaluation environnementale et changements climatiques

un PPP-P. En général, il en informe l’autorité responsable de l’évaluation environne-


mentale et sociale, puis procède aux étapes ci-après :
• Le tri préliminaire (screening) est la phase du processus au cours de laquelle on
détermine la nécessité d’une évaluation environnementale et, le cas échéant,
­l’envergure qu’elle devra prendre.
• Le cadrage ou balayage (scoping) consiste, selon Michel (2001), à retenir, parmi le
vaste champ des problèmes environnementaux potentiels, un nombre restreint
d’enjeux à traiter de manière approfondie dans l’évaluation environnementale
et sociale.
• La réalisation de l’étude, qui relève du maître d’ouvrage, se fonde sur le mandat
(terms of reference), qui en constitue la recette, et donne lieu à un rapport d’évaluation
environnementale.
• L’examen ou l’évaluation du rapport est une tâche dévolue aux services administratifs
du décideur. Il peut se subdiviser, selon la législation, en analyse de recevabilité,
analyse de qualité et analyse technique.
• La prise de décision ou l’approbation du rapport est suivie de la mise en œuvre.
L’approbation consiste en une autorisation de procéder au PPP-P – avec ou sans
modification – ou en un rejet du projet.
• La mise en œuvre des recommandations fait l’objet d’un suivi et d’une
évaluation.

4.1.2. La nécessité de prendre en compte les changements


climatiques
La pratique de l’EE est confrontée à des défis majeurs relativement aux CC, qui
­présentent des impacts dans tous ses secteurs d’activité. La communauté de pratique
est consciente des enjeux de la prise en compte des CC dans le processus d’EE et
de la nécessité de poser des jalons en vue d’y intégrer les CC (IAIA, 2017). Cette inté-
gration est d’autant plus urgente que les impacts des CC ne font que s’accentuer avec
l’augmentation de l’intensité, de la durée et de la fréquence des phénomènes hydro­
météorologiques extrêmes et du réchauffement climatique. Par exemple, selon
­l’Organisation mondiale de météorologie (OMM), l’année 2019, qui a été la deuxième
p r a t i q u e

année la plus chaude de l’histoire, marque la fin d’une décennie (2010-2019) de chaleur
exceptionnelle.
Une telle intégration permettrait de :
• contribuer à l’ODD 13, relatif à la lutte contre les CC ;
• développer le savoir et le savoir-faire quant à cette prise en compte des CC dans
le processus d’EE, notamment en contexte transfrontalier ;
• développer de bonnes pratiques de prise en compte des CC chez les promoteurs ;
G u i d e

• contribuer à la résilience des ouvrages face aux impacts des CC via le processus d’EE.

21
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

La prise en compte des CC en EE s’avère plus cruciale dans l’espace francophone


en raison d’un contexte complexe marqué par des blocages (Tchindjang, 2017). Selon
cet auteur, les principaux freins à l’intégration des CC sont :
• le manque de connaissances sur la thématique et l’incertitude quant aux impacts
locaux du changement climatique ;
• le problème épineux des financements disponibles pour l’adaptation ;
• la limite floue qui existe entre développement et adaptation ;
• la difficulté à analyser les vulnérabilités et les capacités d’adaptation localement
à cause de l’analphabétisme ou du manque de sensibilisation et de renforcement
des capacités ;
• la maîtrise des processus d’EE en eux-mêmes par les gouvernements et les ONG.
La réponse aux défis de l’intégration des CC au processus dans l’espace francophone
pourrait être accélérée par :
• la détermination et l’évaluation des risques climatiques et des incertitudes qui
y sont associées ;
• la maîtrise de l’évaluation des impacts des CC ;
• la prise en compte des connaissances et réalisations existantes en matière de CC
(plan d’action national d’adaptation [PANA], CDN, politique nationale relative
aux objectifs de développement durable – en l’occurrence l’ODD 13, qui a trait
aux CC) ;
• l’arrimage de l’intégration des CC avec les politiques de développement.
En définitive, utiliser l’EE comme outil pour atténuer les impacts des CC ou s’adap-
ter à ceux-ci s’avère une nécessité pour la communauté de professionnels, afin d’amé-
liorer la pratique et de contribuer à la lutte contre les CC et au développement durable.

4.2. Les changements climatiques


4.2.1. Généralités et aspect conceptuel
Le climat de la Terre est sujet à une variabilité naturelle ou résultant d’évènements géo­
physiques tels que les éruptions volcaniques. Le climat qui prévalait avant la période
industrielle a façonné l’histoire de l’humanité. Depuis le début de la période industrielle,
selon le GIEC (2007), c’est plutôt l’humanité qui façonne le climat avec le réchauffe-
ment global qui résulte de l’accroissement des émissions atmosphériques de GES, prin-
4

cipalement le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le monoxyde d’azote


(NO) générés par les activités anthropiques.
C h a p i t r e

Il est communément admis en science du climat que les CC correspondent à une


modification des caractéristiques statistiques (moyenne, variabilité ou écart-type)
de l’état du climat dans un espace géographique donné et sur une période donnée,

22
Évaluation environnementale et changements climatiques

généralement de plusieurs décennies. Toutefois, cette définition peut être nuancée en


fonction de l’origine ou de l’attribution de ces changements, qui peuvent être d’origine
anthropique ou naturelle, selon le point de vue des institutions traitant des CC. Ainsi,
pour le GIEC (2018), les CC au fil du temps peuvent correspondre soit à une variabi-
lité naturelle, soit à des activités anthropiques. En revanche, pour la CCNUCC, les CC
sont directement ou indirectement attribuables à des activités humaines qui modifient
la composition de l’atmosphère.
Les CC peuvent être quantifiés à partir de paramètres statistiques, des variables qui
caractérisent le milieu considéré (atmosphère, biosphère, hydrosphère, lithosphère,
cryosphère). Par exemple, la moyenne et la variance permettent de bien illustrer le
concept des CC, à travers l’analyse de la distribution d’une variable donnée, telle la
température de l’air dans le cas de l’atmosphère (Cubasch et al., 2013). On compare
ainsi la distribution de la variable sur deux périodes données, en considérant par
exemple des données historiques et des données de scénarios climatiques prospectifs
(Charron, 2016). L’histogramme est d’usage courant pour représenter les CC par la
distribution des valeurs d’une variable climatique. En effet, il représente très bien la dis-
tribution d’une variable continue, puisqu’il décrit toutes les valeurs possibles comprises
entre la plus petite et la plus grande (les extrêmes). La distribution est caractérisée par
sa variance liée à la variabilité et à la moyenne des valeurs de cette variable sur une
période donnée. Ainsi, les changements climatiques peuvent être occasionnés par :
• un changement dans la moyenne des valeurs de la distribution (a) ;
• un changement dans la variance, c’est-à-dire la variabilité des valeurs de la distri-
bution (b) ;
• un changement à la fois dans les valeurs de la moyenne et de la variance de la
distribution (c).
La figure 5 illustre, dans le cas de la variable « température », une comparaison
entre les effets des trois cas ci-dessus sur les températures correspondant respectivement
à une période historique et à une projection. Aujourd’hui, les projections climatiques
ou scénarios futurs (Charron, 2016) nous donnent accès aux distributions futures de
nombreuses variables, permettant ainsi de quantifier les CC par comparaison avec des
données historiques de la même variable. L’histogramme permet aussi de caractériser
les extrêmes climatiques qui occasionnent le plus d’impacts.
p r a t i q u e

DÉFINITION DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES


Les CC constituent une évolution globale dans la dynamique de l’atmosphère,
de la biosphère, de l’hydrosphère, de la lithosphère ou de la cryosphère, sur un
horizon temporel donné, dont les effets se manifestent de façon différenciée selon
la zone géographique considérée. Les impacts associés peuvent être préjudiciables
ou bénéfiques pour une espèce donnée.
G u i d e

23
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Figure 5 : Effets des changements dans la distribution


(moyenne, variance) des températures sur les extrêmes
a) Changement dans la moyenne

Climat historique Climat futur


Probabilité d’occurence

Plus de températures
chaudes

Augmentation Augmentation
des températures des températures
minimums maximums

Froid Moyen Chaud


Température

b) Changement dans la variance

Climat historique
Probabilité d’occurence

Climat futur
Plus de températures Plus de températures
froides chaudes

Diminution Augmentation
des températures des températures
minimums maximums

Froid Moyen Chaud


Température

c) Changements dans la moyenne et la variance

Climat historique
Probabilité d’occurence

Climat futur
Encore plus
de températures chaudes
4

Moins de
changement dans Augmentation
C h a p i t r e

les températures des températures


minimums chaudes

Froid Moyen Chaud


Température
Sources : Thomas (2014, avec modifications) ;
Folland et al. (2001) ; Cubasch et al. (2013).

24
Évaluation environnementale et changements climatiques

4.2.2. Impacts
Les changements climatiques s’accompagnent souvent d’effets ou d’impacts négatifs
pour les humains :
• la fonte des glaces, des glaciers et du pergélisol (qui libèrerait d’importantes
­quantités de GES dans l’atmosphère si le réchauffement actuel se poursuit) ;
• un changement dans la disponibilité et la qualité des ressources en eau ;
• une augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la durée des phénomènes
climatiques extrêmes (sécheresse, inondations, tempêtes, cyclones, canicule, froid
extrême) ;
• une dégradation des terres sous les effets de l’érosion hydrique ou éolienne ;
• une élévation du niveau des mers et une diminution de la superficie des terres
émergées ;
• un accroissement de l’érosion côtière sous l’effet des vagues ;
• une réduction de la diversité biologique avec la disparition d’espèces animales ou
végétales notamment dans les milieux humides, mangroves ou récifs coralliens.
Ils ont aussi des effets positifs :
• la création de conditions propices à la navigation dans les régions arctiques,
en ­raison de la fonte des glaces ;
• un accès aux ressources de l’Arctique facilité par la fonte des glaces ;
• une baisse des frais de chauffage dans les régions froides, comme suite au réchauf-
fement global ;
• une réduction des effets du froid sur la santé, associée à l’accentuation du réchauf-
fement global ;
• un accroissement des surfaces cultivables dans certaines régions ;
• l’avènement de conditions favorables pour le développement de certaines cultures
ou plantes ;
• l’avènement de conditions favorables au développement de l’élevage dans certaines
régions du monde ;
p r a t i q u e

• un enrichissement de certains écosystèmes par la mutation d’espèces animales


ou végétales.
Les principaux impacts des CC sont résumés à la figure 6. Quant aux impacts
sectoriels des CC selon la zone géographique, le GIEC les présente dans son cinquième
rapport (GIEC, 2014b ; figure 7).
G u i d e

25
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Figure 6 : Principaux impacts des changements climatiques

Vagues
de chaleur
Insécurité
Déforestation
alimentaire

Perte ou
changement
de biodiversté
CC Dommages aux
infrastructures

Dégradation
Innondations
des écosystèmes
Dégradation
des sols
Sécheresse Résumé à l’intention des décideurs

Incidences à grande échelle attribuées au changement climatique suivant les études scientifiques
Figure 7 : Principaux impacts des changements
parues depuis leclimatiques
RE4
RÉGIONS POLAIRES (Arctique et Antarctique)

AMÉRIQUE DU NORD EUROPE ASIE

RID

10544
PETITES ÎLES
AFRIQUE
9329

AMÉRIQUE CENTRALE ET AMÉRIQUE DU SUD


8101

AUSTRALASIE
4

1987 2982 3255

Degré de confiance associé à Incidences observées attribuées au changement climatique


l'attribution au changement Systèmes physiques Systèmes biologiques Systèmes humains et aménagés
climatique
C h a p i t r e

Glaciers, neige, glace Écosystèmes


et/ou pergélisol Production alimentaire Incidences déterminées
terrestres en fonction de la
très moyen très Cours d'eau, lacs, Moyens de subsistance,
faible élevé Feux incontrôlés disponibilité d’études
faible élevé crues et/ou sécheresses santé et/ou économie d'échelle régionale
Érosion des côtes et/ou Écosystèmes marins
intervalle incidences sur le niveau
de la mer Symboles vides = contribution mineure du changement
de confiance climatique
Symboles pleins = contribution majeure du changement
climatique

Source : GIEC (2014b).


Figure RID.4 | Le nombre des incidences observées au cours des dernières décennies que les études scientifiques parues depuis le quatrième Rapport
d’évaluation du GIEC (RE4) attribuent à présent au changement climatique a fortement augmenté. Pour corroborer de tels résultats, ces études se fondent
sur des éléments scientifiques probants portant sur le rôle du changement climatique. La liste des incidences attribuables au changement climatique
présentée sur cette mappemonde ne saurait être considérée comme exhaustive. Les publications qui viennent étayer l’attribution des incidences se caracté-
risent par une base de connaissances de plus en plus vaste, mais leur nombre est encore faible pour beaucoup de régions, de systèmes et de processus, ce
qui met en évidence les lacunes que comportent les données et les études. Les symboles indiquent le type d’incidence, la contribution relative du change-

26 ment climatique (majeure ou mineure) aux incidences observées, et le degré de confiance correspondant. Les différents symboles utilisés correspondent à
une ou plusieurs entrées du tableau RID.A1 (GTII RE5), regroupant ainsi des incidences associées à l’échelle régionale. Les nombres entourés figurant dans
le coin inférieur droit des cadres correspondants aux régions indiquent le nombre total d’ouvrages et articles parus en anglais sur le thème du changement
climatique entre 2001 et 2010, répertoriés dans la base de données bibliographique Scopus, contenant dans leur titre, dans leur résumé ou dans leurs mots
Évaluation environnementale et changements climatiques

4.2.3. Extrêmes climatiques et évaluation environnementale


Selon les projections, il est très probable que l’intensité, la durée et la fréquence des
évènements climatiques extrêmes augmenteront (GIEC, 2013). Ce sont là les impacts
les plus tangibles des CC. Les évènements climatiques extrêmes tels que les inondations,
les cyclones, les feux de forêt et les sécheresses sont des catastrophes naturelles suscep-
tibles d’entraîner des pertes en vies humaines, des dommages matériels et des impacts
sociaux. L’EE peut contribuer à la réduction, la gestion et la prévention des catastrophes
naturelles d’origine hydrométéorologique ; l’EE du risque d’inondation dans le delta du
fleuve Ha Thanh, dans le centre du Viêtnam (Anh Tu Ngo, 2014), en est un cas pro-
bant. On note par ailleurs que le Colloque SIFEE tenu en 2013 à Lomé, la capitale du
Togo, fut consacré à l’utilisation de l’EE comme outil de prévention des catastrophes,
notamment celles d’origine naturelle.
Les plans de gestion et de prévention des catastrophes naturelles d’origine clima-
tique peuvent faire l’objet d’une EE. Dans le cadre de ce processus, les risques inhérents
aux CC, notamment les extrêmes, doivent être évalués au cours des différentes phases
du PPP-P.

4.3. Impacts réciproques des PPP-P


et des changements climatiques
4.3.1. Impacts des PPP-P sur les changements climatiques
La présente section décrit les éléments à prendre en compte dans l’évaluation des
impacts des PPP-P sur les CC. La procédure mise en œuvre pour déterminer ces
impacts est exposée au chapitre 5. Des exemples de cas d’EE portant sur les impacts
de PPP-P sur les CC sont donnés à l’annexe C.

Impacts directs (production de gaz à effet de serre)


Les travaux du GIEC (2014c, 2014d) font ressortir les liens entre l’accroissement des
émissions de GES dans l’atmosphère induit par les activités anthropiques – en l’occur-
rence, celles qui résultent des PPP-P – et les CC, à travers les changements observés
dans la dynamique de l’atmosphère, l’hydrologie, la biosphère, la lithosphère et la cryo­
p r a t i q u e

sphère. Il s’avère nécessaire de réduire les émissions de GES dans l’optique de limiter le
réchauffement climatique global à un niveau conforme à l’Accord de Paris sur le climat
(GIEC, 2018).
L’Accord de Paris a pour objectif d’enrayer la menace climatique en réduisant
l’augmentation de la température mondiale à un niveau bien inférieur à 2 °C par rap-
port aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter encore davan-
tage l’augmentation de la température à 1,5 °C. Les 195 États signataires de cet accord
ont convenu de faire des efforts sous la forme de contributions déterminées au niveau
G u i d e

national. Les CDN peuvent inclure un volet atténuation (réduction des GES), un volet
adaptation (accroissement de la résilience) ou les deux. Dans cette perspective d’effort
global, il est important que les PPP-P soient des instruments pour l’atteinte des objectifs

27
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Inondations de 2020 à Niamey Crédits photos : DGPC-Niger

Hauteur de l’inondation dans le delta du fleuve Ha Thanh en 2009 (Ngo, 2013)

nationaux de la CDN. Il s’agirait ainsi de réduire les émissions de GES des PPP-P.
4

Le processus d’EE se doit d’intégrer cet objectif de réduction des émissions de GES.
Les mesures suivantes s’imposent afin de mieux évaluer les émissions de GES
C h a p i t r e

d’un PPP-P dans le cadre d’un processus d’EE :


• Prendre en compte les émissions de GES à toutes les étapes de l’EE.
• Décrire et planifier le PPP-P en intégrant toutes les mesures possibles de réduction
des GES qui seraient générées par le projet.

28
Évaluation environnementale et changements climatiques

• Quantifier les réductions d’émissions de GES dans le cadre des mesures d’atténua-
tion, afin d’arrimer celles-ci au contexte national et aux efforts nationaux de lutte
contre les CC.
• Dans le cadre du processus d’EE préalable à l’approbation du projet, prendre en
considération les émissions de GES directes ou indirectes sur tout le cycle de vie
du PPP-P (construction, opération, démantèlement) à travers les éléments suivants
(Commission européenne, 2013) :
– les émissions directes causées par la construction, l’opérationnalisation et le
démantèlement éventuel du PPP-P, y compris l’utilisation des terres, les
­changements dans l’utilisation des terres et la foresterie ;
– les émissions directes de GES dues à la croissance de la demande
énergétique.
• Mettre les objectifs de réduction des émissions de GES dans le cadre du PPP-P en
phase avec les engagements du pays dans le cadre de la CCNUCC, c’est-à-dire
sa CDN.
• Prendre en compte le cadre légal du processus d’EE.
Un cadre logique ainsi que les outils d’évaluation des émissions des GES pour
prendre en compte ces émissions directes liées à la mise en œuvre du PPP-P sont
­présentés au chapitre 5.

Impacts indirects
Les impacts indirects d’un PPP-P sont les répercussions sur le milieu environnant
consécutives à sa mise en œuvre (Commission européenne, 2013), qui peut se traduire
notamment par :
• l’augmentation de la consommation énergétique associée à la croissance démogra-
phique dans une région donnée comme suite à la mise en œuvre d’un PPP-P,
entraînant une hausse des émissions de GES, surtout si les sources d’énergie sont
d’origine fossile ;
• des changements dans l’écosystème du milieu occasionnés par l’exploitation des
ressources naturelles environnantes (par exemple, une sécheresse consécutive
p r a t i q u e

à ­l’importante exploitation des ressources en eau associée à la mise en œuvre


d’un  PPP-P) ;
• des émissions indirectes de GES, induites par des activités de nature à répondre
à des besoins consécutifs à la mise en œuvre du PPP-P, par exemple :
– des activités de production alimentaire,
– une augmentation des émissions dues au transport.
Un cadre logique ainsi que des outils d’évaluation des émissions des GES (par
G u i d e

exemple GIEC, 2006 ; GIEC, 2019) permettent d’évaluer ces impacts indirects
du PPP-P.

29
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

4.3.2. Impacts des changements climatiques sur les PPP-P


Les changements climatiques observés et projetés sont de nature à entraîner des pertes de
vie, des blessures, des impacts sur la santé, ainsi que des dommages et des pertes tou-
chant les biens, les infrastructures, les moyens de subsistance, la prestation de services,
les écosystèmes et les ressources environnementales. Ces répercussions présentent une
dimension régionale (GIEC, 2014d). De ce fait, il y a lieu de relever à temps les risques
climatiques associés à la mise en œuvre d’un PPP-P sur le territoire cible. Il s’agirait
ainsi d’évaluer ces risques et de les mesurer afin de concevoir et dimensionner le PPP-P
afin qu’il soit le moins vulnérable possible aux CC. Des exemples d’EE relatives aux
impacts des CC sur les PPP-P sont présentés à l’annexe C.
La prise en compte des répercussions des CC sur un PPP-P nécessite de prendre
en considération les éléments suivants :
• l’identification des parties prenantes ;
• le relevé des CC observés sur le territoire cible, par une approche participative ;
• l’exercice d’attribution (détermination des causes) des CC observés au moyen
de l’expertise (voir le chapitre 5) ;
• la détermination des risques climatiques futurs sur le milieu (au moyen de projec-
tions climatiques) ;
• la détermination des impacts sectoriels pouvant accroitre la vulnérabilité du PPP-P ;
• la prise en compte, le cas échéant, des connaissances endogènes et de la mémoire
communautaire, par une approche participative, afin de cerner les perceptions
locales et les préoccupations à l’égard des risques climatiques, en vue d’élaborer
des stratégies d’adaptation qui suscitent l’adhésion des populations ;
• la mesure des risques climatiques – intensité, durée et fréquence – selon une norme
applicable dans tous les pays cibles (attribution d’une cote à chaque risque en vue
de la priorisation) ;
• la priorisation des risques et des impacts relevés relativement au PPP-P (établisse-
ment d’une matrice de sensibilité qui évalue chaque risque en fonction de facteurs
de vulnérabilité liés au PPP-P) ;
• l’élaboration de stratégies d’adaptation en fonction des vulnérabilités aux CC
­associées au PPP-P ;
• la quantification des mesures d’adaptation afin de réduire la vulnérabilité du PPP-P ;
• le bilan des mesures d’adaptation au regard des engagements nationaux, des ODD
4

et de la CDN.
C h a p i t r e

30
Évaluation environnementale et changements climatiques

4.4. Récapitulatif
De nos jours, l’EE s’avère un outil essentiel pour planifier l’avenir dans le cadre de la
réalisation des ODD. Selon Sadler (1996), elle doit s’adapter à l’évolution de la société
et de ses besoins. La prise en compte des CC dans la mise en œuvre des actions de
développement et une attention accrue à la protection de l’environnement sont des
exigences de la conscience citoyenne et du public, un peu partout dans le monde. Par
ailleurs, avec la 37e Conférence annuelle de l’IAIA (IAIA, 2017) et le Colloque SIFEE
de 2009 à Niamey au Niger, qui portait sur les CC et l’EE, la communauté des prati-
ciens de l’EE témoigne de sa volonté de prendre en considération les CC dans le pro-
cessus d’EE et de répondre à ce besoin sociétal relatif à l’évolution du climat. Le climat
varie dans le temps et l’espace, selon des processus naturels ou sous l’influence d’activi-
tés humaines qui affectent de plus en plus le milieu terrestre, les océans et l’atmosphère.
Selon un consensus scientifique croissant (voir les rapports périodiques du GIEC), les
CC observés dans ces milieux résultent du réchauffement global induit par l’accroisse-
ment des émissions de GES liées aux activités industrielles. Ces changements présentent
des impacts avérés sur le territoire qui ont des conséquences sur le cadre de vie et la
sécurité des personnes et des biens. L’EE se doit d’intégrer les CC afin d’en limiter les
impacts négatifs et de développer la résilience.

p r a t i q u e
G u i d e

31
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

5. RESSOURCES SUR LES


CHANGEMENTS CLIMATIQUES
DANS LES ÉVALUATIONS
ENVIRONNEMENTALES
La prise en compte des changements climatiques dans le processus d’évaluation envi-
ronnementale nécessite des informations pertinentes sur le climat présent et futur, en
vue d’une EE conséquente des risques induits par les CC en lien avec la mise en œuvre
des PPP-P. Les informations utiles à la prise en compte des CC dans le processus d’EE
peuvent provenir des connaissances existantes, de données d’analyse climatique (périodes
historique et future), ou de la mise en œuvre d’outils ou d’approches méthodologiques
pour générer ces données.
Les différentes sources d’information sur les risques climatiques à prendre en
compte dans le cadre du processus d’EE peuvent être catégorisées selon qu’elles ont trait
à l’atténuation des émissions de GES, à l’adaptation aux impacts des CC ou au finan-
cement de ces deux types de mesures, notamment dans un contexte de développement.
Il convient toutefois de vérifier si les informations et données existantes sur l’atténua-
tion et l’adaptation aux CC sont en adéquation avec l’EE et le PPP-P visé dans les
secteurs ciblés.

5.1. Généralités
Les connaissances générales sur l’évaluation des CC dans l’optique de l’atténuation
et de l’adaptation se trouvent dans les documents officiels suivants :
• Le plan d’action national d’adaptation – Ce document-cadre national sur l’adap-
tation aux CC est élaboré par chacun des pays les moins avancés dans le cadre de
la CCNUCC. Il s’agit, pour chacun de ces pays particulièrement vulnérables aux
effets des CC, de déterminer des actions prioritaires correspondant à ses besoins
urgents en vue de faire face aux impacts négatifs, avec l’appui technique et financier
de la CCNUCC. Le PANA comprend notamment des renseignements utiles sur
la climatologie du pays, les vulnérabilités aux CC et, surtout, des propositions
d’adaptation sectorielle. Les PANA des pays sont communiqués à la CCNUCC.
Pour les PPP-P qui ont une dimension transfrontalière, il est pertinent d’accéder
5

aux PANA des pays voisins. Les PANA de tous les pays participants à cette initiative
de la CCNUCC sont disponibles sur son site2.
C h a p i t r e

2. Site de la CCNUCC : https://www4.unfccc.int/sites/NAPC/News/Pages/national_adaptation_


plans.aspx

32
Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales

• Les communications nationales – Les États communiquent périodiquement à la


CCNUCC, sous forme de rapport, leur contribution à la lutte contre les CC en
termes d’atténuation des émissions de GES et d’adaptation aux impacts des CC.
Ces rapports périodiques sont édités par l’institution, l’autorité administrative ou
l’agence nationale dédiée aux CC. Ces documents constituent une source inesti-
mable d’informations qui peuvent être très utiles pour la mise en œuvre de la prise
en compte des CC dans le processus d’EE. En France, par exemple, le site Internet
de l’ADEME3 constitue une importante source documentaire sur les CC et leurs
impacts. L’évaluation sectorielle des émissions de GES ainsi que les stratégies
d’adaptation sont décrites au regard des risques et vulnérabilités relevés, dont des
projections sont généralement décrites. Il convient de noter que les projections
sont générées à partir de scénarios climatiques des variables de diagnostic du risque
climatique, telles la température de l’air ou les précipitations.
Les communications nationales doivent être présentées tous les quatre ans par les
Parties non visées à l’annexe I (décision 10/CP.2), à la suite des décisions prises par
la Conférence des Parties (CdP) pour chaque communication. Elles sont établies et
présentées périodiquement par les Parties non visées à l’annexe I sur la base des Lignes
directrices approuvées pour la communication des données (décision 17/CP.8),
fondées sur les méthodologies développées par le GIEC et adoptées par la CdP.
Ces communications des Parties non visées à l’annexe I sont accessibles en ligne4.
• Les profils de pays – Les institutions multilatérales (la Banque mondiale, la
Banque africaine de développement [BAD], l’Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture [FAO]) ou de coopération internationale au déve-
loppement (la United States Agency for International Development [USAID], la
GIZ) offrent des profils nationaux des CC et d’autres outils bien utiles dans le
cadre du processus d’EE (voir l’annexe 2 pour plus de détails). L’évaluation secto-
rielle des émissions de GES ainsi que les stratégies d’adaptation sont décrites rela-
tivement aux risques et vulnérabilités identifiés, dont des projections sont
généralement décrites. Il convient de noter que les projections sont générées à partir
de scénarios climatiques des variables de diagnostic du risque climatique, telles la
température de l’air ou les précipitations.
• Les documents de politique nationale – Ces documents ont trait aux politiques
p r a t i q u e

de développement durable et à la réalisation des ODD dans le cadre du Programme


de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.
G u i d e

3. Site de l’ADEME : https://www.ademe.fr


4. Communications des Parties non visées à l’annexe I : http://unfccc.int/national_reports/non-
annex_i_natcom/items/2979.php.

