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Filière : Architecture
Octobre 2022
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Table des matières
Introduction ................................................................................................................................ 4
I. Rappel de quelques notions clés ............................................................................................... 5
II. Généralités.............................................................................................................................. 6
III. L’espace urbain..................................................................................................................... 9
III.1. Espace géographique et espace urbain................................................................................ 9
III.2. Attributs de l’espace urbain ..............................................................................................10
III.3. Composants de l’espace urbain .........................................................................................11
III.4. Perception de l’espace urbain ............................................................................................12
IV. Le projet urbain ...................................................................................................................13
IV.1. Essai de définition..............................................................................................................13
IV.2. Apports du projet urbain...................................................................................................14
IV.3. Définir le projet urbain......................................................................................................15
IV.4. Evolution du concept de projet urbain...............................................................................15
IV.5. Dimensions du projet urbain .............................................................................................17
IV.6. Echelles du projet urbain...................................................................................................18
IV.7. Acteurs du projet urbain ...................................................................................................19
IV.8. Rôles des acteurs du projet urbain.....................................................................................22
V. Les étapes du projet urbain ...................................................................................................25
V.1. Démarches du projet urbain ...............................................................................................25
V.2. Etapes de la démarche du projet urbain..............................................................................27
VI. Le projet urbain en actions...................................................................................................35
VI.1. La stratégie de communication ..........................................................................................35
VI.2. La participation citoyenne .................................................................................................37
VI.3. La concertation..................................................................................................................37
VI.4. Le soutien des habitants et des propriétaires .....................................................................38
VI.5. Le partenariat public privé (PPP)......................................................................................39
VI.6. La programmation urbaine générative et participative .....................................................40
VI.7. Le montage financier .........................................................................................................41
VI.8. Le management .................................................................................................................41
VII. Le projet urbain, outil du développement urbain durable...................................................43
VII.1. Le projet urbain durable ..................................................................................................43
VII.2. Objectifs du projet urbain durable...................................................................................43
VII.3. Le quartier, échelle d’expérimentation des objectifs de durabilité....................................44
VII.4. Méthodologies du projet urbain durable ..........................................................................45
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VII.5. Démarches de conception et d’évaluation d’un projet urbain durable .............................46
VII.6. Cibles et sous cibles de durabilité de la méthode HQE .....................................................47
VIII. Etude de cas de projets urbains .........................................................................................50
Conclusion..................................................................................................................................51
Bibliographie..............................................................................................................................52
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Introduction
La relation projet/contexte urbain est en perpétuelle évolution, liée à la transformation des
pratiques spatiale, sociale, économique, de mobilité et des modes de vie qui les conditionne nt.
Elle passe par l’assimilation des concepts de référence et la délimitation du champ de recherche
qui la définie.
Appréhender le contexte urbain se traduit comme une tâche ardue, tant les paramètres qui
interviennent dans sa formation sont multiples, composites et en perpétuel mouvement. Modelé
par l’homme, il est une toile vivante des grandes tendances urbanistiques et architecturales qui
ont marqué son histoire. Ce cours, vise à appréhender le lien étroit et parfois incompréhens ib le
qui existe entre projet et contexte urbain, mettant l’accent sur la démarche de formalisation du
projet urbain.
Notre objectif pour ce cours est d’initier les étudiants au projet urbain. Il s’agira en premier lieu
de présenter le contexte urbain, la ville, dans sa définition, délimitation et compositio n.
Principal support de l’expression architecturale et urbaine par le projet urbain, la ville se
matérialise dans sa dimension publique mais aussi privée, produite par ce dernier. Une fois les
concepts liés à la ville et à sa production assimilés, c’est le projet urbain qui est développé,
abordant ses fondements historiques, ses définitions, échelles, acteurs, étapes et modes
d’actions. Un intérêt particulier est accordé aux transformations du projet urbain suscitées par
l’adoption de la politique du développement durable.
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I. Rappel de quelques notions clés
Projet : ensemble complet d’activités et d’opérations qui consomment des ressources limitées
(main d’œuvre, devises) et dont certains individus, certains groupes, certaines classes sociales
ou même la collectivité entière attendent des revenus ou d’autres avantages monétaires ou non
monétaires.
Planification urbaine : La planification se définit comme étant un outil qui permet d’atteindre
un développement durable. Pour cela, il faut formuler des objectifs ainsi qu’une vision du
territoire à moyen et long terme, en cherchant à rationaliser les moyens pour atteindre les buts.
Il s’agit d’articuler les besoins en infrastructures et en services avec l’accroissement de la
population, ou de la demande en extension urbaine avec la protection de l’environnement. La
planification propose un cadre de coordination de l’action publique et, dans une moindre
mesure, privée, pour le développement économique et social. Elle organise les actions humaines
ayant un impact sur le territoire en encadrant le développement et en minimisant les effets
néfastes. La planification s’inscrit donc dans une vision d’avenir ambitieuse, mais réaliste, qui
doit être partagée par la communauté.
Selon ONU Habitat, La planification urbaine et territoriale peut être définie comme un
processus décisionnel destiné à atteindre les objectifs économiques, sociaux, culturels et
environnementaux grâce à l’élaboration de perspectives, stratégies et plans territoriaux et à la
mise en œuvre d’une série de principes, d’outils, de mécanismes institutionnels et participatifs
et de procédures réglementaires.
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II. Généralités
Phases de la prise de décision dans le cadre d’un projet
Etape 3 : collecte des faits pertinents liées au problème qui aideront à cerner les différentes
options possibles ainsi qu’à étudier les avantages et les inconvénients de chaque option.
Etape 4 : Analyse des faits qui consiste à effectuer une brève analyse des données et des
renseignements obtenus précédemment. Elle permet de distinguer les renseignements ayant un
intérêt de ceux qui n’en ont pas.
Etape 5 : exploration des options qui permet d’éviter de retenir la première ou deuxième option
pour simplement se débarrasser du problème.
Etape 6 : Evaluation des options possibles c’est à dire peser le pour et le contre de chaque
option en examinant sa faisabilité, ses avantages et inconvénients (caractère 2ème phase : phase
de décision réaliste et pratique de chaque option).
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Etape 7 : Choix d’une option après avoir comparé les options évaluées en tenant compte de
leur faisabilité, de leurs avantages et inconvénients pour enfin adopter celle la plus profitable et
répondant aux objectifs établis.
But : résoudre le problème dans les faits, c’est à dire exécuter la décision qui a été acceptée et
vérifier sa pertinence dans la résolution du problème
- QUI ? Mettant en relief le sujet c’est à dire la personne ou l’ensemble des personnes
s’organisant pour résoudre les problèmes identifiés : ce sont les acteurs du projet ;
- QUOI ? L’objet constituant ce sur quoi porte le projet et permettant de savoir de manière
précise le domaine d’action, la nature et l’importance du projet ;
- COMMENT ? Les moyens mis en œuvre pour réaliser un projet (moyens humains, matérie ls,
financiers, techniques).
