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Comité français

pour les techniques


routières

Guide technique
Comité français
pour les techniques
routières

Janvier 2002
AVANT-PROPOS

Dans le domaine des travaux publics, l'extraction de déblais au moyen d'explosifs concerne une dizaine
de millions de m> de matériaux chaque année. Il s'agit d'une activité importante qui, dans certaines
régions, a une incidence non négligeable sur le coût des terrassements.

11 existe relativement pou d'ouvrages de référence sur ce type d'extraction, et il a fallu attendre les
années 1980 pour connaître de sensibles évolutions techniques. En 1988, le SETRA et le LCPC ont
publié un guide technique «Le déroctage à l'explosif dans les travaux routiers», qui faisait le point
de ces évolutions. Mais, depuis une dizaine d'années, la technique de terrassements à l'explosif et la
réglementation correspondante ont encore évolué, ce qui a rendu nécessaire une révision de ce guide.

Parmi les évolutions les plus récentes, on peut notamment citer :


•:• l'apparition du tir séquentiel, qui permet la réalisation de tirs plus importants, une diminution
des vibrations et une amélioration de la fragmentation ;

•r l'apparition de nouveaux explosifs plus sûrs et plus efficaces ;

•r l'amélioration des techniques de caractérisation des massifs rocheux ;

•:• le développement de nouvelles techniques de découpage moins néfastes pour le massif restant
en place ;

•:• l'amélioration de la formation des foreurs et des mineurs ;

•i- une meilleure prise en compte de l'environnement.

L'objectif du présent guide est de faire le point des différentes techniques utilisées et de réunir, dans un
document, les principaux éléments que doit connaître chaque maître d'œuvre confronté à ce type de
travaux. Il est, en effet, mportant que'les maîtres d'œuvre concernés aient une connaissance suffisante
des possibilités offertes par les techniques d'extraction à l'explosif, ce qui peut contribuer à limiter
les litiges avec les cnlreprises (adéquation roche-explosif, qualité de surface des talus après tir,
fragmentation...). Le caractère particulier des travaux à l'explosif nécessite aussi des précautions
particulières, du fait du caractère instantané et irréversible de chaque tir.

Les conséquences des tirs mal conçus peuvent être lourdes et ce, d'autant plus que les diverses options
possibles privilégient souvent un aspect au détriment d'autres. Par ailleurs, les travaux à l'explosif
présentent toujours un caractère traumatisant ou dangereux pour les personnes ou les ouvrages, bien que
l'observation stricte de la réglementation et notamment des règles de sécurité, rend ces travaux aussi
sûrs que d'autres moins spectaculaires.

Membres du C'FTR : Assemblée des Départements de France - Association des Sociétés Françaises d'Autoroutes - Association Technique de
l'Industrie des Liants Hydrauliques - Centre Technique et de Promotion des Laitiers Sidérurgiques - Chambre Syndicale Nationale des
Fabricants de Chaux Cirasses et Magnésiennes - Comité Infrastructure de Syntec Ingénierie - Direction des Routes Direction de la Sécurité
et de la Circulation Routières Groupement Professionnel des Bitumes LCPC - SHTRA - Syndicat des Matériels des Travaux Publics et de-
là Sidérurgie - Syndicat Professionnel des Entrepreneurs de Chaussées en Béton et Équipements Annexes - Syndicat des Terrassiers - Union
Nationale des Producteurs de Granulats - Union des Syndicats de l'Industrie Routière Française.

Association régie par la loi du Icrjuillet 190]


11 convient de noter que le guide ne s'applique qu'aux travaux routiers effectués à l'air libre et non aux
travaux souterrains et, en outre, qu'il ne traite pas des matériaux rocheux extraits par rippage.

Le guide comprend trois parties :

La première partie intitulée «La technique du terrassement à l'explosif» rappelle les notions de
base. Compte tenu du caractère particulier des travaux à l'explosif, les rédacteurs ont cherché à être
exhaustifs sans toutefois donner trop de détails, qui seraient d'un faible intérêt pour les maîtres d'œuvre.

La deuxième partie intitulée «Le projet : de la conception à la réalisation», concerne plus directement
les maîtres d'œuvre puisqu'elle porte sur l'établissement des projets, la rédaction des marchés et les
suivis et contrôles des chantiers de terrassement à l'explosif.

Enfin, la troisième partie rappelle les documents réglementaires en vigueur.

Le présent guide technique, faisant suite à celui édité en 1988 par le SHTRA et le LCPC a été élaboré
par un groupe de travail du Comité Français pour les Techniques Routières (CFTR). Il convient de
rappeler qu'il s'agit d'une structure paritaire regroupant des donneurs d'ordre et des professionnels de
la route, qui a notamment pour tâche de rédiger des documents sur l'état de l'art dans le domaine des
chaussées - terrassements et assainissement. Ce guide est l'un des premiers édités par le CFTR.

Nous vous invitons à adresser toutes remarques ou suggestions éventuelles sur le contenu de ce
document au Secrétariat Permanent du CFTR (46 avenue Aristide Briand - 92225 BAGNEUX CEDEX).

L'édition de ce document a été réalisée par le SETRA qui en assure également la distribution
et la vente.

Terrassements
Ce guide a été établi par un groupe de travail composé de :

Mme BOUSSAFIR (LRPC BLO1S)


M. CHANRION (DDE Hérault)

Mlle CH1 LARD (SERFOTEX)

M. DESCANTES (LCPC)

M. DESTEUCQ (LRPC TOULOUSE)

Mme DROUAUX (SETRA)


M. DURVILLE (LCPC)
M. HAVARD (LCPC)

M. HERAUD (LRPC CLERMONT FERRAND)

M. JOUBERT (SETRA - CFTR)


M. LEBLOND (LRPC CLERMONT FERRAND)

M. MOSSON (SAPRR)

M. PEYRON (CETE MEDITERRANEE)


M. RUBIO Guy (Groupe Présents Franche Comté)
M. RUBIO Michel (Sté BEC Frères)
\1. TAVAN (DDE Alpes de Haute Provence)
Mme VANNIER!-: (DDE Doubs)

Terrassements
PRINCIPALES ABRE VIA TIONS
EMPLOYÉES

AI I I S Association française des travaux en souterrain

CISSCT Comité inter entreprise santé et sécurité et des conditions de travail

CORSS Commission des recherches scientifiques et techniques sur la sécurité dans les industries
extractives

DCE Dossier de consultation des entreprises

DIUO Dossier d'intervention ultérieure sur l'ouvrage

GFEE Groupement français des énergies explosives

PAQ Plan d'assurance qualité

PGC Plan général de coordination

PPSPS Plan particulier de sécurité et de protection de la santé

SDQ Schéma directeur de la qualité

SIMR Société internationale de mécanique des roches

SOPAQ Schéma organisationnel du plan d'assurance qualité

Crédits photographiques :

DDF Hérault (Guy Mairie)

LCPC - Laboratoire Central des Ponts et Chaussées

SKTRA - Service d'Études Techniques des Routes et Autoroutes

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Clermont-Ferrand

Université d'Orléans (Laurent Charvet)

Terrassements •>
SOMMAIRE

l ère Partie
LA TECHNIQUE Dl TERRASSEMENT A CEXPLOSIE

/. / - DESCRIPTION ET CARACTERISATION DES MASSIFS ROCHEUX.. .10

1.1.1 - Étude de la matrice rocheuse 11

Étude d'une discontinuité 14

1.1.3 Le massif rocheux 16

1.1.4- Récapitulation des principales méthodes


et techniques de reconnaissance 19

1.2 - LES EXPLOSIFS ET LEUR MISE EN ŒUVRE 21

1.2.1 - Action de l'explosif 22

1.2.2 - Les explosifs et les dispositifs d'amorçage 26

.2.3 - Plan de tir 31

/..? - LA FORATION ?9

1.3.1 Les différentes techniques de foration 41

Le choix d'un matériel de foration 41

1.3.3 - Implantation - Mise en place 42

1.3.4 - Déviations 44

Techniques particulières 47

1.3.6 - Foration et qualité 47

Terrassements
1.4-ADAPTATION DES TECHNIQUES DE TIR 49

Obtention d'une blocométrie 50

- Réalisation de talus rocheux 53

Tirs particuliers 60

1.5 - NUISANCES ENGENDRÉES PAR LES TIRS 62

Vibrations 63

Projections 71

Surpression aérienne 72

p ar tie
LE PROJET : DE LA CONCEPTION À LA RÉALISATION 71

2.1 - PRISE EN COMPTE DE L'UTILISATION DES EXPLOSIFS


DANS L'ÉTABLISSEMENT DU PROJET 76

Importance de l'étude géotechnique

Conséquences sur la géométrie 77

1.1.3 - Conséquences au niveau du réemploi 78

2.1.4 - Conséquences sur l'environnement 80

2.1.5 - Influence sur le phasage 81

2.2 - GUIDE POUR LA RÉDACTION DES MARCHÉS 82


2.2.1 - Responsabilités de l'entrepeneur et du maître d'œuvre 83

- Commentaires sur l'établissement du cahier des clauses techniques


particulières (C.C.T.P.) 83

2.2.3 - Commentaires sur le bordereau des prix 88

Terrassements ~J
2.3 - ASSURANCE DE LA QUALITE, SUIVI ET CONTRÔLE
DE L'EXÉCUTION DES TERRASSEMENTS À VEXPLOSIE 90
2.3.1 - Établissement du projet 91

2.3.2 - Exécution des Travaux 92

3ème partie
ASPECTS A DM IMS TRA TUS E T RECL EMEX TA IRES

3.1 - DOCUMENTS À CARACTÈRE RÉGLEMENTAIRE 101

3.1.1 - La fabrication d'explosifs 101

3.1.2-L'achat 102

3.1.3 - Le transport 102

3.1.4 - L'utilisation d'explosifs 102

3.2 - DOCUMENTS RELATIFS A LA PREVENTION,


L'HYGIÈNE ET LA SÉCURITÉ 103

3.3 - CHANTIERS PARTICULIERS 105


}.$. I - La fabrication d'explosifs sur le site 105

3.3.2 - L'utilisation d'explosifs dans le cadre d'un emprunt 105

3.4 - DOCUMENTS À DEMANDER DANS LE CADRE D'UN MARCHÉ 106

AXXEXES io-

BIBUOGRAPIIIE 125

Terrassements
Première parue

Lo technique
du terrassement à I explosif

Terrassements i)
DESCRIPTION ET CARACTERISATION
DES MASSIFS ROCHEUX 1.1
Résumé
La description des roches et des massifs rocheux commence par celle des deux éléments
de base, la roche (la matrice rocheuse) et les discontinuités, avant d'aborder celle de leur
assemblage constituant le massif rocheux proprement dit.
La description pétrographique d'une roche mentionne les différents minéraux présents et leur
proportion, la taille et l'arrangement des cristaux, leur état d'altération, et les pores et
fissures. La masse volumique, la porosité et la vitesse ultrasonique sont des paramètres
facilement mesurables qui permettent une bonne identification de la roche. La résistance
en compression uniaxiale est le paramètre mécanique le plus couramment employé pour
quantifier la résistance d'une roche.
Les discontinuités sont de différents types : joints stratigraphiques, diaclases, failles, foliation
métamorphique. Elles constituent des plans de faiblesse mécanique et de circulation
préférentielle de l'eau. Leur présence a une influence notable sur les performances des
matériels de forage, sur les conditions de travail de l'explosif, sur la granularité des
produits abattus et sur la stabilité des terrains restant en place. On mesure l'orientation d'une
discontinuité, et l'on observe l'ouverture, le remplissage et la rugosité des épontes.
Sur un site donné, les discontinuités se regroupent généralement en deux ou trois familles
d'orientation et de caractéristiques différentes. La densité de discontinuités dans le massif est
souvent quantifiée par l'intervalle de discontinuités ID ou par le RQD (Rock Quality
Désignation), mesurés suivant une ligne (sondage carotté). La vitesse de propagation des
ondes mécaniques donne une idée globale de l'importance de la fracturation d'un massif :
diagraphie microsismique en forage sur une base d'ordre métrique ; sismique-réfraction
sur une base de quelques décamètres. Le niveau d'eau fissurale, déterminé par plusieurs
piézomètres, est un paramètre important pour le choix du type d'explosif et pour la
stabilité des futurs talus.
La description géologique du massif doit mettre en évidence les changements de faciès
pétrographique ou de densité de discontinuités, observables dans l'emprise du projet. Elle
permet donc de définir un certain nombre d'unités homogènes. On attirera aussi l'attention
sur les anomalies localisées (altération de la roche au voisinage d'une faille, présence de
vides dans les massifs calcaires ou gypseux, etc.).

Terrassements
La réussite d'un projet de terrassement à 1.1.1 - ETUDE DE LA MATRICE
l'explosif nécessite à l'évidence de bien ROCHEUSE
connaître les caractéristiques du massif rocheux
dans lequel le projet s'inscrit. La description des Pétrographie
roches et des massifs rocheux, prise dans
un sens général, a fait l'objet de nombreuses La description pétrographique d'une roche
publications (recommandations de la S1MR et mentionne les différents minéraux présents et
de FAFTES 2 notamment) ; aussi on se contentera leur proportion, la taille et l'arrangement des
de mettre l'accent sur les éléments les plus utiles cristaux (texture), leur état d'altération et les
pour un projet de terrassement à l'explosif. défauts visibles (pores, fissures)1 '>.

La description commence par celle des deux Elle permet de donner à la roche un nom. de
éléments de base, la roche (la "matrice rocheuse") préférence choisi parmi les termes les plus
et les discontinuités, avant d'aborder celle de courants (voir quelques termes simples dans le
leur assemblage constituant le massif rocheux tableau ci-dessous) ; cette dénomination fournit
proprement dit. à tout géologue un condensé d'informations très
commode.

Famille des roches acides Granité, granodiorite. syénite, microgranite,


ROCHES rhyolite, tracInle
MAGMATIQUES
Famille des roches Diorite, microdiorite, andésite,
intermédiaires trachy-andésite
(plutonkjues ou volcaniques)
Famille des roches basiques Gabbro, dolérite, ophite, basalte, péridotite

Roches massives Quartzite, cornéenne, migmatite, marbre


ROCHES
METAMORPHIQUES Roches foliées Gneiss, amphibolite. leptynite, micaschiste,
schiste, ardoise

Famille des roches carbonatées Calcaire, craie, dolomie, travertin, cargneule

Famille des roches Grès, arkose, argilite, meulière, silex,


à dominante siliceuse radiolarite

ROCHES Famille des roches Marne, molasse


SEDIMENTAIRES silico-carbonatées

Famille des roches Gypse, anhydrite, sel gemme


évaporitiques

Famille des roches carbonées Charbon, lignite

L'examen de la roche se fait à l'œil nu, voire au ou dans un sondage carotté, ou, à défaut, issu
microscope polarisant sur lame mince (cf'figure 1.1), des matériaux provenant d'un sondage destructif.
à partir d'un échantillon prélevé en affleurement

1 - Société internationale de mécanique des roches.


2 - Association française des travaux en souterrain.
3 - Certaines roches magmatiques et métamorphiques peuvent se présenter sous la forme de roches broyées (mylonites) voire recimentées
(blastomylonites) dans des zones fortement tectonisées. Leur comportement en terrassement à l'extraction et à la mise en œuvre diffère
sensiblement de celui d'un massif rocheux classique.

Terrassements 11
Figure 1.1

Exemple de lame mince vue


au microscope polarisant : gneiss
(roche métamorphique). On note
la fracturation qui se manifeste
à l'échelle microscopique
(ici un feldspath).

Masse volumique et porosité L'indice de continuité Ic est défini comme le


rapport de la vitesse ultrasonique mesurée sur
La masse volumique (p) est le rapport de la éprouvette à la vitesse théorique d'un assemblage
masse d'une éprouvette à son volume (celui-ci cristallin de même composition mais sans défaut
est aisément déterminé pour une carotte cylin- (norme XP P 18-556). Cet indice est donc
drique). Elle est mesurée par exemple à la teneur d'autant plus proche de 100 % que la roche est
en eau naturelle, ou encore après séchage à peu poreuse, peu fissurée et peu altérée (figure
l'étuve. Dans ce dernier cas, on parle de masse 1.2).
volumique sèche (pd), qui se situe en général
entre 2000 et 3000 kg/m3. Il est conseillé d'utiliser les classes de l'indice Ic
proposées par l'AFTES :
La porosité (n), exprimée en pour cent, est définie
comme la proportion du volume des vides par
rapport au volume total de l'éprouvette. Elle CLASSE h (%) CONTINUITÉ
varie de moins de 0,5 % pour un granité sain à
40 % environ pour certaines craies. Une forte la 100 à 90 Très élevée
porosité induit une diminution de la valeur
des paramètres de résistance de la roche et une la 90 à 75 Élevée
augmentation de sa déformabilité.
la 75 à 50 Moyenne
Ces caractéristiques sont mesurées en général
sur éprouvettes issues de carottes de sondage, en la 50 à 25 Faible
suivant les modes opératoires courants.
25 à 0 Très faible
\ itesse ultrasonique et indice de continuité

La vitesse ultrasonique V^ se mesure facilement


sur éprouvette en laboratoire, sur matériau sec. Rappelons que "l'impédance acoustique",
Elle est sensible aux défauts de la roche tels que paramètre important pour la propagation de
pores et fissures, et globalement à l'altération de l'onde de choc, est égale au produit pV^.
la roche : elle est de plus de 6000 m/s dans
un calcaire ou un basalte compacts, et peut
descendre en dessous de 3000 m/s lorsque les
roches sont poreuses et microfissurées.

12 Terrassements
Figure 1.2

80- \

C 60-
c
•0 ^^\
o
40-
-3

20-

n
u i
11
0 10 20 30 40 50
Porosité (%)
Diagramme : porosité /indice de continuité. On a représenté la droite d'équation 100 - 1,5 n
des milieux purement poreux (non fissurés), et le point A
représentatif d'une roche de porosité n - 15 % et d'indice de continuité 53 %,
avec mise en évidence du degré de fissuration :
Df = 100 - 1,5 n - Ic (n exprimé en pour cent).

Paramètres de résistance La résistance en traction est mise à contribution


dans l'initiation des fractures sous l'action de
La résistance en compression uniaxiale (ac) est l'explosif. La résistance en traction indirecte
le paramètre mécanique le plus couramment (résistance au fendage ou "brésilien " : alb) est la
employé pour quantifier la résistance d'une plus simple à mesurer (norme NF P 94-422 -
roche (norme NF P 94-420 - Détermination de la Détermination de la résistance à la traction.
résistance en compression uniaxiale). Il est Méthode indirecte) ; sa valeur est en général de
conseillé d'utiliser les classes suivantes de l'ordre de a 10 .
résistance, proposées par l'AFTES :

RÉSISTANCE EN COMPRESSION QUALIFICATION DE


CLASSE UNIAXIALE ac (MPa) LA RÉSISTANCE c c

>200 Très élevée

200 à 60 Élevée

60 à 20 Moyenne

20 à 6 laible

<6 Très faible

Terrassements
Les essais Los Angeles et Micro Deval sont des 1.1.2 - ETUDE DUNE DISCONTINUITE _
essais de granulats qui traduisent respectivement
la résistance dynamique de la roche ou résistance Les discontinuités sont de différents types :
aux chocs (norme XP F 18-573) et la résistance joints stratigraphiques, diaclases (figure 1.3),
à l'attrition (norme XP P 18-572). Leurs failles, foliation métamorphique. Elles constituent
résultats s'expriment dans une échelle de 0 à des plans de faiblesse mécanique et de circulation
100, les roches les plus résistantes ayant les préférentielle de l'eau.
valeurs les plus faibles.
Leur présence a une influence notable sur les
Ces essais peuvent être utiles également dans performances des matériels de forage, sur
une perspective de réutilisation des matériaux les conditions de travail de l'explosif, sur la
dans les chaussées. granularité des produits abattus et sur la stabilité
Déforinabilité des terrains restant en place.

Orientation d'une discontinuité


La déforinabilité de la roche est bien caractérisée
par le module d'Young (E) déterminé lors d'un L'utilisation de la convention AFTES est recom-
essai de compression uniaxiale en laboratoire. mandée (figure 1.4) : le vecteur-pendage d'un
Les valeurs de ce module se situent couramment plan est défini par son azimut (0 à 360°) et son
entre 10et90GPa. pendage (0 à 90°).
Abrasivité L'orientation d'une discontinuité par rapport aux
surfaces libres influe sur l'efficacité du tir et sur
L'essai selon la norme XP P 18-579, qui se
la géométrie et la stabilité du futur talus.
pratique sur un granulat 4 - 6,3 mm, permet de
quantifier la capacité d'une roche à user les J Ouverture, remplissage, épontes
pièces métalliques : cette caractéristique est
donc importante pour les phases de foration et On observera l'ouverture (qui peut varier de 0 à
de reprise des matériau K abattus après le tir. quelques cm), le remplissage (par des argiles
de décalcification par exemple), et l'état et la
Selon cet essai, les calcaires purs ont une rugosité des épontes.
abrasivité voisine de 0 (la calcite n'est pas un
minéral abrasif) ; à l'opposé, les roches Ces éléments ont une influence directe sur le
siliceuses compactes telles que les quartzites qui travail de l'explosif (expansion des gaz notam-
ont une abrasivité qui peut dépasser 2000. ment). De plus, ils permettent d'approcher
l'angle de frottement (résistance au cisaillement)
des discontinuités, paramètre mécanique essentiel
de la stabilité des talus.
Les classes d'abrasivité

COEFFICIENT D'ABRASIl ITÉ DESCRIPTIOS


CLASSE ABRg/t DE L'ABRASllïTÉ

ABR, <500 Très faible

ABR2 500 à 1000 Faible

ABR< 1000 à 1500 Moyenne

ABR4 1500 à 2000 Forte

ABR5 >2000 Très forte

| _| Terrassements
F/^M/*^ 1.3

Talus dans un massif calcaire : observer les joints de stratification


(léger pendage vers la gauche de la photographie) et les diaclases subverticales.
La hauteur du talus est de 4 à 5 m.

Figure 1.4

Orientation d'un plan par le vecteur-pendage P (convention AFTES) : azimut a et pendage (3.

/1 -ITHSM-UH-MI s | -^
1.1.3 - LE MASSIF ROCHEUX On détermine aussi le RQD (Rock Quality
Désignation), longueur cumulée des éléments de
Le réseau des discontinuités carottes supérieurs à 10 cm de long par rapport
à la longueur L de sondage considérée, et
Sur un site donné, les discontinuités se regroupent exprimée en pour cent :
généralement en deux ou trois familles d'orien-
tation et de caractéristiques différentes, que XcOlOc-wz)
ROD=\Q{)
l'étude structurale du massif met en évidence
(levés de terrain, photo-interprétation). Sur le
terrain, on relèvera si possible les orientations
d'une centaine de plans pour faire ensuite l'analyse La figure 1.6 présente un exemple de «log»
de leur répartition (utilisation d'un canevas de de sondage carotté, avec la fréquence de
WulffoudeSchmidt). discontinuités FD (inverse de ID) et le RQD,
évalués de façon glissante sur une base L de 1 m.
La densité de discoir.inuités dans le massif On peut aussi construire les paramètres
est souvent quantifiée par l'intervalle de statistiques des longueurs de carottes, avec
discontinuités ID mesuré suivant une ligne (un présentation d'un histogramme et calcul de la
sondage carotté, une ficelle tendue sur une paroi moyenne de l'intervalle entre discontinuités et
rocheuse,...), et défini comme l'intervalle moyen de l'écart-type.
entre deux discontinuités successives. II est
calculé sur une base glissante L (plusieurs Pour obtenir une image correcte de la fracturation
mètres en général), ou pour chaque unité en place, il est nécessaire que le pourcentage de
homogène reconnue. Il est conseillé d'utiliser les récupération du sondage soit voisin de 100 %, et
classes suivantes de l'intervalle II), proposées il est recommandé d'utiliser des carottes de
par l'AFTES : diamètre au moins égal à 70 mm. D'autre part, il
peut être nécessaire de disposer de sondages
dans plusieurs directions pour éviter d'introduire
CLASSE INTERVALLE km) DESCRIPTION un biais d'échantillonnage (sondage parallèle ou
presque parallèle à une famille de discontinuités).
1 > 200 Densité très faible

2 200 à 60 Densité faible

3 60 à 20 Densité moyenne

4 20 à 6 Densité forte

5 <6 Densité très forte Figure 1.5


Carottes de sondage.

m 1

J' L

210 . V —

77
Terrassements
Figure 1.6
m

KM)

110

10 100 0 25 50 75 100
FD R Q D (%)
Analyse de la fracturation dans un sondage carotté (profondeur de 15 à 111 m
dans un massif calcaire). Fréquence de discontinuités FD (en nombre de discontinuités par mètre)
et RQD, évalués sur une base de 1 m, de façon glissante tous les mètres.

Terrassements
Figure 1.7

hantier N89 Affaire SONDAGE SC7


Projet :ECHANG:IJR DE BRIVE x= Y= 1--
I n c l i n . :0 /V Zprojet=
Etude D i a m è t r e mm
Date 09/09/97 Echelle : 1/150 Niveau hydrostatique : 1 5r
Géologie
MICROSISMIQUE 9701 81 .345m 82 690m Pas 0 33m T01 1 8 nucrosec . T02 , 1 8 m>. z- (

vi 3

Bl1-O 345n B2'«O 690m Bl 3 - 1 01 2m

Vitesse en m/s V i t e s s e en m/s


1 O O O 2 O 0 0 3OCC 4 0 0 0 5 0 0 0 6 0 0 0 700O 1OOO 20OO 3OOO 4000 5OOO 6 0 O 0 7OOC
?3 J 1 i 1_^_I 1 1 . I i I • I J . I .. I . I . I . I l_ 23

24- 24

25- 25

26- --: 26

27- 27

28- 28

29- 29

30-

31-
J. 3O

31
• (...H
32- 32

33- .J3

34- 34

35- J5

36- 3fe

37- 37

38- 38

39- 39

40- 40

41 - 41

42- 42

43- •13

44- J4

45-

46- 46

Exemple de diagraphie microsismique en forage (profondeur graduée en mètres).


Trois vitesses sismiques sont calculées, sur des distances entre émetteur et récepteur différentes
(0,34/0,69/1,01 m).

IS Terrassements
La vitesse de propagation des ondes mécaniques Les unités du massif, les hétérogénéités
donne une idée globale de l'importance de la et l'anisotropie
fracturation d'un massif :
La description géologique du massif doit
- la diagraphie microsismique en forage mettre en évidence les changements de faciès
fournit la vitesse des ondes sur une base pétrographique ou de densité de discontinuités,
d'ordre métrique, donc dans un volume observables dans l'emprise du projet. Elle
restreint autour du sondage, ce qui permet donc de définir un certain nombre d'unités
correspond bien à l'échelle du travail de homogènes.
l'explosif mis en œuvre dans des forages ;
le «log» correspondant fournit une On attirera aussi l'attention sur les anomalies
information précieuse sur la qualité du localisées (fort contraste mécanique entre strates
massif et ses variations le long du successives, altération au voisinage d'une
sondage (figure 1.7) ; faille,...). En particulier, la présence de vides
dans les massifs calcaires ou gypseux est un
- la sismique-réfraction fournit la vitesse des élément pénalisant pour l'efficacité des tirs.
ondes sur une base pluri-décamétrique,
et les profils sismiques obtenus permettent Une anisotropie du massif, qui se manifeste dans
de découper le massif en grandes unités. ses propriétés hydrauliques et mécaniques,
est souvent observable dans les terrains
L'eau dans le massif sédimentaires ou métamorphiques, par suite de
la prépondérance d'une famille de discontinuités
Le niveau d'eau fissurale est un paramètre (stratification, schistosité).
important pour le choix du type d'explosif et
pour la stabilité des futurs talus.

La charge hydraulique initiale au niveau de la


1.1.4 -RÉCAPITULATION
zone du terrassement sera déterminée à l'aide de
DES PRINCIPALES MÉTHODES
plusieurs piézomètres. Les relevés piézométriques
ET TECHNIQUES
seront effectués au moins pendant un an, afin de
DE RECONNAISSANCE
prendre en compte les variations saisonnières.
L'état de contraintes La reconnaissance du massif rocheux est réalisée
de façon progressive, en commençant par les
L'orientation et l'intensité des contraintes méthodes les plus "légères" (levés de terrain...)
influent sur le degré d'ouverture des fractures pour aboutir aux sondages et aux essais (cf.
(ouverture des fractures parallèles à la contrainte Guide Technique pour la commande et le contrôle
majeure, fermeture de celles qui lui sont perpen- des reconnaissances des tracés LCPC/Scétauroute
diculaires), et sur la décompression subie par le 2001). On présente ci-dessous la panoplie des
massif lors de la création du déblai. méthodes applicables.
Les contraintes régionales moyennes ont une Relevés de terrain
allure en général connue, mais elles peuvent être
modifiées au voisinage d'accidents. Si les Cartographie géologique accompagnée de :
mesures de contraintes restent une technique
lourde, et donc peu employée, l'anisotropie des Prélèvements d'échantillons : pétrographie.
vitesses obtenues en sismique-réfraction peut
Observation des discontinuités et relevé
être un indicateur d'orientation de la contrainte
de leur orientation et pendage (étude
majeure.
structurale).
Photo-interprétation

Complément à l'étude structurale (cas de déblais


de grande extension).

Terrassements
\ Sondages carottés ) Piézonwtnc

Exploitation : Piézomètres ouverts.

- coupe de sondage, j Géophysique

-échantillons pour examen pétrogra- Sismique-réfraction,


phique et essais de laboratoire,
autres méthodes (sismique entre forages,...).
- densité de discontinuités : ID, RQD. etc. ^
) Diagraphies
J Tomographie électromagnétique
Autorise une détection rapide et précise des
Diagraphies instantanées : enregistrement des zones de dissolution et une vision tridimensionnelle
paramètres de forage. d u SOUS-sol sur des profondeurs de 0 à 60 m.

