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L’EXPERTISE TECHNIQUE 10 000 ARTICLES

& SCIENTIFIQUE DE RÉFÉRENCE 1 000 FICHES PRATIQUES

EXTRAIT
ISSU DE L’OFFRE

Travaux publics et infrastructures

Les routes - Géométrie des routes

par Jean BERTHIER

RÉSUMÉ

La route restera encore longtemps une composante très lourde des systèmes mondiaux de transport des personnes et des
marchandises. Il est donc essentiel d’obtenir des réseaux routiers le meilleur service. Rendre les déplacements aussi
confortables que possible et réduire les conséquences dramatiques et économiquement très lourdes de l’insécurité routière,
font partie des aspects à couvrir. La réduction de l’impact des infrastructures routières et de la circulation routière sur
l’environnement est évidemment à l'ordre du jour. Le choix de caractéristiques géométriques appropriées est un des moyens
de répondre à tous ces objectifs.

ABSTRACT

Roads are to remain for a long time an essential component of the global transportation systems of persons and goods. It is
thus essential that road networks provide the best quality of service. The aspects which have to be taken into consideration
include making travel more comfortable and reducing the dramatic and extremely costly consequences of road insecurity;
Reducing the environmental impact of road infrastructures and road traffic is evidently on the agenda. The choice of
appropriate geometrical characteristics is one means in which to meet all of these objectives.

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Document téléchargé le : 28/11/2023 | © Techniques de l'Ingénieur | Tous droits réservés


Les routes
Géométrie des routes
par Jean BERTHIER
Ingénieur général des Ponts et Chaussées
Professeur honoraire de l’École Nationale des Ponts et Chaussées

1. Situation actuelle ........................................................................... C 4 310 – 2


2. Données à considérer dans les projets....................................... — 2
2.1 Trafic ................................................................................................... — 3
2.2 Vitesse de projet................................................................................. — 3
2.3 Distances d’arrêt, de dépassement et visibilité ................................ — 4
3. Caractéristiques géométriques en section courante............... — 5
3.1 Profil en travers .................................................................................. — 5
3.2 Profil en long ...................................................................................... — 7
3.3 Tracé en plan ...................................................................................... — 7
4. Aménagement des carrefours ...................................................... — 9
4.1 Carrefours plans (ou carrefours à niveau) ........................................ — 9
4.2 Carrefours dénivelés .......................................................................... — 10
5. Géométrie des autoroutes de liaison .......................................... — 10
5.1 Principales caractéristiques géométriques ........................................ — 11
5.2 Profil en travers .................................................................................. — 11
5.3 Profil en long ...................................................................................... — 12
5.4 Tracé en plan ...................................................................................... — 12
5.5 Aires ennexes ..................................................................................... — 12
5.6 Autoroutes en relief difficile .............................................................. — 12
6. Géométrie des routes interurbaines autres que
les autoroutes .................................................................................. — 12
6.1 Différents types de routes .................................................................. — 12
6.2 Principales caractéristiques géométriques ........................................ — 13
7. Voies rapides urbaines ................................................................... — 14
8. Aménagements cyclables.............................................................. — 14
8.1 Catégories de cyclistes et points communs ...................................... — 15
8.2 Itinéraires cyclables............................................................................ — 15
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 4 310

L ’article [C 4 308], a souligné la prédominance de la route pour l’achemine-


ment des personnes, aussi bien que pour le transport des marchandises, et
ceci non seulement en France, mais dans tous les pays du monde.
Même si la réduction progressive des ressources en combustible fossile ajou-
tée aux inquiétudes croissantes vis-à-vis de l’accroissement de la teneur en gaz
à effet de serre dans l’atmosphère conduisent les responsables politiques à sou-
tenir le développement de solutions alternatives, la route sera encore long-
temps une composante très lourde des systèmes mondiaux de transport.
Il est donc essentiel d’obtenir des réseaux routiers le meilleur service, et pour
cela :
– rendre les déplacements aussi confortables que possible ;
– réduire les conséquences dramatiques et économiquement très lourdes de
l’insécurité routière ;

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. C 4 310 – 1
LES ROUTES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

– réduire l’impact des infrastructures routières et de la circulation routière sur


l’environnement.
Le choix de caractéristiques géométriques appropriées est un des moyens de
répondre à tous ces objectifs. Tel est le thème du présent article, qui s’appuie
sur les éléments introductifs du [C 4 308], et sera complété par un article sur
l’équipement de la route, accompagnement essentiel de l’usager dans son che-
minement, pour l’aider à bien « comprendre la route » et l’alerter sur toutes les
imperfections que les difficultés de sites peuvent imposer à la géométrie idéale.

