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MISSION II
RAPPORT DEFINITIF
ADS Maroc
Avenue Bin Al Widane, N° 6 – Agdal – Rabat MARS 2005
Tél. : 037 68 10 11 ou 12 / Fax : 037 68 10 13
E-mail : adsmaroc@menara.ma
Site Internet: www.adsmaroc.org.ma
TABLE DES MATIERES
ABREVIATION ET ACRONYMES.................................................................................. 1
SYNTHESE........................................................................................................................... 2
CHAPITRE I : INTRODUCTION..................................................................................... 5
1-CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ÉTUDE............................................................. 5
2-CHAMP DE L’ÉTUDE........................................................................................................... 6
3-MISSIONS DE L’ÉTUDE ...................................................................................................... 6
4- DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE ................................................................................. 6
1- INTRODUCTION .................................................................................................................. 7
2- ECHANTILLON DES AGGLOMÉRATIONS RETENUES ............................................ 7
2-1 Catégories d’agglomérations............................................................................. 7
2-2 Critères de choix des neuf agglomérations ...................................................... 8
2-3 Sélection des neuf agglomérations .................................................................... 8
3- PRODUCTION TYPE DES DECHETS PAR TAILLE D’AGGLOMERATION ............ 9
3-1 Ratios de production des déchets par classe ................................................... 9
3-2 Projection des quantités de déchets des agglomérations pilotes .................... 10
iii
4-4-4 Justification d’un centre de transfert ................................................... 29
4-5 Traitement des déchets ...................................................................................... 32
4-5-1 Mise en décharge contrôlée................................................................... 33
4-5-2 Traitement des déchets solides par compostage ................................... 49
4-6 Etablissement des prix unitaires d’investissement et d’exploitation............. 62
4-6-1 Introduction .......................................................................................... 62
4-6.2 Collecte, nettoiement, transport et transfert.......................................... 62
4-6.3 Enfouissement....................................................................................... 72
4-6.4 Compostage........................................................................................... 76
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 79
ANNEXES ............................................................................................................................ 80
iv
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
Le souci majeur ressenti, lors des enquêtes réalisées par l’Ingénieur Conseil, est de collecter
les déchets et les « éloigner » de la ville. La conception de la gestion des déchets comme un
service qui produit une prestation à un coût donné n’apparaît pas dans la démarche
quotidienne des techniciens et des ingénieurs communaux. La preuve en est le manque
d’information précise sur le coût de gestion des déchets, le taux de collecte réel, la quantité
des déchets précise, les besoins optimaux en moyens humains et matériels, etc.
Les conséquences d’une telle situation sont souvent une dépense excessive pour la gestion des
déchets pour un service de faible qualité et une absence de planification quasi systématique.
Devant cette situation, les communes ont toutes tendance à se réfugier dans la gestion
déléguée des déchets à des entreprises privées, déplaçant le problème ailleurs, souvent au
détriment des finances de la commune.
Le travail réalisé dans le cadre de cette mission, relative à la conception des installations et
des équipements types et l’établissement des coûts unitaires, a non seulement répondu aux
termes de référence mais également fourni des outils de gestion pour les responsables et pour
les techniciens des communes. Ainsi, un jeu de modèles de référence types relatifs à chaque
maillon de la filière de gestion des déchets solides ménagers au Maroc, a été établi pour
différentes tailles représentatives des agglomérations marocaines. Ces modèles doivent
permettre aux responsables techniques des communes de disposer d’un outil d’aide à la
décision, afin qu’ils puissent optimiser la planification de la gestion de leurs déchets sur les
plans technique, organisationnel et financier.
Il est important de noter que les modèles et les coûts établis dans le présent document sont
optimisés, c'est-à-dire calculés sur la base des besoins pour une gestion rationnelle de chaque
aspect de la filière. Ils doivent être pris comme des indicateurs et des objectifs de référence.
Ils sont forcément plus faibles que ceux observés compte tenu de l’inefficacité du système de
gestion actuelle des communes. Ainsi, il est impératif, avant toute mise en œuvre d’un
projet de mise à niveau, d’équipement ou d’aménagement, d’optimiser l’existant,
d’instaurer des procédures de contrôle et de maîtrise des coûts actuels, etc. Les résultats
du diagnostic réalisé ont confirmé l’importance des gains et des économies potentiels à ce
niveau. Sans une maîtrise de l’existant, il serait difficile d’optimiser et de planifier, d’une
manière rationnelle, les projets futurs.
L’originalité des résultats de la présente mission est la vulgarisation des modèles utilisés pour
établir les besoins et les coûts unitaires. Ainsi, au delà des indicateurs fournis, le technicien
dispose des moyens pour établir les besoins propres du service qu’il gère et les coûts
spécifiques qui y sont associés.
Pour réaliser cette mission, une démarche méthodologique a été élaborée suivant les
orientations du cahier des charges et la méthodologie proposée dans le cadre de la soumission
à l’appel d’offres. Outre ce qui a été initialement préconisé, la démarche adoptée a intégré des
éléments nouveaux, jugés judicieux par l’Ingénieur Conseil, à savoir des enquêtes auprès des
principales communes du Royaume et des investigations auprès du personnel chargé de la
gestion des déchets pour disposer d’information et de données réalistes et concrètes.
Pour la définition des équipements types des services de gestion des déchets, le cadre
technique ou le dirigeant dispose dans le présent rapport d’indicateurs, établis pour différentes
tailles d’agglomérations, lui permettant de cadrer facilement les besoins de sa propre
commune. Il s’agit principalement pour des agglomérations types retenues, du ratio de
nettoiement, des besoins pour la collecte (nombre de bennes, containers, chauffeurs, ouvriers,
etc.) et pour la mise en décharge.
Pour éclairer davantage les décideurs sur l’utilité des indicateurs et des ratios élaborés, les
besoins en moyens humains et matériels de trois agglomérations appartenant C1, C2 et C3)
ont été estimés. Ces besoins sont à chaque fois comparés à ceux des agglomérations enquêtées
ayant un nombre d’habitants similaire, montrant le plus souvent un écart dans la gestion des
déchets ménagers et assimilés.
Au niveau de la gestion du transport des déchets, l’Ingénieur Conseil s’est penché sur les
différents types de centres de transfert et l’opportunité d’en introduire sur la base de
paramètres économiques. Les simulations faites ont permis de déterminer des distances
critiques pour des agglomérations types. Un diagramme résumant les résultats de ces
simulations est fourni dans le rapport. Il peut être directement utilisé par les responsables des
communes comme outil d’aide à la décision d’aménagement ou non d’un centre de transfert.
Ainsi, il s’avère que pour les petites agglomérations dont la population est inférieure à 50 000,
le centre de transfert est difficilement justifiable (distance critique supérieure à 50 km). Par
contre pour les agglomérations de plus de 500 000 cette distance est inférieure à 6 km.
Concernant le traitement des déchets, deux principales options ont été analysées : la mise en
décharge contrôlée et le compostage. Selon les résultats du diagnostic réalisé, le problème de
traitement reste le maillon faible, voire le point noir, de la filière de gestion des déchets
solides ménagers et assimilés au Maroc. A quelques exceptions près, les déchets ménagers
sont déposés dans des décharges sauvages, à l’air libre sans contrôle d’accès et sans aucun
aménagement ou infrastructure de base permettant la protection de l’environnement et de la
santé des populations avoisinantes. La majorité de ces décharges n’ont pas bénéficié d’études
préalables d’optimisation du choix de site et d’aménagement. Cet aménagement nécessite au
préalable, la recherche d’un site adéquat dont le choix obéit à une série de contraintes
environnementales comme la distance par rapport aux eaux souterraines et de surface, la
sismicité de la zone, la distance par rapport à la population et aux infrastructures, etc. Une
analyse critique de ces contraintes a été faite montrant que certains paramètres avancés dans
le guide de sélection des sites (référence 6) doivent être revus. Des modèles de
dimensionnement et d’évaluation des coûts ont été établis pour trois types d’agglomérations
50 000, 100 000 et 300 000 habitants. Les équipements et les aménagements requis pour
l’enfouissement des déchets, la collecte et le traitement des lixiviats et pour la gestion du
biogaz ont été spécifiés. De même, l’intérêt du torchage de ce dernier pour la réduction des
émissions des gaz à effet de serre et la production des CERs dans le cadre du mécanisme
MDP, a été explicité.
Le second moyen de traitement des déchets est la valorisation de leur contenu organique par
compostage actif (rapide) ou naturel (lent). La réussite du compostage nécessite la maîtrise
ADS Maroc 3 Etude GDMA
des paramètres qui le conditionnent, à savoir, l’humidité (50-60%), la température (55°C en
début du processus), le rapport massique C/N (25-35) et l’aération. La durée indicative d’un
compostage naturel est d’environ huit (8) semaines, y comprises les étapes de fermentation et
de maturation. Les spécifications techniques, les rendements et les paramètres opératoires
d’une conduite optimale, adaptée au contexte national, d’une unité de compostage sont
présentés dans le présent rapport.
De même, une analyse technico-économique comparative entre les engrais chimiques et celle
du compost est faite dans le rapport. Les expériences passées en matière de compost au Maroc
ont été passées en revue et leurs coûts de revient ont été évalués. A titre indicatif, ces prix
varient entre 100 et 185 Dh par tonne de compost selon que l’unité est artisanale ou
mécanisée.
Pour les conditions optimales détaillées dans le rapport, le coût unitaire par tonne de déchets
des services de collecte, nettoiement et du transport diminue de 193 Dh/t pour une
agglomération de 20 000 habitants à 120 Dh/t pour une population de 500 000. Quant au coût
unitaire par habitant et par an, il régresse de quelques 47 Dh pour une agglomération de
20 000 habitants à 35 Dh pour une population de 500 000 habitants. A noter que les coûts de
transport sont très sensibles à la distance d’éloignement de la décharge. Les coûts unitaires
présentés ici, ont été établis pour une distance de 15 km. Les simulations pour des petites
distances de quelques km montrent que les différences de coûts entre les petites et les grandes
agglomérations se tassent. Ainsi pour une distance de 5 km les coûts unitaires de la collecte,
le nettoiement et du transport varient de 188 Dh/t de déchets pour une agglomération de
20 000 habitants à 105 Dh/t pour une grande agglomération de 500 000 habitants. Ce coût
peut être réduit davantage à 98 Dh/t par l’aménagement d’un centre de transfert.
Les prix moyens pour l’enfouissement d’une tonne de déchets dans une décharge de niveau
31, diminuent de 243 Dh/t pour une agglomération de 50 000 habitants à moins de 93 Dh/t
pour une ville de 300 000 habitants. Ce coût serait plus faible pour de plus grandes
agglomérations. Cette structure de coûts milite en faveur de la logique de regroupements
intercommunaux des agglomérations voisines pour la mise en oeuvre commune des projets de
décharges contrôlées. Un tel regroupement permettra à ces communes d’atteindre la taille
critique et de profiter ainsi d’économie d’échelle pour réduire davantage les coûts.
1
Voir référence N°2
ADS Maroc 4 Etude GDMA
CHAPITRE I : INTRODUCTION
A quelques exceptions près, les déchets ménagers sont déposés dans des décharges sauvages,
à l’air libre sans contrôle d’accès et sans aucun aménagement ou infrastructure de base
permettant la protection de l’environnement et de la santé des populations avoisinantes. Ce
problème est d’autant plus critique que ces décharges reçoivent souvent des déchets
industriels et même des déchets médicaux. La majorité de ces décharges n’ont pas bénéficié
d’études préalables d’optimisation du choix de site et d’aménagement. Avec la croissance
démographique et faute d’alternatives, elles ont dû, dans leur majorité, évoluer de dépotoirs
non autorisés à des décharges municipales tolérées.
Cette situation est le résultat d’un cumul de dizaines d’années de déficit en ressources
matérielles et financières affectées à la gestion des déchets. Elle pose actuellement de graves
problèmes de mise à niveau du secteur nécessitant, pour combler ce déficit, le renforcement
des capacités humaines et la mobilisation d’importants moyens humains, financiers et
techniques.
Les investigations menées dans le cadre de la première mission de l’étude ont permis de
mettre en évidence les insuffisances du système de gestion locale des déchets ménagers. Les
communes, qui sont à la base de ce système, ne sont pas toutes averties et informées des
meilleures techniques et des moyens financiers et humains à mettre en œuvre pour la gestion
des déchets, notamment leur traitement. Elles n’ont pas non plus les moyens techniques pour
l’adaptation, au contexte national, des technologies éprouvées dans d’autres pays.
La maîtrise locale des coûts de gestion étant déficiente, les communes dans leur majorité sont
mal outillées pour l’analyse des offres de gestion déléguée et pour la planification de
nouveaux projets d’aménagement ou d’équipements inhérents à l’augmentation du volume
des déchets, la saturation des décharges, etc.
La méconnaissance des coûts de revient est également due au manque d’information sur les
ratios optimaux relatifs à chaque aspect de la gestion des déchets comme la collecte, le
nettoiement, le lavage, etc. Les directives nationales, élaborées en 19972 ont permis d’étudier
quelques ratios typiques, qui ont été repris par le manuel pratique de gestion des déchets
municipaux3. D’autres études ont rapporté des ratios particuliers adaptés à des aspects
spécifiques de la filière. Cependant, le besoin en information demeure persistant, et ce, à tous
les niveaux des services de gestion des déchets.
2
Référence 1
3
Référence 2
ADS Maroc 5 Etude GDMA
La présente mission de l’étude tente de combler ce besoin par l’élaboration d’un jeu complet
de modèles de référence types relatifs à chaque maillon de la filière de gestion des déchets
solides ménagers au Maroc. Ces modèles doivent permettre aux responsables techniques des
communes de disposer d’un outil d’aide à la décision, afin qu’ils puissent optimiser la
planification de la gestion de leurs déchets sur les plans technique, organisationnel et
financier.
Il est important de noter que les coûts établis dans le présent document sont optimisés, c'est-à-
dire calculés sur la base des besoins pour une gestion rationnelle de chaque aspect de la
filière. Ils doivent être pris comme des indicateurs et des objectifs de référence. Ils sont
forcément plus faibles que ceux observés compte tenu de l’inefficacité du système de gestion
actuelle des communes.
2- CHAMP DE L’ÉTUDE
Les déchets concernés dans cette étude sont les déchets domestiques, comprenant les déchets
ménagers et assimilés, c'est-à-dire les déchets banals des activités commerciales et
industrielles dont la collecte relève de la responsabilité des communes.
3- MISSIONS DE L’ÉTUDE
La présente étude est organisée en trois missions préconisées par le maître d’ouvrage :
Ce rapport présente les résultats de mission II comprenant les six principales tâches
suivantes :
4- DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
Pour réaliser la mission II, une démarche méthodologique a été élaborée en suivant les
orientations du cahier des charges et la méthodologie proposée par l’IC. Outre ce qui a été
initialement préconisée, la démarche méthodologique actuelle a intégré des éléments
nouveaux, jugés judicieux par l’Ingénieur Conseil, à savoir des investigations auprès du
personnel de sociétés de gestion des déchets pour disposer d’éléments de réflexion réalistes et
concrets.
Les détails de la démarche méthodologique adoptée ainsi que les séquences de l’étude et les
moyens d’investigation utilisés pour mener à bien chacune des six principales tâches de la
mission, sont présentés en introduction à chacun des chapitres traitant de ces tâches.
1- INTRODUCTION
Les besoins en ressources humaines et matérielles pour la gestion des déchets solides
ménagers dépendent de la quantité des déchets générés, elle-même liée à la taille de
l’agglomération considérée et au mode et niveau de vie des populations.