Diagraphies différées : radioactivité naturelle,


microsismique.

Terrassements
LES EXPLOSIFS
ET LEUR MISE EN ŒUVRE 1.2
Résumé
Bien qu'habituellement considérée comme faisant partie de "l'art du mineur", l'utilisation
des explosifs doit être connue des maîtres d'œuvre, même si leur mise en œuvre finale reste
du domaine du spécialiste.

Il apparaît donc important que les maîtres d'œuvre ayant à charge la conception d'un
projet et le suivi de travaux à l'explosif possèdent des notions de base sur les mécanismes
de l'abattage, les produits utilisés et leur mise en œuvre. Le but de ce chapitre est de
présenter ces notions pour permettre à chacun d'amorcer le dialogue avec les spécialistes.

Tous les paramètres utilisés pour dimensionner un tir concourent au résultat de l'abattage
dont l'objectif principal reste la fragmentation contrôlée du massif rocheux ou la réalisation
d'un ouvrage rocheux.

Le plan de tir représente le document fondamental qui fixe l'ensemble de ces paramètres
et notamment :

- les caractéristiques géométriques de la foration,

- la nature, les quantités et la répartition des explosifs dans chaque trou,

- la nature des artifices d'initiation,

- la séquence d'amorçage.

Il est important de noter qu'un plan de tir prévisionnel ne peut s'appliquer de manière rigide
et définitive. Le cas échéant, il devra être modifié pour s'approcher au plus près du
résultat souhaité. Dans les travaux routiers, où chaque déblai ne représente pas toujours un
volume important, il faudra suivre avec attention les résultats des premiers tirs et réagir
rapidement si des modifications s'imposent.

On distingue classiquement deux catégories de produits utilisés pour la mise en œuvre


d'explosifs :

- Les explosifs fournissant l'énergie mécanique pour briser la roche (dynamite,


émulsion, nitrate-fioul).Ces produits ont des fonctionnements et des conditions de
mise en œuvre différents qui limitent leur domaine d'emploi.

- Les dispositifs d'amorçage qui initient la détonation et définissent la chronologie du


tir : détonateurs électriques, non électriques ou électroniques - bousteurs - cordeaux...

terrassements 21
1.2.1 -ACTION DE L'EXPLOSIF • La zone de broyage, dont le rayon est de
l'ordre de 3 à 5 fois le rayon de la charge, où
Lorsqu'une charge détone dans un massif les contraintes très élevées (400 à 7500 MPa)
rocheux, l'énergie libérée se manifeste sous excèdent la résistance en compression de la
deux formes successives : roche (RC de 50 à 200 MPa). La roche est
totalement détruite dans cette zone.
• une onde de choc initiale qui génère une
contrainte en compression transmise dans le • La zone de fissuration radiale qui correspond
massif rocheux, à l'action de la contrainte tangcntielle en
traction. Dans cette zone la roche présente une
• la libération à très hauie pression et température fissuration en étoile centrée sur la charge (cf
d'un volume important de gaz. figure 1.9). Son extension dépend de la
résistance en traction de la roche et peut
J Effets de l'onde de choc atteindre plusieurs mètres.
L'onde de choc s'accompagne, lors de sa propa- • La zone sismique, qui correspond aux zones
gation, de phénomènes irréversibles qui peuvent sollicitées à un niveau de contrainte inférieur
être répartis en trois zones successives à partir à la résistance de la roche, mais susceptible
de la charge (figure 1.8) : d'affecter les discontinuités.

Figure 1.8
Contraintes
A (échelle log.)

Surface
libre

Distance

Broyage

Fissuration radiale

Broyage Onde réfléchie

Forage ' ; '.


Surface
libre

- T . • ^V

Effets de I'onde de choc et évolution des contraintes induites par le tir.

2 2 Terrassements
Lorsque cette onde de choc rencontre une Ce phénomène est fondamental dans le bon
discontinuité (surface libre ou fracture à fonctionnement du mécanisme de fragmentation
l'intérieur du massif), elle se scinde en une onde de la roche et montre l'intérêt de ménager des
transmise et une onde réfléchie qui sollicite la surfaces libres pour favoriser le travail de
roche à nouveau en traction. Compte tenu de la l'explosif.
relative faiblesse de la résistance en traction de
la roche (Rt de 2 à 20 MPa), on observe une
fissuration parallèle au plan d'onde appelée
"écaillage" (cjfigure 1.8).
Figure 1.9

Fissuration radiale autour d'un trou de mine dans un massif calcaire (0 89 mm).

Effets des gaz et des conditions de mise en œuvre. Le travail


complémentaire d'abattage provoqué par les gaz
Les gaz issus de l'explosion pénètrent dans les produit l'écroulement du massif et son débitage
fissures créées par l'onde de choc ou déjà en bloc. Le travail mécanique réellement fourni
existantes dans le massif et les prolongent puis par les gaz dépend également de la structure de
mettent en mouvement les blocs. Ces gaz sont la roche et des conditions de mise en œuvre de
responsables en atteignant une surface libre, des l'explosif. On estime qu'en réalité 5 à 20 %
projections ainsi que de l'onde de surpression seulement des énergies mises en œuvre sont
aérienne et notamment du bruit associés au tir. utilisées dans la fragmentation du massif.
L'adaptation du type d'explosif au massif et la
Importunce relative des deux types qualité de sa mise en œuvre jouent un rôle
d'énergie libérée fondamental dans la réussite d'un tir. On peut
retenir qu'en général, les énergies de gaz sont
L'énergie de choc, libérée en premier affaiblit le
toujours largement suffisantes et que l'on a
massif. L'importance de ce travail, difficile à intérêt à rechercher le maximum d'énergie de
évaluer, dépend de la brisance de l'explosif, de choc pour assurer la fragmentation.
la capacité du massif à transmettre les vibrations

Terrassements 21
Il faut, dans tous les cas, chercher à optimiser L'action d'une charge est différente selon sa
l'efficacité du "premier concasseur" qu'est position vis à vis de la ou des surfaces libres. On
l'explosif pour : peut retenir que les fissures ont tendance à se
propager vers la surface libre la plus proche.
>• optimiser la granularité d'abattage
(remblai, couche de forme, enroche- Dans la configuration de la figure 1.11 la seule
ments, granulats...), surface libre est la plate-forme supérieure,
imposant des tirs peu profonds et générant un
>• réduire l'utilisation de brise roches mauvais rendement énergétique de l'explosif.
hydrauliques, Pour limiter ces inconvénients, il convient de
concevoir un phasage de mise à feu du tir
»- améliorer le temps de chargement des
permettant la création de surfaces libres à
matériaux abattus,
proximité de chaque trou avant sa détonation.
>- limiter l'usure des matériels de C'est le rôle de la séquence de tir. Le décalage
chargement ou de transport. entre les charges permet de créer des surfaces
libres qui bénéficient à la charge suivante.
Mécanisme de l'abattage
Cas particulier du découpage
Les effets recherchés de l'explosif sur un massif
rocheux sont : La technique du découpage a pour but de favoriser
la création d'une fissure dans un plan prédéfini
• l'arrachement de la base du gradin, comportant des forages coplanaires espacés
d'environ 10 fois le diamètre du trou.
• la dislocation de la partie supérieure.
Ce plan de foration présentant des trous rapprochés
L'énergie nécessaire à l'arrachement de la base
privilégie la formation d'une fissure reliant les
(charge de pied) est plus importante que celle
différents trous (cf figure 1.12).
permettant la fragmentation de la partie
supérieure (charge de colonne). Cela se traduit
généralement par l'usage d'explosifs plus
performants à la base du trou de mine (cffigure
1.10).

Figure 1.10

charge d'explosif placée en bordure d'un gradin avec une surface libre

B : banquette
avec deux surfaces libres :

vues en plan

Action de l'explosif dans une mine d abattage classique.

2 4 Terrassements
Figure 1.11

charge d'explosif disposée au sein d'un massif

formation d'un
cratère

vue en coupe vue en plan

Action d'une charge d'explosif dans un massif rocheux.

Découpage vu en surface. La mise à feu


d'un explosif approprié à l'intérieur
de plusieurs trous rapprochés et coplanaires
permet d'obtenir une fissure de découpage.

Figure 1.12

Terrassements 2S
Deux théories peuvent s envisager pour On différencie :
expliquer ce phénomène :
• les explosifs déflagrants dont la vitesse
>• Une approche "dynamique" qui trouve de détonation très faible (< 1000 m/s) ne
son origine dans l'interaction des produit pas d'onde de choc. La poudre
ondes de conxainte développées par noire, très peu utilisée, est l'exemple
des trous de mine détonant simulta- type de ces produits,
nément. C'est le cas lorsqu'on utilise
un explosif brisant, type cordeau • les explosifs détonants utilisés en TP
détonant. qui libèrent une énergie de choc généra-
lement proportionnelle à leur vitesse de
>• Une approche "quasi statique" liée détonation supérieure à 2000 m/s.
pour l'essentiel à l'action des gaz et Les vitesses de détonation indiquées
qui suppose la formation d'une fissure pour chaque produit correspondent à
et sa propagation sous l'action des gaz. des vitesses obtenues aux conditions
Cette théorie ne nécessite pas la expérimentales de l'agrément des
simultanéité de détonation des charges formules. En réalité, elles varient en
pour être applicable. fonction des conditions de mise en
œuvre et d'amorçage, dans des proportions
Dans la pratique, il est vraisemblable que les importantes pouvant aller jusqu'à la
deux phénomènes interviennent dans le simple déflagration.
découpage, le choix de l'explosif favorisant une
action plutôt qu'une autre. Diamètre critique
Le diamètre critique correspond au diamètre de
la charge au-dessous duquel l'explosif n'est plus
1.2.2-LES EXPLOSIFS ET capable de détoner de manière fiable. Il varie
LES DISPOSITIFS D'AMORÇAGE . d'environ 20 mm pour les dynamites à près de
100 mm pour certains nitrates fioul alourdis.
Au-dessus de ce diamètre, la vitesse de détonation
Les explosifs
de l'explosif croît progressivement pour
Un explosif est un corps ou un mélange de corps atteindre son régime optimal rapidement pour
chimiques susceptibles de se décomposer très les dynamites, plus lentement pour les explosifs
brutalement en libérant une onde de choc et un de type émulsion ou nitrate-fioul.
volume important de gaz à hautes pression et Sensibilité à l'amorçage
température.
La sensibilité à l'amorçage d'un explosif définit
Il est difficile de caractériser simplement un la puissance minimale du système d'amorçage
explosif dont les performances vont dépendre (détonateur, bousteur, cartouche d'explosif...)
des conditions de mise en œuvre, de la qualité de nécessaire pour initier la détonation de la charge
l'amorçage et de la stabilité du produit lui-même dans des conditions optimales de sécurité et
dans le temps. Ces produits font l'objet de d'efficacité.
fiches techniques précisant leurs principales
caractéristiques vis à vis d'essais normalisés Densité
ne reproduisant pas toujours les conditions de
chantier. Ces principales caractéristiques sont : II convient de distinguer :
• la densité des produits qui varie de 0,80
La vitesse de détonation
pour le nitrate-fioul à 1,5 pour les
C'est la vitesse à laquelle se propage la réaction dynamites, qu'il est important de
de décomposition dans l'explosif. prendre en compte, notamment en
présence d'eau dans les trous à charger.

26 Terrassements
• la densité de chargement qui, rapportée On différencie les énergies de choc et de gaz.
au volume du trou de mine, conditionne L'énergie totale libérée varie de 2 à 5 M.)/Kg en
la masse d'explosif que l'on peut placer fonction des produits (cffigure 1.13).
dans un volume donné.
Résistance à l'eau
Énergie spécifique
II s'agit d'une appréciation du comportement du
L'énergie spécifique représente la quantité produit en présence d'eau qui va de "résistance
d'énergie libérée par un kilogramme d'explosifs, nulle" pour les nitrates fioul à "très bonne" pour
mesuré à partir d'essais normalisés ou calculée les dynamites.
théoriquement à partir des formulations des
produits.

Figure 1.13

EXPLOSIF E
CHOC E
GAZ E
TOTALE

CORDEAU DÉTONANT 3,35 1,8 5,15

DYNAMITE

Sofranex - 4,74
F15/F16 - - 3,87

Gomme NC1 1,59 3,68 5,27

Gomme NC2 1,37 3,14 4,51

Dynaroc 7 2,26 2,11 4,37

ÉMUESION

Nitram 5 1,59 1,77 3,36


Titamax 5000 1,94 1,93 3,87
hentite 2500 - - 3,55

NITRATE-FIOUL

Ordinaire 1,25 1,72 2,97

Aluminisé - - 4,5

Énergies spécifiques de quelques explosifs (en MégaJoules/kg).


(Doc. Ec. des mines d'Alès - Ph. WEBER - 1992)

Terrassements 27
Principaux explosifs utilisés • une sensibilité faible à l'amorçage
en travaux publics nécessitant une charge amorce ou un
bousteur voire un cordeau détonant,
Les dynamites
• une résistance nulle à l'eau.
Les dynamites contiennent de la nitroglycérine
et du nitroglycol (antigel) qui sont des liquides L'utilisation du nitrate-fioul en TP est très
explosifs imbibant un comburant (nitrate répandue, sauf présence d'eau, du fait
d'ammonium) et un combustible (papier, farine notamment d'un coût relativement faible du
de bois...). Mlles sont uniquement utilisées en produit. Mais leur emploi est fortement
cartouches. déconseillé en présence de cavités dans les
forages (fissures ouvertes, karsts) à cause de
Les dynamites se caractérisent par : leur conditionnement en vrac.
• une densité > 1,25 et un diamètre Les performances du nitrate-fioul sont améliorées
critique faible (= 25 mm), en lui adjoignant de la poudre d'aluminium
(nitrate fioul aluminisé).
• une vitesse de détonation élevée
(« 5000 à 6000 m/s), On rencontre plus rarement des produits
dénommés nitrate-fioul alourdis qui sont un
• une énergie de choc très élevée
mélange de nitrate-fioul et d'émulsion présentant
(== 2,5 MJ/kg),
des performances proches du nitrate-fioul mais
• une bonne sensibilité à l'amorçage minimisant la sensibilité à l'eau du produit.
(détonateur),
Les émulsions
• une très bonne résistance à l'eau.
Les émulsions sont un mélange :
L'utilisation des dynamites tend à diminuer pour
• de nitrate d'ammonium en solution
des questions de coût mais également de sécurité,
aqueuse,
cet explosif contenant de la nitroglycérine.
• d'une matrice liquide à base d'huile et
Généralement, la dynamite est adaptée aux
d'émulsifiant,
roches saines et compactes, nécessitant des
énergies de choc importantes. • d'un sensibilisant constitué d'une solution
chimique gazéifiante ou de micro-billes
Les nitrates fioul
de verre.
Les nitrates fioul sont composés de granules
Le plus souvent conditionnées en cartouche,
de nitrate d'ammonium (= 94 %) et de fioul
parfois fabriquées sur site, les émulsions présentent
(~ 6 %). Ils sont utilisables en vrac et compensent
plusieurs formulations ayant des caractéristiques
leurs performances relativement modestes par
et surtout des énergies différentes allant de
un excellent remplissage du trou.
produits voisins du nitrate-fioul à des produits
Ils se caractérisent par : qui se rapprochent progressivement des
dynamites. Elles se caractérisent par :
• une densité faible < 0,9 et un diamètre
critique voisin de 40 mm, • une densité supérieure à I et des
diamètres critiques voisins de 25 mm,
• une énergie de gaz relativement élevée
(= 2 MJ/kg) pour une énergie de choc • des vitesses de détonation théoriques
faible, voisines de 5000 m/s variables en
fonction du diamètre des cartouches.
• une vitesse de détonation théorique
comprise entre 3000 et 3500 m/s • une bonne sensibilité à l'amorçage,
dépendant du d:amètre des forages et de
• une bonne résistance à l'eau.
la qualité de l'amorçage,

2S Terrassements
L'utilisation de ces produits en TP est très répandue • d'un dispositif d'allumage thermique ou
notamment en présence d'eau. de choc,
Cas particulier de la fabrication sur site • d'un système de retard éventuel,
Bien que peu utilisée à ce jour en TP, la fabrication • d'un explosif primaire très sensible,
sur site des nitrates fioul et des émulsions se
développe depuis 1990, à partir d'unités mobiles • d'un explosif secondaire (0,6 à 0.8 g
contenant les produits primaires et assurant leur de pentrite en général) amorcé par
mélange et le pompage ou le déversement des l'explosif primaire et apportant une
produits dans les trous. énergie de choc suffisante pour amorcer
la décomposition des explosifs du tir.
Les produits sont identiques à ceux fabriqués en
usine mais ces unités mobiles sont soumises à la Outre son rôle d'initiateur de la détonation, le
législation propre aux établissements classés. détonateur peut contenir une composition
retardatrice qui introduit un retard entre le
Les dispositifs d'amorçage dispositif d'allumage et l'explosion (voir
chapitre 1.2.3.-Tir séquentiel) : ces détonateurs
Les explosifs sont des substances dont la sont dits à micro-retard (multiple de 25 ms) ou à
décomposition ne s'opère que sous l'effet d'un retard (multiple de 0,5 s).
amorçage apportant l'énergie nécessaire à
l'initiation de la réaction chimique. La chaîne L' imprécision des détonateurs à micro-retard
d'amorçage comprend le dispositif de mise ou à retard est de - en théorie - quelques
à feu (exploseur classique, séquentiel ou millisecondes, mais peut s'avérer plus importante.
électronique...) les dispositifs d'amorçage Elle évolue en fonction du temps, car dépendant
(détonateurs électriques, détonateurs non d'une composition chimique altérable. Elle
électriques de type Nonel, électroniques, évolue également en fonction de la quantité de la
cordeaux détonants, bousteurs...) et les charges poudre retardatrice (plus le retard est important
d'explosif. plus les imprécisions dans sa date réelle de
départ augmentent).
Uexploseur
- Les détonateurs électriques
L'exploseur est en pratique un générateur de (cf figure 1.14)
courant associé à un condensateur dont la
décharge fournit le courant électrique nécessaire Les détonateurs électriques se différencient
à l'allumage des détonateurs électriques. Ses entre eux par l'intensité du courant nécessaire à
caractéristiques dépendent du type et du nombre leur excitation. Habituellement on utilise des
de détonateurs. détonateurs Moyenne Intensité (MI), mais la
présence de sources électro-magnétiques à
Les détonateurs proximité des tirs (lignes électriques aériennes
ou enterrées, antennes émettrices - réceptrices,
Les détonateurs sont composes, quel que soit caténaires SNCF... ) impose l'emploi de détonateurs
leur type : à Haute Intensité (HI) voire Très Haute Intensité
(THI).
Figure 1.14
perle d'allumage explosif primaire explosif secondaire
circuit électrique ( pentrite ) •

V/////A
I

Coupe d'un détonateur


sertissage composition
électrique retardatrice

terrassements
Les détonateurs sont raccordés en série à • ponctualité des détonateurs précis à
l'exploseur via une ligne de tir, ou à une 1 ms près, les détonateurs à micro-
planchette comportant jusqu'à 10 lignes de tir retard présentant des risques de dérives
reliée à un exploseur séquentiel. de quelques ms,
- Les détonateurs non électriques • simplicité de la conception de la
de type Nonel séquence de tir en s'affranchissant des
problèmes de sécurité électrique, et de
Les détonateurs non élsctriques de type Nonel combinaisons limitées liées au pas de
diffèrent des détonateurs électriques par leur 25 ms des détonateurs à micro-retard.
système de liaison. L^s fils électriques sont
remplacés par un tube en plastique de 2 à 4 mm Les cordeaux détonants
de diamètre dont la paroi interne est recouverte
d'une fine couche de peinture explosive assurant Les cordeaux détonants sont constitués par un
la transmission d'une onde de choc. explosif pulvérulent très sensible et très rapide
(6000 m/s) contenu dans une gaine souple.
Les détonateurs sont reliés entre eux via ces
tubes. Un détonateur électrique ou un pistolet à Ces cordeaux sont caractérisés par la quantité
percussion est fixé en tète des tubes pour initier d'explosif contenue par mètre qui varie de
l'ensemble du dispositif. quelques grammes pour les cordeaux à basse
énergie à 70 g/m pour les cordeaux utilisés pour
Au delà du tube, le détonateur non électrique de le découpage des parois.
type Nonel fonctionne comme un détonateur
électrique, y compris pour les micro-retards. Raccordés à un détonateur, ils peuvent être
utilisés pour transmettre l'explosion à une ou
- Les détonateurs électroniques plusieurs charges.
Cette nouvelle génération de détonateur, Bien qu'autorisée, la présence de cordeau
commercialisée depuis 1999, se caractérise détonant en surface d'un tir est à éviter compte
par la présence d'une puce électronique tenu notamment des nuisances sonores importantes
programmable de 0 à 30 000 ms par pas de 1 ms. qu'il génère.
La programmation est effectuée sur le site après
chargement du tir. Ces nouveaux dispositifs Les bousteurs
présentent des avantages incontestables en terme
de: II s'agit de dispositifs chargés d'explosifs denses
à haute vitesse de détonation. Ils sont destinés à
• sécurité, les détonateurs ne devenant amorcer les explosifs peu sensibles et doivent
électriquement actifs qu'après program- être initiés par un détonateur.
mation donc après chargement du tir.

Figure 1.15

Boitsteur et détonateur.

Terrassements
1.2.3-PLAN DE TIR Eléments à prendre en compte
dans la conception d'un plan de tir
Le plan de tir est le document qui définit
L'élaboration d'un plan de tir nécessite la prise
l'ensemble des paramètres d'une volée. Élaboré
en compte de multiples éléments dont les
par le mineur, il est le résultat technique et
contraintes spécifiques du chantier et les règles
économique d'une synthèse et d'un compromis
de l'art du minage qui s'expriment à travers les
entre les impératifs du chantier, les contraintes
paramètres du tir.
du site et les règles de l'art du minage. Pour un
même site, il doit toujours être considéré comme Les contraintes
évolutif.
II peut s'agir de contraintes qui s'imposent à
Le terme consacré "plan de tir" s'applique à tous
l'organisation du chantier conçue par l'entreprise :
les schémas de tir. Il convient toutefois de
différencier : • délais d'exécution,
- le plan de tir prévisionnel préalable à la • nature et structure du massif rocheux,
mise en œuvre, présence d'eau, présence de cavités,
- le plan de tir réel établi après la mise à • granularité et destination des matériaux
feu qui correspond au constat de la mise abattus,
en œuvre et éventuellement des résultats
obtenus (vibrations, projections, • proximité de structures sensibles aux
granularité...). vibrations et aux projections,

J Contenu d'un plan de tir • proximité d'installations électriques,


• créneaux horaires de tir (circulation
Un plan de tir doit contenir tous les paramètres
SNCF ou routière...).
permettant d'une part de prévoir la mise
en œuvre d'un abattage et d'autre part d'en
analyser les résultats (cf annexe 1 ).

SITUATION - dans le temps (date - heure),


- dans l'espace (n° de déblai, profil, altitude...).

FORATION - diamètre, profondeur, inclinaison et nombre de trous,


- banquette (épaisseur de la tranche à abattre) et espacement (distance entre
deux trous d'une même rangée) constituant la maille,
- surprofondeur,
- incident de foration (chute d'outil, venue d'eau...).

CHARGEMENT - types d'explosifs, quantité et position dans le trou,


- types d'amorçage et position du ou des détonateurs.
- types de bourrage et position dans le trou,
- valeur des charges mises en œuvre :
- charge totale du tir,
- charge spécifique (quantité d'explosifs par m3 de rocher),
- charge par trou,
- charge unitaire instantanée (charge détonant à un instant
ou sur une période < 8 ms en tir séquentiel).

SÉQUENCE - type d'artifice de mise à feu avec la date de départ des charges,
D'AMORÇAGE - schéma d'implantation des lignes de tir en amorçage séquentiel.

Terrassements
Ces informations, fondamentales pour le dimen- d'abattage). Cette règle est imposée par la
sionnement technico-économique des tirs, nécessité de positionner l'explosif dans le banc à
doivent être incluses dans le dossier de fragmenter en respectant les hauteurs minimales
consultation des entreprises. de bourrage. Le non-respect de cette disposition
se traduit par des problèmes de granularité sur
11 peut s'agir de contraintes propres à l'organisation ce banc sommital qui se situe dans le bourrage et
de l'entreprise : n'est donc pas fragmenté efficacement par la
• limites techniques du matériel de foration, charge mise en œuvre sous sa base.

• rythme de production en adéquation Ces dispositions, qui relèvent de la pratique,


avec les matériels de chargement et de doivent être prises en compte dès la conception
transport, du projet et lors de l'approbation des Plans
d'Assurance Qualité afin de clarifier le
• phasage des différents ateliers du règlement ultérieur des marchés.
chantier et horaires des tirs,
Détermination des paramètres du tir
• coût.
Le recensement des contraintes précédentes
Calage du toit de minage permet de déterminer les nombreux paramètres
du tir qui sont par ailleurs souvent largement
Bien que la définition du toit rocheux relève des dépendants les uns des autres :
pièces contractuelles du marché lorsque celui-ci
prévoit la rémunération de l'extraction en - La charge spécifique
fonction des moyens utilisés, son calage définitif
doit respecter des dispositions imposées par les La charge spécifique correspond à la quantité
techniques de minage. d'explosif utilisée pour abattre un mètre cube de
roche. Elle varie, pour un explosif donné, avec le
La plate-forme initiale doit permettre la circulation comportement mécanique de la roche et les
et la mise en place des engins de perforation. objectifs de granularité recherchés.
Ainsi doit-on éviter en présence d'un toit
rocheux très irrégulier de créer une plate-forme Elle est également liée au diamètre de foration
chaotique suivant ce toit sous peine de créer des et à la maille. En effet la réduction de ces
problèmes de foration (implantation des trous, paramètres permet une répartition plus homogène
inclinaison, profondeur). de l'explosif dans le massif au bénéfice de la
fragmentation.
En présence d'un toit rocheux très proche de la
cote finale du projet, l'extraction aux engins - Le diamètre de foration
mécaniques devra être interrompue en conservant Le choix du matériel de foration doit tenir compte
une hauteur minimale à miner variable suivant du diamètre de forage adapté à la charge
les chantiers (de l'ordre de 1,50 à 2 mètres). spécifique et au conditionnement de l'explosif
Cette règle est imposée par la nécessité de employé. Les problèmes de qualité de la foration
conserver une hauteur de bourrage suffisante conduisent également à limiter les hauteurs
pour la sécurité des tirs. Le non-respect de d'abattage en fonction des diamètres de foration.
cette disposition se traduira soit par une sur- Les foreuses peuvent travailler dans des gammes
profondeur de minage inutile soit par une réduites de diamètre. La préconisation d'un
extraction à maille réduite inutilement coûteuse. diamètre sortant de cette gamme en cours de
En présence de structures en bancs alternant chantier nécessite alors un changement de
des niveaux compacts et des niveaux tendres, machine.
l'extraction aux engins mécaniques doit être
interrompue avant d'atteindre le premier banc à
miner (1 à 2 mètres e:i fonction de la maille

~\ 2 Terrassements
- La nature des explosifs - La maille

Le choix des explosifs dépend essentiellement La maille est le produit de la banquette B et de


du massif à abattre et des objectifs de granularité l'espacement E. L'épaisseur de la tranche à
recherchés. La présence d'eau impose des abattre, ou banquette B, constitue un élément
limites d'emploi notamment du nitrate-fioul. La fondamental dans le mécanisme de l'abattage
présence de cavités (karsts, fissures ouvertes) décrit précédemment. L'espacement E, séparant
impose des limites d'emploi aux explosifs en les trous d'une même rangée, est défini à partir
vrac. de la valeur B et de la forme de la maille
(cf figure 1.16).
Ce choix dépend également des diamètres de
foration, certains explosifs (notamment le nitrate- Une maille rectangulaire dont le grand côté est
fioul), ayant un diamètre minimal d'emploi et parallèle au front favorise la fragmentation.
n'atteignant leur rendement maximum qu'au
delà d'un certain diamètre. Une maille rectangulaire dont le grand côté est
perpendiculaire au front favorise le découpage
- Les caractéristiques géométriques le long des rangées de trous au détriment de la
(hauteur du front-faces libres - blocométrie.
nombre de rangées)
Il faut noter que ce n'est pas le seul plan de
Le choix de ces paramètres relève le plus foration qui détermine les valeurs de B et E,
souvent d'un compromis entre les valeurs mais que la séquence d'allumage peut conduire
techniques optimales, les capacités du matériel à des géométries différentes comme l'illustre
de perforation et les contraintes du chantier la figure 1.17, à partir d'une maille carrée.
(phasage, cadence de production, circulation des
engins de transport).

Figure 1.16

Maille favorisant le découpage -5-= 0 8

Maille favorisant la fragmentation -g-= 2,5

Influence de la forme de la maille sur le résultat du tir.

Terrassements
Figure 1.17

3)
E = 1,8 a
B = 0,55 a

Influence de la séquence d'amorçage sur la maille réelle.