– les autres aux « voies rapides urbaines », dont nous verrons


1. Situation actuelle qu’ils sont en cours de complète révision.

L’article précité rappelle enfin les prescriptions du « Code de la


route » [2] deuxième texte essentiel pour le domaine routier, qui
L’article [C 4 308] a rappelé le statut des différents types de voie,
traite des véhicules, du conducteur, de l’usage des voies et de la
telles qu’elles sont définies dans le Code de la voirie routière [1].
police de la circulation. Parmi ces prescriptions, plusieurs ont des
Outre le classement par appartenance domaniale (routes natio- conséquences directes sur la géométrie de la route et celle des
nales, routes départementales, voies communales), ce code distin- ouvrages qui la constituent, notamment celles qui concernent les
gue plusieurs catégories de voies dites « à statut particulier », c’est- dimensions des véhicules, et les vitesses maximales autorisées,
à-dire dérogatoires au principe général qui veut que les routes sachant que des vitesses maximales inférieures peuvent être pres-
publiques soient gratuites et librement accessibles par les riverains crites par l’Autorité chargée du pouvoir de police, qui sont alors
et toutes les catégories de véhicules. signalées par des panneaux de signalisation.
& Ces voies à statut particulier sont les suivantes :
Rappelons que ces vitesses maximales autorisées pour les voi-
– autoroutes, routes nationales sans croisements à niveau, acces- tures particulières sont les suivantes :
sibles seulement en des points réservés à cet effet et réservées aux
véhicules à propulsion mécanique immatriculés, ces autoroutes  Hors agglomération :
pouvant être gratuites ou payantes ; – 130 km/h sur les autoroutes ;
– routes express, routes ou sections de routes appartenant au – 110 km/h sur les routes à deux chaussées séparées par un
domaine public de l’État, des Départements ou des Communes, terre-plein central ;
accessibles seulement en des points aménagés à cet effet, et qui – 90 km/h sur les autres routes.
peuvent être interdites à certaines catégories d’usagers et de Par temps de pluie, le premier seuil est réduit à 110 km/h, le
véhicules ; deuxième à 100 km/h, le troisième à 80 km/h.
– déviations, destinées à permettre à une route à grande circula-
tion de contourner une agglomération, et auxquelles les propriétés En cas de visibilité inférieure à 50 mètres, du fait du brouil-
riveraines n’ont pas d’accès direct ; lard notamment, les vitesses sont abaissées à 50 km/h sur
l’ensemble des réseaux.
– ouvrages d’art à péage, qui peuvent appartenir, sous condi-
tions, aux domaines publics de l’État, des Départements et des  En agglomération :
Communes. La vitesse est limitée à 50 km/h. Elle peut être relevée à
On n’évoquera ici ces statuts particuliers que pour autant qu’ils 70 km/h dans les zones où les traversées de piétons sont peu
aient des conséquences sur la géométrie de la voie. nombreuses, ou protégées par des équipements appropriés.
Elle peut bien entendu être abaissée par l’Autorité chargée du
On doit noter que le cas des aménagements cyclables n’est pas pouvoir de police (zones 30 notamment).
évoqué dans le Code de la voirie routière, malgré la généralité que Sur le boulevard périphérique de Paris, la vitesse limite est
donne à ce Code son article L. 111-1 « le domaine public routier fixée par le Code de la route à 80 km/h.
comprend l’ensemble des biens du domaine public de l’état, des
départements et des communes affectés aux besoins de la circula-
tion terrestre, à l’exception des voies ferrées ».
Compte tenu de l’importance croissante donnée aux circulations
douces, et en particulier aux deux roues, par les gestionnaires de la 2. Données à considérer
voirie, un chapitre spécial leur sera néanmoins consacré.
dans les projets
& L’article [C 4 308] rappelle par ailleurs la classification fonction-
nelle des routes du réseau national, en insistant sur le fait que les
textes qui la définissent peuvent inspirer les autres collectivités
(Départements et Communes), mais ne s’imposent pas à elles. La définition des caractéristiques géométriques de la route sup-
Nous reviendrons sur cette classification, tout à fait essentielle pose le choix préalable d’un certain nombre de données de base
pour notre propos, dans la suite de l’article. dont les plus essentielles sont les suivantes :
Précisons seulement ici que deux grandes catégories de textes – trafic ;
techniques régissent le réseau national : – vitesse de projet ;
– les uns sont relatifs aux « routes interurbaines » ; – distances d’arrêt, de dépassement et visibilité.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


