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Université Saint Dominique d’Afrique de l’Ouest USDAO

Cours sur l’initiation au


projet urbain

Filière : Architecture

Année académique 2022/2023

Enseignant : Pêgdwendé Jacques TIENDREBEOGO,


Urbaniste, Aménagiste et Gestionnaire Urbain
spécialisé en Coopération Internationale

Octobre 2022

1
Table des matières
Introduction ................................................................................................................................ 4
I. Rappel de quelques notions clés ............................................................................................... 5
II. Généralités.............................................................................................................................. 6
III. L’espace urbain..................................................................................................................... 9
III.1. Espace géographique et espace urbain................................................................................ 9
III.2. Attributs de l’espace urbain ..............................................................................................10
III.3. Composants de l’espace urbain .........................................................................................11
III.4. Perception de l’espace urbain ............................................................................................12
IV. Le projet urbain ...................................................................................................................13
IV.1. Essai de définition..............................................................................................................13
IV.2. Apports du projet urbain...................................................................................................14
IV.3. Définir le projet urbain......................................................................................................15
IV.4. Evolution du concept de projet urbain...............................................................................15
IV.5. Dimensions du projet urbain .............................................................................................17
IV.6. Echelles du projet urbain...................................................................................................18
IV.7. Acteurs du projet urbain ...................................................................................................19
IV.8. Rôles des acteurs du projet urbain.....................................................................................22
V. Les étapes du projet urbain ...................................................................................................25
V.1. Démarches du projet urbain ...............................................................................................25
V.2. Etapes de la démarche du projet urbain..............................................................................27
VI. Le projet urbain en actions...................................................................................................35
VI.1. La stratégie de communication ..........................................................................................35
VI.2. La participation citoyenne .................................................................................................37
VI.3. La concertation..................................................................................................................37
VI.4. Le soutien des habitants et des propriétaires .....................................................................38
VI.5. Le partenariat public privé (PPP)......................................................................................39
VI.6. La programmation urbaine générative et participative .....................................................40
VI.7. Le montage financier .........................................................................................................41
VI.8. Le management .................................................................................................................41
VII. Le projet urbain, outil du développement urbain durable...................................................43
VII.1. Le projet urbain durable ..................................................................................................43
VII.2. Objectifs du projet urbain durable...................................................................................43
VII.3. Le quartier, échelle d’expérimentation des objectifs de durabilité....................................44
VII.4. Méthodologies du projet urbain durable ..........................................................................45

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VII.5. Démarches de conception et d’évaluation d’un projet urbain durable .............................46
VII.6. Cibles et sous cibles de durabilité de la méthode HQE .....................................................47
VIII. Etude de cas de projets urbains .........................................................................................50
Conclusion..................................................................................................................................51
Bibliographie..............................................................................................................................52

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Introduction
La relation projet/contexte urbain est en perpétuelle évolution, liée à la transformation des
pratiques spatiale, sociale, économique, de mobilité et des modes de vie qui les conditionne nt.
Elle passe par l’assimilation des concepts de référence et la délimitation du champ de recherche
qui la définie.

Appréhender le contexte urbain se traduit comme une tâche ardue, tant les paramètres qui
interviennent dans sa formation sont multiples, composites et en perpétuel mouvement. Modelé
par l’homme, il est une toile vivante des grandes tendances urbanistiques et architecturales qui
ont marqué son histoire. Ce cours, vise à appréhender le lien étroit et parfois incompréhens ib le
qui existe entre projet et contexte urbain, mettant l’accent sur la démarche de formalisation du
projet urbain.

Notre objectif pour ce cours est d’initier les étudiants au projet urbain. Il s’agira en premier lieu
de présenter le contexte urbain, la ville, dans sa définition, délimitation et compositio n.
Principal support de l’expression architecturale et urbaine par le projet urbain, la ville se
matérialise dans sa dimension publique mais aussi privée, produite par ce dernier. Une fois les
concepts liés à la ville et à sa production assimilés, c’est le projet urbain qui est développé,
abordant ses fondements historiques, ses définitions, échelles, acteurs, étapes et modes
d’actions. Un intérêt particulier est accordé aux transformations du projet urbain suscitées par
l’adoption de la politique du développement durable.

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I. Rappel de quelques notions clés
Projet : ensemble complet d’activités et d’opérations qui consomment des ressources limitées
(main d’œuvre, devises) et dont certains individus, certains groupes, certaines classes sociales
ou même la collectivité entière attendent des revenus ou d’autres avantages monétaires ou non
monétaires.

Le projet désigne un ensemble d’activités interdépendantes exécutées de manière cohérente


pour atteindre un ou des objectifs spécifiques sous contrainte de ressources financiè res,
humaines, matérielles, temporelles, organisationnelles, informationnelles limitées dans un
environnement le plus souvent à risque.

Planification urbaine : La planification se définit comme étant un outil qui permet d’atteindre
un développement durable. Pour cela, il faut formuler des objectifs ainsi qu’une vision du
territoire à moyen et long terme, en cherchant à rationaliser les moyens pour atteindre les buts.
Il s’agit d’articuler les besoins en infrastructures et en services avec l’accroissement de la
population, ou de la demande en extension urbaine avec la protection de l’environnement. La
planification propose un cadre de coordination de l’action publique et, dans une moindre
mesure, privée, pour le développement économique et social. Elle organise les actions humaines
ayant un impact sur le territoire en encadrant le développement et en minimisant les effets
néfastes. La planification s’inscrit donc dans une vision d’avenir ambitieuse, mais réaliste, qui
doit être partagée par la communauté.

Selon ONU Habitat, La planification urbaine et territoriale peut être définie comme un
processus décisionnel destiné à atteindre les objectifs économiques, sociaux, culturels et
environnementaux grâce à l’élaboration de perspectives, stratégies et plans territoriaux et à la
mise en œuvre d’une série de principes, d’outils, de mécanismes institutionnels et participatifs
et de procédures réglementaires.

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II. Généralités
Phases de la prise de décision dans le cadre d’un projet

1ère phase : Analyse

Etape 1: diagnostic de la situation : examiner la situation pour se familiariser avec les


conditions de l’environnement et obtenir le plus de renseignements possibles afin d’amélio rer
la qualité de son choix.

Etape 2 : définition du problème: étape la plus importante du processus de décision. Une


mauvaise connaissance d’un problème conduit à une formulation des hypothèses erronées d’où
une mauvaise prise de décision.

Etape 3 : collecte des faits pertinents liées au problème qui aideront à cerner les différentes
options possibles ainsi qu’à étudier les avantages et les inconvénients de chaque option.

Etape 4 : Analyse des faits qui consiste à effectuer une brève analyse des données et des
renseignements obtenus précédemment. Elle permet de distinguer les renseignements ayant un
intérêt de ceux qui n’en ont pas.

2ème phase : Décision

Etape 5 : exploration des options qui permet d’éviter de retenir la première ou deuxième option
pour simplement se débarrasser du problème.

Etape 6 : Evaluation des options possibles c’est à dire peser le pour et le contre de chaque
option en examinant sa faisabilité, ses avantages et inconvénients (caractère 2ème phase : phase
de décision réaliste et pratique de chaque option).

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Etape 7 : Choix d’une option après avoir comparé les options évaluées en tenant compte de
leur faisabilité, de leurs avantages et inconvénients pour enfin adopter celle la plus profitable et
répondant aux objectifs établis.

3ème phase : Mise en œuvre

But : résoudre le problème dans les faits, c’est à dire exécuter la décision qui a été acceptée et
vérifier sa pertinence dans la résolution du problème

Etape 8 : Exécution de la décision avec la participation de nombreux acteurs

Etape 9 : Evaluation de la décision et le suivi.

Le projet répond à la triple question

- QUI ? Mettant en relief le sujet c’est à dire la personne ou l’ensemble des personnes
s’organisant pour résoudre les problèmes identifiés : ce sont les acteurs du projet ;

- QUOI ? L’objet constituant ce sur quoi porte le projet et permettant de savoir de manière
précise le domaine d’action, la nature et l’importance du projet ;

- COMMENT ? Les moyens mis en œuvre pour réaliser un projet (moyens humains, matérie ls,
financiers, techniques).

Préalables à l’initiation d’un projet

 Existence des objectifs préalablement fixés ;


 Définition des moyens nécessaires pour atteindre les objectifs ;
 Mise en œuvre ordonnée de ces moyens.

Le projet est un outil de management rationnel parce que permettant l’utilisation efficiente des
ressources ; le projet quel que soit sa nature est l’un des moyens par lesquels on peut atteindre
la situation désirée.

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Différents types de projets
En fonction des initiateurs : projets privés, publics, individuels, coopératifs

En fonction des finalités : nature des biens et services (biens matériels, agricoles, miniers,
industriels, artisanaux, transports, construction de logements sociaux, santé, enseignements) ;

En fonction des secteurs d’activités : agricoles, industriels, artisanaux, commerciaux;

En fonction de l’emprise géographique: projets locaux, régionaux, nationaux, internationa ux…

Caractéristiques d’un projet

 Nouveauté et unicité ;
 Durée limitée et déterminée ;
 Contraintes rigoureuses et d’importance variable selon le type et l’importance du projet;
 Cycle de vie dynamique ;
 Implication de nombreux intervenants ;
 Contexte d’incertitude relative;
 Autonomie;
 Homogénéité;
 Spatialité.

Relation entre projet, programme et plan

Le programme est un ensemble de projets dont les objectifs réunis contribuent à un objectif
global commun au n niveau sectoriel et national. C’est un ensemble de projets dépendants ou
complémentaires participant à la réalisation de grandes orientations du plan. Il est orienté plus
vers l’atteinte d’un objectif que vers la réalisation d’un produit spécifique avec une plus longue
durée et parfois.