- L'amorçage >- À l'aide d'un détonateur pour chaque


charge située dans un même trou.
L'amorçage est l'ensemble du dispositif entraînant
l'explosion de la charge. Il dépend : - La séquence d'initiation des charges
• de la sensibilité de l'explosif qui corres- La séquence d'initiation des charges définit la
pond à l'énergie nécessaire pour date à laquelle va détoner chacune des charges
provoquer la détonation du produit et du tir. Elle fixe l'ordre de départ des trous et les
qui varie de façon importante. intervalles de temps entre chaque trou. Elle est
fondamentale pour la création des surfaces
• du diamètre de foration, lorsqu'on libres assurant un bon rendement du tir et le
utilise des explosifs dont la sensibilité positionnement du tas abattu. Elle permet égale-
augmente avec le diamètre (nitrate-fioul ment de fixer la charge unitaire instantanée
- émulsion...). maximale du tir dont dépendent largement les
En règle générale, l'amorçage est réalisé en fond vibrations émises dans l'environnement.
de trou, c'est à dire que le détonateur est placé à L'établissement de cette séquence est une phase
la base de la charge. Cette disposition favorise la souvent délicate dans l'élaboration du plan de
fragmentation des matériaux et atténue les
tir, la gamme de retards disponibles étant géné-
nuisances sonores et les projections.
ralement limitée, les règles de conception
En présence de charges étagées (cffigure 1.18) contraignantes et le comportement du massif
l'amorçage peut être réalisé : rocheux difficile à estimer. Son adaptation est
nécessaire au vu des résultats des premiers tirs.
>* À l'aide d'un seul détonateur et d'un
cordeau détonant reliant les différentes - Tir séquentiel
charges (cette solution présente des Les règles de conception applicables au tir
risques de ratés de tirs par rupture du séquentiel qui regroupe tout schéma de tir
cordeau). affectant à chaque charge sa propre date de

Terrassements
Figure 1.18

détonateur Détonateur t2

Détonateur H

Amorçage latéral
par cordeau Bourrage terminal

détonant avec H<t2 sauf cas


particulier
Cordeau détonant

_ Charge étagée —
I
. Bourrage intermédiaire

Amorçage ponctuel
postérieur

I . charge de pied .

Exemples d amorçage pour charges étagées.

détonation sont regroupées dans un guide charges quelconques si on veut les


technique sur la sécurité du tir séquentiel, considérer comme séparées pour le calcul
CORSS , du 18.12.1997. Les principales règles de la charge unitaire instantanée maximale
sont les suivantes (cffigure 1.19) : du tir.

• amorçage fond de trou, D'une manière pratique, le mineur dispose pour


réaliser un tir séquentiel des moyens suivants :
• départ de la première charge après que
tous les détonateurs aient reçu leur • détonateurs électriques à micro-retard
signal de mise à feu (sécurité n° 0 à 20 soit 21 numéros séparés de 25 ms
électrique). Toutefois dans les travaux à entre-eux (0 à 500 ms),
ciel ouvert on peut déroger à cette règle
pour une distance minimale de 3 espa- • détonateurs non électriques (type
cements entre trous avec un minimum Nonel) à retard (25 ms) et des raccords
de 15 m, adaptés à court retard ( 1 7.25 et 42 ms).

• la différence des dates de mise à feu de • détonateurs à retard 0,5 s utilisés pour
deux charges contiguës ne doit pas être des tirs à intervalles de temps importants
inférieure à 17 ms et à 8 ms pour deux (tirs souterrains, puits marocains...),

I - CORSS : Commission des Recherches Scientifiques et techniques sur la Sécurité dans les industries c\tracti\es.

Terrassements
Figure 1.19

8 n 14 17 20 LIGNE i 0ms

200, y, 275 (50 500


^ - Instant de mise à feu

8 1 1 1 1 17 20 LIGNE 2 28ms
• • • V
228 303 378 453 528 Numéro de micro-retard

8 II 14 17 20 LIGNI .< 56nis


• • • *
331 406 4SI 556

8 11 14 17 20 LIGNE 4 84ms
I • • • V
i 359 4 4 50'» 584
o
n
8 11 14 17 20 LIGNE 112ms
t
• • •
312 387 462 53 ^ 612 Sécurité éleetrit ut1 : mise à feu du premier trou 200ms
initialisation de la dernière ligne
l%ms
8 II 14 17 20 LIGNE (, 140ms

~v • 9 Écart minimum entre 2 trous voisins : 28ms 17ms)
340 415 565 640
490 Écart minimum entre tous les trous pris 2 à 2 : 9ms
( Hmsl
8 11 14 |7 211 LIGNE 7 168ms
V • • • Écart entre 2 trous voisins d'une même ligne parallèle
368 443 518 593 668 au front : 28ms correct pour une banquette de 3 à 9m

.y. Écart entre 2 charges continues de 2 rangées succes-


8 11 14 17 20 LIGNE S
sives : 75ms correct pour une banquette de 2.5 à 7.5m
V • • •
396 471 546 621 696 Rapport tj-t/M = 2,7 correct (compris entre 2.5 et 5)

Exemple de ir séquentiel.

Figure1.20

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Exploseur
( âble m aitre
—1 1 r.
-H
a:
l'anneau de jrograi îmatioi
• 1•!• . rlnr
retards l i g n e s d e tir

• •
\ \
<0
(fin f
0+Atl
\
' f
U+At2...
1 Bouton de
Clé de charge
mise à feu

Schéma de principe dt l exploseur séquentiel.

Terrassements
• exploseurs séquentiels qui comprennent - Le bourrage
de 2 à 10 lignes de tir eouplées de sorte
qu'un délai At soit introduit entre les Le terme de bourrage qualifie à la fois le volume
dates de eharge dans les lignes de tir des non chargé d'un trou et les matériaux mis en
signaux de mise à feu (cf figure 1.20), œuvre dans ce volume.

m des détonateurs électroniques à puce En sommet de trou, il a pour but d'éviter les
programmable de 0 à 30 000 ms par pas projections, d'atténuer le bruit et d'améliorer
l'effet des gaz de la charge explosive. Hn forage
de 1 ms qui apparaissent sur le marché.
il permet d'assurer l'étagement des charges
- La surprofondeur deforation (sa hauteur minimale dépend alors du type
d'explosif utilisé).
La surprofondeur a pour vocation d'assurer la
régularité et la cote de la plate-forme créée à la La hauteur du bourrage terminal est proportion-
base du tir. nelle à la banquette (B) avec au minimum :

Elle dépend essentiellement de la banquette - 0,5 B en mine de moins de 6 m.


mais doit être augmentée avec le nombre de
rangées. Sa valeur est à rechercher lors des - B en cas d'amorçage en tête ou 0,5 B en
premiers tirs : amorçage fond de trou, pour les mines
de plus de 6 m.
• trop importante elle diminue les carac-
téristiques mécaniques du talus (stabilité, La nature des matériaux utilisés pour le bourrage
n'est pas réglementée. On constate toutefois que
aspect) ou du fond de déblai.
l'emploi de matériaux élaborés de type 2/4 mm
• trop faible elle génère des hors-profils. ou 4/6 mm permet un meilleur rendement
de l'explosif, une mise en œuvre plus aisée et
sûre et une diminution des nuisances (bruit,
projections) (cffigure 1.21).
Figure 1.21

Influence des matériaux utilisés pour le bourrage


- Lignes de droite : bourrage en matériaux élaborés (2/6).
Lignes de gauche : bourrage en matériaux issus de la forât ion.

Terrassements
- Inclinaison des trous Méthode suédoise

Ce paramètre est essentiellement lié en TP à la Les ouvrages publiés par les Suédois Langefors
géométrie du massif à abattre (réduction de et Kihlstrom (1973) constituent encore actuelle-
banquette en pied sur un front incliné ou ment une référence pour un calcul rationnel des
difficulté d'accès de la foreuse) et aux tirs de plans de tirs en intégrant un maximum de
découpage. L'inclinaison des trous nécessite un paramètres liés au massif rocheux, à l'explosif
matériel de foration adapté et un soin particulier et aux caractéristiques de foration. Ces règles
pour la mise en place de la machine afin s'articulent autour du paramètre fondamental
d'éviter les erreurs de positionnement et les qu'est la largeur de banquette B (cf. annexe 2).
déviations.
Assistance informatique
Evolution et adaptation du plan de tir à la conception des tirs

Le nombre de paramètres nécessaire à l'établis- Depuis 1980, des logiciels permettent de


sement d'un plan de tir impose, pour obtenir un modéliser les processus complexes intervenant
résultat optimal, une phase d'essai initiale dans l'abattage et d'estimer l'influence des
(convenance) et des adaptations en cours de combinaisons des divers paramètres sur les
chantier en cas notamment d'évolutions des résultats technico-économiques d'un tir.
caractéristiques du massif ou de la granularité
recherchée des matériajx abattus. Ces outils informatiques d'aide à la décision
sont basés sur des équations théoriques liant les
Lorsque des contraintes liées aux vibrations paramètres du tir et des banques de données de
existent, l'évolution du plan de tir devient tirs réalisés qui peuvent être alimentées par les
indispensable en fonction du résultat des résultats du chantier en cours afin d'affiner les
mesures de vibration et de la distance du tir vis simulations.
à vis des structures à préserver.
Quelle que soit la méthode de conception
] Méthodes de conception des plans de tir utilisée, son efficacité ne pourra être jugée que
si la mise en œuvre est réalisée avec soin,
Méthode empirique conformément au plan de tir.
À partir des objectifs notamment granulome-
triques et de la connaissance qu'il a du massif
rocheux, le mineur se fixe une consommation
spécifique d'explosifs (les valeurs habituelle-
ment rencontrées en TP varient de 200 g/m1 à
500 g/m3), un diamètre de foration et une
géométrie du tir qui dépendra des contraintes du
chantier (hauteur d'abattage, nombre de trous,
nombre de rangées...).

À partir de ces paramètres, le concepteur va


pouvoir définir une maille fonction du diamètre
de foration et une hauteur de bourrage, puis il
fixera les séquences d'amorçage et d'initiation.

Cette méthode, la plus fréquente en TP, conduit


à un choix multiple de solutions, le plan optimal
étant recherché empiriquement par essais
successifs.

\V Terrassements
LA FORATION (*)
13
Résumé

La réalisation d'un abattage commence par la mise en place d'explosifs à l'intérieur de trous
de forage. Le résultat d'un tir dépend pour une part importante de la qualité des trous, donc de
l'exécution et des caractéristiques des forages destinés à être chargés. D'autre part, le fait que
l'énergie explosive est d'autant mieux transmise à la roche qu'elle est confinée dans le trou de
mine, conduit à rechercher une bonne qualité de la paroi de forage.

On comprend donc l'importance du choix du matériel et du suivi de la réalisation des trous de


forage, tant au plan technique qu'économique.

Le choix du matériel est guidé notamment par :

- les caractéristiques du gisement,

- la géométrie du terrassement à l'explosif et les caractéristiques d'exploitation des


terrains abattus,

- des critères d'environnement.

Compte tenu de l'incidence de la géométrie de la foration sur le fonctionnement des charges


d'explosif à l'intérieur du massif rocheux, la recherche de la qualité dans ce domaine doit
être une préoccupation constante du foreur et du mineur. Une mauvaise qualité de la foration
peut en effet conduire à des désordres graves souvent immédiats, parfois différés, pas
nécessairement directement visibles, mais toujours irréversibles.

Un forage de qualité est un forage effectué à l'emplacement prévu, avec la bonne inclinaison
et selon le bon azimut, à la profondeur voulue, au bon diamètre et selon la géométrie
souhaitée. De plus le trou réalisé doit être stable.

La recherche de la qualité de la perforation doit rester un objectif prépondérant du maître


d'œuvre qui doit savoir l'exiger et la reconnaître par un suivi approprié.

Au plan économique, on retiendra que la perforation représente environ le tiers du coût d'un
abattage à l'explosif.

(*) On emploie indifféremment les termes "foration" ou


"perforation". Le néologisme "foratîon" est le plus
couramment utilisé par les professionnels du minage.

Terrassements
L'objectif de la foration pour abattage est La foration percutante est de loin la plus
d'obtenir un trou bien calibré stable et rectiligne, couramment utilisée en France.
destiné à être rempli d'explosif.
Quelle que soit la méthode utilisée (marteau
Dans le domaine des Travaux Publics et des hors du trou ou fond de trou), le principe reste le
Carrières, la foration peut se faire de deux même : il s'agit de transmettre l'énergie
façons différentes : provenant d'un marteau monté sur un chariot de
foration (cffigure 1.22) jusqu'à un outil destiné
- la foration percutante : à détruire la roche par percussion, pression et
• marteau hors du trou rotation. Les éclats de roches ainsi produits sont
ensuite remontés à la surface par soufflage d'air
• marteau fond de trou comprimé ou injection d'un liquide ou d'une
mousse.
- la foration rotative (rotary) :

• outil à plaquettes coupantes

• outil tricône

Figure 1.22

Engin de foration sur un chantier


de terrassement rocheux.

411 Terrassements
1.3.1 - LES DIFFERENTES TECHNIQUES carbure qui agit sur la roche comme un outil de
DE FORATION coupe d'un tour.

L'apparition d'outils à pastilles diamantées


Foration percutante "hors du trou "
(diamant polycristallin PCD) devrait apporter
une solution au problème de réaffutage des
La technique de la foration percutante hors du
plaquettes.
trou met en œuvre un marteau rotopercutant,
monté sur un chariot automoteur avec un Foration rotative avec tricône (rotary)
compresseur d'air, tracté ou embarqué, qui
fournit l'énergie nécessaire à son déplacement, Généralement réservée à la réalisation de trous
alimente le marteau et assure l'évacuation des de gros diamètre (> 230 mm), cette méthode
éclats de foration. peut être utilisée dans n'importe quel type de
roche (tendre à extrêmement dure).
La foration au marteau perforateur hors du trou
est classiquement utilisée pour les trous peu l'Ile est actuellement utilisée dans les grandes
profonds dans les roches compactes ou moyen- carrières ou les cimenteries.
nement fissurées. Les diamètres vont de 44 mm
à 114 mm mais les plus courants sont 76 mm et
89 mm.
1.3.2 - LE CHOIX D'UN MATERIEL
On distingue généralement deux types de foration DE FORATION
percutante hors du trou :
- la foration hors trou pneumatique Le matériel de foration est généralement choisi
pour laquelle le marteau est alimenté en en fonction :
énergie pneumatique,
• du gisement dont "la forabilité" dépend
- la foration hors trou hydraulique, plus de la nature du matériau et de la géométrie
récente, dans laquelle le marteau est de la masse à abattre. Les caractéristiques
alimenté en énergie hydraulique. Cette de la roche (résistance à la compression
évolution a constitué le premier pas vers - dureté - abrasivité), ainsi que la structure
une amélioration du confort du foreur du massif (hétérogénéité - puissance -
et des conditions de travail (cabine position du toit - discontinuités) sont géné-
insonorisée, magasin d'allonges, aspirateur ralement déterminantes,
des débris de foration etc.).
• des caractéristiques d'exploitation :
Foration percutante "fond de trou " matériel de reprise (pelle - chargeuse),
granularité et production recherchées,
Dans le cas de foration fond de trou, le marteau
qui transmet l'énergie au taillant est à l'intérieur • de l'environnement : présence d'habi-
du trou juste au-dessus du taillant. Des tubes de tations (vibrations - bruits - poussières).
plus gros diamètre et donc plus rigides que les Ces critères ne sont évidemment pas limitatifs
tiges utilisées en foration hors du trou permettent mais permettent de déterminer la profondeur et
un meilleur guidage et une meilleure géométrie le diamètre des forages à réaliser. Un seul
du forage. d'entre eux peut, dans certains cas, aboutir à une
orientation du choix du matériel à utiliser. À titre
Foration rotative à plaquettes coupantes
d'exemples :
(rotary coupant)
- pour une roche très abrasive, le prix de
Cette technique peu développée en France dans revient de l'équipement de foration et
le domaine des Travaux Publics s'applique des taillants sera déterminant. On
aux gisements de roches tendres, mi-dures et cherchera dans ce cas à limiter la
non abrasives. Cette foration se réalise sans foration en choisissant un diamètre de
percussion avec un outil "rotatif à plaquette de trou le plus élevé possible.

Terrassements 41
lorsque des contraintes de vibration Le tableau de la figure 1.23 donne les différents
(présence de bâtiments) conduisent à types d'engins de foration en fonction du
tirer des charges unitaires limitées, il diamètre et de la profondeur.
peut être nécessaire de réduire soit le
diamètre des trous, soit leur longueur :
on réalisera alors le déroctage en
plusieurs passes successives.

Figure 1.23

Marteau hors du trou


Roches /
dures
Marteau
FdT /
Rotary Broyant
Roches s*
tendres Rotary coupant
Diamètre 1" 1 1/2" 2" 3" 3 1/2" 5" 6" 10" 12" 15"
de foration
mm 22 28 38 41 51 64 76 89 127 152 250 300 381
Marteaux à main Foration pour production à grande échelle
Mines à c iel ouvert - Carrières
Applications Production moyenne Production importan te

Choix du matériel en fonction de la nature du gisement et du diamètre de foration.

1.3.3- IMPLANTATION - Rappel : plan de foration


MISE EN PLACE _
Le plan de foration définit les caractéristiques
géométriques des forages, leur nombre et leur
La recherche de la qualité en matière de foration
position dans l'espace. Il est constitué des
est une préoccupation constante du mineur, que
éléments représentés sur la figure 1.24.
ce soit dans le cadre d'un abattage classique
pour lequel la tranche a abattre doit être aussi
constante et régulière que possible, ou d'un
découpage pour lequel les tolérances
géométriques sont généralement très sévères.

Il s'agit donc dans un premier temps de déterminer


le plan de foration à réaliser, puis d'implanter
rigoureusement chaque trou et, enfin, d'éviter
les phénomènes de déviation ou. en tout cas, de
les maîtriser.

_| 2 Terrassements
Figure 1.24

Rangée 2
Rangée 1
Trou de mine

D : diamètre de foration
Lf: longueur de foration
Sf: surprofondeur
B : banquette
Bc: banquette en crête
Bp: banquette en pied
Bt: bourrage
E : entre-axe ou espacement
H : hauteur du front
I : inclinaison

E x B: maille
Plate-forme inférieure
(carreau de la carrière)

Principaux paramètres d'un plan de foration.

J Méthodes d'implantation Le foreur doit respecter la position du forage


mais également son inclinaison et son azimut.
Les différentes méthodes d'implantation sont Nous rappelons qu'une erreur d'inclinaison de :
largement décrites dans le document "Foration
et tir" (Mines et Carrières- Les Techniques 1-93 - 1° à 10 m de profondeur conduit à
- vol 75). On se bornera à citer les plus couramment 0,17 m de déviation,
utilisés :
-5° à 10 m de profondeur conduit à
- méthode du fil à plomb, 0,87 m de déviation,

- mesure au théodolite, - 10° à 10 m de profondeur conduit à


1,70 m de déviation.
-méthode d'implantation assistée par
ordinateur. Les erreurs en azimut sont les plus fréquentes ;
elles atteignent couramment 10 à 15°. Pour les
Mise en œuvre pratique sur le terrain machines orientables dans un seul plan, il suffit
de pouvoir orienter la perforatrice dans la même
Après implantation de chaque forage, son direction à chaque trou.
emplacement est matérialisé au sol par un
piquet, un cône, ou une marque de couleur.

Terrassements
Pour les machines à orientations multiples, il est Matériel
indispensable d'avoir recours à un système
de référence indicateur d'angle permettant de Le matériel doit être bien adapté au massif à
positionner la glissière en inclinaison et de forer, à la profondeur à atteindre et au diamètre
respecter l'orientation recherchée (figure 1.26). utilisé. Il est par exemple illusoire de vouloir
réaliser des forages de petit diamètre de
Profondeur du trou plusieurs dizaines de mètres de profondeur avec
une machine équipée de tiges classiques et
Le respect de la profondeur (y compris la marteau hors du trou.
surprofondeur) des forages est un élément
important de la bonne réussite d'un tir. Massif rocheux
Généralement de l'ordre de 0,3 fois la banquette,
II est généralement admis que les hétérogénéités,
la surprofondeur doit être respectée. Une
la structure ou les vides d'un massif rocheux
profondeur insuffisante peut se traduire par une
entraînent des déviations.
mauvaise sortie du pied, et en cas de surpro-
fondeur excessive il en resuite une désorganisation Dans les matériaux à structure bien marquée les
importante préjudiciable à la reprise de la déviations peuvent se faire parallèlement ou
foration dans le niveau inférieur et parfois une perpendiculairement aux discontinuités
déstabilisation des pieds de talus (cf figure 1.27). (cf figures 1.25 et 1.2X) en fonction de l'angle
d'incidence du forage.
Diamètre
Dans la pratique, pour un massif donné, les
La majorité des forages sur les chantiers de déviations liées à la structure se font toutes dans
Travaux Publics ou carrière se fait dans des la même direction. 11 est donc préconisé de les
diamètres compris entre 76 et 102 mm, ce qui ne prévoir, de les estimer, et d'en tenir compte dans
pose théoriquement pas de problème particulier un plan de minage.
pour la mise en œuvre des explosifs. Il est
cependant important de vérifier sur le terrain le
diamètre exact des forages réalisés. Il n'est pas Figure 1.25
rare de voir des taillants dont le diamètre peut
diminuer de plus de 10 mm avec l'usure. En
terrain tendre ou karstique on peut à l'inverse
assister à un agrandissement du diamètre du trou
lié à l'usure de la paroi du forage occasionnée a = angle d'incidence
par la remontée des éclats. faible, la déviation se
fait parallèlement aux
Ces phénomènes peuvent avoir des consé- discontinuités.
quences sur le bon fonctionnement des explosifs
encartouchés ou sur les quantités mises en
œuvre en cas d'utilisation d'explosifs en vrac.

1.3.4 -DEVIATIONS ._
a' = angle d'incidence
Causes des déviations fort, la déviation se fait
perpendiculairement aux
Des déviations peuvent se produire pendant la discontinuités.
réalisation du forage. Elles peuvent être liées au
matériel, au massif rocheux ou au foreur.
Les procédés de mesure sont donnés en annexe 3. Influence du pendage des discontinuités
sur les déviations.

Terrassements
Figure 1.26

Perforatrice équipée d'un système de positionnement en alignement,


pendage et direction couplé à un niveau Laser.

Figure 1.27
Plate-forme
actuelle

Future plate-forme
Cote à atteindre

Surprofondeur plus ou moins désorganisée

Une mauvaise connaissance de la cote atteinte par chaque forage conduit


à des défauts de foration dans la tranche inférieure.

terrassements
f^F^

' m.*!*. ' • ••S"

^ : •

Exemple de déviations liées à la structure du massif rocheux


(tous les forages restent parallèles).

Foreur supérieures à 10% fréquemment constatées


pourraient être réduites en adaptant les
Le rôle de foreur est déterminant dans le résultat techniques et matériels de foration.
de la foration. Il doit notamment s'assurer que
les paramètres de poussée et de rotation de la Conséquences des déviations
perforatrice sont bien réglés en tenant compte de
l'ensemble marteau-taillant-tiges-emmanchement- Les déviations étant d'autant plus prononcées
massif rocheux. que la profondeur est importante, c'est généralement
en pied de front de taille que les conséquences
En résumé, les causes de déviations sont sont les plus marquées. L'exemple présenté sur
multiples et souvent complémentaires. Des la figure ci-après montre l'incidence de faibles
déviations de l'ordre de 3 % (= 30 cm pour déviations sur la maille de foration (cf figure
10 m) sont admissibles alors que des déviations 1.29).

Figure 1.29

Maille théorique (1,7 m x 1,7 m)

Maille maximale (2,26 ni x 2,26 m)

Maille minimale (1,13 m x 1,13 ni)

Pour une déviation de 0,40 m


à 9 m de profondeur, la maille
théorique (1,7m x 1,7m) peut
varier dans un rapport de 1 à 4.

Terrassements
Les conséquences de ces variations peuvent être : Figure 1.30
- des risques de projection en cas de
POUSSEE *
banquette insuffisante, PERCUSSION

- une production de blocs (banquette trop


grande),
ROTATION
DU TUBE
- la présence de pied non extrait ou de EXTERIEUR

hors profils (banquette trop grande en


pied),
TUBES EXTERIEURS ASSEMBLES

- une augmentation de vibration (maille PAR FILETAGE CONIQUE

trop importante) voire un raté de tir.


BARRES INTERIEURES
EMPILEES

1.3.5-TECHNIQUES PARTICULIÈRES _

j Système deforation «Coprod»


GUIDE CANNELE TRANSMETTANT
Un puissant marteau hydraulique hors du trou LA ROTATION

entraîne des tubes longs de 6 m emmanchés par


vissage, et assure leur rotation. Trois types de
\J \J U \J
tubes peuvent être utilisés : 89 - 102 - 127 mm.
À F intérieur un train de tige assure la percussion
sur le taillant (cffigure 1.30).

On a donc un système de foration rigide qui a les Principe du système Coprod.


mêmes avantages que le marteau fond de trou
pour la rectitude de trou, avec des vitesses de
pénétration souvent supérieures.
Marteau fond de trou hydraulique
1.3.6 - FORATION ET QUALITÉ
Un marteau fond de trou "tout hydraulique" a été
conçu pour forer dans des diamètres 95 à 152 mm.
La foration constitue la première phase d'une
L'intérêt essentiel réside dans la faible consom- opération de minage, et c'est d'elle que dépendra
mation d'énergie par rapport à la foration en partie le résultat d'un tir.
pneumatique. Par ailleurs, la vitesse de pénétration
est élevée, comparable à celle des marteaux hors Une foration de qualité doit répondre à un certain
du trou. nombre d'exigences simples correspondant à la
réalisation des forages à l'emplacement prévu,
) Automatisation de la foration dans la bonne direction et selon la bonne
inclinaison, à la bonne profondeur, selon le bon
Tous les fabricants de matériel de foration diamètre et sans déviation ou avec des déviations
proposent actuellement pour les travaux souterrains maîtrisées.
des machines entièrement automatiques pilotées
par ordinateur.
Ces techniques étant actuellement une réalité en
souterrain, elles devraient pouvoir trouver dans
un avenir proche leur application à ciel ouvert.

Terrassements ,4 7
Le tableau ci-après résume les différentes causes d'erreurs possibles, précise les paramètres à contrôler
et les limites d'erreurs admissibles.

CAUSES D'ERREURS CONTRÔLES À EFFECTUER ET REMARQUES

- Emplacement Contrôler en surface la banquette et l'espacement entre forage


(maille).
Une précision de 10 cm est souhaitable.

- Inclinaison Contrôler l'inclinaison des forages en surface. Une précision


de 1 à 2 degrés est nécessaire.

- Direction (azimut) Un dispositif de positionnement du train de tige en azimut


existe sur toutes les perforatrices modernes. Une précision
de 1 à 2 degrés est possible.

- Profondeur Bien connaître la cote de départ de chaque forage (éventuel-


lement NGF), et sa longueur exacte. Contrôler la longueur
des forages en terrassement, une précison de 10 cm est
suffisante.

- Diamètre Contrôler le diamètre du taillant (variations sensible du


diamètre en fonction de l'usure). Les variations sur le
diamètre doivent être inférieures à 3 %. En terrain meuble
ou karstique, faire attention à l'alésage du trou dû, à la remontée
des éclats de foration. Le contrôle du diamètre est particu-
lièrement important en cas d'utilisation d'explosifs en vrac.

- Déviations Contrôler la déviation dans chaque unité géologique. (Appareil


boretrak ou sonde diadème).
Les déviations doivent être inférieures à 3 %.
liées au matériel Adopter un train de tige rigide sur une machine stable.
dues au foreur Rôle déterminant du foreur qui doit respecter les paramètres
de réglage de la machine. Nécessité d'une formation de haut
niveau.
liées au massif rocheux Lorsqu'elles existent, ces déviations sont généralement
systématiquement dans le même sens et s'amplifient avec
la profondeur. Nécessité de les intégrer dans le plan du
minage.
liées au nivellement Le réglage trop grossier de la plate-forme offerte à la foreuse
de la plate-forme génère des erreurs de positionnement et d'orientation.

Terrassements
ADAPTATION DES TECHNIQUES DE TIR
1.4
Résumé

Ce chapitre donne des indications sur les méthodes et précautions préconisées pour obtenir
une blocométrie (granulométrie étendue aux particules de grande dimension) satisfaisant des
besoins particuliers tels qu'enrochement, compatibilité avec des exigences de compactage
ou de réglage... ou pour réaliser des talus rocheux stables et conformes à des exigences
d'intégration paysagère. Quelques méthodes de tir adaptées à des ouvrages particuliers sont
également décrites.

Pour l'obtention d'une blocométrie déterminée, il convient d'abord de bien définir les
objectifs recherchés. Les paramètres influant sur la granularité du matériau abattu sont
recensés suivant la granularité recherchée. Ils sont liés pour l'essentiel au maillage des
forages, à la méthode d'amorçage et au type ainsi qu'à la quantité d'explosif sachant que la
spécificité du massif rocheux joue également un rôle important dans les plans de tir. Il est
important de pouvoir caractériser la granularité d'abattage pour s'assurer de l'obtention de la
qualité.

L'exécution de talus rocheux par abattage à l'explosif est une tâche irréversible et tout échec
peut être lourd de conséquence. Le découpage des talus doit éviter la création d'effet arrière
rendant instable le talus dégagé. La qualité du découpage est très dépendante de la qualité de
la foration qui prédétermine le plan du talus et conditionne l'efficacité du tir.