C 4 310 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– LES ROUTES

2.1 Trafic Tableau 1 – Capacités pratiques des divers types de voies


Le niveau de trafic est la donnée principale à prendre en compte
pour la définition du profil en travers de la chaussée et, de façon Seuil de gêne Seuil de saturation
Type de voie
plus générale, pour le choix du type d’aménagement à retenir. (en uvp/jr) (en uvp/jr)
Mais, il recouvre une réalité complexe.
2 voies 8 500 15 000

2.1.1 Caractéristiques et évaluations 3 voies 12 000 20 000


En dehors même des évolutions liées à l’accroissement progres- 2 x 2 voies 25 000 45 000
sif du parc automobile, il varie tout d’abord constamment dans le
temps. Qu’il s’agisse de la circulation journalière, hebdomadaire ou 2 x 3 voies 40 000 65 000
mensuelle, toutes les courbes de trafic mettent en évidence des
« pointes » et des « creux » qui se reproduisent avec régularité sur
une même section, chaque jour sensiblement aux mêmes heures,
2.1.4 Conditions de circulation
chaque semaine les mêmes jours, chaque année aux mêmes sai-
sons, et ceci principalement en fonction du rôle économique de la En ce qui concerne l’influence du trafic sur les conditions de cir-
route considérée (liaisons domicile/travail, grand tourisme saison- culation, il a été montré par de très nombreux auteurs que, lorsque
nier, circulation de week-end, trafic industriel etc.). le débit augmente, la vitesse diminue et cela jusqu’à un point cri-
tique au-delà duquel il y a diminution simultanée du débit et de la
Deux grandeurs caractéristiques sont généralement retenues
vitesse.
pour synthétiser l’importance du trafic et traduire ces fluctuations :
On peut donc définir un débit maximal théorique. Mais, on ne
– le trafic moyen journalier annuel, ou TMJA, égal au trafic total
l’obtient qu’au prix d’une réduction sensible de la vitesse moyenne
de l’année, divisé par le nombre de jours ; et il correspond à un régime très instable et à des niveaux de ser-
– Une valeur « raisonnable » du débit de pointe, excluant les vice très dégradés (vitesses faibles, arrêts fréquents, « coups
pointes momentanées liées à des circonstances exceptionnelles d’accordéon » liés à l’instabilité de la courbe débit-vitesse au voisi-
(départs massifs en vacances, manifestations locales, etc.). nage du maximum). De telles conditions de circulation ne sont tolé-
rables en rase campagne qu’à l’occasion des grandes pointes
Sur la base des travaux conduits par le Highway Research Board,
annuelles de trafic.
publiés en 1965 dans le Highway Capacity Manual [3] ce débit de
pointe raisonnable, ou « normal », est caractérisé en France par le Ceci conduit certains auteurs à parler, au-delà d’un certain niveau
« trafic de la trentième heure ». de trafic, de « circulation gênée ».
Ce débit caractéristique est obtenu à partir de la courbe des L’Instruction sur les Conditions techniques d’aménagement des
débits horaires classés, obtenue en portant en ordonnée le débit autoroutes de liaison (ICTAAL, [4]) estime à 1 800 uvp/h le débit
de la Ne heure, les heures étant rangées par ordre de débit décrois- de saturation de la voie la plus chargée des autoroutes.
sant, et en abscisse le nombre N. Pour les autres voies interurbaines, l’ARP, aménagement des
On constate très généralement une nette rupture de la courbe au routes principales [5], estime à 2 000 uvp/h (deux sens confon-
voisinage de la trentième heure, qui marque en quelque sorte un dus) la capacité limite des routes à 2 voies, et à 2 700 uvp/h
maximum parmi les débits correspondant à des besoins réguliers celle des routes à trois voies.
du public. Le même document précise que ces chiffres ne sont que des
repères et qu’il n’est pas anormal qu’une route connaisse au
En choisissant la 30e heure comme débit maximum, on accepte moins quelques heures de saturation au cours de l’année.
donc que l’infrastructure, ou certains de ses ouvrage, soient sous
dimensionnés pendant une trentaine d’heures par an.
Michel Faure [6] propose, du point de vue des capacités prati-
ques de différents types de voies, les chiffres repères du tableau 1.
2.1.2 Trafic prévisible
C’est en fait le trafic prévisible dans l’avenir, et non celui que l’on 2.2 Vitesse de projet
mesure lors de l’établissement du projet, qui doit être pris en
compte. La « vitesse pratiquée » par les véhicules est à l’évidence une
Les études de projet comportant toujours des études de prévi- donnée tout à fait essentielle pour la définition de la géométrie de
sion de trafic, le projeteur dispose des éléments nécessaires dès la voie. Elle joue un rôle dans :
lors qu’il aura choisi l’échéance à laquelle il admet que la voie – le comportement du véhicule dans les courbes ;
sera saturée. – sa distance d’arrêt en présence d’un obstacle ;
– la vitesse de dépassement ;
Les chiffres (indicatifs) trouvés dans certaines des instructions
– la distance de visibilité, etc.
évoquées plus loin sont les suivantes :
– routes nationales ordinaires : 15 ans ; Elle conditionne le choix de la « vitesse de projet », sur la base de
– autoroutes : 20 ans. laquelle sont définies les caractéristiques géométriques de la voie.
Cette vitesse de projet est en relation avec plusieurs notions.
2.1.3 UVP
2.2.1 Vitesse maximale autorisée
Compte tenu du niveau de gêne plus élevé introduit par la pré-
sence de poids lourds dans le trafic, ce n’est généralement pas le Des vitesses limites ont été définies dans la plupart des pays, dif-
trafic brut lui-même qui est pris en compte, mais son expression férentes suivant :
en « UVP », Unité de Voiture Particulière, calculée de la façon sui- – les types de voies ;
vante : un véhicule léger compte pour 1 uvp, un poids lourd ou un – leurs caractéristiques géométriques (profil en travers
bus pour 2 uvp. essentiellement) ;

