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Guide technique
Comité français
pour les techniques
routières
Janvier 2002
AVANT-PROPOS
Dans le domaine des travaux publics, l'extraction de déblais au moyen d'explosifs concerne une dizaine
de millions de m> de matériaux chaque année. Il s'agit d'une activité importante qui, dans certaines
régions, a une incidence non négligeable sur le coût des terrassements.
11 existe relativement pou d'ouvrages de référence sur ce type d'extraction, et il a fallu attendre les
années 1980 pour connaître de sensibles évolutions techniques. En 1988, le SETRA et le LCPC ont
publié un guide technique «Le déroctage à l'explosif dans les travaux routiers», qui faisait le point
de ces évolutions. Mais, depuis une dizaine d'années, la technique de terrassements à l'explosif et la
réglementation correspondante ont encore évolué, ce qui a rendu nécessaire une révision de ce guide.
•:• le développement de nouvelles techniques de découpage moins néfastes pour le massif restant
en place ;
L'objectif du présent guide est de faire le point des différentes techniques utilisées et de réunir, dans un
document, les principaux éléments que doit connaître chaque maître d'œuvre confronté à ce type de
travaux. Il est, en effet, mportant que'les maîtres d'œuvre concernés aient une connaissance suffisante
des possibilités offertes par les techniques d'extraction à l'explosif, ce qui peut contribuer à limiter
les litiges avec les cnlreprises (adéquation roche-explosif, qualité de surface des talus après tir,
fragmentation...). Le caractère particulier des travaux à l'explosif nécessite aussi des précautions
particulières, du fait du caractère instantané et irréversible de chaque tir.
Les conséquences des tirs mal conçus peuvent être lourdes et ce, d'autant plus que les diverses options
possibles privilégient souvent un aspect au détriment d'autres. Par ailleurs, les travaux à l'explosif
présentent toujours un caractère traumatisant ou dangereux pour les personnes ou les ouvrages, bien que
l'observation stricte de la réglementation et notamment des règles de sécurité, rend ces travaux aussi
sûrs que d'autres moins spectaculaires.
Membres du C'FTR : Assemblée des Départements de France - Association des Sociétés Françaises d'Autoroutes - Association Technique de
l'Industrie des Liants Hydrauliques - Centre Technique et de Promotion des Laitiers Sidérurgiques - Chambre Syndicale Nationale des
Fabricants de Chaux Cirasses et Magnésiennes - Comité Infrastructure de Syntec Ingénierie - Direction des Routes Direction de la Sécurité
et de la Circulation Routières Groupement Professionnel des Bitumes LCPC - SHTRA - Syndicat des Matériels des Travaux Publics et de-
là Sidérurgie - Syndicat Professionnel des Entrepreneurs de Chaussées en Béton et Équipements Annexes - Syndicat des Terrassiers - Union
Nationale des Producteurs de Granulats - Union des Syndicats de l'Industrie Routière Française.
La première partie intitulée «La technique du terrassement à l'explosif» rappelle les notions de
base. Compte tenu du caractère particulier des travaux à l'explosif, les rédacteurs ont cherché à être
exhaustifs sans toutefois donner trop de détails, qui seraient d'un faible intérêt pour les maîtres d'œuvre.
La deuxième partie intitulée «Le projet : de la conception à la réalisation», concerne plus directement
les maîtres d'œuvre puisqu'elle porte sur l'établissement des projets, la rédaction des marchés et les
suivis et contrôles des chantiers de terrassement à l'explosif.
Le présent guide technique, faisant suite à celui édité en 1988 par le SHTRA et le LCPC a été élaboré
par un groupe de travail du Comité Français pour les Techniques Routières (CFTR). Il convient de
rappeler qu'il s'agit d'une structure paritaire regroupant des donneurs d'ordre et des professionnels de
la route, qui a notamment pour tâche de rédiger des documents sur l'état de l'art dans le domaine des
chaussées - terrassements et assainissement. Ce guide est l'un des premiers édités par le CFTR.
Nous vous invitons à adresser toutes remarques ou suggestions éventuelles sur le contenu de ce
document au Secrétariat Permanent du CFTR (46 avenue Aristide Briand - 92225 BAGNEUX CEDEX).
L'édition de ce document a été réalisée par le SETRA qui en assure également la distribution
et la vente.
Terrassements
Ce guide a été établi par un groupe de travail composé de :
M. DESCANTES (LCPC)
M. MOSSON (SAPRR)
Terrassements
PRINCIPALES ABRE VIA TIONS
EMPLOYÉES
CORSS Commission des recherches scientifiques et techniques sur la sécurité dans les industries
extractives
Crédits photographiques :
Terrassements •>
SOMMAIRE
l ère Partie
LA TECHNIQUE Dl TERRASSEMENT A CEXPLOSIE
/..? - LA FORATION ?9
1.3.4 - Déviations 44
Techniques particulières 47
Terrassements
1.4-ADAPTATION DES TECHNIQUES DE TIR 49
Tirs particuliers 60
Vibrations 63
Projections 71
Surpression aérienne 72
p ar tie
LE PROJET : DE LA CONCEPTION À LA RÉALISATION 71
Terrassements ~J
2.3 - ASSURANCE DE LA QUALITE, SUIVI ET CONTRÔLE
DE L'EXÉCUTION DES TERRASSEMENTS À VEXPLOSIE 90
2.3.1 - Établissement du projet 91
3ème partie
ASPECTS A DM IMS TRA TUS E T RECL EMEX TA IRES
3.1.2-L'achat 102
AXXEXES io-
BIBUOGRAPIIIE 125
Terrassements
Première parue
Lo technique
du terrassement à I explosif
Terrassements i)
DESCRIPTION ET CARACTERISATION
DES MASSIFS ROCHEUX 1.1
Résumé
La description des roches et des massifs rocheux commence par celle des deux éléments
de base, la roche (la matrice rocheuse) et les discontinuités, avant d'aborder celle de leur
assemblage constituant le massif rocheux proprement dit.
La description pétrographique d'une roche mentionne les différents minéraux présents et leur
proportion, la taille et l'arrangement des cristaux, leur état d'altération, et les pores et
fissures. La masse volumique, la porosité et la vitesse ultrasonique sont des paramètres
facilement mesurables qui permettent une bonne identification de la roche. La résistance
en compression uniaxiale est le paramètre mécanique le plus couramment employé pour
quantifier la résistance d'une roche.
Les discontinuités sont de différents types : joints stratigraphiques, diaclases, failles, foliation
métamorphique. Elles constituent des plans de faiblesse mécanique et de circulation
préférentielle de l'eau. Leur présence a une influence notable sur les performances des
matériels de forage, sur les conditions de travail de l'explosif, sur la granularité des
produits abattus et sur la stabilité des terrains restant en place. On mesure l'orientation d'une
discontinuité, et l'on observe l'ouverture, le remplissage et la rugosité des épontes.
Sur un site donné, les discontinuités se regroupent généralement en deux ou trois familles
d'orientation et de caractéristiques différentes. La densité de discontinuités dans le massif est
souvent quantifiée par l'intervalle de discontinuités ID ou par le RQD (Rock Quality
Désignation), mesurés suivant une ligne (sondage carotté). La vitesse de propagation des
ondes mécaniques donne une idée globale de l'importance de la fracturation d'un massif :
diagraphie microsismique en forage sur une base d'ordre métrique ; sismique-réfraction
sur une base de quelques décamètres. Le niveau d'eau fissurale, déterminé par plusieurs
piézomètres, est un paramètre important pour le choix du type d'explosif et pour la
stabilité des futurs talus.
La description géologique du massif doit mettre en évidence les changements de faciès
pétrographique ou de densité de discontinuités, observables dans l'emprise du projet. Elle
permet donc de définir un certain nombre d'unités homogènes. On attirera aussi l'attention
sur les anomalies localisées (altération de la roche au voisinage d'une faille, présence de
vides dans les massifs calcaires ou gypseux, etc.).
Terrassements
La réussite d'un projet de terrassement à 1.1.1 - ETUDE DE LA MATRICE
l'explosif nécessite à l'évidence de bien ROCHEUSE
connaître les caractéristiques du massif rocheux
dans lequel le projet s'inscrit. La description des Pétrographie
roches et des massifs rocheux, prise dans
un sens général, a fait l'objet de nombreuses La description pétrographique d'une roche
publications (recommandations de la S1MR et mentionne les différents minéraux présents et
de FAFTES 2 notamment) ; aussi on se contentera leur proportion, la taille et l'arrangement des
de mettre l'accent sur les éléments les plus utiles cristaux (texture), leur état d'altération et les
pour un projet de terrassement à l'explosif. défauts visibles (pores, fissures)1 '>.
La description commence par celle des deux Elle permet de donner à la roche un nom. de
éléments de base, la roche (la "matrice rocheuse") préférence choisi parmi les termes les plus
et les discontinuités, avant d'aborder celle de courants (voir quelques termes simples dans le
leur assemblage constituant le massif rocheux tableau ci-dessous) ; cette dénomination fournit
proprement dit. à tout géologue un condensé d'informations très
commode.
L'examen de la roche se fait à l'œil nu, voire au ou dans un sondage carotté, ou, à défaut, issu
microscope polarisant sur lame mince (cf'figure 1.1), des matériaux provenant d'un sondage destructif.
à partir d'un échantillon prélevé en affleurement
Terrassements 11
Figure 1.1
12 Terrassements
Figure 1.2
80- \
C 60-
c
•0 ^^\
o
40-
-3
20-
n
u i
11
0 10 20 30 40 50
Porosité (%)
Diagramme : porosité /indice de continuité. On a représenté la droite d'équation 100 - 1,5 n
des milieux purement poreux (non fissurés), et le point A
représentatif d'une roche de porosité n - 15 % et d'indice de continuité 53 %,
avec mise en évidence du degré de fissuration :
Df = 100 - 1,5 n - Ic (n exprimé en pour cent).
200 à 60 Élevée
60 à 20 Moyenne
20 à 6 laible
Terrassements
Les essais Los Angeles et Micro Deval sont des 1.1.2 - ETUDE DUNE DISCONTINUITE _
essais de granulats qui traduisent respectivement
la résistance dynamique de la roche ou résistance Les discontinuités sont de différents types :
aux chocs (norme XP F 18-573) et la résistance joints stratigraphiques, diaclases (figure 1.3),
à l'attrition (norme XP P 18-572). Leurs failles, foliation métamorphique. Elles constituent
résultats s'expriment dans une échelle de 0 à des plans de faiblesse mécanique et de circulation
100, les roches les plus résistantes ayant les préférentielle de l'eau.
valeurs les plus faibles.
Leur présence a une influence notable sur les
Ces essais peuvent être utiles également dans performances des matériels de forage, sur
une perspective de réutilisation des matériaux les conditions de travail de l'explosif, sur la
dans les chaussées. granularité des produits abattus et sur la stabilité
Déforinabilité des terrains restant en place.
| _| Terrassements
F/^M/*^ 1.3
Figure 1.4
Orientation d'un plan par le vecteur-pendage P (convention AFTES) : azimut a et pendage (3.
/1 -ITHSM-UH-MI s | -^
1.1.3 - LE MASSIF ROCHEUX On détermine aussi le RQD (Rock Quality
Désignation), longueur cumulée des éléments de
Le réseau des discontinuités carottes supérieurs à 10 cm de long par rapport
à la longueur L de sondage considérée, et
Sur un site donné, les discontinuités se regroupent exprimée en pour cent :
généralement en deux ou trois familles d'orien-
tation et de caractéristiques différentes, que XcOlOc-wz)
ROD=\Q{)
l'étude structurale du massif met en évidence
(levés de terrain, photo-interprétation). Sur le
terrain, on relèvera si possible les orientations
d'une centaine de plans pour faire ensuite l'analyse La figure 1.6 présente un exemple de «log»
de leur répartition (utilisation d'un canevas de de sondage carotté, avec la fréquence de
WulffoudeSchmidt). discontinuités FD (inverse de ID) et le RQD,
évalués de façon glissante sur une base L de 1 m.
La densité de discoir.inuités dans le massif On peut aussi construire les paramètres
est souvent quantifiée par l'intervalle de statistiques des longueurs de carottes, avec
discontinuités ID mesuré suivant une ligne (un présentation d'un histogramme et calcul de la
sondage carotté, une ficelle tendue sur une paroi moyenne de l'intervalle entre discontinuités et
rocheuse,...), et défini comme l'intervalle moyen de l'écart-type.
entre deux discontinuités successives. II est
calculé sur une base glissante L (plusieurs Pour obtenir une image correcte de la fracturation
mètres en général), ou pour chaque unité en place, il est nécessaire que le pourcentage de
homogène reconnue. Il est conseillé d'utiliser les récupération du sondage soit voisin de 100 %, et
classes suivantes de l'intervalle II), proposées il est recommandé d'utiliser des carottes de
par l'AFTES : diamètre au moins égal à 70 mm. D'autre part, il
peut être nécessaire de disposer de sondages
dans plusieurs directions pour éviter d'introduire
CLASSE INTERVALLE km) DESCRIPTION un biais d'échantillonnage (sondage parallèle ou
presque parallèle à une famille de discontinuités).
1 > 200 Densité très faible
3 60 à 20 Densité moyenne
4 20 à 6 Densité forte
m 1
J' L
210 . V —
77
Terrassements
Figure 1.6
m
KM)
110
10 100 0 25 50 75 100
FD R Q D (%)
Analyse de la fracturation dans un sondage carotté (profondeur de 15 à 111 m
dans un massif calcaire). Fréquence de discontinuités FD (en nombre de discontinuités par mètre)
et RQD, évalués sur une base de 1 m, de façon glissante tous les mètres.
Terrassements
Figure 1.7
vi 3
24- 24
25- 25
26- --: 26
27- 27
28- 28
29- 29
30-
31-
J. 3O
31
• (...H
32- 32
33- .J3
34- 34
35- J5
36- 3fe
37- 37
38- 38
39- 39
40- 40
41 - 41
42- 42
43- •13
44- J4
45-
46- 46
IS Terrassements
La vitesse de propagation des ondes mécaniques Les unités du massif, les hétérogénéités
donne une idée globale de l'importance de la et l'anisotropie
fracturation d'un massif :
La description géologique du massif doit
- la diagraphie microsismique en forage mettre en évidence les changements de faciès
fournit la vitesse des ondes sur une base pétrographique ou de densité de discontinuités,
d'ordre métrique, donc dans un volume observables dans l'emprise du projet. Elle
restreint autour du sondage, ce qui permet donc de définir un certain nombre d'unités
correspond bien à l'échelle du travail de homogènes.
l'explosif mis en œuvre dans des forages ;
le «log» correspondant fournit une On attirera aussi l'attention sur les anomalies
information précieuse sur la qualité du localisées (fort contraste mécanique entre strates
massif et ses variations le long du successives, altération au voisinage d'une
sondage (figure 1.7) ; faille,...). En particulier, la présence de vides
dans les massifs calcaires ou gypseux est un
- la sismique-réfraction fournit la vitesse des élément pénalisant pour l'efficacité des tirs.
ondes sur une base pluri-décamétrique,
et les profils sismiques obtenus permettent Une anisotropie du massif, qui se manifeste dans
de découper le massif en grandes unités. ses propriétés hydrauliques et mécaniques,
est souvent observable dans les terrains
L'eau dans le massif sédimentaires ou métamorphiques, par suite de
la prépondérance d'une famille de discontinuités
Le niveau d'eau fissurale est un paramètre (stratification, schistosité).
important pour le choix du type d'explosif et
pour la stabilité des futurs talus.
Terrassements
\ Sondages carottés ) Piézonwtnc
Terrassements
LES EXPLOSIFS
ET LEUR MISE EN ŒUVRE 1.2
Résumé
Bien qu'habituellement considérée comme faisant partie de "l'art du mineur", l'utilisation
des explosifs doit être connue des maîtres d'œuvre, même si leur mise en œuvre finale reste
du domaine du spécialiste.
Il apparaît donc important que les maîtres d'œuvre ayant à charge la conception d'un
projet et le suivi de travaux à l'explosif possèdent des notions de base sur les mécanismes
de l'abattage, les produits utilisés et leur mise en œuvre. Le but de ce chapitre est de
présenter ces notions pour permettre à chacun d'amorcer le dialogue avec les spécialistes.
Tous les paramètres utilisés pour dimensionner un tir concourent au résultat de l'abattage
dont l'objectif principal reste la fragmentation contrôlée du massif rocheux ou la réalisation
d'un ouvrage rocheux.
Le plan de tir représente le document fondamental qui fixe l'ensemble de ces paramètres
et notamment :
- la séquence d'amorçage.
Il est important de noter qu'un plan de tir prévisionnel ne peut s'appliquer de manière rigide
et définitive. Le cas échéant, il devra être modifié pour s'approcher au plus près du
résultat souhaité. Dans les travaux routiers, où chaque déblai ne représente pas toujours un
volume important, il faudra suivre avec attention les résultats des premiers tirs et réagir
rapidement si des modifications s'imposent.
terrassements 21
1.2.1 -ACTION DE L'EXPLOSIF • La zone de broyage, dont le rayon est de
l'ordre de 3 à 5 fois le rayon de la charge, où
Lorsqu'une charge détone dans un massif les contraintes très élevées (400 à 7500 MPa)
rocheux, l'énergie libérée se manifeste sous excèdent la résistance en compression de la
deux formes successives : roche (RC de 50 à 200 MPa). La roche est
totalement détruite dans cette zone.
• une onde de choc initiale qui génère une
contrainte en compression transmise dans le • La zone de fissuration radiale qui correspond
massif rocheux, à l'action de la contrainte tangcntielle en
traction. Dans cette zone la roche présente une
• la libération à très hauie pression et température fissuration en étoile centrée sur la charge (cf
d'un volume important de gaz. figure 1.9). Son extension dépend de la
résistance en traction de la roche et peut
J Effets de l'onde de choc atteindre plusieurs mètres.
L'onde de choc s'accompagne, lors de sa propa- • La zone sismique, qui correspond aux zones
gation, de phénomènes irréversibles qui peuvent sollicitées à un niveau de contrainte inférieur
être répartis en trois zones successives à partir à la résistance de la roche, mais susceptible
de la charge (figure 1.8) : d'affecter les discontinuités.
Figure 1.8
Contraintes
A (échelle log.)
Surface
libre
Distance
Broyage
Fissuration radiale
- T . • ^V
2 2 Terrassements
Lorsque cette onde de choc rencontre une Ce phénomène est fondamental dans le bon
discontinuité (surface libre ou fracture à fonctionnement du mécanisme de fragmentation
l'intérieur du massif), elle se scinde en une onde de la roche et montre l'intérêt de ménager des
transmise et une onde réfléchie qui sollicite la surfaces libres pour favoriser le travail de
roche à nouveau en traction. Compte tenu de la l'explosif.
relative faiblesse de la résistance en traction de
la roche (Rt de 2 à 20 MPa), on observe une
fissuration parallèle au plan d'onde appelée
"écaillage" (cjfigure 1.8).
Figure 1.9
Fissuration radiale autour d'un trou de mine dans un massif calcaire (0 89 mm).
Terrassements 21
Il faut, dans tous les cas, chercher à optimiser L'action d'une charge est différente selon sa
l'efficacité du "premier concasseur" qu'est position vis à vis de la ou des surfaces libres. On
l'explosif pour : peut retenir que les fissures ont tendance à se
propager vers la surface libre la plus proche.
>• optimiser la granularité d'abattage
(remblai, couche de forme, enroche- Dans la configuration de la figure 1.11 la seule
ments, granulats...), surface libre est la plate-forme supérieure,
imposant des tirs peu profonds et générant un
>• réduire l'utilisation de brise roches mauvais rendement énergétique de l'explosif.
hydrauliques, Pour limiter ces inconvénients, il convient de
concevoir un phasage de mise à feu du tir
»- améliorer le temps de chargement des
permettant la création de surfaces libres à
matériaux abattus,
proximité de chaque trou avant sa détonation.