Terrassements
Les techniques de tir doivent être adaptées aux - optimisation (voire faisabilité écono-
objectifs du minage. L'utilisation d'explosif vise mique) des opérations "aval" telles que
essentiellement à extraire des roches eompactes chargement, transport, mise en œuvre
pour dégager un profil conforme à la géométrie ou dimensionnement et rendement
d'un projet ou aux besoins liés à l'exécution d'installation de concassage-criblage.
du chantier. Les surfaces dégagées devant
constituer des talus doivent être stables (donc Pour les ouvrages de terrassement, la taille
peu fissurées), tandis que les matériaux extraits maximale des blocs utilisables en remblai
ont le plus souvent une affectation prévue et est déterminée par l'épaisseur des couches
doivent présenter une blocométrie adaptée à élémentaires compactables par le matériel
cette fin. D'autre part, des tirs particuliers présent sur le chantier. Le guide technique
(grande masse, petite rrasse, pétardage et purge, SETRA-LCPC "Réalisation des remblais et des
exécution de tranchée ou de fouille) peuvent être couches de forme" fixe ainsi à 800 mm
requis et nécessiter la maîtrise des paramètres la dimension des éléments les plus gros compa-
qui en conditionnent le succès. tibles avec les compacteurs actuels les plus
puissants (compacteurs vibrants classés V5).
Pour l'utilisation du matériau extrait en couche
de forme, la dimension maximale acceptable
1.4.1 -OBTENTION est déterminée par les exigences de réglage
D'UNE BLOCOMÉTRIE1 superficiel de cette couche (d'une part elles
peuvent varier d'un contrat à l'autre et d'autre
part certains matériaux plus tendres peuvent se
L'optimisation des plans de tir pour maîtriser la
régler plus facilement grâce à leur aptitude à une
fragmentation adaptée au besoin (enrochements,
légère fragmentation superficielle à la niveleuse)
granularité étalée, absence de blocs supérieurs à
ou par le traitement aux liants prévu (en centrale
une certaine longueur... ) entraîne généralement
ou par malaxage in-situ).
un surcoût par rapport i un minage simplement
destiné à dégager une masse rocheuse. Pour l'élaboration des matériaux de couche
de forme ou pour les granulats, les blocs extraits
Ce surcoût est le plus souvent très largement
doivent être compatibles avec la capacité du
compensé par les économies générées par des
concasseur primaire, tandis que la fragmentation
gains sur la reprise des blocs (pas ou peu de
plus ou moins étalée conditionnera l'efficience
fragmentation complémentaire, facilité de
du chargement et du rendement du concasseur
chargement), sur l'amélioration du taux de
primaire.
réemploi (moins de mise en dépôt, moins
d'emprunt, moins de volume manipulé), sur la Pour la fourniture d'enrochements, des
maîtrise des délais (tout particulièrement dans le fuseaux granulométriques assez précis sont
cas des enrochements où des chantiers ont spécifiés en fonction de leur usage prévu
dû être arrêtés faute de rendement dans la (stabilité liée aux conditions hydrauliques du
production par les carrières). site d'emploi, conditions de filtre à remplir).
Définition des objectifs Paramètres d'influence

Ils sont de deux types : La blocométrie obtenue par un tir d'abattage


dépend de deux données interdépendantes :
- respect des spécifications du marché
telles que dimension maximale des - les caractéristiques du massif rocheux,
matériaux de déblais à utiliser en
remblai ou en couche de forme, ou - la conception du plan de tir.
fuseau granulométrique pour des
Seule cette dernière est maîtrisable, sous réserve
enrochements.
de bien connaître la première.

"Blocométrie" est un néologisme ulilisc couramment pour désigner une granularité étendue aux particules de grande dimension de
certaines fournitures (enrochement...) ou de produits d'abattage.

Terrassements
Production de gros blocs Recherche d'une fragmentation optimale

Quand l'objectif est de produire des blocs de Une fragmentation optimale du matériau abattu
grande taille (enrochements), il convient déjà de est recherchée dans les terrassements rocheux et
s'assurer : dans les carrières de granulats pour éviter
les mises en dépôt ou le recours à un débitage
- que les caractéristiques intrinsèques de complémentaire.
la roche sont adaptées aux exigences
requises (masse volumique, résistance La production de gros blocs est parfois inévi-
mécanique, altérabilité...), table en présence d'une maille de discontinuités
naturelles du même ordre de grandeur que la
- que la dimension des blocs à obtenir maille d'abattage (cas fréquent dans les massifs
n'excède pas l'espacement des disconti- granitiques) et dans les massifs rocheux
nuités naturelles du massif rocheux hétérogènes (calcaires karstiques, roches
(cl'chapitre 1 ). massives présentant une altération hétérogène à
Le minage doit être conçu de façon à limiter la partir des diaclases, zones taillées ou fortement
fragmentation des blocs extraits grâce à des fissurées, alternance de roches dures et de
techniques particulières, onéreuses mais roches tendres...). Elle est aussi fréquente dans
efficaces et qui s'apparentent plus à un découpage la partie supérieure de la masse rocheuse à
de massif rocheux qu'à un abattage en masse. Il abattre (zone de bourrage sans explosif).
faut alors disposer d'une étude structurale Néanmoins, les paramètres de conception du
approfondie pour profiter des discontinuités plan de tir, éventuellement optimisés à l'aide de
naturelles du réseau de diaclases, en orientant logiciels de simulation permettent généralement
les fronts de taille, en adaptant la largeur des d'améliorer la fragmentation :
banquettes à l'espacement des diaclases
verticales et en dimensionnant les hauteurs de •paramètres relatifs à la géométrie du tir
gradin pour caler le pied des fronts sur une
diaclase horizontale. - la banquette : la granularité obtenue
varie dans le même sens que la largeur
Dans le cas plus classique de l'abattage en de la banquette. On peut, de façon
masse, la production de gros blocs est favorisée approximative, admettre une largeur de
par : banquette égale à quatre fois la dimension
maximale des blocs,
- une maille H x B de grande surface, avec
un rapport de maille E/B inférieur à 1 - la maille : l'exécution d'un nombre de
(E étant l'espacement des trous le long trous important permet une meilleure
d'une rangée et B la banquette, épaisseur répartition de l'explosif dans le massif.
de la tranche de matériaux à abattre), Le rapport E / B doit être supérieur à 1,
- l'utilisation d'explosifs privilégiant l'effet - l'inclinaison des trous : elle permet de
de poussée avec une charge suffisante, diminuer la hauteur de bourrage, donc la
production de blocs de surface,
- une mise à feu simultanée des trous,
compatible avec la maîtrise des risques - la qualité de la foration (précision des
liés aux fortes vibrations. implantations, profondeur des forages,
maîtrise des déviations...) qui a une très
Cependant, même dans le cas de gisement grande influence sur le résultat du tir et
favorable, l'abattage en masse donne des aussi sur la sécurité,
rendements limités (5 à 35 % selon la taille de
blocs visée) et un nombre important de blocs est - le diamètre des forages, qui doit être en
fragilisé par le travail de l'explosif. adéquation avec la maille, la charge
spécifique et le conditionnement des
explosifs ;

Terrassements 51
paramètres relatifs à ! explosif Evaluation de la blocométrie produite

- le choix de l'explosif : les caractéristiques En complément des méthodes classiques


de l'explosif utilisé doivent être d'analyse granulométrique applicables à la
adaptées à la nature du rocher pour en fraction tamisable (0 à 125 mm), l'évaluation de
obtenir le meilleur rendement (vitesse la blocométrie doit taire appel à des techniques
de détonation élevée et forte densité de particulières pour déterminer la répartition
chargement dans les roches les plus dimensionnelle des blocs qui peut s'exprimer,
compactes), suivant la méthode, en proportions pondérales
ou volumiques.
- la charge spécifique et le plan de
chargement de l'explosif : la charge L'évaluation de la blocométrie d'un tir d'abattage
spécifique est le paramètre le plus est une opération lourde car :
influent sur la blocométrie. Cependant le
plan de chargement est également - l'étendue granulométrique implique des
important dans le cas des massifs techniques de tri différentes pour réaliser
hétérogènes en modulant la charge par une analyse granulométrique complète
forage et par tranche dans un même intégrant simultanément les gros
forage, si les hétérogénéités ont éléments et la fraction habituellement
été reconnues de façon détaillée tamisable.
(enregistrement de paramètres de forage,
diagraphie microsismique) ; la taille des plus gros éléments
conditionne la masse M de l'échantillon
• paramètres relatifs à i amorçage à analyser,

L'utilisation de retards entre trous et entre la ségrégation importante (cœur du tas


rangées permet un dégagement progressif souvent plus fin que sa carapace) nécessite
de la roche pour créer les surfaces libres le prélèvement de plusieurs échantillons
nécessaires au développement du système au cours de la reprise du tas (cf :
de fissuration. L'amorçage en fond de trou figure 1.31).
favorise la fragmentation des matériaux,
notamment en surface.

Figure 1.31

Matériau brut
d'abattage.

Terrassements
Les processus de tri et de contrôle sont déterminés analyseur d'image qui reconstitue par calcul la
par la destination des matériaux abattus et les distribution granulométrique en volume des
caractéristiques recherchées : blocs photographiés (la taille minimale des blocs
décelables par le procédé est d'environ 5 cm).
A - pour l'utilisation en remblai ou couche de On peut en déduire une courbe moyenne de la
forme, ou l'introduction dans un concassent; granulométrie de l'abattage.
on évalue le pourcentage de blocs de taille
supérieure aux spécifications (par exemples
800 mm pour usage en remblai, ou une taille
maximale acceptable par Lin concasseur). La 1.4.2 -REALISATION
taille et la forme des blocs sont évaluées après DE TALUS ROCHEUX
un tri mécanique visuel à la pelle mécanique tout
an long de la reprise du tas. Le rapport du
La création d'un déblai, en particulier à l'explosif,
volume approximatif de gros blocs au volume
produit des matériaux que l'on cherche à
total du tir donne le pourcentage recherché ;
optimiser en fonction de l'usage qui en est prévu
B -pour la fourniture d'enrochements, on évalue (cf : § 1.4.1 ) et aboutit aussi à l'exécution d'un
le pourcentage de matériaux à déclasser ouvrage rocheux (talus, tranchée, tunnel... ) dans
(éléments inférieurs à la taille limite). Les le massif restant en place. On s'intéressera ici au
matériaux de quelques camions chargés à différents second objectif : la création d'un ouvrage
stades de la reprise du tas sont étalés sur une aire rocheux.
appropriée. Tous les blocs supérieurs à la taille
La qualité d'un talus rocheux est déterminée par :
spécifiée sont pesés soit sur une bascule, soit à
l'aide d'un peson monté sur une pelle à griffes. • sa stabilité, devant garantir la sécurité
La masse cumulée des blocs est soustraite de la des personnes et des biens pendant et
masse totale de matériaux (donnée par les tickets après les travaux moyennant un coût
de bascule) pour évaluer la masse de matériaux d'entretien acceptable,
à déclasser et le pourcentage correspondant. Si
nécessaire, les matériaux déclassés peuvent être • l'intégration de sa géométrie dans le
récupérés pour compléter par criblage, la courbe paysage.
granulométrique des petits éléments ;
Précautions pour l'exécution des talus
C - pour la détermination de la granulométrie
L'exécution défectueuse d'un talus miné est
de l'abattage, on peut utiliser la méthode dite "à
irréversible et lourde de conséquences, ce qui
la ficelle" permettant de connaître la blocométrie
justifie des dispositions pour en assurer la qualité.
à la surface du tas. Une ficelle ou un décamètre
est tendu selon la diagonale du tas. On mesure Le tir doit permettre de dégager le profil géomé-
sur cette ligne, pour chacun des blocs rencontrés, trique du projet avec une tolérance acceptable et
la longueur interceptée (partie visible du bloc le ne doit pas déstabiliser le massif restant en place
long de la ficelle) et la dimension maximale du par des "effets arrière".
bloc concerné. Les mesures sont traitées à l'aide
d"un logiciel qui calcule les pourcentages de Notion d'effets arrière
passants correspondant à différentes tailles de
blocs. Cette opération est répétée à différents L'action du minage ébranle le massif non extrait
stades de la reprise du tas pour tenir compte de produisant ainsi des effets arrière. Ceux-ci se
la ségrégation. traduisent, suivant leur intensité, par la micro-
fissuration, voire la fissuration de la matrice
La blocométrie par analyse d'images tend à rocheuse et l'ouverture de discontinuités sur le
se substituer à la méthode précédente grâce à parement du futur talus. Certaines fissures peuvent
l'automatisation des prises de vue et du traitement. rejouer jusqu'à une distance de plusieurs mètres
Une série de clichés photographiques effectués dans le massif en place, tandis que les effets
au cours de la reprise du tas est soumise à un arrière peuvent affecter le massif jusqu'à 10 m à

Terrassements
partir du tir s'il est bloqué (sans surface libre à (orientation des discontinuités, existence éventuelle
proximité du talus) et sur 2 à 4 m en présence de blocs instables...), avec les emprises
d'une surface libre sans l'emploi de techniques disponibles ainsi qu'avec le parti retenu pour son
de tir adaptée. insertion dans le paysage :

Les effets arrière provoqués par des tirs mal • pour un talus à faible pente (inférieure à
maîtrisés réduisent les caractéristiques mécaniques 45°), le minage peut se réaliser à partir
du rocher et peuvent entraîner des instabilités de de forages verticaux de profondeurs
talus auxquelles il faut remédier par de coûteux variables (cffigure 1.33). La planéité du
travaux de confortement (grillage, béton projeté, talus n'est alors qu'approximative et
ancrages, clouages...). une purge suivie d'un réglage définitif à
la pelle est à prévoir. L'expérience
Différentes méthodes permettent de mesurer montre que pour un talus de pente
l'étendue des effets arrère dans le massif telles inférieure ou égale à 38°, la stabilité de
que son auscultation par diagraphie micro- surface est généralement assurée ;
sismique (cf : chapitre 1.1), par tomographie
sismique (mesures de vitesse sismique entre • pour un talus de pente comprise entre
forages permettant de caractériser l'évolution du 45 et 65° (soit de 1/1 à 2/1), une ou
massif, cf figure 1.32), par l'analyse de la fissu- plusieurs rangées de forages inclinés
ration sur des carottes, l'infiltration d'eau en pour minage sont généralement associés
forages, sans négliger l'intérêt de l'observation aux forages verticaux du tir d'abattage
des talus après le tir. (cf figure 1.34). L'aspect du talus s'en
trouve ainsi amélioré par rapport à
Géométrie des talus l'emploi de forages verticaux seuls
avec cependant une finition médiocre
Le choix de la méthode est guidé par la pente du talus et des difficultés de mise en
de talus recherchée. Cette pente doit être place des explosifs ;
compatible avec la stabilité du massif rocheux
Figure LU
Tir
Modif
>
5- 10
0- 5
-5- 0
-10- -5
-15- -10
-20- -15
-25- -20
-30- -25
-35- -30
-40- -35
< -40
S5

Variation des vitesses sismiques dans un massif rocheux soumis à un tir de mine -
Tomographie sismique) - (échelle 1/200')
La coupe représente les écarts de vitesse relatifs mesurés dans des sondages (S) avant et
après tir. Les zones blanches correspondent à des augmentations de plus de 10 "<>
de ces vitesses, les zones noires à des diminutions de plus de 40 %.

54 Terrassements
Figure 1.33

b
<« »•

3m

6m

9m Talus projeté

Technique de réalisation d'un talus de pente inférieure à 45e

Figure 1.34

Trou incliné
Trou vertical H = 6m

Trou incliné 125 %


H = 6m

Technique de réalisation d'un talus de pente comprise entre 45 et 65°.

Terrassements
• pour un talus de pente supérieure à 65°, modifier le schéma de perforation et de chargement
la technique du découpage est générale- à l'approche de la future paroi de façon à
ment utilisée (cf : § ci-après). favoriser le découpage entre trous voisins.
Comme le découpage, il comporte des trous de
Dans tous les cas, il est préconisé d'alléger au perforation dans le plan du talus, mais leur tir se
maximum la charge spécifique au voisinage des fait en dernier, après les abattages de masse et
talus pour limiter les risques d'effets arrière. surtout après leur enlèvement. Pour les ouvrages
Tir amorti routiers, on laisse au voisinage des futurs talus
une tranche de roche qui sera enlevée après
Le tir amorti est un procédé qui consiste à extraction totale de la partie centrale.
accroître la dissémination de l'explosif dans la
Le découpage des tains
masse rocheuse à l'approche des zones à
protéger. On modifie pour cela le plan de tir sur Cette technique est très souvent utilisée pour la
les dernières rangées (3 à 5 par exemple). réalisation de talus assez raides lorsque l'on
Banquettes, espacements mais aussi diamètres en recherche une découpe régulière et que la
de perforation sont réduits. Sur la dernière structure du massif rocheux est suffisamment
rangée de trous, la pl.is proche du talus, les homogène (cf figure 1.35). Elle présente en
charges sont également réduites. outre l'avantage d'engendrer peu d'effets arrière
Abattage différé dans le massif. Elle contribue enfin à la protection
de celui-ci lorsque le découpage est antérieur
Ce procédé tend à disparaître du fait de son aux tirs d'abattage en masse.
coût et des problèmes liés à la réalisation des
chantiers. Appelé aussi "abattage à paroi lisse"
ou "post-abattage", l'abattage différé consiste à

Découpage cl 'un massif calcaire pour pierre


ornementale sur une hauteur de S mètres,
avec tics trous de diamètre 51 mm
Figure 1.35 et d espacement 40 cm.

^A Terrassements
L'objectif du découpage est de créer une fissure être effectué en plusieurs passes et lorsque
au sein du massif rocheux, dans le plan du futur la pente retenue est sub-verticale, des bennes
talus (cf.§1.2.1). Pour cela, des trous parallèles techniques sont nécessaires (cffigure 1.36). Ces
sont forés dans ce plan à intervalle régulier de dernières sont imposées par les matériels de
Tordre de 10 fois leur diamètre. 11 est souhaitable foration et peuvent être réduites au minimum,
de limiter leur longueur à environ 10 ou sauf si elles contribuent à la sécurité en
12 mètres pour éviter des déviations de forages interceptant d'éventuelles chutes de blocs (cf
excessives. Les forages sont chargés avec un figure 1.37) et doivent dans ce cas ne pas être
explosif continu (cordeau détonant, boudin de inférieures à 5 ou 7 m de largeur. H faut aussi
gel continu...) pour une bonne répartition de noter que le découpage de surface doit être
l'énergie dans tout le plan de découpage. Le dimensionné de sorte que les crêtes de talus en
bourrage est réalisé à l'aide d'un matériau non bord de benne ne soient pas excessivement
compressible, tels des granulats 4/6 mm. Enfin, fissurées.
il est préférable que le tir soit simultané sur
plusieurs, voire sur tous les forages pour cumuler
les énergies de fracturation entre les forages.
Figure 1.36
La qualité du découpage requiert l'emploi d'un
explosif adapté au massif rocheux. Ainsi l'usage
d'un explosif brisant (forte énergie de choc), tel
le cortlcau détonant, est préconisé dans un
massif résistant et continu. Dans un massif
discontinu ou moins compact, mais homogène,
l'expérience a montré l'efficacité des explosifs à
faible vitesse de détonation (faible énergie de
choc) et forte production de gaz.

La quantité d'explosif à utiliser dépend du


confinement de la surface à découper. Elle peut
être allégée lorsque le talus à découper est peu
éloigné d'une surface libre parallèle.

Ces recommandations ne sauraient de toutes


façons remplacer des tirs d'essais préalables (les
premiers tirs de découpage) constituant une
épreuve de convenance pour la définition des
modalités de découpage servant de règles de
base pour la suite du talus concerné.

D'autre part, les tirs d'abattage effectués à


proximité de talus déjà découpés doivent être
amortis (cf § ci-dessus tirs amortis) en conservant
la charge spécifique, mais en réduisant la
banquette, l'espacement, voire le diamètre des
forages dans les rangées du tir les plus proches
du talus. Faute d'une telle précaution, les effets Talus découpé en trois passes successives
arrière du tir d'abattage peuvent se transmettre à avec berme technique intermédiaire.
travers le découpage quelle qu'en soit la qualité. On note également les déviations
de forage dues à une mauvaise implantation
La géométrie du talus peut être influencée par la
de la machine.
limitation de longueur à 10 ou 12 m des forages
de découpage. Lorsque le talus présente une
hauteur plus importante, le découpage doit alors

Terrassements 57
Figure 1.37

Talus découpé à 78° (5/1) dans un


massif calcaire,
en trois passes successives
avec deux hernies
intermédiaires de 7 m chacune.

Autres techniques nécessaires. Pour en atténuer la monotonie et


améliorer la stabilité, il est possible généralement
Certaines techniques peuvent également être de prévoir des bermes végétalisables. Les arrondis
utilisées mais ne le sont pas de façon courante en de crête et de talus réduisent le profil trop
France, ou sont encore en développement "technique" et donc artificiel de ces ouvrages en
(découplage de l'explosif et du forage par les fondant davantage dans leur environnement
maîtrise du ratio de leurs diamètres respectifs, (cffigure 1.3H).
utilisation de "rideau" de forages contigus pour
amortir les tirs dans le plan du talus, rayage des Le traitement morphologique des talus rocheux
forages dans le plan du talus, emploi de ciment consiste à exploiter les failles et les fractures
expansif, découpage au jet d'eau haute pression, naturelles en adaptant la pente aux terrains
sciage...). rencontrés pour rendre naturelles les dispositions
techniques retenues avec la perception commune
Insertion paysagère du paysage. L'exploitation de particularités
locales (bancs de dureté différente, boules
L'insertion des talus rocheux d'une nouvelle granitiques...) au profit du paysage permet de
infrastructure dans le paysage est un objectif de rendre plus naturel le profilage du talus. Ces
tout projet. dispositions ne doivent cependant pas compro-
mettre la stabilité du talus dans le temps.
Le géotechnicien propose des talus aussi raides
L'imagerie de synthèse permet de visualiser les
que le permet la garantie de leur stabilité pour
solutions paysagères élaborées.
limiter les volumes à extraire et les emprises

Terrassements
Figure 1.38
Arrondi de crête

Géométrie constante (Profil "technique") Géométrie variable (Profil "amélioré")

Réalisation d'arrondis sur un talus trop "technique".

Figure 1.39

Exemple de talus paysagers.

ierrussements 59
1.4.3 -TIRS PARTICULIERS Abattage de petites masses

Il s'agit de terrassements rocheux en zones


Abattage de grandes masses
d'accès impossible aux engins classiques. Le
II est possible d'effectuer des tirs de plusieurs matériel de forage utilisé est léger et mis à pied
centaines de milliers de mètres cube en un seul d'œuvre par nacelle télescopique, au treuil ou
tir. De telles opérations doivent être préparées par hélicoptère. Ce cas est assez fréquent dans
minutieusement par une équipe pluridisciplinaire les zones montagneuses.
(géotechnicien, géomètre, spécialiste du minage Petits abattages sur grande hauteur
...). Les temps de réalisation de tels tirs sont
importants (temps de foration, de chargement, Le terrassement peut être de grande hauteur
de raccordement). (plusieurs dizaines de mètres), mais de faible
épaisseur (quelques mètres au plus), exécuté par
L'étude préalable à l'exécution doit porter sur :
passes successives de hauteur variable mais
• la géologie du site, généralement faible.

• la géométrie précise du massif à miner, Pour de grandes hauteurs, on utilise un marteau


perforateur fond de trou monté sur glissière
• l'implantation des forages ainsi que leur ancrée au rocher pour limiter les déviations. Le
inclinaison et leur profondeur, diamètre de foration est au moins égal à 89 mm
avec un matériel classique.
• le tubage des forages (PVC),
• la nature des explosifs (encartouchés Pour des hauteurs de découpage plus faibles, on
peut utiliser un marteau "hors-trou" plus léger
systématiques),
avec foration en diamètre inférieur ou égal à
• la série de détonateurs (exiger une 64 mm. Le marteau est monté sur un chariot de
fabrication spéciale à la même date), forage léger (200 à 400 kg).

• le double amorçage (en fond et en tête Le déroctage est réalisé soit par découpage avec
de trou) et la méthode d'amorçage, des forages réalisés dans le plan du futur talus,
chargés sur toute leur hauteur, soit par abattage-
• l'ordre de mise à feu en utilisant un ou découpage avec une rangée de trous de découpage
plusieurs exploseurs séquentiels (plan et une ou deux rangées d'abattage en avant de la
de tir conçu par un bureau d'étude première. Découpage et abattage font ici l'objet
spécialisé), d'un même tir.
• la recherche d'une sécurité maximale Le découpage est opéré si nécessaire par couple
dans la séquence de tir à défaut d'une de forages sur un même numéro de micro-retard,
sécurité absolue, voire forage par forage. La charge instantanée
• la clôture et le gardiennage (jour et nuit) est souvent limitée entre 2 et 5 kg, voire moins
de l'aire de tir, si nécessaire.

• le dimensionnement d'un ouvrage de Une protection contre les projections peut être
protection pour les tirs sur versant afin nécessaire (emmaillotage par géotextile,
filet,...), de même que la protection des
de limiter la propagation en masse de
ouvrages aval.
l'ensemble rocheux miné,
Reprofilage par petit minage
• la prévention des vibrations et des
projections.
Ce cas correspond à la suppression d'un sur-
À titre d'exemple, un lir de 200 000 m a été3 plomb ou d'un compartiment instable en falaise,
réalisé en 1996 près d'Annecy-le-Vieux (Haute nécessitant un découpage dont la hauteur
Savoie) et constitue le tir le plus important n'excède pas 5 m.
exécuté en France.

Terrassements
La foration est réalisée soit au perforateur à La charge d'explosifs est posée sur une surface
main (diamètre 32 ou 45 mm), soit au marteau plane du bloc à fragmenter et recouverte d'une
hors-trou sur chariot de forage léger (diamètre couche d'argile humide (sans pierre) tassée à la
45 ou 51 mm). La maille d'abattage dépend main d'au moins 15 cm d'épaisseur.
notamment de la nécessité de réduire la taille des
blocs qui vont s'ébouler lors du tir. La charge La méthode mixte
spécifique peut descendre à moins de 100 g/m3.
Elle est réglementairement assimilée au tir à
Le rendement très faible justifie des coûts très l'anglaise et donc interdite en règle générale.
élevés.
Dans ce cas, le trou ne peut contenir que
j Pétardage et purge à I'explosif l'explosif et le bourrage est assuré par une calotte
d'argile identique à celle employée dans le tir à
La fragmentation des blocs peut être réalisée par l'anglaise.
tics procédés tels que l'emploi d'éclateur
hydraulique, de ciment expansif, de brise-roche Exécution de tranchée
hydraulique ou d'explosif. Dans ce dernier cas,
Les tirs en tranchée se distinguent par une faible
plusieurs procédés sont possibles :
profondeur minée et une configuration bloquée.
Le pétardage La qualité du tir réside dans le respect du
gabarit prévu et une fragmentation suffisante
II nécessite la foration de trous qui seront des matériaux extraits. La faible profondeur du
chargés ensuite de cartouches d'explosif ou de tir entraîne des risques importants de projections
cordeau détonant. Cette méthode, surtout dans le verticales.
dernier cas, est rendue délicate par les risques de
projection. Pour les tranchées peu profondes (1 à 1.50 m),
les forages sont implantés en quinconce sur deux
Le pétardage des petits blocs est obtenu après rangées parallèles. Pour les tranchées plus
foration avec un perforateur manuel de diamètre importantes, les trous sont plus rapprochés sur
45 mm environ et une maille carrée de trous de trois à cinq rangées ; le tir est effectué avec des
0,5 à 0,6 m. L'explosif est généralement employé micro-retards pour assurer d'abord le découpage
par cartouches de 100 g ou sous forme de des talus par les rangées latérales avant de faire
cordeau détonant de 70 g/m. La charge sauter les rangées centrales.
spécifique utilisée est généralement de l'ordre
de 100 g/m1. L'ajout de forages non chargés dans le plan de tir
facilite le déblocage du matériau lors du tir.
Le pétardage des gros blocs de l'ordre de 10 à
100 m3 nécessite une foration avec une machine Le tir peut être réalisé avec des protections
de forage à la maille de lm environ. Les superficielles (bouclier...) contre les projections.
explosifs sont des cartouches de dynamite avec 1 Exécution de fouille (puits marocain)
parfois usage de micro-retards. La charge
spécifique est souvent de l'ordre de 150 à Elle est nécessaire par exemple pour des fouilles
250 g/m', justifiant un plan de tir. d'ouvrage d'art, de massif d'ancrage... Il est
difficile d'exécuter des angles bien formés pour
Le tir à "/ 'anglaise "
une fouille non circulaire.
II est interdit réglementairement sur les chantiers La conception de ces tirs est voisine de celle des
de travaux publics. Il nécessite une dérogation tirs en souterrain, avec toutefois une foration
administrative pour usage en carrière, mais il est généralement verticale. On commence générale-
fortement déconseillé car très bruyant et dangereux ment par un tir de "bouchon" réalisé au centre
par la violence des projections. Il ne peut être de la fouille, suivi de tirs périphériques avec
utilisé que sur des blocs isolés et non sur un utilisation de nombreux micro-retards. Un
massif rocheux. découpage périphérique est souvent nécessaire
pour respecter le gabarit du projet.

Terrassements 61
NUISANCES ENGENDREES PAR LES TIRS
1.5
Résumé

Même si les techniques de mise en œuvre des explosifs obéissent à des règles assez
précises et bien connues, leur utilisation comporte toujours des contraintes dues à leur
puissance élevée et à l'incertitude sur les caractéristiques mécaniques du sous-sol,
variables dans l'espace.
Les nuisances principales sont :
- les vibrations engendrées dans le sous-sol,
- les projections,
- la surpression transmise dans l'air à l'origine du bruit du tir.
Les vibrations sont le plus souvent à l'origine de l'inquiétude des riverains, alors que les
projections ne s'étendent que rarement en dehors de l'emprise des chantiers, et que le bruit
n'est que très rarement considéré comme une nuisance en travaux publics.

Ce chapitre décrit les origines physiques de ces phénomènes et les techniques pour les
atténuer. Il approfondit notamment la question des vibrations dont la limitation a des
incidences fortes sur le coût du minage. L'examen de ce problème dès les études géotechniques
peut garantir la maîtrise à la fois des nuisances et des coûts.

Terrassements
1.5.1 -VIBRATIONS Les ondes transmises lors d'un tir sont complexes
pour diverses raisons :
1 Origine et description du phénomène
Selon la nature des contraintes et du déplacement
des particules on distingue plusieurs types
L'explosion d'une charge provoque au voisinage
d'ondes :
du trou de mine des contraintes extrêmement
élevées qui se traduisent par une destruction de - Ondes de traction-compression (longitu-
la structure du massif rocheux, avec création de dinales ou P) où les mouvements sont
fissures et déplacement de blocs. Chaque bloc parallèles à la direction de propagation,
déplacé va mettre en mouvement les éléments
voisins, et la perturbation ainsi créée va - Ondes de cisaillement (transversales ou
s'étendre autour du tir. Si à proximité de la S) où les mouvements sont perpendicu-
charge les déplacements sont irréversibles, à laires à la direction de propagation,
plus grande distance ils deviennent suffisamment
faibles pour rester dans le domaine élastique. Le - Ondes de surface, de mouvement
sol réagit alors comme tout milieu élastique : les complexe. Ces ondes décroissent
particules écartées de leur position d'équilibre y rapidement avec la profondeur, d'où leur
reviennent lorsque la sollicitation cesse, après un nom.
certain nombre d'oscillations selon le degré
d'amortissement du milieu.