33
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Les sources d’informations ci-dessus peuvent être utiles dans le cadre du processus
d’EE si elles répondent aux questions suivantes :
• Les documents nationaux (le PANA, les communications nationales à la CCNUCC,
les énoncés de politique nationale de développement) font-ils ressortir une stratégie
nationale d’atténuation et d’adaptation face aux CC ?
• Les domaines et les secteurs d’activité associés au PPP-P visé par l’EE sont-ils pris
en compte dans ces documents nationaux ?
• Les risques liés aux CC relevés dans ces documents sur les connaissances existantes
correspondent-ils à ceux qui sont associés à la mise en œuvre du PPP-P ?
La réponse à ces questions aide à prendre en considération les informations sur les
CC contenues dans les documents nationaux qui peuvent être pertinentes au regard de
la prise en compte des CC dans le processus d’EE, notamment à travers l’atténuation
des émissions de GES et le développement de stratégies d’adaptation, comme nous
le verrons ci-après.

5.2. L’atténuation des émissions des GES


L’EE peut conduire à des mesures d’atténuation (voir le Glossaire) des émissions de
GES inhérentes au cycle de vie du PPP-P. La stratégie d’atténuation qui correspond à
un effort de réduction des GES peut s’appuyer sur un inventaire national des GES
(généralement inclus dans une communication nationale à la CNUCC). S’il n’existe
aucun inventaire national, celui-ci pourrait être réalisé dans le cadre de l’EE.

5.2.1. Inventaire de GES


La méthodologie d’élaboration de l’inventaire de GES proposée s’appuie sur les lignes
directrices du GIEC pour les inventaires nationaux de GES (GIEC, 2006) et sur leur
mise à jour de 2019 (GIEC, 2019). Il convient de souligner que ces lignes directrices
du GIEC peuvent s’appliquer à tous les secteurs et sont proposées aux pays non visés
par l’annexe I de la CCNUCC. La plupart des pays de l’annexe I ont leur propre sys-
tème d’évaluation des émissions de GES. C’est notamment le cas de la France5. Il existe
aussi d’autres solutions pour l’établissement d’un inventaire de GES avec l’aide d’insti-
tutions internationales comme la FAO, dont l’approche repose sur ces mêmes lignes
directrices, en ciblant plus particulièrement le secteur de l’agriculture (FAO, 2015).
Les Lignes directrices du GIEC (2006) fournissent une documentation complète
qui précise la méthodologie pour réaliser l’estimation des émissions de GES. La figure 8
5

illustre la séquence opérationnelle de la conduite de l’inventaire de GES :


C h a p i t r e

• Déterminer les catégories clés de sources et de puits de GES prioritaires au pays.

5. Système d’évaluation des émissions de GES de la France : https://www.bilans-ges.ademe.fr/fr/


accueil

34
Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales

• Choisir une méthode parmi les trois niveaux d’estimation suivants :


– Le niveau 1 correspond à la méthode de base. Il consiste à appliquer une
équation dont les paramètres sont présentés dans les lignes directrices.
– Le niveau 2 est la méthode intermédiaire. Il s’appuie sur l’équation de la
méthode 1, mais en y ajoutant des facteurs de variation des stocks et des
données d’émissions propres au pays.
– Le niveau 3, le plus précis, fait appel à des modèles et à des systèmes de mesure
des données. Il est plus exigeant et plus complexe et comporte davantage
de données d’entrée que les autres niveaux.
Selon les ressources et l’expertise disponibles, l’on peut envisager des niveaux
­différents selon le secteur d’activité (par exemple, le niveau 2 pour le transport et
le niveau 1 pour la biodiversité).

Figure 8 : Processus d’inventaire des gaz à effet de serre selon les Lignes directrices
du GIEC
Démarrer une nouvelle
estimation, sur base de
l’expérience des inventaires
des années précédentes
(si disponibles).

Identifier les catégories


Présenter l’inventaire.
de source clés

Sélectionner les méthodes,


Vérifier/examiner Effectuer les en considérant les bonnes
l’inventaire via révisions nécessaires pratiques en matière de collecte
les procédures d’AQ (le cas échéant) des données, d’incertitudes
et de cohérence des séries
temporelles.

Vérification CQ Vérification CQ
et documentation et documentation

Collecter les données et estimer


p r a t i q u e

Mener une analyse les émissions/absorptions


des catégories en garantissant une AQ/CQ
de source clés adéquate et la cohérence
des séries temporelles.

Vérification CQ
Vérification CQ et documentation Vérification CQ
et documentation et documentation

Mener une analyse Compiler l’inventaire :


G u i d e

des incertitudes ; évaluer en considérant la cohérence


les données d’entrée des séries temporelles
et l’inventaire dans et AQ/CQ
son ensemble.

Source : GIEC (2006), p. 1.11.

35
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

• Collecter les données sur les émissions de GES. Ces données sont disponibles
auprès de l’agence nationale de statistique ou de l’autorité environnementale
­responsable du suivi des émissions de GES.
Le volet Émissions de la base de données de la FAO, FAOSTAT6, est une référence
à considérer. Les sondages des institutions nationales portant sur l’évaluation des
émissions sectorielles de GES et de la consommation énergétique des industries
et des ménages constituent également des sources d’informations utiles.
On trouvera une description complète de la collecte des données au volume I
(chapitre 2) des Lignes directrices du GIEC (2006).

5.2.2. Typologie des émissions


D’après le GHG Protocol for Project Accounting (World Business Council for Sustainable
Development et World Research Institute, s.d.), on distingue les émissions directes
et les émissions indirectes de GES.
• Les émissions directes sont causées par les activités liées au PPP-P qui relèvent
de la responsabilité directe du promoteur. Elles sont associées aux émissions de
niveau 1.
• Les émissions indirectes sont causées par les activités dérivées de la mise en œuvre
du PPP-P, mais qui ne relèvent pas du promoteur et de sa gestion. Elles sont
­associées aux inventaires de GES de niveau 2 ou 3.
La figure 9 présente un aperçu des émissions directes et indirectes.

Figure 9 : Schéma des émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre
(bilan carbone) dans le cadre de la promotion d’un PPP-P
5
C h a p i t r e

Source : Adapté de Wikipédia (TbroTJ , 17 juillet 2018 – Travail personnel).

6. Base de données de la FAO : http://www.fao.org/faostat/fr/#data

36
Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales

5.2.3. Mesures d’atténuation des émissions


de gaz à effet de serre
L’atténuation des émissions de GES constitue un élément essentiel de la lutte contre
les CC. Selon le GIEC (2014a), les températures mondiales devraient continuer à
augmenter au XXIe siècle à moins d’une réduction draconienne de ces émissions.

ATTÉNUATION
Il existe des possibilités d’atténuation dans tous les grands secteurs. L’atténuation
peut être encore plus efficace par rapport aux coûts si l’on adopte une approche
intégrée qui associe des mesures visant à réduire la consommation d’énergie et
le taux d’émission de gaz à effet de serre des secteurs d’utilisation finale, à décar-
boniser la production d’énergie, à réduire les émissions nettes et à multiplier les
puits de carbone dans les secteurs produisant des émissions d’origine terrestre
(GIEC, 2014a).

Selon le GIEC (2014a), une stratégie intégrée transsectorielle serait plus efficace
que la prise en considération d’une technologie ou d’une action associée à un secteur
donné. Il y a lieu de souligner que les niveaux d’émissions qui peuvent être appliqués
pour la mise en œuvre de mesures de réduction varient selon le secteur d’activité. Les
seuils d’émission sectoriels pouvant être considérés pour les mesures d’atténuation
varient selon la législation nationale.
Selon le GIEC (2014b) tel que présenté dans la figure 10, les émissions de CO2
par grand secteur et les émissions totales de GES autres que le CO2 (les gaz réglementés
en vertu du Protocole de Kyoto), dans les scénarios de référence (bandes claires) et les
scénarios d’atténuation (bandes foncées), atteignent environ 450 (430-480) parties par
million en équivalent CO2 (ppm éqCO2) en 2100 (ce qui limitera probablement le
réchauffement à 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels). L’atténuation dans les sec-
teurs d’utilisation finale conduit aussi à des réductions indirectes des émissions en
amont, dans le secteur de l’approvisionnement en énergie. Les émissions directes
­correspondant aux secteurs d’utilisation finale ne comprennent donc pas le potentiel
de réduction au niveau de l’approvisionnement qui serait réalisé, par exemple, grâce à
une réduction de la demande d’électricité. Les chiffres figurant au bas des histogrammes
p r a t i q u e

indiquent le nombre de scénarios pris en compte dans l’éventail considéré (ligne supé-
rieure : scénarios de référence ; ligne inférieure : scénarios d’atténuation). Ce nombre
diffère selon le secteur et en fonction du temps, en raison de la résolution sectorielle et
de l’horizon temporel des modèles. Les fourchettes d’émissions dans les scénarios d’atté­
nuation comprennent tout l’éventail des possibilités d’atténuation ; de nombreux
modèles ne peuvent pas atteindre une concentration d’environ 450 ppm éqCO2 d’ici
2100 en l’absence de captage et stockage du dioxyde de carbone (CSC). Le secteur de
l’électricité présente des émissions négatives en raison de l’application de la bioénergie
G u i d e

avec CSC (BECSC). Le bilan des émissions correspondant au secteur de l’agriculture,


de la foresterie et des autres affectations des terres (AFAT) prend en compte les activités
de boisement, de reboisement et de déboisement.

37
38

C h a p i t r e 5

Figure 10 : Émissions sectorielles de GES aux horizons 2030, 2050 et 2100 dans les scénarios de référence et d’atténuation du GIEC

Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale


Source : GIEC (2014b)

Initiative Climat Maroc


Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales

Le secteur de l’énergie, en l’occurrence la production, est celui qui produit le plus


de GES. Ainsi, une réduction de la consommation d’énergie contribuerait de façon
significative à l’effort global d’atténuation.
Les mesures d’atténuation suivantes peuvent être considérées :
• mesures d’efficacité énergétique ;
• reforestation ;
• développement du transport collectif ;
• production d’énergie propre ;
• mesures réglementaires touchant la consommation énergétique (tarification selon
le niveau de consommation).
Les possibilités d’atténuation dépendent largement du mode de vie, de la culture
et du régime alimentaire ; ainsi, il s’avère important de considérer les bonnes
pratiques.
Les États peuvent contribuer significativement à l’effort d’atténuation en mettant
en œuvre le volet atténuation de leur CDN dans le cadre de l’Accord de Paris.
L’annexe D inclut des ressources utiles pour la mise en œuvre d’initiatives
en atténuation.
Le modèle logique de la BAD (2015) en matière d’atténuation (voir l’annexe E –
volet Atténuation) donne des indications sur les initiatives susceptibles de contribuer à
l’atténuation des émissions de GES et qui sont de nature à contribuer à la réalisation
de l’Accord de Paris.

5.3. L’adaptation
L’adaptation (voir le Glossaire) est un élément fondamental pour faire face aux impacts
les plus négatifs des CC. Il existe des possibilités d’adaptation dans tous les secteurs,
selon le PPP-P envisagé.

ADAPTATION
Il existe des possibilités d’adaptation dans tous les domaines, mais les modalités
p r a t i q u e

de mise en œuvre et le potentiel de réduction des risques liés au climat diffèrent


selon le secteur et la région. Certaines mesures d’adaptation engendrent des
avantages réciproques, des synergies et des contreparties considérables. Si les
changements climatiques s’accentuent, les défis associés à un grand nombre
­d’options d’adaptation s’aggraveront (GIEC, 2014a).
G u i d e

39
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

La capacité d’adaptation dépend de plusieurs facteurs comme le savoir, les moyens


de subsistance et d’action, la culture et le risque climatique considéré. Selon Persson
et Klein (2008), cités dans Amatouri (2011), il existe trois échelles d’adaptation aux
changements climatiques :
• l’échelle macro, c’est-à-dire l’adaptation à un ensemble de programmes d’aide
au développement répartis dans plusieurs pays. Ce type d’adaptation requiert
des modifications à la répartition des budgets et aux priorités attribuées à l’aide
au  développement ;
• l’échelle méso, c’est-à-dire l’adaptation à l’échelle d’un pays, qui requiert des modi-
fications aux priorités fixées à l’échelle nationale et à la planification nationale
et sectorielle des programmes ;
• l’échelle micro, c’est-à-dire l’adaptation aux besoins communautaires et locaux,
qui requiert des modifications à la conception des projets.
Cette hiérarchisation de l’adaptation concorde parfaitement avec la typologie
de l’EE et de l’objet, c’est-à-dire du PPP-P.
Par ailleurs, selon Tanner et Biot (2009), cités dans Amatouri (2011), le spectre
des stratégies d’adaptation aux CC englobe :
• l’élimination des facteurs de vulnérabilité ;
• le renforcement des capacités d’intervention ;
• la gestion des risques climatiques ;
• la lutte contre les impacts directs des changements climatiques.
L’effort d’adaptation et sa nature dépendent largement des risques climatiques
associés aux PPP-P ; la détermination et la priorisation de ces risques demeurent un
élément fondamental de la prise en compte des CC dans le processus d’EE. Cette ana-
lyse des risques permet d’établir des stratégies ou options d’adaptation susceptibles
d’ouvrir des perspectives de développement durable (la réalisation des ODD dans le
cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030) et de réalisation de
la CDN dans le cadre de l’Accord de Paris. Il existe plusieurs outils de mise en œuvre
des options d’adaptation, dont la catégorisation est décrite au tableau 3.
Le modèle logique de la BAD (2015) en matière d’adaptation (voir l’annexe F –
volet Adaptation) donne des indications sur les initiatives d’adaptation aux CC suscep-
tibles de contribuer à la réalisation de l’Accord de Paris.
Les outils d’adaptation susceptibles d’être considérés pour la prise en compte
5

des CC sont décrits au tableau 4.


C h a p i t r e

40
Tableau 3 : Catégorisation des outils d’adaptation existants
CATÉGORIE DESCRIPTION EXEMPLES

Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales


1 (gestion complète Ces outils guident l’utilisateur dans la collecte et l’analyse • ORCHID
des risques climatiques) de données qui permettent : • CRiSTAL
• d’identifier des risques climatiques qui constituent un obstacle • CP
à l’atteinte des objectifs de développement ; • CEDRA
• d’analyser et évaluer les stratégies d’adaptation en vigueur. • Coastal Adaptation Guidebook
• USAID Guidance Manual
2 (prestation Ces outils permettent de dégager des informations sur : • CI-GRASP
d’informations) • les données projetées de températures et de pluviométrie ; • PRECIS
• les impacts des risques climatiques ; • World Bank CC Knowledge Portal
• les secteurs vulnérables et leurs capacités d’adaptation.
3 (partage des Les utilisateurs de ce réseau partagent leurs connaissances • Adaptation Learning Mechanism
connaissances) et expériences vécues concernant les risques climatiques • WeAdapt
et les stratégies d’adaptation.
Source : Hammil et Tanner, 2011, traduit et adapté dans Amatouri (2011).

G u i d e p r a t i q u e
41
42

C h a p i t r e 5

Tableau 4 : Liste des outils pour la prise en compte des changements climatiques en adaptation

Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale


OUTIL ORGANISATION GROUPES CIBLES
Adaptation Learning Mechanism Programme des Nations Unies pour Organisations intergouvernementales,
le développement (PNUD) représentants de gouvernements nationaux
ou locaux, secteur privé, etc.
CEDRA TEARFUND Agences nationales et internationales
et organismes de secours, gouvernements
nationaux, responsables de prise de décision.
CI-GRASP GIZ, Potsdam Institute for Climate Impact Ministères, agences gouvernementales,
Research spécialistes sectoriels, agences d’aide
au développement, organisations non
gouvernementales.
Climate Proofing GIZ Équipe de la GIZ, partenaires, experts
dans le domaine de l’aide au développement.
CRiSTAL International Institute for Sustainable Planificateurs et gestionnaires de projets
Development, Fondation suisse pour le à l’échelle communautaire.
développement et la coopération internationale,
Stockholm Environment Institute (SEI), Union
internationale pour la conservation de la nature
Opportunities and Risks of Climate Ministère du Développement international Gestionnaires de programmes pour les agences
Change and Disasters (ORCHID) (Royaume-Uni), Insititute of Development d’aide au développement.
Studies
OUTIL ORGANISATION GROUPES CIBLES
Providing REgional Climates Met Office Hadley Center Non destiné à un groupe spécifique.

Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales


for Impact Studies (PRECIS)
USAID Guidance Manual USAID Responsables de prise de décision
(planificateurs et gestionnaires de projet).
Coastal Adaptation Guidebook USAID Planificateurs de projets et responsables
de prise de décision pour des projets situés
en milieu côtier.
WeADAPT SEI Responsables de prise de décision
(planificateurs et gestionnaires de projet).
World Bank CC Knowledge Portal Banque mondiale Responsables de prise de décision
(planificateurs et gestionnaires de projet).
Source : Porsché et al. 2009, traduit de l’anglais dans Amatouri (2011).

G u i d e p r a t i q u e
43
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

5.3.1. La détermination des risques climatiques associés


à un PPP-P
La détermination des risques climatiques associés à un PPP-P doit se faire selon une
approche participative qui fait appel à toutes les parties prenantes, en s’appuyant sur
l’expertise des secteurs concernés. Dans cette perspective, il est nécessaire d’établir
un inventaire des risques climatiques et une matrice de sensibilité des risques afin de les
prioriser selon le niveau de risque. Dans le cas de l’adaptation, il s’agit d’évaluer
les risques inhérents à l’influence des CC sur le PPP-P.

L’inventaire des risques climatiques


L’inventaire des risques climatiques inhérents à la mise en œuvre du PPP-P (tableau 5)
s’articule autour des éléments suivants :
• la nature du risque, • la durée,
• la vulnérabilité du secteur, • la fréquence,
• l’intensité, • l’étendue spatiale.

Tableau 5 : Inventaire des risques climatiques


RISQUE VULNÉRABILITÉ INTENSITÉ DURÉE FRÉQUENCE ÉTENDUE
CLIMATIQUE DU SECTEUR SPATIALE

(exemple)
Inondation, Infrastructures, 200 mm Plusieurs Décennale Vallée
crue fluviale milieu bâti d’eau en semaines du fleuve
48 heures en milieu
urbain
… … … … … …

Ce tableau peut être élaboré à partir d’une revue bibliographique, de données


générées par des outils climatiques (voir la section « Outils et sources d’information »,
plus loin), ou d’un sondage ou un forum, dans le cas d’une approche communautaire
5

et en l’absence de données climatiques.


C h a p i t r e

Le tableau 6 présente l’architecture de la matrice de sensibilité. L’élaboration de


la matrice de sensibilité permet de déterminer les secteurs prioritaires (ou les plus
­vulnérables) pour l’adaptation aux CC. Les colonnes présentent les risques (menaces)
climatiques qui influent sur le PPP-P (Fall, Correa et Sarr, 2011). L’établissement de
la matrice est basé sur la mesure du risque selon un barème à établir avec les parties

44
Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales

prenantes du processus d’EE. L’évaluation du niveau de chaque risque climatique peut


s’articuler comme suit, sur une échelle de 1 à 5 :
• 1 = à peine perceptible ;
• 2 = faible impact ;
• 3 = incidence moyenne ;
• 4 = impact élevé (peut causer la mort, même si aucun cas de perte de vie humaine
n’a encore été décompté) ;
• 5 = conséquences graves (pertes de vies humaines observées).
Pour l’interprétation des résultats obtenus, il est possible d’agréger les cotes attribuées
par ligne, par colonne, mais aussi pour l’ensemble de la matrice.
Les éléments des lignes présentant les cotes de risque les plus élevées sont considérés
comme étant les plus exposés en présence de plusieurs risques.
Pour les colonnes, les cotes les plus élevées constituent un indicateur des risques
qui causent le plus d’impact dans la zone.
Les lignes et les colonnes peuvent aussi être agrégées en tenant compte de la fré-
quence de chaque risque. Par exemple, pour un risque donné, la fréquence ou le nombre
d’occurrences peuvent être évalués sur une période de 10, 20 ou 30 ans.

Tableau 6 : Matrice de sensibilité sectorielle au risque climatique


MATRICE DE SENSIBILITÉ CLIMATIQUE AVEC LES INDICATEUR
RISQUES EXPRIMÉS EN COTES (DE 1 À 5) D’EXPOSITION
(total des
RISQUE 1 RISQUE 2 … RISQUE N
cotes de risque
FRÉQUENCE 1 FRÉQUENCE 2 … FRÉQUENCE N par ligne)

Secteur (exemple : Écosystème)


Ressources
en eau
Pâturages
Biomasse
p r a t i q u e

Secteur (exemple : Énergie)


Accès à
l’énergie des
populations
Coût
de l’énergie

G u i d e

45
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

5.3.2. Les outils d’évaluation des risques climatiques


et les options d’adaptation
Après la priorisation des risques, il s’agit d’établir les stratégies d’adaptation. Le tableau 7
aide à préciser les contraintes qu’impose chaque risque climatique, dans l’optique
d’identifier les options d’adaptation.

Tableau 7 : Contraintes relevées et risques associés aux changements climatiques


CONTRAINTES RISQUE CLIMATIQUE
Exemple : Premier risque climatique
• Dommages aux infrastructures (exemple :  Inondations)
(routes, ponts, bâtiments)
• Arrêt d’activités économiques
• Enjeu de santé lié à l’approvisionnement
en eau potable
• …

L’identification des contraintes induites par les risques climatiques permet de pro-
poser des avenues d’adaptation conformes au développement durable et aux politiques
de développement national. L’efficacité des options d’adaptation à l’échelle nationale
ou régionale (PPP) ou à l’échelon local (projet) peut être établie à partir d’un tableau
de suivi de l’adaptation et de mesure du développement (Tracking Adaptation and
Measuring Development – TAMD). Ce tableau a été proposé par l’Institut international
pour l’environnement et le développement (IIED) dans le cadre de l’adaptation aux CC
(Brooks et al., 2011 ; Karani, Brooks et Fisher, 2015 ; IIED, 2012). Le tableau de bord
offre ainsi un diagnostic institutionnel et organisationnel approfondi qui permet de
déceler les points faibles à renforcer et les atouts potentiels pouvant avoir un effet de
levier sur les différents indicateurs considérés (Keita et Koulibaly, 2017). Le cadre TAMD
permet de s’assurer que le processus d’adaptation favorise un développement bonifié.
« Le cadre TAMD utilise une double démarche : il évalue la réussite des États
5

ou des institutions en matière de gestion du risque climatique (indicateurs amont, ou


C h a p i t r e

démarche 1) ; il évalue également la façon dont les interventions en adaptation au cli-
mat réduisent la vulnérabilité et assurent la poursuite du développement (indicateurs
aval, ou démarche 2). Le but consiste à définir un cadre “sur mesure” pour chaque pays,
qui colle au contexte et s’ajuste aux besoins spécifiques – plutôt que de proposer une
boîte à outils ne comportant que des indicateurs figés » (IIED, 2012).
La figure 11 illustre le cadre conceptuel TAMD.

46
Les concepts
Les concepts
qui sous-tendent le le démarches
qui sous-tendent démarches
et leurs et
liens
leurs
sont
liens
illustrés
sont illustrés
par la Figure
par la1.
Figure 1.

TAMD peut
TAMDévaluer
peut évaluer
des processus
des processus
d’adaptation
d’adaptation
à tous les
à tous les
cadrecadre
TAMD TAMD niveaux,niveaux,
de l’initiative
de l’initiative
regroupant
regroupant
plusieursplusieurs
pays jusqu’au
pays jusqu’au
Ressources Évaluer
sur les leschangements
Évaluer
progrès
les progrès declimatiques
de l’adaptation
l’adaptation
et mesurerdans
et mesurer
le les
le évaluations
projet local. environnementales
projetCelocal.
cadreCeévalue
cadre en
évalue
effet en
(le effet
long (le
de long
ces deux
de ces deux
développement
développement
nécessite nécessite
une approche
une approche
exhaustive
exhaustive axes et axes
de façon
et decroisée)
façon croisée)
les produits
les produits
de l’intervention,
de l’intervention,
les les
et adaptée
et adaptée
au contexte.
au contexte.
Celle-ciCelle-ci
doit êtredoit
capable
être capable effets qui effets
en résultent
qui en résultent
et l’impact
et l’impact
à long terme.
à long terme.
de s’adapter
de s’adapter
à des risques
à des risques
changeants
changeants
; elle doit
; elle doit
L’un desL’un
défisdes
posés
défispar
posés
l’évaluation
par l’évaluation
des actions
des actions
Figure 1Figure
: la double
1 : la double
démarche
démarche
du duégalement
également
intégrerintégrer
les incertitudes
les incertitudes
en matière
en matière
d’effets d’effets
d’adaptation
d’adaptation
est d’attribuer
est d’attribuer
correctement
correctement
les résultats
les résultats
à à
cadre TAMD Figure 11 : Illustration
cadre TAMD dudu
du changement principe
changement
climatique du
ainsicadre
climatique que
ainsi de
les que
aléassuivi
les aléasde
des desl’adaptation et de mesure
des interventions
des interventions
climatiques
climatiques
spécifiquesspécifiques
– ce qui–permet
ce qui permet
du développement, pour la mesure de l’efficacité de l’adaptation aux changements
climatiques et l’atteinte des objectifs de développement
Démarche
Démarche
1 1
GlobalGlobal
GESTION
GESTION
DU RISQUE
DU RISQUE
CLIMATIQUE
CLIMATIQUE
Institutions,
Institutions,
politiques,
politiques,
capacités
capacités

National
National
Attribution
Attribution
des des
résultats,
résultats,
influence
influence

Régional
Régional
Mise enMise en PERFORMANCES
PERFORMANCES
DU DU
pratiquepratique
DÉVELOPPEMENT
DÉVELOPPEMENT
Évolution
Évolution
du bien-être,
du bien-être,
de la vulnérabilité,
de la vulnérabilité,
de la résilience
de la résilience
et de laetsécurité
de la sécurité
Local Local
Démarche
Démarche
2 2
Source : IIED (2012).

Le cadre TAMD comporte neuf indicateurs ajustables et adaptables au contexte


de chaque pays (tableau 8). Il peut s’appliquer de l’échelle locale à l’échelle mondiale.