>- limiter l'usure des matériels de C'est le rôle de la séquence de tir. Le décalage
chargement ou de transport. entre les charges permet de créer des surfaces
libres qui bénéficient à la charge suivante.
Mécanisme de l'abattage
Cas particulier du découpage
Les effets recherchés de l'explosif sur un massif
rocheux sont : La technique du découpage a pour but de favoriser
la création d'une fissure dans un plan prédéfini
• l'arrachement de la base du gradin, comportant des forages coplanaires espacés
d'environ 10 fois le diamètre du trou.
• la dislocation de la partie supérieure.
Ce plan de foration présentant des trous rapprochés
L'énergie nécessaire à l'arrachement de la base
privilégie la formation d'une fissure reliant les
(charge de pied) est plus importante que celle
différents trous (cf figure 1.12).
permettant la fragmentation de la partie
supérieure (charge de colonne). Cela se traduit
généralement par l'usage d'explosifs plus
performants à la base du trou de mine (cffigure
1.10).
Figure 1.10
charge d'explosif placée en bordure d'un gradin avec une surface libre
B : banquette
avec deux surfaces libres :
vues en plan
2 4 Terrassements
Figure 1.11
formation d'un
cratère
Figure 1.12
Terrassements 2S
Deux théories peuvent s envisager pour On différencie :
expliquer ce phénomène :
• les explosifs déflagrants dont la vitesse
>• Une approche "dynamique" qui trouve de détonation très faible (< 1000 m/s) ne
son origine dans l'interaction des produit pas d'onde de choc. La poudre
ondes de conxainte développées par noire, très peu utilisée, est l'exemple
des trous de mine détonant simulta- type de ces produits,
nément. C'est le cas lorsqu'on utilise
un explosif brisant, type cordeau • les explosifs détonants utilisés en TP
détonant. qui libèrent une énergie de choc généra-
lement proportionnelle à leur vitesse de
>• Une approche "quasi statique" liée détonation supérieure à 2000 m/s.
pour l'essentiel à l'action des gaz et Les vitesses de détonation indiquées
qui suppose la formation d'une fissure pour chaque produit correspondent à
et sa propagation sous l'action des gaz. des vitesses obtenues aux conditions
Cette théorie ne nécessite pas la expérimentales de l'agrément des
simultanéité de détonation des charges formules. En réalité, elles varient en
pour être applicable. fonction des conditions de mise en
œuvre et d'amorçage, dans des proportions
Dans la pratique, il est vraisemblable que les importantes pouvant aller jusqu'à la
deux phénomènes interviennent dans le simple déflagration.
découpage, le choix de l'explosif favorisant une
action plutôt qu'une autre. Diamètre critique
Le diamètre critique correspond au diamètre de
la charge au-dessous duquel l'explosif n'est plus
1.2.2-LES EXPLOSIFS ET capable de détoner de manière fiable. Il varie
LES DISPOSITIFS D'AMORÇAGE . d'environ 20 mm pour les dynamites à près de
100 mm pour certains nitrates fioul alourdis.
Au-dessus de ce diamètre, la vitesse de détonation
Les explosifs
de l'explosif croît progressivement pour
Un explosif est un corps ou un mélange de corps atteindre son régime optimal rapidement pour
chimiques susceptibles de se décomposer très les dynamites, plus lentement pour les explosifs
brutalement en libérant une onde de choc et un de type émulsion ou nitrate-fioul.
volume important de gaz à hautes pression et Sensibilité à l'amorçage
température.
La sensibilité à l'amorçage d'un explosif définit
Il est difficile de caractériser simplement un la puissance minimale du système d'amorçage
explosif dont les performances vont dépendre (détonateur, bousteur, cartouche d'explosif...)
des conditions de mise en œuvre, de la qualité de nécessaire pour initier la détonation de la charge
l'amorçage et de la stabilité du produit lui-même dans des conditions optimales de sécurité et
dans le temps. Ces produits font l'objet de d'efficacité.
fiches techniques précisant leurs principales
caractéristiques vis à vis d'essais normalisés Densité
ne reproduisant pas toujours les conditions de
chantier. Ces principales caractéristiques sont : II convient de distinguer :
• la densité des produits qui varie de 0,80
La vitesse de détonation
pour le nitrate-fioul à 1,5 pour les
C'est la vitesse à laquelle se propage la réaction dynamites, qu'il est important de
de décomposition dans l'explosif. prendre en compte, notamment en
présence d'eau dans les trous à charger.
26 Terrassements
• la densité de chargement qui, rapportée On différencie les énergies de choc et de gaz.
au volume du trou de mine, conditionne L'énergie totale libérée varie de 2 à 5 M.)/Kg en
la masse d'explosif que l'on peut placer fonction des produits (cffigure 1.13).
dans un volume donné.
Résistance à l'eau
Énergie spécifique
II s'agit d'une appréciation du comportement du
L'énergie spécifique représente la quantité produit en présence d'eau qui va de "résistance
d'énergie libérée par un kilogramme d'explosifs, nulle" pour les nitrates fioul à "très bonne" pour
mesuré à partir d'essais normalisés ou calculée les dynamites.
théoriquement à partir des formulations des
produits.
Figure 1.13
EXPLOSIF E
CHOC E
GAZ E
TOTALE
DYNAMITE
Sofranex - 4,74
F15/F16 - - 3,87
ÉMUESION
NITRATE-FIOUL
Aluminisé - - 4,5
Terrassements 27
Principaux explosifs utilisés • une sensibilité faible à l'amorçage
en travaux publics nécessitant une charge amorce ou un
bousteur voire un cordeau détonant,
Les dynamites
• une résistance nulle à l'eau.
Les dynamites contiennent de la nitroglycérine
et du nitroglycol (antigel) qui sont des liquides L'utilisation du nitrate-fioul en TP est très
explosifs imbibant un comburant (nitrate répandue, sauf présence d'eau, du fait
d'ammonium) et un combustible (papier, farine notamment d'un coût relativement faible du
de bois...). Mlles sont uniquement utilisées en produit. Mais leur emploi est fortement
cartouches. déconseillé en présence de cavités dans les
forages (fissures ouvertes, karsts) à cause de
Les dynamites se caractérisent par : leur conditionnement en vrac.
• une densité > 1,25 et un diamètre Les performances du nitrate-fioul sont améliorées
critique faible (= 25 mm), en lui adjoignant de la poudre d'aluminium
(nitrate fioul aluminisé).
• une vitesse de détonation élevée
(« 5000 à 6000 m/s), On rencontre plus rarement des produits
dénommés nitrate-fioul alourdis qui sont un
• une énergie de choc très élevée
mélange de nitrate-fioul et d'émulsion présentant
(== 2,5 MJ/kg),
des performances proches du nitrate-fioul mais
• une bonne sensibilité à l'amorçage minimisant la sensibilité à l'eau du produit.
(détonateur),
Les émulsions
• une très bonne résistance à l'eau.
Les émulsions sont un mélange :
L'utilisation des dynamites tend à diminuer pour
• de nitrate d'ammonium en solution
des questions de coût mais également de sécurité,
aqueuse,
cet explosif contenant de la nitroglycérine.
• d'une matrice liquide à base d'huile et
Généralement, la dynamite est adaptée aux
d'émulsifiant,
roches saines et compactes, nécessitant des
énergies de choc importantes. • d'un sensibilisant constitué d'une solution
chimique gazéifiante ou de micro-billes
Les nitrates fioul
de verre.
Les nitrates fioul sont composés de granules
Le plus souvent conditionnées en cartouche,
de nitrate d'ammonium (= 94 %) et de fioul
parfois fabriquées sur site, les émulsions présentent
(~ 6 %). Ils sont utilisables en vrac et compensent
plusieurs formulations ayant des caractéristiques
leurs performances relativement modestes par
et surtout des énergies différentes allant de
un excellent remplissage du trou.
produits voisins du nitrate-fioul à des produits
Ils se caractérisent par : qui se rapprochent progressivement des
dynamites. Elles se caractérisent par :
• une densité faible < 0,9 et un diamètre
critique voisin de 40 mm, • une densité supérieure à I et des
diamètres critiques voisins de 25 mm,
• une énergie de gaz relativement élevée
(= 2 MJ/kg) pour une énergie de choc • des vitesses de détonation théoriques
faible, voisines de 5000 m/s variables en
fonction du diamètre des cartouches.
• une vitesse de détonation théorique
comprise entre 3000 et 3500 m/s • une bonne sensibilité à l'amorçage,
dépendant du d:amètre des forages et de
• une bonne résistance à l'eau.
la qualité de l'amorçage,
2S Terrassements
L'utilisation de ces produits en TP est très répandue • d'un dispositif d'allumage thermique ou
notamment en présence d'eau. de choc,
Cas particulier de la fabrication sur site • d'un système de retard éventuel,
Bien que peu utilisée à ce jour en TP, la fabrication • d'un explosif primaire très sensible,
sur site des nitrates fioul et des émulsions se
développe depuis 1990, à partir d'unités mobiles • d'un explosif secondaire (0,6 à 0.8 g
contenant les produits primaires et assurant leur de pentrite en général) amorcé par
mélange et le pompage ou le déversement des l'explosif primaire et apportant une
produits dans les trous. énergie de choc suffisante pour amorcer
la décomposition des explosifs du tir.
Les produits sont identiques à ceux fabriqués en
usine mais ces unités mobiles sont soumises à la Outre son rôle d'initiateur de la détonation, le
législation propre aux établissements classés. détonateur peut contenir une composition
retardatrice qui introduit un retard entre le
Les dispositifs d'amorçage dispositif d'allumage et l'explosion (voir
chapitre 1.2.3.-Tir séquentiel) : ces détonateurs
Les explosifs sont des substances dont la sont dits à micro-retard (multiple de 25 ms) ou à
décomposition ne s'opère que sous l'effet d'un retard (multiple de 0,5 s).
amorçage apportant l'énergie nécessaire à
l'initiation de la réaction chimique. La chaîne L' imprécision des détonateurs à micro-retard
d'amorçage comprend le dispositif de mise ou à retard est de - en théorie - quelques
à feu (exploseur classique, séquentiel ou millisecondes, mais peut s'avérer plus importante.
électronique...) les dispositifs d'amorçage Elle évolue en fonction du temps, car dépendant
(détonateurs électriques, détonateurs non d'une composition chimique altérable. Elle
électriques de type Nonel, électroniques, évolue également en fonction de la quantité de la
cordeaux détonants, bousteurs...) et les charges poudre retardatrice (plus le retard est important
d'explosif. plus les imprécisions dans sa date réelle de
départ augmentent).
Uexploseur
- Les détonateurs électriques
L'exploseur est en pratique un générateur de (cf figure 1.14)
courant associé à un condensateur dont la
décharge fournit le courant électrique nécessaire Les détonateurs électriques se différencient
à l'allumage des détonateurs électriques. Ses entre eux par l'intensité du courant nécessaire à
caractéristiques dépendent du type et du nombre leur excitation. Habituellement on utilise des
de détonateurs. détonateurs Moyenne Intensité (MI), mais la
présence de sources électro-magnétiques à
Les détonateurs proximité des tirs (lignes électriques aériennes
ou enterrées, antennes émettrices - réceptrices,
Les détonateurs sont composes, quel que soit caténaires SNCF... ) impose l'emploi de détonateurs
leur type : à Haute Intensité (HI) voire Très Haute Intensité
(THI).
Figure 1.14
perle d'allumage explosif primaire explosif secondaire
circuit électrique ( pentrite ) •
V/////A
I
terrassements
Les détonateurs sont raccordés en série à • ponctualité des détonateurs précis à
l'exploseur via une ligne de tir, ou à une 1 ms près, les détonateurs à micro-
planchette comportant jusqu'à 10 lignes de tir retard présentant des risques de dérives
reliée à un exploseur séquentiel. de quelques ms,
- Les détonateurs non électriques • simplicité de la conception de la
de type Nonel séquence de tir en s'affranchissant des
problèmes de sécurité électrique, et de
Les détonateurs non élsctriques de type Nonel combinaisons limitées liées au pas de
diffèrent des détonateurs électriques par leur 25 ms des détonateurs à micro-retard.
système de liaison. L^s fils électriques sont
remplacés par un tube en plastique de 2 à 4 mm Les cordeaux détonants
de diamètre dont la paroi interne est recouverte
d'une fine couche de peinture explosive assurant Les cordeaux détonants sont constitués par un
la transmission d'une onde de choc. explosif pulvérulent très sensible et très rapide
(6000 m/s) contenu dans une gaine souple.
Les détonateurs sont reliés entre eux via ces
tubes. Un détonateur électrique ou un pistolet à Ces cordeaux sont caractérisés par la quantité
percussion est fixé en tète des tubes pour initier d'explosif contenue par mètre qui varie de
l'ensemble du dispositif. quelques grammes pour les cordeaux à basse
énergie à 70 g/m pour les cordeaux utilisés pour
Au delà du tube, le détonateur non électrique de le découpage des parois.
type Nonel fonctionne comme un détonateur
électrique, y compris pour les micro-retards. Raccordés à un détonateur, ils peuvent être
utilisés pour transmettre l'explosion à une ou
- Les détonateurs électroniques plusieurs charges.
Cette nouvelle génération de détonateur, Bien qu'autorisée, la présence de cordeau
commercialisée depuis 1999, se caractérise détonant en surface d'un tir est à éviter compte
par la présence d'une puce électronique tenu notamment des nuisances sonores importantes
programmable de 0 à 30 000 ms par pas de 1 ms. qu'il génère.
La programmation est effectuée sur le site après
chargement du tir. Ces nouveaux dispositifs Les bousteurs
présentent des avantages incontestables en terme
de: II s'agit de dispositifs chargés d'explosifs denses
à haute vitesse de détonation. Ils sont destinés à
• sécurité, les détonateurs ne devenant amorcer les explosifs peu sensibles et doivent
électriquement actifs qu'après program- être initiés par un détonateur.
mation donc après chargement du tir.
Figure 1.15
Boitsteur et détonateur.
Terrassements
1.2.3-PLAN DE TIR Eléments à prendre en compte
dans la conception d'un plan de tir
Le plan de tir est le document qui définit
L'élaboration d'un plan de tir nécessite la prise
l'ensemble des paramètres d'une volée. Élaboré
en compte de multiples éléments dont les
par le mineur, il est le résultat technique et
contraintes spécifiques du chantier et les règles
économique d'une synthèse et d'un compromis
de l'art du minage qui s'expriment à travers les
entre les impératifs du chantier, les contraintes
paramètres du tir.
du site et les règles de l'art du minage. Pour un
même site, il doit toujours être considéré comme Les contraintes
évolutif.
II peut s'agir de contraintes qui s'imposent à
Le terme consacré "plan de tir" s'applique à tous
l'organisation du chantier conçue par l'entreprise :
les schémas de tir. Il convient toutefois de
différencier : • délais d'exécution,
- le plan de tir prévisionnel préalable à la • nature et structure du massif rocheux,
mise en œuvre, présence d'eau, présence de cavités,
- le plan de tir réel établi après la mise à • granularité et destination des matériaux
feu qui correspond au constat de la mise abattus,
en œuvre et éventuellement des résultats
obtenus (vibrations, projections, • proximité de structures sensibles aux
granularité...). vibrations et aux projections,
SÉQUENCE - type d'artifice de mise à feu avec la date de départ des charges,
D'AMORÇAGE - schéma d'implantation des lignes de tir en amorçage séquentiel.
Terrassements
Ces informations, fondamentales pour le dimen- d'abattage). Cette règle est imposée par la
sionnement technico-économique des tirs, nécessité de positionner l'explosif dans le banc à
doivent être incluses dans le dossier de fragmenter en respectant les hauteurs minimales
consultation des entreprises. de bourrage. Le non-respect de cette disposition
se traduit par des problèmes de granularité sur
11 peut s'agir de contraintes propres à l'organisation ce banc sommital qui se situe dans le bourrage et
de l'entreprise : n'est donc pas fragmenté efficacement par la
• limites techniques du matériel de foration, charge mise en œuvre sous sa base.
~\ 2 Terrassements
- La nature des explosifs - La maille
Figure 1.16
Terrassements
Figure 1.17
3)
E = 1,8 a
B = 0,55 a
Terrassements
Figure 1.18
détonateur Détonateur t2
Détonateur H
Amorçage latéral
par cordeau Bourrage terminal
_ Charge étagée —
I
. Bourrage intermédiaire
Amorçage ponctuel
postérieur
I . charge de pied .
• la différence des dates de mise à feu de • détonateurs à retard 0,5 s utilisés pour
deux charges contiguës ne doit pas être des tirs à intervalles de temps importants
inférieure à 17 ms et à 8 ms pour deux (tirs souterrains, puits marocains...),
I - CORSS : Commission des Recherches Scientifiques et techniques sur la Sécurité dans les industries c\tracti\es.
Terrassements
Figure 1.19
8 n 14 17 20 LIGNE i 0ms
8 1 1 1 1 17 20 LIGNE 2 28ms
• • • V
228 303 378 453 528 Numéro de micro-retard
8 11 14 17 20 LIGNE 4 84ms
I • • • V
i 359 4 4 50'» 584
o
n
8 11 14 17 20 LIGNE 112ms
t
• • •
312 387 462 53 ^ 612 Sécurité éleetrit ut1 : mise à feu du premier trou 200ms
initialisation de la dernière ligne
l%ms
8 II 14 17 20 LIGNE (, 140ms
•
~v • 9 Écart minimum entre 2 trous voisins : 28ms 17ms)
340 415 565 640
490 Écart minimum entre tous les trous pris 2 à 2 : 9ms
( Hmsl
8 11 14 |7 211 LIGNE 7 168ms
V • • • Écart entre 2 trous voisins d'une même ligne parallèle
368 443 518 593 668 au front : 28ms correct pour une banquette de 3 à 9m
Exemple de ir séquentiel.
Figure1.20
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Exploseur
( âble m aitre
—1 1 r.
-H
a:
l'anneau de jrograi îmatioi
• 1•!• . rlnr
retards l i g n e s d e tir
• •
\ \
<0
(fin f
0+Atl
\
' f
U+At2...
1 Bouton de
Clé de charge
mise à feu
Terrassements
• exploseurs séquentiels qui comprennent - Le bourrage
de 2 à 10 lignes de tir eouplées de sorte
qu'un délai At soit introduit entre les Le terme de bourrage qualifie à la fois le volume
dates de eharge dans les lignes de tir des non chargé d'un trou et les matériaux mis en
signaux de mise à feu (cf figure 1.20), œuvre dans ce volume.
m des détonateurs électroniques à puce En sommet de trou, il a pour but d'éviter les
programmable de 0 à 30 000 ms par pas projections, d'atténuer le bruit et d'améliorer
l'effet des gaz de la charge explosive. Hn forage
de 1 ms qui apparaissent sur le marché.
il permet d'assurer l'étagement des charges
- La surprofondeur deforation (sa hauteur minimale dépend alors du type
d'explosif utilisé).
La surprofondeur a pour vocation d'assurer la
régularité et la cote de la plate-forme créée à la La hauteur du bourrage terminal est proportion-
base du tir. nelle à la banquette (B) avec au minimum :
Terrassements
- Inclinaison des trous Méthode suédoise
Ce paramètre est essentiellement lié en TP à la Les ouvrages publiés par les Suédois Langefors
géométrie du massif à abattre (réduction de et Kihlstrom (1973) constituent encore actuelle-
banquette en pied sur un front incliné ou ment une référence pour un calcul rationnel des
difficulté d'accès de la foreuse) et aux tirs de plans de tirs en intégrant un maximum de
découpage. L'inclinaison des trous nécessite un paramètres liés au massif rocheux, à l'explosif
matériel de foration adapté et un soin particulier et aux caractéristiques de foration. Ces règles
pour la mise en place de la machine afin s'articulent autour du paramètre fondamental
d'éviter les erreurs de positionnement et les qu'est la largeur de banquette B (cf. annexe 2).
déviations.
