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Ressources documentaires.

Droit et protection de l’environnement – Module 3

Module 3 : Outils de protection de l'environnement


Martin YELKOUNI

Table des matières

Séquence 1 : L'évaluation environnementale et sociale ...................................................... 2


Séquence 2 : Planification du territoire .............................................................................. 4
Séquence 3 : Outils socio-culturels ..................................................................................... 5
Annexes documentaires .................................................................................................... 7

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Ressources documentaires. Droit et protection de l’environnement – Module 3

Les activités de développement ont des impacts sur la nature. Le processus du développement
durable impose que ces préjudices soient minimisés. Ainsi, l’usage d’outils est toujours
nécessaire, voire obligatoire, pour évaluer les risques et pour organiser les activités à exécuter
dans les actions de développement. Il s’agit d’éviter ou de réduire les dégradations
écologiques importantes de ces activités.

Il ne s’agit pas ici d’évoquer tous les outils disponibles en matière de protection de
l’environnement, mais d’en évoquer quelques-uns pour en discuter. Ainsi, dans ce module
nous allons parler de trois outils :

• l’évaluation environnementale et sociale,


• la planification du territoire,
• et d’outils socio-culturels.

Séquence 1 : L'évaluation environnementale et sociale


L’évaluation environnementale et sociale est un instrument de régulation en environnement
et le principe 17 de la Déclaration de Rio de 1992 en fait un outil technique approprié.
Les évaluations environnementales et sociales visent à assurer la prise en compte des enjeux
environnementaux dans nos activités. Elles offrent ainsi un ensemble d’outils pour
l’intégration des préoccupations environnementales dans les Politiques, Plans, Programmes
et Projets de développement.
Nous n’allons pas traiter ici des méthodes des évaluations environnementales. La question
qu’il faut se poser est celle de la pratique de cet outil dans les pays, en particuliers dans les
pays francophones.
Dans la cartographie de l’évaluation environnementale et sociale dans la Francophonie
publiée en 2019 par l’institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD) (voir
plus bas), nous pouvons y trouver des réponses. Sur la base d’une enquête, 24 pays ont
répondu au questionnaire envoyé aux pays membres ou observateurs de cette organisation.
Ainsi, les résultats montrent que dans près de la moitié des pays, l’évaluation
environnementale et sociale et les outils qui la composent font l’objet d’une loi spécifique.
Dans les autres cas, la prise en compte des considérations environnementales et sociales dans
la prise de décision se fait dans le cadre d’une loi générale de l’environnement.
L’étude indique que dans 90 % des pays, les lois font l’objet d’un décret d’application, qu’elles
soient spécifiques ou générales. Ces lois concernent en majorité (+de 80 % des cas) les études
d’impact environnemental et social ou les évaluations environnementales stratégiques (EES).
Elles touchent plus rarement les évaluations environnementales régionales ou les études de
durabilité (ED). En l’absence de base juridique, les acteurs ont recours aux directives de la
Banque mondiale ou tout autre bailleur de fonds pour faire les études.

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De 2012 à 2016, près de 13 000 évaluations environnementales ont été réalisées dans les 24
pays ayant répondu au questionnaire de cette cartographie. Le secteur des mines et fonderies,
les projets industriels et les infrastructures linéaires sont au premier rang de ces évaluations.

Le constat général est que les pays devraient davantage s’impliquer dans les pratiques des
évaluations environnementales et sociales. Pour ce faire, les réflexions issues des premières
assises francophones de l’évaluation environnementale et sociale à Casablanca en 2018
recommandent plusieurs points sur le cadre juridique :

• Le renforcement des connaissances des décideurs politiques, des parlementaires et


des élus locaux dans le domaine de l’EE.
• Le renforcement du cadre réglementaire, en particulier les textes d’application, pour
chaque outil d’EE en matière de procédure, de participation des acteurs et d’accès à
l’information.
• La promotion de l’autonomisation des structures responsables de l’EE.
• La mise en place d’un comité ad hoc pluridisciplinaire et interministériel pour
l’évaluation des rapports d’EE.
• Des mécanismes adaptés de financement des procédures des EE.
• Une meilleure compréhension de la hiérarchisation des outils et de leur
complémentarité.
• Enfin, malgré d’évidents progrès en ce domaine, l’élaboration de procédures plus
explicites et de guides de mise en œuvre des différents outils d’EE.

