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TABLE DES MATIERES
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I - LE SECTEUR ET LES ENJEUX
Ouagadougou compte 1,9 million d’habitants (dénombrement 2012) contre 0,44 en 1983, et
enregistre une croissance annuelle supérieure à 7% en moyenne depuis 10 ans. Cette évolution
démographique se traduit par un étalement urbain prononcé1 et une faible densité.
Cette situation nécessite une mise à niveau permanente des infrastructures, pose de nombreux
problèmes en matière de gestion urbaine, et alimente de fortes inégalités sur le territoire
communal (les périphéries comptent des quartiers où plus de 80% des ménages ne sont pas
raccordés à l’eau potable et l’électricité).
Il est donc impératif de densifier la ville et de maintenir l’effort de rattrapage engagé en matière
d’infrastructures urbaines pour favoriser un développement équilibré du territoire communal,
dans une logique d’intégration et de cohésion sociale. Ces défis sont au cœur des préoccupations
des pouvoirs publics, et notamment de la municipalité.
Une évaluation PEFA (Public Expenditure and Financial Accountability), réalisée en 2010 avec
l’appui de l’AFD, a souligné la performance de la gestion municipale en matière de fourniture de
services, de discipline budgétaire et d’allocation des ressources. Néanmoins, si la ville a doublé
ses recettes ordinaires depuis dix ans, cette remarquable augmentation lui permet seulement de
maintenir ses efforts de service.
Le Plan d’Occupation des Sols de la Municipalité (POS - élaboré avec l’appui de l’AFD en 2011
et en cours d’adoption) insiste sur le maintien d’efforts ambitieux en matière d’accès aux
services essentiels. Il définit des axes viaires prioritaires et sept centres secondaires (dont quatre
autour de gares de transports interurbains) devant bénéficier d’investissements structurants en
matière d’équipements marchands et d’infrastructures de transport, afin de « rééquilibrer » le
territoire. Le Projet de développement durable de la ville de Ouagadougou (PDDO) s’inscrit dans
cette perspective.
1 l’aire urbaine a été multipliée par quatre depuis 1983. Avec moins de 40 habitants/ha, la densité de population y est trois fois moins importante
qu’à Dakar
2 Selon le commissariat central de police de Ouagadougou, en 2008, la ville a enregistré 5 502 accidents de la circulation et 100 décès.
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l’espace urbain et les gares interurbaines sont au cœur d’intenses flux d’échanges de biens et de
personnes. En centre-ville, des « poches » de gares privées pour certaines informelles créent des
situations de congestion. Aux abords de toutes les gares, privées ou publiques, la circulation est
entravée par un stationnement et des activités commerciales souvent anarchiques.
Trois gares publiques sont en service à Ouagadougou (Gare de l’Est, Ouaga Inter et Tampouy),
majoritairement utilisées par des transporteurs individuels informels. Elles assurent un important
service de transit, principalement entre l’international et les villes secondaires, au bénéfice des
usagers les plus pauvres. Elles sont actuellement gérées par des représentants de syndicats de
transporteurs, qui perçoivent des taxes de sortie, sans néanmoins en retour assurer une gestion
appropriée et un entretien de ces équipements, sauf pour la gare de l’Est. Les gares de Tampouy
et de Ouaga Inter sont dans un état de dégradation avancé et de non-entretien chronique.
Mobilité et transports urbains : une compétence partagée
Le secteur relève du Ministère des Transports, notamment en matière de promotion de transports
collectifs. Le domaine d’intervention de la municipalité est potentiellement large : circulation,
création et entretien des rues ; construction des gares et aires de stationnement. Ces compétences
partagées entre la Direction des Infrastructures Routières et de la Mobilité (DIRMO), la Police
municipale et la Régie Autonome de Gestion des Equipements Marchands (RAGEM), doivent
être structurées.
La RAGEM, mise en place en 2001 dans le cadre d’un précédent projet AFD, assure un service
public de qualité. Elle s’est dotée de moyens humains et techniques performants et dispose d’une
situation financière solide. Son implication dans le secteur est pour le moment limité (délégataire
de gestion de la gare de l’Est), , et sera renforcée dans le cadre du présent projet.
1.4.1 - Enseignements retirés des activités principales de l’AFD et des autres acteurs
de l’aide française dans le secteur
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Comité exécutif des transports urbains de Ouagadougou – CETUO, « mort-né » dans les années 2000, faute de prise en charge de ses frais de
fonctionnement par le Ministère des Finances.
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En témoigne les manifestations à Ouagadougou et dans les grandes villes du pays en 2008 et 2011.
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L'AFD a engagé un partenariat étroit avec la commune de Ouagadougou depuis 1997. Le projet
de développement des Quartiers périphériques (PADQP, subvention de 15 M€, mise en œuvre
entre 2007 et 2011), en partenariat avec la coopération décentralisée du Grand Lyon, a permis de
renforcer les capacités techniques de la mairie dans la programmation et le suivi de grands
chantiers de travaux, et dans la gestion de son patrimoine viaire et d’équipements. Des
financements additionnels ont été octroyés par la Banque Mondiale et la Banque Africaine de
Développement à la suite de ce projet.
Le projet de reconstruction du marché central Rood Woko et d’aménagement des marchés
secondaires (projet de 3 M€ en subvention et 2 M€ en prêt, octroyé en 2006 et achevé en 2010) a
été le premier prêt direct de l’AFD à une collectivité locale d’Afrique subsaharienne. Sa mise en
œuvre s’est effectuée de manière satisfaisante et concertée avec les différents acteurs, et les
services de la RAGEM s’en sont trouvés consolidés.
