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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Juin 2018

Guide technique

Manuel de dimensionnement des


chaussées neuves à faible trafic

Version finale de juin 2018

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Ce guide technique, rédigé par l’Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité
(IDRRIM), est édité par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et
l’aménagement (Cerema) dans le cadre d’une convention partenariale.

Crée en 2010 à l’initiative du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, de l’Assemblée


des Départements de France, de la Fédération professionnelle Syntec-Ingénierie et de la Fédération Nationale des
Travaux Publics et ses syndicats associés (tous signataires de la Convention d’Engagement Volontaire du 25 mars
2009), l’IDRRIM fédère l’ensemble des acteurs publics et privés agissant dans le domaine des infrastructures de
mobilité et d’espaces urbains : Etat, collectivités locales, gestionnaire de réseaux, services techniques, ingénierie
privée, fournisseurs, associations partenariales, écoles, centres de formation et organismes de recherche.

L’IDRRIM a pour mission de :


- Fédérer et mobiliser les acteurs de la profession.
- Produire des documents de référence.
- Contribuer à l’amélioration des compétences
- Promouvoir l’innovation et faire rayonner l’excellence française

Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité


9, Rue de Berri - 75008 Paris
Téléphone : 33 (0)1 44 13 32 99 - Télécopie : 33 (0)1 13 32 98
@ : idrrim@idrrim.com - www.idrrim.com

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Ce guide technique sur le dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic a été réalisé par un groupe de
travail constitué par le comité « Méthodologie » de l'Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la
Mobilité (IDRRIM).

Le groupe de travail chargé de sa rédaction a été constitué de :

• François CHAIGNON - Routes de France (Colas)


• Joseph ABDO - CIMBETON
• Jean-Luc BAUMGAERTNER - SYNTEC Ingénierie (INGEROP)
• Raphaël BODET - UNICEM
• Dimitri DURIN - Routes de France (Eurovia)
• Sébastien HERVE - CEREMA
• Pierre HORNYCH - IFSTTAR
• Thierry LEMOINE - CEREMA
• Thomas LENOIR - IFSTTAR
• Gabriel MALHANCHE - ADF (CD 91)
• Olivier MOGLIA - EUROBITUME France (TOTAL)
• Hugues ODEON - CEREMA
• Stéphanie PERIGOIS - CEREMA
• Philippe TOUBEAU - UNICEM (LAFARGE HOLCIM)
• Ammar TRICHE - Routes de France (Eiffage)
• Fabrice BRETON - Routes de France (changement de fonction)
• Amandine ZIEGELMEYER - Routes de France (changement de fonction)
• Stéphane GEORGES - (changement de fonction)
• Patrick Porru - IDRRIM

Aide à la lecture du guide


• le glossaire, en Annexe 1 – Terminologie donne les définitions des principaux termes spécifiques utilisés ;

• les abréviations et symboles rencontrés dans le texte sont explicités en Annexe 1 – Terminologie ;

• les renvois bibliographiques : dans le texte, les numéros entre crochets [ ] correspondent aux documents
mentionnés en Annexe 2 – Bibliographie.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

PREFACE

Le patrimoine routier français est riche de plus d’un million de kilomètres, gérés et entretenus par une
grande diversité de maîtres d’ouvrages. Cette forte densité du réseau routier couvre également une
grande variété de situations, que ce soit en termes de sollicitations de l’infrastructure ou de services
rendus par elle : ainsi, lorsque les grands axes structurants (autoroutes, routes nationales, voies
express…) – qui ne représentent que 2 % du réseau – portent la majeure partie du trafic, le réseau
capillaire – très largement majoritaire – permet une irrigation fine du territoire et les dessertes locales. Ce
réseau capillaire contribue pour une grande part à l’attractivité économique et touristique de notre pays. Il
permet, pour tous maîtres d’ouvrages, d’assurer le maillage et l’aménagement de son territoire,
favorisant le développement d’une économie locale. Outre sa valeur patrimoniale liée à sa longueur, ce
réseau a un rôle structurant dans les dynamiques territoriales.
Sur un plan technique, si c’est très logiquement que la doctrine routière nationale s’est prioritairement
concentrée sur les enjeux des réseaux structurants, il n’en demeure pas moins un besoin essentiel
d’apporter aux maîtres d’ouvrage, à l’ingénierie et au secteur de la construction, les outils
méthodologiques adaptés aux réseaux secondaires ou capillaires à faible trafic.
L’IDRRIM a donc souhaité apporter une réponse opérationnelle aux gestionnaires d’infrastructures
préoccupés par les enjeux techniques associés à ces réseaux, en rédigeant ce guide de conception de
chaussées à faible trafic. Dans un contexte où certaines chaussées atteignent aujourd’hui la fin de leur
durée de vie et peuvent nécessiter de lourds travaux de réhabilitation, il est apparu indispensable que
des solutions techniques adaptées aux besoins de ces axes, peu sollicités par le trafic poids lourds,
soient proposées afin de mettre en place des solutions durables et qui correspondent aux réalités
économiques actuelles.
Remplaçant un ancien document daté de 1981, ce guide propose des méthodes de conception pour ce
type d’infrastructures en tenant compte des nouvelles méthodes de dimensionnement utilisées et les
nouvelles techniques routières, notamment celles utilisant des matériaux recyclés, de plus en plus
couramment utilisés.
Ce document doit ainsi permettre aux maîtres d’ouvrage de sélectionner la méthode de conception la
plus adaptée aux besoins et aux contraintes techniques et économiques, permettant également aux
entreprises d’adapter les solutions techniques proposées en réponses aux appels d’offre.

David Zambon

Directeur Général de l’IDRRIM

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

SOMMAIRE
PREFACE ......................................................................................................................................................................4
2. STRATEGIE DU DIMENSIONNEMENT ...............................................................................................................9
2.1 La hiérarchisation du réseau ...........................................................................................................................9
2.2 Le trafic ..........................................................................................................................................................9
2.3 Le niveau de risque ....................................................................................................................................10
2.4 La connaissance géotechnique des sols ..................................................................................................10
2.5 Le choix des matériaux ..............................................................................................................................10
2.6 Le comportement au gel/dégel ..................................................................................................................10
2.7 Le niveau de service ...................................................................................................................................10
3. METHODOLOGIE ..................................................................................................................................................11
3.1 Principe du calcul mécanique ....................................................................................................................11
3.2 Principe de la vérification au gel/dégel .....................................................................................................12
3.3 Intégration des conditions de mise en œuvre ..........................................................................................12
4. ASSAINISSEMENT - DRAINAGE .............................................................................................................................13
4.1 Principes généraux .....................................................................................................................................13
4.2 Caractéristiques des plates-formes support de chaussée ......................................................................14
4.3 Dispositifs d’assainissement et de drainage ............................................................................................17
5. STRUCTURES DE CHAUSSEE ...............................................................................................................................19
5.1 Définition d’une structure de chaussée ....................................................................................................19
5.2 Les grandes familles de structures de chaussées ..................................................................................19
5.3 Description des familles de structures de chaussées retenues dans ce guide .....................................20
5.4 Aide au choix des matériaux pour les couches constitutives ..................................................................25
d’une chaussée.......................................................................................................................................................25
6. TRAFIC ................................................................................................................................................................27
6.1 Introduction ..................................................................................................................................................27
6.2 Détermination du TMJA à la mise en service ...........................................................................................27
6.3 Calcul du trafic cumulé TC pendant la durée de service .......................................................................28
6.4 Calcul du nombre d’essieux équivalents NE pendant la durée de service ........................................28
6.5 Points de vigilance ......................................................................................................................................29
7. PLATE-FORME SUPPORT DE CHAUSSEE ....................................................................................................30
7.1 Définition, terminologie ...............................................................................................................................30
7.2 Choix de la classe de plateforme ..............................................................................................................30
7.3 Matériaux de couche de forme ..................................................................................................................31
7.4 Détermination de la classe d’arase ..........................................................................................................33
7.5 Dimensionnement de la couche de forme en fonction de la classe de plateforme à atteindre (méthode
simplifiée) ................................................................................................................................................................35
8. MATERIAUX D’ASSISE ............................................................................................................................................40
8.1 Graves non traitées / Matériaux granulaires.............................................................................................40
8.2 Matériaux alternatifs et/ou locaux..............................................................................................................41
8.3 Matériaux Granulaires traités aux liants hydrauliques ................................................................................42
8.4 Sols traités aux liants hydrauliques .............................................................................................................43
8.5 Béton de ciment .........................................................................................................................................44
8.6 Matériaux bitumineux .................................................................................................................................45
9. MATERIAUX DE SURFACE .....................................................................................................................................46

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

9.1 Enduits Superficiels d’Usure (ESU) .............................................................................................................46


9.2 Matériaux Bitumineux Coulés à Froid (MBCF) ............................................................................................47
9.3 Enrobés bitumineux ...........................................................................................................................................48
9.4 Béton de ciment ...............................................................................................................................................49
10. VERIFICATION AU GEL/DEGEL .....................................................................................................................50
10.1 Principes ......................................................................................................................................................50
10.2 Caractérisation de la sensibilité au gel des matériaux du sol support.....................................................50
10.3 Détermination de la protection au gel/dégel ...........................................................................................50
10.4 Détermination de la barrière de dégel ......................................................................................................52
11. RESULTATS DU DIMENSIONNEMENT ..................................................................................................................53
11.1 Intérêt des abaques de dimensionnement................................................................................................53
11.2 Méthodes appliquées ..................................................................................................................................53
11.3 Structures retenues .....................................................................................................................................53
11.4 Choix de la maîtrise d’ouvrage ..................................................................................................................54
11.5 Choix de la couche de surface ..................................................................................................................54
11.6 Hypothèses de calcul ...............................................................................................................................55
11.7 Définition des abaques ...............................................................................................................................55
11.8 Vérification au gel-dégel .............................................................................................................................55
11.9 Logigramme ...............................................................................................................................................56
11.10 Exemples de dimensionnement .................................................................................................................56
12. ANNEXES...........................................................................................................................................................60
Annexe 1 – Terminologie ........................................................................................................................................60
Annexe 2 – Bibliographie .......................................................................................................................................60
Annexe 3 – Dispositions constructives .................................................................................................................60
Annexe 4 – Fiches produits ...................................................................................................................................60
Annexe 5 – Fiches structures ...............................................................................................................................60
Annexe 6 – Fiches synthèse domaines d’emploi et limitations d’usage pour les matériaux alternatifs ............60

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Table des illustrations


Index des figures
Figure 1 : plate-forme dérasée ....................................................................................................................................14
Figure 2 : Prolongement couche de forme jusqu’en bord de plateforme ....................................................................14
Figure 3 : Non prolongement couche de forme jusqu’en bord de plateforme .............................................................15
Figure 4 : Fond des fossés ..........................................................................................................................................15
Figure 5 : Plateforme encaissée ..................................................................................................................................15
Figure 6 : Encaissement limité ....................................................................................................................................15
Figure 7 : Dispositifs de drainage pour une plateforme encaissée .............................................................................16
Figure 8 : Assainissement provisoire ..........................................................................................................................16
Figure 9 : Comblement des fossés ..............................................................................................................................17
Figure 10 : Drain transversal à la jonction déblai-remblai ...........................................................................................18
Figure 11 : Drains en épis ...........................................................................................................................................18
Figure 12 : Structure de chaussée ..............................................................................................................................19
Figure 13 : Chaussée souple ......................................................................................................................................20
Figure 14 : Chaussée souple – critère de dimensionnement ......................................................................................20
Figure 15 : Chaussée bitumineuse ..............................................................................................................................21
Figure 16 : Chaussée bitumineuse – critère de dimensionnement .............................................................................22
Figure 17 : Structure semi-rigide .................................................................................................................................23
Figure 18 : Structure semi-rigide – critère de dimensionnement ................................................................................23
Figure 19 : Structure rigide ..........................................................................................................................................24
Figure 20 : Structure rigide – critère de dimensionnement .........................................................................................24
Figure 21 : Terminologie..............................................................................................................................................30

Index des tableaux


Tableau 1: Choix de couches de roulement ................................................................................................................25
Tableau 2 : Choix de couches d'assises .....................................................................................................................26
Tableau 3 : Définition des classes de trafic en fonction du nombre de PL par sens de circulation ............................27
Tableau 4 : Définition des classes de trafic en fonction du nombre de VL .................................................................27
Tableau 5 : Valeur de CAM en fonction du trafic et des matériaux d’assise ...............................................................28
Tableau 6 : Classe de portance à long terme de la plateforme ..................................................................................30
Tableau 7 : Appréciation de la portance de la P.S.T. prévisible au moment du chantier à partir des sondages et des
essais de laboratoire ...................................................................................................................................................34
Tableau 8 : Epaisseurs des couches de forme en matériaux granulaires ..................................................................35
Tableau 9 : Dimensionnement d’une couche de forme constituée de matériaux traités aux liants hydrauliques avec
ou sans prétraitement à la chaux ................................................................................................................................36
Tableau 10 : Epaisseur préconisée de la couche de forme selon la PF visée, le cas de PST et l’arase de
terrassement pour des matériaux A3 traités à la chaux seule ....................................................................................37
Tableau 11 : Epaisseurs des couches de forme traitées ............................................................................................37
Tableau 12 : Epaisseurs des couches de forme traitées pour chaussées faiblement circulée sur sols déformables
ou très déformables .....................................................................................................................................................38
Tableau 13 : Performances mécaniques et seuils de déformabilité de plateforme en matériaux granulaires ...........39
Tableau 14 : Seuils de déformabilité de plateforme en sols traités à la poutre de Benkelman ou au déflectographe
Lacroix (valeurs à 28 jours) .........................................................................................................................................39
Tableau 15 : Conditions d’utilisation des GNT suivant leur type (A / B1 / B2) ou leur classe de performances
mécaniques .................................................................................................................................................................40
Tableau 16 : Catégories de GNT à retenir pour le dimensionnement ........................................................................41
Tableau 17 : Paramètres de dimensionnement à prendre en compte pour les GNT .................................................41
Tableau 18 : Paramètres à prendre en compte pour les matériaux traités aux liants hydrauliques et bétons ...........43
Tableau 19 : Paramètres à prendre en compte pour les sols traités en assises ........................................................44
Tableau 20 : Paramètres à prendre en compte pour les chaussées structures en béton ..........................................44
Tableau 21 : Paramètres à prendre en compte pour les matériaux bitumineux .........................................................45
Tableau 22 : Exemples de choix de structures en ESU en fonction du trafic .............................................................46
Tableau 23 : Niveaux de performance à un an pouvant être obtenus en fonction de l’état de la chaussée à revêtir 47
Tableau 24 : Exemples de choix de structures en MBCF en fonction du trafic ..........................................................48
Tableau 25 : Niveaux de performance à un an pouvant être obtenus en fonction de l’état de la chaussée à revêtir 48
Tableau 26 : Paramètres à prendre en compte pour les matériaux bitumineux .........................................................49
Tableau 27 : Classe de sensibilité au gel à retenir en l’absence d’essais de gonflement ..........................................50
Tableau 28 : Valeurs de An en fonction de la nature du matériau de couche de forme .............................................51
Tableau 29 : Valeurs des coefficients a et b en √(°Cxj)/m ..........................................................................................52
Tableau 30 : Risques de calcul ...................................................................................................................................55
Tableau 31 : Choix et épaisseurs des structures ........................................................................................................57
Tableau 32 : Indice de gel admissible par type de structure .......................................................................................57
Tableau 33 : Choix et épaisseur de structure en GB3 ................................................................................................58
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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau 34 : Choix et épaisseur de structure en SC3 ................................................................................................58


Tableau 35 : Choix et épaisseur de structure en GC3 ................................................................................................59
Tableau 36 : Choix et épaisseur de structure en béton ..............................................................................................59
Tableau 37 : Indice de gel admissible par type de structure .......................................................................................59
Tableau 38 : Surlageurs conseillées dans le cas de structure bitumineuse ou à assise traitée (de la partie
supérieure des terrassements à la couche de roulement) ..........................................................................................67
Tableau 39 : Surlageurs conseillées dans le cas de structure en béton de ciment (de la partie supérieure des
terrassements à la couche de roulement) ...................................................................................................................67
Tableau 40 : Epaisseur des matériaux selon leur nature ............................................................................................68
Tableau 41 : Epaisseur moyenne d'utilisation .............................................................................................................68

Index des photographies

Photo 1 : Fissure longitudinale ....................................................................................................................................21


Photo 2 : Faïençage ....................................................................................................................................................21
Photo 3 : Essai à la dynaplaque ..................................................................................................................................39
Photo 4 : Essais de plaque ..........................................................................................................................................39

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

2. STRATEGIE DU DIMENSIONNEMENT
Une route est considérée comme une chaussée à faible trafic lorsqu‘elle supporte de 1 à 150 Poids Lourd(s)
par jour. En France, ces chaussées représentent plus de 80 % du linéaire total du réseau routier. Elles
constituent donc un enjeu important pour les différents gestionnaires au titre de la conservation, de la
modernisation et du développement du patrimoine.

Que ce soit dans le cadre de la construction d’une route neuve ou de la remise à niveau d’une route existante, il
est nécessaire que le maître d’ouvrage se fixe selon la nature de ses voies une stratégie de dimensionnement.

La stratégie du dimensionnement des chaussées se caractérise par le choix d’une structure initiale et par le
niveau d’entretien que le gestionnaire est prêt à consentir.

De cette stratégie découlent les hypothèses choisies par le maître d’ouvrage pour dimensionner ses chaussées,
préserver son patrimoine, assurer un niveau de service aux usagers satisfaisant, gérer la prise de risque et
maîtriser les coûts globaux.

Cette stratégie sera différente selon la localisation de la route (hors et en agglomération).

Le dimensionnement d’une chaussée neuve fait intervenir différents paramètres :

- La hiérarchisation du réseau
- Le trafic et plus particulièrement celui des poids lourds,
- Le niveau de risque,
- La connaissance géotechnique des sols,
- Le choix des matériaux,
- Le comportement au gel/dégel,
- Le niveau de service offert à l’usager.

2.1 La hiérarchisation du réseau


Pour chaque gestionnaire, il existe une relation entre la situation géographique et la vocation de la route
(réseau d’accompagnement, desserte locale…) lui permettant un classement de son réseau routier.

En fonction de ce classement, il sera utile de définir un coût global dans lequel varieront le coût
d’investissement et les dépenses d’entretien par rapport à une durée de dimensionnement définie,
généralement entre 10 et 30 ans.

Les itinéraires stratégiques devront être dimensionnés pour des durées relativement longues, d’au moins 20
ans, afin d’éviter des interventions lourdes, coûteuses et gênantes pour l’usager. Cette stratégie s’applique
également aux chaussées situées entre bordures, y compris les giratoires.

En revanche, les itinéraires les moins empruntés pourront être dimensionnés pour une durée inférieure à 20
ans puis faire l’objet d’entretiens progressifs. Dans ce cas, l’investissement initial sera plus faible, mais les
renforcements prévus devront impérativement être réalisés afin d’éviter la ruine de la chaussée et de perdre
ainsi le bénéfice réalisé au début de l’opération.

2.2 Le trafic
Les chaussées sont dimensionnées par rapport au trafic des poids lourds car seuls les véhicules lourds ont un
effet significatif sur la fatigue des chaussées. Cet effet est très largement fonction de la charge par essieu des
véhicules.

En revanche, les véhicules légers ont un effet négligeable sur les chaussées et ils provoquent uniquement une
usure de la couche de roulement.

Il existe cinq classes de trafic prises en compte dans ce présent guide, qui sont déterminées à partir du trafic
Poids Lourds moyen journalier annuel (TMJA).

Ce paramètre, développé dans le chapitre 7 du guide, est fondamental pour le dimensionnement des chaussées
et il est fortement recommandé de réaliser des comptages afin d’estimer le TMJA à la mise en service.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

2.3 Le niveau de risque


Le maitre d’ouvrage doit définir un niveau de risque pour la chaussée, excepté pour les structures souples.
Le niveau de risque est l’espérance (au sens de la théorie des probabilités) de la proportion linéique de
chaussée à reconstruire en l'absence de toute intervention d'entretien structurel pendant la période de
dimensionnement, noté r et exprimé en pourcentage.
Celui-ci est donc associé à la probabilité d’apparition de dégradations avant la fin de la durée de
dimensionnement fixée par les calculs et de son acceptabilité en fonction du niveau de service et de la
hiérarchisation du réseau considéré.
La valeur de risque est fixée par le maître d'ouvrage en fonction de l'usage de la voie, des caractéristiques de
son réseau et de sa stratégie d'investissement et d'entretien.
Des hypothèses sont proposées, à titre indicatif, au 11.6 de ce guide.

Important : La valeur de risque, qui dépend de la stratégie du maître d’ouvrage, peut avoir une influence
importante sur le dimensionnement de la structure mais également sur l’entretien de l’ouvrage.
Il revient donc à chaque maître d’ouvrage de fixer la valeur de risque qu’il souhaite en fonction du niveau de
service attendu, de sa politique d’investissement et d’entretien ainsi que des caractéristiques de son réseau.

2.4 La connaissance géotechnique des sols


La connaissance géotechnique des sols est un paramètre essentiel dans le dimensionnement.

Il faut donc être capable d’apprécier la portance de la plate-forme support prévisible au moment du chantier à
partir des sondages et des essais de laboratoire.

Selon la nature et l’état hydrique des matériaux, les indicateurs de comportements différents déterminent la
qualification de la portance attendue de la plate-forme.

En fonction de la qualité des sols, il peut être envisagé de mettre en œuvre un matériau d’apport et/ou de traiter
le sol en place afin d’obtenir une plate-forme support de qualité.

Celle-ci joue un rôle prépondérant dans le comportement sous trafic de la structure de la chaussée. Plus les
performances de la plate-forme sont élevées, plus la pérennité de la chaussée est assurée, moins il est
nécessaire d’intervenir pour des travaux de renforcement.

2.5 Le choix des matériaux


Le guide s’inscrit dans une démarche de développement durable et souligne l’intérêt de l’utilisation possible de
matériaux alternatifs et/ou locaux en couche de forme et d’assise au même titre que les matériaux traditionnels
naturels, traités ou non traités.

2.6 Le comportement au gel/dégel


Les chaussées à faible trafic sont sensibles aux chutes de portance du sol support au moment du dégel qui
risquent de provoquer une ruine prématurée de la chaussée sous trafic lourd.

L’appréciation de la tenue de la chaussée lors des phases gel/dégel est établie par une vérification menée
séparément et après étude de la tenue mécanique.

Selon la zone géographique et les conditions hivernales locales, le maître d’ouvrage vérifiera le comportement
de la chaussée vis-à-vis du gel/dégel afin de mettre la chaussée hors gel ou bien définira la pose de barrières
de dégel en fonction du niveau de service choisi.

La tenue au gel/dégel des structures dépend :

- de la gélivité du sol en place,


- du type de la couche de forme.
- de la constitution de la structure,
- de l’indice de gel local.

2.7 Le niveau de service


En fonction de la hiérarchisation du réseau, de la configuration de la chaussée et de la stratégie d’entretien, le
maître d’ouvrage définit un niveau de sécurité et de confort à l’usager.
Celui-ci conditionne le choix de la couche de roulement et celui des couches d’entretien.
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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

3. METHODOLOGIE
La méthode utilisée pour le dimensionnement des structures de chaussées neuves à faible trafic suit les
principes décrits dans la norme NF P 98-086.

Elle consiste à définir les épaisseurs de matériaux de chaussées nécessaires en fonction de la circulation d’un
trafic donné et du sol en place pour une durée de dimensionnement fixée. Ces épaisseurs de couches sont
calculées sur la base de critères mécaniques, puis éventuellement sont modifiées pour intégrer la tenue de la
structure face à un cycle de gel/dégel. Enfin ces épaisseurs sont ajustées pour tenir compte des conditions de
réalisation du chantier.

3.1 Principe du calcul mécanique


Le calcul mécanique des épaisseurs requises de couches de chaussée consiste à vérifier qu’une structure
choisie a priori permet la circulation d’un volume de trafic pendant la durée de dimensionnement, selon la
démarche suivante.

La vérification se fait en s’assurant que l’amplitude des sollicitations induites dans la structure de chaussée au
passage d’une charge représentant le trafic lourd reste inférieure ou égale à des valeurs admissibles par les
matériaux constitutifs. Les critères vérifiés sont :

- la déformation verticale élastique en surface des couches non liées (sol et éventuellement
matériaux non traités), indicative de leur déformabilité sous chargements répétés ;
- la déformation en extension à la base des couches bitumineuses épaisses, indicative de leur
comportement à la fatigue ;
- la contrainte en traction à la base des couches de matériau traité aux liants hydrauliques et des bétons,
indicative de leur comportement à la fatigue.
Le concepteur choisit :

- le type de structure qu’il entend concevoir ;


- la nature et l’épaisseur de la couche de surface en fonction du trafic que doit recevoir la chaussée et de
la politique fixée par le maître d’ouvrage ;
- la nature des couches d’assise.
L’inconnue du problème est l’épaisseur des couches d’assise, que le concepteur fait varier.

Les sollicitations induites dans la chaussée (déformations et contraintes) sont calculées à l’aide d’un modèle
multicouche élastique linéaire isotrope semi-infini ; le chargement est exercé par des disques appliquant une
pression verticale uniforme et statique correspondant à la pression de contact des pneumatiques. La structure
est alors décrite par un empilement de couches d’épaisseurs finies, infinies en plan ; seule la couche la plus
profonde est infinie en profondeur. L’interface entre deux couches est collée ou glissante, en fonction des
matériaux en contact ; l’hypothèse d’interface semi-collée résulte d’un calcul interface collée, puis d’un calcul
interface glissante, dont les résultats sont moyennés. Chaque couche est décrite par un matériau au
comportement élastique linéaire et isotrope, caractérisé par son module d’Young E et son coefficient de
Poisson .

Le calcul est réalisé pour la charge de référence, à savoir un demi-essieu à roues jumelées de 65 kN. Cette
charge est modélisée par deux disques de rayon 0,125 m, dont les centres sont distants de 0,375 m, exerçant
une pression uniforme en surface de la chaussée de 0,662 MPa.

Les sollicitations admissibles sont calculées en tenant compte du nombre de cycles que devra supporter la
chaussée en fonction :

- pour les matériaux non liés, d’une loi empirique,


- pour les matériaux liés, de leur comportement en fatigue, du risque de ruine prématurée accepté par le
maître d’ouvrage, et de la portance du sol en place.
L’épaisseur retenue est celle qui permet de vérifier simultanément que les sollicitations calculées sont
inférieures ou égales aux sollicitations admissibles pour les différentes couches concernées.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

3.2 Principe de la vérification au gel/dégel


La structure issue du calcul mécanique est soumise à une vérification au gel/dégel.

Cette vérification se fait en comparant :

- l’indice de gel IR de l’hiver choisi comme référence par le maître d’ouvrage,


- l’indice de gel admissible IA par la chaussée.
L’indice de gel IR choisi comme référence est fonction de la climatologie du lieu d’implantation de la chaussée
et de la politique adoptée par le maître d’ouvrage.

L’hiver de référence, auquel correspond l’indice de gel de référence IR, est l’hiver contre lequel la chaussée doit
être protégée. Ce peut être l’hiver le plus rigoureux connu (hiver exceptionnel noté HE présentant le plus fort
indice de gel depuis 1950), l’hiver décennal (hiver rigoureux non exceptionnel noté HRNE dont la rigueur a une
période de retour de 10 ans) ou tout autre hiver. (Extrait de la norme NFP 98-086).