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– leur environnement (urbain, périurbain, rase campagne) ; tout effet de surprise, la vitesse de référence soit la même sur de
– les conditions météorologiques ; longues sections (50 km ou plus) et que la transition entre deux
– les caractéristiques des véhicules. sections de vitesses de référence différentes soit perceptible.
Pour la France, elles sont définies par le Code de la route, et leurs Cette démarche est maintenant modifiée dans le sens suivant :
valeurs rappelées en introduction. – la conception générale du tracé (tracé en plan, profil en long,
Comme nous l’avons vu, le gestionnaire de la voie peut, d’autre profil en travers) est définie par les texte pour chaque catégorie de
part, par le biais de la signalisation, imposer des vitesses limites voie (maintenant très strictement codifiée) ;
plus faibles que les vitesses maximales définies par le Code de la – les modèles et abaques précédemment évoqués permettent de
route. calculer en chaque point les vitesses pratiquées ;
– de ces vitesses pratiquées, on déduit les exigences de distance
Il faut malheureusement constater que, jusqu’à maintenant, ces de visibilité ;
vitesses réglementaires n’étaient guère respectées, l’automobiliste – la comparaison de ces exigences avec les distances de visibilité
ayant tendance à rouler à la vitesse maximale qu’il croit compatible effectivement offertes (du fait des masques latéraux, du profil en
avec ses propres talents de conducteur (surestimés très générale- long, etc.) permet de détecter les insuffisances éventuelles et de
ment). La voie réglementaire n’avait donc pas permis jusqu’à pré- modifier en conséquence le tracé, les points singuliers de l’itiné-
sent de garantir que les vitesses pratiquées restent inférieures à un raire devant bénéficier d’un examen particulièrement rigoureux.
seuil prédéterminé, qui aurait pu constituer la vitesse de projet.
Le renforcement des contrôles, et surtout la multiplication des
radars, semblent heureusement avoir fait évoluer cette situation 2.3 Distances d’arrêt, de dépassement
de façon très positive, comme le montrent les rapports successifs et visibilité
de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière.
C’est ainsi que l’on peut retenir du dernier de ses rapports, relatif Ce sont des « notions dérivées » importantes pour la définition
à la sécurité routière en 2009 [7] les conclusions suivantes. précise de la géométrie de la voie ; elles sont en arrière plan de tou-
tes les normes de tracé : « Le conducteur conduit en fonction de ce
Exemple qu’il voit… Dans un souci de sécurité, mais également de confort,
 Évolution des vitesses moyennes des véhicules légers (VL) la conception géométrique des routes doit permettre d’assurer des
sur un échantillon représentatif de voies : de 90 km/h en 2 000 à conditions de visibilité satisfaisante tant au droit des points singu-
80 km/h en 2009 (la vitesse moyenne des motos restant historique- liers qu’en section courante. Une des tâches du concepteur routier
ment de l’ordre de 10 km/h plus élevée que celle des VL). est de rechercher un juste équilibre entre les besoins en visibilité et
les contraintes spécifiques au projet. Ces exigences dépendent de
 Taux de dépassement des vitesses limites de plus de 10 km/ la vitesse pratiquée, du temps de réaction et de la distance néces-
h : de l’ordre de 10 à 15 % en 2009, contre 34 % en 2002. saire à la manœuvre visée » [9].