Figure 1.40

dilatation compression
* •<#—•

oncle de compression - I*

la

onde de cisaillement - S f

onde de surface

Mouvement
de la particule
on

Schéma de propagation des ondes P, S et de surface.

Terrassements
Ces différentes ondes ont des vitesses de propagation Les mouvements du sol et du sous-sol provoqués
différentes entre elles dans un même milieu (VlnK.ljl)n_ par les tirs seront transmis à toutes les constructions
compression > V c , sai ,, cmcn , > V ( , n d e s d e s u r f a c e ) Ct eil fonction ou équipements liés au sol qui seront à leur tour
soumis à des mouvements pouvant entraîner des
des milieux traversés.
détériorations.
La vibration ressentie à quelque distance d'un tir
est constituée par la somme de divers fronts
d'ondes arrivant successivement et présente de
ce fait une allure gêné "aie imprévisible par un
quelconque modèle (cffigure 1.41).
Figure 1.41

0.44s 0.54s 0.64s 0.74s 0.84s 0.94s 1.04s


Exemple d'un signal vibratoire complexe, suivant les trois voies d'un capteur (V, L, T).

Caractérisation physique des vibrations Il convient de ne pas confondre la vitesse de


vibration, qui représente la vitesse à laquelle se
Si l'on considère un point du sol soumis à un déplace un point donné du sol soumis à l'ébran-
mouvement périodique, ce mouvement peut être lement (d'où le nom de vitesse particulaire
décrit par son évolution dans le temps. La exprimée en mm/s) et la vitesse de propagation
direction du mouvement étant a priori inconnue, des ondes sismiques qui représente la vitesse à
il sera nécessaire de la mesurer dans trois directions laquelle la perturbation se propage dans l'espace
orthogonales pour en avoir la connaissance exprimée en m/s (quelques milliers dans une
complète. roche).
La mesure pourra porter sur la vitesse, l'accélé- Enfin, une vibration que l'on peut assimiler
ration, voire le déplacement du point d'observation, à une somme complexe de mouvements
ces valeurs se déduisan: les unes des autres par sinusoïdaux sera décrite par son contenu
dérivation ou intégration. fréquentiel qui permet notamment de passer par
dérivation ou intégration de la vitesse à l'accélé-
En pratique, c'est généralement la vitesse qui
ration et au déplacement.
fait l'objet de la mesure, les capteurs étant plus
simples de mise en oeuvre (géophones).

Terrassements
Compte tenu de la complexité des signaux - le spectre de fréquence obtenu par
vibratoires on décrira ce contenu trequentiel par : "transformée de Fourier ". Cet opérateur
permet de représenter tout signal
- la pseudo-fréquence associée à une périodique non plus en fonction du
oscillation contenant par exemple la temps mais en fonction des fréquences,
valeur maximale de vitesse particulaire même pour les signaux les plus
(on parlera alors de fréquence associée complexes (cffigure 1.42).
au maximum) ; cette méthode présente
un risque important d'erreur,

Figure 1.42
Traces enregistrées Spectres de fréquence associés obtenus par trans-
Abscisse : temps en seconde formée de Fourier rapide
Ordonnée : vitesse de vibration en mm/s Abscisse : fréquence en 11/
Ordonnée : module relatif à la transformée de
Fourier en %

mm/s Ci.V 1.035297 Ci.V


;
i M, lu

t
i -
. .1 1::.L.!II
1

-0.55- ]
U|l
i
I I I I
lA
0.5 1.0 1.5 0 20 40 60 80 100 120
2.1 140

O.'o 0*5 i!o 20 40 60 80 100 120 140


:i

;
.'5 l!o 15 s 2J) 0 20 40 60 80 100 120 Hz 140
Représentation graphique d'un signal vibratoire suivant les trois voies d'un capteur (V, L, T).

Terrassements
Loi statistique de propagation .-1.8
D
V = K.\
Si Ton ajoute à la complexité des signaux
vibratoires, la complexité de la structure
géologique d'un site et l'impossibilité de
(Celte formule n'est applicable ides de diurne I
reproduire à l'identique deux tirs de travaux
publics (changement de milieu, écart entre Cette loi simplifiée donc forcément imprécise et
le plan de tir théorique et le plan de tir réel, n'intégrant pas des configurations de sites
imprécisions des détonateurs...), on constate que atypiques, a le mérite, outre de résoudre de
l'on ne peut modéliser la propagation des façon satisfaisante la grande majorité des
vibrations en dehors de lois statistiques. problèmes de vibration rencontrés en chantier,
d'être largement connue des différents intervenants
Il est admis que la propagation des vibrations d'un projet qui parlent ainsi tous le même langage.
peut être décrite par une loi de la forme :
Les méthodes de mesure des vibrations sont
données en annexe 4.
V = K . Q<> . D-h
Sensibilité aux vibrations des structures
Avec :
L'effet des vibrations émises par un tir n'est
V : vitesse particulaire de vibration en visible qu'à travers les dommages qu'elles sont
mm/s susceptibles d'occasionner aux structures
Q : Charge unitaire instantanée maximale environnantes. Il convient donc de procéder à un
d'explosifs en kg inventaire exhaustif de ces structures et à définir
leur sensibilité, le plus en amont possible. Fin
D : Distance entre le tir et le point effet, la limitation des vibrations émises par un
d'observation en m tir se traduit par une augmentation du coût du
minage.
Les constantes K (dite constante de site
dépendant aussi de l'implantation du Les explosifs ne sont d'ailleurs pas les seuls à
capteur), a et b sont obtenues par mesure engendrer des vibrations, on doit se poser les
sur site dont elles traduisent les spécificités. mêmes questions pour tous les engins générant
Elles varient également suivant les conditions des vibrations (brise-roches, compacteurs,
et l'efficacité du tir. vibro-fonceurs, engins de battage et de pilonnage)
nuisibles sur quelques dizaines de mètres.
Si la distance est un paramètre simple à mesurer,
la définition de la charge instantanée Q est La distance critique à partir de laquelle il
parfois plus difficile à obtenir, notamment en tir convient de s'interroger sur les niveaux de vibration
séquentiel où l'imprécision des détonateurs issus d'un tir, dépend à la fois de la charge
électriques à micro-retard peut générer des unitaire d'explosifs, de la nature du sous-sol, de
cumuls de charge aléatoires. On admet qu'un la structure géologique du site et du type de
délai de 8 m/s entre deux charges successives est structure à instrumenter. Cette distance est de
un minimum pour les considérer comme quelques dizaines à quelques centaines de
temporellement séparées. mètres.
L'existence de trois constantes liées au site On peut retenir pour un chantier de taille moyenne
nécessite un nombre de tirs important pour (charge unitaire < 30 kg) les ordres de grandeurs
définir une loi de site fiable, ce qui s'avère quasi suivants :
impossible dans la pratique.
- 400 m pour des structures très sensibles
C'est pourquoi on a recherché à simplifier cette (monuments historiques, bâtiments en
formule à travers des études statistiques. mauvais état...),
Aujourd'hui on utilise couramment la loi de
prédiction suivante connue sous le nom de "loi
de Chapot " :

terrassements
- 200 m pour les bâtiments courants et les identiques à ceux constatés dans l'évolution de
superstructures anciennes (ponts en toute construction (effets thermiques, tassements
pierre, tunnels en pierre, infrastructures différentiels,...), et leur origine ne peut donc pas
SNCF), être clairement établie à l'issue d'un chantier,
sans un état des lieux initial.
- 150 m pour les structures résistantes
(ouvrages et murs en béton armé, Sensibilité des personnes aux vibrations
pylônes, tunnels...)
La perception des vibrations par les personnes
- 50 m pour les réseaux enterrés sensibles précède très largement dans tous les cas le seuil
(gaz, oléoducs, conduites sous pression d'apparition de dommages sur le bâtiment
de gros diamètre...). qu'elles occupent. Elle est également propor-
tionnelle à la fréquence de la vibration et varie
lin cours de chantier, il convient aussi d'être
de quelques dixièmes de mm/s en basse
attentif aux plaintes des riverains situés à plus
fréquence à quelques mm s en haute fréquence.
grande distance qui peuvent être soumis à des
régimes vibratoires atypiques privilégiant par Il est admis qu'en matière de vibrations liées à
exemple les ondes de surface qui peuvent s'avérer un tir de mine, le caractère très ponctuel du
nocives même à très grande distance d'un tir. phénomène conduit à fixer des valeurs limites
pour la conservation des structures, et non vis à
La sensibilité des structures s'exprimera à travers
vis de la gêne des occupants. Ce principe nécessite
une valeur maximale de vitesse particulaire
toutefois une information des riverains compte
jugée admissible que l'on nomme seuil. Cette
tenu notamment des inquiétudes liées à l'image
valeur s'exprime par l'amplitude maximale du
de destruction attachée aux explosifs.
signal mesurée en valeur absolue (valeur dite
zéro crête). Pour une même structure, cette Il convient également d'identifier l'origine des
valeur variera en fonction de la fréquence des phénomènes justifiant d'éventuelles plaintes de
vibrations transmises lors du tir. En effet, les riverains. Une confusion est en effet possible
basses fréquences s'avèrent plus nocives pour entre des vibrations ressenties transmises par le
diverses raisons : sol et celles transmises dans l'atmosphère (sur-
pression aérienne). Cette distinction est d'autant
• à vitesse de vibration égale, le déplace-
plus importante que les dispositions permettant
ment subi par la structure est inversement
la réduction de ces deux types de nuisance sont
proportionnel à la fréquence. À une
contradictoires (cf chapitre 1.5.3).
vitesse de 10 mm/s correspond un
déplacement de 16 microns à 100 Hz, Seuils admissibles
de 80 microns à 20 Hz et de
320 microns à 5 Hz, Rappel de la législation
• les structures soumises aux vibrations Pendant longtemps, il n'a pas existé de régle-
tendent à amplifier les phénomènes mentation spécifique sur les vibrations produites
vibratoires lorsqu'on les excitent à une par les tirs d'explosif. Ceci demeure vrai pour
fréquence proche de leurs fréquences les travaux publics, alors que les carrières, en
propres qui se situent pour les construc- qualité d'établissement classé, sont soumises à
tions le plus souvent en dessous de une législation spécifique issue d'un arrêté du
20 II/. ministère de l'environnement du 22 septembre
1994.
Les dommages susceptibles d'être occasionnés
vont dépendre également de l'état de la structure Cet arrêté définit pour les constructions
surveillée et vont apparaître en priorité au droit destinées à recevoir des personnes (habitations,
des points faibles (fissures existantes, revêtements lieux de travail, commerces... ) une valeur de
désolidarisés, contact entre matériaux de vibration maximale admissible variable en fonction
propriétés élastiques différentes, éléments sous- des fréquences associées sur une plage de 1 à
dimensionnés...). Ces dommages seront en fait 80 Hz, conformément à la courbe de la figure 1.43.

Terrassements
r liilll'i'
1 J?
1 on 00

1 1 1 1 1 II
II 1 1
110,00

III
Vitesse
particulaire
en mm/s l\

1,00

0,10
1 1 1 1 1 1 11 1 1 1 11 1
5 10 30 80
Fréquence (Hz)
Courbe des prescriptions de seuil de l'arrêté du 22/09/94 pour un signal monofréquentiel
(applicable aux carrières).

Pour les autres types de structures, il impose une protection de l'environnement. Ce document qui
étude spécifique à l'issue de laquelle sera fixé ne concerne que les vibrations impulsionnelles
un seuil. répétées contient des éléments concernant le
mode opératoire de la mesure de vibration reprise
Cet arrêté a été complété par une circulaire du dans le cadre de la législation des carrières.
Ministère de l'environnement du 2 juillet 1996
qui précise le mode opératoire de mesure et Seuils en travaux publies
institue la notion de vitesse pondérée.
En l'absence de législation il a été fait souvent
Cette pondération, qui a pour but de fixer un usage de textes étrangers puis de documents
seuil unique de 10 mm/s, consiste à corriger le techniques élaborés sous forme de recommanda-
signal vibratoire enregistré à l'aide de filtres de tions par des groupes de spécialistes tels que
pente inverse à la courbe de la figure 1.43. l'AFTES ou plus tard le G.F.E.E1'1 (projet de
recommandation relatif aux seuils limites de
On amplifie ainsi les composantes à basses
vibrations dues aux tirs de mine-1991 (figure
fréquences entre 1 et 5 Hz, on conserve celles du
1.44)). Bien que ne présentant pas de valeur
palier de 5 à 30 Hz et l'on atténue celles
juridique ces documents servent souvent de
supérieures à 30 Hz.
référence. Certains organismes édictent des
À noter également la circulaire du ministère de prescriptions très élaborées pour les travaux
l'environnement de juillet 1986 relative aux affectant leurs propres ouvrages, c'est le cas de
vibrations mécaniques émises dans l'environne- la SNCF ou de Gaz de France.
ment par les installations classées pour la

GFEE : Groupement Français clos Energies Explosives.

Terrassements
Figure 1.44

1
' / /

/< /
' ! / /

/ S /
s

7,-
1 2 3 4 5 6 78 9 10 2 3 4 5 678910'
Fréquence (Hz)

Courbes du GFEE
En trait plein : seuil absolu
En trait discontinu : seuil conseillé ou d'alerte.
© : structures sensibles.
® : structures résistantes.

D'une manière générale ces documents présentent appliquer). En l'absence de précision sur ce
des valeurs limites dépendant de la qualité point, le seuil est dit non filtré. En réalité, les
de la structure et des fréquences associées aux fréquences d'acquisition sont limitées par le
signaux vibratoires. matériel de mesure sur une plage comprise
habituellement entre 1 et 2 Hertz à plus de
La notion de seuil d'apparition de dégâts étant 150 Hertz.
essentiellement statistique, ces différents
documents diffèrent entre eux par le niveau de La connaissance des seuils et des lois de
risque que les rédacteurs ont accepté ainsi propagation des vibrations sont des données
que l'intégration partielle de la gêne ressentie fondamentales pour le dimensionnement des tirs
par les riverains. Ainsi un seuil élevé et la définition de leur coût. Il est souhaitable
augmente la probabilité d'apparition de que le maître d'œuvre fixe un seuil dont la
dommages et les plaintes des riverains. précision dépendra du niveau des études de
Un seuil sévère augmente le coût du minage." vibrations. La réalisation de tirs d'essai reste la
seule méthode permettant de définir correctement
Les seuils doivent être complétés par la définition les caractéristiques des vibrations transmises et
de la plage de fréquence sur laquelle ils la sensibilité des structures à préserver. Il paraît
s'appliquent, notamment s'il s'agit de valeurs nécessaire d'intégrer ces essais dans le cadre des
pondérées (dans ce cas, il convient de préciser études géotechniques lorsque l'environnement
les fréquences de coupure et l'ordre des filtres à du projet le justifie.

Terrassements
Le tableau ci-après donne, à titre indicatif, les seuils constatés dans la pratique dans le domaine des
travaux publics en fonction des types de structures à préserver. Ces valeurs, relatives à des signaux
non filtrés, s'appliquent sur la voie contenant la vitesse maximale et non sur la résultante des trois.
Le choix d'une valeur, au sein de ces fourchettes qui demeurent très larges, dépend :

- des fréquences des vibrations qui ne peuvent être connues qu'à l'issue d'une mesure. Les
seuils doivent être d'autant plus sévères que les fréquences sont basses,

- de l'état de la structure à préserver et de son comportement constaté à l'issue d'une mesure,


- des exigences de fonctionnalité de la structure à préserver dont l'appréciation relève de son
gestionnaire.

1 labitations, constructions 2 à 15 mm/s avec une valeur courante de


en maçonnerie traditionnelle 10 mm/s

Monuments historiques, structures dégradées 1 à 10 mm/s avec une valeur courante de


5 mm/s

Ouvrages en béton armé (hors béton frais), 15 à 70 mm/s


murs de soutènement, structures métalliques,
pylônes, poteaux, etc

Ouvrages enterrés hors prescriptions 20 à 100 mm/s


particulières du gestionnaire

Ouvrages relevant d'un gestionnaire À définir avec le service gestionnaire


ayant des prescriptions propres
(SNCF, EDF-GDF, Défense nationale)

Matériels sensibles (Electronique, informatique, À définir en fonction des prescriptions


automatisme, alarmes...) des fabricants

Blocs instables À définir dans le cadre d'une étude


spécifique de stabilité

"7(| Terrassements
Cas particuliers des bétons frais 1.5.2 - PROJECTIONS
L'effet des vibrations sur des bétons en cours de
prise est mal connu et se traduit par : Les projections constituent l'effet le plus
spectaculaire des tirs de mine et un risque pour
- des phénomènes de micro fissurations les personnes et les biens tant sur le chantier
irréversibles affectant les caractéristiques qu'à son voisinage.
mécaniques du béton.
Il est habituel de dire qu'un tir bien réalisé
- des phénomènes de vibrations différentielles n'entraîne pas de projections, et c'est en effet ce
entre le béton et les aciers pouvant qui se passe la plupart du temps.
générer des défauts de liaison au sein du
J Origine des projections
béton armé.
On recommande habituellement d'interdire les Il existe plusieurs causes à l'origine des
tirs à proximité d'un ouvrage entre 2 et 24 h projections :
après un coulage ou bien tant que le béton n'a
- une charge excessive : si la charge
pas atteint une valeur minimale de résistance en
utilisée est supérieure à celle nécessaire
compression qui varie entre 10 et 20 MPa.
à la fragmentation, l'énergie excédentaire
Certains chantiers récents ont été effectués avec propulsera les matériaux en l'air,
des seuils très sévères de 1 ou 2 mm/s sur
- une banquette insuffisante : si localement
les bétons frais, sans qu'il ait été constaté de
un trou présente une banquette diminuée
dommages sur les ouvrages. Ce type de
par suite d'irrégularités dans le gradin
prescriptions paraît donc envisageable.
ou d'imprécision dans la foration, on se
Méthode d'atténuation des vibrations trouve ramené au cas précédent,

La méthode classique permettant de diminuer - un bourrage inefficace,


les vibrations lors d'un tir de mine consiste à - des hétérogénéités dans la roche : des
diminuer la charge unitaire instantanée d'explosifs, fissures ou des zones de moindre
qui reste le paramètre principal agissant sur les résistance cèdent sous la pression des
niveaux enregistrés. gaz, et des matériaux sont projetés. C'est
la cause la plus fréquente, qui confère un
On peut toutefois modifier d'autres paramètres
caractère très aléatoire aux projections.
d'un tir pour diminuer les niveaux de vibration
On ne peut ainsi jamais affirmer qu'elles
et notamment rechercher une fragmentation
seront inexistantes et des précautions
optimale des matériaux, l'énergie du tir étant
doivent toujours être prises,
alors consommée par cette phase, diminuant
ainsi la part transmise en vibration dans le - un sous-chargement du tir : si la charge
massif. On recherche dans ce cas à éviter, entre est trop faible pour créer l'ouverture de
autres, les tirs en configuration bloquée ou les fissure, le trou se comporte comme un
tirs sous chargés générateurs de vibrations. canon de fusil avec projections du
bourrage et arrachement du sommet du
La séquence de tir joue également un rôle
trou dans son axe. C'est l'effet "canon",
important en favorisant pour certains intervalles
de temps propres à chaque site des phénomènes - une déviation dans la foration modifiant
de cumul des vibrations issues de différents la charge spécifique prévue.
trous d'une volée.
Prévention des projections
L'atténuation des vibrations passe en fait par une
phase d'analyse de ces phénomènes dont Les premières protections sont constituées par
l'importance doit rester proportionnelle à la mise en place et le respect effectif, sous la
l'enjeu technico-économique de la maîtrise des responsabilité du boutefeu, d'un périmètre de
vibrations sur le site. sécurité lors de la mise à feu du tir. Ces mesures

/••rrii.N-.sriiiriil.N
71
suffisent dans la majorité des cas, ces périmètres combinaison des surpressions émises de chaque
étant distants généralement de 100 à 200 m trou de la volée.
du tir.
L'onde initiale émise correspond à une onde de
Si Ton craint des projections, en raison choc supersonique jusqu'à quelques mètres de la
d'un environnement sensible (zones urbaines, charge, puis elle se propage ensuite à la vitesse
circulation routière ou ferroviaire, présence de du son dans l'air.
public), il faut tenter de les retenir à la source,
par mise en place de dispositifs écrans. Des Hormis le bruit, l'effet principal de cette onde,
procédés variés sont utilisables dans ce but selon comme pour un bang d'avion, concerne la mise
la taille des blocs contre lesquels on cherche à se en vibration des parois minces (vitres, portes...) et
protéger et le volume du tir : des éléments suspendus (lustres). Ces
manifestations, indépendantes de la vibration
- grillage plus ou moins robuste, transmise par le sol, sont souvent l'objet
d'inquiétudes de la part des riverains qui les
- bottes de paille, assimilent à une vibration d'ensemble de leur
- nappe géotextile (tapis spécial "mine"), habitation alors qu'elles ne concernent que des
structures isolées.
- bouclier métallique lourd.
Caractérisation physique de la surpression
La mise en œuvre de tels dispositifs devrait être aérienne
prévue dans les pièces du marché. Elle impose
des précautions vis à vis notamment de l'amorçage La surpression aérienne correspond à une onde
électrique des tirs. de compression qui se déplace dans l'air à une
vitesse de 330 m/s environ, de manière isotrope
Sous réserve d'un dimensionnement et d'une en l'absence d'obstacles. Cette onde est
mise en œuvre adaptés, les boucliers métalliques partiellement réfléchie sur tout obstacle (relief,
lourds offrent une quasi certitude d'absence de structure, végétation...) rendant le signal
projections, mais imposent des manipulations enregistré en un point éloigné du tir complexe et
lourdes. C'est le procédé généralement employé impossible à modéliser. La surpression aérienne
en milieu urbain. est liée à la distance et à la charge unitaire par la
relation :

1.5.3 - SURPRESSION AERIENNE


-1.2

P = k.
D
Origine et description du phénomène
V3j
La surpression aérienne est due à la détente des
gaz produits par l'explosion, émis à grande
vitesse, à haute température et à haute pression P : pression maximale du front d'onde en
dans l'atmosphère. Sa manifestation principale Pascals
est le bruit du tir qui correspond à la bande de
fréquence audible de c^tte surpression. À très D : distance entre le tir et le point de
courte distance d'un tir, ou en tir souterrain, on mesure en m
pourra également ressentir physiquement l'effet
Q : charge unitaire instantanée d'explosifs
de souffle.
en kilogramme
Ce phénomène est identique au bang d'un
k : coefficient lié au site
avion franchissant le mur du son, les gaz étant
initialement émis à une vitesse supérieure à la La valeur k pouvant varier, cette relation néces-
célérité du son dans l'air (330 m/s). Le signal site des mesures préalables sur site pour pouvoir
émis est, comme pour les vibrations, une être utilisée.

y 2 Terrassements
La méthode de mesure de la surpression aérienne j Maîtrise de la surpression aérienne
est donnée en annexe 5.
La surpression aérienne n'est que très rarement
Ainsi il est important de noter que l'explosion à une nuisance importante pour les structures mais
l'air libre de quelques grammes d'explosifs peut correspond à une gêne pour les riverains à
produire une surpression aérienne identique en travers le bruit et les vibrations générées sur des
valeur maximale à celle d'une charge de 100 kg éléments isolés des habitations.
d'explosifs confinés dans un tir de carrière.
La maîtrise de la surpression aérienne passe
En terme de fréquence, le signal initial très près essentiellement par la suppression des explosifs
de la charge a un contenu fréquentiel très large en surface des tirs (cordeaux détonants) ou peu
( 1 à 20 000 Hz), la majeure partie de l'énergie se confinés (pétardages de blocs, tirs à faible
situant dans les basses fréquences (< 100 Hz) profondeur) et d'une manière générale par un
souvent inaudibles avec des pics compris le plus confinement plus important de l'explosif (qualité
souvent entre 1 et 40 Hz. À plus grande distance du bourrage, largeur de banquette, hauteur de
des tirs, ne se propagent que les fréquences les bourrage).
plus basses.
Ces dernières dispositions vont à l'encontre des
Nocivité de la surpression aérienne préconisations faites pour atténuer les vibrations.
et réglementation Il convient donc sur un chantier de bien
identifier l'origine des plaintes émanant de
La partie audible du signal à haute fréquence riverains concernant des "vibrations" lors des
mais faible énergie ne présente pas de risque tirs afin d'éviter d'amplifier la gêne en agissant
pour les structures. Par contre, la partie à basse sur les vibrations si le problème est lié à une
fréquence peut exciter certaines structures et surpression et vice-versa.
notamment, peut conduire à des bris de glace
pour des valeurs de l'ordre de 150 dB (Nicholls
et al. 1971). Des mouvements sensibles des
vitres, portes, cloisons fines et lustres sont
constatés à partir de 120 dB.

Des valeurs de l'ordre de 120 dB sont observées


régulièrement sur des constructions situées à
quelques dizaines de mètres de tir de faible
puissance (tir en site urbain avec moins de 5 kg
de charge unitaire) et à plusieurs centaines de
mètres de tir d'abattage.

Aucune réglementation particulière n'est


applicable aux tirs en TP. Pour les carrières, la
circulaire du 2 juillet 1996 du Ministère de
l'Environnement recommande le respect d'une
valeur maximale de 125 dB linéaire.

Terrassements
Page laissée blanche intentionnellement
uxièrne partie

Le projet :
de lo conception
à lo réolisotion

Terrassements
PRISE ENCOMPTE DE L'UTILISATION
DES EXPLOSIFS
DANS L'ÉTABLISSEMENT DU PROJET

Résumé

L'utilisation des explosifs pour les travaux de terrassement a une incidence :


- au niveau dt: l'étude géotechnique : nécessité de pousser plus loin les investigations
pour préciser les caractéristiques de la roche et les techniques d'abattage à utiliser,
- au niveau de la géométrie des talus et de leur insertion dans le paysage,
- au niveau du réemploi : le rocher doit être plus ou moins fragmenté suivant
F utilisation visée et les moyens de mise en œuvre,
- au niveau de l'environnement par les diverses atteintes possibles : vibrations des
édifices, bruits, projections et poussières,
- au niveau du phasage des travaux : nécessité dans certains cas de prévoir les tirs aux
explosifs avant la réalisation de certaines parties sensibles des travaux (par exemple :
ouvrage d'art).
- au niveau dt; l'organisation du chantier, des nécessités de la coordination du Comité
Inter-entreprisc Santé et Sécurité et des Conditions de Travail ( CISSCT ) et des
relations avec les riverains.
La nomination d'un coordonnateur est presque toujours obligatoire, elle est toujours
souhaitable. C'est lui qui établit pour le maître de l'ouvrage le Plan Général de
Coordination (PGC) qui intègre toutes les difficultés possibles et définit les grandes lignes
des phasages nécessaires pour le bon déroulement du chantier.
Tous ces paramètres sont à prendre en considération, aussi bien par le maître de l'ouvrage
que par le maître d'oeuvre et l'entrepreneur.

Terrassements
2.1.1 - IMPORTANCE DE L'ETUDE - la perforation correcte étant difficile
GÉOTECHNIQUE (cf chapitre 1.1) avec des pentes inférieures à 1/1 les talus
de pentes faibles sont obtenus par des
La connaissance du massif rocheux est indispen- tirs verticaux ne donnant qu'une planéité
sable pour appréhender la stabilité des ouvrages approchée,
envisagés (par exemple pour trouver des pentes - la construction d'un talus rocheux doit
de talus compatibles avec la structure) et pour répondre à deux objectifs de qualité :
informer le maître d'oeuvre et l'entrepreneur
afin qu'ils puissent prévoir l'organisation du - intégration du talus dans le paysage,
chantier et établir les estimations et les offres.
- réalisation d'un ouvrage stable,
Une bonne connaissance de la stabilité naturelle sécuritaire et dont l'entretien
du massif rocheux doit permettre de rédiger les ultérieur sera réduit au minimum.
clauses restrictives du marché.
Pour atteindre ces objectifs, le travail en amont
Les études géotechniques doivent fournir les sur le projet, d'une équipe pluridisciplinaire,
éléments de choix pour l'abattage et pour les alliant paysagiste, géotechnicien et maître
moyens de protection des talus (découpage, d'œuvre, est un gage de réussite. Cette équipe
post-abattage...). peut utiliser les moyens actuels en imagerie de
synthèse permettant de visualiser les possibilités
Ces informations sont d'autant plus nécessaires paysagères.
que l'emploi des explosifs a un impact financier
important, foutes les informations possibles Insertion paysagère des talus rocheux
sont intéressantes en particulier celles portant
sur : Le talus rocheux doit s'insérer dans le paysage
sans le dénaturer : pour cela une bonne
- la nature pétrographique des roches, connaissance de la structure du massif rocheux
s'impose. Quelques idées d'améliorations
- la nature des matériaux de couverture,
paysagères sont données dans le § 1.4.2 :
- la structure du massif,
- réalisation de berme végétalisable pour
- la présence d'eau, etc.. rompre la monotonie de talus raidis,
- réalisation d'arrondis de crête de talus
pour permettre l'intégration d'un profil
2.1.2.-CONSEQUENCES en travers "trop technique".
SUR LA GÉOMÉTRIE
- réalisation d'un traitement géomorpho-
logique du talus avec reconstitution des
L'emploi des explosifs entraîne des contraintes conditions géomorphologiques naturelles
directes sur la géométrie du projet de l'ouvrage : du site.
- les extractions de grande hauteur se font La prise en compte, le plus à l'amont possible de
par gradins (en principe d'une quinzaine ces méthodes permet de prévoir les emprises
de mètres de hauteur maximum) cela nécessaires (emprise à l'amont, piège à cailloux
pour des raisons de précision de perforation à la base).
et de sécurité : il est évidemment
judicieux de prendre en compte cette
contrainte pour positionner d'éventuelles
risbermes,

Terrassements 77
2. / Exemple de talus paysager.