Pour les chaussées à faible trafic, l’hiver retenu est généralement l’hiver rigoureux non exceptionnel.

L’indice de gel admissible IA par la chaussée fait l’objet d’un calcul. Il est conduit dès lors que la sensibilité au
gel du sol en place est avérée (essai de gonflement au gel réalisé selon la norme NF P 98-234-2). La protection
thermique apportée par les couches de chaussée non gélives est calculée pour un refroidissement type, à l’aide
du modèle unidimensionnel de Fourier dans lequel la chaussée est décrite comme un massif multicouche,
chaque couche étant caractérisée par des paramètres thermiques. L’épaisseur et la nature d’une éventuelle
couche de forme sont également valorisées.

Si IA est supérieur ou égal à IR, la vérification est assurée. La chaussée ne devrait pas développer de
dommages consécutifs au dégel, tant qu’elle n’est pas exposée à un hiver d’indice supérieur à IR pendant la
durée de dimensionnement fixée.

Si IA s’avère inférieur à IR, plusieurs stratégies sont possibles :

- le traitement éventuel du sol support ;


- l’augmentation de l’épaisseur de la couche de forme ;
- l’augmentation de l’épaisseur des couches d’assise ;
- un autre type de structure peut être étudié, plus favorable ;
- le maître d’ouvrage intègre sa chaussée dans son plan de pose de barrières de dégel, requise dès lors
que l’indice de gel de l’hiver courant sera supérieur ou égal à IA.

Dans tous les cas, il est rappelé que la qualité du drainage et de l’assainissement, ainsi que leur
entretien, contribuent à la réduction de la sensibilité de la chaussée aux effets du gel/dégel.

Se référer au chapitre 4. « ASSAINISSEMENT - DRAINAGE » page 12.

3.3 Intégration des conditions de mise en œuvre


Les épaisseurs de couches de chaussées issues du calcul mécanique puis de l’éventuelle vérification au
gel/dégel sont ajustées pour tenir compte des conditions de réalisation du chantier, principalement des
épaisseurs minimales (et maximales) de mise en œuvre (voir Annexe 3 – Dispositions constructives).

12
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

4. ASSAINISSEMENT - DRAINAGE
Ce chapitre est inspiré du paragraphe « assainissement-drainage » du Bretagne Pays de Loire - Guide pour la
construction des chaussées à faible trafic (2002).

La réalisation d’une chaussée dans de bonnes conditions et sa pérennité nécessitent de respecter certaines
dispositions constructives concernant les terrassements, le drainage, l’assainissement et le profil transversal de
la chaussée. Ce chapitre rappelle quelques règles principales dans ce domaine.

Pour plus de détail concernant l’identification des besoins de drainage, la conception et le dimensionnement
des dispositifs de drainage, on pourra se reporter aux Guides techniques du SETRA « Assainissement routier »
d’octobre 2006, « Drainage routier » de mars 2006 et à la note d’information du SETRA – Série Chaussées
Dépendances n°120 – « Apport du drainage dans la conception des plates-formes support de chaussées » de
mai 2009.

Ce chapitre est organisé de la façon suivante :

- la partie 4.1 présente quelques principes généraux,


- la partie 4.2 concerne les terrassements et les caractéristiques géométriques des plates-formes,
- la partie 4.3 décrit les principaux dispositifs de drainage rencontrés dans les chaussées à faible trafic.

4.1 Principes généraux


Les dispositifs d’assainissement et de drainage d’une chaussée ont pour objet :

- la collecte et l’évacuation rapide des eaux superficielles en dehors de l’emprise de la chaussée


(assainissement),
- l’évacuation des eaux internes (drainage).

4.1.1 Assainissement
Afin d’assurer la sécurité et le confort de l’usager (adhérence, projections d’eau), il faut évacuer rapidement
l’eau de la surface de la chaussée, ce qui est assuré par le dévers de la chaussée. Celui-ci doit être de 2,5 %
en section courante pour les couches de roulement en BB, ECF, ESU ; et de 2% pour les chaussées béton.

Pour les chaussées de largeur inférieure à 4 m, en veillant à assurer un bon drainage latéral, on peut retenir un
dévers unique avec un seul fossé pour réduire les emprises et les coûts.

Il faut également éviter au maximum les infiltrations aux abords de la chaussée et concevoir en conséquence
des accotements et des ouvrages de collecte et d'évacuation des eaux.

Un accotement comprend une partie dégagée de tout obstacle appelée bande dérasée, généralement bordée à
l'extérieur d'une berme engazonnée. Une largeur d'accotement de 2 m est recommandée pour assurer le
confort visuel du conducteur vis-à-vis de la proximité du fossé et pour permettre la récupération de véhicules
déviant de leur trajectoire normale.

Les accotements doivent être conçus pour éviter au maximum l’infiltration d’eau en rive de chaussée. Pour cela,
il est souhaitable de réaliser les accotements avec une pente transversale suffisante : 6 à 8 % s’ils sont
engazonnés, et 4 à 5 % s’ils sont dérasés ou revêtus. Les accotements devront être réalisés de préférence
avec des matériaux de faible perméabilité.

Les eaux superficielles doivent ensuite être collectées et évacuées, ce qui est généralement réalisé par des
fossés vers des exutoires.

4.1.2 Drainage
Le drainage peut avoir plusieurs fonctions :

- évacuer les eaux provenant de l’infiltration à travers la chaussée et les accotements, et empêcher leur
accumulation. Ce rôle est généralement assuré par des dispositifs de drainage latéraux : fossés,
tranchées drainantes ou écrans drainants.
- protéger la structure contre les arrivées d’eau provenant du terrain naturel (sources, nappe phréatique).
La présence d’une nappe permanente ou saisonnière ou de sources dans les premiers 1,5 m de la

13
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

plate-forme support doit donner lieu à la réalisation de drains profonds. Une étude géotechnique
spécifique doit alors être envisagée pour définir précisément les solutions à mettre en œuvre.
- améliorer durablement l’état hydrique des sols constituant la PST, lorsque ceux-ci sont sensibles à
l’eau. Ceci peut être réalisé par un rabattement de la nappe jusqu’à une profondeur suffisante (fossés
profonds, tranchées, écrans drainants).

4.1.3 Protection du milieu naturel et loi sur l'eau


Si l'eau est le principal facteur de désordres et de dégradations de la chaussée, il importe de rappeler que
réciproquement une route peut porter préjudice au milieu naturel préexistant et notamment au réseau
hydraulique en modifiant le régime ou le mode d'écoulement des eaux ou en engendrant une pollution.

La loi sur l'eau du 3 janvier 1992 et ses décrets d'application n° 742 et 743 du 29 mars 1993 et 202 du 13 février
2002 ont institué un régime d'autorisation ou de déclaration pour les ouvrages, travaux et activités affectant
l'aménagement et la qualité des eaux auquel le maître d'ouvrage doit se soumettre.

4.1.4 Entretien
Un entretien régulier des dispositifs d’assainissement est le garant de la sécurité des usagers et du maintien
des conditions de viabilité, de la pérennité de l’ouvrage routier, de la préservation de la ressource en eau et de
la gestion des déchets. L'entretien pérennise l'investissement consenti lors de la conception.
La consultation du Guide Pratique Entretien courant de l’Assainissement de la Route est conseillée.

4.1.5 Exutoires
De manière générale, il importe de bien vérifier la possibilité d’évacuation des eaux pluviales vers un exutoire
dont le fil d’eau est compatible avec le fil d’eau des fossés, ce qui implique que la pente soit suffisante et qu’il
soit procédé régulièrement à leur entretien ainsi qu’à celui des exutoires.

4.2 Caractéristiques des plates-formes support de chaussée


Pour la construction de la chaussée, il convient d'adopter des dispositions facilitant d'une part le drainage et
l'assainissement, immédiat et à long terme, de la plate-forme et permettant d'autre part le compactage efficace
des assises de chaussées.

Deux cas de profil transversal de la plate-forme sont possibles : une plate-forme dérasée ou une plate-forme
encaissée.

4.2.1 Plate-forme dérasée


Une plate-forme dérasée est préférable, car elle assure un bon écoulement des eaux superficielles en phase
de chantier et favorise l’évacuation des eaux d’infiltration.

Figure 1 : plate-forme dérasée

Terrassements
En cas de couche de forme en matériaux non traités de faible épaisseur, celle-ci est prolongée jusqu’au bord de
la plate-forme (c’est à dire jusqu’au talus de remblai ou jusqu’au fossé de déblai).

Figure 2 : Prolongement couche de forme jusqu’en bord de plateforme

14
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

En cas de couche de forme non traitée de forte épaisseur, on peut réaliser une économie de matériaux en
prolongeant seulement la base de la couche de forme au moyen d’une couche drainante de 15 à 20 cm
d’épaisseur.

Figure 3 : Non prolongement couche de forme jusqu’en bord de plateforme

Assainissement – drainage
Quand le profil en travers comporte des fossés, il convient, dès la phase de chantier, que le fond de ceux-ci soit
plus bas que la base de la couche de forme ou de la couche drainante.

Figure 4 : Fond des fossés

4.2.2 Plate-forme encaissée


Dans certains cas, une plate-forme encaissée peut être envisagée car elle permet de réduire le volume des
terrassements et des matériaux d’assise, en permettant de supprimer les sur-largeurs des couches d’assise
nécessaires à leur compactage dans le profil dérasé.

Figure 5 : Plateforme encaissée

En revanche, elle présente les inconvénients :

- d'exposer aux aléas météorologiques la phase de construction des assises et de constituer une
« cuvette », posant le problème d’écoulement des eaux de ruissellement en période pluvieuse,
- de limiter la qualité des accotements, constitués par les matériaux en place, généralement peu
perméables.
Lorsque les matériaux du site sont sensibles à l’eau, des dispositions constructives spécifiques sont à prévoir
afin de maîtriser l’état hydrique des matériaux .

Terrassements
Pour les raisons évoquées précédemment, il est conseillé de limiter l’encaissement à la couche de fondation.

Figure 6 : Encaissement limité

15
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Assainissement – drainage
Pour éviter l’accumulation d’eau dans cette « cuvette », il faut faciliter l’écoulement des eaux de surface vers les
rives et aménager, dès la phase de chantier, des saignées transversales dans l’accotement, tous les 10 à 20
mètres environ, en fonction de la largeur de la voie et du profil en long.

Par ailleurs, pour éviter de piéger de l’eau à la base de la chaussée, et assurer un bon comportement à long
terme, il est indispensable de prévoir un dispositif de drainage efficace, en rive de chaussée.

Celui-ci peut être constitué par :

- un réseau de drains,
- des écrans drainants en rive de chaussée qui sont mis en place sur la paroi verticale du décaissement.

Figure 7 : Dispositifs de drainage pour une plateforme encaissée

Dans le cas particulier des voiries de ZAC ou de lotissements où le réseau d'assainissement d’eau pluviale est
constitué le plus souvent par un collecteur, il est recommandé lors des travaux de terrassements, de réaliser
simultanément les exutoires d'évacuation des eaux de ruissellement (type bassin tampon) afin de les utiliser
pour l'assainissement du support de chaussée.

Figure 8 : Assainissement provisoire

Les points bas de l’arase terrassement sont alors reliés à ces exutoires par des fossés provisoires, des noues
ou tout simplement par des talus naturels si la topographie le permet.

4.2.3 Pentes transversales de la plate-forme et accotements


Les pentes transversales à respecter pour l’arase de terrassement et la couche de forme sont de 4 à 5 % pour
les sols non traités et 2,5 % pour les sols traités.

Les accotements sont réalisés par la mise en œuvre, au-dessus de la sur-largeur de couche de forme, ou de la
couche drainante, ou du sol naturel préalablement décapé, d’un remblai d’apport recouvert d’une couche de
finition en grave non traitée (0/31,5 ou 0/20) ou par de la terre végétale. Les pentes transversales minimales à
respecter sont de 4 % pour les accotements en GNT et 6 % lorsqu’ils sont engazonnés.

4.2.4 Prise en compte du profil en long de la chaussée


Les dispositions de drainage doivent prendre en compte le profil en long de la chaussée. Lorsque la pente
longitudinale est faible, les dispositifs de drainage longitudinaux (fossés, tranchées drainantes) sont
prépondérants.

16
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Des dispositifs de drainage transversaux sont recommandés (cf 4.3.4) :

- dans les points bas du profil en long,


- dans les zones de transition remblai-déblai,
- dans le cas de pentes longitudinales significatives (supérieures à la pente transversale), surtout si leur
longueur est importante (plus de 500 m).
De manière générale, il est préférable de construire les chaussées sur un petit remblai plutôt qu’en déblai.

4.3 Dispositifs d’assainissement et de drainage


4.3.1 Fossés
Les fossés sont les dispositifs de drainage les plus simples à réaliser et à entretenir, et ils sont donc bien
adaptés aux chaussées à faible trafic. Ils peuvent avoir plusieurs fonctions:

- collecter les eaux de ruissellement,


- participer au drainage des eaux d’infiltration,
- isoler le corps de chaussée des venues d’eau latérales.
Il est nécessaire que le fond des fossés se trouve à une côte légèrement inférieure à celle de l’interface sol -
couche de forme.

L’écoulement des fossés doit cependant être maintenu pour éviter la création de nappes "perchées" qui
altèrent la portance des couches de chaussée et du sol support.
Pour des questions de sécurité, il peut être nécessaire de combler partiellement le fossé afin de réduire sa
profondeur apparente ; dans ce cas, un drain sera posé en fond (voir Figure 9 ci-dessous)

Figure 9 : Comblement des fossés

4.3.2 Tranchées drainantes ou écrans drainants de rive de chaussée


Ils ont plusieurs fonctions :

- intercepter les venues d’eau latérales,


- évacuer les eaux infiltrées à travers la chaussée et l’accotement,
- contribuer au rabattement d’une nappe.
Ces dispositifs sont réalisés avant l’exécution de la chaussée et il est nécessaire de prévoir un compactage des
rives. Ils doivent comporter des regards pour permettre la visite du réseau et pour des nettoyages éventuels.

Pour être efficaces, ces ouvrages nécessitent un entretien régulier : inspection des ouvrages annexes (regards,
exutoires), curage des drains. L’absence d’entretien peut provoquer des effets inverses de ceux recherchés
(alimentation en eau).

Remarque : Ne pas faire de réseau de drainage ou bien arrêter celui-ci à partir du moment où le fil d’eau de
l’exutoire n’est plus compatible avec celui des drains.

17
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

4.3.3 Venues d’eau ponctuelles


L’emplacement des venues d’eau est décelé lors des terrassements. Si la source est localisée, il est nécessaire
de réaliser une purge et une substitution par un matériau insensible à l’eau et de mettre en place un drain en
position basse, relié à un exutoire. Si l’on est en présence de plusieurs venues d’eau, il est conseillé de mettre
en place des drains en épis.

De même dans le cas d’une purge localisée de la plate-forme, il est souhaitable de prévoir un matériau drainant
en fond de forme, si possible relié à un drain et à un exutoire.

4.3.4 Drains transversaux


Les drains transversaux (ou en épis) peuvent être utilisés pour évacuer les eaux dans les points bas ou dans le
cas d’écoulements longitudinaux.

Pente accentuée du profil en long sur une grande longueur


Lorsque la chaussée présente une pente importante (> 2 %), la plateforme de la chaussée peut être le siège
d’un écoulement longitudinal. Lorsque la longueur de la pente est importante (plus de 500 m), il est
recommandé de mettre en place des drains transversaux, espacées de 50 à 100 m, reliés au réseau
longitudinal.

Jonctions déblai-remblai
Les circulations d’eau longitudinales tendent à provoquer des accumulations d’eau en certains points singuliers
tels que les jonctions déblai-remblai. Un drain transversal, placé à 1 m de profondeur, ainsi qu’une purge
éventuelle des matériaux altérés de la zone de transition permettent d’éviter l’imbibition du remblai.

Figure 10 : Drain transversal à la jonction déblai-remblai

Pour un meilleur écoulement hydraulique, il faut privilégier la pose de drains transversaux en épis (raccordés à
un drain longitudinal), plutôt qu'une pose selon un axe perpendiculaire à l'axe de la voie.

Figure 11 : Drains en épis

Points bas
Afin d’éviter l’accumulation d’eau, il est recommandé de drainer les points bas du profil en long avec des drains
transversaux.

4.3.5 Franchissement des ouvrages d’art (PI et PS) ou points singuliers


Que ce soit sur ouvrage (tablier) ou sous ouvrage, il est primordial d’assurer un bon écoulement et une bonne
évacuation des eaux de chaussées et des eaux d’infiltration. On pourra se référer aux guides techniques du
Sétra « Assainissement des ponts routes » de juin 1989 ou « Les trottoirs sur les ponts et aux abords
immédiats » de août 2005.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

5. STRUCTURES DE CHAUSSEE
5.1 Définition d’une structure de chaussée
Une structure de chaussée est constituée de plusieurs couches de matériaux reposant sur une plate-forme
support.

Figure 12 : Structure de chaussée

Les principales fonctions des différentes couches sont :

- la plate-forme support (arase et PST avec ou sans couche de forme) : assurer la circulation de chantier
et la portance à long-terme ;
- les couches d’assise : assurer la résistance mécanique de la chaussée et la protection thermique de la
PF support ;
- la couche de surface : assurer l’étanchéité et les propriétés d’usage (uni, adhérence, bruit) pour la
sécurité et le confort des usagers.
La couche de liaison, la couche de fondation et la couche de forme sont des couches optionnelles.

Pour les chaussées béton, la couche de base et les couches de surface sont confondues en une seule couche.

5.2 Les grandes familles de structures de chaussées


Six familles de structures de chaussées sont habituellement retenues. Elles sont définies en fonction des
matériaux qui les constituent :

- Chaussées souples ;
- Chaussées bitumineuses ;
- Chaussées à assises en matériaux traités aux liants hydrauliques (semi-rigides) ;
- Chaussées en béton de ciment - (rigides) ;
- Chaussées mixtes ;
- Chaussées à structure inverse.
Il existe également les structures composites (couche de base/roulement en béton sur couche de fondation en
matériaux bitumineux).

Le présent document retient les 4 premières familles les plus adaptées à la problématique des chaussées à faible
trafic.

19
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

5.3 Description des familles de structures de chaussées retenues dans


ce guide

5.3.1 Chaussées souples


Définition
Structure comportant une couverture en matériaux bitumineux d’épaisseur inférieure ou égale à 12 cm parfois
réduite à un enduit superficiel d’usure pour les chaussées à très faible trafic ou à un béton bitumineux souple,
reposant sur une ou plusieurs couches de matériaux granulaires non traités.

Couche(s) de surface en matériaux bitumineux d’une épaisseur inférieure à 12 cm

Couche(s) d’assise en matériaux granulaires non traités

Plate-forme support non traitée

Figure 13 : Chaussée souple

Fonctionnement
Du fait d’une assise en matériaux non liés, ce type de structure présente une faible rigidité. Ainsi les efforts
verticaux induits par le trafic sont transmis à la plate-forme support avec une faible diffusion latérale. Le
comportement de l’assise dépend des caractéristiques de la plate-forme support et de l’épaisseur de matériaux
d’assise.

Le seul critère de dimensionnement pris en compte pour les chaussées souples est la déformation verticale en
surface de la PF, provoquant à terme l’apparition d’ornières à grand rayon par cumul de la déformation
permanente.

A la surface de la plate-forme support :

- Sollicitations répétées de compression verticale sous les


charges : z (induisant un risque de déformations
permanentes par plastification : orniérage du support)

Figure 14 : Chaussée souple – critère de dimensionnement

Mode d’endommagement
L’endommagement est caractérisé par l’apparition de déformations permanentes à la surface de la plate-forme
support et de l’assise. Le dimensionnement de ce type de chaussées est effectué pour que ces déformations
n’apparaissent que vers la fin de la durée de dimensionnement. Ces déformations permanentes peuvent se
traduire par de l’orniérage à grand rayon, des flaches et des affaissements détériorant les qualités du profil en
long et en travers. Elles augmentent avec le trafic cumulé, en gravité et en étendue.

Les sollicitations répétées induites par le trafic entraînent également une dégradation des matériaux bitumineux
(postérieures à la fatigue de la plate-forme support et de l’assise), des fissures d’abord isolées apparaissent
évoluant vers du faïençage à maille de faibles dimensions, phénomène aggravé par les infiltrations d’eau.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Photo 2 : Faïençage
Photo 1 : Fissure longitudinale

Paramètres influents
Pour ce type de chaussée, la présence d’un drainage efficace est importante ainsi que l’imperméabilisation de
la chaussée amenée par la couche de surface.

Le drainage de la chaussée, en particulier pour les plates-formes non traitées, doit permettre de limiter les
variations hydriques du sol support qui affectent le comportement de la couche d’assise : réduction de la
portance en période pluvieuse (avec affaissements de rive) et fissuration de retrait hydrique en période de
dessiccation.

La couche de surface doit garantir l’imperméabilisation de la chaussée pour éviter les infiltrations d’eau dans la
chaussée qui peuvent conduire aux désordres suivants : épaufrures aux lèvres, départ de matériaux, nid de
poule, destruction.

Domaine d’emploi préférentiel


Les chaussées souples sont plus particulièrement adaptées pour des trafics T4 et T5. Elles demandent des
travaux d’entretiens superficiels (pontage, enduit, point à temps,.) réguliers pour garantir notamment
l’imperméabilisation de la structure. Ces chaussées sont bien adaptées à des supports très déformables.

5.3.2 Chaussées bitumineuses

Définition
Structure composée d’une couche de surface et d’une couche de base en matériaux bitumineux ; la couche de
fondation peut-être en matériaux bitumineux ou en grave non traitée. L’épaisseur totale de matériaux bitumineux
est supérieure à 12 cm.

Couche(s) de surface en matériaux bitumineux

Couche d’assise en enrobé (ou éventuellement couche de base en enrobé et couche de


fondation en GNT)

Plate-forme support

Figure 15 : Chaussée bitumineuse

Fonctionnement
La rigidité et la résistance en traction des matériaux bitumineux d’assise atténuent fortement les contraintes sur
la plate-forme support par diffusion. Les efforts sont repris en extension par les matériaux bitumineux. Les
interfaces étant collées, les allongements maximaux se produisent à la base de la couche d’enrobé la plus
profonde.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Les critères dimensionnants sont repérés sur le schéma ci-dessous :

En base des enrobés d’assise :

- Déformations répétées en extension aux interfaces


t
- Endommagement par fatigue
- Remontée de fissures vers la surface

A la surface de la plate-forme support :

- Sollicitations répétées de compression verticale sous


les charges : z

Figure 16 : Chaussée bitumineuse – critère de dimensionnement

Mode d’endommagement
L’endommagement sous l’effet du trafic se traduit par l’apparition de fissures longitudinales de fatigue dans les
bandes de roulement. Le dimensionnement de ce type de chaussées est effectué pour que ces fissures
n’apparaissent que vers la fin de la durée de dimensionnement. Sans traitement par pontage pour étancher la
chaussée, les fissures de fatigue évoluent vers du faïençage dont la maille se réduit peu à peu, l’eau accélère le
processus d’attrition et de désenrobage avec formation de nids de poule.

Ces mécanismes sont amplifiés en cas de défaut de drainage et de conditions climatiques sévères. Dans ce
cas la plate-forme peut se dégrader induisant une accélération des désordres dans la structure de la chaussée.

Paramètres influents
Pour ce type de chaussée, il est important que la couche de surface apporte une imperméabilisation suffisante
de la structure. Les conditions de mise en œuvre doivent également permettre d’obtenir une interface collée
entre les matériaux bitumineux pour garantir une continuité dans la diffusion des contraintes dans la structure.

Domaine d’emploi préférentiel


Ces chaussées sont plus particulièrement adaptées à des trafics T4 à T3. Elles s’accommodent bien de travaux
d’aménagement progressif permettant leur adaptation en cas d’évolution notable du trafic.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

5.3.3 Chaussées à assise en matériaux traités aux liants hydrauliques (semi-rigides)

Définition
Structures composées d’une ou plusieurs couches en matériaux bitumineux sur une assise en matériaux
traités aux liants hydrauliques

Couche(s) de surface en matériaux bitumineux

Couche d’assise en matériaux traités aux liants hydrauliques (dans le cas de chaussée
à faible trafic, on ne rencontre généralement qu’une seule couche d’assise)

Plate-forme support

Figure 17 : Structure semi-rigide

Fonctionnement
Ce type de chaussée du fait d’une assise en matériaux traités aux liants hydrauliques possède une
grande rigidité, le matériau d’assise absorbant les contraintes de traction-flexion. Les efforts principaux
apparaissent en base de la couche de fondation qui travaille en traction et s’endommage.

L’interface entre la couche de roulement et la couche d’assise est une zone sensible: elle est le siège de
contraintes normales et de cisaillement qui peuvent amener à un décollement « rapide » de l’interface entre
la couche de roulement et la couche d’assise.

Les matériaux traités aux liants hydrauliques composant la couche d’assise de ce type de structure sont
soumis aux retraits thermique et de prise. Ce phénomène engendre des fissures transversales périodiques
sur l’ensemble de la largeur de la chaussée tous les 5 à 15 m. Des procédés ont été mis au point pour
contrôler la fissuration de retrait (pré-fissuration des assises) et limiter la remontée des fissures.

Les critères dimensionnants sont repérés sur le schéma ci-dessous :

En base des matériaux traités au liant hydraulique d’assise :

- Contraintes répétées de traction par flexion aux


interfaces : t
- Endommagement par fatigue
t

Figure 18 : Structure semi-rigide – critère de dimensionnement

Mode d’endommagement
L’apparition de fissures de retrait en surface est le phénomène inhérent à ce type de chaussée et l’infiltration
d’eau dans ces fissures accélère la dégradation de la structure et peut conduire au décollement de la couche
de roulement.
Sous réserve d’être pontées dès leur apparition et entretenues régulièrement, les fissures de retrait n’altèrent
pas la pérennité de la structure.

Les dégradations relatives à ce type de chaussée sont rarement des dégradations structurelles dues à
la fatigue de l’assise en matériau traité aux liants hydrauliques.

Paramètres influents
Pour ce type de structure, il faut particulièrement veiller à la qualité de la couche de roulement (épaisseur de 6
à 8 cm) et au maintien d’une bonne étanchéité afin d’éviter les infiltrations d’eau. Le collage des couches
d’assise et de roulement est un paramètre important à maîtriser.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Domaine d’emploi préférentiel


Ces chaussées sont adaptées à des trafics T3 à T4. Un entretien de surface est à prévoir dès l’apparition
des fissures (en général à partir de 5 ans) pour conserver l’imperméabilisation.

5.3.4 Chaussées en béton de ciment - (Rigides)

Définition
Structure comportant une couche de base-roulement en béton de ciment de plus de 12 cm.

Joint

Couche de base/roulement en béton de ciment non goujonné ou goujonné

Couche de fondation éventuelle en béton maigre ou matériau traité au liant


hydraulique

Plate-forme support

Figure 19 : Structure rigide

Fonctionnement
Du fait de la rigidité élevée du béton, les efforts sont repris en traction-flexion par la couche de béton et les
pressions sur la plate-forme support sont très faibles. La fissuration de retrait est contrôlée soit par la
réalisation de joints transversaux, soit par des armatures continues longitudinales à la fibre neutre, destinées
à répartir, par adhérence, les déformations de retrait en créant de nombreuses fissures fines. Le transfert de
charge au droit des joints peut être amélioré par des goujons en acier.