Tableau 8 : Tableau des mesures de la capacité d’adaptation et de développement


NUMÉRO INDICATEUR COTE (0 à 1)
1 Degré d’intégration des changements climatiques
dans la planification
2 Degré de coordination institutionnelle
pour l’intégration
3 Degré de budgétisation et de financement
4 Degré des connaissances et capacités institutionnelles
5 Degré d’utilisation des données climatiques
p r a t i q u e

6 Degré de planification dans un contexte incertain


7 Participation
8 Sensibilisation des parties prenantes
9 Existence et couverture des processus locaux
de gestion du risque climatique
Sources : Karani, Brooks et Fisher, 2015 ; Brooks et al., 2011.
G u i d e

47
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Il convient de noter que le sondage mené auprès des institutions nationales


en ­évaluation environnementale (annexe A), qui reflète les besoins des pays consultés,
fait ressortir les indicateurs suivants, qui peuvent être considérés en lieu et place des
indicateurs originaux du cadre TAMD :
• degré d’intégration des changements climatiques dans la réglementation et la
planification ;
• degré d’accès aux données relatives au climat ;
• degré des connaissances techniques et des capacités institutionnelles ;
• degré de budgétisation et de financement.

EXEMPLE D’APPLICATION DU CADRE DE SUIVI DE L’ADAPTATION


ET DE MESURE DU DÉVELOPPEMENT
La région du Sahel, en Afrique, est l’une des régions du monde qui enregistre
une forte variabilité du climat avec une alternance de périodes sèches et humides.
Si les populations sahéliennes sont de ce fait habituées à développer des stratégies
de résilience face aux sécheresses, force est de constater qu’elles participent très
peu à la prise de décision dans la planification du développement, malgré les
politiques de décentralisation adoptées dans les pays du Sahel.
C’est dans l’objectif de renforcer les systèmes de planification des collectivités pour
faire face aux changements climatiques dans le cadre du projet de Décentralisation
des fonds climat (DFC) que l’approche TAMD a été appliquée au Mali (région
de Mopti) et au Sénégal (région de Kaffrine) avec une approche participative. Il
s’agit de renforcer les capacités institutionnelles des collectivités locales d’intégrer
les CC au sein de leurs systèmes de planification, d’une part, et de rapprocher
les collectivités locales et les populations locales dans l’évaluation de la résilience
et l’identification des investissements publics d’adaptation, d’autre part.
L’objectif associé à l’utilisation du tableau de bord TAMD, qui intègre neuf
indicateurs (Karani, Brooks et Fisher, 2015 ; Brooks et al., 2011), est de recueillir,
auprès des collectivités locales intervenant dans la gouvernance climatique, des
informations portant sur leur niveau de connaissances et la manière dont les
politiques nationales et sectorielles en matière de climat sont coordonnées et
traduites en actions concrètes sur le terrain.
Un système de cotation des indicateurs sélectionnés sur une échelle de 0 à 1 (fixé
par les parties prenantes du projet) permet d’identifier des points à renforcer et
les atouts potentiels qui pourront servir de leviers pour améliorer la gouvernance
climatique, ainsi qu’une méthode simple de suivi de l’évolution des capacités
5

institutionnelles des collectivités. La représentation schématique ci-dessous


illustre l’application du TAMD pour les localités de Kaffrine, Birkelane,
C h a p i t r e

Malem-Hodar et Koughuel, au Sénégal. Outre l’efficacité à évaluer les efforts


d’adaptation, l’approche TAMD permet de comparer des localités en vue d’actions
complémentaires pour l’équité en développement entre les régions. Une compa-
raison entre pays est aussi envisageable dans le cas de projets transfrontaliers.

48
Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales

1. Intégration des changements


climatiques dans la planification
0,5

0,4

0,3

5. Informations 0,2 2. Coordination


relatives au climat institutionnelle
0,1 pour l’intégration

0,0

4. Connaissances et 3. Budgétisation
capacités institutionnelles et financement

Kaffrine Birkelane Malem-Hodar Koughuel

Source : Keita et Koulibaly (2017).

5.4 La finance climatique


Dans le cadre de la CCNUCC, des mécanismes de financement sont prévus en faveur
du monde en développement, notamment en vertu de l’article 4.3 de cette convention.
Ainsi, les pays développés se sont engagés à financer « la totalité des coûts convenus
encourus » liés aux CC survenant dans les pays en développement. Les mécanismes de
financement des CDN élaborés dans le cadre de l’Accord de Paris font toujours l’objet
de négociations dans le cadre de la CCNUCC, dont le bras financier, le Fonds vert7,
accompagne les pays en développement dans le financement de la lutte contre les CC.
Au-delà du cadre de la CCNUCC, il existe des perspectives de financement
de l’action climatique au niveau des États, des institutions multilatérales, des grandes
p r a t i q u e

institutions bancaires et des organismes de coopération internationale. On peut citer


notamment la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement, la BAD et le
Fonds pour l’environnement mondial (FEM)8.
Le financement climatique international s’accompagne de principes environne-
mentaux, sociaux et de développement durable. Les grands principes fondamentaux
du financement climatique détaillés dans Schalatek et Bird (2015) sont énumérés
au tableau 9.
G u i d e

7. Fonds vert : https://www.greenclimate.fund/


8. Fonds pour l’environnement mondial : https://www.thegef.org/topics/climate-change

49
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

FINANCE CLIMATIQUE
L’efficacité de l’adaptation et de l’atténuation dépendra des politiques et des
mesures adoptées à de multiples échelles : internationale, régionale, nationale et
infranationale. Les politiques directement axées sur l’adaptation et l’atténuation
seront d’autant plus efficaces qu’elles seront complétées par l’adoption, à toutes
les échelles, de politiques qui favorisent le développement, la diffusion et le
transfert de technologies, et par le financement des mesures visant à faire face
aux changements climatiques (GIEC, 2014a).

Tableau 9 : Principes associés au financement climatique


PHASE DE PRESTATION PRINCIPES
Mobilisation des fonds Transparence et responsabilisation
Principe du pollueur payeur
Capacités respectives
Additionnalité
Adéquation et précaution
Prévisibilité
Gestion et gouvernance Transparence et redevabilité
des fonds
Représentation équitable
Mise en œuvre Transparence et redevabilité
et décaissement des fonds
Subsidiarité et appropriation nationale ou locale
Précaution et célérité
Pertinence
Principe d’innocuité
Accès direct et vulnérabilités
Égalité des sexes
Source : Schalatek et Bird (2015).

Les perspectives de financement de l’action climatique sont multiples et variées ;


5

elles présentent des dimensions sectorielles et régionales. Leurs exigences et leurs prin-
cipes de mise en œuvre sont semblables à ceux de l’EE. Il s’avère important de traduire
C h a p i t r e

la prise en compte des CC en perspectives de développement durable conforme aux


principes environnementaux régissant les mécanismes de financement international
et de protection de l’environnement en lien avec les espaces économiques régionaux.
De ce fait, nous adoptons, pour la prise en compte des CC dans le processus d’EE,
les normes environnementales et sociales de la Banque mondiale (2017 ; tableau 10).

50
Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales

En effet, dans le monde en développement dont fait partie la majorité des pays franco-
phones, la Banque mondiale joue un rôle majeur dans le financement climatique, et le
respect de ces normes fait partie des critères d’accès aux fonds de cette institution
(Tshibangu et Montaño, 2015).

Tableau 10 : Normes environnementales et sociales de la Banque mondiale


NUMÉRO NORME ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE (NES) COTE
 1 Évaluation et gestion des risques et effets environnementaux
et sociaux
 2 Emploi et conditions de travail
 3 Utilisation rationnelle des ressources et prévention
et gestion de la pollution
 4 Santé et sécurité des populations
 5 Acquisition de terres, restrictions à l’utilisation de terres
et réinstallation forcée
 6 Préservation de la biodiversité et gestion durable
des ressources naturelles biologiques
 7 Peuples autochtones / Communautés locales traditionnelles
d’Afrique subsaharienne historiquement défavorisés
 8 Patrimoine culturel
 9 Intermédiaires financiers
10 Mobilisation des parties prenantes et information
Source : Banque mondiale (2017).

Par ailleurs, dans un contexte multilatéral comme la Francophonie, il est tout à


fait pertinent d’assurer une certaine homogénéité de la prise en compte des CC dans
le processus d’EE dans l’espace commun aux États francophones. Ainsi, les normes
environnementales de l’UEMOA – qui regroupe les États francophones d’Afrique
p r a t i q u e

de l’Ouest – répondent bien à cette préoccupation, en plus de couvrir la dimension


transfrontalière de certains PPP-P.
Le tableau 11 récapitule les normes environnementales de l’UEMOA (2008) pour
la prise en compte des CC dans le processus d’EE.
Le site Internet de l’OCDE9 donne accès à un inventaire des perspectives de finan-
cement de PPP-P au regard des CC. Cette base de données peut être consultée selon
plusieurs critères, notamment en fonction du secteur considéré (agriculture, énergie, etc.).
G u i d e

9. Site de l’OCDE : http://www.oecd.org/

51
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Tableau 11 : Évaluation du PPP-P par rapport aux principes environnementaux


INDICATEUR COTE (de 1 à 10)
Degré d’application du principe de précaution
Degré d’application du principe de prévention
Degré d’application du principe d’information
et de notification préalable de l’autorité administrative
de tout risque
Degré d’application du principe de réparation ou du pollueur
payeur (existence d’une assurance risque quant à la gestion
du PPP-P)
Degré d’équité en genre et d’inclusion sociale
Degré d’équité de la prise en compte de la biodiversité
ou du phénomène de désertification dans la gestion du PPP-P
Degré de contribution du PPP-P aux ODD
Degré de régionalité (les impacts associés au PPP-P ont-ils
des effets directs ou indirects sur au moins un autre pays ?)

Le modèle logique de la BAD (2015) en matière de financement climatique


(voir l’annexe E – volet Finance climatique) donne des indications sur les initiatives
susceptibles d’être financées par cette institution et qui sont de nature à contribuer
à la réalisation de l’Accord de Paris.

5.5. Les outils et les sources de données


climatiques
La prise en compte des CC dans le processus d’EE nécessite des données climatiques
spatiales et temporelles. Ces données s’articulent autour de variables climatiques. En
effet, les CC sont caractérisés par des variables climatiques de diagnostic, dont les don-
nées pertinentes sont stockées dans des bases de données pour en faciliter l’accès par les
usagers (voir l’annexe D). Ces données peuvent être générées à partir d’outils tels que
ceux qui ont trait à l’adaptation, présentés plus haut (tableau 4).
Les risques et impacts climatiques sont associés à des variables de diagnostic pré-
cises. Le tableau 12 donne un portrait des variables climatiques et des risques les plus
5

couramment considérés.
C h a p i t r e

52
Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales

Tableau 12 : Risques climatiques et variables de diagnostic


RISQUES ET VARIABLE CLIMATIQUE
IMPACTS CLIMATIQUES
Inondations – • Cumul des précipitations quotidiennes
Pluies torrentielles • Nombre de jours de fortes précipitations
(au-dessus d’un seuil national à définir)
Orages violents • Diamètre des grêlons
• Vitesse des vents
• Cumul des précipitations horaires
Crue fluviale • Débit du cours d’eau
• Niveau d’eau
• Étendue d’eau hors du lit normal (photographie
aérienne, observations satellitaires par radar
et visibles)
Sécheresse • Anomalie des précipitations (écart par rapport
à la normale)
• Indice de précipitation standard
• Nombre maximum de jours consécutifs sans pluie
(seuil : 1 mm)
Vague de froid – • Température minimale quotidienne (Tmin)
froid intense • Température maximale quotidienne (Tmax)
• Anomalie de température minimale
• Amplitude thermique journalière
(écart entre Tmin et Tmax)
• Anomalie de température maximale
• Nombre de jours anormalement froids
(nombre de jours où Tmin < Tref)
• Extrême froid de Tmin (températures en dessous
desquelles se situent les 10 % de jours où les
températures minimales sont les plus faibles)
p r a t i q u e

Gel – dégel • Nombre de jours de gel (Tmin< 0 °C)


• Nombre de jours de dégel (Tmax > 0 °C)
Tempête de neige • Hauteur de neige
• Étendue de couverture neigeuse
Fonte rapide du couvert • Température de l’air
neigeux
G u i d e

Vents violents • Vitesse et direction des vents

53
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

RISQUES ET VARIABLE CLIMATIQUE


IMPACTS CLIMATIQUES
Sécheresse – • Température de l’air
feux de forêt • Humidité du sol
• Vitesse des vents
Érosion côtière • Vitesse et hauteur des vagues
Émissions de GES – • Potentiel hydrogène (pH)
Acidification des océans
Réchauffement des mers • Température des mers
Augmentation • Hauteur du niveau de la mer
du niveau des mers

5.5.1. Les données d’observations climatiques


Les données d’observations climatiques et hydrologiques sont en général disponibles
auprès des services météorologiques de chaque pays.
Toutefois, certaines bases de données permettent aux usagers d’accéder à ces
­données (voir l’annexe D). C’est le cas des données quotidiennes du Global Summary
of the Day (GSOD) des National Centers for Environmental Informations (NCEI)10.
Le GSOD regroupe des données de stations climatiques du monde entier. Ces données
sont accessibles gratuitement en vertu de la résolution 40 de l’OMM.
Les données d’observation de la Climate Research Unit (CRU)11 sont aussi d’in-
térêt. La CRU offre notamment l’accès à des données de haute résolution de 0,5° × 0,5°
(~50 km × 50 km), depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours. Outre les variables
de diagnostic classiques (température, précipitations), on y trouve des indices clima-
tiques, notamment pour la sécheresse.

5.5.2. Les projections climatiques


La modélisation climatique et hydrologique permet de calculer les valeurs de nom-
breuses variables de diagnostic sur la période historique et dans l’avenir, généralement
jusqu’à l’horizon 2100. Il existe deux types de modélisation : à l’échelle globale (résolu-
tion spatiale de l’ordre de 300 à 500 km) et à l’échelle régionale (résolution spatiale
de l’ordre de 10 à 50 km). Les données de modélisation régionale s’obtiennent par
5

modélisation dynamique (physique) ou par une approche statistique. Dans les deux
cas, les extrants en variables de la modélisation globale servent d’intrants à la modélisa-
C h a p i t r e

tion régionale. Les grands pays de l’espace francophone, tels le Canada et la France,

10. National Centers for Environmental Informations : https://www.ncei.noaa.gov/access/search/


data-search/global-summary-of-the-day
11. Climate Research Unit : http://www.cru.uea.ac.uk

54
Ressources sur les changements climatiques dans les évaluations environnementales

disposent de leur propre système de modélisation globale et régionale. Il existe une


panoplie de sources de données sur les projections climatiques (voir l’annexe D).
On peut souligner l’utilité des données du modèle régional CORDEX pour les
pays en développement qui ne disposent pas de capacités de modélisation. Ces données
présentent une résolution temporelle quotidienne et une résolution spatiale d’environ
10 km, bien suffisantes pour générer des informations sur les CC qui sont utiles pour
le processus d’EE.
Le portail de la Banque mondiale12 constitue une source importante de données
par pays sur les CC.

5.5.3. Les outils et approches


L’évaluation des CC et de leurs impacts a généré, au fil du temps, des outils et des
approches pour l’estimation des émissions de GES et la génération de données utiles
pour l’évaluation des vulnérabilités et le développement de stratégies d’adaptation.

1) Les émissions de GES


Les outils et approches pour l’évaluation des GES sont présentés à l’annexe F. On peut
souligner l’approche du GIEC pour l’inventaire de GES (GIEC, 2019).
La FAO propose plusieurs outils pour l’estimation des émissions de GES en agri-
culture13. Elle offre également des outils pour l’estimation des émissions GES à l’échelle
nationale dans le cadre de l’utilisation des sols.
L’Organisation internationale de normalisation (ISO) offre également une
approche pour l’inventaire de GES (voir l’annexe D).

2) Autres approches
Les approches de l’OCDE14 et de l’Union européenne sont intéressantes au regard
de l’intégration des CC au développement durable.
p r a t i q u e
G u i d e

12. Portail de la Banque mondiale : https://climateknowledgeportal.worldbank.org


13. Outils de la FAO pour l’estimation des émissions de GES en agriculture : http://www.fao.org/
in-action/micca/resources/learning/ghg-learning/fr/
14. Approches de l’OCDE : http://www.oecd.org/fr/environnement/cc

55
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

6. PRISE EN COMPTE DES


CHANGEMENTS CLIMATIQUES
DANS LES ÉVALUATIONS
ENVIRONNEMENTALES
Selon le GIEC (2013) et Crowley et Risse (2011), il est clairement établi que toutes les
parties du monde seront touchées par le phénomène des changements climatiques et
que les conséquences négatives l’emporteront sur les effets positifs, en particulier dans
les pays en développement. L’importance d’intégrer les CC dans les différents secteurs
de développement apparaît comme une nécessité au regard des impacts observés. Cette
intégration rencontre de plus en plus l’adhésion des décideurs et du public soucieux
de protéger l’environnement et de contribuer à la lutte contre les CC.
Le présent énoncé type est de nature à faciliter cette intégration dans le cadre
du processus d’évaluation environnementale de PPP-P.
Le cadre conceptuel de l’énoncé type de prise en compte des CC dans le processus
d’EE repose sur les principes suivants, au regard de la différence sur le plan institutionnel
et celui de l’expertise professionnelle nécessaire :
• La prise en compte des CC dans le processus d’EE repose sur la considération
d’un modèle type pour chaque type d’EE.
• La prise en compte des CC dans le processus d’EE repose sur l’interdisciplinarité
entre les CC et l’EE.
• Le PPP-P visé par l’EE est évalué au regard des interactions suivantes :
– les répercussions du PPP-P sur les CC (atténuation) ;
– les répercussions des CC sur le PPP-P (adaptation).
• La prise en compte des CC est réalisée selon le type d’EE considéré, soit l’audit
environnemental et social (AES), l’étude d’impact environnemental et social
(EIES) ou l’évaluation environnementale stratégique (EES).
Sur le plan opérationnel :
• La prise en compte des CC selon le type d’EE est représentée par un tableau récapi­
tulatif des étapes de chaque type d’EE, pour les volets Adaptation et Atténuation.
6

• Les étapes de l’EE considérées ont été élaborées à partir de la littérature existante.
– Pour l’EIES et l’EES, on distingue huit étapes : Avis de projet, Tri préliminaire,
C h a p i t r e

Cadrage et élaboration du mandat, Réalisation de l’étude, Analyse du rapport,


Prise de décision, Mise en œuvre, Suivi et contrôle.

56
Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

– Pour l’AES, on distingue six étapes : Cadrage, Élaboration du mandat, Réali-


sation de l’étude, Analyse du rapport, Prise de décision, Suivi et contrôle. Il
convient de noter que, comme l’AES résulte le plus souvent d’une prescription
légale ou d’une demande volontaire d’une entité, le tri préliminaire est jugé
non nécessaire dans ce cas.
La figure 12 résume la prise en compte des CC dans le processus d’EE d’un PPP-P :
1) Dans le cas d’une EES, la prise en compte des CC est basée sur l’atténuation
(influence du PPP-P sur les CC) et l’adaptation (influence des CC sur le PPP-P).
2) Dans le cas d’une EIES, la prise en compte des CC se fait de la même façon.
3) Dans le cas d’un AES, la prise en compte des CC repose sur la vérification de
normes comme les exigences de la législation nationale ou les normes ISO en
relation avec l’atténuation (influence du PPP-P sur les CC) et l’adaptation
(influence des CC sur le PPP-P).
La prise en compte des CC dans le processus d’EE est intégrée à toutes les étapes,
quel que soit le type d’évaluation.

Figure 12 : Vue d’ensemble de la prise en compte des changements climatiques


dans le processus d’évaluation environnementale
PPP-P

Processus d’EE

Quel type d’EE ?

CC et EES CC et EIES CC et AES


régulation EES

de référence
Facteurs de

Atténuation

Atténuation

Atténuation
Adaptation

Adaptation

Adaptation
Cadre

p r a t i q u e

6.1. La prise en compte des changements


climatiques dans l’évaluation
environnementale stratégique
G u i d e

6.1.1. Description
L’EES permet de faire face à des enjeux comme la protection et la conservation de la
nature, la santé et la sécurité des populations, l’accès aux ressources et la conservation

57
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

de celles-ci, la cohésion sociale et le développement socio-économique, les valeurs et la


culture, ainsi que les enjeux globaux (Bouchard, 2009). Elle est aussi un moyen pra-
tique de traiter de ces enjeux dans le contexte d’une coopération transfrontalière ou du
développement international (Amatouri, 2011). La prise en compte des CC est intégrée
à chaque étape de l’EES visant l’atténuation et l’adaptation.

6.1.2. Cadre conceptuel


La figure 13 associe les différentes étapes du processus d’EES à chaque élément des CC
à intégrer. Le cadre conceptuel de l’EES se distingue de celui de l’EIES par le caractère
itératif du processus d’EE, jusqu’à son optimisation complète.

Figure 13 : Intégration des changements climatiques au processus d’évaluation


environnementale stratégique

Avis Tri Cadrage Réalisation Analyse Prise Mise en Suivi


de projet préliminaire et mandat de l’étude du rapport de décision œuvre et contrôle

Description Description Description Description Description Description Description Description


D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8

CC1 CC2 CC3 CC4 CC5 CC6 CC7 CC8

Les étapes de l’EES ainsi que les éléments des CC à prendre en compte à chaque
étape sont décrits au tableau 13.

6.1.3. Mise en œuvre


Le tableau 13 décrit la démarche de prise en compte des CC dans le processus d’EES.
Outre les différentes étapes de l’EES (D1 à D8), les étapes CC1 à CC8 recensent les
éléments en lien avec les CC à joindre au processus d’EES pour une étape donnée.
L’influence du PPP sur les CC se traduit par une évaluation des émissions de GES
associées et des solutions permettant de les réduire (atténuation) sans compromettre la
viabilité sociale, environnementale et économique du PPP. Quant à l’influence des CC
sur le PPP, le tableau 13 en aborde deux aspects : d’une part, l’évaluation des risques
climatiques susceptibles d’affecter le PPP ainsi que de leurs impacts éventuels sur les
6

ressources locales (humaines, sociales, physiques, etc.) ; d’autre part, le développement


de stratégies d’adaptation cohérentes avec les politiques nationales et le cadre de coopé­
C h a p i t r e

ration multilatéral et international en matière de développement. Le développement


durable et la dimension transfrontalière sont pris en compte dans ces deux volets.
La démarche proposée pour la prise en compte de l’adaptation aux CC assure une
cohérence avec les politiques nationales de développement.
L’énoncé type représentant schématiquement la prise en compte des CC dans
le processus d’EE est représenté à la figure 14.

58
Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

Figure 14 : Prise en compte des changements climatiques dans le processus


d’évaluation environnementale stratégique
Procédure d’évaluation environnementale stratégique (EES)

Avis de PPP-P Pas d’EES Promoteur


AE
Tri préliminaire Promoteur – AE
Exigence légale
de procéder à une EES ?
Cadre d’action Non
• Développement Autorité environnementale
• Contexte transfrontalier en EES ?
• Textes législatifs
Oui
Impacts des CC sur le PPP-P ?
Effets des CC sur le PPP-P ? • Détermination des enjeux des CC
et du développement durable.
• Objectifs, domaines cibles et mandat.
Cadrage • Consultation des acteurs.
• Profil climatique historique et futur du pays.
• Principes de l’EES Protocole de Kiev.

Élaboration du mandat
• Contexte national en CC et DD.
• Évaluation des impacts du PPP-P
Réalisation de l’étude sur les CC et vice versa.
• Détermination des solutions de rechange.
• Rapport de l’étude.

• Consultation publique et variantes.


• Cohérence des solutions (atténuation,
adaptation) avec les objectifs
Analyse du rapport
de développement national.
• Cohérence avec les conventions
internationales.

Non (révision) Autorité environnementale


en conformité ?
Oui

• Convergence avec les priorités


p r a t i q u e

de développement national.
Prise de décision • Convergence avec les objectifs nationaux
en matière de CC.
• Intégration des CC et du DD dans le PPP ?

• Application des mesures d’atténuation


et d’adaptation.
Mise en œuvre • Application des procédures et mesures
relatives aux conventions internationales.
G u i d e

• Suivi des mesures.


• Suivi de la conformité aux politiques
Suivi et contrôle
et conventions internationales.
• Communication AE – Acteurs EES.

59
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

Tableau 13 : Description de la prise en compte des changements climatiques


dans le processus d’évaluation environnementale stratégique
ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION
DE L’EES
INFLUENCE DU PPP SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET
D1 Avis de PPP a) Description de la politique, du plan CC1 • Cadre législatif national en matière • Cadre législatif ou réglementaire
ou du programme (PPP). d’émissions de GES : typologie des national en matière d’adaptation
b) Définition des modalités et du format GES émis, selon les secteurs visés aux CC.
de participation du public. par l’EES. • Établissement du profil
c) Liste des acteurs institutionnels. ou climatologique national et de son
d) Description des enjeux d’acceptabilité • Normes et outils internationaux évolution (Côté, 2012 ; annexe D).
sociale du PPP dans les secteurs touchés. pour l’évaluation des émissions • Risques climatiques pour la région
e) Description de la région cible. sectorielles de GES. cible, selon les secteurs visés par
l’EES (voir l’annexe G).
f ) Description des activités sectorielles visées
(secteurs, technologie utilisée). • Acteurs et parties prenantes
de l’adaptation aux CC.
• Effets prévus des CC, selon le secteur
considéré (tableau 5).
• Effets socio-économiques prévus.
• Historique des catastrophes.
• Populations et principaux secteurs
vulnérables.
• Mesures d’adaptation possibles
(tableau 7).
D2 Tri préliminaire • Prescriptions législatives nationales relatives CC2 • Législation nationale en matière • Cadre national, bonnes pratiques,
à l’EES. d’émissions de GES ou référence politique en matière d’adaptation
ou internationale. aux CC, ODD.
• Considération de cadres d’action • Profil changement climatique de pays
internationaux en matière d’EES (voir l’annexe D).
(ex. : le Protocole à la Convention sur • Établissement du portrait climatique
l’évaluation de l’impact sur l’environnement du pays (PNUD, 2011) sur le
dans un contexte transfrontalier, relatif à plan institutionnel et sur celui
l’évaluation stratégique environnementale des ressources.

p r a t i q u e
[Protocole de Kiev]).
• Réalisation d’une EIES préalable.
• Prescription d’EES ou non.
6
C h a p i t r e

G u i d e
60 61
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION


DE L’EES
INFLUENCE DU PPP SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET
D3 Cadrage • Décrire le contenu du PPP. CC3 Il s’avère important de cadrer l’EES Il s’avère important de cadrer l’EES
et élaboration • Définir les objectifs du PPP. au regard de facteurs qui favorisent au regard de facteurs qui favorisent
du mandat • Documentation et bibliographie relatives l’acceptabilité sociale du plan ou l’acceptabilité sociale du plan ou
au PPP. du programme et contribuent à la du programme et contribuent
réduction des émissions de GES pour au développement durable et à
• Liste des instances publiques concernées.
atteindre les engagements nationaux, la réalisation des engagements
• Exigences réglementaires. notamment dans le cadre de la internationaux du pays, notamment
• Impacts et sujets à étudier. CCNUCC) : dans le cadre du Programme de
• Mesures d’atténuation. • Description de la méthode développement durable à l’horizon
• Prise en compte des principes de base d’évaluation des GES. 2030 des Nations Unies :
de l’EES (CNUE, 2012) : • Estimation des émissions directes • Approche participative et
– Établir des objectifs clairs. ou indirectes. collaboration multi-acteurs
• Impacts des émissions sur et multi-institutionnelle.
– Être intégrée aux cadres de politique
et de planification existants. les ressources. • Mise en synergie du processus
• Liste des mesures d’atténuation. d’EES et du développement national
– Être souple, itérative et adaptée
ou local en matière d’adaptation
aux spécificités du contexte. • Typologie des émissions.
aux CC.
– Analyser les effets potentiels et les risques
• Vulnérabilité de la population
des PPP proposés et des autres options
exposée aux risques climatiques.
disponibles, à la lumière d’un ensemble
structuré d’objectifs, de principes et • Détermination de la dimension
de critères de durabilité. transfrontalière et régionale
(OCDE, 2006a).
– Pouvoir justifier, selon des critères
explicites, pourquoi l’on privilégie • Liste des institutions impliquées
certaines options ou pourquoi l’on dans les CC.
accepte des compromis importants. • Schématisation des liens entre
– Relever les perspectives et les contraintes les institutions.
en matière environnementale et dans • Liste des personnes-ressources,
d’autres domaines. par institution et par secteur.
– Ne pas perdre de vue les liens et les
arbitrages entre les considérations
environnementales, sociales et

p r a t i q u e
économiques.
– Faire participer les principales parties
prenantes et encourager l’engagement
6

du public.
– Comporter un système d’assurance
C h a p i t r e

qualité efficace et, si possible,


indépendant.
– Être transparente de bout en bout

G u i d e
et assurer la diffusion des résultats.