L’établissement des besoins par taille de l’agglomération permet aux pouvoirs publics
d’estimer les besoins nationaux en moyens requis pour la mise à niveau du secteur des
déchets solides ménagers.
Parmi ces agglomérations, neuf d’entre elles considérées comme représentatives ont été
choisies pour des enquêtes approfondies. Leur sélection a été effectuée selon un processus de
classement comportant les principales étapes suivantes :
Les critères de choix des neuf agglomérations ont été élaborés pour prendre en compte les
différents facteurs dont dépend le ratio de production des déchets. Les critères retenus sont
présentés ci-après :
9 La taille de l’agglomération, qui est traduite par son appartenance à la classe C1,
C2 ou C3. La taille intègre, au moins partiellement, le caractère urbain de
l’agglomération. Trois agglomérations par classe ont été sélectionnées.
Les neuf agglomérations ont été sélectionnées en tenant compte des critères de choix
présentés ci avant et validés par le comité de suivi de l’étude. La liste de ces agglomérations
est donnée dans le tableau ci-après :
Tableau 1
Liste des neuf agglomérations sélectionnées
Ces agglomérations ont été choisies de manière à ce qu’elles soient représentatives des
caractéristiques urbaines nationales et de la taille des cités. Elles sont réparties sur l’ensemble
du territoire national et elles représentent des milieux environnants différents, à savoir le
littoral, le milieu montagneux et les zones arides. La population des agglomérations couvertes
par ces visites représente 11% de la population urbaine globale, ce qui est conforme avec les
pourcentages habituellement choisis lors d’un échantillonnage pour des enquêtes.
Les visites pour le diagnostic des neuf agglomérations sélectionnées ont été mises à profit
pour la collecte des informations requises pour les trois missions de l’étude. En préparation à
chaque visite, deux questionnaires traitant des aspects techniques et financiers, ont été
envoyés aux responsables des communes pour la collecte des données et des informations
demandées (voir Annexes de la mission I).
Les visites se sont déroulées normalement et la collecte des données sur les déchets n’a pas
présenté de problèmes particuliers. Par contre, l’obtention des données relatives aux aspects
financiers n’était pas aisée. Cette difficulté s’explique par l’absence d’une rubrique budgétaire
spécifique à l’assainissement solide. Des réunions de travail avec le comptable étaient
nécessaires pour estimer la part de chaque rubrique budgétaire, affectée à la gestion des
déchets solides.
Durant les visites des agglomérations, les experts ont collecté l’information nécessaire et se
sont intéressés aux autres aspects de gestion des déchets solides ménagers comme la distance
de la décharge par rapport au centre urbain, les difficultés rencontrées par les services
responsables de la gestion des déchets, les besoins exprimés, les capacités humaines et
techniques du personnel affecté à la gestion des déchets, les ressources financières disponibles
et celles mobilisables, etc.
Les investigations par questionnaires et par visites directes des neuf agglomérations retenues,
réalisées dans le cadre de la mission I, ont permis la collecte d’informations fiables relatives à
la quantité des déchets de chacune des agglomérations recensées. Tenant compte du nombre
d’habitants, les ratios spécifiques de production des déchets ont été établis. Le tableau suivant
présente ces ratios consolidés pour chacune des trois classes d’agglomérations considérées :
Déchets
Classe Population Ratio
produits
d'agglomération en milliers en kg/hab/j
en tonnes
C1 3 884 949 924 0,67
C2 4 218 1 108 327 0,72
C3 7 094 2 095 253 0,81
Référence : Rapport mission I de l’étude de la gestion des déchets ménagers et assimilés,
Département de l’Environnement, 2004
L’analyse du tableau montre que le ratio de production des déchets augmente avec la taille de
l’agglomération. Il varie ainsi de 0,67 kg/hab/j dans les petites agglomérations (population
inférieure à 100 000) à 0,72 kg/hab/j pour les agglomérations moyennes (population comprise
entre 100 000 et 300 000) et enfin à 0,81 kg/hab/j pour les grandes agglomérations dont les
populations dépassent les 300 000 habitants.
En disposant des ratios élaborés pour les trois classes d’agglomérations enquêtées, l’Ingénieur
Conseil a projeté la quantité des déchets en utilisant un taux de croissance annuel moyen de
4,5%4. Les résultats des projections, à l’aide de la relation suivante, sont donnés dans le
tableau ci-après pour différents nombres d’habitants correspondants à des agglomérations
types, dont trois désignées ci-après par C1, C2 et C3, comptant respectivement 50000, 150000
et 300000 habitants. Ces agglomérations représentent les trois catégories telles que définies
dans les termes de référence de l’étude.
4
Ratio tenant compte la croissance de la population et de l’évolution de leur mode de consommation. Voir
rapport de la mission I.
ADS Maroc 10 Etude GDMA
Tableau 3
Evolution Type des quantités des déchets par taille d’agglomération
En tonne par jour
Nombre
2005 2010 2015 2020
d’habitants5
C1 : 50 000 34 42 52 65
100 000 67 83 104 130
C2 : 150 000 108 135 168 209
200 000 144 179 224 279
250 000 180 224 280 348
C3 : 300 000 216 269 335 418
350 000 284 353 440 549
400 000 324 404 503 627
450 000 365 454 566 705
500 000 405 505 629 784
550000 446 555 692 862
600 000 486 606 755 941
650 000 527 656 818 1 019
700 000 567 707 881 1 097
750 000 608 757 943 1 76
800 000 648 808 1 006 1 254
850 000 689 858 1 069 1 332
900 000 729 908 1 132 1 411
950 000 770 959 1 195 1 489
1 000 000 810 1 009 1 258 1 568
La projection de la quantité des déchets pour les différentes tailles modèles d’agglomérations
permet aux responsables des communes d’avoir une idée du tonnage moyen journalier qui est
généré par leur commune, dans l’état actuel ou à court, moyen et long termes. Cette
information permet d’anticiper la gestion des déchets solides ménagers, notamment les
besoins en moyens humains et matériels.
5
Population de l’année 2004
ADS Maroc 11 Etude GDMA
4- IDENTIFICATION DES BESOINS EN MOYENS HUMAINS ET MATERIELS
La définition des besoins en moyens humains et matériels nécessaires à la collecte par classe,
et par nombre d’habitants a été faite en soulignant les spécificités d’une classe à l’autre,
lorsque cela est nécessaire.
Pour illustrer davantage les besoins en moyens humains et matériels, l’Ingénieur Conseil
prendra comme exemple trois agglomérations C1, C2 et C3, représentant les trois catégories
et dont les caractéristiques sont précisées ci-après.
Les estimations faites dans le présent document sont basées sur des objectifs de qualité
maximale, à savoir une collecte de 100% des déchets générés par la population et les services
assimilés.
Les résultats de l’analyse des déchets générés et des ratios ont été consolidés et présentés
selon trois catégories d’agglomérations types C1, C2 et C3. Si cette présentation est utile pour
une analyse globale, elle s’avère être insuffisante et peu précise pour l’identification des
besoins. Ainsi, compte tenu de la délimitation retenue pour les classes, deux villes dans une
même classe peuvent avoir des besoins très différents.
Pour une identification plus fine des besoins en moyens humains et matériels du système de
gestion des déchets, l’Ingénieur Conseil a procédé à une simulation plus détaillée en fonction
du nombre d’habitants qui varie entre 50 000 à 1 million d’habitants ou plus. Cette simulation
prend en compte, en plus des agglomérations représentatives des trois classes, la possibilité
d’une modulation plus précise des besoins selon la taille de l’agglomération considérée.
Conformément au cahier des charges, les résultats de la détermination des besoins actuels a
été extrapolé à court, moyen et long termes. Les moyens humains et matériels ont été ainsi
évalués par tranche de 5 ans jusqu’à l’horizon 2020 en fonction de la quantité des déchets
collectés sur la base d’un taux d’accroissement annuel moyen de 4,5%.
Les trois agglomérations C1, C2 et C3 reflétant des villes marocaines types, telles que
classées dans la mission I, comprennent respectivement 50 000, 150 000 et 300 000 habitants.
Leurs caractéristiques urbanistiques sont inspirées de la typologie des agglomérations
enquêtées (tableau suivant).
¾ La collecte des déchets dans les quartiers difficiles d’accès se fait essentiellement à
l’aide de multibennes munies de caissons de 5 m3.
¾ Les zones villas sont collectées en mode porte à porte et des bennes tasseuses, dont la
capacité est de 12 m3.
¾ La zone à habitat économique est desservie à l’aide de bennes tasseuses, dont la
capacité est 12 m3, et des containers de 1,1 m3.
¾ Chaque benne tasseuse assure deux rotations/jour, soit 12 t.
¾ Chaque multibenne assure 4 rotations par jour, soit 10 t.
¾ les caissons sont remplis à 100% et les containers à 75%
Pour légitimer les linaires à nettoyer que l’Ingénieur Conseil a attribué à chaque
agglomération type, nous les avons comparés aux données collectées à partir de quelques
agglomérations enquêtées dans le cadre de la mission I. Les résultats obtenus sont
mentionnés dans le tableau suivant.
450
400
350
Linéaire en km
300
250
200
150
100
50
0
0 200 400 600 800 1000
Nombre d'habitants en milliers
6
Année 2003 (chiffre arrondi)
7
Donnée obtenue du Schéma directeur d’assainissement du Grand Agadir. Elle concerne 95% de
l’agglomération. Nous considérerons cette donnée comme excessive.
8
Le point représentant Agadir est exclu du modèle
ADS Maroc 14 Etude GDMA
4-2 Nettoiement
4-2-1 Personnel
Le nettoiement des rues est une tâche pratiquée par tous les services de gestion des déchets
solides. Il a été constaté, lors de l’analyse des coûts dans le cadre de la première mission, que
le nettoiement requiert presque la moitié des ressources financières allouées par certaines
communes à la gestion des déchets.
Les ressources financières allouées au nettoiement sont affectées presque exclusivement à la
masse salariale. Par conséquent, l’optimisation du coût du nettoiement revient à optimiser le
nombre de personnes.
Pour les besoins de l’étude, l’Ingénieur Conseil a réalisé une enquête auprès des services
d’une société privée9 de gestion des déchets qui n’a pas été obligée contractuellement, dans le
cadre du marché de délégation du service, de reprendre le personnel de la commune.
L’embauche de son personnel a été donc faite sur la base des seuls besoins requis et le choix
devait ainsi être optimal. Dans le service de nettoiement de cette société, un ouvrier travaille 8
heures par jour et couvre un parcours de 0,6 à 1,2 km.
Par ailleurs, les directives nationales mentionnent une capacité de nettoiement de 1,5
km/ouvrier/jour alors que le manuel pratique de la collecte à l’élimination des déchets solides
municipaux recommande un ratio de nettoiement des trottoirs de 130 m2/h. Avec une largeur
moyenne des trottoirs estimée à 1,8 m, ce dernier ratio est équivalent à 0,58 km/jour/ouvrier.
Compte tenu du fait que ce ratio est fonction des objectifs de nettoiement et de l’état de la
voirie (un trottoir sans carrelage ou une voirie non goudronnée ne sera pas nettoyée ou le sera
plus lentement), on retiendra une fourchette réaliste de 0.6 à 1,2 km/ouvrier/jour pour le ratio
type des besoins en main d’œuvre du service de nettoiement. Le ratio finalement retenu sera
en moyenne de 0,9 Km/ouvrier/jour.
Les besoins en personnel pour les trois agglomérations types sont consignés dans le tableau
suivant.
Tableau 6
Besoins en personnel pour le nettoiement
A titre d’exemple, le nombre d’ouvriers chargés du nettoiement dans les agglomérations ayant
fait l’objet d’enquêtes, lors de l’élaboration de la première mission, est donné dans le tableau
ci-après. Seules les agglomérations dont le nombre d’habitants est proche des agglomérations
types, sont rapportées.
9
SEGEDEMA, Rabat Agdal-Ryad
ADS Maroc 15 Etude GDMA
Tableau 7
Moyens humains du service de nettoiement des agglomérations enquêtées
Moyens humains du
Agglomération Nombre d’habitants
service nettoiement
C1 50000 22
Taounate 31000 35
Azemour 46000 11
Oued Zem 95210 33
Taroudant 68000 48
Ouarzazate 79400 30
C2 150000 56
Taza 150000 49
Agadir 207330 120
C3 300000 122
Tétouan 355000 52
Marrakech 889000 150
Les données rapportées dans ce tableau montrent à l’évidence que le nombre de personnes du
service nettoiement des agglomérations marocaines ne suit pas leur besoin réel. Seule la ville
de Taza semble optimiser le personnel du nettoiement. Cependant, le questionnaire rempli par
les services de gestion de déchets ne mentionne pas les objectifs de qualité atteints à l’aide de
ce personnel.
Les moyens matériels à prévoir, pour chaque personne affectée au nettoiement, sont une
brouette et un balai. La brouette peut être remplacée par un container roulant de 0,66 m3. A
noter que les ouvriers de la société Segedema (Rabat) utilise les containers pour la collecte
des déchets. Les déchets collectés sont à déposer dans les bacs ou les containers réservés à la
collecte des ordures ménagères.
Toutes les 164 agglomérations urbaines identifiées dans la mission I, disposent d’une artère
que l’on peut considérer comme principale. Par conséquent le nettoyage et le lavage
mécaniques peuvent être pratiqués.
L’analyse des moyens matériels des gestions déléguées actuelles, qui concernent surtout les
grandes agglomérations, montre que celles-ci n’acquièrent pas plus d’un engin de lavage et un
engin de nettoyage mécanique. Ceci est dû au fait que ces prestations sont souvent réservées
aux artères principales de l’agglomération et se font épisodiquement (une fois par semaine par
10
Société KARCHER, France
ADS Maroc 16 Etude GDMA
exemple). De ce constat, l’Ingénieur Conseil retient qu’il faut au mieux prévoir un engin de
lavage et un engin de nettoyage par agglomération.
4-3 Collecte
La collecte est la tâche principale de la gestion des déchets solides ménagers. Cette opération
nécessite des engins et du personnel composé d’un chauffeur et des videurs de containers
(éboueurs).
Compte tenu de l’absence de moyens affectés à la gestion des déchets, la plupart des
communes qui gèrent directement les déchets n’ont pas de containers. Par conséquent, la
collecte est faite par la méthode dite de porte à porte, c'est-à-dire que les déchets sont pris
dans des containers personnalisés (seaux, bassines, etc) ou dans des plastiques d’emballage.
Le ramassage est fait devant les domiciles ou dans les grandes artères.
Cette méthode, peu coûteuse en moyens matériels, nécessite plus de main d’œuvre et conduit
à un rendement peu satisfaisant.
Avec l’avènement de la gestion déléguée, l’emploi des containers est devenue pratique
courante.
La capacité des containers statiques utilisés varie entre 120 litres et 5 m3, soit 0,06-2,5
tonnes11 de déchets12. Cependant le volume des containers les plus répandus est de 0,66, 0,8, 1
et 1,1 m3. Le nombre de containers, qui dépend de la taille de l’agglomération (Tableau 8), est
calculé de la manière suivante :
Le calcul du nombre de containers, en suivant cette relation, par taille d'agglomération, est
donné dans le tableau suivant.
En plus du nombre de containers, l’Ingénieur Conseil donne le volume journalier des
déchets13, de sorte que les responsables de gestion des déchets puissent calculer le besoin en
containers d’une autre contenance.