Les critères dimensionnant sont repérés sur le schéma ci-dessous :

Joint

En base de la couche de roulement/base en béton :

- Contraintes répétées de traction par flexion aux


t interfaces : t
- Risques de perte de portance sous-jacente en cas d’infiltration

t

Figure 20 : Structure rigide – critère de dimensionnement

Mode d’endommagement
L’endommagement sur chaussées en béton classique en dalles se traduit par de la fissuration en coin ou
en pleine dalle. L’apparition de fissures est accélérée par des phénomènes extérieurs comme l’infiltration
d’eau dans la chaussée et les sollicitations thermiques, et non par fatigue du matériau.

Paramètres influents
La planéité de la plate-forme support impacte le comportement de la dalle. Pour ce type de structure, il faut
veiller à l’entretien des joints, au bon fonctionnement du drainage.

Domaine d’emploi préférentiel


Ces chaussées sont plus particulièrement adaptées pour des trafics T4 et T3. Elles nécessitent peu de
travaux d’entretien, à l’exception du garnissage des joints périodiquement. Le recours au béton de ciment
goujonné ou au béton armé continu peut répondre à certains cas particuliers.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

5.4 Aide au choix des matériaux pour les couches constitutives


d’une chaussée

5.4.1 Couche de surface


Les fonctions principales de la couche de surface sont d’assurer l’étanchéité de la structure ainsi que les
propriétés d’usage (uni, adhérence, bruit) pour le confort et la sécurité des usagers.

Le Tableau 1 apporte des préconisations d’utilisation de différentes techniques de choix de couches de


roulement suivant les critères de qualités recherchés.

Tableau 1: Choix de couches de roulement


Objectifs visés ESU MBCF BBSG BBM BBS BBE BBTM Béton

BBMC
+à +
Amélioration de l’étanchéité + ++ ++ - -- +
++
Sinon
-


Amélioration de l’adhérence + - -à+ -à+ + ++ - à ++
++

Limitation du bruit - -à - +à- + + + + ++ -- à+

Selon la granulométrie

Limitation du rejet de --à


+ ++ ++ ++ ++ ++ ++
gravillons -

Site ESU MBCF BBSG BBM BBS BBE BBTM Béton

Contraintes tangentielles + cl 1
(carrefours, zone de - -à+ ++ -à+ + -à+ -- ++
freinage)
cl2/3

Zone en pente et (ou) -- à +à


+ + à ++ + + -à+ ++
dévers - ++

Trafic ESU MBCF BBSG BBM BBS BBE BBTM Béton

T3 : 50 à 150 PL/j - + ++ ++ ++ ++ ++ ++

T4 : 25 à 50 PL/j + + ++ ++ ++ ++ ++ ++

T5+ : 5 à 25 PL/j ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++

T5- : 0 à 5 PL/j ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++

Etat du support ESU MBCF BBSG BBM BBS BBE BBTM Béton

++cl 1 +à
Déformable ++ -à-- + + -- -à+
++
+ cl2/3
Légende : ++ très adapté + adapté - peu adapté - - inadapté

Les préconisations faites sont établies à partir de critères purement techniques, il n’y a pas de considérations
économiques.

Une couche de roulement en BBTM doit obligatoirement être associée à une couche de liaison étanche.

25
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

5.4.2 Couche d’assise par type de famille


Le Tableau 2 apporte des préconisations d’utilisation quant au choix des couches d’assises suivant
la classe de trafic et l’état du support.

Tableau 2 : Choix de couches d'assises


Critère : Trafic Critère : Etat du support
Nature de
Structure
l’assise
T5 - T5 + T4 T3- T3+ Déformable

GNT ++ ++ ++ -à+ -à+ ++


Souple
GE ++ ++ ++ ++ ++ ++

GB2 ++ ++ ++ ++ ++ ++
Bitumineuse
GB3 ++ ++ ++ ++ ++ +

MTLH ++ ++ ++ ++ ++ +

A assises en matériaux
traités aux liants BCR + + + ++ ++ +
hydrauliques

Sol traité ++ ++ + - - +

sans
couche de ++ + + - - -à+
fondation

En béton de ciment fondation


- ++ ++ ++ ++ +
en BC2

fondation
-- -- -- ++ ++ +
en GB3

Légende : ++ très adapté + adapté - peu adapté - - inadapté

Les évaluations faites sont établies à partir de critères purement techniques, il n’y a pas de
considérations économiques.

Couples (assise/roulement) déconseillés


MTLH/BBTM ; MTLH/BBM ; GNT/BBTM ; GB/BBTM ; GNT/MBCF

Sur une couche traitée aux liants hydrauliques ou en sols traités, il est conseillé de réaliser une couche
de roulement dont l’épaisseur est supérieure strictement à 5 cm afin de retarder la remontée des fissures de
retrait et assurer une étanchéité suffisante.

Sur une couche non traitée, il faut adopter une couche de roulement de type enduit superficiel, BBS ou
BBSG. Les couches de roulement de type BBTM ou MBCF sont à proscrire.

Les fiches de structures proposées en annexe 5 de ce guide tiennent compte de ces éléments.

26
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

6. TRAFIC
6.1 Introduction
Le trafic constitue un élément essentiel du dimensionnement des chaussées. Il correspond à un nombre de
passages de véhicules dans une période déterminée.

La méthode de dimensionnement ne prend en compte que les poids lourds définis dans la norme NF P 98-082
dont le poids total autorisé en charge (PTAC) est supérieur ou égal à 35 kN (3,5 tonnes).

Le trafic est caractérisé par les paramètres suivants :

- TMJA (Trafic Moyen Journalier Annuel) : nombre de poids lourds compté et moyenné sur la période de
comptage par sens de circulation ;
- classe de trafic Ti : déterminée par le TMJA et décomposée en cinq classes dans le cadre de ce guide ;
- N : Nombre de poids lourds cumulé pendant la durée de service choisie ;
- NE : Nombre équivalent d’essieux de référence à prendre en compte pour le dimensionnement.

6.2 Détermination du TMJA à la mise en service


Ce paramètre étant primordial, il est fortement recommandé de réaliser des comptages de circulation sur les
voies existantes et si nécessaire d’engager une étude de trafic tenant compte des variations saisonnières
(activités agricoles notamment ) et de l’évolution de l’activité économique afin d’estimer au mieux le TMJA à la
mise en service.

Le trafic à prendre en compte pour le dimensionnement est le TMJA éventuellement corrigé en fonction de la
largeur de la chaussée et du recouvrement des bandes de roulement. Il se détermine de la manière suivante :

- largeur de la chaussée > 6 mètres : TMJA = 50 % du trafic PL total mesuré dans les 2 sens de
circulation (pas de recouvrement),
- largeur de la chaussée comprise entre 5 et 6 mètres : TMJA = 75 % du trafic PL total mesuré dans les 2
sens de circulation (recouvrement partiel),
- largeur de la chaussée inférieure à 5 mètres : TMJA = 100 % du trafic PL total mesuré dans les 2 sens
de circulation (recouvrement total),
Le TMJA ainsi obtenu permet de déterminer la classe de trafic dans le Tableau 3 ou Tableau 4 :

Tableau 3 : Définition des classes de trafic en fonction du nombre de PL par sens de circulation
Classe de trafic T5- T5+ T4 T3- T3+
TMJA (PL/jours/an) 1-10 11-25 26-50 51-85 86-150

Centre de classe 3 17 35 65 115


(moyenne géométrique)

Lorsque les comptages ne différencient pas les poids lourds des véhicules légers, il est possible d’estimer la
classe de trafic poids lourds en fonction du nombre total journalier de véhicules supporté par la chaussée :

Tableau 4 : Définition des classes de trafic en fonction du nombre de VL


Classe de trafic T5- T5+ T4 T3- T3+
Trafic total véhicules / jour < 150 150 à 750 750 à 1500 1500 à 2000 2000 à
dans les 2 sens 3000

27
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

6.3 Calcul du trafic cumulé TC pendant la durée de service


Le trafic poids lourds cumulé est calculé par la relation :

TC = TMJA x 365 x C

avec

C : facteur de cumul sur la période considérée

Dans le cas d'une croissance arithmétique du trafic, le facteur de cumul s'écrit :

Dans le cas d'une croissance géométrique du trafic, le facteur de cumul s'écrit :

Avec :

n : durée de service (période) retenue par le maître d'ouvrage en années ;

 : taux de croissance du trafic annuel moyen.

Le taux de croissance est généralement compris entre 0 et 5 %.

A défaut de connaissance du taux de croissance, il est retenu un taux arithmétique de 2% ( = 0,02).

6.4 Calcul du nombre d’essieux équivalents NE pendant la durée de


service
Le nombre d’essieux équivalents dépend :

- de la composition du trafic poids lourds (distribution des natures d’essieux et des charges à l’essieu) ;
- de la structure de la chaussée.
Il est obtenu par la relation : NE = TC x CAM

Avec CAM (coefficient d’agressivité moyen) = agressivité moyenne du poids lourd par rapport à l’essieu de
référence. La valeur à retenir est indiquée dans le Tableau 5 :

Tableau 5 : Valeur de CAM en fonction du trafic et des matériaux d’assise


Valeur de CAM
Classe de trafic
Type de matériau
T5- T5+ T4 T3- T3+
GNT et sol 0,4 0,4 0,5 0,6 0,75

Béton, Matériaux traités aux liants hydrauliques 0,4 0,4 0,5 0,6 0,6

Matériaux bitumineux 0,3 0,3 0,3 0,4 0,5

Pour les chaussées souples du type GNT ou GE/GNT, le CAM à retenir est le CAM inhérent aux matériaux
GNT et sol.

Pour les chaussées bitumineuses GB2 et GB3, le CAM à retenir est celui inhérent aux matériaux
bitumineux.

Pour les chaussées semi-rigides SC3, GC3, BCR et sols traités ainsi que pour les chaussées rigides en béton,
le CAM à retenir est celui inhérent aux matériaux bétons et matériaux traités aux liants hydrauliques.
28
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

6.5 Points de vigilance


Sites particuliers : Certains sites industriels (par exemple les dessertes de carrières, les centrales à béton ou
d’enrobés, les usines agroalimentaires) supportent des trafics lourds importants, qui
peuvent être estimés au moyen d’une étude économique. En raison de l’agressivité de
ces poids lourds, il est recommandé de doubler le CAM de la structure et de vérifier si le
trafic cumulé obtenu est toujours adapté à ce guide.

Pistes cyclables : Des poids lourds peuvent occasionnellement y circuler (entretien, fauchage, secours). Par
défaut, la valeur de NE égale à 10 000 est retenue pour le dimensionnement de la
structure de chaussée.

Pour les giratoires : La valeur du trafic cumulé TC est la demi somme des trafics entrants. Pour tenir compte
d’une agressivité plus forte, il est recommandé de doubler le CAM de la structure et de
vérifier si le trafic cumulé obtenu est toujours adapté à ce guide.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

7. PLATE-FORME SUPPORT DE CHAUSSEE


7.1 Définition, terminologie
La plateforme support de chaussée (PF) est la surface supérieure de la couche de forme qui présente les
dispositions requises (portance, nivellement...) pour permettre l'exécution des assises de chaussée, et assurer
le bon fonctionnement de la chaussée en service.
Le support de cette plateforme (fig.1) est généralement constitué de bas en haut par :
 la Partie Supérieure des Terrassements (P.S.T.), représentée par les sols en place (déblai) ou les
matériaux rapportés (remblai) sur une épaisseur d'environ 1,00 m. La surface de la P.S.T. est l'arase
terrassement (AR).
 une couche de forme (C.d.F.) qui peut être monocouche (par ex : 0,40 m de grave 0/63 mm) ou
multicouche (par exemple : géotextile + matériau de forte granularité 0/150 mm + couche de réglage).
Cette couche de forme peut être inexistante si l’arase présente les caractéristiques suffisantes à court et
long terme.
Le rôle de la couche de forme est d'atteindre les exigences de qualité requises :
- à court terme pour la réalisation des couches de chaussée (traficabilité, portance, nivellement, protection
du sol support vis-à-vis des intempéries),
- à long terme pour le dimensionnement de la chaussée (homogénéisation de la portance et pérennité,
drainage) et sa protection contre le gel le cas échéant (non-pénétration du gel dans le sol support).

Arase de terrassement

Plate-forme support de chaussée

Couche de forme

 1 m : Partie supérieure des terrassements


P.S.T. Sol support

Figure 21 : Terminologie

7.2 Choix de la classe de plateforme


La classe de la plateforme (PFi) se détermine à partir de l'appréciation du comportement à long terme de la
partie supérieure de terrassement (défini par la classe d’arase), de la nature et des caractéristiques de la
couche de forme retenue et de son épaisseur.
Cinq classes de plateforme sont considérées dans le présent guide : PF1, PF2, PF2qs, PF3 et PF4.
L’expérience montre qu’il est préférable de viser une classe de plateforme la plus élevée possible ce qui
participe fortement à la pérennité de la structure.
La classe PF3 (et a fortiori PF4) s'applique le plus souvent à des couches de forme traitées, sachant que les
conditions techniques permettent rarement d'atteindre cet objectif avec des couches de forme granulaires. La
classe PF2qs peut être obtenue soit avec des matériaux granulaires soit avec un traitement.
Pour le dimensionnement des chaussées, on prend en compte la valeur de module d’élasticité correspondant à
la borne inférieure de la classe de portance de la plate-forme.

Tableau 6 : Classe de portance à long terme de la plateforme


Module (MPa) 20 35* 50 80 120 200

Classe de la plateforme PF1 PF2 PF2qs PF3 PF4

*35 MPa / valeur minimale de réception à court terme recommandée

30
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Remarque :
Compte tenu de l'incidence du niveau de portance de la plateforme support de chaussée sur le comportement
des chaussées à long terme, la réalisation de plateformes PF1 (20 à 50 MPa) est déconseillée pour des
structures comportant des assises en matériaux liés. Pour des structures à assise granulaire, une portance
minimale de 35 MPa est recommandée.
Dans le cas de structure à couche de forme granulaire, il est conseillé de viser l'objectif PF2qs pour
lequel le dimensionnement des chaussées est optimisé.
Les plateformes PF4 (E > 200 MPa) sont difficilement atteintes et rarement utiles pour ce type de chaussées.

7.3 Matériaux de couche de forme


La couche de forme peut être réalisée avec des matériaux traditionnels ou alternatifs à performances
mécaniques équivalentes en respectant les critères environnementaux spécifiques à chaque matériau.

7.3.1 Matériaux traditionnels


Les règles d’utilisation des matériaux traditionnels, en couche de forme, sont édictées dans le GTR ( Guide
Technique « Réalisation des remblais et des couches de forme » - SETRA-LCPC 2000) pour le cas des
couches de forme non traitées et dans le GTS ( Guide Technique « Traitement des sols à la chaux et/ou aux
liants hydrauliques » - SETRA-LCPC 2000) pour le cas des couches de forme traitées.
Les principes de base issus de ces documents permettant de définir l’épaisseur de matériaux à mettre en
œuvre en fonction de leur nature, de leurs caractéristiques et du niveau de portance final souhaité, sont
présentés dans la suite de cet ouvrage.

7.3.2 Matériaux alternatifs et/ou locaux


Ces dernières années, plusieurs démarches ont été menées tant au niveau local que national afin d’inscrire
l’ensemble des acteurs de l’industrie routière dans une approche éco responsable et les inciter à recycler et
à valoriser au maximum les matériaux ou sous-produits industriels.
Il a été fait le choix, dans ce guide, de mettre l’accent sur trois produits, qui correspondent aux matériaux
alternatifs les plus utilisés en France :
- graves recyclées à base de matériaux de déconstruction
- mâchefers d’incinération de déchets non dangereux (MIDND)
- graves à base de laitiers sidérurgiques
Ces matériaux alternatifs peuvent se substituer, sous réserve de vérifications mécaniques et
environnementales et à l’issue d’un processus d’élaboration spécifique, à des matériaux naturels en
techniques routières et être utilisés en couche de forme traitée ou non.

Par ailleurs, afin de valoriser les matériaux alternatifs locaux, il pourra être envisagé l’utilisation de
matériaux moins répandus mais liés à une spécificité régionale, sous condition qu’ils respectent les
exigences minimales requises pour une utilisation en couche de forme avec ou sans traitement aux liants
hydrauliques.
L’utilisation des matériaux alternatifs ou matériaux locaux, du point de vue de la géotechnique, est
soumise aux règles définies pour les matériaux traditionnels par le GTR et le GTS. Cependant, des
spécifications particulières, liées au retour d’expérience régionale, ainsi que des caractéristiques
d’ordre environnemental, physico-chimique,…, et relatives à chaque produit s’y ajoutent.
Les règles générales édictées pour ces matériaux, du point de vue environnemental et physico-chimique,
sont définies dans le Guide méthodologique « Acceptabilité de matériaux alternatifs en technique routière –
Evaluation environnementale », SETRA, mars 2011.
Des spécifications particulières, relatives à chaque matériau détaillé dans ce document et précisées dans
des guides d’application spécifiques, s’ajoutent aux règles détaillées dans le cadre de l’utilisation des
matériaux naturels. Ces guides d’application décrivent les domaines d’emplois et les limitations d’usages
pour chacun des matériaux alternatifs abordés dans cet ouvrage.
Ces documents introduisent la notion d’usage routier, déclinés sous deux ou trois types établis à partir de
critères environnementaux à respecter, ceux-ci étant définis dans le guide d’acceptabilité de matériaux
alternatifs en technique routière - évaluation environnementale. Selon le type dans lequel se situe le
matériau alternatif choisi, des utilisations définies seront retenues.

31
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Une fiche de synthèse présentant l’ensemble de ces éléments est annexée au présent document (cf. fiche
de synthèse usages routiers en Annexe 6 – Fiche synthèse domaines d’emplois et limitations d’usages).

Des fiches produits détaillées pour l’ensemble des 4 matériaux ci-dessous vous sont proposées en
Annexe 4 du document.

Fiche Produit Graves Recyclées à base de matériaux de déconstruction

Ce type de matériau est issu des opérations de déconstruction de bâtiment ou d’ouvrages de


génie civil. La grave recyclée est élaborée au sein d’une installation de recyclage spécifique dans
laquelle elle va subir différents traitements mécaniques en vue d’une utilisation en usage routier.
Les documents de référence spécifiques à ces matériaux sont les suivants :
- Guide d’application « Acceptabilité de matériaux alternatifs en technique routière – Matériaux issus des
déchets de déconstruction du bâtiment et des travaux publics », Cerema, janvier 2016 ;
- Note d’information N°22 « Classification et aide au choix des matériaux granulaires recyclés pour
leurs usages routiers hors agrégats d’enrobés » IDRRIM, février 2011 ;

Fiche Produit Graves de Mâchefer


Ce matériau, correspondant à un déchet provenant de l’extraction des matières solides en sortie
du four des installations de traitement thermique de déchets non dangereux, est considéré comme
un matériau routier dès lors qu’il a subi une phase d’élaboration spécifique. Ce matériau routier,
lorsqu’il présente les caractéristiques suffisantes pour quitter l’installation de maturation et
d’élaboration, est dénommé grave de mâchefers et peut être utilisé en construction routière.
Les documents de référence spécifiques à ces matériaux sont les suivants :
- Guide d’application « Acceptabilité de matériaux alternatifs en technique routière – Les mâchefers
d’incinération de déchets non dangereux », SETRA, octobre 2012 ;
- Arrêté du 18 novembre 2011 relatif au recyclage en technique routière des mâchefers d’incinération de
déchets non dangereux.

Fiche Produit (LAFE) et Fiche Produit (LHF) Laitiers Sidérurgiques


Les laitiers sidérurgiques sont des matières minérales artificielles co-générées lors des processus
de fusion utilisés dans l’industrie du fer et de l’acier. Ces matériaux se présentent sous forme
liquide lorsqu’ils sont à haute température et se solidifient en refroidissant. Tout matériau
provenant d’un laitier brut est considéré comme un matériau routier dès qu’il a subi une phase
d’élaboration spécifique. Ce matériau routier, apte à quitter l’installation d’élaboration, peut ensuite
être mis en œuvre (sans autre transformation) sur des chantiers routiers.
Dans ce document, deux types de laitiers seront plus précisément développés :
- les laitiers d’aciéries de four électrique (LAFE), obtenus lors de la fusion de ferrailles, dont les unités de
production sont réparties sur l’ensemble de l’hexagone contrairement aux autres unités sidérurgiques
généralement localisées dans le nord, l’est ainsi que dans le sud de la France ;
- les laitiers de haut-fourneau (LHF) cristallisés, qu’ils soient de fraîche production ou issus de crassiers,
correspondant aux éléments non ferreux et additifs minéraux intervenant dans l’élaboration de la fonte
par réduction du minerai de fer par le carbone du coke. Ces laitiers sont les plus utilisés en technique
routière.
Le document de référence spécifique à ces matériaux est le suivant :
- Guide d’application « Acceptabilité de matériaux alternatifs en technique routière – Les laitiers
sidérurgiques», SETRA, octobre 2012.

Autres Matériaux Alternatifs ou Matériaux Locaux


Ces matériaux, généralement liés à une spécificité régionale, correspondent à tous types de
matériaux ayant subi une phase d’élaboration (traitement, concassage, criblage, maturation,…)
leur permettant de satisfaire aux conditions d’utilisation en couche de forme. Ces matériaux
doivent également satisfaire aux conditions d’utilisation définies dans les documents nationaux
(GTR, GTS, normes,…) mais aussi dans les documents régionaux qui leur sont dédiés et qui ont
été élaborés selon l’expérience locale.

32
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

7.4 Détermination de la classe d’arase


Deux démarches sont proposées :
 La démarche du GTR (Guide Technique « Réalisation des remblais et des couches de forme ») est
adaptée à tous les projets, mais son application stricte peut être « lourde » pour les petits chantiers. Elle
s'appuie sur une reconnaissance géotechnique détaillée de la P.S.T. et permet de dimensionner les
couches de forme pour les objectifs de classement de la plateforme PF2 à PF4.
 La démarche simplifiée est adaptée aux petits chantiers traités par ce document. Elle est fondée sur une
estimation de la portance de la P.S.T. à partir d'une reconnaissance géotechnique sommaire pouvant
être réalisée au moyen :
- de sondages à la pelle mécanique,
- et d'identifications rapides des sols à partir d'essais simples de laboratoire (teneur en eau naturelle
"Wnat" et Indice Portant Immédiat I.P.I.).
Cette reconnaissance géotechnique pourra être adaptée suivant l'expérience locale acquise, comme par
exemple en présence de formations homogènes.
Remarque : Par expérience, une étude géotechnique est recommandée, pour limiter au mieux les imprévus au
moment du chantier.

7.4.1 Démarche du GTR


La détermination de la classe de plateforme comporte les différentes étapes suivantes :
1. Classification des sols de la P.S.T.
La classification géotechnique des matériaux constituants la P.S.T. est établie par référence à la norme NF
P 11-300 de classification des sols, matériaux rocheux, et sous-produits industriels.
Se reporter aux tableaux de classification du GTR, fascicule II, annexe 1.
2. Détermination du cas de P.S.T. et de la classe d'arase :
A partir de la classification précédente des matériaux (nature et état), sept cas de P.S.T. sont distingués et
à chaque cas de P.S.T. sont associées une ou deux classes de portance à long terme de l'arase (ARi) en
fonction du contexte comportemental des sols et du drainage envisagé.
Se reporter aux tableaux des cas de P.S.T. et classe d'AR du GTR, fascicule II, annexe 3.
3. Détermination de la nature et de l'épaisseur de couche de forme en fonction de la classe de plateforme
Le GTR distingue 2 cas :
- les couches de forme granulaires;
- les couches de forme traitées
Dans le cas des couches granulaires, le dimensionnement est mené conformément au GTR pour les
plateformes de PF2 et dans certains cas de PF3 (pas de plate forme PF4 en couche granulaire).

Dans le cas des couches de forme traitées, le dimensionnement est mené conformément au GTS pour des
plateformes PF2 à PF4.
La note d’information n°02 publié par le CEREMA en mars 2017 complète le GTR et le GTS pour le
dimensionnement des plateformes PF2qs.

7.4.2 Démarche simplifiée


Deux étapes sont nécessaires :
- apprécier la portance de la P.S.T. prévisible au moment du chantier à partir des sondages et des essais
de laboratoire (Tableau 7).
- dimensionner la couche de forme en fonction de la classe de plate-forme à atteindre (Tableau 8 et
Tableau 9).

33
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau 7 : Appréciation de la portance de la P.S.T. prévisible au moment du chantier à partir des sondages et des
essais de laboratoire
Qualification de la portance
Nature – Etat des matériaux Indicateurs de comportement
de la PST

Indice de portance en laboratoire


Sols sensibles à l'eau, 3 < IPI ≤ 8 Sols déformables (***)
humides :
Circulation difficile (ornières)
- sols fins : argiles, limons Compactage impossible
- sols sableux et graveleux Portance sur chantier à la plaque ou
(argileux), Dynaplaque : 15 < EV2 < 30 MPa.
- roches très altérées et friables Pénétromètre dynamique (*)
- roches décomposées avec 1 < qd < 2,5 MPa
blocs.

Sols sensibles à l'eau, Indice de portance en laboratoire


d'humidité faible à IPI > 8
moyenne : Circulation facile
- sols fins, Compactage possible sans « matel- Sols peu déformables,
assage » ni remontée d'humidité portants mais sensibles à
- sols sableux et graveleux,
l'eau.(**)
- roches altérées friables, Portance sur chantier à la plaque ou
Dynaplaque : EV2 ≥ 30 MPa.
- matériaux blocailleux
avec fines. Pénétromètre dynamique qd ≥ 2,5
MPa

Matériaux granulaires ou Matériaux très peu déformables en


rocheux insensibles à l'eau : toutes situations météo (pas de trace
- matériaux graveleux propres, visible). Sols portants insensibles à
Peuvent poser des problèmes de l'eau.
- matériaux blocailleux
charpentés, traficabilité liés au réglage.

- matériaux rocheux peu Portance sur chantier (plaque ou


altérés à sains. Dynaplaque) : EV2 ≥ 50 MPa.

(*) : Essai de pénétration dynamique type A (norme NF P94-114).


(**) : Les matériaux présentent une portance correcte au moment du chantier mais peuvent présenter des
baisses de portance sous l’influence d’infiltrations pluviales ou des remontées de la nappe.
(***) : Les sols ne répondant pas aux critères minimum définis dans le tableau sont identifiés comme « très
déformables ». Ils doivent faire l'objet de dispositions d'aménagement spécifiques (substitutions,
purges de forte épaisseur, stabilisation de sols, drainage profond, etc.) visant à les ramener à une
portance de PST « sols peu déformables », voire « sols portants insensible à l'eau » suivant la solution
retenue.
dicatif
A titre Indicatif
L’appréciation de la portance peut aussi être réalisée à partir de :
 L’essai CBRi (après 4 jours d’immersion) en prenant EV2 = 7 CBR,
 L’essai CBR immédiat en prenant EV2 = 5 CBR. (pour les sols fins, il est préférable d’utiliser la relation
0,65
Jeuffroy Bachelez E V2= 6,5 CBR )
 Mesures pressiométriques en prenant E plateforme = 3.Em (Module Pressiométrique). Cette approche n’est
possible que dans le cas d’un chantier en déblai où la profondeur de l’essai pressiométrique correspond à
celle de l’arase de terrassement.