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III. L’espace urbain
III.1. Espace géographique et espace urbain
Les professionnels de l’aménagement dont l’architecte sont appelés à intervenir dans le cadre
d’actions d’aménagement diverses, que ce soit à l’échelle territoriale afin de définir les options
de la planification nationale et régionale. A l’échelle urbaine où se pratique l’aménage me nt
d’une ville ou d’une fraction de ville. Ou encore à l’échelle du quartier (îlot, quartier), agissant
sur des problématiques d’organisation spatiale. Toutes ces interventions se pratiquent au niveau
d’un espace géographique et urbain qu’il nous faut distinguer.

En géographie, la notion d’espace a connu une évolution importante (Hugonie, 2007),


définissant en premier lieu l’espace géographique comme " l'espace accessible " utilisé pour
l'existence de l'homme (ce qui inclut les mers et l'atmosphère) selon Jean Gottman (in Belhedi,
1993). Pour Chapelon et al,(2008) « L’espace géographique est composé d’une multitude
d’unités spatiales de taille et de nature différentes ». Au-delà des milieux naturels et des
aménagements créés par les hommes, l’espace géographique traduit des pratiques sociales et
culturelles quotidiennes ou saisonnières.

En s’orientant vers le domaine d’intérêt de l’architecture, c’est tout naturellement l’espace


urbain que nous ciblons dans ce cours. L’espace urbain englobe tout mode d’occupation du sol
lié à la ville ou à sa proximité (espace bâti et non bâti), tout en prenant en compte les espaces
inconstructibles (comme les plans d’eau) ceinturés par l’espace urbain (Bastie et Desert, 1980).
Pour Djemel (2008), l’espace urbain est l’ensemble d’éléments spatiaux matériels et
immatériels qui contribuent à la construction de la forme urbaine. « L'espace urbain est
l'ensemble, d'un seul tenant, de plusieurs aires urbaines et des communes multipolarisées qui
s'y rattachent. Dans l'espace urbain multipolaire, les aires urbaines sont soit contiguës, soit
reliées entre elles par des communes multipolarisées. Cet espace forme un ensemble connexe.
Un espace urbain composé d'une seule aire urbaine est dit monopolaire. » Insee (2016).

L’espace urbain entant qu’objet d’étude principalement sur le plan historique, a vu se succéder
différentes approches visant à l’appréhender. Partant d’une lecture de décomposition sans prise
en charge de la dimension sociale à une approche qui aborde la formation de l’espace urbain
sur le plan socio-morphologique, prenant en considération les notions d’espace et de
communauté (Lafon et al, 2003). A cette évolution historique vient s’ajouter la multiplica tio n
des domaines d’étude, ainsi suivant le profil de l’observateur, différentes lectures sont
possibles. Une vision territoriale et molaire pour le géographe, alors que l’architecte se

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focalisera sur les échelles moléculaires de détail soit le parcellaire (Panerai et al, 1999). Cette
différence d’échelle d’intérêt ne doit cependant pas occulter les complémentarités entre
aménagement territorial et architecture, c’est l’ensemble des actions d’aménagement et des
projets d’architecture réalisés dans l’espace urbain et à travers le temps qui sont à l’origine de
sa formalisation. Support des différentes expressions, sociales, économiques, culturelles,
structurelles…, l’espace urbain se formalise à travers l’histoire et le vécu des hommes.

III.2. Attributs de l’espace urbain


Prenant comme point de départ les travaux de Bastie et Dezert, (1991), ainsi que l’évolutio n
des besoins et approches qui transforment l’espace urbain, nous présentons en ce qui suit les
principaux caractères de l’espace urbain :

▪ Espace géométrique : définit par ses distances, superfic ies et densités. Traduit par le
découpage parcellaire regroupé en ilots.

▪ Espace physique : traduit en un relief, une structure géologique, un climat et des microclima ts,
une trame hydrographique et végétale. Constituant le milieu naturel, l’environnement.

▪ Espace historique : témoin d’une mémoire collective, traduit en des vestiges archéologiq ues,
parcellaires, tracés de voies, organisation de l’espace, monuments et lieux symboliques.

▪ Espace foncier, urbanistique et architectural : combinant des dynamiques foncières plurielles.

Traduisant les orientations d’aménagement et de construction (extension, renouvelleme nt,


ordonnancement, densité, alignements, végétation, styles de façades et de toits, de matériaux,
de couleurs).

▪ Espace social et culturel : support des manifestations sociales, de la matérialisation de la mixité


et de la ségrégation. Il est le lieu où se matérialisent les expressions culturelles des habitants.

▪ Espace administratif, juridique et politique : définit par un découpage administratif régissant


son fonctionnement et son aménagement.

▪ Espace perçu et vécu

▪ Espace interconnecté : il est l’expression des nouvelles technologies (TIC) et de leur


intégration à la nouvelle vie urbaine.

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▪ Espace-temps et de mobilité : déterminé par son temps de déplacement, ses moyens de
transport et leur intermodalité.

▪ Espace économique et commercial : où se développent une multitude d’activités productives


et intellectuelles, support d’un marché du travail dense et varié. Il est une plateforme
commerciale multi échelle matérialisant un attrait au-delà de ses limites.

III.3. Composants de l’espace urbain


L’espace urbain se compose d’après Gauthiez, (2003) de deux entités distinctes : élémenta ire
(de détail) et de structure (ville).

Unités élémentaires qui intègrent le bâti, la parcelle (entant qu’unité de propriété, définie par
une limite parcellaire) et l’Îlot (espace constitué de parcelles et de constructions, circonscrit par
des rues ou d’autres espaces publics).

Structures organisées, comportant l’unité fonctionnelle, unité de pratique et d’usage.

« L’unité fonctionnelle est à l’origine du façonnement de l’espace urbain. Son évolution dans
le temps, sa diversité à un moment donné, sont les facteurs majeurs de la configuration des
tissus urbains » Gauthiez, (2003). L’unité de plan ou unité géométrique, traduit un tracé ou une
organisation commune à une structure, permettant de la différencier du reste du tissu. Reflet
d’une pratique d’aménagement spécifique souvent en lien avec l’histoire du lieu (passage d’une
structure organique à une structure orthogonale), elle est le reflet également de choix
d’aménagement (lotissement, grands ensembles). Gauthiez, (2003) met en avant 4 parties
constituantes de l’espace urbain :

▪ Les limites de l’espace urbain : Ligne ou objet marquant les frontières d’une partie d’espace,
matériellement repérable (un parc, une voie ferrée, un relief, un rivage), visuelle (un front
urbain), ou administrative.

▪ Le découpage du sol : Le parcellaire.

▪ Le bâti : c’est l’ensemble des parties construites (les édifices, les équipements, les bâtiments,
les infrastructures, etc.)

▪ L’espace urbain public : comprenant, les places et les promenades publiques, l’espace public
aménagé, la voirie, les points d’échange entre les voies, l’espace intermédiaire de circulation et
la végétation.

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III.4. Perception de l’espace urbain
Au-delà des composantes physiques et purement organisatrices de l’espace urbain, la dimens io n
perceptuelle, liée au vécu traduit les impressions et ambiances qui caractérisent l’espace urbain.
Une perception qui s’appuie sur des éléments de lecture prédéfinis. Pour Moles et Rohmer
(1972), « l’espace n’existe qu’à travers les perceptions que l’individu peut en avoir, qui
conditionnent nécessairement toutes ses réactions ultérieures ». Cet intérêt pour la perception
de l’espace urbain est largement développé dans les travaux de Bailly (1977), mettant en avant
le décalage qui existe entre l’espace réel et l’espace perçu par l’individu, influencé par des
facteurs culturels, psychologiques, économiques et sociaux. Permettant de dresser une
perception du paysage urbain suivant sa réalité physique (tissus urbains, cadre bâti, espaces
publics…) et sa dimension immatérielle (les différents comportements et pratiques de la
population, son mode de vie…). Toutefois c’est le travail fondateur de K. Lynch (1960), qui
permet d’établir le lien entre éléments structurants, la perception et aménagement de la ville
physique dans l’objectif de produire une forme urbaine structurée, lisible et agréable. Le travail
de Lynch permet d’identifier cinq catégories d’éléments structurants la perception de l’espace
urbain : les limites, les quartiers, les points de repères, les parcours (voies), et les nœuds. Sur le
plan de la perception de l’espace et du paysage urbain, les recherches plus récentes sont-elles
plus pragmatiques (Hilier 2012, Mavridou 2012) faisant appel à des calculs algorithmiq ues
visant à analyser les axes visuels, concourant à diminuer le rôle du sensible et du subjectif dans
la perception des paysages urbains, bien qu’ils soient à l’origine de l’affermissement des
ambiances et atmosphères des villes.

La perception de l’espace urbain fait appel à l’appréhension des paysages urbains, principa les
expressions de ce dernier. Selon Michel (2007), L’espace urbain se traduit en deux types de
paysage urbain en ville, le paysage lisible (centralité et mobilité) et le paysage moins lisib le
(temporalité, changement d’aspect).

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IV. Le projet urbain

IV.1. Essai de définition


La ville est en perpétuelle mutation, changeant d’échelle et de forme, se transformant sans
cesse. Le rejet « d’un espace programmatique, rationalisé, bureaucratique, à la fois unifor misé
et spécifié à travers une intense activité de zonage » (Pinson), appel à un renouveau des
pratiques de gestion et d’aménagement. Ce besoin est amorcé par différents évènements, le
mouvement de décentralisation à partir des années 1970 en Europe, la montée en puissance des
revendications sociales et la prise de conscience environnementale. Pour Berezowska-Azza g
(2012) c’est l’apparition et la multiplication des friches urbaines qui sera l’élément déclencheur
de la transformation des procédures urbaines.

Effectivement l’apparition des friches urbaines en centralité et en périphérie urbaine est


accompagnée d’une multitude de maux socio-urbains et environnementaux (perte de
dynamique en centralité urbaine, détérioration du cadre bâti, dévaluation des valeurs foncières
et immobilières, paupérisation, délinquance, pollutions…), les outils traditionnels de
planification urbaine désormais inadaptés aux nouveaux besoins de la ville et de son évolutio n
sont à renouveler.