En tout point du tracé, la visibilité doit être suffisante pour que le
2.2.2 Vitesse V85 véhicule puisse s’arrêter à temps devant un obstacle placé sur la
chaussée. Elle doit d’autre part être assurée, dans les conditions
Pour rendre compte de façon synthétique des vitesses maxima- définies ci après, à la fois dans les virages et à l’approche des
les effectivement pratiquées par les usagers, on utilise convention- carrefours.
nellement, et conformément aux pratiques internationales, la
vitesse V85 en dessous de laquelle roulent 85 % des usagers en
conditions de circulation fluide (véhicules dits « libres »), ce qui per- 2.3.1 Arrêt avant obstacle
met d’exclure les vitesses considérées comme atypiques et
Pour ce qui concerne l’arrêt avant un obstacle, on doit distinguer
extrêmes.
les obstacles relativement courants, tels que la présence éventuelle
Cette vitesse est en relation avec les caractéristiques géométri- d’un piéton ou d’un véhicule arrêté (accident, retenue de trafic,
ques de la route ; des modèles, abaques et logiciels permettent de etc.), et les obstacles totalement imprévus (chutes de pierre sur la
l’estimer en fonction des paramètres fondamentaux : rayons en chaussée par exemple).
plan, largeur de chaussée, déclivité etc., et inversement de s’assu-
rer que le tracé retenu est compatible avec la V85 choisie [8]. Quel que soit le cas, il est nécessaire d’assurer la visibilité à
Enfin, compte tenu de ce qui a été dit précédemment concernant une distance permettant au conducteur de s’arrêter avant
un meilleurs respect des vitesses réglementaires, le principe retenu l’obstacle.
aujourd’hui « … est d’écrêter la V85 à la vitesse maximum régle- En chaque point du tracé, la distance d’arrêt doit donc être infé-
mentaire. On ne conçoit plus de dimensionner des infrastructures rieure à la distance de visibilité, appréciée dans les conditions
pour des vitesses supérieures aux vitesses réglementaires. Donc suivantes :
sauf dans les cas où il s’avérerait que la V85 pratiquée soit infé- – point d’observation placé à une hauteur de 1 et à 2 m du
rieure à la vitesse réglementaire, c’est cette dernière qui doit être bord droit de la chaussée ;
retenue. La seule exception concerne la visibilité en carrefour où, – point observé placé sur l’axe de la voie à une hauteur de
dans tous les cas, pour des impératifs de sécurité, on prend en 0,35 m (feux arrières d’un véhicule), réduite à 0,15 m pour les
compte la V85 » [9]. routes exposées à des chutes de pierres fréquentes.
Le respect de cette condition suppose la détermination de la
distance d’arrêt.
C’est donc la V85 écrêtée au niveau de la vitesse maximale
autorisée, notée V85é, qui est retenue dans les textes les plus
Comme nous l’avons vu dans l’article [C 4 308], la distance
récents pour la définition de la géométrie des voies.
d’arrêt en ligne droite est donnée, pour une route sans déclivité,
par la formule :
Dans les premières versions des mêmes textes, on choisissait de
façon explicite une vitesse de projet, désignée par le terme de d (m) = 0,55 V (km/h) + 4 /1000 × V 2 /f
« vitesse de référence » qui, attachée à un tronçon, permettait de
définir les caractéristiques minimales d’aménagement de ses Le premier terme représente la distance parcourue pendant le
points particuliers. On prescrivait simultanément que, pour éviter temps de perception-réaction (pris égal à 2 secondes en cas de

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