Assistance informatique
Evolution et adaptation du plan de tir à la conception des tirs
\V Terrassements
LA FORATION (*)
13
Résumé
La réalisation d'un abattage commence par la mise en place d'explosifs à l'intérieur de trous
de forage. Le résultat d'un tir dépend pour une part importante de la qualité des trous, donc de
l'exécution et des caractéristiques des forages destinés à être chargés. D'autre part, le fait que
l'énergie explosive est d'autant mieux transmise à la roche qu'elle est confinée dans le trou de
mine, conduit à rechercher une bonne qualité de la paroi de forage.
Un forage de qualité est un forage effectué à l'emplacement prévu, avec la bonne inclinaison
et selon le bon azimut, à la profondeur voulue, au bon diamètre et selon la géométrie
souhaitée. De plus le trou réalisé doit être stable.
Au plan économique, on retiendra que la perforation représente environ le tiers du coût d'un
abattage à l'explosif.
Terrassements
L'objectif de la foration pour abattage est La foration percutante est de loin la plus
d'obtenir un trou bien calibré stable et rectiligne, couramment utilisée en France.
destiné à être rempli d'explosif.
Quelle que soit la méthode utilisée (marteau
Dans le domaine des Travaux Publics et des hors du trou ou fond de trou), le principe reste le
Carrières, la foration peut se faire de deux même : il s'agit de transmettre l'énergie
façons différentes : provenant d'un marteau monté sur un chariot de
foration (cffigure 1.22) jusqu'à un outil destiné
- la foration percutante : à détruire la roche par percussion, pression et
• marteau hors du trou rotation. Les éclats de roches ainsi produits sont
ensuite remontés à la surface par soufflage d'air
• marteau fond de trou comprimé ou injection d'un liquide ou d'une
mousse.
- la foration rotative (rotary) :
• outil tricône
Figure 1.22
411 Terrassements
1.3.1 - LES DIFFERENTES TECHNIQUES carbure qui agit sur la roche comme un outil de
DE FORATION coupe d'un tour.
Terrassements 41
lorsque des contraintes de vibration Le tableau de la figure 1.23 donne les différents
(présence de bâtiments) conduisent à types d'engins de foration en fonction du
tirer des charges unitaires limitées, il diamètre et de la profondeur.
peut être nécessaire de réduire soit le
diamètre des trous, soit leur longueur :
on réalisera alors le déroctage en
plusieurs passes successives.
Figure 1.23
_| 2 Terrassements
Figure 1.24
Rangée 2
Rangée 1
Trou de mine
D : diamètre de foration
Lf: longueur de foration
Sf: surprofondeur
B : banquette
Bc: banquette en crête
Bp: banquette en pied
Bt: bourrage
E : entre-axe ou espacement
H : hauteur du front
I : inclinaison
E x B: maille
Plate-forme inférieure
(carreau de la carrière)
Terrassements
Pour les machines à orientations multiples, il est Matériel
indispensable d'avoir recours à un système
de référence indicateur d'angle permettant de Le matériel doit être bien adapté au massif à
positionner la glissière en inclinaison et de forer, à la profondeur à atteindre et au diamètre
respecter l'orientation recherchée (figure 1.26). utilisé. Il est par exemple illusoire de vouloir
réaliser des forages de petit diamètre de
Profondeur du trou plusieurs dizaines de mètres de profondeur avec
une machine équipée de tiges classiques et
Le respect de la profondeur (y compris la marteau hors du trou.
surprofondeur) des forages est un élément
important de la bonne réussite d'un tir. Massif rocheux
Généralement de l'ordre de 0,3 fois la banquette,
II est généralement admis que les hétérogénéités,
la surprofondeur doit être respectée. Une
la structure ou les vides d'un massif rocheux
profondeur insuffisante peut se traduire par une
entraînent des déviations.
mauvaise sortie du pied, et en cas de surpro-
fondeur excessive il en resuite une désorganisation Dans les matériaux à structure bien marquée les
importante préjudiciable à la reprise de la déviations peuvent se faire parallèlement ou
foration dans le niveau inférieur et parfois une perpendiculairement aux discontinuités
déstabilisation des pieds de talus (cf figure 1.27). (cf figures 1.25 et 1.2X) en fonction de l'angle
d'incidence du forage.
Diamètre
Dans la pratique, pour un massif donné, les
La majorité des forages sur les chantiers de déviations liées à la structure se font toutes dans
Travaux Publics ou carrière se fait dans des la même direction. 11 est donc préconisé de les
diamètres compris entre 76 et 102 mm, ce qui ne prévoir, de les estimer, et d'en tenir compte dans
pose théoriquement pas de problème particulier un plan de minage.
pour la mise en œuvre des explosifs. Il est
cependant important de vérifier sur le terrain le
diamètre exact des forages réalisés. Il n'est pas Figure 1.25
rare de voir des taillants dont le diamètre peut
diminuer de plus de 10 mm avec l'usure. En
terrain tendre ou karstique on peut à l'inverse
assister à un agrandissement du diamètre du trou
lié à l'usure de la paroi du forage occasionnée a = angle d'incidence
par la remontée des éclats. faible, la déviation se
fait parallèlement aux
Ces phénomènes peuvent avoir des consé- discontinuités.
quences sur le bon fonctionnement des explosifs
encartouchés ou sur les quantités mises en
œuvre en cas d'utilisation d'explosifs en vrac.
1.3.4 -DEVIATIONS ._
a' = angle d'incidence
Causes des déviations fort, la déviation se fait
perpendiculairement aux
Des déviations peuvent se produire pendant la discontinuités.
réalisation du forage. Elles peuvent être liées au
matériel, au massif rocheux ou au foreur.
Les procédés de mesure sont donnés en annexe 3. Influence du pendage des discontinuités
sur les déviations.
Terrassements
Figure 1.26
Figure 1.27
Plate-forme
actuelle
Future plate-forme
Cote à atteindre
terrassements
f^F^
^ : •
Figure 1.29
Terrassements
Les conséquences de ces variations peuvent être : Figure 1.30
- des risques de projection en cas de
POUSSEE *
banquette insuffisante, PERCUSSION
1.3.5-TECHNIQUES PARTICULIÈRES _
Terrassements ,4 7
Le tableau ci-après résume les différentes causes d'erreurs possibles, précise les paramètres à contrôler
et les limites d'erreurs admissibles.
Terrassements
ADAPTATION DES TECHNIQUES DE TIR
1.4
Résumé
Ce chapitre donne des indications sur les méthodes et précautions préconisées pour obtenir
une blocométrie (granulométrie étendue aux particules de grande dimension) satisfaisant des
besoins particuliers tels qu'enrochement, compatibilité avec des exigences de compactage
ou de réglage... ou pour réaliser des talus rocheux stables et conformes à des exigences
d'intégration paysagère. Quelques méthodes de tir adaptées à des ouvrages particuliers sont
également décrites.
Pour l'obtention d'une blocométrie déterminée, il convient d'abord de bien définir les
objectifs recherchés. Les paramètres influant sur la granularité du matériau abattu sont
recensés suivant la granularité recherchée. Ils sont liés pour l'essentiel au maillage des
forages, à la méthode d'amorçage et au type ainsi qu'à la quantité d'explosif sachant que la
spécificité du massif rocheux joue également un rôle important dans les plans de tir. Il est
important de pouvoir caractériser la granularité d'abattage pour s'assurer de l'obtention de la
qualité.
L'exécution de talus rocheux par abattage à l'explosif est une tâche irréversible et tout échec
peut être lourd de conséquence. Le découpage des talus doit éviter la création d'effet arrière
rendant instable le talus dégagé. La qualité du découpage est très dépendante de la qualité de
la foration qui prédétermine le plan du talus et conditionne l'efficacité du tir.
Terrassements
Les techniques de tir doivent être adaptées aux - optimisation (voire faisabilité écono-
objectifs du minage. L'utilisation d'explosif vise mique) des opérations "aval" telles que
essentiellement à extraire des roches eompactes chargement, transport, mise en œuvre
pour dégager un profil conforme à la géométrie ou dimensionnement et rendement
d'un projet ou aux besoins liés à l'exécution d'installation de concassage-criblage.
du chantier. Les surfaces dégagées devant
constituer des talus doivent être stables (donc Pour les ouvrages de terrassement, la taille
peu fissurées), tandis que les matériaux extraits maximale des blocs utilisables en remblai
ont le plus souvent une affectation prévue et est déterminée par l'épaisseur des couches
doivent présenter une blocométrie adaptée à élémentaires compactables par le matériel
cette fin. D'autre part, des tirs particuliers présent sur le chantier. Le guide technique
(grande masse, petite rrasse, pétardage et purge, SETRA-LCPC "Réalisation des remblais et des
exécution de tranchée ou de fouille) peuvent être couches de forme" fixe ainsi à 800 mm
requis et nécessiter la maîtrise des paramètres la dimension des éléments les plus gros compa-
qui en conditionnent le succès. tibles avec les compacteurs actuels les plus
puissants (compacteurs vibrants classés V5).
Pour l'utilisation du matériau extrait en couche
de forme, la dimension maximale acceptable
1.4.1 -OBTENTION est déterminée par les exigences de réglage
D'UNE BLOCOMÉTRIE1 superficiel de cette couche (d'une part elles
peuvent varier d'un contrat à l'autre et d'autre
part certains matériaux plus tendres peuvent se
L'optimisation des plans de tir pour maîtriser la
régler plus facilement grâce à leur aptitude à une
fragmentation adaptée au besoin (enrochements,
légère fragmentation superficielle à la niveleuse)
granularité étalée, absence de blocs supérieurs à
ou par le traitement aux liants prévu (en centrale
une certaine longueur... ) entraîne généralement
ou par malaxage in-situ).
un surcoût par rapport i un minage simplement
destiné à dégager une masse rocheuse. Pour l'élaboration des matériaux de couche
de forme ou pour les granulats, les blocs extraits
Ce surcoût est le plus souvent très largement
doivent être compatibles avec la capacité du
compensé par les économies générées par des
concasseur primaire, tandis que la fragmentation
gains sur la reprise des blocs (pas ou peu de
plus ou moins étalée conditionnera l'efficience
fragmentation complémentaire, facilité de
du chargement et du rendement du concasseur
chargement), sur l'amélioration du taux de
primaire.
réemploi (moins de mise en dépôt, moins
d'emprunt, moins de volume manipulé), sur la Pour la fourniture d'enrochements, des
maîtrise des délais (tout particulièrement dans le fuseaux granulométriques assez précis sont
cas des enrochements où des chantiers ont spécifiés en fonction de leur usage prévu
dû être arrêtés faute de rendement dans la (stabilité liée aux conditions hydrauliques du
production par les carrières). site d'emploi, conditions de filtre à remplir).
Définition des objectifs Paramètres d'influence
"Blocométrie" est un néologisme ulilisc couramment pour désigner une granularité étendue aux particules de grande dimension de
certaines fournitures (enrochement...) ou de produits d'abattage.
Terrassements
Production de gros blocs Recherche d'une fragmentation optimale
Quand l'objectif est de produire des blocs de Une fragmentation optimale du matériau abattu
grande taille (enrochements), il convient déjà de est recherchée dans les terrassements rocheux et
s'assurer : dans les carrières de granulats pour éviter
les mises en dépôt ou le recours à un débitage
- que les caractéristiques intrinsèques de complémentaire.
la roche sont adaptées aux exigences
requises (masse volumique, résistance La production de gros blocs est parfois inévi-
mécanique, altérabilité...), table en présence d'une maille de discontinuités
naturelles du même ordre de grandeur que la
- que la dimension des blocs à obtenir maille d'abattage (cas fréquent dans les massifs
n'excède pas l'espacement des disconti- granitiques) et dans les massifs rocheux
nuités naturelles du massif rocheux hétérogènes (calcaires karstiques, roches
(cl'chapitre 1 ). massives présentant une altération hétérogène à
Le minage doit être conçu de façon à limiter la partir des diaclases, zones taillées ou fortement
fragmentation des blocs extraits grâce à des fissurées, alternance de roches dures et de
techniques particulières, onéreuses mais roches tendres...). Elle est aussi fréquente dans
efficaces et qui s'apparentent plus à un découpage la partie supérieure de la masse rocheuse à
de massif rocheux qu'à un abattage en masse. Il abattre (zone de bourrage sans explosif).
faut alors disposer d'une étude structurale Néanmoins, les paramètres de conception du
approfondie pour profiter des discontinuités plan de tir, éventuellement optimisés à l'aide de
naturelles du réseau de diaclases, en orientant logiciels de simulation permettent généralement
les fronts de taille, en adaptant la largeur des d'améliorer la fragmentation :
banquettes à l'espacement des diaclases
verticales et en dimensionnant les hauteurs de •paramètres relatifs à la géométrie du tir
gradin pour caler le pied des fronts sur une
diaclase horizontale. - la banquette : la granularité obtenue
varie dans le même sens que la largeur
Dans le cas plus classique de l'abattage en de la banquette. On peut, de façon
masse, la production de gros blocs est favorisée approximative, admettre une largeur de
par : banquette égale à quatre fois la dimension
maximale des blocs,
- une maille H x B de grande surface, avec
un rapport de maille E/B inférieur à 1 - la maille : l'exécution d'un nombre de
(E étant l'espacement des trous le long trous important permet une meilleure
d'une rangée et B la banquette, épaisseur répartition de l'explosif dans le massif.
de la tranche de matériaux à abattre), Le rapport E / B doit être supérieur à 1,
- l'utilisation d'explosifs privilégiant l'effet - l'inclinaison des trous : elle permet de
de poussée avec une charge suffisante, diminuer la hauteur de bourrage, donc la
production de blocs de surface,
- une mise à feu simultanée des trous,
compatible avec la maîtrise des risques - la qualité de la foration (précision des
liés aux fortes vibrations. implantations, profondeur des forages,
maîtrise des déviations...) qui a une très
Cependant, même dans le cas de gisement grande influence sur le résultat du tir et
favorable, l'abattage en masse donne des aussi sur la sécurité,
rendements limités (5 à 35 % selon la taille de
blocs visée) et un nombre important de blocs est - le diamètre des forages, qui doit être en
fragilisé par le travail de l'explosif. adéquation avec la maille, la charge
spécifique et le conditionnement des
explosifs ;
Terrassements 51
paramètres relatifs à ! explosif Evaluation de la blocométrie produite
Figure 1.31
Matériau brut
d'abattage.
Terrassements
Les processus de tri et de contrôle sont déterminés analyseur d'image qui reconstitue par calcul la
par la destination des matériaux abattus et les distribution granulométrique en volume des
caractéristiques recherchées : blocs photographiés (la taille minimale des blocs
décelables par le procédé est d'environ 5 cm).
A - pour l'utilisation en remblai ou couche de On peut en déduire une courbe moyenne de la
forme, ou l'introduction dans un concassent; granulométrie de l'abattage.
on évalue le pourcentage de blocs de taille
supérieure aux spécifications (par exemples
800 mm pour usage en remblai, ou une taille
maximale acceptable par Lin concasseur). La 1.4.2 -REALISATION
taille et la forme des blocs sont évaluées après DE TALUS ROCHEUX
un tri mécanique visuel à la pelle mécanique tout
an long de la reprise du tas. Le rapport du
La création d'un déblai, en particulier à l'explosif,
volume approximatif de gros blocs au volume
produit des matériaux que l'on cherche à
total du tir donne le pourcentage recherché ;
optimiser en fonction de l'usage qui en est prévu
B -pour la fourniture d'enrochements, on évalue (cf : § 1.4.1 ) et aboutit aussi à l'exécution d'un
le pourcentage de matériaux à déclasser ouvrage rocheux (talus, tranchée, tunnel... ) dans
(éléments inférieurs à la taille limite). Les le massif restant en place. On s'intéressera ici au
matériaux de quelques camions chargés à différents second objectif : la création d'un ouvrage
stades de la reprise du tas sont étalés sur une aire rocheux.
appropriée. Tous les blocs supérieurs à la taille
La qualité d'un talus rocheux est déterminée par :
spécifiée sont pesés soit sur une bascule, soit à
l'aide d'un peson monté sur une pelle à griffes. • sa stabilité, devant garantir la sécurité
La masse cumulée des blocs est soustraite de la des personnes et des biens pendant et
masse totale de matériaux (donnée par les tickets après les travaux moyennant un coût
de bascule) pour évaluer la masse de matériaux d'entretien acceptable,
à déclasser et le pourcentage correspondant. Si
nécessaire, les matériaux déclassés peuvent être • l'intégration de sa géométrie dans le
récupérés pour compléter par criblage, la courbe paysage.
granulométrique des petits éléments ;
Précautions pour l'exécution des talus
C - pour la détermination de la granulométrie
L'exécution défectueuse d'un talus miné est
de l'abattage, on peut utiliser la méthode dite "à
irréversible et lourde de conséquences, ce qui
la ficelle" permettant de connaître la blocométrie
justifie des dispositions pour en assurer la qualité.
à la surface du tas. Une ficelle ou un décamètre
est tendu selon la diagonale du tas. On mesure Le tir doit permettre de dégager le profil géomé-
sur cette ligne, pour chacun des blocs rencontrés, trique du projet avec une tolérance acceptable et
la longueur interceptée (partie visible du bloc le ne doit pas déstabiliser le massif restant en place
long de la ficelle) et la dimension maximale du par des "effets arrière".
bloc concerné. Les mesures sont traitées à l'aide
d"un logiciel qui calcule les pourcentages de Notion d'effets arrière
passants correspondant à différentes tailles de
blocs. Cette opération est répétée à différents L'action du minage ébranle le massif non extrait
stades de la reprise du tas pour tenir compte de produisant ainsi des effets arrière. Ceux-ci se
la ségrégation. traduisent, suivant leur intensité, par la micro-
fissuration, voire la fissuration de la matrice
La blocométrie par analyse d'images tend à rocheuse et l'ouverture de discontinuités sur le
se substituer à la méthode précédente grâce à parement du futur talus. Certaines fissures peuvent
l'automatisation des prises de vue et du traitement. rejouer jusqu'à une distance de plusieurs mètres
Une série de clichés photographiques effectués dans le massif en place, tandis que les effets
au cours de la reprise du tas est soumise à un arrière peuvent affecter le massif jusqu'à 10 m à
Terrassements
partir du tir s'il est bloqué (sans surface libre à (orientation des discontinuités, existence éventuelle
proximité du talus) et sur 2 à 4 m en présence de blocs instables...), avec les emprises
d'une surface libre sans l'emploi de techniques disponibles ainsi qu'avec le parti retenu pour son
de tir adaptée. insertion dans le paysage :
Les effets arrière provoqués par des tirs mal • pour un talus à faible pente (inférieure à
maîtrisés réduisent les caractéristiques mécaniques 45°), le minage peut se réaliser à partir
du rocher et peuvent entraîner des instabilités de de forages verticaux de profondeurs
talus auxquelles il faut remédier par de coûteux variables (cffigure 1.33). La planéité du
travaux de confortement (grillage, béton projeté, talus n'est alors qu'approximative et
ancrages, clouages...). une purge suivie d'un réglage définitif à
la pelle est à prévoir. L'expérience
Différentes méthodes permettent de mesurer montre que pour un talus de pente
l'étendue des effets arrère dans le massif telles inférieure ou égale à 38°, la stabilité de
que son auscultation par diagraphie micro- surface est généralement assurée ;
sismique (cf : chapitre 1.1), par tomographie
sismique (mesures de vitesse sismique entre • pour un talus de pente comprise entre
forages permettant de caractériser l'évolution du 45 et 65° (soit de 1/1 à 2/1), une ou
massif, cf figure 1.32), par l'analyse de la fissu- plusieurs rangées de forages inclinés
ration sur des carottes, l'infiltration d'eau en pour minage sont généralement associés
forages, sans négliger l'intérêt de l'observation aux forages verticaux du tir d'abattage
des talus après le tir. (cf figure 1.34). L'aspect du talus s'en
trouve ainsi amélioré par rapport à
Géométrie des talus l'emploi de forages verticaux seuls
avec cependant une finition médiocre
Le choix de la méthode est guidé par la pente du talus et des difficultés de mise en
de talus recherchée. Cette pente doit être place des explosifs ;
compatible avec la stabilité du massif rocheux
Figure LU
Tir
Modif
>
5- 10
0- 5
-5- 0
-10- -5
-15- -10
-20- -15
-25- -20
-30- -25
-35- -30
-40- -35
< -40
S5
Variation des vitesses sismiques dans un massif rocheux soumis à un tir de mine -
Tomographie sismique) - (échelle 1/200')
La coupe représente les écarts de vitesse relatifs mesurés dans des sondages (S) avant et
après tir. Les zones blanches correspondent à des augmentations de plus de 10 "<>
de ces vitesses, les zones noires à des diminutions de plus de 40 %.