34
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

7.5 Dimensionnement de la couche de forme en fonction de la classe de


plateforme à atteindre (méthode simplifiée)
7.5.1 Cas d'une couche de forme non traitée
Compte tenu de l’absence d’étude géotechnique détaillée dans l’approche simplifiée, les solutions
proposées se limitent aux plateformes de portance PF2 et PF2qs. En outre, la solution de couche de forme
granulaire ne garantit pas systématiquement l’atteinte d’une PF3, suivant les matériaux régionaux.
Les matériaux de couche de forme doivent satisfaire des critères concernant notamment :
- la résistance mécanique des gravillons (pour les matériaux non traités),
- l’insensibilité à l’eau,
- la dimension des plus gros éléments,
- la résistance sous circulation des engins de chantier,
- l’insensibilité au gel, le cas échéant.
Pour répondre à ces critères, les choix suivants sont préconisés :
- Vis-à-vis de l’objectif de nivellement à ± 3 cm, la partie supérieure de la couche de forme est
réalisée avec une grave 0/31,5 sur une épaisseur minimale de 20 cm. On peut retenir une
granularité plus grande jusqu'à 63 mm à condition de porter l'épaisseur à 30 cm. La partie
inférieure de la couche de forme peut être réalisée avec un matériau plus grossier (0/150 mm,
0/250 mm en fonction de l'épaisseur).
- Le règlage est réalisé avec des graves de Dmax 31,5 mm sur une épaisseur minimale de 10 cm.
- Dans la plupart des cas, le matériau de couche de forme est d'apport extérieur (carrière). Il doit
s’agir d'un matériau 0/D (par ex : 0/31,5 ou 0/63 mm) propre (exempt d'argile, VBS ≤ 0,1 et
passant à 80 m< 12%), dur (LA et MDE < 45), bien gradué et non gélif.
- Si l'utilisation d'un matériau rocheux, blocailleux ou graveleux, directement issu du site est
envisagée, une étude suivant le GTR est conseillée.
Les épaisseurs des couches de forme en fonction de la qualification de la portance de la P.S.T. sont
définies dans le Tableau 8.
Tableau 8 : Epaisseurs des couches de forme en matériaux granulaires
Épaisseur de C.d.F. pour une classe de Épaisseur de C.d.F. pour une classe de
Qualification de la Portance de Contexte de plate-forme plate forme
la P.S.T. réalisation (1)
PF2 PF2qs

0,75 m (0,55 m de 0/150 + 0,20 m de 1,00 m (0,80 m de 0/150 + 0,20 m de


0/31,5) (2) 0/31,5)
Sols déformables
Déblai ou faible remblai
0,60 m (0,40 m de 0/150 + 0,20 m de 0,85 m (0,65 m de 0/150 + 0,20 m de
0/31,5) sur géotextile. 0/31,5) sur géotextile.

0,50 m de 0/31,5(2) 0,75 m de 0/31,5(2)


Déblai avec drainage ≤ 1
m
0,40 m de 0/31,5(2) sur géotextile 0,65 m de 0/31,5(2) sur géotextile
Sols peu déformables, portants
mais sensibles à l'eau
0,40 m de 0/31,5(2) 0,65 m de 0/31,5(2)
Remblai ou déblai avec
drainage > 1 m 0,55 m (0,40 m de 0/150 + 0,20 m de
0,30 m de 0/31,5(2) sur géotextile
0/31,5)

0,40 m d'épaisseur de 0/31,5 ou 0/20.


Sols portants insensibles à Remblai ou Couche de réglage de 0,10 m
l'eau déblai. d'épaisseur de 0/31.5 ou 0/20
Si EV2 ≥ 120 MPa obtention de PF3
(1) Les zones à niveau et les remblais rasants (h ≤ 1,00 m) sont assimilés à des déblais.
(2) les granulométries sont données à titre indicatif. Pour la couche inférieure, il est recommandé d’utiliser des matériaux avec D ≤ 250 mm, et
pour la couche supérieure, D ≤ 31,5 ou 63 mm, en fonction de l’épaisseur.

35
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

NOTA
Dans le cas des épaisseurs fortes (≥ 0,60 m) sur les sols déformables, l'utilisation d'un matériau de
qualité « couche de forme » au sens strict du G.T.R. n'est pas indispensable sur toute l'épaisseur
rapportée. Economiquement, il pourra être préférable de réaliser :
- une substitution de la P.S.T. sur 0,60 à 0,70 m d'épaisseur avec des matériaux blocailleux de forte
granularité (par ex. 0/150 à 0/200 mm de type C2 suivant le GTR) à mettre en œuvre en une seule
couche,
- la couche supérieure de 0,30 m à 0,40 m d'épaisseur avec des matériaux de qualité « grave non traitée»
(Ex : 0/63 mm).
Si la couche de forme doit passer un hiver avant la construction de la chaussée, un enduit monocouche de
protection est nécessaire. Si cette couche est soumise à la circulation de chantier, un enduit pré-gravillonné
ou bicouche peut être nécessaire.

7.5.2 Cas d'une couche de forme traitée


Les couches de forme traitées peuvent aussi bien être constituées de matériaux d’apport, généralement
élaborés en centrale de malaxage, ou de matériaux traités en place.
Dans les deux cas de figure, le niveau de portance de la plate-forme est directement lié à la portance de l’arase
ainsi qu’à l’épaisseur de la couche de forme et à sa classe mécanique.
Les valeurs des épaisseurs préconisées de couche de forme en matériaux traités aux liants hydrauliques,
éventuellement associés à la chaux, sont définies dans le Tableau 9.

Tableau 9 : Dimensionnement d’une couche de forme constituée de matériaux traités aux liants hydrauliques avec ou
sans prétraitement à la chaux
(1)
Classe de l’arase AR1 (> 35 MPa ) AR2
Epaisseur de matériau de couche de forme
Classe (2) (2) (2)
3 30 cm 30 cm 30 cm 25 cm 25 cm
mécanique du
matériau de (2) (2)
4 30 cm 35 cm 35 cm 25 cm 30 cm
couche de
(3) (3) (2)
forme 5 35 cm 45 cm 50 cm 30 cm 35 cm
Classe de plate-forme obtenue PF2 PF2qs PF3 PF2qs PF3
(1)
Le module de déformabilité minimal de l’arase pour permettre la réalisation d’une couche de forme en sol traité est de 35 MPa
(2)
L’épaisseur minimale permet un reclassement en PF3
(3)
L’obtention de la compacité recherchée en fond de couche conduit généralement à une mise en œuvre en deux couches

En accord avec le Guide Technique pour le traitement des Sols à la chaux et/ou aux liants hydrauliques
(SETRA-LCPC 2000) (GTS) ainsi qu’avec la note d’information CEREMA relative au dimensionnement de
épaisseurs de couche de forme pour PF2qs, un traitement à la chaux seule pour les sols fins moyennement à
fortement argileux (matériaux A3) peut être envisagé dans les régions non ou peu concernées par le gel. La très
faible perméabilité de ces matériaux, caractérisée par une évolution très lente du matériau, permet d’envisager
son utilisation en couche de forme après traitement à la chaux seule.
Il est à noter que le dosage en chaux appliqué à ces matériaux est généralement important (jusqu’à 3 ou 4 %).

S’il y a un risque de pénétration de gel dans la couche de forme, il faut que la résistance en compression du sol
traité, à l’âge correspondant à la date probable d’apparition du gel, respecte Rc > 2.5 MPa. Un essai de
cryosuccion pourra également être réalisé sur le matériau traité à la chaux.
Les valeurs des épaisseurs préconisées de couche de forme en matériaux A3 traités à la chaux seule sont
définies dans le Tableau 10.

36
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau 10 : Epaisseur préconisée de la couche de forme selon la PF visée, le cas de PST et l’arase de terrassement
pour des matériaux A3 traités à la chaux seule
Classe de l’arase AR1 AR2
PST1 PST2 PST3 PST3 PST4
Classe (1) (2) (2)
PF2 50 cm 50 cm
mécanique du
matériau de (1)
PF2qs 60 cm 60 cm 45 cm 45 cm
couche de
(1)
forme PF3 70 cm 70 cm 50 cm 50 cm
(1)
Sur cette PST, la mise en œuvre d’un matériau traité répondant à une qualité de couche de forme n’est pas réalisable
(2)
Solution de couche de forme peu appropriée sauf à vouloir rechercher un surclassement en PF2qs ou PF3

Dans l’approche simplifiée, on ne considère que des sols fins, sableux ou graveleux qui peuvent être traités en
place à la chaux vive et/ou aux liants hydrauliques (LH). Cette approche simplifiée a pour objectif de prescrire
des dosages usuels en liants hydrauliques avec ou sans prétraitement à la chaux permettant généralement
d’atteindre les classes mécaniques définies dans le Tableau 9 sans avoir à recourir à une étude complète des
performances mécaniques au sens du GTS. En effet, la durée d’une étude, 90 jours, est rarement compatible
avec les délais de réalisation des petits chantiers, il est donc important d’utiliser les expériences des autres
chantiers. Cependant, cela suppose que l’aptitude au traitement de ces sols a été reconnue au travers d’études
spécifiques préalables. L’aptitude au traitement, réalisée selon la norme NF P 94 100, permet de vérifier la
compatibilité entre le matériau à traiter et la chaux et/ou le liant hydraulique utilisé(s) pour un dosage donné. Cet
essai, dont la durée est d’une dizaine de jours environ, permet d’apprécier la traitabilité du matériau dans un
délai compatible avec le type de chantiers traités dans ce guide.

Les épaisseurs des couches de forme en fonction de la qualification de la portance de la P.S.T. sont définies
dans le Tableau 11.

Tableau 11 : Epaisseurs des couches de forme traitées


Modalités de traitement Modalités de traitement Modalités de traitement
Qualification de la pour une classe de pour une classe de pour une classe de
portance de la PST plateforme plateforme plateforme
PF2 PF2qs PF3
PST traitée sur 0.35 m à la
Sols déformables
(1) chaux (1 à 2 %)
+
- argiles Couche de forme traitée
PST traitée sur 0.35 m à la PST traitée sur 0.35 m à la (classe 5) sur 0.50 m à la
- limons chaux (1 à 2 %) chaux (1 à 2 %)
+ + chaux (1 à 2 %) et au LH
- arènes humides Couche de forme traitée Couche de forme traitée (5 à 6 % de ciment ou liant
(classe 5) sur 0.35 m à la (classe 5) sur 0.45 m à la routier)
- roches décomposées chaux (1 à 2 %) et au LH chaux (1 à 2 %) et au LH Ou
(2)
humides (5 à 6 % de ciment ou (5 à 6 % de ciment ou liant Couche de forme traitée
liant routier) routier) (classe 4) sur 0.35 m à la
chaux (1 à 2 %) et au LH
(6 à 7 % de ciment ou liant
routier)
Couche de forme traitée
(classe 5) sur 0.50 m à la
Sols peu déformables, chaux (0.5 à 1 %) et au LH
portants mais sensibles (5 à 6 % de ciment ou liant
Couche de forme traitée Couche de forme traitée
à l'eau (classe 5) sur 0.35 m à la (classe 5) sur 0.45 m à la routier)
- sols fins ou sableux à chaux (0.5 à 1 %) et au chaux (0.5 à 1 %) et au LH Ou
LH (5 à 6 % de ciment ou (5 à 6 % de ciment ou liant Couche de forme traitée
l'état moyen, liant routier) routier) (classe 4) sur 0.35 m à la
- sols argilo-graveleux à chaux (0.5 à 1 %) et au LH
l’état moyen (6 à 7 % de ciment ou liant
routier)

37
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Sols portants
insensibles à l'eau Couche de forme traitée Couche de forme traitée
(classe 5) sur 0.30 m à la (classe 5) sur 0.35 m à la
chaux (0.5 à 1 %) et au LH chaux (0.5 à 1 %) et au LH
(5 à 6 % de ciment ou liant (5 à 6 % de ciment ou liant
Sans objet, si le sol routier) routier)
support présente une Ou Ou
qualité “couche de forme” Couche de forme traitée Couche de forme traitée
(classe 4) sur 0.25 m à la (classe 4) sur 0.30 m à la
chaux (0.5 à 1 %) et au LH chaux (0.5 à 1 %) et au LH
(6 à 7 % de ciment ou liant (6 à 7 % de ciment ou liant
routier) routier)

(1)
Sont exclus les sols très déformables en présence desquels la circulation de chantier est impossible et dont la mise en
œuvre du traitement est irréalisable.
(2)
En présence de certaines roches décomposées comme le schiste, il est fortement recommandé de faire une étude
spécifique d'aptitude au traitement avant d'envisager la technique du traitement, en raison du risque de perturbation de
prise lié à la présence de certains minéraux tels que la séricite.

Nota :
Les dosages indiqués dans le Tableau 11 sont donnés à titre indicatif et peuvent être ajustés par la réalisation
d’une étude spécifique et/ou en fonction de l’expérience locale. Les liants hydrauliques routiers à durcissement
normal ou rapide, envisageables en couche de forme, sont définies dans les normes NF EN 13 282 1 et 2 ainsi
que par agrément technique.

Il est fortement conseillé d'avoir recours à une étude de formulation, i.e. étude de laboratoire ou étude de
référence pour les matériaux du site, permettant de préciser la nature du (ou des) produit(s) de traitement et le
dosage à incorporer pour obtenir une classe mécanique du matériau de couche de forme compatible avec une
plateforme PF3.
Dans tous les cas, la couche de forme traitée est protégée par un enduit de cure gravillonné, de préférence
précédé, dans le cas des sols fins, d'un cloutage au 10/14 (ou 10/20) à raison de 5 à 6 l/m².

7.5.3 Particularités : Voies en site propre (vélos, piétons)


En l'absence de trafic lourd, il n'est pas demandé à ces voies de présenter des qualités structurelles
importantes à long terme.
Cependant un niveau de portance correct est exigé à court terme sur la plateforme pour permettre la réalisation
de la structure (assise, couche de roulement).
Dans ces conditions, une amélioration de la portance de la P.S.T. ne s'imposera qu'en présence de sols
déformables à très déformables.
Tableau 12 : Epaisseurs des couches de forme traitées pour chaussées faiblement circulée sur sols déformables ou
très déformables
Qualification de la Portance Epaisseur
de la P.S.T. Matériaux utilisables
(objectif ≥ 35 MPa)

Sols très déformables


0/60 à 0/150 mm sur géotextile (*) 0,50 m
(ornières)

0/60 à 0/150 mm 0,40 m


Sols déformables
(« matelassage ») (**) Traitement mixte
0,30 m
Chaux (1 %) + L.H. (3 à 4 %)

(*) Avec fermeture superficielle éventuelle selon la granularité des matériaux utilisés.
(**) Les dosages en liants sont justifiés par la nécessité de rendre les matériaux non gélifs...Il sont donnés à titre
indicatif.

38
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

7.5.4 Vérification de la portance


La déformabilité de la plateforme, lors de la mise en œuvre, peut être évaluée au moyen de l’essai de
chargement statique à la plaque (Norme NF P 94-117-1 et Photo 4), de l’essai de chargement dynamique
(Norme NF P 94-117-2 et Photo 3), de l’essai à la poutre de Benkelman (Norme NF P98-200-2), ou de
l’essai au déflectographe Lacroix (norme NF P 98-200-3 à 5). Les classes de plateforme sont définies en
fonction de critères de module ou de déformabilité, dont les plages sont données dans le Tableau 13 et le
Tableau 14.

Tableau 13 : Performances mécaniques et seuils de déformabilité de plateforme en matériaux granulaires


Déflexion à la poutre de
Module à la plaque
Benkelman ou au
ou à la dynaplaque
déflectographe Lacroix

PF2 50 à 80 MPa 2,0 à 1,3 mm

PF2qs 80 à 120 MPa 1,3 à 0,9 mm

PF3 ≥ 120 MPa ≤ 0.9 mm

Tableau 14 : Seuils de déformabilité de plateforme en sols traités à la poutre de Benkelman ou au déflectographe


Lacroix (valeurs à 28 jours)

Traitement chaux seule Traitement chaux + liant


(cas particulier d’un matériau A3) hydraulique

PF2 ≤ 1,2 mm ≤ 0,8 mm

PF2qs ≤ 1,0 mm ≤ 0,7 mm

PF3 ≤ 0,8 mm ≤ 0,6 mm

Remarque :
Les valeurs des Tableau 13 et Tableau 14 correspondent à des performances « à long terme », qui peuvent
nécessiter des objectifs de réception plus élevés sur chantier, en fonction des conditions météorologiques par
exemple.

Photo 3 : Essai à la dynaplaque

Photo 4 : Essais de plaque

39
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8. MATERIAUX D’ASSISE
8.1 Graves non traitées / Matériaux granulaires
8.1.1 Caractéristiques des graves non traitées
Les caractéristiques et l’étude en laboratoire des GNT sont définies par les normes suivantes :

- NF P 18-545 : Granulats – Eléments de définition, conformité et codification ;


- NF EN 13242 : Granulats pour matériaux traités aux liants hydrauliques et matériaux non traités utilisées
pour les travaux de génie civil et pour la construction de chaussée.
- NF EN 13285 : Graves non traitées - spécifications ;
Les caractéristiques et spécifications pour l’utilisation de GNT issues de matériaux locaux ou alternatifs sont
données dans le chapitre 7.3.2

La norme NF EN 13285 et son avant-propos national désignent sous l'appellation de graves non traitées
des mélanges de granulats et d'eau, sans liant, utilisés pour la réalisation des assises de chaussées.

Les spécifications relatives aux graves non traitées et aux granulats qui les composent sont présentées dans
les fiches produits « Graves non traitées » à l’annexe 4 de ce guide.

ESSAI TRIAXIAL A CHARGEMENTS REPETES

La méthode d'étude en laboratoire des GNT est définie dans la norme NF P 98-125. Cette norme
propose en annexe informative une approche pour caractériser les performances mécaniques
des GNT. Cette approche est basée sur l'essai triaxial à chargements répétés (TCR) décrite
dans la norme NF EN 13286-7. L’essai TCR est actuellement le seul essai permettant de
caractériser le comportement des GNT sous des conditions proches de celles existant dans la
chaussée (éprouvettes représentatives des caractéristiques en place, chargements cycliques).
Il permet de déterminer le comportement élastique des GNT (valeurs de module d’élasticité pour
différents niveaux de contraintes) et également leur résistance aux déformations permanentes.
Sur la base de cet essai, les GNT peuvent être classées en trois classes de performances
mécaniques, C1 à C3.

8.1.2 Conditions d’utilisation des graves non traitées en fonction du niveau de trafic
Conditions portant sur les caractéristiques des granulats :
Les granulats utilisés pour les graves non traitées doivent présenter des caractéristiques minimales, suivant la
classe de trafic et la position de la couche dans la chaussée. Ces caractéristiques sont présentées dans les
fiches produits « Graves non traitées » de ce guide.

Conditions portant sur les caractéristiques de la GNT


Le Tableau 15 précise les conditions d’utilisation des GNT, en distinguant le cas des GNT dont les
performances mécaniques ont été déterminées au TCR.

Tableau 15 : Conditions d’utilisation des GNT suivant leur type (A / B1 / B2) ou leur classe de performances
mécaniques
Usage Classes de trafic
T5 T4 T3
Couche de base A, B1, B2 B1, B2 B2
ou classe ou classe ou classe
mécanique C3 (*) mécanique C3 (*) mécanique C2 (*)
Couche de fondation A, B1, B2 A, B1, B2 ou B2
ou classe classe mécanique ou classe
mécanique C3 (*) C3 (*) mécanique C2 (*)
(*) dans le cas où les performances mécaniques de la GNT ont été déterminées
au TCR, c’est la classe de performances mécaniques qui est prise en compte

40
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8.1.3 Prise en compte des graves non traitées dans le dimensionnement des chaussées
La prise en compte des GNT dans le dimensionnement des structures de chaussées est décrite dans la norme
NF P 98 – 086. Cette norme distingue trois catégories de performances mécaniques des GNT, définies dans le
Tableau 16 ci-dessous. Ces catégories peuvent être définies à partir du type de GNT (A, B1 ou B2) ou des
résultats de performances mécaniques obtenus à l’essai TCR (classes C1 à C3).

Tableau 16 : Catégories de GNT à retenir pour le dimensionnement


A , B1, B2
Type de GNT ou classe mécanique ou classe Classe mécanique
C3 au TCR mécanique C2 au C1 au TCR
TCR
Catégorie retenue pour Catégorie 3 Catégorie 2 Catégorie 1
le dimensionnement

Tableau 17 : Paramètres de dimensionnement à prendre en compte pour les GNT


Catégorie GNT
3 2 1
Couche de base : EGNT=200 MPa EGNT=400 MPa EGNT=600 MPa
Epaisseur 15 ou 20 cm suivant le niveau de trafic
Couche de fondation :
La GNT est découpée en sous-couches de 25
cm d'épaisseur, en partant du sol – le module de
chaque sous couche est défini par les règles k=2 k=2,5 k=3
suivantes :
E GNT(couche 1) = k.E plate-forme
E GNT(couche i) = k.E GNT(couche i-1)
E GNT  E couche de base

Dans tous les cas, le coefficient de Poisson est pris égal à 0,35.

8.2 Matériaux alternatifs et/ou locaux


Comme pour les couches de forme, les matériaux alternatifs peuvent se substituer à des matériaux
naturels à l’issue d’un processus d’élaboration spécifique et être utilisés en assise traitée ou non.
D’un point de vue géotechnique, les matériaux alternatifs doivent, quels qu’ils soient, respecter les
spécifications normatives rappelées dans la note d’information n°24 de l’IDRRIM.

Au-delà des spécifications géotechniques, il est impératif que ces matériaux alternatifs respectent les
critères environnementaux associés à l’usage routier auxquels ils sont destinés ainsi que les limitations
d’usages relatives à chaque matériau. Ces éléments sont détaillés dans les guides d’application et/ou
autres notes et arrêtés relatifs à chacun des matériaux évoqués par le présent document comme précisé
dans le chapitre 7.3.2.
La fiche produit relative à l’utilisation ( spécifications techniques, conditions d’emploi et modalités de mise en
œuvre) de chacun des matériaux détaillés à l’annexe 4 de ce guide sont les suivantes :
- graves recyclées à base de matériaux de déconstruction en assise traitée ou non  fiche produit
GRAVE RECYCLEE A BASE DE MATERIAUX DE DECONSTRUCTION EN COUCHE D’ ASSISES
- graves de mâchefers en assise traitée ou non  fiche produit GRAVE DE MACHEFERS
- laitiers sidérurgiques
 fiche produit LAITIERS D’ACIERIES DE FOURS ELECTRIQUES (LAFE)
 fiche produit LAITIERS DE HAUT-FOURNEAU (LHF) CRISTALLISES

Les paramètres de dimensionnement


Ces critères sont identiques à ceux des matériaux élaborés avec des granulats naturels, qu’ils soient
traités ou non.

41
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

8.3 Matériaux Granulaires traités aux liants hydrauliques

8.3.1 Introduction
Ce chapitre traite de la définition des matériaux traités aux liants hydrauliques ou pouzzolaniques
ainsi que leurs modalités d’utilisation.

Ces matériaux sont des mélanges fabriqués en centrale de malaxage, à l’exception des sols fins ou de
certains sols sableux ou graveleux traités aux liants hydrauliques ou pouzzolaniques définis plus loin
qui peuvent l’être en place.

8.3.2 Description des matériaux


Le manuel prend en compte les matériaux suivants :

- Les graves traitées aux liants hydrauliques ou pouzzolaniques conformes aux normes :
NF EN 14227-1, NF EN 14227-2, NF EN 14227-3 et NF EN 14227-5 (voir fiche produit),

- Les sables traités aux liants hydrauliques ou pouzzolaniques conformes aux normes :
NF EN 14227-1, NF EN 14227-2, NF EN 14227-3 et NF EN 14227-5 (voir fiche produit),

- Les bétons compactés routiers (BCR) conformes à la norme NF P 98 128 (voir fiche produit),
Pour les mélanges traités aux liants hydrauliques, le lecteur pourra utilement se référer à la note d’information n°30
de l’IDRRIM : "Mélanges traités aux liants hydrauliques - Spécifications" - Février 2016.

Les paramètres de dimensionnement


Les valeurs des paramètres de dimensionnement sont fonction de la catégorie des matériaux traités
aux liants hydrauliques, établie en fonction des performances mécaniques estimées ou mesurées à 360
jours.

Le Tableau 18 regroupe les valeurs des paramètres de calcul retenues comme référence pour des
graves traitées dont la composition et la réalisation sont conformes aux normes en vigueur. La dernière
colonne porte les valeurs minimales correspondantes de Rt360 à obtenir sur la formule de base.

Dans tous les cas, le coefficient de Poisson est pris égal à 0,25.

42
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau 18 : Paramètres à prendre en compte pour les matériaux traités aux liants hydrauliques et bétons
Matériaux Rt360
E (MPa) 6 (MPa) -1/b SN Sh (m) kc kd mini
(MPa)
Grave-ciment ou grave-liant
23 000 0,75 15 1 0,03 1,4 1 1,15
hydrauliques routier ou grave
cendres hydrauliques (classe T3)
Grave-ciment (classe T4) ou Grave- 25 000 1,2 15 1 0,03 1,4 0.8 1,80
Liant Hydraulique Routier (Classe T4)

Grave-laitier prébroyé (activant


20 000 0,70 13,7 1 0,03 1,5 1 1,05
sulfatique ou calcique) (classe T3)
Grave-laitier granulé ou grave laitier
15 000 0,6 12,5 1 0,03 1,5 1 0,90
prébroyé (activant chaux) (classe T2)

Grave-cendres volantes silico-


30 000 1,40 16 1 0,03 1,5 1 2,10
alumineuses chaux (classe T4)
Sable-laitier ou sable pouzzolane -
3 700 0,175 10 0,8 0,025 1,5 1
chaux (classe T1)
Sable-laitier ou sable pouzzolane -
8 500 0,43 10 0,8 0,025 1,5 1
chaux (classe T2)
Sable-laitier ou sable pouzzolane -
12 500 0,65 10 0,8 0,025 1,5 1
chaux (classe T3)
Sable-ciment ou liant hydraulique 5 000 0,21 12 0,8 0,025 1,5 1
routier (classe T1)

Sable-ciment ou liant hydraulique 12 000 0,50 12 0,8 0,025 1.5 1


routier (classe T2)
Sable-ciment ou liant hydraulique 17 200 0,75 12 0,8 0,025 1.5 1
routier (classe T3)
Béton compacté routier (classe T5) 28 000 1,85 15 1 0,03 1,5 0,8 2,80
Béton compacté routier ( classe T4) 25 000 1,20 15 1 0,03 1,5 0,8 1,80

8.4 Sols traités aux liants hydrauliques

8.4.1 Introduction
Les sols traités aux liants hydrauliques ou pouzzolaniques sont conformes à la norme NF EN 14227-15. Ces
matériaux ont fait l’objet d’un guide spécifique «Guide technique traitement des sols à la chaux et/ou aux
liants hydrauliques – Application en assises de chaussées – SETRA/LCPC ; 2007», ( fiche produit STLH).

• Couches de fondation pour trafic ≤ T2.


• Couches de fondation / base pour trafic ≤ T4.
• Epaisseur mise en œuvre :
- cas de traitement en place 30 à 40 cm
- cas de matériaux rapportés 20 à 30 cm.

8.4.2 Description des matériaux


Les matériaux concernés sont les suivants :
• Sols fins ayant plus de 35 % de fines de catégorie A. Dans le cas d'un usage en assise de chaussée, il
est appliqué une limitation de la taille des grains et de l'argilosité. Ainsi, seuls les sols A1 et A2 peuvent être
utilisés après traitement en assise.
• Sols de type sable (D ≤6,3) présentant une teneur en fine et une argilosité marquée (VBS > 0,4). Il s'agit
de matériaux B5 et dans certains cas B2.
• Sols de type grave (D > 6,3) présentant moins de 35 % de fines et une argilosité marquée (VBS > 0,1.
Il s'agit de sols B5, B3 et dans certains cas B4.