Le projet est un outil de management rationnel parce que permettant l’utilisation efficiente des
ressources ; le projet quel que soit sa nature est l’un des moyens par lesquels on peut atteindre
la situation désirée.
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Différents types de projets
En fonction des initiateurs : projets privés, publics, individuels, coopératifs
En fonction des finalités : nature des biens et services (biens matériels, agricoles, miniers,
industriels, artisanaux, transports, construction de logements sociaux, santé, enseignements) ;
Nouveauté et unicité ;
Durée limitée et déterminée ;
Contraintes rigoureuses et d’importance variable selon le type et l’importance du projet;
Cycle de vie dynamique ;
Implication de nombreux intervenants ;
Contexte d’incertitude relative;
Autonomie;
Homogénéité;
Spatialité.
Le programme est un ensemble de projets dont les objectifs réunis contribuent à un objectif
global commun au n niveau sectoriel et national. C’est un ensemble de projets dépendants ou
complémentaires participant à la réalisation de grandes orientations du plan. Il est orienté plus
vers l’atteinte d’un objectif que vers la réalisation d’un produit spécifique avec une plus longue
durée et parfois.
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III. L’espace urbain
III.1. Espace géographique et espace urbain
Les professionnels de l’aménagement dont l’architecte sont appelés à intervenir dans le cadre
d’actions d’aménagement diverses, que ce soit à l’échelle territoriale afin de définir les options
de la planification nationale et régionale. A l’échelle urbaine où se pratique l’aménage me nt
d’une ville ou d’une fraction de ville. Ou encore à l’échelle du quartier (îlot, quartier), agissant
sur des problématiques d’organisation spatiale. Toutes ces interventions se pratiquent au niveau
d’un espace géographique et urbain qu’il nous faut distinguer.
L’espace urbain entant qu’objet d’étude principalement sur le plan historique, a vu se succéder
différentes approches visant à l’appréhender. Partant d’une lecture de décomposition sans prise
en charge de la dimension sociale à une approche qui aborde la formation de l’espace urbain
sur le plan socio-morphologique, prenant en considération les notions d’espace et de
communauté (Lafon et al, 2003). A cette évolution historique vient s’ajouter la multiplica tio n
des domaines d’étude, ainsi suivant le profil de l’observateur, différentes lectures sont
possibles. Une vision territoriale et molaire pour le géographe, alors que l’architecte se
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focalisera sur les échelles moléculaires de détail soit le parcellaire (Panerai et al, 1999). Cette
différence d’échelle d’intérêt ne doit cependant pas occulter les complémentarités entre
aménagement territorial et architecture, c’est l’ensemble des actions d’aménagement et des
projets d’architecture réalisés dans l’espace urbain et à travers le temps qui sont à l’origine de
sa formalisation. Support des différentes expressions, sociales, économiques, culturelles,
structurelles…, l’espace urbain se formalise à travers l’histoire et le vécu des hommes.
▪ Espace géométrique : définit par ses distances, superfic ies et densités. Traduit par le
découpage parcellaire regroupé en ilots.
▪ Espace physique : traduit en un relief, une structure géologique, un climat et des microclima ts,
une trame hydrographique et végétale. Constituant le milieu naturel, l’environnement.
▪ Espace historique : témoin d’une mémoire collective, traduit en des vestiges archéologiq ues,
parcellaires, tracés de voies, organisation de l’espace, monuments et lieux symboliques.
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▪ Espace-temps et de mobilité : déterminé par son temps de déplacement, ses moyens de
transport et leur intermodalité.
Unités élémentaires qui intègrent le bâti, la parcelle (entant qu’unité de propriété, définie par
une limite parcellaire) et l’Îlot (espace constitué de parcelles et de constructions, circonscrit par
des rues ou d’autres espaces publics).
« L’unité fonctionnelle est à l’origine du façonnement de l’espace urbain. Son évolution dans
le temps, sa diversité à un moment donné, sont les facteurs majeurs de la configuration des
tissus urbains » Gauthiez, (2003). L’unité de plan ou unité géométrique, traduit un tracé ou une
organisation commune à une structure, permettant de la différencier du reste du tissu. Reflet
d’une pratique d’aménagement spécifique souvent en lien avec l’histoire du lieu (passage d’une
structure organique à une structure orthogonale), elle est le reflet également de choix
d’aménagement (lotissement, grands ensembles). Gauthiez, (2003) met en avant 4 parties
constituantes de l’espace urbain :
▪ Les limites de l’espace urbain : Ligne ou objet marquant les frontières d’une partie d’espace,
matériellement repérable (un parc, une voie ferrée, un relief, un rivage), visuelle (un front
urbain), ou administrative.
▪ Le bâti : c’est l’ensemble des parties construites (les édifices, les équipements, les bâtiments,
les infrastructures, etc.)
▪ L’espace urbain public : comprenant, les places et les promenades publiques, l’espace public
aménagé, la voirie, les points d’échange entre les voies, l’espace intermédiaire de circulation et
la végétation.
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III.4. Perception de l’espace urbain
Au-delà des composantes physiques et purement organisatrices de l’espace urbain, la dimens io n
perceptuelle, liée au vécu traduit les impressions et ambiances qui caractérisent l’espace urbain.
Une perception qui s’appuie sur des éléments de lecture prédéfinis. Pour Moles et Rohmer
(1972), « l’espace n’existe qu’à travers les perceptions que l’individu peut en avoir, qui
conditionnent nécessairement toutes ses réactions ultérieures ». Cet intérêt pour la perception
de l’espace urbain est largement développé dans les travaux de Bailly (1977), mettant en avant
le décalage qui existe entre l’espace réel et l’espace perçu par l’individu, influencé par des
facteurs culturels, psychologiques, économiques et sociaux. Permettant de dresser une
perception du paysage urbain suivant sa réalité physique (tissus urbains, cadre bâti, espaces
publics…) et sa dimension immatérielle (les différents comportements et pratiques de la
population, son mode de vie…). Toutefois c’est le travail fondateur de K. Lynch (1960), qui
permet d’établir le lien entre éléments structurants, la perception et aménagement de la ville
physique dans l’objectif de produire une forme urbaine structurée, lisible et agréable. Le travail
de Lynch permet d’identifier cinq catégories d’éléments structurants la perception de l’espace
urbain : les limites, les quartiers, les points de repères, les parcours (voies), et les nœuds. Sur le
plan de la perception de l’espace et du paysage urbain, les recherches plus récentes sont-elles
plus pragmatiques (Hilier 2012, Mavridou 2012) faisant appel à des calculs algorithmiq ues
visant à analyser les axes visuels, concourant à diminuer le rôle du sensible et du subjectif dans
la perception des paysages urbains, bien qu’ils soient à l’origine de l’affermissement des
ambiances et atmosphères des villes.
La perception de l’espace urbain fait appel à l’appréhension des paysages urbains, principa les
expressions de ce dernier. Selon Michel (2007), L’espace urbain se traduit en deux types de
paysage urbain en ville, le paysage lisible (centralité et mobilité) et le paysage moins lisib le
(temporalité, changement d’aspect).