11
Les prévisions doivent être adaptées en fonction du volume des containers disponibles dans le commerce
12
La densité est approximativement égale à 0,5
13
Volume non compressé, c'est-à-dire d=0,5
ADS Maroc 17 Etude GDMA
Tableau 8
Nombre de containers par taille de l’agglomération
NB : Le nombre de containers ainsi calculé ne tient pas compte des zones villas qui sont
collectées au porte à porte. Il représente le parc des containers à installer et a pour objet
l’évaluation de l’investissement initial requis.
Le choix de la capacité des containers dépend de la taille de l’agglomération. Ainsi pour des
agglomérations de petite taille, il est possible d’utiliser des containers de petite capacité dont
la manutention est aisée. Par contre, l’importance des quantités de déchets à collecter dans les
grandes agglomérations, impose le choix d’une capacité plus importante pour ces containers.
Certains containers existants sur le marché sont fabriqués en tôle galvanisée qui résiste à la
corrosion, par conséquent ils ont une durée de vie plus importante que ceux qui sont en tôle
simple. Les containers métalliques sont plus coûteux que les bacs en matériaux plastiques
fabriqués localement.
L’évolution du nombre de containers aux horizons 2005, 2010, 2015 et 2020, est facilement
faite par l’application de la formule précédente aux quantités des déchets estimées à ces
horizons (voir tableau ci-après).
ADS Maroc 18 Etude GDMA
Tableau 9
Nombre de containers de 0,8 m3 (donné à titre d’exemple) par taille d’agglomération
Taille de
2005 2010 2015 2020
l’agglomération
C1 : 50 000 112 139 173 259
100 000 223 278 347 519
C2 : 150 000 360 449 559 836
200 000 480 598 745 1 115
250 000 600 748 932 1 393
C3 : 300 000 720 897 1 118 1 672
350 000 945 1 178 1 468 2 195
400 000 1 080 1 346 1 677 2 508
450 000 1 215 1 514 1 887 2 822
500 000 1 350 1 682 2 097 3 135
550 000 1 485 1 851 2 306 3 449
600000 1 620 2 019 2 516 3 762
650 000 1 755 2 187 2 725 4 076
700 000 1 890 2 355 2 935 4 389
750 000 2 025 2 524 3 145 4 703
800 000 2 160 2 692 3 354 5 016
850 000 2 295 2 860 3 564 5 330
900 000 2 430 3 028 3 774 5 643
950 000 2 565 3 196 3 983 5 957
1 000 000 2 700 3 365 4 193 6 270
Pour un volume différent, le nombre des containers pourra être déduit du tableau précédent
par simple proportionnalité.
NB : Le nombre de containers ainsi calculé ne tient pas compte de ceux qui doivent être
remplacés périodiquement après leur durée de vie, estimée à 3-4 ans, dont le coût doit être
comptabilisé dans les frais de fonctionnement.
L’évolution du volume journalier des déchets a été également donnée afin de permettre aux
responsables de la gestion des déchets d’estimer le nombre de containers en cas du choix
d’une autre contenance. Le tableau suivant représente l’évolution de ce volume des déchets.
Taille de
l’agglomération 2005 2010 2015 2020
C1 : 50 000 68,00 84,74 105,60 131,60
100 000 134,00 166,99 208,10 259,33
C2 : 150 000 216,00 269,18 335,44 418,02
200 000 288,00 358,90 447,26 557,36
250 000 360,00 448,63 559,07 696,70
C3 : 300 000 432,00 538,35 670,88 836,04
350 000 568,00 707,83 882,09 1099,24
400 000 648,00 807,53 1006,32 1254,06
450 000 730,00 909,71 1133,67 1412,76
500 000 810,00 1009,41 1257,91 1567,58
550 000 892,00 1111,59 1385,25 1726,27
600000 972,00 1211,29 1509,49 1881,09
650 000 1054,00 1313,48 1636,83 2039,79
700 000 1134,00 1413,17 1761,07 2194,61
750 000 1216,00 1515,36 1888,41 2353,30
800 000 1296,00 1615,05 2012,65 2508,13
850 000 1378,00 1717,24 2139,99 2666,82
900 000 1458,00 1816,93 2264,23 2821,64
950 000 1540,00 1919,12 2391,57 2980,33
1 000 000 1620,00 2018,81 2515,81 3135,16
Les bacs collectifs constituent le matériel d’appoint pour la collecte des déchets ménagers. Ils
sont mis en place au niveau des quartiers difficiles d’accès, des aires où se tiennent les souks
et les marchés. Le nombre des bacs de collecte dépend des spécificités urbanistiques de
chaque agglomération.
Les engins les plus communément utilisés actuellement dans la collecte des ordures
ménagères sont les bennes tasseuses et les multibennes. Les bennes tasseuses sont conçues
pour contenir une quantité importante de déchets car ils sont munis de systèmes de tassement
qui diminue le volume des déchets collectés. Les déchets sont confinés ce qui évite
l’émanation des odeurs et l’épandage des lixiviats. Les déchets au Maroc étant très humides,
les camions bennes doivent être munis de bacs à lixiviats.
Le nombre de chargements est présenté ci-après pour des camions de 8 m3 pour chaque taille
d’agglomération avec une projection14 aux horizons 2005, 2010, 2015 et 2020. Le nombre de
chargements pour des capacités de camions différentes15, pourra être déduit des valeurs du
tableau suivant par simple proportionnalité.
14
Taux de croissance : 4,5%
15
Cette capacité est choisie à titre indicatif. Il existe également des bennes tasseuses à 6 m3 et 16 m3.
ADS Maroc 21 Etude GDMA
Tableau 11
Evolution du nombre de bennes de 12 m3
Nombre
d’habitants 2005 2010 2015 2020
C1 : 50 000 5 7 9 11
100 000 11 14 17 21
C2 : 150 000 18 23 28 35
200 000 24 30 37 47
250 000 30 37 47 58
C3 : 300 000 36 45 56 70
350 000 47 59 73 91
400 000 54 67 84 105
450 000 61 76 95 117
500 000 67 84 105 131
550 000 74 93 115 144
600 000 81 101 126 157
650 000 88 109 136 170
700 000 95 118 147 183
750 000 101 126 157 196
800 000 108 135 168 209
850 000 115 143 178 222
900 000 121 151 189 235
950 000 128 160 199 248
1 000 000 135 168 209 261
Le fait de disposer du volume journalier des déchets permet d’estimer le nombre de véhicules
en cas de choix d’une autre capacité.
Pour estimer le nombre de camions nécessaire, il y a lieu de connaître le trajet à parcourir par
un camion pour être rempli ou le temps nécessaire à ce remplissage (appelé rendement de
collecte). A titre d’exemple, le rendement d’une benne tasseuse de 12 m3 est de 2,2 t/h pour
une collecte de jour et de 2,64 t/h pour une collecte de nuit.16
Exemple :
9 Nombre d’habitants de l’agglomération : 50 000
9 Année d’estimation : 2005
9 Capacité du camion 12 m3 (6 tonnes)
9 Temps nécessaire au remplissage du camion: 1,8 heure pour une collecte de jour, soit
approximativement 2 h. On supposera que chaque benne fera 2 rotations.
16
Référence 2
17
La fréquence de passage est implicitement de 6 à 7 jours/semaine pour une propreté optimale
ADS Maroc 22 Etude GDMA
4-3-5 Véhicules pour bacs à ordures
La mise en place des bacs à ordure collectifs nécessite la prévision des véhicules nécessaires à
leur déplacement. Le nombre dépend du nombre de bacs à transporter, la distance entre la
décharge et l’agglomération et la fréquence de remplissage des bacs.
Chaque camion nécessite l’emploi d’un chauffeur et deux éboueurs, dans le cas d’une collecte
par containers. Les véhicules pour bacs à ordures nécessitent un chauffeur et un ouvrier. Le
nombre total d’ouvrier est déduit ainsi directement du nombre de camions requis. Pour plus
sécurité, il convient de prévoir une équipe de secours.
Le lavage est une tâche qui n’est pas couramment pratiquée dans les communes où la gestion
des déchets est directe. Dans les gestions déléguées, le lavage des voiries est préconisé pour
un forfait annuel. Si le nettoyage est assuré correctement, le lavage des rues pourrait être
facultatif.
Dans le cas où la commune décide de laver des artères, il y a lieu de savoir que le rendement
d’une laveuse mécanique est d’environ 15 km/h. Son coût est d’environ 1-1,5 MDhs selon le
modèle choisi.
Les indicateurs et les ratios pour l’estimation des besoins en moyens humains et matériels ont
été utilisés pour la définition des besoins des trois C1, C2 et C3 ayant respectivement 50000,
150000 et 300000 habitants et ayant des caractéristiques urbanistiques proches des
agglomérations marocaines de tailles similaires.
Les besoins en moyens humains sont détaillés dans le tableau suivant. Ils sont basés sur les
hypothèses décrites ci-après :
Tableau 13
Besoins en moyens humains de collecte et nettoiement pour les agglomérations C1, C2 et C3
Les agglomérations enquêtées dont le nombre d’habitants est proche des agglomérations C1, C2 et C3 disposent de moyens humains et matériels
variables, mais sans exception non optimisés (tableau suivant).
18
Chaque benne tasseuse assure deux rotations/jour, soit 12 t
19
Chaque benne tasseuse assure deux rotations/jour, soit 12 t
20
Chaque multibenne assure 4 rotations par jour, soit 10 t
21
Caisson remplis à 100%
22
Non significatif. Les deux bennes tasseuses seront affectées au ramassage des déchets des quartiers des villas et des habitations des zones économiques
23
Personnel de secours
24
Seul le personnel permanent est comptabilisé
Tableau 15
Choix des moyens de collecte et de nettoiement
4-4-1 Introduction
Avec la croissance des quantités des déchets générés et l’urbanisation rapide des zones
périphériques des villes du Royaume, les sites des décharges sont de plus en plus éloignés des
agglomérations urbaines. Le coût de transport constitue ainsi un lourd fardeau pour les frais
de gestion des déchets urbains. L’optimisation des itinéraires et la planification de centres de
transfert permettent d’atténuer ces frais.
Dans le cadre de la présente mission, les données sur les principaux modes de transfert ont été
collectées et étudiées afin d’en choisir les plus adaptées au contexte national et la structure
urbaine des agglomérations. La pertinence d’un centre de transfert est étudiée en fonction de
la distance entre la décharge et l’agglomération.
Sur la base des informations urbanistiques disponibles et de la taille des agglomérations, une
liste de villes pour lesquelles la distance à la décharge est suffisamment grande pour justifier
la mise en place d’un centre de transfert, a été élaborée. Une liste des villes pouvant abriter un
centre de transfert à court et moyen termes a été également établie.
Le transfert des déchets du citoyen vers un centre de transit peut être pratiqué pour répondre à
plusieurs objectifs dont les plus importants sont :
9 Un transfert sans reprise, c’est-à-dire que les déchets sont déversés directement du
véhicule de collecte vers une benne de transfert (figure ci-après). Ce mode de transfert
pourrait être préconisé dans les agglomérations où existent des quartiers difficiles
d’accès aux véhicules habituels, comme les médinas. Les déchets sont transportés par
des véhicules de faible capacité vers des bennes de plus grande capacité. Ce mode de
transfert est donc indispensable et n’est pas dicté par des facteurs de rentabilité mais
plutôt techniques et contextuels.
9 Un transfert avec reprise où les déchets sont déversés dans une fosse ou à même le sol
puis repris par des engins à godet pour être rechargés dans des camions bennes puis
transportés vers la décharge.
Le choix d’un centre de transfert sans reprise des déchets est plus intéressant car il nécessite
moins d’employés et évite l’envol des déchets. Le mode de transfert avec reprise des déchets
est intéressant lorsqu’on envisage le tri des déchets au niveau du centre.
Figure 2
Schéma représentatif d’un centre de transfert sans reprise des déchets
Comme il a été présenté précédemment, un centre de transfert peut être justifié par la
nécessité d’assainir un quartier difficile d’accès mais également par la nécessité d’optimiser le
coût de transport à la décharge. En effet, le centre de transfert permet de prévoir des camions
spécifiques pour la collecte et d’autres, de plus grande capacité, pour la reprise et le transport
vers décharge.
Le guide25 de recherche d’un site pour une décharge contrôlée, préconise une distance
maximale à ne pas dépasser de 20 km de l’agglomération à desservir. Le manuel pratique de
la gestion des déchets solides26 rapporte une fourchette de distances selon le volume des
bennes de collecte et de reprise. Cette distance serait de 15 km pour une benne de capacité de
6m3 et de 20 km pour celle de 12 m3.
Pour faciliter la prise de décision relative à la pertinence d’un centre de transfert, une
simulation est faite ci-après intégrant pour chaque agglomération recensée, la quantité des
déchets, le coût du transport des déchets, le coût de fonctionnement du centre et
l’investissement requis. La distance critique au dessus de laquelle l’aménagement d’un centre
est justifié économiquement est établie pour chaque agglomération. Cette liste devra aider les
communes à optimiser les coûts de leur système actuel de gestion et/ou faciliter la
planification et le choix de nouvelles décharges.
Le schéma synoptique suivant illustre le concept sur la base duquel le choix économique du
centre de transfert est bâti.
Décharge
Pour les services de collecte et de transport des déchets à la décharge deux options sont
possibles : i) collecte et transport des déchets directement à la décharge et ii) collecte et
transport des déchets au centre de transfert puis transport par des camions de reprise à la
décharge.
L’évaluation des coûts de ces deux options a été établie par l’élaboration d’un modèle détaillé
de calcul des différentes rubriques de l’investissement et des frais de fonctionnement et ce
pour cinq agglomérations représentatives des classes retenues C1, C2 et C327.
25
Référence 6
26
Référence 2
27
Les simulations d’évaluation des coûts ont été faites pour cinq agglomérations de tailles types : 20 000,
50 000, 100 000, 300 000 et 500 000 habitants.
ADS Maroc 29 Etude GDMA
Les détails des modèles d’évaluation et des résultats de simulation sont présentés dans
l’annexe A et le paragraphe 4-6 suivant traitant des coûts unitaires des différents services de
gestion des déchets.
Figure 3
Distance critique pour le centre de transfert selon la population desservie
40
30 Zone favorable au CT
20
10
Zone défavorable au CT
0
0 100 200 300 400 500
Population en milliers
Il y a lieu de préciser ici que les coûts de collecte varient d’une manière très sensible selon le
volume des bennes utilisées. Le graphe précédent a été établi pour les conditions optimales
d’utilisation de benne tasseuse de 12 m3 et des bennes de récupération, pour le transport du
CT à la décharge de 24 m3.
Ainsi la distance critique justifiant l’aménagement d’un centre de transfert varie en fonction
de la quantité des déchets produits et donc, de la population desservie. Pour les petites
agglomérations dont la population est inférieure à 50 000, le centre de transfert est, sauf cas
particulier (anciennes médinas, quartiers clandestins, etc), difficilement justifiable (50 km
pour une agglomération de 20 000 habitants). Les grandes agglomérations de plus de 500 000,
pour lesquelles la distance critique est inférieure à 6 km, doivent en principe disposer de
centres de transfert.
Sur la base de ces résultats, les distances critiques ont été calculées pour chacune des
agglomérations recensées lors de la première mission de la présente étude. Cependant,
l’élaboration de la liste des agglomérations qui devront disposer de centre de transfert à court
ADS Maroc 30 Etude GDMA
ou moyen termes, nécessite la connaissance de la distance d’éloignement de la décharge de
chaque agglomération. En absence de cette information pour toutes les agglomérations, une
liste incomplète a été établie sur la base des informations disponibles (voir tableau ci-après).