62 63
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION


DE L’EES
INFLUENCE DU PPP SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET
D3 – Être efficace par rapport à son coût.
(suite) – Encourager l’examen formel du processus
d’EES après son achèvement et assurer
le suivi des résultats des PPP.
– Renforcer les capacités à réaliser et utiliser
des EES.
• Dispositions pour la participation
du public.
• Liste des parties prenantes.
• Calendrier du processus d’EES.
• Résultats attendus et livrables.
D4 Réalisation • Description de la situation de CC4 • Référence aux communications
de l’étude développement dans le secteur ou la région. nationales dans le cadre de
• Évaluation des effets du PPP la CCNUCC.
sur l’environnement et la santé. • Application de scénarios et de
• Évaluation des possibilités de mettre projections climatiques à chaque
en œuvre le PPP. site de projet.
• Choix de la meilleure possibilité ou solution • Publications pertinentes en matière
de mise en œuvre. de CC dans la zone d’étude.
• Optimisation de la solution. • Documentation (écrite, audio, vidéo)
• Élaboration du rapport environnemental. sur l’histoire locale.
• Intégration des autorités environnementales • Mémoire communautaire locale des
et de santé. populations au regard des évènements
climatiques passés – le cas échéant,
• Intégration du public à la rédaction
savoir traditionnel issu de la région
du rapport environnemental.
cible.
• Rapport environnemental
• Détermination des risques
et recommandations.
climatiques à l’aide d’indicateurs
(tableau 6) pour chaque projet visé
par l’EES.

p r a t i q u e
• Détermination des contraintes face
aux risques climatiques indicateurs
(tableau 7).
6

• Détermination de l’intensité, de la
fréquence et de la durée des risques,
C h a p i t r e

et de leurs tendances dans le temps.


• Liste des perspectives favorables.

G u i d e
• Validation des forces et faiblesses
institutionnelles (tableau 8).

64 65
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION


DE L’EES
INFLUENCE DU PPP SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET
D4 CC4 • Détermination et analyse des impacts
(suite) pour chaque projet de l’EES :
– Détermination des impacts
sur le PPP.
– Détermination des impacts sur
les ressources.
– Diagnostic de la dimension
transfrontalière (OCDE, 2006a).
– Optimisation des options
d’adaptation (voir les outils
proposés à l’annexe G).
– Évaluation des normes de la
Banque mondiale (tableau 10).
D5 Analyse • Transmission du rapport à l’autorité CC5 • Émissions directes et indirectes, • S’assurer que les options d’adaptation
du rapport environnementale. raison d’être du projet et impacts proposées se traduiront par une
• Intégration du public et des autorités appréhendés sur les milieux avancée durable en matière de
concernées dans la préparation du rapport biophysique et humain. développement durable (tableau 11).
environnemental.
• Consultation transfrontalière, le cas échéant.
• Révision du rapport environnemental
ou des recommandations.
D6 Prise de décision • Transmission du rapport environnemental CC6 • Objectifs nationaux de réduction • Priorités de développement national
à l’autorité environnementale. des émissions de GES. et engagements internationaux.
• Prise en compte des conclusions du rapport
environnemental.
• Mesures envisagées pour prévenir, réduire
ou atténuer les effets négatifs décrits
dans le rapport environnemental.
• Prise en compte de la dimension

p r a t i q u e
transfrontalière stratégique
de l’environnement.
D7 Mise en œuvre • Mise en œuvre du PPP en tenant compte CC7 • Suivi des mesures d’atténuation • Suivi des mesures d’adaptation
6

des recommandations de l’autorité durant la phase de construction aux CC durant la phase de mise
environnementale. du plan ou du programme. en œuvre du PPP.
C h a p i t r e

• Plan de gestion environnementale


et sociale (PGES).

G u i d e
66 67
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION


DE L’EES
INFLUENCE DU PPP SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET
D8 Suivi et contrôle • Contrôle de la réalisation des mesures CC8 • Contrôle de l’exécution du plan • Contrôle de l’exécution du PPP
prescrites pour prévenir, réduire ou du programme durant la phase relativement au développement
ou atténuer les effets négatifs du PPP. d’exploitation et de fermeture, durable durant la phase de mise
• Contrôle du respect des conditions relativement au triptyque Éviter, en œuvre, jusqu’à la fermeture
environnementales imposées par Réduire et Compenser. inclusivement.
les autorités.
• Suivi des recommandations du rapport
environnemental.
• Documentation du rendement de l’EES
afin qu’elle serve de référence pour
d’autres PPP.

6.2. La prise en compte des changements Figure 15 : Intégration des changements climatiques au processus d’étude d’impact
environnemental et social
climatiques dans l’étude d’impact
environnemental et social Avis
de projet
Tri
préliminaire
Cadrage
et mandat
Réalisation
de l’étude
Analyse
du rapport
Prise
de décision
Mise en
œuvre
Suivi
et contrôle
6.2.1. Description
Description Description Description Description Description Description Description Description
L’EIES est régie par la loi dans presque tous les pays. Toutefois, la prise en compte des D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8
CC n’est pas généralisée dans les processus réglementaires d’EIES. Des efforts restent
notamment à faire dans ce sens dans les pays en voie de développement de l’espace
CC1 CC2 CC3 CC4 CC5 CC6 CC7 CC8
francophone. La proposition de prise en compte des CC dans le processus d’EIES
présentée dans la présente section s’adresse aux promoteurs de projets et, de façon
générale, aux praticiens de l’EE, notamment dans l’espace francophone.
La prise en compte des CC dans le cadre de l’EIES repose sur la considération 6.2.3. Mise en œuvre
exhaustive de l’atténuation (influence du projet sur les CC) et de l’adaptation (influence Le tableau 14 décrit la démarche de prise en compte des CC à chaque étape du proces-
des CC sur le projet). L’approche de cette prise en compte des CC dans le cas de l’EIES sus d’EIES. À chacune des étapes de l’EIES (D1 à D8), l’influence du projet sur les CC
est décrite ci-après. (émissions de GES) et les solutions permettant de réduire cette influence (atténuation)
sans compromettre la viabilité sociale, environnementale et économique du projet sont
6.2.2. Cadre conceptuel considérées. Quant à l’influence des CC sur le projet, le tableau 14 en aborde deux

p r a t i q u e
Tout comme dans l’EES, les CC sont pris en compte à toutes les étapes de l’EIES. aspects : d’une part, l’évaluation des risques climatiques susceptibles d’affecter le projet
La figure 15 associe les différentes étapes du processus d’EIES à chaque élément des CC ainsi que de leurs impacts éventuels sur les ressources locales (biophysiques et
à intégrer. humaines) ; d’autre part, le développement de stratégies d’adaptation cohérentes avec
6

les politiques locales.


Les étapes de l’EIES ainsi que les éléments des CC à prendre en compte à chaque
C h a p i t r e

étape sont décrits au tableau 14.

G u i d e
68 69
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

Tableau 14 : Description de la prise en compte des changements climatiques


dans le processus d’étude d’impact environnemental et social
ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION
DE L’EIES
INFLUENCE DU PROJET SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET

D1 Avis de projet • Document de projet ou d’activité CC1 • Réglementation nationale en matière • Politique nationale en matière
soumis par son promoteur à l’autorité d’émissions de GES. d’adaptation aux CC.
environnementale, y compris les éléments • Établissement d’un portrait des • PANA ou tout autre document
suivants : changements climatiques au site pertinent.
– Nature du projet (secteur). du projet (revue bibliographique, • Établissement d’un portrait de
– Localisation. bases de données sur les CC) : l’évolution climatique (période
– Calendrier. enjeux et défis dans la région. historique, projections) du site du
– Technologie utilisée. • Estimation préliminaire des émissions projet au moyen de climatogrammes
directes et indirectes de GES ou d’histogrammes décrivant des
– Estimation sommaire des émissions.
du projet. indicateurs d’intérêt ou standards
– Mesures sommaires. comme la température et les
• Estimations des émissions
– Estimation sommaire des impacts. de particules atmosphériques. précipitations. Analyse d’extrêmes
hydroclimatiques (inondations,
sécheresse, fortes températures, vents
forts) susceptibles d’affecter le site
de mise en œuvre et donc le projet.
• Estimation des impacts potentiels
sur l’ouvrage (destruction,
dommages, arrêt ou baisse
de production).
D2 Tri préliminaire • Évaluation par l’autorité environnementale CC2 • Le cas échéant, législation ou • Extrêmes climatiques susceptibles
du document de projet ou d’activités, réglementation nationale en matière d’affecter le projet – de façon brutale
quant à la nécessité ou non de diligenter d’émissions sectorielles de GES. ou par effet cumulatif –, notamment
une EIES. • Émissions directes et indirectes dans sa phase d’exploitation, avec
• Possibilité que l’autorité environnementale (ex. : accroissement des émissions un risque important pour la sécurité
prescrive un AES afin d’obtenir attribuable aux activités de des personnes.
un complément d’information. transport associées à la mise en • Risque climatique (précipitations
• Évaluation généralement basée sur la œuvre) aux diverses phases du extrêmes, neige abondante, vents
projet (planification, construction, forts) susceptible de donner lieu à un

p r a t i q u e
législation nationale en matière d’EIES.
• Tri basé sur des critères permettant exploitation, fermeture). accident majeur, notamment durant
de catégoriser les projets selon leur • Selon la catégorisation quant à la phase d’exploitation du projet,
niveau d’impact. ses impacts environnementaux, et d’être préjudiciable à la sécurité
6

engagements internationaux du des personnes dans un certain rayon


pays dans le cadre des conventions autour du site.
C h a p i t r e

de Rio, notamment la CCNUCC.

G u i d e
70 71
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION


DE L’EIES
INFLUENCE DU PROJET SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET

D3 Cadrage • Cadrage : description des enjeux auxquels CC3 • Détermination des enjeux quant • Mise en relief des risques climatiques
et élaboration le projet doit donner des réponses, à l’influence du projet sur les CC : pour le site cible et détermination
du mandat positionnement des acteurs, prise en compte – Comment le projet ou ses solutions des enjeux climatiques :
de l’opinion publique ou participation du de rechange pourraient-ils produire – Jusqu’à quel point le projet proposé
public à l’élaboration du cahier des charges. des émissions de GES ou avoir un est-il vulnérable aux CC lors de la
• Liste des parties prenantes. impact sur le stockage du carbone construction, de l’exploitation, du
• Modalités de la consultation publique. ou sur le captage du CO2 dans déclassement ou de la fermeture ?
• Inventaire des choix stratégiques (site, l’atmosphère ? – Le projet proposé contribue-t-il,
secteur, approche ou technologie). – Dans quelle mesure le projet ou directement ou indirectement,
• Solutions de rechange d’un point de vue ses solutions de rechange ont-ils à la vulnérabilité ou à la résilience
environnemental, social et économique. déjà pris en considération l’impact des écosystèmes environnants face
sur l’atmosphère au moment aux CC ?
• Mesures d’atténuation environnementales
de la planification ? – Existe-t-il des répercussions
et sociales, compensations.
– Existe-t-il d’autres méthodes potentielles que le changement
• Le mandat de l’EIES définit ses objectifs
de mise en œuvre du projet qui climatique pourrait avoir sur le
et les directives pour sa réalisation :
permettraient de réduire son projet proposé et qui constituerait
– description du milieu récepteur du éventuelle contribution négative un risque pour l’environnement ?
projet et facteurs susceptibles d’entraîner aux CC ? – Existe-t-il d’autres méthodes
des impacts environnementaux ;
– Comment le projet ou ses solutions permettant de réaliser le projet
– liste des livrables ; de rechange pourraient-ils avoir proposé et de réduire les effets
– calendrier de l’EIES ; un impact positif ou négatif sur négatifs des CC sur le projet
– profil du promoteur ; les CC ou sur les collectivités, et, par conséquent, de réduire
– élaboration du cahier des charges. notamment les populations rurales les risques pour le milieu
et les peuples autochtones ? environnant ?
– Quels engagements pourraient – Compte tenu de l’impact futur des
être pris pour réduire l’impact CC, le projet pourrait-il se traduire
du projet sur les CC au fil du par des dommages aux terres ou
temps, soit une fois le projet aux eaux associées aux ressources
mis en œuvre ? culturelles autochtones ?
• Relevé des parties prenantes au regard
des CC.

p r a t i q u e
• Relevé des ressources du site
vulnérable aux CC.
6
C h a p i t r e

G u i d e
72 73
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION


DE L’EIES
INFLUENCE DU PROJET SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET

D3 • Relevé des risques climatiques


(suite) connus pour la région du site
de mise en œuvre :
– documentation ;
– usage de la mémoire collective,
comprenant une approche
participative quant aux évènements
climatiques les plus marquants
et les plus dommageables pour
la région.
• Relevé des impacts et des activités
affectées.
D4 Réalisation • Collecte de données (inventaires, banque CC4 • Évaluation des émissions directes • Inventaire des ressources autour
de l’étude de données, bibliographie), documentation. et indirectes du projet : du site de mise en œuvre du projet.
• Inventaires et mesures sur le terrain. – quantification des émissions selon • Ressources physiques :
• Aspect qualité (comparaison à des valeurs le profil GES du secteur du projet ; – forêt,
de référence, seuils, réglementation). – référencement aux outils pour – ressources en eau,
• Description de la situation sur le site la quantification des GES. – ressources en sol,
relativement aux enjeux. • Évaluation des impacts du projet – ressources halieutiques,
• Évaluation des impacts (directs et indirects) : en émissions de GES.
– écosystèmes,
sur la faune et la flore, les sites et les • Détermination des impacts non
– infrastructures.
paysages, le sol, l’eau, l’air, le climat, les évitables et des impacts résiduels.
milieux naturels et les équilibres biologiques, • Ressources humaines :
• Élaboration des mesures de
la protection des biens et du patrimoine la séquence Éviter, Réduire, – profil des ménages,
culturel, la commodité de voisinage, les Compenser : – activités sectorielles.
effets liés aux bruits, aux vibrations, aux – impacts non évitables – application • Ressources sociales :
odeurs, aux émissions lumineuses et autres, de mesures d’évitement ; – dimension genre,
aux émissions polluantes, à l’hygiène, à la
– impacts résiduels – application – croyances religieuses,
santé, à la sécurité et à la salubrité publique.
de mesures de réduction ; – barrières financières (pauvreté),
• Variantes, optimisation des variantes

p r a t i q u e
– mesures de compensation. – barrières techniques (connaissances
et choix de solution selon des critères
(coûts-avantages, coûts-efficacité, analyse • Optimisation des mesures limitées en adaptation) et
multicritères). d’atténuation des émissions de renforcement des capacités.
GES au regard des engagements • Relevé des risques climatiques
• Évaluation des impacts sur l’environnement
6

internationaux du pays, notamment (tableau 5).


et la santé.
la CDN dans le cadre de la
• Mesure (estimation) des risques à
C h a p i t r e

• Évaluation de l’acceptabilité sociale. CCNUCC et de l’Accord de Paris


• Recherche du consensus. l’aide du barème suivant (tableau 6) :
(voir l’annexe F).
• Assurance de la qualité de l’évaluation. – 1 = à peine perceptible ;
• Évaluation des coûts des mesures.

G u i d e
– 2 = faible impact ;
– 3 = incidence moyenne ;

74 75
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION


DE L’EIES
INFLUENCE DU PROJET SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET

D4 • Séquence des mesures Éviter, Réduire, – 4 = impact élevé (peut causer


(suite) Compenser. la mort, même si aucun cas de
• Émergence de mesures réductrices perte de vie humaine n’a encore
ou compensatoires. été  décompté) ;
• Rédaction du rapport d’EIES. – 5 = conséquences graves (pertes
de vies humaines observées).
• Référence aux communications
nationales dans le cadre
de la CCNUCC.
• Publications pertinentes en matière
de CC dans la zone d’étude.
• Documentation (écrite, audio, vidéo)
sur l’histoire locale.
• Mémoire communautaire locale des
populations au regard des évènements
climatiques passés – savoir
traditionnel, le cas échéant.
• Détermination de l’intensité, de la
fréquence et de la durée des risques.
• Établissement des contraintes
au regard des risques (tableau 7).
• Établissement de tableaux de bord
TAMD (Karani, Brooks et Fisher,
2015 ; Brooks et al., 2011 ; tableau 8)
selon neuf indicateurs, chaque
indicateur étant évalué selon une
échelle de 0 à 1 : 0 = indicateur non
rempli ; 0,5 = indicateur rempli en
partie ; 1 = indicateur entièrement
rempli. Ce tableau permet une
appréciation relativement rapide et

p r a t i q u e
visuelle des capacités institutionnelles
des collectivités pour une gestion
intégrée des questions liées aux
6

CC. La liaison entre les scores de


chaque indicateur donne un profil
C h a p i t r e

graphique pour la région cible.


Ainsi, un diagramme sous forme
de pentagone peut être utilisé pour

G u i d e
évaluer la performance en adaptation
de plusieurs zones du pays au regard
de l’adaptation.

76 77
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION


DE L’EIES
INFLUENCE DU PROJET SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET

D4 • Le tableau 11 (UEMOA, 2008 ;


(suite) Commission européenne, 2013)
permet de prendre en compte
l’harmonisation régionale à l’aide
d’indicateurs d’amélioration du
cadre environnemental, selon un
système de cotation sur une échelle
de 1 à 10 qui peut être révisé par les
parties prenantes. Ce tableau permet
aussi de mesurer la performance
de ces indicateurs régionaux dans
un graphique portant en abscisse
les indicateurs et en ordonnée les
cotes, permettant ainsi de comparer
plusieurs sites à l’échelle nationale.
• Validation des options d’adaptation
au regard des priorités de
développement durable (normes
de la Banque mondiale, tableau 10).
D5 Analyse • Transmission du rapport à l’autorité CC5 • Commentaires des parties prenantes • Stratégies d’adaptation proposées
du rapport environnementale. en matière d’atténuation. au regard du PGES.
• Analyse du rapport d’EIES au regard • Bonnes pratiques environnementales.
des enjeux et des exigences législatives
en matière d’évaluation environnementale
et sociale.
• Intégration du public (incluant les
populations locales) à l’analyse : prise
en compte des propositions d’aménagement
ou de variantes du public.
• Révision du rapport.

p r a t i q u e
D6 Prise de décision • Évaluation du rapport environnemental CC6 • Contrôle du respect du cadre • Cohérence avec les politiques de
par l’autorité publique. réglementaire national par les développement nationales et locales.
• Conformité à la loi. mesures d’atténuation ou de • Adéquation des stratégies
• Risques environnementaux et sanitaires leur correspondance avec les d’adaptation retenues avec la
6

durant les phases du projet (planification, bonnes pratiques et les normes politique nationale à cet égard et
construction, exploitation et fermeture). internationales. concordance avec les engagements
C h a p i t r e

• Délivrance d’un certificat de conformité du pays en matière de développement


environnementale (CCE) ou révision. durable, notamment dans le cadre

G u i d e
du Programme de développement
durable à l’horizon 2030 des
Nations Unies.

78 79
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

ITEM ÉTAPES DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION


DE L’EIES
INFLUENCE DU PROJET SUR LES CC INFLUENCE DES CC SUR LE PROJET

D7 Mise en œuvre • Application des mesures Éviter, Réduire, CC7 • Suivi des mesures d’atténuation • Suivi des mesures d’adaptation
Compenser. durant la phase de construction. durant la phase de construction
• Documentation des contraintes du projet.
d’application.
• Estimation de mesures compensatoires
en cas de contraintes.
D8 Suivi et contrôle • Suivi des impacts après la réalisation du CC8 • Suivi des mesures d’atténuation • Suivi des mesures d’adaptation
projet. L’analyse des impacts du projet a durant la phase d’exploitation, durant la phase d’exploitation,
posteriori est le plus souvent une exigence puis la phase de clôture du projet. puis la phase de clôture du projet.
législative, selon la catégorisation de l’EIES
par l’autorité environnementale nationale.
Le suivi et le contrôle environnemental
a posteriori du projet permettent :
– de vérifier les mesures Éviter, Réduire,
Compenser ;
– d’assurer la surveillance in situ des
impacts ;
– de tirer des enseignements au profit
des projets futurs.

L’énoncé type représentant la prise en compte des CC dans le processus d’EE dans 6.3.2. Cadre conceptuel
le cas de l’EIES est représenté à la figure 16 (p. 82). Le cadre conceptuel de l’intégration des CC au processus d’AES est basé sur l’intégra-
tion des éléments des CC à toutes les étapes de cette évaluation environnementale. La
6.3. La prise en compte des changements figure 18 (p. 83) présente les différentes étapes de l’AES, et le tableau 15 (p. 84) décrit
la prise en compte des CC dans le cas de l’AES.
climatiques dans l’audit environnemental
Les différentes étapes de l’AES et les éléments des CC à prendre en compte à
et social chaque étape sont présentés au tableau 15 (p. 84). La colonne « Description » de ce
6.3.1. Description tableau donne la séquence des actions de réalisation, conformément à la législation en
vigueur ou à la norme considérée. Les éléments des CC à prendre en considération

p r a t i q u e
Il convient de noter que l’AES peut être réalisé avec ou sans référentiel. L’AES sans
à chaque étape de l’AES doivent être réalisés en parallèle et intégrés aux livrables
référence vise à réaliser une analyse diagnostique expérimentale. La prise en compte
de l’étape. La prise en considération des CC se fait à la fois sur le plan des mesures
des CC dans le cas d’un AES se fait à l’aide d’un cadre de référence, soit, selon le cas :
d’atténuation et sur celui de la réduction des émissions de GES.
• la législation nationale en matière de réalisation d’un AES, qui détermine les dif-
6

Le tableau 16 (p. 88), à remplir par le promoteur, donne un portrait synthétique


férentes étapes et les règles associées au processus d’AES. Dans ce cas, la prise en
des textes de loi et des références au regard des normes considérées. S’ajoute à cela le
C h a p i t r e

compte des CC est intégrée aux différentes étapes prescrites par cette législation ;
portrait sectoriel des CC relativement à l’entité visée, sous l’angle de l’atténuation
• une norme ISO, notamment en l’absence de législation nationale en matière (influence de l’entité sur les CC) et de l’adaptation (influence des CC sur l’entité).
d’AES. Les normes ISO 14000 (ISO, 2018), qui incluent un volet « Changement

G u i d e
L’énoncé type – une représentation schématique de la prise en compte des CC dans
climatique », peuvent servir de référence. La norme ISO 14080 s’intitule Gestion le cas de l’AES – est présenté à la figure 19 (p. 95).
des gaz à effet de serre et activités associées – Cadre et principes des méthodologies
applicables aux mesures en faveur du climat (https://www.iso.org/fr/standard/67452.
html). La figure 17 (p. 83) illustre les autres normes ISO pertinentes.

80 81
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

Figure 16 : Prise en compte des changements climatiques dans le processus d’étude
d’impact environnemental et social
Procédure d’étude d’impact environnemental et social

Avis de projet Pas d’EIES Promoteur


AE
Tri préliminaire Promoteur – AE
Exigence légale
Non
de procéder à une EIES ?
Autorité environnementale
Impacts du projet sur le CC ? en EIES ?
Réglementation des GES Oui
Impacts des CC sur le projet ?
• Description des enjeux et de la portée de l’EIES.
• Détermination des objectifs et élaboration
du mandat.
Cadrage • Relevé des risques climatiques et des impacts.
• Aspects légaux, calendrier, livrables,
parties prenantes.
Élaboration du mandat
• Collecte et analyse de données et évaluation
des impacts.
Réalisation de l’étude • Évaluation des risques climatiques et stratégies
d’adaptation et d’atténuation.

• Exigences législatives.
• Consultation publique et variantes.
Analyse du rapport • Cohérence des mesures d’adaptation et du PGES
avec la politique de développement local et les lois.
• Révision éventuelle.

Non (révision) Autorité environnementale


en conformité ?
Oui

• Évaluation du rapport.
• Risques minimisés durant les phases du projet.
Prise de décision • Émission d’un certificat de conformité
environnementale (CCE).

• Mesures Éviter, Réduire et Compenser.


Mise en œuvre • Rapport définitif.
• Émission du CCE.
6

• Suivi des mesures d’adaptation et d’atténuation,


suivi des impacts.
Suivi et contrôle • Documentation.
C h a p i t r e

• Échanges entre l’AE et le promoteur.