54 Terrassements
Figure 1.33
b
<« »•
3m
6m
9m Talus projeté
Figure 1.34
Trou incliné
Trou vertical H = 6m
Terrassements
• pour un talus de pente supérieure à 65°, modifier le schéma de perforation et de chargement
la technique du découpage est générale- à l'approche de la future paroi de façon à
ment utilisée (cf : § ci-après). favoriser le découpage entre trous voisins.
Comme le découpage, il comporte des trous de
Dans tous les cas, il est préconisé d'alléger au perforation dans le plan du talus, mais leur tir se
maximum la charge spécifique au voisinage des fait en dernier, après les abattages de masse et
talus pour limiter les risques d'effets arrière. surtout après leur enlèvement. Pour les ouvrages
Tir amorti routiers, on laisse au voisinage des futurs talus
une tranche de roche qui sera enlevée après
Le tir amorti est un procédé qui consiste à extraction totale de la partie centrale.
accroître la dissémination de l'explosif dans la
Le découpage des tains
masse rocheuse à l'approche des zones à
protéger. On modifie pour cela le plan de tir sur Cette technique est très souvent utilisée pour la
les dernières rangées (3 à 5 par exemple). réalisation de talus assez raides lorsque l'on
Banquettes, espacements mais aussi diamètres en recherche une découpe régulière et que la
de perforation sont réduits. Sur la dernière structure du massif rocheux est suffisamment
rangée de trous, la pl.is proche du talus, les homogène (cf figure 1.35). Elle présente en
charges sont également réduites. outre l'avantage d'engendrer peu d'effets arrière
Abattage différé dans le massif. Elle contribue enfin à la protection
de celui-ci lorsque le découpage est antérieur
Ce procédé tend à disparaître du fait de son aux tirs d'abattage en masse.
coût et des problèmes liés à la réalisation des
chantiers. Appelé aussi "abattage à paroi lisse"
ou "post-abattage", l'abattage différé consiste à
^A Terrassements
L'objectif du découpage est de créer une fissure être effectué en plusieurs passes et lorsque
au sein du massif rocheux, dans le plan du futur la pente retenue est sub-verticale, des bennes
talus (cf.§1.2.1). Pour cela, des trous parallèles techniques sont nécessaires (cffigure 1.36). Ces
sont forés dans ce plan à intervalle régulier de dernières sont imposées par les matériels de
Tordre de 10 fois leur diamètre. 11 est souhaitable foration et peuvent être réduites au minimum,
de limiter leur longueur à environ 10 ou sauf si elles contribuent à la sécurité en
12 mètres pour éviter des déviations de forages interceptant d'éventuelles chutes de blocs (cf
excessives. Les forages sont chargés avec un figure 1.37) et doivent dans ce cas ne pas être
explosif continu (cordeau détonant, boudin de inférieures à 5 ou 7 m de largeur. H faut aussi
gel continu...) pour une bonne répartition de noter que le découpage de surface doit être
l'énergie dans tout le plan de découpage. Le dimensionné de sorte que les crêtes de talus en
bourrage est réalisé à l'aide d'un matériau non bord de benne ne soient pas excessivement
compressible, tels des granulats 4/6 mm. Enfin, fissurées.
il est préférable que le tir soit simultané sur
plusieurs, voire sur tous les forages pour cumuler
les énergies de fracturation entre les forages.
Figure 1.36
La qualité du découpage requiert l'emploi d'un
explosif adapté au massif rocheux. Ainsi l'usage
d'un explosif brisant (forte énergie de choc), tel
le cortlcau détonant, est préconisé dans un
massif résistant et continu. Dans un massif
discontinu ou moins compact, mais homogène,
l'expérience a montré l'efficacité des explosifs à
faible vitesse de détonation (faible énergie de
choc) et forte production de gaz.
Terrassements 57
Figure 1.37
Terrassements
Figure 1.38
Arrondi de crête
Figure 1.39
ierrussements 59
1.4.3 -TIRS PARTICULIERS Abattage de petites masses
• le double amorçage (en fond et en tête Le déroctage est réalisé soit par découpage avec
de trou) et la méthode d'amorçage, des forages réalisés dans le plan du futur talus,
chargés sur toute leur hauteur, soit par abattage-
• l'ordre de mise à feu en utilisant un ou découpage avec une rangée de trous de découpage
plusieurs exploseurs séquentiels (plan et une ou deux rangées d'abattage en avant de la
de tir conçu par un bureau d'étude première. Découpage et abattage font ici l'objet
spécialisé), d'un même tir.
• la recherche d'une sécurité maximale Le découpage est opéré si nécessaire par couple
dans la séquence de tir à défaut d'une de forages sur un même numéro de micro-retard,
sécurité absolue, voire forage par forage. La charge instantanée
• la clôture et le gardiennage (jour et nuit) est souvent limitée entre 2 et 5 kg, voire moins
de l'aire de tir, si nécessaire.
• le dimensionnement d'un ouvrage de Une protection contre les projections peut être
protection pour les tirs sur versant afin nécessaire (emmaillotage par géotextile,
filet,...), de même que la protection des
de limiter la propagation en masse de
ouvrages aval.
l'ensemble rocheux miné,
Reprofilage par petit minage
• la prévention des vibrations et des
projections.
Ce cas correspond à la suppression d'un sur-
À titre d'exemple, un lir de 200 000 m a été3 plomb ou d'un compartiment instable en falaise,
réalisé en 1996 près d'Annecy-le-Vieux (Haute nécessitant un découpage dont la hauteur
Savoie) et constitue le tir le plus important n'excède pas 5 m.
exécuté en France.
Terrassements
La foration est réalisée soit au perforateur à La charge d'explosifs est posée sur une surface
main (diamètre 32 ou 45 mm), soit au marteau plane du bloc à fragmenter et recouverte d'une
hors-trou sur chariot de forage léger (diamètre couche d'argile humide (sans pierre) tassée à la
45 ou 51 mm). La maille d'abattage dépend main d'au moins 15 cm d'épaisseur.
notamment de la nécessité de réduire la taille des
blocs qui vont s'ébouler lors du tir. La charge La méthode mixte
spécifique peut descendre à moins de 100 g/m3.
Elle est réglementairement assimilée au tir à
Le rendement très faible justifie des coûts très l'anglaise et donc interdite en règle générale.
élevés.
Dans ce cas, le trou ne peut contenir que
j Pétardage et purge à I'explosif l'explosif et le bourrage est assuré par une calotte
d'argile identique à celle employée dans le tir à
La fragmentation des blocs peut être réalisée par l'anglaise.
tics procédés tels que l'emploi d'éclateur
hydraulique, de ciment expansif, de brise-roche Exécution de tranchée
hydraulique ou d'explosif. Dans ce dernier cas,
Les tirs en tranchée se distinguent par une faible
plusieurs procédés sont possibles :
profondeur minée et une configuration bloquée.
Le pétardage La qualité du tir réside dans le respect du
gabarit prévu et une fragmentation suffisante
II nécessite la foration de trous qui seront des matériaux extraits. La faible profondeur du
chargés ensuite de cartouches d'explosif ou de tir entraîne des risques importants de projections
cordeau détonant. Cette méthode, surtout dans le verticales.
dernier cas, est rendue délicate par les risques de
projection. Pour les tranchées peu profondes (1 à 1.50 m),
les forages sont implantés en quinconce sur deux
Le pétardage des petits blocs est obtenu après rangées parallèles. Pour les tranchées plus
foration avec un perforateur manuel de diamètre importantes, les trous sont plus rapprochés sur
45 mm environ et une maille carrée de trous de trois à cinq rangées ; le tir est effectué avec des
0,5 à 0,6 m. L'explosif est généralement employé micro-retards pour assurer d'abord le découpage
par cartouches de 100 g ou sous forme de des talus par les rangées latérales avant de faire
cordeau détonant de 70 g/m. La charge sauter les rangées centrales.
spécifique utilisée est généralement de l'ordre
de 100 g/m1. L'ajout de forages non chargés dans le plan de tir
facilite le déblocage du matériau lors du tir.
Le pétardage des gros blocs de l'ordre de 10 à
100 m3 nécessite une foration avec une machine Le tir peut être réalisé avec des protections
de forage à la maille de lm environ. Les superficielles (bouclier...) contre les projections.
explosifs sont des cartouches de dynamite avec 1 Exécution de fouille (puits marocain)
parfois usage de micro-retards. La charge
spécifique est souvent de l'ordre de 150 à Elle est nécessaire par exemple pour des fouilles
250 g/m', justifiant un plan de tir. d'ouvrage d'art, de massif d'ancrage... Il est
difficile d'exécuter des angles bien formés pour
Le tir à "/ 'anglaise "
une fouille non circulaire.
II est interdit réglementairement sur les chantiers La conception de ces tirs est voisine de celle des
de travaux publics. Il nécessite une dérogation tirs en souterrain, avec toutefois une foration
administrative pour usage en carrière, mais il est généralement verticale. On commence générale-
fortement déconseillé car très bruyant et dangereux ment par un tir de "bouchon" réalisé au centre
par la violence des projections. Il ne peut être de la fouille, suivi de tirs périphériques avec
utilisé que sur des blocs isolés et non sur un utilisation de nombreux micro-retards. Un
massif rocheux. découpage périphérique est souvent nécessaire
pour respecter le gabarit du projet.
Terrassements 61
NUISANCES ENGENDREES PAR LES TIRS
1.5
Résumé
Même si les techniques de mise en œuvre des explosifs obéissent à des règles assez
précises et bien connues, leur utilisation comporte toujours des contraintes dues à leur
puissance élevée et à l'incertitude sur les caractéristiques mécaniques du sous-sol,
variables dans l'espace.
Les nuisances principales sont :
- les vibrations engendrées dans le sous-sol,
- les projections,
- la surpression transmise dans l'air à l'origine du bruit du tir.
Les vibrations sont le plus souvent à l'origine de l'inquiétude des riverains, alors que les
projections ne s'étendent que rarement en dehors de l'emprise des chantiers, et que le bruit
n'est que très rarement considéré comme une nuisance en travaux publics.
Ce chapitre décrit les origines physiques de ces phénomènes et les techniques pour les
atténuer. Il approfondit notamment la question des vibrations dont la limitation a des
incidences fortes sur le coût du minage. L'examen de ce problème dès les études géotechniques
peut garantir la maîtrise à la fois des nuisances et des coûts.
Terrassements
1.5.1 -VIBRATIONS Les ondes transmises lors d'un tir sont complexes
pour diverses raisons :
1 Origine et description du phénomène
Selon la nature des contraintes et du déplacement
des particules on distingue plusieurs types
L'explosion d'une charge provoque au voisinage
d'ondes :
du trou de mine des contraintes extrêmement
élevées qui se traduisent par une destruction de - Ondes de traction-compression (longitu-
la structure du massif rocheux, avec création de dinales ou P) où les mouvements sont
fissures et déplacement de blocs. Chaque bloc parallèles à la direction de propagation,
déplacé va mettre en mouvement les éléments
voisins, et la perturbation ainsi créée va - Ondes de cisaillement (transversales ou
s'étendre autour du tir. Si à proximité de la S) où les mouvements sont perpendicu-
charge les déplacements sont irréversibles, à laires à la direction de propagation,
plus grande distance ils deviennent suffisamment
faibles pour rester dans le domaine élastique. Le - Ondes de surface, de mouvement
sol réagit alors comme tout milieu élastique : les complexe. Ces ondes décroissent
particules écartées de leur position d'équilibre y rapidement avec la profondeur, d'où leur
reviennent lorsque la sollicitation cesse, après un nom.
certain nombre d'oscillations selon le degré
d'amortissement du milieu.
Figure 1.40
dilatation compression
* •<#—•
oncle de compression - I*
la
onde de cisaillement - S f
onde de surface
Mouvement
de la particule
on
Terrassements
Ces différentes ondes ont des vitesses de propagation Les mouvements du sol et du sous-sol provoqués
différentes entre elles dans un même milieu (VlnK.ljl)n_ par les tirs seront transmis à toutes les constructions
compression > V c , sai ,, cmcn , > V ( , n d e s d e s u r f a c e ) Ct eil fonction ou équipements liés au sol qui seront à leur tour
soumis à des mouvements pouvant entraîner des
des milieux traversés.
détériorations.
La vibration ressentie à quelque distance d'un tir
est constituée par la somme de divers fronts
d'ondes arrivant successivement et présente de
ce fait une allure gêné "aie imprévisible par un
quelconque modèle (cffigure 1.41).
Figure 1.41
Terrassements
Compte tenu de la complexité des signaux - le spectre de fréquence obtenu par
vibratoires on décrira ce contenu trequentiel par : "transformée de Fourier ". Cet opérateur
permet de représenter tout signal
- la pseudo-fréquence associée à une périodique non plus en fonction du
oscillation contenant par exemple la temps mais en fonction des fréquences,
valeur maximale de vitesse particulaire même pour les signaux les plus
(on parlera alors de fréquence associée complexes (cffigure 1.42).
au maximum) ; cette méthode présente
un risque important d'erreur,
Figure 1.42
Traces enregistrées Spectres de fréquence associés obtenus par trans-
Abscisse : temps en seconde formée de Fourier rapide
Ordonnée : vitesse de vibration en mm/s Abscisse : fréquence en 11/
Ordonnée : module relatif à la transformée de
Fourier en %
t
i -
. .1 1::.L.!II
1
-0.55- ]
U|l
i
I I I I
lA
0.5 1.0 1.5 0 20 40 60 80 100 120
2.1 140
;
.'5 l!o 15 s 2J) 0 20 40 60 80 100 120 Hz 140
Représentation graphique d'un signal vibratoire suivant les trois voies d'un capteur (V, L, T).
Terrassements
Loi statistique de propagation .-1.8
D
V = K.\
Si Ton ajoute à la complexité des signaux
vibratoires, la complexité de la structure
géologique d'un site et l'impossibilité de
(Celte formule n'est applicable ides de diurne I
reproduire à l'identique deux tirs de travaux
publics (changement de milieu, écart entre Cette loi simplifiée donc forcément imprécise et
le plan de tir théorique et le plan de tir réel, n'intégrant pas des configurations de sites
imprécisions des détonateurs...), on constate que atypiques, a le mérite, outre de résoudre de
l'on ne peut modéliser la propagation des façon satisfaisante la grande majorité des
vibrations en dehors de lois statistiques. problèmes de vibration rencontrés en chantier,
d'être largement connue des différents intervenants
Il est admis que la propagation des vibrations d'un projet qui parlent ainsi tous le même langage.
peut être décrite par une loi de la forme :
Les méthodes de mesure des vibrations sont
données en annexe 4.
V = K . Q<> . D-h
Sensibilité aux vibrations des structures
Avec :
L'effet des vibrations émises par un tir n'est
V : vitesse particulaire de vibration en visible qu'à travers les dommages qu'elles sont
mm/s susceptibles d'occasionner aux structures
Q : Charge unitaire instantanée maximale environnantes. Il convient donc de procéder à un
d'explosifs en kg inventaire exhaustif de ces structures et à définir
leur sensibilité, le plus en amont possible. Fin
D : Distance entre le tir et le point effet, la limitation des vibrations émises par un
d'observation en m tir se traduit par une augmentation du coût du
minage.
Les constantes K (dite constante de site
dépendant aussi de l'implantation du Les explosifs ne sont d'ailleurs pas les seuls à
capteur), a et b sont obtenues par mesure engendrer des vibrations, on doit se poser les
sur site dont elles traduisent les spécificités. mêmes questions pour tous les engins générant
Elles varient également suivant les conditions des vibrations (brise-roches, compacteurs,
et l'efficacité du tir. vibro-fonceurs, engins de battage et de pilonnage)
nuisibles sur quelques dizaines de mètres.
Si la distance est un paramètre simple à mesurer,
la définition de la charge instantanée Q est La distance critique à partir de laquelle il
parfois plus difficile à obtenir, notamment en tir convient de s'interroger sur les niveaux de vibration
séquentiel où l'imprécision des détonateurs issus d'un tir, dépend à la fois de la charge
électriques à micro-retard peut générer des unitaire d'explosifs, de la nature du sous-sol, de
cumuls de charge aléatoires. On admet qu'un la structure géologique du site et du type de
délai de 8 m/s entre deux charges successives est structure à instrumenter. Cette distance est de
un minimum pour les considérer comme quelques dizaines à quelques centaines de
temporellement séparées. mètres.
L'existence de trois constantes liées au site On peut retenir pour un chantier de taille moyenne
nécessite un nombre de tirs important pour (charge unitaire < 30 kg) les ordres de grandeurs
définir une loi de site fiable, ce qui s'avère quasi suivants :
impossible dans la pratique.
- 400 m pour des structures très sensibles
C'est pourquoi on a recherché à simplifier cette (monuments historiques, bâtiments en
formule à travers des études statistiques. mauvais état...),
Aujourd'hui on utilise couramment la loi de
prédiction suivante connue sous le nom de "loi
de Chapot " :
terrassements
- 200 m pour les bâtiments courants et les identiques à ceux constatés dans l'évolution de
superstructures anciennes (ponts en toute construction (effets thermiques, tassements
pierre, tunnels en pierre, infrastructures différentiels,...), et leur origine ne peut donc pas
SNCF), être clairement établie à l'issue d'un chantier,
sans un état des lieux initial.
- 150 m pour les structures résistantes
(ouvrages et murs en béton armé, Sensibilité des personnes aux vibrations
pylônes, tunnels...)
La perception des vibrations par les personnes
- 50 m pour les réseaux enterrés sensibles précède très largement dans tous les cas le seuil
(gaz, oléoducs, conduites sous pression d'apparition de dommages sur le bâtiment
de gros diamètre...). qu'elles occupent. Elle est également propor-
tionnelle à la fréquence de la vibration et varie
lin cours de chantier, il convient aussi d'être
de quelques dixièmes de mm/s en basse
attentif aux plaintes des riverains situés à plus
fréquence à quelques mm s en haute fréquence.
grande distance qui peuvent être soumis à des
régimes vibratoires atypiques privilégiant par Il est admis qu'en matière de vibrations liées à
exemple les ondes de surface qui peuvent s'avérer un tir de mine, le caractère très ponctuel du
nocives même à très grande distance d'un tir. phénomène conduit à fixer des valeurs limites
pour la conservation des structures, et non vis à
La sensibilité des structures s'exprimera à travers
vis de la gêne des occupants. Ce principe nécessite
une valeur maximale de vitesse particulaire
toutefois une information des riverains compte
jugée admissible que l'on nomme seuil. Cette
tenu notamment des inquiétudes liées à l'image
valeur s'exprime par l'amplitude maximale du
de destruction attachée aux explosifs.
signal mesurée en valeur absolue (valeur dite
zéro crête). Pour une même structure, cette Il convient également d'identifier l'origine des
valeur variera en fonction de la fréquence des phénomènes justifiant d'éventuelles plaintes de
vibrations transmises lors du tir. En effet, les riverains. Une confusion est en effet possible
basses fréquences s'avèrent plus nocives pour entre des vibrations ressenties transmises par le
diverses raisons : sol et celles transmises dans l'atmosphère (sur-
pression aérienne). Cette distinction est d'autant
• à vitesse de vibration égale, le déplace-
plus importante que les dispositions permettant
ment subi par la structure est inversement
la réduction de ces deux types de nuisance sont
proportionnel à la fréquence. À une
contradictoires (cf chapitre 1.5.3).
vitesse de 10 mm/s correspond un
déplacement de 16 microns à 100 Hz, Seuils admissibles
de 80 microns à 20 Hz et de
320 microns à 5 Hz, Rappel de la législation
• les structures soumises aux vibrations Pendant longtemps, il n'a pas existé de régle-
tendent à amplifier les phénomènes mentation spécifique sur les vibrations produites
vibratoires lorsqu'on les excitent à une par les tirs d'explosif. Ceci demeure vrai pour
fréquence proche de leurs fréquences les travaux publics, alors que les carrières, en
propres qui se situent pour les construc- qualité d'établissement classé, sont soumises à
tions le plus souvent en dessous de une législation spécifique issue d'un arrêté du
20 II/. ministère de l'environnement du 22 septembre
1994.