Dans tous les cas, la courbe de la figure précédente, pourra facilement être utilisée par les
communes comme outil d’aide à la décision d’installer un centre de transfert. En effet, la
courbe délimite deux zones : la zone verte pour laquelle l’aménagement d’un centre de
transfert est économiquement justifiable et la zone rouge au dessous de la courbe pour
laquelle le centre de transfert n’est pas rentable. Ainsi, le report sur la figure de la population
desservie d’une commune et de la distance d’éloignement de sa décharge, renseignera
directement sur l’intérêt ou non d’aménagement d’un centre de transfert.
Tableau 16
Besoin en aménagement d’un centre de transfert
Distance
Distance Besoin
actuelle à la
Agglomération Population critique d’aménagement
décharge
En millier en km d’un CT
en km
Oujda 452 10 7
Kénitra 515 10 6
Tanger 636 8 3
Salé 649 - 3
Rabat 696 17 2
Marrakech 889 15 1 Immédiat
Fès 967 15 1
Casablanca (zone 128) 210 15 10
Casablanca (zone 229) 536 15 6
Casablanca (zone 330) 1299 15 -
Casablanca (zone 431) 791 15 2
Azrou 53 22 25
Errachidia 74 15 20
A moyen terme
Khémisset 114 12 14
Ksar Lakbir 127 10 14
Ce tableau montre que les villes de Casablanca, Fès, Rabat, salé, Tanger, Kénitra et Oujda ont
besoin d’un centre de transfert des déchets dans les conditions décrites ci-avant. Le
changement des conditions de transfert, notamment le choix de la capacité des véhicules de
transport des déchets peut changer ces constats. De même, la distance critique est très sensible
au prix du gazoil. Une augmentation éventuelle du prix de ce combustible entraînera une
augmentation sensible des distances critiques et rendra ainsi plus attractif l’implantation de
centres de transfert.
28
Casa Hay Hassani
29
Sidi Belyout, Anfa, Moulay Youssef et Mâarif
30
Mers sultan, Al Idrissia, Bouchentouf, Al Fida, Essoukhour Assawda Méchouar Casablanca, Hay
Mohammadi, Ain Sebaâ et Sidi Bernoussi
31
Ain Chock, Sidi Maârouf et Lissassfa, Ben M'sick, Sbata, Salmia, Sidi Othmane, Moulay Rachid, Sidi
Mouman et Ahl Loghlam
ADS Maroc 31 Etude GDMA
La simulation a été faite également pour les horizons 2010-2015-2020 sur la base des
quantités des déchets extrapolées à ces horizons. L’analyse de ces résultats montre que
l’élément déterminant dans l’évaluation de la distance critique reste le prix du gazoil. Compte
tenu de la grande incertitude sur ce prix à moyen et à long terme, la simulation à ces horizons
est très peu précise et son intérêt reste limité. Elle devra être actualisée périodiquement en
intégrant les nouvelles données relatives au prix du gazoil, aux quantités des déchets produits,
aux types d’équipements utilisés, aux coûts de fonctionnements et d’investissement, etc.
Cependant, les conditions actuelles des quatre villes d’Azrou, Errachidia, Khémisset et Ksar
El Kébir, semblent favorables à l’implantation à moyen terme des centres de transfert dans ces
villes.
Globalement, l’Ingénieur Conseil suggère que toutes les villes de taille moyenne et plus
(>150000 habitants) doivent faire l’objet d’une étude détaillée pour la mise en place d’un
centre de transfert, si la distance entre l’agglomération et la décharge le justifie.
Le traitement des déchets solides ménagers est une opération ultime dont le but est de
supprimer les nuisances dues à ces déchets, à savoir les germes pathogènes, les produits
indésirables, etc. Selon la nature des déchets, leur composition et les conditions financières de
la commune, celle-ci opte pour un traitement donné, parmi les plus usuels, à savoir :
Les décharges contrôlées sont des moyens de gestion des déchets solides, dont le principe de
fonctionnement est l’enfouissement sanitaire, c'est-à-dire le recouvrement des déchets par une
couche de matériaux après leur compactage et leur séchage éventuel pour en diminuer le taux
d’humidité.
Le compostage constitue une alternative partielle à l’élimination des déchets, car seule la
partie organique de ces ordures s’y prête. Un complément de traitement par enfouissement
sanitaire ou incinération est requis. Au Maroc, le compostage a été tenté à travers de
nombreuses expériences mais sa viabilité économique et sa qualité n’ont pas été concluantes.
L’incinération est un recours habituel dans de nombreux pays développés mais au Maroc, elle
est inexistante et ne risque pas de voir le jour compte tenu de l’humidité et du faible pouvoir
calorifique des déchets (moins de 3 000 thermies/tonne). C'est-à-dire qu’une tonne de déchets
équivaut approximativement à 300 kg de fuel industriel. Ce faible pouvoir calorifique
handicape le recours à l’incinération dans la mesure où il augmente le coût de revient de
l’élimination des déchets.
ADS Maroc 32 Etude GDMA
Techniquement, le contexte national caractérisé par des déchets à haute teneur organique et
fort taux d’humidité, privilégie le compostage, l’enfouissement sanitaire de déchets ou les
deux à la fois.
4-5.1.1 Introduction
Rayon de sécurité
Critère Paramètre
à respecter
-Réserves forestières de valeur biologique 300 m
Forêts et réserves -Réserves forestières de valeur économique 300 m
naturelles -Sites de repos d’oiseaux migrateurs ou parcs 1000 m
naturels
-Les surfaces agricoles à haut rendement 300 m
-Surfaces vertes 300 m
Surfaces à
-Périmètre irrigué actuel avec infrastructure 300 m
vocations
importante
agricoles
-Périmètre irrigué planifié avec infrastructure 300 m
importante
-Les puits privés 500 m
-Les principaux fleuves 500 m
Eau -Sources thermales 2 km
-Sources 2 km
-Captage d’eau potable 1 à 2,5 km
-Les sites à culte régional 500 m
-Agglomérations 500 m
-Les habitats isolées 500 m
Les surfaces à -Les cimetières 500 m
contraintes socio- -L’aéroport 5 km
géographiques -Chemin de fer en projet 300 m
-Les routes goudronnées 500 m
-Les sites historiques -
-Les zones touristiques -
Les surfaces à -Les régions à failles géologiques 500 m
contraintes -Les régions avec affleurement de l’aquifère -
géologiques principale
Les distances de sécurité préconisées par le guide sont suffisantes dans de nombreuses
situations. Par contre, elles ne paraissent pas justifiées dans certains cas, que nous
développons, ci-après :
9 La distance de sécurité préconisée pour les puits privés est inférieure à celle pour les
captages d’eau potable. En réalité ces deux distances devraient être du même ordre de
grandeur, car la diffusion de la pollution est liée aux caractéristiques hydrodynamiques
et hydrodispersives de l’aquifère. Ces caractéristiques permettent de définir pour
chaque point d’eau (forage, puits, source) un périmètre de protection32 contre la
pollution.
32
Pour l’estimation des périmètres de protection voir Référence 13
ADS Maroc 34 Etude GDMA
décharge. La distance doit rester variable et estimée sur la base de la rose des vents et
leur force. Elle varierait entre 300 m (source diffuse et vents faibles) à plusieurs
centaines de mètre dans le cas d’un vent fort (>7m/s) et une zone découverte.
9 La distance de 500 m, préconisée entre la décharge et une route goudronnée n’est pas
justifiée. Elle peut bien être plus faible, soit souvent 300 m, correspondant à un rayon
de dispersion des gaz et des poussières en cas de vents de force moyenne à forte.
9 Enfin la distance entre une faille géologique et la décharge doit être plus élevée que
celle préconisée (500 m). Les failles constituent un moyen de transmission rapide de la
pollution de la décharge vers les nappes.
Parmi les besoins (coûteux) de la décharge, figure les matériaux de couverture. Le besoin en
ces matériaux varie selon la topographie du site choisi.
Il est évident que la topographie de chaque site, qui sera choisi pour recevoir une décharge
contrôlée sera particulière et de ce fait, son aménagement sera spécifique. Cependant, à titre
indicatif, et pour formuler des éléments d’aide à la décision dans la conception d’une
décharge contrôlée, l’Ingénieur Conseil s’est penché sur trois scénarios différents, à savoir :
9 Une décharge en terrain plat,
9 Une décharge dans un site en cuvette, et
9 Une décharge dans un site en flanc de colline.
Pour chaque situation, les paramètres suivants ont été définis pour l’aménagement de la
décharge, à savoir :
9 Hauteur d’enfouissement des déchets,
9 Système d’étanchéité à base d’argile compactée (avec précision de l’épaisseur) ou
de géomembrane,
9 Superficie unitaire des casiers,
9 Rampes d’accès aux casiers,
9 Largeurs et profils des voies internes de circulation,
9 Locaux d’exploitation (local de contrôle, local du gardien, local du technicien,
etc.),
9 Pont bascule,
9 Système de collecte des lixiviats (canalisations, puits de collecte, bassin de
décantation et d’évaporation, système de traitement éventuel),
9 Collecte du biogaz par installation des conduites au sein de la décharge, puis
l’installation d’une torchère ou la récupération du biogaz pour utilisation comme
source d’énergie,
9 Plate forme d’attente des camions,
9 Assainissement domestique,
9 Assainissement pluvial pour la protection de la décharge,
9 Voies d’accès à la décharge à partir de la route goudronnée la plus proche,
9 Clôture de la décharge,
ADS Maroc 35 Etude GDMA
9 Alimentation en eau potable,
9 Rampe de lavage des camions,
9 Quantité de matériaux nécessaires,
9 Etc
En plus des infrastructures décrites précédemment, la mis en place d’une décharge contrôlée
nécessite :
¾ Une alimentation en eau potable pour les besoins des ouvriers qui travaillent sur le site
( 40 l/personne/jour ) et les besoins en lavage de la plate forme, les besoins pour le
lavage des camions et les besoins d’arrosage contre la poussière.
Les moyens humains et matériels nécessaires à l’aménagement d’une décharge sont décrits ci-
après. Lorsqu’il y a lieu, les moyens spécifiques à chaque type de décharge (en fonction de sa
topographie) sont précisés.
Système d’étanchéité
L’étanchéité est une préoccupation majeure lors de la conception et le fonctionnement des
décharges contrôlées. Elle permet d’isoler les déchets, notamment leurs lixiviats du milieu
environnant vulnérable comme les eaux souterraines.
Pour assurer l’étanchéité d’une décharge, le concepteur doit se baser sur la nature de la
couche géologique locale et le niveau de la nappe souterraine. Il s’agit d’estimer la
vulnérabilité de cette nappe vis-à-vis d’une infiltration de la pollution émanant de la décharge.
Les investigations sont faites à l’aide de sondages géotechniques, menés dans différents
points représentatifs du site.
Le niveau de perméabilité requis pour éviter la percolation de la pollution est de 10-9 m/s.
Lorsque ce seuil n’est pas atteint, il y a lieu de procéder à l’imperméabilisation par :
33
- Références 3, 8 et 4
34
L’épaisseur de la géomembrane en PEHD (polyéthylène Haute Densité) est à peine de 2 mm, dans la
conception proposée par Sadat Associates pour la décharge de Fès
ADS Maroc 36 Etude GDMA
9 Une couche d’argile compactée, d’environ 25 cm d’épaisseur. La mise en place de
deux couches permet d’assurer une sécurité maximale. La quantité d’argile à prévoir,
pour un casier de 1 ha sera de 2500 m3 par couche.
9 Hauteur effective des déchets (h) = 14 m. Cette hauteur ne comprend pas la couche de
couverture en terre évaluée à un total de 1,75 m.
9 Taux de compactage des déchets (Tc) = 0,7
9 Densité de déchets (d) = 0,5
9 Ratios de production des déchets (Rat en kg/hab/j): variable selon la catégorie de
l’agglomération
9 Taille de l’agglomération caractérisée par le nombre de personnes desservies (P)
Sur la base de ces indicateurs, les besoins annuels en superficie d’enfouissement pour
différentes tailles d’agglomérations sont consignés dans le tableau suivant.
Taille de
SUE en ha/an
l’agglomération
C1 : 50 000 0,15
100 000 0,24
C2 : 150 000 0,39
200 000 0,53
250 000 0,66
250 000 0,66
C3 : 300 000 0,79
350 000 1,03
400 000 1,18
450 000 1,33
500 000 1,48
550 000 1,63
600 000 1,77
650 000 1,92
700 000 2,07
750 000 2,22
800 000 2,37
850 000 2,51
900 000 2,66
950 000 2,81
1 000 000 2,96
A cette superficie, il faudrait ajouter la superficie des infrastructures annexes comme les voies
de contournement ou d’accès aux casiers, les bassins de traitement des lixiviats, etc. Ces
infrastructures annexes sont estimées à près de 30% de la superficie utile à l’enfouissement.
Les besoins globaux en superficie pour 20 ans35, pour une décharge des trois agglomérations
C1, C2 et C3 sont consignés dans le tableau suivant :
Tableau 19
Besoins en superficie pour une décharge contrôlée pour les agglomérations C1, C2 et C3
35
Taux de croissance appliqué : 4,5%
ADS Maroc 38 Etude GDMA
Voies internes de circulation ou de contournement
Ces voies ont pour fonction, l’accès au casier, pour le déversement des déchets, l’apport en
matériel ou l’inspection du casier. Lorsque le site est de petite taille, la voie d’accès aux
casiers contourne le site. Lorsque la surface du site est importante, l’accès aux casiers se fera
par voie de circulation interne.
Dans les deux cas la largeur habituelle de ces voies est de 8 m et leur longueur dépend de la
superficie du site.
Locaux d’exploitation
Ces locaux comprennent généralement un local de contrôle d’analyse des déchets (50-100
m2), un local de gardiennage de la décharge (25 m2), un local pour le technicien de la bascule
(25 m2) et un local commun pour les ouvriers (25-50 m2).
Pont bascule
Le pont bascule est un équipement indispensable à la gestion de la décharge contrôlée. Il
permet de tenir la comptabilité des quantités de déchets introduites, ce qui permet d’anticiper
la gestion de la superficie d’enfouissement et la durée de vie de la décharge.
L’estimation des besoins en nombres de ponts bascules montre qu’un seul suffit même pour
une très grande agglomération. Par contre la capacité du pont bascule doit être soigneusement
choisie pour pourvoir peser les bennes les plus lourdes qui existent sur le marché. Une
capacité d’environ 30-60 t serait suffisante.
Clôture de la décharge
La clôture de la décharge, fait partie des conditions pour que celle-ci soit considérée comme
contrôlée. Cette clôture permet d’éviter l’intrusion d’animaux sauvages à l’intérieur du site.
Elle consiste généralement en un grillage de 2-2,5 m de hauteur avec un maillage de 20 cm de
côté. La longueur de la clôture dépend du périmètre du terrain à clôturer.
Les besoins en canalisations d’un casier de 1 ha ont été déduits d’études d’aménagement de
décharges comme celle d’El Jadida36.
Superficie du casier : 1 ha
Linéaire en canalisation de collecte des lixiviats :
9 150 ml (diamètre 200 mm) pour la collecte dans le casier. Les canalisations sont
distantes de 50 m l’une de l’autre
9 100 ml (diamètre 400 mm) comme collecteur principal
Matériau : Polyéthylène à haute densité (PEHD)
Le volume des lixiviats dépend de plusieurs facteurs dont notamment les précipitations et
l’évapotranspiration, la consommation d’eau par la biomasse, le contenu en eau des déchets et
leur capacité d’absorption, le taux de compactage, l’étanchéité des sols37 et de l’âge du casier,
etc.