C’est l’expérience de Bologne (fin des années 60), qui va concrétiser cette nouvelle démarche
abordant la ville comme globalité systémique et relationnelle, consolidant tissu urbain et social,
intégrant l’idée de projet ouvert à la participation des citoyens et entérinant une culture du
projet. « Elle fut une ouverture vers une approche plus démocratique de la planification en
laissant s'exprimer les opinions et les désirs des usagers de la ville...se basait aussi sur la
considération que la ville était par définition le produit d'une collectivité que ne pouvait pas
remplacer des projets individuels » (Patrizia Ignalina, 2001).

Cette première expérience sera suivie par d’autres, en Angleterre avec les projets des
waterfronts (transformation des docklands de Londres et Liverpool) dans les années 80. Mais
aussi en France avec l’opération de l’Alma – Gare à Roubaix et la transformation des halles de
paris fin des années 70, ces actions vont participer à la légitimation de l’action participative et
à l’adoption d’une démarche de coproduction du projet (Wuhl, 2008).

L’ensemble de ces projets vont définitivement marquer un passage des fonctionneme nts
technocratiques aux actions gouvernantes et participatives. Le projet urbain intègre ainsi le

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champ de la planification spatiale, non seulement comme une réflexion mais aussi comme un
outil d'action.

IV.2. Apports du projet urbain


Dans cette nouvelle acceptation de l’intervention urbaine par le projet urbain, entant qu’outil
stratégique véhiculant des solutions spécifiques et multiples (sur le plan spatial, social,
économique, culturel et environnemental) et adapté à un contexte local. Le projet urbain fait
face à différentes problématiques (Lajarge et Roux, 2001, Ingallina, 2001) :

Des problématiques spatiales : la dispersion des centralités, l’articulation des centres et leurs
périphéries, la matérialisation d’une complémentarité pour des actions d’aménage me nt
multiples sur un territoire commun, ainsi que la multiplication des échelles.

Des exigences disciplinaires : multiplication des intervenants, les nouveaux intérêts citoyens
pour l’aménagement des villes, la matérialisation d’actions ciblées et temporalisées (exigence
de rapidité d’intervention adapté à la rapidité de transformation des villes et des besoins)

Ainsi que des problématiques procédurales et de durabilité : liées aux nouveaux standards de
qualité de vie, d’évolution des modes de vies, des outils de gestion et des nouvelles
technologies, de protection de l’environnement et de matérialisation d’aménagements durables.
Ces nouveaux besoins représentent de réels défis pour la pratique de l’acte d’aménager.

Face aux Complexités territoriales

• Le projet urbain est un projet territorial. Intégrant les différents besoins (le bâtiment, la rue, le
quartier, la commune, l’agglomération), qui sont autant d’espaces de la vie urbaine.

Face aux Complexités institutionnelle et disciplinaire

• Le projet urbain traduit un processus concerté. Le projet urbain est un ensemble de démarches

visant à l’obtention d’un accord entre les différents acteurs, (habitants, associations,
propriétaires, administrations, élus, experts).

Et face à la Complexité procédurale

• Le projet urbain est innovant. Il intègre de nouveaux outils de planification, de nouveaux


modes de communication (consultation, concertation). Il doit tenir compte des demandes
contemporaines, et anticiper celles de demain.

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IV.3. Définir le projet urbain
Pour Devillers (1994), le projet urbain se distingue par la compétence qui caractérise l’équipe
du projet et par son approche sous forme de démarche acceptant les réorientations à l’inve rse
des procédures linaires et technocratiques, assurant la continuité spatiale des territoires par une
reconnaissance des traces du passé. La notion de culture faisant appel à des actio ns
contextualisées adaptées aux spécificités locales est primordiale dans le projet urbain comme
indiqué par Ingallina (2001), au même titre que l’indispensable cohérence des démarches du
projet urbain pour l’accompagnement des diverses actions menées sur la ville. Pour Ingallina,
« les finalités d’un projet urbain sont opérationnelles……Il se présente comme un outil
conceptuel qui suggère des modes opératoires ». Rey (1998), résume les caractéristiques du
projet urbain : réaliste, fragmentaire, culturel, conceptuel, et opérationnel. Masboungi (2002)
introduit les notions de stratégie multidimensionnelle (sociale, économique, spatiale…)
nécessitant la prise en charge de différentes problématiques et celle de stratégie multi-éche lle
qui fait référence à la multiplication des échelles d’intervention du projet urbain (bâtiment,
quartier, ville, agglomération). Le projet urbain dans le cadre des exigences de la politique du
développement durable se matérialise pour Dind (2011), en un processus concerté faisant appel
à la notion de partenariat entre les acteurs publics et privés et inscrit dans un projet territoria l
de long terme.

IV.4. Evolution du concept de projet urbain


AFNOR, 1991 « Démarche spécifique qui permet de structurer méthodiquement une
réalité à venir et implique un objectif à atteindre avec des ressources
données »
Devillers, « Le projet urbain ne relève pas d'une profession, mais d'une
Christian, 1994 compétence, il n'est pas une procédure mais une démarche » .… « Il est
une pensée de la reconnaissance de ce qui est là, des traces, du substrat,
une reconnaissance du mouvement et du flux dans lequel on se situe, des
fondations sur lesquelles on s'appuie pour établir des fondations pour
d'autres qui viendront après »
Rey, Jaques, « Le projet urbain n’est pas un projet purement technique, il est un projet
1998 politique et culturel.
Le projet urbain n’est plus idéaliste, il est réaliste.

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Le projet urbain participe à une pensée urbaine en formation, pensée
fragmentaire et non totalisante, substituant à l’ancien urbanisme par
convergence un urbanisme par émergence…il répond à un actuel enjeu
de société en constituant l’outil conceptuel et opérationnel de
formulations et d’identification des tissus urbains……
Fragmentaire, émanant de la base, intéressant prioritairement les lieux
de dysfonctionnement. Il s’agit donc d’un projet de mutation en situatio n
de crise »
Mangin, David « Le projet urbain consiste à travailler le rapport entre l’édifice et la ville,
et Panerai, entre l’architecture et l’urbanisme. La ville ne peut être pensée par
Philippe, 1999 catégories, secteurs ou programme mais doit être pensée comme un tout,
un ensemble articulé ».
Ingallina, « Le projet urbain est un projet culturel, mais aussi politique, l’état et les
Patrizia, 2001 collectivités locales s’en servent pour mettre en cohérence les diverses
actions menées sur la ville sous différentes formes. »
« Les finalités d’un projet urbain sont opérationnelles et doivent
accompagner les transformations physiques et sociales de la ville réelle.
Il se présente comme un outil conceptuel qui suggère des modes
opératoires »
Masboungi, « Le projet urbain est une stratégie pensée et dessinée de la ville, une
Ariella, 2002 expression architecturale et urbaine de mise en forme de la ville qui
porte des enjeux sociaux, économique, urbains et territoriaux. »
Avitabile, « Une démarche d’initiative publique qui a pour objet de définir un cadre
Alain, 2005 et une stratégie d’action en vue d’induire des dynamiques urbaines (ou
un processus de mutation urbaine) en prenant en compte les logiques des
agents et les jeux d’acteurs et en articulant les différents registres
d’action aux différentes échelles inférant sur ses conditions de
concrétisation »
Dind, Jean « Le projet urbain est à la fois un processus concerté et un projet
Philipe, 2011 territorial : il consiste à définir et mettre en œuvre des mesures
d’aménagement sur un territoire urbain donné, en partenariat avec tous
les partenaires civils et institutionnels concernés, intégrant les

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différentes échelles territoriales et le long terme, en vue d’un
développement urbain durable »
En définitive, le projet urbain est :
- Une attitude, une démarche, une stratégie ;
- Un nouveau langage entre la ville et ses habitants ;
Le projet urbain est réaliste, il est la réponse à un enjeu social comme outil conceptuel et
opérationnel de formulation des tissus urbains. Il est un projet local en réponse à une situatio n
spécifique.
Source : Djellata, A.

IV.5. Dimensions du projet urbain


Comme avancé par Masboungi (2002), le projet urbain est multidimensionnel. Répondant à des
attentes et ambitions plurielles, qu’elles soient d’ordre politique en matérialisant des
orientations d’aménagement et des projets portés par des élus, maires, walis, ministres ou même
par le président de la république. À finalité sociale avec pour objectif d’améliorer la qualité de
vie des citoyens et de répondre à leurs besoins de base (logement, santé, équipements…). La
dimension économique et financière est également primordiale lors de la mise en œuvre du
projet urbain, basée essentiellement sur le partenariat public/privé pour le montage financier du
projet et donc pour sa solvabilité, cette dimension est primordiale pour l’aboutissement du
projet. Le projet urbain intègre également la dimension urbanistique et culturelle, ainsi la
réponse du projet urbain aux disfonctionnements de la ville doit assimiler des objectifs
d’amélioration des liaisons, du cadre bâti, de l’offre en équipements tout en mettant en avant
l’identité collective et en valorisant le caractère local. Sans oublier la dimens io n
environnementale en tant qu’impérativité du projet urbain et cela afin de répondre aux
exigences de la politique du développement urbain durable.

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IV.6. Echelles du projet urbain
Le projet urbain répond à une logique d’échelle de conception et d’intervention, suivant
l’organisation de l’espace urbain de son échelle macro (agglomération), méso (ville, quartier) à
l’échelle micro (bâtiment). Ingallina (2001), explicite l’emboitement de ces échelles et leur
complémentarité dans le cadre de la matérialisation des objectifs de la planification spatiale et
urbaine, suivant une logique descendante. Présentant 4 types de projets urbains aux actions
multiples mais complémentaires.

Les échelles du projet urbain selon Ingallina (2001)

• Le projet urbain global (agglomération) : sous forme de POS, il intègre les décisions
stratégiques des communes, le zonage et la réglementation des aménagements de ces derniers.