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IV. Le projet urbain
C’est l’expérience de Bologne (fin des années 60), qui va concrétiser cette nouvelle démarche
abordant la ville comme globalité systémique et relationnelle, consolidant tissu urbain et social,
intégrant l’idée de projet ouvert à la participation des citoyens et entérinant une culture du
projet. « Elle fut une ouverture vers une approche plus démocratique de la planification en
laissant s'exprimer les opinions et les désirs des usagers de la ville...se basait aussi sur la
considération que la ville était par définition le produit d'une collectivité que ne pouvait pas
remplacer des projets individuels » (Patrizia Ignalina, 2001).
Cette première expérience sera suivie par d’autres, en Angleterre avec les projets des
waterfronts (transformation des docklands de Londres et Liverpool) dans les années 80. Mais
aussi en France avec l’opération de l’Alma – Gare à Roubaix et la transformation des halles de
paris fin des années 70, ces actions vont participer à la légitimation de l’action participative et
à l’adoption d’une démarche de coproduction du projet (Wuhl, 2008).
L’ensemble de ces projets vont définitivement marquer un passage des fonctionneme nts
technocratiques aux actions gouvernantes et participatives. Le projet urbain intègre ainsi le
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champ de la planification spatiale, non seulement comme une réflexion mais aussi comme un
outil d'action.
Des problématiques spatiales : la dispersion des centralités, l’articulation des centres et leurs
périphéries, la matérialisation d’une complémentarité pour des actions d’aménage me nt
multiples sur un territoire commun, ainsi que la multiplication des échelles.
Des exigences disciplinaires : multiplication des intervenants, les nouveaux intérêts citoyens
pour l’aménagement des villes, la matérialisation d’actions ciblées et temporalisées (exigence
de rapidité d’intervention adapté à la rapidité de transformation des villes et des besoins)
Ainsi que des problématiques procédurales et de durabilité : liées aux nouveaux standards de
qualité de vie, d’évolution des modes de vies, des outils de gestion et des nouvelles
technologies, de protection de l’environnement et de matérialisation d’aménagements durables.
Ces nouveaux besoins représentent de réels défis pour la pratique de l’acte d’aménager.
• Le projet urbain est un projet territorial. Intégrant les différents besoins (le bâtiment, la rue, le
quartier, la commune, l’agglomération), qui sont autant d’espaces de la vie urbaine.
• Le projet urbain traduit un processus concerté. Le projet urbain est un ensemble de démarches
visant à l’obtention d’un accord entre les différents acteurs, (habitants, associations,
propriétaires, administrations, élus, experts).
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IV.3. Définir le projet urbain
Pour Devillers (1994), le projet urbain se distingue par la compétence qui caractérise l’équipe
du projet et par son approche sous forme de démarche acceptant les réorientations à l’inve rse
des procédures linaires et technocratiques, assurant la continuité spatiale des territoires par une
reconnaissance des traces du passé. La notion de culture faisant appel à des actio ns
contextualisées adaptées aux spécificités locales est primordiale dans le projet urbain comme
indiqué par Ingallina (2001), au même titre que l’indispensable cohérence des démarches du
projet urbain pour l’accompagnement des diverses actions menées sur la ville. Pour Ingallina,
« les finalités d’un projet urbain sont opérationnelles……Il se présente comme un outil
conceptuel qui suggère des modes opératoires ». Rey (1998), résume les caractéristiques du
projet urbain : réaliste, fragmentaire, culturel, conceptuel, et opérationnel. Masboungi (2002)
introduit les notions de stratégie multidimensionnelle (sociale, économique, spatiale…)
nécessitant la prise en charge de différentes problématiques et celle de stratégie multi-éche lle
qui fait référence à la multiplication des échelles d’intervention du projet urbain (bâtiment,
quartier, ville, agglomération). Le projet urbain dans le cadre des exigences de la politique du
développement durable se matérialise pour Dind (2011), en un processus concerté faisant appel
à la notion de partenariat entre les acteurs publics et privés et inscrit dans un projet territoria l
de long terme.
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Le projet urbain participe à une pensée urbaine en formation, pensée
fragmentaire et non totalisante, substituant à l’ancien urbanisme par
convergence un urbanisme par émergence…il répond à un actuel enjeu
de société en constituant l’outil conceptuel et opérationnel de
formulations et d’identification des tissus urbains……
Fragmentaire, émanant de la base, intéressant prioritairement les lieux
de dysfonctionnement. Il s’agit donc d’un projet de mutation en situatio n
de crise »
Mangin, David « Le projet urbain consiste à travailler le rapport entre l’édifice et la ville,
et Panerai, entre l’architecture et l’urbanisme. La ville ne peut être pensée par
Philippe, 1999 catégories, secteurs ou programme mais doit être pensée comme un tout,
un ensemble articulé ».
Ingallina, « Le projet urbain est un projet culturel, mais aussi politique, l’état et les
Patrizia, 2001 collectivités locales s’en servent pour mettre en cohérence les diverses
actions menées sur la ville sous différentes formes. »
« Les finalités d’un projet urbain sont opérationnelles et doivent
accompagner les transformations physiques et sociales de la ville réelle.
Il se présente comme un outil conceptuel qui suggère des modes
opératoires »
Masboungi, « Le projet urbain est une stratégie pensée et dessinée de la ville, une
Ariella, 2002 expression architecturale et urbaine de mise en forme de la ville qui
porte des enjeux sociaux, économique, urbains et territoriaux. »
Avitabile, « Une démarche d’initiative publique qui a pour objet de définir un cadre
Alain, 2005 et une stratégie d’action en vue d’induire des dynamiques urbaines (ou
un processus de mutation urbaine) en prenant en compte les logiques des
agents et les jeux d’acteurs et en articulant les différents registres
d’action aux différentes échelles inférant sur ses conditions de
concrétisation »
Dind, Jean « Le projet urbain est à la fois un processus concerté et un projet
Philipe, 2011 territorial : il consiste à définir et mettre en œuvre des mesures
d’aménagement sur un territoire urbain donné, en partenariat avec tous
les partenaires civils et institutionnels concernés, intégrant les
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différentes échelles territoriales et le long terme, en vue d’un
développement urbain durable »
En définitive, le projet urbain est :
- Une attitude, une démarche, une stratégie ;
- Un nouveau langage entre la ville et ses habitants ;
Le projet urbain est réaliste, il est la réponse à un enjeu social comme outil conceptuel et
opérationnel de formulation des tissus urbains. Il est un projet local en réponse à une situatio n
spécifique.
Source : Djellata, A.
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IV.6. Echelles du projet urbain
Le projet urbain répond à une logique d’échelle de conception et d’intervention, suivant
l’organisation de l’espace urbain de son échelle macro (agglomération), méso (ville, quartier) à
l’échelle micro (bâtiment). Ingallina (2001), explicite l’emboitement de ces échelles et leur
complémentarité dans le cadre de la matérialisation des objectifs de la planification spatiale et
urbaine, suivant une logique descendante. Présentant 4 types de projets urbains aux actions
multiples mais complémentaires.