En fait, pour une bonne conception de système de drainage et de traitement des lixiviats, il y a
lieu à faire un bilan hydrique détaillé tenant compte de tous ces facteurs. En première
approximation, la formule classique, donnée ci-après, est généralement utilisée. Elle ne prend
en compte que le bilan des précipitations et des taux d’évaporation observées. Les valeurs de
ces paramètres sont considérées pour le mois le plus pluvieux pour lesquelles les quantités des
lixiviats générées sont maximales.
Qlix. = C*10*S*(P-E)38
36
Décharge conçue sur le site de Bettioua, 1997
37
Casier étanche dans le cas des décharges contrôlées.
38
Référence 10
ADS Maroc 40 Etude GDMA
Tableau 20
Variation du volume des lixiviats en fonction de la pluviométrie mensuelle
Le bassin de stockage des lixviats aura un volume trois fois plus important que le volume des
lixivats, pour le mois le plus pluvieux. Ce surdimensionnement est nécessaire pour prendre
tenir compte de l’importance du taux d’humidité des déchets marocains
9 Le traitement physicochimique des lixiviats (chaulage par exemple) pour précipiter les
métaux lourds. Ce traitement peut être suivi d’un traitement biologique pour abattre la
pollution organique. C’est un traitement plus coûteux que le précédent.
39
Référence 15
ADS Maroc 41 Etude GDMA
Gestion du biogaz
La formation du biogaz est une conséquence de la fermentation bactérienne des matières
organiques contenues dans les déchets. De manière simplifiée, le processus de fermentation
des matières organiques se déroule en deux phases : la phase aérobie qui correspond à la
production du CO2 et la phase anaérobie, subdivisée en fermentation acide, en méthanisation
instable puis stable. La formation du biogaz débute quelques semaines à une année après la
mise en place des déchets. Le volume ainsi que les caractéristiques chimiques du gaz de la
décharge dépendent de la nature des déchets solides mis en décharge et des conditions
chimiques/biologiques maintenues dans la masse de déchets solides. Ce gaz est constitué
essentiellement d’une combinaison de méthane et de gaz carbonique produit par la
décomposition des matières organiques contenues dans les déchets solides (formé
approximativement de 50% de CO2 et de 50% de CH4)40.
Le méthane est particulièrement inflammable et son impact sur l’effet de serre, par mole
émise dans l’atmosphère, est plus que vingt fois plus important que celui du gaz carbonique.
La génération de biogaz présente des risques d’explosion et d’incendies avec la propagation
d’odeurs nauséabondes et de fumées contenant des gaz toxiques.
Pour éviter ces risques liés au biogaz captif sous pression au sein de la masse des déchets, le
système le moins coûteux de gestion de gaz consiste en l’installation de canalisations en
matériaux plastiques perforées (espacées de 50 m chacune), placées horizontalement, et liées
à un collecteur vertical. La collecte et l’évacuation en surface du biogaz généré se fait ainsi
sous l’effet de la pression naturelle du gaz. Les canalisations horizontales sont posées juste
avant la couche de couverture des déchets. Dans le cas du brûlage du biogaz, les collecteurs
sont reliés à une torchère.
D’autres systèmes plus coûteux de récupération utilisent un réseau de conduites enterrées
ainsi qu’un système d’aspiration afin de recueillir le gaz pour son torchâge ou sa combustion
en vue de générer de l’électricité. A noter que la mise en œuvre d’un tel projet entraînera une
réduction substantielle des émissions du méthane et par là, des émissions des gaz à effet de
serre. A ce titre, ce projet peut bénéficier des avantages du Mécanisme de Développement
Propre (MDP) du Protocole de Kyoto, en produisant des CERs41, négociables sur le marché
international, générant ainsi des revenus pour l’agglomération.
La quantité de biogaz générée par la décharge est estimée d’après le modèle de décroissance
de Environmental Protection Agency (EPA) donnée par la formule suivante:
40
Référence : analyses réalisées par ADS Maroc sur la décharge de Médiouna
41
Certified Emission Réductions : Certificats de réduction des émissions des gaz à effet de serre, dont la
production et la commercialisation sont régies par les procédures du MDP.
ADS Maroc 42 Etude GDMA
A titre d’illustration, la courbe d’une décharge type dont les caractéristiques sont résumés ci-
dessous, est reproduite sur la figure 4 ci après.
60
50
40
30
20
10
0
1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070
Temps (Année)
DECHARGE DE AKRACH
PROJET TORCHAGE DU BIOGAZ ET REVALORISATION
DES CERs DANS LE CADRE DU MDP
Assainissement domestique
La présence de personnes sur le site de la décharge est une source de production d’eaux usées
domestiques dont le volume peut s’élever à 40 l/personne/jour. En absence de réseau
d’assainissement, il est recommandé d’évacuer ces eaux vers une fosse sceptique aménagée à
cet effet.
Assainissement pluvial
Les eaux pluviales constituent une menace sérieuse pour la décharge contrôlée, pour deux
raisons : i) le risque de glissement des terrains de la décharge ou son voisinage et ii)
importante augmentation du débit des lixiviats.
Pour minimiser ces deux facteurs, un drain contournant la décharge est à prévoir. Les eaux
pluviales collectées par ce drain sont acheminées vers l’exutoire naturel le plus proche.
Le collecteur a en général une forme trapézoïdale ou demi circulaire, dont les dimensions sont
à estimer en fonction de la pluviométrie locale et la surface bassin versant à drainer.
42
Référence 14
43
Cellule MDP, Département de l’Environnement
44
Evaluation ADS Maroc
45
Evaluation ADS Maroc, TRI calculé sur une durée de vie du projet de 10 ans
La durée la plus importante dans la vie de la décharge est celle de son exploitation. Cette
phase nécessite des moyens humains et matériels permanents, dont une description et une
estimation sont détaillées ci-après.
Le besoin en couverture totale est de l’ordre de 1,75 à 2 m, pour une hauteur des déchets de
14 m. Pour simplifier les estimations, l’Ingénieur Conseil a choisi une épaisseur totale du
matériau de couverture de 2 m.
Le volume des matériaux nécessaires pour l’enfouissement d’un casier de 1 ha est de 20 000
m3. Ces matériaux seront générés sur place ou importés selon la topographie du site choisi
pour la décharge. Les scénarios envisagés sont les suivants :
Tableau 21
Besoins en matériaux selon la topographie du site de la décharge
L’estimation des déblais générés et les besoins en matériaux de couverture sont consignés
dans le tableau suivant.
La mise en oeuvre des terrains en cuvette montre qu’ils sont plus élevés que ceux pour
l’aménagement des terrains en flanc de colline ou plats car les matériaux doivent être
empruntés d’un site autre que celui de la décharge. Cependant la gestion des déblais est
beaucoup plus conséquente pour les deux premiers types de terrains (voir illustrations en
annexe).
Tableau 23
Type d’engins nécessaires à la gestion de la décharge
46
besoins pour une décharge de 20 ans et 14 m de hauteur des déchets compactés. Déblais représentant la moitié
des déblais d’un site plat
47
On suppose que les matériaux générés comme déblais serviront à la couverture des déchets. Le coût des
matériaux apportés d’un autre site est de 40 dh/m3.
Tableau 24
Critères de choix du Bulldozer et du compacteur en fonction du tonnage des déchets49.
Quantité des
déchets en Bulldozer et compacteur requis (ou équivalents)
t/j
< 45 Bulldozer modèle D3 ou compacteur modèle 933
45-136 Bulldozer modèle D4 et/ou compacteur modèle 816
136-226 Bulldozer modèle D5 ou D6 et/ou compacteur modèle
816
226-317 Bulldozer modèle D6 ou D7 et compacteur modèle 816
317-453 Bulldozer modèle D7 ou D8 et compacteur modèle 816
453-680 Bulldozer modèle D8 ou D9 et compacteur modèle 826
> 680 Bulldozer modèle D9 ou D10 et compacteur modèle 836
Les trois agglomérations C1, C2 et C3 auront besoin respectivement d’un bulldozer modèle
D3, d’un bulldozer modèle D4 et d’un bulldozer modèle D6 ou D7. Il est à noter que la plus
petite agglomération et celles de sa taille peuvent se suffire d’une simple pelle mécanique,
moins chère qu’un Bulldozer.
Besoins en personnel
La gestion de la décharge nécessite des moyens humains dont la qualification dépend du poste
occupé. Le tableau ci-après présente ces besoins ainsi que la qualification requise pour chaque
poste.
48
Partie du casier en cours de remplissage par les déchets
49
Référence 4
4-5.2.1 Introduction
Le compostage est caractérisé par une période microbienne active à de hautes températures
quand des matières facilement digestibles sont disponibles, suivie d'une période de maturation
à de basses températures pour permettre une digestion des matières plus complexes.
50
Le conducteur de cet engin peut de préférence être issu d’un ITA ou ISTA ou de préférence de l’institut de
formation sur les engins de travaux publics
Après cette analyse préliminaire, les différents modes de compostage et les éléments de
conception des unités et les modes de gestion optimale sont présentés.
Après l’établissement des éléments de conception d’une unité de compostage, une gamme de
deux prix moyens de fabrication du compost au niveau du Maroc ont été établi. Un prix
d’installation simple, artisanale comme celle de Tiflet et un prix d’une installation importante
mécanisée comme celle d’Agadir. L’étude de l’unité d’Agadir et celle de Tiflet et Missour
permettent d’intégrer deux modes de compostage radicalement différents, l’un presque
artisanal et l’autre complètement mécanisé.
Sur la base des niveaux de prix évalués, les économies à réaliser par l’adoption du compost
seul ou en utilisation mixte avec des engrais, ont été estimées avec l’analyse des impacts
socioéconomiques associés à l’utilisation du compost.
Des unités de compostage, à capacité importante (plusieurs centaines de tonnes/j) ont été
réalisées dans des villes comme Meknès, Marrakech, Tétouan, Casablanca. De nos jours, ces
unités sont toutes à l’arrêt pour diverses raisons de gestion et de commercialisation du
compost. Le tableau ci-après montre les dates de réalisation de ces stations de compostage et
leur capacité.
Les unités de compostage de Missour et Oulmès reçoivent chacune environ 7 t/j de déchets
ménagers bruts. La production de compost est d’environ 40 t/mois. La technique de
compostage adoptée est identique à celle de Tiflet.
51
Dépôts des déchets organiques en tas
L’échec des unités de Oulja et d’Agadir est dû au mode de gestion directe non réussie, le
manque de sensibilisation des opérateurs à l’utilisation du compost et le coût élevé de ce
compost.
Avant de présenter les principaux éléments à considérer dans le dimensionnement d’une unité
de compostage, il y a lieu de rappeler d’abord les différents modes de compostage utilisés.
Ces modes peuvent être classés en deux principales catégories :
¾ Aération des déchets solides par différentes techniques pour fournir l’oxygène
nécessaire à la fermentation. L’aération en cours de fermentation accélérée peut se
faire de diverses façons : brassage, circulation de l’air dans les conduites perforées,
injection de l’air à l’aide de ventilateurs forçant l’air réchauffé, etc.
¾ Humidification (arrosage) des produits afin de les maintenir dans les conditions
optimales, soit 50-60 % d’humidité.
Fermentation lente ou naturelle a l’air libre : Après une préparation mécanique, les ordures
prétraitées sont mises sur des aires de fermentation qui démarre naturellement. C’est une
fermentation dite lente puisque l’aération se fait d’une façon naturelle par circulation de l’air
au travers de la masse des déchets. Elle est entretenue périodiquement par un retournement
des ordures ménagères, opération indispensable qui doit être réalisée chaque semaine afin
d’assurer une bonne dégradation des produits organiques et leur homogénéisation.
Quelque que soit la technique utilisée (aération naturelle ou artificielle) le principe est le
même : il faut s’assurer que les micro-organismes ont les conditions idéales pour se multiplier
et décomposer les matières organiques. Pour ce faire, les paramètres suivants entrent en jeu :
Hétérogénéité
L’hétérogénéité des déchets du point de vue composition et granulométrie intervient dans le
processus de compostage : plus les déchets sont hétérogènes plus est difficile le tri et le
contrôle des paramètres de fonctionnement de l’unité.
Granulométrie
La taille des matières à composter est un facteur important qui détermine la vitesse de
biodégradabilité. Lorsque les particules sont de faible taille, la surface spécifique exprimée en
m2/g devient importante ce qui augmente la surface d’attaque par les micro-organismes. Dans
ce cas, la qualité du compost est homogène et sa durée de production est optimale. Dans le cas
contraire la durée du compost est plus élevée et sa qualité est moins bonne.
Rapport C/N
La fabrication du compost dépend également du rapport entre le carbone et l’azote présents
dans les déchets. Pour que le compostage se fasse dans des conditions optimales, le rapport
massique Carbone/Azote doit être de 25 à 35. Les produits chimiques carbonés sont utilisés
par les micro-organismes comme source énergétique, qui donnera du CO2 et de la chaleur.
Pour la croissance (synthèse protéinique), les microorganismes utiliseront les dérivés azotés.
Humidité
Elle doit se situer aux alentours de 50-60%. L’eau est nécessaire au développement des
micro-organismes. Elle sera apportée principalement par les composés azotés et l’arrosage
(dans le cas des agglomérations situées en zone arides comme Ouarzazate). Un manque d’eau
ralentit la décomposition mais un surplus ralentit le compostage et peut provoquer un
processus anaérobie qui favorisera les mauvaises odeurs. L’élévation de la température dans
un tas provoque un phénomène d’évaporation, il faut y faire attention et rectifier si nécessaire
l’humidité par un arrosage.
Un tas de déchets trop humide (60-70%) doit être retourné au mois une fois par jour pour
évaporer l’eau en excès qui peut freiner la fermentation en provoquant des conditions
d’anaérobiose et par la suite un dégagement de mauvaises odeurs. Par contre lorsque le taux
d’humidité est faible (30% environ) il faut arroser les andains.
Aération
L'’apport en oxygène est indispensable à la vie des organismes. Une bonne aération
engendrera une bonne décomposition des matières organiques (si les autres paramètres sont
optimaux). Par contre, une mauvaise aération déclenchera des processus anaérobiques qui
produiront de mauvaises odeurs. L'aération sera assurée par différentes techniques (cas du
compostage artificiel) ou par l’oxygène de l’air (cas du compostage naturel). Cette aération
est très importante surtout au début et au milieu de processus.
Un taux d’oxygène élevé dans l’andain indique une forte circulation d’air qui induit une perte
de chaleur, laquelle se traduit par une diminution de la température et un refroidissement des
déchets. Une forte circulation d’air favorise également l’évaporation, ce qui conduit à une
baisse des teneurs en eau. L’arrosage est alors nécessaire pour compenser les pertes en eau.
Si le compost n'est pas retourné et se tasse ou devient trop humide, les micro-organismes
anaérobies se développement. Ces bactéries indésirables dégagent du méthane et de
l'hydrogène sulfuré, créant l'odeur «d'œufs pourris ». Pour introduire de l'air dans le compost,
on doit donc retourner les tas (cas de faible charge).