Réalisation d'un ouvrage stable, sécurisé 2.1.3 - CONSEQUENCES AU NIVEAU


) et dont l'entretien ultérieur sera réduit
au minimum
DU RÉEMPLOI

Pour être réemployé, le rocher doit être plus ou


La géométrie de talus dégagé par le terrassement moins fragmenté suivant l'utilisation visée et les
à l'explosif (cf 1.4.2) doit permettre au maître de moyens de mise en œuvre à disposition
l'ouvrage d'assurer la sécurité de l'usager ainsi (cf § 1.4.1 ). Si le rocher est isotrope et homogène
que celle du suivi et de l'entretien des talus. 11 il y a peu de difficultés car l'énergie explosive
faut donc prévoir des accès aisés pour les peut être adaptée assez facilement. Par contre,
services chargés de l'entretien des talus (purges, les hétérogénéités de la roche (structure orientée,
suivi des grillages de protection, etc..) et établir fissuration préexistante, altération...) rendent la
avec le coordonnateur un Dossier d'Intervention fragmentation irrégulière et difficile à maîtriser.
Ultérieure sur l'Ouvrage (D1U0) comme le
prévoient les règlemenis en vigueur concernant Pour le débitage d'un matériau rocheux, il
l'hygiène et la sécurité des conditions de travail. convient toujours de différencier ce qui relève de
difficultés propres au rocher à débiter de ce qui
Pour réaliser un talus de pente supérieure à 65° concerne la qualité de la mise en œuvre des
en limitant les effets arrière, la technique du explosifs.
découpage, décrite aux § 1.2.1 et 1.4.2, est géné-
ralement utilisée.

Terrassements
Lorsque la mise en oeuvre de l'explosif est Cette démarche ne permet pas de dégager des
réalisée convenablement, on peut retenir que la éléments de coût très précis mais seulement une
fragmentation est proportionnelle à l'énergie idée de l'importance relative des réemplois
explosive et à la répartition des trous de forage. envisageables, notion cependant précieuse pour
L'incidence du coût de l'extraction et de la les premières études de bilan des matériaux.
fragmentation en fonction de la taille des
éléments à obtenir peut se résumer à l'aide des 1 2e phase
deux graphiques ci-après (cf figure 2.2).
Compte tenu de l'estimation de la phase
11
I ' phase précédente, il convient de chiffrer un peu plus
précisément les pourcentages de réemploi mais
On estime le pourcentage de matériaux réutilisables surtout les coûts à partir des renseignements sur
(P) qu'il n'est pas raisonnable de dépasser au les mailles, les explosifs, les artifices ; on doit
plan économique. Par exemple (cffigure 2.3) ce prendre en compte aussi toutes les données du
pourcentage sera de 90 % pour un calcaire projet (bilan des matériaux, possibilités
massif et de 60 % seulement pour un calcaire d'emprunts...). Pour préciser ces éléments, des
karstique du fait de la présence de blocs études plus ou moins complètes peuvent
difficiles à localiser et à réduire. s'avérer nécessaires.

Figure 2.2

COUT DE
L'EXTRACTION
ET DE LA
FRAGMENTATION

Pourcentage de blocs Da8


D < x

Allure schématique de l'évolution du coût de l'extraction et de la fragmentation


en fonction de la taille des éléments à obtenir.
D95 : dimension pour laquelle 95 % des éléments sont inférieurs à D.

Terrassements 79
Figure 23

CALCAIRE CALCAIRE
MASSIF KARSTIQUE
COUT

5 0 ••: 0 < 500 mm 50 °i 100%


P = 90% P = 60%

Exemple d'estimation schématique du pourcentage de matériaux réutilisables pour un coût donné.

2.1.4-CONSEQUENCES Le voisinage du chantier va donc connaître


SUR L'ENVIRONNEMENT quelques nuisances qu'il faut évaluer avec soin
avant le démarrage effectif des opérations sur le
Les travaux à l'explosif ont un impact sur terrain et même si possible au niveau de l'étude
l'environnement : du projet.

- par les vibrations, Cette évaluation est à la charge du maître de


l'ouvrage assisté par son maître d'œuvre. Aussi,
- par le bruit, les risques de bruit, de projection, de poussières
et de vibrations du sol feront l'objet d'une étude
- par les projections, sérieuse qui devra permettre d'une part de préciser
- par les poussières qu'ils provoquent. les lieux de nuisances et l'intensité de ces
dernières et d'autre part d'appréhender les
Ces phénomènes sont des nuisances auxquelles solutions pour les atténuer.
le milieu est plus ou moins sensible. Il convient
donc d'abord d'analyser cette sensibilité pour Cela sous entend une concertation avec les
l'établissement du marché. Il faut ensuite étudier riverains du chantier, élus compris, la mise en
les précautions à prendre et les conditions place d'une pédagogie soutenue pour expliquer,
restrictives qui sont susceptibles de limiter les faire comprendre, faire participer, faire accepter
nuisances. par les riverains les travaux et leurs nuisances.

Terrassements
Cela suppose aussi que le maître de l'ouvrage Il convient donc de prévoir les tirs, sinon
établisse des procédures claires de constats par l'extraction, de façon assez large autour des
des experts mandatés par le Tribunal futurs ouvrages et cela dès les phases préparatoires.
Administratif avant et après les tirs pour régler
les dommages éventuels. L'impact au niveau du phasage est particulière-
ment important pour les travaux de déroctage
Cela passe enfin par la mise en place de intéressant des routes sur lesquelles il est impos-
protocoles clairs pour le suivi des vibrations sible de prévoir une déviation de circulation.
avec un réseau de capteurs installés sur des sites Pour ce type de chantier, il est nécessaire de
sensibles bien répertoriés et définis après étude prévoir :
en concertation avec les riverains.
- une concertation préalable avec les élus
Les problèmes relatifs aux vibrations, au bruit et les professionnels concernes en
et aux projections sont traités au § 1.5 du particulier lorsque le site est touristique,
présent guide.
- une information des usagers au moins
Les poussières peuvent également créer une un mois avant l'ouverture du chantier,
gêne au voisinage d'un chantier ; elles peuvent
être dues aux engins de perforation non munis - des phases de coupure compatibles avec
de dispositifs d'aspiration, à la mauvaise qualité la production du chantier,
des matériaux de bourrage (granularité trop - les mesures à prendre si un incident de
fine) ou tout simplement aux engins de chantiers nature à isoler le site devait se produire
mais, dans ce cas. il ne s'agit pas d'un problème (par exemple un éboulement de grande
spécifique aux travaux de déroctage. masse consécutif à un tir mal maîtrisé).

2.1.5. - INFLUENCE SUR LE PHASAGE _

Les travaux à l'explosif ont également un impact


sur le phasage des travaux par le biais des
vibrations et des projections.
Les risques encourus par les ouvrages au cours
des phases ultérieures doivent être pris en
considération lors de l'établissement des marchés.
En effet, on a souvent constaté par exemple
qu'un dégagement insuffisant des déblais
voisins des ouvrages d'art au cours de la phase
préparatoire, nécessitait une reprise de travaux à
l'explosif à proximité immédiate de ces
ouvrages d'où un risque non négligeable pour
ceux-ci et en tout cas, un surcoût de l'abattage
ainsi réalisé.

Terrassements NI
GUIDE POUR LA REDACTION
DES MARCHÉS 12
Résumé

Bien que du point de vue strictement contractuel, l'emploi des explosifs soit de la
responsabilité de l'entrepreneur (cf. § 31-10 du C.C.A.G) on constate, en cas de
contentieux consécutif à l'emploi des substances explosives ayant occasionné des dégâts,
que la jurisprudence est presque toujours défavorable au maître d'ouvrage ou au maître
d'œuvre, sauf faute dûment constatée de l'entrepreneur. Afin de minimiser les retombées
d'incidents et compte tenu du rôle privilégié du maître d'œuvre auprès des collectivités
locales, il y a donc lieu d'introduire dans les marchés des prescriptions complémentaires
par rapport à la référence des textes généraux, qui seront d'autant plus restrictives que les
tirs sont exécutés à proximité des zones sensibles (bâtiments, habitations, ouvrages
d'art...).

Parmi les documents utilisables pour l'établissement des marehés de terrassement à


l'explosif, le Cahier Type des Clauses Techniques Particulières et le Cadre Type du
Bordereau des Prix contiennent des indications d'ordre technique, en particulier dans les
commentaires. Ces indications sont nécessairement limitées ; aussi il a paru intéressant
dans le présent chapitre d'aller plus loin dans l'exposé des motivations qui sont à l'origine
des rédactions des documents types.

Par ailleurs, au plan administratif, la pratique des tirs a suscité une législation abondante et
complexe qui réglemente la qualification du personnel, le transport, le stockage, l'emploi
des substances explosives et des artifices de tirs. À ce sujet, on peut remarquer que la
réglementation de l'emploi des substances explosives et des artifices de tirs dépend
exclusivement du service des Mines pour l'emploi en carrière ou en emprunt, mais que les
chantiers de travaux publics sont soumis au Code minier pour l'achat et le transport et le
Code du Travail poar l'emploi sur chantier.

Documents établis par le Service d'Études Techniques des Routes et Autoroutes. Terrassements (Généraux - Documents types
pour appels d'offres et marchés - (En cours de parution).

Terrassements
2.2.1 - RESPONSABILITES assuré de l'application de toutes les précautions
DE L'ENTREPRENEUR ET prévues au marché ou que si l'entrepreneur a
DU MAÎTRE D'ŒUVRE — commis une faute grave.
Sur le plan pratique, il s'agit de trouver un
Le C.C.A.G. Marchés publics de travaux précise compromis réaliste tant au niveau technique
à propos de l'emploi des explosifs (§ 31.101 ) : qu'économique, de façon à ce que, par exemple :
"Sous réserve des restrictions ou des interdictions - le maître d'œuvre n'impose pas une
éventuellement stipulées dans le marché, sécurité excessive conduisant à des
l'entrepreneur doit prendre sous sa responsabilité coûts de terrassements élevés, ou dégage
toutes les précautions nécessaires pour que entièrement sa responsabilité en
remploi des explosifs ne présente aucun danger affirmant dans les pièces du marché, que
pour le personnel et pour les tiers, et ne cause l'entreprise sera seule responsable de
aucun dommage aux propriétés et ouvrages tous les dégâts qui pourraient être
voisins ainsi qu'aux ouvrages faisant l'objet du occasionnés (en cas de litige, un tribunal
marché". ne manquerait pas de rappeler cette
Ces dispositions semblent engager fortement la capitulation et ne l'accepterait pas),
responsabilité de l'entrepreneur. - l'entreprise ne cherche à accroître au
1-n l'ait, il convient de distinguer la responsabilité maximum la productivité d'un chantier
civile, qui est celle du maître d'ouvrage, de la en ignorant les risques encourus,
responsabilité pénale qui est celle des divers sachant que la compagnie d'assurance
intervenants au titre de la maîtrise d'œuvre. Au couvrira les responsabilités...
plan de la responsabilité civile, toute personne Des réalisations de travaux à l'explosif dans des
estimant avoir subi des dommages du fait de zones très sensibles, par exemple en plein eentre
l'exécution de travaux publics peut attaquer à la d'une ville, ont montré que la mise en place
fois le maître de l'ouvrage et l'entrepreneur, d'une procédure de concertation maître
toute clause contractuelle entre ces deux d'œuvre-entreprencur. constituait une excellente
personnes morales limitant la responsabilité de solution.
l'une ou de l'autre étant sans valeur vis-à-vis des
tiers ; au plan de la responsabilité pénale, la
situation est plus complexe et les dispositions
contractuelles peuvent - dans certaines limites - 2.2.2 - COMMENTAIRES
atténuer la responsabilité des personnes SUR L'ÉTABLISSEMENT
chargées de la maîtrise d'œuvre. DU CAHIER DES CLAUSES
TECHNIQUES PARTICULIÈRES
La jurisprudence actuelle a tendance à donner
(C.C.T.P.)
tort à celui qui a fait le choix technique et non à
celui qui a réalisé les travaux ; il s'agit en
général du maître d'œuvre. Les juges estiment L'usage des explosifs est évoqué dans le C.C.T.P.
en effet que le seul fait d'avoir approuvé un type à deux propos :
choix technique est seule cause des dégâts, sauf
- dans la définition des catégories de
faute grave de l'entrepreneur que le maître
déblai,
d'œuvre doit prouver. 11 convient donc de
rédiger avec soin les pièces du marché en - dans les prescriptions d'exécution sous
délimitant bien les rôles de chacun ; on notera la rubrique "Extraction des déblais au
aussi que lorsque les textes des marchés moyen d'explosifs".
impliquent la prise en charge par l'entrepreneur
de la responsabilité vis-à-vis des tiers, celle-ci
n'est retenue que si le maître d'œuvre s'est bien

Terrassements
Définition des déblais - Déblais de IK catégorie :
(C.C.T.P. type Terrassements (Généraux)
Sont considérés comme matériaux à déblayer de
La question de la définition des déblais est lre catégorie ceux que l'entrepreneur ne justifie
importante car les modalités de rémunération de pas comme étant de la 2èmc catégorie.
leur extraction s'y réfèrent directement.
- Déblais de 21'""' catégorie :
On rappelle ci-après les rédactions définissant
Sont considérés comme matériaux à déblayer de
les déblais qui figurent dans le C.C.T.P. type
2ème catégorie, les matériaux qui selon le type de
terrassements.
matériel utilisé dans l'atelier d'extraction, ne
Rédaction I : peuvent pas être extraits à l'aide :

- d'une pelle de deux cent vingt kilowatts


Les matériaux à déblayer sont classés en une ou
D1N (220kW = 300 CV DIN) au moins,
plusieurs zones, en fonction de la difficulté
d'extraction. équipée d'un godet de deux mètres
cubes (2 m3) en rétro et trois mètres
Rédaction 2 : cubes (3m3) en butte, avec un débit
d'extraction d'au moins cent vingt
Les matériaux à déblayer sont classés en deux mètres cubes par heure ( 120 m-Vh),
catégories suivant leur nature.
- ou bien à l'aide d'une défonçeuse à une
Les deux catégories sont définies en fonction dent montée sur un tracteur de deux cent
d'engins de référence. En cas de contestation qui soixante kilowatts DIN (260 kW 355 CV
remettrait en cause la classification d'un terrain DIN) au moins, avec un débit de
en lère catégorie, l'entrepreneur devra disposer défonçage d'au moins cent vingt mètres
sur le chantier d'un engin qui correspond à la cubes par heure (120 m-Vh) et qui
puissance de référence, pour faire la preuve du nécessite donc l'emploi d'explosifs ou
bien fondé de la contestation. d'engins de forte puissance.

Terrassements
La rédaction n°l implique que le dossier La rédaction n° 2 reprend en fait les principes de
géotechnique communiqué à l'appel d'offre soit la définition des déblais fondée sur les méthodes
suffisamment élaboré pour que les entreprises d'extraction appliquées par le passé.
puissent objectivement choisir une méthode
d'extraction bien adaptée à la nature prévue des Ce mode de définition des déblais pourrait
matériaux dans le dossier et aux moyens qu'elles laisser penser que son application permette de
comptent mettre en oeuvre pour les extraire. passer des marchés de terrassement dans
lesquels les difficultés d'extraction n'aient été
Dans ce cas, l'entreprise adjudicataire peut que peu (voire même pas du tout) étudiées au
présenter une réclamation si les éléments stade de l'établissement du projet puisque
prévisionnels contenus dans le dossier géotech- l'entrepreneur à qui l'on demande de proposer
nique se révèlent, au moment de l'exécution, Lin prix pour chacune des deux catégories
erronés ou insuffisants à un point tel que distinguées suivant les termes du C.C.T.P. type,
l'entreprise puisse faire valoir qu'elle a été serait rémunéré suivant chacun de ces deux
conduite à appliquer une méthode d'extraction prix appliqués à des quantités mesurées
différente de ce qu'elle avait pu objectivement contradictoirement au fur et à mesure du
prévoir. déroulement du chantier.

Cette manière de définir les déblais en vue de la En réalité, force est de convenir que cette
rémunération de leur extraction présente deux possibilité d'échapper à la nécessité d'entre-
avantages importants : prendre l'étude des difficultés d'extraction des
matériaux de déblai n'est qu'illusoire. En effet,
- le premier est de laisser à l'entreprise le les deux prix demandés à l'entreprise doivent
libre choix des moyens d'extraction. être assortis des quantités auxquelles ils se
Ainsi sous réserve que les matériaux rapportent et ces quantités doivent être confirmées
extraits satisfassent aux spécifications à la fin des travaux dans la limite des tolérances
de granularité et que les techniques admises par le C.C.A.G. dans ses articles 15-3 et
d'abattage utilisées soient conformes à 16-1. Mis à part le cas des travaux exécutés en
la réglementation en vigueur et aux régie, ces tolérances sont relativement faibles et
exigences formulées sur les vibrations et justifient donc de manière quasi systématique
sur la protection des talus, l'entreprise a que l'on ait étudié cet aspect avant l'appel
la possibilité d'associer à sa guise la d'offre.
technique de terrassements à l'explosif
à celle de l'extraction par engins lin outre l'absence d'éléments suffisants pour
mécaniques pour rechercher la productivité apprécier les difficultés d'extraction ne permet
optimale du chantier, pas un choix objectif de l'adjudicataire du marché.

- le second avantage est évidemment de Enfin, cette définition est affectée par les deux
simplifier les métrés nécessaires aux inconvénients dont le remède est donné par
calculs de la rémunération puisqu'à la la rédaction 1 à savoir : lourdeur des métrés
limite, ces métrés peuvent s'effectuer contradictoires en cours de travaux, difficultés
directement à partir des plans des de pouvoir rémunérer simplement une technique
ouvrages. associant explosifs et engins à lames de manière
modulable en continu en vue de rechercher
En raison de ces deux avantages, il est conseillé l'optimisation technique et économique de
d'appliquer de manière générale la première de l'extraction.
ces rédactions de la définition des déblais dans
les marchés de terrassement. Il est cependant Pour toutes ces raisons, cette rédaction uc doit
conseillé de ne pas rendre contractuel le dossier qu'exceptionnellement être retenue dans les
géotechnique et d'y pratiquer une écriture certes marchés de terrassement et après en avoir bien
très documentée mais prudente. évalué la justification pour le chantier considéré.

Terrassements 85
Prescriptions relatives à l'exécution C'est au niveau de l'étude géotechnique que ce
) (cf. CCTP Type) cas peut être mis en évidence, mais il est souvent
difficile de parvenir à quantifier une éventuelle
Ces prescriptions concernent essentiellement production de blocs. Il paraît plus intéressant
trois aspects de l'utilisation des explosifs : d'utiliser l'étude de la fracturation pour adapter
aux mieux les caractéristiques du plan de tir.
- la granularité obtenue.
Prescriptions relatives à la technique
- la technique d'abattage utilisée,
ci 'abattage
- la protection des talus.
L'utilisation de l'explosif conserve, malgré les
Granularité progrès réalisés dans sa mise en œuvre, une
image assez inquiétante pour le public qui risque
La dimension des matériaux extraits peut avoir de réagir vivement à toute répercussion sensible
des conséquences importantes sur le bilan d'un sur son cadre de vie habituel. 11 y a donc lieu
projet. Une production imprévue de blocs trop pour le maître d'œuvre d'introduire dans les
gros pour être mis en remblai peut entraîner un marchés des clauses supplémentaires qui seront
déficit de matériaux. 11 est bien connu aussi d'autant plus restrictives que les tirs auront lieu
qu'une bonne fragmentation diminue le coût des à proximité de zones sensibles.
opérations de chargement (moins d'usure et de
casse du matériel) et de concassage. La rédaction de certains passages du C.C.T.P.
type cherche à donner au maître d'œuvre de
L'explosif permet généralement une meilleure meilleures garanties sur la qualité des résultats
fragmentation que les engins, mais il n'est pas obtenus, sans vouloir pour autant se substituer à
toujours possible d'éviter que des blocs trop l'entrepreneur auquel n'est imposé qu'un cadre
importants ne subsistent, en particulier dans la assez large.
partie supérieure des trous qui correspond à la
zone de bourrage (sans explosif). L'importance Ainsi l'autorisation d'emploi des explosifs
de cette zone peut varier de façon appréciable accordée par le maître d'œuvre ne doit pas être
selon le plan de tir adopté, (hauteur du bourrage considérée comme une démarche administrative
liée à l'épaisseur de la banquette pour les trous supplémentaire. Elle vise un double but :
supérieurs à 6 m, nombre de passes).
- donner la possibilité au maître d'œuvre
L'entrepreneur peut toujours fragmenter cette de connaître la technique exacte réellement
zone par des trous supplémentaires de faible utilisée sur le chantier,
hauteur à l'intérieur de la maille d'abattage, ce
- permettre à l'entrepreneur de valoriser
qui augmente évidemment le coût.
sa technicité.
Les rédactions de cahiers des charges prévoyant
Il devrait en résulter une meilleure collaboration
une simple mise en dépôt des blocs de grande
entre les deux parties de façon à améliorer la
dimension sont à éviter (à moins de matériaux
qualité des résultats obtenus.
largement excédentaires). Mais, si le marché
prévoit l'obligation de réduire les blocs produits, Par ailleurs, le maître d'œuvre se réserve la
sans rémunération particulière, il est dans l'intérêt possibilité de suspendre les travaux à l'explosif
de l'entrepreneur de trouver des solutions pour des raisons qui lui sont propres : appréciation
efficaces limitant leur production. de qualité sur les résultats, mais aussi considéra-
tions d'effets en dehors du chantier (nuisances,
La plus grande source ce difficultés s'opposant
contexte local).
à l'obtention d'une granularité convenable provient
des terrains présentant une fracturation naturelle
importante créant des blocs d'une dimension du
même ordre de grandeur que la maille d'abattage.

Terrassements
Dans les zones sensibles aux vibrations, • interdiction d'exécuter des tirs
il importe pour la remise de l'offre que l'entre- sans contrôle des vibrations par
preneur soit parfaitement informé des restrictions l'organisme agréé par le maître
susceptibles d'être apportées à l'emploi des d'œuvre,
explosifs, ce qui peut consister à prévoir :
• interdiction de procéder à des tirs
- la communication des résultats des sans l'accord du maître d'œuvre,
études préliminaires au niveau du
dossier d'appel d'offres, avec précision -pour chaque tir. communication au
notamment de toutes les contraintes, maître d'œuvre du plan de tir détaillé.

- l'introduction dans les pièces du marché Dans tous les cas, le déroulement des travaux
de points particuliers ayant valeur doit être subordonné au respect des valeurs
contractuelle, par exemple : limites sur les points sensibles et des mesures de
contrôle doivent être prévues. Il est souhaitable
• limites à ne pas dépasser sous que la réalisation de ces mesures soient à la
forme de vitesse maximum définie charge du maître d'œuvre, qui a ainsi plus de
sur une plage de fréquence, ou souplesse dans leur utilisation. Si ces mesures
d'un autre critère issu des études. étaient à la charge de l'entreprise, l'initiative de

Terrassements Hl
leur exécution devrait rester au maître d'œuvre, 2.2.3 - COMMENTAIRES
qui devrait désigner ou agréer le laboratoire SUR LE BORDEREAU DES PRIX _
chargé de procéder aux mesures.
Prescriptions relatives à la protection Le cadre type du bordereau des prix prévoit trois
des talus natures de prix relatifs aux terrassements
utilisant l'explosif : le mètre cube de déblai, le
Découpage découpage des talus, une plus value pour la
protection des talus.
La qualité du découpage dépend pour une large
part de la qualité de la perforation du matériau Le mètre cube de déblai
traversé.
Les prix d'extraction ont déjà été évoqués à
Le meilleur compromis charge-écartement des propos du C.C.T.R II y a un prix de déblai par
trous ne peut être déterminé qu'à partir des zone d'application (cas n° 1 du C.C.T.R) ou un
essais et observations des résultats après l'enlè- prix par nature de terrain (cas n°2).
vement des matériaux ; c'est pourquoi, il n'est
Quelle que soit l'option retenue, on peut noter
pas recommandé de réaliser le découpage trop
que le prix du m3 de déblai inclut le fractionnement
en avance sur l'abattage, de façon à laisser
complémentaire des blocs produits par exemple
possibles des modifications si elles s'avèrent
du BRU (Brise Roche Hydraulique). II n'y a
nécessaires.
donc pas de prix pour un fractionnement des
Abattage différé (= post abattage) blocs même si le C.C.T.R l'exige. On estime en
effet que le plan de tir adopté est conçu de
L'évacuation des déblais avant la réalisation du façon à ne produire des blocs que de façon
tir d'abattage différé est conseillée dans tous les exceptionnelle.
cas où c'est possible de façon à éviter au
maximum les effets arrières susceptibles Si certaines zones ont été définies en raison de
d'endommager le futur talus. difficultés particulières non liées à la nature des
déblais, le prix proposé comprend tous les
Sauvegarde des talus pendant l'abattage dispositifs jugés nécessaires pour surmonter ces
difficultés, par exemple :
Quelles que soient les méthodes utilisées, ces
prescriptions visent à ce que l'abattage des - utilisation d'un dispositif pour arrêter
matériaux de déblai ne détériore pas les talus à les projections,
conserver par des effets arrières. Les précautions
à prendre sont d'autant plus importantes que - utilisation de plan de tir spécifique pour
l'évolution actuelle des techniques d'abattage limiter les vibrations à proximité d'une
tend à augmenter le diamètre des forages et la zone sensible.
quantité d'explosifs mi:- en place dans chaque
Ces zones et leurs particularités doivent donc
trou, ce qui produit des effets à plus grande
avoir été clairement définies.
distance.
Si des mesures des vibrations produites sont
On peut rappeler quelques points déterminants
nécessaires, et dans le cas où elles ne seraient
quant à l'obtention d'un résultat de qualité :
pas prises en charge directement par le maître
-précision de l'implantation et de la d'oeuvre, un prix doit être prévu ainsi que ses
réalisation des forages d'où la nécessité modalités précises d'application.
d'un contrôle explicitement prévu au
Le découpage des talus
C.C.T.R,
Le découpage est un procédé nécessitant une
- soin apporté au chargement,
qualité de réalisation particulière ; il importe
- répartition judicieuse des séquences de donc que sa réalisation ne soit pas perturbée
tir et, le cas échéant, choix des tirs amortis. par une mauvaise adéquation de son mode de
rémunération.

SN Terrassements
Ce découpage peut être évalué soit au mètre La plus value provient du fait que l'on est
linéaire de foration soit à la surface de rocher conduit pour protéger les talus, à mieux répartir
découpée. l'explosif dans la masse rocheuse en utilisant
des charges plus faibles et plus rapprochées ce
Plus value pour la protection des talus à qui augmente la perforation.
l'approche du plan découpé ou de la zone où
sera effectué un abattage différé. On peut être amené également à incliner les
forages parallèlement au talus, pour que la
Cette plus value est destinée à rémunérer les distance explosif-talus soit constante, ou encore
précautions prises pour protéger les talus. Le moduler la charge dans les trous en fonction de-
plan de tir nécessairement différent pour là distance au talus futur.
parvenir à ce résultat conduit logiquement à un
prix différent de celui correspondant au mètre
cube extrait au centre du déblai où les difficultés
sont moindres.

Ce prix apparaît comme une plus value


appliquée aux mètres cubes extraits dans le
voisinage immédiat du futur talus. L'importance
de cette zone est à évaluer en fonction des
caractéristiques géométriques du terrain ou du
mode d'abattage de la partie centrale.

Terrassements
ASSURANCE DE LA QUALITE,
SUIVI ET CONTRÔLE DE L'EXÉCUTION
DES TERRASSEMENTS À L'EXPLOSIF
23
Résumé

Compte tenu de la complexité des projets, un contrôle interne doit être mis en place au
niveau de l'organisation des études afin de permettre une validation sérieuse de celles-ci et
cela en vue de la mise au point des pièces du DCE (Dossier de Consultation des
Entreprises). Cette organisation doit permettre une large concertation et mettre en contact
tous les acteurs du projet depuis le géologue jusqu'au maître d'oeuvre des travaux.
L'esquisse du SDQ (Schéma Directeur de la Qualité) pourra être un outil pour cette
démarche de validation et de mise au point des projets.

La période de préparation du chantier offre la possibilité de bien définir les méthodes


utilisées et de s'assurer que toutes les conditions sont réunies pour une réalisation conforme
de l'ouvrage (par exemple l'examen et la mise au point du PAQ (Plan d'Assurance Qualité)
proposé par l'entreprise, l'examen des propositions de l'entreprise, l'assurance de la
prise en compte de la réglementation générale, l'accord sur l'organisation générale du
chantier,...).

Cette période est aussi l'occasion d'ajuster le PAQ de l'entreprise avec celui du maître
d'oeuvre et de mettre au clair le système d'échanges et de dialogue entre le maître d'œuvre
et l'entreprise.
Durant l'exécution, le suivi et le contrôle des travaux constituent pour le maître d'œuvre
une tâche aussi importante que la rédaction du marché. En effet, il lui appartient
d'effectuer un certain nombre de vérifications garantissant la conformité des résultats à
obtenir en évitant bien souvent des conflits avec l'entreprise. Les tâches spécifiques à cette
phase sont le suivi du PAQ, l'établissement et la gestion des plans de tir, le suivi de
l'abattage courant, du découpage, du contrôle de la qualité des matériaux abattus en vue du
réemploi, du contrôle des vibrations et des nuisances.