• Le projet urbain global (agglomération) : sous forme de POS, il intègre les décisions
stratégiques des communes, le zonage et la réglementation des aménagements de ces derniers.
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• Le projet urbain local (ville) : est le cadre spatial de référence des études et des réflexio ns
engagées sur le devenir de la ville, regroupant les différentes actions à engager au niveau local.
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Acteurs intervenants le long de la démarche du projet urbain
Dans la suite, il sera question d’un éventail d’acteurs impliqués dans le projet urbain selon
Reysset, 1997 ; Djellata, 2006 et Gorioux, 2013.
• Les habitants qui sont l’ensemble des individus résidants dans la ville et susceptibles d’être
impactés par un projet urbain (futurs propriétaires, riverains, habitants voisins). Ils ont un rôle
de proposition d’idées, de participation aux débats, d’élection de leurs représentants (qui vont
défendre leurs intérêts) et d’opposition.
• Les associations qui sont un regroupement citoyen autour de thématiques diverses. Acteurs
incontournables dans le processus de prise de décision, leur rôle est de porter la voie, les
inquiétudes et attentes des habitants et de les défendre. Elles peuvent susciter des actions qui
peuvent ralentir ou stopper un projet urbain.
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• Le maire, les élus locaux ou les représentants politiques : rôle d’initiateur de projet pour le
maire et de portage politique pour les élus.
• Les aménageurs qui sont le maitre d’ouvrage public, privé ou semi-public, prenant la
responsabilité (stratégique, technique, financière et opérationnelle) du projet urbain.
• Le ou les propriétaire (s) : le projet urbain prend le plus souvent place en milieu déjà urbanisé
et de propriété plurielle, nécessitant l’implication et l’approbation des propriétaires fonciers
inscrits dans le périmètre du projet.
• Les services de la ville : sont l’ensemble des acteurs et organismes chargés du respect des
règles d’aménagement, de la réalisation, de la mise en œuvre, des études, et du suivi des travaux.
Possédant différentes compétences techniques (permis de construire, règles d’aménageme nts,
voiries, réseaux…)
• Les partenaires privés : les maitres d’œuvre assurent l’étude et la mise en forme du projet, la
production des documents écrits (cahiers des charges), ils assurent également la coordinatio n
entre tous les acteurs impliqués, équipe pluridisciplinaire.
Les entreprises : leur rôle est de matérialiser le projet sur le terrain, par leurs savoirs techniques.
L’évolution continue des technicités, des besoins sociétaux, et des modes de production ont vu
émerger de nouveaux acteurs, désormais indispensables à la matérialisation de la démarche du
projet urbain.
Ils sont induits par les procédures de concertation, de participation, de programma tio n
participative comme le stratège, le manager, le médiateur et le chargé de communication.
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IV.8. Rôles des acteurs du projet urbain
Acteurs Rôles dans le projet urbain
Habitants Formulation des besoins
Emettre des propositions
Opposition / Discussion des propositions
Evaluation des aménagements après utilisation
Associations Participent à la prise de décision
Force de proposition et d’opposition
Protection des intérêts citoyens
Elus et Initiation du projet
représentants Portage politique
politiques Garants des intérêts publics
Validation des propositions
Suivi de la démarche
Les aménageurs Responsabilité du projet
Gestion du projet
Garant de sa fiabilité
Arbitrage et validation des actions
Fiabilité financière
Suivi et validation des différents phasages des opérations
Les propriétaires Adhésion au projet
Participent à la formulation de l’idée et du programme de projet
Opposition / Négociation
Participation financière
Les services de la Diagnostic de la situation et des impacts du projet
ville Maitrise des ressources
Planification et phasage
Validation des propositions et délivrance des autorisations administratives
Suivi / Contrôle
Évaluation après travaux
Les maitres Programmation des opérations
d’œuvre Propositions d’aménagements
Discussion et négociation avec l’ensemble des acteurs
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Production des documents graphique et écrits
Assurer la liaison entre maitrise d’ouvrage et maitrise d’œuvre
Budgétisation
Suivi et coordination des actions sur chantier
Finalisation
Les entreprises Réalisation des propositions d’aménagement
Respects des engagements et des délais
Bonne exécution
Le stratège Intervient en amont des projets
Traduit les intentions politiques et stratégiques définit les démarches et
méthodes d’interventions.
Définit les actions stratégiques à entreprendre et leur phasage
Le manager Chef de projet / Animateur de l’équipe pluridisciplinaire,
Assure de multiples activités en des temps très courts
Assure la liaison entre tous les acteurs
Articule les différents champs d’intervention
Mène des négociations
Organise des coopérations entre les principaux décideurs
Organise l’implication des citoyens.
Le médiateur Assure la liaison entre les acteurs de la décision, les habitants et les
propriétaires
Rassure, décode, explique
Assure la médiation en cas de conflits
Rôle d’amplificateur de confiance entre l’opérateur, les habitants et les
propriétaires.
Le chargé de Définit le système d’information et de communication interne et externe du
communication projet urbain
Traduit les actions et les outils de communication à mettre en œuvre à des
moments clés du projet et tout le long du processus
S’assure de cibler l’ensemble des acteurs du projet
Source : Djellata, A
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participation et une concertation stratégique, un processus collaboratif ou chaque acteur joue
son rôle efficacement et en respect des objectifs ciblés. Un intérêt tout particulier est à accorder
aux acteurs citoyens, leur rôle est prépondérant à toutes les étapes du projet et notamment dans
sa phase de diagnostic et de formalisation des propositions, afin de s’assurer de leur soutien,
d’éviter les blocages, dans l’objectif d’une acceptation du projet et de son assimilation au tissu
et à la vie urbaine.
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V. Les étapes du projet urbain
V.1. Démarches du projet urbain
La production d’un nouveau morceau de ville, dans le cadre de la planification urbaine, fait
appel à la formalisation de la démarche du projet urbain. Cette démarche n’est pas exhaustive
et répond à des caractéristiques liées au contexte de son élaboration, aux procédures et au cadre
opérationnel de sa mise en œuvre. Les contextes d’expérimentation de la démarche du projet
urbain sont très diversifiés, faisant appel à une adaptation aux conditions locales. Cette diversité
a menée à l’émergence de différentes procédures, nous citons certaines de ces démarches en ce
qui suit.
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Etapes de la démarche du projet urbain pour la création de nouveaux quartiers
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Démarche du projet urbain durable (HQE²R)
Source : http/hqe2r.cstb.fr
27
Chronologie du projet urbain
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▪ Les études de marché : leur rôle est de prospecter le marché quant à la demande future, évaluer
la fiabilité du risque d’investissement (reviens de l’exploitation future du projet), aidant à
définir les objectifs qualitatifs et quantitatifs du futur projet urbain. Une étude de marché
négative, sera un signal d’alerte, nécessitant de réorienter les choix conceptuels et
programmatiques pour être en adéquation avec la demande.