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• Le projet urbain local (ville) : est le cadre spatial de référence des études et des réflexio ns
engagées sur le devenir de la ville, regroupant les différentes actions à engager au niveau local.

• Les projets urbains complexes (quartier) : représentent le cadre programmatique à l’échelle


urbanistique et se traduisent dans la réalisation de schémas d’aménagement.

• Le projet d’architecture (bâtiment) : échelle finale de la procédure d’aménagement, il définit


les objectifs et les besoins que doit satisfaire l’ouvrage (contraintes et exigences de qualité
sociale, urbanistique, architecturale, fonctionnelle, technique et économique)

Dans la logique de la ville écosystémique du développement durable, le projet urbain


matérialise des échelles de réflexion et d’intervention diverses. Da Cunha (2005) reprend en
premier lieu la définition de Ascher, (1991) du projet dans le contexte urbain, recouvrant 3
dimensions : le projet politique définissant le ou les objectifs des acteurs publics. Le projet
architectural ou urbanistique : traduction formelle de la commande par le concepteur. Et le
projet opérationnel : méthode d’organisation de l’action (interventions diverses) pour la
production de la ville. Cette logique qui suggère une temporalité linaire dans la mise à bien du
projet urbain est remise en cause par la notion des échelles du projet urbain. Pour Da Cunha
(2005), deux échelles sont à distinguer : le projet de ville et le projet urbain opérationnel. Cette
différence d’échelle traduit des distinctions sur le plan des échelles de réflexion, de la
dynamique, des actions à formaliser, des champs d’application et des objectifs à atteindre.

IV.7. Acteurs du projet urbain


La complexité de la démarche du projet urbain, l’intégration des préoccupations durabilis tes,
ainsi que la multiplicité de ses dimensions et échelles, font appel à une multit ude d’acteurs
impliqués dans sa formalisation, de l’émergence de l’idée jusqu’à son évaluation poste livra iso n
et exploitation.

19
Acteurs intervenants le long de la démarche du projet urbain

Source : Gorioux (2013)

Dans la suite, il sera question d’un éventail d’acteurs impliqués dans le projet urbain selon
Reysset, 1997 ; Djellata, 2006 et Gorioux, 2013.

 Les acteurs décisionnels et les citoyens

• Les habitants qui sont l’ensemble des individus résidants dans la ville et susceptibles d’être
impactés par un projet urbain (futurs propriétaires, riverains, habitants voisins). Ils ont un rôle
de proposition d’idées, de participation aux débats, d’élection de leurs représentants (qui vont
défendre leurs intérêts) et d’opposition.

• Les associations qui sont un regroupement citoyen autour de thématiques diverses. Acteurs
incontournables dans le processus de prise de décision, leur rôle est de porter la voie, les
inquiétudes et attentes des habitants et de les défendre. Elles peuvent susciter des actions qui
peuvent ralentir ou stopper un projet urbain.

20
• Le maire, les élus locaux ou les représentants politiques : rôle d’initiateur de projet pour le
maire et de portage politique pour les élus.

• Les aménageurs qui sont le maitre d’ouvrage public, privé ou semi-public, prenant la
responsabilité (stratégique, technique, financière et opérationnelle) du projet urbain.

• Le ou les propriétaire (s) : le projet urbain prend le plus souvent place en milieu déjà urbanisé
et de propriété plurielle, nécessitant l’implication et l’approbation des propriétaires fonciers
inscrits dans le périmètre du projet.

 Les acteurs techniciens

• Les services de la ville : sont l’ensemble des acteurs et organismes chargés du respect des
règles d’aménagement, de la réalisation, de la mise en œuvre, des études, et du suivi des travaux.
Possédant différentes compétences techniques (permis de construire, règles d’aménageme nts,
voiries, réseaux…)

• Les partenaires privés : les maitres d’œuvre assurent l’étude et la mise en forme du projet, la
production des documents écrits (cahiers des charges), ils assurent également la coordinatio n
entre tous les acteurs impliqués, équipe pluridisciplinaire.

Les entreprises : leur rôle est de matérialiser le projet sur le terrain, par leurs savoirs techniques.

L’évolution continue des technicités, des besoins sociétaux, et des modes de production ont vu
émerger de nouveaux acteurs, désormais indispensables à la matérialisation de la démarche du
projet urbain.

 Les nouveaux métiers

Ils sont induits par les procédures de concertation, de participation, de programma tio n
participative comme le stratège, le manager, le médiateur et le chargé de communication.

21
IV.8. Rôles des acteurs du projet urbain
Acteurs Rôles dans le projet urbain
Habitants Formulation des besoins
Emettre des propositions
Opposition / Discussion des propositions
Evaluation des aménagements après utilisation
Associations Participent à la prise de décision
Force de proposition et d’opposition
Protection des intérêts citoyens
Elus et Initiation du projet
représentants Portage politique
politiques Garants des intérêts publics
Validation des propositions
Suivi de la démarche
Les aménageurs Responsabilité du projet
Gestion du projet
Garant de sa fiabilité
Arbitrage et validation des actions
Fiabilité financière
Suivi et validation des différents phasages des opérations
Les propriétaires Adhésion au projet
Participent à la formulation de l’idée et du programme de projet
Opposition / Négociation
Participation financière
Les services de la Diagnostic de la situation et des impacts du projet
ville Maitrise des ressources
Planification et phasage
Validation des propositions et délivrance des autorisations administratives
Suivi / Contrôle
Évaluation après travaux
Les maitres Programmation des opérations
d’œuvre Propositions d’aménagements
Discussion et négociation avec l’ensemble des acteurs

22
Production des documents graphique et écrits
Assurer la liaison entre maitrise d’ouvrage et maitrise d’œuvre
Budgétisation
Suivi et coordination des actions sur chantier
Finalisation
Les entreprises Réalisation des propositions d’aménagement
Respects des engagements et des délais
Bonne exécution
Le stratège Intervient en amont des projets
Traduit les intentions politiques et stratégiques définit les démarches et
méthodes d’interventions.
Définit les actions stratégiques à entreprendre et leur phasage
Le manager Chef de projet / Animateur de l’équipe pluridisciplinaire,
Assure de multiples activités en des temps très courts
Assure la liaison entre tous les acteurs
Articule les différents champs d’intervention
Mène des négociations
Organise des coopérations entre les principaux décideurs
Organise l’implication des citoyens.
Le médiateur Assure la liaison entre les acteurs de la décision, les habitants et les
propriétaires
Rassure, décode, explique
Assure la médiation en cas de conflits
Rôle d’amplificateur de confiance entre l’opérateur, les habitants et les
propriétaires.
Le chargé de Définit le système d’information et de communication interne et externe du
communication projet urbain
Traduit les actions et les outils de communication à mettre en œuvre à des
moments clés du projet et tout le long du processus
S’assure de cibler l’ensemble des acteurs du projet
Source : Djellata, A

La réussite de la démarche du projet urbain dépend clairement de la fiabilité et du niveau


d’engagement des acteurs intervenants dans son processus. Une coordination efficace, une

23
participation et une concertation stratégique, un processus collaboratif ou chaque acteur joue
son rôle efficacement et en respect des objectifs ciblés. Un intérêt tout particulier est à accorder
aux acteurs citoyens, leur rôle est prépondérant à toutes les étapes du projet et notamment dans
sa phase de diagnostic et de formalisation des propositions, afin de s’assurer de leur soutien,
d’éviter les blocages, dans l’objectif d’une acceptation du projet et de son assimilation au tissu
et à la vie urbaine.

24
V. Les étapes du projet urbain
V.1. Démarches du projet urbain
La production d’un nouveau morceau de ville, dans le cadre de la planification urbaine, fait
appel à la formalisation de la démarche du projet urbain. Cette démarche n’est pas exhaustive
et répond à des caractéristiques liées au contexte de son élaboration, aux procédures et au cadre
opérationnel de sa mise en œuvre. Les contextes d’expérimentation de la démarche du projet
urbain sont très diversifiés, faisant appel à une adaptation aux conditions locales. Cette diversité
a menée à l’émergence de différentes procédures, nous citons certaines de ces démarches en ce
qui suit.

Quelques démarches de formalisation du projet urbain,

• Programme/ Conception/ Réalisation / Utilisation pour Fernandez (2007) ;

• Le montage /la programmation/ la conception/ la réalisation (Dind, 2011) ;

• Décision/ Analyse (diagnostic et enjeux) / Evaluation/ Action (démarche HQE²R).

Processus du projet architectural et urbain

L’adoption des principes du développement durable dans la pratique urbanistique, a vu


également émerger différentes démarches, intégrant les préoccupations des trois piliers du
développement durable (économie, environnement, société). Ces démarches connaissent elles-
mêmes différentes évolutions, à l’image de la démarche HQE (préoccupation
environnementale) qui évolue vers la démarche HQE²R (intégrant les trois piliers du
développement durable).

25
Etapes de la démarche du projet urbain pour la création de nouveaux quartiers

26
Démarche du projet urbain durable (HQE²R)

Source : http/hqe2r.cstb.fr

V.2. Etapes de la démarche du projet urbain


Sur le plan méthodologique, la mise en œuvre d’un projet urbain s’organise en trois phases
essentielles : la phase stratégique, la phase conceptuelle et la phase opérationnelle. Ces phases
sont précédées par une étape très importante celle de l’initiation du projet, soit l’impulsio n qui
va permettre d’enclencher ce dernier, traduite dans la stratégie territoriale (au niveau national,
régional…), les ambitions locales de développement, ainsi que la dynamique politico-
économique. Le passage vers la phase des décisions stratégique est marqué par la production
d’un document écrit de gestion : le cahier des charges des études urbaines, visant à orienter la
démarche stratégique de mise en œuvre du projet.

27
Chronologie du projet urbain

Source : Djellata, A (modifiée à partir de Djellata, 2006)

28
▪ Les études de marché : leur rôle est de prospecter le marché quant à la demande future, évaluer
la fiabilité du risque d’investissement (reviens de l’exploitation future du projet), aidant à
définir les objectifs qualitatifs et quantitatifs du futur projet urbain. Une étude de marché
négative, sera un signal d’alerte, nécessitant de réorienter les choix conceptuels et
programmatiques pour être en adéquation avec la demande.