43
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

L’homogénéité du gisement de matériaux doit avoir été reconnue afin de pouvoir envisager l’utilisation de ces
matériaux.

Les paramètres de dimensionnement


Pour le dimensionnement des couches de chaussées utilisant ce matériau, il sera retenu deux types de
matériaux dont les caractéristiques correspondent à un sol 2 selon la norme NF 98-114-3. Le guide
d’utilisation des sols fins en assise de chaussée définit la caractérisation mécanique des matériaux.

 Sol traité en place reposant sur une arase non traitée de portance < PF2, E = 3000 MPa - σ6 = 0,30 MPa.
Cela correspond à des valeurs d’études E ≥ 4615 MPa - Rt ≥ 0,49 MPa.
 Sol traité en centrale ou en place puis transporté et mis en place sur arase de portance ≥ PF2 ou sur une
couche de forme traitée en place, E = 4000 MPa - σ6 = 0,40 MPa.
 Cela correspond à des valeurs d’études E ≥ 5333 MPa - Rt ≥ 0,56 MPa.

Tableau 19 : Paramètres à prendre en compte pour les sols traités en assises


Matériaux E (MPa) 6 (MPa) -1/b SN Sh (m) kc Rt360 mini
kd (MPa)
Sols traités en place Sol S2 3 000 0,30 11 0,80 0.04 1.4 1 0,20
Sols traités rapportés Sol S2 4 000 0,40 11 0,80 0.025 1.4 1 0,20

8.5 Béton de ciment


Le béton de ciment doit être conforme aux normes NF P 98 170 ; NF EN 13877-1 ; NF EN 13877-2 et NF
EN 13877-3 ( fiche produit BC)

8.5.1 Description des matériaux


Les paramètres de dimensionnement
Les valeurs des paramètres de dimensionnement sont fonction de la catégorie des structures béton, établie
en fonction des performances mécaniques estimées ou mesurées à 28 jours.

Le Tableau 20 regroupe les valeurs des paramètres de calcul retenues comme référence pour des bétons
dont la composition et la réalisation sont conformes aux normes en vigueur.

Tableau 20 : Paramètres à prendre en compte pour les chaussées structures en béton


Matériaux 6 ou Ɛ6
E (MPa) -1/b SN Sh (m) kc kd
(MPa)
Bétons de ciment non goujonné et non
35 000 0.03 1.5 1/1.7
armé de catégorie 5 2.15 16 1
Béton de ciment goujonné de catégorie 5
35 000 0.03 1.5 1/1.47
sur fondation en béton maigre 2.15 16 1
Béton de ciment goujonné de catégorie 5
35 000 0.03 1.5 1/1.37
sur fondation en matériau bitumineux 2.15 16 1
Béton maigre de classe 2 24 000 1.63 15 1 0.03 1.5 1

Le coefficient de Poisson est pris égal à 0,25.

44
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

8.6 Matériaux bitumineux

8.6.1 Introduction

Ce chapitre traite de la définition des matériaux bitumineux ainsi que de leurs modalités d’utilisation.
Ces matériaux sont des mélanges fabriqués en centrale de malaxage ou, dans certains cas particuliers, peuvent
être issus d’un retraitement en place de la chaussée.

8.6.2 Description des matériaux


Les matériaux concernés sont les suivants :
- Les graves-bitume (GB) définis par la norme suivante :
NF EN 13108-1 Mélanges bitumineux - Spécifications des matériaux - Partie 1 : enrobés bitumineux ( fiche
produit GB)
Le lecteur pourra utilement se référer au guide technique d’utilisation des normes enrobés à chaud de janvier 2008
(Sétra)

- Les graves-émulsions (GE) définis par les normes suivantes :


NF P 98-121 Assises de chaussées - Grave-émulsion - Définition - Classification - Caractéristiques - Fabrication -
Mise en oeuvre ( fiche produit GE)

- Les Bétons Bitumineux Minces (BBM) ou EB-BBM


- Les Bétons Bitumineux Semi-Grenus de classe 1 (BBSG) ou EB-BBSG
- Les Bétons Bitumineux pour chaussée Souple (BBS) ou EB-BBS
Ces trois techniques sont définies par la norme NF EN 13108-1 « Mélanges bitumineux : Spécifications des
matériaux - Partie 1 : Enrobés bitumineux ».

Cas particuliers - Emploi d’agrégats d’enrobés

Suite à l’application de la CEV de 2009 et de l’entrée en vigueur de la LTECV, de plus en plus de matériaux
bitumineux comprennent un pourcentage, plus ou moins important, d’agrégats d’enrobés (AE).
En cas d’utilisation de ces AE, ces matériaux devront respecter les spécifications fixées par la norme NF EN 13108-
8.

Les paramètres de dimensionnement


Les valeurs des paramètres de dimensionnement sont fonction de la catégorie des types et structures des
matériaux bitumineux.

Le Tableau 21 regroupe les valeurs des paramètres de calcul retenues comme référence pour des matériaux
bitumineux dont la composition et la réalisation sont conformes aux normes en vigueur.

Tableau 21 : Paramètres à prendre en compte pour les matériaux bitumineux


6 ou Ɛ6
Matériaux E (MPa)
(MPa)
-1/b SN kc

GB 2 9 000 80 5 0,3 1,3

GB 3 9 000 90 5 0,3 1,3

GB 4 11 000 100 5 0,3 1,3


Grave-émulsion de
2 500
type S et classe 2

BBM 5 500

BBSG classe 1 5 500 5 0,25 1,1

BBS
Le coefficient de Poisson de ces matériaux est pris égal à 0,35, quelle que soit la température

45
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

9. MATERIAUX DE SURFACE
9.1 Enduits Superficiels d’Usure (ESU)
Ce chapitre traite des enduits superificiels d’usure utilisés en couche de surface.

Le choix de la structure de l’ESU est essentiellement fonction du trafic, du support, de l’environnement, des
sollicitations hivernales, de l’époque de réalisation et de la fonction recherchée. Le terme d’ESU est défini par la
norme NF EN 12271 « Enduits superficiels - Spécifications ».

Pour ces techniques, le lecteur pourra utilement se référer au guide IDRRIM-Cerema : Enduits Superficiels d’Usure
(Juillet 2017).

Pour les chaussées à faible trafic, objet de ce document, nous retiendrons les structures suivantes :
 Le monocouche simple gravillonnage (Mono) convient presque pour tous les trafics (jusqu’à T2). Il est
réalisé le plus suvent avec des granulats 6/10.
 Le monocouche double gravillonnage (MDG) est une structure particulièrement rugueuse qui permet
une bonne drainabilité superificielle, mais qui présente un niveau sonore élevé.
 Le bicouche (Bic) est à préférer lorsque le support est hétérogène et sec. Avec ce type de structure, il faut
particulièrement bien évaluer et respecter les dosages en liant et en granulats surtout en cas d’utilisation de
bitume fluxé.
 Le monocouche prégravillonné (MPG) est particulièrement bien adapté aux supports hétérogènes et
ressuants.

Concernant les caracrtéristiques des granulats pour matériaux de surface en mélanges bitumineux et enduits
superficiels, se reporter à la fiche produit « Granulats pour matériaux de surface ».

Le Tableau 22 ci-dessous propose un exemple de choix de structure et de dimensions des gravillons en fonction du
trafic et du support :

Tableau 22 : Exemples de choix de structures en ESU en fonction du trafic


Trafic
Localisation Support
Trafic T3 Trafic < T3

Lisse sans Mono 4/6


Mono 6/10
ressuage Mono 6/10

Rase Bic 6/10 - 2/4 (4/6)


campagne Homogène Rugueux Mono 6/10 Mono 6/10
Mono 4/6

Très rugueux Mono 4/6 Mono 4/6

Lisse sans Mono 6/10 Mono 6/10


ressuage MDG 6/10 - 2/4 (4/6) Mono 4/6
Agglomération Homogène
Bic 6/10 - 2/4 (4/6) Bic 6/10 - 2/4 (4/6)
Rugueux Mono 6/10 Mono 4/6

46
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau 23 : Niveaux de performance à un an pouvant être obtenus en fonction de l’état de la chaussée à revêtir
Indications des niveaux maximum de performances probables après un an
Nature du support Trafic T3 Trafic < T3

Poreux ESU B ESU B


EVD II, PMT ≥ 1,0 EVD II, PMT ≥ 1,0
Rugueux ESU A ESU A
EVD I, PMT ≥1,5 EVD I, PMT ≥1,5
Normal lisse ESU A ESU A
EVD I, PMT ≥ 1,5 EVD I, PMT ≥ 1,5
Ressuant ESU B ESU B
EVD II, PMT ≥1,0 EVD II, PMT ≥1,0
Très hétérogène ESU B ESU B
EVD II, PMT ≥1,0 EVD II, PMT ≥1,0
Poinçonnable, orniéré ESU C ESU A
EVD II, PMT ≥ 0,5 EVD I, PMT ≥1,0
Recommandations de
ESU C ESU A
performances initiales
EVD II, PMT ≥ 0,5 EVD I, PMT ≥ 1,0

9.2 Matériaux Bitumineux Coulés à Froid (MBCF)


Le terme de MBCF est défini par la norme NF EN 12 273 « MBCF - Spécifications » et regroupe deux catégories de
matériaux :
 Les Coulis bitumineux (CB) sont déstinés en priorité à imperméabiliser ou à préparer certains
supports avant la réalisation d’une couche de roulement.
 Les Enrobés Coulés à Froid (ECF) sont avant tout des enrobés pour couches de roulement déstinés
à apporer une bonne adhérence et selon les cas, à imperméabiliser les supports.

Pour ces techniques, le lecteur pourra utilement se référer au guide IDRRIM-Cerema : Matériaux Bitumineux
Coulés à Froid (Juillet 2017).

Ce chapitre traite des enduits superificiels d’usure utilisés en couche de surface.

Pour les chaussées à faible trafic, objet de ce document, nous retiendrons les structures suivantes :
 Le monocouche simple gravillonnage (Mono) convient presque pour tous les trafics (jusqu’à T2). Il est
réalisé le plus suvent avec des granulats 6/10.
 Le monocouche double gravillonnage (MDG) est une structure particulièrement rugueuse qui permet
une bonne drainabilité superificielle, mais qui présente un niveau sonore élevé.
 Le bicouche (Bic) est à préférer lorsque le support est hétérogène et sec. Avec ce type de structure, il faut
particulièrement bien évaluer et respecter les dosages en liant et en granulats surtout en cas d’utilisation de
bitume fluxé.
 Le monocouche prégravillonné (MPG) est particulièrement bien adapté aux supports hétérogènes et
ressuants.

Le Tableau 24 ci-dessous présente les choix et types de structures des MBCF :

47
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau 24 : Exemples de choix de structures en MBCF en fonction du trafic


Trafic < T3 Trafic T3
Nature du support
Liant modifié ou non Liant modifié ou non
Monocouche 0/4 et +
Monocouche 0/6 et +
Bicouche 0/4+0/4
Bicouche 0/4 + 0/6
Bicouche 0/4+0/6
Homogène (déformation < 1 cm) Bicouche 0/6 + 0/6
Bicouche 0/6 + 0/6
Bicouche 0/6 + 0/8
Bicouche 0/6 + 0/8
Bicouche 0/6 + 0/10
Bicouche 0/6 + 0/10

Tableau 25 : Niveaux de performance à un an pouvant être obtenus en fonction de l’état de la chaussée à revêtir
Indications des niveaux maximum de performances probables après
un an
Nature du support
Trafic T3 Trafic < T3

Rugueux ECF A ECF A


EVD I, PMT ≥ 1,0 EVD I, PMT ≥ 1,0
Normal lisse ECF A ECF A
EVD I, PMT ≥ 1,0 EVD I, PMT ≥ 1,0
Ressuant ECF B ECF B
EVD I, PMT ≥ 0,8 EVD I, PMT ≥ 0,8
Déformé ECF C ECF A
EVD II, PMT ≥ 0,6 EVD I, PMT ≥1,0
Recommandations de
ECF A ECF B
performances initiales
EVD I, PMT ≥ 1,0 EVD I, PMT ≥ 0,8

9.3 Enrobés bitumineux


Les matériaux concernés sont :
- Les Bétons Bitumineux Minces (BBM) ou EB-BBM
- Les Bétons Bitumineux Semi-Grenus de classe 1 (BBSG) ou EB-BBSG
- Les Bétons Bitumineux pour chaussée Souple (BBS) ou EB-BBS
Ces trois techniques sont définies par la norme NF EN 13108-1 « Mélanges bitumineux : Spécifications des
matériaux - Partie 1 : Enrobés bitumineux ».

Cas particuliers - Emploi d’agrégats d’enrobés

Suite à l’application de la CEV de 2009 et de l’entrée en vigueur de la LTECV, de plus en plus de matériaux
bitumineux comprennent un pourcentage, plus ou moins important, d’agrégats d’enrobés (AE).
En cas d’utilisation de ces AE, ces matériaux devront respecter les spécifications fixées par la norme NF EN 13108-
8.

Les paramètres de dimensionnement


Les valeurs des paramètres de dimensionnement sont fonction de la catégorie des types et structures des
matériaux bitumineux.

Le Tableau 26 regroupe les valeurs des paramètres de calcul retenues comme référence pour des matériaux
bitumineux dont la composition et la réalisation sont conformes aux normes en vigueur.

48
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau 26 : Paramètres à prendre en compte pour les matériaux bitumineux


6 ou Ɛ6
Matériaux E (MPa)
(MPa)
-1/b SN kc

BBM 5 500

BBSG classe 1 5 500 5 0,25 1,1

BBS

9.4 Béton de ciment


Le béton de ciment doit être conforme aux normes NF P 98 170 ; NF EN 13877-1 ; NF EN 13877-2 et NF
EN 13877-3 ( fiche produit BC).

Les paramètres de dimensionnement pour le béton de ciment en matériaux de surface sont identiques à ceux
utilisés en couches d’assises (Cf. paragrahpe 8.5).

49
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

10. VERIFICATION AU GEL/DEGEL

10.1 Principes
Lors d’une période de gel intense et/ou long, le front de gel peut traverser le corps de chaussée et l’éventuelle
couche de forme pour atteindre le sol support. Si celui-ci est sensible au gel, alors la pénétration du front de gel
provoque un léger gonflement du sol support par transformation de l’eau en glace, sans conséquence pour la
chaussée sous nos latitudes. Ce gel de l’eau s’accompagne d’une aspiration de l’eau libre vers le front de gel
(mécanisme appelé « cryosuccion »), augmentant la teneur en eau du sol en sa partie supérieure. Lors du
dégel, la partie supérieure du sol se réchauffe, et l’eau gelée retourne à l’état liquide ; l’augmentation de la
teneur en eau résultant de la phase de cryosuccion provoque alors une chute de portance de la partie
supérieure du sol. Dans le cas de chaussée peu structurée, la circulation de poids lourds sur la chaussée
l’endommage fortement, voire provoque sa ruine accélérée.

Cette fragilité de la chaussée dépend en premier lieu de la sensibilité du sol au gel.

Il convient donc soit de concevoir la chaussée pour la protéger contre les effets d’un hiver donné, fonction de la
géographie du lieu, soit d’évaluer l’intensité du gel à partir de laquelle il faut protéger la chaussée en posant des
barrières de dégel.

10.2 Caractérisation de la sensibilité au gel des matériaux du sol


support
C’est la sensibilité au gel des sols en place qui conditionne la nécessité de devoir protéger la chaussée. Cette
sensibilité est évaluée à l’aide de l’essai de gonflement au gel (NF P 98-234-2). La pente au gonflement
déterminée lors de l’essai permet de classer le sol en matériau non gélif (SGn), peu gélif (SGp) ou très gélif
(SGt).

Dans le cas de petits projets, la réalisation d’un essai de gonflement ne sera pas nécessaire. Le
Tableau 27 fournit des indications sur la sensibilité au gel probable du sol en fonction de sa classification
géotechnique. Pour certaines classes géotechniques, des comportements au gel très variés peuvent être
constatés.

Tableau 27 : Classe de sensibilité au gel à retenir en l’absence d’essais de gonflement


Classification géotechnique Classe de sensibilité au gel Valeurs de Qg (√(°Cxj))
du sol ou matériau non traité pouvant être adoptée en
l’absence d’essai de gonflement

Matériaux insensibles à l’eau SGn -


dont le passant à 80 m est
inférieur à 3%
C1, B1, B3, A3, A4 SGp 2,5 (p = 0,4 mm/√(°Cxh) )

C1, A1, A2, B2, B4, B5, B6, R1, SGt 0 (p > 1 mm/√(°Cxh) )
R3
Si le sol s’avère non gélif (p < 0,05 mm/√(°Cxh)), alors la vérification est inutile, de même que la pose de
barrière de dégel.

10.3 Détermination de la protection au gel/dégel

10.3.1 Quantité de gel admissible en surface du sol


La quantité de gel admissible Qg en surface du sol dépend de sa sensibilité au gel.

Pour des sols très gélifs avec 1 mm/√ (°Cxh) < p : Qg = 0


Pour des sols peu ou très gélifs avec 0,25 < p < 1 mm/√(°Cxh)) : Qg = 2,5 √°Cxj.
50
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Pour des sols peu gélifs avec 0,05 < p < 0,25 mm/√(°Cxh)) : Qg = 4 √°Cxj.

Remarque : Ces formules ne sont valables que pour une configuration de massifs en deux couches soit non
gélifs/peu gélifs soit non gélifs/très gélifs (se reporter à la norme NF P 98 086).

10.3.2 Protection apportée par la couche de forme


La couche de forme est habituellement réalisée à partir de matériaux non gélifs. La protection thermique
apportée par cette couche de forme (Q CdF) est fonction de sa nature et de son épaisseur ; elle est évaluée à
l’aide de la relation suivante :

hn2
QCdF = A n 
hn 0,1

Avec QCdF : protection thermique apportée par la couche de forme ;


An : coefficient dépendant de la nature du matériau de couche de forme (√(°Cxj)/m)

hn : épaisseur de matériaux non gélifs de la couche de forme (m).

La valeur de An est fournie dans le Tableau 28.

Tableau 28 : Valeurs de An en fonction de la nature du matériau de couche de forme


Matériaux Non traités Traités

GNT et matériaux (C1) A1 – A2 –A3 (C1) B2 à B6 Cendres


insensibles à l’eau traités à la traités au liant volantes
dont le passant à chaux ou aux hydraulique
80 µm est ≤ 3% liants (avec ou sans
hydrauliques chaux)
An (√(°Cxj)/m) 12 14 13 17

10.3.3 Quantité de gel admissible au niveau de la plate-forme


On a alors : QPF = Qg + QCdF

10.3.4 Protection apportée par la structure de chaussée


La protection thermique apportée par les couches de la structure de chaussée vaut :

IS  (1 a  h)  QPF  b  h
Avec IS : indice de gel en surface de la structure de la chaussée (°Cxj);
QPF : quantité de gel en surface de la plate-forme support (√(°Cxj));
h : épaisseur de la structure (m) ;
a et b : coefficients équivalents fonction de la structure (m -1 et √(°Cxj) / m).
Les valeurs de a et b s’obtiennent d’après les coefficients individuels de chacune des couches i constituant la
structure, d’après :
     

  
a   ai  hh  / hi  et

b
 
b i  h h  /
 h i 

 i   i   i  i 

Avec hi : épaisseur de la couche i (m) ;
-1
ai et bi : coefficients individuels du matériau de la couche i (m )et √(°Cxj) / m).

51
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau 29 : Valeurs des coefficients a et b en √(°Cxj)/m


Matériaux BB – GB – BC – GC – GL GCV LTCC SL – SC
EME- BBE – GNT- GE
-1
a (m ) 0,8 0,8 1,2 1,2 1,2

b(√(Cxj)/m) 6 10 13 14 15

10.3.5 Détermination de l’indice de gel admissible


L’indice de gel admissible par la chaussée IA vaut (RR) :

IA = IS / 0,7 + 10 (RR)

10.3.6 Vérification
L’indice de gel admissible par la chaussée IA peut être comparé à l’indice de gel de référence IR, choisi par le
maître d’ouvrage. IR est fonction de la géographie du lieu, et de la politique voulue par le maître d’ouvrage sur
son réseau.

La vérification est positive si IA > IR.

Dans le cas contraire, on peut augmenter l’épaisseur de couche de forme (modification de Q CdF), changer de
type de structure (modification de a et b), ou décider la pose de barrière de dégel dès lors que l’indice de gel de
l’hiver en cours dépassera la valeur de IA.

10.4 Détermination de la barrière de dégel


La pose de barrière de dégel sera décidée par le maître d’ouvrage dès lors que la valeur de l’indice de gel de
l’hiver en cours aura dépassé la valeur de l’indice de gel admissible IA par la chaussée. Le recours à des
cryopédomètres permettant d’évaluer la profondeur de pénétration réelle du front de gel dans la chaussée est
un outil également très utile.

Généralement, la pose de barrière se définit à l’échelle du réseau géré par le maître d’ouvrage, de façon à
assurer la continuité de la circulation sur une partie au moins du réseau. Le choix attaché à la section
considérée doit s’inscrire dans cette politique d’ensemble.

52
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

11. RESULTATS DU DIMENSIONNEMENT


11.1 Intérêt des abaques de dimensionnement
Les abaques de dimensionnement permettent de déterminer les épaisseurs des couches d’assise à mettre en
œuvre ainsi que l’épaisseur de couche de surface à partir des données d’entrée de trafic, de portance de
plateforme et de matériaux utilisés. En plus du dimensionnement mécanique, les abaques permettent
également de faire une vérification au gel-dégel de la structure sélectionnée au préalable.

11.2 Méthodes appliquées


Le dimensionnement mécanique des structures et la vérification au gel/dégel, ayant permis la réalisation des
abaques, ont été effectués selon la méthodologie de la norme NF P 98-086 (cf chapitre 3 - METHODOLOGIE).

11.3 Structures retenues


Les structures de chaussées type retenues dans les abaques de dimensionnement sont au nombre de quatre :
chaussées souples, chaussées bitumineuses, chaussées à assises en matériaux traités aux liants
hydrauliques (semi-rigides), chaussées en béton de ciment (rigides).

La plateforme de type PF4 n’a pas été retenue par choix, car peu adaptée aux chaussées à faible trafic.
Néanmoins celle-ci peut être étudiée dans le cadre d’une proposition technique.

Plusieurs abaques ont été réalisés pour chacune de ces structures :

Chaussées souples :
- GNT2 (grave non traitée type 2) sur PF1, PF2, PF2qs et PF3 ;
- GE / GNT2 (grave-émulsion / grave non traitée type 2) sur PF2, PF2qs et PF3.
Pour ce type de structure, l’épaisseur de GE est fixée à 8 cm et l’épaisseur de GNT est variable. Cependant, il
est possible de proposer des variantes sans GNT et en faisant varier l’épaisseur de GE mise en œuvre
directement sur la plateforme ou sur une couche de réglage de 10 cm.

Chaussées bitumineuses :
- GB2 (grave-bitume classe 2) sur PF2, PF2qs et PF3 ;
- GB3 (grave-bitume classe 3) sur PF2, PF2qs et PF3.
Chaussées à assises traitées aux liants hydrauliques :
- SC3 (sable-ciment classe 3) sur PF2, PF2qs et PF3 ;
- GC3 (grave-ciment classe 3) sur PF2, PF2qs et PF3 ;
- ST (Sol traité) sur PF1, PF2, PF2qs et PF3 ;
- BCR (béton compacté routier) sur PF2, PF2qs et PF3.
Pour un type de plateforme donné, les épaisseurs ne varient pas sur l’ensemble de la gamme de trafic
compte tenu des épaisseurs minimales exigées par la norme NF P 98-128.

Chaussées en béton de ciment :


- BC5 (Béton de ciment classe 5) sans fondation sur PF1, PF2, PF2qs et PF3 ;
- BC5 / BC2 (béton de ciment classe 5 / béton de ciment classe 2) sur PF1, PF2, PF2qs et PF3 ;
- BC5g / BC2 (béton de ciment goujonné classe 5 / béton de ciment classe 2) sur PF1, PF2, PF2qs et
PF3 ;
- BC5g/GB3 sur PF2qs et PF3.
L’attention du maître d’ouvrage est attirée sur le fait que l’emploi de matériaux rigides, conduisant à des
épaisseurs faibles, suppose un support portant et bien réglé.

Dans le cadre d’appel d’offre, des variantes utilisant d’autres matériaux pourront être proposées. Celles-ci
devront alors être dimensionnés mécaniquement (et vérifiées au gel) selon la norme NF P 98-086.

53
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

11.4 Choix de la maîtrise d’ouvrage


Afin d’utiliser les abaques pour le dimensionnement des structures de chaussées, plusieurs paramètres doivent
être définis par la maîtrise d’ouvrage :
- le type de matériaux à privilégier pour la construction de la chaussée. La nature des matériaux
sélectionnés indique la famille de structure à laquelle appartient la chaussée à dimensionner et permet
de déterminer l’abaque de dimensionnement à utiliser. Le choix des matériaux peut être réalisé à partir
du contexte local, du niveau de trafic auquel sera soumise la route, de l’entretien futur,…

- la portance de la plateforme (PFi) constituée du sol support et d’une couche de forme éventuelle. La
classe de la plateforme se détermine à partir de l'appréciation du comportement à long terme de la
partie supérieure des terrassements (défini par la classe d’arase), de la nature et des caractéristiques
de la couche de forme retenue et de son épaisseur. La démarche pour la détermination de la classe de
plateforme est présentée dans le chapitre 7 - Plateforme support de chaussée. La portance de la
plateforme est une donnée d’entrée pour la lecture des abaques (axe vertical).

- les données de trafic défini par le TMJA (trafic moyen journalier annuel), la durée de
dimensionnement, le taux d’accroissement annuel du trafic et le CAM (coefficient d’agressivité moyen).
L’ensemble de ces paramètres est présenté dans le chapitre 6 – Trafic. Ces informations permettent
de déterminer le trafic cumulé en nombre d’essieux NE sur l’ensemble de la durée de
dimensionnement. Le nombre d’essieux NE est une donnée d’entrée pour la lecture des abaques (axe
horizontal).

11.5 Choix de la couche de surface


Les abaques de dimensionnement proposent, pour chaque type de structure, les couches de surface les plus
communément rencontrées (cf. § 5.4.1), mais d’autres couches de surface peuvent être sélectionnées comme
l’indique le tableau ci-après.

Structures GE ou GNT

 L’ESU et les 5 cm de BBSG1 peuvent être remplacés par 5 cm de BBS 1 ou 2. L’utilisation de BBS1 ou 2
à la place de l’ESU permet de diminuer de 5 cm l’épaisseur de GNT indiquée dans les abaques.
 Le BBSG1 en 6 cm et 8cm peut être remplacé par du BBSG 2 ou 3.

Structure GB2 ou GB3

 Les 4 cm de BBM proposés peuvent être remplacés par 4 cm de BBS1 ou 2


 Le BBSG 1 proposé peut être remplacé par du BBSG 2 (*). Cela permet de diminuer l’épaisseur de
GB2 présentée sur les abaques de 1 cm. Il n’y a pas de diminution d’épaisseur pour les épaisseurs de
GB3.