▪ Les études d’impact : sont un outil d’évaluation environnementale, analysant les effets du
projet sur l’environnement et mesurant leur acceptabilité environnementale. Elles participent à
concevoir un meilleur projet pour l'environnement, elles se matérialisent comme une aide à la
décision auprès des décideurs, tout en informant sur l’état environnemental du contexte initia l
du projet.
L’étude d’impact est « un lien, une charte, entre l’aménage ur et l’ensemble des acteurs de
l’aménagement……. L’étude d’impact est l’acte fondateur, l’étude de référence de tout
nouveau projet d’urbanisme significatif » Reysset, (1997).
Michel, P. (2001), énumère les différentes analyses à réaliser dans le cadre de l’étude d’impact
- les espaces (naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs), affectés par les
aménagements ou ouvrages ;
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Une analyse des effets directs et indirects, temporaires et permanents du projet sur
l'environnement
- la faune et la flore,
- le climat,
- la commodité de voisinage (effets liés aux bruits, vibrations, odeurs, émissions lumineuses et
autres émissions polluantes),
- l’hygiène,
Ces études permettent la formulation d’orientations pour la prise en charge des impacts générés,
orientant les concepteurs et les maîtres d’ouvrages.
▪ Les études urbaines : les résultats positifs de l’étude de marché (fiabilité économique) et des
études d’impact (constructibilité), permettent d’enclencher les études urbaines dont l’objectif
est de définir le projet, à l’échelle du quartier ou de la commune, matérialisant les relations du
site à aménager avec les quartiers environnants, les liaisons et composition d’ensemble.
Mettant en place un plan de composition en deux et trois dimensions afin de tester le niveau
d’intégration du projet dans son milieu urbain (la réussite de ces études est liée à la participatio n
et concertation de différents acteurs : citoyens, associations, maîtres d’œuvres) matérialisa nt
une première vision du PU à aménager.
▪ Les études de définition : outils permettant d’explorer des démarches alternatives en situatio n
de projets complexes, proposant des solutions et démarches alternatives (préprogramme
d’aménagement urbain, qualitatif et quantitatif), elles sont réalisées sur demande du maître
d’ouvrage et précèdent le concours de maîtrise d’œuvre. Elles passent par la formulation par
différents maîtres d’œuvres de propositions programmatiques et conceptuelles pour le projet,
visant à éclairer le maître d’ouvrage sur différe ntes possibilités d’aménagement.
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Démarche de l’étude de définition
3- étude de définition.
▪ Les études techniques : ces études ont pour rôle d’évaluer les contraintes techniques du futur
projet urbain : portance du sol, morphologie du terrain, réseaux, pollution, existence de
bâtiments (actions de démolition, réhabilitation, reconversion…).
▪ Les études financières : études indispensables pour l’évaluation des couts des travaux engagés.
Evaluant les couts de chaque phase du projet (étude, conception, réalisation), ainsi que les aléas
possibles, dégageant au final l’enveloppe financière du projet. Ces études permettent
d’enclencher des procédures de partenariat public privé (PPP) indispensables à la fiabilité
financière du projet (montage financier).
Une fois les différentes études réalisées, l’aménageur définit la stratégie à adopter pour la
conduite du PU traduite dans un document écrit : le cahier des charges de l’aménage ur,
intégrant :
31
les objectifs à atteindre
les enjeux
le scénario à adopter
les moyens financiers, techniques…, à employer.
La bonne élaboration de cette stratégie dépend d’une instance forte et efficace de conduite du
projet. Les instances de conduite du PU se composent d’une maitrise d’ouvrage et d’œuvre
constituant la maitrise d’ouvrage complexe, dont différentes variantes, suivant le contexte
politique et institutionnel :
➢ Comité de pilotage
➢ Consortium
➢ Agences exhaustives
➢ Groupe de projet.
32
Rôle de la maitrise d’ouvrage complexe
• Fonction de portage du PU, à travers le temps, assurée par le moyen de nouvelles techniq ues
d’information et de communication en direction des opérateurs privés et des habitants.
Phase conceptuelle
Cette étape permet la traduction conceptuelle des résultats de diagnostic et des orientatio ns
stratégiques d’aménagement, à travers l’élaboration des documents de référence du PU :
➢ Mise en forme des textes (cahier des charges constructeurs)
Cette phase est menée par le pôle technique, composé des services techniques de la commune,
des agences d’urbanisme et des architectes indépendants, permettant de formaliser le projet,
tout en produisant des outils de synthèse :
33
Phase opérationnelle
Une fois les travaux réalisés, le projet est livré, accompagné d’un cahier des charges d’usage à
destination des usagers, un contrat auquel l’usager s’engage à souscrire, visant à baliser les
comportements et futurs usages du projet en respect de la propriété collective. Une évaluatio n
des solutions d’aménagement mise en place après utilisation du projet permettra un retour
d’expérience visant à alimenter la réflexion autour des futurs projets urbains.
34
VI. Le projet urbain en actions
La démarche du projet urbain, au-delà de ses différentes échelles d’intervention et des objectifs
divers qu’elle cible, se distingue par l’introduction de nouvelles modalités de pilotage, de
formalisation et de suivi des opérations. De nouveaux modes d’actions sont dès lors nécessaires
pour la concrétisation des objectifs du projet urbain, faisant de même la distinction avec les
démarches d’aménagement classiques. Les nouvelles exigences et standards de qualité de vie,
la démocratisation de l’action publique, les exigences de la politique du développement urbain
durable ainsi que la disparition des frontières entre les différentes disciplines de la gestion et
leur intégration aux procédés de formalisation de la planification urbaine, ont permis d’enrichir
les outils et procédés mis à la disposition du projet urbain. Nous citons les modes d’actions
suivant :
1. La stratégie de communication
2. La participation citoyenne
3. La concertation
5. Le partenariat public/privé
7. Le montage financier
8. Le management
35
1. Information sur les objectifs, les actions, le calendrier, l’état d’avancement, les acteurs.
Le degré d’acceptation et d’appropriation du PU par les riverains, ainsi que le bon dérouleme nt
des opérations et leur phasage dépendent de l’efficacité de la stratégie de communicatio n.
Bailleul (2009), met en évidence deux logiques distinctes de communication dans le projet
urbain :
• en externe, rendant compte des objectifs, avancement du projet dans l’objectif de provoquer
l’adhésion du public et des habitants à la proposition d’aménagement (communica tio n
persuasive).
Plusieurs outils sont dès lors utilisés à différents moments du projet, suivant les acteurs visés
par cette communication.
36
VI.2. La participation citoyenne
Les nouvelles stratégies d’aménagement en adéquation avec l’évolution des modes de vies et
des attentes socio-spatiales, économiques et environnementales de qualité de vie, nécessitent
l’intégration dans le processus décisionnel et conceptuel du projet urbain, non plus unique me nt
des décideurs et techniciens mais aussi des usagers (habitants, associations……).