En fin de travaux, il convient de compiler les résultats obtenus et d'effectuer les constats
nécessaires pour s'assurer de la durabilité de l'ouvrage et d'engager l'établissement du
DIUO (Dossier d'Irtervention Ultérieure sur l'Ouvrage) afin de permettre au gestionnaire
de l'ouvrage d'engager sa gestion et son entretien.
La maîtrise de la qualité des travaux de terrassement à l'explosif est d'autant plus
importante qu'ils sont irréversibles après exécution.

l)(( Terrassements
2.3.1 - ETABLISSEMENT DU PROJET L'évaluation ainsi réalisée peut aussi amener à
prescrire des épreuves de convenance (tirs
Validation du projet et mise au point d'essais par exemple) au marché pour maîtriser

) du DCE (Dossier de Consultation


des Entreprises)
l'exécution des travaux (qualité de découpage de
talus, fragmentation) et assurer la protection de
l'environnement (maîtrise des nuisances).
Evaluation des études de dimension/tentent
Cet examen peut également conduire à prévoir
de l'extraction des déblais par un géo-
des contrôles renforcés sur certains aspects
technicien expérimenté apte à mesurer les
des travaux (par exemple évaluation des effets
enjeux et risques du chantier.
arrière en talus, surveillance d'infrastructures
exposées...) et permettre de définir les points
Cette analyse doit conduire à compléter l'étude
d'arrêt et les points clefs qui seront nécessaires
initiale pour assurer une mise en concurrence
à la bonne marche du chantier.
équitable des entreprises (suffisamment
d'indications techniques pour que les entreprises Articulation du chantier de minage
puissent cerner leurs prix de revient). Cet avec les autres travaux de chantier.
objectif nécessite une connaissance préalable
exhaustive du contexte du chantier et de sa Analyse de l'ordonnancement des travaux entre
vulnérabilité aux vibrations, projections, eux et vérification de la compatibilité des
souille... Il peut aussi justifier quand cela est travaux de minage avec les autres entreprises
possible, des tirs d'essais enregistrés, avant présentes simultanément sur le chantier et avec
lancement de l'appel d'offres, pour connaître de les délais prévus. Evaluation de la cadence
façon acceptable les charges instantanées souhaitable du minage. Il est toujours souhaitable
utilisables. de s'interroger avant l'établissement d'un DCE
sur la faisabilité d'un projet et d'imaginer un ou
plusieurs scénarios possibles.

Figure 2.4 Exemple d'un chantier imposant une étude et un contrôle renforcés
(travaux sous circulation à proximité d'habitations - avec découpage).

Terrussements
Organisation du suivi de la qualité - le contrôle intérieur (consistance) que
du chantier l'entrepreneur se propose de mettre en
œuvre, en particulier les moyens envisagés
• prévoir la disponibilité et la compétence si l'entrepreneur doit assurer du contrôle
du contrôle extérieur pour vérifier les de vibration.
plans de tir proposés par l'entrepreneur
dans un délai à faire figurer au marché, Il est important de demander des sous détails de
prix qui permettront d'analyser les offres. Pour
• prévoir l'organisation du contrôle exté- cela le sous détail devra faire apparaître les
rieur pour encadrer les épreuves de prix spécifiques minage à l'intérieur du prix
convenance et pouvoir prononcer celle- terrassement rocheux (pour cela il peut être
ci conformément au marché et avec des intéressant de fournir un canevas de sous détail
objectifs de qualité pré-définis, de prix dans le DŒ).
• définir qui, du contrôle extérieur ou du
contrôle intérieur, doit suivre les
vibrations engendrées par les tirs et en 2.3.2 - EXECUTION DES TRAVAUX
tirer les conclusions pour la conduite du
chantier (évaluation des conséquences
Préparation du chantier
contractuelles du choix adopté).
Méthode de suivi de ces vibrations
La période de préparation est contractuelle et
(quels ouvrages ou bâtiments, quels
mérite d'être respectée. Elle permet la mise au
capteurs et où les installer...),
point de la sécurité du chantier et de toutes les
• organisation des constats préalables. procédures concernant la sécurité et l'hygiène
du chantier.
Règlement de consultation
(demandes à formuler au) Elle doit comprendre au moins les points suivants :
- la fourniture d'un PAQ par l'entrepreneur
11 est important que le prescripteur demande que
précisant au moins les points ayant fait
le SOPAQ que doit fournir l'entrepreneur
l'objet de premières réponses au
comporte au moins les indications suivantes :
SOPAQ ; l'examen de la proposition du
- l'entreprise envisage-t-elle de sous- PAQ de l'entreprise doit permettre de
traiter le minage (dans ce cas, il est s'assurer que le document est fidèle aux
recommandé d'analyser le contrat de termes du contrat, qu'il respecte les
sous-traitance avant d'agréer le sous- points clés et les points d'arrêt prévus au
traitant), CCTP.

- les références du (ou des) personnel(s) Cette analyse se fait point par point :
de minage pressenti(s) pour évaluer leur
- en examinant les méthodes
qualification surtout si les enjeux sont
d'extraction que l'entrepreneur
importants,
met en œuvre (plans de tir par
- le matériel de foration envisagé (surtout exemple),
si le découpage de talus est prévu),
- en étudiant son programme
- les méthodes de minage et de protection d'extraction à l'explosif afin de se
éventuelle des riverains envisagées, et rendre compte s'il est compatible
un programme d'exécution sommaire avec un bon déroulement du
(cadences, époques de minage...). chantier, s'il respecte les phases
de construction des ouvrages
d'art, s'il tient compte de l'envi-
ronnement et des données de
l'étude d'impact du projet,

9 2 Terrassements
- en s'assurant que les propositions témoins, ou par huissier, ou par expert
techniques répondent aux dossiers dans le cadre d'un référé préventif...
géotechniques et qu'elles s'adaptent suivant l'importance des risques
bien à l'environnement géologique, encourus) ;
et qu'elles sont compatibles avec
les objectifs fixés pour les • la mise au point des méthodes de
opérations de terrassements à surveillance des nuisances (vibration,
l'explosif. bruit, projection) dans un plan de
contrôle lorsque le contexte le justifie.
Il faut s'assurer, enfin, que l'entrepreneur Ce plan de contrôle doit clarifier les
a répondu à tous les problèmes du chantier. missions confiées au contrôle intérieur
et au contrôle extérieur et les obligations
- la mise en place d'une organisation de la de communication entre les deux. Suivi
qualité rigoureuse de la maîtrise de la vérification des matériels du
d'œuvre, permettant notamment la mise contrôle intérieur par le contrôle
au point en commun des relations extérieur ;
techniques entre le maître d'œuvre et
l'entrepreneur, et d'arrêter les procédures • la mise au point des essais de convenance
qui permettront l'obtention de la prévus au marché (méthodes, plans de
qualité ; tir. fabrication d'explosif sur site...) :
importance prévisible en volume de ces
- la vérification que l'entrepreneur essais, nature des contrôles extérieurs et
respecte la réglementation générale ; il intérieurs mis en œuvre, critères
faut s'assurer que l'entrepreneur répond d'acceptation de la convenance...
à la réglementation en vigueur concernant préalablement au démarrage du minage
les explosifs, leur manipulation et leur en cadence normale ;
utilisation, voire leur fabrication sur le
chantier. Dans le cas de fabrication les essais de convenance prévus au
d'explosifs sur site, l'entreprise doit marché avec vérification du résultat
proposer un phasage des travaux respectant obtenu et de sa conformité, ainsi que des
les dispositions de l'arrêté préfectoral moyens mis en œuvre, préalablement à
d'autorisation au titre des installations la levée de point d'arrêt sur les moyens
classées (prise en compte notamment et méthodes proposés par l'entrepreneur
des périmètres de sécurité) ; pour l'exécution du minage.

- la vérification de l'existence d'un Plan Au cours des premiers tirs, on


Particulier de Sécurité et de Protection précise les caractéristiques et la
de la Santé (PPSPS) et de sa compatibilité répartition des trous, la quantité des
avec l'organisation du chantier et avec le explosifs à utiliser, la maille, le
PAQ. Cette analyse sera faite par le diamètre de perforation, la profon-
coordinateur de l'opération ; deur des trous. On définit aussi les
surprofondeurs à adopter pour
- la reconnaissance de chaque site permettre le réglage soit des fonds
effectuée avant l'établissement de de forme, soit des talus des déblais.
chaque schéma d'exploitation. Cette On précise enfin le type d'armorçage
reconnaissance doit permettre la vérifi- et la séquence de tir. le cube de
cation ultime des données du dossier matériaux extrait à chaque volée.
géotechnique ; La maîtrise de ces différents
éléments doit permettre d'obtenir
- les constats préalables à tout minage
une blocométrie optimale pour
(point zéro) sur tous les ouvrages ou
l'extraction et le réemploi, ainsi
constructions susceptibles de subir des
qu'un rendement compatible avec
dommages, sous une forme opposable
le programme de chantier.
aux tiers (constat contradictoire avec

Terrassements (J}
- la vérification de l'étude de danger et de Il faut vérifier le respect du plan de tir sur le
ses conséquences dans le cas d'explosif terrain, c'est-à-dire les charges spécifiques, les
fabriqué sur site. mailles, les séquences de tirs. Cette opération est
simple et rapide, mais exige la présence d'un
La mise au point du journal de chantier surveillant. 11 faut s'assurer aussi que le plan de
qui sera établi par le maître d'œuvre secours est bien mis en place et prêt à fonctionner,
complété par des annexes fournies par que le suivi des vibrations est opérationnel, et
l'entrepreneur et dont la teneur est à que les nuisances possibles ont toutes été
définir pendant la période de préparation analysées.
(nombre d'engins, pannes éventuelles,
consommation d'explosif...). Après le tir

Pendant l'exécution On établit la consommation des explosifs. La


connaissance du volume abattu permet d'une
Assurance de la qualité part de connaître les charges spécifiques
consommées et, d'autre part de vérifier les
Elle reposera surtout sur les actions suivantes : éventuelles dérives des cadences d'abattage par
rapport aux rendements prévus.
- vérifier la conformité de l'exécution aux
essais de convenance, au PAQ et au On évalue la blocométrie obtenue. On contrôle
marché, tant pour la qualité de l'exécution avec soin, après dégagement des matériaux,
que pour le respect de l'environnement, l'état des talus si ceux-ci ont été réalisés avec le
tir (prévoir des purges, le cas échéant).
- gérer les points sensibles prévus au
marché, en particulier viser les plans de On examine aussi, si nécessaire, les résultats des
tir proposés par l'entrepreneur avant mesures de vibration.
mise en œuvre en capitalisant l'expérience
des tirs antérieurs, Décisions et marche à suivre
après les constats (cf. annexe 6)
- assurer le traitement et la traçabilité des
anomalies, 1er cas : la granularité obtenue est trop grosse
- vérifier les produits et fournitures II faut faire redéfinir par l'entreprise, pour la
(amorces, explosifs, produit de bourrage... ), majorité des cas, la charge de l'explosif, parfois
aussi sa nature et celle des séquences de tirs,
- vérifier la conformité des matériaux
et dans certains cas, adapter la maille aux
extraits ou/et de l'état des talus réalisés,
discontinuités reconnues dans le massif.
entraînant d'éventuelles rectifications
des plans de tir, 2° cas : les talus ont subi des dégradations
- analyser les enregistrements de vibrations S'il s'agit de tirs en pleine largeur, il faut
et des autres nuisances potentielles, afin s'assurer que le nombre de tirs avant marinage
d'adapter éventuellement les plans de n'excède pas le nombre prescrit, que les
tir. séquences de tirs permettent bien le dégagement
des zones voisines des talus, qu'une demi-maille
Suivi et contrôle de l'abattage courant
a bien été utilisée le long des talus et que la charge
par forage a bien tenu compte de la proximité du
Avant le tir
futur talus (tir amorti - charge limitée - position
Un nivellement préalable de la topographie du de l'explosif dans le trou de forage).
terrain naturel est une nécessité. Les références
ainsi établies sont précieuses pour mesurer et S'il y a eu un prédécoupage, s'assurer que ce
contrôler les cotes des ibnds de trous de forage. dernier n'a pas subi de dommages après un tir
L'opération de nivellement doit être faite à d'abattage courant.
chaque carreau de reprise d'abattage si l'exploi-
tation comporte plusieurs gradins.

Terrassements
3e cas : le calage du fond de plate-forme est 4e cas : des fissures sont apparues sur des
mal fait édifices ou ouvrages d'art
11 faut vérifier que les trous de forage atteignent II s'agit heureusement de cas très rares qui
bien les niveaux prescrits (en-dessous du niveau nécessitent une recherche des causes avant la
de plate-forme). Dans le cas particulier des reprise des tirs.
risbermes, il faut se maintenir au-dessus du
niveau théorique pour éviter des dégradations Il faut alors reprendre avec soin tous les
ultérieures dans la géométrie des risbermes. contrôles de vibration et redéfinir les plans de
tir.

Suivi et contrôle du découpage Par ailleurs, le respect de la géométrie du futur


talus est conditionné par la géométrie des
Avant le tir forages. Cette dernière dépend de la stabilité
de positionnement de l'engin de forage et de
Les mêmes précautions que pour l'abattage
l'alignement de la glissière, de l'écartement, de
courant sont à prendre, mais il faut s'assurer
la précision de l'implantation et de l'amorçage
aussi de l'avance de l'atelier de découpage sur
de la perforation du trou. La déviation du trou
celui de l'abattage du coeur du déblai (une avance peut avoir pour cause des discontinuités dans
importante du chantier de découpage est à la roche, les caractéristiques des équipements
proscrire). utilisés, la poussée exercée sur l'outil par rapport
L'opération de découpage coûte cher ; elle est au diamètre des tiges.
délicate et il faut donc atteindre une qualité
acceptable le plus tôt possible.
Il faut donc, pour assurer un bon calage du Réemploi des matériaux abattus -
découpage, établir un plan de référence permettant Précautions à prendre
la mise en station et l'orientation stable des
engins. Lorsque les résultats des abattages à l'explosif
sont utilisés dans le cadre du mouvement des
Cette surface de référence doit être contrôlée et terres, il convient d'être très précis quant aux
établie par les géomètres. destinations des matériaux et à la granularité
obtenue, et cela en fonction des couches
Après le tir
géologiques traversées.
II faut observer si la fissure du découpage est
Il faut, dans le cas d'un chantier d'une certaine
nette et franche, et ne comporte pas de fissures
importance, établir un bloc diagramme du
parasites.
massif à exploiter, et organiser la gestion des
Une fois l'évacuation des matériaux exploses volumes abattus avec précision, surtout si le
finie, on mesure l'écartement entre chaque trace massif est hétérogène.
des trous de perforation, leur parallélisme, leur
position par rapport au plan du talus et également Cela sous entend qu'il faut, après chaque tir,
leur nombre. Il faut aussi apprécier l'état de contrôler la nature des roches abattues ainsi que
fissuration du nouveau talus et s'assurer de sa la blocométrie obtenue et éventuellement
stabilité. procéder à un tri.

Enfin d'exécution
Si les divers examens sont positifs, on peut
poursuivie l'opération de découpage, mais en Dans le cas d'une géologie compliquée, les
continuant à la suivre car toute défaillance du déblais réalisés font l'objet d'un état des lieux
système peut réduire à néant les chances de où l'on décrit les particularités et les risques
succès du découpage. potentiels s'il y en a.
Dans le cas de résultats négatifs, on étudie une Il est donc souhaitable d'établir des consignes
nouvelle proposition technique de l'entrepreneur, d'exploitation avec une proposition technique et
et si cette dernière donne de bons résultats, elle une méthodologie de surveillance de l'ouvrage
constitue la nouvelle référence d'exécution. adaptée aux risques jugés subsister après
Suivi et contrôle de l'abattage différé exécution.

Prévoir :
La technique est proche de celle du découpage
mais la ligne de trous matérialisant le plan de des constats éventuels des dommages
talus est mise à feu après le tir de masse et après signalés sur les ouvrages et constructions
dégagement des matériaux. situés au voisinage et les comparer aux
constats initiaux,
La même rigueur dans le suivi et le contrôle
de l'opération que pour le découpage est le listage des parties d'ouvrages dont la
indispensable. qualité d'exécution paraît douteuse
(exemples des effets arrière ou des hors-
Il faut s'assurer avant le tir, que le massif dans
profils en talus), ou semble mériter une
lequel on effectue un abattage différé, n'est pas
surveillance particulière ou des travaux
désorganisé par le tir de masse ; si c'est le cas, il
faut redéfinir les caractéristiques du tir d'abattage confortatifs. Ce listage doit figurer au
de masse. DIUO (dossier d'intervention ultérieur
sur ouvrage),
De toute façon, cette opération ne peut être
envisagée qu'après un tir de masse très bien
contrôlé et associé à un abattage amorti, à
l'approche du talus provisoire à abattre.

Terrassements
- la compilation des convenances, des
méthodes utilisées, des plannings
d'exécution et d'avancement, des résultats
des tirs et des anomalies traitées, pour le
dossier d'ouvrage. Etablir le bilan des
travaux à l'usage du maître d'ouvrage et
de l'exploitant attirant bien l'attention
sur les parties d'ouvrage dont la durabilite
n'est pas assurée.

Toutes ces opérations doivent permettre d'établir


des documents techniques de synthèse à intégrer
dans le dossier de rccolement.

Terrassements
Page laissée blanche intentionnellement
Trois] partie

Aspects administratifs
et réglementaires

terrassements 1)1)
Résumé

La fabrication et l'utilisation des explosifs (ou toute autre matière explosive) sont soumises
à une réglementation et à un contexte législatif lourd et complexe encadrant trois notions
essentielles : la sécurité publique, la sécurité du travail et la protection de l'environnement.

La première contrainte est d'ordre de sécurité publique et doit prévenir de toute


utilisation ou fabrication à des fins criminelles. Différentes lois ont été rédigées afin de
réglementer l'acquisition et l'utilisation des explosifs et réprimer les infractions aux règles.
L'achat ou la fabrication d'explosifs sur site sont des opérations entièrement contrôlées par
l'Administration, ce qui suppose, pour tout chantier utilisant la technique de l'explosif, des
délais au démarrage en général très longs.
La deuxième contrainte vise à la sécurité du travail dans l'industrie et dans les transports,
ce point devenant d'actualité suite à plusieurs catastrophes. On ne soulignera jamais assez
que lorsqu'il y a un accident impliquant des explosifs, il est toujours grave. Le Plan
Général de Coordination (PGC) et les Plans Particuliers de Sécurité et de Protection de la
Santé (PPSPS) dont l'objet, imposé par la loi est de sensibiliser les acteurs aux risques liés
au travail, comprendront un chapitre particulier traitant de l'emploi des explosifs.
La troisième et dernière contrainte a été mise en place en vue de la protection de l'environnement,
en relation avec les établissements dangereux, incommodes et insalubres. Hormis les
problèmes spécifiques de nuisance (traités dans le chapitre 1.5) ce point ne concerne que
les chantiers où l'utilisation d'une installation mobile est proposée par l'entreprise.

| ()() Terrassements
L'utilisation d'explosifs dans le cadre de la législation concerne la qualifieation du personnel.
réalisation de travaux est obligatoirement le transport, le stockage, la fabrication et
accompagnée par un corollaire administratif et l'emploi des substances explosives.
réglementaire lourd, complexe et souvent très
lent, visant à assurer pour le maître d'oeuvre, L'hygiène et la sécurité, également visées par la
le maître d'ouvrage, pour l'ensemble des inter- législation, t'ont l'objet d'une attention propre à
venants du chantier et pour l'environnement chaque chantier, où l'on s'attache plus aux
immédiat du chantier, sécurité maximale et conditions relatives à l'emploi des explosifs sur
garantie d'une utilisation compétente. le chantier, vis-à-vis de tous les intervenants et
de l'environnement immédiat (infrastructures,
Il n'y a aucun cas de chantier banal dès lors qu'il habitations...).
s'agit d'employer des explosifs pour réaliser un
chantier ou une partie d'ouvrage : la notion Pour chacun de ces points, la responsabilité du
de sécurité publique et individuelle doit immé- maître d'ouvrage, du maître d'oeuvre et de
diatement, et plus que pour tout autre poste l'entreprise est engagée. 11 appartient cependant
in fine au maître d'ouvrage de vérifier et de
"traditionnel", s'imposer.
contrôler l'aptitude à employer des explosifs et à
Pour cela. l'Ltat s'est doté d'un "arsenal" s'assurer de l'application des textes réglementaires
réglementaire important, basé sur plusieurs en vigueur.
textes de lois1. D'une manière générale, la

DOCUMENTS
À CARACTÈRE RÉGLEMENTAIRE 3.1
II est important de savoir le plus tôt possible, lors 3.1.1 - LA FABRICATION
de l'élaboration du projet, que l'utilisation D'EXPLOSIFS
d'explosifs fait partie intégrante de la réalisation
du chantier. Les acteurs du projet auront le Elle ne concerne que les usines et les installations
temps de s'y préparer, de se familiariser avec les disposant d'un agrément technique et d'une
documents nécessaires, et n'auront pas de autorisation préfectorale individuelle. Les
surprise devant les délais nécessaires à l'obtention installations mobiles permettant de fabriquer des
des diverses autorisations préalables à l'emploi explosifs sur sites, entrent dans le même cadre
d'explosifs. réglementaire. Ces installations nécessitent une
L'ensemble des opérations récapitulées ci- déclaration d'installation classée. Le produit
dessous, nécessitent des autorisations ou des fabriqué doit disposer d'un agrément de
habilitations délivrées par l'État, mais toutes ne produit. La lourdeur administrative entourant
sont pas forcément nécessaires à la réalisation l'autorisation de fabriquer des explosifs sur sites
d'un chantier. fait que cette tendance ne se développe réellement
que pour les grands chantiers ou les grandes
carrières.

I - Voir à ce sujet l'annexe 7 donnant l'ensemble des textes réglementaires.

Terrassements 101
Il faut d'ailleurs préciser que les délais 3.1.3- LE TRANSPORT
courants pour obtenir l'autorisation au titre
d'une installation classée, pour une installation Le transport ne peut s'effectuer que par des
mobile, sont de l'ordre de six mois. moyens (automobiles, chemins de fer, voie
fluviale) soumis à la réglementation en vigueur
en matière de sécurité et de signalisation pour le
transport de matière dangereuse. Le transporteur
3.1.2 -L'ACHAT
doit en outre disposer d'un titre d'accompa-
gnement qui pourra être un bon de transit, un
Cette phase est essentielle au bon déroulement bon d'accompagnement ou un registre d'accom-
du chantier et conditionne le délai de réalisation pagnement du véhicule. En règle générale, le
des premiers tirs. Ne peuvent acheter des transport est assuré par l'usine ou le dépôt
explosifs que des personnes morales ou d'explosif, ce qui rend souvent cette opération
physiques ("le mineur") identifiées par la transparente pour le maître d'oeuvre. Le
possession d'un titre d'acquisition, se déclinant transporteur sera également chargé de récupérer
soit en un certificat d'acquisition soit en un bon les quantités d'explosifs non consommées le
de commande. Lorsque l'achat ne se fait pas jour même, puisque le stockage à titre temporaire
dans le cadre d'un dépôt ou d'un stockage sur un chantier n'est plus autorisé (sauf autorisation
d'explosif1, ce qui est le cas général des spécifique).
chantiers de travaux publics et des carrières,
l'achat est subordonné à une autorisation
d'utiliser dès réception, délivrée par la préfec-
ture. Cette autorisation qui dépend de la 3.1.4 - L'UTILISATION D'EXPLOSIFS
préfecture du lieu d'utilisation, est demandée
dès le début du chantier et nécessite un délai
Cette phase n'est possible que par une personne
minimum d'un mois.
détenant un Certificat de Préposé au Tir
(C.P.T.) dans une ou plusieurs options de
spécialisation. Cette personne est également
reconnue par la préfecture par le
biais d'une habilitation à l'emploi

J (délai d'environ un mois pour son


obtention). L'utilisation des explosifs
se fera de manière journalière, ce qui
suppose que l'entreprise ne peut
acheter et utiliser les quantités néces-
saires d'explosifs dont elle a besoin
qu'à la journée, en tenant en parallèle
un registre de réception et de
consommation.

I - Le stockage temporaire (au delà d'une journée) d'explosif sur un chantier de travaux publics est interdit : tout stock doit faire l'objet d'une
déclaration d'installation classée et disposer, de plus, des autorisations nécessaires. Toute quantité d'explosif non utilisée le jour même
devra cire retournée vers un dépôt dûment agréé.

102 Terrassements
DOCUMENTS RELATIFS
À LA PRÉVENTION,
L'HYGIÈNE ET LA SÉCURITÉ
3.2
La réglementation actuelle impose l'intervention - les conditions de protection du site
d'un coordonnateur de sécurité depuis la (habitations et habitants, infrastructures,
conception du projet jusqu'à la réalisation du zones industrielles, monuments,
chantier. Le maître d'ouvrage dans le cas de ouvrages d'art...)
chantier de niveau I et II1 fait établir par le
coordonnateur le Plan Général de Coordination - les conditions d'amenée des explosifs
(P.G.C.) qui est joint au Dossier de Consultation (pistes d'accès, voies de circulation
des Entreprises (D.C.E.). Ce P.G.C. doit précises...)
clairement mettre en évidence pour la partie du - la surveillance de la zone de tir au
chantier relative à l'emploi d'explosif, toutes les moment du chargement des explosifs,
contraintes relatives à l'emploi de l'explosif et
les contraintes liées au site (surtout en milieu - le traitement des ratés de tirs,
urbain ou proche d'une voie de communication...).
En plus du rappel des textes en vigueur, le P.G.C. - les conditions de reprise des opérations
doit mentionner l'existence d'interaction entre de terrassement (marinage notamment)
l'entreprise de minage et d'autres intervenants et des autres travaux éventuellement
(l'entreprise de terrassement le plus souvent, arrêtés à l'occasion du tir,
mais aussi l'assainissement, les ouvrages - etc..
d'art...).
Tous les points concernant la coordination, la
Le coordonnateur de sécurité et le maître prévention des risques inhérents à l'intervention
d'œuvre précisent les points faisant l'objet d'un de plusieurs entreprises, sont discutés et mis au
suivi et qui seront clairement repris par l'entre- point entre l'entrepreneur, le coordonnateur
prise en terme de prévention, d'hygiène et de sécurité, le maître d'œuvre et le maître d'ouvrage
sécurité dans le Plan Particulier de Sécurité et de qui peuvent, selon les cas se faire assister de
Protection de la Santé (P.P.S.P.S.). Ce document techniciens compétents dans le domaine du
établi par toutes les entreprises, y compris le minage. Les P.P.S.P.S. précisent ainsi les
sous-traitant, est obligatoire dans les cas de différents points du P.G.C. mais peuvent également
chantiers de niveau I et II. être plus exhaustifs : dans la pratique du minage,
toutes les opérations techniques de réalisation
D'une manière précise, le P.G.C. doit être très
d'un tir peuvent être des sources d'accidents.
explicite sur les obligations en matière d'hygiène
et de sécurité concernant l'emploi des explosifs.
Le P.G.C. doit notamment citer ou préciser :

- les conditions de signalisation à proximité


de la zone de tir.
- les conditions de signalisation propres
aux tirs,

I - Un chantier de niveau I correspond à un chantier de plus de 10 entreprises dans le bâtiment ou 5 entreprises dans le génie civil et nécessitant
l'intervention de plus de 10 000 hommes x jours. Un chantier de niveau II dure plus de 30 jours et nécessite l'intervention soit de plus de
20 hommes à un moment quelconque du chantier, soit plus de 500 hommes x jours. Un chantier de niveau III t'ait intervenir au moins deux
entreprises.

Terrassements 103
On peut par exemple préciser dans le RRS.P.S.
de l'entreprise de minage :
- le nombre et la qualification des personnels
intervenant sur la zone de tir, tant dans la
mise en œuvre des explosifs que pour la
foration,

- les conditions particulières de sécurité


relatives aux modes de mise à feu (tirs
en conditions météorologiques particu-
MÊM
lières, présence de courants vagabonds,...),
- les conditions de sécurité concernant
le matériel de tir (homologation ou
certification des divers matériels, vérifi-
cation électrique du plan de tir....),

- les conventions de signal de début et fin


de tir, m
H8mWÊÊ
- le nombre et la qualité des personnes
autorisées dans le périmètre de sécurité,
- les démarches à suivre en cas d'accident
de minage, vol d'explosifs,...,

- les modalités de détection et de traitement


des ratés de tir,
- l'élimination des déchets (sacs ou cartons
contenant les explosifs,...) ainsi que le
retour des explosifs non consommés,

- etc..

104 Terrassements
CHANTIERS PARTICULIERS
33
Les documents réglementaires cités ci-dessus 3.3.2 - L'UTILISATION D'EXPLOSIFS
encadrent tous les cas de chantiers où l'emploi DANS LE CADRE
d'explosifs est nécessaire. Il existe cependant D'UN EMPRUNT
des cas où la réglementation doit être élargie
parce que l'utilisation ne se borne plus à l'exé- La réalisation d'un emprunt de matériau en
cution de déblais compris dans l'emprise du dehors de l'emprise du projet est considérée
projet. C'est le cas notamment pour : comme une extraction de matériau en carrière.
- la fabrication d'explosifs sur le site, Par conséquent, la réalisation de cet emprunt est
subordonnée à la réglementation concernant une
- l'utilisation d'explosifs dans le cadre ouverture de carrière, celle-ci comprenant
d'un emprunt. notamment une étude d'impact. Du point de vue
de l'administration, la réglementation en
vigueur n'est plus celle du ministère du travail
mais celle du ministère de l'industrie.
3.3.1 - LA FABRICATION D'EXPLOSIFS
SUR LE SITE

Ce cas de figure est une combinaison de trois


phases : le transport de matière explosive (ou
non explosive puisqu'il s'agit souvent du
transport des matières premières entrant dans la
fabrication de l'explosif qui ne sont pas
explosives par elles-mêmes), la fabrication
d'explosif, et la mise en œuvre par chargement
de mine verticale.