Structure GC3 ou SC3 ou sol traité

 Pour tout trafic, le BBSG1 proposé peut être substitué par du BBSG 2 (*)

Structure Béton

 Différentes techniques de traitement de surface peuvent être envisagées suivant l’aspect final recherché

Structure BCR

 Pour tout trafic, MBCF avec entretiens réguliers


 A partir de 150 000 NE, cloutage + 5 cm BBSG de classe 1, 2 (*) si T<T3 et BBSG de classe 2 ou 3 si
 T>T3. L’utilisation d’un BBSG à la place d’un ESU permet d’améliorer la protection au gel de la
structure.

(*) Voire du BBSG Classe 3


Nota : Le recours à du BBSG classe 3 sur GNT est déconseillé. Des précautions sont à prendre en zone
montagneuse ou sous climat continental (formulation adaptée).

54
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

11.6 Hypothèses de calcul


La réalisation des abaques de dimensionnement, d’après la méthode rationnelle, a nécessité de fixer certaines
hypothèses de dimensionnement. Les hypothèses retenues sont les suivantes :

Caractéristiques des matériaux

Les caractéristiques des matériaux sont celles retenues dans la norme NF P 98-086 Dimensionnement
structurel des chaussées - Application aux chaussées neuves à l’exception des sols traités. Pour ces derniers,
les performances sont celles d’un sol traité T2 de qualité C2 présenté dans le guide SETRA 2007 Traitement
des sols à la chaux et aux liants hydrauliques - Application à la réalisation des assises de chaussées (cf. § 8.4.2).

Risque de calcul

Tableau 30 : Risques de calcul


Abaques Risque
Sols traités 12,5%
BCR/GC3/SC3 25%
GB2/GB3 30%
Béton de ciment 25%

La méthode de dimensionnement ne nécessite pas de définir de risque pour les structures GNT et GE/GNT.

Cependant, pour ces deux structures, la loi de comportement εz,adm=0,016 x (NE) est prolongée au-delà des
250 000 NE.
Les risques de calcul et les paramètres des lois de comportement retenus diffèrent pour certaines gammes de
trafic des valeurs indiquées dans la norme NF P 98-086. Ces adaptations sont justifiées par le fait que les
abaques sont destinés aux chaussées à faible trafic. (cf. Stratégie du dimensionnement - chapitre 2.3)

11.7 Définition des abaques


Le calcul des abaques a été réalisé à partir d’un nombre minimal d’essieux équivalents de 10 000 NE
correspondant à la limite inférieure d’application des lois de fatigue des matériaux (environ 4 PL par jour
pendant une durée de 20 ans).

Pour les chaussées rigides en béton, les abaques ont été établis pour un nombre d’essieux allant jusqu’à
1 000 000 NE alors que pour les chaussées semi-rigides, bitumineuses et souples les abaques ont été établis
pour un nombre d’essieux allant jusqu’à 500 000 NE.

Cela s’explique par le fait que pour les chaussées rigides en béton, la durée de dimensionnement est
généralement longue avec une agressivité du trafic par rapport au matériau plutôt importante. Pour les
chaussées semi-rigides et bitumineuses, la durée de dimensionnement est généralement plus limitée.

Le domaine d’application des chaussées souples ne dépasse généralement pas les 500 000 NE.

Pour des trafics cumulés supérieurs à ceux retenus dans ce guide, d’autres catalogues, comme le catalogue
des structures de 1998, proposent des structures adaptées.

11.8 Vérification au gel-dégel


Pour une structure de chaussée, l’indice de gel admissible (IA), figurant au verso de la fiche, dépend de la
nature des matériaux utilisés et de l’épaisseur des couches. Ces informations sont une des données d’entrée
de l’abaque et se lisent sur l’axe horizontal. L’IA dépend également de la configuration de la plateforme :
sensibilité au gel des sols en place (Qg), protection apportée par la plateforme dépendant de sa nature et de
son épaisseur. Ces informations sont une des données d’entrée de l’abaque et se lisent sur l’axe vertical.

Les calculs de l’indice de gel admissible (IA) ont été réalisés à partir de la méthode simplifiée présentée dans le
chapitre 11 - Vérification au gel/dégel.

L’indice de gel admissible par la chaussée IA doit être comparé à l’indice de gel de référence IR, choisi par le
maître d’ouvrage. IR est fonction de la géographie du lieu, et de la politique voulue par le maître d’ouvrage sur
son réseau. La vérification est positive si IA > IR.

55
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

11.9 Logigramme
Une présentation détaillant la démarche globale de dimensionnement du guide et l’utilisation des abaques
structures et gel est disponible dans le logigramme en annexe 5 de ce document.

11.10 Exemples de dimensionnement

11.10.1 Exemple 1 : Choix de structures pour un trafic T5– pour une durée de dimensionnement
de 20 ans
Calcul du nombre d’essieux NE
Suite à une étude de trafic, le comptage fait état d’un trafic inférieur à 150 véhicules par jour dans les 2 sens de
circulation. Le moyen de comptage utilisé n’a pas permis de différencier les poids lourds des véhicules légers.

D’après les informations données dans le chapitre 6.2, le trafic enregistré correspond à la borne supérieure
d’un trafic T5-, avec un TMJA de 10 PL par jour et par sens et un accroissement arithmétique annuel du trafic de
2%.

Le facteur de cumul sur 20 ans, est égal à :

(𝑝 − 1) × 𝜏 (20 − 1) × 0,02
𝐶 = 𝑝 × (1 + ) = 20 × (1 + ) = 23,8
2 2


Le coefficient d’agressivité moyen pour un trafic T5 est par défaut (chapitre 6.3) :

- pour les matériaux GNT et sol : 0,4


- pour les matériaux bétons et matériaux traités aux liants hydrauliques : 0,4
- pour les matériaux bitumineux : 0,3
Le nombre d’essieux NE sur la durée de dimensionnement est :

- pour les matériaux GNT et sols :


o NEGNT-sol = 10 x 365 x 23,8 x 0,4 = 34 748 NE
- pour les matériaux bétons et matériaux traités aux liants hydrauliques :
o NEbétons-MTLH = 10 x 365 x 23,8 x 0,4 = 34 748 NE
- pour les matériaux bitumineux :
o NEmatériaux bitumineux = 10 x 365 x 23,8 x 0,3 = 26 061 NE

Configuration et détermination de la plate-forme support de chaussée

Le sol naturel est un limon A1. Il est dans un état hydrique (m). D’après le GTR, cela correspond à une
PST2/AR1. Ce cas nécessite d’exécuter une couche de forme en matériau granulaire insensible à l’eau.
D’après les annexes techniques du GTR, un matériau D21 remplit les conditions d’utilisation en couche de
forme. La mise en œuvre d’une épaisseur de 40 cm de matériaux D21 en couche de forme ainsi que
l’intercalation d’un géotextile à l’interface PST-couche de forme conduisent à une classe de plate-forme PF2.

Choix des structures


Trois types de structures sont envisagés :

- une structure souple avec de la GNT uniquement reposant sur la PF2


- une structure bitumineuse en GB2 reposant sur la PF2
- une structure avec un sol traité réalisé directement à partir du sol naturel, sans couche de forme
additionnelle.
Pour chacune de ces structures, le choix des épaisseurs de matériaux se fait en se reportant aux fiches
Dimensionnement (chapitre 11).

56
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau 31 : Choix et épaisseurs des structures


Structure GNT Structure sol traité Structure GB2
Trafic 34 748 NE 34 748 NE 26 061 NE
ES 6 cm BBSG 1 4 BBM
Structures 45 cm GNT 2 57 cm sol traité (2 couches) 13 cm GB2
PF2 (50 MPa) PF1 (20 MPa) PF2 (50 MPa)

A titre d’information, l’épaisseur de sol traité à mettre en œuvre sur une PF2 (50 MPa) aurait été de 47 cm
surmontée d’une couche de roulement de 6 cm de BBSG1.
L’obtention de la PF2 peut se faire en traitant au préalable l’arase.
Cela nécessite de constituer un stock ou dépôt provisoire de matériaux qui seront repris pour réaliser la couche
de sol traitée mise en œuvre au-dessus de l’arase traitée.
Cette solution apparaît comme moins intéressante qu’un traitement de sol directement au niveau du sol naturel
car nécessitant moins d’opérations intermédiaires et une épaisseur de traitement réduite.

Indice de gel admissible par la chaussée

D’après le chapitre 10.2, les matériaux de type A1 sont des matériaux très gélifs (SGt). La valeur de Qg
associée est de 0 √(°Cxj).

Le sol très gélif est surmonté d’une couche de forme de 40 cm en GNT dans le cas de la structure GNT et GB2.

En se reportant aux fiches Dimensionnement (chapitre 11), l’indice de gel admissible pour chacune des
structures sélectionnées est répertorié dans le Tableau 32 ci-dessous.

Tableau 32 : Indice de gel admissible par type de structure


Structure GNT Structure sol traité Structure GB2
Trafic 34 748 NE 34 748 NE 26 061 NE
ES 6 cm BBSG 1 4 BBM
Structures 45 cm GNT 2 57 cm sol traité 13 cm GB2
PF2 (50 MPa) PF1 (20 MPa) PF2 (50 MPa)
IA 148,0°C.j 107,0°C.j 51,4°C.j

On considère la mise en œuvre de ces chaussées dans deux zones géographiques différentes : Langres
et Toulouse. Comme le mentionnent les chapitres 2.6 et 10, l’hiver de référence généralement retenu est l’hiver
rigoureux non exceptionnel. Pour Langres et Toulouse, les indices HRNE sont respectivement 170°C.j et 40°C.j.

Les trois structures sélectionnées sont protégées au gel vis-à-vis de l’HRNE à Toulouse. Par contre, aucune
d’entre elles n’est protégée vis-à-vis de l’HRNE à Langres. Il faut alors se reporter au chapitre 11 pour voir
quelles solutions peuvent être envisagées.

11.10.2 Exemple 2 : Choix de structures pour un trafic T3- pour une durée de dimensionnement
de 30 ans

Calcul du nombre d’essieux NE


Suite à une étude de trafic, le comptage fait état d’un trafic inférieur à 1040 véhicules par jour dans les 2 sens
de circulation. Le moyen de comptage utilisé a permis de différencier les poids lourds des véhicules légers, le
taux de Poids Lourds est de 10%. Si on considère une répartition équivalente entre les deux sens de circulation,
-
le trafic journalier par sens est de 52 PL soit, d’après le chapitre 6.2, un trafic T3 . Par défaut, on retient un
accroissement arithmétique annuel du trafic de 2%.

Le facteur de cumul pour 30 ans, est égal à :

(𝑝 − × (30 − × 0,02
𝐶 = 𝑝 × (1 + __________________ ) = 30 × (1 + ______________________ ) = 38,7
2 2

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale


Le coefficient d’agressivité moyen pour un trafic T3 est par défaut (chapitre 6.3) :
- pour les matériaux GNT et sol : 0,6
- pour les matériaux bétons et matériaux traités aux liants hydrauliques : 0,6
- pour les matériaux bitumineux : 0,4
Le nombre d’essieux NE sur la durée de dimensionnement est :

- pour les matériaux GNT et sols :


o NEGNT-sol = 52 x 365 x 38, 7 x 0,6 = 440 716 NE
- pour les matériaux bétons et matériaux traités aux liants hydrauliques :
o NEbétons-MTLH = 52 x 365 x 38, 7 x 0,6 = 440 716 NE
- pour les matériaux bitumineux :
o NEmatériaux bitumineux = 52 x 365 x 38, 7 x 0,4 = 293 810 NE

Configuration et détermination de la plate-forme support de chaussée


Le sol naturel est un limon lœss A1. Il est dans un état hydrique (h/m). D’après le GTR, cela correspond à une
PST2/AR1. L’objectif est d’obtenir une PF3. Ce cas nécessite d’exécuter une couche de forme :

- en matériau granulaire, insensible à l’eau, mais qui ne permettra pas toujours d’avoir une PF3 (hors
cas exceptionnel)
- un traitement de l’arase ou de la couche de forme aux liants h ydraul iqu es avec/ou sans chaux
(comme défini au Tableau 11).

Choix des structures

Quatre types de structures sont envisagés :

- Une structure bitumineuse en GB3.


- Une structure semi-rigide en SC3.
- Une structure semi-rigide en GC3.
- Une structure rigide en béton.
Pour chacune de ces structures, le choix des épaisseurs de matériaux se fait en se reportant aux fiches
Dimensionnement (annexe 5). Afin d’illustrer l’importance du choix du risque dans la stratégie de
dimensionnement, des vérifications ont été effectuées, pour chacune des structures ci-dessus, à partir de la
méthode Alizé.

Structure bitumineuse en GB 3 :

Tableau 33 : Choix et épaisseur de structure en GB3


Guide ALIZE
Trafic 293 810 NE 293 810 NE
Risque 30 % 12 % 25 % 50 %
5 cm BBSG1 5 cm BBSG1 5 cm BBSG1 5 cm BBSG1
11 cm GB3 12 cm GB3 11 cm GB3 9 cm GB3
Structures
PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa)

Structure semi-rigide en SC 3 :

Tableau 34 : Choix et épaisseur de structure en SC3


Guide ALIZE
Trafic 440 716 NE 440 716 NE
Risque 25 % 12 % 25 % 50 %
8 cm BBSG1 8 cm BBSG1 8 cm BBSG1 8 cm BBSG1
20 cm SC3 21 cm SC3 20 cm SC3 17 cm SC3
Structures
PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa)

58
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Structure semi-rigide en GC 3 :

Tableau 35 : Choix et épaisseur de structure en GC3


Guide ALIZE
Trafic 440 716 NE 440 716 NE
Risque 25 % 12 % 25 % 50 %
8 cm BBSG1 8 cm BBSG1 8 cm BBSG1 8 cm BBSG1
23 cm GC3 25 cm GC3 23 cm GC3 21 cm GC3
Structures
PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa)

Structure rigide en béton :

Tableau 36 : Choix et épaisseur de structure en béton


Guide ALIZE
Trafic 440 716 NE 440 716 NE
12% BC5 / 25% de 25% BC5 / 50% 15% BC5 / 25 %
Risque 25 %
BC3 BC3 BC3
15 cm BC5 17 cm BC5 14 cm BC5 16 cm BC5
15 cm BC2 15 cm BC3 15 cm BC3 15 cm BC 3
Structures
PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa)
Nota : Les caractéristiques mécaniques du BC2 prises dans ce guide correspondent à celles d’un BC3 au regard
de la norme NF P 98-086.

Indice de gel admissible par la chaussée


D’après le chapitre 10.2, les matériaux de type A1 sont des matériaux très gélifs (SGt), cependant comme
décrit dans le chapitre précédent, nous le traitons au liant hydraulique routier. La valeur de Qg associée
est de 2.5 √(°Cxj).

Le sol très gélif est surmonté d’une couche de forme traitée de 35 cm.
En se reportant aux fiches Dimensionnement (annexe 5), l’indice de gel admissible pour chacune des
structures sélectionnées est répertorié dans le Tableau 37 ci-dessous.

Tableau 37 : Indice de gel admissible par type de structure


Structure SC3 Structure GC3 Structure Béton Structure GB3
Trafic 440 716 NE 440 716 NE 440 716 NE 293 810 NE
8 BB 8 BB 15 cm BC5 6 BB
Structures
20 cm SC3 23 cm GC3 15 cm BC2 11 cm GB3
PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa) PF3 (120 MPa)
IA 205.9°C.j 172.2°C.j 177.4 ° C.j 105.8°C.j
°C.
On considère la mise en œuvre de ces chaussées dans deux zones géographiques différentes : Langres et
Toulouse. Comme le mentionne le chapitre 0, l’hiver de référence généralement retenu est l’hiver rigoureux non
exceptionnel. Pour Langres et Toulouse, les indices HRNE sont respectivement 170°C.j et 40°C.j.

Les quatre structures sélectionnées sont protégées au gel vis-à-vis de l’HRNE à Toulouse. Par contre,
seulement 3 d’entre elles sont protégées vis-à-vis de l’HRNE à Langres (SC3/GC3/ béton). La structure GB3,
n’étant pas protégée, il faut alors se reporter au chapitre 10.3.7 pour voir quelles solutions peuvent être
envisagées.

59
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12. ANNEXES

Annexe 1 – Terminologie

Annexe 2 – Bibliographie

Annexe 3 – Dispositions constructives

Annexe 4 – Fiches produits

Annexe 5 – Fiches structures

Annexe 6 – Fiches synthèse domaines d’emploi et limitations d’usage


pour les matériaux alternatifs

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Annexe 1 – Terminologie
Matériaux
Béton : Matériau de construction formé par un mélange de ciment, de granulats et d'eau, éventuellement
complété par des adjuvants et des additions. Ce mélange, qui est mis en place sur le chantier
ou en usine à l'état plastique, peut adopter des formes très diverses parce qu'il est moulable ; il
durcit progressivement pour former finalement un monolithe. Selon sa formulation, sa mise en
œuvre et ses traitements de surface, ses performances et son aspect peuvent considérablement
varier.

Béton balayé : Béton (utilisé pour les sols, dallages ou chaussées) ayant subi, avant durcissement, un
traitement mécanique superficiel par brossage ou balayage

BB : Béton Bitumineux : Mélange de granulats ayant de très bonnes caractéristiques, avec du


bitume. La granulométrie est continue ou discontinue.

Béton bitumineux à chaud : Mélange de liant hydrocarboné, de granulats (éventuellement de dopes et/ou d’additifs), dosés
puis chauffés et malaxés dans une centrale d’enrobage.

BBM : Béton Bitumineux Mince : Béton bitumineux dont l’épaisseur moyenne de mise en œuvre est
comprise entre 30 et 50 mm.

BBMC : Béton Bitumineux Mince de type C (courbe continue)

BBS : Béton Bitumineux Souple : Béton bitumineux à chaud pour couches de surface de chaussées
souples, utilisé pour la confection de couche de roulement de chaussée à faible trafic.

BBSG : Béton Bitumineux Semi-Grenu : Béton bitumineux à chaud utilisé pour la confection de couche
de surface (couche de liaison et/ou de roulement) pour des chaussées à moyen et fort trafics.

BBTM : Béton Bitumineux Très Mince : Béton bitumineux dont l’épaisseur moyenne de mise en œuvre
est comprise entre 20 et 25 mm.

BC : Béton de Ciment : Mélange de granulats, ciment et eau dans des proportions permettant
d’obtenir les caractéristiques recherchées à la fois du béton frais et du béton durci ; le mélange
peut aussi comporter des fines d’apport et des adjuvants.

BCg : Béton de Ciment goujonné : Revêtement en béton dans lequel on insère, au niveau des
joints transversaux, des barres d'acier appelées «goujons» qui permettent d'assurer,
partiellement ou totalement, le transfert de charge. Ces goujons sont disposés parallèlement à
l'axe de la chaussée. Dans certains cas, lorsque les aires sont importantes comme dans le cas
des chaussées aéronautiques destinées à recevoir un trafic lourd, les joints longitudinaux
sont munis de goujons.

BCR : Béton Compacté Routier : le béton compacté routier (ou la grave hydraulique à haute
performance) est un mélange d’une grave reconstituée et d’un liant hydraulique, d’eau et
quelquefois d’additifs, réalisés en centrale et mis en œuvre par compactage conformément à la
norme homologuée NF P 98-115.

Béton désactivé : Béton, soit coulé dans un coffrage sur la peau duquel on a appliqué un produit désactivant, soit
lorsqu'il est coulé à plat, à la surface duquel on a appliqué, à l'état frais, un tel produit. La prise
du béton est ainsi retardée en surface, ce qui permet de mettre à nu superficiellement les
granulats, par lavage à l'eau puis brossage.

Bm (BC2) : Béton maigre : Béton, dont le dosage en ciment est usuellement compris entre 150 et 250
kg/m3.

Bitume : Liant utilisé pour la fabrication des produits routiers tels les bétons bitumineux, les graves
bitumes, etc.

Ciment : Liant hydraulique, c’est à dire un matériau minéral finement moulu qui, mélangé avec de l’eau,
forme une pâte qui fait prise et durcit

CV : Cendres Volantes : Poudre obtenue par dépoussiérage des particules pulvérulentes provenant
des foyers des centrales thermiques ou de la combustion du charbon. Les cendres volantes
peuvent être de nature silico-alumineuse ou sulfo-calciques.

Emulsion de bitume : Produit par dispersion de bitume dans une phase aqueuse. Dans la construction routière,
l’émulsion de bitume permet la réalisation d’enduits superficiels, de couches d’accrochage,
d’enrobés coulés à froid, etc.

ESU : Enduit Superficiel d’Usure Revêtement superficiel de chaussée, utilisé en couche de roulement,
constitué d’une (ou plusieurs) couche(s) de liant et d’une (ou plusieurs) couches(s) de granulats.

61
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

GB : Grave-Bitume : Mélange de grave et de bitume dur (3,5 à 5,5%).

GC : Grave-Ciment : Mélange de grave et de ciment (2,5 à 5%) avec ou sans addition de retardateur
de prise.

GCV : Grave-Cendres Volantes : Mélange de grave, de cendres volantes (8 à 12%) et de chaux (2 à


3%).

GE : Grave-Émulsion : Mélange de grave et d’émulsion de bitume (3 à 4% de bitume résiduel).

GL : Grave-Laitier : Mélange de grave, de laitier granulé (15 à 20%) ou de laitier prébroyé (8 à 20%)
et d’un activant.

GTLH : Grave traitée aux Liants Hydrauliques Routiers : Mélange de grave et d’un liant hydraulique
routier (3 à 6%).

GNT : Grave Non Traitée : Matériau provenant de carrière ou de ballastière, reconstitué ou non, de
dimension 0/d et de granulométrie homogène.

Goujon : Barre en acier lisse enduite qui passe dans les dalles adjacentes au niveau du joint de
chaussée en béton afin d’améliorer le transfert des charges en transmettant l’effort tranchant de
part et d’autre de la fissure du joint.

Joint de retrait : Joint dont la fonction est de reprendre le retrait lié à la prise du matériau, en concentrant la
fissuration sur la ligne de faiblesse structurelle qu'il forme. Il est réalisé soit par réservation
avant le coulage (baguette), soit par scellement de profilés perdus dans le support, soit par
sciage a posteriori.

Laitier : Produit de fabrication de la fonte. Ce matériau est utilisé pour rendre le béton plus résistant aux
agressions chimiques.

LHR : Liant Hydraulique routier : Un liant hydraulique routier est un produit fini, fabriqué en usine
et distribué prêt à l’emploi. Il se présente sous forme d’une poudre minérale qui, mélangée
avec de l’eau, forme une pâte faisant prise et durcissant progressivement, aussi bien à l’air que
sous l’eau.

LTCC : Limon Traité à la Chaux et au Ciment : C’est un mélange à froid entre un limon (le limon
désigne une fraction granulométrique intermédiaire entre argile et sable, c'est-à-dire la fraction
granulométrique 2µm-20µm), de la chaux et éventuellement de l’eau et suivi d’un traitement
avec un ciment. L’objectif est de conférer au limon des performances mécaniques adéquates,
autorisant son utilisation dans la confection des couches de chaussées.

MBCF : Matériau Bitumineux Coulé à Froid : Mélange de granulats, d’émulsions et d’additifs réalisé
grâce à un matériel spécifique. Les MBCF sont utilisés pour la confection de couche de
roulement.

MTLH : Matériaux Traités aux Liants Hydrauliques : Matériau auquel on ajoute un liant hydraulique dans
le but d’améliorer ses performances mécaniques (résistance et module).

SC(i) : Sable traité au Ciment, de classe mécanique i : Mélange de sable et de ciment (4 à 7%) avec
ou sans addition d’un retardateur de prise.

SLHR(i) : Sable traité aux Liants Hydrauliques Routiers, de classe mécanique i : Mélange de sable et de
liant hydraulique routier (4 à 7%).

Paramètres de dimensionnement
A Paramètre de la loi d'évolution des déformations permanentes pour les sols ou les matériaux
non traités en fonction du nombre de cycles

b Pente de fatigue du matériau exprimée sous forme d'une loi bi-logarithmique

E: Module d’élasticité de Young (MPa)

E(,f) Module d'Young à la température  et à la fréquence f (MPa)

kc Coefficient de calage

kd Coefficient tenant compte des discontinuités des structures de chaussées rigides et de


l’incidence des gradients thermiques pour les chaussées béton

kr Coefficient tenant compte de l'approche probabiliste de la méthode rationnelle française et


intégrant la dispersion sur les résultats en fatigue de laboratoire et sur les épaisseurs de mise
en œuvre des matériaux
62
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Ks Coefficient de prise en compte d'hétérogénéités locales de portance de la couche non liée sous -
jacente

n Période de calcul (années)

r Risque de calcul (%)

Rt Résistance à la traction directe (MPa)

Sh Ecart type sur l'épaisseur de la couche de matériaux mise en oeuvre (m)

SN Ecart-type sur le logarithme du nombre de cycles entraînant la rupture par fatigue

α Pente de la loi d'évolution des déformations permanentes pour les sols ou les matériaux non
traités en fonction du nombre de cycles

β Pente de fatigue du matériau exprimée sous forme d'une loi semi-logarithmique (cas des MTLH)

δ Ecart-type combinant la dispersion sur les épaisseurs et celle des résultats des essais de
fatigue

Ɛt,adm Déformation horizontale admissible en extension (µdéf)

Ɛz,adm Déformation verticale admissible en compression (µdéf)

Ɛt Déformation en extension/contraction maximale dans le plan horizontal (µdéf)

Ɛz Déformation verticale maximale (µdéf)

Ɛ6 Déformation pour laquelle la rupture conventionnelle en flexion sur éprouvette est obtenue au
6
bout de 10 cycles avec une probabilité de 50%, à 10°C et 25 Hz (µdéf)

υ Coefficient de Poisson

θ Température de calcul (°C)

σt,adm Contrainte admissible en traction à la base d'une couche (MPa)

σt Contrainte en traction/compression maximale dans le plan horizontal (MPa)

σ6 Contrainte pour laquelle la rupture par traction en flexion sur éprouvette de 360 jours est
6
obtenue pour 10 cycles (MPa)

Support de chaussée
A, B, C, D, R, F Classes des sols et matériaux rocheux (cf. Guide technique Réalisation des remblais et des
couches de forme)

PFj Classe j de portance à long terme de la plate-forme support de chaussée

Arase Surface de la partie supérieure de terrassement (PST)

P.S.T. Partie Supérieure de Terrassement

Essais
CBR Indice de portance californien (Californian Bearing Ratio) (%)

d Diamètre des plus petits éléments d'un matériau

D Diamètre des plus gros éléments d'un matériau

EV2 Module à la plaque au second cycle de chargement

IPI Indice de portance immédiate ou indice portant immédiat (%)

OPN / OPM Optimum Proctor Normal / Optimum Proctor Modifié


PMT profondeur moyenne de texture

Rt Résistance à la traction directe (MPa)

w Teneur en eau (%)

LA Los Angeles

63
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

MDE Micro-Deval

VBS Valeur Bleu du Sol obtenu par l’essai au bleu de méthylène

Rc Résistance en compression simple (MPa)

Trafic
CAM Coefficient d'agressivité moyenne du poids lourd par rapport à l'essieu de référence

NE Nombre équivalents d'essieux de référence correspondant au trafic poids lourds cumulé sur la
durée de dimensionnement retenue

NPL Nombre cumulé de poids lourds sur la période de calcul

TMJA Trafic moyen journalier annuel

PL Poids lourd (véhicule de PTAC supérieur ou égal à 35 kN)

PTAC Poids total autorisé en charge

 Taux de croissance annuelle du trafic (%)

Ti Classe de trafic journalier à la mise en service

Tenue au gel-dégel
hn Epaisseur des matériaux non gélifs de la plate-forme (m)

hp Epaisseur des matériaux peu gélifs de la plate-forme (m)

HE Hiver exceptionnel

HRNE Hiver rigoureux non exceptionnel

IAtm Indice de gel atmosphérique (°C.jour)

IA Indice de gel admissible de la chaussée (°C.jour)

IR Indice de gel de l'hiver de référence (°C.jour)

IS Indice de gel de surface (°C.jour)

It Indice de gel transmis à la base de la structure (°C.jour)

p Pente obtenue à l'essai de gonflement ( (mm/(°C.heure)1/2 )

QPF Quantité de gel admissible au niveau de la plate-forme ( (°C.jour)1/2 )

Qg Quantité de gel transmise aux couches de sol gélives ( (°C.jour)1/2 )

Qng Protection thermique apportée par les matériaux non gélifs de la couche de forme et du sol
support ( (°C.jour)1/2 )

QM Quantité de gel transmise aux couches de sol gélives, correspondant à un surcroît de dommage
limité de la structure de chaussée ( (°C.jour)1/2 )

SG Classe de sensibilité au gel des matériaux :


SGn : non gélif
SGp : peu gélif
SGt : très gélif

Divers
BDD/BDG Bande dérasée droite/bande dérasée gauche

BDR Bande de roulement

TN Terrain naturel

64
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Annexe 2 – Bibliographie
La bibliographie est organisée en cinq chapitres :

- les normes,
- les guides,
- les notes d'information,
- les lois, décrets et arrêtés,
- les méthodes d'essais.
Les normes
NF P 98-086, Dimensionnement structurel des chaussées – Application aux chaussées neuves.