Deux chantiers de renforcement des capacités de gestion municipale sont en oeuvre :
• l’adoption du Plan d’occupation des sols (POS), financé sur FERC, en application du
Code de l’Urbanisme et de l’Habitat de 2006, en partenariat avec le Grand Lyon ;
• l’accompagnement d’une étude PEFA (Public expenditure and financial accountability)
de la commune de Ouagadougou. Le PEFA est un cadre international de mesure de la
performance des systèmes de gestion des finances publiques. Couramment utilisé au
niveau national, sa déclinaison au niveau local constitue une approche novatrice, que
l’AFD a contribué à mettre en place à Dakar, à Cotonou et actuellement à Nouakchott.
Suite à cette étude, Ouagadougou a construit un « Plan d’action PEFA », dont la mise en
œuvre sera co-financée dans le cadre de ce projet avec le MAEE.
II - LE PROJET
2.1 - Finalité
Le projet d’appui à la mobilité à Ouagadougou (PAMO) vise à améliorer l’organisation du
transport et des déplacements dans la capitale, en s’appuyant notamment sur l’articulation du
transport inter et intra-urbain.
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2.3 - Contenu du projet
Le projet PAMO comprend trois composantes qui viennent en appui à la composante « Mobilité
urbaine » du Projet de Développement durable de Ouagadougou (PDDO) :
2.3.1 1 - Assistance à la maîtrise d’ouvrage du projet PDDO (230 k€)
La composante « Mobilité urbaine »du PDDO aura pour objectifs :
- la réalisation de trois tronçons de voirie avec drainage, totalisant 11,320 km;
- la réhabilitation des gares routières interurbaines de Tampouy et Ouaga Inter, et la construction
de la gare de l’Ouest.
Afin d’appuyer la Mairie dans la réalisation de ces infrastructures, le projet PAMO financera une
assistance globale à maîtrise d’ouvrage, comprenant les activités suivantes :
- une assistance technique internationale pour le suivi des travaux : gares routières et
voirie.
- Une assistance technique locale intégrant une maîtrise d’œuvre sociale pour appuyer la
mise en œuvre par la RAGEM de la réforme de gestion des gares (préparation et
négociation des contrats, formation des syndicats de transporteurs, appui au dialogue
avec usagers et syndicats pendant les travaux et en amont de l’instauration du timbre
passager, création d’un service gares dédié).
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2.3.2 - Appui à la construction d’une politique de la mobilité (300 k€)
Le projet PAMO financera au travers de cette composante :
- une assistance technique permanente et des missions d’appui du Grand Lyon auprès du service
de la commune en charge de la Mobilité, afin de l’appuyer dans sa politique d’amélioration de la
mobilité et dans la construction d’outils de gestion de la circulation, et des transports.
- des opérations pilotes d’aménagement pour mettre en application les concepts élaborés et
préparer leur déploiement (aménagement des carrefours et des voies, amélioration de la
régulation des feux…).
Cette composante pourra bénéficier d’un financement additionnel du Grand Lyon dans le cadre
de sa politique de coopération décentralisée.
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projet, la direction de la mobilité (DIRMO) de l’appui à la construction d’une politique de la
mobilité, la direction financière et budgétaire (DAF-B) de l’appui à la direction des Affaires
financières .
Co-financiers
Grand Lyon 0,2 21
FSP mobilisateur 0,1 11
Total 0.95 100
Reste à financer
Total Général 0.95 100
Pour appuyer la mise en œuvre du projet structurant PDDO et le renforcement des capacités
opérationnelles et de gestion financière de la mairie, une subvention d’un montant de 650 k€ est
attribuée, sur laquelle seront partiellement financées les composantes du projet.
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Effets environnementaux :
L’appui au développement progressif du transport collectif aura, à long terme, des impacts
positifs sur le niveau de pollution de l’air dans la ville, et la santé de ses habitants.
Effets sociaux :
La réhabilitation des gares améliorera les conditions de travail de leurs transporteurs informels.
La mise en place d’une politique de la mobilité renforcée devrait permettre une réduction des
temps de transports, en améliorant la circulation en centre-ville et aux abords des gares routières.
Ces réalisations et mises en œuvre d’une politique de mobilité permettront également une
diminution de l’accentologie à Ougadougou.
Effets institutionnels : le nouveau système de gestion des gares permettra d’améliorer (i) les
recettes municipales, (ii) la professionnalisation des transporteurs, (iii) les capacités de la
RAGEM.
Durabilité des effets du projet : la refonte et l’amélioration du système de gestion des gares, avec
des contrats d’affermage plus équilibrés et mieux négociés, est la principale garantie de
durabilité du projet.
L’instauration du timbre passager générera de nouvelles recettes municipales qui devraient
permettre, à partir de la troisième année suivant la mise en service des premières gares, de
dégager de nouvelles capacités d’autofinancement, qui pourront être consacrées à l’extension des
gares réhabilitées, afin d’accompagner l’augmentation probable de la circulation interurbaine
(prévision de doublement d’ici 2025 selon les taux annuels d’accroissement du trafic voyageurs
entre Ouagadougou et les bassins de vie provinciaux et les hypothèses de croissance
démographique du Burkina Faso).
Ce principe d’aménagement évolutif des gares permettra de maintenir un niveau de service
adapté aux transporteurs et aux usagers, et de mieux garantir l’appropriation et l’entretien sur le
long terme des équipements des gares routières.
3.2 - Risques environnementaux et sociaux
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4.2 - Indicateurs d’impact
indicateur Nombre Unité de
mesure
Indicateur 12. Nombre d’usagers des pôles de transport 4 380 000 Personnes / an
réhabilités ou créés
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