▪ Les études d’impact : sont un outil d’évaluation environnementale, analysant les effets du
projet sur l’environnement et mesurant leur acceptabilité environnementale. Elles participent à
concevoir un meilleur projet pour l'environnement, elles se matérialisent comme une aide à la
décision auprès des décideurs, tout en informant sur l’état environnemental du contexte initia l
du projet.

L’étude d’impact est « un lien, une charte, entre l’aménage ur et l’ensemble des acteurs de
l’aménagement……. L’étude d’impact est l’acte fondateur, l’étude de référence de tout
nouveau projet d’urbanisme significatif » Reysset, (1997).

Michel, P. (2001), énumère les différentes analyses à réaliser dans le cadre de l’étude d’impact

 Une analyse de l'état initial du site et de son environnement

- les richesses naturelles,

- les espaces (naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs), affectés par les
aménagements ou ouvrages ;

29
 Une analyse des effets directs et indirects, temporaires et permanents du projet sur
l'environnement

- la faune et la flore,

- les sites et les paysages,

- le sol, l'eau, l'air,

- le climat,

- les milieux naturels et les équilibres biologiques,

- la protection des biens et du patrimoine culturel,

- la commodité de voisinage (effets liés aux bruits, vibrations, odeurs, émissions lumineuses et
autres émissions polluantes),

- l’hygiène,

- la santé, la sécurité et la salubrité publique.

Ces études permettent la formulation d’orientations pour la prise en charge des impacts générés,
orientant les concepteurs et les maîtres d’ouvrages.

▪ Les études urbaines : les résultats positifs de l’étude de marché (fiabilité économique) et des
études d’impact (constructibilité), permettent d’enclencher les études urbaines dont l’objectif
est de définir le projet, à l’échelle du quartier ou de la commune, matérialisant les relations du
site à aménager avec les quartiers environnants, les liaisons et composition d’ensemble.

Mettant en place un plan de composition en deux et trois dimensions afin de tester le niveau
d’intégration du projet dans son milieu urbain (la réussite de ces études est liée à la participatio n
et concertation de différents acteurs : citoyens, associations, maîtres d’œuvres) matérialisa nt
une première vision du PU à aménager.

▪ Les études de définition : outils permettant d’explorer des démarches alternatives en situatio n
de projets complexes, proposant des solutions et démarches alternatives (préprogramme
d’aménagement urbain, qualitatif et quantitatif), elles sont réalisées sur demande du maître
d’ouvrage et précèdent le concours de maîtrise d’œuvre. Elles passent par la formulation par
différents maîtres d’œuvres de propositions programmatiques et conceptuelles pour le projet,
visant à éclairer le maître d’ouvrage sur différe ntes possibilités d’aménagement.

30
Démarche de l’étude de définition

1-concours / programme / projet.

2- concours après élaboration du programme.

3- étude de définition.

Source : www.IREV.fr / upload/ F-174.pdf

▪ Les études techniques : ces études ont pour rôle d’évaluer les contraintes techniques du futur
projet urbain : portance du sol, morphologie du terrain, réseaux, pollution, existence de
bâtiments (actions de démolition, réhabilitation, reconversion…).

▪ Les études financières : études indispensables pour l’évaluation des couts des travaux engagés.

Evaluant les couts de chaque phase du projet (étude, conception, réalisation), ainsi que les aléas
possibles, dégageant au final l’enveloppe financière du projet. Ces études permettent
d’enclencher des procédures de partenariat public privé (PPP) indispensables à la fiabilité
financière du projet (montage financier).

Les différentes conclusions de la phase diagnostique permettent de formaliser les enjeux et


stratégies à adopter au niveau du projet urbain.

Stratégie du projet urbain

Une fois les différentes études réalisées, l’aménageur définit la stratégie à adopter pour la
conduite du PU traduite dans un document écrit : le cahier des charges de l’aménage ur,
intégrant :

31
 les objectifs à atteindre
 les enjeux
 le scénario à adopter
 les moyens financiers, techniques…, à employer.

La bonne élaboration de cette stratégie dépend d’une instance forte et efficace de conduite du
projet. Les instances de conduite du PU se composent d’une maitrise d’ouvrage et d’œuvre
constituant la maitrise d’ouvrage complexe, dont différentes variantes, suivant le contexte
politique et institutionnel :

➢ Comité de pilotage

➢ Consortium

➢ Agences exhaustives

➢ Groupe de projet.

Dispositif de management du projet urbain

32
Rôle de la maitrise d’ouvrage complexe

• Fonction stratégique d’aide à la décision (conception et planification urbaine, cibler les


projets).

• Fonction de pilotage et de coordination des opérations (basée sur le management).

• Fonction de portage du PU, à travers le temps, assurée par le moyen de nouvelles techniq ues
d’information et de communication en direction des opérateurs privés et des habitants.

Phase conceptuelle

Cette étape permet la traduction conceptuelle des résultats de diagnostic et des orientatio ns
stratégiques d’aménagement, à travers l’élaboration des documents de référence du PU :
➢ Mise en forme des textes (cahier des charges constructeurs)

➢ Documents graphiques (plans d’aménagements)

Cette phase est menée par le pôle technique, composé des services techniques de la commune,
des agences d’urbanisme et des architectes indépendants, permettant de formaliser le projet,
tout en produisant des outils de synthèse :

➢ Outil de gestion : tableau de bord des différentes opérations et phases

➢ Outil d’urbanisme opérationnel : plans guides

Composition du pôle technique

33
Phase opérationnelle

La mise en œuvre du PU est la concrétisation des étapes stratégique et conceptuelle, sa bonne


conduite et réalisation permet de refléter le niveau de pertinence des objectifs adoptés et son
niveau de réponse au diagnostic élaboré. Elle nécessite cependant un aller-retour continu et une
adaptation aux aléas de la réalisation.

Cette étape nécessite l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire (architecte, urbaniste,


économiste, ingénieur, paysagiste……), capable de mener le projet à sa livraison. Elle nécessite
également, dans le cadre des objectifs du développement durable d’adopter des pratiques
durables, dans la conduite du chantier (organiser et sécuriser le chantier, limiter les nuisances
et pollutions, recycler les déchets, informer le personnel et les riverains…).

Une fois les travaux réalisés, le projet est livré, accompagné d’un cahier des charges d’usage à
destination des usagers, un contrat auquel l’usager s’engage à souscrire, visant à baliser les
comportements et futurs usages du projet en respect de la propriété collective. Une évaluatio n
des solutions d’aménagement mise en place après utilisation du projet permettra un retour
d’expérience visant à alimenter la réflexion autour des futurs projets urbains.

La réussite de la démarche de projet urbain repose sur la pratique d’une stratégie de


communication efficace entre l’ensemble des acteurs concernés. Favorisant la concertation, la
participation et l’acceptation des différentes décisions relatives au projet urbain par l’ensemb le
des acteurs, garant d’un projet urbain réussi.

34
VI. Le projet urbain en actions
La démarche du projet urbain, au-delà de ses différentes échelles d’intervention et des objectifs
divers qu’elle cible, se distingue par l’introduction de nouvelles modalités de pilotage, de
formalisation et de suivi des opérations. De nouveaux modes d’actions sont dès lors nécessaires
pour la concrétisation des objectifs du projet urbain, faisant de même la distinction avec les
démarches d’aménagement classiques. Les nouvelles exigences et standards de qualité de vie,
la démocratisation de l’action publique, les exigences de la politique du développement urbain
durable ainsi que la disparition des frontières entre les différentes disciplines de la gestion et
leur intégration aux procédés de formalisation de la planification urbaine, ont permis d’enrichir
les outils et procédés mis à la disposition du projet urbain. Nous citons les modes d’actions
suivant :

1. La stratégie de communication

2. La participation citoyenne

3. La concertation

4. Le soutien des habitants et des propriétaires

5. Le partenariat public/privé

6. La programmation urbaine générative et participative

7. Le montage financier

8. Le management

VI.1. La stratégie de communication


La pratique actuelle de l’aménagement urbain fait appel à une multiplication des acteurs
(institutionnels, sociaux et économiques), nécessitant une communication et un dialogue
continu entre les parties prenantes du projet. Informer les instances dirigeantes du projet et les
riverains, s’assurer de leur soutien, attirer les investisseurs, fédérer les différents acteurs autour
d’un projet commun, sont autant d’actions qui font appel à la circulation de l’informa tio n
autours du projet urbain. Nécessitant de ce fait une stratégie de communication efficace et
ciblée, accompagnant le projet à toutes ses étapes.

Rôle de la stratégie de communication :

35
1. Information sur les objectifs, les actions, le calendrier, l’état d’avancement, les acteurs.

2. Sensibilisation envers les objectifs du DUD

3. Explication des règlements, des procédures….

4. Compte rendu sur l’avancement des phases et des contraintes

Le degré d’acceptation et d’appropriation du PU par les riverains, ainsi que le bon dérouleme nt
des opérations et leur phasage dépendent de l’efficacité de la stratégie de communicatio n.
Bailleul (2009), met en évidence deux logiques distinctes de communication dans le projet
urbain :

• en interne à l’équipe du projet, comme un outil d’échange, permettant d’alimenter la


négociation et l’engagement des partenaires du projet.

• en externe, rendant compte des objectifs, avancement du projet dans l’objectif de provoquer
l’adhésion du public et des habitants à la proposition d’aménagement (communica tio n
persuasive).

Plusieurs outils sont dès lors utilisés à différents moments du projet, suivant les acteurs visés
par cette communication.

Djellata (2006) résume ces outils dans le tableau ci-dessous :

36
VI.2. La participation citoyenne
Les nouvelles stratégies d’aménagement en adéquation avec l’évolution des modes de vies et
des attentes socio-spatiales, économiques et environnementales de qualité de vie, nécessitent
l’intégration dans le processus décisionnel et conceptuel du projet urbain, non plus unique me nt
des décideurs et techniciens mais aussi des usagers (habitants, associations……).