NF P 98-234-2, Essai de gonflement au gel.

NF P 98-082, Chaussées Terrassements. Dimensionnements des chaussées routières. Détermination des


trafics routiers pour le dimensionnement des structures de chaussées.

NF P 11-300, Classification des sols, matériaux rocheux et sous-produits industriels.

NF P 94-114 Essai de pénétration dynamique de type 4

NF P 94-117.1 Essai de chargement statique à la plaque.

NF P 94-117.2 Essai de chargement dynamique.

NF P 98-200.2 Essai au déflectomètre Benkelman.

NF P 98-200.3 à 5 Essai au déflectographe.

NF P 18-545, Granulats – Eléments de définition, conformité et codification.

NF EN 13242, Granulats pour mélanges traités aux liants hydrauliques et non traités.

NF EN 13285, Graves non traitées - Spécifications.

NF EN 13286-7, Essai triaxial à chargements répétés (TCR).

NF EN 14227-1,2,3 et 5, Mélanges traités aux liants hydrauliques. Spécifications.

NF EN 14227-15, Sols traités aux liants hydrauliques ou pouzzolaniques.

NF P 98-128, Assises de chaussées et plates-formes. Bétons compactés routires et graves traitées aux liants
hydrauliques et pouzzolaniques à haute performance.

NF P 98-170, Chaussées en béton de ciment – Exécution et contrôle.

NF EN 13877-1, Chaussées en béton - Matériaux.

NF EN 13877-2, Chaussées en béton – Exigences fonctionnelle pour les chaussées en béton.

NF EN 13877-3, Chaussées en béton – Produits de scellement de joints.

NF P 98-234-2, Essai au gonflement au gel.

NF P 98-138 Enrobés hydrocarbonés Couches d’assises : Graves – Bitume (GB),

NF EN 13108-1 Mélanges bitumineux Spécifications des matériaux. Partie 1 Enrobés bitumineux.

Les guides

Catalogue 1977 des structures types de chaussées neuves. 1977. Circulaire 77-1156 du 5 décembre, DRCR,
SETRA, LCPC.

Guide technique Drainage Routier. Mars 2006 . Sétra.

Guide technique Assainissement routier . Sétra, Octobre 2006


65
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Guide Pratique Entretien courant de l’Assainssement de la Route. Sétra, Décembre 1998

Guide technique Les trottoirs sur les ponts et aux abords immédiats. Août 2005.

Guide technique Réalisation des remblais et des couches de forme Sétra, LCPC 1992.

Guide technique Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants hydrauliques. Sétra LCPC 2000.

Guide pratique. L’entretien courant des chaussées. 1996. SETRA

Guide méthodologique. Acceptabilité de matériaux alternatifs en technique routière - Evaluation


environnementale ; Sétra Mars 2011.

Guide d'application. Acceptabilité de matériaux alternatifs en technique routière – Les mâchefers d'incinération
de déchets non dangereux. Sétra Octobre 2012.

Guide d'application. Acceptabilité de matériaux alternatifs en technique routière – Les laitiers sidérurgiques.
Sétra Octobre 2012.

Guide technique de conception et de dimensionnement des structures de chaussées 1994

Guide technique traitements des sols à la chaux et/ou aux liants hydrauliques- applications à la réalisation des
assises de chaussée- septembre 2007

Guide d'application. Acceptabilité de matériaux alternatifs en technique routière – matériaux issus des déchets
de déconstruction du BTP- Sétra Janvier 2016

Les notes d'information

Note d’information. Apport du drainage dans la conception des plates-formes de chaussées – Sétra Mai 2009.

Note d'information. Classification et aide au choix des matériaux granulaires recyclés pour leurs usages routiers
hors agrégats d'enrobés. IDRRIM n°22; Février 2011.

Note d’information. Aide au choix des granulats pour chaussée basée sur les normes européennes. IDRRIM
n°24 ; Juin 2013

Note d’information. "Melanges Traites Aux Liants Hydrauliques - Specifications" - IDRRIM n°30 ; Février 2016

Note d’information. Dimensionnement des épaisseurs de couche de forme pour PF2qs - Cerema n°02 Mars 2017

Les lois, décrets et arrêtés

Loi sur l'eau du 3 janvier 1992 et ses décrets d'application n°742 et 743 du 29 mars 1993 et 202 du 13 février
2002.

Arrêté du 18 novembre 2011 relatif au recyclage en technique routière des mâchefrers d'incinération de déchets
non dangereux.

Les méthodes d'essais

Méthode d’essai LPC n°52 (Complément à la méthode d’essai n°38-2.)

- Catalogue des dégradations de surface des chaussées.. LCPC, mars 1998

Autres documents

Guides régionaux et notamment :

Lille Métropole - Dimensionnement des chaussées (2000)

Bretagne Pays de Loire - Guide pour la construction des chaussées à faible trafic (2002)

IDF - Catalogue de structures de chaussées (2003)

Grand Sud Ouest - Pyrénées - Guide régional chaussées (2004)

Grand Lyon - Guide dimensionnement des structures de chaussées neuves (2009)


66
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Annexe 3 – Dispositions constructives


Afin d’atteindre la compacité optimale, et selon la nature des matériaux qui la composent, chaque couche devra
respecter des règles :
- d’épaisseur minimale,
- de surlargeur de couche.
Les valeurs indiquées dans les Tableau 38 et Tableau 39 ci-dessous sont extraites de l’annexe H de la
norme NF P98-086 d’octobre 2011 et ne concernent que des trafics inférieurs ou égaux à T3.

Surlargeurs de couche
Pour permettre une mise en œuvre des différentes couches de chaussée dans les règles de l'art, et pour
faciliter la mise en place de la signalisation horizontale, les valeurs des surlargeurs conseillées sont indiquées
dans les deux tableaux suivants :

Tableau 38 : Surlageurs conseillées dans le cas de structure bitumineuse ou à assise traitée (de la partie supérieure
des terrassements à la couche de roulement)

Couche concernée Surlargeur (m) Voie Surlargeur (m)


Roulement 0,25 Largeur nominale 0,25
Base 0,20 + 0,25 Largeur nominale 0,20 + 0,25
Fondation 0,20 + 0,20 + 0,25 Largeur nominale 0,20 + 0,20 + 0,25

Soit pour une chaussée de 5,00 m :


- largeur de la couche de roulement : 5,50 m
- largeur de la couche de base : 5,90 m
- largeur de la couche de fondation : 6,30 m

Tableau 39 : Surlageurs conseillées dans le cas de structure en béton de ciment (de la partie supérieure des
terrassements à la couche de roulement)

Couche concernée Surlargeur (m) Voie Surlargeur (m)


Roulement 0,25 Largeur nominale 0,25
Fondation (grave hydraulique) 0,30* (côté droit) Largeur nominale 0,30*(côté droit)
* 0,10 m côté Terre-plein Central dans le cas d'une 2 X 2 voies
* 0,10 m pour du béton maigre ou de la grave bitume

Soit pour une chaussée de 5,00 m :


largeur de la couche de roulement ou base : 5,50 m,
largeur de la couche de fondation :
en grave hydraulique : 6,10 m
en grave bitume ou en béton maigre : 5,70 m
Cas de deux couches d’assises :

Dans le cas où la couche d’assise doit être appliquée en deux couches, l’épaisseur de la couche inférieure doit
être supérieure ou égale à celle de la couche supérieure.

Epaisseur des matériaux selon leur nature ;

Tout comme les largeurs des couches sont adaptées en fonction de leur nature, leurs épaisseurs respectives
sont fonction de la nature des matériaux.

67
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau 40 : Epaisseur des matériaux selon leur nature


Matériaux Epaisseur mini (m) Epaisseur maxi (m)
GNT 0/14 0,10 0,35
GNT 0/20 0,15 0,35
Grave traitée aux liants 0,15 0,32
hydrauliques
Béton compacté 0,15 0,32
Sable traité aux liants 0,18 0,32
hydrauliques

Sol Traité aux liants hydrauliques 0.25 0,40

Epaisseur moyenne d’utilisation

Tableau 41 : Epaisseur moyenne d'utilisation


Matériaux Epaisseur mini (m) Epaisseur maxi (m)
GB 0/14 0,08 0,14
GB 0/20 0,10 0,16
GE 0/14 0,06 0,12
GE 0/20 0,08 0,15
Béton de
ciment

68
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Annexe 4 – Fiches produits

MATERIAUX D’ASSISE ET/OU DE SURFACE

FICHE PRODUIT BBM

FICHE PRODUIT BBS

FICHE PRODUIT BBSG

FICHE PRODUIT BC

FICHE PRODUIT BCR

FICHE PRODUIT GNT POUR BASE

FICHE PRODUIT GNT POUR FONDATION

FICHE PRODUIT GRANULATS DE SURFACE

FICHE PRODUIT GB

FICHE PRODUIT GE

FICHE PRODUIT GRAVES TRAITEES AUX LIANTS HYDRAULIQUES

FICHE PRODUIT SOLS TRAITES AUX LIANTS HYDRAULIQUES

FICHE PRODUIT SABLES TRAITES AUX LIANTS HYDRAULIQUES

MATERIAUX ALTERNATIFS ET/OU LOCAUX

FICHE PRODUIT GRAVE RECYCLEE A BASE DE MATERIAUX DE DECONSTRUCTION EN COUCHE

DE FORME

FICHE PRODUIT GRAVE RECYCLEE A BASE DE MATERIAUX DE DECONSTRUCTION EN COUCHE

D’ASSISE

FICHE PRODUIT GRAVE DE MACHEFERS EN COUCHE DE FORME

FICHE PRODUIT GRAVE DE MACHEFERS EN ASSISE

FICHE PRODUIT LAITIERS D’ACIERIES DE FOURS ELECTRIQUES (LAFE) EN COUCHE DE FORME

FICHE PRODUIT LAITIERS D’ACIERIES DE FOURS ELECTRIQUES (LAFE) EN ASSISE

FICHE PRODUIT LAITIERS DE HAUT-FOURNEAU (LHF) CRISTALLISES EN COUCHE DE FORME

FICHE PRODUIT LAITIERS DE HAUT-FOURNEAU (LHF) CRISTALLISES EN ASSISE

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic – 2015

GT faible trafic 1 Fiches produits

moyenne

Epaisseur mini
••
·:····::·
1

3à4cm

2,5cm
. ... . ..
'

3cm
'

3,5 à Sem
... .
' '
3à4cm

2,5cm

A: discontinue en 2/ 6; B: discontinue en 4/6 etC: continue.

ETAT DU SUPPORT
S'assurer d'un bon balayage et nettoyage du support
- déformation maximale admise sous la régie de 3 m (essai selon la norme NF EN 13036-7) :

Épaisseur d'enrobés par couche 3à4cm 4à 5 cm

Déformation maximale [cm] +/ - l,Scm +/- 2 cm

CARACTERISTIQUES DES COMPOSANTS


Bttume usuel : 35/ 50, 50/70 ou mod tfie.
Teneur en liant : ;, 5 ,0% pour BBMA et BBMB cl 1, 2 et 3 et pour BBMC cl1 et 2 et ;, 4,80% BBMC cl3.
Module de richesse : 2: 3 ,3 (BBM 0/ 1 0) et 2: 3 ,2 (BBM 0/14) ces valeurs sont données à titre indicatif (non normalisé )

Caractéristiques minimales des granulats :

Couche de roulement Couche de liaison

c c
Fabricat ion des gravillons Ill Il l
Fabrication des sables a a
Angula rité des gravil lons et sables alluvionnaires Ang 1 Ang l
PSV 2: 50
Les fines d'apport éventuelles sont définies par la norme NF EN 13043, elles auront les caractéristiques
complémentaires suivantes
Porosité Ridgen des Fillers Delta Température bille anneau des Valeur au bleu (NF EN933-9)
(NF EN1097-4) fillers (NF EN13179-l}

v 28/45 ~R&sS/25 MBFlO

EXI G ENC ES D'ETUDES DE FORMULATIO N


Le tableau suivant indique les performances minimales à atteindre pour chaque classe :
BBMA BBMB BBMC
PCG à 10 girations 2:11 2: 11 2: 11
PCG à 40 girations 6à 11 7 à 12 8à 13
ITSR 70 ~ 70%
Résistance à la déformation permanente :
Classe 1 à 3 000 cycles (%vides 7 à 10) s 15%
Classes 1 à 3 000 cycles (%vides 8 à 11) s 15% s 15%

Classe 2 à 10 000 cycles (%vides 7 à 10) :S lS%


Classe 2 à 10 000 cycles (%vides 8 à 11) :s 15% s 15%

Classe 3 à 30 000 cycles (%vides 7 à 10) s 10%


Classe 3 à 30 000 cycles (%vides 8 à 11) s 10% s 10%

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic – 2015

GT faible trafic 1 Fiches produits

AGREGATS D ' ENROBES

L'emploi d'agrégats d'enrobés, provenant de fraisage d'enrobés, de démolition d'enrobés ou de surplus de centrales
d'enrobage, peut être envisagé sans étude de formulation supplémentaire, en dosage inférieur ou égal à 10% sous
réserve d'un stock homogène caractérisé par une fiche technique d'agrégat d'enrobés (FTAE).
Au-delà d'un dosage supérieur à 10%, une vérification des caractéristiques mécaniques du mélange doit être faite
(étude niveau 2).
Dans tous les cas, les agrégats d'enrobés doivent être conformes à la norme NF EN 13 108-8 et au paragraphe 7 du
guide technique d'utilisation des normes enrobés à chaud de janvier 2008 (Setra).
- Pour les BBM A et BB M B, sauf agrégats d'enrobés spécifiquement calibrés, un taux maximal de 10% est admis
(formu les discontinues).
-Pour le BBM C (formule continue), voir NF EN 13 108-8 et guide d'application des normes enrobés à chaud.

FABRICATION 1 MISE EN ŒUVRE

La fabrication est réalisée dans une centrale de niveau 2 au sens de la norme NF P 98-150-1.
Les températures de fabrication et de répandage en fonction du liant sont :

liant 50/70 35/50 modifié

Température moyenne de fabrication 140. à 160. 15o· à 11o· Voir ftp du produit

Températu re minimale de répandage 125. 130. Voir ftp du produit

Pour les techniques tièdes et semi-tièdes, ainsi qu'en cas d'introduction d'agrégats d'enrobés, les températures de
fabrication sont à adapter selon le procédé.
Couche d'accrochage : réalisée avec une émulsion de bitume pur à rupture rapide dont le dosage est à adapter à l'état
du su pport (~ 250 g/m2 de bitume résiduel),
Compactage : l'atelier de compactage devra permettre l'obtention des % vides moyens et les PMT (couche de
roulement) sur chantier :

BBMA BBM Bet BBM C

Sà 10 % 7à 12 %
BBM A 0/10, BBM A 0/14 et BBM B 0/14 BBM B 0/10 et BBM C 0/10

90% po i nts~ 0,7 mm 90% po i n ts~ 0,5 mm

OBSERVATIONS 1 PRECAUTIONS

L'utilisation d'un bitume modifié est préconisée pour les zones particulières de cisaillement (anneau, giratoire, ...), en
particulier pour le BBM type A fortement discontinu.

Les BBM sont bien adaptés aux techniques tièdes et semi-tièdes et ne présentent pas de risques particuliers en trafic
faible. En arrière saison des précautions particulières doivent être prises en rapport des différents procédés utilisés.

Le Maître d'Ouvrage pourra adapter les spécifications de macrotexture (PMT) en fonction du contexte local; les valeurs
dans le tableau ci-dessus étant les exigences minimales.

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic – 2015

GT faible trafic 1 Fiches produits

Epaisseur
4à5cm Sem 10 à 12 cm
moyenne

Epaisseur mini 3cm 6cm lem

ETAT DU SUPPORT
S'assurer d'un bon balayage et nettoyage du support,
-déformation maximale admise sous la régie de 3 m (essai selon la norme NF EN 13036-7) :

Épaisseur d'enrobés par couche 3à4cm 4 à 10 cm > lOcm

Déformation maximale [cm] +/-l,Scm +/- 2 cm +/- 3 cm

CARACTERISTIQUES DES COMPOSANTS


Bitume usuel : 50170 ou 701100.
Teneur en liant : ~ 5,2% pour types 1 et 3, ~ 5,40% pour le type 2 et~ 4,80% pour le type 4.
Module de richesse : ~ 3,4 (types 1 et 3), ~ 3,7 (type 2) et ~ 3,1 (type 4 ); ces valeurs sont données à titre indicatif (non normalisées).

Couche de roulement Couche de liaison


c D
Fabr ica t ion des gravillons Ill Ill
Fabrication des sab les a a
Angularité des gravil lons et sables A ng 1 Ang3
allu vionnaires
PSV 2: 50

Les fines d'apport éventuelles sont définies par la norme NF EN 13043, elles auront les caractéristiques
complémentaires suivantes :

Porosité Ridgen des Fillers Delta Température bille anneau des Valeur au bleu (NF EN933-9)
(NF EN1097-4) fillers (NF EN 13179-1)

v 28/45 .6. R&e S/25 M BF10

EXI GENCES D'ETUDES DE FORMULATION

"PCGà
PCG à
PCG à
PCG à
ITSR
40 girations
60 girations
80 girations
100 girations

Résistance à la déformation permanente


-
Le tableau suivant indique les performances minimales à atteindre pour chaque classe :

4à9 li
~ 80%
fl.i$

4à9
-r-

_...._
fl.l$

4à9
li
~ 10%
-
4à9
-

-
Pas d' exigences

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic – 2015

GT faible trafic 1 Fiches produits

AGREGATS D ' ENROBES

L'emploi d'agrégats d'enrobés, provenant de fraisage d'enrobés, de démolition d'enrobés ou de surplus de centrales
d'enrobage, peut être envisagé sans étude de formulation supplémentaire, en dosage inférieur ou égal à 10% sous
réserve d'un stock homogène caractérisé par une fiche technique d'agrégat d'enrobés (FTAE).
Au-delà d'un dosage supérieur à 10%, une vérification des caractéristiques mécaniques du mélange doit être faite
(étude niveau 2).
Dans tous les cas, les agrégats d'enrobés doivent être conformes à la norme NF EN 13 108-8 et au paragraphe 7 du
guide technique d'utilisation des normes enrobés à chaud de janvier 2008 (Setra).

FABRICATION 1 MISE EN ŒUVRE

La fabrication est réalisée dans une centrale de niveau 2 au sens de la norme NFP 98-150-1 .
Les températures de fabrication et de répandage en fonction du liant sont :

liant 50/70 70/100

Température moyenne de fabrication 140 à 160"C 140 à 160"C

Température min i de répandage 125"C 120"C

Pour les techniques tièdes et semi-tièdes, ainsi qu'en cas d'introduction d'agrégats d'enrobés, les températures de
fabrication sont à adapter selon le procédé.
Couche d'accrochage : réalisée avec une émulsion de bitume pur à rupture rapide dont le dosage est à adapter à l'état
du su pport(~ 250 g/m2 de bitume résiduel),
Compactage : l'atelier de compactage devra permettre l'obtention des % vides moyens et les PMT (couche de
roulement) sur chantier :
Types 1 et 2 Types 3 et 4
%vides Pas de spécifications 4à9 %
PMT Pas de spécifications
Le Maître d'ouvrage peut f ixer des spécifications a minima pour les valeurs de PMT en fonction du contexte local

OBSERVATIONS 1 PRECAUTIONS

Les BBCS s'apprêtent bien à l'incorporation d'agrégats d'enrobés et aux techniques tièdes et semi-tièdes : ces
techniques ne présentent pas de risques particuliers en trafic faible .
L'imperméabilité des 4 formules est équivalente et de niveau satisfaisant.
L'obtention d'un bon uni avec le BBCS4 est délicate compte tenu de son épaisseur d'application.
Pour les épaisseurs supérieures à 10 cm de BBCS4 , le risque d'ornièrage est à évaluer en fonction du contexte local
Les BBS sont peu adaptés lorsqu'on recherche des qualités d'adhérence à vitesse élevée (> 50 km/h).

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic – 2015

GT faible trafic 1 Fiches produits

Granulométrie BBSG 0/14

Epaisseur moyenne Sà7cm 6à9cm

Epaisseur m ini 4cm Sem

ETAT DU SUPPORT
S'assurer d'un bon balayage et nettoyage du support
- déformation maximale admise sous la régie de 3 m (essai selon la norme NF EN 13036-7):

Épaisseur d'enrobés par couche 5à9cm

Déformation maximale [cm ] +/- 2cm

CARACTERISTIQUES DES COMPOSANTS


Bitume usuel : 35/50 ou 50/70
Teneur en liant : " 5,2% (BBSG 0/ 10) et "5,0% (BBSG 0/14).
Module de richesse : " 3,4 (BBSG 0/10) et" 3,2 (BBSG 0/ 14), ces valeurs sont données à titre indicatif (non normalisées).

Caractéristiques minimales des granulats :

Couche de roulement Couche de liaison


Rés istance m écanique des gravillons C D
Fabrication des gravillons Ill Ill
Fabrication des sables a a
Angu larité des gravillons et sables all uvionnaires Ang 1 Ang3
PSV 2: 50
Les fines d'apport éventuelles sont définies par la norme NF EN 13043, elles auront les caractéristiques
complémentaires suivantes :
Porosité Ridgen des Fillers Delta Température bille anneau des Valeur au bleu (NF EN933-9)
(NF EN1097-4) fillers (NF EN13179-1)

v 28/4 5 ~ R &s S/25 MBFlO

EXI G ENC ES D'ETUDES DE FORMULATIO N


Le tableau suivant indique les performances minimales à atteindre pour chaque classe :
BBSG classe 1 BBSG classe 2 BBSG classe 3

PCG à 60 girations (BBSG 0/10) 5 à 10


PCG à 80 girations (BBSG 0/14) 4 à9

ITSR70 2: 70%
Résistance à la déformation permanente :
à 30 000 cycles (%vides 5 à 8) s 10%
à 30 000 cycles (%vides 5 à 8) S 7,5%
à 30 000 cycles (%vides 5 à 8) SS%

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Résistance au gel/dégel : F4 OU WA24 ≤ 1 % ou LA25

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Béton Compacté au Rouleau ou Béton Compacté Routier (BCR)

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Béton Compacté au Rouleau ou Béton Compacté Routier (BCR)

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Cas de traitement en place: 30 à 40 cm


Cas de matériaux rapportés : 20 à 30 cm

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Cendres volantes

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Principaux Ra (%) Vsi 80

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic – 2015

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic – 2015

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic – 2015

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Annexe 5 – Fiches structures

MODE D’EMPLOI DES FICHES DE DIMENSIONNEMENT

STRUCTURE BETONS (BC2-BC5) : DIMENSIONNEMENT MECANIQUE - INDICE DE GEL ADMISSIBLE

STRUCTURE BETONS (BC2-BC5g) : DIMENSIONNEMENT MECANIQUE - INDICE DE GEL ADMISSIBLE

STRUCTURE BCR : DIMENSIONNEMENT MECANIQUE - INDICE DE GEL ADMISSIBLE

STRUCTURE GB2 : DIMENSIONNEMENT MECANIQUE - INDICE DE GEL ADMISSIBLE

STRUCTURE GB3 : DIMENSIONNEMENT MECANIQUE - INDICE DE GEL ADMISSIBLE

STRUCTURE GE/GNT : DIMENSIONNEMENT MECANIQUE - INDICE DE GEL ADMISSIBLE

STRUCTURE GC3 : DIMENSIONNEMENT MECANIQUE - INDICE DE GEL ADMISSIBLE

STRUCTURE SC3 : DIMENSIONNEMENT MECANIQUE - INDICE DE GEL ADMISSIBLE

STRUCTURE SOLS TRAITES : DIMENSIONNEMENT MECANIQUE - INDICE DE GEL ADMISSIBLE

NOTE DE COMPARAISON ENTRE LES GUIDES DE 1981 ET DE 2018

112
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Exemple de démarche de dimensionnement

Recueil des données du projet :


Trafic, caractéristiques du sol support

Détermination du nombre d’essieux équivalents Choix de la classe de plateforme (PF)


(NE) Cf chapitre 7.2
Cf chapitre 6.4

Détermination de la structure (en fonction du type de matériaux, NE, classe de plateforme)


Cf. Chapitre 2, 5 et 7.5

Détermination de l’épaisseur de chaque couche


Cf. Abaque de dimensionnement en annexe 5 et exemple figure ci-dessous

Détermination de la quantité de gel admissible Qg


Cf. Chapitre 10.2 et 10.3

Calcul de l’indice de gel admissible IA (en °C.jour)


Cf. Chapitre 10, Annexe 5 et exemple figure ci-dessous

Vérification IA > IR
Cf. Chapitre 10, Annexe 5

113
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Nombre
d’essieux

Epaisseur et nature
de la couche de
roulement

Epaisseur d’assise
dans le cas d’une
PF3

Epaisseur d’assise
dans le cas d’une
PF2qs

Epaisseur d’assise
dans le cas d’une
PF2

114
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Nature et épaisseur Nature du couple couche de roulement


de couche de forme / couche d’assise

Calcul de l’indice
de gel admissible

115
Guide technique faible trafic Abaque dimensionnement

VOIRIE FAIBLE TRAFIC - STRUCTURE Bétons (BC2-BC5)


Risques : 25 %

Dimensionnement Mécanique
CR

La circulation se fait sur la surface du béton suite à un traitement spécifique (balayage, désactivation, …)
NE