Pour Molines & Al, (2006) « La question de la participation se pose quand on veut intégrer
dans le processus de planification/gestion des acteurs (individus et/ou groupes) concernés mais
non officiellement en charge du pouvoir de décision sur un système donné. Ces acteurs sont
nombreux et variés. La plupart du temps il s’agit de groupes intermédiaires constitués en
fonction d’intérêts collectifs spécifiques : associations d’habitants, groupes écologistes, partis
politiques, groupes professionnels (syndicats, associations patronales) ou économiq ues
(association d’industriels, chambres professionnelles). Cependant, les citoyens peuvent être
également amenés à intervenir à titre individuel dans un processus de décision ».
VI.3. La concertation
La concertation est un procédé indispensable pour la mise à bien du projet urbain, elle permet
de traduire des décisions partagées entre les différents acteurs (institutionnels, sociaux et
économiques).
Pour Blanc (1988), la concertation repose sur la démocratie participative et donc sur la pratique
même de la démocratie, principalement au niveau local, par des problématique s qui touchent
l’habitant et le pousse à s’impliquer. Noyer & Raoul, (2008) insistent cependant sur la
37
distinction à faire entre concertation et participation « la concertation n’est pas à confondre avec
la participation, elle n’en est qu’une étape ». La réussite des actions de concertation dans le
projet urbain est entièrement liée aux procédés de communication et à leur mise en œuvre
stratégique. A des moments clés du projet et en directions d’acteurs ciblés, favorisant leur
engagement et participation démocratique au projet.
38
VI.5. Le partenariat public privé (PPP)
Aucun acteur public ou privé ne peut réaliser seul un projet urbain, notamment dans un contexte
économique de plus en plus exigeant (rentabilité), et face aux objectifs de durabilité dans
l’urbanisme, matérialisés dans la politique de renouvellement urbain (risques financ iers
engagés, pluralités de problématiques à cibler). Pour Linossier & Verhage (2009), la contrainte
économique qui conditionne le déroulement des projets urbains nécessite l’adoption de
Partenariats Public Privé efficaces, basés notamment sur une démarche de co-production,
nécessitant un portage politique fort pour garantir un rapport risques – revenus attractif et
l’équilibre entre objectifs publics et privés. Pour Menez (2008), la mise en œuvre du partenariat
public-privé ne se traduit pas uniquement par l’adoption de nouveaux dispositifs, mais nécessite
un changement culturel dans la manière de faire l’action publique. Soit une perte de centralité
et de monopole du secteur public dans la conduite des opérations de projet urbain, faisant naitre
une relation de collaboration entre les acteurs publics et privés, basée sur la négociation, la
discussion et l’association. Les démarches de partenariats publics privés (PPP), ne sont pas
exhaustives, différents procédés existent à travers le monde s’adaptant au contexte économique,
social, procédural et législatif du pays.
• La notion de partage (financier, compétences entre public et privé, risques), le partenariat doit
alors opter pour une stratégie « gagnant-gagnant » ;
39
• Le changement des pratiques institutionnelles via une gouvernance stratégique :
décentralisation, rétablissement des échelons territoriaux (commune, région…),
interdisciplinarité…. ;
• La prise de décision partagée entre l’ensemble des acteurs (perte du monopole décisionnel de
l’état).
Programmation linéaire
- La décomposition des problèmes via un travail collectif arbitré par le maitre d’ouvrage.
40
- La matérialisation de la concertation autour de trois instances : décisionnelles, opérationne lles
et d’usage du projet urbain.
VI.8. Le management
Le contexte d’adoption du management dans le PU est lié à la multiplicité des acteurs de
différents profils ainsi que de la pluralité et spécificités des actions à mener. Le manage me nt
traduit l’ensemble des techniques d'organisation de ressources et des actions, capables
d’accompagner le déroulement d’un projet.
41
Tenir les délais, cadrer et interfacer les études et les résultats, apporter des synthèses claires
rapportées aux stratégies territoriales en permettant les décisions des instances de
gouvernance.
Anticiper et piloter les dérives des coûts et des bilans, auditer et mettre en débat les solutio ns
de rééquilibrages, dépasser le stade de l’alerte et du constat pour accompagner la
coconstruction des solutions de retour vers l’opérationnalité.
Identifier précisément les contraintes (administratives, réglementaires, techniques,
juridiques) afin de piloter une planification générale de l’opération d’aménagement.
Favoriser et alimenter en continu la réflexion des instances de suivi du projet, qu’elles soient
de pilotage ou de coordination (aide à la décision et aux arbitrages).
Hiérarchiser les priorités d’interventions et définir une feuille de route.
Piloter une démarche partenariale pour assurer en permanence l’opérationnalité des projets
et assurer la synthèse des expertises pour faire projet.
L’on peut ainsi définir le management des projets urbains comme la conduite ou le pilotage de
ces derniers se matérialisant sous forme de deux approches principales :
Approche Organisationnelle : « avec le souci de mettre en place sur la durée, le dispositif
d’actions le plus performant pour gérer moyens et ressources et réguler des systèmes
d’actions de plus en plus complexes, chaque projet met en place un design organisatio nne l
savant, basé sur des systèmes d’alliances et de coopérations entre tous les acteurs » Lemee
(2003).
Approche Stratégique : « accordant une grande importance à la méthodologie, à la
communication et aux différentes manières de faire et de penser le déroulement du projet »
Lemee (2003).
42
VII. Le projet urbain, outil du développement urbain durable
VII.1. Le projet urbain durable
La multiplicité des objectifs du développement durable et leur interrelation dans le contexte
urbain rend difficile leur traduction sur le terrain. Le projet urbain entant qu’outil conceptuel et
opérationnel intervenant à différentes échelles de la production urbaine, se met en place comme
le seul outil capable d’accompagner cette complexité, moyennant une assimilation des enje ux
de durabilité, l’adoption de nouvelles méthodes de planification, de nouveaux systèmes de
gouvernance, inscrites dans une cohérence spatiale et temporelle. Il faut noter que l’attache me nt
à une caractéristique de durabilité ne suffira pas à qualifier un projet de durable (Plottu, 2007).
D’autant plus que les objectifs du développement durable produisent une relecture des enjeux
urbains, cette relecture se traduit par l’adoption de tous les acteurs du projet urbain, des
principes du développement urbain durable lors de toutes les étapes du projet.
« Un projet urbain est par définition un projet qui concerne la ville. Un projet urbain durable
doit comporter les différentes dimensions ou composantes suivantes : urbanisme (urbanistiq ue),
aspects sociaux, aspects économiques, aspects environnementaux, la participation de tous les
acteurs, une approche multiscalaire de ses composantes » (Charlot-Viadieu & Outrequin, 2009).
La traduction sur le terrain des objectifs du développement durable dans la pratique urbaine se
retrouve dans la conception et la réalisation de différents écoquartiers, quartiers durables et de
bâtiments efficients énergétiquement, mais aussi dans l’adoption de nouvelles pratiques de
planification participative et à démocratie locale.