Les dommages susceptibles d'être occasionnés
vont dépendre également de l'état de la structure Cet arrêté définit pour les constructions
surveillée et vont apparaître en priorité au droit destinées à recevoir des personnes (habitations,
des points faibles (fissures existantes, revêtements lieux de travail, commerces... ) une valeur de
désolidarisés, contact entre matériaux de vibration maximale admissible variable en fonction
propriétés élastiques différentes, éléments sous- des fréquences associées sur une plage de 1 à
dimensionnés...). Ces dommages seront en fait 80 Hz, conformément à la courbe de la figure 1.43.
Terrassements
r liilll'i'
1 J?
1 on 00
1 1 1 1 1 II
II 1 1
110,00
III
Vitesse
particulaire
en mm/s l\
1,00
0,10
1 1 1 1 1 1 11 1 1 1 11 1
5 10 30 80
Fréquence (Hz)
Courbe des prescriptions de seuil de l'arrêté du 22/09/94 pour un signal monofréquentiel
(applicable aux carrières).
Pour les autres types de structures, il impose une protection de l'environnement. Ce document qui
étude spécifique à l'issue de laquelle sera fixé ne concerne que les vibrations impulsionnelles
un seuil. répétées contient des éléments concernant le
mode opératoire de la mesure de vibration reprise
Cet arrêté a été complété par une circulaire du dans le cadre de la législation des carrières.
Ministère de l'environnement du 2 juillet 1996
qui précise le mode opératoire de mesure et Seuils en travaux publies
institue la notion de vitesse pondérée.
En l'absence de législation il a été fait souvent
Cette pondération, qui a pour but de fixer un usage de textes étrangers puis de documents
seuil unique de 10 mm/s, consiste à corriger le techniques élaborés sous forme de recommanda-
signal vibratoire enregistré à l'aide de filtres de tions par des groupes de spécialistes tels que
pente inverse à la courbe de la figure 1.43. l'AFTES ou plus tard le G.F.E.E1'1 (projet de
recommandation relatif aux seuils limites de
On amplifie ainsi les composantes à basses
vibrations dues aux tirs de mine-1991 (figure
fréquences entre 1 et 5 Hz, on conserve celles du
1.44)). Bien que ne présentant pas de valeur
palier de 5 à 30 Hz et l'on atténue celles
juridique ces documents servent souvent de
supérieures à 30 Hz.
référence. Certains organismes édictent des
À noter également la circulaire du ministère de prescriptions très élaborées pour les travaux
l'environnement de juillet 1986 relative aux affectant leurs propres ouvrages, c'est le cas de
vibrations mécaniques émises dans l'environne- la SNCF ou de Gaz de France.
ment par les installations classées pour la
Terrassements
Figure 1.44
1
' / /
/< /
' ! / /
/ S /
s
7,-
1 2 3 4 5 6 78 9 10 2 3 4 5 678910'
Fréquence (Hz)
Courbes du GFEE
En trait plein : seuil absolu
En trait discontinu : seuil conseillé ou d'alerte.
© : structures sensibles.
® : structures résistantes.
D'une manière générale ces documents présentent appliquer). En l'absence de précision sur ce
des valeurs limites dépendant de la qualité point, le seuil est dit non filtré. En réalité, les
de la structure et des fréquences associées aux fréquences d'acquisition sont limitées par le
signaux vibratoires. matériel de mesure sur une plage comprise
habituellement entre 1 et 2 Hertz à plus de
La notion de seuil d'apparition de dégâts étant 150 Hertz.
essentiellement statistique, ces différents
documents diffèrent entre eux par le niveau de La connaissance des seuils et des lois de
risque que les rédacteurs ont accepté ainsi propagation des vibrations sont des données
que l'intégration partielle de la gêne ressentie fondamentales pour le dimensionnement des tirs
par les riverains. Ainsi un seuil élevé et la définition de leur coût. Il est souhaitable
augmente la probabilité d'apparition de que le maître d'œuvre fixe un seuil dont la
dommages et les plaintes des riverains. précision dépendra du niveau des études de
Un seuil sévère augmente le coût du minage." vibrations. La réalisation de tirs d'essai reste la
seule méthode permettant de définir correctement
Les seuils doivent être complétés par la définition les caractéristiques des vibrations transmises et
de la plage de fréquence sur laquelle ils la sensibilité des structures à préserver. Il paraît
s'appliquent, notamment s'il s'agit de valeurs nécessaire d'intégrer ces essais dans le cadre des
pondérées (dans ce cas, il convient de préciser études géotechniques lorsque l'environnement
les fréquences de coupure et l'ordre des filtres à du projet le justifie.
Terrassements
Le tableau ci-après donne, à titre indicatif, les seuils constatés dans la pratique dans le domaine des
travaux publics en fonction des types de structures à préserver. Ces valeurs, relatives à des signaux
non filtrés, s'appliquent sur la voie contenant la vitesse maximale et non sur la résultante des trois.
Le choix d'une valeur, au sein de ces fourchettes qui demeurent très larges, dépend :
- des fréquences des vibrations qui ne peuvent être connues qu'à l'issue d'une mesure. Les
seuils doivent être d'autant plus sévères que les fréquences sont basses,
"7(| Terrassements
Cas particuliers des bétons frais 1.5.2 - PROJECTIONS
L'effet des vibrations sur des bétons en cours de
prise est mal connu et se traduit par : Les projections constituent l'effet le plus
spectaculaire des tirs de mine et un risque pour
- des phénomènes de micro fissurations les personnes et les biens tant sur le chantier
irréversibles affectant les caractéristiques qu'à son voisinage.
mécaniques du béton.
Il est habituel de dire qu'un tir bien réalisé
- des phénomènes de vibrations différentielles n'entraîne pas de projections, et c'est en effet ce
entre le béton et les aciers pouvant qui se passe la plupart du temps.
générer des défauts de liaison au sein du
J Origine des projections
béton armé.
On recommande habituellement d'interdire les Il existe plusieurs causes à l'origine des
tirs à proximité d'un ouvrage entre 2 et 24 h projections :
après un coulage ou bien tant que le béton n'a
- une charge excessive : si la charge
pas atteint une valeur minimale de résistance en
utilisée est supérieure à celle nécessaire
compression qui varie entre 10 et 20 MPa.
à la fragmentation, l'énergie excédentaire
Certains chantiers récents ont été effectués avec propulsera les matériaux en l'air,
des seuils très sévères de 1 ou 2 mm/s sur
- une banquette insuffisante : si localement
les bétons frais, sans qu'il ait été constaté de
un trou présente une banquette diminuée
dommages sur les ouvrages. Ce type de
par suite d'irrégularités dans le gradin
prescriptions paraît donc envisageable.
ou d'imprécision dans la foration, on se
Méthode d'atténuation des vibrations trouve ramené au cas précédent,
/••rrii.N-.sriiiriil.N
71
suffisent dans la majorité des cas, ces périmètres combinaison des surpressions émises de chaque
étant distants généralement de 100 à 200 m trou de la volée.
du tir.
L'onde initiale émise correspond à une onde de
Si Ton craint des projections, en raison choc supersonique jusqu'à quelques mètres de la
d'un environnement sensible (zones urbaines, charge, puis elle se propage ensuite à la vitesse
circulation routière ou ferroviaire, présence de du son dans l'air.
public), il faut tenter de les retenir à la source,
par mise en place de dispositifs écrans. Des Hormis le bruit, l'effet principal de cette onde,
procédés variés sont utilisables dans ce but selon comme pour un bang d'avion, concerne la mise
la taille des blocs contre lesquels on cherche à se en vibration des parois minces (vitres, portes...) et
protéger et le volume du tir : des éléments suspendus (lustres). Ces
manifestations, indépendantes de la vibration
- grillage plus ou moins robuste, transmise par le sol, sont souvent l'objet
d'inquiétudes de la part des riverains qui les
- bottes de paille, assimilent à une vibration d'ensemble de leur
- nappe géotextile (tapis spécial "mine"), habitation alors qu'elles ne concernent que des
structures isolées.
- bouclier métallique lourd.
Caractérisation physique de la surpression
La mise en œuvre de tels dispositifs devrait être aérienne
prévue dans les pièces du marché. Elle impose
des précautions vis à vis notamment de l'amorçage La surpression aérienne correspond à une onde
électrique des tirs. de compression qui se déplace dans l'air à une
vitesse de 330 m/s environ, de manière isotrope
Sous réserve d'un dimensionnement et d'une en l'absence d'obstacles. Cette onde est
mise en œuvre adaptés, les boucliers métalliques partiellement réfléchie sur tout obstacle (relief,
lourds offrent une quasi certitude d'absence de structure, végétation...) rendant le signal
projections, mais imposent des manipulations enregistré en un point éloigné du tir complexe et
lourdes. C'est le procédé généralement employé impossible à modéliser. La surpression aérienne
en milieu urbain. est liée à la distance et à la charge unitaire par la
relation :
P = k.
D
Origine et description du phénomène
V3j
La surpression aérienne est due à la détente des
gaz produits par l'explosion, émis à grande
vitesse, à haute température et à haute pression P : pression maximale du front d'onde en
dans l'atmosphère. Sa manifestation principale Pascals
est le bruit du tir qui correspond à la bande de
fréquence audible de c^tte surpression. À très D : distance entre le tir et le point de
courte distance d'un tir, ou en tir souterrain, on mesure en m
pourra également ressentir physiquement l'effet
Q : charge unitaire instantanée d'explosifs
de souffle.
en kilogramme
Ce phénomène est identique au bang d'un
k : coefficient lié au site
avion franchissant le mur du son, les gaz étant
initialement émis à une vitesse supérieure à la La valeur k pouvant varier, cette relation néces-
célérité du son dans l'air (330 m/s). Le signal site des mesures préalables sur site pour pouvoir
émis est, comme pour les vibrations, une être utilisée.
y 2 Terrassements
La méthode de mesure de la surpression aérienne j Maîtrise de la surpression aérienne
est donnée en annexe 5.
La surpression aérienne n'est que très rarement
Ainsi il est important de noter que l'explosion à une nuisance importante pour les structures mais
l'air libre de quelques grammes d'explosifs peut correspond à une gêne pour les riverains à
produire une surpression aérienne identique en travers le bruit et les vibrations générées sur des
valeur maximale à celle d'une charge de 100 kg éléments isolés des habitations.
d'explosifs confinés dans un tir de carrière.
La maîtrise de la surpression aérienne passe
En terme de fréquence, le signal initial très près essentiellement par la suppression des explosifs
de la charge a un contenu fréquentiel très large en surface des tirs (cordeaux détonants) ou peu
( 1 à 20 000 Hz), la majeure partie de l'énergie se confinés (pétardages de blocs, tirs à faible
situant dans les basses fréquences (< 100 Hz) profondeur) et d'une manière générale par un
souvent inaudibles avec des pics compris le plus confinement plus important de l'explosif (qualité
souvent entre 1 et 40 Hz. À plus grande distance du bourrage, largeur de banquette, hauteur de
des tirs, ne se propagent que les fréquences les bourrage).
plus basses.
Ces dernières dispositions vont à l'encontre des
Nocivité de la surpression aérienne préconisations faites pour atténuer les vibrations.
et réglementation Il convient donc sur un chantier de bien
identifier l'origine des plaintes émanant de
La partie audible du signal à haute fréquence riverains concernant des "vibrations" lors des
mais faible énergie ne présente pas de risque tirs afin d'éviter d'amplifier la gêne en agissant
pour les structures. Par contre, la partie à basse sur les vibrations si le problème est lié à une
fréquence peut exciter certaines structures et surpression et vice-versa.
notamment, peut conduire à des bris de glace
pour des valeurs de l'ordre de 150 dB (Nicholls
et al. 1971). Des mouvements sensibles des
vitres, portes, cloisons fines et lustres sont
constatés à partir de 120 dB.
Terrassements
Page laissée blanche intentionnellement
uxièrne partie
Le projet :
de lo conception
à lo réolisotion
Terrassements
PRISE ENCOMPTE DE L'UTILISATION
DES EXPLOSIFS
DANS L'ÉTABLISSEMENT DU PROJET
Résumé
Terrassements
2.1.1 - IMPORTANCE DE L'ETUDE - la perforation correcte étant difficile
GÉOTECHNIQUE (cf chapitre 1.1) avec des pentes inférieures à 1/1 les talus
de pentes faibles sont obtenus par des
La connaissance du massif rocheux est indispen- tirs verticaux ne donnant qu'une planéité
sable pour appréhender la stabilité des ouvrages approchée,
envisagés (par exemple pour trouver des pentes - la construction d'un talus rocheux doit
de talus compatibles avec la structure) et pour répondre à deux objectifs de qualité :
informer le maître d'oeuvre et l'entrepreneur
afin qu'ils puissent prévoir l'organisation du - intégration du talus dans le paysage,
chantier et établir les estimations et les offres.
- réalisation d'un ouvrage stable,
Une bonne connaissance de la stabilité naturelle sécuritaire et dont l'entretien
du massif rocheux doit permettre de rédiger les ultérieur sera réduit au minimum.
clauses restrictives du marché.
Pour atteindre ces objectifs, le travail en amont
Les études géotechniques doivent fournir les sur le projet, d'une équipe pluridisciplinaire,
éléments de choix pour l'abattage et pour les alliant paysagiste, géotechnicien et maître
moyens de protection des talus (découpage, d'œuvre, est un gage de réussite. Cette équipe
post-abattage...). peut utiliser les moyens actuels en imagerie de
synthèse permettant de visualiser les possibilités
Ces informations sont d'autant plus nécessaires paysagères.
que l'emploi des explosifs a un impact financier
important, foutes les informations possibles Insertion paysagère des talus rocheux
sont intéressantes en particulier celles portant
sur : Le talus rocheux doit s'insérer dans le paysage
sans le dénaturer : pour cela une bonne
- la nature pétrographique des roches, connaissance de la structure du massif rocheux
s'impose. Quelques idées d'améliorations
- la nature des matériaux de couverture,
paysagères sont données dans le § 1.4.2 :
- la structure du massif,
- réalisation de berme végétalisable pour
- la présence d'eau, etc.. rompre la monotonie de talus raidis,
- réalisation d'arrondis de crête de talus
pour permettre l'intégration d'un profil
2.1.2.-CONSEQUENCES en travers "trop technique".
SUR LA GÉOMÉTRIE
- réalisation d'un traitement géomorpho-
logique du talus avec reconstitution des
L'emploi des explosifs entraîne des contraintes conditions géomorphologiques naturelles
directes sur la géométrie du projet de l'ouvrage : du site.
- les extractions de grande hauteur se font La prise en compte, le plus à l'amont possible de
par gradins (en principe d'une quinzaine ces méthodes permet de prévoir les emprises
de mètres de hauteur maximum) cela nécessaires (emprise à l'amont, piège à cailloux
pour des raisons de précision de perforation à la base).
et de sécurité : il est évidemment
judicieux de prendre en compte cette
contrainte pour positionner d'éventuelles
risbermes,
Terrassements 77
2. / Exemple de talus paysager.
Terrassements
Lorsque la mise en oeuvre de l'explosif est Cette démarche ne permet pas de dégager des
réalisée convenablement, on peut retenir que la éléments de coût très précis mais seulement une
fragmentation est proportionnelle à l'énergie idée de l'importance relative des réemplois
explosive et à la répartition des trous de forage. envisageables, notion cependant précieuse pour
L'incidence du coût de l'extraction et de la les premières études de bilan des matériaux.
fragmentation en fonction de la taille des
éléments à obtenir peut se résumer à l'aide des 1 2e phase
deux graphiques ci-après (cf figure 2.2).
Compte tenu de l'estimation de la phase
11
I ' phase précédente, il convient de chiffrer un peu plus
précisément les pourcentages de réemploi mais
On estime le pourcentage de matériaux réutilisables surtout les coûts à partir des renseignements sur
(P) qu'il n'est pas raisonnable de dépasser au les mailles, les explosifs, les artifices ; on doit
plan économique. Par exemple (cffigure 2.3) ce prendre en compte aussi toutes les données du
pourcentage sera de 90 % pour un calcaire projet (bilan des matériaux, possibilités
massif et de 60 % seulement pour un calcaire d'emprunts...). Pour préciser ces éléments, des
karstique du fait de la présence de blocs études plus ou moins complètes peuvent
difficiles à localiser et à réduire. s'avérer nécessaires.
Figure 2.2
COUT DE
L'EXTRACTION
ET DE LA
FRAGMENTATION
Terrassements 79
Figure 23
CALCAIRE CALCAIRE
MASSIF KARSTIQUE
COUT
Terrassements
Cela suppose aussi que le maître de l'ouvrage Il convient donc de prévoir les tirs, sinon
établisse des procédures claires de constats par l'extraction, de façon assez large autour des
des experts mandatés par le Tribunal futurs ouvrages et cela dès les phases préparatoires.
Administratif avant et après les tirs pour régler
les dommages éventuels. L'impact au niveau du phasage est particulière-
ment important pour les travaux de déroctage
Cela passe enfin par la mise en place de intéressant des routes sur lesquelles il est impos-
protocoles clairs pour le suivi des vibrations sible de prévoir une déviation de circulation.
avec un réseau de capteurs installés sur des sites Pour ce type de chantier, il est nécessaire de
sensibles bien répertoriés et définis après étude prévoir :
en concertation avec les riverains.
- une concertation préalable avec les élus
Les problèmes relatifs aux vibrations, au bruit et les professionnels concernes en
et aux projections sont traités au § 1.5 du particulier lorsque le site est touristique,
présent guide.
- une information des usagers au moins
Les poussières peuvent également créer une un mois avant l'ouverture du chantier,
gêne au voisinage d'un chantier ; elles peuvent
être dues aux engins de perforation non munis - des phases de coupure compatibles avec
de dispositifs d'aspiration, à la mauvaise qualité la production du chantier,
des matériaux de bourrage (granularité trop - les mesures à prendre si un incident de
fine) ou tout simplement aux engins de chantiers nature à isoler le site devait se produire
mais, dans ce cas. il ne s'agit pas d'un problème (par exemple un éboulement de grande
spécifique aux travaux de déroctage. masse consécutif à un tir mal maîtrisé).
Terrassements NI
GUIDE POUR LA REDACTION
DES MARCHÉS 12
Résumé
Bien que du point de vue strictement contractuel, l'emploi des explosifs soit de la
responsabilité de l'entrepreneur (cf. § 31-10 du C.C.A.G) on constate, en cas de
contentieux consécutif à l'emploi des substances explosives ayant occasionné des dégâts,
que la jurisprudence est presque toujours défavorable au maître d'ouvrage ou au maître
d'œuvre, sauf faute dûment constatée de l'entrepreneur. Afin de minimiser les retombées
d'incidents et compte tenu du rôle privilégié du maître d'œuvre auprès des collectivités
locales, il y a donc lieu d'introduire dans les marchés des prescriptions complémentaires
par rapport à la référence des textes généraux, qui seront d'autant plus restrictives que les
tirs sont exécutés à proximité des zones sensibles (bâtiments, habitations, ouvrages
d'art...).