1 000 000
100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000
0

15 BC2 15 BC5

15 BC2 16 BC5
17 BC5

18 BC5

19 BC5
PF3

Variante possible : 14 BC5g / 8 GB3


(NE de 600 000 à 1000 000)
NE

1 000 000
100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000
0

15 BC2 16 BC5

15 BC2 17 BC5

18 BC5
19 BC5

20 BC5

21 BC5
PF2qs

15 BC2
Variante possible : 15 BC5g / 8 GB3
(NE de 600 000 à 1000 000)
NE

1 000 000
100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000
0

15 BC5

16 BC5
21 BC5

22 BC5

23 BC5
PF2

18 BC2

18 BC2
NE

1 000 000
100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000
0

15 BC5
24 BC5

25 BC5

26 BC5
PF1

Pas adapté
21 BC2
NE

1 000 000
100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000
0

Epaisseurs de mise en œuvre des matériaux :


BC2 BC5 GB3
Epaisseur minimale de mise en œuvre 14 15
Voir fiche GB3
Epaisseur maximale de mise en œuvre 40 30

Caractéristiques mécaniques des matériaux et hypothèses de calcul retenues :


E σ6 Risque Sh 1/kd

BC2 20 000 MPa 1.37 MPa 25% 3cm 1


BC5 35 000 MPa 2.15 Mpa 25% 1cm 1.7

Page 116
Guide technique faible trafic Abaque dimensionnement

VOIRIE VOIRIE FAIBLE TRAFIC - STRUCTURE Bétons (BC2-BC5)

Pente de l'essai de
0.05 0.25 0.4 1
gonflement P, mm /
(°C*h) 1/2 Indice de Gel admissible par la chaussée en fonction de la configuration de la
Sensibilité au Gel SGn SGP SGt
plateforme
Quantité de Gel Qg 4 2.5 1 0

CDF EP 17 BC5 18 BC5 19 BC5 20 BC5 21 BC5 22 BC5 23 BC5 24 BC5 25 BC5 26 BC5 15BC2/15BC5 15BC2/16BC5 15BC2/17BC5 15BC2/18BC5 18BC2/15BC5 18BC2/16BC5 21BC2/15BC5 14BC5g/8GB3 15BC5g/8GB3
Sans CdF 0 14 15 15 16 16 17 18 18 19 20 23 24 25 26 26 27 29 15 16
20 28 29 30 31 33 34 35 37 38 39 45 47 49 50 50 52 56 30 31
25 34 36 37 39 40 42 43 45 47 48 56 58 60 62 62 64 68 38 39
30 42 44 46 48 49 51 53 55 57 59 68 70 72 74 74 77 82 47 48
35 52 54 56 58 60 62 64 67 69 71 81 84 86 89 89 92 97 57 59
GNT 40 63 65 67 70 72 74 77 80 82 85 96 99 102 105 105 108 114 68 71
Qg = 0
45 74 77 80 83 85 88 91 94 97 100 113 116 119 123 123 126 133 82 84
50 88 91 94 97 100 103 107 110 113 117 131 135 138 142 142 146 154 96 99
60 118 122 126 130 134 138 142 146 150 154 172 177 181 186 186 191 201 129 133
75 174 179 184 190 195 200 206 211 217 222 246 252 258 264 264 270 283 190 195
35 62 64 67 69 71 74 76 79 81 84 95 98 101 104 104 107 113 68 70
Sol traité
50 109 113 116 120 123 127 131 135 139 143 160 164 168 173 173 177 186 119 123
Sans CdF 0 21 22 23 24 25 26 27 28 30 31 36 37 38 40 40 41 44 23 24
20 41 43 44 46 48 49 51 53 55 57 65 68 70 72 72 74 79 45 47
25 50 52 54 56 58 60 62 64 66 68 78 80 83 86 86 88 94 54 56
30 60 62 64 67 69 71 74 76 79 81 92 95 98 101 101 104 110 65 68
35 71 74 76 79 82 84 87 90 93 96 108 111 115 118 118 121 128 78 81
GNT 40 84 87 90 93 96 99 102 105 109 112 126 129 133 137 137 140 148 92 95
Qg = 1
45 98 101 105 108 111 115 119 122 126 129 145 149 153 157 157 161 170 107 111
50 114 117 121 125 129 132 136 140 144 149 166 170 175 179 179 184 193 124 128

Page 117
60 149 153 158 162 167 172 176 181 186 191 212 217 223 228 228 234 245 162 167
75 211 217 223 229 235 241 247 254 260 267 293 300 307 315 315 322 336 229 236
35 83 86 89 92 95 98 101 105 108 111 125 128 132 136 136 139 147 91 94
Sol traité
50 138 142 146 151 155 160 164 169 174 178 198 203 208 214 214 219 230 150 155
Sans CdF 0 39 41 43 44 46 48 50 51 53 55 63 65 67 70 70 72 76 43 45
20 68 70 73 75 78 80 83 86 89 91 103 106 110 113 113 116 123 74 77
25 79 82 85 88 91 94 97 100 103 106 120 123 127 130 130 134 141 87 90
30 93 96 99 102 105 109 112 116 119 123 138 141 145 149 149 153 161 101 105
35 107 111 114 118 122 125 129 133 137 141 157 161 166 170 170 175 184 117 121
GNT 40 123 127 131 135 139 143 147 152 156 160 179 183 188 193 193 198 208 135 139
Qg = 2.5
45 141 145 149 154 158 163 167 172 177 182 202 207 212 217 217 223 234 153 158
50 159 164 169 174 178 183 189 194 199 204 226 232 238 243 243 249 261 174 178
60 201 206 212 218 224 230 236 242 248 254 280 287 294 301 301 307 322 218 224
75 273 280 287 294 302 309 317 325 333 341 373 382 390 399 399 408 >420 296 304
35 122 126 130 134 138 142 146 151 155 159 177 182 187 192 192 197 207 134 138
Sol traité
50 188 193 199 204 210 216 221 227 233 239 264 270 277 283 283 290 303 205 210
Sans CdF 0 66 68 71 73 76 78 81 83 86 89 101 104 107 110 110 113 119 72 74
20 103 106 110 113 117 120 124 128 131 135 151 155 160 164 164 168 177 112 116
25 118 121 125 129 133 137 141 145 149 153 171 176 180 185 185 190 199 128 132
30 134 138 142 146 151 155 160 164 169 173 193 198 203 208 208 213 224 146 150
35 152 156 161 165 170 175 180 185 190 195 216 222 227 233 233 238 250 165 170
GNT 40 171 176 181 186 191 196 202 207 213 218 241 247 253 259 259 265 278 186 191
Qg = 4
45 191 197 202 208 213 219 225 231 237 243 268 274 281 288 288 294 308 208 214
50 213 219 225 231 237 243 250 256 263 269 296 303 311 318 318 325 340 232 238
60 261 268 275 282 289 297 304 311 319 327 358 366 375 383 383 391 408 284 291
75 343 351 360 369 378 387 396 405 415 >420 >420 >420 >420 >420 >420 >420 >420 >420 381
35 170 175 180 185 190 195 201 206 211 217 240 246 252 258 258 264 277 185 190
Sol traité
50 247 253 260 267 274 281 288 295 302 309 340 348 355 363 363 372 388 268 275
Caractéristiques des matériaux de couche de forme vis-à-vis du gel
An (√(°Cxj)/m)
GNT : GNT et matériaux insensibles à l’eau dont le passant à 80 µm est ≤ 3% 12
Sol traité : (C1)A1 – A2 –A3 traités à la chaux ou au liant hydraulique 14

Caractéristiques des matériaux de la structure de chaussée vis-à-vis du gel


-1
a (m ) b(√(°Cxj)/m)
Bci 0,8 10
Guide technique faible trafic Abaque dimensionnement

VOIRIE FAIBLE TRAFIC - STRUCTURE Bétons (BC2-BC5g)


Risques : 25 %

Dimensionnement Mécanique
CR

La circulation se fait sur la surface du béton suite à un traitement spécifique (balayage, désactivation, …)
NE

1 000 000
100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000
0

BC5g
Voir fiche BC2-BC5

14
15 BC2
PF3

Variante possible : 14 BC5g / 8 GB3


(NE de 600 000 à 1000 000)
NE

1 000 000
100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000
0

Voir fiche BC2-BC5 BC5g


14
PF2qs

15 BC2

Variante possible : 15 BC5g / 8 GB3


(NE de 600 000 à 1000 000)
NE

1 000 000
100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000
0

BC5g

Voir fiche BC2-BC5


14
PF2

18 BC2
NE

1 000 000
100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000
0

BC5g

Voir fiche BC2-BC5


14
PF1

Pas adapté
21 BC2
NE

1 000 000
100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000
0

Epaisseurs de mise en œuvre des matériaux :


BC2 BC5g GB3
Epaisseur minimale de mise en œuvre 14 14
Voir fiche GB3
Epaisseur maximale de mise en œuvre 40 30

Caractéristiques mécaniques des matériaux et hypothèses de calcul retenues :


E σ6 Risque Sh 1/kd
BC2 20 000 MPa 1.37 MPa 25% 3cm 1
BC5g 35 000 MPa 2.15 Mpa 25% 1cm 1.47

Page 118
Guide technique faible trafic Abaque dimensionnement

VOIRIE VOIRIE
VOIRIE FAIBLE TRAFIC - STRUCTURE Bétons (BC2-BC5-BC5g)

Pente de l'essai de
0.05 0.25 0.4 1
gonflement P, mm /
1/2
(°C*h) Indice de Gel admissible par la chaussée en fonction de la configuration de la
Sensibilité au Gel SGn SGP SGt
plateforme
Quantité de Gel Qg 4 2.5 1 0

CDF EP 17 BC5 18 BC5 19 BC5 20 BC5 21 BC5 22 BC5 23 BC5 24 BC5 25 BC5 26 BC5 15BC2/14BC5g 18BC2/14BC5g 21BC2/14BC5g 14BC5g/8GB3 15BC5g/8GB3
Sans CdF 0 14 15 15 16 16 17 18 18 19 20 22 25 28 15 16
20 28 29 30 31 33 34 35 37 38 39 44 49 54 30 31
25 34 36 37 39 40 42 43 45 47 48 54 60 66 38 39
30 42 44 46 48 49 51 53 55 57 59 65 72 79 47 48
35 52 54 56 58 60 62 64 67 69 71 78 86 94 57 59
GNT 40 63 65 67 70 72 74 77 80 82 85 93 102 111 68 71
Qg = 0
45 74 77 80 83 85 88 91 94 97 100 109 119 130 82 84
50 88 91 94 97 100 103 107 110 113 117 127 138 150 96 99
60 118 122 126 130 134 138 142 146 150 154 168 181 196 129 133
75 174 179 184 190 195 200 206 211 217 222 240 258 277 190 195
35 62 64 67 69 71 74 76 79 81 84 92 101 110 68 70
Sol traité
50 109 113 116 120 123 127 131 135 139 143 155 168 182 119 123
Sans CdF 0 21 22 23 24 25 26 27 28 30 31 34 38 43 23 24
20 41 43 44 46 48 49 51 53 55 57 63 70 77 45 47
25 50 52 54 56 58 60 62 64 66 68 76 83 91 54 56
30 60 62 64 67 69 71 74 76 79 81 89 98 107 65 68
35 71 74 76 79 82 84 87 90 93 96 105 115 125 78 81
GNT 40 84 87 90 93 96 99 102 105 109 112 122 133 144 92 95
Qg = 1
45 98 101 105 108 111 115 119 122 126 129 141 153 166 107 111
50 114 117 121 125 129 132 136 140 144 149 161 175 189 124 128
60 149 153 158 162 167 172 176 181 186 191 207 223 240 162 167
75 211 217 223 229 235 241 247 254 260 267 287 307 329 229 236
35 83 86 89 92 95 98 101 105 108 111 121 132 143 91 94
Sol traité

Page 119
50 138 142 146 151 155 160 164 169 174 178 193 208 224 150 155
Sans CdF 0 39 41 43 44 46 48 50 51 53 55 61 67 74 43 45
20 68 70 73 75 78 80 83 86 89 91 100 110 119 74 77
25 79 82 85 88 91 94 97 100 103 106 116 127 137 87 90
30 93 96 99 102 105 109 112 116 119 123 134 145 157 101 105
35 107 111 114 118 122 125 129 133 137 141 153 166 179 117 121
GNT 40 123 127 131 135 139 143 147 152 156 160 174 188 203 135 139
Qg = 2.5
45 141 145 149 154 158 163 167 172 177 182 196 212 228 153 158
50 159 164 169 174 178 183 189 194 199 204 221 238 255 174 178
60 201 206 212 218 224 230 236 242 248 254 274 294 314 218 224
75 273 280 287 294 302 309 317 325 333 341 365 390 416 296 304
35 122 126 130 134 138 142 146 151 155 159 173 187 202 134 138
Sol traité
50 188 193 199 204 210 216 221 227 233 239 258 277 297 205 210
Sans CdF 0 66 68 71 73 76 78 81 83 86 89 98 107 116 72 74
20 103 106 110 113 117 120 124 128 131 135 147 160 173 112 116
25 118 121 125 129 133 137 141 145 149 153 167 180 194 128 132
30 134 138 142 146 151 155 160 164 169 173 188 203 218 146 150
35 152 156 161 165 170 175 180 185 190 195 211 227 244 165 170
GNT 40 171 176 181 186 191 196 202 207 213 218 235 253 272 186 191
Qg = 4
45 191 197 202 208 213 219 225 231 237 243 262 281 301 208 214
50 213 219 225 231 237 243 250 256 263 269 290 311 332 232 238
60 261 268 275 282 289 297 304 311 319 327 350 375 400 284 291
75 343 351 360 369 378 387 396 405 415 >420 >420 >420 >420 372 381
35 170 175 180 185 190 195 201 206 211 217 234 252 270 185 190
Sol traité
50 247 253 260 267 274 281 288 295 302 309 332 355 380 268 275

Caractéristiques des matériaux de couche de forme vis-à-vis du gel


An (√(°Cxj)/m)
GNT : GNT et matériaux insensibles à l’eau dont le passant à 80 µm est ≤ 3% 12
Sol traité : (C1)A1 – A2 –A3 traités à la chaux ou au liant hydraulique 14

Caractéristiques des matériaux de la structure de chaussée vis-à-vis du gel


a (m-1) b(√(°Cxj)/m)
Bci 0,8 10
GB3 0.8 6
Risques : 25 %

Page 120
Page 121
Risques : 30 %

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Risques : 30 %

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Risques : 25 %

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Risques : 25 %

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Risques : 12,5 %

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Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

NOTE DE COMPARAISON ENTRE LES GUIDES DE 1981 ET DE 2018

Manuel de dimensionnement
des chaussées neuves à faible trafic
Nouvelle édition

Avis Cerema Est


V2

Contexte
Un Manuel de conception des Chaussées neuves à faible trafic a été publié en 1981 par la Direction des routes et
de la circulation routière.
Comportant une quarantaine de pages, il permettait à des maîtres d’ouvrage variés de concevoir des structures de
chaussées pour des trafics faibles (de T5 à T3), des stratégies variables (durée de vie courte ou longue – jusqu’à
20 ans), pour des structures de types souple (assise granulaire ou couche de base en grave émulsion), semi-rigide
(à partir de graves ou de sables traités en centrale, voire de limon traités en place) ou rigide (de type dalle sans
couche de fondation). Il reposait sur une méthode rapide de détermination des épaisseurs et de vérification au
gel/dégel sous formes d’abaques, une caractérisation simplifiée des caractéristiques des matériaux de chaussée, et
une valorisation possible des ressources locales sous certaines conditions.

La rédaction d’une nouvelle version de ce guide a été initiée en 2013.


Menée sous l’égide de l’IDRRIM par un groupe de travail associant représentants de l’administration publique et
des services techniques des entreprises privées, la publication de ce document est prévue prochainement. Plus
volumineuse (120 pages environ), cette nouvelle version s’appuie sur la méthode française de dimensionnement
des chaussées, connue aujourd’hui par l’ensemble de la communauté technique routière. Elle propose, toujours
sous forme de solutions pré-calculées en fonction de la portance de la plate-forme support et du trafic cumulé, pour
des structures de types souple, semi-rigide et rigide (comme la version de 1981), ainsi que pour des structures
bitumineuses (nouveauté).

L’objet de cette note est d’estimer l’impact sur les épaisseurs de structure de cette nouvelle version, toutes choses
égales par ailleurs.

134
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Comparaison des épaisseurs


Démarche suivie
La démarche adoptée dans cette note consiste à déterminer quelles sont les épaisseurs de matériaux nécessaires
pour des structures de type souple, semi-rigides et rigides, d’après les versions de 1981 et 2018. L’exercice a été
conduit pour :
1. des trafics moyens journaliers de 10, 35, 65 et 110 PL/j/sens correspondant aux centres des classes de
trafic T5, T4, T3- et T3+,
2. deux durées de calcul (10 et 20 ans),
3. des plates-formes PF1, PF2 et PF2qs (respectivement P1, P2 et P3 dans la version de 1981).

Paramètres de calcul
La conduite du calcul suppose l’adoption d’un certain nombre de paramètres concernant le trafic, le sol support et
les matériaux.

L’évolution du contexte entre 1981 et 2018 doit attirer l’attention sur des différences notables.

La définition du poids lourd pris en compte en dimensionnement des chaussées a changé entre 1981 et 2018. En
1981, un poids lourd était un « véhicule de charge utile supérieure à 5t » (soit un véhicule de PTAC supérieur à 9t
environ), alors qu’il est aujourd’hui un véhicule de PTAC supérieure à 3,5 t. Cette différence a pour conséquence
que, pour un même trafic, le nombre de poids lourds comptabilisé aujourd’hui sur un itinéraire donné est supérieur
à celui qui aurait été comptabilisé en 1981 (écart estimé à 25% environ). Cette différence a un écart sur les
épaisseurs de couches requises d’au plus 1 cm in fine ; elle sera négligée.
Les modes de calcul du trafic cumulé et valeurs du coefficient d’agressivité moyen ont-elles-mêmes évoluées entre
les deux documents. Les valeurs retenues pour les calculs sont résumées dans le tableau I.

La caractérisation des sols (en Pi en 1981 et PFj aujourd’hui) masque des différences de portance (tableau II).
Toutefois, la comparaison entre structures issues des manuels de 1981 et 2018 repose sur l’hypothèse que P1 est
de portance analogue à PF1, P2 à PF2 et P3 à PF2qs.

La définition des matériaux elle-même a changé entre 1981 et aujourd’hui. La simplification proposée dans la
version de 1981 par rapport à la référence normative d’aujourd’hui conduit à apparenter des matériaux qui peuvent
être sensiblement différents. Ainsi, la GNT1 de 1981 est assimilée à une GNT B2 de la norme actuelle NF EN
13285 ; la grave émulsion est supposée avoir les mêmes caractéristiques aujourd’hui qu’en 1981 ; un MTLH de
classe 3 dans le manuel de 1981 est assimilé à une grave ciment de classe T3 dans la nouvelle version ; un béton
de ciment de classe 1 du manuel de 1981 (Rt > 5 MPa) est considéré comme un BC5 d’aujourd’hui.

135
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau I : paramètres caractérisant le trafic poids lourds

Version 1981 Version 2018

Classe T5 T4 T3- T3+ T5 T4 T3- T3+


MJA (PL/j/s) 10 35 65 110 10 35 65 110

CA Sol 0,4 0,5 0,6 0,75


CA MB 0,4 0,5 0,7 0,8 0,3 0,3 0,4 0,5
CA MTLH 0,4 0,5 0,6 0,6

Durée 1 10 10 10 10 10 10 10 10
Croissance 0 0 0 0 0 0 0 0
C 3,6 3,6 3,6 3,6 - - - -
NPL1 36000 126000 234000 396000 36500 127750 237250 401500
NE1 sol 14600 63875 142350 301125
NE1 MB 14400 63000 163800 316800 10950 38325 94900 200750
NE1 MTLH 14600 63875 142350 240900

Durée 2 20 20 20 20 20 20 20 20
Croissance 0 0 0 0 0 0 0 0
C 7,2 7,2 7,2 7,2 - - - -
NPL2 72000 252000 468000 792000 73000 255500 474500 803000
NE2 sol 29200 127750 284700 602250
NE2 MB 28800 126000 327600 633600 21900 76650 189800 401500
NE2 MTLH 29200 127750 284700 481800

Tableau II : paramètres caractérisant le sol support

Version 1981 Version 2018


P1 P2 P3 PF1 PF2 PF2qs
CBR (%) 3< <6 6 < < 10 10 < < 20
E (MPa) 20 < 50 < 80 <

136
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Résultats
Les structures souples, semi-rigides et rigides issues des manuels de 1981 et 2018 sont récapitulées dans les
tableaux III à V.

Concernant les chaussées souples (tableau III), on note que la version 2018 conduit à des épaisseurs plus
importantes pour les faibles trafics (T5, voire T4) que la version de 1981. Mais cette tendance s’inverse rapidement,
et quand le trafic augmente et la durée de calcul s’allonge (et donc le trafic cumulé), les solutions proposées par la
version 2018 sont moins épaisses que celles issues de l’application du Manuel de 1981.
Ainsi, pour un trafic T5 sur 10 ans sur P2/PF2, la solution 1981 est ES/8GE/22GNT et la solution 2018
ES/8GE/30GNT ; la solution 2018 est plus épaisse de 8 cm de GNT.
Pour un trafic T3- sur 20 ans sur PF2/PF2, la solution de 1981 est 6BB/12GE/27GNT et la solution 2018
8BB/8GE/15 GNT : 2cm de plus de BB sont compensés par 4 cm de moins en GE et 12 cm de moins en GNT, soit
-14 cm d’épaisseur.
Les tendances s’inversent pour un trafic cumulé voisin de 100 000 poids lourds, environ.

Tableau III : structure souple GE/GNT

Version 1981 Version 2018


P1 P2 P3 PF1 PF2 PF2qs

10 ans
T3+ 12 GE 12 GE 12 GE - 8 BB 8 BB
57 GNT 39 GNT 22 GNT 8 GE 8 GE
15 GNT 10 GNT

T3- 12 GE 12 GE 12 GE - 5 BB 5 BB
53 GNT 36 GNT 20 GNT 8 GE 8 GE
20 GNT 15 GNT

T4 10 GE 10 GE 10 GE - 8 GE 8 GE
48 GNT 32 GNT 27 GNT 35 GNT 20 GNT

T5 8 GE 8 GE 8 GE - 8 GE 8 GE
37 GNT 22 GNT 10 GNT 30 GNT 20 GNT

20 ans
T3+ 6 BB 6 BB 6 BB - - -
12 GE 12 GE 12 GE
50 GNT 32 GNT 15 GNT

T3- 6 BB 6 BB 6 BB - 8 BB 8 BB
12 GE 12 GE 12 GE 8 GE 8 GE
45 GNT 27 GNT 11 GNT 15 GNT 10 GNT

T4 12 GE 12 GE 12 GE - 5 BB 5 BB
52 GNT 35 GNT 29 GNT 8 GE 8 GE
20 GNT 15 GNT

T5 8 GE 8 GE 8 GE - 8 GE 8 GE
42 GNT 28 GNT 13 GNT 30 GNT 20 GNT

137
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Concernant les chaussées semi-rigides (tableau IV), on note que la version 2018 conduit à des épaisseurs plus
importantes pour les faibles trafics (T5) que la version de 1981. Mais cette tendance s’inverse également très
rapidement, et quand le trafic augmente (dès T4) et la durée de calcul s’allonge (et donc le trafic cumulé), les
solutions proposées par la version 2018 sont moins épaisses que celles issues de l’application du Manuel de 1981.
Ainsi, pour un trafic T5 sur 10 ans sur P2/PF2, la solution 1981 est 6BB/25GC3 et la solution 2018 6BB/27GC3 ; la
solution 2018 est plus épaisse de 2 cm de GC3.
Mais pour un trafic T3- sur 20 ans sur PF2/PF2, la solution de 1981 est 8BB/32GC3 et la solution 2018
8BB/28GC3 : soit -4 cm d’épaisseur sur le matériau GC3.
Les tendances s’inversent pour un trafic cumulé voisin de 100 000 poids lourds, environ.

Tableau IV : structure semi-rigides

Version 1981 Version 2018


P1 P2 P3 PF1 PF2 PF2qs

10 ans
T3+ - - 8 BB - 8 BB 8 BB
29 GC3 28 GC3 26 GC3

T3- 10 BB 8 BB 6 BB - 6 BB 6 BB
32 GC3 30 GC3 28 GC3 28 GC3 26 GC3

T4 8 BB 6 BB 6 BB - 6 BB 6 BB
31 GC3 30 GC3 26 GC3 27 GC3 25 GC3

T5 6 BB 6 BB 6 BB - 6 BB 6 BB
29 GC3 25 GC3 21 GC3 27 GC3 25 GC3

20 ans
T3+ - - 8 BB - - -
32 GC3

T3- - 8 BB 6 BB - 8 BB 8 BB
32 GC3 29 GC3 28 GC3 26 GC3

T4 10 BB 8 BB 6 BB - 6 BB 6 BB
32 GC3 30 GC3 27 GC3 28 GC3 25 GC3

T5 6 BB 6 BB 6 BB - 6 BB 6 BB
31 GC3 27 GC3 23 GC3 27 GC3 25 GC3

Concernant les chaussées rigides (tableau V), les constats sont identiques à ceux des chaussées souples et semi-
rigides. Pour les solutions à 10 ans, en monocouche, la version 2018 conduit à des solutions de 2 à 4 cm plus
épaisses que la version de 1981 pour les trafics T5 et T4, d’épaisseur identique en T3- et moins épaisses de 2cm
en T3+. Pour les solutions à 20 ans, les solutions issues de la version 2018 sont un peu plus épaisses en T5,
identiques en T4. Pour les trafics T3- et T3+, la version 2018 conduit à des solutions bi-couches, plus robustes et
bien sûr d’épaisseur totale plus importante.

138
Manuel de dimensionnement des chaussées neuves à faible trafic _ Version finale

Tableau V : structures rigides

Version 1981 Version 2018


P1 P2 P3 PF1 PF2 PF2qs

10 ans
T3+ 27 BC5 25 BC5 23 BC5 26 BC5 23 BC5 21 BC5

T3- 25 BC5 23 BC5 21 BC5 26 BC5 23 BC5 21 BC5

T4 22 BC5 20 BC5 18 BC5 25 BC5 22 BC5 20 BC5

T5 19 BC5 17 BC5 15 BC5 24 BC5 21 BC5 19 BC5

20 ans
T3+ 28 BC5 26 BC5 24 BC5 15 BC5 15 BC5 16 BC5
21 BC3 18 BC3 15 BC3

T3- 27 BC5 25 BC5 23 BC5 15 BC5 15 BC5 17 BC5


21 BC3 18 BC3 15 BC3

T4 25 BC5 23 BC5 21 BC5 26 BC5 22 BC5 21 BC5

T5 21 BC5 19 BC5 17 BC5 25 BC5 21 BC5 20 BC5

Conclusions
Toutes choses égales par ailleurs, la version 2018 du Manuel des chaussées neuves à faible trafic conduit à des
structures un peu plus épaisses pour les faibles trafics cumulés (trafic T5 et T4, durée de vie courte 10 ans) aussi
bien en structures souples, semi-rigides et rigides.

Mais cette tendance s’inverse :


- pour les chaussées souples pour le trafic T3-,
- pour les structures semi-rigides dès le trafic T4,
- et seulement en T3+ pour les structures rigides.

Cette différence d’épaisseur s’explique notamment par les hypothèses de dimensionnement prises pour chacun
des deux guides et notamment la définition du risque qui influe grandement sur les épaisseurs des structures.

139
Annexe 6 - Fiches synthèse domaines d'emploi et limitations d'usage pour les
6 – Fiche synthèse domaines d’emplois et limitations d’usages
Annexe alternatifs
matériaux

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