82
Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

Figure 17 : Récapitulatif des normes ISO pour une meilleure gestion
environnementale

p r a t i q u e

Figure 18 : Intégration des changements climatiques au processus d’audit


environnemental et social
Cadrage Élaboration Réalisation Analyse du Prise Suivi
du mandat de l’audit rapport d’audit de décision et contrôle

Description Description Description Description Description Description


G u i d e

D1 D2 D3 D4 D5 D6

CC1 CC2 CC3 CC4 CC5 CC6

83
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

Tableau 15 : Description de la prise en compte des changements climatiques


dans le processus d’audit environnemental et social
ITEM ÉTAPES DU DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION
PROCESSUS D’AES
D1 Cadrage • Contexte et justification de l’audit. CC1 • Inclusion, dans l’équipe d’auditeurs, d’un ou des experts en CC
• Détermination des enjeux, diagnostic sommaire ou du domaine des normes internationales sur l’environnement
des impacts, aspects de la durabilité, recyclage. (ex. : la norme ISO 14080).
• Formation de l’équipe d’audit (équipe mixte : • Liste des lois et règlements nationaux en matière de CC
personnes ressources, auditeurs, audités). et de développement durable.
• Recueil de données sur l’entité visée (système de • Diagnostic sommaire des émissions directes (émissions de GES, rejets
production ou de service, textes réglementaires, de polluants, pluies acides, rejets aquatiques, perte de biodiversité,
aspects juridiques, politique de management dégradation des sols) ayant une incidence possible sur les CC.
de l’entité). • Principes du développement durable (genre et inclusion sociale,
• Portée de l’audit : description de la zone d’étude, protection de l’environnement, santé et qualité de vie).
description des composantes du milieu récepteur
(air, eau, sol, populations humaines, espèces
biologiques).
• Planification de l’audit (entrevues, listes
des tâches, moyens logistiques).
• Calendrier de l’audit.
D2 Élaboration • Élaboration du mandat CC2 • Données pertinentes du PANA dans le cadre de la CCNUCC.
du mandat • Validation par l’autorité environnementale • Lois et politiques nationales, régionales, locales ou urbaines
du mandat relativement à la réglementation en matière d’atténuation et d’adaptation aux CC.
en vigueur. • Engagements internationaux du pays, notamment dans le cadre des
• En l’absence de réglementation ou de législation trois conventions de Rio, dont les effets associés ont une incidence
nationale, vérification de la conformité du sur les CC.
mandat à des normes internationales. • Engagements nationaux de réduction des GES (CDN) dans le cadre
de l’Accord de Paris.
• Engagements nationaux au regard des ODD, notamment l’ODD 13
relatif aux CC.
• Connaissances existantes sur le risque climatique.
D3 Réalisation • Recueil des impacts directs et indirects CC3 • Estimations effectives des émissions de GES (rejets directs et émissions

p r a t i q u e
de l’audit (émissions atmosphériques, rejets de polluants, indirectes induits par exemple par les activités de transport) selon
incidences sur les ressources naturelles). la réglementation nationale, les normes ISO ou les normes sanitaires
• Visites de l’entité visée et observations sur la de l’OMS.
6

non-conformité et les améliorations possibles • Évaluation sectorielle des impacts de l’exploitation ou de la production
au regard des normes de bonnes pratiques sur le milieu récepteur au regard des CC.
C h a p i t r e

(travail) et des normes techniques (normes • Estimation des pertes en biodiversité, suite à la dégradation (pollution,
environnementales [réglementation nationale sécheresse, déforestation, érosion) des terres (sol, eaux, végétaux),
ou normes ISO], normes relatives aux produits qui contribuent indirectement aux CC.

G u i d e
et aux équipements). • Évaluation des risques d’accident ayant une forte incidence potentielle
sur l’environnement et le climat.

84 85
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

ITEM ÉTAPES DU DESCRIPTION ITEM ÉLÉMENTS DES CC À PRENDRE EN CONSIDÉRATION


PROCESSUS D’AES
D3 • Relevé des points faibles au regard des • Évaluation des volets Atténuation et Adaptation au regard du cadre
(suite) bonnes pratiques et des écarts par rapport de référence (cadre législatif national en matière d’AES et de CC
à la réglementation. et normes ISO [2018]).
• Rédaction du rapport d’audit • Portrait de l’entité visée au regard des principes du développement
et recommandations. durable (équité, genre, protection de l’environnement, santé et qualité
de vie).
• Rédaction du rapport d’audit au regard des CC et du développement
durable, selon les documents de référence (cadre législatif en matière
d’AES et de CC et normes ISO [2018]), assorti de conclusions
et de recommandations.
D4 Analyse du • Choix des actions d’amélioration. CC4 • Analyse des impacts (identification des sources, hiérarchisation,
rapport d’audit • Classification des actions selon leur incidence mesures de correction).
financière. • Établissement d’un plan de réduction des émissions de GES
• Hiérarchisation des actions par ordre de priorité (mesures d’économie d’énergie [ampoules durables, isolation
(élevé, moyen, faible). thermique], optimisation du cycle de production, considération
• Évaluation des gains. de technologies propres).
• Élaboration d’un plan de communication • Élaboration de mesures d’adaptation et de compensation (filtration
et de sensibilisation pour faciliter la mise biologique des eaux usées, restauration du couvert végétal, réduction
en œuvre des actions d’amélioration auprès : de l’érosion).
– du personnel, • Amélioration de la gestion et de la communication du risque au sein
de l’entité visée (formation du personnel).
– de l’administration,
• Analyse des risques et dangers ayant une forte incidence potentielle
– des partenaires.
sur le climat.
• Élaboration d’un système de management
environnemental.
D5 Prise de décision • Transmission du rapport final à l’autorité CC5 • Vérification du respect de la réglementation nationale en matière
environnementale nationale pour validation et de lutte contre les CC, notamment au regard de l’atténuation
émission d’une autorisation ou d’observations et de l’effort d’adaptation.
sur les cas de non-conformité nécessitant • Vérification de la dimension des CC au regard de la norme de référence
une révision. internationale considérée (ISO 14080).
• En l’absence de réglementation nationale,

p r a t i q u e
validation au regard d’une norme de référence
par un bureau d’études indépendant du
promoteur de l’AES.
6

D6 Suivi et contrôle • Suivi interne, par le promoteur du projet, CC6 • Mise en place d’un système de management environnemental pour l’entité
environnemental de l’activité ayant fait l’objet d’un audit. visée, incluant les bonnes pratiques au regard de la lutte contre les CC :
C h a p i t r e

et social (réalisés • Suivi externe, par l’autorité environnementale – actions de bonnes pratiques écologiques (système d’efficacité
à l’intérieur et nationale ou par un bureau d’études des  ressources) ;
à l’extérieur de indépendant du promoteur.

G u i d e
– mesures d’atténuation des émissions de GES ;
l’entité visée).
– mesures d’adaptation aux CC et de compensation carbone ;
– plan d’intervention d’urgence en cas d’accident pouvant affecter grave­
ment l’environnement – notamment atmosphérique – et le climat.

86 87
88

C h a p i t r e 6

Tableau 16 : Mise en œuvre de la prise en compte des changements climatiques dans le cas d’un audit environnemental et social

Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale


LOIS ET RÈGLEMENTS EN VIGUEUR RELATIFS À L’AUDIT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL,
AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET AU DÉVELOPPEMENT DURABLE
Dispositions législatives Règlements applicables Autorité de tutelle

CADRE DE RÉFÉRENCE DE L’AES


Loi ou réglementation nationale Oui Non

Normes ISO Oui Non

Autres Oui Non


ÉVALUATION DE L’AES ET DES CC

Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales


Influence du PPP-P sur les CC
Émissions Risque climatique associé Niveau de risque Impact sectoriel Mesures d’atténuation
atmosphériques et (N :  nul ; F :  faible ; (Éviter, Réduire,
éléments de pollution M :  moyen ; E :  élevé) Compenser)
Émissions • Exacerbation des CC • Santé (pollution de l’air, • Restauration des terres.
atmosphériques – GES (réchauffement, fréquence canicule). • Agriculture intelligente.
des évènements extrêmes) • Dégradation du couvert • Réduction de l’utilisation
et phénomènes associés forestier et végétal par du bois comme source
(sécheresse, inondations, les pluies acides. d’énergie.
températures élevées, • Contamination de la flore. • Éducation
érosion, dégradation
environnementale.
du couvert végétal, baisse
de la production agricole).
Émissions de poussières • Effet indirect sur le • Réduction de la visibilité. • Reverdissement
(transports, activités régime des précipitations • Santé : maladies de l’environnement.
associées au PPP-P) et le transfert radiatif. respiratoires et oculaires.
• Fortes baisses • Dégradation
des températures. de l’environnement.
• Augmentation de la
charge en poussière
de la troposphère.
• Risques sanitaires et
sécuritaires (sécurité
routière et réduction
de la visibilité).
G u i d e p r a t i q u e
89
90

C h a p i t r e 6

Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale


ÉVALUATION DE L’AES ET DES CC
Influence du PPP-P sur les CC
Émissions Risque climatique associé Niveau de risque Impact sectoriel Mesures d’atténuation
atmosphériques et (N :  nul ; F :  faible ; (Éviter, Réduire,
éléments de pollution M :  moyen ; E :  élevé) Compenser)
Déversements • Évolution des • Importante dégradation • Restauration des terres.
caractéristiques du du milieu récepteur • Éducation
climat local associée (contamination du sol environnementale.
à la dégradation et des ressources en eau)
de la lithosphère, préjudiciable à la flore,
de l’hydrosphère aux ressources halieutiques,
et de la biosphère, à la biodiversité et à la santé
qui affecte les cycles. de l’écosystème au regard
• Risque de désertification. de l’incidence sur les CC.
• Disparition de la faune.
Rejets d’eaux usées • Dégradation de la santé • Santé, hygiène • Traitement des eaux.
de l’écosystème du milieu et assainissement. • Éducation
récepteur, qui renforce • Pertes d’habitat. environnementale.
les CC. • Réduction des ressources
en eau potable (pollution
des sources d’eau).
Influence du PPP-P sur les CC

Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales


Émissions Risque climatique associé Niveau de risque Impact sectoriel Mesures d’atténuation
atmosphériques et (N :  nul ; F :  faible ; (Éviter, Réduire,
éléments de pollution M :  moyen ; E :  élevé) Compenser)
Déchets solides • Exacerbation des CC • Émissions de GES • Traitement des sites pollués.
(réchauffement) par induites par la gestion • Utilisation de matériel
l’élévation des températures. des déchets (enfouissement, peu polluant.
• Risques sanitaires. décomposition organique, • Éducation.
incinération, recyclage).
• Recyclage des déchets,
production d’énergie avec
les matières organiques.
Matières dangereuses • Populations menacées. • Pertes d’habitat. • Dépollution.
• Risques sanitaires. • Réduction de la biodiversité. • Éducation
• Sécurité collective. • Dégradation de environnementale.
l’environnement. • Sécurité du stockage
et du transport.
Énergie Énergie • Exacerbation des CC • Réchauffement climatique. • Reverdissement des terres.
fossile (réchauffement, péjoration • Changements climatiques. • Encouragement à
climatique) par l’élévation l’utilisation de matériel
des températures. écoénergétique.
• Éducation
environnementale.

G u i d e p r a t i q u e
91
92

C h a p i t r e 6

Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale


ÉVALUATION DE L’AES ET DES CC
Influence du PPP-P sur les CC
Émissions Risque climatique associé Niveau de risque Impact sectoriel Mesures d’atténuation
atmosphériques et (N :  nul ; F :  faible ; (Éviter, Réduire,
éléments de pollution M :  moyen ; E :  élevé) Compenser)
Énergie Énergie • Atténuation du • Enjeux de l’aménagement • Évitement du gaspillage
(suite) renouvelable réchauffement climatique. du territoire. d’énergie.
• Éducation
environnementale.
Nucléaire • Atténuation du • Santé : radioactivité. • Promotion de l’utilisation
réchauffement climatique. des énergies renouvelables.
• Éducation
environnementale.
Influence des CC sur le PPP-P

Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales


Risque climatique Fréquence Impact sectoriel Mesures d’adaptation
d’observation dans sur le PPP-P
le milieu du PPP-P
(N : nulle ; F : faible ;
M :  moyenne ; E : élevée)

Inondations • Dommages potentiels • Restauration des terres.


aux installations du PPP-P • Construction de digues.
et perte de production. • Mise en place d’un système d’alerte précoce aux risques
• Rupture possible du d’inondation.
système de communication
avec l’entité visée
(impacts sur la capacité
d’intervention urgente).
Sécheresse • Baisse de productivité. • Promotion de l’agriculture intelligente.
• Mise en place d’un système d’alerte précoce aux risques
de sécheresse.
Vents forts et • Destruction d’installations • Mise en place de brise-vent.
orages violents et perte de production. • Mise en place d’un système d’alerte précoce aux risques
• Déforestation et chute de tempête.
d’arbres.
Invasion acridienne • Baisse de la productivité • Développement de méthodes de lutte efficace contre
agricole. les acridiens.
• Mise en place d’un système d’alerte précoce aux risques
d’invasion acridienne.

G u i d e p r a t i q u e
93
94

C h a p i t r e 6

Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale


ÉVALUATION DE L’AES ET DES CC
Influence des CC sur le PPP-P
Risque climatique Fréquence Impact sectoriel Mesures d’adaptation
d’observation dans sur le PPP-P
le milieu du PPP-P
(N : nulle ; F : faible ;
M :  moyenne ; E : élevée)

Températures élevées • Augmentation de la • Utilisation de l’énergie solaire pour le refroidissement.


consommation énergétique • Construction domiciliaire favorisant une bonne
pour la climatisation. aération.
Froid intense • Augmentation de la • Équipement des maisons en appareils de chauffage.
consommation énergétique • Promotion de l’utilisation de l’énergie renouvelable
pour le chauffage. pour le chauffage des habitations.
Désertification • Dégradation des • Actions de reverdissement.
et appauvrissement conditions climatiques • Agriculture intelligente.
des sols autour du milieu récepteur. • Éducation environnementale.

Érosion • Perte de stabilité et de • Restauration des terres dégradées.


durabilité des installations • Gestion durable des terres.
du milieu récepteur. • Sensibilisation.
Élévation du niveau • Inondations. • Construction de digues.
de la mer • Mise en place d’un système d’alerte précoce aux risques
d’élévation du niveau de la mer.
Prise en compte des changements climatiques dans les évaluations environnementales

Figure 19 : Prise en compte des changements climatiques


dans le processus d’audit environnemental et social
Procédure d’audit environnemental et social

Avis de projet Promoteur


AE
Promoteur – AE
• Contexte et justification de l’AES.
• Détermination des enjeux.
• Planification de l’AES.
Cadrage • Normes applicables.
• Cadre législatif.
• Principes du développement durable.

• Préparation du mandat.
Élaboration du mandat • Examen du mandat.

• Visites d’inspection.
• Recueil des impacts directs et indirects.
• Évaluation des effets et impacts.
• Évaluation de l’entité visée au regard
Réalisation de l’étude
des normes de qualité, des bonnes pratiques
environnementales, de la santé et de la biodiversité.
• Rédaction du rapport d’audit incluant
les recommandations.

• Identification des points à améliorer.


• Élaboration d’un système de management
environnemental.
Analyse du rapport • Application de mesures Éviter, Réduire, Compenser.
• Respect des principes du développement durable
et des bonnes pratiques.

• Vérification du respect des normes d’AES.


• Conformité à la réglementation relative aux CC
Prise de décision et aux émissions de GES.
• Émission de certificat de conformité
environnementale.

• Suivi interne (promoteur).


p r a t i q u e

• Suivi externe (AE).


Suivi et contrôle • Suivi du système de management environnemental.
• Communication entre l’AE et le promoteur.
G u i d e

95
CONCLUSION

CONCLUSION
La communauté de l’évaluation environnementale (EE) fait face au défi de l’intégration
des changements climatiques (CC) dans la pratique professionnelle. Le présent guide
tente de répondre aux besoins exprimés en la matière dans l’espace francophone. L’objec-
tif principal des énoncés types pour la prise en compte des CC dans chaque type d’EE
est atteint, assorti d’une documentation détaillée des étapes et processus pour leur mise
en œuvre. Le guide a été élaboré à partir d’une vaste revue de la littérature, qui intègre
à la fois l’influence des PPP-P sur les CC et l’influence des CC sur les PPP-P et leur
environnement, selon le type d’EE, à savoir l’évaluation environnementale stratégique
(EES), l’étude d’impact environnemental et social (EIES) et l’audit environnemental
et social (AES).
Il convient de souligner que ce guide a été élaboré selon une approche participa-
tive, qui a suscité l’apport de plusieurs agences nationales d’évaluation environnemen-
tale de pays de l’espace francophone. Le guide s’est enrichi aussi des contributions de
nombreux experts en EE de l’espace francophone, dans le cadre d’ateliers de prévalida-
tion et de validation du Guide méthodologique. Le cadre de mise en œuvre favorise une
collaboration interdisciplinaire entre les acteurs de l’EE et ceux des CC, ce qui répond
à l’un des besoins exprimés par les agences nationales d’EE. La prise en compte des CC
dans le processus d’EE via l’atténuation et l’adaptation contribue à la réalisation de
l’Accord de Paris par les pays de l’espace francophone.
Il serait pertinent de mettre en place une table de concertation nationale entre les
acteurs du processus d’EE, en l’occurrence pour l’EES et l’EIES. Outre les acteurs de l’EE
et des CC, des acteurs du développement et des activités sectorielles peuvent faire partie
de cette table. Une telle entité présente l’avantage de fédérer et d’optimiser les efforts
nationaux visant la résilience climatique et le développement durable à travers le pro-
cessus d’évaluation environnementale ; elle pourrait conseiller l’autorité environnemen-
tale nationale, notamment au niveau des étapes du tri préliminaire, du cadrage et de
l’analyse des rapports associés aux politiques, aux plans et aux programmes. Par ailleurs,
une table de concertation pourrait contribuer à promouvoir l’inscription dans la loi de
la prise en compte des CC dans le processus d’EE, un besoin exprimé par un certain
nombre de pays francophones. Le guide offre en annexe des ressources bibliographiques
et des outils propres à faciliter la prise en compte des CC dans le processus d’EE.
C o n c l u s i o n

96
Conclusion

Enfin, il convient de noter qu’au-delà des exemples de prise en compte des CC


issus de la littérature et reportés dans le guide, il serait pertinent de développer des
études de cas en vue d’une simulation intégrale de la prise en compte des CC selon
les secteurs clés, pour une meilleure appropriation du guide par les praticiens de l’EE.
Il s’agirait de :
• réaliser soit des ateliers thématiques ou sectoriels de mise en œuvre des schémas types
du Guide, soit des capsules numériques thématiques ou sectorielles de vulgarisation
des schémas types ;
• conduire un projet pilote d’EE basé sur les schémas types proposés ;
• proposer l’utilisation du guide, notamment dans le cadre des projets bénéficiant
du financement de l’IFDD.

p r a t i q u e
G u i d e

97
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Agence canadienne d’évaluation environnementale. 2003. Intégration des considéra-
tions relatives au changement climatique à l’évaluation environnementale : guide géné-
ral des praticiens. https://www.canada.ca/fr/agence-evaluation-impact/services/
politiques-et-orientation/integration-considerations-relatives-changement-climatique-
evaluation-environnementale-guide-general-praticiens.html, consulté le 1er février 2021.
Agence canadienne d’évaluation environnementale. 2008. Guide sur la participation
du public – Guide sur la participation significative du public aux évaluations environ-
nementales en vertu de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale, annexe A,
p. A-1 à A-29. Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE).
Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie – ADEME. 2018. Diagnosti-
quer l’impact du changement climatique sur un territoire. Guide méthodologique.
Akbar, S., G. Kleiman, S. Menon et L. Segafredo. 2014. Climate-Smart Development:
Adding Up the Benefits of Actions That Help Build Prosperity, End Poverty and
Combat Climate Change. Main report. Washington : Groupe de la Banque mondiale.
Amatouri, K. 2011. Intégration d’outils de prise en compte des changements climatiques
dans une évaluation environnementale stratégique. Mémoire de maîtrise. Université
de Montréal.
b i b l i o g r a p h i q u e s

Banque africaine de développement – BAD. 2015. Une Afrique résiliente et en plein


essor : deuxième plan d’action du Groupe de la Banque africaine de développement pour
les changements climatiques (2016-2020). https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/
afdb/Documents/Publications/BanqueAfricaineDeDeveloppement-PlanPourLes
ChangementsClimatiques2016-2020.pdf, consulté le 3 février 2021.
Banque mondiale. 2003. Guide de l’utilisateur pour l’analyse d’impact social et pauvreté.
https://www.sanitationandwaterforall.org/fr/tools-portal/tool/users-guide-poverty-
and-social-impact-analysis, consulté le 5 février 2021.
Banque mondiale. 2017. Cadre environnemental et social.
Bekhechi, M.A. et J.-R. Mercier. 2002. The Legal and Regulatory Framework for
Environmental Impact Assessments: A Study of Selected Countries in Sub-Saharan
Africa. Washington : Banque mondiale.
R é f é r e n c e s

Benson, C., Twigg, J. et Rosseto, T. 2007. Outils d’intégration de la réduction des risques
de catastrophes. Notes d’orientation à l’intention des organisations de développement.
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge/
consortium ProVention.
Bokoye, A.I. et D.H. Cissé. 2020. COVID-2019 et état de l’environnement. Note de
revue de littérature.

98
Références bibliographiques

Bokoye, A.I. 2009. Approches méthodologiques et outils de l’évaluation des impacts


des changements climatiques. 13e École d’été de l’Institut de l’énergie et de l’environ-
nement de la Francophonie (IEPF) et du Secrétariat international francophone pour
l’évaluation environnementale (SIFÉE) : Méthodes et outils d’évaluation environnemen-
tale et d’élaboration de plans d’adaptation aux changements climatiques : application
aux ressources en eau et au secteur agropastoral en Afrique. Volet « Outils d’évaluation
des impacts et des risques liés aux changements climatiques ». Niamey, 20-24 mai 2009.
Bokoye, A.I. et M. Chikhaoui. 2009. Eau et changement climatique : de l’évaluation à
l’adaptation pour les communautés locales. 14e Colloque international du Secrétariat
international francophone pour l’évaluation environnementale (SIFÉE) : Changements
climatiques et évaluation environnementale. Enjeux et outils pour l’évaluation des
impacts et l’élaboration de plans d’adaptation. Session « Impacts sur les ressources en
eau et les zones humides ». Niamey, 26-29 mai.
Bokoye, A.I. 2010. Regard croisé sur la relation changement climatique et biodiversité.
Cadre théorique et opportunité d’évaluation du biome. Colloque SIFEE/IEPF, Paris.
Bokoye, A.I. 2015. Le support méthodologique pour l’élaboration des contribu-
tions prévues déterminées au niveau national (CPDN) dans le cadre d’un processus
national inclusif et multi-acteurs. Rapport final – Atelier de formation de l’Institut
de la Francophone pour le développement durable (IFDD).
Bouchard, M.A. 2009. Évaluations environnementales stratégiques. Atelier de formation
et lancement d’une évaluation environnementale stratégique du Programme national
d’irrigation de proximité (PNIP). Eschborn : Deutsche Gesellschaft für internationale
Zusammenarbeit.
Bouchard, M.A. 2010. Appui à l’évaluation environnementale stratégique du Programme
National d’irrigation de proximité. Rapport de projet GTZ.
Bouchard, M.A. 2012. Approche climate proofing (CP) : méthodologie et expériences
d’intégration dans la planification du développement : l’expérience de la République du
Mali. Rapport de projet GIZ.
Bouchard, M.A. 2013. Les évaluations environnementales, outils de gouvernance et
p r a t i q u e

instruments de développement durable. Conférence. Rabat : Institut agronomique


et vétérinaire Hassan II.
Bouchard, M.A. et Goudou, D.G. 2009. Inventaire des connaissances sur la résilience
climatique au Niger. Banque mondiale, Banque africaine de développement, République
du Niger : Programme pilote pour la résilience climatique.
G u i d e

99
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Bouchard, M.A., D.G. Goudou et H. Yayé. 2010. Programme pilote de résilience
climatique : plan stratégique pour la résilience climatique au Niger. Banque mondiale,
Banque africaine de développement, Société financière internationale, République du
Niger : Programme pilote pour la résilience climatique.
Boursier-Lépine, B. 2012. L’évaluation environnementale stratégique : une procédure
à intégrer au système d’évaluation environnementale québécois. Mémoire de maîtrise.
Centre de formation universitaire en environnement, Université de Sherbrooke,
Sherbrooke.
Brooks, N., S. Anderson, J. Ayers, I. Burton et I. Tellam. 2011. Tracking adaptation
and measuring development. Londres : IIED. http://pubs.iied.org/10031IIED,
consulté le 27 janvier 2021.
Bureau de coordination des affaires humanitaires. 2020. : Niger. Aperçu sur les inon-
dations. https://www.humanitarianresponse.info/sites/www.humanitarianresponse.
info/files/documents/files/ner_situation_des_inondations_au_10082020.pdf, consulté
le 19 février 2020
Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes. 2015. Cadre
d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030.
Byer, P., A. Kolhoff, W. Fisher et P. Croal. 2018a. Incorporating Climate Change
Considerations in Impact Assessments. E. João (dir.). Key Citations Series.
b i b l i o g r a p h i q u e s

Byer, P., R. Cestti, P. Croal, W. Fisher, S. Hazell, A. Kolhoff et L. Kørnøv. 2018b.


Climate Change in Impact Assessment: International Best Practice Principles. Special
Publication Series, No. 8. Fargo: International Association for Impact Assessment.
Centre de partenariat et d’expertise pour le développement durable – CePED. 2014.
Modélisation des impacts économiques des changements climatiques par secteur de
développement : intégration du genre dans la modélisation de l’évaluation des impacts
du climat par secteur de développement. Projet SAP-Bénin.
Charron, I. 2016. Guide sur les scénarios climatiques : utilisation de l’information
climatique pour guider la recherche et la prise de décision en matière d’adaptation,
édition 2016. Ouranos.
Comité Restreint de l’Inter-collectivité du Sourou. 2019. Rapport sur le programme
de développement intégré et durable du Sourou au Mali. PDIDS/EES, volume 1.
Version 1,0, 29 mai 2019. Comité restreint de l’inter-collectivité du Sourou. Bankass :
R é f é r e n c e s

Inter-collectivité du Sourou.
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique. 2005. Review of the
Application of Environmental Impact Assessment in Selected African Countries. Addis-
Abéba : Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.

100
Références bibliographiques

Commission économique des Nations Unies pour l’Europe. 2012. Version simplifiée
du manuel pratique destiné à appuyer l’application du Protocole relatif à l’évaluation
stratégique environnementale. Nations Unies.
Commission européenne. 2009. Règlement (CE) no 1221/2009 du Parlement européen
et du Conseil du 25 novembre 2009 concernant la participation volontaire des organi-
sations à un système communautaire de management environnemental et d’audit (EMAS).
Journal officiel de l’Union européenne.
Commission européenne. 2018. Intégrer l’environnement et le changement climatique
dans la coopération internationale de l’Union européenne : vers un développement
durable. Luxembourg : Office des publications de l’Union européenne. MN-BA-16-003-
FR-N.
Commission européenne. 2013. Guidance on Integrating Climate Change and Bio­
diversity into Environmental Impact Assessment. http://ec.europa.eu/environment/eia/
pdf/EIA%20Guidance.pdf, consulté le 27 janvier 2021.
Commission néerlandaise pour l’évaluation environnementale – CNEE. 2017a. Envi-
ronmental Assessment for Climate Smart Decision Making: Good Practice Cases.
Commission néerlandaise pour l’évaluation environnementale – CNEE. 2017b.
Towards Climate Smart Decision Making. Good practice environmental assessment
for projects and plans.
Côté, G., J-P. Waaub et B. Mareschal. 2017. L’évaluation d’impact environnemental
et social en péril : la nécessité d’agir. Vertigo, vol. 17, no 3.
Crowley, M. et N. Risse (2011). L’évaluation environnementale stratégique : un outil
pour aider les administrations publiques à mettre en œuvre le développement durable.
Télescope, vol. 17, no 2, p. 1-29.
Cubasch, U., D. Wuebbles, D. Chen, M. Facchini, D. Frame, N. Mahowald et al.
2013. Introduction. Dans T. Stocker, D. Qin, G. Plattner, M. Tignor, S. Allen,
J. Boschung et al. (dir.), Climate Change 2013 : The Physical Science Basis. Contribu-
tion of Working Group I to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental
Panel on Climate Change, chap. 1, p. 119-158. Cambridge et New York : Cambridge
p r a t i q u e

University Press.
Da Silva, L. 2017. Le coût de l’inaction face aux changements climatiques. Consortium
Ouranos.
Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit – GIZ et Eurac. 2017.
Guide de référence sur la vulnérabilité. Concept et lignes directrices pour la conduite
d’analyses de vulnérabilité standardisées.
G u i d e

Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit – GIZ et World Research


Institute. 2011. Making Adaptation Count: Concepts and Options for Monitoring and
Evaluation of Climate Change Adaptation.