Je vous invite à lire ces publications très intéressantes et à vous inscrire au Mooc sur les
évaluations environnementales sur le site Objectif 2030 pour approfondir vos connaissances
sur le sujet.

Institut de la Francophonie pour le


développement durable et Université Senghor,
2019, Évaluations environnementales des
politiques et projets de développement [Sous la
direction de Yelkouni, M. et E.L. Ngo-Samnick].
IFDD, Québec, Canada, 272 p.

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Institut de la Francophonie pour le


développement durable, 2019, Cartographie de
l’évaluation environnementale et sociale dans la
Francophonie [Sous la direction de Reveret, J-P.
et E.L. Ngo-Samnick]. IFDD, Québec, Canada, 224
p.

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Séquence 2 : Planification du territoire


Dans cette séquence, nous abordons la notion de planification territoriale. Elle traduit une
vision stratégique de l’aménagement durable d’un territoire. Elle repose sur des documents
d’urbanisme et des outils réglementaires. Dans cette vision, les niveaux économique, social,
culturel et environnemental sont pris en compte. Elle s’accompagne d’une harmonisation des
différents usages du territoire, tout en considérant les contraintes naturelles et humaines. La
planification du territoire est de ce fait un outil de prévision essentiel pour la protection de
l’environnement.
Cette vision favorise l’intégration des principes du développement durable dans le mode de
gestion du territoire. Par exemple, une croissance économique responsable n’est possible que
si l’aménagement prend en considération les impacts sociaux et environnementaux des
interventions sur le territoire.
D’une manière générale, on peut aussi parler de planification territoriale durable c’est-à-dire
une approche non exclusivement sur la croissance économique mais aussi le bien-être social
et la qualité de l’environnement.
Parmi les outils de planification on peut ici citer les documents d’aménagement du territoire
et les documents de planification urbaine.
Pour les documents d’aménagement du territoire, on a par exemple : le schéma national
d’aménagement, le schéma régional d’aménagement et le schéma sectoriel d’aménagement.
Les définitions de ces concepts sont données dans le manuel judiciaire de droit de
l’environnement en Afrique, à la page 27 (voir plus bas).
Dans le cadre de l’aménagement du territoire, on peut utiliser des outils réglementaires
nationaux ou internationaux de protection des espaces naturels pour la conservation de la
biodiversité. Sur le plan national, la création de parcs nationaux, forêts, aires protégées, etc.

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participent à la gestion durable des ressources naturelles renouvelables. Ces dispositifs


peuvent être renforcés, avec la mise en place de réserves de biosphère de l’Unesco ou la
désignation de zones humides classées par la Convention de Ramsar.

Pour la planification urbaine, les documents comprennent le plan directeur d’urbanisme, le


plan d’occupation des sols, le plan de secteur et le plan sommaire d’urbanisme. Par exemple
le plan directeur d’urbanisme (PDU) prendra en compte les impératifs de protection de
l’environnement dans le choix des emplacements prévus pour les zones d’activités
économiques, résidentielles et de loisirs.
Vous trouverez des informations complémentaires en lisant le chapitre 2 du manuel
judiciaire de droit de l’environnement en Afrique.

Emmanuel D. KAM YOGO, 2018, Manuel


judiciaire de droit de l'environnement en Afrique.
IFDD, Québec, Canada, 252 p.

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Séquence 3 : Outils socio-culturels


La culture est ce que nous sommes et ce qui façonne notre identité. Aucun développement
ne peut être durable sans inclure la culture. Selon la Déclaration universelle de l’UNESCO sur
la diversité culturelle, la culture est considérée « comme l’ensemble des traits distinctifs
spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe
social et qu’elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre
ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ».
La diversité culturelle est considérée comme un patrimoine commun de l’humanité. Ce
patrimoine doit être préservé pour les générations présentes et futures. La culture et la
diversité culturelle peuvent donc s’intégrer à la notion de développement durable.