• La matérialisation d’une qualité du cadre de vie et de confort urbain, portant notamment sur
la qualité de la composition urbaine et de ses expressions fonctionnelles, esthétiques et
structurelles ;
43
• Maitrise de l’étalement urbain, en accompagnant la politique de renouvellement urbain par la
reconquête des friches urbaines ;
• Réduction des inégalités sociales, par l’accès au logement, la mixité et les espaces de loisir ;
Les années 90 vont marquer un tournant définitif dans la reconnaissance du quartier comme
échelle incontournable de la matérialisation de la qualité de vie urbaine et des objectifs de
durabilité. Différentes expérimentations sont réalisées, basées essentiellement sur la
performance technique et énergétique (échelle architecturale du bâtiment) et sur la
matérialisation d’un cadre de vie de qualité. L’architecture Bioclimatique se développe ainsi
comme support d’une nouvelle expérimentation. Les premières expérimentations portent sur
des opérations de requalification et de réhabilitation de friches, qui vont générer des actions à
l’échelle de tout le quartier. Sur le plan technique, il traduit des expérimentations liées à l’étude
des microclimats, des performances énergétiques du bâtiment et de la gestion climatiq ue
(matériaux, végétalisation, eau, ensoleillement, vent…).
44
Ces nouveaux engagements vont permettre la réalisation d’un nombre important d’écoquartiers
et de bâtiments efficients énergétiquement, faisant naitre une pluralité de méthodologies, de
démarches, et d’outils pour la concrétisation de ces objectifs ; mais aussi pour la production de
méthodes d’évaluation des performances de durabilité de ces derniers, permettant leur
certification ou labélisation. C’est ainsi une réelle révolution des méthodes et outils de pilotage,
de conception, de mise en œuvre et de certification qui se concrétise.
L’appellation écoquartier est plus répondue, ayant un impact fort sur le plan médiatique et
institutionnel. La durabilité est un qualificatif qui fait appel à une temporalité longue. L’on peut
alors qualifier un ancien écoquartier de quartier durable, si les évaluations permettent de
confirmer son impact réduit sur l’environnement, sa viabilité économique, son efficac ité
énergétique, et sa justice sociale.
Définitions de l’écoquartier
45
Méthodologies du projet urbain durable
Les outils adoptés dans le cadre des projets urbains durables, se distinguent par leurs objectifs
et moments d’intervention dans le projet, ils peuvent alors être classés en 3 catégories : outils
d’encadrement, outils d’aide à la conception et en référentiels et certifications (Yepez-Salmon,
2011).
46
VII.6. Cibles et sous cibles de durabilité de la méthode HQE
Aménagement de la parcelle pour un développement urbain durable
▪ Limiter la nécessité de déploiement de nouveaux services, infrastructures, réseaux…
▪ Exploitation des réseaux de transports localement disponible
▪ Préservation/amélioration des écosystèmes et de la biodiversité
C1. Relations ▪ Gestion des eaux pluviales
Qualité d'ambiance des espaces extérieurs pour les usagers
harmonieuses du ▪ Ambiance climatique
bâtiment avec son ▪ Ambiance acoustique
▪ Ambiance visuelle
environnement ▪ Espaces extérieurs sains
immédiat Impacts du bâtiment sur le voisinage. Celui-ci a droit
▪ Au soleil
▪ A la lumière
▪ Aux vues
▪ Au calme
Cibles d’écoconstruction
▪ A la santé
Choix constructifs pour la durabilité et l'adaptabilité de l'ouvrage
▪ Adapter les choix constructifs à la durée de vie souhaitée de l’ouvrage
▪ Adaptabilité de l'ouvrage dans le temps et démontrabilité / séparabilité
des produits, systèmes
C2. Choix intégré ▪ Choisir des produits, systèmes ou procédés dont les caractéristiques
sont vérifiées
des produits, Choix constructifs pour la facilité d'entretien de l'ouvrage
systèmes et ▪ Assurer la facilité d’accès pour l'entretien du bâti
▪ Choisir des produits de construction faciles à entretenir
procédés de Choix des produits de construction afin de limiter les impacts
construction ▪ Connaître la contribution des produits de construction aux impacts environnementaux
▪ Choisir les produits de construction pour limiter leur contribution aux impacts
environnementaux
Choix des produits de construction afin de limiter les impacts sanitaires
▪ Connaître l'impact sanitaire des produits de construction vis-à-vis de la QAI
▪ Choisir les produits de construction pour limiter les impacts sanitaires de l’ouvrage
Optimisation de la gestion des déchets de chantier
▪ Optimiser la production de déchets de chantier
▪ Valoriser au mieux les déchets en adéquation avec les filières locales existantes
C3. Chantier à ▪ S’assurer de la destination des déchets
Réduction des nuisances, pollutions et consommations de ressources engendrées par le
faibles nuisances
chantier
▪ Limiter les nuisances acoustiques, visuelles, trafic, poussières
▪ Limiter les pollutions (sol, eau et air)
▪ Limiter les consommations de ressources
Réduction de la demande énergétique par la conception architecturale
▪ Améliorer l'aptitude de l'enveloppe à limiter les déperditions
▪ Améliorer l’aptitude du bâtiment à réduire ses besoins énergétiques
Cibles d'éco-gestion
47
▪ Gestion de la rétention
▪ Gestion de l'infiltration
▪ Gestion des eaux de ruissellement polluées
Optimisation de la valorisation des déchets d'activité
▪ Identifier et classifier la production de déchets d'activité
Cible 6. Gestion des ▪ Inciter au tri des déchets à la source
déchets d'activité Qualité du système de gestion des déchets d'activité
▪ Faciliter la gestion des déchets
▪ Optimiser les circuits de déchets d'activité
▪ Assurer la pérennité du système de gestion des déchets d'activité
Maintien des performances des systèmes de rafraîchissement
▪ Mettre à disposition les moyens nécessaires pour le suivi et le contrôle des
performances
▪ Assurer une simplicité de conception pour faciliter la maintenance
▪ Concevoir l'ouvrage de façon à faciliter les interventions d'entretien / maintenance
Maintien des performances des systèmes de ventilation
▪ Mettre à disposition les moyens nécessaires pour le suivi et le contrôle des
performances
Cible 7.