101
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Djibrilla Cissé, H. 2013. Intégration de la biodiversité dans l’évaluation environnemen-
tale stratégique des aménagements dans le bassin fluvial du programme de Kandaji
au Niger. Thèse de doctorat. Université du Québec à Montréal.
Environnement et Changement Climatique Canada. 2016. Trans Mountain Pipeline
ULC – Projet d’agrandissement du réseau de Trans Mountain. Examen des estimations
des émissions de gaz à effet de serre en amont associées au projet. Ébauche aux fins
de commentaires du public. 49 p.
Équiterre. 2015. Les changements climatiques coûtent cher. Notre inaction augmente
ces coûts. Projet changer le monde.
Fall, B., J.P. Correa et S. Sarr. 2011. Guide méthodologique pour l’évaluation de la
vulnérabilité au changement climatique au niveau communautaire (zones côtières).
Rapport de consultation, Environnement-Développement du Tiers Monde (ENDA),
Dakar, pour le projet USAID/COMFISH.
Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge –
IFRC. 2019a. The Cost of Doing Nothing. The Humanitarian Price of Climate Change
and How It Can Be Avoided. Genève : IFRC.
Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge –
IFRC. 2019b. The Cost of Doing Nothing. Appendix: Methodology. Genève : IFRC.
b i b l i o g r a p h i q u e s

Folland, C.K., T.R. Karl, J.R. Christy, R.A. Clarke, G.V. Gruza, J. Jouzel et al. 2001.
Observed Climate Variability and Change. Dans J.H. Houghton, Y. Ding, D.J. Griggs,
M. Noguer, P.J. van der Linder, X. Dai et al. (dir.), Climate Change 2001 : The Scientific
Basis. Contribution of Working Group I to the Fifth Assessment Report of the Inter-
governmental Panel on Climate Change, chap. 1, p. 99-182. Cambridge et New York :
Cambridge University Press.
Gouvernement de France. 2017. La séquence « éviter, réduire et compenser » : un dis-
positif consolidé. Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer responsable
des relations internationales sur le climat.
Gouvernement du Québec (2020). Annexe II – Complément d’information pour
la prise en compte des changements climatiques. http://www.environnement.gouv.
qc.ca/evaluations/directive-etude-impact/Changements-climatiques.pdf, consulté
le 1er février 2021.
Great Britain Environment Agency (2011). Strategic Environmental Assessment and
R é f é r e n c e s

Climate Change: Guidance for Practitioners. https://www.commissiemer.nl/docs/mer/


diversen/sea_and_climate_change_04_therivel.pdf, consulté le 1er février 2021.

102
Références bibliographiques

Groupe de travail sur l’économie de l’adaptation aux changements climatiques. 2009.


Shaping Climate-Resilient Development a framework for decision-making. ClimateWorks
Foundation, Global Environment Facility, European Commission, McKinsey &
­Company, The Rockefeller Foundation, Standard Chartered Bank and Swiss Re.
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2001. Climate
Change. Working Group III: Mitigation. GIEC.
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2006. Lignes
directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre [H.S.
Eggleston, L. Buendia, K. Miwa, T. Ngara et K. Tanabe (dir.)]. Kanagawa : Institute
for Global Environmental Strategies. https://www.ipcc-nggip.iges.or.jp/public/2006gl/
french/index.html (consulté le 2 février 2021).
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2007. Bilan
2007 des changements climatiques. Contribution des Groupes de travail I, II et III au
quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolu-
tion du climat [Équipe de rédaction principale, R.K. Pachauri et A. Reisinger (dir.)].
Genève : GIEC.
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2012.
­Managing the Risks of Extreme Events and Disasters to Advance Climate Change
Adaptation. A Special Report of Working Groups I and II of the Intergovernmental
Panel on Climate Change [C.B. Field, V. Barros, T.F. Stocker, D. Qin, D.J. Dokken,
K.L. Ebi et al. (dir.)]. Cambridge et New York : Cambridge University Press.
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2013. Chan-
gements climatiques 2013 : les éléments scientifiques. Résumé à l’intention des déci-
deurs. Contribution du Groupe de travail I au cinquième Rapport d’évaluation du
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [T.F. Stocker, D. Qin,
G.-K. Plattner, M. Tignor, S.K. Allen, J. Boschung et al., (dir)]. Cambridge et New York :
Cambridge University Press.
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2014a.
­Glossaire du cinquième Rapport d’évaluation du GIEC, vol. 2 : Impacts, adaptation
et vulnérabilité.
p r a t i q u e

Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2014b.


Changements climatiques. Rapport de synthèse. Résumé à l’intention des décideurs.
https://archive.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar5/syr/AR5_SYR_FINAL_SPM_fr.pdf,
consulté le 1er février 2021.
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2014c. Climate
Change 2014: Synthesis Report. Contribution of Working Groups I, II and III to the
Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [R.K.
G u i d e

Pachauri et L.A. Meyer (dir.)]. Genève : GIEC.

103
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2014d. Climate
Change 2014: Impacts, Adaptation, and Vulnerability. Part A: Global and Sectoral
Aspects. Contribution of Working Group II to the Fifth Assessment Report of the
Intergovernmental Panel on Climate Change [C.B. Field, V.R. Barros, D.J. Dokken,
K.J. Mach, M.D. Mastrandrea, T.E. Bilir et al. (dir.)]. Cambridge et New York :
­Cambridge University Press.
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2018. Global
Warming of 1,5 °C. An IPCC Special Report on the impacts of Global Warming of
1,5 °C above Pre-industrial Levels and Related Global Greenhouse Gas Emission
Pathways, in the Context of Strengthening the Global Response to the Threat of Climate
Change, Sustainable Development, and Efforts to Eradicate Poverty [V. Masson-­
Delmotte, P. Zhai, H.-O. Pörtner, D. Roberts, J. Skea, P.R. Shukla et al. (dir.)].
Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat – GIEC. 2019. Refine-
ment to the 2006 IPCC Guidelines for National Greenhouse Gas Inventories. https://
www.ipcc.ch/report/2019-refinement-to-the-2006-ipcc-guidelines-for-national-
greenhouse-gas-inventories/, consulté le 2 février 2021.
Institut de la Francophonie pour le développement durable – IFDD. 2019. Cartographie
de l’évaluation environnementale et sociale dans la Francophonie.
Institut de la Francophonie pour le développement durable – IFDD et Université
b i b l i o g r a p h i q u e s

Senghor. 2019. Évaluations environnementales des politiques et projets de développe-


ment. M. Yelkouni et E.L. Ngo-Samnick (dir.). Québec : IFDD.
International Association for Impact Assessment – IAIA. 2010. Special Symposium on
Climate Change and Impact Assessment.
International Association for Impact Assessment – IAIA. 2017. Contribution de
­l’évaluation environnementale aux efforts mondiaux en matière de lutte contre le
­changement climatique. 37e Conférence annuelle de l’IAIA.
Institut international pour l’environnement et le développement – IIED. 2012.
TAMD : un cadre pour l’évaluation de l’adaptation au climat et des effets du dévelop-
pement. https://pubs.iied.org/sites/default/files/pdfs/migrate/17143FIIED.pdf,
consulté le 5 février 2021.
International Centre for Environmental Management. 2008. Strategic Environmental
Assessment of the Quang Nam Province Hydropower Plan for the Vu Gia-Thu Bon
R é f é r e n c e s

River Basin. Prepared for the ADB, MONRE.


Karani, I., N. Brooks, et S. Fisher. 2015. Suivi de l’adaptation et mesure du développe-
ment : manuel de planification locale. Londres : IIED. http://pubs.iied.org/10133FIIED/
?k=tracking+adaptation+ and+measuring+development, consulté le 27 janvier 2021.

104
Références bibliographiques

Keita, A. et P.S. Koulibaly. 2017. Outils d’analyse de la résilience et planification locale


sensible au changement climatique. Near East Foundation Consortium, dans le cadre
du programme Building Resilience and Adaptation to Climate Extremes and Disasters
(BRACED). https://www.iedafrique.org/IMG/pdf/ra_working_paper_fr_outils_d_
analyse.pdf, consulté le 29 janvier 2021.
Larrivée, C., N. Sinclair-Desgagné, L. Da Silva, J.P. Revéret et C. DesJarlais. 2015.
Évaluation des impacts des changements climatiques et de leurs coûts pour le Québec
et l’État québécois. Rapport d’étude. Consortium Ouranos.
Michel, P. 2001. L’étude d’impact sur l’environnement. Ministère de l’Aménagement
du territoire et de l’Environnement (France).
Mongeau-descôteaux, S. 2011. Méthodes, techniques et outils pour réaliser des évalua-
tions environnementales rapides en réponse aux situations d’urgence. Mémoire de mai-
trise. Centre universitaire de formation en environnement, Université de Sherbrooke
Sherbrooke, Québec, canada.
Morris, L., Giroux, R. et Terlaud, C. 2007. Manuel sur les pratiques participatives dans
la gouvernance locale – Pour une participation citoyenne aux décisions municipales,
4e éd., p. 9 à 69. Fédération canadienne des municipalités, Ottawa, Ontario, Canada.
Ngo, A.-T. 2014. Évaluation environnementale du risque d’inondation dans le delta du
fleuve Ha Thanh (centre Viêtnam). Géographie. Université d’Orléans, 2014. Français.
ffNNT : 2014ORLE1129ff. fftel-01004411f.
Nova Scotia Environment. 2011a. Guide to Considering Climate Change in Environ-
mental Assessments in Nova Scotia.
Nova Scotia Environment. 2011b. Guide to Considering Climate Change in Project
Development in Nova Scotia.
OECD DAC Network on Environment and Development (ENVIRONMENT).
2008. Strategic Environmental Assessment and Adaptation to Climate Change.
Office fédéral de l’environnement – OFEV. 2018. Évaluation des effets sur l’environ-
nement pour les plans et programmes. Tour d’horizon – État des lieux en Suisse.
p r a t i q u e

Organisation de coopération et de développement économiques – OCDE. 2006a.


Lignes directrices et ouvrages de référence du CAD. L’évaluation environnementale
stratégique : guide de bonnes pratiques dans le domaine de la coopération pour le
développement. Paris : OCDE.
Organisation de coopération et de développement économiques – OCDE. 2006b.
Declaration on Integrating Climate Change into Development Co-operation, Adopted
by Development and Environment Ministers of OECD Member Countries on
G u i d e

4 April 2006. Paris.

105
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Organisation de coopération et de développement économiques – OCDE. 2012.
­Perspectives de l’environnement de l’OCDE à l’horizon 2050 : les conséquences
de l’inaction.
Organisation de coopération et de développement économiques – OCDE. 2013.
Working Party on Climate, Investment and Development. Integrating Climate Resilience
into Development Planning. Draft Synthesis Report. Paris : OCDE.
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – FAO. 2015.
Estimations des émissions de gaz à effet de serre en agriculture : un manuel pour
répondre aux exigences de données des pays en développement.
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – FAO. 2016.
Élevage et changement climatique. I6345FR/1/10,16
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – FAO. 2018.
Impacts du changement climatique sur les pêches et l’aquaculture : synthèse des
connaissances actuelles, options d’adaptation et d’atténuation. Résumé du Document
technique de la FAO sur les pêches et l’aquaculture no 627. Rome.
Organisation internationale de normalisation – ISO. 2018. L’ISO et le changement
climatique : le monde va loin quand il s’accorde. Genève : ISO.
Parry, M.L., O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. van der Linden et C.E. Hanson (dir.).
b i b l i o g r a p h i q u e s

2007. Contribution of Working Group II to the Fourth Assessment Report of the


Intergovernmental Panel on Climate Change. Cambridge et New York : Cambridge
University Press.
Persson, A. et R.J.T. Klein. 2008. Mainstreaming Adaptation to Climate Change into
Official Development Assistance: Integration of Long-Term Climate Concerns and
Short-Term Development Needs. Stockholm : Stockholm Environment Institute.
http://userpage.fu-berlin.de/ffu/akumwelt/bc2008/papers/bc2008_71_Person-Klein.
pdf, consulté le 27 janvier 2021.
Programme des Nations Unies pour le développement – PNUD. 2011. Intégration du
changement climatique dans les processus nationaux de développement et de program-
mation de pays des Nations Unies : un manuel pour aider les équipes de pays des
Nations Unies à l’intégration des risques et opportunités liés au changement climatique.
New York : PNUD.
Porsché, I., S. Lacy, H. Sabass et F. Wils. 2009. Guidance and Tools. International
R é f é r e n c e s

Workshop on Mainstreaming Adaptation to Climate Change. Eschborn : Deutsche


Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit.
Renaud, A. 2017. L’audit environnemental : un dispositif de gestion à l’épreuve
de logiques institutionnelles hétérogènes. OpenEdition Journals, 20-3.

106
Références bibliographiques

République Tunisienne. 2015. Guide d’évaluation environnementale et sociale pour


les collectivités locales. Programme de développement urbain et de la gouvernance
locale. caisse des prêts et de soutien des collectivités locales. Ministère de l’intérieur.
http://www.collectiviteslocales.gov.tn/wp-content/uploads/2015/06/guide-devaluation-
environnementale-et-sociale.pdf
Sadler, B. 1996. Étude internationale sur l’efficacité de l’évaluation environnementale.
Rapport final. L’évaluation environnementale dans un monde en évolution : évaluer la
pratique pour améliorer le rendement. https://www.iaia.org/pdf/EIA/EAE/EAE_10F.
PDF, consulté le 1er février 2021.
Sadler, B. et K. Fuller. 1999. Évaluation environnementale stratégique des plans et
programmes. Compte rendu du Forum politique intergouvernemental, Glasgow, 15 juin.
Schalatek, L. et N. Bird. 2015. Principes et critères du financement climatique public –
Cadre normatif. Fondamentaux du financement climatique. Climate Funds Update.
Simard, L., et Côté, G.-S. 2010. La consultation préalable. Rapport réalisé pour le
compte du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. École d’études politiques,
Université d’Ottawa, Ottawa, Ontario, Canada.
Sok, V., B.J. Boruff et A. Morrison-Saunders. 2011. Addressing Climate Change through
Environmental Impact Assessment : International Perspectives from a Survey of IAIA
Members. Impact Assessment and Project Appraisal, vol. 29, no 4, p. 317-325.
Sparling, E., P. Byer, P. Cobb et H. Auld. 2017. Best Practices for Consideration of
the Effects of Climate Change in Project-Level Environmental Assessments. Ontario
Centre for Climate Impacts and Adaptation Resources (OCCIAR) et Risk Sciences
International (RSI).
Stern, N. 2006. The Stern Review on the Economic Effects of Climate Change. Popu-
lation and Development Review, vol. 32, no 4, p. 793-798.
Stinchcombe, K. et R.B. Gibson. 2001. Strategic Environmental Assessment as a
Means of Pursuing Sustainability : Ten Advantages and Ten Challenges. Journal of
Environmental Assessment Policy and Management, vol. 3, no 3, p. 343-372.
p r a t i q u e

Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie. 2011. Le prix à payer : réper-
cussions économiques du changement climatique pour le Canada. Quatrième rapport
sur la prospérité climatique.
TbroTJ (travail personnel sous anonymat (17 juillet 2018). Schéma d’un bilan de gaz
de à effet de serre (bilan carbone) pour entreprise, avec périmètres (ou scope) et sources
d’émissions. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bilan_carbone_-_scope_p%C3
%A9rim%C3%A8tres_-_entreprise.png consulté le 19 février 2021
G u i d e

107
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Tchindjang, M. 2017. L’évaluation environnementale (EE) comme un outil d’intégra-
tion du changement climatique dans la prise de décision : défis méthodologiques et
principaux exemples d’intégration pour les praticiens. L’intégration du changement
climatique dans le processus d’évaluation environnementale : quelle est la situation dans
les pays francophones ? 37e Conférence annuelle de l’International Association for
Impact Assessment. Montréal, 4-7 avril.
Thomas, J. 2014. Gestion des risques naturels et changements climatiques. Université
de Lyon 1, Laboratoire des sciences actuarielle et financière. Version 0,9.
Thérivel, R. et M.R. Partidario. 1996. The Practice of Environmental Strategic Assess-
ment. Londres : Earthscan.
Tshibangu, M.G. et M. Montaño. 2015. L’évaluation environnementale stratégique
dans les pays en voie de développement : le rôle des Agences multilatérales de dévelop-
pement. VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement, http://
journals.openedition.org/vertigo/15605.
UEMOA. 2008. Acte additionnel, n°01/2008/cceg/uemoa portant adoption de la poli-
tique, commune d’amélioration de l’environnement de l’uemoa. La conférence des
chefs d’état et de gouvernement de l’union économique et monétaire ouest africaine.
http://extwprlegs1.fao.org/docs/pdf/uem147575.pdf
United Kingdom Environment Agency. 2011. Strategic Environmental Assessment
b i b l i o g r a p h i q u e s

and Climate Change: Guidance for Practitioners.


Wackernagel, M. et Rees, W.E. 1996. Our ecological footprint: reducing human
impact on theearth.Gabriola Island, BC ; Philadelphia, PA : New Society Publishers.
Webster, A., F. Gagnon-Lebrun, C. DesJarlais, J. Nolet, C. Sauvé et S. Uhde. 2008.
L’évaluation des avantages et des coûts de l’adaptation aux changements climatiques.
Consortium Ouranos.
World Business Council for Sustainable Development et World Research Institute. s.d.
The GHG Protocol for Project Accounting. Genève et Washington : WBCSD et WRI.
https://ghgprotocol.org/sites/default/files/standards/ghg_project_accounting.pdf,
consulté le 3 février 2021.
R é f é r e n c e s

108
GLOSSAIRE

GLOSSAIRE
ADAPTATION  Selon le GIEC (2014a), l’adaptation est une démarche d’ajustement
au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il
s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les
systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu
ainsi qu’à ses conséquences. L’adaptation permet de réduire la vulnérabilité au change-
ment climatique de certaines communautés, écosystèmes, régions, activités ou secteurs.
L’adaptation est un processus et non un résultat (GIZ et World Research Institute,
2011, p. 11).
ATTÉNUATION  Selon le GIEC (2014a), l’atténuation est une intervention humaine
visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre.
ÉTUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL (EIES)  L’OCDE (2006, p. 17)
considère les évaluations environnementales stratégiques comme « des approches ana-
lytiques et participatives de la prise de décision stratégique qui visent à intégrer les
considérations d’environnement dans les politiques, les plans et les programmes et à
évaluer leurs interactions avec les considérations d’ordre économique et social ». Le
terme « stratégique » recouvre les initiatives qui interviennent en amont d’un projet
ponctuel (comme une route ou une centrale de production d’énergie) et qui définissent
le cadre dans lequel ce projet est mis en œuvre, notamment les politiques, les plans ou
les programmes. Ce faisant, l’EIES est particulièrement adaptée pour l’intégration des
mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques dans les PPP, qui
semble être de plus en plus reconnue comme une nécessité par la communauté des
praticiens en évaluation environnementale (cf. Actes du colloque international de
Niamey, Changements climatiques et évaluation environnementale : enjeux et outils
pour l’évaluation des impacts et l’élaboration de plans d’adaptation, https://www.sifee.
org/ressources/actes-des-colloques/actes-du-colloque-international-de-niamey,
consulté le 30 juillet 2020), les décideurs et le public en général. Cependant, l’EES ne
remplace pas l’EIE, qu’elle complète en plus d’être plus adaptée pour contribuer à
l’atteinte du développement durable (Thérivel et Partidario, 1996 ; Sadler et Fuller,
1999 ; cités par Djibrilla Cissé, 2013).
p r a t i q u e

PLAN  Stratégie ou conception prospective volontaire, comportant souvent des prio-


rités, des options et des mesures coordonnées qui développent et mettent en œuvre
une politique.
POLITIQUE  Ligne d’action générale ou orientation globale proposée qu’un gouverne-
ment suit ou suivra et qui guide la prise de décision en continu.
PROJET  Agenda organisé et cohérent ou calendrier d’engagements, de propositions,
G u i d e

d’instruments ou d’activités qui développent et mettent en œuvre une politique.

109
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

GLOSSAIRE
RÉSILIENCE  Selon le GIEC (2014a), la résilience est la capacité de résistance d’un
système socioécologique face à une perturbation ou un évènement dangereux, permettant
à celui-ci d’y répondre ou de se réorganiser de façon à conserver sa fonction essentielle,
son identité et sa structure, tout en gardant ses facultés d’adaptation, d’apprentissage et
de transformation. Un développement résilient au climat tente de réduire la vulnérabi-
lité aux risques en exploitant les perspectives potentielles et en améliorant les capacités
d’adaptation (OCDE, 2013). La résilience et la vulnérabilité se chevauchent. En effet,
les communautés ou les sociétés à forte vulnérabilité sont généralement moins rési-
lientes, alors qu’une forte résilience entraîne généralement une moindre vulnérabilité
(GIZ et Eurac, 2017).
VULNÉRABILITÉ  Selon le GIEC (2014a), la vulnérabilité est la propension ou la
prédisposition à subir des dommages. Elle englobe divers concepts, notamment les
notions de sensibilité ou de fragilité et l’incapacité de faire face et de s’adapter à une
situation. Selon Parry et al. (2007), elle représente le degré par lequel un système risque
de subir ou d’être affecté négativement par les effets néfastes des changements clima-
tiques, y compris la variabilité climatique et les phénomènes extrêmes. La vulnérabilité
dépend du caractère, de l’ampleur et du rythme des changements climatiques auxquels
un système est exposé, ainsi que de sa sensibilité et de sa capacité d’adaptation.
G l o s s a i r e

110
ANNEXES
ANNEXES
Annexe A – Questionnaire à l’intention
des institutions nationales en évaluation
environnementale
Questionnaire à l’intention des institutions nationales
en évaluation environnementale
Préambule
Le présent document formule les attentes envers les institutions nationales responsables
de l’évaluation environnementale dans l’espace francophone ciblées pour collaborer à
l’élaboration du Guide méthodologique pour la prise en compte des changements clima-
tiques dans l’évaluation environnementale et sociale. Il a pour visée de faciliter la collabo-
ration avec ces institutions, mais aussi de prendre en compte les recommandations
des partenaires de ce processus afin d’impliquer les institutions nationales à un stade
précoce de l’élaboration du guide, en vue d’optimiser le recueil de leurs préoccupations
et la cueillette d’information.
Le questionnaire permet de collecter des renseignements utiles à l’élaboration
du Guide dans les pays concernés.
QUESTIONNAIRE POUR LA PRISE EN COMPTE DES CHANGEMENTS
CLIMATIQUES (CC) DANS LE PROCESSUS D’ÉVALUATION
ENVIRONNEMENTALE (EE)
Répondant au questionnaire
Nom
Prénom
Affiliation institutionnelle
Titre – responsabilité
Contact – courriel
p r a t i q u e

Institutions
Nom du pays
Institution nationale responsable
de l’EE (dénomination)
Adresse complète de l’institution
ci-dessus
G u i d e

111
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

ANNEXES
Personne-ressource contact –
Point focal national en EE
pour l’institution ci-dessus
Institution ou institutions
nationales responsables des
CC, de la biodiversité et de la
désertification (dénominations)
Adresse complète des institutions
ci-dessus

Personne-ressource contact –
Point focal national en matière
de CC, de biodiversité et de
désertification pour chacune
des institutions ci-dessus
Évaluation environnementale au niveau national
Lister la documentation légale
ou réglementaire régissant
l’EE au niveau national :
veuillez fournir les liens de la
documentation, si celle-ci est
accessible en ligne, ou joindre
les documents à ce questionnaire
Indiquer la part de chaque Audits Études d’impact Évaluations
environnementaux environnemental environnementales
type d’EE, en pourcentage et sociaux (AES) et social (EIES) stratégiques (EES)
de l’ensemble des EE conduites
au niveau national.
Quels sont les principaux secteurs Secteur Oui Non
ayant fait l’objet d’EE ?
Énergie et mines
Agriculture
Foresterie et biodiversité
Écosystème
Infrastructures
Santé
A n n e x e s

Milieu urbain
Élevage
Autre (veuillez préciser)

112
Annexes

Quels sont vos principaux Partenaires éventuels Oui Non


partenaires quant
Les services techniques
au processus d’EE ?
de l’État
Les autorités locales
(régionales, départementales,
municipales)
Les organisations
de la société civile
Les populations
Le monde universitaire
et de la recherche
Les médias locaux
Les partenaires techniques et
financiers du développement
Les organisations
de producteurs
Autre (veuillez préciser)

Changements climatiques à l’échelle nationale


Lister la documentation légale
ou réglementaire en lien avec
les CC au niveau national :
veuillez fournir les liens de la
documentation, si celle-ci est
accessible en ligne, ou joindre
les documents à ce questionnaire
Identification des risques en lien Risques éventuels Oui Non
avec les CC au niveau national
Chaleur accablante
p r a t i q u e

Froid intense
Inondations
Crues fluviales
Élévation du niveau de la mer
Vagues et érosion côtière
G u i d e

Sécheresse
Foudre et incendies

113
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

ANNEXES
Risques éventuels Oui Non
Tempêtes de sable
et de poussière
Invasions acridiennes
Autre (veuillez préciser)

Y a-t-il des activités anthropiques PPP-P éventuels Oui Non


(politiques, plans, programmes
Construction de barrages
ou projets – PPP-P) qui ont eu
(changements écosystémiques)
des impacts sur les CC observés
au niveau national ? Production énergétique
(augmentation des émissions
de gaz à effet de serre – GES)
Urbanisation non régulée
(chaleur accablante,
inondations, augmentation
des émissions de GES)
Infrastructures routières
(pollution de l’air, impact
sur les écosystèmes)
Déforestation (perte de
biodiversité et de puits
de carbone)
Activités industrielles – Usines
(pollution, augmentation
des émissions de GES)
Barrières socioculturelles
(ex. : habitude d’utiliser le
bois comme source d’énergie)
Barrières réglementaires
ou politiques (ex. : taxes sur
les énergies renouvelables)
Politique démographique
(augmentation des émissions
de GES par habitant)
A n n e x e s

Quels sont les outils que vous


utilisez ou que vous avez eu
à utiliser pour évaluer les CC
et leurs impacts ?

114
Annexes

Quels sont les projets Adaptation


d’adaptation ou d’atténuation
mis en œuvre au niveau national ?

Atténuation

Interface EE-CC
Est-ce que votre pays est doté Oui Non
de directives ou de dispositions
Si oui, veuillez lister ci-dessous cette
légales ou réglementaires pour
documentation et nous la partager
la prise en compte des CC
dans les processus d’EE ?

Étude de cas réglementaire pour Impact des CC sur un PPP-P


la prise en compte des CCC
Oui Non
dans les processus d’EE :
Avez-vous conduit au niveau Si oui, décrire ci-dessous et nous
national une étude de cas portant partager la documentation
sur les impacts des CC sur un
PPP-P ou l’impact d’un PPP-P
sur les CC ?