Pour Molines & Al, (2006) « La question de la participation se pose quand on veut intégrer
dans le processus de planification/gestion des acteurs (individus et/ou groupes) concernés mais
non officiellement en charge du pouvoir de décision sur un système donné. Ces acteurs sont
nombreux et variés. La plupart du temps il s’agit de groupes intermédiaires constitués en
fonction d’intérêts collectifs spécifiques : associations d’habitants, groupes écologistes, partis
politiques, groupes professionnels (syndicats, associations patronales) ou économiq ues
(association d’industriels, chambres professionnelles). Cependant, les citoyens peuvent être
également amenés à intervenir à titre individuel dans un processus de décision ».

La participation citoyenne est aujourd’hui incontournable pour la réussite des opérations


d’aménagement, elle vise différents objectifs :
▪ Cerner les attentes des usagers par les décideurs et concepteurs du projet
▪ Réappropriation par les habitants de la parole lors des processus d’aménagement de leurs lieux
de vie
▪ Sensibilisation et implication des habitants (au moyen d’une communication efficace) pour
une :
- Co-construction du diagnostic ;
- Co-définition des enjeux et orientations stratégiques du projet ;
- Co-définition des orientations conceptuelles du projet urbain (maitrise d’œuvre) ;
- Co-réalisation (emplois liés aux chantiers, participation créative.

VI.3. La concertation
La concertation est un procédé indispensable pour la mise à bien du projet urbain, elle permet
de traduire des décisions partagées entre les différents acteurs (institutionnels, sociaux et
économiques).

Pour Blanc (1988), la concertation repose sur la démocratie participative et donc sur la pratique
même de la démocratie, principalement au niveau local, par des problématique s qui touchent
l’habitant et le pousse à s’impliquer. Noyer & Raoul, (2008) insistent cependant sur la

37
distinction à faire entre concertation et participation « la concertation n’est pas à confondre avec
la participation, elle n’en est qu’une étape ». La réussite des actions de concertation dans le
projet urbain est entièrement liée aux procédés de communication et à leur mise en œuvre
stratégique. A des moments clés du projet et en directions d’acteurs ciblés, favorisant leur
engagement et participation démocratique au projet.

« La concertation désigne un processus d’organisation d’une réflexion en commun sur un projet


par différents acteurs concernés, dans le but d’optimiser ce projet dans ses objectifs et dans la
réponse qu’il apporte. Les acteurs qui participent à la concertation peuvent être les services
techniques, les élus, les associations, le grand public. Lorsque la concertation implique les
citoyens concernés par le projet, on parle de "concertation citoyenne" ». (Grand Lyon
communauté urbaine, 2006).

VI.4. Le soutien des habitants et des propriétaires


La réussite de tout projet urbain dépend de deux actions principales :

▪ Acquérir la confiance des habitants et des propriétaires ;

▪ Exposer le profit à tirer et impacts du projet urbain à venir.

Profits du projet urbain

38
VI.5. Le partenariat public privé (PPP)
Aucun acteur public ou privé ne peut réaliser seul un projet urbain, notamment dans un contexte
économique de plus en plus exigeant (rentabilité), et face aux objectifs de durabilité dans
l’urbanisme, matérialisés dans la politique de renouvellement urbain (risques financ iers
engagés, pluralités de problématiques à cibler). Pour Linossier & Verhage (2009), la contrainte
économique qui conditionne le déroulement des projets urbains nécessite l’adoption de
Partenariats Public Privé efficaces, basés notamment sur une démarche de co-production,
nécessitant un portage politique fort pour garantir un rapport risques – revenus attractif et
l’équilibre entre objectifs publics et privés. Pour Menez (2008), la mise en œuvre du partenariat
public-privé ne se traduit pas uniquement par l’adoption de nouveaux dispositifs, mais nécessite
un changement culturel dans la manière de faire l’action publique. Soit une perte de centralité
et de monopole du secteur public dans la conduite des opérations de projet urbain, faisant naitre
une relation de collaboration entre les acteurs publics et privés, basée sur la négociation, la
discussion et l’association. Les démarches de partenariats publics privés (PPP), ne sont pas
exhaustives, différents procédés existent à travers le monde s’adaptant au contexte économique,
social, procédural et législatif du pays.

Principes indispensables à la matérialisation du PPP

• La notion de partage (financier, compétences entre public et privé, risques), le partenariat doit
alors opter pour une stratégie « gagnant-gagnant » ;

39
• Le changement des pratiques institutionnelles via une gouvernance stratégique :
décentralisation, rétablissement des échelons territoriaux (commune, région…),
interdisciplinarité…. ;

• La prise de décision partagée entre l’ensemble des acteurs (perte du monopole décisionnel de
l’état).

VI.6. La programmation urbaine générative et participative


La démarche du projet urbain adopte une approche de programmatio n générative qui rompt
avec les processus linéaires, faisant introduire une programmation basée sur l’exploration des
relations entre les problèmes à résoudre, les intentions spatiales d’aménagement et les réponses
architecturales à produire. Cette approche dite générative, génère effectivement un processus
de prise en compte de la dimension sociale, psychologique et culturelle des habitants et de
vérification des impacts que va produire le projet urbain sur la future vie des habitants, du
fonctionnement et de la gestion du projet urbain (Dimeglio, 2001). La programma tio n
participative « C’est l'implication des habitants-citoyens dans le processus de décision, de
programmation, de conception et de gestion urbaine et territoriale. » (Dimeglio, 2001). Elle
permet de donner la parole aux acteurs du projet urbain tout au long du processus de
programmation, et notamment les citoyens, afin d’intégrer les préoccupations et attentes de tous
les acteurs impliqués.

Programmation linéaire

Source : Dimeglio, (2001)

Zetlaoui-Leger, (2015) résume les principes de la programmation générative et participative :

- La décomposition des problèmes via un travail collectif arbitré par le maitre d’ouvrage.

- La prise en considération simultanée des dimensions techniques, d’usages, de gestion et leurs


implications socio-spatiales tout au long du processus.

40
- La matérialisation de la concertation autour de trois instances : décisionnelles, opérationne lles
et d’usage du projet urbain.

- La production d’un « mémento » (document programmatique normatif et prescriptif, ciblant


les problèmes à résoudre avec des intentions de solutions architecturales, s’élaborant de manière
itérative, à chaque phase du processus de concertation).

La programmation urbaine générative et participative est l’expression d’un projet urbain


explorant les intentions profondes du projet et traduisant les rapports de pouvoir entre le
décideur, l’aménageur et le citoyen. Elle permet de coordonner les convergences pour arriver à
un projet commun.

VI.7. Le montage financier


La complexité et la diversité des projets urbains spécifiquement ceux en milieux dense ou
ancien, pose le problème du portage financier des opérations d’où l’apparition avec la mise en
œuvre du PU de nouvelles procédures dites de Montage Financier qui se décline sous différentes
formes :

• Financement croisé (collectivités, propriétaire, investisseurs privés) ;

• Financement privé et subventions étatiques ;

• Financement par aide de l’état dans le cas de grands projets urbains ;

• Financement privé et prêts bancaires.

VI.8. Le management
Le contexte d’adoption du management dans le PU est lié à la multiplicité des acteurs de
différents profils ainsi que de la pluralité et spécificités des actions à mener. Le manage me nt
traduit l’ensemble des techniques d'organisation de ressources et des actions, capables
d’accompagner le déroulement d’un projet.

Actions du management de projet urbain


 Construire des outils de gestion opérationnelle lisibles et partagés et apporter une vision
transversale et stratégique en phase de pilotage de façon à éclairer la décision.

41
 Tenir les délais, cadrer et interfacer les études et les résultats, apporter des synthèses claires
rapportées aux stratégies territoriales en permettant les décisions des instances de
gouvernance.
 Anticiper et piloter les dérives des coûts et des bilans, auditer et mettre en débat les solutio ns
de rééquilibrages, dépasser le stade de l’alerte et du constat pour accompagner la
coconstruction des solutions de retour vers l’opérationnalité.
 Identifier précisément les contraintes (administratives, réglementaires, techniques,
juridiques) afin de piloter une planification générale de l’opération d’aménagement.
 Favoriser et alimenter en continu la réflexion des instances de suivi du projet, qu’elles soient
de pilotage ou de coordination (aide à la décision et aux arbitrages).
 Hiérarchiser les priorités d’interventions et définir une feuille de route.
 Piloter une démarche partenariale pour assurer en permanence l’opérationnalité des projets
et assurer la synthèse des expertises pour faire projet.

L’on peut ainsi définir le management des projets urbains comme la conduite ou le pilotage de
ces derniers se matérialisant sous forme de deux approches principales :
 Approche Organisationnelle : « avec le souci de mettre en place sur la durée, le dispositif
d’actions le plus performant pour gérer moyens et ressources et réguler des systèmes
d’actions de plus en plus complexes, chaque projet met en place un design organisatio nne l
savant, basé sur des systèmes d’alliances et de coopérations entre tous les acteurs » Lemee
(2003).
 Approche Stratégique : « accordant une grande importance à la méthodologie, à la
communication et aux différentes manières de faire et de penser le déroulement du projet »
Lemee (2003).

42
VII. Le projet urbain, outil du développement urbain durable
VII.1. Le projet urbain durable
La multiplicité des objectifs du développement durable et leur interrelation dans le contexte
urbain rend difficile leur traduction sur le terrain. Le projet urbain entant qu’outil conceptuel et
opérationnel intervenant à différentes échelles de la production urbaine, se met en place comme
le seul outil capable d’accompagner cette complexité, moyennant une assimilation des enje ux
de durabilité, l’adoption de nouvelles méthodes de planification, de nouveaux systèmes de
gouvernance, inscrites dans une cohérence spatiale et temporelle. Il faut noter que l’attache me nt
à une caractéristique de durabilité ne suffira pas à qualifier un projet de durable (Plottu, 2007).
D’autant plus que les objectifs du développement durable produisent une relecture des enjeux
urbains, cette relecture se traduit par l’adoption de tous les acteurs du projet urbain, des
principes du développement urbain durable lors de toutes les étapes du projet.