Pour une bonne gestion d’une filière de compostage il est nécessaire de pratiquer le
retournement plusieurs fois par semaine durant la première période de fermentation (par
exemple les deux premières semaines). Le rythme de retournement pourra être diminué au fur
et à mesure que le temps de fermentation croit. Les tas doivent être de forme arrondie afin de
minimiser l’infiltration des eaux de ruissellement à travers les déchets ce qui permet d’éviter
l’augmentation du taux d’humidité.
Température
C’est la manifestation la plus perceptible du processus de compostage, son suivi permet de
connaître l’avancement de ce phénomène. Au début du compostage la température peut
atteindre 50-55°C, ce qui témoigne d’un développement normal des micro-organismes.
Lorsque la température atteint 65°C, une inhibition de la biomasse responsable de la
biodégradation est risquée. Durant la phase de maturation, la température reste à 45°C et se
stabilise vers 30°C. Ceci témoigne d’une réduction de l’activité biologique à cause du faible
taux d’humidité, de l’absence de la matière organique, du faible taux d’oxygène et du
déséquilibre nutritionnel des micro-organismes.
En plus des éléments cités, il y a lieu de respecter, sur le plan technique, les conditions
opératoires suivantes :
Ensemencement
Pour activer le développement de la biomasse, il est nécessaire de mélanger une quantité de
déchets en cours de la fermentation avec les déchets neufs des andains récemment constitués.
Une pratique courante consiste à remettre du compost des derniers tas dans les déchets neufs
pour garder une portion des cultures bactériennes (ensemencement) capable de se multiplier à
nouveau et dégrader la matière organique. L'important est de réussir à maintenir une
température assez élevée pour détruire les éléments pathogènes nocifs, mais pas trop pour
éviter l'élimination des bactéries utiles.
La conception des unités de compostage diffère selon qu’elle est mécanisée ou manuelle.
L’exemple d’une unité mécanisée est celui de la ville d’Agadir où l’aération, le tri, le broyage,
etc, sont fait automatiquement. Ce type d’unité relève de la conduite d’usines, nécessitant une
main d’oeuvre très qualifiée.
Les unités adaptées à la plupart des petites et moyennes communes sont plutôt conçues pour
fonctionner manuellement. Ceci leur assure une pérennité et un coût de fonctionnement
relativement bas. Pour ces raisons, l’Ingénieur Conseil suggère de mettre l’accent sur la
conception de ce type d’unités.
Mode de compostage
Le mode de compostage approprié à ces unités est le dépôt des déchets organiques en tas
(appelé andain). La hauteur optimale d’un andain est de 1,5 m, sa largeur est de 2 m et sa
longueur de 8 m. Cette longueur ne doit pas être inférieure à 3 m.
52
Référence n°12.
Aire de maturation
L’aire de maturation est la zone réservée à la finition du compost. La forme des andains n’est
pas spécifique et l’espace réservé à cette aire ne suit pas une règle précise. Cependant, on peut
retenir à titre indicatif une superficie de 30 m2 et un volume de 60 m3/t de déchets bruts56. La
hauteur de l’aire de maturation est de 2 m
Aire de criblage
Le criblage est l’opération physique qui permet de sélectionner la granulométrie adéquate du
compost. Le crible utilisé a généralement une superficie de 6 à 9 m2 et une maille de
dimension de 30 mm.
Le criblage est une opération de finition de la qualité du compost. En précisant la taille des
mailles du crible (d’environ 3 cm), il permet d’éliminer les particules de tailles importantes,
les déchets non biodégradables n’ayant pas été compostés (plastique, verre, métaux, etc).
Stockage du compost
L’aire de stockage du compost dépendra de la quantité à stocker et des ventes du compost.
Les aires de stockage sont identiques quel que soit le processus, naturel ou artificiel, de
compostage employé.
La durée du stockage peut être très variable suivant l’utilisation qui sera faite du compost
urbain.
Les enquêtes effectuées sur la station de compostage de Rabat-Salé mettent en évidence une
période creuse de vente durant les mois de Mai à Août correspondant généralement à la
période de récolte. Dans ces conditions, il apparaît raisonnable de prévoir un stockage
possible du compost de quatre mois. Cette phase de stockage correspond également à une
phase de complément de maturation.
53
Voir référence n°12
54
Coefficient calculé sur la base d’une hauteur d’andain de 1.5 m
55
Essentiellement les matières organiques
56
Selon l’expérience de Enda Maghreb
Odeurs et eaux pluviales : Une unité de compostage est soumise aux aléas climatiques
comme le vent qui disperse les odeurs et les germes pathogènes et les eaux de pluie qui
lessivent les déchets comme dans une décharge d’ordures.
Pour ces raisons, une unité de compostage doit être munie d’un brise-vent situé en amont de
l’arrivée des vents dominants. Elle doit être également munie d’un système de récupération et
drainage des eaux pluviales pour éviter qu’elles ne lessivent la zone de tri et de maturation.
Le système d’évacuation des eaux de surface consiste à récupérer séparément l’ensemble des
eaux pluviales et de les stocker dans des bassins ou des fosses avant de les évacuer vers le
milieu récepteur naturel. Les réseaux de drainage doivent être équipés de protection contre
l’érosion afin de contrôler la charge des arrivées d’eaux en cas d’orage.
Pour les pays en développement, la technique de traitement (lorsque la quantité de lixiviats est
importante) consiste en une aération en discontinu des lixiviats, suivie d’une décantation puis
un traitement des eaux par des plantes aquatiques (comme les roselières) capables d’éliminer
les éléments solubles.
Le poids du compost que l’on peut obtenir représente environ 50% des matières compostables
ou 40% de la quantité brute des déchets. L’exemple suivant illustre la quantité de compost
que l’on pourrait produire à partir des déchets d’une petite commune.
57
Si le site ne présente pas une imperméabilité naturelle suffisante, il est nécessaire de réaliser des travaux
d’étanchéité en utilisant des géomembranes ou de l’argile compactée pour éviter l’infiltration de lixiviats et par
la suite minimiser les impacts sur les eaux souterraines.
9 Un prix de revient de 100 Dh/t de compost pour une unité de compostage semi
artisanale et de petite taille (cas de Tiflet, Oulmès et Missour, voir encadré ci-après)
9 Un prix de 18558 Dh/ t de compost pour une unité moderne, très mécanisée et de taille
importante telle que celle d’Agadir).
Un autre élément important à prendre en considération est la qualité du compost. Compte tenu
de la nature hétérogène des déchets, des paramètres opératoires du processus de compostage
et des moyens mis en œuvre, la qualité du compost produit est très variable. La comparaison
58
Dans un rapport fait par Gersar-SCP, le coût du compost à Agadir serait de 237 dh/t au début de l’exploitation.
Ce coût diminuerait jusqu’à 133 Dh/t après amortissement du matériel. L’Ingénieur Conseil a choisi une valeur
médiane de 185 Dh/t
59
Référence 12.
Le compostage des déchets est une pratique courante dans de nombreux pays, mais au niveau
national, la majorité des unités mises en œuvre ont connu des difficultés et elles sont
actuellement à l’arrêt
Pour justifier la réalisation de l’unité de compostage d’Agadir, la municipalité s’est basée sur
une étude des besoins de la région du Souss. Une étude similaire a été réalisée en 2001 au
niveau de la région de Tanger-Tétouan. Ces deux études ont toutes les deux conclu à l’intérêt
du compost et au besoin nécessaire de son apport en éléments organiques et minéraux requis
non seulement pour le développement des sols et des cultures, mais également pour combler
un déficit en sol (estimé à 400 t/ha/an60), dû à la forte érosion.
En plus des matières organiques manquantes, le compost apporte également les produits
minéraux nécessaires au développement des cultures. Ces apports sont estimés, par tonne de
compost, à :
9 4 à 10 kg d’azote
9 3 à 9 kg de phosphore sous forme de P2O5
9 3 à 6 kg de potasse sous la forme de K2O
Les besoins en compost par ha, dépendent de la nature des cultures, comme le montrent les
données consignées dans le tableau suivant.
Tableau 27
Doses indicatives de compost par ha pour quelques types de sol et de cultures
Ces demandes en compost démontrent le besoin important en ce produit, dans toutes les
régions agricoles du Royaume, notamment celles où se pratique l’agriculture intensive comme
Loukkous, Tadla, Chaouia, Doukkala et Souss.
La compétitivité du compost n’est pas à démontrer à condition qu’il ait la qualité requise au
niveau de la maturité, niveau de concentration en métaux lourds acceptable, etc.
60
Etude du marché du compost dans la région de Tanger-Tétouan, Département de l’Environnement-GTZ
(PGE), 2001
61
Référence 12
Pour expliciter davantage les gains escomptés par l’emploi du compost, l’Ingénieur Conseil
les a détaillé sur la base de la valeur agronomique du compost et les prix des éléments
minéraux apportés par des fertilisants de synthèse.
La simulation des gains escomptés est faite sur la base des paramètres d’utilisation des engrais
observés dans la région de Tétouan. Les conditions de cette simulation sont présentées ci-
après:
En se basant sur ces indicateurs, un hectare dans la région de Tétouan utiliserait 61,3 kg en
éléments nutritifs minéraux, pour une valeur commerciale de 228 Dh/ha.
L’apport des éléments nutritifs minéraux d’une tonne de compost est 4-10 kg d’azote, 3-9 kg
de P2O5 et 3-6 kg de K2O par hectare. L’application de 3,5 tonnes/ha de compost, ayant une
teneur moyenne par rapport aux fourchettes indiquées plus haut, apporterait une valeur
minérale (VM) de 61,25 kg d’éléments minéraux.
Au prix d’achat de 133 Dh/t, estimé pour du compost de la station de Tifelt, l’amendement
d’un hectare de sol à Tétouan coûterait 466 Dh/ha. L’emploi du compost au lieu des engrais
reste intéressant, même en étant deux fois plus cher, car par rapport aux engrais, il a les
avantages importants suivants :
9 Libération progressive des éléments nutritifs, ce qui diminue les pertes par lixiviation.
Ainsi les besoins réels sont ceux apportés, contrairement à l’emploi des engrais dont
une partie est perdue par lixiviation. Le compost serait plus écologique que les engrais
9 Apport par le compost d’une valeur organique (VO) que n’apportent pas les engrais.
Cette valeur organique qui compense les pertes organiques du sol (cas de l’érosion),
est considérée comme étant le double de la valeur minérale (VO=2VM65),
62
Référence 12
63
Enquête agro socio-économique PAIDAR-MED, Mai 1996, citée dans l’étude du marché du compost dans la
région de Tanger-Tétouan
64
Prix relevés d’une note sur le transfert de technologie sur les engrais, élaborée par le Pr Mghouli de l’IAV
(voir site internet http://www.iav.ac.ma/pntta/)
65
Référence 12
La simulation faite est riche en enseignements pour la conception d’une unité de compostage
des déchets et la promotion de ce compost. Sur la base des besoins du sol en engrais artificiels
et en matières organiques, le coût de transport du compost et les frais de fonctionnement de
l’unité, le concepteur de l’unité pourrait estimer sa rentabilité et sa viabilité économique.
La viabilité d’une unité de compostage au Maroc n’est plus à démontrer. Des unités
industrielles privées fonctionnent et sont rentables67 et les études entreprises sur les besoins
identifiés et sur le marché le confirme68.
L’échec des expériences comme celle d’Agadir et de Oulja est essentiellement dû à leur mode
de gestion directe et à l’occultation du volet commercial. L’unité d’Agadir a été gérée par la
municipalité qui n’aurait pas mis les moyens humains et techniques nécessaires à son bon
fonctionnement. Les unités de Oulmès, Tiflet et Missour sont encore en cours
d’expérimentation. Elles produisent déjà du compost jugé de bonne qualité d’après les tests
agronomiques effectués. La gestion de ces trois unités est actuellement assurée par les
services de Enda Maghreb ou sous sa supervision, avec la mise en place de cadres et
techniciens compétents.
Pour assurer une pérennité dans le fonctionnement des trois unités, Enda Maghreb et les
communes concernées ont entrepris la passation de la gestion des unités de compostage et de
tri à des promoteurs privés. Pour ce faire, un cahier des charges a été conçu et soumis
actuellement aux communes pour approbation. Cette démarche d’entreprenariat dans le
domaine du compostage des déchets permettra d’éviter la répétition de l’échec des autres
expériences nationales et surtout de renforcer le volet marketing et commercial du projet.
66
Si on attribue à la valeur organique du compost le même coût qu’à sa valeur minérale, le prix de cette dernière
serait divisé par trois (1VM+2 VO). Le prix à l’hectare de l’apport minéral du compost serait de 155 Dh (133
*3,5/3) et le gain par rapport aux engrais serait de 73 Dh à l’hectare ( 228 Dh -155 Dh).
67
Exemple l’unité de la société Agrifertil
68
Etudes faites pour les régions de Tanger-Tétouan et du Souss
69
Référence 7
4-6.1 Introduction
L’établissement des prix unitaires est une des tâches les plus importantes dans la gestion des
déchets solides ménagers et assimilés. La maîtrise de ces prix permet aux communes
d’optimiser les dépenses lorsqu’il s’agit d’une gestion directe et de négocier efficacement
lorsqu’il s’agit de déléguer la gestion des déchets à une société privée.
L’objectif de cette partie de l’étude est de fournir à l’utilisateur, une gamme de prix et une
approche pour leur estimation. De cette manière il sera en mesure d’apprécier lui-même le
niveau d’effort à consentir aussi bien pour l’investissement que pour le fonctionnement du
système mis en place pour la gestion des déchets.
Pour chaque composante de la filière de gestion des déchets, l’Ingénieur Conseil a établi des
coûts indicateurs sur la base des prix pratiqués actuellement. Conformément au cahier des
charges, les prix estimés concernent les volets suivants :
9 Collecte et nettoiement
9 Transfert et transport
9 Enfouissement (décharge contrôlée) sans valorisation énergétique du biogaz
9 Compostage
9 Compostage et décharge contrôlée
Des modèles de simulation des coûts d’investissement et de fonctionnement ont été établis
pour le transport, le transfert et pour l’enfouissement (voir annexes A et B). Les résultats sont
présentés sous forme de ratios par type d’agglomération facilitant la prise de décision en
matière de planification des projets de gestion des déchets solides ménagers. Pour faciliter
l’évaluation des coûts des projets, les prix unitaires sont donnés par tonne de déchets et
également par habitant selon la taille de l’agglomération.
Les coûts unitaires sont établis pour cinq tailles différentes d’agglomérations, à savoir 20 000,
50 000, 100 000, 300 000 et 500 000 habitants. Conformément aux résultats de la première
mission de la présente étude, les ratios de production des déchets pour chacune de ces
agglomérations, exprimés en kg/hab/j, sont 0,67 pour les deux premières agglomérations, 0,72
pour celle de 100 000 et 0,81 pour les deux dernières70.
Pour se situer dans un scénario vraisemblable, le transport à la décharge n’a pas été dissocié
de la collecte car ce sont les mêmes véhicules qui sont affectés à cette tâche. A titre indicatif,
la distance entre l’agglomération et la décharge est choisie égale à 15 km.
Pour disposer d’une fourchette des prix, l’Ingénieur Conseil a estimé les coûts de collecte et
de transport avec et sans conteneurs. Ce dernier scénario correspond à une collecte dite en
mode porte à porte.