(r-i-lïis'.rilli-llls
105
DOCUMENTS A DEMANDER
DANS LE CADRE D'UN MARCHÉ 3.4
Le maître d'œuvre doit dès le lancement du Le Plan d'Assurance Qualité (P.A.Q.) ne constitue
marché demander (dans le Règlement de pas un document à caractère réglementaire dans
consultation) que l'entreprise soumissionnaire le domaine du minage. 11 doit permettre de
précise dans son offre son expérience en matière préciser les objectifs recherchés et les moyens
de déroctage à l'explosif, en précisant éventuel- techniques mis en œuvre pour y arriver, ainsi
lement les différents cas de figure lorsqu'il que les diverses conditions d'exécution propres
s'agit de travaux spéciaux. Dans le cas idéal, au chantier. Il peut plusieurs fois être redondant
l'entreprise peut justifier des autorisations ou avec le P.P.S.P.S et à ce titre, il peut soit intégrer
des habilitations en sa possession ainsi que de sa soit rappeler les éléments y existant tels que les
qualification ("titre d'acquisition" d'explosifs, procédures d'exécution, les consignes de sécurité
"certificat de préposé au tir"). ou de traitement des ratés, ainsi que diverses
pièces administratives précisant les autorisations
Mais dans de nombreux cas, le minage est une d'acquisition d'explosif ou la qualification du
opération sous-traitée. Or seul le "mineur" est personnel.
habilité à acheter et à mettre en œuvre des
explosifs. Il est donc important dès la remise des Dès le démarrage des travaux, en cas de sous-
offres de préciser le ou les sous-traitants traitance, l'entreprise de minage doit être agréée
éventuels dans le domaine du minage. par la maîtrise d'œuvre au vu des diverses pièces
administratives demandées au marché. Pour
Le maître d'œuvre doit spécifier également les intervenir ensuite sur le chantier, le mineur
conditions relatives à l'hygiène, la sécurité et la doit demander auprès de la Préfecture, une
prévention spécifique à l'emploi d'explosif dans "autorisation d'utiliser dès réception" ainsi
le Plan Général de Coordination (P.G.C.) remis qu'une "habilitation à l'emploi" [d'explosifs].
avec le Dossier de Consultation des Entreprises Ces documents nécessitent un délai d'obtention
pour les chantiers de niveau I et II. Les d'au minimum un mois, ce qui rend la
entreprises établiront leur Plan Particulier de concertation entre le maître d'œuvre et l'entreprise
Sécurité et de Protection de la Santé (P.P.S.P.S), primordiale, afin de cadrer au mieux les dates
en précisant notamment les conditions relatives de réalisation des tirs avec les opérations de
aux opérations de minage, en cohérence avec le terrassement, et/ou d'autres opérations nécessitant
P.G.C. une coordination entre plusieurs intervenants
dans un délai fixé.

| ( |(, Terrassements
ANNEXES

Terrassement* 107
FICHES TECHNIQUES
annexe 1
PLAN DE TIR D'ABATTAGE n° 1 - Dispositions particulières pour assurer la
bonne exécution des talus de déblais
(modification de maille, orientation des
forages, profondeur de minage, modification
de charge et de nature d'explosif, etc.)

2 - Observations et moyens pour obtenir la


bonne réalisation des risbermes.

3 - Joindre un plan et une coupe cotée du plan


de tir comportant en outre le chargement
type d'un trou et le dispositif d'amorçage et
de mise à l'eu complet d'un tir d'abattage

Déblai : Pk à Pk

Nature des terrains :

Sujétions des tirs ' :

Date d'établissement de la fiche :

© - Éléments prévisionnels :

• Nombre de traïuhes d'abattage :


• Hauteur d'abattage par tranche :
• Maillage de minage (surface,
longueur, largeur) :
• 0 de forage :
• Inclinaison du forage :
• Nature de l'explosif :
• Nature de l'amorçage et de la mise
à feu, ordre d'amorçage :
• Charge unitaire instantanée maximale :
• Charge d'explosif au m3 en place :
• Hauteur du bourrage et bourrages
intermédiaires :
• Nombre de rangées tirées par tir
d'abattage :
• Surprofondeur :

1 - Remplir une fiche par nature de terrain ou par butte.


2 - Talus raides à obtenir, ouvrage à sauvegarder.

1 ON Terrassements
PLAN DE TIR DE DECOUPAGE n° <» 1 - Dispositions particulières pour assurer la
bonne exécution des talus de déblais
(modification de maille, orientation des
forages, profondeur de minage, modification
de charge et de nature d'explosif, etc.)

2 - Observations et moyens pour obtenir la


bonne réalisation des risbennes.

3 - Joindre un plan et une coupe cotée du plan


de tir comportant en outre le chargement
type d'un trou et le dispositif d'amorçage et
de mise à feu complet d'un tir d'abattage

Nature des terrains

Sujétions des tirs ' :

Date d'établissement de la fiche :

Terrassements 109
© - Éléments prévisionnels :

• Hauteur du découpage :

• 0 de forage :

• Inclinaison et azimut du forage :

• Espacement entre les trous :

• Nature de l'explosif :

• Nature du bourrage :

• Charge au mètre linéaire :

• Charge de pied :
• Avance du découpage sur l'abattage
• Surprofondeur
• Nature de l'amorçage et de la mise
à feu
1 - Remplir une fiche par nature de terrain ou par butte.
2 Talus raides à obtenir, ouvrage à sauvegarder.

||() Terrassements
annexe2
METHODE SUEDOISE
d'après les travaux de LANGEFORS II.
et KIHLSTROM B.

Ed. Halstcd Press (1973)

La figure ci-après schématise les caractéristiques géométriques du dispositif.

banquette

bourrage

H
charge de colonne

charge de pied

FZZZ7 -I ï
surforage

SCHEMA D'UN TIR EN GRADIN

Toutes les dimensions découlent directement de l'épaisseur B de la tranche à abattre, selon les formules
suivantes :
- hauteur du bourrage : b = B (donnée réglementaire en France pour les mines de plus de 6 m),

- hauteur de la charge de pied : hp = 1.3 B.

- longueur du surforage : f = 0,3 B,


- espacement des trous d'une rangée : E = 1,25 B
L'épaisseur de la tranche à abattre dépend essentiellement de la concentration d'explosif disponible,
donc du diamètre de perforation, et dans une moindre mesure de la hauteur du gradin qui doit rester
compatible avec le diamètre.
Langefors a établi des relations qui permettent de déterminer, pour un diamètre donné, l'épaisseur
maximum possible de la tranche abattue en fonction des caractéristiques de la roche, de l'explosif, et de
quelques autres caractéristiques telles qu'inclinaison des trous, tir sur plusieurs rangées.
Le choix des paramètres n'est pas très simple, surtout en ce qui concerne la roche, mais il ressort
finalement que l'épaisseur à abattre varie comme la racine carrée du produit densité x coefficient de
puissance de l'explosif, et proportionnellement au diamètre.

Terrassements
B = K .D yjd. P

avec K : coefficient

I) : diamètre de la cartouche ou diamètre du trou pour les explosifs en vrac

d : densité de l'explosif

P : coefficient de puissance de l'explosif


Pour un explosif moyen (genre gomme F 15 ou N 40 R) et pour une roche moyenne, on peut admettre
la relation B = 40 D.
Pour un nitrate-fuel, où densité et coefficient de puissance sont plus faibles, on aurait B = 35 D.
La concentration de la charge médiane est de 0,4 à 0,5 fois celle de la charge de pied.
L'expression de la longueur de la charge médiane montre que la méthode n'est valable que pour
H > 2 B. En dehors de ce domaine, le rendement de l'explosif décroît. Des tables donnent pour ce cas
les caractéristiques du plan de tir à adopter, mais la consommation d'explosif est plus élevée, et les
risques de production d? gros blocs sont plus grands.

On voit que dans cette méthode, il faut adopter un chargement non uniforme : pour diminuer la
concentration d'explosif dans la partie haute, on peut intercaler des bourrages intermédiaires, ce qui
pénalise les opérations de chargement. Une autre façon consiste à utiliser un explosif à la fois moins
dense et moins puissant pour la charge de colonne.

17 Terrassements
MESURE DES DEVIATIONS
annexe 3

1 - Sonde diadème
On mesure des déviations relatives entre forages depuis le pied du front de taille, à l'aide d'une sonde
électromagnétique donnant la distance entre une sonde émettricc et une sonde réceptrice. Ce matériel
de mise en œuvre simple permet une lecture immédiate des mesures sur site. C'est un outil de contrôle
utilisable par le mineur, mais actuellement trop peu répandu notamment en travaux publics.

Mesure correcte (lecture minimale)


1- Descendre la sonde réceptrice
lentement au fond du trou

2- Remonter la sonde jusqu'à A: Sonde émettricc


la lecture minimale B: Sonde réceptrice

Principe de la sonde diadème.

Terrassements | }
2 - Sonde boretrak
On mesure point par point la position du forage dans l'espace à l'aide d'une sonde inclinométrique. Les
mesures donnent en chaque point la position en azimut et pendage. Les résultats sont présentés sous
forme de cible (projection du forage sur une cible horizontale) ou de profil (coupe verticale passant par
le sondage avec tracé théorique et tracé réel de forage). Ce matériel, plus sophistiqué, est adapté
aux études ou à des contrôles sur des chantiers où la précision de la foration est un enjeu important
(découpage, injections...).

i
• Trojthéor

• • i /*
•5"
=
r\ \ \
1...1, —i—\
: i "'à
i..\...'....'...'
—i
f — , . — , 1

-I m

II m
C (pupcà 15 Ksi
- Longueur du forage :
13.10 m

20 m

Im

Exemple de mesures effectuées à l appareil boretrak.

Terrassements
RÉALISATION A
DE LA MESURE (UUlCXe TT
DES VIBRATIONS

LE MATERIEL

Le matériel de mesure de vibration comporte trois parties :


Les capteurs

Le capteur le plus couramment utilisé est un capteur de vitesse tri directionnel (1 voie verticale et 2 voies
horizontales perpendiculaires) appelé géophone. Ce capteur délivre une tension électrique proportionnelle
à la vitesse de vibration à laquelle il est soumis.

Ces capteurs sont caractérisés par leur fréquence propre (fréquence de fonctionnement minimal) et leur
degré d'amortissement (défini par la forme de la courbe de réponse du capteur).
Lu centrale d'acquisition

Cet appareil, raccordé au capteur, permet le stockage des données, transmises par le ou les capteurs,
l'affichage des résultats et leur éventuelle édition.
Les outils de traitement des données

Ces outils essentiellement informatiques peuvent être intégrés à l'appareil de mesure ou nécessiter un
transfert des données sur un micro-ordinateur. Ils permettent d'assurer le traitement des données et
disposent de différentes fonctions dont les plus fréquentes sont :

- le calcul du spectre de fréquence par transformée de Fourier rapide,


- l'intégration ou la dérivation du signal (obtention des courbes de déplacement ou d'accélération),
- le filtrage des fréquences,

- le calcul de la vitesse pondérée,


- le rapport des crêtes de vitesse sur une courbe référence.
On distingue deux types d'appareils :
- le matériel destiné aux études de vibration comportant souvent plusieurs capteurs raccordés à
un appareil unique disposant de capacité de traitement large,
- le matériel de contrôle généralement mono capteur comportant des fonctions simples de
configuration et de traitement.
Comme tout appareil d'acquisition, le matériel de mesure de vibration doit être accompagné d'un
certificat de vérification émanant d'un organisme agréé attestant de son bon fonctionnement.

Terrassements | ] 5
MODE OPERATOIRE DE LA MESURE

11 n'existe pas à ce jour de textes réglementaires ou normatifs définissant le mode opératoire de la mesure
de vibration associée au tir de mine de façon globale.
La réglementation applicable aux carrières et aux vibrations mécaniques apporte quelques prescriptions
dans ce domaine. D'autres dispositions émanent des règles de mesure métrologique et des caractéris-
tiques propres au matériel de mesure. Enfin un certain nombre de dispositions relève de conventions
pratiques de mesures admises par la profession ou prescrites par les pièces des marchés.

Dans ce domaine, il convient de différencier les mesures liées à une étude de vibration qui a pour but
de caractériser une structure et sa réaction aux vibrations, des mesures de contrôle ayant pour but de
vérifier le respect des seuils fixés, sur un nombre limité de points de mesure et une plage de fréquence
définis lors de l'étude.
En ce qui concerne le contrôle, le Groupe Français de l'Énergie Explosive (GFEE) a proposé un mode
opératoire pouvant servir de référence et reproduit ci-après :

ETALONNAGE (Cf norme NF X 07 - 010)

II est nécessaire de vérifier régulièrement le matériel de mesure :


>• Étalonnage ou calibrage de la chaîne de mesure,
>• Fréquence d'étalonnage ou de calibrage annuelle conseillée.

IMPLANTATION DU CAPTEUR

II est nécessaire de placer le capteur dans les conditions suivantes pour garantir la validité
de la mesure. Les points suivants doivent être respectés :
5* Implantation des capteurs au niveau des fondations de la structure ou bien
sur un affleurement rocheux,
>• Horizontalité du capteur,
>• Orientation des voies en fonction de la structure que l'on mesure (une voie horizontale
dans le sens principal de la structure),
>- Fixation du capteur, afin d'être solidaire de la structure.

RÉGLAGE ET DÉFINITION DES PARAMÈTRES

Les points suivants sont à vérifier avant chaque mise en veille d'un enregistreur de vibration :
>• Date et heure du tir (dans le but d'une affectation de l'enregistrement à un tir précis),
>•* Unité de mesure (en mm/s),
>• Seuil de déclenchement ou "trigger" sismique (environ 1/10° de la valeur limite) ;
attention aux bruits de fond permanents qui peuvent justifier d'une augmentation
de ce seuil ; il est recommandé de ne pas mettre de seuil de déclenchement inférieur
à 0,2 mm/s,
>• Durée d'enregistrement (entre 2 et 5 s) : cette durée doit tenir compte de la séquence
du tir ainsi que de la distance entre le point de mesure et le lieu du tir,
>- Échantillonnage : le minimum préconisé est de 500, une valeur de 1000 est recommandée.

| J fa Terrassements
INTERPRETATION DES RESULTATS

En mesure de contrôle, l'interprétation des résultats consiste à identifier l'enregistrement correspondant


au tir (date et heure associées aux fichiers de mesures) et à vérifier le respect du seuil prescrit pour
chacune des voies et non en valeur résultante.

Il convient par ailleurs d'utiliser cette valeur pour s'assurer de la compatibilité du plan de tir suivant
avec le respect du seuil en fonction de sa position vis-à-vis de la structure surveillée et des lois de
prédiction empiriques.

À noter qu'un résultat anormal de mesure vis-à-vis des lois statistiques relevées sur un chantier avertit
d'un dysfonctionnement du tir ou d'une variation des caractéristiques du massif rocheux, à analyser
avant la poursuite du minage.

Géophone.

Terrassements
MESURE DE LA SURPRESSION
AÉRIENNE annexe 5
Pour mesurer la surpression aérienne, on utilise une échelle logarithmique en décibels (dB) non
pondérés à la différence des mesures de bruit. Le niveau de surpression est défini par la relation :

dB = 20 log (P/Po) avec

dB : niveau de surpression aérienne ou décibels.


P : surpression maximale enregistrée en pascals.
P(l : surpression de référence égale à 2. 1O5 Pa.

Pour couvrir l'ensemble du signal il convient d'utiliser un matériel de mesure spécifique à basse
fréquence souvent associé aujourd'hui aux appareils de mesure de vibration. La mesure se fait en dB
linéaire et non en dB pondéré utilisé pour les mesures de bruit, les phénomènes à mesurer étant de courte
durée (moins de 5 s) mais à forte énergie.

Il n'existe pas de textes normatifs adaptés à ce type de mesure. On peut toutefois considérer que, pour
sa partie comprise dans la gamme audible, la surpression aérienne issue d'un tir rentre dans le cadre de
la norme NF S 31-010 de décembre 1996 (caractérisation et mesure des bruits de l'environnement).
Cette norme contient des dispositions concernant le positionnement des instruments de mesure et la
prise en compte des conditions météorologiques qui peuvent s'appliquer, en l'absence de texte adapté à
la surpression aérienne. Les dispositions concernant le choix du matériel de mesure ne permettent pas
de caractériser tout le phénomène, car elles excluent les composantes à basse fréquence des signaux
enregistrés qui contiennent l'énergie maximale transmise lors d'un tir.

Matériel de mesure de
la surpression aérienne.

IIS Terrassements
CONTRÔLE DES TRAVAUX
DÉCISIONS APRÈS CONSTATS annexe 6
ACTIONS À MENER ET PARAMÈTRES
CONSTATS DU TIR SUSCEPTIBLES D'ÊTRE À L'ORIGINE
DES DYSFONCTIONNEMENTS CONSTATÉS

1 - (iranularité inadaptée. II s'agit du non-respect d'une clause contractuelle


Il peut s'agir d'un excès du marché.
de blocs, d'une fragmentation Il convient de redéfinir les paramètres du tir
excessive ou d'hétérogénéités (nouvelles épreuves de convenance) et notamment :
au cœur du tas abattu. la maille, la charge spécifique, la séquence de tir et
la hauteur de bourrage et pour ce dernier paramètre
lorsque la présence de blocs est constatée au sommet du
tir.
2 - Les talus présentent Il s'agit du non-respect d'une clause contractuelle
des hors-profils excessifs. du marché.
Il convient de redéfinir certains paramètres du tir
(nouvelles épreuves de convenance ) et notamment :
- la profondeur de foration des trous de talus,
- le dimensionnement des zones de tirs amortis
(maille, diamètre de foration ),
- la séquence de tir.
- le type d'explosif utilisé.
3 - Le fond de plate-forme présente Il s'agit du non-respect d'une clause contractuelle
des hors-profils excessifs. du marché.
11 convient de redéfinir certains paramètres du tir
(nouvelles épreuves de convenance) et notamment :
- la profondeur des trous et leur éventuelle
surprofondeur,
- la maille si la plate-forme présente un profil
irrégulier avec des creux et des bosses,
- la nature de l'explosif de la charge de pied.
4 - Présence d'explosifs dans le tas Il s'agit de problème de sécurité dont la responsabilité
abattu après tir. principale incombe au mineur, mais qui impose
Ratés de tirs répétitifs. l'application des procédures définies sur ce sujet dans
le PAQ de l'entreprise.
Il convient de redéfinir certains paramètres du tir et notamment :
- l'amorçage des charges (notamment en présence de
cordeau détonant à supprimer).
- la séquence de tir,
- la maille.
- le type d'explosif.

Terrassements 119
5 - Le tas après tir excède Taire En fonction des stipulations des pièces contractuelles.
de réception prévue il peut s'agir du non-respect d'une clause du marché ou
(ce cas concerne essentiellement d'une procédure du PAQ de l'entreprise.
les travaux en sites exigus Il convient de redéfinir certains paramètres du tir et
ou sous circulation). notamment :
- la séquence de tir,
- la hauteur d'abattage,
- le volume des tirs.
6 - Les vibrations constatées En fonction des stipulations des pièces du marché,
excèdent les seuils fixés. il peut s'agir du non-respect d'une clause contractuelle
ou d'une procédure du PAQ de l'entreprise.
Il convient de redéfinir certains paramètres du tir et
notamment la charge unitaire instantanée.
- Les riverains du chantier Il s'agit d'un problème de voisinage impliquant
se plaignent sans vibration le maître d'œuvre.
excessive constatée. Il convient d'analyser les causes des plaintes (surpression
aérienne) et d'informer les riverains de la nature des
phénomènes. Une réduction des charges instantanées
constitue une contrainte nouvelle imposée à l'entreprise.
S - Les niveaux de vibration 11 s'agit d'un problèmes de fonctionnement des tirs ou
constatés fluctuent dans de mise en œuvre des explosifs.
des proportions anormales. 11 convient de redéfinir certains paramètres et notamment :
- la séquence de tir notamment en tir séquentiel.
- l'adaptation du mode d'amorçage à l'explosif.
- la maille.
- Les tirs provoquent Il s'agit de problèmes de sécurité dont la responsabilité
des projections excessives. principale incombe au mineur, mais qui impose
des modifications des paramètres des tirs, notamment
lorsque les projections excèdent les limites du chantier.
Il convient de redéfinir certains paramètres du tir et notamment :
- la hauteur de bourrage et sa nature.
- la charge spécifique,
- la séquence de tir,
II convient également de vérifier la qualité de la foration.

120 terrassements
REGLEMENTATION
annexe

1 - GENERALITES SUR LA REGLEMENTATION


EN MATIÈRE D'EMPLOI D'EXPLOSIFS

La fabrication d'explosifs, de même que l'importation, l'exportation ou le commerce, est un monopole


de l'État que celui-ci peut déléguer à des entreprises publiques ou autoriser pour certaines opérations à
des entreprises publiques ou privées et dont les différents ministres de tutelle sont indiqués ci-dessous.

En premier lieu la réglementation générale en matière d'explosifs est du ressort du Ministère chargé de
l'Industrie.
Certains processus d'agrément des produits explosifs et des accessoires de tir sont confiés à l'INERIS
(autrefois le CERCHAR-"), tandis que la Commission des Recherches Scientifiques et Techniques sur la
Sécurité dans les Industrie Extractives (CORSS) émet des avis pour l'élaboration et la mise en œuvre
de la réglementation des explosifs.

La réglementation technique du transport relève du Ministère en charge du Transport.


Le Ministère de l'Environnement règle pour sa part la gestion des dépôts et des sites de fabrication par
le biais des installations classées, et énumère la réglementation en matière de protection de l'environ-
nement (bruit, poussière, vibration...).

L'utilisation des explosifs est soumise à la réglementation du Ministère du Travail dans le cadre des
chantiers de travaux publics ou du Ministère de l'Industrie pour les mines et carrières.

2 - LES TEXTES RÉGLEMENTAIRES

La réglementation actuelle concernant spécifiquement les explosifs est basée sur cinq textes de lois,
avec leurs décrets d'application. Les principaux textes concernent le domaine de la fabrication,
l'utilisation, le transport des explosifs. Deux autres lois se rajoutent à cette liste et concernent la
réglementation du travail.
La loi 70-575 du 3 juillet 1970

portant réforme du régime des poudres et substances explosives ;


le décret 81-972 du 21 octobre 1981 relatif au marquage, à l'acquisition, à la livraison, à la détention,
au transport et à l'emploi des produits explosifs. Ce décret est complété et modifié par :
le décret 90-153 du 16 février 1990 portant diverses dispositions relatives au régime des produits
explosifs.

1 Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques.


2 - Centre d'Etude et de Recherche des Charbonnages de France.
' - Cette liste est non exhaustive. L'ensemble des textes est notamment disponible auprès des DR1RE.

Terrassements
La loi 76-663 du 13 juillet 1976

relative aux installations elassées pour la protection de l'environnement ;

le décret 77-1133 du 2 l septembre 1977 pour application.

La loi 79-519 du 2 juillet 1979

réprimant le défaut de déclaration de la disparition de produits explosifs ;

le décret 80-1022 du 15 décembre 1980 pour application.

D'autre part, l'utilisation d'explosif dans le cadre de chantiers de travaux publics est soumise à l'application
du code du travail (pour l'essentiel le livre II titre III), concernant l'hygiène, la sécurité mais aussi la
prévention et la coordination. Les principaux textes de référence sont :

le décret 87-231 du 27 mars 1987 concernant les prescriptions particulières de protection relatives à
l'emploi des explosifs dans les travaux du bâtiments, les travaux publics et les travaux agricoles,

le décret 80-331 du 7 mai 1980 modifié, instituant les règles d'hygiène sécurité et conditions de travail
propres aux mines, carrières et dépendances, et regroupés dans le Règlement Général des Industries
Extractives (R.G.I.E. 1 ).

Lu loi 91-1414 du 31 décembre 1991

introduisant dans le code du travail les principes généraux de prévention fondés sur l'évaluation
préalable des risques (cf. L 230.2 du code du travail).

La loi 93-1418 du 31 décembre 1993

généralisant les principes de la Loi 91-1414 à l'ensemble des participants à une opération de construction,
introduisant le principe de coordination et le principe de primauté de l'intégration de la sécurité dans
l'ouvrage.

le décret 65-48 du 8 janvier 1965 modifié notamment par le décret 95-608 du 6 mai 1995 fixant les
prescriptions minimales (obligation sur les moyens de sécurité) applicables par les chefs d'établissements
et les travailleurs indépendants.

le décret du 26 décembre 1994 qui fixe le rôle du coordonnateur sécurité depuis la conception du
projet jusqu'à la réalisation du chantier, avec la notion d'obligation de résultat au Maître d'œuvre, au
coordonnateur et aux entreprises.

Dans la pratique des chantiers de travaux publics, en application des textes de loi et des décrets,
le maître d'œuvre exige un certain nombre de pièces administratives indispensables à l'emploi et à
l'utilisation d'explosif, détaillées dans le paragraphe suivant. Le chapitre III traite la partie hygiène et
sécurité, elle aussi impesée par la réglementation.

1 - Contrairement aux chantiers L'travaux publics, en mines, carrières et dépei idanecs les rèylcs d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail
sont fixés non pas par le 1. \re 11 titre III du code du travail mais par d s textes spécifiques dans le Règlement Général des Industries
Extractives (cl'. L. 231.1.1 d i code d\i travail), l e R.G.I.H. est composé d chapitres appelés "titres" traitant chacun d'un sujet spécifique,
II est à ce titre très mtéress; I car son application a des répercussions in ireetes importantes sur les chantiers de travaux publics, car les
derniers textes d'actualisatu des techniques en matière d'explosifs sont lonnés notamment dans les décrets 92-1164 du 22 octobre 1992
et 95-694 du 3 mai 1995. modifiant le décret 80-331 du 7 mai 19X11. Les zones d'emprunt dans le cadre d'un projet routier sont considérées
comme des carrières et soumises aux mêmes règlements.
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3 - DOCUMENTS ET ELEMENTS PERMETTANT D'UTILISER
ET DE METTRE EN ŒUVRE DES EXPLOSIFS

- avoir plus de 18 ans,

- être titulaire d'un certificat de préposé au tir (CPT) valide1 ' avec les options pratiquées sur le chantier
ou la carrière (subaquatique - souterrain - mèche lente - déflagrant - masse chaude - électronique -
chargement en vrac avec matériel utilisant de l'énergie ; plus rarement maintenant oxygène liquide
soumis à dérogation préfectorale, ainsi que la mèche lente d'ailleurs),

- habilitation préfectorale ("habilitation à l'emploi") qui ne vaut pas aptitude technique (enquête de
moralité, casier judiciaire e t c . ) . À noter qu'une personne non titulaire du CPT peut être habilitée à
la garde des explosifs,

- titulaire d'un permis de tir avec le rappel des options du CPT et des techniques autorisées, délivré par
l'employeur (inférieur à 3 ans). L'employeur est tenu de pratiquer ou de faire pratiquer une remise à
niveau annuelle à son personnel,
- pour les chantiers de travaux publics, acceptation de l'entreprise sous traitante par le maître d'ouvrage ;
arrêté préfectoral ("autorisation d'utiliser dès réception") et titre d'acquisition (certificat ou bon de
commande),
- pour les carrières : arrêté préfectoral et titre d'acquisition au nom de l'exploitant avec mention au
besoin des personnels sous traitants pour la mise en œuvre des explosifs,
- déclaration d'entreprise sous traitante intervenante,
- émargement des consignes de sécurité et cahier de prescriptions.

(*) visite médicale avec aptitude, de moins de 5 ans : à noter que sur les nouveaux CPT, les cases
destinées à cet effet ne sont pas prévues.

Terrassements
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BIBLIOGRAPHIE

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• OPPBTP ( 1998)
-(2001) -
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• PRACTIR 1998 Nice -


travaux à l'explosif.

Terrassements
Ce doeument est propriété de l'Administration
il ne pourra être utilisé ou reproduit,
même partiellement, sans l'autorisation du SI-IRA

( 2 0 0 1 SETRA

Dépôt légal 3™' trimestre 2001


ISBN 2-11-091788-1

Conception et réalisation : - 0 6 19 33 78 04
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objectif de ce guide est de l'aire le point des différentes techniques
utilisées en terrassements à l'explosif dans les travaux routiers,
et de donner les notions de base que chaque maître d'œuvre confronté
à ce type de travaux doit connaître.

Le guide comprend trois parties :

La première partie intitulée "La i


rappelle les notions de base. Compte tenu du caractère particulier
des travaux à l'explosif, les rédacteurs ont cherché à être exhaustifs sans
toutefois donner trop de détails, qui seraient d'un faible intérêt
pour les maîtres d'œuvre.

La deuxième partie intitulée


concerne plus directement les maîtres d'œuvre puisqu'elle porte
sur l'établissement des projets, la rédaction des marchés et
les suivis et contrôles des chantiers de terrassement à l'explosif.

Knfin, la troisième partie rappelle les documents réglementaires


en vigueur.

Membres du CFTR : Assemblée des Départements de France - Association des Sociétés Françaises d'Autoroutes - Association Technique de l'Industrie des Liants
Hydrauliques - Centre Technique et de Promotion des Laitiers Sidérurgiques - Chambre Syndicale Nationale des Fabricants de Chaux Grasses et Magnésiennes -
Comité Infrastructure de Syntec Ingénierie - Direction des Routes Direction de la Sécurité et de la Circulation Routières - Groupement Professionnel des
Bitumes - LCPC - SETRA - Syndicat des Matériels des Travaux Publics et de la Sidérurgie - Syndicat Professionnel des Entrepreneurs de Chaussées en Béton
et Équipements Annexes — Syndical des Terrassiers Union Nationale des Producteurs de Granulats - Union des Syndicats de l'Industrie Routière Française.

I
Association régie par la loi du 1 "juillet 1901

/ Document disponible au SETRA


Bureau de vente : 46 avenue Aristide Briand - B.P. 100 - 92225 Bagneux Cedex - France
Tél. 01 46 11 31 53 - télécopie 01 46 11 33 55
Internet : http://www.setra.equipement.gouv.fr
Référence DO 126

Prix : 18 €

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