Impact d’un PPP-P sur les CC


Oui Non
p r a t i q u e

Personnes-ressources au niveau
national sur l’interface EE-CC
Le cas échéant, spécifiez les
noms, prénoms et coordonnées
de ces personnes.
G u i d e

115
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

ANNEXES
Y a-t-il eu de la collaboration
entre vos institutions nationales
responsables respectivement
de l’EE et des CC ?
Si oui, dans quel cadre ?
Merci de décrire dans ce cas.
Quels sont les enjeux, défis et Décrire vos préoccupations :
difficultés auxquels vous faites
face dans la prise en compte des
CC dans le processus d’EE ?
Avez-vous des commentaires
ou suggestions à faire dans le
cadre de l’élaboration de ce
guide méthodologique pour
la prise en compte des CC
dans le processus d’EE ?
A n n e x e s

116
et les CC
Annexe B – Revue de littérature sur l’EE
SOURCE TITRE PAYS OU ZONE DESCRIPTION
OU AUTEUR D’APPLICATION
Agence canadienne Intégration des considérations Canada Prise en compte des CC dans le processus d’EE
d’évaluation relatives au changement selon deux approches pratiques :
environnementale climatique à l’évaluation • considérations liées aux GES : cas où le projet
(2003) environnementale : guide proposé peut contribuer aux émissions de GES ;
général des praticiens • considérations liées aux effets : cas où les CC
peuvent avoir des effets sur le projet proposé.
Le guide fédéral est semblable à ceux des provinces
de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse
Great Britain Strategic Environmental Angleterre et Cette approche est basée sur la mesure législative
Environment Agency Assessment and Climate Pays de Galles stratégique adoptée en Grande-Bretagne en 2008
(2011) Change : Guidance en vue de réduire les émissions de GES. Ce guide
for Practitioners suggère une méthode de prise en compte des CC
dans le processus d’EE, articulée sur l’atténuation et
l’adaptation. L’approche considère une interrelation
entre ces deux volets. Ce guide décrit la façon
d’envisager la prise en compte les CC à chaque
étape du processus d’EE :
• Déterminer le contexte et les objectifs
en établissant le cadre et la portée associés
au PPP-P.
• Développer et améliorer les solutions de
rechange et en évaluer les impacts.

Annexes
• Préparer un rapport environnemental
comprenant les résultats de l’EE.

G u i d e p r a t i q u e
117
118

A n n e x e s

ANNEXES
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale
SOURCE TITRE PAYS OU ZONE DESCRIPTION
OU AUTEUR D’APPLICATION
Great Britain • Procéder à des consultations au sujet du plan de rédaction
Environment Agency du PPP-P et du rapport environnemental.
(2011) (suite) • Surveiller les effets environnementaux significatifs
de la mise en œuvre du PPP-P.
L’approche propose différents indicateurs relatifs aux
CC (les causes des CC et de leur évaluation, les mesures
d’atténuation et d’adaptation) et des sources de données.
CNEE (2017b) Towards Climate Smart Plusieurs pays Ce rapport présente des exemples de cas où l’EE a contribué
Decision Making : Good au développement durable au moyen de l’action climatique.
Practice Environmental Il fait ressortir l’importance de l’EE, reconnue par la
Assessment for Projects CCNUCC comme outil de développement durable. Dans
and Plans ces exemples, l’EE a eu une influence positive sur les aspects
suivants du PPP-P :
• l’atténuation des CC (réduction des émissions de GES) ;
• l’adaptation aux CC (réponse aux changements attendus) ;
• une gestion dynamique permettant de réduire les
incertitudes.
Les 12 exemples présentés se caractérisent par les étapes
suivantes :
• l’évaluation de la vulnérabilité du PPP-P aux CC à court
et long terme, y compris la dimension socio-économique ;
SOURCE TITRE PAYS OU ZONE DESCRIPTION
OU AUTEUR D’APPLICATION
CNEE (2017b) • l’évaluation de la concordance du PPP-P avec la
(suite) réglementation en vigueur en matière de CC. En l’absence
de réglementation, on se fiera au jugement de l’expert ;
• le développement d’un continuum de solutions favorables
à la lutte contre les CC à divers degrés.
ADEME, 2018 Diagnostiquer l’impact France Ce document donne des lignes directrices pour l’évaluation
du changement climatique des CC sur un territoire selon la démarche des TACCT.
sur un territoire : guide Le territoire y est vu comme un milieu de vie aussi bien
méthodologique humain qu’écologique. Ce guide, qui s’adresse aux collectivités
territoriales, a été élaboré comme suite aux réflexions enga­gées
dans le cadre des Plans Climat Air Énergie territoriaux
(PCAET). La démarche s’appuie sur plusieurs éléments
de  méthode :
• la méthode dite de « diagnostic de vulnérabilité », qui fournit
le cadre de structuration de la réflexion ;
• la consultation des connaissances existantes sous diverses
formes (expertise, documentation, mémoire collective) ;
• une aide à la formulation des objectifs prioritaires pour
l’adaptation du territoire ;
• des recommandations sur la façon de communiquer ce
diagnostic aux acteurs pour les engager dans une démarche
d’adaptation au changement climatique.

Annexes
G u i d e p r a t i q u e
119
120

A n n e x e s

ANNEXES
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale
SOURCE TITRE PAYS OU ZONE DESCRIPTION
OU AUTEUR D’APPLICATION
ADEME, 2018 Ce guide s’appuie aussi sur les activités sectorielles dans
(suite) le territoire ainsi que sur les compétences territoriales. Il
propose d’abord une analyse de l’exposition historique et
future du territoire aux CC, suivie d’une analyse de sensibilité
au regard d’indicateurs climatiques tels que la température
ou la pluviométrie. Enfin, il s’agit de déterminer les impacts
observés et projetés, ainsi que les stratégies d’adaptation,
selon les activités sectorielles du territoire.
Gouvernement Annexe II – Complément Québec Cette approche pour la prise en compte des CC dans
du Québec (2020) d’information pour la prise le processus d’EE est basée sur la Loi sur la qualité de
en compte des changements l’environnement et le Règlement relatif à l’évaluation et l’examen
climatiques des impacts sur l’environnement de certains projets (REEIE)
du Québec. Elle s’articule, d’une part, sur l’évaluation
et la compensation des émissions de GES et, d’autre part,
sur l’adaptation aux CC au regard des risques climatiques
du projet.
SOURCE TITRE PAYS OU ZONE DESCRIPTION
OU AUTEUR D’APPLICATION
Bouchard (2010, 2012) • Appui à l’évaluation Projets GTZ, Prise en compte du changement climatique selon l’approche
environnementale Allemagne, Mali de la GTZ (aujourd’hui GIZ), la résistance aux changements
stratégique du Programme climatiques (climate proofing ou CP), qui vise à évaluer les
national d’irrigation de risques associés aux CC sur deux niveaux :
proximité (2010) • le succès des programmes de développement ;
• Approche climate proofing • l’assistance technique à l’intégration des CC dans
(CP) : méthodologie et la planification du développement.
expériences d’intégration La mise en œuvre du CP s’articule autour des points suivants :
dans la planification du
• l’analyse de l’incidence des effets des CC sur le PPP-P ;
développement : l’expérience
de la République du Mali • la détermination des mécanismes de réponse appropriés
(2012) (options d’adaptation) ;
• la hiérarchisation des options d’adaptation ;
• l’intégration des résultats dans la conception du PPP-P.
Commission Intégrer l’environnement Union L’approche de prise en compte de l’environnement et des CC
européenne (2018) et le changement climatique européenne de l’Union européenne repose sur la réalisation des ODD
dans la coopération et pays visés par à l’horizon 2030 ainsi que sur la contribution à la réalisation
internationale de l’Union la coopération des engagements internationaux, notamment les conventions
européenne : vers un de Rio. Elle s’inscrit dans un contexte de coopération
développement durable internationale et s’articule sur les éléments suivants :
• les points d’entrée du processus ;
• les actions pouvant être prises dans le cadre du processus ;

Annexes
• les outils pouvant servir à guider le processus.

G u i d e p r a t i q u e
121
122

A n n e x e s

ANNEXES
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale
SOURCE TITRE PAYS OU ZONE DESCRIPTION
OU AUTEUR D’APPLICATION
Commission On distingue trois points d’entrée :
européenne (2018) • l’analyse de la situation du pays (contexte environnemental
(suite) et CC) ;
• la rédaction des documents de programmation ;
• le dialogue politique en vue du développement, incluant
notamment le gouvernement et les parties prenantes,
en l’occurrence la société civile.
Les principaux outils sont :
• l’évaluation environnementale stratégique (EES) ;
• l’étude d’impact environnemental (EIE) ;
• l’analyse du risque climatique associé aux projets.
Ces outils permettent de déterminer, entre autres :
• l’impact des PPP-P sur l’environnement et la vulnérabilité
climatique ;
• l’effet de la dégradation environnementale et des CC
sur les PPP-P.
SOURCE TITRE PAYS OU ZONE DESCRIPTION
OU AUTEUR D’APPLICATION
Byer et al., 2018a, Strategic Impact Assessment Partout L’approche de l’IAIA repose sur les principes suivants :
2018b and Climate Change : • Le PPP-P va accroître ou réduire, directement ou
Guidance for Practitioners indirectement, les émissions de GES.
• Le PPP-P serait directement ou indirectement bénéfique
ou, au contraire, vulnérable aux CC.
• Les CC pourraient agir sur des éléments de l’environnement
potentiellement touchés par le PPP-P.
• Le PPP-P peut servir à déterminer les mesures d’atténuation
ou d’adaptation aux CC.
Cette approche repose notamment sur les principes de
la transparence, de l’équité, de la participation des parties
prenantes au processus d’EE et de l’interdisciplinarité, de
même que sur le renforcement des capacités sur l’engagement
financier des secteurs public et privé.

Annexes
G u i d e p r a t i q u e
123
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

ANNEXES
Annexe C – Exemples de prise en compte
des changements climatiques dans l’évaluation
environnementale
1. L’influence des PPP-P sur les changements climatiques
1.1. Le projet d’agrandissement du réseau de Trans Mountain
(Environnement et Changement Climatique Canada, 2016)
Ce cas porte sur l’EE du projet Trans Mountain quant à l’estimation de ses émissions
de GES.
• Type d’EE : EIES.
• Secteurs : Énergie et transport.
• Enjeux des CC : Évaluation des émissions de GES qui seraient induites par l’agran-
dissement du pipeline Trans Mountain et le doublement du volume de pétrole
transporté entre l’Alberta et la côte ouest canadienne, en Colombie-Britannique.
Il convient de souligner que l’accroissement des émissions de GES dans l’atmo­
sphère est la principale cause des CC.
• Résultat de l’EIES : Les émissions de GES en amont associées au réseau pipelinier
de Trans Mountain, qui transporte 890 000 barils par jour, pourraient s’élever de
21 à 26 mégatonnes d’équivalent de dioxyde de carbone par année (Mt éq CO2/an).
En ne tenant compte que de la capacité ajoutée par le projet d’agrandissement du
réseau de Trans Mountain de 590 000 barils par jour (b/j), les émissions de GES
en amont pourraient varier de 13 à 15 Mt éq CO2/an.
• Résumé : Cette EE est justifiée par la reconnaissance par le gouvernement du
Canada des CC et de leurs impacts et par son engagement à lutter contre ce phé-
nomène, dont les impacts physiques sont observés au Canada. Le réseau pipelinier
de Trans Mountain (réseau TMPL), qui est exploité depuis octobre 1953, a été
construit dans le but d’acheminer du pétrole brut à divers emplacements au Canada
et aux États-Unis. D’une capacité initiale de 150 000 b/j, il comportait quatre
stations de pompage le long de son trajet et un quai maritime de chargement.
Depuis, la capacité du réseau TMPL a augmenté ; il s’étend actuellement sur une
distance d’environ 1 147 km entre Edmonton, en Alberta, et Burnaby, sur la côte
ouest de la Colombie-Britannique. Environnement et Changement climatique
Canada a établi une estimation des émissions de GES en amont, au Canada, asso-
ciées à la production et au traitement du pétrole brut et des produits raffinés qui
pourraient être transportés par le réseau TMPL si le projet est approuvé. À l’heure
actuelle, les données publiques disponibles et les méthodologies établies ne per-
A n n e x e s

mettent pas d’inclure les émissions indirectes, telles que celles qui sont liées aux
changements d’affectation des terres, à la production d’électricité ou aux carburants
qui sont produits ailleurs. En raison d’incertitudes dans le domaine en pleine
mutation des lois et règlements sur les émissions de GES et la tarification du car-
bone, et du fait que les émissions sont tributaires des volumes de pétrole transportés

124
Annexes

et donc du prix du pétrole, qui peut être volatil, des incertitudes subsistent sur
l’estimation des émissions. Les domaines de variabilité de cette estimation sont
donc pertinents dans ce cas de figure. Ainsi, les émissions de GES en amont asso-
ciées au réseau TMPL, qui transporte 890 000 barils par jour, pourraient s’élever
de 21 à 26 Mt éq CO2/an. En ne tenant compte que de la capacité ajoutée par le
projet d’agrandissement du réseau de Trans Mountain de 590 000 barils par jour,
les émissions de GES en amont pourraient varier de 13 à 15 Mt éq CO2/an.

1.2. La planification de l’aménagement du territoire pour


le développement urbain à Escuinapa Sinoloa, au Mexique
(CNEE, 2017a)
Ce cas a trait à l’évaluation de solutions de rechange pour la réduction des émissions
de GES et la séquestration du carbone en milieu urbain.
• Type d’EE : EES.
• Secteurs : Planification urbaine, écodéveloppement.
• Enjeux des CC : Atténuation par la réduction des émissions de CO2 et la séquestration
des puits de carbone.
• Résultat de l’EES : Guider les investisseurs pour le choix de mesures rentables
de réduction des émissions de GES conformes au cadre légal en la matière.
• Résumé : Dans le but de contribuer à l’atteinte de ses engagements internationaux
dans le cadre de la CCNUCC, le gouvernement du Mexique a décidé de faire le
lien entre ceux-ci et ses politiques. La planification prévoit l’identification des
sources importantes d’émissions de GES dans le milieu bâti. Par la suite, les inves-
tisseurs sont invités à construire de nouveaux bâtiments pour remplacer les plus
énergivores. Ces nouvelles constructions écoénergétiques utilisent des matériaux
qui réduisent la consommation d’énergie, et leur conception favorise l’utilisation
de l’énergie solaire et de la lumière naturelle. La séquestration du carbone est mise
en œuvre par la plantation d’arbres dans le nouvel environnement bâti. L’utilisation
du transport en commun est encouragée ainsi que le cyclisme et la marche.

2. L’influence des changements climatiques


p r a t i q u e

sur les PPP-P
2.1. Le plan du barrage hydroélectrique du bassin versant
de Vu Gia-Thu Ban
Cet exemple a trait à la planification du barrage hydroélectrique du bassin versant de
la rivière Vu Gia-Thu Ban, au Vietnam (International Centre for Environmental
Management, 2008 ; OECD DAC Network on Environment and Development,
G u i d e

2008 ; CNEE, 2017a). Ce projet avait les caractéristiques suivantes :


• Type d’EE : EES.
• Secteurs : Énergie, hydroélectricité.

125
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

ANNEXES
• Enjeux des CC : Accroissement de l’intensité des précipitations et de leur variabi-
lité, inondations, transport de sédiments dans le bassin versant, élévation du niveau
de la mer, accroissement de l’évapotranspiration, incursion de salinité et ruissellement
durant la saison sèche.
• Résultat de l’EES : Détermination d’opérations sûres pour faire face aux impacts
négatifs induits par le changement climatique ; intégration des paramètres du chan-
gement climatique dans la conception et la gestion des infrastructures.
• Résumé : L’EES a montré que les manifestations prévues des CC sous la forme
des impacts physiques ci-dessus se traduisent par la non-durabilité du projet de
barrage selon l’échelle et les caractéristiques techniques de sa conception initiale.
En effet, les ressources halieutiques occupent une place importante dans la vie
socio-économique des populations de la région, qui pourraient être affectées par
la construction du barrage selon le plan initial. Ainsi, le projet a fait l’objet d’une
révision comportant des modifications aux caractéristiques techniques du barrage
ainsi qu’à son mode de gestion. Il s’agissait alors de trouver l’équilibre entre la vie
socio-économique régionale et la production d’énergie. L’EES a permis aussi
d’aboutir à :
– une gestion intégrée du bassin versant ;
– une coordination de la gestion des rejets d’eau de 60 barrages de la région
qui ont un impact sur le niveau d’eau de la rivière Vu Gia-Thu Ban ;
– l’expression du besoin d’une base de données sur les CC dans la région.

2.2. Le Programme national d’irrigation de proximité au Mali


Ce cas d’EE a trait à l’appui de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ)
au Programme national d’irrigation de proximité (PNIP) du Mali (Bouchard, 2010).
• Type d’EE : EES.
• Secteurs : Agriculture, avec une dimension multisectorielle.
• Enjeux des CC : Accroissement des impacts physiques observés et anticipés, notam-
ment dans le 5e rapport du GIEC (sécheresse, évolution de l’intensité, de la durée
et de la fréquence des précipitations, extrêmes climatiques en température, chaleur
accablante). Ces impacts renforcent des enjeux stratégiques déjà existants touchant
l’accès aux ressources (sécurité alimentaire), le développement économique et social
et la protection de la nature et des écosystèmes.
• Résultat de l’EES : L’EES conduite parallèlement à l’évaluation des CC par la
méthode CP de la GIZ, dans le cadre du PNIP, a permis de considérer des mesures
d’adaptation et l’adoption de bonnes pratiques qui sont de nature à améliorer
A n n e x e s

l’accès aux ressources (sécurité alimentaire) et le bien-être des populations (santé).


• Résumé : L’EES permet de traiter des enjeux stratégiques en lien avec le dévelop-
pement socio-économique, la sécurité, la santé et la protection de l’environnement
naturel, entre autres. La prise en compte des CC dans la planification du PNIP par
la méthode CP a permis d’établir une priorisation des enjeux relevés et d’envisager

126
Annexes

des options d’adaptation. La performance de la CP en tant qu’outil de prise en


compte des CC dans le cadre de l’EES a fait l’objet de discussions. Outre les options
d’adaptation, on a relevé des enjeux de renforcement de capacités pour une
­meilleure maîtrise de l’approche par les acteurs locaux.

2.3. Le Programme de développement intégré et durable


de Sourou, au Mali
Ce cas d’EE a trait au développement international financé par les partenaires tech-
niques et financiers du Mali (Comité restreint, 2019).
• Type d’EE : EES.
• Secteurs : Ressources en eau, sécurité alimentaire, pauvreté, chômage, changement
climatique, démographie, sécheresse, biodiversité, dégradation des sols, pollution
et santé.
• Enjeux des CC : Assurer un développement économique et sociable durable de
Sourou. Dimension transfrontalière avec le Burkina Faso.
• Objectif principal : « À l’horizon 2029, les 29 collectivités du bassin de Sourou
auront amélioré leurs conditions de vie à travers le développement d’activités
socio-économiques et environnementales afin de renforcer leur résilience face
aux CC » (Comité Restreint de l’Inter-collectivité du Sourou, 2019). Réalisation
prévue en deux phases : 2019-2024 et 2025-2029.
• Résultat de l’EES : Mise en place du cadre de gestion et concertation. Définition
des axes stratégiques et des actions. L’amélioration des systèmes de production
traditionnelle, le renforcement des capacités, la protection de l’environnement et
la création d’emplois sont des résultats attendus.
• Résumé : L’EES du Programme de développement intégré et durable de Sourou
(PDIDS) a le mérite d’intégrer dans une large mesure toutes les dimensions
d’une EES : dimension multisectorielle et multi-acteurs, développement durable,
changements climatiques, dimension transfrontalière. L’EES permet de traiter des
enjeux stratégiques en lien avec le développement socio-économique, la sécurité,
la santé et la protection de l’environnement naturel, entre autres. Le PDIDS a pour
vision de « contribuer au bien-être des populations et à l’intégrité écologique
p r a t i q u e

du Sourou aligné avec les Objectifs du Cadre pour la Relance économique et du


Développement durable (CREDD) et des objectifs du développement durable
(2016-2020) » (Comité Restreint de l’Inter-collectivité du Sourou, 2019). Le projet
s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des traités et conventions internationaux
signés par le Mali. Il permettra, à terme, d’améliorer de façon substantielle la qualité
de vie des populations du Sourou.
G u i d e

127
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Annexes

ANNEXES
Annexe D – Ressources pour la prise en compte
des changements climatiques dans l’évaluation
environnementale
DONNÉES CLIMATIQUES À LA STATION
Source Type de données ou de document Description Liens d’accès
Structure nationale responsable des CC Communications nationales Scénarios climatiques du pays Contact : point focal CC du pays
dans le cadre de la CCNUCC
NOAA – NCEI – GSOD (États-Unis) Données climatiques à l’échelle Cette source contient diverses variables Documentation
quotidienne climatiques (température, précipitations, https://data.nodc.noaa.gov/cgi-bin/
vents), pour diverses stations à travers le iso?id=gov.noaa.ncdc:C00516#
monde, sur la période d’observation de Accès aux données
chaque station https://www.ncei.noaa.gov/data/global-
summary-of-the-day/access/
ETCCDI – CRD Climate Données d’indices d’extrêmes Indices de températures et de Données disponibles selon
Change Indices (Canada) climatiques – 27 indices précipitations à l’échelle quotidienne les pays considérés
http://etccdi.pacificclimate.org/ permettant de caractériser les CC sur http://etccdi.pacificclimate.org/data.
la période historique pour des sites shtml
de divers pays
DONNÉES DE MODÉLISATION (SCÉNARIOS ET PROJECTIONS CLIMATIQUES)
Source Type de données ou de document Description Liens d’accès
Projet CORDEX Données de modèles climatiques Données issues de la modélisation Documentation :
régionale du climat https://cordex.org/
Données disponibles pour la fenêtre Accès aux données :
africaine https://cordex.org/data-access/
GIEC (IPCC) Données de modèles climatiques Données issues de la modélisation https://www.ipcc-data.org/
climatique à l’échelle globale
Banque mondiale Données climatiques Données climatiques historiques https://climateknowledgeportal.
et projections par pays ou par latitude worldbank.org/download-data
et longitude

p r a t i q u e
Worldclim Données climatiques Données climatiques historiques https://worldclim.org/data/index.html
et projections
Base de données climatiques sur
la période historique et les projections
A n n e x e s

G u i d e
128 129
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Annexes

ANNEXES
Source Type de données ou de document Description Liens d’accès
CCmaC Données climatiques Données issues de la modélisation https://www.climatewatchdata.org/
régionale du climat
Données disponibles pour la fenêtre
africaine
DRIAS (France) Données et expertise en projections Données historiques et projections http://www.drias-climat.fr/
climatiques climatiques pour diverses variables
atmosphériques
OUTILS ET APPROCHES
Changements climatiques – Climat
Source Type de données ou de document Description Liens d’accès
Banque mondiale Outils Outils de diagnostic climatique https://climatescreeningtools.
worldbank.org/
Université de Loughborough Outils Statistical DownScaling Model (SDSM) https://sdsm.org.uk/sdsmmain.html
(Royaume-Uni) Réduction d’échelle statistique
Internal Institute for Sustainable Outils Community-based Risk Screening https://www.iisd.org/cristaltool/
Development Tool – Adaptation and Livelihoods
(CRiSTAL)
Changements climatiques – Estimation des émissions de GES
Source Type de données ou de document Description Liens d’accès
GIEC (IPCC) Approches et outils Méthodologie du GIEC pour https://www.ipcc.ch/report/2019-
l’évaluation des émissions de GES refinement-to-the-2006-ipcc-guidelines-
à l’échelle nationale for-national-greenhouse-gas-inventories/
Gouvernement du Québec Approches et outils Guide de quantification des émissions http://www.environnement.gouv.qc.ca/
de GES changements/ges/guide-quantification/
guide-quantification-ges.pdf
ADEME (France) Approches et outils Centre de ressources sur les bilans https://www.bilans-ges.ademe.fr/fr/
de gaz à effet de serre accueil/

p r a t i q u e
GIEC (IPCC) Approches et outils Lignes directrices du GIEC 2006 https://www.ipcc-nggip.iges.or.jp/
(IPCC) et Emission Factor Data public/2006gl/french/index.html
Base (EFDB) https://www.ipcc-nggip.iges.or.jp/
EFDB/main.php
FAO Approches et outils Outil – Forêt et GES http://www.fao.org/sustainable-forest-
A n n e x e s

management/toolbox/tools/tool-detail/
en/c/1293288/

G u i d e
FAO Approches et outils Changements climatiques http://www.fao.org/in-action/micca/
et agriculture – Estimation des GES resources/tools/en/

130 131
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Annexes

ANNEXES
Normes ISO
Source Type de données ou de document Description Liens d’accès
ISO Approches et outils Normes de management https://www.iso.org/fr/iso-14001-
environnemental environmental-management.html
ISO Approches et outils L’ISO et le changement climatique https://www.iso.org/files/live/sites/
isoorg/files/store/fr/PUB100067_fr.pdf
Changements climatiques – Coopération internationale
Source Type de données ou de document Description Liens d’accès
Centre africain pour les applications Approches et outils Informations et approches sur les CC http://acmad.net/new/?q=en/pages/
de la météorologie au développement acmad
(ACMAD)
Centre régional AGHRYMET (CRA) Approches et outils Informations et approches sur les CC http://ccr-agrhymet.cilss.int/
International Crops Research Institute Approches et outils Informations et approches sur les CC https://www.icrisat.org/tag/climate-
for the Semi-Arid Tropics (ICRISAT) change/
OCDE Approches et outils Informations et approches sur les CC http://www.oecd.org/fr/env/cc/
Union européenne Approches et outils Informations et approches sur les CC https://ec.europa.eu/clima/citizens/
eu_fr

p r a t i q u e
A n n e x e s

G u i d e
132 133
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

ANNEXES
Annexe E – Modèles logiques pour
l’atténuation, l’adaptation et la finance
climatique
ANNEXE 1.2de la Banque
: MODÈLE africaine
LOGIQUE
de développement
POUR L’ATTÉNUATION (2015)
1. Modèle logique pour l’atténuation
Résultat
concourant à la Passer à un développement à faibles émissions, à travers l’atténuation des changements climatiques
transformation

L’Accord de Paris Mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national


Améliorer la qualité
Les cinq grandes Éclairer l’Afrique et
Nourrir l’Afrique Intégrer l’Afrique Industrialiser l’Afrique de vie des populations
priorités l’alimenter en énergie
africaines

Réduction des émissions


de GES, à la faveur du Application accrue des
Recours accru aux Promotion du savoir Amélioration de
recours à des pratiques normes d’efficacité
énergies renouvelables et et déploiement des la planification de
viables d’utilisation des énergétique par
aux technologies propres. infrastructures vertes. l’utilisation des terres.
Résultats terres et de gestion de l’industrie.
indicatifs des l’élevage.
projets Augmentation de Augmentation des Mise au point et
Mise en œuvre d’un
l’énergie à faible teneur investissements dans les installation d’un plus
plus grand nombre de Réduction des émissions
en carbone produite et pratiques agricoles et grand nombre d’appareils
stratégies de transport à provenant des déchets.
injectée dans les réseaux forestières à faible teneur répondant aux normes
faible teneur en carbone.
nationaux. en carbone. vertes.