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Dès lors, le rôle de la culture devrait être transversal dans les objectifs de développement
durable (ODD). La culture est ainsi reconnue comme « le quatrième pilier du développement
durable », au côté des piliers économique, social et environnemental. Elle devient à la fois un
catalyseur et un vecteur pour l’atteinte des objectifs du développement durable.
En matière de gestion de la biodiversité et des ressources naturelles, peut-on occulter la
culture ?
Diversité biologique et diversité culturelle sont interdépendantes car on ne peut ni
comprendre, ni conserver son environnement naturel sans appréhender les cultures
humaines qui l’ont façonné.
Dans beaucoup de pays, la conciliation entre pratiques traditionnelles et pratiques culturelles
et cultuelles offre des solutions souhaitées et acceptées pour la gestion de l’environnent. La
prise en compte des savoirs des communautés rurales ou autochtones dans la préservation
de la biodiversité peut donner des résultats probants.
Prenons deux exemples :

• Premièrement, les forêts sacrées : elles apparaissent aujourd'hui comme des exemples
de conservation, en raison notamment du mythe qui les entoure et parce qu’elles sont
de véritables réserves naturelles. Elles sont protégées par un ensemble d’interdits
(agriculture interdite, coupe de bois interdite) et de rites cultuels dont le non-respect
entraine des sanctions (maladies de la peau diverses) pour les personnes qui les
transgressent.
• Deuxièmement les croyances mystiques : pour les populations des forêts, celles-ci
abritent les dieux et les esprits des ancêtres fondateurs du village. Ces divinités
protègent le village contre ses ennemis et les calamités diverses. Ces croyances
mystiques et religieuses ont énormément contribué à la protection des espaces depuis
plusieurs siècles.

Une forêt sacrée peut être, par exemple, un outil efficace dans les plans d’aménagement
forestier. Dans l’aménagement du territoire, il faudrait donc intégrer les aspects socio-
culturels.
CONCLUSION
Les outils de protection de l’environnement sont multiples. Comme vous l’avez constaté, nous
n’avons pas traité de leur diversité. Ils sont d’ordre socio-économique, juridique, politique,
culturel, etc. C’est le choix ou la combinaison judicieuse de tous ces outils qui permettront
l’atteinte des objectifs du développement durable. Ils doivent en outre être toujours adaptés
selon les contextes de leur application.

N'oubliez pas de retourner sur la plateforme de formation pour répondre au


questionnaire d’évaluation et valider vos connaissances ! C’est nécessaire si vous
souhaitez obtenir votre attestation en fin de session.

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Annexes documentaires

Manuel pour la formation des magistrats


africains : Emmanuel D. Kam Yogo, 2018,
Manuel judiciaire de droit de l’environnement en
Afrique. IFDD, Québec, Canada, 252 p.

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Guide méthodologique sur la mesure de


l’efficacité des législations environnementales :
Michel Prieur, 2018, Les indicateurs juridiques.
IFDD, Québec, Canada, 188 p.

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Guide à l’usage des décideurs : Georges et Kitty


Pring, 2017, Cours et tribunaux de
l’environnement. IFDD, Québec, Canada, 138 p.

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Revie africaine du droit de l’environnement :


La Revue Africaine de Droit de l'Environnement
(RADE) est publiée sous l'égide de la Commission
mondiale du droit de l'environnement (CMDE),
avec l'appui de l'Institut de la Francophonie pour
le Développement Durable (IFDD), organe
subsidiaire de l'Organisation internationale de la Cliquer ici pour y accéder
Francophonie (OIF) et le soutien de l'Université
Senghor d'Alexandrie. Elle vise à promouvoir
l'essor du droit de l'environnement et à
renforcer son effectivité en Afrique, par la
diffusion d'informations et d'idées, et le partage
d'expériences et de bonnes pratiques.

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