« Un projet urbain est par définition un projet qui concerne la ville. Un projet urbain durable
doit comporter les différentes dimensions ou composantes suivantes : urbanisme (urbanistiq ue),
aspects sociaux, aspects économiques, aspects environnementaux, la participation de tous les
acteurs, une approche multiscalaire de ses composantes » (Charlot-Viadieu & Outrequin, 2009).

La matérialisation d’une démarche de projet urbain durable, nécessite un portage politiq ue


efficace, les enjeux de durabilité doivent donc prendre place dans les politiques des collectivités
locales.

La traduction sur le terrain des objectifs du développement durable dans la pratique urbaine se
retrouve dans la conception et la réalisation de différents écoquartiers, quartiers durables et de
bâtiments efficients énergétiquement, mais aussi dans l’adoption de nouvelles pratiques de
planification participative et à démocratie locale.

VII.2. Objectifs du projet urbain durable


Le projet urbain durable vient répondre selon Adolphe (2006) et Berezowska-Azzag (2012), à
des objectifs majeurs :

• La matérialisation d’une qualité du cadre de vie et de confort urbain, portant notamment sur
la qualité de la composition urbaine et de ses expressions fonctionnelles, esthétiques et
structurelles ;

43
• Maitrise de l’étalement urbain, en accompagnant la politique de renouvellement urbain par la
reconquête des friches urbaines ;

• Protection et valorisation du patrimoine culturel et naturel ;

• Promotion d’une qualité de vie et protection contre les risques majeurs ;

• L’implication de la population, un facteur essentiel ;

• Revitalisation économique, attractivité et compétitivité urbaine, participant à la dynamisa tio n


des territoires urbains, par l’attraction des activités et des personnes et l’animation des cœurs
de quartiers…

• Adoption des lois et réglementations pour une performance environnementale et


technologique. ;

• Réduction des inégalités sociales, par l’accès au logement, la mixité et les espaces de loisir ;

• Le respect des cycles naturels dans les modes de vie et l’urbanisme.

VII.3. Le quartier, échelle d’expérimentation des objectifs de durabilité


Le quartier entant qu’espace, regroupe les composantes essentielles de l’urbanité, espace de
voisinage et de la vie sociale, il présente une structure et organisation bien définie, intégra nt
une multitude de fonctions et d’activités. Son échelle maitrisable et reconnaissable fait de lui
une entité idéale d’expérimentation de l’action urbaine, assez restreint pour être observable et
assez développée pour matérialiser des relations plurielles (structurelle, fonctionnelle, sociale
et environnementale).

Les années 90 vont marquer un tournant définitif dans la reconnaissance du quartier comme
échelle incontournable de la matérialisation de la qualité de vie urbaine et des objectifs de
durabilité. Différentes expérimentations sont réalisées, basées essentiellement sur la
performance technique et énergétique (échelle architecturale du bâtiment) et sur la
matérialisation d’un cadre de vie de qualité. L’architecture Bioclimatique se développe ainsi
comme support d’une nouvelle expérimentation. Les premières expérimentations portent sur
des opérations de requalification et de réhabilitation de friches, qui vont générer des actions à
l’échelle de tout le quartier. Sur le plan technique, il traduit des expérimentations liées à l’étude
des microclimats, des performances énergétiques du bâtiment et de la gestion climatiq ue
(matériaux, végétalisation, eau, ensoleillement, vent…).

44
Ces nouveaux engagements vont permettre la réalisation d’un nombre important d’écoquartiers
et de bâtiments efficients énergétiquement, faisant naitre une pluralité de méthodologies, de
démarches, et d’outils pour la concrétisation de ces objectifs ; mais aussi pour la production de
méthodes d’évaluation des performances de durabilité de ces derniers, permettant leur
certification ou labélisation. C’est ainsi une réelle révolution des méthodes et outils de pilotage,
de conception, de mise en œuvre et de certification qui se concrétise.

L’appellation écoquartier est plus répondue, ayant un impact fort sur le plan médiatique et
institutionnel. La durabilité est un qualificatif qui fait appel à une temporalité longue. L’on peut
alors qualifier un ancien écoquartier de quartier durable, si les évaluations permettent de
confirmer son impact réduit sur l’environnement, sa viabilité économique, son efficac ité
énergétique, et sa justice sociale.

Définitions de l’écoquartier

VII.4. Méthodologies du projet urbain durable


La multiplicité des contextes et démarches, voit se démarquer deux méthodologies guidant la
mise en œuvre de la démarche du projet urbain durable : la méthodologie for casting (contexte
francophone) et la méthodologie Back casting (contexte anglosaxon).

45
Méthodologies du projet urbain durable

VII.5. Démarches de conception et d’évaluation d’un projet urbain durable


La multiplication des objectifs, des dimensions et acteurs du projet urbain durable, nécessitent
l’adoption et la mise en œuvre de nouveaux outils capables d’accompagner la mise en œuvre
de ces projets. Le projet urbain durable se traduit notamment en trois démarches, suivant les
dimensions ciblées :

 Démarche environnementale : démarche opérationnelle applicable aux différentes


échelles des projets d’urbanisme et simplifiée lorsque la seule dimens io n
environnementale est intégrée dans les projets (les choix énergétiques ; l’environne me nt
climatique ; la gestion des déchets ; l’environnement sonore ; les sites et sols pollués ;
la gestion des déplacements ; la diversité biologique ; la gestion de l’eau.).
 Démarche transversale ou intégrée : démarche solidaire et équitable, participative en
articulant les trois dimensions de la croissance économique, de la qualité
environnementale et de l’équité sociale.
 Démarche participative : implique les sociologues et de nombreuses associations, plus
développée dans les projets de renouvellement urbain.

Les outils adoptés dans le cadre des projets urbains durables, se distinguent par leurs objectifs
et moments d’intervention dans le projet, ils peuvent alors être classés en 3 catégories : outils
d’encadrement, outils d’aide à la conception et en référentiels et certifications (Yepez-Salmon,
2011).

46
VII.6. Cibles et sous cibles de durabilité de la méthode HQE
Aménagement de la parcelle pour un développement urbain durable
▪ Limiter la nécessité de déploiement de nouveaux services, infrastructures, réseaux…
▪ Exploitation des réseaux de transports localement disponible
▪ Préservation/amélioration des écosystèmes et de la biodiversité
C1. Relations ▪ Gestion des eaux pluviales
Qualité d'ambiance des espaces extérieurs pour les usagers
harmonieuses du ▪ Ambiance climatique
bâtiment avec son ▪ Ambiance acoustique
▪ Ambiance visuelle
environnement ▪ Espaces extérieurs sains
immédiat Impacts du bâtiment sur le voisinage. Celui-ci a droit
▪ Au soleil
▪ A la lumière
▪ Aux vues
▪ Au calme
Cibles d’écoconstruction

▪ A la santé
Choix constructifs pour la durabilité et l'adaptabilité de l'ouvrage
▪ Adapter les choix constructifs à la durée de vie souhaitée de l’ouvrage
▪ Adaptabilité de l'ouvrage dans le temps et démontrabilité / séparabilité
des produits, systèmes
C2. Choix intégré ▪ Choisir des produits, systèmes ou procédés dont les caractéristiques
sont vérifiées
des produits, Choix constructifs pour la facilité d'entretien de l'ouvrage
systèmes et ▪ Assurer la facilité d’accès pour l'entretien du bâti
▪ Choisir des produits de construction faciles à entretenir
procédés de Choix des produits de construction afin de limiter les impacts
construction ▪ Connaître la contribution des produits de construction aux impacts environnementaux
▪ Choisir les produits de construction pour limiter leur contribution aux impacts
environnementaux
Choix des produits de construction afin de limiter les impacts sanitaires
▪ Connaître l'impact sanitaire des produits de construction vis-à-vis de la QAI
▪ Choisir les produits de construction pour limiter les impacts sanitaires de l’ouvrage
Optimisation de la gestion des déchets de chantier
▪ Optimiser la production de déchets de chantier
▪ Valoriser au mieux les déchets en adéquation avec les filières locales existantes
C3. Chantier à ▪ S’assurer de la destination des déchets
Réduction des nuisances, pollutions et consommations de ressources engendrées par le
faibles nuisances
chantier
▪ Limiter les nuisances acoustiques, visuelles, trafic, poussières
▪ Limiter les pollutions (sol, eau et air)
▪ Limiter les consommations de ressources
Réduction de la demande énergétique par la conception architecturale
▪ Améliorer l'aptitude de l'enveloppe à limiter les déperditions
▪ Améliorer l’aptitude du bâtiment à réduire ses besoins énergétiques
Cibles d'éco-gestion

Cible 4. ▪ Optimiser la conception architecturale


Gestion de l’énergie Réduction de la consommation d'énergie primaire et des pollutions associées
▪ Réduire la consommation d’énergie primaire due à la ventilation
▪ L’éclairage, au refroidissement et aux auxiliaires de fonctionnement
▪ Limiter les pollutions générées par la consommation d'énergie
▪ Utiliser des énergies renouvelables locales
Réduction de la consommation d'eau potable
Cible 5. Gestion de ▪ Limiter les débits de soutirage
▪ Optimiser les consommations d'eau potable
l’eau
▪ Limiter le recours à l'eau potable
Optimisation de la gestion des eaux pluviales