Par ailleurs, au plan administratif, la pratique des tirs a suscité une législation abondante et
complexe qui réglemente la qualification du personnel, le transport, le stockage, l'emploi
des substances explosives et des artifices de tirs. À ce sujet, on peut remarquer que la
réglementation de l'emploi des substances explosives et des artifices de tirs dépend
exclusivement du service des Mines pour l'emploi en carrière ou en emprunt, mais que les
chantiers de travaux publics sont soumis au Code minier pour l'achat et le transport et le
Code du Travail poar l'emploi sur chantier.
Documents établis par le Service d'Études Techniques des Routes et Autoroutes. Terrassements (Généraux - Documents types
pour appels d'offres et marchés - (En cours de parution).
Terrassements
2.2.1 - RESPONSABILITES assuré de l'application de toutes les précautions
DE L'ENTREPRENEUR ET prévues au marché ou que si l'entrepreneur a
DU MAÎTRE D'ŒUVRE — commis une faute grave.
Sur le plan pratique, il s'agit de trouver un
Le C.C.A.G. Marchés publics de travaux précise compromis réaliste tant au niveau technique
à propos de l'emploi des explosifs (§ 31.101 ) : qu'économique, de façon à ce que, par exemple :
"Sous réserve des restrictions ou des interdictions - le maître d'œuvre n'impose pas une
éventuellement stipulées dans le marché, sécurité excessive conduisant à des
l'entrepreneur doit prendre sous sa responsabilité coûts de terrassements élevés, ou dégage
toutes les précautions nécessaires pour que entièrement sa responsabilité en
remploi des explosifs ne présente aucun danger affirmant dans les pièces du marché, que
pour le personnel et pour les tiers, et ne cause l'entreprise sera seule responsable de
aucun dommage aux propriétés et ouvrages tous les dégâts qui pourraient être
voisins ainsi qu'aux ouvrages faisant l'objet du occasionnés (en cas de litige, un tribunal
marché". ne manquerait pas de rappeler cette
Ces dispositions semblent engager fortement la capitulation et ne l'accepterait pas),
responsabilité de l'entrepreneur. - l'entreprise ne cherche à accroître au
1-n l'ait, il convient de distinguer la responsabilité maximum la productivité d'un chantier
civile, qui est celle du maître d'ouvrage, de la en ignorant les risques encourus,
responsabilité pénale qui est celle des divers sachant que la compagnie d'assurance
intervenants au titre de la maîtrise d'œuvre. Au couvrira les responsabilités...
plan de la responsabilité civile, toute personne Des réalisations de travaux à l'explosif dans des
estimant avoir subi des dommages du fait de zones très sensibles, par exemple en plein eentre
l'exécution de travaux publics peut attaquer à la d'une ville, ont montré que la mise en place
fois le maître de l'ouvrage et l'entrepreneur, d'une procédure de concertation maître
toute clause contractuelle entre ces deux d'œuvre-entreprencur. constituait une excellente
personnes morales limitant la responsabilité de solution.
l'une ou de l'autre étant sans valeur vis-à-vis des
tiers ; au plan de la responsabilité pénale, la
situation est plus complexe et les dispositions
contractuelles peuvent - dans certaines limites - 2.2.2 - COMMENTAIRES
atténuer la responsabilité des personnes SUR L'ÉTABLISSEMENT
chargées de la maîtrise d'œuvre. DU CAHIER DES CLAUSES
TECHNIQUES PARTICULIÈRES
La jurisprudence actuelle a tendance à donner
(C.C.T.P.)
tort à celui qui a fait le choix technique et non à
celui qui a réalisé les travaux ; il s'agit en
général du maître d'œuvre. Les juges estiment L'usage des explosifs est évoqué dans le C.C.T.P.
en effet que le seul fait d'avoir approuvé un type à deux propos :
choix technique est seule cause des dégâts, sauf
- dans la définition des catégories de
faute grave de l'entrepreneur que le maître
déblai,
d'œuvre doit prouver. 11 convient donc de
rédiger avec soin les pièces du marché en - dans les prescriptions d'exécution sous
délimitant bien les rôles de chacun ; on notera la rubrique "Extraction des déblais au
aussi que lorsque les textes des marchés moyen d'explosifs".
impliquent la prise en charge par l'entrepreneur
de la responsabilité vis-à-vis des tiers, celle-ci
n'est retenue que si le maître d'œuvre s'est bien
Terrassements
Définition des déblais - Déblais de IK catégorie :
(C.C.T.P. type Terrassements (Généraux)
Sont considérés comme matériaux à déblayer de
La question de la définition des déblais est lre catégorie ceux que l'entrepreneur ne justifie
importante car les modalités de rémunération de pas comme étant de la 2èmc catégorie.
leur extraction s'y réfèrent directement.
- Déblais de 21'""' catégorie :
On rappelle ci-après les rédactions définissant
Sont considérés comme matériaux à déblayer de
les déblais qui figurent dans le C.C.T.P. type
2ème catégorie, les matériaux qui selon le type de
terrassements.
matériel utilisé dans l'atelier d'extraction, ne
Rédaction I : peuvent pas être extraits à l'aide :
Terrassements
La rédaction n°l implique que le dossier La rédaction n° 2 reprend en fait les principes de
géotechnique communiqué à l'appel d'offre soit la définition des déblais fondée sur les méthodes
suffisamment élaboré pour que les entreprises d'extraction appliquées par le passé.
puissent objectivement choisir une méthode
d'extraction bien adaptée à la nature prévue des Ce mode de définition des déblais pourrait
matériaux dans le dossier et aux moyens qu'elles laisser penser que son application permette de
comptent mettre en oeuvre pour les extraire. passer des marchés de terrassement dans
lesquels les difficultés d'extraction n'aient été
Dans ce cas, l'entreprise adjudicataire peut que peu (voire même pas du tout) étudiées au
présenter une réclamation si les éléments stade de l'établissement du projet puisque
prévisionnels contenus dans le dossier géotech- l'entrepreneur à qui l'on demande de proposer
nique se révèlent, au moment de l'exécution, Lin prix pour chacune des deux catégories
erronés ou insuffisants à un point tel que distinguées suivant les termes du C.C.T.P. type,
l'entreprise puisse faire valoir qu'elle a été serait rémunéré suivant chacun de ces deux
conduite à appliquer une méthode d'extraction prix appliqués à des quantités mesurées
différente de ce qu'elle avait pu objectivement contradictoirement au fur et à mesure du
prévoir. déroulement du chantier.
Cette manière de définir les déblais en vue de la En réalité, force est de convenir que cette
rémunération de leur extraction présente deux possibilité d'échapper à la nécessité d'entre-
avantages importants : prendre l'étude des difficultés d'extraction des
matériaux de déblai n'est qu'illusoire. En effet,
- le premier est de laisser à l'entreprise le les deux prix demandés à l'entreprise doivent
libre choix des moyens d'extraction. être assortis des quantités auxquelles ils se
Ainsi sous réserve que les matériaux rapportent et ces quantités doivent être confirmées
extraits satisfassent aux spécifications à la fin des travaux dans la limite des tolérances
de granularité et que les techniques admises par le C.C.A.G. dans ses articles 15-3 et
d'abattage utilisées soient conformes à 16-1. Mis à part le cas des travaux exécutés en
la réglementation en vigueur et aux régie, ces tolérances sont relativement faibles et
exigences formulées sur les vibrations et justifient donc de manière quasi systématique
sur la protection des talus, l'entreprise a que l'on ait étudié cet aspect avant l'appel
la possibilité d'associer à sa guise la d'offre.
technique de terrassements à l'explosif
à celle de l'extraction par engins lin outre l'absence d'éléments suffisants pour
mécaniques pour rechercher la productivité apprécier les difficultés d'extraction ne permet
optimale du chantier, pas un choix objectif de l'adjudicataire du marché.
- le second avantage est évidemment de Enfin, cette définition est affectée par les deux
simplifier les métrés nécessaires aux inconvénients dont le remède est donné par
calculs de la rémunération puisqu'à la la rédaction 1 à savoir : lourdeur des métrés
limite, ces métrés peuvent s'effectuer contradictoires en cours de travaux, difficultés
directement à partir des plans des de pouvoir rémunérer simplement une technique
ouvrages. associant explosifs et engins à lames de manière
modulable en continu en vue de rechercher
En raison de ces deux avantages, il est conseillé l'optimisation technique et économique de
d'appliquer de manière générale la première de l'extraction.
ces rédactions de la définition des déblais dans
les marchés de terrassement. Il est cependant Pour toutes ces raisons, cette rédaction uc doit
conseillé de ne pas rendre contractuel le dossier qu'exceptionnellement être retenue dans les
géotechnique et d'y pratiquer une écriture certes marchés de terrassement et après en avoir bien
très documentée mais prudente. évalué la justification pour le chantier considéré.
Terrassements 85
Prescriptions relatives à l'exécution C'est au niveau de l'étude géotechnique que ce
) (cf. CCTP Type) cas peut être mis en évidence, mais il est souvent
difficile de parvenir à quantifier une éventuelle
Ces prescriptions concernent essentiellement production de blocs. Il paraît plus intéressant
trois aspects de l'utilisation des explosifs : d'utiliser l'étude de la fracturation pour adapter
aux mieux les caractéristiques du plan de tir.
- la granularité obtenue.
Prescriptions relatives à la technique
- la technique d'abattage utilisée,
ci 'abattage
- la protection des talus.
L'utilisation de l'explosif conserve, malgré les
Granularité progrès réalisés dans sa mise en œuvre, une
image assez inquiétante pour le public qui risque
La dimension des matériaux extraits peut avoir de réagir vivement à toute répercussion sensible
des conséquences importantes sur le bilan d'un sur son cadre de vie habituel. 11 y a donc lieu
projet. Une production imprévue de blocs trop pour le maître d'œuvre d'introduire dans les
gros pour être mis en remblai peut entraîner un marchés des clauses supplémentaires qui seront
déficit de matériaux. 11 est bien connu aussi d'autant plus restrictives que les tirs auront lieu
qu'une bonne fragmentation diminue le coût des à proximité de zones sensibles.
opérations de chargement (moins d'usure et de
casse du matériel) et de concassage. La rédaction de certains passages du C.C.T.P.
type cherche à donner au maître d'œuvre de
L'explosif permet généralement une meilleure meilleures garanties sur la qualité des résultats
fragmentation que les engins, mais il n'est pas obtenus, sans vouloir pour autant se substituer à
toujours possible d'éviter que des blocs trop l'entrepreneur auquel n'est imposé qu'un cadre
importants ne subsistent, en particulier dans la assez large.
partie supérieure des trous qui correspond à la
zone de bourrage (sans explosif). L'importance Ainsi l'autorisation d'emploi des explosifs
de cette zone peut varier de façon appréciable accordée par le maître d'œuvre ne doit pas être
selon le plan de tir adopté, (hauteur du bourrage considérée comme une démarche administrative
liée à l'épaisseur de la banquette pour les trous supplémentaire. Elle vise un double but :
supérieurs à 6 m, nombre de passes).
- donner la possibilité au maître d'œuvre
L'entrepreneur peut toujours fragmenter cette de connaître la technique exacte réellement
zone par des trous supplémentaires de faible utilisée sur le chantier,
hauteur à l'intérieur de la maille d'abattage, ce
- permettre à l'entrepreneur de valoriser
qui augmente évidemment le coût.
sa technicité.
Les rédactions de cahiers des charges prévoyant
Il devrait en résulter une meilleure collaboration
une simple mise en dépôt des blocs de grande
entre les deux parties de façon à améliorer la
dimension sont à éviter (à moins de matériaux
qualité des résultats obtenus.
largement excédentaires). Mais, si le marché
prévoit l'obligation de réduire les blocs produits, Par ailleurs, le maître d'œuvre se réserve la
sans rémunération particulière, il est dans l'intérêt possibilité de suspendre les travaux à l'explosif
de l'entrepreneur de trouver des solutions pour des raisons qui lui sont propres : appréciation
efficaces limitant leur production. de qualité sur les résultats, mais aussi considéra-
tions d'effets en dehors du chantier (nuisances,
La plus grande source ce difficultés s'opposant
contexte local).
à l'obtention d'une granularité convenable provient
des terrains présentant une fracturation naturelle
importante créant des blocs d'une dimension du
même ordre de grandeur que la maille d'abattage.
Terrassements
Dans les zones sensibles aux vibrations, • interdiction d'exécuter des tirs
il importe pour la remise de l'offre que l'entre- sans contrôle des vibrations par
preneur soit parfaitement informé des restrictions l'organisme agréé par le maître
susceptibles d'être apportées à l'emploi des d'œuvre,
explosifs, ce qui peut consister à prévoir :
• interdiction de procéder à des tirs
- la communication des résultats des sans l'accord du maître d'œuvre,
études préliminaires au niveau du
dossier d'appel d'offres, avec précision -pour chaque tir. communication au
notamment de toutes les contraintes, maître d'œuvre du plan de tir détaillé.
- l'introduction dans les pièces du marché Dans tous les cas, le déroulement des travaux
de points particuliers ayant valeur doit être subordonné au respect des valeurs
contractuelle, par exemple : limites sur les points sensibles et des mesures de
contrôle doivent être prévues. Il est souhaitable
• limites à ne pas dépasser sous que la réalisation de ces mesures soient à la
forme de vitesse maximum définie charge du maître d'œuvre, qui a ainsi plus de
sur une plage de fréquence, ou souplesse dans leur utilisation. Si ces mesures
d'un autre critère issu des études. étaient à la charge de l'entreprise, l'initiative de
Terrassements Hl
leur exécution devrait rester au maître d'œuvre, 2.2.3 - COMMENTAIRES
qui devrait désigner ou agréer le laboratoire SUR LE BORDEREAU DES PRIX _
chargé de procéder aux mesures.
Prescriptions relatives à la protection Le cadre type du bordereau des prix prévoit trois
des talus natures de prix relatifs aux terrassements
utilisant l'explosif : le mètre cube de déblai, le
Découpage découpage des talus, une plus value pour la
protection des talus.
La qualité du découpage dépend pour une large
part de la qualité de la perforation du matériau Le mètre cube de déblai
traversé.
Les prix d'extraction ont déjà été évoqués à
Le meilleur compromis charge-écartement des propos du C.C.T.R II y a un prix de déblai par
trous ne peut être déterminé qu'à partir des zone d'application (cas n° 1 du C.C.T.R) ou un
essais et observations des résultats après l'enlè- prix par nature de terrain (cas n°2).
vement des matériaux ; c'est pourquoi, il n'est
Quelle que soit l'option retenue, on peut noter
pas recommandé de réaliser le découpage trop
que le prix du m3 de déblai inclut le fractionnement
en avance sur l'abattage, de façon à laisser
complémentaire des blocs produits par exemple
possibles des modifications si elles s'avèrent
du BRU (Brise Roche Hydraulique). II n'y a
nécessaires.
donc pas de prix pour un fractionnement des
Abattage différé (= post abattage) blocs même si le C.C.T.R l'exige. On estime en
effet que le plan de tir adopté est conçu de
L'évacuation des déblais avant la réalisation du façon à ne produire des blocs que de façon
tir d'abattage différé est conseillée dans tous les exceptionnelle.
cas où c'est possible de façon à éviter au
maximum les effets arrières susceptibles Si certaines zones ont été définies en raison de
d'endommager le futur talus. difficultés particulières non liées à la nature des
déblais, le prix proposé comprend tous les
Sauvegarde des talus pendant l'abattage dispositifs jugés nécessaires pour surmonter ces
difficultés, par exemple :
Quelles que soient les méthodes utilisées, ces
prescriptions visent à ce que l'abattage des - utilisation d'un dispositif pour arrêter
matériaux de déblai ne détériore pas les talus à les projections,
conserver par des effets arrières. Les précautions
à prendre sont d'autant plus importantes que - utilisation de plan de tir spécifique pour
l'évolution actuelle des techniques d'abattage limiter les vibrations à proximité d'une
tend à augmenter le diamètre des forages et la zone sensible.
quantité d'explosifs mi:- en place dans chaque
Ces zones et leurs particularités doivent donc
trou, ce qui produit des effets à plus grande
avoir été clairement définies.
distance.
Si des mesures des vibrations produites sont
On peut rappeler quelques points déterminants
nécessaires, et dans le cas où elles ne seraient
quant à l'obtention d'un résultat de qualité :
pas prises en charge directement par le maître
-précision de l'implantation et de la d'oeuvre, un prix doit être prévu ainsi que ses
réalisation des forages d'où la nécessité modalités précises d'application.
d'un contrôle explicitement prévu au
Le découpage des talus
C.C.T.R,
Le découpage est un procédé nécessitant une
- soin apporté au chargement,
qualité de réalisation particulière ; il importe
- répartition judicieuse des séquences de donc que sa réalisation ne soit pas perturbée
tir et, le cas échéant, choix des tirs amortis. par une mauvaise adéquation de son mode de
rémunération.
SN Terrassements
Ce découpage peut être évalué soit au mètre La plus value provient du fait que l'on est
linéaire de foration soit à la surface de rocher conduit pour protéger les talus, à mieux répartir
découpée. l'explosif dans la masse rocheuse en utilisant
des charges plus faibles et plus rapprochées ce
Plus value pour la protection des talus à qui augmente la perforation.
l'approche du plan découpé ou de la zone où
sera effectué un abattage différé. On peut être amené également à incliner les
forages parallèlement au talus, pour que la
Cette plus value est destinée à rémunérer les distance explosif-talus soit constante, ou encore
précautions prises pour protéger les talus. Le moduler la charge dans les trous en fonction de-
plan de tir nécessairement différent pour là distance au talus futur.
parvenir à ce résultat conduit logiquement à un
prix différent de celui correspondant au mètre
cube extrait au centre du déblai où les difficultés
sont moindres.
Terrassements
ASSURANCE DE LA QUALITE,
SUIVI ET CONTRÔLE DE L'EXÉCUTION
DES TERRASSEMENTS À L'EXPLOSIF
23
Résumé
Compte tenu de la complexité des projets, un contrôle interne doit être mis en place au
niveau de l'organisation des études afin de permettre une validation sérieuse de celles-ci et
cela en vue de la mise au point des pièces du DCE (Dossier de Consultation des
Entreprises). Cette organisation doit permettre une large concertation et mettre en contact
tous les acteurs du projet depuis le géologue jusqu'au maître d'oeuvre des travaux.
L'esquisse du SDQ (Schéma Directeur de la Qualité) pourra être un outil pour cette
démarche de validation et de mise au point des projets.
Cette période est aussi l'occasion d'ajuster le PAQ de l'entreprise avec celui du maître
d'oeuvre et de mettre au clair le système d'échanges et de dialogue entre le maître d'œuvre
et l'entreprise.
Durant l'exécution, le suivi et le contrôle des travaux constituent pour le maître d'œuvre
une tâche aussi importante que la rédaction du marché. En effet, il lui appartient
d'effectuer un certain nombre de vérifications garantissant la conformité des résultats à
obtenir en évitant bien souvent des conflits avec l'entreprise. Les tâches spécifiques à cette
phase sont le suivi du PAQ, l'établissement et la gestion des plans de tir, le suivi de
l'abattage courant, du découpage, du contrôle de la qualité des matériaux abattus en vue du
réemploi, du contrôle des vibrations et des nuisances.
En fin de travaux, il convient de compiler les résultats obtenus et d'effectuer les constats
nécessaires pour s'assurer de la durabilité de l'ouvrage et d'engager l'établissement du
DIUO (Dossier d'Irtervention Ultérieure sur l'Ouvrage) afin de permettre au gestionnaire
de l'ouvrage d'engager sa gestion et son entretien.