4-6.2.2 Nettoiement
4-6.2.3 Transfert
Les coûts relatifs au transfert des déchets varient en fonction de la taille de l’agglomération et
par conséquent, selon la quantité des déchets générés. Plus la taille de l’agglomération
augmente, plus les coûts spécifiques de construction du centre de transfert et son exploitation
diminuent. Le centre de transfert envisagé est simple, il comprend juste une plate forme
bétonnée. En absence d’un ratio usuel, la superficie choisie pour le centre de transfert est de
500 m2 pour une agglomération de petite taille (≤50000 hab) et respectivement 1000 m2, 1500
m2 et 2 200 m2 pour celle de 100 000, 300 000 et 500 000 habitants.
Le coût de construction est en moyenne de 100 Dh72/m2. Le coût d’acquisition du terrain pour
le transfert est de 1 000 Dh/m2 pour les premiers et de 500 Dh/m2 au-delà de cette superficie.
L’investissement comprend également les véhicules de reprise pour le transfert des déchets du
centre vers la décharge. Le nombre de véhicules est calculé sur la base d’une capacité unitaire
de 12 t et du nombre de chargements pendant la durée de travail fixée à 8 heures par jour.
L’amortissement du matériel est calculé pour une période de 7 ans.
71
Ratio Référence 2
72
Prix typique du dallage, information obtenue auprès d’un Ingénieur en Génie Civil, Chef de la Division
technique de la préfecture de Ben Slimane, 2004
Le modèle d’évaluation des coûts de collecte, de transfert et de transport est donné en annexe
A. Les simulations sont faites selon les deux options possibles :
Distance à la décharge 15 km
COLLECTE ET TRANSPORT 148,3 36,3 115,0 28,1 96,3 25,3 92,8 27,4 92,5 27,4
* INVESTISSEMENT 62,2 15,2 51,1 12,5 44,5 11,7 43,4 12,8 43,4 12,8
* FONCTIONNEMENT 86,1 21,1 63,9 15,6 51,8 13,6 49,4 14,6 49,1 14,5
COLLECTE, TRANSFERT ET
164,8 40,3 122,7 30,0 84,0 22,1 81,3 24,0 79,0 23,4
TRANSPORT
* INVESTISSEMENT 73,3 17,9 55,5 13,6 39,9 10,5 39,1 11,6 38,8 11,5
* FONCTIONNEMENT 91,5 22,4 67,2 16,4 44,1 11,6 42,3 12,5 40,3 11,9
NETTOIEMENT73 44,2 10,81 43,8 10,71 34,6 9,1 33,5 9,9 27,4 8,0
TOTAL SANS TRANSFERT 192,5 47,1 158,9 38,8 130,9 34,4 126,3 37,3 119,9 35,4
TOTAL AVEC TRANSFERT 209 51,1 166,5 40,7 118,6 31,2 114,8 33,9 106,4 31,5
73
Seul le coût de fonctionnement (essentiellement le salaire des ouvriers) est pris en compte. Le linéaire à nettoyer est estimé à l’aide de la relation linéaire
établie précédemment C0 : 20 000 habitants ; C1 : 50 000 habitants ; C2 : 150 000 habitants ; C3 : 300 000 habitants ; C4 : 500 000 habitants.
250
200
Coût en Dh/t
150
100
50
0
0 100 200 300 400 500 600
Population en milliers
220
200
Cout en Dh/t
180
160 AVEC CT SANS CT
140
120
100
80
60
20 50 150 300 500
Population en milliers
Les coûts de collecte et de transport des déchets dépend bien évidemment des quantités des
déchets produits (taille de l’agglomération) et de la distance d’éloignement de la décharge.
L’analyse précédente a été faite pour une distance de 15 km. Pour permettre de mesurer
l’influence de cette distance sur les coûts unitaires, des simulations ont été également faites
pour une distance plus typique de 5 km. Le tableau 29 et la figure 7 ci-après résument les
résultats de ces simulations.
Pour une distance de 5 km les coûts unitaires de la collecte et du transport varient de 144 Dh/t
de déchets pour une agglomération de 20 000 habitants à 77 Dh/t pour une grande
agglomération de 500 000 habitants. Ce coût peut être réduit davantage à 72 Dh/t par
l’aménagement d’un centre de transfert.
La figure 7 présente l’évolution des coûts unitaires pour les options sans et avec centre de
transfert. Il montre que la distance considérée de 5 km représente le seuil limite
d’aménagement d’un centre de transfert pour une agglomération ayant une population de
l’ordre de 230 000 habitants.
Distance à la décharge 5 km
C0 : 20 000 habitants ; C1 : 50 000 habitants ; C2 150 000 habitants ; C3 : 300 000 habitants ; C4 : 500 000 habitants.
74
Seul le coût de fonctionnement (essentiellement le salaire des ouvriers) est pris en compte. Le linéaire à nettoyer est estimé à l’aide de la relation linéaire
établie précédemment
250
Coût en Dh/t
Population en milliers
Il est à rappeler que les coûts établis sont optimisés et constituent de ce fait des limites à
atteindre de la part des responsables des services de gestion des déchets. Les coûts estimés
sont uniquement ceux de la collecte et du transport avec ou sans transfert. A ces coûts, il
convient d’ajouter au moins les coûts de nettoiement pour s’approcher des frais réels dépensés
par les communes marocaines.
Les coûts de gestion des déchets agglomérations représentatives des classes C1, C2 et C3 sont
donnés dans le tableau suivant en ajoutant le coût du nettoiement.
Tableau 30
Coût de la collecte, du nettoiement et du transport pour les agglomérations types
(distance : 15 km) et sans centre de transfert
Les coûts estimés pour ces trois agglomérations types sont comparés aux coûts de gestion des
déchets pour des services similaires des neuf agglomérations enquêtées dans le cadre de la
mission I.
75
Seul le salaire des ouvriers (2000 dh /mois) est pris en compte
Les coûts estimés semblent en accord avec les coûts de gestion des déchets dans les
communes enquêtées à l’exception de Marrakech. En effet, on peut observer sur la figure ci-
après que le coût de gestion diminue avec l’augmentation de la quantité de déchets, par
conséquent la taille de l’agglomération. Si on écarte la ville de Marrakech, le coefficient de
corrélation entre le coût et l’inverse de la quantité des déchets est de 0,92.
400
Coût de gestion par
300
tonne
200
100
0
0 50000 100000 150000 200000
Quantité de déchets en t/an
Pour approcher au mieux le coût de revient de mise en décharge d’une tonne d’ordures,
l’Ingénieur Conseil a tenté de le cerner en partant des besoins estimés dans le modèle de la
décharge d’El Jadida, établi dans le cadre des directives nationales de gestion des déchets
solides ménagers, et en adaptant ces besoins en fonction de la taille de l’agglomération. Les
décharges de trois tailles types représentatives des classes d’agglomérations considérées, ont
été ainsi étudiées, à savoir 50 000, 100 000 et 300 000 habitants. Le modèle ayant servi à
l’établissement des coûts de revient est donné en Annexe B. Les coûts unitaires
d’aménagement et des matériaux sont gardés constants.
Pour chaque taille d’agglomération, l’Ingénieur Conseil a établi deux niveaux de prix, un
niveau élevé (géomembrane) et un autre bas (argile) selon la nature des niveaux d’étanchéité.
La base d’estimation de chaque niveau de prix est donnée dans le tableau 32 suivant. Pour ce
qui est des travaux de génie civil et d’aménagement, les besoins sont estimés en fonction de la
superficie de la décharge et proportionnellement à la décharge d’El Jadida prise comme
modèle dont la superficie utile d’enfouissement est de 10 ha.
Ratios de
Niveau
Désignation base des Niveau élevé
bas
calculs
1-Construction
a-Route d'accès 1350 ml 1350 ml 1350 ml
b-Route de contournement 1350 ml 1350 ml 1350 ml
1.1.Principales c-Route opérationnelle 1050 ml 1050 ml 1050 ml
installations d-Eaux pluviales-caniveau en U 135 m/ha 135 m/ha 135 m/ha
e-Eaux pluviales-caniveau
210 m/ha 210 m/ha 210 m/ha
canal ouvert
a-Nivellement et compactage Par ha Par ha Par ha
b-Terrassement Par ha Par ha Par ha
c-Etancheité Par ha Argile/ha Géomembrane/ha
d-Collecte lixiviats-diam.200 Par ha Par ha Par ha
e-Collecte lixiviats-diam.400 Par ha Par ha Par ha
1.2.Installations de f-Installation d'élimination de
Forfait/ha Forfait/ha Forfait/ha
protection de biogaz
l'environnement g-Installation de traitement des
Forfait/ha Forfait/ha Forfait/ha
lixiviats
h-Prévention de la dispersion
Par ha Par ha Par ha
des déchets-zone tampon
i-Clôture Par ha Par ha Par ha
j-Puits de contrôle 1 1 1
a-Bureaux de la décharge 1 1 1
b-Pont bascule 1 1 1
1.3. Autres c-Installation de lavage Par ha Par ha Par ha
installations d-Installation d'éclairage Par ha Par ha Par ha
e-Alimentation en eau Par ha Par ha Par ha
f-Travaux divers Par ha Par ha Par ha
2. Coût d'acquisition des équipements
Selon la Selon la Selon la
Bulldozer quantité de quantité de quantité de
déchets déchets déchets
Selon la Selon la Selon la
Excaveur quantité de quantité de quantité de
déchets déchets déchets
Selon la Selon la Selon la
Chargeur sur roues quantité de quantité de quantité de
déchets déchets déchets
Benne basculante 1 1 1
Camion citerne 1 1 1
Pick up 0 0 0
a-Personnel
Responsable de la décharge 1 1 1
Selon la
Ingénieur des travaux 0 1
taille
Selon la
Ingénieur mécanicien 0 1
taille
Equipe administrative Par ha Par ha Par ha
3.1Fonctionnement Opérateur du pont bascule 1 1 1
Opérateurs d'enfouissement Par ha Par ha Par ha
Gardien 1 1 1
b-Couche de couverture de sol
Par Par ha/ besoins
(par rapport au volume des
Par ha ha/besoins apportés d’un
déchets (12,5%) et le taux de
sur place autre site
compactage de 0,7)
c-Carburant Par ha Par ha Par ha
Buldozer
Excaveur
Chargeur sur roues % invest. % invest. % invest.
3.2 Maintenance
Benne basculante
Camion citerne
Pick up
Acquisition du terrain
Terrain peu Terrains
Coût du terrain Par ha
cher coûteux
Le prix bas du terrain est pris égal à 100 000 Dh/ha et le prix élevé à 200 000 Dh/ha. Le coût
du matériau de couverture est pris égal à 14 Dh/m3 sur le site et le double lorsqu’il est
emprunté à un autre site. Le prix de l’argile pour l’étanchéité est de 70 Dh/m3. Les évaluations
ont été faites sur la base d’une durée de vie de la décharge de 10 ans.
Les résultats des simulations effectuées selon les hypothèses formulées, sont résumés dans le
tableau ci-après.
* FONCTIONNEMENT 76 18,6 45 12 37 11
Les prix moyens à la tonne diminuent ainsi de 243 Dh/t pour une petite agglomération de
50 000 habitants à moins de 96 Dh/t pour une ville de 300 000 habitants dans le cas de la
conception d’une décharge avec une importante protection de la nappe phréatique. Le coût
unitaire devrait baisser davantage pour de plus grandes agglomérations. Comme le montre la
tendance d’évolution de la courbe, la baisse est substantielle entre 50 000 et 100 000 habitants
et elle est pratiquement linéaire au-delà. D’où l’intérêt de projet de regroupements
intercommunaux pour des agglomérations voisines en vue d’atteindre cette taille critique et
baisser ainsi les coûts.
Les coûts estimés sont du même ordre de grandeur que les coûts de gestion déléguée de
certaines villes comme Fès et Oujda.
A noter que ces prix sont donnés à titre indicatif. Ils sont très sensibles au mode d’étanchéité
adopté, à l’existence de matériaux à proximité et à la durée de vie du matériel et celle de la
décharge. Ils devraient être adaptés aux spécificités de chaque site.
250
Coût moyen en Dh/t
200
150
100
50
0
0 50 100 150 200 250 300 350
Population en milliers
4-6-4 Compostage
4-6.4.1 Introduction
Dans un précédent chapitre, les différents modes de compostage ont été présentés. Il s’agit du
compostage peu mécanisé comme celui de Tiflet et celui très mécanisé comme celui
d’Agadir.
Dans le premier cas, le coût de production d’une tonne de compost est estimé à 100 Dh et
celui d’Agadir à 185 Dh.
Le compostage de tonnages importants avec des unités mécanisées coûterait plus cher77.
Fichtner78 rapporte une fourchette de prix allant de 160 à 320 Dh/t, alors que le manuel
pratique de la collecte à l’élimination des déchets solides municipaux79 rapporte des prix
allant de 70 à 240 Dh/t pour une agglomération de 25 000 à 200 000 habitants.
Le compostage des déchets ne permet de traiter que la fraction organique. Par conséquent,
l’installation d’une unité de compostage doit être nécessairement accompagnée d’une autre
unité de traitement, soit une décharge contrôlée, soit une unité d’incinération. Cette dernière
technique n’est pas adaptée au contexte national en raison de son coût élevé. Par conséquent,
un scénario réaliste, serait l’association d’un projet de compostage à la mise en décharge
contrôlée.
L’analyse d’un projet de compostage-mise en décharge contrôlée montre que l’intérêt d’un tel
projet réside dans la synergie potentielle entre ces deux composantes et l’économie sur les
coûts qui en résulterait. Or le compostage nécessite un tri préalable des déchets et
l’aménagement d’une unité à cet effet. Le centre de transfert est parfaitement adapté pour
l’opération de tri. Si la distance d’éloignement de la décharge est suffisamment importante
pour justifier l’aménagement d’un centre de transfert, alors des économies de coûts peuvent
être réalisées par l’aménagement d’un centre unique pour le tri, le compostage et le transfert
des déchets résiduels à la décharge. Autrement, le projet de compostage doit être évalué à part
et les coûts de revient seraient dans la fourchette des prix annoncée ci-dessus soit 100 à 185
Dh/t.
Ainsi, la synergie entre le compostage et la mise en décharge n’est possible que dans la
mesure où les quantités des déchets produits et la distance d’éloignement de la décharge
justifient l’aménagement d’un centre de transfert. Les simulations faites pour l’évaluation des
coûts de transfert pour les différentes agglomérations, peuvent être mises à profit pour
calculer le potentiel d’économie escompté par l’adjonction de l’option compostage. Le
tableau, présenté ci-après résume les résultats de ce calcul
Tableau 34
Potentiel de gain escompté par un projet compostage/mise en décharge
selon différentes tailles d’agglomérations
76
A la date de réalisation de l’unité
77
Voir paragraphe 4-5.2.5 du présent rapport pour la comparaison et la justification de la différence des prix.
78
Référence 3
79
Référence 2
A noter que le potentiel de gain a été calculé pour la distance critique spécifique à chaque
taille d’agglomération pour justifier l’investissement du centre de transfert.
Le potentiel de gain présenté dans le tableau 34 représente pour chacune des trois
agglomérations, les coûts associés à l’aménagement et au fonctionnement du centre de
transfert. Ces coûts justifiés par la grande distance à la décharge pourraient être complètement
affectés à l’opération de mise en décharge80. Dans ces conditions le gain pourrait être à 100%
déduit du prix de revient du compost. Ainsi pour une agglomération de 100 000 habitants ce
prix serait réduit de moitié.
Le potentiel de gain présenté ici est donné à titre indicatif. Il dépend des spécificités propres
de chaque projet. La démarche d’analyse de la synergie potentielle entre les projets de
compost et de la mise en décharge consiste d’abord à l’évaluation de ce dernier en tant que
projet autonome et de lui greffer ensuite l’opération de compostage pour s’assurer qu’il y a
une réduction des coûts liée à cette intégration.