\ Projets de production \ Promotion de la gestion \ Elaboration et mise en \ Amélioration de \ Intégration de la


d’énergie renouvelable et de l’utilisation œuvre de stratégies de l’efficience énergétique planification du
sur réseau et hors améliorées/durables transport à faible teneur et industrielle. transport et du
réseau. des engrais organiques. en carbone. \ Installation et utilisation développement humain
\ Projets et programmes \ Promotion de \ Investissements dans de systèmes plus en vue de réduire le
d’accès à l’énergie technologies agricoles des systèmes à faibles efficients. recours aux voitures.
renouvelable. efficientes sur le plan émissions. \ Réduction des \ Gestion des déchets
\ Instauration énergétique. \ Investissements dans émissions de GES solides pour réduire les
d’environnements \ Amélioration des pools les infrastructures émanant des processus émissions fugitives.
plus propices pour la existants de carbone. vertes. industriels \ Réduction de la
règlementation et les \ Activités concourant \ Investissements dans \ Projet de recyclage des pollution intérieure, à
réformes. à la réduction de la l’énergie propre au déchets permettant travers le déploiement
\ Déploiement de déforestation (REDD+). niveau des pools de récupérer ou de de solutions de cuisson
solutions efficientes énergétiques régionaux. réutiliser des matériaux propre.
\ Réduction des
d’éclairage et de émissions provenant \ Systèmes de transport et des déchets en tant \ Promotion d’une prise
Types indicatifs technologies efficientes qu’intrants pour de de conscience ou d’une
des activités d’élevage. de masse.
d’activités de chauffage de l’eau. nouveaux produits ou sensibilisation verte
\ Fours de cuisson en tant que ressources. au sein de la nouvelle
propre. \ Mise au point de génération de jeunes, à
technologies et produits travers l’éduction
d’énergie renouvelable \ Programmes de
et d’efficacité renforcement des
énergétique. capacités et de
production de savoir
dans les domaines
des changements
climatiques et du
développement durable.
\ Promotion de la
recherche scientifique
sur l’atténuation et
l’adaptation

Appui aux PMR pour élaborer les plans d’action pour la croissance verte ; renforcement de l’environnement juridique et règlementaire
pour promouvoir l’investissement à faible teneur en carbone ; encouragement des investisseurs du secteur privé et des investisseurs
Thèmes
institutionnels pour qu’ils investissent de plus en plus dans des technologies à faibles émissions ; renforcement des capacités des
transversaux
principaux ministères (y compris le ministère des Finances) à élaborer des politiques, des lois et des systèmes d’incitation à la réduction
des émissions ; et mise en place de systèmes pour le suivi des émissions de GES dans les PMR.
A n n e x e s

44 UNE AFRIQUE RÉSILIENTE ET EN PLEIN ESSOR : DEUXIÈME PLAN D’ACTION DU GROUPE DE LA BANQUE POUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES (2016–2020)

134
Annexes

ANNEXE 1 : MODÈLE LOGIQUE


POUR L’ADAPTATION
2. Modèle logique pour l’adaptation
Résultat
concourant à la Passer à un développement plus résilient au climat
transformation

L’Accord de Paris Mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national

Les cinq grandes Éclairer l’Afrique et Améliorer la qualité


priorité Nourrir l’Afrique Intégrer l’Afrique Industrialiser l’Afrique de vie des populations
l’alimenter en énergie africaines

Accroissement de
Renforcement de la Recours accru aux Renforcement Application accrue des la résilience aux
résilience climatique des cultures et systèmes des capacités des normes d’efficacité risques climatiques
d’agriculture résilients infrastructures à faire énergétique par le face aux maladies et
systèmes d’énergie au climat face au climat secteur de l’industrie catastrophes au sein des
Résultats
communautés
indicatifs des
projets Amélioration de la Augmentation des Amélioration de la gestion
Alimentation durable en gestion des terres et Extension des incitations pour le des données et de
énergie pour appuyer le promotion des pratiques infrastructures régionales transfert des technologies l’information sur le climat,
secteur social et technologies agricoles pour promouvoir le et du savoir-faire aux fins ainsi que des systèmes
commerce
résilientes au climat d’adaptation d’alerte précoce

\ Diligence raisonnable \ Promotion de la gestion \ Elaboration et mise en \ Amélioration de \ Suivi des changements
pour les infrastructures améliorée/durable œuvre de stratégies de l’efficacité de l’énergie dans la survenue des
hydroélectriques, au des sols ainsi que de transport résilient au utilisée par les flambées de maladies
l’utilisation des engrais climat sociétés et à des fins et élaboration d’un plan
regard des modèles organiques industrielles national de riposte
climatiques et \ Investissements dans
\ Adoption de techniques les infrastructures \ Mise en place et \ Amélioration de la
hydrologiques viables d’aquaculture vertes utilisation d’installations sécurité sur le plan
\ Investissement dans la en complément de \ Systèmes de transit de plus efficientes de la santé publique
production d’énergies l’approvisionnement masse \ Projets ciblant le et appui aux PMR
local en poissons recyclage des déchets pour les aider à
renouvelables en vue \ Règlementation élaborer des plans
de réduire les besoins \ Promotion de la plus robuste de et permettant le
diversification de recouvrement ou d’action nationaux
sur le plan de la la construction pour l’adaptation de
l’agriculture et de de bâtiments et la réutilisation des
distribution l’élevage, ainsi que du matériaux et déchets la santé publique
amélioration des aux changements
\ IInvestissement recours à des variétés pratiques de mise en comme des intrants
supportant la chaleur, la pour de nouveaux climatiques
dans les systèmes œuvr
sécheresse et la salinité produits ou comme des \ Élargissement de
énergétiques résilients ressources l’accès à l’eau potable
\ Promotion d’une
au climat irrigation efficiente \ Promotion des et à l’assainissement
\ Renforcement de la technologies vertes \ Amélioration de la
transformation et du et incitations pour de nutrition, à travers
stockage après récolte telles technologies le renforcement
Types indicatifs des capacités de
d’activités \ Préservation des zones transformation des
protégées et institution produits alimentaires,
de corridors de la diversification et
migration pour la faune la sensibilisation à la
dans les écosystèmes nutrition
à risque
\ Appui et protection des
moyens d’existence,
et diversification des
moyens d’existence
\ Renforcement des
services chargés des
données climatiques
\ Renforcement des
capacités à prendre en
compte les informations
sur le climat dans la
planification
\ Prise en compte
des changements
climatiques dans le
secteur de la santé et le
secteur social

Appui aux PMR pour élaborer des plans d’action pour la croissance verte ; renforcement de l’environnement juridique et règlementaire en vue
p r a t i q u e

Thèmes de promouvoir des investissements résilients au climat ; mobilisation des investisseurs institutionnels et/ou du secteur privé pour les amener à
investir de plus en plus dans le développement résilient au climat ; renforcement des capacités des principaux ministères (y compris le ministère
transversaux des Finances) à élaborer des politiques et des lois, et à se doter de systèmes concourant à la résilience au climat ; et mécanismes dédiés de
financement pour promouvoir le recours aux technologies résilientes au climat.

ANNEXE 1 : MODÈLE LOGIQUE POUR L’ADAPTATION 43


G u i d e

135
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale
ANNEXE 1.3 : MODÈLE LOGIQUE
ANNEXES
POUR LA FINANCE CLIMATIQUE
3. Modèle logique pour la finance climatique
Résultat
concourant à la Accès accru a la finance climatique à travers le Top 5
transformation

L’Accord de Paris Mise en oeuvre des contributions déterminées au niveau national


Améliorer la qualité
Les cinq grandes Éclairer l’Afrique et
Nourrir l’Afrique Intégrer l’Afrique Industrialiser l’Afrique de vie des populations
priorités l’alimenter en énergie
africaines

Résultats Atteinte de l’objectif de la Banque de 40% des financements d’ici 2020 comme financement de l’adaptation climatique et de l’atténuation
indicatifs des Développement et déploiement de mécanismes de financement innovants
projets Accès aux fonds climatiques bilatéraux et multilatéraux, y compris le Fonds vert pour le climat

\ Intégrer le changement \ Intégrer le changement \ Intégrer le changement \ Intégrer le changement \ Intégrer le changement
climatique dans tous climatique dans tous climatique dans tous climatique dans tous climatique dans tous
les projets énergétiques les projets liés à les projets d’intégration les projets liés à les projets sociaux afin
pour identifier ceux qui l’agriculture et à la régionale pour identifier l’industrialisation pour d’identifier ceux qui ont
ont des caractéristiques sécurité alimentaire afin ceux qui ont des identifier ceux qui ont des caractéristiques de
de financement d’identifier ceux qui ont caractéristiques de des caractéristiques de financement climatique
climatique des caractéristiques financement climatique financement climatique \ Mettre en évidence les
\ Explorer et promouvoir de financement \ Rechercher des \ Rechercher des liens entre la qualité
le concept de climatique, en opportunités pour attirer opportunités d’attirer de la vie et l’adaptation
tarification du carbone particulier l’adaptation des financements des financements au climat/Mobiliser
dans le secteur de dans le domaine de climatiques pour climatiques pour des financements
l’énergie pour favoriser l’agriculture intelligente soutenir le déploiement soutenir le déploiement supplémentaires pour
les technologies à faible face au climat (CSA) de nouvelles de nouvelles réduire la vulnérabilité
émission de carbone \ Développer et étendre technologies, gérer technologies pour grâce à des filets de
\ Faciliter les discussions les mécanismes de les ressources l’industrialisation verte protection / sécurité
sur les tarifs financement pour la transfrontalières \ Catalyser le sociale, d’éducation et
Types indicatifs d’alimentation, les gestion durable des et construire des financement pour de santé
d’activités garanties et autres forêts, y compris les infrastructures la promotion de \ Élargir la
mécanismes financiers plantations nouvelles, résilientes au la foresterie des compréhension de
pour encourager les l’agroforesterie et la changement climatique plantations en tant l’adaptation pour
investissements du conservation de la \ Mettre en évidence qu’atout industriel inclure la qualité de vie
secteur privé dans la gestion des forêts les opportunités offrant un large afin d’élargir l’accès au
production à faible naturelles régionales pour des éventail de bénéfices financement climatique
intensité de carbone \ Identifier les avantages investissements climatiques,
\ Partenariats de l’adaptation résilients à faible environnementaux et
énergétiques améliorés associés aux chaînes intensité de carbone sociaux
pour tirer parti du de valeur améliorées,
cofinancement du aux instruments
secteur de l’énergie de mutualisation
pour les activités des risques et aux
liées au changement régimes d’assurance
climatique et rechercher des
financements
appropriés.

Appui aux PMR pour élaborer les plans d’action pour la croissance verte ; renforcement de l’environnement juridique et règlementaire
pour promouvoir l’investissement à faible teneur en carbone ; encouragement des investisseurs du secteur privé et des investisseurs
Thèmes
institutionnels pour qu’ils investissent de plus en plus dans des technologies à faibles émissions ; renforcement des capacités des
transversaux
principaux ministères (y compris le ministère des Finances) à élaborer des politiques, des lois et des systèmes d’incitation à la réduction
des émissions ; et mise en place de systèmes pour le suivi des émissions de GES dans les PMR.

ANNEXE 1.3 : MODÈLE LOGIQUE POUR LA FINANCE CLIMATIQUE 45


A n n e x e s

136
Annexes

Annexe F – Outils d’optimisation


des options d’adaptation
1. Les outils de prévision des effets environnementaux
et socio-économiques
• L’analyse de la capacité de charge sert à déterminer la population humaine que
peut « supporter » une région donnée par un niveau de consommation donné.
• L’analyse de réseau (ou analyse de cause à effet, analyse conséquentielle, analyse
de la chaîne causale) se fonde expressément sur la reconnaissance du fait que
les écosystèmes recouvrent un ensemble complexe de relations et que les effets
de nombreuses activités se ressentent à plusieurs niveaux, parfois fort éloignés
des activités elles-mêmes.
• L’analyse de l’empreinte écologique (ou environnementale) s’intéresse aux effets
des activités humaines sur les écosystèmes terrestres en s’appliquant à mesurer et
visualiser les ressources nécessaires à la survie des ménages, communautés, régions
et nations, grâce à une représentation graphique compréhensible et exploitable de
concepts apparemment complexes comme la capacité de charge, la consommation
de ressources ou l’élimination des déchets. Un excellent manuel sur le sujet a été
établi par Wackernagel et Rees (1996).
• L’analyse et les enquêtes économiques et sociales regroupent de nombreux outils
d’analyse et d’enquête dans le domaine social. Le Guide de l’utilisateur pour l’analyse
d’impact social et pauvreté établi par la Banque mondiale (2003) à l’intention des
praticiens œuvrant dans les pays en développement est une excellente source
­d’information à cet égard.
• Le jugement éclairé sur les impacts directs et indirects est une technique relati-
vement rapide et peu onéreuse qui peut être utilisée à différentes fins, notamment
la collecte de données et l’élaboration d’options de remplacement – du niveau des
orientations stratégiques à celui du détail de la mise en œuvre sur le terrain –,
l’analyse et le classement de ces options, la prévision des effets à en attendre et la
formulation de mesures d’atténuation.
• Le système d’information géographique (SIG) est un outil d’organisation et de
p r a t i q u e

présentation de l’information. Il associe un système de cartographie informatisé


(où sont stockées des données spatiales) et un système de gestion de base de don-
nées (où sont stockées des informations référencées), ce qui permet d’établir des
liens entre ces deux ensembles de données.
• L’analyse du morcellement de l’occupation des sols vise à montrer dans quelle
mesure l’implantation d’infrastructures linéaires entraînerait une fragmentation
des terrains. Elle consiste à comparer des scénarios avant-après.
G u i d e

137
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale

ANNEXES
• L’étude des canaux de transmission est une composante de l’analyse de l’impact
sur la pauvreté et le social qui vise à mettre en évidence les canaux par lesquels une
modification de l’orientation de l’action des pouvoirs publics ou toute autre inter-
vention devrait se faire sentir sur les parties prenantes. Il existe six canaux de
transmission possibles : l’emploi, les prix (prix à la production, prix à la consom-
mation et salaires), l’accès aux biens et services, les actifs (physiques, naturels,
sociaux, humains et financiers), les transferts et la fiscalité, et l’autorité.
• La modélisation (ou prévision) est une technique permettant de donner une
idée de l’état futur probable de l’environnement si l’action envisagée est mise en
œuvre et si elle ne l’est pas. Elle consiste à poser diverses hypothèses concernant
les conditions futures associées à différents scénarios, puis à calculer les effets qui
en résulteraient.
• Les cartes superposées résultent de la superposition – au moyen de calques – de
cartes de zones assujetties à une contrainte (par exemple les zones importantes pour
la préservation du paysage, de la vie sauvage et des eaux souterraines).
• Les techniques participatives s’utilisent pour associer à l’évaluation des impacts
les parties prenantes et tous ceux qui sont susceptibles d’être directement ou indi-
rectement touchés par l’action envisagée. Elles peuvent passer par un processus
participatif d’apprentissage et d’action, un dialogue ouvert, l’implication de groupes
cibles, l’organisation de tables rondes, la recherche d’un consensus, des négociations
ou des dispositifs d’aplanissement des différends.
• L’évaluation de la qualité de vie a pour but de déterminer ce qui est important
– et pourquoi – dans une région, afin de mieux tenir compte des répercussions,
bonnes et mauvaises, d’une action sur la qualité de vie (sur les plans environne-
mental, social et économique).

2. Les outils d’analyse et de comparaison des options


• L’analyse de compatibilité vise à s’assurer de la cohérence interne d’une action et
de sa compatibilité avec d’autres mesures d’ordre stratégique, souci qui relève
davantage d’une planification judicieuse que de l’EES.
• L’analyse coût-bénéfice est une technique relativement simple, d’usage courant
pour établir le bien-fondé d’un changement. Elle consiste à déduire les coûts asso-
ciés à un PPP-P des avantages à en escompter.
• L’analyse de scénarios (ou de sensibilité) permet d’envisager un certain nombre
de situations futures. L’idée est de comparer les effets de l’action considérée dans
divers scénarios afin de vérifier que ces effets seront inchangés face à différents
futurs possibles.
A n n e x e s

• L’analyse multicritères (AMC) permet d’évaluer diverses options en fonction


de critères exprimés dans des unités variées (dollar, tonne, kilomètre, etc.).
• Le sondage d’opinion sur les priorités se réalise selon diverses méthodes (Sadler,
1996 ; ACEE, 2008 ; Mongeau-descôteaux, 2011

138
Annexes

• L’analyse des risques (ou évaluation des risques) est devenue un outil essentiel de
gestion des risques environnementaux (Benson et al., 2007 ; Mongeau-descôteaux,
2011). Un problème vient toutefois du fait qu’il n’existe pas de définition simple
de ce qui constitue une atteinte à l’environnement.

3. Les outils garantissant une totale participation


des parties prenantes
• Les techniques d’information générale sont décrites dans de nombreuses sources
d’information sur les méthodes efficaces d’association et de consultation des
­collectivités locales (Morris et al., 2007 ; République Tunisienne, 2015 ; Simard
et Côté, 2010)
• La recherche de consensus est une méthode de règlement des litiges utilisée prin-
cipalement pour régler des différends complexes impliquant plusieurs parties.
Depuis les années 1980, on y a beaucoup recours dans les domaines de l’environ-
nement et de la politique publique, mais elle est utile chaque fois que plusieurs
parties sont impliquées dans un différend ou un litige complexe.
• L’étude des parties prenantes vise à déterminer les groupes qui seront affectés par
la décision et ceux qui y seront associés. Elle fait appel aux sciences économique,
politique et environnementale, ainsi qu’à la théorie des jeux et de la décision.

p r a t i q u e
G u i d e

139
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Annexes

ANNEXES
Annexe G – Liste des risques climatiques
et séquence d’options sectorielles Éviter,
Réduire, Compenser
IMPACTS DES CC SUR LE PPP-P
Risque climatique Impacts Vulnérabilité Mesure Options d’adaptation
(indice ou indicateur)
Secteur de l’aménagement du territoire
Inondations, • Dommage aux • Stabilité des • Cumul des • Aménagement urbain pour une meilleure
pluies diluviennes infrastructures infrastructures. précipitations. infiltration des pluies.
ou torrentielles et au milieu bâti. • Perturbation • Déplacement du site de mise en œuvre du PPP-P
• Mouvements de terrain des activités. dans une zone moins sensible aux inondations.
et érosion. • Perte de terre • Révision des normes de construction en tenant
et de milieu bâti. compte des extrêmes climatiques de précipitation
sur les périodes historique et future.
• Végétalisation urbaine.
• Plantation d’arbres pour réduire l’érosion hydrique.
• Relevé des zones inondables.
• Restauration écologique des berges.
• Élaboration d’un cadre national d’action pour
les catastrophes naturelles, conformément au
cadre de Sendai (Bureau des Nations Unies pour
la réduction des risques de catastrophes, 2015).
Îlots de chaleur urbains • Dégradation • Santé (inconfort • Température. • Développement humain et acquisition d’expertise.
et vagues de chaleur des structures. thermique). • Humidité. • Adaptation des structures aux fortes températures.
• Forte consommation • Évaporation. • Bâtiments écoénergétiques, toits verts.
d’énergie électrique • Plantation d’arbres (ex. : dans les aires
pour la climatisation de stationnement extérieures).
et accroissement des
émissions de GES.
Avancée de la mer • Perte de plages. • Pertes économiques. • Niveau de la mer. • Utilisation de stratégies pour l’environnement

p r a t i q u e
et élévation du niveau • Perte de milieu bâti. • Migration d’espèces. • Hauteur des vagues. et la biodiversité.
de la mer • Salinisation du littoral. • Inondations • Réimplantation de mangroves et de végétation
côtières. aquatique.
• Biodiversité : restauration des écosystèmes côtiers.
A n n e x e s

G u i d e
140 141
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Annexes

ANNEXES
IMPACTS DES CC SUR LE PPP-P
Risque climatique Impacts Vulnérabilité Mesure Options d’adaptation
(indice ou indicateur)
Secteur des ressources en eau
Sécheresse • Perte de productivité • Champs agricoles. • Précipitations. • Développement humain et acquisition d’expertise.
agricole. • Bétail. • Niveau de la nappe • Construction de barrages.
• Migration de populations d’eau. • Forage, pompes solaires.
et d’espèces. • Utilisation rationnelle des ressources en eau.
• Dégradation de la qualité • Agriculture intelligente, irrigation goutte à goutte.
des eaux.
• Réglementation de l’usage de l’eau
• Restauration des terres et reforestation.
Élévation de la • Dégradation de la qualité • Effets négatifs • Mesure de qualité • Mesures de bio-ingénierie.
température de l’eau des eaux, éclosion d’algues. sur les activités de des eaux.
loisirs aquatiques.
Secteur minier
Sécheresse • Arrêt potentiel pour • Emploi (mise à pied • Coût des pertes. • Dimensionnement du projet minier selon
réduction de production de travailleurs). la ressource en eau disponible et l’incidence
en raison du manque • Pertes économiques. des CC sur celle-ci.
d’eau pour couvrir les
besoins de l’industrie.
Précipitations • Dommage potentiel aux • Production minière. • Coût des pertes. • Construction du projet minier en zone
et vents extrêmes infrastructures minières. non inondable.
• Construction des installations selon des normes
de résistance aux extrêmes climatiques.
Secteur des infrastructures
Pluies torrentielles • Dommages • Sécurité • Coût des pertes. • Révision des normes de construction pour tenir
et inondations aux infrastructures. des personnes • Nombre de victimes. compte des extrêmes climatiques historiques
et des biens. et futurs.
• Aménagement durable et écologique du

p r a t i q u e
territoire, notamment dans l’espace urbain
(ex. : végétalisation, espace d’infiltration
dans le sol en milieu urbain).
Élévation • Dégradation • Secteurs • Surveillance • Adaptation des infrastructures à des plages
des températures des infrastructures économiques. de la température thermiques plus larges, de fonctionnement
(ex. : pistes d’aéroport). et de l’humidité. sécuritaire.
A n n e x e s

• Augmentation des • Développement humain et acquisition d’expertise.


émissions de GES induites • Renforcement des capacités d’intervention

G u i d e
par la climatisation. et impacts sur la santé humaine.
• Contribution à la
prévalence de canicules
et de vagues de chaleur.

142 143
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Annexes

ANNEXES
IMPACTS DES CC SUR LE PPP-P
Risque climatique Impacts Vulnérabilité Mesure Options d’adaptation
(indice ou indicateur)
Secteur des infrastructures
Cycle gel-dégel • Instabilité des • Fragilisation • Étendue de la fonte de • Révision des normes de construction.
infrastructures dans des écosystèmes la glace et du pergélisol. • Adaptation du matériel de construction.
les zones arctiques. des régions froides. • Perte de biodiversité. • Développement humain.
• Glissements de terrain • Perturbation de la • Cartographie des zones à risque de dégel
suite au dégel. chaine alimentaire du pergélisol.
• Libération potentielle des espèces.
de grandes quantités
de CO2 suite au dégel
du pergélisol.
Secteur des pêches (FAO, 2018)
Sécheresse hydrologique • Perte de revenus chez • Économie • Tonnage de poissons • Aquaculture.
les pêcheurs en raison de la pêche. manquant par rapport • Système d’assurance.
de la baisse de la ressource • Sécurité alimentaire. à la normale. • Reconversion professionnelle des pêcheurs.
halieutique.
• Gestion adaptée des ressources en eau.
• Migration d’espèces vers
des eaux plus favorables.
Réchauffement des eaux • Migration d’espèces • Écosystèmes • Changements dans • Déplacement des zones de pêche vers les zones
de poissons. aquatiques. le milieu aquatique : habituellement froides, qui devraient être favorisées
• Industrie apparition ou par les CC.
de la pêche. disparition d’espèces • Changement de type de poissons ou de fruits
• Sécurité alimentaire. de poissons. de mer à pêcher.
• Développement humain et acquisition d’expertise.
Acidification des océans • Perte d’espèces. • Industrie • Évaluation des espèces • Changement de type de poissons ou de fruits
de la pêche. en voie de disparition. de mer à pêcher.
• Sécurité alimentaire.
• Écosystèmes marins.

p r a t i q u e
A n n e x e s

G u i d e
144 145
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Annexes

ANNEXES
IMPACTS DU PPP-P SUR LES CC
Risque climatique Impacts Vulnérabilité Mesure Options d’adaptation
(indice ou indicateur)
Secteur de l’énergie
Barrage • Inondations. Destruction de : • Étendue de la zone • Dimensionnement et optimisation du barrage
• Déplacement • terres, inondable. pour minimiser les impacts.
de populations. • forêts, • Gestion durable du barrage.
• Migration d’espèces. • milieux écologiques.
Centrale thermique • Émissions de GES. • Qualité de l’air. • Tonnage de CO2 • Énergies renouvelables.
• Santé. émis par an. • Technologie propre pour la réduction des émissions
de GES.
• Mesures de compensation : plantation d’arbres.
Réforme des politiques, • Accroissement ou • Forêt • Tonnage de CO2 • Politique tarifaire favorisant les énergies
prix et subventions dimension des émissions (consommation de émis par an. renouvelables et peu polluantes.
de GES selon la politique bois de chauffage).
tarifaire des différentes • Santé (élévation
sources d’énergie. des températures).
Secteur des infrastructures
Infrastructures routières • Émissions atmosphériques • Santé. • Mesures de la • Aménagement de couloirs de passage des espèces
et transports de poussières (PM2,5, • Écosystèmes pollution de l’air. animales.
PM10). (dégradation • Mesures des émissions • Régulation du trafic pour réduire les émissions,
• Émissions de composés d’écosystèmes). de GES. système de paysage.
chimiques (NO2, CO2).
• Migration d’espèces.
Secteur minier
Consommation • Émissions de GES. • Santé (élévation • Mesures de la pollution • Technologie propre.
énergétique des températures). de l’air. • Réglementation et imposition de normes
• Mesures des émissions environnementales.
de GES. • Efficacité énergétique.

p r a t i q u e
A n n e x e s

G u i d e
146 147
Prise en compte des changements climatiques dans l’évaluation environnementale et sociale Annexes

ANNEXES
IMPACTS DU PPP-P SUR LES CC
Risque climatique Impacts Vulnérabilité Mesure Options d’adaptation
(indice ou indicateur)
Secteur de l’agriculture
Exploitation agricole • Émissions de GES • Santé (élévation • Mesures des émissions • Agriculture intelligente, optimisation
par la machinerie et des températures). de GES. par la technologie.
les activités agricoles. • Équilibre des • Agriculture durable, agroécologie.
écosystèmes
(perturbation).
Élevage (FAO, 2016) • Émissions de GES par le • Équilibre • Mesures des émissions • Agriculture intelligente, agroécologie, optimisation
bétail (méthane, environ des écosystèmes de GES. par la technologie.
23 fois plus puissant (perturbation). • Évaluation globale • Utilisation d’alimentation naturelle (herbes)
que le CO2). • Perte de diversité des émissions de GES pour le bétail.
• Déforestation. biologique en du PPP, incluant • Système extensif écologique et diversification
• Exploitation non durable raison des surfaces celles des animaux, des types d’élevage.
des terres pour les cultures agricoles destinées de l’alimentation du • Adaptation du type d’élevage au climat local.
d’alimentation du bétail à l’alimentation bétail et du transport
• Gestion durable des écosystèmes.
dans le cas de l’élevage du bétail. de la production.
intensif.
• Utilisation massive des
ressources en eau pour
l’alimentation du bétail.
• Augmentation des
émissions de GES.

p r a t i q u e
A n n e x e s

G u i d e
148 149

Vous aimerez peut-être aussi