47
▪ Gestion de la rétention
▪ Gestion de l'infiltration
▪ Gestion des eaux de ruissellement polluées
Optimisation de la valorisation des déchets d'activité
▪ Identifier et classifier la production de déchets d'activité
Cible 6. Gestion des ▪ Inciter au tri des déchets à la source
déchets d'activité Qualité du système de gestion des déchets d'activité
▪ Faciliter la gestion des déchets
▪ Optimiser les circuits de déchets d'activité
▪ Assurer la pérennité du système de gestion des déchets d'activité
Maintien des performances des systèmes de rafraîchissement
▪ Mettre à disposition les moyens nécessaires pour le suivi et le contrôle des
performances
▪ Assurer une simplicité de conception pour faciliter la maintenance
▪ Concevoir l'ouvrage de façon à faciliter les interventions d'entretien / maintenance
Maintien des performances des systèmes de ventilation
▪ Mettre à disposition les moyens nécessaires pour le suivi et le contrôle des
performances
Cible 7.
▪ Assurer une simplicité de conception pour faciliter la maintenance
Maintenance ▪ Concevoir l'ouvrage de façon à faciliter les interventions d'entretien / maintenance
Maintien des performances des systèmes d'éclairage
▪ Mettre à disposition les moyens nécessaires pour le suivi et le contrôle des
performances
▪ Assurer une simplicité de conception pour faciliter la maintenance
▪ Concevoir l'ouvrage de façon à faciliter les interventions d'entretien / maintenance
Maintien des performances des systèmes de gestion de l'eau
▪ Assurer une simplicité de conception pour faciliter la maintenance
▪ Concevoir l'ouvrage de façon à faciliter les interventions d'entretien / maintenance
Dispositions architecturales visant à optimiser le confort hygrothermique
▪ Prendre en compte de façon satisfaisante les caractéristiques du site
▪ Regrouper les locaux à besoin hygrothermique homogène
▪ Améliorer l’aptitude du bâtiment à favoriser de bonnes conditions de confort
hygrothermique
Création de conditions de confort hygrothermique en hiver
▪ Définir / obtenir un niveau adéquat de température
▪ Assurer une vitesse d’air ne nuisant pas au confort
▪ Assurer la stabilité des températures en période d’occupation
Cible 8. Confort
▪ Maîtriser l'inconfort dû aux apports solaires
hygrothermique Création de conditions de confort hygrothermique en été dans les locaux non climatisés
Cibles de Confort

▪ Assurer un niveau minimal de confort thermique et protéger du soleil les baies vitrées
▪ Assurer une ventilation suffisante lorsque les protections solaires mobiles sont en place
▪ Si le confort d’été est obtenu par l’ouverture des fenêtres, maîtriser le débit d'air
▪ Assurer un niveau minimal de confort fenêtres fermées
Création de conditions de confort hygrothermique dans les locaux climatisés
▪ Définir un niveau adéquat de température dans les différents locaux en période
d’occupation, compte tenu de leur destination
▪ Assurer une vitesse d’air ne nuisant pas au confort
▪ Maîtriser les apports solaires et en particulier l'inconfort localisé
Optimisation des dispositions architecturales pour protéger les usagers du bâtiment des
nuisances acoustiques
▪ Optimiser la position des locaux entre eux
▪ Optimiser la position des locaux par rapport aux nuisances extérieures
Cible 9. Confort
▪ Optimiser la forme et le volume des locaux vis-à-vis de la qualité acoustique interne
acoustique Création d'une qualité d'ambiance acoustique adaptée aux différents locaux
▪ Isolements des locaux sensibles vis -à-vis de l’espace extérieur
▪ Niveau de bruit de chocs transmis dans les locaux sensibles
▪ Bruits d’équipements dans les locaux sensibles
Maîtrise de l’acoustique interne des locaux

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▪ Isolements au bruit aérien des locaux sensibles vis -à-vis des autres locaux
▪ Sonorité à la marche
Assurance d'un éclairement naturel optimal tout en évitant ses inconvénients
▪ Disposer d’accès à la lumière du jour dans les locaux à occupation prolongée
▪ Disposer d’accès à des vues s ur l’extérieur depuis les zones d’occupation des locaux à
occupation prolongée
Disposer d’un éclairement naturel minimal dans les zones d’occupation
Cible 10. Confort ▪ Disposer de lumière du jour dans les circulations
▪ Éviter l’éblouissement direct ou indirect
visuel Éclairage artificiel confortable
▪ Disposer d’un niveau d’éclairement optimal selon les activités prévues
▪ Assurer une bonne uniformité de l’éclairage de fond pour des locaux de plus de 20m2
▪ Éviter l’éblouissement dû à l’éclairage artificiel et rechercher un équilibre des
luminances de l'environnement lumineux intérieur
▪ Assurer une qualité agréable de la lumière émise
▪ Maîtrise de l’ambiance visuelle par les usagers
Garantie d'une ventilation efficace
▪ Assurer des débits d'air adaptés à l'activité des locaux
▪ Assurer la maîtrise des débits d’air
Cible 11. Confort
▪ Assurer une distribution saine de l’air neuf
olfactif Maîtrise des sources d'odeurs désagréables
▪ Identifier les sources d'odeurs
▪ Réduire les effets des sources d'odeurs
▪ Limiter les sources d'odeurs
Maîtrise de l'exposition électromagnétique
▪ Identifier les sources internes "basse fréquence" (Energies et Télécoms)
Cible 12. Qualité ▪ Optimiser la mise en œuvre des sources internes "basse fréquence" (Energies)
▪ Contenir le niveau du champ électromagnétique du projet dans des limites aussi faibles
sanitaire des que possible (Télécoms)
espaces Création des conditions d'hygiène spécifiques
▪ Identifier les activités particulières
▪ Créer les conditions d'hygiène spécifiques
▪ Choisir des matériaux limitant la croissance fongique et bactérienne
Garantie d'une ventilation efficace
▪ Assurer des débits d'air adaptés à l'activité des locaux
▪ Assurer la maîtrise des débits d’air
Cible 13. Qualité
▪ Assurer une distribution saine de l’air neuf
Cibles de Santé

sanitaire de l’air Maîtrise des sources de pollution


▪ Identifier les sources de pollution
▪ Réduire les effets des sources de pollution
▪ Limiter les sources de pollution
Qualité et durabilité des matériaux employés dans le réseau intérieur
▪ Choisir des matériaux conformes à la réglementation sanitaire
▪ Choisir des matériaux compatibles avec la nature de l’eau distribuée
▪ Respecter les règles de mise en œuvre des canalisations
Organisation et protection du réseau intérieur
▪ Structurer et signaliser le réseau intérieur en fonction des usages de l’eau
Cible 14. Qualité ▪ Séparer le réseau d’eau potable et les éventuels réseaux d'eau non potable
▪ Protéger le réseau intérieur
sanitaire de l’eau
Maîtrise de la température dans le réseau intérieur
▪ Calorifuger le réseau intérieur
▪ Maintenir tout le réseau à une température optimale
▪ Contrôler le maintien en température du réseau
Maîtrise des traitements anti-corrosion et anti-tartre
▪ Optimiser le traitement anti-corrosion et/ou anti-tartre
▪ Maîtriser la performance des traitements anti-corrosion et anti-tartre.
Source : Djellata, A (à partir de www.martaa.fr)

49
VIII. Etude de cas de projets urbains
 Cas du projet d’Aménagement de la Zone d’Activités Commerciales et
Administratives ZACA

 Cas du Projet de Développement Durable de Ouagadougou PPDO (phase 1 et 2)

Confère annexes du cours pour ces deux projets

50
Conclusion
La ville, face aux pressions (sociale, économique et notamment environnementale) s’adapte en
renouvelant les procédés de production et de formalisation de ses espaces. La ville est
considérée aujourd’hui, non plus comme un ensemble d’interventions mais comme une
superposition systémique complexe de multiples interventions, support d’une vie socio-
économique et environnementale en recherche d’une qualité de vie urbaine. Cette nouvelle
exigence est concrétisée à travers l’adoption du projet urbain, entant que démarche
révolutionnant la pratique de l’aménagement. Ce dernier se distingue par ses caractéristiq ues
multiples. Participatif, il redonne la parole aux habitants dans la formulation des choix
stratégiques et conceptuels. Concerté, il traduit une démarche collective de prise de décision.
Multidimensionnel, il concilie différentes dimensions de la vie urbaine (sociale, économique,
spatiale, culturelle, environnementale). Multi-échelle, il permet de matérialiser des
interventions diverses à des échelles plurielles, tout en assurant une continuité stratégique.
Innovant et prospectif, il intègre de nouveaux outils et se projette dans le temps. Territorial, il
s’adapte aux conditions des lieux faisant émerger les spécificités culturelles du territoire.

Il faut savoir que le projet urbain se traduit en différentes démarches adaptées aux contextes
territorial et politique de ces lieux de matérialisation, donnant naissance à une pluralité de
procédés enrichissant sa mise en œuvre. Il se distingue cependant par ses modes d’actions et sa
prise en charge des problématiques du développement durable, combinant sur le plan
stratégique les principes de viabilité, de vivabilité et d’équité. Il intervient principalement dans
les lieux de dysfonctionnement urbain (friches urbaines, centralités, lieux de mobilités),
retissant les liens spatiaux de la ville, par une prise en charge des dimensions sociale,
environnementale et économique.

Le développement durable redéfinit les politiques urbaines, il fait du projet urbain son outil de
prédilection, mettant en avant les objectifs de qualité de vie, de mixité, de dynamisatio n des
centralités, et de développement des espaces publics, le tout en promotion des conditio ns
locales. L’adoption du développement durable participe clairement à révolutionner les
méthodes et outils de pilotage, de conception, de mise en œuvre et de certification du projet
urbain, ces principales traductions sont les écoquartiers. Ainsi, il existe un lien indéfectible et
temporel entre la ville et le projet urbain. La ville se renouvelant sans cesse, trouve dans le
projet urbain un outil malléable et ouvert sur l’intégration des évolutions plurielles de
l’écosystème urbain.

51
Bibliographie
DJELLATA Amel. (2019-2020). Projet Et Contexte Urbain. Master 2/ Architecture Urbaine/ UEF 3/ Matière d’appui
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