La maîtrise de la qualité des travaux de terrassement à l'explosif est d'autant plus
importante qu'ils sont irréversibles après exécution.
l)(( Terrassements
2.3.1 - ETABLISSEMENT DU PROJET L'évaluation ainsi réalisée peut aussi amener à
prescrire des épreuves de convenance (tirs
Validation du projet et mise au point d'essais par exemple) au marché pour maîtriser
Figure 2.4 Exemple d'un chantier imposant une étude et un contrôle renforcés
(travaux sous circulation à proximité d'habitations - avec découpage).
Terrussements
Organisation du suivi de la qualité - le contrôle intérieur (consistance) que
du chantier l'entrepreneur se propose de mettre en
œuvre, en particulier les moyens envisagés
• prévoir la disponibilité et la compétence si l'entrepreneur doit assurer du contrôle
du contrôle extérieur pour vérifier les de vibration.
plans de tir proposés par l'entrepreneur
dans un délai à faire figurer au marché, Il est important de demander des sous détails de
prix qui permettront d'analyser les offres. Pour
• prévoir l'organisation du contrôle exté- cela le sous détail devra faire apparaître les
rieur pour encadrer les épreuves de prix spécifiques minage à l'intérieur du prix
convenance et pouvoir prononcer celle- terrassement rocheux (pour cela il peut être
ci conformément au marché et avec des intéressant de fournir un canevas de sous détail
objectifs de qualité pré-définis, de prix dans le DŒ).
• définir qui, du contrôle extérieur ou du
contrôle intérieur, doit suivre les
vibrations engendrées par les tirs et en 2.3.2 - EXECUTION DES TRAVAUX
tirer les conclusions pour la conduite du
chantier (évaluation des conséquences
Préparation du chantier
contractuelles du choix adopté).
Méthode de suivi de ces vibrations
La période de préparation est contractuelle et
(quels ouvrages ou bâtiments, quels
mérite d'être respectée. Elle permet la mise au
capteurs et où les installer...),
point de la sécurité du chantier et de toutes les
• organisation des constats préalables. procédures concernant la sécurité et l'hygiène
du chantier.
Règlement de consultation
(demandes à formuler au) Elle doit comprendre au moins les points suivants :
- la fourniture d'un PAQ par l'entrepreneur
11 est important que le prescripteur demande que
précisant au moins les points ayant fait
le SOPAQ que doit fournir l'entrepreneur
l'objet de premières réponses au
comporte au moins les indications suivantes :
SOPAQ ; l'examen de la proposition du
- l'entreprise envisage-t-elle de sous- PAQ de l'entreprise doit permettre de
traiter le minage (dans ce cas, il est s'assurer que le document est fidèle aux
recommandé d'analyser le contrat de termes du contrat, qu'il respecte les
sous-traitance avant d'agréer le sous- points clés et les points d'arrêt prévus au
traitant), CCTP.
- les références du (ou des) personnel(s) Cette analyse se fait point par point :
de minage pressenti(s) pour évaluer leur
- en examinant les méthodes
qualification surtout si les enjeux sont
d'extraction que l'entrepreneur
importants,
met en œuvre (plans de tir par
- le matériel de foration envisagé (surtout exemple),
si le découpage de talus est prévu),
- en étudiant son programme
- les méthodes de minage et de protection d'extraction à l'explosif afin de se
éventuelle des riverains envisagées, et rendre compte s'il est compatible
un programme d'exécution sommaire avec un bon déroulement du
(cadences, époques de minage...). chantier, s'il respecte les phases
de construction des ouvrages
d'art, s'il tient compte de l'envi-
ronnement et des données de
l'étude d'impact du projet,
9 2 Terrassements
- en s'assurant que les propositions témoins, ou par huissier, ou par expert
techniques répondent aux dossiers dans le cadre d'un référé préventif...
géotechniques et qu'elles s'adaptent suivant l'importance des risques
bien à l'environnement géologique, encourus) ;
et qu'elles sont compatibles avec
les objectifs fixés pour les • la mise au point des méthodes de
opérations de terrassements à surveillance des nuisances (vibration,
l'explosif. bruit, projection) dans un plan de
contrôle lorsque le contexte le justifie.
Il faut s'assurer, enfin, que l'entrepreneur Ce plan de contrôle doit clarifier les
a répondu à tous les problèmes du chantier. missions confiées au contrôle intérieur
et au contrôle extérieur et les obligations
- la mise en place d'une organisation de la de communication entre les deux. Suivi
qualité rigoureuse de la maîtrise de la vérification des matériels du
d'œuvre, permettant notamment la mise contrôle intérieur par le contrôle
au point en commun des relations extérieur ;
techniques entre le maître d'œuvre et
l'entrepreneur, et d'arrêter les procédures • la mise au point des essais de convenance
qui permettront l'obtention de la prévus au marché (méthodes, plans de
qualité ; tir. fabrication d'explosif sur site...) :
importance prévisible en volume de ces
- la vérification que l'entrepreneur essais, nature des contrôles extérieurs et
respecte la réglementation générale ; il intérieurs mis en œuvre, critères
faut s'assurer que l'entrepreneur répond d'acceptation de la convenance...
à la réglementation en vigueur concernant préalablement au démarrage du minage
les explosifs, leur manipulation et leur en cadence normale ;
utilisation, voire leur fabrication sur le
chantier. Dans le cas de fabrication les essais de convenance prévus au
d'explosifs sur site, l'entreprise doit marché avec vérification du résultat
proposer un phasage des travaux respectant obtenu et de sa conformité, ainsi que des
les dispositions de l'arrêté préfectoral moyens mis en œuvre, préalablement à
d'autorisation au titre des installations la levée de point d'arrêt sur les moyens
classées (prise en compte notamment et méthodes proposés par l'entrepreneur
des périmètres de sécurité) ; pour l'exécution du minage.
Terrassements (J}
- la vérification de l'étude de danger et de Il faut vérifier le respect du plan de tir sur le
ses conséquences dans le cas d'explosif terrain, c'est-à-dire les charges spécifiques, les
fabriqué sur site. mailles, les séquences de tirs. Cette opération est
simple et rapide, mais exige la présence d'un
La mise au point du journal de chantier surveillant. 11 faut s'assurer aussi que le plan de
qui sera établi par le maître d'œuvre secours est bien mis en place et prêt à fonctionner,
complété par des annexes fournies par que le suivi des vibrations est opérationnel, et
l'entrepreneur et dont la teneur est à que les nuisances possibles ont toutes été
définir pendant la période de préparation analysées.
(nombre d'engins, pannes éventuelles,
consommation d'explosif...). Après le tir
Terrassements
3e cas : le calage du fond de plate-forme est 4e cas : des fissures sont apparues sur des
mal fait édifices ou ouvrages d'art
11 faut vérifier que les trous de forage atteignent II s'agit heureusement de cas très rares qui
bien les niveaux prescrits (en-dessous du niveau nécessitent une recherche des causes avant la
de plate-forme). Dans le cas particulier des reprise des tirs.
risbermes, il faut se maintenir au-dessus du
niveau théorique pour éviter des dégradations Il faut alors reprendre avec soin tous les
ultérieures dans la géométrie des risbermes. contrôles de vibration et redéfinir les plans de
tir.
Enfin d'exécution
Si les divers examens sont positifs, on peut
poursuivie l'opération de découpage, mais en Dans le cas d'une géologie compliquée, les
continuant à la suivre car toute défaillance du déblais réalisés font l'objet d'un état des lieux
système peut réduire à néant les chances de où l'on décrit les particularités et les risques
succès du découpage. potentiels s'il y en a.
Dans le cas de résultats négatifs, on étudie une Il est donc souhaitable d'établir des consignes
nouvelle proposition technique de l'entrepreneur, d'exploitation avec une proposition technique et
et si cette dernière donne de bons résultats, elle une méthodologie de surveillance de l'ouvrage
constitue la nouvelle référence d'exécution. adaptée aux risques jugés subsister après
Suivi et contrôle de l'abattage différé exécution.
Prévoir :
La technique est proche de celle du découpage
mais la ligne de trous matérialisant le plan de des constats éventuels des dommages
talus est mise à feu après le tir de masse et après signalés sur les ouvrages et constructions
dégagement des matériaux. situés au voisinage et les comparer aux
constats initiaux,
La même rigueur dans le suivi et le contrôle
de l'opération que pour le découpage est le listage des parties d'ouvrages dont la
indispensable. qualité d'exécution paraît douteuse
(exemples des effets arrière ou des hors-
Il faut s'assurer avant le tir, que le massif dans
profils en talus), ou semble mériter une
lequel on effectue un abattage différé, n'est pas
surveillance particulière ou des travaux
désorganisé par le tir de masse ; si c'est le cas, il
faut redéfinir les caractéristiques du tir d'abattage confortatifs. Ce listage doit figurer au
de masse. DIUO (dossier d'intervention ultérieur
sur ouvrage),
De toute façon, cette opération ne peut être
envisagée qu'après un tir de masse très bien
contrôlé et associé à un abattage amorti, à
l'approche du talus provisoire à abattre.
Terrassements
- la compilation des convenances, des
méthodes utilisées, des plannings
d'exécution et d'avancement, des résultats
des tirs et des anomalies traitées, pour le
dossier d'ouvrage. Etablir le bilan des
travaux à l'usage du maître d'ouvrage et
de l'exploitant attirant bien l'attention
sur les parties d'ouvrage dont la durabilite
n'est pas assurée.
Terrassements
Page laissée blanche intentionnellement
Trois] partie
Aspects administratifs
et réglementaires
terrassements 1)1)
Résumé
La fabrication et l'utilisation des explosifs (ou toute autre matière explosive) sont soumises
à une réglementation et à un contexte législatif lourd et complexe encadrant trois notions
essentielles : la sécurité publique, la sécurité du travail et la protection de l'environnement.
| ()() Terrassements
L'utilisation d'explosifs dans le cadre de la législation concerne la qualifieation du personnel.
réalisation de travaux est obligatoirement le transport, le stockage, la fabrication et
accompagnée par un corollaire administratif et l'emploi des substances explosives.
réglementaire lourd, complexe et souvent très
lent, visant à assurer pour le maître d'oeuvre, L'hygiène et la sécurité, également visées par la
le maître d'ouvrage, pour l'ensemble des inter- législation, t'ont l'objet d'une attention propre à
venants du chantier et pour l'environnement chaque chantier, où l'on s'attache plus aux
immédiat du chantier, sécurité maximale et conditions relatives à l'emploi des explosifs sur
garantie d'une utilisation compétente. le chantier, vis-à-vis de tous les intervenants et
de l'environnement immédiat (infrastructures,
Il n'y a aucun cas de chantier banal dès lors qu'il habitations...).
s'agit d'employer des explosifs pour réaliser un
chantier ou une partie d'ouvrage : la notion Pour chacun de ces points, la responsabilité du
de sécurité publique et individuelle doit immé- maître d'ouvrage, du maître d'oeuvre et de
diatement, et plus que pour tout autre poste l'entreprise est engagée. 11 appartient cependant
in fine au maître d'ouvrage de vérifier et de
"traditionnel", s'imposer.
contrôler l'aptitude à employer des explosifs et à
Pour cela. l'Ltat s'est doté d'un "arsenal" s'assurer de l'application des textes réglementaires
réglementaire important, basé sur plusieurs en vigueur.
textes de lois1. D'une manière générale, la
DOCUMENTS
À CARACTÈRE RÉGLEMENTAIRE 3.1
II est important de savoir le plus tôt possible, lors 3.1.1 - LA FABRICATION
de l'élaboration du projet, que l'utilisation D'EXPLOSIFS
d'explosifs fait partie intégrante de la réalisation
du chantier. Les acteurs du projet auront le Elle ne concerne que les usines et les installations
temps de s'y préparer, de se familiariser avec les disposant d'un agrément technique et d'une
documents nécessaires, et n'auront pas de autorisation préfectorale individuelle. Les
surprise devant les délais nécessaires à l'obtention installations mobiles permettant de fabriquer des
des diverses autorisations préalables à l'emploi explosifs sur sites, entrent dans le même cadre
d'explosifs. réglementaire. Ces installations nécessitent une
L'ensemble des opérations récapitulées ci- déclaration d'installation classée. Le produit
dessous, nécessitent des autorisations ou des fabriqué doit disposer d'un agrément de
habilitations délivrées par l'État, mais toutes ne produit. La lourdeur administrative entourant
sont pas forcément nécessaires à la réalisation l'autorisation de fabriquer des explosifs sur sites
d'un chantier. fait que cette tendance ne se développe réellement
que pour les grands chantiers ou les grandes
carrières.
Terrassements 101
Il faut d'ailleurs préciser que les délais 3.1.3- LE TRANSPORT
courants pour obtenir l'autorisation au titre
d'une installation classée, pour une installation Le transport ne peut s'effectuer que par des
mobile, sont de l'ordre de six mois. moyens (automobiles, chemins de fer, voie
fluviale) soumis à la réglementation en vigueur
en matière de sécurité et de signalisation pour le
transport de matière dangereuse. Le transporteur
3.1.2 -L'ACHAT
doit en outre disposer d'un titre d'accompa-
gnement qui pourra être un bon de transit, un
Cette phase est essentielle au bon déroulement bon d'accompagnement ou un registre d'accom-
du chantier et conditionne le délai de réalisation pagnement du véhicule. En règle générale, le
des premiers tirs. Ne peuvent acheter des transport est assuré par l'usine ou le dépôt
explosifs que des personnes morales ou d'explosif, ce qui rend souvent cette opération
physiques ("le mineur") identifiées par la transparente pour le maître d'oeuvre. Le
possession d'un titre d'acquisition, se déclinant transporteur sera également chargé de récupérer
soit en un certificat d'acquisition soit en un bon les quantités d'explosifs non consommées le
de commande. Lorsque l'achat ne se fait pas jour même, puisque le stockage à titre temporaire
dans le cadre d'un dépôt ou d'un stockage sur un chantier n'est plus autorisé (sauf autorisation
d'explosif1, ce qui est le cas général des spécifique).
chantiers de travaux publics et des carrières,
l'achat est subordonné à une autorisation
d'utiliser dès réception, délivrée par la préfec-
ture. Cette autorisation qui dépend de la 3.1.4 - L'UTILISATION D'EXPLOSIFS
préfecture du lieu d'utilisation, est demandée
dès le début du chantier et nécessite un délai
Cette phase n'est possible que par une personne
minimum d'un mois.
détenant un Certificat de Préposé au Tir
(C.P.T.) dans une ou plusieurs options de
spécialisation. Cette personne est également
reconnue par la préfecture par le
biais d'une habilitation à l'emploi
I - Le stockage temporaire (au delà d'une journée) d'explosif sur un chantier de travaux publics est interdit : tout stock doit faire l'objet d'une
déclaration d'installation classée et disposer, de plus, des autorisations nécessaires. Toute quantité d'explosif non utilisée le jour même
devra cire retournée vers un dépôt dûment agréé.
102 Terrassements
DOCUMENTS RELATIFS
À LA PRÉVENTION,
L'HYGIÈNE ET LA SÉCURITÉ
3.2
La réglementation actuelle impose l'intervention - les conditions de protection du site
d'un coordonnateur de sécurité depuis la (habitations et habitants, infrastructures,
conception du projet jusqu'à la réalisation du zones industrielles, monuments,
chantier. Le maître d'ouvrage dans le cas de ouvrages d'art...)
chantier de niveau I et II1 fait établir par le
coordonnateur le Plan Général de Coordination - les conditions d'amenée des explosifs
(P.G.C.) qui est joint au Dossier de Consultation (pistes d'accès, voies de circulation
des Entreprises (D.C.E.). Ce P.G.C. doit précises...)
clairement mettre en évidence pour la partie du - la surveillance de la zone de tir au
chantier relative à l'emploi d'explosif, toutes les moment du chargement des explosifs,
contraintes relatives à l'emploi de l'explosif et
les contraintes liées au site (surtout en milieu - le traitement des ratés de tirs,
urbain ou proche d'une voie de communication...).
En plus du rappel des textes en vigueur, le P.G.C. - les conditions de reprise des opérations
doit mentionner l'existence d'interaction entre de terrassement (marinage notamment)
l'entreprise de minage et d'autres intervenants et des autres travaux éventuellement
(l'entreprise de terrassement le plus souvent, arrêtés à l'occasion du tir,
mais aussi l'assainissement, les ouvrages - etc..
d'art...).
Tous les points concernant la coordination, la
Le coordonnateur de sécurité et le maître prévention des risques inhérents à l'intervention
d'œuvre précisent les points faisant l'objet d'un de plusieurs entreprises, sont discutés et mis au
suivi et qui seront clairement repris par l'entre- point entre l'entrepreneur, le coordonnateur
prise en terme de prévention, d'hygiène et de sécurité, le maître d'œuvre et le maître d'ouvrage
sécurité dans le Plan Particulier de Sécurité et de qui peuvent, selon les cas se faire assister de
Protection de la Santé (P.P.S.P.S.). Ce document techniciens compétents dans le domaine du
établi par toutes les entreprises, y compris le minage. Les P.P.S.P.S. précisent ainsi les
sous-traitant, est obligatoire dans les cas de différents points du P.G.C. mais peuvent également
chantiers de niveau I et II. être plus exhaustifs : dans la pratique du minage,
toutes les opérations techniques de réalisation
D'une manière précise, le P.G.C. doit être très
d'un tir peuvent être des sources d'accidents.
explicite sur les obligations en matière d'hygiène
et de sécurité concernant l'emploi des explosifs.
Le P.G.C. doit notamment citer ou préciser :
I - Un chantier de niveau I correspond à un chantier de plus de 10 entreprises dans le bâtiment ou 5 entreprises dans le génie civil et nécessitant
l'intervention de plus de 10 000 hommes x jours. Un chantier de niveau II dure plus de 30 jours et nécessite l'intervention soit de plus de
20 hommes à un moment quelconque du chantier, soit plus de 500 hommes x jours. Un chantier de niveau III t'ait intervenir au moins deux
entreprises.
Terrassements 103
On peut par exemple préciser dans le RRS.P.S.
de l'entreprise de minage :
- le nombre et la qualification des personnels
intervenant sur la zone de tir, tant dans la
mise en œuvre des explosifs que pour la
foration,
- etc..
104 Terrassements
CHANTIERS PARTICULIERS
33
Les documents réglementaires cités ci-dessus 3.3.2 - L'UTILISATION D'EXPLOSIFS
encadrent tous les cas de chantiers où l'emploi DANS LE CADRE
d'explosifs est nécessaire. Il existe cependant D'UN EMPRUNT
des cas où la réglementation doit être élargie
parce que l'utilisation ne se borne plus à l'exé- La réalisation d'un emprunt de matériau en
cution de déblais compris dans l'emprise du dehors de l'emprise du projet est considérée
projet. C'est le cas notamment pour : comme une extraction de matériau en carrière.
- la fabrication d'explosifs sur le site, Par conséquent, la réalisation de cet emprunt est
subordonnée à la réglementation concernant une
- l'utilisation d'explosifs dans le cadre ouverture de carrière, celle-ci comprenant
d'un emprunt. notamment une étude d'impact. Du point de vue
de l'administration, la réglementation en
vigueur n'est plus celle du ministère du travail
mais celle du ministère de l'industrie.