▪ Assurer une simplicité de conception pour faciliter la maintenance
Maintenance ▪ Concevoir l'ouvrage de façon à faciliter les interventions d'entretien / maintenance
Maintien des performances des systèmes d'éclairage
▪ Mettre à disposition les moyens nécessaires pour le suivi et le contrôle des
performances
▪ Assurer une simplicité de conception pour faciliter la maintenance
▪ Concevoir l'ouvrage de façon à faciliter les interventions d'entretien / maintenance
Maintien des performances des systèmes de gestion de l'eau
▪ Assurer une simplicité de conception pour faciliter la maintenance
▪ Concevoir l'ouvrage de façon à faciliter les interventions d'entretien / maintenance
Dispositions architecturales visant à optimiser le confort hygrothermique
▪ Prendre en compte de façon satisfaisante les caractéristiques du site
▪ Regrouper les locaux à besoin hygrothermique homogène
▪ Améliorer l’aptitude du bâtiment à favoriser de bonnes conditions de confort
hygrothermique
Création de conditions de confort hygrothermique en hiver
▪ Définir / obtenir un niveau adéquat de température
▪ Assurer une vitesse d’air ne nuisant pas au confort
▪ Assurer la stabilité des températures en période d’occupation
Cible 8. Confort
▪ Maîtriser l'inconfort dû aux apports solaires
hygrothermique Création de conditions de confort hygrothermique en été dans les locaux non climatisés
Cibles de Confort
▪ Assurer un niveau minimal de confort thermique et protéger du soleil les baies vitrées
▪ Assurer une ventilation suffisante lorsque les protections solaires mobiles sont en place
▪ Si le confort d’été est obtenu par l’ouverture des fenêtres, maîtriser le débit d'air
▪ Assurer un niveau minimal de confort fenêtres fermées
Création de conditions de confort hygrothermique dans les locaux climatisés
▪ Définir un niveau adéquat de température dans les différents locaux en période
d’occupation, compte tenu de leur destination
▪ Assurer une vitesse d’air ne nuisant pas au confort
▪ Maîtriser les apports solaires et en particulier l'inconfort localisé
Optimisation des dispositions architecturales pour protéger les usagers du bâtiment des
nuisances acoustiques
▪ Optimiser la position des locaux entre eux
▪ Optimiser la position des locaux par rapport aux nuisances extérieures
Cible 9. Confort
▪ Optimiser la forme et le volume des locaux vis-à-vis de la qualité acoustique interne
acoustique Création d'une qualité d'ambiance acoustique adaptée aux différents locaux
▪ Isolements des locaux sensibles vis -à-vis de l’espace extérieur
▪ Niveau de bruit de chocs transmis dans les locaux sensibles
▪ Bruits d’équipements dans les locaux sensibles
Maîtrise de l’acoustique interne des locaux
48
▪ Isolements au bruit aérien des locaux sensibles vis -à-vis des autres locaux
▪ Sonorité à la marche
Assurance d'un éclairement naturel optimal tout en évitant ses inconvénients
▪ Disposer d’accès à la lumière du jour dans les locaux à occupation prolongée
▪ Disposer d’accès à des vues s ur l’extérieur depuis les zones d’occupation des locaux à
occupation prolongée
Disposer d’un éclairement naturel minimal dans les zones d’occupation
Cible 10. Confort ▪ Disposer de lumière du jour dans les circulations
▪ Éviter l’éblouissement direct ou indirect
visuel Éclairage artificiel confortable
▪ Disposer d’un niveau d’éclairement optimal selon les activités prévues
▪ Assurer une bonne uniformité de l’éclairage de fond pour des locaux de plus de 20m2
▪ Éviter l’éblouissement dû à l’éclairage artificiel et rechercher un équilibre des
luminances de l'environnement lumineux intérieur
▪ Assurer une qualité agréable de la lumière émise
▪ Maîtrise de l’ambiance visuelle par les usagers
Garantie d'une ventilation efficace
▪ Assurer des débits d'air adaptés à l'activité des locaux
▪ Assurer la maîtrise des débits d’air
Cible 11. Confort
▪ Assurer une distribution saine de l’air neuf
olfactif Maîtrise des sources d'odeurs désagréables
▪ Identifier les sources d'odeurs
▪ Réduire les effets des sources d'odeurs
▪ Limiter les sources d'odeurs
Maîtrise de l'exposition électromagnétique
▪ Identifier les sources internes "basse fréquence" (Energies et Télécoms)
Cible 12. Qualité ▪ Optimiser la mise en œuvre des sources internes "basse fréquence" (Energies)
▪ Contenir le niveau du champ électromagnétique du projet dans des limites aussi faibles
sanitaire des que possible (Télécoms)
espaces Création des conditions d'hygiène spécifiques
▪ Identifier les activités particulières
▪ Créer les conditions d'hygiène spécifiques
▪ Choisir des matériaux limitant la croissance fongique et bactérienne
Garantie d'une ventilation efficace
▪ Assurer des débits d'air adaptés à l'activité des locaux
▪ Assurer la maîtrise des débits d’air
Cible 13. Qualité
▪ Assurer une distribution saine de l’air neuf
Cibles de Santé
49
VIII. Etude de cas de projets urbains
Cas du projet d’Aménagement de la Zone d’Activités Commerciales et
Administratives ZACA
50
Conclusion
La ville, face aux pressions (sociale, économique et notamment environnementale) s’adapte en
renouvelant les procédés de production et de formalisation de ses espaces. La ville est
considérée aujourd’hui, non plus comme un ensemble d’interventions mais comme une
superposition systémique complexe de multiples interventions, support d’une vie socio-
économique et environnementale en recherche d’une qualité de vie urbaine. Cette nouvelle
exigence est concrétisée à travers l’adoption du projet urbain, entant que démarche
révolutionnant la pratique de l’aménagement. Ce dernier se distingue par ses caractéristiq ues
multiples. Participatif, il redonne la parole aux habitants dans la formulation des choix
stratégiques et conceptuels. Concerté, il traduit une démarche collective de prise de décision.
Multidimensionnel, il concilie différentes dimensions de la vie urbaine (sociale, économique,
spatiale, culturelle, environnementale). Multi-échelle, il permet de matérialiser des
interventions diverses à des échelles plurielles, tout en assurant une continuité stratégique.
Innovant et prospectif, il intègre de nouveaux outils et se projette dans le temps. Territorial, il
s’adapte aux conditions des lieux faisant émerger les spécificités culturelles du territoire.
Il faut savoir que le projet urbain se traduit en différentes démarches adaptées aux contextes
territorial et politique de ces lieux de matérialisation, donnant naissance à une pluralité de
procédés enrichissant sa mise en œuvre. Il se distingue cependant par ses modes d’actions et sa
prise en charge des problématiques du développement durable, combinant sur le plan
stratégique les principes de viabilité, de vivabilité et d’équité. Il intervient principalement dans
les lieux de dysfonctionnement urbain (friches urbaines, centralités, lieux de mobilités),
retissant les liens spatiaux de la ville, par une prise en charge des dimensions sociale,
environnementale et économique.
Le développement durable redéfinit les politiques urbaines, il fait du projet urbain son outil de
prédilection, mettant en avant les objectifs de qualité de vie, de mixité, de dynamisatio n des
centralités, et de développement des espaces publics, le tout en promotion des conditio ns
locales. L’adoption du développement durable participe clairement à révolutionner les
méthodes et outils de pilotage, de conception, de mise en œuvre et de certification du projet
urbain, ces principales traductions sont les écoquartiers. Ainsi, il existe un lien indéfectible et
temporel entre la ville et le projet urbain. La ville se renouvelant sans cesse, trouve dans le
projet urbain un outil malléable et ouvert sur l’intégration des évolutions plurielles de
l’écosystème urbain.
51
Bibliographie
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