80
L’affectation de ces coûts à 100% à la mise en décharge est logique dans la mesure où pour les distances
critiques, le prix de mise en décharge est le même avec ou sans centre de transfert.
1- Directives nationales pour la gestion des déchets solides au Royaume du Maroc, JICA,
Ministère de l’Environnement, Royaume du Maroc, 1997.
3- Modèles de structures de gestion des déchets communaux dans une commune modèle
au Maroc, GTZ, Département de l’environnement 1998.
11- Etude d’impact sur l’environnement de la décharge de Fès, Sadat Associates, 1999.
14- Guidance note on recuperation of landfill gas from Municipal solid waste landfills,
Mikkel Johannessen, working paper series N°4 , Word Bank,1999.
SANS CT AVEC CT
Rubrique
Quantité Unité Observations Quantité Unité Observations
Agglomération
Habitants 20 000,00 20 000,00
Ratio déchets 0,67 0,67
Paramètres de la collecte
Qté déchets/jour-t 13,40 t/j 13,40 t/j
Rendement/camion 2,20 t/h Bennes de 12m3 2,20 t/h bennes de 12m3
Durée de travail 8,00 h/j 8,00 h/j
Période de déchargement 0,50 h 0,25 h
Temps par charge 4,73 h Collecte et transport décharge 2,98 h collecte seulement
Distance par charge 94,55 km 59,55 km
Capacité journalière des camions 10,15 t/camion/jour 16,12 t/camion/jour
Nombre de camions nécess. 2,00 nombre supérieur 1,32 1,00 nombre supérieur 0,83
Vitesse d'un camion 20,00 km/h 20,00 km/h
Nombre de trajets journalier 2 3
Distance totale par jour 378,18 km 178,64 km
Trajet à la décharge 15,00 km 0,00 km
capacité du camion 6,00 t 6,00 t
Dépenses en carburant
prix au litre 5,80 dh 5,80 dh
consommation 12,00 l/100 12,00 l/100
Assurances
par véhicule 5 000,00 dhs/an 5 000,00 dhs/an
SANS CT AVEC CT
Rubrique
Quantité Unité Observations Quantité Unité Observations
Agglomération
Habitants 50 000,00 50 000,00
Ratio déchets 0,67 0,67
Paramètres de la collecte
Qté déchets/jour-t 33,50 t/j 33,50 t/j
Rendement/camion 2,20 t/h Bennes de 12m3 2,20 t/h bennes de 12m3
Durée de travail 8,00 h/j 8,00 h/j
Période de déchargement 0,50 h 0,25 h
Temps par charge 4,73 h Collecte et transport décharge 2,98 h collecte seulement
Distance par charge 94,55 km 59,55 km
Capacité journalière des camions 10,15 t/camion/jour 16,12 t/camion/jour
Nombre de camions nécess. 4,00 nombre supérieur 3,30 3,00 nombre supérieur 2,08
Vitesse d'un camion 20,00 km/h 20,00 km/h
Nombre de trajets journalier 2 3
Distance totale par jour 756,36 km 535,91 km
Trajet à la décharge 15,00 km 0,00 km
capacité du camion 6,00 t 6,00 t
Dépenses en carburant
prix au litre 5,80 dh 5,80 dh
consommation 12,00 l/100 12,00 l/100
Assurances
par véhicule 5 000,00 dhs/an 5 000,00 dhs/an
D=15 km
RESUME COUT UNITAIRE COLLECTE/TRANSPORT CLASSE C0
SANS CT AVEC CT
Rubrique
Quantité Unité Observations Quantité Unité Observations
Agglomération
Habitants 150 000,00 150 000,00
Ratio déchets 0,72 0,72
Paramètres de la collecte
Qté déchets/jour-t 108,00 t/j 108,00 t/j
Rendement/camion 2,20 t/h Bennes de 12m3 2,20 t/h bennes de 12m3
Durée de travail 8,00 h/j 8,00 h/j
Période de déchargement 0,50 h 0,25 h
Temps par charge 4,73 h Collecte et transport décharge 2,98 h collecte seulement
Distance par charge 94,55 km 59,55 km
Capacité journalière des camions 10,15 t/camion/jour 16,12 t/camion/jour
Nombre de camions nécess. 11,00 nombre supérieur 10,64 7,00 nombre supérieur 6,70
Vitesse d'un camion 20,00 km/h 20,00 km/h
Nombre de trajets journalier 2 3
Distance totale par jour 2 080,00 km 1 250,45 km
Trajet à la décharge 15,00 km 0,00 km
capacité du camion 6,00 t 6,00 t
Dépenses en carburant
prix au litre 5,80 dh 5,80 dh
consommation 12,00 l/100 12,00 l/100
Assurances
par véhicule 5 000,00 dhs/an 5 000,00 dhs/an
D=15 km
RESUME COUT UNITAIRE COLLECTE/TRANSPORT CLASSE C0
SANS CT AVEC CT
Rubrique
Quantité Unité Observations Quantité Unité Observations
Agglomération
Habitants 300 000,00 300 000,00
Ratio déchets 0,81 0,81
Paramètres de la collecte
Qté déchets/jour-t 243,00 t/j 243,00 t/j
Rendement/camion 2,20 t/h Bennes de 12m3 2,20 t/h bennes de 12m3
Durée de travail 8,00 h/j 8,00 h/j
Période de déchargement 0,50 h 0,25 h
Temps par charge 4,73 h Collecte et transport décharge 2,98 h collecte seulement
Distance par charge 94,55 km 59,55 km
Capacité journalière des camions 10,15 t/camion/jour 16,12 t/camion/jour
Nombre de camions nécess. 24,00 nombre supérieur 23,93 16,00 nombre supérieur 15,07
Vitesse d'un camion 20,00 km/h 20,00 km/h
Nombre de trajets journalier 2 3
Distance totale par jour 4 538,18 km 2 858,18 km
Trajet à la décharge 15,00 km 0,00 km
capacité du camion 6,00 t 6,00 t
Dépenses en carburant
prix au litre 5,80 dh 5,80 dh
consommation 12,00 l/100 12,00 l/100
Assurances
par véhicule 5 000,00 dhs/an 5 000,00 dhs/an
D=15 km
RESUME COUT UNITAIRE COLLECTE/TRANSPORT CLASSE C0
SANS CT AVEC CT
Rubrique
Quantité Unité Observations Quantité Unité Observations
Agglomération
Habitants 500 000,00 500 000,00
Ratio déchets 0,81 0,81
Paramètres de la collecte
Qté déchets/jour-t 405,00 t/j 405,00 t/j
Rendement/camion 2,20 t/h Bennes de 12m3 2,20 t/h bennes de 12m3
Durée de travail 8,00 h/j 8,00 h/j
Période de déchargement 0,50 h 0,25 h
Temps par charge 4,73 h Collecte et transport décharge 2,98 h collecte seulement
Distance par charge 94,55 km 59,55 km
Capacité journalière des camions 10,15 t/camion/jour 16,12 t/camion/jour
Nombre de camions nécess. 40,00 nombre supérieur 39,89 26,00 nombre supérieur 25,12
Vitesse d'un camion 20,00 km/h 20,00 km/h
Nombre de trajets journalier 2 3
Distance totale par jour 7 563,64 km 4 644,55 km
Trajet à la décharge 15,00 km 0,00 km
capacité du camion 6,00 t 6,00 t
Dépenses en carburant
prix au litre 5,80 dh 5,80 dh
consommation 12,00 l/100 12,00 l/100
Assurances
par véhicule 5 000,00 dhs/an 5 000,00 dhs/an
D=15 km
RESUME COUT UNITAIRE COLLECTE/TRANSPORT CLASSE C0
SANS CT AVEC CT
Rubrique
Quantité Unité Observations Quantité Unité Observations
Agglomération
Habitants 20 000,00 20 000,00
Ratio déchets 0,67 0,67
Paramètres de la collecte
Qté déchets/jour-t 13,40 t/j 13,40 t/j
Rendement/camion 2,20 t/h Bennes de 12m3 2,20 t/h bennes de 12m3
Durée de travail 8,00 h/j 8,00 h/j
Période de déchargement 0,50 h 0,25 h
Temps par charge 3,73 h Collecte et transport décharge 2,98 h collecte seulement
Distance par charge 74,55 km 59,55 km
Capacité journalière des camions 12,88 t/camion/jour 16,12 t/camion/jour
Nombre de camions nécess. 2,00 nombre supérieur 1,04 1,00 nombre supérieur 0,83
Vitesse d'un camion 20,00 km/h 20,00 km/h
Nombre de trajets journalier 2 3
Distance totale par jour 298,18 km 178,64 km
Trajet à la décharge 5,00 km 0,00 km
capacité du camion 6,00 t 6,00 t
Dépenses en carburant
prix au litre 5,80 dh 5,80 dh
consommation 12,00 l/100 12,00 l/100
Assurances
par véhicule 5 000,00 dhs/an 5 000,00 dhs/an
D=15 km
RESUME COUT UNITAIRE COLLECTE/TRANSPORT CLASSE C0
SANS CT AVEC CT
Rubrique
Quantité Unité Observations Quantité Unité Observations
Agglomération
Habitants 50 000,00 50 000,00
Ratio déchets 0,67 0,67
Paramètres de la collecte
Qté déchets/jour-t 33,50 t/j 33,50 t/j
Rendement/camion 2,20 t/h Bennes de 12m3 2,20 t/h bennes de 12m3
Durée de travail 8,00 h/j 8,00 h/j
Période de déchargement 0,50 h 0,25 h
Temps par charge 3,73 h Collecte et transport décharge 2,98 h collecte seulement
Distance par charge 74,55 km 59,55 km
Capacité journalière des camions 12,88 t/camion/jour 16,12 t/camion/jour
Nombre de camions nécess. 3,00 nombre supérieur 2,60 2,00 nombre supérieur 2,08
Vitesse d'un camion 20,00 km/h 20,00 km/h
Nombre de trajets journalier 2 3
Distance totale par jour 447,27 km 357,27 km
Trajet à la décharge 5,00 km 0,00 km
capacité du camion 6,00 t 6,00 t
Dépenses en carburant
prix au litre 5,80 dh 5,80 dh
consommation 12,00 l/100 12,00 l/100
Assurances
par véhicule 5 000,00 dhs/an 5 000,00 dhs/an
D=15 km
RESUME COUT UNITAIRE COLLECTE/TRANSPORT CLASSE C0
SANS CT AVEC CT
Rubrique
Quantité Unité Observations Quantité Unité Observations
Agglomération
Habitants 150 000,00 150 000,00
Ratio déchets 0,72 0,72
Paramètres de la collecte
Qté déchets/jour-t 108,00 t/j 108,00 t/j
Rendement/camion 2,20 t/h Bennes de 12m3 2,20 t/h bennes de 12m3
Durée de travail 8,00 h/j 8,00 h/j
Période de déchargement 0,50 h 0,25 h
Temps par charge 3,73 h Collecte et transport décharge 2,98 h collecte seulement
Distance par charge 74,55 km 59,55 km
Capacité journalière des camions 12,88 t/camion/jour 16,12 t/camion/jour
Nombre de camions nécess. 9,00 nombre supérieur 8,39 7,00 nombre supérieur 6,70
Vitesse d'un camion 20,00 km/h 20,00 km/h
Nombre de trajets journalier 2 3
Distance totale par jour 1 341,82 km 1 250,45 km
Trajet à la décharge 5,00 km 0,00 km
capacité du camion 6,00 t 6,00 t
Dépenses en carburant
prix au litre 5,80 dh 5,80 dh
consommation 12,00 l/100 12,00 l/100
Assurances
par véhicule 5 000,00 dhs/an 5 000,00 dhs/an
D=15 km
RESUME COUT UNITAIRE COLLECTE/TRANSPORT CLASSE C0
SANS CT AVEC CT
Rubrique
Quantité Unité Observations Quantité Unité Observations
Agglomération
Habitants 300 000,00 300 000,00
Ratio déchets 0,81 0,81
Paramètres de la collecte
Qté déchets/jour-t 243,00 t/j 243,00 t/j
Rendement/camion 2,20 t/h Bennes de 12m3 2,20 t/h bennes de 12m3
Durée de travail 8,00 h/j 8,00 h/j
Période de déchargement 0,50 h 0,25 h
Temps par charge 3,73 h Collecte et transport décharge 2,98 h collecte seulement
Distance par charge 74,55 km 59,55 km
Capacité journalière des camions 12,88 t/camion/jour 16,12 t/camion/jour
Nombre de camions nécess. 19,00 nombre supérieur 18,87 16,00 nombre supérieur 15,07
Vitesse d'un camion 20,00 km/h 20,00 km/h
Nombre de trajets journalier 3 3
Distance totale par jour 4 249,09 km 2 858,18 km
Trajet à la décharge 5,00 km 0,00 km
capacité du camion 6,00 t 6,00 t
Dépenses en carburant
prix au litre 5,80 dh 5,80 dh
consommation 12,00 l/100 12,00 l/100
Assurances
par véhicule 5 000,00 dhs/an 5 000,00 dhs/an
D=15 km
RESUME COUT UNITAIRE COLLECTE/TRANSPORT CLASSE C0
SANS CT AVEC CT
Rubrique
Quantité Unité Observations Quantité Unité Observations
Agglomération
Habitants 500 000,00 500 000,00
Ratio déchets 0,81 0,81
Paramètres de la collecte
Qté déchets/jour-t 405,00 t/j 405,00 t/j
Rendement/camion 2,20 t/h Bennes de 12m3 2,20 t/h bennes de 12m3
Durée de travail 8,00 h/j 8,00 h/j
Période de déchargement 0,50 h 0,25 h
Temps par charge 3,73 h Collecte et transport décharge 2,98 h collecte seulement
Distance par charge 74,55 km 59,55 km
Capacité journalière des camions 12,88 t/camion/jour 16,12 t/camion/jour
Nombre de camions nécess. 32,00 nombre supérieur 31,45 26,00 nombre supérieur 25,12
Vitesse d'un camion 20,00 km/h 20,00 km/h
Nombre de trajets journalier 3 3
Distance totale par jour 7 156,36 km 4 644,55 km
Trajet à la décharge 5,00 km 0,00 km
capacité du camion 6,00 t 6,00 t
Dépenses en carburant
prix au litre 5,80 dh 5,80 dh
consommation 12,00 l/100 12,00 l/100
Assurances
par véhicule 5 000,00 dhs/an 5 000,00 dhs/an
D=15 km
RESUME COUT UNITAIRE COLLECTE/TRANSPORT CLASSE C0
4. Coût annuel
d'acquisition du terrain ha 3 200 000 517 777
Coût /t 4
Coût total/tonne 243,23
C2 : 150000 habitants
MODELE D'EVALUATION DES COÜTS DE MISE EN DECHARGE Scénario coût bas
4. Coût annuel
d'acquisition du terrain ha 8 200 000 1 669 251
Coût /t 4
Coût total/tonne 125,05
C3 : 300000 habitants
MODELE D'EVALUATION DES COÜTS DE MISE EN DECHARGE Scénario coût bas
4. Coût annuel
d'acquisition du terrain ha 19 200 000 3 755 814
Coût /t 4
Coût total/tonne 95,53
ANNEXE C
REPRESENTATIONS SCHEMATIQUES
D’AMENAGEMENTS TYPES DE
DECHARGES CONTROLEES
Décharge en flan de colline