3.3.1 - LA FABRICATION D'EXPLOSIFS
SUR LE SITE
(r-i-lïis'.rilli-llls
105
DOCUMENTS A DEMANDER
DANS LE CADRE D'UN MARCHÉ 3.4
Le maître d'œuvre doit dès le lancement du Le Plan d'Assurance Qualité (P.A.Q.) ne constitue
marché demander (dans le Règlement de pas un document à caractère réglementaire dans
consultation) que l'entreprise soumissionnaire le domaine du minage. 11 doit permettre de
précise dans son offre son expérience en matière préciser les objectifs recherchés et les moyens
de déroctage à l'explosif, en précisant éventuel- techniques mis en œuvre pour y arriver, ainsi
lement les différents cas de figure lorsqu'il que les diverses conditions d'exécution propres
s'agit de travaux spéciaux. Dans le cas idéal, au chantier. Il peut plusieurs fois être redondant
l'entreprise peut justifier des autorisations ou avec le P.P.S.P.S et à ce titre, il peut soit intégrer
des habilitations en sa possession ainsi que de sa soit rappeler les éléments y existant tels que les
qualification ("titre d'acquisition" d'explosifs, procédures d'exécution, les consignes de sécurité
"certificat de préposé au tir"). ou de traitement des ratés, ainsi que diverses
pièces administratives précisant les autorisations
Mais dans de nombreux cas, le minage est une d'acquisition d'explosif ou la qualification du
opération sous-traitée. Or seul le "mineur" est personnel.
habilité à acheter et à mettre en œuvre des
explosifs. Il est donc important dès la remise des Dès le démarrage des travaux, en cas de sous-
offres de préciser le ou les sous-traitants traitance, l'entreprise de minage doit être agréée
éventuels dans le domaine du minage. par la maîtrise d'œuvre au vu des diverses pièces
administratives demandées au marché. Pour
Le maître d'œuvre doit spécifier également les intervenir ensuite sur le chantier, le mineur
conditions relatives à l'hygiène, la sécurité et la doit demander auprès de la Préfecture, une
prévention spécifique à l'emploi d'explosif dans "autorisation d'utiliser dès réception" ainsi
le Plan Général de Coordination (P.G.C.) remis qu'une "habilitation à l'emploi" [d'explosifs].
avec le Dossier de Consultation des Entreprises Ces documents nécessitent un délai d'obtention
pour les chantiers de niveau I et II. Les d'au minimum un mois, ce qui rend la
entreprises établiront leur Plan Particulier de concertation entre le maître d'œuvre et l'entreprise
Sécurité et de Protection de la Santé (P.P.S.P.S), primordiale, afin de cadrer au mieux les dates
en précisant notamment les conditions relatives de réalisation des tirs avec les opérations de
aux opérations de minage, en cohérence avec le terrassement, et/ou d'autres opérations nécessitant
P.G.C. une coordination entre plusieurs intervenants
dans un délai fixé.
| ( |(, Terrassements
ANNEXES
Terrassement* 107
FICHES TECHNIQUES
annexe 1
PLAN DE TIR D'ABATTAGE n° 1 - Dispositions particulières pour assurer la
bonne exécution des talus de déblais
(modification de maille, orientation des
forages, profondeur de minage, modification
de charge et de nature d'explosif, etc.)
Déblai : Pk à Pk
© - Éléments prévisionnels :
1 ON Terrassements
PLAN DE TIR DE DECOUPAGE n° <» 1 - Dispositions particulières pour assurer la
bonne exécution des talus de déblais
(modification de maille, orientation des
forages, profondeur de minage, modification
de charge et de nature d'explosif, etc.)
Terrassements 109
© - Éléments prévisionnels :
• Hauteur du découpage :
• 0 de forage :
• Nature de l'explosif :
• Nature du bourrage :
• Charge de pied :
• Avance du découpage sur l'abattage
• Surprofondeur
• Nature de l'amorçage et de la mise
à feu
1 - Remplir une fiche par nature de terrain ou par butte.
2 Talus raides à obtenir, ouvrage à sauvegarder.
||() Terrassements
annexe2
METHODE SUEDOISE
d'après les travaux de LANGEFORS II.
et KIHLSTROM B.
banquette
bourrage
H
charge de colonne
charge de pied
FZZZ7 -I ï
surforage
Toutes les dimensions découlent directement de l'épaisseur B de la tranche à abattre, selon les formules
suivantes :
- hauteur du bourrage : b = B (donnée réglementaire en France pour les mines de plus de 6 m),
Terrassements
B = K .D yjd. P
avec K : coefficient
d : densité de l'explosif
On voit que dans cette méthode, il faut adopter un chargement non uniforme : pour diminuer la
concentration d'explosif dans la partie haute, on peut intercaler des bourrages intermédiaires, ce qui
pénalise les opérations de chargement. Une autre façon consiste à utiliser un explosif à la fois moins
dense et moins puissant pour la charge de colonne.
17 Terrassements
MESURE DES DEVIATIONS
annexe 3
1 - Sonde diadème
On mesure des déviations relatives entre forages depuis le pied du front de taille, à l'aide d'une sonde
électromagnétique donnant la distance entre une sonde émettricc et une sonde réceptrice. Ce matériel
de mise en œuvre simple permet une lecture immédiate des mesures sur site. C'est un outil de contrôle
utilisable par le mineur, mais actuellement trop peu répandu notamment en travaux publics.
Terrassements | }
2 - Sonde boretrak
On mesure point par point la position du forage dans l'espace à l'aide d'une sonde inclinométrique. Les
mesures donnent en chaque point la position en azimut et pendage. Les résultats sont présentés sous
forme de cible (projection du forage sur une cible horizontale) ou de profil (coupe verticale passant par
le sondage avec tracé théorique et tracé réel de forage). Ce matériel, plus sophistiqué, est adapté
aux études ou à des contrôles sur des chantiers où la précision de la foration est un enjeu important
(découpage, injections...).
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• Trojthéor
• • i /*
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1...1, —i—\
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II m
C (pupcà 15 Ksi
- Longueur du forage :
13.10 m
20 m
Im
Terrassements
RÉALISATION A
DE LA MESURE (UUlCXe TT
DES VIBRATIONS
LE MATERIEL
Le capteur le plus couramment utilisé est un capteur de vitesse tri directionnel (1 voie verticale et 2 voies
horizontales perpendiculaires) appelé géophone. Ce capteur délivre une tension électrique proportionnelle
à la vitesse de vibration à laquelle il est soumis.
Ces capteurs sont caractérisés par leur fréquence propre (fréquence de fonctionnement minimal) et leur
degré d'amortissement (défini par la forme de la courbe de réponse du capteur).
Lu centrale d'acquisition
Cet appareil, raccordé au capteur, permet le stockage des données, transmises par le ou les capteurs,
l'affichage des résultats et leur éventuelle édition.
Les outils de traitement des données
Ces outils essentiellement informatiques peuvent être intégrés à l'appareil de mesure ou nécessiter un
transfert des données sur un micro-ordinateur. Ils permettent d'assurer le traitement des données et
disposent de différentes fonctions dont les plus fréquentes sont :
Terrassements | ] 5
MODE OPERATOIRE DE LA MESURE
11 n'existe pas à ce jour de textes réglementaires ou normatifs définissant le mode opératoire de la mesure
de vibration associée au tir de mine de façon globale.
La réglementation applicable aux carrières et aux vibrations mécaniques apporte quelques prescriptions
dans ce domaine. D'autres dispositions émanent des règles de mesure métrologique et des caractéris-
tiques propres au matériel de mesure. Enfin un certain nombre de dispositions relève de conventions
pratiques de mesures admises par la profession ou prescrites par les pièces des marchés.
Dans ce domaine, il convient de différencier les mesures liées à une étude de vibration qui a pour but
de caractériser une structure et sa réaction aux vibrations, des mesures de contrôle ayant pour but de
vérifier le respect des seuils fixés, sur un nombre limité de points de mesure et une plage de fréquence
définis lors de l'étude.
En ce qui concerne le contrôle, le Groupe Français de l'Énergie Explosive (GFEE) a proposé un mode
opératoire pouvant servir de référence et reproduit ci-après :
IMPLANTATION DU CAPTEUR
II est nécessaire de placer le capteur dans les conditions suivantes pour garantir la validité
de la mesure. Les points suivants doivent être respectés :
5* Implantation des capteurs au niveau des fondations de la structure ou bien
sur un affleurement rocheux,
>• Horizontalité du capteur,
>• Orientation des voies en fonction de la structure que l'on mesure (une voie horizontale
dans le sens principal de la structure),
>- Fixation du capteur, afin d'être solidaire de la structure.
Les points suivants sont à vérifier avant chaque mise en veille d'un enregistreur de vibration :
>• Date et heure du tir (dans le but d'une affectation de l'enregistrement à un tir précis),
>•* Unité de mesure (en mm/s),
>• Seuil de déclenchement ou "trigger" sismique (environ 1/10° de la valeur limite) ;
attention aux bruits de fond permanents qui peuvent justifier d'une augmentation
de ce seuil ; il est recommandé de ne pas mettre de seuil de déclenchement inférieur
à 0,2 mm/s,
>• Durée d'enregistrement (entre 2 et 5 s) : cette durée doit tenir compte de la séquence
du tir ainsi que de la distance entre le point de mesure et le lieu du tir,
>- Échantillonnage : le minimum préconisé est de 500, une valeur de 1000 est recommandée.
| J fa Terrassements
INTERPRETATION DES RESULTATS
Il convient par ailleurs d'utiliser cette valeur pour s'assurer de la compatibilité du plan de tir suivant
avec le respect du seuil en fonction de sa position vis-à-vis de la structure surveillée et des lois de
prédiction empiriques.
À noter qu'un résultat anormal de mesure vis-à-vis des lois statistiques relevées sur un chantier avertit
d'un dysfonctionnement du tir ou d'une variation des caractéristiques du massif rocheux, à analyser
avant la poursuite du minage.
Géophone.
Terrassements
MESURE DE LA SURPRESSION
AÉRIENNE annexe 5
Pour mesurer la surpression aérienne, on utilise une échelle logarithmique en décibels (dB) non
pondérés à la différence des mesures de bruit. Le niveau de surpression est défini par la relation :
Pour couvrir l'ensemble du signal il convient d'utiliser un matériel de mesure spécifique à basse
fréquence souvent associé aujourd'hui aux appareils de mesure de vibration. La mesure se fait en dB
linéaire et non en dB pondéré utilisé pour les mesures de bruit, les phénomènes à mesurer étant de courte
durée (moins de 5 s) mais à forte énergie.
Il n'existe pas de textes normatifs adaptés à ce type de mesure. On peut toutefois considérer que, pour
sa partie comprise dans la gamme audible, la surpression aérienne issue d'un tir rentre dans le cadre de
la norme NF S 31-010 de décembre 1996 (caractérisation et mesure des bruits de l'environnement).
Cette norme contient des dispositions concernant le positionnement des instruments de mesure et la
prise en compte des conditions météorologiques qui peuvent s'appliquer, en l'absence de texte adapté à
la surpression aérienne. Les dispositions concernant le choix du matériel de mesure ne permettent pas
de caractériser tout le phénomène, car elles excluent les composantes à basse fréquence des signaux
enregistrés qui contiennent l'énergie maximale transmise lors d'un tir.
Matériel de mesure de
la surpression aérienne.
IIS Terrassements
CONTRÔLE DES TRAVAUX
DÉCISIONS APRÈS CONSTATS annexe 6
ACTIONS À MENER ET PARAMÈTRES
CONSTATS DU TIR SUSCEPTIBLES D'ÊTRE À L'ORIGINE
DES DYSFONCTIONNEMENTS CONSTATÉS
Terrassements 119
5 - Le tas après tir excède Taire En fonction des stipulations des pièces contractuelles.
de réception prévue il peut s'agir du non-respect d'une clause du marché ou
(ce cas concerne essentiellement d'une procédure du PAQ de l'entreprise.
les travaux en sites exigus Il convient de redéfinir certains paramètres du tir et
ou sous circulation). notamment :
- la séquence de tir,
- la hauteur d'abattage,
- le volume des tirs.
6 - Les vibrations constatées En fonction des stipulations des pièces du marché,
excèdent les seuils fixés. il peut s'agir du non-respect d'une clause contractuelle
ou d'une procédure du PAQ de l'entreprise.
Il convient de redéfinir certains paramètres du tir et
notamment la charge unitaire instantanée.
- Les riverains du chantier Il s'agit d'un problème de voisinage impliquant
se plaignent sans vibration le maître d'œuvre.
excessive constatée. Il convient d'analyser les causes des plaintes (surpression
aérienne) et d'informer les riverains de la nature des
phénomènes. Une réduction des charges instantanées
constitue une contrainte nouvelle imposée à l'entreprise.
S - Les niveaux de vibration 11 s'agit d'un problèmes de fonctionnement des tirs ou
constatés fluctuent dans de mise en œuvre des explosifs.
des proportions anormales. 11 convient de redéfinir certains paramètres et notamment :
- la séquence de tir notamment en tir séquentiel.
- l'adaptation du mode d'amorçage à l'explosif.
- la maille.
- Les tirs provoquent Il s'agit de problèmes de sécurité dont la responsabilité
des projections excessives. principale incombe au mineur, mais qui impose
des modifications des paramètres des tirs, notamment
lorsque les projections excèdent les limites du chantier.
Il convient de redéfinir certains paramètres du tir et notamment :
- la hauteur de bourrage et sa nature.
- la charge spécifique,
- la séquence de tir,
II convient également de vérifier la qualité de la foration.
120 terrassements
REGLEMENTATION
annexe
En premier lieu la réglementation générale en matière d'explosifs est du ressort du Ministère chargé de
l'Industrie.
Certains processus d'agrément des produits explosifs et des accessoires de tir sont confiés à l'INERIS
(autrefois le CERCHAR-"), tandis que la Commission des Recherches Scientifiques et Techniques sur la
Sécurité dans les Industrie Extractives (CORSS) émet des avis pour l'élaboration et la mise en œuvre
de la réglementation des explosifs.
L'utilisation des explosifs est soumise à la réglementation du Ministère du Travail dans le cadre des
chantiers de travaux publics ou du Ministère de l'Industrie pour les mines et carrières.
La réglementation actuelle concernant spécifiquement les explosifs est basée sur cinq textes de lois,
avec leurs décrets d'application. Les principaux textes concernent le domaine de la fabrication,
l'utilisation, le transport des explosifs. Deux autres lois se rajoutent à cette liste et concernent la
réglementation du travail.
La loi 70-575 du 3 juillet 1970
Terrassements
La loi 76-663 du 13 juillet 1976
D'autre part, l'utilisation d'explosif dans le cadre de chantiers de travaux publics est soumise à l'application
du code du travail (pour l'essentiel le livre II titre III), concernant l'hygiène, la sécurité mais aussi la
prévention et la coordination. Les principaux textes de référence sont :
le décret 87-231 du 27 mars 1987 concernant les prescriptions particulières de protection relatives à
l'emploi des explosifs dans les travaux du bâtiments, les travaux publics et les travaux agricoles,
le décret 80-331 du 7 mai 1980 modifié, instituant les règles d'hygiène sécurité et conditions de travail
propres aux mines, carrières et dépendances, et regroupés dans le Règlement Général des Industries
Extractives (R.G.I.E. 1 ).
introduisant dans le code du travail les principes généraux de prévention fondés sur l'évaluation
préalable des risques (cf. L 230.2 du code du travail).
généralisant les principes de la Loi 91-1414 à l'ensemble des participants à une opération de construction,
introduisant le principe de coordination et le principe de primauté de l'intégration de la sécurité dans
l'ouvrage.
le décret 65-48 du 8 janvier 1965 modifié notamment par le décret 95-608 du 6 mai 1995 fixant les
prescriptions minimales (obligation sur les moyens de sécurité) applicables par les chefs d'établissements
et les travailleurs indépendants.
le décret du 26 décembre 1994 qui fixe le rôle du coordonnateur sécurité depuis la conception du
projet jusqu'à la réalisation du chantier, avec la notion d'obligation de résultat au Maître d'œuvre, au
coordonnateur et aux entreprises.
Dans la pratique des chantiers de travaux publics, en application des textes de loi et des décrets,
le maître d'œuvre exige un certain nombre de pièces administratives indispensables à l'emploi et à
l'utilisation d'explosif, détaillées dans le paragraphe suivant. Le chapitre III traite la partie hygiène et
sécurité, elle aussi impesée par la réglementation.
1 - Contrairement aux chantiers L'travaux publics, en mines, carrières et dépei idanecs les rèylcs d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail
sont fixés non pas par le 1. \re 11 titre III du code du travail mais par d s textes spécifiques dans le Règlement Général des Industries
Extractives (cl'. L. 231.1.1 d i code d\i travail), l e R.G.I.H. est composé d chapitres appelés "titres" traitant chacun d'un sujet spécifique,
II est à ce titre très mtéress; I car son application a des répercussions in ireetes importantes sur les chantiers de travaux publics, car les
derniers textes d'actualisatu des techniques en matière d'explosifs sont lonnés notamment dans les décrets 92-1164 du 22 octobre 1992
et 95-694 du 3 mai 1995. modifiant le décret 80-331 du 7 mai 19X11. Les zones d'emprunt dans le cadre d'un projet routier sont considérées
comme des carrières et soumises aux mêmes règlements.
| 22 Terrassements
3 - DOCUMENTS ET ELEMENTS PERMETTANT D'UTILISER
ET DE METTRE EN ŒUVRE DES EXPLOSIFS
- être titulaire d'un certificat de préposé au tir (CPT) valide1 ' avec les options pratiquées sur le chantier
ou la carrière (subaquatique - souterrain - mèche lente - déflagrant - masse chaude - électronique -
chargement en vrac avec matériel utilisant de l'énergie ; plus rarement maintenant oxygène liquide
soumis à dérogation préfectorale, ainsi que la mèche lente d'ailleurs),
- habilitation préfectorale ("habilitation à l'emploi") qui ne vaut pas aptitude technique (enquête de
moralité, casier judiciaire e t c . ) . À noter qu'une personne non titulaire du CPT peut être habilitée à
la garde des explosifs,
- titulaire d'un permis de tir avec le rappel des options du CPT et des techniques autorisées, délivré par
l'employeur (inférieur à 3 ans). L'employeur est tenu de pratiquer ou de faire pratiquer une remise à
niveau annuelle à son personnel,
- pour les chantiers de travaux publics, acceptation de l'entreprise sous traitante par le maître d'ouvrage ;
arrêté préfectoral ("autorisation d'utiliser dès réception") et titre d'acquisition (certificat ou bon de
commande),
- pour les carrières : arrêté préfectoral et titre d'acquisition au nom de l'exploitant avec mention au
besoin des personnels sous traitants pour la mise en œuvre des explosifs,
- déclaration d'entreprise sous traitante intervenante,
- émargement des consignes de sécurité et cahier de prescriptions.
(*) visite médicale avec aptitude, de moins de 5 ans : à noter que sur les nouveaux CPT, les cases
destinées à cet effet ne sont pas prévues.
Terrassements
Page laissée blanche intentionnellement
BIBLIOGRAPHIE
Terrussemenls 125
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-(2001) -
LCPC - Scétauroute.
Terrassements
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il ne pourra être utilisé ou reproduit,
même partiellement, sans l'autorisation du SI-IRA
( 2 0 0 1 SETRA
Conception et réalisation : - 0 6 19 33 78 04
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objectif de ce guide est de l'aire le point des différentes techniques
utilisées en terrassements à l'explosif dans les travaux routiers,
et de donner les notions de base que chaque maître d'œuvre confronté
à ce type de travaux doit connaître.
Membres du CFTR : Assemblée des Départements de France - Association des Sociétés Françaises d'Autoroutes - Association Technique de l'Industrie des Liants
Hydrauliques - Centre Technique et de Promotion des Laitiers Sidérurgiques - Chambre Syndicale Nationale des Fabricants de Chaux Grasses et Magnésiennes -
Comité Infrastructure de Syntec Ingénierie - Direction des Routes Direction de la Sécurité et de la Circulation Routières - Groupement Professionnel des
Bitumes - LCPC - SETRA - Syndicat des Matériels des Travaux Publics et de la Sidérurgie - Syndicat Professionnel des Entrepreneurs de Chaussées en Béton
et Équipements Annexes — Syndical des Terrassiers Union Nationale des Producteurs de Granulats - Union des Syndicats de l'Industrie Routière Française.
I
Association régie par la loi du 1 "juillet 1901
Prix : 18 €